-11%
Le deal à ne pas rater :
SAMSUNG 55Q70C – TV QLED 55″ (138 cm) 4K UHD 100Hz
549.99 € 619.99 €
Voir le deal

Leave a light on [Toni & Avalon]

Avalon Calder
Avalon CalderDirectrice de la Justice Magique
Messages : 699
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeSam 25 Avr 2020 - 19:01
6 février 2011

« J’arrive pas à croire que tu couches à nouveau avec Magpie,
Toni. »
déclara Avalon, l’air un peu grave.

Elle avait replié ses jambes sous elle et observait l’italien, son verre de whisky à la main. Pour une fois qui n’était pas coutume, Avalon ne s’était pas déplacée ce soir aux Folies Sorcières, quand bien même elle savait que Toni était de repos. Elle avait eu une longue journée de travail, et aspirait à autre chose qu’à l’ambiance bruyante du cabaret de Bristol. Mais – et elle aurait dû s’en douter – Toni n’était pas du genre à accepter un « non » comme réponse. Mécontent de voir qu’elle ne venait pas à lui, il avait décidé de faire le déplacement jusqu’à Manchester pour la traîner de force aux Folies. Pour le moment, elle avait réussi à gagner un peu de temps en lui offrant un verre de whisky, mais elle sentait bien qu’elle aurait rapidement besoin de stratagèmes un peu plus élaborés.

« Je veux dire, il y a quand même deux bébés qui sont passés par là. Pas un, Toni. Deux. » insista-t-elle, comme si son ami n’avait pas suffisamment assimilé cette information tout seul. Elle prit une gorgée de sa boisson et demanda, un peu intriguée : « C’est pas un peu plus flasque ? »

La seule femme – à part sa mère – qui avait eu un enfant dans son entourage était sa petite-sœur, Célice, avec qui elle n’abordait pas le sujet de sa vie sexuelle. Sinon, la plupart des amies d’Avalon étaient des jeunes femmes nullipares – voire des célibataires endurcies comme elle – et leurs sujets de discussion ne portaient jamais sur la grossesse ou l’accouchement – Merlin merci.

Elle guettait la réponse de son ami, à la fois passablement dégoûtée de l’imaginer dans un lit avec Mildred Magpie, et curieuse de ce qu’il allait lui dévoiler, lorsque l’écran de son téléphone s’alluma brusquement et qu’il se mit à vibrer sur la table. Elle retint un soupir en voyant le nom « Néro » s’afficher et rejeta l’appel sans plus de cérémonie. Elle n’avait pas envie de faire face à son frère aîné ce soir, avec lequel elle ne s’entendait déjà pas très bien. C’était sûrement Célice qui avait dû le tanner pour qu’il garde Elio, et maintenant il l’appelait elle parce qu’il voulait se débarrasser de la charge de son neveu. Du grand Néro Davies, en somme.

Elle reporta donc son attention sur Toni, lorsque son téléphone vibra une nouvelle fois. Elle ignora une nouvelle fois l’appel, mais ne put s’y résoudre une troisième fois. « Attends, une seconde. » fit-elle à son ami, avant de décrocher.

« Quoi ? » demanda-t-elle en guise de bonjour, avec le ton de celle qui n’avait pas envie d’être dérangée. « Sérieusement Néro ? Encore ? » Elle resta silencieuse quelques instants avant de rouler des yeux. « Et tu as essayé d’appeler papa ou maman ? Ou, au hasard, l’un de tes quatre autres frères et sœurs majeurs qui vivent à Londres ? » demanda-t-elle. Elle soupira. « Oh bah oui, forcément. » Néro parla encore quelques secondes. Le ton qu’elle employait lui déplut franchement. « T’es vraiment con, franchement tu mériterais juste que je te laisse pourrir là-bas. » Nouveau regard exaspéré en direction du plafond. « Tu fais chier, Néro. » Silence. Puis : « Je serai là dans une vingtaine de minutes. »

Elle raccrocha et termina son verre cul-sec, passablement énervée.

« C’était mon abruti de grand-frère. » lança Avalon à Toni, qui avait suivi toute la conversation. « Il s’est fait chopper par la police moldue. Ils vont le relâcher là mais ils veulent que quelqu’un vienne le chercher. » Elle eut un sourire. « Et apparemment je suis quelqu’un, enchantée. » Elle soupira profondément et se leva de son canapé pour mettre des baskets – des rouges magnifiques qu’elle avait acquis récemment. « Tu peux rester ici si tu veux. Ou aller aux Folies, et je te rejoindrais là-bas… » proposa-t-elle.


Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2407
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeSam 25 Avr 2020 - 23:05
Leave a light on [Toni & Avalon] 47bef610
Antonino Tessio, Veilleur, 30 ans

Comme souvent quand il parlait de ses aventures sexuelles, un rire franc secoua Toni alors qu’Avalon mettait clairement les pieds dans le plat, sans s’embarrasser de métaphores. Ce n’était pas la première fois que l’indiscret et impudique amant qu’il était se laissait aller à quelques histoires croustillantes sur ses partenaires d’un soir, parfois en leur faveur, parfois en leur défaveur. C’était même, pour ainsi dire, les conversations préférées de Toni, parce qu’il avait alors toute la latitude de laisser libre cours à sa théâtralité et son talent pour attirer l’attention. En ce qui concernait Mildred, il avait plutôt l’habitude de défendre la fougue dont elle savait faire preuve pour surprendre son auditoire -qui avait tendance à ne pas comprendre pourquoi il couchait si régulièrement avec une femme à ce point plus âgée que lui- et son appétit sexuel quasi insatiable qui en faisait précisément une adversaire à la juste hauteur de Toni. Mais ces derniers temps, le récent accouchement de la quinquagénaire avait quelque peu transformé le contenu de ces conversations et si Toni veillait à ne pas discréditer la patronne des Folies Sorcières face à leurs employés lambdas, il n’avait en revanche aucun scrupule à faire preuve d’une totale transparence avec ses amis proches :

« Hé, pourquoi tou crois qué j’ai attendu plusieurs mois avant dé révénir ? Mais ok, j’avoue, t'as pas tort, on sent qué quelque chose est passé dans l'autre sens et qué ça a laissé des traces. Mais tou sais, Av’... C’est dans ces moments-là qu’on est content d’avoir oune bonne excuse pour passer par oune autre trou. »

Son léger haussement de sourcils derrière son verre de whisky en disait long sur son sous-entendu et son énorme beauferie aurait pu aller encore plus loin si le téléphone d’Avalon n’avait pas eu la bonne idée de les interrompre à plusieurs reprises. Toni fut obligé de suspendre ses anecdotes et il comprit assez vite, rien qu’au ton d’Avalon, qu’il n’allait pas les reprendre tout de suite. Elle aurait pu ne pas prononcer le nom de Néro, Toni aurait deviné qu’il s’agissait de lui. Parmi les nombreux frères et soeurs de sa fratrie, il n’y en avait qu’un seul à qui elle s’adressait avec un ton aussi excédé : le plus difficile, le plus irresponsable et paradoxalement, le plus âgé aussi. Rien qu’avec les bribes de conversation qu’il entendait, Toni pouvait s’imaginer la situation qui avait la fâcheuse tendance à se répéter : Néro avait des ennuis, se retrouvait dans un quelconque poste de police et appelait sa soeur pour payer sa caution et le sortir de là. Sans bonjour, ni merci, évidemment.

Avalon avait beau pester à son égard, elle ne lui disait jamais non, et Toni comprenait pourquoi. A sa place, il aurait probablement réagi de la même façon. Peu importait à quel point il en était exaspéré, il n’aurait jamais laissé tomber son frère qui demandait de l’aide. Et même si, en l’occurrence, il ne portait pas vraiment Néro dans son coeur à titre personnel, il savait qu’il était important pour Avalon. Il n’hésita donc pas vraiment à sa proposition et se leva sur ses grandes jambes, laissant son verre de whisky à moitié vide sur la table.

« Et té donner oune bonne excuse pour né pas mé rejoindre aux Folies ? répliqua t-il, avec un sourire en coin. Jé té connais, Av’, si je te laisse maintenant, jé vais pas té révoir cé soir. Jé té suis, ça dévrait pas être très long. »

Du moins, il l’espérait, mais avec Néro Davies, on ne savait jamais ce qui pouvait vous tomber dessus. Tout en enfilant sa veste en cuir et en suivant son amie sur son perron, Toni ajouta :

« Tou sais, tou devrais commencer à té faire payer à chaque fois où tou sors ton frère dé sa merde. Toi, tou sérais riche, et lui, peut-être qu’il y réfléchirait à deux fois avant dé t’appeler pour réparer ses conneries. »
Avalon Calder
Avalon CalderDirectrice de la Justice Magique
Messages : 699
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeDim 26 Avr 2020 - 10:45
Avalon aurait tout donné pour ne pas être obligée de quitter le confort de son appartement pour aller chercher son frère à la sortie de sa garde-à-vue. Elle aurait encore préféré écouter Toni – une grimace profondément dégoûtée bien affichée sur le visage – évoquer sa vie sexuelle avec Magpie, plutôt que de devoir confronter encore une fois son grand-frère sur ses agissements.

« Touche du bois. » lança Avalon quand Toni décida de la suivre, arguant que ce détour ne devrait pas leur prendre trop de temps. « Tu connais mon frère. »

Elle était trop gentille, pesta-t-elle en enfilant une écharpe blanche pour affronter le froid de ce mois de février. Une vraie Poufsouffle, le type « trop bonne trop conne » des clichés les plus tenaces. Son frère ne l’appelait jamais sauf pour quémander un service, qui consistait la plupart du temps à payer sa caution pour le sortir de garde-à-vue. Ils n’avaient jamais été particulièrement proches – sûrement parce qu’ils étaient tous les deux têtus comme des mules et pas de très bonne composition, mais Avalon n’avait jamais refusé de l’aider pour autant. Elle avait beau de répéter que Néro était un homme adulte, âgé de trente ans, capable d’assumer les conséquences de ses choix, elle ne pouvait pas s’empêcher de voler à son secours quand il avait besoin d’elle. Et il en allait de même pour tous ses frères et sœurs. Foutue loyauté familiale.

« Oh, je ne pense pas. » répondit-elle à Toni alors qu’elle sortait dans la cage d’escalier. « Vu son culot, il serait capable de me demander de l’avancer pour me payer. »

Avalon se dirigea vers un petit local dans lequel elle avait l’habitude de transplaner. Elle tendit sa main à Toni et esquissa un petit sourire à son égard. « Heureusement que t’es là, toi. » souffla-t-elle avant de fermer les yeux pour se concentrer sur sa destination. Quelques secondes plus tard, un « crac » sonore retentit. Ils avaient disparu.

Ils réapparurent dans une ruelle un peu sombre de Londres, que l’obscurité rendait encore plus effrayante, mais qui leur offrit la possibilité d’arrivée aussi soudainement sans attirer l’attention des moldus. Ils étaient à quelques rues du commissariat indiqué par Néro – et quelques rues de l’appartement familial des Davies, réalisa Avalon en observant le vieux magasin alimentaire à la devanture jaunie qu’elle connaissait bien. Sans s’attarder sur cette désagréable sensation qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle remettait les pieds dans ce coin, Avalon se dirigea sans attendre vers le poste de police, Toni à ses côtés.

« Bonjour. » lança Avalon pour attirer l’attention de l’agent. « Je viens récupérer mon frère. »
« Hum. Son nom ? » demanda-t-il sans relever les yeux.
« Néro Davies. »
« Ah. » Il lui accorda un regard par-dessus ses lunettes. « Je peux voir votre pièce d’identité s’il-vous-plait ? » Elle lui tendit sa carte, qu’il examina attentivement. « Fred ! Hé, Fred ! » lança-t-il à un de ses collègue, plongé dans un roman. « Tu peux aller chercher Davies ? »

Le dénommé Fred hocha la tête et se leva lentement. Avalon soupira discrètement en observant le vieux commissariat à la peinture défraichie. Des vieux sièges usés par le temps faisaient office de sale d’attente, et une fontaine à eau – qui était toujours vide – traînait dans un coin. Le carrelage au sol était d’un jaune pâle horrible, un peu glauque, atmosphère renforcée par l’éclairage du néon grésillant.

« C’est pas la première fois qu’il est arrêté, vot’frère. » nota le policier en rompant le silence.
« En effet. » répondit Avalon avec raideur en l’observant attentivement.
« Faut qu’il fasse attention. Il commence à taper sur l’système des flics, j’vous l’dit. Pour l’moment ils ont rien sur lui, mais ça va pas durer éternellement… » lui dit-il sur le ton de la confidence.
« Qu’est-ce que vous voulez dire par-là ? »
« Vous savez bien. Ils finissent tous par faire des erreurs, ma p’tite dame. Et ce jour-là… Enfin, vous voyez.» Il haussa les épaules d’un geste équivoque.
« A moins que, de nos jours, le travail de la police soit de falsifier des preuves pour envoyer en prison des individus qui lui « tapent sur le système », non, je ne vois pas. » Ses yeux lançaient des éclairs et le policier, qui pensait avoir trouvé une alliée, se ratatina sur sa chaise. « Donc à moins que vous ayez quelque chose d’autre à reprocher à mon frère que son apparence, je pense qu’on va s’en aller d’ici. »

Son éclat de voix n’était pas passé inaperçu, et Avalon préféra s’enfermer dans un silence rageur. Elle signa les papiers qu’on lui tendit avec raideur et attendit que son frère aîné apparaisse. Cela ne tarda pas à arriver. Il tenait dans sa main droite un sac en plastique dans lequel il y avait ses affaires personnelles. Il avait les cheveux en bataille, comme toujours, avait visiblement oublié de se raser, et portait sa veste en cuir marron qu’il avait depuis des années. Il rejoint Avalon sans jeter le moindre regard au policier qui l’avait accompagné jusqu’ici.

« Au revoir. » lança-t-elle en quittant le poste de police sans plus de cérémonie, suivie de Néro et Toni.

Elle marcha quelques mètres, le temps de s’éloigner suffisamment du commissariat, avant de laisser exploser sa colère, au coin d’une rue sombre et mal fréquentée.

