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Stranger Things [Maeva & Virgil]

Virgil Forbes
Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto
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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeSam 2 Mai 2020 - 13:05
12 février 2011

Virgil déposa le souvenir qu’il venait d’ôter de l’esprit de sa patiente dans une fiole qu’il referma d’un sortilège. Concentré derrière son masque chirurgical, il attrapa le nouveau souvenir, crée de toute pièce par les tisseurs de mémoire et l’introduisit dans la boite crânienne de la femme endormie. Il  passa de longues minutes à retisser des connexions entre les différentes réminiscences afin d’intégrer au mieux ce souvenir de substitution dans la psyché de sa patiente.

Les vagues tumultueuses de l’océan s’abattaient contre le mur vitré de Skye, baignant le Traqueur de mémoire et sa cliente tantôt d’une  lumière douce, tantôt de reflets bleutés et ondoyants. Tobias Stern était resté en retrait, dans un coin de la pièce. Il observait les faits et gestes de son apprenti en silence.
Virgil finit par s’appuyer sur le dossier de son siège afin de le faire reculer légèrement sur ses roulettes. Il baissa son masque sur son menton.

« J’ai terminé. »

Depuis le début de l’année civil, il avait le droit de pratiquer des inceptions mémorielles en autonomie. Tobias, ou un autre Traqueur, restait généralement en couverture et vérifiait son travail, une fois le souvenir intégré. Son tuteur ne tarda pas à se rapprocher pour s’assurer de la qualité de  son inception. Il posa sa baguette sur la tempe de la patiente anesthésiée et ferma les paupières. Virgil ne quittait pas des yeux Tobias, guettant sur son visage la moindre trace de contrariété qui trahirait une erreur de sa part. Il pouvait voir ses globes oculaires bouger frénétiquement derrière ses paupières closes pour vérifier chacune de ses sutures mémorielles. Son mentor  finit par agiter son index comme pour l’inviter à le rejoindre dans l’esprit de la femme. Virgil remit son masque, et poussa sur ses jambes pour se remettre en position de travail. Il pointa sa baguette sur la tempe opposée et se retrouva, en un flash, dans l’esprit qu’il venait de trafiquer.

« Là. Regarde, il reste une trace d’anxiété latente liée au  souvenir traumatique. Il faudrait que tu l’atténues ou que tu la remplaces par une autre émotion. »
« Est-ce que je peux modifier les causes de l’anxiété ? » proposa Virgil.
« Oui, cette solution peut être envisagée seulement si tu as bien étudiée le profil psychologique de la patiente. As-tu ciblé des situations  pouvant déclencher une forme d’inquiétude chez elle ? »
« Oui. »
« Très bien, vas-y. »
Virgil s’exécuta et passa encore de longues minutes dans l’esprit de la femme avant de s’écarter de nouveau. Il leva un regard en direction de Tobias, impatient à l’idée de connaitre son jugement final qui ne se fit pas attendre. Le responsable des Traqueurs se recula, ôta ses protections stériles et croisa le regard de Virgil.
«  Nous avons terminé. »
L’adolescent esquissa un rictus satisfait derrière son masque qui ne laissait entrevoir que ses yeux cernés.

Une seule remarque. Une seule. Il progressait, indéniablement toutefois il ne se laissa pas griser par cette petite victoire sur lui-même et appliqua les dernières mesures sanitaires et médicales avant de s’éloigner de la patiente pour rejoindre Tobias dans un coin de la salle d’opération.

« Tes sutures mémorielles sont de meilleure qualité. Il faudrait que tu arrives encore à gagner en finesse pour les rendre imperceptibles. » Virgil hocha la tête « Tu as bien intégré la nouvelles réminiscences aux souvenirs secondaires, cette fois. » L’adolescent avait accordé un soin tout particulier à cette tâche qui lui avait posé plusieurs problèmes lors de ses précédentes inceptions. Tobias jeta un coup d’œil à sa montre. « Tu peux y aller. Je t’attends demain à 8h. Sans faute. Je voudrait que tu m’assistes sur l’opération d’un patient de sept ans qui a été témoin d’un accident de Magicobus. »

Virgil cacha à merveille la vague d’excitation et d’impatience qu’il ressentit à l’idée de découvrir les visions terribles et traumatisantes du gamin. Il se fendit simplement d’un nouveau hochement de tête et quitta la salle d’opération avec un dernier au revoir pour son tuteur. La journée du lendemain s’annonçait particulièrement intéressante et instructive ! songea-t-il en ôtant sa blouse dans le sas sanitaire des Traqueurs. Ses activités à Skye lui plaisaient de plus en plus. II avait l’impression d’être parfaitement à sa place ici. Son intérêt pour les  visions macabres et sa résistance à celles-ci  faisaient figure d’atouts indéniables entre les murs aseptisés du Centre de Réhabilitation Mémoriel. Il l’avait bien compris.

L’adolescent regagna les étages supérieurs de Skye et quitta son lieu de stage pour rejoindre la zone de transplanage. Il zippa la glissière de son blouson et massa ses cernes encore plus parquées que d’habitude avant de river ses poings au fond de ses poches.  

Moins d’une minute plus tard, il parcourait les rues froides en venteuses de Leopoldgrad, le col de son blouson remonté tout contre sa nuque ?
Ce soir Dean faisait sa première performance avec son collectif artistique. Si son frère ainé excellait au piano dans un répertoire tout à fait classique, il ne se refusait pas quelques fantaisies et avait intégré un groupe d’artistes mêlant danse contemporaine, musique et performance plastique. Le collectif se livrait à sa première représentation pour un afterwork au FreakyBottom un espace à mi-chemin entre  le bar branché et la galerie d’art.

Dean avait bien évidemment invité son frère à ce concert qui s’annonçait aussi expérimental et étrange que les étudiants de l’Académie des Arts magiques en personne. Honnêtement, Virgil n’avait aucune envie d’y assister tant il sentait venir le spectacle parfaitement incompréhensible -d’au moins 2h- durant lequel un « danseur » tournerait autour d’une chaise en plastique. A moitié nu le danseur, évidemment, et gesticulant comme un sorcier désartibulé sur un morceau dissonant de piano interprété par son frangin.

Le Gryffondor avait toutefois accepté uniquement pour faire plaisir à Dean –il se surprenait lui-même de cet extrême et rare élan de gentillesse. Toutefois,  il ne comptait pas vivre ce supplice seul. Ça non. Il avait proposé à Maeva de l‘accompagner puisqu’elle faisait justement son stage à Leopoldgrad dans les locaux de l’agence d’architecture Laveau & Wells à quelque pas du FreakyBottom.  

Officiellement, elle venait l’assister psychologiquement pour qu’il survive à ce calvaire, officieusement, Virgil espérait bien pouvoir renouer  avec sa camarade.
Les derniers événements les concernant s’étaient enchainés si vite qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de parler, seul à seul, ces dernières semaines. En vérité,  Virgil n’avait pas vraiment cherché à le faire. La mort de Chloë Hellsoft  l’avait plongé dans une véritable remise en question et il avait jugé prématuré et indécent de poursuivre ses vacheries envers Maeva. Maintenant qu’elle était effectivement- et officiellement- orpheline, son petit surnom était nettement moins drôle. Il avait su par l’intermédiaire de Kasya que son amie vivait assez mal cette nouvelle épreuve – Ah bon ? Etrange ! – si bien que Virgil avait fait ce qu’il savait faire de mieux dans ces cas là  pour ne pas prendre le risque de la blesser: Fermer sa grande bouche de petit con.

Mais les choses ne pouvaient pas rester ainsi indéfiniment. Le Gryffondor estimait qu’il avait respecté une période de deuil tout à fait honorable d’un mois (n’est-ce pas Oph ?)et qu’il pouvait de nouveau tenter de retrouver ses vieux travers… Et puis, ses conversations avec Maeva lui manquaient, un peu. Il n’avaient même pas évoqué ensemble la cuisante humiliation qu’ils avaient fait subir à Magpie fin décembre. Ce moment mémorable  méritait bien un débriefing en règle… Tout comme leur soirée de réveillon d’ailleurs. Virgil était un peu curieux de savoir si Maeva et Noah avaient renoués depuis. De l’extérieur, il n’avait pas l’impression … mais qui savait ?

L’adolescent s’arrêta donc au pied du building de l’agence d’architecture et balaya la foule du regard. Il sortit son Pear de la poche de son blouson pour envoyer un « T’es où ? » à Maeva et alluma une cigarette en l’attendant.

Il était occupé à scroller twitcher d’une main lorsque sa camarade se présenta face à lui. Virgil releva brièvement le visage dans sa direction avant d’ouvrir son application de géolocalisation censée les guider jusqu’au FreakyBottom.

« Alors ? » dit-il, le regard rivé sur son écran. Il tira une nouvelle bouffée sur sa cigarette et demanda «  Ils veulent toujours pas te payer des vacances au Japon pour aller voir leur projet, ces ingrats ?  » Apparemment le cabinet Laveau et Wells travaillait sur un gros chantier qui nécessitait la présence à plein temps de l’un des deux associés sur les terres nipponnes.

Virgil indiqua une direction du menton et ajouta «  C’est par là. »

Les deux Gryffondor se mirent en marche et bifurquèrent dans une avenue perpendiculaire à la leur. Virgil mémorisa rapidement le trajet à faire – 2eme à gauche, troisième à droite- et rangea son Pear dans la poche de son jeans avant de reporter son attention sur Maeva qui marchait à ses côtés. Il se fendit d’un vague sourire en coin avant de demander :

« Prête pour avoir les yeux et les oreilles qui saignent ? »


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Maeva Virtanen
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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeSam 2 Mai 2020 - 16:35
Maeva salua de la main ses collègues et quitta les immenses locaux de Laveau&Wells, la nuque endolorie par sa journée de travail. Elle avait passé plusieurs heures penchée sur une maquette, à coller magiquement des petits arbres verts pour représenter un espace boisé à la sortie d’un immeuble que l’agence voulait faire construire à Leopoldgrad. Elle avait été chargée de représenter les espaces extérieurs, une mission qu’elle avait pris très à cœur, ne relevant la tête de son travail que pour accepter de prendre un café avec Kendra, vers seize heures.

Travailler dans ce grand cabinet d’architecture lui faisait un bien fou. Cela lui donnait l’occasion de quitter Poudlard, d’avoir l’impression de faire quelque chose, d’être utile. Après le mois de janvier qu’elle avait passé, elle avait plus que tout besoin de se changer les idées, de se distraire et, étonnement, passer des heures à coller des arbres sur des maquettes parvenaient à l’apaiser. Elle sortait de ces journées de travail fatiguée, mais l’esprit aussi vide de toute préoccupation. Elle n’était pas certaine qu’il s’agissait d’une stratégie très saine mais, au moins, elle fonctionnait.

Plus que tout, Maeva désespérait de retrouver une vie normale, loin de toutes ces tragédies qu’elle avait vécu en l’espace de quelques mois. Elle enviait ses camarades de classe dont la préoccupation principale était de savoir ce qu’ils allaient faire l’année prochaine, ou l’endroit où ils comptaient passer leurs vacances. Elle espérait secrètement que, en vivant comme si de rien n’était, les choses finiraient par s’arranger toutes seules et rentrer dans l’ordre. Cette logique lui paraissait imparable : si elle prétendait aller bien, alors elle finirait par aller bien.

Elle savait que ses amis voyaient d’un mauvais œil son attitude joviale, qu’ils sentaient parfois forcée. Kasya, comme Lisa, qui avaient assisté à son effondrement, autant que physique que mental, lors de l’annonce de la mort de sa mère, lui avaient demandé toutes les quatre minutes pendant le mois de janvier si elle se sentait bien. Parfois, elle avait l’impression que ses deux camarades hésitaient à la traîner de force voir un psychomage. Elle faisait semblant de ne rien voir et pour l’instant, sa petite technique fonctionnait plus ou moins.

Maeva passa devant la Marchebank, et prit à gauche, en même temps qu’elle envoyait à Virgil un « J’arrive » très peu précis depuis son Pear. Elle était heureuse de passer la soirée en compagnie de son camarade, même si elle avait plus l’impression de se diriger vers un véritable traquenard. Elle n’était, en effet, pas certaine d’être sensible à la musique « alternative » proposée dans cet afterwork branché. Cela serait toujours une expérience de plus et une occasion de passer un peu de temps avec Virgil, qu’elle avait moins vu depuis la rentrée.

En parlant du jeune homme, elle le retrouva d’ailleurs au point de rendez-vous qu’ils avaient convenu et esquissa un sourire à sa question.

« Toujours pas. » répondit-elle. « J’me demande bien qui colle les arbres à leurs maquettes là-bas hein. » ajouta-t-elle dans un trait d’humour. « Et toi ? Ton tuteur ne s’est toujours pas rendu compte que tu étais un psychopathe dangereux ? »

Les deux Gryffondor se mirent en route, affrontant le vent froid de ce mois de février.

« Je ne sais pas ce que je redoute le plus. » admit-elle en s’avançant vers l’entrée du FreakyBottom. « La musique, ou la danse. » Elle tira la porte pour entrer dans ce qui semblait être un croisement entre une galerie d’art et un bar.

La musique, définitivement la musique.

Le frère de Virgil n’était même pas encore installé à son piano, mais déjà des hauts parleurs diffusé un son tantôt grave, tantôt aigu, comme de longues plaintes à la fois joyeuses et sinistres. Cela s’apparentait au bruit que ferait une craie sur un tableau noir… En pire. Maeva échangea un regard catastrophé avec Virgil en pendant sa cape sur un porte-manteau à l’entrée, avant d’avancer un peu dans la pièce.

Elle était circulaire et plutôt grande. Un barman, au fond, s’afférait derrière son comptoir et plusieurs clients, un verre à la main, semblaient observer une performance artistique d’un homme, nu, qui déclamait un texte dans une langue que Maeva reconnut pour être celle des êtres de l’eau.

« Tu me veux du mal, Virgil ? » demanda-t-elle en s’éloignant d’un haut-parleur qui lui hurlait ce son toujours aussi désagréable dans l’oreille gauche. « Je ne survivrai pas à cette soirée sans au moins un verre. » prévint-elle.



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Virgil Forbes
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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 3 Mai 2020 - 10:28
Virgil arbora brièvement son visage de dangereux psychopathe - Sourire démoniaque, regard fou- avant de retrouver sa morgue habituelle en un claquement de doigt. Tout portait à croire que son tuteur était passé à côté d’un trait majeur de sa personnalité quelque peu déséquilibrée.  Virgil espérait que Tobias Stern se rendrait compte de ses petites « déviances » seulement après lui avoir proposé un contrat d’embauche en tant que Traqueur de Conscience.

En effet, le Gryffondor avait bon espoir d’intégrer le Centre de Réhabilitation Mémorielle dès ses ASPICS en poche. Il estimait, à juste titre surement, que Stern n’allait pas s’embêter à le former pendant un an pour le laisser partir à la fin de son apprentissage. Comme Maeva -qui semblait particulièrement s’épanouir en collant des arbres sur des maquettes (chacun son truc)-  il avait l’impression d’avoir trouvé sa voie grâce à cet apprentissage. Ce constat lui offrait beaucoup de sérénité dans son quotidien d’élève et il ne regrettait absolument pas son choix d’avoir opté pour ce stage professionnel durant toute sa dernière année. Certes, il avait nettement plus de travail que ses camarades mais il se sentait moins stressé qu’eux à l’idée d’affronter, coup sur coup, le passage des examens et la vie active.

