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Master of Death [Joséphine]

Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeDim 23 Fév 2020 - 9:49
10 janvier 2010 ~ Les Folies Sorcières


Un capuchon à bords larges dissimulait entièrement le visage de Leopold aux éventuels regards inquisiteurs. Il était pourtant complètement seul dans ce long couloir, plongé dans un silence uniquement rompu par les crépitements de quelques chandelles qui flottaient au-dessus de sa tête. Des sortilèges d'insonorisation assuraient le respect de l'intimité de tous les clients de l'aile Ouest, ce dont il n'était pas mécontent de bénéficier. Depuis que son idylle avec Clara avait fait la Une de tous les journaux du pays - occasionnant une nouvelle vague de censure de la presse en réponse - Leopold devait se montrer particulièrement prudent. Placé sous la menace de son service de communication, il ne s'était plus montré à visage découvert aux Folies Sorcières depuis deux mois.

C'était donc complètement incognito qu'il se rendait ici, après avoir fait payer une somme rondelette par son garde-du-corps pour préserver son anonymat aux regards des tenanciers du lieu. C'était bien la première fois qu'il déployait autant d'efforts pour s'offrir les services d'une prostituée, mais il escomptait bien en avoir pour son argent, et avait fait spécifier très précisément l'identité de celle qu'il comptait rencontrer ce soir.

Parvenu devant la chambre en question, il s'immobilisa un instant et inspira profondément. Il était près de trois heures du matin et le ministre de la magie se sentait au-delà de toute fatigue. Les muscles de ses épaules et de son dos étaient extrêmement noués et son cou était crispé après les longues heures de travail qu'il s'était infligé. Ce n'était pas très raisonnable de sa part d'avoir maintenu cette réservation, alors qu'il devait se lever tôt pour recevoir son homologue français -une rencontre à haut niveau et à grand risque, préparée avec le plus grand soin depuis plusieurs semaines- mais le sommeil était un luxe qu'il ne pouvait plus s'offrir. Ce dont il avait besoin en priorité était d'apaiser un esprit assombri par des angoisses grandissantes...

Peut-être que la femme qu'il s'apprêtait à rejoindre pourrait l'aider en cela.

D'un geste résolu, il tourna la poignée et pénétra dans la pièce à l'atmosphère tamisée. Aussitôt, son regard se fixa sur la jeune femme qui attendait, sensuelle dans un ensemble de lingerie suggestif. Leopold pencha légèrement la tête, comme s'il se parlait à lui-même, puis fit quelques pas impérieux dans la pièce. Du bout des doigts, il rabaissa son capuchon pour révéler son visage à sa vue, puis ôta complètement sa cape, qu'il replia soigneusement sur le dossier d'une chaise.

Le ministre esquissa un sourire sibyllin à la surprise, attendue, qui se peignait sur son visage.

"Bonsoir, Joséphine... Heureuse de me voir ?"

Ravie, il n'en doutait pas.
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeDim 23 Fév 2020 - 19:41
Joséphine salua d'une dernière oeillade malicieuse son deuxième client de la soirée alors que celui-ci se dirigeaient vers les escaliers qui menaient au premier étage du cabaret, visiblement désireux de s'éclipser le plus discrètement possible. Elle referma la porte de la chambre qu'ils venaient de quitter et lui laissa quelques secondes d'avance -qui ne tromperaient personne- avant d'emprunter le même chemin pour rejoindre sa loge. La jeune femme avait à peine posé le pied sur la première marche de l'escalier qu'un éclat de voix dans son dos l'arrêta.

"Attends, tu as un dernier client."

La danseuse se retourna et fronça les sourcils face à ce veilleur au crâne rasé qui avait rejoint récemment l'équipe de Roy et dont elle avait oublié le prénom. Il n'avait visiblement pas appris à lire les planning, ce qu'elle ne manqua pas de lui faire remarquer en affirmant qu'elle n'avait accepté que deux réservations ce soir.

"Quelqu'un a demandé expréssément à te voir, lui répondit le jeune homme avec un visage fermé.
- Et je peux savoir qui est cette personne ? répliqua-t-elle, agacée.
- Il a tenu à rester anonyme."

Joséphine soupira bruyamment. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait. D'abord Constantine, puis Dave Marchebank, elle n'en pouvait plus de ces hommes qui n'avaient pas le courage de s'annoncer ! Elle savait toutefois qu'il était inutile de négocier et rebroussa chemin, passa à la hauteur du jeune veilleur sans lui accorder un regard, et rouvrit la porte de la chambre qu'elle venait de quitter. Les draps avaient été changés, et il flottait dans l'air une douce odeur ambrée, diffusée par quelques bougies disposées sur une commode. Les elfes de maison des Folies étaient d'une rapidité déconcertante.

La danseuse referma la porte derrière elle dans un claquement sec et s'assit au bord du lit, pensive. Ses deux derniers rendez-vous secrets avaient été des moments plutôt désagréables et elle n'avait aucune envie de vivre une nouvelle confrontation. Elle sentit malgré elle son ventre se nouer d'angoisse et se força à inspirer lentement pour se calmer. Elle se laissa tomber en arrière et contempla les rideaux du baldaquin tendus au dessus du lit, qu'elle avait eu plus que le temps d'admirer, ces dernières heures. Un nouveau soupir lui échappait alors qu'elle réalisait à quel point elle était fatiguée. Tout son corps semblait lui réclamer un peu de repos, mais ce n'était malheureusement pas ce qui était prévu.

La jeune femme se redressa en entendant la poignée de la porte tourner et rejeta ses longs cheveux roux dans son dos d'un mouvement de tête. Son geste se figea en même temps que son expression alors qu'elle avisait la silhouette encapuchonnée qui venait de pénétrer dans la chambre. Elle retint son souffle alors que l'homme ôtait lentement son capuchon et ses yeux s'arrondirent de surprise quand elle le reconnut. Muette de surprise, elle observa silencieusement Léopold Marchebank se défaire de sa cape et se tourner vers elle avec un léger sourire.

Heureuse, pas vraiment, songea-t-elle avec amertume. Elle ne put s'empêcher de penser à Dave, et se demanda si son père savait que son fils avait découvert la vérité et qu'il continuait à la fréquenter malgré tout. Elle n'avait pas vraiment envie d'avoir cette conversation.

"Monsieur le Ministre, le salua-t-elle en s'efforçant de mettre un peu de chaleur dans son sourire. Que me vaut le plaisir ?"

Elle avait une vague idée de la réponse -il n'y avait qu'une seule raison qui poussait les hommes à venir la retrouver ici à trois heures du matin- mais elle pouvait se tromper.