« Mais bordel Néro, t’as que ça à foutre de te faire coffrer par tous les flics du quartier ? »


Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2407
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeDim 26 Avr 2020 - 12:16
Leave a light on [Toni & Avalon] 47bef610
Antonino Tessio, Veilleur, 30 ans

« Toujours » répondit Toni avec un sourire, en attrapant la main d’Avalon pour le transplanage d’escorte.

Il ne manquerait jamais une occasion d’être présent pour celle qu’il considérait comme sa soeur d’adoption, surtout quand elle se trouvait dans une situation difficile. Or Néro était à lui seul la définition même de la difficulté. Impulsif, imprévisible et colérique, il était le genre d’homme difficile à maîtriser et encore, c’était quand il n’avait pas un kilo de drogue dans le sang. Même si Avalon en parlait peu, Toni était assez bien au fait de sa situation familiale pour savoir que ses frères et soeurs se droguaient et qu’elle essayait de les protéger de leurs addictions, sans grande réussite pour le moment. Néro était le pire de tous, à ce niveau-là, une cause totalement perdue, puisqu’en plus d’être un grand consommateur, il tentait d’étendre le trafic familial, ce qui était, aux yeux de Toni, le pire des mélanges. Chez les Veilleurs, ils étaient avertis : celui qui touchait à la drogue au point de ne plus pouvoir s’en passer, on se débarrassait bien gentiment de lui. Ils n’avaient pas besoin de camés qui perdaient toute leur tête et faisaient passer leurs besoins avant tout le reste, c’était des cibles trop faciles.

Il n’était donc pas étonnant que Néro se mette aussi souvent en danger. Quand on jouait avec les lois sans avoir l’esprit clair, il était facile de se faire attraper par la police. La scène qui se joua dans le commissariat devait sûrement avoir des airs de déjà vu pour Avalon qui géra la situation d’une main de maître. Sans rien dire, Toni renvoya un regard dur au policier pour appuyer les dires de son amie. Ils savaient tous les deux que Néro avait largement mérité sa garde à vue, et méritait même quelques années de prison, mais règle numéro un : on lavait son linge sale en famille. Ce qu’Avalon s’empressa de faire dès qu’ils furent à l’extérieur. Du coin de l’oeil, Toni observait Néro qui marchait en titubant un peu. Il n’avait que trente ans, le même âge que lui, et pourtant, avec ses rides, ses cernes marquées et son visage osseux, il en paraissait dix de plus. Un des nombreux ravages de la drogue sur lui…


*****

Leave a light on [Toni & Avalon] Nearo10
Néro Davies, 30 ans, dealer

Maudit soit ce Benito Moretti ! Ce sale bouffeur de spaghettis l’avait bien entubé. Néro n’avait qu’une hâte, c’était de sortir de ce trou à rats de policiers pour le retrouver et le faire s’étouffer dans la thune qu’il lui avait volé sous son nez. Il savait qu’il n’aurait jamais du faire confiance à ce sale magouilleur, l’affaire qu’il lui proposait était trop belle pour être vraie. Cinquante cinquante sur un beau pactole d’une vente de cocaïne pure ! Cela représentait bien dix fois la somme qu’il se faisait en vendant pendant un mois la merde coupée qu’on fabriquait chez les Davies. Au moment où ils avaient récupéré la somme due et que leurs clients quittaient les lieux, Benito pointait son revolver sur lui pour le forcer à laisser le sac plein de billets et être le seul à partir avec. Pour une raison qu’il ignorait, les flics avaient débarqué à l’endroit de leur échange quelques secondes plus tard et Néro n’avait pas eu le temps de fuir. Il commençait à soupçonner Benito d’avoir lui même prévenu la police pour le faire coffrer et se débarrasser de lui. Quoiqu’il en soit, il allait le retrouver et il allait le saigner, en étripant son gros ventre d’italien.

Il ruminait encore sa sombre vengeance quand sa soeur le tira de ce guêpier. Autant dire qu’il n’était pas du tout d’humeur à se faire crier dessus. Il jeta un regard mauvais dans sa direction. Elle ne pouvait pas rendre service sans lui faire la leçon, fallait toujours qu’elle lui casse la tête, du haut de son petit piédestal de policière. Surtout qu’en l’occurrence, il n’aurait jamais dû se faire attraper, il s’était fait piéger, mais est-ce qu’il allait perdre son temps à essayer de le lui expliquer ? Il connaissait déjà la suite : elle allait le juger encore plus et lui reprocher de ne pas avoir été assez prudent. Sa meilleure défense étant la provocation, il répliqua, en haussant les épaules :

« Quoi ? Ca te fait pas plaisir de faire coucou à tes collègues de temps à temps ? » Un sourire sans joie tordit ses lèvres. « Pas la peine de crier, tu les as entendus, ils ont rien sur moi. C’était une erreur, c’est tout, c’est pas moi qu’ils auraient du coffrer. »

Peut-être était-ce une chance qu’il n’ait aucune liasse de billets sur lui au moment où les policiers l’avaient trouvé, cela aurait ajouté dans la balance des soupçons qu’il se tenait sur le lieu d’un échange de drogue. Mais Néro ne parvenait pas à s’en réjouir : cet argent aurait du être le sien. Puisque Benito ne voulait visiblement pas partager, il allait se faire un plaisir de le retrouver et reprendre l’ensemble de la somme pour lui.

Comme à chaque fois qu’il atteignait des états émotionnels violents, Néro sentait ses mains trembler légèrement dans les poches de sa veste en cuir. Il savait ce qui l’aiderait à calmer la rage qu’il peinait à contenir. Sans se soucier du fait qu’il n’était pas seul, il imprégna ses doigts dans le sachet de poudre déjà ouvert dans une poche dissimulée de sa veste et les glissa sous ses narines, en prenant une grande inspiration qui ne trompa personne. Le grand dadais meilleur ami de sa soeur ou que savait-il s’insurgea aussitôt :

« Whooo t’es sérieux, là ? On vient dé quitter lé poste dé police et c’est tout cé qué tou trouves à faire ? »

Pas le moins du monde impressionné, Néro répliqua :

« En quoi ça te regarde, toi ? »
Avalon Calder
Avalon CalderDirectrice de la Justice Magique
Messages : 699
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeDim 26 Avr 2020 - 15:07
Néro avait ce don de la faire sortir de ses gonds – ce qui n’était pas très difficile, lorsqu’on connaissait bien Avalon. A peine eut il prononcé quelques mots que la jeune femme ressentit une violente envie de l’étriper.

« Non j’ai autre chose à foutre de mes soirées que de venir te chercher au commissariat. » répondit-elle avec raideur, avant de laisser échapper un rire sans-joie. « Une erreur, c’est ça ouais, fous-toi de ma gueule. Tu vas me dire que t’étais juste au mauvais endroit au mauvais moment ? » demanda-t-elle avec un regard de défi.

Parmi les enfants de la famille Davies, Avalon et Néro étaient ceux qui avaient le caractère le plus explosif ; même Galaad était moins nerveux. Célice était – selon sa sœur aînée – une vraie peste, bien plus manipulatrice que frontale. Morgane ressemblait beaucoup à Avalon, mais elle était encore jeune, seize ans à peine. Aussi, quand les conflits éclataient parmi les enfants Davies, ils opposaient généralement les deux aînés de la famille, qui n’avaient jamais pris des pincettes pour s’adresser à l’autre.

Il fallait toujours qu’il traîne dans les pires magouilles, il était incapable de se prendre en main. Pire, il se plaisait à entraîner avec lui ses frères cadets, qui suivaient un modèle sans même se rendre compte qu’il était nocif pour eux. Yvain, par exemple, vouait un véritable culte à Néro, ce qu’Avalon ne comprenait vraiment pas. Elle avait déjà essayé de le raisonner, mais son petit-frère lui avait rappelé qu’il était majeur, qu’il faisait bien ce qu’il voulait, et qu’elle n’avait pas intérêt à se mêler de ses affaires. Surprise par une telle véhémence, la jeune femme avait laissé tomber l’affaire sans chercher plus loin.

Aussi fort Avalon avait-elle souhaité quitter le milieu mafieux dans lequel elle avait grandi, elle n’avait jamais pu se résoudre à couper les ponts avec sa famille. Elle le voyait moins, désormais, mais elle était toujours présente pour eux. Galaad dormait sur son canapé plusieurs fois par mois – il avait même une clé de son appartement – et elle était toujours disponible pour se rendre à Londres et tirer l’un ou l’autre des mauvais coups dans lesquels ils avaient dons de se fourrer. Elle n’avait pas hésité une seule seconde à venir chercher Néro ce soir, quand bien même elle commençait à regretter amèrement ce choix. Elle était toujours autant partagée entre ce besoin de les aider – comme pour soulager sa conscience trop lourde qui lui soufflait sans cesse qu’elle les avait abandonnés – et cette volonté de partir loin, très loin, de ce milieu dans lequel elle avait connu ses pires souffrances.

« Tu déconnes j’espère ? » s’exclama-t-elle en observant son grand-frère sortir un petit sachet transparent de la poche de sa veste en cuir.

Il ne prit même pas la peine de lui accorder un regard et plongea ses doigts dans la poudre blanche avant de les coller sous ses narines. Toni, au moins aussi offusqué qu’elle, ne put s’empêcher d’intervenir.

« Oh ta gueule Néro. » répliqua-t-elle quand ce dernier s’adressa à son meilleur ami avec mépris.

Elle se sentait bouillonner intérieurement, comme toujours quand elle se retrouvait face à son aîné. Et, comme à chaque fois, elle perdait sa réserve durement acquise tout au long de ses années dans le monde magique, pour retrouver un vocabulaire beaucoup moins charmant.

« File-moi ça. » dit-elle d’un ton autoritaire en tendant la main vers son sachet transparent. « T’as les flics au cul, ils cherchent tous les moyens de te foutre en taule, et toi la seule chose que tu trouves à faire c’est d’te prendre un peu de coke, à vingt mètres du commissariat ? » insista-t-elle en désignant vaguement de la main une rue adjacentes. « T’es vraiment trop con putain. Quand est-ce que t’arrêtera de penser à ta gueule là, à chouiner dès que tu te retrouves chez les flics, hein ? » Elle répéta : « J’rigole même pas avec toi, file-moi le sachet. »


Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2407
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeDim 26 Avr 2020 - 15:52
Leave a light on [Toni & Avalon] Nearo10
Néro Davies, 30 ans, dealer

« Oooh, si tu voulais pas venir, t’avais qu’à pas venir hein, je me serais débrouillé. »

En vérité, Néro aurait plutôt été forcé de rester quelques jours de plus au commissariat car Avalon était environ la seule personne de son entourage qui pouvait accepter de payer sa caution et c’était précisément la raison pour laquelle il faisait appel à elle. Elle gagnait bien sa vie et surtout, elle se sentait investie d’une espèce de mission de protection envers ses frères et soeurs qui avait à la fois le don de taper sur le système de Néro et d’être très utile. Il n’hésitait pas à en profiter quand il en avait besoin car il savait que personne d’autre ne le sortirait de ses ennuis. Ses parents refusaient de gâcher de l’argent et prétendaient que quelques gardes à vue, c’était bien pour « forger le caractère. Quant à ses acolytes, ils ne se priveraient pas pour lui coller une dette sur le dos. Avalon était donc la seule personne encline à l’aider, et ce, gratuitement.

« Une erreur, c’est ça ouais, fous-toi de ma gueule. Tu vas me dire que t’étais juste au mauvais endroit au mauvais moment ?
-Bah ouais. Il tourna sa figure nonchalante vers elle, en haussant innocemment les épaules. T’as peut être du mal à le croire mais c’est exactement ce qui s’est passé. »

Plutôt crever que de lui révéler la vraie histoire, parce qu’il la connaissait, ce serait lui donner du grain à moudre pour qu’elle continue de lui faire la leçon. Et c’était déjà suffisamment insupportable qu’elle le fasse présentement. Avec un regard mauvais pour l’espèce de gorille qui lui servait d’ami, il replia nonchalamment son sachet de poudre, tandis qu’Avalon piaillait. Néro n’écoutait qu’à moitié, trop occupé à savourer la sensation d’ivresse et d’adrénaline qui le gagnait. Ca c’était de la bonne… C’était exactement ce qui lui fallait pour oublier un peu sa rage de s’être fait avoir. Evidemment, ce serait bien mieux sans la petite voix énervante de sa soeur pour lui faire des reproches et lui donner des ordres. Les yeux mi-clos sous la sensation de la drogue qui lui montait jusqu’au cerveau, Néro agita le sachet en question face à sa soeur.

« Sinon quoi ? Qu’est-ce que tu vas faire ? »

Ce n’était pas exactement une façon correcte de la remercier pour ce qu’elle venait de faire pour lui mais au fond, Néro lui en voulait autant -si ce n’était plus- qu’il n’était reconnaissant pour l’avoir fait sortir de sa garde à vue. Il lui en voulait pour ce petit ton autoritaire qu’elle prenait pour s’adresser à lui, son aîné, pour cette vie parfaite qu’elle menait loin d’eux sans se retourner sauf quand ils se retrouvaient dans des ennuis. C’était facile de jouer les chevaliers servants quand on en avait les moyens mais si Avalon voulait tant que ça les aider, elle n’aurait pas du partir en premier lieu.

C’était en tout cas l’avis de Néro et ce qui le rendait peu enclin à écouter ses leçons. Plein d’insolence, il poussa le vice jusqu’à rouvrir son sachet et reprendre une deuxième dose, sous les yeux d’Avalon. A nouveau, la drogue lui fit tourner la tête, si bien qu’il ne vit pas arriver la main de Toni qui lui arracha brutalement son sachet des mains. Néro rouvrit les yeux, la mine dure.

« Rends-le moi. 
-Arrête dé faire lé con avec ta soeur.
-Rends-le moi j’te dis. »

Mais Toni ne fléchit pas d’un pouce et remit le sachet entre les mains d’Avalon. Avec une grimance, Néro avisa la carrure de l’italien et renonça assez vite à l’idée de reprendre son bien par la force. Insolent oui, mais pas suicidaire. Pour autant, il n’avait pas dit son dernier mot. Il laissa échapper un rire moqueur, en les regardant tous les deux, faisant passer son doigt de l’un à l’autre.  