Virgil était même impatient de tourner la page Poudlard pour pouvoir vivre, plus régulièrement, des soirées comme celle-ci. Des soirées où il serait libre d’agir à sa guise sans avoir à se soucier de l’heure des repas ou de l’imminence du couvre-feu. Des soirées où ils pourraient boire et fumer sans avoir à se cacher. Des soirées où… *Aoutch ! Mais quelle horreur cette musique ! *

Les deux acolytes venaient d’être cueillis par la bande son  du  FreakyBottom , digne d’une séance de torture auditive à Azkaban. La musique – si tant est que l’on puisse qualifier cette succession de notes dissonantes comme étant de la musique, bien sûr-  tira à Virgil une espace de grimace qui se figea sur son visage de longues secondes. Même lorsqu’il tourna lentement la tête vers Maeva, cette expression tordue était toujours imprimée sur son faciès.   Il espérait sincèrement que son frère n’était pas l’auteur/compositeur de cette abomination. Si tel était le cas, il s’arrangerait pour le faire répudier de la famille Forbes et ainsi devenir le fils préféré de Jonah. Bon il faudrait peut-être qu’il tue Casey et Gaby pour arriver à ses fins.

Les deux amis avancèrent précautionneusement dans la pièce circulaire. Ils s’arrêtèrent entre un géant au visage tatoué et un gobelin à la tignasse rouge et au nez percé qui discutait avec deux jeunes vélanes aussi sexy qu’étranges. Pas de doutes possible, ils étaient bien au bon endroit.

Virgil reconnut un peu plus loin dans la salle des amis de son frère qu’il avait déjà croisé en soirée à la colloc’.

« Tu me veux du mal, Virgil ? »

Le Gryffondor inclina légèrement la tête sur le côté et observa le poète dénudé qui récitait des vers dans une langue marine incompréhensible. Le plus amusant n’était pas tant le performeur en lui-même mais plutôt le public visiblement subjugué par sa représentation audacieuse.

« Je note qu’il y a un dénominateur commun à toutes nos soirées Maeva,dit-il sans quitter des yeux le poète qui se mouvait avec une certaine grâce sur la scène, Les hommes nus. » Après Volderêve, l’homme-dorade. Il  tourna la tête pour observer sa camarade. « Est-ce que je cherche à te faire oublier Forester définitivement ou est-ce que, au contraire, je cherche un prétexte pour mater du chibre depuis  que Damon préfère Lisa à moi. Il reporta son attention sur le membre du performeur, ondulant tel une anguille , avant d’ajouter faussement pensif, Je ne le sais pas moi-même. »

Les deux Gryffondor ne tardèrent pas à rejoindre le bar, où ils s’installèrent sur des tabourets hauts, le plus loin possible des amplis. Virgil attrapa la carte et chercha le cocktail alcoolisé le plus cher de la maison pour le commander au barman. Depuis qu’il avait sa « Paye M » -pour Magpie- il n’avait plus vraiment de soucis de ce côté-là, et Maeva non plus, surement. Mildred leurs versait un peu d’argent liquide, tous les mois, ce qui n’était pas pour déplaire au Gryffondor, qui avait vu son niveau de vie grimper en flèches.

« Réglons donc ces boissons  avec notre argent durement gagné.» lança-t-il d’ailleurs en déposant plusieurs galions sur le comptoir. Faire chanter Mildred Magpie comportait son lot d’avantage.

Il attrapa son verre rempli d’un liquide semblable à du sang – dégueu- et le fit tinter contre celui de son amie avant de boire une gorgée qui s’avéra finalement délicieuse. Au même moment, plusieurs artistes* pénétrèrent sur scène pour compléter la performance du poète. Virgil resta interdit de longues minutes devant leur prestation. Il haussa finalement les épaules pour évacuer la bizarrerie de cette soirée. Ils n’étaient surement pas au bout de leur surprise alors, autant s’en accommoder.
« Je serai curieux de savoir ce que tu fais de ton petit complément de salaire, d’ailleurs? » reprit-il à l’attention de sa camarade. Maeva était-elle plutôt économe ou dépensière ?



*:


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Maeva Virtanen
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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeLun 4 Mai 2020 - 10:04
« Je suis heureuse de t’accompagner tout au long de cette crise identitaire, Virgil. » répondit Maeva, sans s’attarder plus longtemps sur son cœur qui s’était serré à la mention de son ex petit-ami.

Maeva était une personne rancunière et têtue de surcroît. Sa rupture avec Noah, les mots qu’ils avaient échangés ce genre l’avaient profondément blessée, au moins autant qu’elle avait été en colère. Jamais, même dans ses pires cauchemars, elle n’aurait pu imaginer sur leur relation prendrait fin ainsi, si brutalement. Noah avait toujours été la personne sur qui elle pouvait s’appuyer, le seul sur qui elle acceptait de se reposer entièrement. Ils formaient une équipe, tous les deux, et étaient unis par un lien qu’elle pensait fort, résistants aux tempêtes de la vie quotidienne. Elle s’était visiblement trompée.

Entendre, dans la bouche de Noah, qu’elle ne prenait pas en compte ses sentiment l’avait véritablement heurté. Cela lui avait renvoyé une image d’elle égoïste, narcissique qu’elle ne voulait pas voir. Au fond, elle n’avait pas pu s’empêcher de se demander s’il n’avait pas eu raison, si ces paroles blessantes n’avaient pas un arrière-goût de vérité. Mais elle avait rapidement fait taire cette petite-voix, emportée par une colère sourde dont elle n’arrivait pas à se débarrasser.

Evidemment, que la présence de Noah lui manquait quotidiennement, encore plus depuis qu’elle avait appris la mort de sa mère. Elle avait pensé, plus d’une fois, à mettre sa fierté de côté et à fondre en larmes dans ses bras. Mais Maeva n’avait pas envie de revivre une seconde fois cette rupture douloureuse, qui avait ravivé chez elle des angoisses d’abandon profondément ancrées. Elle préférait encore être seule qu’être aimée, puis abandonnée, pour des raisons qu’elle ne comprenait même pas.

Aussi décida-t-elle de ne pas relever les mots de Virgil sur Noah, et de se contenter de commander une boisson au nom incongru – qui, au vu de son prix, avait intérêt à être bonne. La mention de leur argent durement gagné lui tira un sourire.

« A la sueur de notre front, même. » répondit-elle avec un regard complice.

Elle attrapa son verre et avisa le liquide bleu foncé à l’intérieur avec suspicion. Elle le porta à ses lèvres après avoir trinqué avec son camarade, et fut surprise par les arômes acides qui éveillèrent ses papilles. Mais, bien vite, son attention fut détournée de son palais et se porta sur la performance artistique qui se déroulait devant ses yeux ébahis. Elle ne put retenir un petit rire et s’attira ainsi le regard noir d’une jeune femme d’une trentaine d’années, donc les cheveux rappelaient les couleurs de l’arc-en-ciel. Maeva haussa les épaules, l’air désinvolte. Comment rester stoïque face à cette… chose ? Danse ? Œuvre d’art ? Elle peinait à mettre un mot sur cette performance surprenante, et finit par tourner les yeux vers Virgil lorsqu’un des hommes se mit à hurler à la mort.

« Je ne me retiens pas trop sur mes dépenses, mais, à Poudlard, c’est un peu limité. » Elle haussa les épaules. « Alors je mets un peu de côté, pour pas trop galérer l’année prochaine. » Elle comptait bien prendre son indépendance et commençait à regarder d’un œil les logements qu’elle pourrait s’offrir. Elle était à peu près certaine que Peter accepterait de l’aider si elle avait des soucis financiers mais elle aimait bien l’idée de réussir à se débrouiller seule pour des choses aussi matérielles. « Et toi ? » interrogea-t-elle à son tour, curieuse, avant de rajouter : « Ton père n’a rien cramé ? » Une hausse considérable du niveau de vie de son fils, par exemple, aurait pu lui mettre la puce à l’oreille.

Un bref cri guttural poussé par un homme à sa gauche, qui marchait dans la salle tel un gorille lui fit hausser un sourcil, mais elle décida rapidement de ne plus se formaliser tout ce qui allait se passer d’étranger autour d’elle – elle n’était pas sortie de l’auberge, sinon.

« En tout cas notre bienfaiteur a bien compris qu’il en allait de son intérêt de rester anonyme… » Et c’était tant mieux. Rien, ni personne ne pouvait dire aujourd’hui que Mildred Magpie, sous la contrainte du chantage, versait de l’argent à Virgil et Maeva. Ils n’avaient jamais reparlé de ce qu’il s’était passé, ce jour-là, faute de temps et des évènements extérieurs qui étaient venus chambouler la vie de Maeva. « Je ne t’ai d’ailleurs jamais félicité pour ton travail brillant ce jour-là. Skye aura de la chance de t’avoir à ta sortie de Poudlard. » souffla-t-elle avec un sourire complice.  


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeJeu 7 Mai 2020 - 9:07
Virgil ne fut pas étonné d’apprendre que Maeva se montrait plutôt économe avec l’argent de Mildred. Son nouveau statut d’orpheline avait dû considérablement changer sa vision de l’avenir et la contraindre à se montrer moins insouciante et dépensière que lui. Elle allait devoir se débrouiller seule dans la vie, ne pouvant compter que sur elle-même, et peut-être sur Peter, son nouveau père adoptif.  Aussi lorsqu’elle avoua mettre un peu d’argent de côté pour ne pas trop galérer l’année prochaine, Virgil hocha la tête, sans faire le moindre commentaire. Il l’aurait bien exhorté à se faire plaisir, à profiter de la vie, à claquer son argent dans une multitude de petits plaisirs mais il se contenta de boire une nouvelle gorgée de sa boisson étrange.

Il aurait sans doute dû prendre exemple sur la maturité de sa camarade mais il n’en avait absolument  aucune envie. Etre  responsable et mesuré à 17 ans ? Très peu pour lui. Plus tard, oui, dans quelques années, pourquoi pas. Mais seulement après avoir  profité de sa jeunesse et de l’instant présent. Virgil avait décidé de jouir de son existence à 200%. C’était la résolution de 2011 qu’il avait prise après sa déconvenue du réveillon.

Et il devait avouer que cette nouvelle manne financière apportée par Mildred  lui ouvrait de nouvelles portes vers des mondes insoupçonnés jusqu’alors.

« Moi ? Je claque tout. » admit-il sans aucune honte. Il releva la manche de son pull sur son poignet pour dévoiler la dernière Pear Watch II, petit bijou de technomagie au prix atrocement indécent. Virgil l’avait reçu par hibou en début de semaine, Je n’ai pas encore eu le temps de la paramétrer complètement, admit-il d’un air presque blasé. Elle offrait de multiples fonctions et était pourvue de gadgets insolites comme cette petite caméra intégrée permettant de filmer son menton.

« Je suis même allé chez le tailleur pendant les vacances de Noël pour me faire tailler un costume sur-mesure.» Juste pour appréhender cette nouvelle sensation : celle de l’homme riche à qui on ne refuse rien. Il était entré dans la boutique huppée de Leopoldgrad et avait commandé un costume trois pièces au styliste. Toute la pension de décembre de Mildred y était passée mais il avait, dorénavant, un smoking élégant dans sa garde robe (et aucune occasion pour le porter, certes).

Outre l’achat d’un nouveau Pear pour Billy Button, Virgil avait déjà planifié ses prochaines dépenses :  Un Pear Pro format XL qu’il installerait chez Dean en attendant de quitter Poudlard et surtout un balai Firinni, la fameuse marque italienne spécialisée dans le balai de vitesse. Il lui faudrait sans doute économiser quelques mensualités pour ces deux achats mais il se sentait prêt à faire quelques concessions pour obtenir ces deux cadeaux qu’il comptait se faire à lui-même.

L’adolescent secoua la tête négativement lorsque Maeva lui demanda si son père avait remarqué ces changements dans son mode de vie. « Non, il a beaucoup mieux à faire en ce moment. » dit-il d’un air totalement détaché avant de reporter son attention sur Maeva « Ah mais c’est vrai que tu n’es pas au courant toi. » Il avait seulement partagé cette information avec  Damon «  Je vais prendre du grade : Corrigan est enceinte. » Virgil laissa fleurir son sourire benêt sur ses lèvres «  Et ma mère aussi, accessoirement. »


La fratrie Forbes allait accueillir deux nouveaux membres, enfin, c’était ce que leurs parents respectifs leur avaient dit mais Virgil n’envisageait pas vraiment les choses ainsi. Il n’avait – et n’aurait à jamais- que trois frères : Casey, Gabriel et Dean. Personne d’autre. Les nouveaux venus graviteraient  autour de ce noyau dur sans jamais pouvoir l’intégrer pleinement.

Et puis Virgil allait avoir une telle différence d’âge avec ces deux bébés qu’il ne voyait pas comment se lier d’une quelconque manière à ces nouveaux demi-frères( ou sœurs). Il avait accueilli l’annonce des grossesses d’Agathe et de Thelma avec une indifférence insolente –arguant simplement qu’il lui faudrait partager l’héritage en davantage de parts à la mort de ses parents. Charmant.

L’adolescent ne s’appesantit pas davantage sur sa situation familiale et préféra au contraire rebondir sur les dernières remarques de Maeva. Elle  revenait justement sur cette fameuse nuit de décembre qui avait incontestablement changer leurs vies depuis deux mois.

« Je pense, en toute modestie, que nous formons un excellent duo de persécuteurs. » dit-il, le menton haut, avant de boire une gorgée de cocktail.

Virgil n’avait pas été le seul à briller par sa cruauté ce soir là. Il revoyait encore le sourire malsain de Maeva et entendait sa voix, à la fois doucereuse et implacable, scellant à jamais la destinée de Mildred. En toute honnêteté, Maeva l’avait vraiment impressionnée. Et elle lui avait même beaucoup plu en laissant ainsi entrevoir ce côté sombre de sa personnalité. Inquiétante et dangereuse à souhait. L’adolescent posa sur sa camarade  un bref regard énigmatique et se fendit d’un imperceptible sourire avant de reprendre :

« Dire que tu as piqué les clefs de l’appartement de Magpie dans le bureau de Virtanen et que maintenant tu portes fièrement  son nom. » Il secoua la tête « Tu sais y faire . » Pour endormir la méfiance du directeur et tirer le meilleur parti d’une situation. Il reporta  brièvement son attention sur l’homme gorille qui venait de marteler son propre  torse de plusieurs coups et reprit  «  Je t’avoue que je suis un peu déçu que tu ne sois pas restée plus longtemps orpheline d’ailleurs .» Virgil était incapable de résister plus longtemps à ses penchants sardoniques. « Je vais devoir modifier ton nom dans mon répertoire Pear. »

Le titre de « Prostituée Orpheline » s’avérait  dorénavant complètement dépassé.


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeSam 9 Mai 2020 - 12:26
« Eh bien, on ne se refuse rien. » commenta Maeva, occupée à examiner la nouvelle montre qui ornait le poignet de Virgil, tandis qu’il lui racontait sa visite chez l’un des tailleurs les plus hypés de Leopoldgrad.

Maeva ne se montrait pas aussi dépensière. Elle préférait mettre une partie de son petit surplus de salaire de côté, pour s’assurer un avenir un peu plus facile lorsqu’elle sortirait de Poudlard, en juillet. Evidemment, quand elle sortait, elle ne rechignait devant aucune dépense – bien que, comme cela avait été le cas à Leopoldgrad pour le nouvel an – il existait plusieurs lieux du monde magique où Virgil et Maeva pouvaient boire gratuitement… Enfin, du moins, sans avoir à avancer le moindre frais. Ce confort de vie – bien éloigné à celui auquel ils pouvaient prétendre avec leurs payes de stagiaires – auraient pu alerter le père de Virgil, qui donnait l’impression de surveiller son fils de près. Ce n’était visiblement pas le cas, et pour une raison toute particulière, que Virgil ne tarda pas à lui dévoiler…

« Corrigan et ta mère ? Enceintes ? » releva Maeva. « Rude. » commenta-t-elle en posant un regard curieux sur son ami.

Comme à son habitude, il avait cet air parfaitement détaché, assorti d’un sourire benêt, profondément ironique. Maeva avait été à sa place, quelques années auparavant. Ses deux demi-sœurs, Lou et Felicity, étaient nées à quelques mois d’intervalles et elle avait très mal réagi à l’annonce de la grossesse de sa mère et de celle d’Eden. Elle était plus jeune qu’aujourd’hui et n’avait jamais vraiment digéré le divorce de ses parents, nourrissant l’espoir qu’ils retombent un jour dans les bras l’un de l’autre. Contre toute attente, elle était devenue très proche de Lou et de Felicity, qu’elle aimait tendrement comme ses deux petites-sœurs. Mais elle imaginait bien que Virgil était loin d’envisager les choses de la même façon.