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Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeMar 25 Fév 2020 - 11:32
La tension qui émanait de Joséphine n'avait rien de surprenant. Entre l'histoire avec Constantine, et celle avec Dave, la danseuse devait probablement se demander de quel sujet déplaisant Leopold était venu l'entretenir. Le fait est qu'à dire vrai, il se fichait éperdument du bien-être et des états d'âmes d'une prostituée des Folies. Joséphine représentait un investissement, dont il était plus que temps de récolter les fruits. Elle avait beau feindre la surprise, la danseuse devait bien se douter qu'il n'allait pas la laisser éternellement vaquer à ses occupations nocturnes, sans plus se rappeler à son bon plaisir...

Leopold s'avança vers le lit à baldaquins et s'assit sur le matelas à côté d'elle. Tout son corps courbaturé l'en remercia, et il se promit de s'octroyer une vraie nuit de sommeil le lendemain. Il se tourna à moitié vers Joséphine, et posa sur elle un regard insondable. C'était réellement un curieux bout de bonne femme. Leopold était persuadé qu'elle aurait pu s'extraire de sa condition sans peine si elle s'en était donné les moyens, alors qu'attendait-elle ? Il ne pouvait croire qu'elle aimait simplement se donner à autrui et exaucer les fantasmes pervers de tout le gratin du pays... si ?

Quelques pensées lubriques s'égarèrent dans son esprit, qu'il remisa provisoirement dans un coin de son esprit.

"Tu te doutes bien de ce que je suis venu te demander ?", souffla-t-il finalement en réponse, avant de lever une main pour saisir une longue mèche de cheveux roux, qu'il fit crisser quelques instants entre ses doigts, avant de la caler derrière l'oreille de Joséphine. Il tenait à pouvoir lire l'expression de son visage, à ne pas lui laisser le moindre échappatoire. Leopold ne partirait pas de cette chambre sans les réponses qu'il était venu chercher.

"Constantine m'a affirmé que l'expérience que vous avez mené à Skye a été un succès, je suis venu le constater de mes propres yeux. Il est temps pour toi de me livrer les secrets de l'avenir... de mon avenir, de l'avenir du pays, puisque les deux sont intrinsèquement liés, n'est-ce pas ?"

Son destin, les dangers qui rodaient autour de lui, les menaces de trahison de son propre camp, celles de vengeance de ses ennemis, les promesses de trépas prématuré de ses médecins... Leopold nageait dans un océan d'angoisses, des angoisses qu'il dissimulait sans peine derrière un masque autoritaire.

"Je veux que tu prédises mon avenir, maintenant", intima-t-il de sa voix grave, d'un ton qui ne souffrirait pas la contradiction. Après tout, dans cette chambre, il pourrait la soumettre à des exigences autrement plus désagréables... et il saurait s'en souvenir si sa réponse lui déplaisait.
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeMar 25 Fév 2020 - 21:51
Le regard troublé de Joséphine suivit le ministre de la magie alors qu'il s'approchait du lit et s'asseyait à côté d'elle. Elle se retrouva soudainement beaucoup trop proche de lui et dut lutter contre l'envie de se décaler de quelques centimètres. Il n'avait pas formulé la moindre demande, et n'avait pas esquissé un geste, mais elle percevait quelque chose de menaçant dans son attitude. Son instinct ressentait un danger dont la source lui était encore inconnue.

"Tu te doutes bien de ce que je suis venu te demander ?"

Elle secoua faiblement la tête de gauche à droite, la gorge nouée, en songeant à toutes les réponses possibles à cette question. Plusieurs scénarios se déroulaient dans son esprit mais elle ne souhaitait voir se réaliser aucun d'entre eux. Un frisson parcourut son dos dénudé alors que la main glacée de Léopold Marchebank effleurait sa joue pour venir attraper une mèche de ses cheveux, qu'il replaça derrière son oreille. Le regard de la danseuse croisa celui, autoritaire, du ministre et elle se força à le soutenir.

Son visage blêmit et elle déglutit difficilement alors qu'il évoquait son passage à Skye. Joséphine fut aussitôt assaillie par les souvenirs désagréable de son séjour au centre de recherches. Elle n'aurait pas vraiment qualifié cette expérience cauchemardesque de succès. Certes, Constantine avait réussi à lui arracher un nombre record de visions en seulement quelques jours, mais en s'introduisant dans son esprit, en jouant avec son cerveau et en la dépossédant de ses souvenirs les plus intimes. Elle n'avait été que l'instrument de ses expérimentations scientifiques, un pantin entre les mains d'un savant fou. Il n'avait pas fait d'elle une puissante voyante, mais un vulgaire cobaye.

La requête de Léopold, prononcée d'une voix grave, n'était pas une question mais un ordre, aussi ne répondit-elle rien. Elle se demanda seulement ce qui lui avait pris, un an plus tôt, à une heure presque aussi avancée de la nuit, de vouloir tirer les cartes de tarots pour amuser la galerie. Sa petite mise en scène s'était transformé en une véritable vision et elle n'avait évidement pas résisté à l'envie de faire étalage de son don de voyance, en grande partie pour impressionner Sofya. Si elle avait su que son arrogance lui causerait tant de problèmes, elle se serait contentée de lire les cartes comme une simple diseuse de bonne aventure. Mais il était trop tard pour regretter.

"Je ne peux pas vous garantir d'y arriver, finit-elle par répondre. Je ne sais pas ce que vous as rapporté Constantine mais je ne contrôle pas complètement les visions, expliqua-t-elle d'une voix qui se faisait de plus en plus hésitante. Elle garda le silence un instant avant de se décider à poser la question qui la tourmentait depuis de longues minutes. Et si j'échoue ?"

Son regard brillant d'inquiétude accrocha celui de Marchebank et elle guetta sa réponse avec appréhension. Elle commençait à craindre de ne pas avoir droit à l'erreur.



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Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeSam 21 Mar 2020 - 11:47
Leopold pouvait sentir, proche, beaucoup trop proche certainement au goût de Joséphine, le corps de la jeune femme qui semblait se raidir un peu plus à chaque instant. Elle était littéralement sur le qui-vive, consciente de sa vulnérabilité à cet instant, consciente que l'échec qu'elle évoquait n'était tout simplement pas envisageable. Cette inquiétude au fond de son regard expressif conforta Leopold, qui en tira une satisfaction bien familière : celle de se savoir en position de supériorité - pour ne pas parler de domination.

"Joséphine, Joséphine...", la réprimanda-t-il d'un ton doucereux, paternaliste : "Vous n'échouerez pas."

Bien sûr, Leopold était parfaitement informé des limites du don de voyance de Joséphine. Cet art lui-même était controversé depuis bien des années par les sorciers les plus rationnels et pragmatiques, par les sages les plus respectés de leur communauté, et lui-même se vantait d'être le plus pragmatique d'entre tous. Loin d'être un homme spirituel, il n'était pas pour autant obtus. Leopold se souvenait de ce qu'il avait vu dans sa jeunesse, en Autriche pendant la guerre, il gardait également un souvenir vivace de certaines de ses rencontres de voyages. Enfin, il se rappelait parfaitement de la démonstration de force que la jolie prostituée qu'il avait sous les yeux avait tenu à faire, en bonne compagnie, quelques mois plus tôt...