« Alors c’est quoi les bails entre vous ? Tu te la joues grand frère protecteur avec elle ? Ou tu la baises et c’est pour ça que tu te penses permis de mettre ton nez dans nos affaires ? »

Avec une certaine satisfaction, il vit les poings de Toni se resserrer, signe que ses provocations fonctionnaient sur lui. Pas au point qu’il y réponde toutefois, ce qui était moins drôle. Néro changea donc de victime :

« Non, non, non… Titubant légèrement, il se rapprocha d’Avalon. On est en famille là. Faut lui dire, p’tite soeur. Entre Davies, on se serre les coudes, hein ? A moins que… Il posa l’une de ses grandes mains sur l’épaule de la jeune femme, faisant peser son poids sur elle. Tu ne saches plus ce que c’est ? Vu la fréquence à laquelle on te voie par ici… Hé regarde, s'écria t-il brusquement, l’appartement des parents est juste là-bas à quelques mètres ! T’as pas oublié ? »
Avalon Calder
Avalon CalderDirectrice de la Justice Magique
Messages : 699
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeDim 26 Avr 2020 - 16:29
« Ben voyons. » ironisa Avalon en observant son frère.

Sans elle, il serait resté quelques jours dans une cellule ce qui, à bien y réfléchir, n’aurait pas pu lui faire de mal, songea Avalon, mesquine. Elle savait, au fond d’elle, qu’elle ne laisserait jamais l’un d’entre eux en garde-à-vue, parce qu’elle savait ce que c’était – pour l’avoir expérimenté, des deux côtés de la barrière – et qu’elle ne souhaitait à personne de vivre ce moment. Mais elle ne réfléchissait plus rationnellement en ce moment, toute occupée qu’elle était à tenir tête à son frère aîné.

Il n’avait jamais apprécié ça. Il n’avait jamais aimé que sa petite-sœur puisse lui faire face. Il semblait moins agacé par le comportement de Galaad – pourtant proche de celui d’Avalon. La jeune femme était persuadée que c’était parce qu’elle était une fille, et que Néro n’avait pas une excellente vision de la gente féminine – ce qui n’était pas très étonnant dans un milieu comme celui dans lequel ils avaient grandi. Alors ça le faisait chier, de faire appel à sa petite-sœur pour le sortir de ses mauvais pas, puis de devoir l’écouter lui faire la morale pendant de longues minutes. Tant mieux, songea Avalon, plus c’était désagréable pour lui, plus cela la satisfaisait.

« Tu crois que je suis pas capable de te foutre au sol, là tout de suite ? » le défia-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine. A vrai dire, il titubait tellement qu’elle était curieuse de savoir comment il tenait encore debout.

Mais c’était mal connaître Néro, qui consommait depuis tellement d’années qu’il s’était habitué aux effets secondaires de la drogue sur son organisme. A tel point qu’il reprit une dose, comme pour la provoquer. Sa violente pulsion qui allait se traduire par un coup fut interrompue par le geste de Toni, qui arracha le sachet en plastique des mains de son frère, tirant un sourire sans joie à Avalon, qui le réceptionna dans sa main et le fit glisser dans sa poche.

Elle ne prit même pas la peine de répondre à son hypothèse parfaitement ridicule quant à la nature de sa relation avec Toni, se contentant de le fusiller du regard alors que son ami gardait le même silence enragé. A quoi bon lui expliquait que Toni était celui qu’il n’avait jamais été pour elle ? Qu’il était plus proche d’un frère pour Avalon que Néro l’était lui-même ?

Elle ne bougea pas d’un centimètre lorsqu’il s’approcha d’elle et posa sa main sur son épaule. Elle fut obligée de lever la tête pour continuer à le regarder, le regard flamboyant.

« J’ai vécu dix-huit ans ici, comment tu veux que j’oublie quoique ce soit ? » cracha-t-elle. Elle se souvenait de tout. Leur petit appartement miteux, avec ses grandes tâches de moisies sur les murs de la minuscule salle de bain. Le matelas usé sur lequel elle dormait à même le sol avec Galaad et Célice. Les murs du salon noircis par la fumée de cigarette. La petite cuisine encombrée par des produits stupéfiants, et vide de toute ressource alimentaire. Les éclats de voix de son père, les cris plus aigus de sa mère, les fréquentes disputes entre les nombreux enfants. Les livraisons qu’elle faisait l’été pour ses parents, parce qu’il fallait bien contribuer aux revenus familiaux. Les nombreuses substances qu’elle avait consommées de ses quatorze à ses dix-huit ans. Elle n’avait jamais rien oublié. Rien.

« J’viens te chercher au commissariat en pleine nuit Néro, qu’est-ce que tu veux que je te prouve encore ? » Elle se dégagea de son étreinte qui commençait à lui meurtrir l’épaule. « Mais c’est toujours la même chose avec toi. C’est jamais ta faute, toujours celle des autres. » lâcha-t-elle en secouant la tête. « C’est toi qu’est incapable de faire quoique ce soit pour les autres. Ca fait combien de temps que t’as pas vu Aimee hein ? » Elle-même n’avait que malheureusement peu de contacts avec sa nièce. Sa mère n’était pas très à l’aise avec l’idée qu’elle soit intégrée à la vie de la famille Davies. « J’suis sûre que tu vas même plus à tes rendez-vous avec l’assistante sociale. Parce que tu sais ce qu’elle va te dire. Si tu veux la voir, faut que tu commences à te reprendre en main, à faire quelque chose d’honnête de ta vie. Mais t’en n’est pas capable hein ? Tes grands principes sur la famille, c’est quand ça t’arrange et pas pour ta fille, alors ? » Ses yeux lançaient des éclairs. « J’habite plus ici mais je reviens dès que je peux et dès que vous avez besoin de moi. De nous deux, le putain d’égoïste, c’est toi. »


Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2407
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeDim 26 Avr 2020 - 20:59
Leave a light on [Toni & Avalon] Nearo10
Néro Davies, 30 ans, dealer

« ‘Me cherche pas trop » avertit t-il en pointant un doigt sur sa soeur qui menaçait de lui mettre une raclée.

Et puis quoi encore ? C’était sa petite soeur, elle aurait du le respecter et arrêter de se prendre pour sa mère. Même leur propre mère n’était pas aussi donneuse de leçons, d’ailleurs. Néro ne vivait pas très bien le fait qu’Avalon le prenne continuellement de haut alors qu’au fond, la seule chose qui lui avait permis d’être différente et de se distinguer de lui, c’était ses dons magiques. Sinon, actuellement, elle serait exactement dans les mêmes embrouilles que lui et peut-être que ça aurait été lui, la personne qui vient chercher sa soeur à un poste de police.

Mais Avalon prenait très à coeur son petit rôle de donneuse d’ordre, elle parlait vraiment comme les policiers, comme quoi elle avait vraiment changé de camp. Enfin, presque, songea t-il avec un regard noir pour Toni. Elle avait quitté sa famille mafieuse, pour aller s’acoquiner avec d’autres mafieux du monde sorcier, bah voyons. Comme quoi, elle ne pouvait pas s’empêcher de se sentir attirée par cet univers, finalement. Elle voulait juste se débarrasser de sa famille qui l’empêchait de tracer sa route de son côté.

Néro n’était pas très juste envers Avalon, précisément pour les raisons qu’elle évoquait, notamment le fait qu’elle rappliquait toujours pour les aider quand ils avaient besoin d’elle. Une partie de lui en avait conscience, même s’il se refusait à l’admettre. Une autre partie estimait que la meilleure façon de les aider, c’était de revenir dans le commerce familial qui était toute leur vie et les aider à évoluer, à devenir riches et respectés comme ses nouveaux petits copains de Bristol avec qui elle passait son temps.

Il aurait pu jouer ce petit jeu de reproches mutuels longtemps avec sa soeur, il était plutôt bon à ça, à la provoquer, à la sortir de ses gonds. Mais Avalon tapa précisément sur son point le plus sensible, non pas une, mais à plusieurs reprises, avec un peu plus de mépris à chaque fois. Son petit sourire narquois quitta aussitôt le visage de Néro, qui devint dur.

« Parle pas d’Aimee, la prévint-il.
-Si tu veux la voir, faut que tu commences à te reprendre en main, à faire quelque chose d’honnête de ta vie. Mais t’en n’es pas capable hein ? »

Avalon touchait juste mais Néro refusait de l’admettre pour lui-même et c’était bien le problème. Sa petite fille Aimee vivait avec sa mère, qui s’était bien arrangée pour que son père -ou les Davies de façon générale- l’approche le moins possible. Il en était parfois venu aux mains avec son ex, ce qui lui avait fini par lui coûter une injonction du tribunal pour l’interdire définitivement de s’approcher d’elle. Cela rendait les visites pour Aimee extrêmement compliquées, la procédure exigeait de lui qu’il ne la voie qu’en présence d’une assistante sociale, pas plus de deux fois par mois, et qu’il suive une thérapie en parallèle avec cette assistante. Evidemment, le premier effort que Néro devait fournir était de laisser tomber la consommation de drogue et sur ce point en particulier, Avalon avait raison : il n’en était pas capable.

Alors il se disait que c’était pour le mieux, qu’il ne voie pas Aimee, qu’elle vivrait une meilleure vie sans faire partie de celle de son camé de père. S’il y avait bien un regard face auquel Néro avait du mal à assumer ce qu’il était, c’était bien celui de sa petite fille de trois ans.

Mais l’image dans le miroir que lui renvoyait Avalon actuellement était tout aussi laide et repoussante et c’est ce qui lui fit péter un câble :

« Ta gueule. Ta gueule, putain, tu sais rien, tu comprends rien ! Il pointa un doigt accusateur sur Avalon et de son autre main, attrapa son poignet qu’il serra fort dans sa main. Je t’interdis de parler d’Aimee, t’entends ??
-Hé, hé, calme-toi, mec !
-Toi aussi, va te faire foutre ! lança t-il à l’adresse de Toni qui cherchait à s’interposer. Pourquoi t’es venue avec lui, hein ? s’écria t-il à l’adresse de sa soeur. D’où tu me donnes des leçons sur la famille alors que t’es partie en nous laissant tous pour aller vivre ta super vie avec tes copains sorciers là ?
-J’habite plus ici mais je reviens dès que je peux et dès que vous avez besoin de moi. De nous deux, le putain d’égoïste, c’est toi. »

La colère qui bouillonnait en Néro, après cette horrible soirée et ces mots violents que lui servait sa soeur, fit à cet instant un très mauvais mélange avec la drogue qui se baladait dans son organisme. Sans prévenir et probablement sans savoir lui-même qu’il allait faire ce geste, il abattit brutalement son poing sur le visage d’Avalon, à l’endroit de son nez.
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2407
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeDim 26 Avr 2020 - 22:26
Leave a light on [Toni & Avalon] 47bef610
Antonino Tessio, Veilleur, 30 ans

Si cela avait été n’importe qui d’autre qu’un des frères d’Avalon, Toni lui aurait déjà collé quelques claques depuis longtemps. Une telle insolence ne pouvait pas rester impunie, surtout quand elle le visait explicitement lui ou sa relation avec Avalon. A ses yeux, Néro était vraiment le cliché de ces hommes rendus stupides et invivables par la drogue, à se sentir pousser des ailes dans le dos alors même que la situation nécessitait qu’ils écrasent un peu leur ego. Il était dans une de ces situation. Toni estimait qu’il aurait du plutôt remercier platement sa soeur pour la fleur qu’elle venait de lui faire sans rien attendre en retour, et surtout bien faire profil bas. Mais Néro faisait tout l’inverse, en provoquant Avalon, en crachant sur son aide, même alors qu’il était celui qui l’avait appelée. Il y avait vraiment de quoi devenir fou.

Toni contenait donc patiemment l’indignation qui commençait à chauffer dangereusement en lui face au manque de respect que subissait son amie. Ce n’était pas peu dire venant de sa part : il n’avait pas l’habitude de retenir ses éclats. Mais il le savait, s’il intervenait, il allait finir par mettre son poing dans la figure de Néro et il ne souhaitait pas mettre Avalon dans l’embarras. Elle gérait bien la situation, elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, alors Toni espérait que l’aîné des Davies finirait par se calmer ou au moins, s’en aller.

C’était mal connaître l’animal.

En quelques secondes à peine, la situation dégénéra à un point qui choqua même Toni, lui qui côtoyait pourtant quotidiennement des scènes de violence. Des amis qui en venaient aux mains pour régler un différend, il en avait déjà vu à la pelle, il avait même été l’un d’entre eux à plusieurs reprises. Un frère qui frappait sa soeur de sang, en revanche… La scène se superposa aussitôt à d’autres scènes qu’il avait vécues par le passé, des années plus tôt, dans une autre vie. La réaction de Toni fut immédiate, violente, à la hauteur du choc qu’il venait de subir. A l’instant où il vit du sang sur le visage d’Avalon, mettre fin à cette situation qui dégénérait devint un impératif absolu qui dépassa toute la retenue qu’il s’était imposée. Il se rua sur Néro sans même réfléchir et jeta son poing en avant, pour le laisser s’écraser violemment sur sa figure. Quelque chose, sa mâchoire peut-être, craqua dans une giclée de sang. Néro en perdit l’équilibre mais Toni ne le laissa pas choir sur le sol. Avec toute sa poigne, il l’attrapa par le col et le plaqua contre le mur le plus proche de la ruelle sordide où ils se trouvaient, en le secouant brutalement.