[color=red] « Cela dit, il faut voir les choses du bon côté. Maintenant que mon score est complètement figé, tu vas pouvoir allègrement me dépasser. Je veux dire…. »|/color] elle ne put retenir un sourire moqueur, « Tu vas quand même passer les prochains Noël de ta vie avec Marlene Barclay… J’espère que tu as révisé ton salut militaire. »

Mais le jeune homme ne chercha visiblement à s’appesantir plus que de raison sur sa situation familiale, et préféra revenir aux évènements de cette fameuse nuit, pendant les vacances de Noël. Maeva avait eu du mal à réaliser ce qu’il s’était passé, ce soir-là – notamment le fait qu’elle avait lié à vie de Mildred à la sienne en la soumettant au Serment Inviolable. Mais elle savait, au fond d’elle, que c’était la seule façon de lui faire garder le silence et surtout de l’empêcher de s’en prendre encore à leur famille. Quand Maeva avait une once de remord, elle repensait au bras de Casey, et elle disparaissait immédiatement.

« Moi, je préfère dire qu’on a éliminé une menace du monde magique. » rectifia Maeva. « Et qu’on en a tiré quelques bénéfices au passage. » ajouta-t-elle avec un sourire en coin.

Cependant, Virgil revint sur une partie de l’histoire dont elle n’était pas bien fière – encore moins depuis que Peter l’avait adopté. Elle haussa les épaules, l’air désinvolte, et préféra rebondir sur la seconde partie de sa phrase – il était plus facile d’ironiser sur les morts, que d’assumer ses responsabilités face aux vivants. « Je sais ! Je veux dire, on m’attribue un titre un peu honorifique, je m’y habitue, et il faut déjà le changer ? » Elle soupira. « Ca sonnait vachement bien, pourtant. »

Elle porta sur Virgil un regard un moqueur et rajouta, ironique :

« Et toi alors ? Tu préfères quel titre ? « Meilleur grand frère de l’année 2011 » ? « Garçon d’honneur été 2011 » ? » Elle eut un sourire amusé, qu’elle masqua en avalant une gorgée de sa boisson bleue. « Sache que je reviens complètement sur notre décision d’unir nos deux familles maintenant que je sais que ça signifierait partager des barbecue avec le sergent-chef-caporal Barclay. Tu ne m’auras pas comme ça, Forbes. »


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeSam 9 Mai 2020 - 17:45
« Moi, je préfère dire qu’on a éliminé une menace du monde magique. Et qu’on en a tiré quelques bénéfices au passage. »

« C’est une manière comme une autre d’envisager les choses Maeva, admit Virgil en observant le spectacle qui s’était déplacé de la petite scène au centre de la pièce, mais personnellement je trouve que tu te voiles un peu la face. »

Il porta son propre cocktail à ses lèvres, parfaitement conscient d’être, pour sa part,  une véritable petite ordure.  Certes , Mildred n’avait pas donné sa part au niffleur et elle était entièrement responsable de ce qui lui était arrivée ce soir là: Elle avait tenté de le faire renvoyer de l’école, couché avec le père de Maeva, giflé son amie et planifié l’agression physique de Casey .Mildred méritait absolument  ce traitement sans concession que les deux Gryffondor lui avaient fait subir ce soir là.
 Toutefois Virgil savait aussi qu’il avait éprouvé un malin plaisir à assujettir et humilier la romancière de la sorte. Il avait été guidé par l’aversion qu’elle lui inspirait et il n’avait eu qu’à laisser parler sa nature profonde - sans passer par le filtre atténuant de l’éducation ou du savoir-vivre – pour se montrer particulièrement odieux.

Ce constat ne l’empêchait pas de dormir pour autant. Leurs agissements de décembre lui permettaient aujourd’hui de vivre confortablement, et surtout,  en toute sérénité. Il n’avait plus à s’inquiéter pour ses frères, ni pour lui-même : Magpie ne pouvait absolument plus rien contre lui et sa famille.

Il en était exactement de même pour Maeva qui – malheureusement pour elle-  ne pouvait pas jouir pleinement de cet avantage là. En effet, comme elle le soulignait si bien elle-même avec une bonne dose d’ humour noir, leur stupide concours de la pire famille ne pourrait plus se poursuivre à l’avenir, … faute de participants du côté Hellsoft ! De ce fait, elle n’avait quasiment plus de famille à protéger de Mildred, si ce n’est sa famille de cœur qu’elle s’était choisie en prenant le patronyme de Peter.

Virgil l’observa  de ses yeux  mi-clos tandis qu’elle se plaignait de perdre son titre honorifique de « Prostituée Orpheline » . Il la toisa du regard et ajouta avec un brin de condescendance feinte « Prostituée, ok, mais je ne peux pas te laisser usurper le statut d’orpheline. T’as même pas tenu un mois entier Maeva. Franchement, tu fais pas d’efforts.  Il secoua la tête de gauche à droite, il a fallut que tu t’empresses de trouver un père adoptif alors que tu avais réalisé le carton plein : père+mère. Je t’avoue, je suis déçu. »

L’humour noir était un mécanisme de défense comme un autre. Pour Maeva, sans doute, mais aussi pour Virgil.  La nouvelle de la mort  de Chloé l’avait sidéré plus qu’il n’était prêt à l’admettre et il avait été réellement choqué d’apprendre que Maeva allait devoir faire face à ce nouveau malheur, après le décès de son père, la découverte des tromperies de ce dernier  et sa propre rupture avec Noah. Le sort semblait s’acharner sur elle si bien que  Virgil n’avait pas su comment se comporter avec son amie depuis ce dernier événement.

Ils avaient pourtant jeté les bases d’une relation plus sincère, quelques mois plus tôt, mais ils n’avaient pas vraiment cherché à l’entretenir, ni l’un ni l’autre. Virgil se souvenait encore de ce moment, dans l’appartement de Magpie, où  Maeva avait abordé sans détours ses états d’âme, et surtout, son père violent.  Virgil n’avait pas cherché à se réfugier derrière l’ironie ou le sarcasme. Il l’avait écouté - parce qu’il ne savait rien faire d’autre pour se montrer compatissant-  et ils avaient repris le cours de leurs vies respectives, sans jamais reparler de ce moment. Comme si cet instant n’avait jamais existé. Ils avaient chacun leur vie respective à cette époque et n’avaient pas ressenti le besoin d’approfondir ce lien, Maeva était en couple avec Noah et lui…et bien… Il voyait Nelly. De temps en temps.

Virgil tenta vainement de chasser  l’image mentale de son ex – si tant est qu’il puisse la qualifier ainsi- en reportant son attention sur son verre à cocktail qu’il fit lentement tourner dans sa main.

Nelly pavanait dorénavant –comme la vile Serpentard qu’elle était- au bras du jeune amateur d’art répondant au stupide surnom d’Archhhhiiiiiie. Leur stories avaient fleuri sur instamag et Nelly ne perdait jamais une occasion d’identifier son galeriste sous chaque cliché où il apparaissait à ses côtés . En tant que parfaite profiteuse hypocrite, elle l’avait surement choisi pour son réseau artistique qui lui ouvrirait sans nul doute de nombreuses portes dans le monde de l’art. Virgil en était persuadé : Une vraie opportuniste, cette garce! Il avait vu un cliché d’eux trois que Magpie avait posté sur son instamag : ils posaient bras dessus, bras dessous, tout sourire lors du fameux vernissage.#NellyHorrocks #ArchibaldHales,#Lefuturdel’art, #ImYourMentor,#beststudients, #Iloveher, #Ilovehim, #SoCute

#So écœurant plutôt.

A cette idée, l’adolescent retint un soupir agacé et  but une nouvelle gorgée de cocktail afin de calmer le ressentiment qui l’habitait.  Il se montrait plutôt maître de ses nerfs habituellement mais il perdait toute patience dès qu’il songeait un tant soit peu à Nelly depuis décembre.

Nelly, ce simple prénom  convoquait chez lui des sentiments violents et contradictoires qu’il peinaient à maitriser et à expliquer.

Il passait par des moments de rancune tenace, durant lesquels, il devait l’avouer,  il l’insultait mentalement de tous les noms. Dire qu’elle avait osé le snober –l’humilier même- sur la terrasse du K-Club. Virgil n’arrivait pas à s’en remettre. Ce moment de honte revenait par flash dans sa mémoire et lui faisait serrer durement la mâchoire de colère.

Parfois,  il tentait de se convaincre lui-même de son indifférence à l’égard de la préfète. Nelly n’avait jamais vraiment compté pour lui, sinon, il aurait fait l’effort de l’intégrer dans sa vie. Il s’était trouvé une nana pas trop dégueulasse pour perdre sa virginité…rien de plus. Pas de quoi en faire une histoire…

Et puis il y avait ce dernier sentiment qu’il ressentait de plus en plus souvent et qu’il tentait d’enfouir au plus profond de lui-même, refusant d’y faire face. Cette vague sensation de gâchis et de regrets qu’il ensevelissait généralement sous une montagne de reproches à l’égard de la Serpentard. Il refusait de repenser à leurs moments . Ces moments qu’ils avaient partagé tous les deux et  que Virgil avait pourtant convoqués si souvent dans son esprit avant leur rupture qu’il se souvenait parfaitement de chacun d’entre eux: Eux deux, chez elle, pressés l’un contre l’autre dans les escaliers menant au salon ; à Skye, occupés à se faire du pieds sous le bureau pendant les briefings de  Magdalena. Cet été chez sa mère et  cet automne, un peu partout dans le château, grisés par leurs retrouvailles fiévreuses après avoir passé le plus clair de la journée à faire mine de s’ignorer. Il refusait de l’admettre mais il s’était senti vraiment heureux auprès d’elle et ce constat de faiblesse ne faisait que renforcer l’hostilité nouvelle qu’il ressentait dorénavant pour Nelly.

« La limite entre amour et haine est parfois fine », affirmait Mildred Magpie en quatrième de couverture de « Cinquante nuances de Green ». Virgil n’aurait jamais pensé se sentir en phase avec une citation –cliché à souhait- de cette vieille truie.

Et pourtant…

« Je vise le titre honorifique de « Gros Cognard 2011 »,dit-il alors en reposant son verre sur le comptoir.  Il aimait à penser qu’il n’y avait aucun lien être ses récentes pérégrinations mentales et ses paroles, J’en suis déjà à mon troisième titres d’affilé, je ne vais pas m’arrêter sur une si belle lancée quand même. » ajouta-t-il en coulant un regard en direction de Maeva, Mais j’avoue que je convoite aussi le Sacre du « Demi-frère le plus insupportable qui soit», il laissa fleurir un sourire machiavélique sur ses lèvres avant d’expliquer,  Ma mère et Nick veulent que nous -les enfants- nous  préparions une animation pour leur futur mariage. Marlène n’est pas prête à m’avoir comme coorganisateur de ce moment d’anthologie. » Virgil avait déjà imaginé mille façons de faire fulminer Barclay.

L’évocation de ce mariage à venir rappela visiblement à Maeva une ancienne conversation qu’ils avaient eue, tous les deux , cet été en bord de mer, assis face au soleil couchant. Virgil s’était fendu d’une fausse déclaration d’amour à son encontre puis ils avaient imaginés -avec un mélange d’horreur et d’amusement – un repas dominical entre leurs deux familles. Cet échange avait surement scellé le début de leur amitié, estimait d’ailleurs Virgil.

« Sache que je reviens complètement sur notre décision d’unir nos deux familles maintenant que je sais que ça signifierait partager des barbecue avec le sergent-chef-caporal Barclay. Tu ne m’auras pas comme ça, Forbes. » Fit remarquer sa camarade.

Virgil braqua ses yeux cernés dans ceux de la préfète et reposa son verre sur le comptoir.

« Tu es en train de me dire que je perds mon temps là ? lança-t-il sans la quitter des yeux, A ton avis, pourquoi est-ce que je t’ai invité ici pour une soirée en tête à tête. Pour reluquer des mecs à poil qui font des bulles avec leur bave ? Il secoua la tête négativementMaintenant que le « pape de la coolitude » est hors-jeu je me suis dit que j’allais enfin pouvoir tenter ma chance, depuis le temps que je patiente dans l’ombre. Il poussa légèrement sa coupe sur le zinc, faisant mine d’être dégouté,  Je me ruine littéralement pour te payer un cocktail qui vaut au moins aussi cher qu’un Pear One reconditionné, et toi, tu brises mes espérances, Direct. Comme ça.» Le Gryffondor se fendit d’un imperceptible sourire avant d’afficher  un petit air aussi curieux que coquin. «  Alors...vous avez remis ça avec Noah ? » demanda-t-il tout à fait sérieusement avant d'hausser légèrement  les sourcils de manière  suggestive.


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 10 Mai 2020 - 21:29
« C’est parce que je suis super prisée sur le marché des orphelins, ça. » rétorqua Maeva en haussant les épaules. « Je ne pouvais pas faire attendre mon public plus longtemps. »

Elle gardait secret ce moment émotionnellement très fort qu’elle avait partagé avec Peter parce qu’il ne regardait qu’eux. Personne ne pouvait comprendre ce lien qui les unissait désormais car il n’existait pas deux situations similaires – surtout pas deux comme la sienne. Elle avait choisi de se lier à Peter parce qu’il était celui qu’elle considérait comme sa figure parentale depuis plusieurs années maintenant ; sûrement bien plus que son propre père l’avait été pour elle. Au fur et à mesure des mois, alors qu’elle apprenait à vivre sans son père ni sa mère, c’était vers Peter qu’elle s’était tournée à plusieurs reprises, en quête de conseils avisés. Naturellement, elle avait appris à le considérer comme sa famille, et cette demande d’adoption n’avait fait qu’officialiser un sentiment plus profond, qu’elle gardait pour elle, comme une petite paix intérieure qui venait adoucir ses peines et son cœur.

Virgil aurait en effet à lui trouver un nouveau surnom – mais elle lui faisait confiance pour se montrer inventif. Il semblait, pour l’heure, être suffisamment inspiré pour se qualifier lui-même de « Gros Cognard 2011 ». Maeva haussa les sourcils, surprise par son ton un peu brut, mais elle préféra ne pas relever ses propos pour l’instant, puisqu’il changeait déjà de sujet pour évoquer le futur mariage de sa mère avec Nicholas Barclay.

« Oh, j’espère que vous allez écrire une chanson et l’interpréter devant tout le monde… » lança-t-elle avec un sourire moqueur. « Dis-toi que pour le mariage de mon père et d’Eden, j’étais demoiselle d’honneur et on m’avait choisi une robe rose à froufrous, et que j’avais un horrible nœud dans les cheveux. » Elle ajouta immédiatement : « J’ai brûlé toutes les preuves, ne te donne même pas la peine de chercher. » C’était évidemment faux, mais Virgil n’avait pas à le savoir. « Cela dit, je suis curieuse de savoir ce que ton esprit tordu a imaginé pour faire enrager Barclay… »

Maeva se sentait plutôt chanceuse – sa mère avait eu la bonne idée de lier leur vie à Peter. Cela semblait être un choix bien plus judicieux que celui d’épouser un militaire, qui, de toute évidence, avait un profond amour pour l’ordre… Ce que Maeva avait dû mal à concevoir. Chloé Hellsoft avait toujours été assez fantaisiste, avec un goût prononcé pour sa liberté qu’elle avait transmis à sa fille – sûrement s’en était-elle mordue les doigts plus d’une fois. Inconcevable pour Maeva d’unir dans ces conditions sa famille à celle de Virgil, comme ils l’avaient évoqué une fois en plaisantant.