"Faites-vous confiance, comme je vous fais confiance", ajouta-t-il avec le sourire serein, inébranlable, de celui à qui il suffisait de demander, pour obtenir. Son regard tranquille soutint impérieusement celui de la jeune femme, en un échange silencieux rythmé par les crépitements doucereux des flammes des bougies parfumées.
Joséphine Walker
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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeDim 22 Mar 2020 - 9:18
Les paroles et l'attitude de Léopold se voulaient peut-être rassurantes mais elles ne firent qu'accentuer le malaise et l'appréhension de Joséphine. Il n'avait pas répondu à sa question, et ce qu'elle pouvait deviné de ce silence était bien plus terrifiant que n'importe quelle menace qu'il aurait pu formuler. L'échec n'était simplement pas une option. Elle répondit à son sourire serein par un hochement de tête silencieux en essayant de se calmer.

Elle avait besoin de faire le vide dans son esprit si elle voulait avoir la moindre chance d'avoir une vision. Elle ne devait plus laisser la moindre emprise à sa peur, à ses remords, à ses émotions mais elles étaient trop fortes pour qu'elle parvienne à les faire taire. La danseuse ferma les yeux et se força à respirer plus doucement. Elle pouvait se sentir trembler sous le regard inquisiteur du Ministre de la magie, et savait qu'elle n'arriverait à trouver aucune forme de paix intérieure. Elle aurait presque voulu que Constantine soit là, qu'il puisse pénétrer dans son esprit et la forcer à trouver en elle cet endroit où les visions venaient à elle. Mais elle ne pouvait compter sur personne pour l'aider, ce soir.

Ses paupières se rouvrirent finalement sur un regard craintif qui rencontra aussitôt celui, inflexible, du Ministre de la magie. Elle voulu s'excuser mais les mots se coincèrent dans sa gorge. Elle ne pouvait pas admettre son échec si rapidement. Elle se devait de réessayer, encore et encore, jusqu'à ce que cela fonctionne. Elle n'avait pas d'autres choix.

"Est-ce que je peux... ? commença-t-elle hésitante en tendant ses deux mains devant elle, paumes vers le plafond, pour que Léopold y place les siennes. Merci."

Cela lui était généralement utile d'être en contact physique avec la personne dont elle essayait de voir l'avenir. Les mains du ministre étaient glacées, où étaient-ce les siennes qui étaient brûlantes ? Ils étaient une parfaite négation l'un de l'autre, lui lourdement vêtu et si sûr de son pouvoir, face à elle, dénudée et à sa merci. Joséphine se débarrassa de cette impression, et de toutes les pensées et les émotions qui l'habitaient en cet instant. Elle ne devait plus réfléchir.

La danseuse ferma de nouveau les yeux et tenta de caler sa respiration sur celle du ministre, et de se concentrer sur ce qu'elle savait de sa vie. Elle mit de côté ses craintes concernant sa propre existence pour se consacrer entièrement à celle de Léopold. Elle devait s'oublier, ne plus être cette prostituée morte de peur mais un simple observateur. Un oeil ouvert sur l'avenir de Léopold Marchebank. Plusieurs minutes s'écoulèrent lentement, dans le silence le plus complet. A plusieurs reprises, elle se sentit sur le point de basculer. La réalité semblait presque vouloir lui échapper, au profit d'un avenir qui n'attendait que d'être déchiffré, mais à chaque fois sa peur la rattrapait et la ramenait brusquement à sa situation actuelle.

La peur voilait ses grands yeux noisettes quand elle rouvrit finalement les paupières, en libérant les mains de Léopold des siennes.

"Je suis désolée, je... Elle n'y arriverait pas, elle en était persuadée, pas dans ces conditions. Ils pourraient y passer la nuit entière sans qu'elle ne parvienne à avoir la moindre vision, elle le savait. Mais elle savait aussi qu'elle n'avait pas intérêt à l'admettre. Je peux réessayer, affirma-t-elle sans grande conviction. Est-ce que... Est-ce qu'il y a quelque chose en particulier que vous aimeriez savoir ? Pour m'orienter..."

Elle essayait surtout de gagner du temps, mais il pouvait parfois lui être utile d'avoir une idée un peu plus précise de ce qu'elle cherchait.



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Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeDim 22 Mar 2020 - 10:54
Joséphine était fébrile, mais le ministre imaginait, à tort, que la voyante devait être habituée après son passage entre les mains et l'esprit de Constantine. Pourtant, il la vit tenter de retrouver une certaine forme de sérénité intérieure, en apaisant son souffle, en fermant ses paupières. Mécaniquement, le ministre sentit sa propre respiration s'approfondir et s'apaiser. Silencieux, il attendit, tout en guettant les mouvements infimes des expressions du visage de Joséphine, tout ce qui pourrait trahir la survenue d'une vision de son futur.

Pourtant, le miracle ne se produisit pas tout de suite. L'homme impatient qu'il était retint à grand peine un claquement de langue agacé, face à son échec, face à l'inquiétude sourde qu'il lisait dans son regard. Leopold ne lui demandait pas d'être inquiète mais d'être efficace, ce n'était tout de même pas si compliqué, si ? Néanmoins conscient qu'il n'obtiendrait rien sans y mettre un peu du sien, le ministre approuva sa requête d'un simple hochement de tête, et s'exécuta. Il déposa ses deux mains sur les paumes ouvertes de Joséphine, remarqua leur chaleur qui infusa doucement sur sa propre peau. De nouveau, la voyante se laissa plonger dans cet état d'esprit qui lui était propre et, par miroir, Leopold ferma lui aussi les paupières cette fois. A son tour, comme si cela pouvait aider les méandres de son futur à trouver leur chemin jusqu'à la jeune femme, il se laissa engourdir par l'atmosphère capiteuse de la chambre, par l'odeur doucereuse qui flottait dans l'air, les crépitements des flammes et la respiration profonde de Joséphine. Sa fatigue pesait de plus en plus lourd sur lui, et il se sentit gagner par une irrésistible somnolence, à laquelle il n'était pas loin de céder lorsque la voix de Joséphine brisa la quiétude de l'instant.

Ses mots qui trébuchaient ne plaisaient pas du tout au ministre, qui laissa échapper un soupir de frustration. Le directeur des Mystères lui aurait-il menti quant aux grandes capacités de la jeune femme ? Son regard impérieux parcourut la jeune femme, s'attarda sur ce corps quasiment nu, qui paraissait vulnérable face à lui. Lire l'avenir, ce n'était pas à quoi elle s'était consacrée toute la soirée. Cette femme aux multiples visages s'était glissée dans un autre de ses rôles et Leopold l'avait pris par surprise. Dans un formidable éclair d'empathie, Leopold réalisa qu'il n'avait, peut-être, pas tout à fait mis Joséphine dans les conditions les plus idéales de réussite.