« Espèce dé sale drogué, rugit t-il, tou fais quoi là ?! T’es vraiment un danger public, t’approche plus d’elle !! »

Comme pour mieux entériner le message, il le frappa à nouveau et très vite, la fureur, mais surtout, la profonde et irrationnelle peur qui s’était emparée de Toni, le fit cogner beaucoup plus que nécessaire :

« C’est ta soeur, c’est ton sang ! Comment tou peux… Troisième coup de poing. La traiter comme ça ? Alors qu’elle fait tout pour t’aider… Quatrième coup de poing. C’est comme ça qué tou la remercies ?? En t’abrutissant dans la drogue et en levant la main sur elle ?! »

Le visage en sang, Néro ne comprenait probablement plus la moitié de ce qu’il disait, puisque les multiples coups commençaient lentement à le faire tourner de l’oeil. Contre toute forme de raison, Toni ne parvenait plus à se retenir car ce n’était plus seulement lui qu’il frappait, mais également des démons intérieurs qui n’avaient plus ressurgi depuis bien longtemps…
Avalon Calder
Avalon CalderDirectrice de la Justice Magique
Messages : 699
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeLun 27 Avr 2020 - 10:06
En voyant le visage de son frère se décomposer doucement sous l’effet de ses mots, Avalon sut qu’elle avait été trop loin – et, paradoxalement, qu’elle avait touché juste. Néro était un homme comme on en voyait malheureusement encore trop, qui cachait ce qu’il y avait bon en lui sous une épaisse couche de mépris et de violence pour le masquer aux yeux du monde. Aimee était peut-être ce qu’il avait fait de mieux dans sa vie : une petite-fille curieuse au rire contagieux, que sa mère s’efforçait d’élever loin du milieu mafieux de son père. Et savoir qu’il ne faisait aucun effort pour faire partie de sa vie rendait Avalon complètement folle de rage.

Il avait une fille, bon sang ! Une petite-fille, qui avait envie de connaître son papa, de grandir avec lui. Comment se sentirait-elle quand, un peu plus âgée, elle allait comprendre que son père n’avait pas été capable ne serait-ce que d’essayer de faire partie de son quotidien ?

Ils avaient eu cette conversation un million de fois – mais jamais d’une façon aussi violente que celle-ci. Avalon l’avait déjà presque supplié de poursuivre ses sessions avec l’assistante sociale et d’arrêter sa consommation de drogues – « si tu le fais pas pour toi, fais-le pour elle » - mais Néro ne s’était jamais donné la peine de l’écouter. Et, au fond d’elle, Avalon le savait : si Néro n’arrêtait pas la drogue pour Aimee, il n’arrêterait pour personne.

« Tu sais que j’ai raison bordel ! Assume, assume un peu ! » répliqua la jeune femme en essayant de se défaire de l’étreinte de son frère, qui lui meurtrissait le poignet.

Mais elle était allée trop loin – bien plus loin que Néro ne pouvait le supporter. Elle ne vit pas le coup, destiné à la faire taire, et chancela vers l’arrière lorsque le poing de son frère s’abattit avec force sur son visage. Un craquement sinistre retentit à ses oreilles alors qu’elle se reculait précipitamment, sonnée, le nez en sang. Trop abasourdie par le coup qu’elle venait de prendre de la part de son propre frère, Avalon resta immobile alors que le poing de Toni fusait et s’écrasait contre la mâchoire de Néro.

Il y avait quelque chose, dans l’attitude de Toni, qu’elle ne reconnaissait pas. Elle l’avait déjà vu en colère et elle le savait particulièrement impulsif, mais il y avait autre chose, comme une peur viscérale qui transpirait de ses mots et qu’Avalon ne comprenait pas.

« Toni… » l’appela-t-elle, mais ses paroles ne semblèrent pas parvenir aux oreilles de son ami.

Et les coups s’enchaînaient, entrecoupés de paroles véhémentes. Avalon se sentait à la fois soulagée que quelqu’un prenne sa défense – ce qui ne lui arrivait pas souvent – mais inquiète pour son frère, qui commençait doucement à tourner de l’œil. « Toni ! » répéta-t-elle, d’un ton alarmé, sans plus de succès.
Elle se précipita alors vers l’italien pour poser une main sur son torse, s’interposant physiquement entre les deux hommes. « C’est bon. C’est bon. » fit-elle en l’observant dans les yeux, pour l’inciter à reculer. « Lâche-le. »

Néro s’effondra au sol, le visage en sang. Avalon s’agenouilla auprès de lui, dégageant sa figure des mèches de ses cheveux, et ne put retenir une grimace en observant l’état dans lequel il était. Elle sortit sa baguette magique de sa poche et la posa à différents endroits de son visage pour y réparer les fractures et éviter les gonflements dus aux coups. C’était le B-A-BA qu’on leur apprenait à la milice, et elle ne voulait pas se risquer à faire plus, pour éviter de faire une erreur. Elle avait déjà du mal à ne pas trembler en jetant ses sorts.

Une fois que cela fut fait, elle se releva pour observer Toni. Elle sentait qu’elle avait besoin de lui – peut-être autant qu’il avait besoin d’elle à ce moment précis – mais son esprit pratique avait repris le dessus, comme à chaque fois qu’elle traversait un temps de crise. « Tu m’attends ? » demanda-t-elle doucement, avant d’aider son frère, à moitié inconscient, à se relever. Elle fit passer son bras par-dessus ses épaules, et, aidée par la magie, le fit sortir de la petite ruelle. Elle le déposa à côté du petit magasin alimentaire à la devanture jauni et sortit son téléphone de la poche de son jean.

« C’est moi. T’es chez les parents ? » demanda-t-elle de but en blanc. « Tu peux descendre ? J’suis devant le magasin jaune. »
Elle raccrocha et reporta son attention sur Néro, qui somnolait à moitié.
« Va m’le payer… » grommela-t-il à un moment.

Avalon renifla avec mépris – son frère n’était pas assez suicidaire pour s’en prendre à Toni, bien plus large que lui, et sorcier de surcroît. Elle patienta deux minutes qui avaient un goût d’éternité, et un jeune homme au visage bien familier finit par tourner à l’angle de la rue.

« Av ? Néro ? » fit-il en coulant un regard étonné vers son aîné. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Ses yeux s’agrandirent lorsqu’il avisa le visage de sa jumelle, qui avait sérieusement gonflé après le coup qu’elle avait reçu. « C’est lui qui t’a fait ça ? »
« Ca va, Galou. » lui assura-t-elle, bien que tout son visage la faisait sérieusement souffrir. « Je t’expliquerai plus tard. » promit-elle en voyant que son jumeau ouvrait la bouche pour prendre la parole. « Tu peux le ramener chez les parents, s’il-te-plait ? Il a reçu un gros coup, vaut mieux pas qu’il soit tout seul ce soir. Juste au cas où. »
« T’es sûre que ça… »
« Mais oui. S’il-te-plait. »
« Ok, ok. » obtempéra Galaad en avisant le regard déterminé de sa sœur « Tu m’appelles ? »
« Demain, promis. »

Le jeune homme déposa un baiser sur sa tempe et chargea son grand-frère sur ses épaules. Il partit sans un mot de plus en direction de l’appartement familial, laissant Avalon seule. Elle reprit la direction de la petite ruelle où elle avait laissé Toni, et s’arrêta à quelques mètres de lui. Elle hésita un instant, ne sachant pas exactement ce qu’elle voulait lui dire. Quelque chose, dans son regard, serra son cœur, et elle se précipita vers lui pour se blottir dans ses bras, réprimant un sanglot qui menaçait de s’échapper. Elle se sentait à la fois désolée, terrifiée, blessée, reconnaissante. Elle garda le silence, faisant passer toutes ces émotions dans son étreinte.

Après tout, il y avait bien longtemps qu’ils n’avaient plus besoin d’utiliser des mots.


Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2407
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeLun 27 Avr 2020 - 15:39
Leave a light on [Toni & Avalon] 47bef610
Antonino Tessio, Veilleur, 30 ans

La voix d’Avalon lui apparaissait comme un appel lointain derrière lui. Toni ne contrôlait plus les coups qui volaient et brisaient la figure de Néro. Sa poitrine se soulevait au rythme d’une respiration profonde et saccadée, son coeur faisait un vacarme terrible qui semblait se répercuter jusque sa boîte crânienne. Tout son corps s’était installé dans un mode de survie, comme si c’était lui qui avait été attaqué et qu’il se défendait pour sa vie.

Brusquement, une petite main étrangère se posa sur son buste et ce ne fut plus le visage amoché de Néro que Toni eut sous ses yeux, mais celui d’Avalon dont le regard cherchait le sien. Son poing resta suspendu dans les airs, avec tous ses muscles en tension, alors que la bouffée d’adrénaline qui l’avait tenu en action retombait brutalement, en même temps que le corps de Néro lui glissait entre les mains et s’échouait sur le sol. Alors seulement, Toni vit les dégâts qu’il venait de causer. Une pommette enfoncée, un nez tordu, des gonflements violacées sur les tempes, une peau rougie par le sang. Le regard inquiet, choqué d’Avalon. Cette dernière vision fut une décharge électrique pour Toni qui recula de quelques pas, jusqu’à reposer son dos contre le mur derrière lui, la respiration hachée, tel un animal apeuré.

Ce ne fut que lorsqu’il fut seul dans la ruelle, livré à lui-même, qu’il mesura ce qu’il venait de faire. Etait-il devenu fou ? Il fallait être fou et dangereux pour s’en prendre à ce point au frère de son amie la plus proche. Il regarda ses poings coupables, tremblants, tachés par le sang de Néro. Une vraie bête sauvage.

Plein de colère, mais cette fois contre lui-même, il frappa du poing le mur dans une vaine tentative d’évacuer sa rage, avant de s’appuyer contre, plein de dépit. Néro avait mérité une bonne correction pour avoir osé lever la main sur Avalon mais Toni savait qu’il était allé trop loin, cette fois. Il sentait que sa réaction dépassait sa fureur de voir quelqu’un s’en prendre à sa soeur de coeur, sans vouloir complètement l’admettre. Réprimant les souvenirs qui lui venaient à l’esprit, il ne s’écarta de son mur qu’en sentant des pas s’approcher de lui.

Difficile de dire lequel des deux fit le premier pas vers l’autre. Probablement, ils eurent le même élan en même temps, parce qu’ils avaient besoin de cette étreinte et qu’ils sentaient que l’autre en avait besoin aussi. Toni serra avec force son amie dans ses bras, conscient qu’elle avait eu peur, qu’elle était toujours sous le choc. C’était la même chose pour lui, à la différence qu’il sentait poindre une certaine culpabilité qui lui serrait l’estomac. Incapable de formuler ses excuses, elles furent toutefois faciles à lire sur le visage de Toni quand il se recula. Il n’avait jamais su contenir ses émotions, la plupart du temps il était un véritable livre ouvert, même pour les personnes qui ne le connaissaient pas. Quelqu’un comme Avalon pouvait aisément deviner la force du trouble qui l’agitait et il n’allait guère pouvoir garder le silence bien longtemps à ce sujet. Il posa doucement sa main sur ses cheveux.

« Viens, restons pas là. Faut té soigner. »

Trop occupée à soigner son frère, elle n’avait visiblement pas songé à s’occuper de son propre visage. A la lumière de la salle de bains d’Avalon où ils se retrouvèrent quelques minutes plus tard, Toni put enfin juger de l’ampleur des dégâts, ce qui lui tira une grimace.

« Il t’a cassé lé nez, cé con… Bon, bouge pas. »

D’une main, il attrapa des compresses dans la boîte à pharmacie ouverte et les appliqua sous le nez de son amie pour stopper les saignements, et de l’autre, il extirpa sa baguette magique de sa poche. Toni n’était pas doté d’un grand talent en magie, il était même plutôt moyen, mais s’il y avait des sortilèges qu’il maîtrisait bien à force de les avoir de nombreuses fois utilisés, c’était bien ceux qui permettaient de reconstituer sa gueule cassée. Il attrapa d'une main le menton d'Avalon.

« Episkey. »

Un craquement caractéristique retentit, provoquant probablement une douleur vive chez Avalon, signe que le nez s’était bien replacé. Toni la laissa reprendre ses marques et en profita pour humidifier quelques mouchoirs qu’il lui tendit, histoire d’essuyer les traces sur son visage. Cette vision lui rappela celle de Néro qui avait perdu beaucoup plus de sang, ravivant la culpabilité dont il ne parvenait pas à se défaire.

« J’suis désolé, Av’ » souffla t-il.
Avalon Calder
Avalon CalderDirectrice de la Justice Magique
Messages : 699
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeLun 27 Avr 2020 - 18:44
Le visage de Toni exprimait une telle culpabilité, une telle détresse, qu’Avalon ne put s’empêcher de porter à sa joue une main réconfortante. Enlacés comme ils l’étaient dans la rue, on aurait pu croire à un jeune couple amoureux, pourtant c’était un tout autre amour que la jeune femme ressentait actuellement – un amour d’ailleurs bien plus fort que celui qu’elle avait pu ressentir pour les quelques hommes qu’elle avait connu jusqu’ici.

Elle hocha la tête aux paroles de Toni et transplana à ses côtés sans attendre pour rejoindre son petit appartement. Il était exactement dans le même état qu’ils l’avaient laissé en partant, comme si toute cette confrontation avec son frère n’avait été qu’une parenthèse, et pas un véritable bouleversement. Avalon gagna la salle de bain en quelques enjambées et esquissa une grimace en observant son reflet dans le miroir. Son nez était tordu, enflé, rouge, et son visage maculé de sang. Elle faisait peine à voir.

« T’as pas intérêt à me défigurer. » prévint Avalon en louchant sur la baguette de Toni qu’il venait de sortir de sa poche.

Elle aurait pu se lancer le sort elle-même, mais ce n’était pas forcément conseillé pour un nez cassé – surtout parce qu’il fallait rester parfaitement immobile pendant la réalisation du sort, sous peine d’empirer la situation. Elle ferma les yeux et s’efforça de calmer les battements effrénés de son cœur, qui semblait encore croire qu’elle était en danger.

« Putain ! » jura-t-elle lorsqu’un craquement retentit dans salle de bain et qu’une douleur vive se répandit dans l’intégralité de son visage.

Elle porta une main à son nez, toujours aussi douloureux, mais qui avait retrouvé sa forme habituelle. Elle le massa un instant entre son pouce et son index, tout en l’observant dans le miroir. Elle attrapa les mouchoirs humides tendit par Toni et s’employa à essuyer le sang de son visage, histoire de retrouver une figure un peu plus humaine. Un bleu semblait être bien décidé à s’installer sur sa pommette, mais, à part ça, ce n’était pas trop mal.

« Oh, Toni… » souffla-t-elle en lui attrapant la main.