« Quoi ? » répondit-elle en prenant un air déçu. « C’est la conception que tu te faisais de notre premier rendez-vous, Virgil ? » Elle jeta un coup d’œil circulaire à la pièce. « Je ne sais pas, j’en attendais un peu plus d’un homme romantique comme toi… Un dîner aux chandelles, quelques musiciens, un bouquet de fleurs, une balade au clair de lune… Je pensais que ta grande amie Mildred t’avait un peu mieux éduqué. » commenta-t-elle avec un grand sourire narquois, qui s’effaça rapidement à la mention de Noah.

Le souvenir de leur rupture était encore bien vivace en elle. Elle revoyait encore son expression lorsqu’il lui avait dit, avec un ton dur qu’il n’avait jamais employé avec elle : « Arrêtons-là. » Ces deux mots tournaient en boucle dans son esprit, les soirs où elle ne parvenait pas à trouver le sommeil. Elle se sentait toujours aussi triste, sans avoir décoloré pour autant. Ces deux sentiments se battaient dans son esprit, sans que l’un ne parvienne à prendre totalement l’ascendant sur l’autre. Elle était, en réalité, bien plus triste qu’autre chose, mais la colère lui permettait de garder pied. Elle préférait en vouloir à Noah pour avoir rompu avec elle de la sorte, plutôt que de faire face au fait qu’il lui manquait terriblement et qu’elle ne se sentait pas complète sans lui. C’était plus simple, au fond, de lui en vouloir pour l’avoir consciemment abandonné au pire moment de son existence, au lieu d’admettre qu’elle ne s’était jamais sentie aussi seule, et qu’elle le cherchait partout. Elle avait gardé, au fond de sa malle, un de ses pulls qu’elle lui avait subtilisé juste avant les vacances de Noël. Quand sa mère était décédée, elle avait dormi avec pendant plusieurs jours, tirant un réconfort tout particulier de cette odeur si familière qui s’en dégageait.

Mais elle s’était doucement relevée de cette énième épreuve, à coup de mécanismes de défense hasardeux et nocifs pour elle. Son immense fierté l’avait empêché de faire le moindre pas vers Noah, ou même d’accepter ceux qu’il avait fait vers elle par, du moins l’estimait-elle, pitié. Elle s’était éloignée de son chagrin amoureux, construisant autour de son cœur une carapace solide.

« Non. » répondit-elle en haussant les épaules. Pour une fois qui n’était pas coutume, elle répondit avec honnêteté, sans trace d’humour : « On ne s’est pas vraiment reparlés depuis le premier janvier. Enfin, un peu après la mort de ma mère mais… » Maeva haussa les épaules, avant de jeter un coup d’œil à Virgil, un peu incertaine sur ce qu’elle avait envie d’exprimer auprès du jeune homme. « Mais je n’ai pas envie de lui inspirer de la pitié. Il est parti parce que, de toute évidence, je ne lui apportais pas ce qu’il voulait alors… C’est bon, je suis une grande fille, je peux me débrouiller seule. » De toute façon, elle n’avait beaucoup d’autres choix. Elle but une gorgée de sa boisson bleue pour reprendre contenance. « Et puis, je ne voudrais pas te laisser seul célibataire de notre groupe d’amis. A deux, c’est déjà difficilement supportable, alors seul… »

Kasya et Philip et Damon et Lisa étaient disons… Au début de deux relations très différentes mais qui les empêchaient visiblement de ne pas se livrer à des démonstrations d’affection en public, parfois très gênantes pour les témoins de ces scènes.



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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeMar 12 Mai 2020 - 7:15
« Je ne peux pas te laisser dire  que j’ai fait aucun effort pour ce rendez-vous parce qu’ il y a quand même de la musique – il leva son index devant son oreille comme pour inviter Maeva à se concentrer sur  l’environnement sonore. « Bien sûr que si, c’est de la musique » semblait d’ailleurs dire le regard scrutateur de Virgil. Non, cette bande son -mêlant bruits électroniques et cris de gorille- n’était pas totalement dissonante . Il suffisait d’être un peu plus sensible que la moyenne aux nouvelles formes de création musicale pour entrevoir toute la beauté d’un tel morceau…

« Et puis, les fleurs, les chandelles et la promenade au clair de lune, c’est beaucoup trop cliché, ajouta le Gryffondor en s’accoudant des deux bras sur le zinc,  Je t’ai déjà fait une déclaration au soleil couchant et regarde où ça nous a mené… Son regard était perdu dans la contemplation des bouteilles rangées derrière le barman, Absolument, nulle part. Il tourna la tête vers Maeva, tout en faisant tourner son cocktail dans son verre, Je ne me ferais pas avoir deux fois. »

En vérité, il se félicitait d’avoir proposé à Maeva de passer la soirée avec lui. Non pas parce qu’il comptait véritablement lui déclarer sa flamme  mais surtout parce qu’il n’était pas obligé de faire semblant de  s’intéresser au spectacle des amis de son frère. Au moins,  il pouvait bavarder un peu avec sa camarade et rattraper ces derniers mois. Lui qui avait quelque peu appréhendé ces retrouvailles en tête à tête, il devait admettre que ses craintes s’étaient envolées en entendant Maeva parler assez ouvertement – et sans aucun misérabilisme- de son statut d’orpheline et de sa rupture avec Noah.

D’ailleurs, Virgil pivota sur son siège lorsqu’elle évoqua –avec lucidité et recul- sa séparation. Pas sûr qu’il soit capable d’avoir autant maturité dans la gestion de ses sentiments « Post-Nelly »  admit-il intérieurement tout en écoutant la préfète. Il pouvait parfaitement comprendre qu’elle n’ait pas envie d’inspirer la pitié. Réaction tout à fait gryffondorienne.

Le jeune homme se fendit d’ailleurs d’un imperceptible sourire lorsqu’elle eut finalement recours à l’humour –douce parade-pour expliquer les raisons de son célibat.

« Tu sais, ça ne me pose aucun problème d’être le seul célibataire du groupe. » Au contraire, il préférait de loin ce statut plutôt que d’avoir à assumer une relation au grand jour.  Au moins, il était libre d’agir à sa guise. Pas d’engagement. Pas de concession. Rien. « Donc ne te gène pas pour moi. »

Virgil se doutait bien que les raisons de la séparation entre Maeva et Noah n’avaient absolument rien à voir avec la dernière  justification invoquée par sa camarade.  Il était toutefois curieux d’en savoir davantage sur ce qui avait véritablement poussé ce couple- d’apparence si solide- à se séparer. Une relation longue de deux ans, ce n’était pas rien à leur âge. Ils avaient surement dû traverser d’autres crises avant d’en arriver à cette conclusion,  qu’est-ce que tu veux dire par « tu ne lui apportais pas ce qu’il voulait » ?

Il ne pouvait pas s’empêcher de comparer la rupture de Maeva avec sa propre expérience. Évidemment Nelly et lui n’avaient pas du tout le même vécu mais il pouvait résumer la fin de leur histoire exactement de la même manière :

Ils n’avaient pas les mêmes attentes et ne les auraient jamais.


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeMer 13 Mai 2020 - 20:00
« Ah, oui, pardon, je pensais que c'était la bande sonore qu’on passe aux prisonniers pour leur faire avouer leurs crimes, quelque chose du genre. » répondit Maeva très sérieusement. On n’allait pas non plus commencer à lui faire croire que ce bruit pouvait prétendre à être de la musique. Maeva n’avait pas forcément une culture musicale très développée – elle écoutait ce qui passait à la RITM ou, plus récemment, mes morceaux qu’elle enregistraient dans son Pear – mais elle savait distinguer le bruit d’une craie sur un tableau noir à de la musique, merci pour elle.

« Mais enfin Virgil, c’est normal. Je ne suis pas une fille facile. » crut-elle bon de lui expliquer en levant un index entre eux. « Ce n’est pas une seule déclaration au coucher de soleil qui va te permettre d’obtenir quoique ce soit de moi. » Elle leva ostensiblement les yeux au ciel.

Retrouver ces petites joutes verbales lui mettait un peu de baume au cœur. Elle savait que son amitié avec Virgil en avait surpris plus d’un – elle la première (Noah le deuxième, sûrement) – mais plus ils se fréquentaient, plus elle se trouvait des points communs avec le jeune homme – et non uniquement la désastreuse manière qu’ils avaient de gérer n’importe quelle situation compliquée avec un humour noir et sinistre. Elle savait que Virgil comprenait le fait qu’elle n’ait pas envie d’attirer la pitié d’autrui, qu’elle voulait être traitée comme n’importe qui d’autre… Et c’était pour ça qu’elle était soulagée de voir que malgré tout, il restait constant avec elle.

« Non, non, ça briserait tout un équilibre. » refusa Maeva en secouant la tête lorsque Virgil lui assura que cela ne le dérangeait pas d’être le seul célibataire du groupe.

Bien sûr, que cela ne le dérangeait pas, mais c’était aussi une façon pour elle de dire qu’elle n’avait pas spécialement envie de retrouver une relation de couple. Sa rupture avec Noah était trop récente, trop douloureuse pour qu’elle songe à un autre garçon en des termes similaires, alors qu’elle était encore amoureuse de lui. Elle ne voulait pas être en couple, ni s’exposer à une potentielle blessure similaire. Elle n’avait besoin de personne, comme elle l’avait si bien dit à Virgil, et elle préférait se protéger plutôt que de se livrer autant à quelqu’un et d’être abandonné par la suite.

« Eh bien… » commença Maeva en jouant distraitement avec son verre à pied. « Je crois qu’il était assez jaloux de toi, pour commencer. » Elle haussa les épaules. « Je lui ai pas dit ce qu’on faisait avec… » elle articula  « Magpie » « parce que je pensais que c’était mieux pour lui de ne pas savoir. Tu sais, si jamais quelque chose tournait mal, au moins, il n’aurait pu être accusé de rien. Bref, savoir qu’on passait du temps ensemble, ça l’a rendu jaloux. » La jeune femme pianota du bout des doigts sur le comptoir du bar. « Alors, le nouvel an, ça l’a complètement fait péter un câble. Et moi, eh bien, je trouvais qu’il exagérait. Je veux dire, c’était le premier janvier, on était tous bourrés, ça ne voulait rien dire… » Elle haussa les yeux au ciel. « J’ai essayé de lui expliquer ça, et il m’a répondu que ce n’était pas parce que j’avais une situation familiale compliquée que je ne devais pas prendre en considération ses sentiments à lui. Alors là, c’est moi qui aie pété un câble. » Maeva soupira. « Je lui ai dit que je l’avais soutenu depuis le début de l’année, sans rien dire, alors qu’il se plaignait du remariage de sa mère, alors que ma propre mère était probablement morte et que, vraiment, j’aurais été plus que ravie d’être dans sa situation à lui… » Elle grimaça. « Ce n’était peut-être pas mon moment le plus délicat. » reconnut-elle. « Mais il ne me faisait pas confiance, et il trouvait que j’étais incapable de prendre en considération ses sentiments – et d’autres termes que j’étais une belle égoïste –, alors… Alors il a décidé qu’on allait en rester là, j’imagine. » Son ton était amer, et elle prit une gorgée de sa boisson pour se redonner contenance.



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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeSam 16 Mai 2020 - 13:06
« Quoi ? Tu rigoles ? » La réaction de Virgil ne se fit pas attendre lorsque Maeva affirma que Noah était jaloux de lui. Alors, certes, depuis six ans le Gryffondor activait  tous les moyens  en son pouvoir pour faire enrager son camarade de chambrée : Il laissait trainer son bordel un peu partout, il fumait à la fenêtre laissant une vilaine odeur de tabac froid dans le dortoir, il était agaçant, suffisant, condescendant dans ses paroles  et ces derniers temps, il avait un peu joué de sa nouvelle proximité avec Maeva pour irriter son camarade.  Ok, il voulait bien l’admettre. Le petit bisou volé du réveillon en était surement la plus belle illustration.

Mais honnêtement, Virgil pensait Noah hermétique à ces sous-entendus ou à ses taquineries. Avant leur rupture,  Maeva et lui offraient l’image d’un couple solide dans lequel rien ni personne ne pouvait s’immiscer. Maeva avait toujours prit le partie de Forester au sein de leur petite bande d’amis  -sans jamais le désavouer une seule fois- si bien que tout le monde avait accepté cette situation : Elle ne comptait pas choisir entre son amoureux et ses potes et d’ailleurs Noah ne lui demandait pas de le faire. Une sagesse peu commune – et  complètement inenvisageable pour Virgil qui n’avait pas supporté l’idée que Nelly entretienne une relation professionnelle avec Magpie. Il n’était pas aussi conciliant et compréhensif que Noah… du moins, le croyait-il avant que son camarade de chambrée ne largue honteusement Maeva  en la plantant le soir du nouvel an.

Le regard de Virgil s’arrondit légèrement lorsque elle évoqua sans détour les raisons de leur dispute et les mots durs qu’ils avaient échangé ce soir là. Si le petit baiser entre Maeva et Virgil avait  bien été le déclencheur de leur distension, il avait surtout mi à jour des failles nettement plus profondes dans leur couple.
Des problèmes de confiance mutuelle, de jalousie et de rancune inavouée. Noah se sentait incompris, peu soutenu dans son quotidien, estimant que la situation familiale compliquée de Maeva n’était pas une excuse pour qu’elle ne prenne pas en considération ses sentiments personnels.

« Merde Maeva, t’es vraiment une sale ingrate. » commenta simplement Virgil avant de boire une nouvelle gorgée de cocktail. Même s’il était tout à fait capable de comprendre ce que ressentait Noah vis-à-vis du remariage de sa mère, Virgil comptait bien prendre fait et cause pour Maeva, tu aurais pu l’écouter se plaindre, hocher la tête avec bienveillance et lui caresser les cheveux en lui disant « Mais oui mon chéri, bien sûr mon chéri. »


Il chercha son paquet de cigarette dans ses poches et reprit :

« Donc il a  rompu juste pour ça ? Parce qu’il estimait que tu ne l’écoutais pas assez  et parce qu’il  soupçonnait  vaguement une histoire entre nous. Motifs de rupture d’une banalité affligeante. Virgil afficha une petite moue avant de  glisser une cigarette entre ses lèvres, S’il avait été un peu moins con il aurait su qu’on cherchait juste un moyen de gagner 100 gallions par mois sans rien foutre, il tapota les poches de son blouson à la recherche de sa baguette pour allumer sa cigarette et indiqua d’un mouvement du menton la sortie, on va fumer deux minutes ? »

L’adolescent attrapa son verre et s’éclipsa en direction de l’extérieur où il put enfin assouvir son besoin de nicotine. Il tira longuement sur sa clope et reporta son attention de Maeva.

« Deux ans de relation qui se terminent à cause d’ une  vague suspicion de liaison. Ridicule. » Il secoua la tête, Franchement ça doit être rageant.»
Il n’avait jamais vécu de relation aussi longue mais en l’espace d’un peu plus de six mois, Virgil s’était attaché à Nelly comme à personne d’autre  auparavant. Il pestait en pensant à elle, il la détestait au moins autant qu’il l’aimait encore. Le simple fait de songer de nouveau à la préfète  le plongeait dans un état d’exaspération peu commun alors il imaginait assez bien l’aigreur que devait ressentir Maeva à cet instant.

« C’est pas une grosse perte au fond, finit-il par dire autant pour se convaincre lui-même que pour convaincre son amie, s’il ne te faisait pas confiance à quoi bon continuer. Virgil haussa les épaules et s’installa sur le report d’un table extérieure, C’est la base non ? » Il souffla sa fumée au dessus de la tête de Maeva,« Enfin, je ne suis pas un expert en couple – je l’admets volontiers, dit-il en prenant toutefois un petit air supérieur qui contredisait ses propos, mais je pense qu’il faut trois choses pour qu’une relation fonctionne: De l’engagement, il leva son pouce, de la confiance, son index, et  des valeurs communes, son majeur.  Sinon ça ne peut pas coller. » Il rabattit son pouce et son index  contre sa paume et laissa son majeur dressé  entre lui et Maeva, un vague sourire amusé aux lèvres.