"On va réessayer", confirma-t-il à voix basse, sur un ton plus patient. Il étira les muscles engourdis de son dos tandis que Joséphine lui demandait de préciser les réponses qu'il espérait trouver. Autant pour se laisser quelques instants de réflexion que par inconfort, il ôta sa veste de costume qu'il laissa reposer sur le lit, passa une main fatiguée dans ses cheveux courts, avant de reporter son attention sur la jeune femme. Un instant de silence précéda sa réponse, soufflée du bout des lèvres, comme l'aveu d'une anxiété coupable :

"Je souhaite savoir comment je vais mourir."

La mort était inéluctable, mais Leopold sentait que la sienne rôdait, tapie dans l'ombre, toujours plus grande, qui s'étendait autour de lui. Lequel de ses ennemis frapperait le premier ? Ou bien son corps lâcherait-il le premier, leur laissant le privilège d'une vengeance héroïque ? Cette question commençait à hanter ses nuits, jusqu'à l'obséder. La perspective de la mort, dont il s'était si longtemps jouée, était désormais terrifiante, parce qu'elle signifiait, en soit, la perte d'un pouvoir immense. Alors il voulait savoir. Il devait savoir, et Joséphine devait l'aider.

"Est-ce que je peux faire quelque chose pour faciliter le processus ?"

Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeDim 22 Mar 2020 - 15:40
Joséphine se détendit légèrement en entendant Léopold lui accorder un nouvel essai. Elle savait pourtant qu'il y avait peu de chances pour que cette nouvelle tentative se révèle plus concluante que la précédente, mais elle ne pouvait pas accepter son échec sans se batte un minimum. Elle profita de ce moment de flottement pour autoriser de nouveau son esprit à partir dans toutes les directions qui lui plaisait. Rechercher l'état de transe lui demandait beaucoup de concentration et c'était mentalement épuisant.

Dans le but de s'accorder quelques minutes de repos supplémentaires, elle se permit d'interroger le Ministre sur les réponses qu'il était venu chercher auprès d'elle. Elle se serait attendue à des inquiétudes sur l'avenir du pays, mais la réponse qu'il lui souffla du bout des lèvres la laissa muette de stupeur. Cela n'avait pourtant rien d'original, tout les sorciers avaient peur de la mort, mais c'était un sujet qu'elle savait particulièrement délicat. Elle avait déjà prédit sa mort à quelqu'un, et cela avait été la plus grande erreur de sa vie.

"Oh..." souffla-t-elle simplement, consciente du poids des attentes que Léopold plaçait en elle. Craignait-il pour sa vie ? Ce n'était pas surprenant, pour un homme avec sa position, mais pourquoi venir la trouver aujourd'hui, au beau milieu de la nuit ? Un évènement avait-il accéléré ses craintes ?

Elle avait envie de le mettre en garde, de le prévenir que, même dans l'hypothèse où elle parviendrait à lui prédire sa mort, il ne pourrait pas y échapper pour autant, mais elle garda ses avertissements pour elle. Il savait certainement déjà tout ça, et ne se laisserait de toute façon pas influencé par une simple prostituée. S'il voulait savoir comment il allait mourir, il le saurait. Il n'était pas le genre d'homme à qui on pouvait refuser un service.

Joséphine hésita un instant quand Léopold l'interrogea sur les manières dont il pouvait faciliter le processus. Elle doutait que le Ministre soit un excellent legilimens, cette solution était donc exclue. Les autres méthodes auxquelles elle avait parfois eu recours par le passé n'étaient pas très réglementaires, mais quelque chose lui disait que Léopold Marchebank ne lui en tiendrait pas rigueur de faire quelques entorses à la loi.

"La Mona Lisa aide parfois..." répondit-elle en interrogeant son interlocuteur du regard, guettant une éventuelle attitude réprobatrice.

Léopold ne semblait pas opposer à l'idée d'avoir recours à la drogue des artistes, aussi la danseuse abandonna-t-elle momentanément le lit pour entrebâiller la porte de la chambre et passer sa commande auprès du Veilleur qui montait la garde dans le couloir. Elle dut batailler un peu pour qu'il accepte de remettre le paiement à plus tard, mais il finit par céder quand elle lui affirma qu'elle était avec un client très important, qui n'apprécierait pas qu'on le fasse attendre. Elle espérait simplement qu'elle n'aurait pas à payer la dose de sa poche.  

Quelques minutes plus tard, Joséphine allumait d'un coup de baguette l'extrémité du joint et le portait lentement à ses lèvres pour prendre quelques taffes de l'épaisse fumée bleue.

"Vous en voulez ?" proposa-t-elle en tendant la cigarette à Léopold.

Tous ses muscles se détendirent aussitôt alors que ses sens s'éveillaient. Cette impression lui était agréablement familière et elle ferma les yeux pour se laisser envahir par ces sensations si particulières. Elle percevait tout de façon bien plus intense, du parfum de son interlocuteur à l'odeur des bougies, en passant par les bruits venant des chambres voisines. La Mona Lisa était connue pour décupler toutes les facultés, y compris le troisième oeil, pour les personnes concernées.

"On peut réessayer, affirma-t-elle en proposant de nouveau la paume de ses mains à Léopold. Quand vous voulez."

L'heure était venue de voir si la drogue avait fait son travail. Les doigts glacés de Léopold avaient à peine effleuré sa peau que Joséphine se retrouva aussitôt coupée de la réalité. Tous les bruits et les odeurs qui lui parvenaient si nettement un instant plus toit lui étaient désormais inaccessibles. Elle n'était plus vraiment là, pourtant elle ne voyait rien. Son esprit restait désespérément aveugle, et elle avait froid. Elle était même soudainement glacée, alors même que la température autour d'elle n'avait pas baissé. La voyante réalisa alors que ce froid semblait venir d'elle-même, et se propager depuis son coeur. Un froid glacial, mortel... Et qui occupait tout l'avenir du Ministre de la Magie.

Quand elle rouvrit les yeux, ils s'étaient voilé de larmes. Tremblante, la voyante dévisagea son client avec crainte, sans parvenir à verbaliser ce qu'elle venait de vivre. Elle avait vécu sa mort de façon si réelle qu'elle n'arrivait pas à se débarrasser du sentiment de peur qui lui glaçait le sang. Elle savait pourtant que ce n'était pas son avenir à elle, mais cette sensation s'était imprimée trop profondément en elle pour qu'elle puisse s'en défaire. Une seule pensée occupait l'esprit apeuré de Joséphine. Léopold Marchebank allait mourir. Et il allait mourir bientôt.