Elle n’avait pas encore bien digéré la scène qui s’était déroulée sous ses yeux quelques instants auparavant, et revoyait encore des images de celle-ci, et notamment du visage ensanglanté de son frère et de la fureur avec laquelle Toni s’employait à écraser son poing dans sa figure. Néro avait été trop loin en levant la main sur elle, tout le monde pouvait s’accorder sur ça. Ce n’était pas la première fois qu’un conflit physique éclatait entre eux, même s’il s’agissait de loin du plus violent – la plupart du temps, il se contenait de la pousser contre un mur et elle ripostait en agrippant une poignée de ses cheveux pour le forcer à se baisser. Mais, quoiqu’il arrive, la réponse de Toni avait été parfaitement disproportionnée – à vrai dire, Avalon avait eu du mal à le reconnaître, sous ses traits déformés par la fureur et la peur. Elle le connaissait très protecteur, impulsif, violent même, mais elle avait perçu un autre sentiment ce soir, une terreur enfouie sous des couches de colère.

« Je sais, ne t’en fait pas. » lui assura-t-elle.

Lui en voulait-elle d’avoir frappé son grand-frère ? Pas vraiment, songea-t-elle sans pouvoir s’empêcher de ressentir une once de culpabilité à cette pensée, qui fut rapidement balayée quand son nez douloureux se rappela à elle. Ce n’était pas tant qu’elle en lui en voulait, mais plutôt qu’elle ne comprenait pas pourquoi il avait agi de la sorte, sans être capable de s’arrêter ni de mesurer la portée de ses coups.

« Néro n’aurait jamais dû faire ça… » souffla Avalon. « C’est pas la première fois qu’on s’engueule, mais c’est la première que ça va aussi loin. Je ne sais pas ce qui lui a pris. C’est de pire en pire avec lui. » lâcha-t-elle dans un murmure. C’était la première fois qu’elle avait eu peur de ce qu’elle avait vu dans son regard. « Il était complètement défoncé… » Et, plus les années passaient, plus la drogue empirait les humeurs de son frère.

Elle leva les yeux vers Toni, envahie par une profonde tristesse qu’elle ne parvenait à exprimer par les mots. Qu’il prenne sa défense, face à Néro, l’avait touché de bien des manières. Pourtant, Avalon n’était pas une de ces jeunes femmes fragiles qu’il fallait protéger – comment aurait-elle pu l’être, de toute façon ? Elle se débrouillait seule depuis tant d’années. Mais, face à la colère de son frère, elle s’était retrouvée précipitée des années en arrière, à une époque où elle était moins solide, moins forte, mais toujours aussi seule pour défendre ses intérêts. Elle n’avait pas toujours réussi, avait été blessée, souvent, traumatisée, parfois, par ce milieux hostile et dur dans lequel elle devait évoluer quotidiennement. L’intervention de Toni, à un moment où des peurs adolescentes pourtant bien enfouies avaient refait surface, l’avait touché en plein cœur. Mais Avalon n’avait jamais été très douée avec les mots, et exprimer un tel sentiment lui paraissait hors de sa portée. Elle espérait qu’il comprenne, dans son regard, dans cette main qu’elle posa sur la sienne, couvrant les blessures dues aux coups qu’il avait porté, dans cet échange silencieux qui en disait pourtant long.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé, là-bas ? »


Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2407
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeLun 27 Avr 2020 - 20:43
Leave a light on [Toni & Avalon] 47bef610
Antonino Tessio, Veilleur, 30 ans

Toni laissa son amie prendre sa main dans un geste de réconfort dont, pour être honnête, il avait bien besoin à l’instant. Il se sentait nul, il n’y avait pas d’autre mot. Pourtant, la violence faisait partie de lui, il sortait bien volontiers les poings plutôt que les mots pour exprimer ses désaccords et il n’en faisait pas de jugement moral, estimant au contraire que c’était une force de caractère qui lui était bien utile dans son milieu. Mais c’était une chose de frapper un adversaire qui méritait selon lui son courroux, c’en était une autre de tabasser le frère d’une amie proche, qui plus est incapable de se défendre. Il se revoyait balancer ses coups sans s’arrêter alors que Néro ne bougeait plus d’un pouce, sonné par la douleur qu’il lui infligeait, et cette image lui donnait honte de lui-même. Au fond, ce qui le dérangeait profondément, c’était qu’il avait vu sortir de lui une espèce de bête sauvage incontrôlable, une part de lui-même qu’il n’acceptait pas du tout et qui lui rappelait une autre personne de son passé qu’il avait profondément haïe…

Troublé par ces souvenirs qui remontaient, Toni ne réagit pas vraiment aux explications que fournit Avalon, comme des excuses à son comportement. Oui, Néro avait été trop loin en frappant sa soeur. Oui, il s’était mis tout seul dans un état lamentable qui l’avait poussé à faire preuve d’une telle violence. Mais Toni n’était pas mieux. Lui non plus, il ne s’était pas contrôlé et il avait montré un visage de lui-même qu’il n’aimait pas. Qui lui faisait un peu peur, même.

Avalon dut sentir que quelque chose n’allait pas, ce qui n’était pas très compliqué à deviner. Son silence en disait long car il n’avait pas du tout pour habitude de laisser parler les autres sans exprimer. Avalon pourrait parfaitement lui en vouloir pour ce qu’il venait de faire, c’était légitime. Mais quand Toni posa les yeux sur elle, il se rendit compte qu’il n’y avait aucune once de jugement dans le regard qu’elle lui renvoyait, mais au contraire une profonde tendresse qui le heurta de plein fouet. Elle couvra d’une main son poing criminel, comme pour lui dire que ce n’était pas grave, que cela ne changeait rien. Cette marque d’affection le toucha et en même temps, il ne s’en sentit pas vraiment digne. Dans un sursaut, il se redressa, repoussant la main d’Avalon.

« C’est… C’est bête. C’est rien. »

Face à cet afflux d’émotions et de mauvais souvenirs, Toni avait simplement envie de fuir. Il n’était pas assez doué avec les mots pour réussir à formaliser tout ce qui bouillonnait en lui à cet instant, alors il préféra botter en touche, poussant la porte de la salle de bains :

« Jé vais nous chercher des bières. »

Mais une fois dans la cuisine, face au frigo ouvert, Toni se sentit plus stupide que jamais. Pour qui prenait-il Avalon ? Bien sûr que ce n’était pas rien et elle le savait, elle n’était pas idiote. Elle le connaissait suffisamment pour savoir que son comportement de tout à l’heure sortait de ses habitudes, que pendant l’espace d’un instant, il n’avait pas été lui-même. Mais il y avait encore tellement de choses qu’elle ne connaissait pas sur lui et la scène de ce soir le lui rappelait plus que jamais… Ne méritait t-elle pas d’avoir des explications pour ce qui était arrivé à son frère, même si cela devait inclure que Toni révèle ce qu’il cachait soigneusement sur lui depuis des années ? Il avait confiance en Avalon, il le savait, elle faisait partie des personnes à qui il confierait sa vie. Pour autant, il y avait des aspects de son passé que Toni était incapable de divulguer, parce qu’il était loin d’avoir fait la paix avec et que l’idée de mettre des mots dessus lui donnait l’impression qu’il allait revivre ce qu’il s’était efforcé d’enfouir loin, très loin au fond de lui.

Après quelques minutes qui lui parurent des heures, Toni prit sa décision. Dans son trouble, il en oublia les deux bouteilles de bière qu’il laissa sur le plan de travail, alors qu’il rejoignait Avalon dans son salon. Debout face à elle, probablement dans la posture la moins naturelle du monde pour commencer à faire des révélations, il prit une inspiration et lâcha, les sourcils froncés :  

« Ton frère… Il m’a rappelé le mien et ça m’a… Ça m’a mis en colère. »
Avalon Calder
Avalon CalderDirectrice de la Justice Magique
Messages : 699
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeMar 28 Avr 2020 - 12:04
Avalon fronça les sourcils quand Toni quitta précipitamment la petite salle de bain dans laquelle ils se trouvaient tous les deux. Elle connaissait suffisamment son ami pour savoir qu’il fuyait sa question. Elle le suivit, silencieuse, et s’immobilisa au milieu du salon pour l’observer fouiller dans son frigo, à la recherche de deux bouteilles de bières.

Elle attendit patiemment qu’il se retourne, portant sur lui un regard aussi soucieux que curieux. Toni était un véritable livre ouvert et elle sentait qu’il avait quelque chose derrière sa réponse sibylline. Lorsqu’il se retourna et la rejoignit en quelques enjambées, Avalon plongea son regard dans le sien, à la recherche de réponses qui ne semblaient pas vouloir venir par les mots. Ou du moins, pas tout de suite.

« Ton frère ? » répéta-t-elle en fronçant les sourcils. « Leandro ? »

Elle connaissait le frère de Toni, qui avait le même âge qu’elle, et l’avait croisé quelques fois au cours de ces dix dernières années. Son ami était assez réservé quand il s’agissait d’évoquer sa famille et Avalon n’avait jamais cherché à le questionner sur le sujet pour en savoir plus que les éléments qu’ils il avait déjà donné de lui-même. Elle savait que sa fratrie se composait de Leandro, son petit-frère et de trois demi-sœurs avec qui il avait l’air de bien s’entendre malgré un écart d’âge assez significatif.

Peut-être était-ce dû à son propre vécu, mais la jeune femme faisait toujours preuve d’une certaine pudeur, d’une certaine réserve même, lorsqu’il s’agissait d’évoquer avec les autres leurs histoires personnelles et familiales. Elle avait toujours eu des difficultés à se confier sur ces sujets, alors elle avait toujours eu tendance à éviter de poser des questions aux autres, de crainte de devoir y répondre elle-même par la suite. Toni était l’une des rares personnes qui savait d’où elle venait, qui avait même déjà rencontré quelques membres de sa famille, mais elle ne s’était jamais attardée trop sérieusement sur le sujet.

« Qu’est-ce qu’il a fait pour te mettre en colère comme ça ? » reprit-elle d’une voix douce.

Elle le guida jusqu’à son canapé où ils se laissèrent tomber tous les deux, côte à côte. Le silence régnait en maître dans l’appartement de la milicienne, et elle ne chercha pas le rompre, trop consciente que quelque chose d’important se jouait actuellement dans l’esprit de son frère de cœur. Elle l’encouragea d’un sourire à prendre la parole.


Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2407
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeMar 28 Avr 2020 - 15:16
Leave a light on [Toni & Avalon] D2c71110
Antonino Tessio, 30 ans, Veilleur

En dehors des membres de sa famille qui vivaient en Italie, la seule personne qui connaissait l’ensemble de l’histoire familiale de Toni était Fergus. Il se rappelait dans les moindres détails de cette chaude journée d’été où, sur le toit terrasse de la maison à Naples où vivait sa mère, il avait divulgué ses secrets à son meilleur ami. C’était la première fois que Fergus l’avait suivi jusqu’en Italie pour rencontrer sa famille et découvrir le lieu où il avait grandi, une grande marque de confiance qu’il n’avait accordée qu’à lui. Ni Roy ni Jayce n’avaient eu ce privilège et tout ce qu’ils savaient au sujet de la famille Tessio était peu ou prou ce qu’Avalon savait également : il avait un petit frère, Leandro, trois demi-soeurs qui étaient adolescentes aujourd’hui, élevées par sa mère et son beau-père. Ils savaient également que Toni ne parlait jamais de son père, pour la simple et bonne raison qu’il n’en avait aucune nouvelle, depuis qu’il avait définitivement quitté le foyer familial sans explication, laissant femme et enfants derrière lui, dont un Antonino qui n’avait que six ans.

Face à Fergus, Toni avait déroulé son histoire avec un calme étonnant. Face à Avalon, il se sentait au contraire fébrile. Les circonstances étaient très différentes. Il ne s’était pas mentalement préparé à faire cette révélation, contrairement à quand il s’était décidé à parler à Fergus. Il ne sortait pas non plus d’une violente bagarre dont il sentait encore les traces sur lui, dans le noeud de son estomac et ses sens tout en alerte. Mais il sentait qu’il devait des explications à Avalon, même si c’était difficile pour lui de convoquer un passé qu’il avait tout fait pour entériner. Il prit place à ses côtés sur le canapé, en passant une main anxieuse dans ses boucles brunes, alors qu’il répondait abruptement :

« C’est pas dé lui qué jé parle. »

Son jeune frère Leandro était un gentil jeune homme, qui avait fait des études de droit et vivait une vie tout à fait paisible et équilibrée, tout le contraire de Toni, en somme. Ils avaient grandi ensemble puisqu’ils n’avaient que deux ans d’écart, Toni l’aimait énormément, c’était probablement la personne qui lui manquait le plus dans leur Italie natale. Avalon avait pu constater leur complicité puisque Toni l’avait fait venir à deux ou trois reprises en Angleterre quand il avait commencé à renouer ses liens avec sa famille. Leur relation n’était pas non plus idyllique et se parsemait de disputes et de tensions comme entre tous les frères, mais jamais Leandro n’aurait fait quelque chose qui puisse le mettre en colère comme il l’avait été tout à l’heure. Avalon ne semblait pas non plus le croire et c’était normal : il lui manquait une donnée. L’aveu de Toni mit un certain temps à sortir, sur un ton plus bas : 

« J’ai deux grands frères, Dario et Cesare. » La formulation lui fit un effet étrange, décalé avec la réalité et il se sentit obligé d’ajouter pour corriger : « Enfin… J’avais. Cesare est mort. Dario, ça fait plus dé dix ans qué jé né l’ai pas revu. »

Le simple fait d’évoquer leurs noms ramenait Toni des années en arrière et lui rappelait des scènes de son adolescence qui étaient toujours aussi vives, pleines de détails, à chaque fois qu’il rouvrait mentalement la boîte de souvenirs. Le visage dur de Dario, la grosse voix qu’il prenait à chaque fois que quelque chose le contrariait. Le sourire de Cesare, la manie qu’il avait d’ébouriffer affectueusement les cheveux de Toni à chaque fois qu’il glissait une friandise ou de l’argent de poche entre ses mains, en lui demandant de faire attention et de partager avec Leandro. Les conseils qu’il leur répétait sans cesse, toujours avec calme, comme ne pas traîner avec les fils d’Alberto Conti qui n’étaient rien d’autre que des racailles -évidemment Toni n’avait pas obéi-, ne pas chercher les problèmes, bien étudier à l’école, parler respectueusement aux voisins, écouter leur mère. Toni n’était peut-être pas le meilleur des grands frères, il avait manqué beaucoup de choses, mais ce qu’il faisait de bien avec Leandro, il savait qu’il le tenait de l’éducation que Cesare avait tant bien que mal essayé de lui donner. La nostalgie le fit soupirer alors qu’il rejetait la tête en arrière, adossé contre le canapé, cherchant par où commencer.