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Maeva Virtanen
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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeSam 16 Mai 2020 - 21:29
« Juste pour ça. » confirma Maeva en hochant la tête avec raideur. Cela était particulièrement douloureux d’énoncer ainsi deux raisons parfaitement banales, qui avaient su avoir raison de leur couple solide depuis plus de deux ans.

« Ouais. » fit-elle en suivant Virgil à l’extérieur. « Tu m’en files une ? » demanda-t-elle ensuite lorsqu’il sortit son paquet de cigarettes.

« C’est rageant. » C’était même plus que rageant. C’était profondément triste et injuste. Elle avait eu l’impression d’assister, impuissante, à la fin de sa relation avec Noah, qu’elle chérissait pourtant de tout son cœur.

Elle ne comprenait pas comment il avait pu douter d’elle, au point de jalouser véritablement Virgil. Maeva était une personne profondément honnête avec les personnes qu’elle aimait – sinon, elle était excellente menteuse et, à vrai dire, n’aurait pas volé sa place à Serpentard – et surtout elle avait vu trop souvent son père mentir et tromper pour reproduire le même schéma dans sa propre relation amoureuse. Elle aimait Noah, profondément, comme il n’était pas spécialement raisonnable d’aimer à leur âge. Il avait été à ses côtés dans des périodes particulièrement sombres de sa vie, et elle avait longtemps cru que cela avait renforcé leur couple… Visiblement, cela l’avait rendu plus fragile que jamais.

Il avait été injuste de lui avoir reproché de ne pas prendre suffisamment en considération ses sentiments, comme si elle était dans son état normal pour agir de la façon la plus rationnelle. Elle s’était retrouvée orpheline de père et de mère en l’espace de quatre mois ; son monde s’était littéralement écroulé ; et on lui reprochait de ne pas être suffisamment attentive ? Ce n’était pas juste ; à vrai dire, c’était même un peu mesquin.

Virgil avait raison sur un point : la confiance était l’une des bases du couple, et sans celle-ci, n’importe quelle relation fonçait droit dans le mur… Et, pour poursuivre sur cette même métaphore, Maeva l’avait pris en pleine figure, les yeux résolument fermés.

Un sourire amusé s’étira sur ses lèvres à la vue du majeur tendu de Virgil et Maeva hocha la tête :

« Tu as étonnement raison. » fit-elle en haussant les sourcils. « Et non, de toute évidence, ça n’aurait pas pu coller, à terme. »
Et cette affirmation lui serrait le cœur, parce qu’elle avait tellement cru en leur couple. Ils étaient ensemble depuis le début de leur cinquième année – à leur âge, cela paraissait être une éternité – et ils avaient traversé ces deux premières années avec une facilité déconcertante… Preuve que cela n’était pas suffisant pour que leur relation se poursuive sereinement…

Elle était aussi triste qu’en colère, mais aussi résolument blessée dans son ego. C’était sûrement pour ça qu’elle avait refusé tout contact avec Noah après la mort de sa mère, incapable de laisser revenir dans sa vie avec cette rupture brutale au nouvel an. Elle ne voulait pas de sa pitié. S’il avait décidé qu’elle ne devait plus faire partie de sa vie alors, très bien, elle ne chercherait pas à le faire revenir sur sa décision… Ni n’accepterait ses gestes dictés par la peine que lui inspirait la mort de Chloé.

« Tu m’as l’air de t’y connaître vachement en relation, Forbes. » commenta Maeva, autant pour changer de sujet que curieuse par l’air supérieur qu’avait adopté son ami lors de son petit discours. « C’est ta fine observation de tous tes potes en couple qui a fait de toi un coach en relation ? » proposa-t-elle avec un léger sourire narquois alors que son regard était, lui, beaucoup plus sérieux.

Elle était assez heureuse d’avoir accepté la proposition de Virgil et de l’avoir accompagné à cet afterwork. En dépit de la musique affreuse et des performances artistiques tout aussi douteuses, elle avait l’impression d’avoir retrouvé un ami qu’elle avait brièvement perdu de vue ces dernières semaines. Et, étonnement, leur conversation semblait, pour une fois, dénuée d’ironie et d’humour noir – dans les grandes lignes seulement, parce que l’un comme l’autre ne savait pas se dévoiler complètement sans ériger au moins un petit rempart.


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeMar 19 Mai 2020 - 9:00
« Tu as étonnement raison. »
Le Gryffondor laissa fleurir un sourire satisfait sur ses lèvres. Il aimait s’entendre dire qu’il avait parfaitement raison, évidemment.

Il avait eu le temps de réfléchir un peu à toutes ces questions suite à son histoire avec Nelly et il était arrivé à la même  conclusion que Maeva : à terme ça n’aurait pas collé. Pour sa part, il avait sans doute manqué d’engagement. Il ne s’était pas investi dans cette relation comme il aurait pu – ou du-  mais à la lumière des événements récents, il ne regrettait pas vraiment. Nelly et lui ne partageaient pas les mêmes valeurs fondamentales et il n’aurait pas supporté l’idée de s’afficher avec une fille à la botte de Mildred. C’était tout bonnement incompatible avec ce qu’il était.

En théorie, les choses étaient simples, en pratique, un peu moins. Virgil savait que –de son point de vue- il avait fait beaucoup de concessions pour Nelly. Il avait été plus conciliant, il avait accepté des comportements chez elle qu’il n’aurait toléré chez personne d’autre… Il avait fait l’expérience de la compromission lui qui était pourtant si réfractaire au moindre compromis habituellement. Il avait accepté de ployer de la sorte parce que, malgré toutes leurs différences, leurs désaccords, le ressentiment puissant qu’il nourrissait envers elle  et leur incompatibilité évidente, il tenait à Nelly.

Il n’aimait pas l’admettre mais c’était tristement vrai.

« Bien sûr, répondit-il en chassant une nouvelle fois la Serpentard de ses pensées, J’ai mené une étude détaillée sur les couples au sein de la maison Gryffondor, Noah et toi, Kasya et Damon, Damon et Lisa, Kasya et Philip…. Je peux écrire une encyclopédie sur les relations amoureuses des rouges et or.» affirma-t-il avant de tirer une taffe sur sa cigarette. Son regard accrocha alors une silhouette qui s’approchait d’eux derrière Maeva.

« Ça alors, toi ici ? » s’exclama Dean d’un air joyeux en s’approchant de son cadet. Il était vêtu d’une tenue colorée qui contrastait avec ses costumes sombres et traditionnels qu’il arborait généralement lors de ses récitals.  Le pianiste posa une main sur l’épaule de son frère, je pensais que tu allais esquiver. »
« J’ai bien failli. »
« Tu n’avais pas d’excuses. »
« J’en aurais inventé une. » répliqua Virgil d’un air blasé en éjectant son mégot de cigarette un peu plus loin sur la chaussée.

Dean laissa fleurir un sourire radieux sur ses lèvres, creusant un peu plus son adorable fossette.

« Ça me fait vraiment plaisir que tu sois venu. »

Peu coutumier des effusions sentimentales Virgil indiqua Maeva d’un mouvement du menton.
« J’ai amené un soutien psychologique avec moi pour tenir pendant cette épreuve. Tu connais Maeva ? »
Dean tourna la tête en direction de la Gryffondor pour l’examiner un instant. « Maeva ? Oui bien sûr ! L’autre préfète en Chef ! Hum, merci Dean pour la discrétion, Bienvenue, j’espère que tu vas apprécier  la performance. Virgil t’a expliquée le concept ? » « Non » «  Je suis au piano, Arthuro à la boite à rythme, Paloma et Alexander dansent et Sergueï s’occupe de  la projection technomagique et artistique… » Il désigna un groupe de jeunes un peu plus loin – dont un centaure- vêtus des mêmes tenues chamarrées que lui, On étudie tous à l’Académie des Arts Magiques. »

Le pianiste reporta son attention sur Maeva et sembla hésiter un instant. Son sourire se figea quelque peu juste avant qu’il ne se lance.

« Tu vas sans doute trouver ma démarche étrange  mais… je voulais te dire que je suis sincèrement désolé de ce qui t’arrive. Quoiqu’ ait fait ta mère, personne ne mérite de perdre ses parents si jeune. »

Virgil fréquentait Maeva depuis sept ans, sept ans,  et il se sentait bien incapable de se montrer aussi bienveillant et compatissant que son frère, alors que Dean ne la connaissait que de vue. Et qu’il lui parlait surement pour la première fois de sa vie.  Son ainé  s’adressait à elle avec un naturel déconcertant, estimant qu’il n’avait pas à faire comme s’il ne savait rien de l’épreuve que traversait Maeva…

Les deux frères ne pouvaient pas être plus différents dans la manière d’aborder ce deuil avec la jeune femme. Virgil reporta son attention sur sa camarade,  guetta  sa réaction et sa réponse avant de sortir une nouvelle cigarette de son paquet. Il sentait qu’il allait avoir besoin de nicotine pour supporter la boite à rythme d’Arthuro.

« Bon je dois vous laisser. On a quelques trucs à installer avant la performance. »
 lâcha finalement Dean en voyant les autres membres du collectif entrer dans le FreakyBottom. On se retrouve après ? »

Virgil hocha la tête et observa son frère s’éloigner en direction du bar.

« T’es contente d’être venue Maeva ?
 souffla-t-il, son regard cerné toujours braqué sur la nuque de son frère,  Si tu voulais te changer les idées… Bah c’est raté. »


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 24 Mai 2020 - 0:44
« Wa-hou. » fit Maeva, narquoise, en haussant les sourcils. « Ta prochaine encyclopédie c’est sur les familles recomposées, du coup ? »

Elle tira sur sa cigarette, recracha la fumée dans les airs, et tourna la tête pour faire face à Dean, qui venait de s’avancer vers eux, vêtu d’un costume si coloré qu’elle dut lutter pour ne pas esquisser un sourire incrédule. Elle s’effaça pour laisser les deux frères se retrouver, se contentant de suivre leur échange sans intervenir. Elle ne put s’empêcher de noter à quel point Virgil et Dean étaient différents ; à vrai dire, si elle ne connaissait pas leur lien de parenté, elle n’aurait probablement jamais pensé qu’ils étaient issus de la même famille. Peut-être un peu, physiquement, quelque chose dans le regard ou dans cette façon de sourire… Mais Dean, sa chaleur naturelle et son honnêteté touchante, semblait être l’opposé de son frère cadet, tout en cynisme et humour noir.

Lorsque son ami l’introduisit à son frère, Maeva lança un « Salut. » agrémenté d’un sourire avenant, sans pouvoir s’empêcher de froncer les sourcils à la mention de « l’autre préfète-en-chef ». Elle n’eut cependant pas le temps de rebondir sur cette information, qu’elle rangea précieusement dans un coin de son esprit, et se concentra sur le discours explicatif de Dean.

« Ça va sûrement être… Intéressant ? » tenta Maeva. Elle n’était pas certaine d’être très sensible à cette performance artistique, si elle ressemblait à celle qu’elle avait vu se dérouler dans la salle quelques minutes plus tôt.

Elle s’apprêtait à l’interroger sur cette première représentation, quand elle capta le regard un peu hésitant que Dean posa sur elle. Son sourire avait perdu de sa superbe, était figé, et Maeva s’immobilisa aussi, tendue face à ses propos qu’elle devinait déjà dans son attitude. Elle resta silencieuse face à cette brève démonstration d’empathie et de pitié auquel elle était confrontée parfois plusieurs fois par jour, que ce soit par des camarades de classe, ou des personnes qu’elle ne connaissait absolument pas. Elle avait croisé Dean peut-être une fois, au nouvel an, mais elle ne s’estimait absolument pas proche de lui – et sûrement pas suffisamment pour qu’il puisse parler de la mort de sa mère, comme s’il s’agissait d’un banal sujet à évoquer en société. Elle n’aimait pas cette impression d’être prise pour un animal de foire, cette fille « orpheline dont la mère s’était suicidée face à la milice », une histoire qui faisait remplir les colonnes de certains journaux depuis ce jour fatidique.

« Ah. » répondit-elle. « Oh bah, tu sais, on finit par s’habituer. » Un léger silence passa. « C’est votre première représentation avec ton groupe, du coup ? » reprit-elle sur le ton de la conversation, comme si changer très rapidement de sujet pouvait contribuer à dissiper ce malaise.

Mais Dean s’éloigna bien vite pour rejoindre les membres de son groupe, en leur proposant toutefois de le retrouver à la fin de sa performance.

« Je comprends pas pourquoi les gens persistent à vouloir en parler. » commenta-t-elle à la remarque de Virgil. « C’est quand même le meilleur moyen de pourrir l’ambiance, non ? » Alors qu’il suffisait de faire comme si de rien n’était, tout simplement. « Ou alors vraiment, si ça a un potentiel social, dis-le-moi maintenant et j’en servirai pour draguer, histoire de mettre cet évènement à profit. » lança-t-elle avec cynisme.

Elle tira une derrière bouffée de sa cigarette avant de la jeter au sol et de l’écraser avec son pied. Elle considéra un instant son ami, songeuse, bien se décida à changer complètement de sujet, peu désireuse de s’attarder sur de tels propos.

« Change-moi les idées, Virgil. » demanda-t-elle alors. « Explique-moi pourquoi je suis « l’autre préfète-en-chef » alors que je pensais être la seule et unique dans ton cœur ? »


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 24 Mai 2020 - 19:35
« Oh bah, tu sais, on finit par s’habituer. »

Virgil cacha son sourire derrière la main qui tenait sa cigarette et pencha même légèrement la tête en avant afin de masquer davantage son rictus. Dire que Maeva parlait du meurtre de sa mère terroriste. Elle était vraiment… étonnante parfois. « On finit par s’habituer ». Il secoua la tête en souriant toujours et finit par relever le yeux sur son frère lorsque ce dernier  leur proposa de se retrouver après la représentation.

« Si on a résisté jusqu’au bout… » répondit Virgil d’un ton dubitatif, laissant planer le doute sur leur présence à la fin du set.

En vérité, Virgil savait très bien qu’il allait assister à la totalité de la représentation. Il  était ingrat et égoïste mais il consentait à faire des efforts, parfois, et notamment pour Dean. Ce projet lui tenait à cœur, Dean en parlait avec enthousiasme, louant le caractère novateur de leur collectif, mêlant magie, technomagie et performances artistiques diverses.  D’ailleurs, au détour de conversations le  gryffondor avait cru comprendre que son ainé s’était considérablement rapproché de Sergueï, l’étudiant russe, membre du groupe. Dean le présentait toujours comme son ami  mais le prénom  Sergueï revenait si souvent et si passionnément dans leurs échanges que le cadet des Forbes doutait que la relation entre ses deux là ne soit que purement amicale…

Il les regarda un instant discuter et rire sur le pas de la porte du Freaky Bottom avant qu’ils ne disparaissent à l’intérieur du bar.  Virgil se demandait si Dean  allait assumer sa sexualité au grand jour. Ou au moins, lui en parler juste à lui. Il était son petit frère après tout. Sans vraiment rentrer dans les détails, Virgil avait vaguement parlé de Nelly à Dean et il aurait apprécié que son ainé se livre en retour et lui fasse assez confiance pour lui révéler son homosexualité. Mais visiblement l’heure de cette annonce n’était pas encore arrivée.

Virgil donna une chiquenaude  du pouce sur sa  cigarette pour faire tomber la cendre et tourna lentement la tête en direction de Maeva qui s’agaçait du comportement des autres depuis la mort de sa mère. Dean ne pensait pas à mal, Virgil en était persuadé, mais il comprenait sans difficulté l’exaspération de son amie devant ces démonstrations d’affection et d’empathie parfois dégoulinantes de bons sentiments. Mais derrière les mots gentils, les regards prévenants et  les formules toutes faites, voila ce que devait percevoir Maeva comme discours :

« Ta mère est morte, ta mère est morte, ta mère est morte !»

On lui rappelait  à longueur de journée sa condition d’orpheline même quant elle tentait de se changer les idées en venant assister à une performance artistiques cheloue. Jamais tranquille.