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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeSam 28 Mar 2020 - 12:54
Une exclamation amusée s'échappa des lèvres du ministre quand Joséphine lui avoua son petit secret pour favoriser la survenue de visions. Quand il lui avait proposé son aide, ce n'était pas exactement ce à quoi il s'attendait, mais pourquoi pas. Il s'était toujours douté que le fameux troisième oeil nécessitait une certaine ouverture d'esprit qui ne pouvait être provoquée que par la consommation de substances illicites... Ce n'était pas lui qui allait la juger, bien au contraire, l'évocation de la Mona Lisa venait de faire naître en lui l'envie de consommer à son tour. A vrai dire, il n'aurait pas dit non non plus à un verre d'alcool, mais il avait promis à sa médicomage de se limiter... en revanche, il n'avait rien promis de tel en ce qui concernait la drogue.

D'un hochement de tête, ponctué d'un sourire entendu, Leopold approuva l'initiative de Joséphine. Tandis qu'elle s'éloignait en direction du couloir pour passer commande - les Veilleurs étaient décidément très bien organisés - le ministre s'installa un peu plus confortablement sur le lit, s'étira pour détendre ses muscles crispés. Par effet de miroir, il tentait de se mettre dans de bonnes conditions, comme Joséphine le faisait elle-même. Farfouillant dans la poche de son costume, abandonné sur le lit, il en tira une bourse de cuir dont il préleva quelques gallions, qu'il déposa sur la table de chevet, à l'intention de la jeune femme.

Quelques instants plus tard, elle était de retour avec son précieux chargement.

"Volontiers, merci", répondit Leopold lorsque Joséphine lui tendit le joint embrasé. Il tira dessus et laissa s'échapper quatre bulles de fumées bleu électrique, qui vinrent flotter paresseusement dans les airs. Un soupir de contentement s'échappa des lèvres du ministre qui se bascula légèrement en arrière pour les observer. Quelques instants s'écoulèrent ainsi, dans cette atmosphère quelque peu surréaliste, puis la voyante sembla estimer qu'elle se trouvait dans d'assez bonnes conditions pour une nouvelle tentative.

"Allons-y maintenant", approuva-t-il en posant ses mains sur celles de la jeune femme, avec un empressement qui trahissait l'impatience qui l'agitait. Si elle parvenait à déceler des bribes de son avenir, à percevoir le visage de ces ennemis mortels... alors l'instant était important. Que ferait Leopold d'une telle information ? En toute honnêteté, il n'était pas certain de le savoir lui-même. Peut-être rien, comme le suggéraient certaines théories quant à la voyance, qui suggéraient que tenter de lutter contre son destin ne faisait qu'en précipiter la survenue, tel Voldemort et la prophétie de Sybille Trelawney. Une véritable prophétie auto-réalisatrice... Ou peut-être succomberait-il tout de même à ce piège. Gouverner, c'est prévoir, et ce dicton l'avait guidé toute sa vie, à la tête des Doxy Ness comme au sommet de l'Etat, il n'avait cessé de prévoir, de tenter d'avoir plusieurs coups d'avance sur ses ennemis. Toujours dans l'action, parviendrait-il à attendre, passivement, une mort inéluctable ? Ou bien lutterait-il malgré tout, tenterait-il d'infléchir ce destin tragique, car c'était dans sa nature d'agir ainsi, de se placer au-dessus de tout, y compris la mort ? Car il ne croyait pas au destin, mais à l'auto-entreprenariat, car la fortune sourit aux audacieux ?

Autant de questions qu'il avait préféré ne pas se poser pour le moment, mais qui l'assaillaient désormais, là, face à cette voyante qu'il sentait sombrer peu à peu dans un état second...

Soudain, il sentit la présence corporelle de Joséphine changer. Elle s'était figée à ses côtés, avec une raideur extrême, et paraissait même retenir sa respiration. Le ministre, qui avait fermé les yeux, sentit ces changements quasi imperceptibles, et sentit son propre pouls s'accélérer. Il rouvrit les paupières en même temps que la jeune femme, juste à temps pour se laisser happer par ces grands yeux terrifiés et embués de larme. Aussitôt, il sentit son coeur se serrer, une douleur caractéristique fuser dans sa poitrine, comme si une serre de rapace s'en était emparé.

"Qu'est-ce que vous avez vu ?", souffla-t-il, l'air mortifié, mais Joséphine s'était murée dans un silence craintif. Saisissant la jeune femme par les épaules, il la secoua légèrement avant de répéter, d'un ton pressant : "Qu'est-ce que vous avez vu ?"

Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeDim 29 Mar 2020 - 9:12
Joséphine resta muette face à la question de Léopold, incapable de verbaliser ce qu'elle venait de voir, ou plutôt de vivre. Les sensations se dissipaient peu à peu et pourtant elle restait certaine d'une chose, elle avait approché la mort de beaucoup trop près. Ce froid glacial qui s'était diffusé dans tout son corps, comprimant sa poitrine au point qu'elle ne pouvait plus respirer. La peur circulait encore dans ses veines et son coeur battait à une vitesse folle, comme si elle venait de réchapper d'une mort certaine, qui ne lui était pourtant pas destinée. Cette mort n'était pas la sienne. C'était ce qui attendait Léopold Marchebank, elle le sentait, mais elle n'arrivait pas à le formuler. Elle refusait de le condamner sur une simple impression, aussi saisissante soit-elle. Et si elle se trompait ?

La danseuse se raidit alors que le ministre de la magie l'attrapait par les épaules pour la secouer, impatient d'avoir une réponse. Elle posa sur lui un regard craintif, consciente qu'elle n'avait plus d'autre choix que celui de lui avouer la terrible vérité, ou de lui mentir.

"Je...Rien, je n'ai rien vu... répondit-elle dans un souffle, consciente que ce n'était pas ce que son interlocuteur souhaitait entendre. Mais je crois que...J'ai senti quelque chose."

Elle n'avait aucune envie de renouveler l'expérience mais savait que c'était le seul moyen de confirmer sa première intuition. A contrecoeur, elle tendit ses mains tremblantes devant elle, invitant d'un regard incertain Leopold à y déposer les siennes.

"Je peux continuer" proposa-t-elle avec l'espoir fou qu'il déclinerait sa proposition, ce qu'il ne fit pas.

Encore habitée par le sentiment de terreur laissé par sa dernière vision, Joséphine lutta pour l'étouffer au maximum et retrouver un semblant de calme. Les effets de la mona lisa se faisaient encore sentir dans son corps et elle se concentra sur les sensations provoquée par la drogue pour oublier sa peur. Elle se focalisa sur les bruits étouffés qui lui parvenaient des chambres voisines, sur le contact de la peau froide de Léopold contre ses paumes, et se sentit doucement perdre pied.