« Tou sais, quand mon père est parti dé la maison… Avalon connaissait déjà ce fait, il le lui avait confié un jour où ils avaient tous les deux évoqué leurs familles respectives alors il ne revint pas dessus, mais c’était plus facile de démarrer par quelque chose dont il lui avait déjà parlé. Leandro et moi on était pétits, ma mère était perdue, en totale dépression. Dario était lé plus grand dé nous quatre, alors il a commencé à jouer lé chef dé famille mais la vérité c’est qué Cesare s’occupait beaucoup mieux dé nous tous. Dario était juste… oune pétit con, arrogant, autoritaire, qui cherchait à sé donner dé l’importance par tous les moyens, cracha t-il, sans retenir son fiel, sans avouer que la vérité était qu’à l’époque, il prenait bien plus Dario pour modèle que Cesare, malheureusement. Il avait lé don dé sé fourrer dans des ennuis, tout lé temps, parce qu’il trainait avec la pire racaille, il s’endettait partout. Et surtout, en grandissant, il est dévénu accro. Pas la drogue. Il était accro aux jeux et à l’alcool. Mais bon, peu importe l’addiction, c’est toujours la même merde, hein. »

Avalon en savait bien quelque chose, ce n’était pas à elle qu’il allait expliquer les mécanismes de l’addiction. Toni leva un regard hésitant sur elle, alors qu’il révélait le premier point commun avec l’événement qu’ils venaient de vivre :  

« C’était tout le temps Cesare qui lé sortait dé toutes les situations pourries dans lesquelles il sé fourrait. Comme toi avec Néro. »
Avalon Calder
Avalon CalderDirectrice de la Justice Magique
Messages : 699
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeVen 1 Mai 2020 - 10:31
« C’est pas dé lui que jé parle. »

Avalon fronça les sourcils, aussi surprise qu’intriguée. Depuis dix ans qu’elle connaissait Toni, ce dernier n’avait jamais mentionné l’existence d’un frère autre que Leandro, qu’elle avait déjà rencontré à plusieurs reprises. Elle l’avait toujours trouvé plutôt agréable – c’était un compagnon de choix pour se moquer de Toni, qui se désespérait de leur alliance contre lui. Avalon attendit donc patiemment les explications de son ami, qui ne tardèrent pas à arriver.

Elle resta silencieuse, désireuse de le laisser poursuivre, sans l’interrompre, un récit qui avait l’air d’être difficile. Elle avait vu, sur son visage, la souffrance lorsqu’il avait évoqué ses deux frères aînés, Dario et Cesare. Le dernier était décédé, et il n’avait pas de contact avec le premier depuis plus de dix ans – le moment où il était arrivé en Angleterre, à peu près, ne put s’empêcher de noter Avalon.

Elle était surprise de découvrir, dans l’histoire que lui contait Toni, des détails de l’enfance de ce dernier qu’elle n’avait jamais soupçonné. Elle savait que son père était parti, alors qu’il était encore petit, mais s’était toujours imaginée qu’il était resté seul avec sa mère et Leandro, jusqu’à ce qu’elle se remarie à son beau-père. Elle était bien loin de la vérité, comme il la lui confiait aujourd’hui, avec une pudeur qu’elle ne lui connaissait pas.

Son récit fit écho dans l’esprit d’Avalon à sa propre situation familiale, comme Toni ne tarda pas à lui faire part. Cesare et Dario semblaient avoir été dans la même dynamique qu’Avalon et Néro. Les premiers sortaient toujours les seconds des mauvais pas dans lesquels leurs aînés se trouvaient. Cela n’avait pas toujours été ainsi ; Avalon n’avait pas été, de fait, une adolescente très responsable. A vrai dire, elle avait toujours eu tendance à prendre des risques inconsidérés et à mettre sa vie en danger sans sourciller, peut-être parce qu’elle vivait dans un milieu tellement dangereux depuis sa naissance que la notion même de « danger » était floue chez elle. Puis, elle avait quitté le monde moldu, après cette blessure de trop, ce traumatisme violent, et, un soir, recroquevillée dans son lit d’emprunt, chez Fergus, elle avait pris conscience de la chance qu’elle avait d’être en vie.

Puis, au fur et à mesure du temps, de son entrée dans les forces de l’ordre, les rapports entre elle et Néro s’étaient inversés. Ce n’était plus elle qui appelait son frère, en plein milieu de la nuit, parce qu’elle était complètement défoncée dans les rues et qu’elle n’arrivait plus à retrouver son chemin, mais lui qui lui passait un coup de fil, depuis un quelconque poste de police pour qu’elle vienne le récupérer. Quand ils se voyaient, ils ne se passaient pas une seule fois sans qu’ils ne disputent. Selon Néro, Avalon les avait abandonnés, tous, en leur préférant une famille mafieuse sorcière, alors qu’elle aurait pu mettre ses dons magiques pour les aider à grandir, à se sortir d’une misère certaine. Pour Avalon, Néro entraînait ses jeunes frères et sœurs dans une spirale infernale. Il refusait de prendre soin de lui, n’assumait pas ses actes, donc le plus lâche avait été de faire un enfant et de refuser de l’élever par la suite.

Et pourtant, malgré ces différends, Avalon continuait à rappliquer à la seconde où Néro avait besoin d’elle, incapable de le voir s’enfoncer dans un monde qu’elle ne souhaitait à personne. Comme Cesare avec Dario, finalement, songea-t-elle en observant Toni, qui avait cessé de parler.

Les éléments se mettaient doucement en place dans son esprit, alors que les informations se recoupaient – Avalon n’était pas enquêtrice pour rien. La mort de Cesare, le refus de contacter Dario depuis qu’il était en Angleterre, la façon dont Toni avait réagi, quand Néro avait levé la main sur elle, cette « colère » qu’il avait mentionnée en lui expliquant que son frère – Néro – lui avait rappelé le sien – Dario. Avalon sentit son estomac se tordre douloureusement dans le creux de son ventre, mais s’interdit de faire la moindre hypothèse hâtive. Au lieu de ça, elle posa sa main sur la sienne, comme une petite étreinte chaude et rassurante, et reprit, d’une voix douce :

« Qu’est-ce qu’il s’est passé avec eux, Toni ? »


Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2407
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeDim 10 Mai 2020 - 15:17
Leave a light on [Toni & Avalon] D2c71110
Antonino Tessio, 30 ans, Veilleur fragile

La question qu’Avalon posa avec douceur tordit violemment l’estomac de Toni. Des années plus tard, cela lui faisait toujours mal de convoquer ces souvenirs, précisément parce qu’il avait fait en sorte de les enfouir profondément et ne plus y penser. Il avait toujours eu du mal à contenir ses émotions, ce n’était un secret pour personne, Toni était tantôt une montagne d’affection et de bonne humeur, tantôt un tourbillon ravageur de colère, il n’y avait pas d’entre deux. Mais jamais aucun événement dans sa vie ne l’avait fait explorer des émotions aussi violentes que cette histoire de son passé qu’il s’était efforcé d’oublier pour se protéger. Il avait cru devenir fou, il avait effrayé plus d’une personne dans sa famille d’ailleurs. Evidemment, le fait d’ensevelir ce passé sous des couches d’oubli n’était pas du tout une façon saine de régler le problème. Mais Toni n’avait pas de meilleurs réflexes et cette solution lui avait au moins permis de poursuivre sa vie, d’une certaine manière.

La main d’Avalon, petite dans la sienne qui était large et calleuse, était une ancre dans cette nouvelle vie qu’il s’était construite tant bien que mal, des années plus tard. Il la serra avec force, pour y puiser le courage de terminer son histoire :

« Dario était hyper endetté dé partout et ça lui causait plein d’ennuis. Lé nombre dé fois où on l’a retrouvé avec la gueule cassée parce qu’il s’était fait choper par un dé ses créanciers… grimaça t-il. Cesare lui prêtait dé l’argent pour qu’il éponge ses dettes mais au bout d’un moment il en a eu marre, il a arrêté dé lé faire. C’était pas comme si Dario faisait quoi qué cé soit pour essayer dé s’en sortir en plus, entre l'alcool et les jeux, il était tout lé temps dans un état minable… Et maintenant c’était envers mon frère qu’il était endetté, en plus dé tous les autres. Un jour, ils sé sont confrontés à cé sujet, ils sé sont disputés vraiment fort, c’est dévénu très violent… »

Sa phrase s’arrêta en suspens, peinant à poursuivre le cours d’une histoire que Toni avait très peu racontée lui-même. Mais il était déjà allé loin dans les confidences, cela n’avait pas vraiment de sens de s’arrêter là et Avalon n’était pas stupide. Elle avait sûrement deviné la suite. Toni prit un ton très dur, dénué d’émotion, un ton qui ne lui ressemblait pas du tout, en lâchant :

« C’est comme ça qué Cesare est mort. A cause dé la folie dé son propre frère. »

Toni était lui aussi devenu fou après avoir appris pour cette terrible dispute fratricide. Il n’avait pas été présent à ce moment là, c’était Rosa, la petite amie de Cesare qui était tombée sur cette terrible scène en rentrant dans l’appartement qu’elle partageait avec lui et elle n’avait rien pu empêcher. Des souvenirs douloureux revenaient dans la mémoire de l’italien, qui ferma brièvement les yeux, alors qu’il revoyait des morceaux de scène. Aujourd’hui, Toni était incapable de reconstituer avec exactitude tout ce qui avait suivi, son cerveau avait opéré une espèce de sélection et de destruction de certaines scènes, comme un réflexe de protection contre la violence qu’il avait vécu. Mais quelques flashs restaient vivaces. Les sanglots incontrôlables de Rosa qui leur racontait la scène dont elle avait été témoin, les hurlements de désespoir de sa mère, qui perdait brutalement un fils, tué par sa propre chair, les explications confuses que des intermédiaires avaient rapporté de la part de Dario, qui jurait qu’il n’avait pas voulu, qu'il avait perdu le contrôle, que c’était un accident… La fureur de Toni, noire, dévastatrice, son chagrin dont il avait cru ne jamais pouvoir sortir.

« Dario s’est barré après ça. On a plus eu dé nouvelles pendant des années. Il s’est pas pointé aux funérailles, ajouta t-il, en serrant le poing à cette pensée. Jé crois qué ma mère a réussi à reprendre quelques contacts dépuis, mais jé cherche pas à savoir cé qu’elle en a tiré… Il avait même été furieux en apprenant que sa mère essayait de retrouver Dario et reconstruire des liens avec lui, après le long processus de pardon par lequel elle était passée. Jé mé fous dé savoir si c’était un accident ou pas. Pour moi, cé n’est plus mon frère. J’aurais pu lé tuer aussi si jé l’avais révu. »

Peut-être qu’il le pourrait, même encore aujourd’hui, songea t-il sans le dire.
Avalon Calder
Avalon CalderDirectrice de la Justice Magique
Messages : 699
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeLun 11 Mai 2020 - 9:50
Avalon resta silencieuse alors que Toni reprenait son histoire. Elle s’interdisait de tirer des conclusions avec les éléments qu’elle avait déjà en sa possession, mais elle sentait qu’ils se dirigeaient vers une fin tragique, et son cœur était déjà serré par l’émotion. Lorsque Toni finit par évoquer la mort de son frère, sur un ton très dur et dénué d’émotion – alors qu’il était d’ordinaire si passionnel – la jeune femme sentit un poids très lourd tomber au fond de son estomac et elle porta sur Toni un regard soucieux.

La réaction violente qu’il avait eu envers Néro tout à l’heure s’expliquait nettement plus facilement, à la lumière de ces quelques informations qu’elle n’avait jamais possédé sur son passé. Toni avait dû craindre que l’histoire se répète, elle dans le rôle de Cesare et Nero dans celui de Dario… Et on ne pouvait nier qu’il y avait de grandes similarités aux deux histoires. Ce soir avait été la première fois que Nero portait la main sur elle de façon aussi directe et violente, avec une véritable intention de la blesser. Leur relation avait pourtant jamais été tendre – ils étaient trop différents, ou peut-être trop semblables – et assez éloignée de cette conception de la fratrie unie envers et contre tout. Mais Avalon savait, au plus profond d’elle-même, qu’elle aimait ses frères et ses sœurs de tout son cœur. D’un amour conflictuel, jamais véritablement exprimé, mais d’un amour sincère. Les enfants Davies avaient grandi ensemble, à l’écart de leurs parents qui ne s’intéressaient que très relativement à leur éducation, et cela avait contribué à les rapprocher… Et à les éloigner.

La dispute qu’elle avait ce soir avec Nero, elle l’avait déjà eu des millions de fois. C’était toujours la même chose, toujours le même refrain avec eux ; ils étaient comme un disque rayé qu’on persistait à repasser dans l’espoir qu’un jour tout s’arrange de lui-même. Avalon désespérait de voir Nero prendre sa vie en main, lui trouvait qu’elle les avait abandonnés en prenant ses fonctions professionnelles dans le monde de la magie… Ils n’étaient jamais d’accord, jamais sur la même longueur d’onde. Elle enrageait de le voir passer si peu de temps avec sa fille, de renoncer à l’idée de faire partie de sa vie ; il haïssait par-dessus tout qu’elle évoque d’Aimee. De là à la tuer… Son cœur se serra au souvenir de cette lueur de folie qu’elle avait capté dans le regard de Néro lorsque son poing s’était abattu sur son visage.