« Ou alors vraiment, si ça a un potentiel social, dis-le-moi maintenant et j’en servirai pour draguer, histoire de mettre cet évènement à profit. »

« Bien sûr que ça un potentiel social, répondit Virgil après avoir soufflé sa fumée en l’air, surtout dans ce milieu. Crois moi, si tu veux te faire un étudiant de l’Académie des Arts Magiques c’est parfait. »

Soucieux d’incarner parfaitement son personnage, Virgil plia le coude, écarta le bras  sur le côté à la hauteur de son épaule afin de maintenir la cigarette en suspension au niveau  de sa bouche, paume en l'air, tournée vers l'extérieur.

« Maeva, dit il en prenant une voix grave, tu devrais capter cette rage et cette douleur que tu ressens et l’exploiter dans un processus créatif. Tu peux sublimer la violence de tes sentiments liés à la perte de ta mère dans une œuvre cathartique. »

Il était sûr qu’ Archibald Hales tenait des propos de ce genre pour draguer les filles.

 D’ailleurs, Maeva sembla se souvenir de l’insinuation de Dean au sujet de « l’autre préfète en chef » -celle qui sortait dorénavant avec ce cher Archiiie-et elle ne manqua pas de le questionner sur ce point. L’adolescent laissa fleurir un rictus en coin tandis que son regard se perdait en hauteur, sur les buildings alentours. Arf ! Il avait bien envie d’esquiver et de garder toute cette histoire avec Nelly pour lui comme il l’avait fait jalousement durant tous ces derniers mois. Mise à part Damon et Chloé personne d’autre n’avait été au courant.

Pourtant, maintenant que tout était terminé entre Nelly et lui, il avait moins de scrupules à l’idée d’aborder le sujet . Il pressentait même que cela pourrait l’aider à passer à autre chose, lui qui ruminait depuis plus d’un mois. L’analyse qu’il tirait de ces dernières semaines était simple – et digne d’un étudiant en art à l’académie des arts magiques, il voulait bien l’admettre : Il devait désacraliser ce qu’il avait vécu avec Nelly et dépassionner quelque peu les sentiments qu’il entretenaient à son égard, qu’ils soient positifs ou négatifs.

Quoi de mieux pour cela qu’une petite conversation avec Maeva ? Ils étaient plutôt doués, tous les deux, pour dédramatiser les situations même les plus extrêmes. Si Maeva arrivait à rire de son statut d’orpheline, Virgil devrait parvenir à ironiser sur sa rupture avec Nelly… Au moins un peu. L’adolescent tergiversa quelques secondes avant de se lancer :

« Avant toute chose, dit-il en plantant ses yeux cernés dans ceux de sa camarade, Tu es la seule et unique préfète dans mon cœur Maeva, tu le sais j’espère. »  Un sourire carnassier éclaira son visage. Il en faisait des caisses. «  Mais, j’avoue, que…  il y en a peut-être eut une autre dans mon lit » Il se redressa de toute sa hauteur et tira sur sa cigarette, plutôt amusé de la situation « Un  indice, ce n’est pas ma demi-sœur. Sale. Même si j’avoue que Barclay est plutôt bonasse depuis qu’elle est devenue blonde. » Encore plus sale.

Il ne restait plus beaucoup de candidates : Emma Blackbonnes ou Nelly Horrocks ? Les deux choix devaient apparaitre bien improbables aux yeux de Maeva...


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeMar 26 Mai 2020 - 14:26
« Parfait. » lança Maeva lorsque Virgil appuya sa proposition de se servir de la mort de ses parents pour créer du lien avec les étudiants de l’académie des Arts Magiques. « Tu vois, Rachelle Silvester serait fière de moi, parce que l’important c’est de po-si-ti-ver. » Ou peut-être d’être capable d’exprimer ses sentiments sans se cacher derrière une bonne grosse dose d’humour noir et cynique, elle n’avait pas bien écouté ce passage.

Ce n’était pas tant qu’elle faisait preuve de mauvaise volonté – peut-être un peu quand même – mais elle savait simplement ce qui fonctionnait le mieux pour elle. Elle n’avait pas besoin de voir un psychomage, de passer des heures et des heures à démêler ces sentiments contradictoires qu’elle ressentait depuis la mort de ses parents, ou de parler, encore et encore, des mêmes sujets douloureux. Elle pouvait simplement… Avancer. Oublier. Quel était l’intérêt de rester des heures et des heures à contempler le désastre de sa vie, le gouffre béant laissé par la disparition de ses parents, alors qu’ils ne reviendraient jamais ? Qu’elle ne pourrait jamais revenir dans le passé, changer le cours des évènements ? James Smith était mort. Chloé Hellsoft était morte, et rien de tout ce qu’elle pourrait faire ne changerait jamais ces faits. Alors elle pouvait pleurer, pendant des jours, hurler sa colère, son désespoir, sa solitude… Mais cela ne servirait à rien.

Alors oui, elle faisait preuve d’une désinvolture à toute épreuve sur ce sujet, ce qui tirait parfois des mines horrifiées à ses proches, mais elle avait besoin de ça pour s’assurer qu’elle ne faillerait pas et pour se redonner contenance, lorsque les mots qu’elle percevait dans les discours empathiques étaient bien plus douloureux que ce dont ils avaient l’air. Elle préférait rire, dédramatiser sa situation, justement parce que le drame était si immense qu’elle ne se sentait pas capable de l’affronter entier. Aussi, plutôt que de revenir sur l’intervention de Dean, Maeva préféra interroger Virgil sur un élément du discours de son frère qui avait retenu son attention. Elle guetta sa réaction, sa curiosité encore plus attisée par le petit silence qui s’installa brièvement entre eux.

« Je préfère entendre ça… » souffla-t-elle en portant théâtralement une main sur son cœur lorsque Virgil lui assura son amour – ils étaient intenables avec cette blague, et à vrai dire, ils ne s’en excusaient pas du tout.  

Mais, à vrai dire, malgré cette plaisanterie, son attention était parfaitement attirée par cette confidence qu’elle sentait venir de la part de Virgil. Une autre préfète, songea Maeva en passant en revue les candidates, excluant donc Marlene Barclay – de toute façon, elle ne voyait pas comment Marlene aurait pu être dans même pièce que Virgil sans qu’un conflit mondial n’éclate, alors de là à les imaginer dans le même lit… Emma Blackbonnes, ou Nelly Horrocks ? Maeva prit quelques secondes pour réfléchir, mais, à vrai dire, elle était déjà plutôt certaine de sa réponse. Emma et Virgil n’avaient jamais passé de moments en tête-à-tête, alors que Nelly… Eh bien Nelly avait effectué un stage sur l’île de Skye, en même temps que Virgil, l’été dernier. D’ailleurs, Maeva se souvenait parfaitement d’une conversation qu’elle avait eu avec la jeune femme, au début de l’année. Elle était restée très évasive au sujet de Virgil, ce que Maeva n’avait pas particulièrement interprété d’une quelconque manière sur le moment… Mais peut-être était-ce justement parce qu’il y avait eu plus que cela ?

« C’est Nelly, hein ? » demanda-t-elle en haussant les sourcils. « Depuis votre stage à Skye ? » ajouta-t-elle en posant un regard curieux sur Virgil.

Elle ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire narquois.

« Et dire qu’une autre femme que moi est sensible à ton charme. Qui l’eût cru. » Elle n’avait jamais songé à la paire que pourrait former Virgil et Nelly ; à vrai dire, elle ne savait même pas qu’ils s’étaient un jour fréquentés même dans un cadre purement amical. « Il se passe quoi entre vous ? »


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 31 Mai 2020 - 8:58
Maeva trouva l’identité de l’autre préfète sans aucune difficulté. Il faut dire qu’elle avait eu vent du stage à Skye que Virgil et Nelly avaient effectué ensemble en juillet dernier. Il lui avait suffit de recouper cette information pour arriver à la bonne déduction.  Le Gryffondor  haussa les sourcils de manière suggestive comme pour confirmer son intuition mais apporta toutefois une légère précision sur la chronologie de cette relation.

« Un peu avant en vérité. »

Si Nelly et lui avaient effectivement franchi un cap en juillet dernier, leur relation remontait à un peu plus vieux. Ils avaient commencé à se fréquenter en décembre de l’année précédente avant que leurs rapports ne deviennent plus étroits en avril. Virgil avait l’impression que cette liaison remontait à un autre temps, qu’il s’agissait d’une parenthèse dans sa vie et que tout était redevenu parfaitement normal depuis. Un peu comme un rêve… ou un cauchemar, tout dépendait comment Virgil envisageait les choses.

Il tira sur sa cigarette et sourit à la remarque de Maeva qui s’étonna, narquoise, de ne pas être la seule sorcière sensible à son charme.

« Ah. Tu l’admets enfin,
souffla-t-il en baissant ses yeux  mi-clos sur elle, Pas trop tôt. Maintenant que je sais que je te plais je vais pouvoir passer à l’étape suivante… ajouta-t-il avec un petit air de conspirateur avant de reporter son attention sur un groupe d’étudiant de l’Académie des Arts Magiques discutant non loin d’eux, C’est mes cernes ça. Mon principal atout séduction. »

Virgil savait bien que son physique était loin d’être séduisant mais il avait tout de même réussit à conquérir Nelly – momentanément du moins -  même avec ce corps de grande asperge pâlichonne. Il estimait que le physique était presque secondaire – pour un homme en tout cas- et qu’il suffisait de dégager assez de confiance en soi pour devenir beau aux yeux des autres. Et de la confiance, Virgil en avait à revendre, un peu trop peut-être d’ailleurs.
Mais il préférait apparaitre suffisant et arrogant aux yeux des autres plutôt que timoré et craintif. Il se tourna légèrement vers Maeva et se demanda quelle vision elle avait de lui et s’il y avait un fond de vérité dans ses propos.

Il ne l’avait jamais vraiment considéré comme une conquête potentielle. Bien sûr, il s’était amusé à faire comme si – de nombreuses fois même- mais ses nombreux sous-entendus n’avaient jamais été fondé sur un quelconque sentiment qu’il aurait pu ressentir à son égard. Maeva était solidement attaché à Noah, tout le monde la savait, et même si Virgil avait plusieurs fois mi son grain de sel dans leur relation, il l’avait fait essentiellement pour embêter Noah plutôt que pour véritablement séduire Maeva qu’il voyait plutôt comme une bonne pote avec qui pratiquer l’humour noir à outrance.

Oui, ils s’étaient rapprochés ces derniers mois et Virgil constata seulement à cet instant qu’il devait cette nouvelle amitié à…  Magpie. Encore elle.

C’était à croire que la romancière avait une incidence sur toutes ses relations.  Elle était à l’origine de son éloignement avec Nelly et à la fois de son rapprochement avec Maeva. Deux trajectoires complètement opposées qui s’étaient croisées dans sa vie.

« Il se passe quoi entre vous ? » demanda d’ailleurs Maeva.

Hum, présentement, Virgil était surtout occupé à rager intérieurement à chaque fois qu’il ouvrait l’instamag de la préfète des Serpentard et qu’il la voyait roucouler le parfait amour avec Archhhiiiie. Voila à quoi se résumait leur relation actuellement mais le Gryffondor refusait de présenter les choses ainsi :

« Absolument rien, dit-il en feignant parfaitement le détachement.  Il inspira une dernière bouffée et laissa tomber son mégot au sol pour l’écraser, On se voit plus depuis décembre. Il se tourna légèrement vers Maeva afin de lui apporter quelques précisions, mais bon, on a jamais été en couple comme toi et Noah -Tu vois le truc dégoulinant de guimauve, là- précisa-t-il avec un air passablement horrifié, On se voyait de temps en temps mais voila quoi. »

Mais voila quoi.

Virgil savait bien au fond de lui-même qu’il avait ressenti des sentiments un peu plus passionnés que ce qu’il laissait sous entendre.  Il  n’était toutefois pas prêt à l’admettre à haute voix, autant par orgueil que par pudeur.

Mais contre toute attente, ce n’était pas si difficile d’évoquer sa relation avec Nelly, au contraire, il l’abordait même avec une étrange facilité ce soir alors qu’il ruminait littéralement  depuis un mois et demi. Étrangement, cette conversation lui faisait du bien même s’il ne posait pas exactement les bons mots sur ce qu’il pouvait ressentir et qu’il préférait allégrement enterrer tout cela au fond de lui-même,  elle  lui permettait de prendre du recul et de faire un pas de côté. Il n’était pas le premier à vivre une déconvenue amoureuse après tout. Il aimait Nelly autant qu’il la détestait. Il se sentait trahi, humilié, blessé mais ce genre de situation arrivait à tout le monde, tout le temps, tous les jours.  

Que croyait-il ? Que Nelly et lui allaient passer outre leurs distensions ? Que leurs sentiments seraient plus fort que tout ? Que Nelly allait abandonner tous ses projets avec  Mildred pour le retrouver ? Qu’il allait revenir vers elle  pour s’excuser de toutes les choses horribles qu’il lui avait dites et qu’il ne pensait pas ?  Lui avouer qu’il aurait dû s’engager davantage auprès d’elle ?

Non, ce genre de scénario n’arrivait que dans les livres de Magpie, pas dans la vraie vie.

Aujourd’hui, il  n’avait pas d’autre choix que tourner la page et continuer. Nelly était dorénavant un chapitre clos de sa vie. Fort de cette résolution, Virgil laissa passer un bref instant avant de s’accouder  sur le mange-debout auprès duquel ils s’étaient arrêtés avec Maeva. Un sourire en coin étira ses lèvres :

« Du coup je suis totalement libre maintenant. » souffla-t-il avec une pointe d’audace qui ne laissait pas de place au doute.
Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait fait de tels appels du pied à Maeva mais c’était bien la première fois qu’il envisageait vraiment l’idée. Idée qui, à bien y réfléchir, était loin de lui déplaire.


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Maeva Virtanen
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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeMer 3 Juin 2020 - 11:06
Si Maeva ne fut pas surprise de deviner assez facilement l’identité de la jeune femme qu’évoquait Virgil, elle fut cependant plus étonnée de savoir que leur rapprochement n’avait pas eu lieu cet été pendant leur stage, mais « un peu avant », donc pendant l’année scolaire. Ils avaient dû être particulièrement discrets – parce que les informations, comme les rumeurs fondées sur un maigre soupçon, se répandaient dans le château comme une trainée de poudre.

« Ça souligne ton regard. » ajouta Maeva avec un sourire en coin, en recrachant la fumée de sa cigarette dans la nuit, lorsque Virgil affirma que ses cernes étaient son principal atout.

Maeva considérait en vérité que la beauté était parfaitement subjective. Qu’on se le dise, cela ne l’avait pas empêché d’apprécier la plastique parfaite de Volderêve, ou le sourire absolument charmant de l’assistant de leur professeur de sortilèges… Bon, très bien, elle corrigeait ses propos : l’attirance était subjective. Par exemple, Damon était objectivement un beau garçon, mais Maeva n’avait jamais ressenti la moindre attirance pour lui, contrairement à Lisa et Kasya. D’ailleurs, cette dernière était sortie avec Damon et était maintenant en couple avec Phil – deux garçons qui étaient différents sur beaucoup de points. Alors Maeva ne croyait pas vraiment qu’on pouvait avoir un « type », parce qu’elle était persuadée que l’attirance entre deux personnes se jouaient sur plusieurs plans ; physiques, oui, mais pas que. Si Maeva s’était longtemps sentie attirée par Noah, par exemple, c’était autant pour le charme qu’il dégageait que par la connexion qui s’était établie entre eux au fil des années.

Que Nelly soit tombée sous le charme de Virgil – et inversement – ne l’étonnait pas spécialement. Il y avait quelque chose dans son attitude qui faisait partie de son charme, son insolence peut-être, et la confiance qu’il dégageait, sûrement. Maeva s’attarda une seconde sur cette pensée en glissant un regard vers le jeune homme, puis se décida à l’interroger sur sa relation avec Nelly, curieuse d’en savoir plus sur cette histoire qu’elle découvrait seulement aujourd’hui.