La bascule fut beaucoup moins brutale cette fois-ci. Aucun épieu glacé ne transperça son coeur. Au contraire, une douce chaleur se diffusait doucement dans son corps. Une voix féminine vint caresser ses oreilles, sans qu'elle ne puisse distinguer ce qu'elle disait. La voix était chaude et rassurante, peut-être celle d'une femme importante dans la vie de Léopold Marchebank. Des mèches de cheveux blonds qui ne lui appartenaient pas vinrent chatouiller le visage de Joséphine, qui les attribua à la voix enveloppante de la femme, dont le murmure indistinct continuait de la bercer. La voyante eut à peine le temps de s'abandonner à cette douce torpeur qu'elle fut de nouveau saisie par un étau glacial qui lui comprima la poitrine. Le froid se diffusa doucement le long de ses membres, l'empêchant de bouger et de respirer. La voix féminine s'était éloignée mais elle lui parvenait encore, dure et tranchante. C'était elle, la responsable.

Le corps glacé et les membres raidis, la danseuse peinait à s'arracher à sa vision et à la sensation terrifiante qui l'accompagnait. Alors qu'elle mentalement luttait pour se raccrocher à la réalité, elle s'entendit prononcer quelques mots d'une voix étranglée, à bout de souffle.

"A la mort vous ne pouvez plus échapper,
Par une femme aux cheveux blonds comme les blés,
Bientôt, elle vous sera donnée
."

Sa prédiction terminée, elle parvint finalement à rouvrir les yeux et sentit l'air affluer de nouveau dans ses poumons. Joséphine mit quelques instants à reprendre ses esprits. Elle avait un peu le tournis, la douleur dans sa poitrine et la sensation de froid ne s'étaient pas encore complètement dissipées. Ses propres mots, qu'elle avait entendus comme s'ils avaient été prononcés par quelqu'un d'autre, résonnaient dans sa tête avec de plus en plus de clarté. Elle avait réussi, elle avait prédit sa mort à Léopold Marchebank, mais cette victoire ne l'emplit d'aucune fierté. Elle releva timidement la tête vers le Ministre de la magie, guettant sa réaction avec anxiété.

"Je suis désolée..."

Il était condamné. Lui était libre de penser autrement, mais elle en restait persuadée. Les avis divergeaient sur la question, au sein de la société magique. Certains sorciers affirmaient qu'il était possible de changer son avenir, et que c'était-même la raison d'être des voyants. D'autres répondaient qu'il était impossible d'échapper au destin et que les visions finissaient toujours par se réaliser, d'une façon ou d'une autre. Joséphine avait depuis longtemps décidé d'adopter cette dernière philosophie. Elle avait besoin de se convaincre qu'elle ne pouvait rien changer à ce qu'elle voyait, que tout était déjà écrit, que ce n'était pas de sa faute.  


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Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeDim 5 Avr 2020 - 17:13
Le timbre de la voix de Joséphine n'avait plus rien de sa chaleur habituelle lorsqu'elle scella, en quelques mots, le sort de Leopold Marchebank. Raide comme une statue, son visage dépourvu de toute expression et de toute couleur, elle énonça ses quelques vers sans trembler, ni hésiter, cruelle poésie dont les échos résonnèrent fortement en lui.

Des cheveux blonds comme les blés. Il y avait comme un paradoxe entre cette formule, qui évoquait la chaleur d'un rayon de soleil couchant ou la beauté d'un champ d'épis secoués par le vent, et l'horreur qu'elle annonçait. Une mort certaine, qui paraissait déjà s'insinuer dans le visage du ministre, que toute couleur avait quitté.

Sans même qu'il ne s'en rende compte, ses mains s'étaient agrippées à celles de Joséphine comme on s'accroche à la vie.

"Bientôt... bientôt quand ?", souffla-t-il en réponse, en guettant les expressions de son visage. "Qu'est-ce que cela veut dire, bientôt ?"

Quelques jours, quelques mois, quelques années ? Probablement pas années, songea-t-il avec amertume, avant qu'un nouveau vertige ne s'empare de lui.

Pas un seul instant il ne songea à remettre en cause la véracité de la prophétie de Joséphine. Il ne pouvait imaginer qu'elle soit si bonne comédienne, avec son air apitoyé, désolé, et c'était bien la première fois que quiconque observait Leopold Marchebank de cette façon. De toute façon, ces quelques mots avaient des accents de vérité : ils ne faisaient que confirmer ce que Leopold pressentait au fond de lui. Ils trahissaient l'ombre grandissante de la Grande Faucheuse, dont il pouvait sentir la main décharnée se poser, de plus en plus fréquemment, sur son épaule.

Alors, là, dans cette petite chambre sordide des Folies Sorcières, face à cette jeune-femme insignifiante qui venait de prendre une importance remarquable dans son histoire, Leopold accepta la fatalité de son sort. La mort, il la combattrait, bien sûr, jusqu'au bout, de toutes ses forces, car il lui restait tant à accomplir, et si peu de temps pour le faire. Les pensées tourbillonnaient dans son esprit, alors qu'il prenait la mesure de tout ce qu'il avait enclenché - Meredith, la potion, Jobarbille, le monde moldu... - de tout ce qu'il devait encore accomplir avant sa mort - retrouver Jacob*, le cas échéant, le venger, écraser la résistance, préparer sa succession, son héritage... - de tout ce qu'il avait encore de beau à vivre - la naissance de son prochain enfant, sa relation avec Clara... merlin, Clara... - et il sentit un sentiment d'urgence le saisir. Tant de choses à faire, si peu de temps pour le faire. Toute sa vie, Leopold avait chassé l'ennui et c'était, hélas, au moment où il y était parvenu que tout risquait de se dérober sous ses pieds.

Il lui avait fallut toute une vie pour apprendre à aimer, une toute petite poignée de personnes : Dave, Clara, Rosaleen, Kessy, Nicholas, et ce nouvel être dont il avait encore à faire connaissance. Autant de personnes qu'il allait laisser endeuillées. Bientôt.

Non, décidément, il devait tout faire pour empêcher, ou retarder l'échéance. Une lueur résolue, déterminée, était apparue dans le regard du ministre, en chassant la peur et le choc de l'annonce.

"Et cette femme, de qui s'agit-il ? Son visage, vous l'avez vu, ses traits ? Vous sauriez la dessiner, ou la reconnaître ? Etait-elle jeune, ou plutôt âgée ?", ajouta-t-il, d'un ton moins paniqué, d'avantage concentré. S'il lui fallait jeter Joséphine Chevalier dans les geôles de Skye, entre les mains de Constantine, et disséquer son cerveau jusqu'à en trouver une impression de ce visage, alors il était prêt à le faire.