Les mots violents que Toni avait à l’encontre de Dario étaient le signe que cette blessure en lui était encore ouverte, béante. Il aurait pu le tuer, à l’époque disait-il, et Avalon songea qu’il en serait encore capable aujourd’hui. Elle connaissait Toni et son caractère enflammé, colérique, et sentait dans ses paroles que, même après dix ans, rien n’avait changé.

« Toni… » souffla Avalon. « Je suis vraiment désolée. Il doit beaucoup te manquer. »

Et, décidant qu’un geste valait mille mots, elle attira son ami contre elle pour le serrer dans ses bras. C’était une étreinte assez rare – généralement, c’était elle qui se blottissait contre l’immense Toni – et elle s’efforça d’y faire passer toute la tendresse qu’elle avait pour lui. De lui faire comprendre que la soirée qu’ils venaient de passer ne changeait rien à leur relation, qu’elle comprenait la réaction qu’il avait eu, et surtout qu’elle était désolée, tellement désolée, qu’il ait dû vivre une souffrance pareille dans sa jeunesse. Dix ans plus tôt, nota-t-elle malgré elle, en se remémorant de ce qu’elle avait vécu à cette même période, et qui l’avait poussé à s’éloigner de sa vie moldue

« C’est pour ça que tu as quitté l’Italie, c’est ça ? » Sa phrase était une question mais avait plus la tonalité d’une affirmation. « C’est comme ça que tu es arrivé en Angleterre, et que tu as rencontré Fergus. » souffla-t-elle en caressant doucement les cheveux bouclés de son meilleur ami.

Elle n’avait jamais demandé à Toni, ni à Fergus, le contexte de leur rencontre. Ils avaient tous des blessures, des souvenirs douloureux qu’ils ne voulaient pas raviver, et tous vivaient avec pudiquement, en les dissimulant sous leur caractère naturellement jovial. Qu’est-ce qu’ils se ressemblaient, tous les deux, songea Avalon sans se défaire de cette étreinte qui lui procurait un apaisement tout particulier.

Et peut-être était-ce dû à ce moment si particulier, en plein milieu de la nuit, peut-être à cette atmosphère propice aux confidences, peut-être à cette étreinte douce dans laquelle elle puisait du courage, mais Avalon finit par se détacher légèrement de son ami après un long moment de silence pour lui demander, la gorge un peu nouée, en l’observant attentivement :

« Je ne t’ai jamais raconté comment j’ai rencontré Fergus ? » demanda-t-elle mais, encore une fois, sa question avait tout d’une affirmation.



Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2407
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeDim 17 Mai 2020 - 14:44
Leave a light on [Toni & Avalon] D2c71110
Antonino Tessio, 30 ans, Veilleur

Toni ne repoussa pas l’étreinte qu’Avalon lui offrit, il s’accrocha au contraire à elle, acceptant sans hésiter ce geste de réconfort. L’un comme l’autre, ils pouvaient se montrer maladroits avec les mots et étaient plus doués pour s’exprimer par des gestes sincères. Toni n’était pas quelqu’un qui cachait ses émotions ou les sentiments -positifs et négatifs- qu’il entretenait à l’égard des autres, aussi ce câlin lui paraissait parfaitement naturel, et surtout salvateur à cet instant. Il ne confirma pas mais la force avec laquelle il serrait Avalon contre lui parlait à sa place : oui, son frère aîné lui manquait, Cesare avait toujours été un pilier pour lui, son seul repère stable dans son enfance perturbée par l’abandon de leur père. Sa disparition avait par conséquent mis un terrible bazar dans la vie de Toni et Avalon tira justement la bonne conclusion à ce sujet.

« Ouais… admit-il. C’était… vraiment l’enfer là-bas, après tout ça. Un vrai bordel, tout lé monde était dévénu fou. » Lui le premier, sans doute. Il était devenu une véritable boule de fureur, incontrôlable, prêt à agresser la première personne qui disait quelque chose qui ne fallait pas, tellement plein de chagrin et l’envie de vengeance qu’il s’était enfoncé dans la violence et les pires fréquentations. « Jé voulais rétrouver Dario à l’époque, pour lé faire payer et ma mère faisait tout pour m’en empêcher. Jé passais mon temps à mé disputer avec les gens dé ma famille, alors… J’ai fini par sauter sur la première occasion dé mé barrer. J’avais un pote qui avait émigré quelques années plus tôt, il bossait aux docks dé Bristol. Jé suis allé lé réjoindre et c’est comme ça qué j’ai rencontré Fergus. »

Une rencontre qui n’avait pas été tout de suite amicale, d’ailleurs. Chez les Avner, on était mafieux de père en fils et assez fier de ses origines en plus de ça, ils défendaient farouchement le territoire sur lequel ils étaient positionnés, n’admettaient pas d’étranger dans leur cercle restreint de criminels irlandais. Toni s’était peu à peu taillé sa place dans l’estime de Fergus, jusqu’à devenir un frère de coeur, et le fait qu’il soit italien avait posé quelques soucis au début. Mais Fergus avait imposé son meilleur ami à sa famille, avec ce calme et cette intransigeance qui le caractérisait. En quelques années, ils étaient devenus inséparables et Toni avait conquis le coeur des membres de la famille Avner, qui était devenue pour lui une famille de substitution, compensant celle qu’il avait laissée en Italie avec qui il avait renoué récemment, mais les liens étaient toujours difficiles. Toni ne se l’était jamais formulé de cette manière, mais probablement qu’une des raisons de sa proximité avec Fergus était qu’il voyait en lui un nouveau repère de stabilité, remplaçant celui qu’il avait perdu avec Cesare.

Avec un soupir, Toni revint sur le tout premier sujet qui les avait menés jusque là au départ, présentant de nouveau ses excuses à la lumière de ce qu’il avait révélé :

« Jé sais qué ton frère n’est pas comme lé mien mais… C’était un réflexe sur lé coup. Désolé. »

En vérité, Néro et Dario avaient beaucoup de points communs, leurs addictions et l’égoïsme dont ils pouvaient faire preuve, notamment. Mais Toni ne percevait pas chez l’aîné des Davies la même violence et la même noirceur qu’il avait toujours sentie dans le coeur de Dario. Néro était surtout un mec paumé, minable. Toni n’avait pas su se contrôler en le voyant lever la main sur sa soeur, craignant qu’un accident se produise et que l’histoire se répète. Une crainte probablement excessive, jugeait-il maintenant que son coup de sang était redescendu.

Ce moment intense de confidence semblait les avoir tous les deux vidés de leur énergie, car ils restèrent quelques minutes sans rien dire, blottis l’un contre l’autre. Toni caressait doucement les cheveux de son amie, les yeux fermés, il aurait presque pu commencer à somnoler si Avalon ne s’était pas redressée pour lui poser une question qui le réveilla tout à fait.

« Non. »

A cette époque, ils avaient tous les deux senti que l’autre traînait ses casseroles et qu’ils venaient chercher chez Fergus quelque chose d’assez similaire, un soutien qu’ils ne trouvaient nulle part ailleurs. Ils n’avaient pas cherché à savoir ce que l’autre ne souhaitait pas dire de lui-même. Leur caractère farouche les avait empêchés de se poser des questions aussi personnelles. Rapidement, ils étaient devenus amis et cette question avait fini par ne plus avoir d’importance. Du moins jusqu’à aujourd’hui, visiblement. Sentant qu’Avalon souhaitait se confier, Toni l’interrogea du regard. De ses doigts, il fit passer une des longues mèches de cheveux de son amie derrière son oreille, avant de laisser sa main retomber le long de son corps.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
Avalon Calder
Avalon CalderDirectrice de la Justice Magique
Messages : 699
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeLun 18 Mai 2020 - 19:42
« Je sais. » souffla Avalon, lorsque Toni lui assura qu’il était désolé de s’en être pris à Néro. « Je sais. » répéta-t-elle en caressant doucement sa main avec son pouce. « Je ne t’en veux pas. »

L’histoire que venait de lui conter son ami lui faisait voir les récents évènements – et même d’autres, plus anciens – sous un nouvel angle. Elle n’imaginait pas la peine et la souffrance qu’avait dû vivre Toni avant son départ en Angleterre. Le meurtre de son frère, la disparition de Dario, les conflits avec les autres membres de sa famille… Elle comprenait pourquoi il avait agi de la sorte avec Néro, et surtout pourquoi elle avait toujours senti en lui une fragilité qu’elle n’avait jamais su expliquer.

Toni était finalement arrivé en Angleterre, à Bristol, et c’était là qu’il avait rencontré Fergus… Et sa nouvelle famille. Leurs histoires, pourtant si différentes, lui apparaissaient avec dénouement similaire, si bien que cela lui tira un sourire un peu amer, qu’elle cacha dans leur étreinte. Avalon aussi, dix ans plus tôt, avait quitté sa famille de sang pour trouver sa famille de cœur. Pour trouver Fergus, pour trouver Toni, pour se trouver elle-même.

Ce moment qu’elle passa dans ses bras apaisa doucement son cœur, meurtri par cette soirée riche en émotions, et elle se prit à songer à ce qui l’avait poussé à prendre la même décision que Toni ; à partir sans se retourner. Cela faisait dix ans, désormais, alors elle n’y pensait plus aussi souvent qu’avant même si la blessure était toujours là, cicatrisée mais douloureuse. En dehors de Fergus, personne n’était au courant de cet évènement traumatisant dans sa vie ; elle l’avait gardé enfoui au plus profond d’elle-même, comme on enterre un secret trop difficile à garder.

« J’avais dix-huit ans, je venais de sortir de Poudlard. On était en juillet. » commença-t-elle, le cœur battant un peu plus rapidement, parce qu’elle n’aimait pas se remémorer cette période de sa vie. « Tu sais que mes parents ont un trafic de drogue dans le Londres moldu, donc, et qu’ils employaient leurs enfants pour faire leurs livraisons, notamment. Que je sois à Poudlard ne changeait pas grand-chose ; dès que j’étais de retour à la maison, j’étais assignée à un secteur. Pas un des plus faciles, parce que j’étais parmi les plus âgés. » expliqua-t-elle avec bref haussement d’épaule. « Notre vie, là-bas, était… compliquée. »

Elle ne s’était jamais spécialement étendue sur ses conditions de vie, mais il lui paraissait important de commencer par là.

« On vivait dans un minuscule appartement, je dormais avec Néro, Galaad, Célice et Yseut, notre cuisine avait été transformée en un laboratoire bas de gamme, et il y avait toujours du bruit, toujours du monde… On consommait tous, chez moi. Mes parents, Néro, Galaad, même Célice. Et moi aussi. Amphétamines. » indiqua-t-elle, avec un bref souvenir pour cette période où elle était complètement dépendante de cette inhibition et de cette stimulation psychomotrice que lui procuraient ces pilules. « Je ne savais pas quoi faire de ma vie, je ne connaissais rien du monde extérieur à part celui que j’avais toujours connu, chez mes parents… Alors je faisais ce qu’on me demandait de faire. »
Elle n’avait jamais vraiment réfléchi aux conséquences de ses actes, ni même à ce qu’ils signifiaient vraiment.

« Un soir, je suis allée livrer dans un coin de Londres qui craignait un peu. Pas très loin de là où on vivait, un peu plus à l’est. » Son ton était devenu plus tendu, et son regard accrocha celui de Toni, dans lequel elle puisa un peu de courage pour poursuivre son récit. « J’étais complètement défoncée. » Elle était survoltée, dans son souvenir ; plongée dans cet état caractéristique lié à la prise d’amphétamines. « Je rentrais chez moi et je me suis fait aborder par un type que je connaissais. Il avait déjà traité avec mes parents. Il était un peu plus vieux que moi, vingt ou vingt-deux ans, quelque chose comme ça. » Elle laissa passer un moment de silence, et décida finalement de se lancer, sans préavis. « Il m’a violé. Il était plus fort que moi et j’étais complètement désinhibée, j’ai rien pu faire. »

La jeune femme se racla doucement la gorge, à la fois pour reprendre contenance et pour faire passer le silence lourd, pesant, qui avait suivi sa déclaration.

« J’ai rencontré Fergus ce soir-là. C’était un pur hasard. » confia-t-elle à son ami. « Je crois qu’il était à Londres pour je ne sais quelle affaire et moi je… J’errais. » Il n’avait pas meilleur terme pour décrire cette longue marche nocturne qui l’avait amené jusqu’aux bords de la Tamise, là où elle avait rencontré le mafieux. « Il m’a ramené chez lui, ce soir-là, et j’y suis restée jusqu’à être complètement sevrée. »

La suite, Toni la connaissait : elle avait commencé à travailler pour Fergus, avait eu suffisamment d’argent pour prendre son propre appartement, et avait décidé, un an après, de commencer la formation pour devenir Auror.

« Toi et moi, on s’est rencontrés au moment même on avait le plus besoin d’une famille. » souffla-t-elle en posant sa main sur la joue de son ami.



Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2407
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeDim 31 Mai 2020 - 21:03
Leave a light on [Toni & Avalon] D2c71110
Antonino Tessio, 30 ans, Veilleur


Toni avait été curieux à une époque de savoir ce qui avait pu se passer dans la vie d’Avalon pour qu’elle soit cette jeune femme brisée, esseulée, recueillie par Fergus comme une enfant perdue. Elle n’avait jamais raconté cette histoire et il n’avait jamais posé la question, car il traversait lui-même des problèmes familiaux très personnels dont il ne voulait parler à personne. Plus tard, en rencontrant les Davies, et en voyant la manière dont les parents traitaient leurs enfants, il avait compris qu’elle avait vécu un sombre passé avec eux et avait supposé qu’elle avait fui cette vie. Puis un jour, cette question avait cessé de tourner dans sa tête, car Avalon s’était fait une place durable et solide dans leur famille de coeur, si bien que Toni ne pensait même plus à cette époque où il la regardait encore comme un objet curieux, parachuté dans sa vie. Elle semblait en avoir fait toujours partie et il n’avait plus besoin de savoir ce qu’elle avait cherché chez lui ou chez Fergus pour se sentir mieux.

Il se sentait donc assez surpris qu’Avalon revienne sur cette histoire mais il comprit assez vite que ses propres confidences avaient éveillé chez elle un besoin de parler à son tour, pour raconter une histoire qu’elle avait sûrement peu révélé autour d’elle.