Sa réponse, d’un ton si détaché qu’elle piqua l’attention de Maeva, fut relativement brève. Virgil et Nelly s’étaient visiblement fréquentés un temps, de manière plus ou moins épisodique, et leur relation s’était terminée au moins de décembre… Un peu avant le moment où la jeune femme avait commencé à évoquer un certain Archibald, nota Maeva, qui suivait la Serpentard sur Instamag.

Intérieurement, elle se demanda comment Virgil prenait cette nouvelle relation entre Nelly et son nouveau copain – est-ce qu’il s’en fichait complètement, ou est-ce que les images qu’il voyait défiler sur son profil le dérangeaient un peu ? Par pudeur, Maeva préféra ne pas interroger son ami sur ça, parce qu’elle savait que l’un comme l’autre, ils n’étaient pas particulièrement à l’aise avec le fait de dévoiler ainsi, sans détour.

« Ouais, ouais, c’est ça. » répondit-elle avec un sourire narquois, préférant donc rebondir avec humour, « Tu dis ça et en vrai elle t’appelait « mon lapin. » » ironisa Maeva.  

Maeva n’était pas particulièrement adepte des surnoms amoureux – elle n’en n’avait jamais donné à Noah, et inversement. Comme elle n’imaginait pas une seule seconde Virgil être affublé d’un petit nom d’amour – non, ça ne collait vraiment pas au personnage – sa propre remarque lui tira un éclat de rire.

Un léger silence s’installa entre eux, pendant lequel Maeva tira sur sa cigarette, le dos appuyé contre un mange-debout métallique.

« Du coup je suis totalement libre maintenant. »

La remarque de Virgil la tira de ses pensées, en notant cette pointe d’audace qu’il y avait mis.

Ils étaient coutumiers des commentaires comme celui-ci, et tous les deux s’amusaient à s’en envoyer régulièrement, ouvertement moqueurs. C’était la première fois qu’elle sentait, dans les propos de Virgil, un fond de vérité qui la fit tiquer, et elle accrocha son regard en se pivotant légèrement vers lui. Pendant tous ces mois où ils s’étaient fréquentés, elle n’avait jamais considéré le jeune homme sous un autre aspect qu’amical. Elle était avec Noah depuis plus de deux ans et n’avait jamais cherché à fuir sa relation dans les bras d’un autre garçon – quoique son ex petit-ami ait pu penser, elle avait assez de respect pour lui, elle, pour ne jamais ne serait-ce qu’envisager l’idée. Depuis sa rupture, les choses n’avaient pas tant changées dans sa relation avec Virgil, sauf que ces petites remarques tendancieuses qu’ils se lançaient parfois ne se heurtaient plus à une relation que Maeva n’aurait voulu briser pour rien au monde.  Mais désormais, cette relation n’existait plus. Elle avait disparu, comme Noah avait disparu de sa vie. Alors…

« Ça tombe bien. » répondit Maeva sur le même ton. « Moi aussi. »

Son regard descendit lentement vers les lèvres du jeune homme. Elle ne savait pas vraiment quel avait été l’élément déclencheur de ce moment qu’elle sentait se profiler entre eux, mais l’idée de le partager avec Virgil lui plaisait. Elle ne savait pas non plus comment expliquer cette attirance qu’elle ressentait pour lui – quand bien même cela n’avait pas été le cas par le passé – mais Maeva ne s’attarda pas sur ces questionnements très longtemps. D’une impulsion, elle se retrouva face à Virgil, à quelques centimètres de son visage.

« Enfin. » ajouta-t-elle avec un sourire en coin, un peu impertinent. « De temps en temps quoi. »


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeMer 3 Juin 2020 - 17:27
« Non d’abord, elle m’appelait son petit moelleux au chocolat. » répondit Virgil en faisant mine de prendre ses grands airs.

Cela sonnait comme une boutade, le truc impossible, impensable et pourtant. Il savait que Nelly l’avait enregistré sous ce pseudonyme dans son Pear. L’anecdote tirée de ce surnom lui revint en mémoire et il se revit en avril dernier, dans la chambre de la Serpentard lors de la fête organisée chez son père…

Le jeune homme  ne laissa pas le soin à son cerveau de reconstituer ce plaisant souvenir en totalité. Il ferma son esprit et chassa cette réminiscence parasite, comme il avait appris à le faire à Skye. Il n’allait quand même pas passer toute sa soirée à repenser à Nelly, à ressasser son prénom inlassablement, alors qu’il était en très charmante compagnie ce soir.
S’il n’avait jamais vraiment envisagé Maeva comme une conquête potentielle avant aujourd’hui, l’idée ne tarda pas à faire son chemin dans son esprit lorsqu’elle répondit plutôt favorablement à son appel du pied avec un regard sans équivoque.

Virgil avait balancé des phrases semblables un million de fois au moins. Il ne comptait plus le nombre d’échanges qu’ils avaient eus ,Maeva et lui, où ils se déclaraient mutuellement leurs flammes. Ce running gag avait émaillé lors mois d’amitié  mais c’était bien la première fois que Maeva y semblait réellement réceptive. Il faut dire qu’il avait lui-même mit davantage de conviction dans ces propos  cette fois, porté par son habituelle audace et un contexte plutôt favorable : Ils étaient tous les deux célibataires, ils s’appréciaient et, effectivement, l’idée d’aller plus loin avec Maeva ne lui déplaisait pas. A bien y réfléchir, il appréciait même carrément le concept.

« Ça tombe bien. Moi aussi. » Et visiblement, il n’était pas le seul.

L’atmosphère  bascula brusquement tandis que Virgil prenait la pleine mesure de ce qui était en train de se jouer entre eux. Cette soirée était absolument normale – enfin si l’on mettait de côté le fait qu’ils avaient vu un homme nu déclamer de la poésie dans la langue des êtres de l’eau – mais il avait suffit de cet échange de regard, de ce silence un peu trop long et de cette dernière phrase  pour envisager leur relation sous un angle complètement différent et nouveau.

C’était soudain, inattendu mais aussi ,et surtout, terriblement tentant.

Maeva réduisit d’ailleurs l’écart entre eux pour venir se placer à quelques centimètres de son visage, effrontée et impertinente à souhait, comme la vraie Gryffondror qu’elle était. Virgil capta bien le regard caressant qu’elle glissa vers ses lèvres mais il était bien décidé à faire durer un peu ce moment électrique avant de  répondre favorablement à cet appel muet.  Il appréciait trop ces quelques secondes de tension, juste avant de franchir le cap, pour ne pas en profiter pleinement. Un sourire désinvolte éclaira son visage tandis qu’il s’accoudait  sur le mange-debout, réduisant un peu plus l’écart entre elle et lui.

« Nos emplois du temps pourraient coller donc… » releva–t-il, feignant de considérer l’idée.

A vrai dire, tout était déjà évalué. Il savait exactement ce qu’il allait faire dans les secondes à venir :  Il allait embrasser Maeva. Si on le lui avait dit ce matin, il ne l’aurait pas cru mais maintenant il ne voyait pas d’autre scénario se profiler à l’horizon. Cela sonnait comme une évidence . Il ressentait ce fameux frisson de désir par anticipation à l’idée de franchir le pas.  Et visiblement sa camarade aussi même si elle se fendit d’une ultime remarque précisant ses intentions.

«Enfin.  De temps en temps quoi. » Pas d’engagement, pas de prise de tête.

Virgil laissa échapper un bref rire, plutôt séduit à l’idée de trouver un écho favorable à sa propre vision des choses. Il était bien décidé à vivre cette soirée sans pression et Maeva lui offrait l’accord parfait, même si, taquine, elle se payait  le luxe de le tacler un peu au passage en reprenant mot pour mot sa formule.

Virgil l’observa quelques instants  d’un air amusé  avant de souffler un « Deal » scellant ainsi leur non- engagement mutuel.

Un imperceptible sourire en coin se dessina sur son visage  et  il se pencha, de quelques centimètres seulement,  pour s’emparer des lèvres de la préfète. C’était étrange d’embrasser une nouvelle personne mais ce doux parfum de découverte  avait quelque chose de stimulant pour un esprit aventureux comme celui de Virgil. Le goût du tabac était loin de le rebuter et décuplait même de nouvelles sensations, ignorées jusqu’alors. Porté par un élan de désir naissant que ce baiser venait d’initier, il  glissa sa main sur la taille de Maeva, jusqu’à la cambrure de son dos, et l’attira contre lui pour approfondir cette étreinte tandis que ses lèvres se faisait un peu plus gourmandes et audacieuses. Il se sentait bien, parfaitement bien même, détendu, alors que ces dernières semaines avaient été placées sous le signe de l’aigreur et  du ressentiment. Dans les bras de Maeva, il ne ressentait plus ni la contrariété, ni la colère, ni la tristesse . Il en avait presque oublié à quel point c’était agréable de serrer quelqu’un contre soi, de sentir son souffle tout contre sa peau et de mordiller effrontément ses lèvres, ce qu’il fit sans vergogne d’ailleurs. Il  n’avait pas envie que cela s’arrête, pas du tout même mais  la perspective de devoir assister à ce stupide spectacle le fit se reculer légèrement et détacher ses lèvres de celles de sa camarade.

« Viens on se casse, proposa-t-il alors de but en blanc, je dirais à Dean que ça t’a perturbé de parler de ta mère et qu’on est rentré au château. Il culpabilisera d’avoir lancé le sujet et il ne pourra pas nous en vouloir de ne pas être restés pour le spectacle. Virgil, ce vil menteur avait fomenté ce plan en quelques secondes à peine. Il afficha un sourire carnassier et ajouta, Il faut bien que ton statut d’orpheline te serve à quelque chose. »

Non, franchement, si ce moment entre eux ne devait être qu’un épisode dans leur histoire commune, Virgil ne comptait pas en rester là.


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeJeu 4 Juin 2020 - 20:06
Il n’avait fallu que sept mots pour que leur soirée bascule dans une atmosphère lourde en sous-entendus. Le regard qu’ils échangeaient, alors que Maeva ne se trouvait qu’à quelques centimètres du visage de Virgil, ne laissait aucun doute quant à la suite des évènements. Pour autant, Maeva savoura ces quelques délicieuses secondes pendant lesquelles un doute électrisant était encore permis.

Elle n’avait jamais considéré Virgil comme une conquête potentielle, malgré toutes ces plaisanteries et ces fausses déclarations. A vrai dire, à part Noah, elle n’avait jamais considéré aucun autre garçon de la sorte, parce qu’elle était bien trop amoureuse, et bien trop loyale, pour qu’une telle pensée ne lui traverse l’esprit. Elle avait l’impression que cette attirance était arrivée brusquement, sans prévenir, mais qu’elle était désormais bien ancrée en elle et la poussait à désirer fortement son camarade, qui ne tarda pas à répondre à sa petite pique d’un mot unique, mais qui signifiait beaucoup.

Maeva appréciait beaucoup sa relation avec Virgil et, si elle était séduite par l’idée de lui donner une toute nouvelle perspective, avait cœur à la garder aussi simple qu’elle l’avait toujours été. Sa rupture avec Noah l’avait fragilisé, et elle n’avait aucune envie de s’engager dans une quelconque relation… Pas plus que Virgil, soupçonnait-elle. Ce « deal » semblait alors leur convenir à tous les deux, et le léger sourire qu’il afficha confirma cette pensée. Un long frisson d’anticipation lui parcourut l’échine lorsque, finalement, son camarade se pencha vers elle.

Maeva accueillit ses lèvres sur les siennes avec une curiosité et une impatience liées à la nouveauté de cette étreinte. Elle eut un pincement au cœur, au début, qu’elle chassa bien rapidement de son esprit avec toutes les pensées parasites qui y étaient attachées, pour se concentrer sur le moment présent, et répondre au baiser de Virgil avec un plaisir évident. Elle fit glisser ses mains dans le dos de son camarade, et en remonta une jusqu’à sa nuque pour approfondir encore leur étreinte. Les yeux fermés, Maeva se laissa doucement emportée par le désir qu’elle sentait naître au creux de son ventre, retrouvant avec joie ces sensations de plaisirs simples mais si agréables, et éloignées de toutes les tristes considérations de ces derniers mois. Cette étreinte enfiévrée avait le goût d’une revanche sur tous les évènements qu’elle avait traversé et qui avaient essayé de la mettre à terre, sans y parvenir véritablement. Elle jouait audacieusement avec les lèvres de son camarade, savourant le contact de sa peau et la chaleur qui se dégageait de son corps. L’esprit embrumé par ces nouvelles sensations, elle n’avait plus l’impression de ressentir cette mélancolie qui avait si longtemps meurtri son cœur, ou cette colère qui la saisissait pourtant si souvent ces derniers mois. Cette étreinte avait la saveur du naturel et de l’évidence, comme s’ils s’étaient tous les deux finalement trouvés au moment où ils en avaient le plus besoin.

Le souffle un peu court et le regard rendu brillant de désir, les lèvres de Maeva s’étirèrent en un sourire entendu alors qu’elle étouffait un rire, après que Virgil se soit détaché d'elle.

« Toujours ravie de mettre ce statut à disposition. » ironisa Maeva avant d’hocher la tête. « N’hésite pas à en rajouter et à dire tu ne pouvais pas te résoudre à me laisser toute seule, tu passeras en plus pour un très bon ami. » fit-elle en haussant les sourcils, parce que Virgil n’était pas connu pour être quelqu’un de très empathique - pas plus qu'elle n'était connue pour être une personne fragile et facilement perturbable.

Elle se recula d’un pas et pivota pour s’éloigner du bar où la représentation du frère de Virgil ne tarderait pas à commencer. Elle glissa un regard vers son camarade et sentit, au fond du sien, qu’ils avaient en tête une idée similaire, si bien qu’un sourire en coin vint étirer ses lèvres. Elle était assez surprise de la rapidité avec laquelle les choses avaient basculé, mais se sentait portée par un élan qui lui permettait de ne pas réfléchir plus de raison sur cette situation. Et c’était exactement ce dont elle avait besoin : ne pas réfléchir et réaliser ses envies.

« Qu’est-ce que tu veux faire ? » demanda-t-elle alors, avant de se corriger avec un sourire impertinent : « Où est-ce que tu veux qu’on aille ? » Elle lui lança un regard moqueur. « J’ai bien compris que tu avais mis au point toute une manœuvre pour pécho toutes les préfètes-en-chef et profiter de nos nombreux privilèges dans le château, mais si jamais tu as une autre brillante idée… »



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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 14 Juin 2020 - 8:53
« Toujours ravie de mettre ce statut à disposition. »

Virgil n’en attendait pas moins de la part de son amie. Il échangea un regard entendu avec elle et s’éloigna sans regret  du Freaky Bottom. Il trouverait une autre occasion  pour aller voir son frère en concert, se promit-il mentalement en sortant son PearPro de sa poche pour pianoter son message à l’attention de Dean. Il n’allait quand même pas laisser passer cette opportunité aussi inattendue que tentante. Même s’il n’avait jamais envisager Maeva de cette façon, il avait suffit de ce simple baiser échangé avec elle pour que Virgil ait envie de recommencer l’expérience… voir même de l’approfondir.

Le nez rivé sur l’écran de son Pear, il pianota durant quelques instants en silence et releva la tête uniquement pour laisser passer le Magicobus lancé à pleine vitesse dans les rues de Leopoldgrad. Au bout de quelques minutes, il tendit son Pear entre Maeva et lui et commenta l’échange avec son ainé.

« Dean te présente ses excuses. »

Virgil était vraiment le pire petit frère qui soit mais il semblait en tirer une certaine satisfaction si l’on se fiait au sourire suffisant qu’il arborait ce soir.