Une myriade de visages aux cheveux blonds s'imposèrent à lui. Meredith, son ex femme. Meredith Kane, sa complice. Rosaleen, son épouse, Clara, son amante. Ce n'était probablement aucune de ces quatre là, songea-t-il, sentant son cœur se serrer à l'idée d'une trahison intime. Combien de femmes blondes grossissaient-elles aujourd'hui les rangs de la résistance ?

Peu importait la réponse à cette question, finalement... Il en suffirait d'une.

Spoiler:
Joséphine Walker
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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeJeu 9 Avr 2020 - 8:15
Les mains de Léopold s'agrippaient désespérément aux siennes et Joséphine dut lutter contre l'envie d'arracher ses doigts à l'emprise du Ministre de la Magie. Il s'accrochait à elle comme on s'accroche à la vie mais elle ne pouvait pas le rattraper. Elle n'avait ni la force ni la volonté d'être un point d'ancrage et s'il devait tomber, elle refusait d'être entrainée dans sa chute. Elle n'était que la messagère d'un présage dont elle n'était pas l'auteur, et elle ne voulait plus avoir le moindre rôle à jouer dans la fin de vie de Léopold Marchebank.

Elle aurait voulu le planter là, et fuir les conséquences de sa prédiction. Ne pas entendre ses questions, ne pas voir son visage livide marqué par la peur et l'inquiétude. Elle savait que c'était ses mots qui avaient provoqué tout ça, et elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir un peu coupable. Elle avait beau se raisonner et se répéter qu'elle n'y était pour rien, que ce n'était pas elle qui décidait de l'avenir, elle sentait une culpabilité familière s'emparer d'elle. Elle commençait déjà à s'en vouloir de lui en avoir trop dit, et de le condamner à vivre avec le fardeau de la certitude d'une mort prochaine. Et, paradoxalement, elle s'en voulait aussi de ne pas pouvoir lui en dire davantage, et d'être incapable de répondre à ses questions.

"Je...Je ne sais pas," répondit-elle faiblement alors qu'il lui demandait plus de précision sur la date de réalisation de sa prédiction.

Les visions n'étaient malheureusement jamais livrées avec un calendrier précis, et elle ne pouvait se fier qu'à son ressenti, qui lui indiquait si le moment qu'elle voyait était plus ou moins loin de l'instant présent. Ses visions étaient plus ou moins vivaces qu'elles concernant un futur proche ou éloigné. C'était la même différence entre la vivacité d'un souvenir de seulement quelque jours, et le flou un peu brumeux d'un souvenir d'enfance. Et la mort de Léopold lui était apparue de façon parfaitement claire.

"Quelques mois, peut-être un an..." avoua-t-elle finalement en guettant la réaction du Ministre avec appréhension, ses mains toujours emprisonnées dans les siennes.

Elle vit clairement l'expression du choc s'effacer doucement du visage de Léopold pour laisser place à une mine fermée et un regard déterminé. Il avait visiblement choisi de tout faire pour échapper à la prédiction de Joséphine, et commençait déjà un véritable interrogatoire. La danseuse se contenta de secouer faiblement la tête de gauche à droite. Face aux questions insistantes de Léopold et à son regard acéré, elle se sentait comme une enfant qui aurait mal appris sa leçon et qui n'osait pas l'avouer.

"Je ne sais pas..."

Elle savait que sa réponse était décevante et une partie d'elle redoutait d'avoir à affronter la colère du Ministre, et elle envisagea un moment d'inventer une réponse mais se résigna. S'il venait à apprendre qu'elle lui avait menti sur un sujet aussi grave, elle ne donnait pas cher de sa peau.

"Et je ne pourrai jamais le savoir, je n'ai jamais deux fois la même visions..."

C'était la triste vérité, et il allait devoir accepter qu'il n'aurait jamais davantage d'informations. Il devrait se contenter de ses quelques indices pour mener son combat contre la mort, s'il le souhaitait. Joséphine luttait contre l'envie de le mettre en garde, et de lui expliquer que, selon elle, il était impossible d'échapper à son destin. Elle resta pourtant silencieuse, parfaitement consciente que son intervention ne changerait rien. Cela faisait partie de sa thèse : les visions se réalisaient d'une façon ou d'une autre, que les victimes soient averties ou non.


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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeMar 12 Mai 2020 - 18:34
Quelques mois, peut-être un an, et il n'y avait aucun moyen de le savoir plus précisément. La sentence tomba comme un second couperet, et Leopold sentit ses mains se mettre à trembler autour des épaules de Joséphine. Il la lâcha et ramena ses doigts crispés les uns contre les autres, en tentant de les détendre. Un long moment de silence suivit les propos de la prostituée, durant lequel le ministre laissa son esprit assimiler peu à peu la nouvelle. Lui qui réagissait toujours au quart de tour se sentait assommé par ce destin funeste que Joséphine venait de lui révéler : c'était pourtant exactement l'information qu'il était venu chercher, mais il peinait maintenant à croire que c'était réel.

"Quelques mois", répéta-t-il finalement d'une voix basse en secouant la tête. Oublieux de la présence d'une seconde personne dans la pièce, il s'empara du joint de Mona Lisa encore fumant et tira quelques taffes. Il se laissa tomber en arrière sur le matelas rebondi, avant d'exhaler plusieurs ronds de fumée bleue électrique qui vinrent enfumer un peu plus la petite chambre à l'atmosphère capiteuse.

Les paupières closes, il laissa la drogue faire son œuvre et évacuer la tension qui habitait chacun de ses membres. Et s'il mourait, et après ? La mort faisait partie de la vie. La question n'était pas de savoir quand il allait mourir, mais comment : quel héritage laisserait-il derrière lui ? Quelle serait son empreinte sur le pays ? Il avait le temps d'en faire, des choses, en quelques mois... Après de longs instants à méditer, il sentit une douce torpeur l'envahir, conséquence de l'heure très tardive et d'une réalité qu'il aurait été un peu trop heureux de fuir. Un bruissement près de lui le rappela néanmoins à la réalité, et il rouvrit les yeux à regrets.

Se redressant sur un coude, il considéra du regard la prostituée dans son environnement naturel. C'était un endroit bien étrange pour recevoir une nouvelle aussi fondamentale pour le cours de sa propre vie, mais en même temps, il lui correspondait bien. Les Folies avaient été le berceau de la plupart des mesures d'ampleur décidées dans l'ombre pour le bien du pays - pas dans cette Aile, certes - et représentaient l'alliance de toutes les forces-vives du régime, au sens large : du milicien jusqu'à l'espion, en passant par le Veilleur, sans oublier les prostituées de l'aile ouest et le rôle inestimable qu'elles jouaient pour contenter ses agents.

Son regard étincelait d'une curiosité insatiable lorsqu'il se posa de nouveau sur Joséphine.