« Ouais, jé vois très bien, j’ai vu tes frères et soeurs, Av’ » répondit t-il pour l’encourager à poursuivre, quand elle évoqua à demi-mot les sévices qu’elle avait subis plus jeune, dans sa famille.

Toni n’avait jamais voulu d’enfant et n’en voudrait probablement jamais pour de nombreuses raisons, dont l’une d’entre elles était qu’il savait très bien qu’il ne serait pas capable de les gérer correctement et de leur offrir de la stabilité dans leur vie. Lui était avis que les gens comme Dwight et Edith Davies méritaient clairement la prison pour avoir seulement osé faire des enfants, tellement ils étaient des parents de la pire espèce. Comment des gros drogués qui n’étaient pas capables de se prendre en charge eux-mêmes pouvaient-ils considérer l’idée de faire une famille ? Ce n’était pas comme s’ils pouvaient répondre qu’ils n’en avaient jamais voulu et que cela leur était simplement tombé dessus, ils avaient tout de même fait neuf enfants d’affilée : un chiffre un peu gros pour des accidents de contraception. Ils semblaient très bien s’accommoder de fabriquer des enfants pour les employer de la pire des façons, en les forçant à devenir de la main d’oeuvre gratuite pour leur trafic de drogue dès le plus jeune âge.

Toni eut un frisson face à ces pensées. Comme toujours, il remerciait intérieurement le ciel d’avoir permis à Avalon de se tirer de ce terrible trou à rats. Elle avait vécu une enfance terrible, digne de films d’horreur, comme elle le racontait, dans un minuscule appartement, entassée avec ses frères  et soeurs, droguée aux amphétamines. Toni pouvait difficilement imaginer pire comme enfance et pourtant, la sienne n’avait pas été rose non plus, abandonné par son propre père, marqué par un frère violent. Avalon, elle, semblait avoir vécu un véritable enfer sur terre, et Toni pensait déjà en connaître les pires aspects mais elle ne tarda pas à lui révéler un autre drame de sa vie qui le laissa muet de choc.

Un terrible instinct lui souffla ce qu’elle allait révéler à l’instant où elle évoqua qu’un type l’avait abordée en pleine nuit, alors qu’elle était complètement droguée. Pour autant, l’annonce n’en fut pas moins choquante et violente. Comme toujours, Avalon parla sans détours, sans passer par des images, elle utilisa les mots les plus crus pour décrire l’agression dont elle avait été victime. Un viol. Pour une fois, peut-être pour la première fois, Toni n’eut pas de mot, pas de réaction, sur le coup, il regarda simplement Avalon de son regard abasourdi, tandis qu’elle achevait son histoire.

« C’est… C’est horrible. »

Il n’avait pas d’autres mots, il était tout simplement horrifié et cela se lisait sur sa figure, désormais. Elle expliqua que Fergus l’avait recueillie cette nuit-là puis aidée à s’en remettre, ce qui le fit aussitôt demander :

« Alors Fergus sait ? »

Voilà un secret dont il ne lui avait jamais fait part si c’était le cas mais Toni ne pouvait guère le lui reprocher : tout comme il était reconnaissant à son meilleur ami de ne pas avoir divulgué les secrets qu’il se traînait au sujet du fratricide qui l’avait traumatisé, il pouvait comprendre qu’il n’ait pas raconté des choses qu’Avalon ne souhaitait pas dire. Ce n’était pas à Fergus de faire cette révélation.

« J’aurais jamais pensé qué… »

Qu’elle avait subi une telle épreuve ? Maintenant, c’était difficile de le croire, quand on voyait la femme joyeuse et optimiste qu’était devenue Avalon, on pourrait penser en la voyant qu’elle avait une vie simple et heureuse. Pourtant, maintenant qu’il se remémorait la jeune fille sauvage, agressive, anxieuse qu’elle était dix ans auparavant quand il l’avait rencontrée, il trouvait que cette histoire faisait tout à fait sens. Avalon posa à ce moment-là une main sur sa joue, avec un commentaire qui l’émut. D’un geste spontané, Toni l’attira contre lui, dans une étreinte appuyée, pleine des forts sentiments qu’il avait pour elle.

« Tou as vraiment vécu l’enfer… » Il déposa un baiser dans ses cheveux. « Mais ça t’a rendue plus forte, assura t-il, avec détermination. Cé qui né té tue pas té rend plus fort. Il croyait vraiment en cette maxime, qui l’avait accompagnée toute sa vie. Pour toi et pour moi aussi. C’est vraiment oune bénédiction qu’on sé soit trouvés tous les trois à cette époque… C’est la meilleure chose qui mé soit arrivée » reconnut t-il même, dans un murmure.

Cette étreinte riche en émotions dura encore quelques minutes avant que Toni ne relâche doucement son amie. Son regard s’était quelque peu assombri, son côté revanchard et tempétueux reprenant le dessus, alors qu’il interrogeait Avalon :

« Et cé sale type qui t’a agressée… Tou l’a révu depuis ? »
Avalon Calder
Avalon CalderDirectrice de la Justice Magique
Messages : 699
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeVen 12 Juin 2020 - 7:22
Les premiers mois qui avaient suivi son agression avaient été atrocement douloureux. Il y avait ces images qui lui revenaient en mémoire dès qu’elle fermait les yeux, et ces sensations qui ne la quittaient pas. Souvent, elle se réveillait en plein milieu de la nuit, en nage, avec la très nette impression de sentir ses mains empressées sur son corps et sa bouche avide sur sa peau. Elle avait passé plusieurs mois dans un état d’errance émotionnelle, oscillant entre le déni de ce qui lui était arrivé et une terrifiante acceptation. Elle ne savait ni où elle allait, ni comment elle trouvait encore la force d’avancer – elle ne savait même pas si elle avançait véritablement.

Et cela empirait, de jour en jour. Elle avait vécu dans une sorte d’ombre, hantée par ce visage qu’elle revoyait dans ses pires cauchemars. Et puis, un jour, la douleur s’était faite moins présente. Elle n’avait jamais totalement disparu – aujourd’hui encore, elle la sentait parfois, latente – mais elle n’était plus aussi vive, plus aussi précise. Elle avait fait de cette souffrance une force parce qu’elle n’avait pas eu le choix de la traiter autrement. Elle s’était relevée, vacillante, et elle avait avancé, soutenue par la présence de Fergus, puis par celle de Toni. Les années s’étaient écoulées, et Avalon, si elle n’avait jamais oublié, avait cessé de laisser la peur, le dégoût et la colère la définir.

Toni n’avait jamais su. Personne n’avait jamais su, parce qu’Avalon n’en n’avait jamais parlé. Il y avait des souvenirs, comme celui-ci, qu’on n’évoquait pas. On les taisait, les passait sous silence, par pudeur souvent, par honte ou par peur parfois. Parce qu’il s’agissait aussi de moments difficiles à invoquer pour elle sur lesquelles elle n’aimait pas s’attarder. Et puis parce que, que pouvait-on bien répondre à une telle annonce ? Avalon n’était pas intéressée par le fait de partager son histoire pour s’attirer la sympathie des autres ; c’était justement une partie de sa vie – avec l’intégralité de son enfance misérable – qu’elle voulait mettre à part de sa nouvelle existence, dans un monde radicalement opposé à celui dans lequel elle était née.

Mais quelque chose, ce soir, l’avait poussé à s’ouvrir à son meilleur ami. Ses propres confidences lui avaient donné ce besoin impérieux de parler, de raconter ce passage de son histoire, bref et pourtant particulièrement traumatisant.  

« Oui, Fergus sait. » répondit Avalon avec un petit hochement de tête. « C’est la seule personne. Avec toi, maintenant. »

Elle ne lui précisa pas qu’elle désirait que cette histoire reste secrète, parce qu’elle savait que jamais Toni n’irait dévoiler un tel secret à qui que ce soit. C’était un sujet trop intime pour qu’il soit discuté entre deux individus comme un vulgaire sujet de commérage. Avalon était – et Toni le savait – très ouverte sur sa vie sentimentale et peu pudique. Il devinait donc sans mal que, si elle avait gardé ce secret pour elle pendant dix ans, c’était qu’il faisait partie des rares évènements de sa vie qu’elle ne souhaitait pas dévoiler, pudique comme elle l’était lorsqu’il s’agissait de son histoire familiale.

Sans un mot, elle se laissa attirer contre son meilleur ami, refermant ses bras dans son dos dans une étreinte forte des sentiments profonds qui les unissaient. La jeune femme ferma brièvement les yeux, savourant ce doux moment d’amitié. Revenir sur cette histoire, dix ans après les faits l’avait particulièrement troublé. Elle se sentait profondément lasse, brusquement épuisée par cette soirée lourdes d’émotions.

« Vous êtes de loin la meilleure chose qui me soit arrivée aussi. » répondit Avalon dans le même murmure. Et sûrement celle pour laquelle elle se sentait la plus reconnaissante. Sans Fergus et sans Toni, elle ne savait absolument pas où elle serait, à l’heure actuelle. Elle ajouta : « Tu sais, tu es l’une des meilleures personnes que je connaisse. » Elle savait, pourtant, que Toni était loin d’être un enfant de chœur et son engagement dans les Veilleurs le prouvait. Mais ce qu’elle savait aussi, c’était que son meilleur ami était pourvu d’un cœur immense et d’un amour débordant pour ses proches. Et c’était ce dernier élément qu’elle soulignait dans ses propos. Parce qu’il n’avait décidemment rien en commun avec ce frère violent qu’il méprisait tant, pas plus qu’avec le sien.

Et cela, malgré son côté revanchard qui ne tarda pas à se manifester.

« Oui. » admit-elle « Il a déjà bossé pour mes parents, et il connait Néro. » Et on pouvait dire ce qu’on voulait sur sa relation avec Néro, son frère aurait été capable de tuer son agresseur de ses propres mains. Les ainés Davies s’opposaient souvent, étaient même dans un perpétuel conflit, mais le mot « famille » faisait encore sens pour eux. « Personne n’est au courant, là-bas. » Dans son autre monde, dans son autre famille. « Et ça ne changera pas. » ajouta-t-elle doucement en cherchant le regard sombre de Toni. « Il y a dix ans, j’avais besoin de mettre ça derrière moi. » Et de ne surtout pas se retourner. « Et aujourd’hui… ça n’a plus vraiment de sens. »

Parce que cela faisait dix ans, justement et que, pourquoi prendre la parole tant d’années après les faits ? Et pour quoi faire ? La police ne la croirait pas et elle serait incapable de leur apporter la moindre preuve de ce qu’il s’était passé et quant à régler le problème elle-même… Elle n’était pas certaine que cela lui apporte quoique ce soit.

« J’ai plus besoin de ça. » conclut Avalon avec un haussement d’épaules, sans parvenir à savoir si c’était vraiment ce qu’elle ressentait au fond d’elle. Le regard incertain qu’elle posa sur Toni trahissait largement ses pensées, alors elle contenta de lui adresser un petit sourire, avant de venir se caler contre lui, épuisée par cette longue soirée.


Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2407
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitimeSam 27 Juin 2020 - 14:40
Leave a light on [Toni & Avalon] D2c71110
Antonino Tessio, 30 ans, Veilleur

Ils étaient désormais deux personnes à connaître ce terrible secret qu’Avalon charriait depuis dix ans. Tout faisait sens dans l’esprit de Toni avec cette nouvelle information au sujet de son amie, toutes ses réactions à l’époque où Fergus l’avait recueillie dans leur bande devenaient logiques à la lumière de cet aveu. Il referma ses bras autour d’elle, en espérant renforcer le soutien qu’il lui avait déjà donné à l’époque, sans se douter une seconde de ce qu’elle avait traversé. Aujourd’hui plus que jamais, Toni était présent, prêt à faire n’importe quoi pour elle. Il pouvait sentir au coeur de cette étreinte leur amitié fortifiée par les confidences très personnelles qu’ils venaient de se faire et qui semblaient chacun les faire rentrer dans le cercle des proches les plus intimes chez l’autre. Avalon scella ce nouveau degré de proximité en affirmant qu’elle était l’une des meilleures personnes qu’elle connaissait, ce qui toucha le grand coeur de Toni. Il n’était pas avare en déclarations d’amour alors il répondit sans hésiter, avec un sourire aux lèvres et un baiser sur le front d’Avalon :

« Toi aussi, bella. »

La conversation revint sur l’identité de cet agresseur du passé contre lequel Toni ressentait déjà de sombres envies de violence qu’il ne chercha pas à masquer. Décidément les Davies n’apportaient que du malheur dans la vie de leur fille aînée, songea Toni avec colère, en apprenant qu’ils avaient travaillé avec cet homme. Mais pour leur défense, ils n’en savaient rien, puisque Avalon semblait ne pas vouloir leur en parler. « Ca ne changera pas » disait-elle en le regardant. Toni hocha légèrement la tête. Ce n’était pas à lui d’informer les Davies de ce qu’ils n’avaient pas su voir pendant toutes ces années. Elle ne semblait pas vouloir revenir sur ce traumatisme de manière générale, elle n’en avait pas besoin, affirmait-elle. Toni ne songea pas à discuter ses volontés. Il était éduqué par le code de conduite propre son milieu : la vengeance appartenait à celui qui avait subi des griefs. Quoiqu’il arrive, c’était à Avalon de décider si elle voulait retrouver son agresseur étripé au fond d’un ravin, derrière les barreaux d’un trou à Azkaban ou si elle voulait simplement le reléguer à un sombre souvenir de son passé. Quant à Toni, son seul rôle était de la suivre jusqu’à la mort quoiqu’elle décide.

Il sentait bien dans le regard que lui renvoyait Avalon qu’elle n’était pas aussi ferme qu’elle ne le disait avec ses mots. Toni l’avisa du regard quelques secondes, avant qu’elle ne rompe ce contact en se blottissant contre lui. Il posa une main sur ses cheveux, son bras passé autour de ses épaules, se contentant encore une fois de lui assurer son soutien infaillible :

« Si tou changes d’avis et que tou veux donner à cé fils dé pute cé qu’il mérite, jé suis là. Jé suis toujours là. »

FIN DU RP
Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
Leave a light on [Toni & Avalon] Icon_minitime