L’adolescent passa son Pear en mode silencieux – il n’avait plus envie d’être dérangé – et le rangea dans la poche latérale de sa veste, traversé par une douce euphorie qu’il n’avait pas ressenti depuis longtemps.  Il avait le sentiment qu’il pouvait se laisser porter par cette situation sans trop craindre les conséquences sur son amitié avec Maeva. Elle était peut-être aussi surprise que lui de la tournure de cette relation mais elle semblait décidée à profiter de cette soirée, elle aussi, sans prise de tête. Alors qu’ils marchaient sans but dans les rues de la mégalopole magique, elle lui demanda d’ailleurs  ce qu’il voulait faire et, fidèle à lui-même, Virgil répondit avec culot et impertinence :

« J’ai une idée plutôt précise de ce que j’aimerais faire avec toi… »


Il tourna légèrement la tête. Son regard convoiteux –et pour le coup, plutôt sérieux- ne laissait pas de place au doute.

Jusqu’ici, cette technique avait payé…et elle se vérifia de nouveau puisque sa camarade lui suggéra  avec la même audace que lui de trouver une destination.  Virgil laissa échapper un éclat de rire, conquis pour cette réponse. Ok. Aucun problème. Il allait trouver le bon lieu.
Il avait parfois l’impression que Maeva était son pendant féminin.

*Toujours plus.*


Voila une expression qui caractérisait parfaitement leur relation et leur philosophie. Il suffisait que l’un des deux mette l’autre au défi et ils n’arrivaient plus s’arrêter. C’était l’escalade. Virgil ne connaissait rien de plus grisant que de suivre son instinct : Cinq minutes plus tôt ils s’apprêtaient à assister à une performance artistique conceptuelle et ils étaient maintenant en partance pour un tout autre projet.

L’adolescent fourra ses mains dans les poches de sa veste et s’engagea sur l’une des passerelles piétonnes de la ville, réfléchissant à une destination sympathique et tranquille pour poursuivre cette entrevue, le regard perdu dans le lointain. Il esquissa un vague sourire à la remarque de sa camarade et répondit avec un brin d’ arrogance :

« Je ne suis pas peu fier d’avoir fait carton plein. Je pense que je suis le premier à réussir  le Prefect-Challenge. »

Embrasser les deux préfets-en-Chef durant l’année de leur mandat : Done.

« Mais si je peux être tout à fait honnête avec toi, j’ai déjà testé la Salle de bain des préfets et je préférerai innover… »

Quitte à ce que cette soirée soit complètement improbable, autant aller jusqu’au bout des choses.
L’adolescent fouilla donc dans la poche de son jeans et en sorti un trousseau. Il passa en revue les différentes clefs et s’arrêta sur une en particulier qu’il fit glisser hors de l’anneau.

« Hé, dit-il pour attirer l’attention de Maeva. D’une pichenette, il expédia la clef dans les airs en direction de la jeune femme pour qu’elle la rattrape. Il laissa passer un moment de silence stratégique et précisa finalement,  C’est le double de chez Dean… »


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 14 Juin 2020 - 10:59
« J’ai une idée plutôt précise de ce que j’aimerais faire avec toi… »

Le regard qu’échangèrent Maeva et Virgil ne laissait plus vraiment de place au doute quant à la suite de cette soirée. Le sourire en coin qui s’étira sur les lèvres de Maeva témoignait largement de son adhésion à cette perspective, qu’elle ne tarda pas à affirmer à voix haute, tirant un éclat de rire à son ami.

Si Maeva avait été plus à l’écoute des sentiments qui l’agitaient depuis quelques mois, si elle était capable de démêler véritablement ce qu’elle ressentait, alors peut-être aurait-elle pu déceler que cette impulsion qui la poussait vers Virgil était parfaitement caractéristique de sa manière de réagir aux évènements difficiles qui rythmaient son existence. Mais justement, Maeva n’avait ressenti dans cette étreinte qu’un profond soulagement, une douce sensation de bien-être et d’évidence, qu’elle avait accueilli avec plaisir et qu’elle avait hâte de retrouver. Pourquoi pas, après tout ? Virgil et elle étaient sur la même longueur d’onde, ils semblaient tous les deux savoir ce qu’ils voulaient – et, au contraire, ce qu’ils ne voulaient pas du tout. Ils ne faisaient rien de mal, songea-t-elle, alors que ses pensées s’égaraient doucement du côté de Noah tandis qu’ils marchaient silencieusement l’un à côté de l’autre. Les mots qu’il avait eus pour elle au nouvel an, les doutes qu’il avait formulé sur sa relation avec Virgil lui revenaient en mémoire – non, à vrai dire, ils ne l’avaient jamais vraiment quitté. Elle glissa un regard vers son camarade, songeant fugacement à ce que leur relation avait toujours été, et à ce tournant qu’elle s’apprêtait à prendre. Mais rien n’aurait pu prédire ce brusque revirement, qui avait l’air de les prendre tous les deux au dépourvu. Une nouvelle mais dernière fois, Maeva chassa son ex petit-ami de ses pensées et repoussa tous ces sentiments qui l’envahissaient lorsque c’était le cas.

Elle voulait se concentrer sur la sensation des lèvres de Virgil qu’elle sentait encore sur les siennes, sur cette douce chaleur qui brûlait encore au creux de son ventre, sur cette légèreté qui lui donnait l’impression de pouvoir conquérir le monde. Voilà qui était mieux, songea-t-elle en glissant ses mains dans les poches de son manteau.

« Surtout que, dans la même année, tu as réussi à devenir le demi-frère d’une troisième préfète-en-chef. » fit remarquer Maeva en haussant les sourcils, faussement impressionnée. « Je pense que tu tiens un truc. »

Elle ne parvint pas masquer totalement son sourire narquois, alors qu’ils traversaient l’une des grandes passerelles de Leopolgrad.

« Et t’as une idée ? » l’interrogea-t-elle alors en posant un regard curieux sur son camarade, qui venait de sortir un trousseau de clés et l’examinait attentivement.

Elle rattrapa in extremis la clé qu’il lui lança, et l’observa quelques instants en silence, intriguée.

« Ah. » Un éclat malicieux passa sur le visage de Maeva. « Hé bien. On peut dire que c’est une façon de s’excuser pour m’avoir causé un « coup de moins bien. » » commenta-t-elle, narquoise, en reprenant les mots de Virgil. Elle avait réfléchi environ une demi-seconde à sa proposition avant de l’accepter parce que Maeva était ainsi, impulsive et téméraire. « Tu viens ? » fit-elle en lui renvoyant la clé.

Les deux Gryffondor parcoururent les quelques rues qui les séparaient de l’appartement de Dean, situé lui aussi à Leopoldgrad. Maeva était déjà venue une fois, pour ce fameux Nouvel An de l’année 2011, mais l’état dans lequel elle était revenue – complètement ivre – l’empêchait de se rappeler des détails du logement, qu’elle redécouvrit lorsqu’ils pénétrèrent dans le salon.

« Wow. » Un sourire amusé éclaira son visage. « J’ai des souvenirs d’une gueule de bois monumentale ici, ça me revient maintenant. »

Sans aucun doute la pire de toute son existence pour l’instant. De mémoire, Virgil avait traversé un état encore pire que le sien – merci les effets secondaires de la Volubilis.

Maeva laissa tomber son sac sur le sol et posa son manteau sur le dossier d’une chaise. Puis, elle s’appuya contre une table en verre pour observer son camarade.

« On aurait peut-être dû rester à la représentation de ton frère, tu sais. » lâcha-t-elle. « On a quand même raté toute la partie du programme qui mentionnait « des jeux sonores produits par une troupe de gnomes botanistes. » cita Maeva du prospectus qu’elle avait parcouru un peu plus tôt.

Le regard brûlant et sans équivoque qu’elle posa sur Virgil à la fin de sa phrase était, pourtant, très en adéquation avec leur décision commune de quitter le spectacle.


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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 14 Juin 2020 - 13:31
Rien de ce qui arrivait n’était planifié ou prémédité et c’était justement ce qui faisait le charme de cette soirée. Les deux adolescents venaient de prendre la direction de l’appartement de Dean et ils ne tardèrent pas à rejoindre la coloc’ située dans le quartier des habitations de Leopoldgrad. Heureusement, Dean avait de meilleurs amis que de meilleurs frères. Virgil avait reconnu tous ses colocataires dans la foule bigarrées du Freak-Bottom signe que Maeva et lui avaient le champs libre pour quelques heures au moins. Tant qu’ils étaient rentrés au château avant le couvre-feu, il n’y avait pas de problème, personne ne les chercherait.

Virgil tourna la clef dans la serrure et pénétra le premier dans l’appartement de Dean plongé dans la pénombre. Il n’arrivait pas à ressentir la moindre culpabilité vis-à-vis de ce qu’il s’apprêtait à faire et, en tout honnêteté, il envisageait même d’évoquer cette anecdote auprès de Dean, un jour. Quant il aurait vraiment vu son spectacle, bien sûr. Mais pour l’heure, Virgil savourait ce bref instant, en suspens. Il abandonna son sac et son blouson sur le dossier du canapé et glissa ses mains au fond de ses poches tandis que Maeva quittait son manteau. Il laissa courir son regard sur le corps de sa camarade, animé d’un désir par anticipation avant de répondre d’un air tout à fait détaché à sa remarque.

« Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. »


Oh que si, il voyait parfaitement. Il était rentré complètement minable de sa soirée de réveillon et la journée du premier janvier avait été un pur, pur, calvaire. Pourtant, cela n’avait pas suffit à le dégouter complètement de la Volubilis. Au contraire même. Il n’avait rêvé que d’une chose tout le mois de janvier : Recommencer. Retrouver cette sensation d’euphorie et de plénitude mêlées.  Il savait qu’il devait adapter la dose pour amoindrir les effets secondaires –il s’était renseigné auprès de ses collègues de Skye- et il était même passé, la semaine dernière au K-Club pour s’en procurer une dose, au frais de la princesse Magpie, évidemment. Il avait planqué son sachet ici, dans la chambre de son frère et pendant un bref instant, il fut tenter de proposer à Maeva de se défoncer mais il se ravisa.  La jeune femme n’avait pas les mêmes limites que lui sur ce sujet puisqu’elle s’était seulement laissé tenter par la Mona Lisa le soir du réveillon.

Peut-être plus tard… Mais pas aujourd’hui.

« On aurait peut-être dû rester à la représentation de ton frère, tu sais. » lâcha-t-elle alors qu’elle venait de s’appuyer sur la table, plus belle et désirable que jamais « On a quand même raté toute la partie du programme qui mentionnait « des jeux sonores produits par une troupe de gnomes botanistes. »

Virgil resta un instant  silencieux, immobile, sans la quitter des yeux. En fait, Maeva était carrément attirante, admit-il pour lui-même. Dans quelques secondes il allait pouvoir caresser ce corps, embrasser sa peau et plus encore... Cette séduisante perspective réveilla en lui un ardent désir et lui tira finalement un imperceptible rictus.

« Rien à battre des gnomes botanistes. » répondit-il.

Puis sans attendre, il réduisit l’écart entre eux pour la rejoindre.

***

Le portrait de la grosse dame pivota sur lui-même pour laisser entrer Virgil et Maeva dans la Salle Commune de leur maison. La douce chaleur des lieux contrastait avec les couloirs froids du château et une longue exclamation accueillit les deux stagiaires qui rentraient enfin de leur journée de travail.

« Aaaaaah voila nos Leopoldgradiens ! » s’exclama Damon, Je bien cru qu’on allait pas vous voir ce soir. » Lança-t-il en jetant un coup d’œil à sa montre.

Il était installé sur le canapé, les pieds posés sur la table basse devant la cheminée, Lisa lovée tout contre lui. Kasya et Phil étaient respectivement assis sur les fauteuils de part et d’autre du foyer, aux meilleures places de la salle commune, comme toujours.

« Merlin, j’ai vu vos posts sur instamag… ça avait l’air suuuuper  bizarre le truc de ton frère. » souffla Kasya tandis que Virgil contournait le sofa pour venir s’installer à côté de Lisa. L’adolescent se laissa choir sur le canapé et posa son bras sur l’accoudoir, savourant ce bref moment de repos.

« Alors c’était comment cette soirée ? »
demanda Damon. Il se pencha en avant pour observer son ami. Virgil lissa ses cernes  entre son pouce et son index ne sachant pas par où commencer. Il avait des milliards de choses à dire sur cette drôle de soirée et pleins d’images forts agréables en tête mais il ne comptait pas résumer, en détail, tout ce qui s’était réellement passé ce soir. Maeva et lui s’étaient mis d’accord avant d’entrer.

« Cette soirée…,  dit-il lentement d’un air pensif. Il se donna un petit instant de réflexion avant de chercher le regard de son meilleur pote, Je dirais que c’était...  inattendu, surprenant ...mais finalement plutôt plaisant. »
« Plaisant ? » s’étonna Kasya, une grimace sur les lèvres.
« Ouai… franchement, j’y retournerai bien la prochaine fois. » suggéra- Virgil avant de se tourner vers Maeva, pas toi ? »

L’adolescent croisa le regard de la jeune femme et  contint parfaitement le sourire complice qui les aurait forcément trahi aux yeux de leurs amis.


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Maeva Virtanen
Maeva VirtanenArchimage urbaniste
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Stranger Things [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 14 Juin 2020 - 14:44
Maeva pénétra dans la salle commune de Gryffondor juste derrière Virgil, quelques minutes avant le couvre-feu du château. La chaleur qui émanait du grand feu de cheminée apaisa la grande frileuse qu’elle était, et elle renvoya un sourire ravi à ses amis qui avaient visiblement passé leur soirée dans les canapés de leur salle commune. Elle déposa son sac à main et son manteau sur une table de travail désertée à cette heure, avant de venir s’installer sur l’accoudoir du fauteuil dans lequel Kasya était assise.

« Je ne comprends pas pourquoi tous les artistes étaient nus ? » intervint Lisa à la suite de Kasya, en agitant son Pear sur lequel elle avait pu assister à certains passages de la représentation que Maeva ou Virgil avaient retransmis sur instamag.
La jeune femme haussa les épaules. « Pour « dénoncer la société capitaliste et revenir à un art plus primaire. » » récita-t-elle.
« T’as bien appris ta leçon, dis-donc. » commenta Lisa, narquois, avant d’être interrompue par Damon
« Tu parles. Elle s’est plutôt bien rincée l’œil. »

En guise de réponse, Maeva lui renvoya un clin d’œil, ce qui suffit à Damon pour changer de sujet et les interroger sur la soirée qu’ils avaient passé ensemble. La jeune femme n’aurait pas pu la résumer mieux que venait de le faire Virgil : inattendue, surprenante, mais plutôt plaisante. Ils avaient passé un long moment, dans l’appartement de son frère, à se découvrir l’un et l’autre, poussés par un désir brûlant qui les avait saisis brutalement. Et cela avait été, en effet, étonnant d’explorer avec son ami un aspect de leur relation encore parfaitement inconnu à leurs yeux. Mais c’était justement ce côté imprévu qui avait aussi été particulièrement exaltant.

La suggestion de Virgil aurait pu lui tirer un rire s’ils n’avaient pas convenu, un peu plus tôt, de garder secret ce qu’il venait de se passer entre eux. Maeva se contenta donc de tourner vers lui un regard pensif.

« Hum… » fit-elle « Oui, moi aussi. »
« Vraiment ? » demanda Kasya en observant son ami, les sourcils haussés par la surprise.
« Eh bien, oui, pourquoi pas ? »

Lisa lâcha un éclat de rire un peu incrédule.

« Parce que ça avait l’air complètement chelou cette représentation ? » tenta-t-elle alors que Damon posait une main dans ses cheveux blonds.
« Qu’est-ce que tu veux que je te dise. » répondit-elle en haussant les épaules. « Il paraît qu’on prend vite goût à l’art contemporain. »

A l’art contemporain peut-être pas, Maeva voulait bien le reconnaître volontiers. En revanche, à cette sensation de chaleur dans ses reins, à cette facilité avec laquelle elle avait tout oublié dans les bras de Virgil, et à la sensation de ses lèvres sur sa peau…

« Qui aurait pu croire un jour que vous deviendrez amateurs d’art, vous deux ? » interrogea Kasya, visiblement sceptique.
Maeva croisa brièvement le regard de Virgil. « Personne. »

Non, assurément, personne. Et pourtant.



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