"Est-ce que vous avez déjà prédit la mort de quelqu'un auparavant, mademoiselle Chevalier ?", s'enquit-il, un sourire matois aux coins des lèvres. C'était une question importante...
Joséphine Walker
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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeJeu 14 Mai 2020 - 9:03
Joséphine resta silencieuse face à celui qu’elle venait de condamner à une mort prochaine. Avait-elle précipité le destin en lui révélant le contenu de sa vision ? Etait-ce le fait de savoir qu’il allait bientôt mourir qui le pousserait dans la tombe en lui faisant prendre des risques inconsidérés ? Le ministre de la magie allait-il se battre pour protéger sa vie ou au contraire se résigner et laisser le destin faire son œuvre ? Avait-il seulement conscience du caractère inévitable de cette prédiction ? C’était difficile à dire, alors qu’il se laissait tomber en arrière sur l’épais matelas de la chambre des folies, des volutes de mona lisa flottant au-dessus de son visage.

Voyant Léopold fermer les yeux, étendu sur le dos, la voyante hésita sur la conduite à suivre. Ce n’était pas la première fois qu’elle se retrouvait dans cette configuration, à l’intérieur de ces murs. C’était généralement le moment où elle enfourchait l’homme allongé à la place du ministre et se livrait à tous les plaisirs pour lesquels il avait payé. La situation était bien différente aujourd’hui et elle n’était plus certaine de ce qui était attendu d’elle. Devait-elle rester au cas où le Ministre aurait encore besoin d’elle ? Ou s’éclipser pour lui accorder un peu d’intimité après cette terrible révélation. Joséphine trancha pour la seconde option, et venait de se lever quand un bruissement d’étoffes lui indiqua que Marchebank s’était redressé.

Elle fit volte-face et se retrouva face à un regard bien moins abattu/résigné qu’elle ne l’aurait imaginé. Les yeux de Léopold brillaient de curiosité et il ne tarda pas à lui poser une question qui jeta aussitôt un voile de tristesse sur le visage de la jeune femme.

"Oui, souffla-t-elle simplement en se rasseyant au bord du lit. Il y a longtemps."

Comme chaque fois qu’elle pensait à Camille, son cœur se retrouva comprimé sous l’effet d’un poids invisible qui venait de tomber sur sa poitrine. La culpabilité. Elle baissa les yeux, elle n’aimait pas raconter cette histoire. Avant qu’elle n’en parle à Sofya, quelques mois plus tôt, Constantine était la seule personne au courant. Elle avait tenu son passé à distance pendant plus de 15 ans, mais il se rappelait de plus en plus souvent à elle désormais. A croire qu’il étai tout aussi impossible d’échapper à son passé que d’échapper à son avenir.

"Il n’avait rien demandé, mais je l’ai prévenu quand même. Il ne m’a pas écoutée."

Elle ne put s’empêcher de songer à quel point elle aurait aimé que Camille prenne alors ses mises en garde avec autant de sérieux que ne le faisait aujourd’hui Léopold. Elle comprenait, pourtant, ce qui l’avait poussé à ne pas le faire -personne n’aurait envie de croire une chose si terrible- mais elle continuait de lui en vouloir de n'avoir rien fait pour éviter le pire, tout en essayant de se convaincre que cela n’aurait rien changer. Et elle essayait d’oublier qu’elle non plus, elle n’avait rien fait. Joséphine se doutait bien que Léopold n’avait pas le moindre intérêt pour ses états d’âmes et ses tourments adolescents, et qu’il n’avait posé cette question que dans le but de connaitre le résultat de cette première expérience.

"Il est mort, quelques années plus tard. Assassiné."

"Lui aussi", semblait ajouter le regard qu'elle releva vers Léopold.


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Master of Death [Joséphine] Icon_minitimeDim 2 Aoû 2020 - 18:46
L'expression mélancolique de Joséphine n'échappa pas au regard attentif du ministre de la magie, qui s'interrogea intérieurement sur la tristesse indicible qui transparaissait de son regard. Qui était cet homme auquel la jeune prodige avait prédit une fin tragique, et quelle importance revêtait-il pour elle ? Il s'agissait probablement d'une personne importante de son histoire, pour qu'elle ait fait l'effort de tenter de le prévenir, mais cela ne soulevait qu'un intérêt très tiède chez son client du soir. En d'autres circonstances, il aurait probablement été tenté de la questionner plus avant pour la beauté du geste, mais ses propres préoccupations égoïstes et l'indolence qui se répandait en lui prirent le pas sur sa curiosité. Tout ce qu'il avait besoin de savoir, elle le lui révéla sans se faire prier : sa prédiction s'était réalisée. Cet homme avait beau avoir été prévenu, il était mort comme elle en avait eu la vision, et c'était probablement de là qu'elle tirait la force de sa confiance envers ses propres pouvoirs.

Un silence suivit sa conclusion dramatique, durant lequel il soutint son regard, semblant la mettre en garde de poursuivre sa logique. Leopold était assez grand pour tirer seul les conclusions des révélations du soir. Il y avait quelque chose de très intime dans le fait de contempler sa propre mort, surtout lorsque l'on s'appelait Leopold Marchebank, ministre de la magie. Soudain, il ne tenait plus à laisser qui que ce soit, fut-ce une prostituée anonyme, être le témoin de ses vulnérabilités, de sa condition d'homme mortel et faillible.

"Et bien. On peut dire que j'en ai eu pour mon argent, ce soir", commenta-t-il en s'appuyant sur le matelas pour se redresser péniblement. Une fois debout, il tira une bourse bien pleine de galions et la déposa sur les draps, encore froissés par le poids de son corps. "Ce petit passage par Skye n'aura pas été vain."

Volontairement ignorant de la cruauté qu'il y avait à formuler une telle affirmation, il s'empara de sa veste et s'en enveloppa, avant de se diriger vers la porte d'une démarche lourde. Une colère sourde montait en lui, et il sentait qu'il était temps de partir : la tentation de la passer sur la femme vulnérable qui se tenait dans ce lit était réelle. Certes, elle n'était que la messagère, contrainte, d'un destin sur lequel elle n'avait aucune prise. Elle n'avait même pas l'audace d'arborer une blondeur de cheveux. Mais l'ennemi n'avait pas de visage, était insaisissable et elle, elle était là. Elle était également sous la protection des Veilleurs, et pouvait encore lui être utile, se rappela-t-il en posant une main tremblante sur la poignée de la porte.

"Je resterai en contact", lança-t-il par-dessus son épaule, comme une menace ou une promesse, qui flotta entre eux le temps qu'il se détourne. "Au revoir, Joséphine."

Silencieusement, il s'enfonça dans le couloir silencieux, le bruit de ses pas absorbé par une maquette épaisse. Désormais, il n'aspirait qu'à retrouver la quiétude de son lit et à dormir tout son saoul. Demain, il serait encore temps d'assimiler la nouvelle, et d'établir un plan d'action.

RP terminé
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