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Mes yeux, tes oreilles [Avalon & Roy]

Roy Calder
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Mes yeux, tes oreilles [Avalon & Roy] Icon_minitimeDim 23 Fév 2020 - 1:30
1er janvier 2011

Les équipes de nettoyage terminaient leur service qui durait plus longtemps qu’à l’accoutumée. Le jour de l’An était toujours particulièrement fatigant pour les techniciens chargés de réparer les excès du réveillon, qu’il s’agisse d’effacer de multiples tâches non identifiées qui maculaient les coins ou de réparer les dégâts matériels causés par des clients un peu trop éméchés. La sécurité des Folies Sorcières était toujours renforcée sur la dernière soirée de l’année qui était synonyme de tous les excès et les conduisait à jeter sur le pavé quelques clients indésirables. Chaque année, ils avaient à gérer des situations incongrues : entre celui qui se lançait le défi de faire le funambule sur le garde-corps de la terrasse du premier étage et celle qui se prenait pour un animal félin, il y avait de quoi surveiller tous les recoins avec anxiété.

Roy laissait cette tâche à d’autres mais il opérait un tout autre genre de surveillance. Il avait pu observer que cette unique soirée de l’année était pour ses clients un exutoire exceptionnel, que même les plus attentifs à leur image et leurs intérêts pouvaient, de manière tout à fait surprenante, se laisser aller et perdre leur habituel contrôle, comme si tout serait oublié pour tout le monde, dès le lendemain. Alors il prenait soin de garder ses oreilles bien ouvertes et souvent, la pêche aux informations s’avérait fructueuse.

Dans son milieu de mafieux, l’accès à l’information était ce qui pouvait faire gagner un coup d’avance. Chez la Milice, on ne pensait pas différemment. La silhouette filiforme d’Avalon qui l’attendait dans une des loges privées du casino lui rappelait l’accord qui existait entre Veilleurs et miliciens. Chaque employé ici savait que loge privée signifiait confidentialité mais contrairement aux personnes que Roy pouvait recevoir dans ce type de lieu créé pour faire des affaires, Avalon fut accueillie de façon tout à fait informelle par le chef des Veilleurs qui entrait dans la pièce :

« De service un premier janvier ? Moi qui pensais que le fait d’être lieutenante offrait quelques avantages comme refiler les pires jours aux subalternes… Tu as perdu un pari ou quoi ? »

Un sourire moqueur se dessina sur les lèvres du mafieux, qui attrapa sur son passage deux verres et une bouteille de rhum. Avant toute chose, il était de mise de trinquer, aujourd’hui. Il remplit les deux verres, puis en souleva un face à la jeune milicienne.

« Bonne année, Avalon. »


Roy Calder

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Avalon Calder
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Mes yeux, tes oreilles [Avalon & Roy] Icon_minitimeVen 27 Mar 2020 - 11:49
Avalon étouffa un bâillement dans le col de sa lourde cape violette, alors qu’elle grimpait les escaliers du parvis des Folies Sorcières. Elle avait quitté le K-club quelques minutes plus tôt, et ses oreilles bourdonnaient encore de la musique – bien trop forte – qui avait résonné toute la nuit. La jeune femme, désormais, n’aspirait qu’à retrouver le silence de son appartement. C’était sans compter Danielle qui, à cinq heures du matin, l’avait prié de se rendre, une fois sa mission de surveillance terminée, aux Folies Sorcières pour un rendez-vous avec Roy Calder. Elle avait passé les dix minutes qui avaient suivi la réception de ce message à se plaindre auprès d’Angus, puis avait ravalé sa fatigue pour assumer une énième mission de la nuit.

L’air frais de Bristol, au moins, avait eu don de la réveiller ; de toute façon, Avalon n’était pas encore arrivée à un âge où les nuits blanches la rendaient inopérationnelle pour les prochaines heures ; ce qui, considérant son métier, était bien pratique. Elle salua le Veilleur qui surveillait l’entrée des Folies et se dirigea sans attendre vers l’une des loges privées du casino. Au fil des années, elle connaissait les lieux – et ses occupants – relativement bien. Ses plus proches amis faisaient partie des Veilleurs, et, de fil en aiguille, elle avait fini par se lier plus ou moins avec les différents membres du gang.

Elle ne savait pas trop comment elle en était arrivée là. Jeune adolescente qui cherchait à fuir sa famille, elle avait finalement atterri parmi un trafic plus ou moins semblable à celui qu’elle avait voulu quitter. Elle essayait généralement de ne pas trop réfléchir à ça, de ne pas se demander par quel moyen elle était encore liée à des produits stupéfiants, elle qui avait tout fait pour s’en séparer définitivement. C’était de la faute de Fergus, songeait-elle parfois, avec une telle tendresse qu’elle enlevait toute amertume de son cœur. C’était Fergus qui l’avait remise sur pied, des années plus tôt, qui l’avait fait travailler pour lui le temps qu’elle se ressaisisse, puis qui avait accueilli son choix d’entrer dans les forces de l’ordre sans (trop) grimacer. Par Fergus, elle avait rencontré Toni (l’amour amical de sa vie), puis les autres Veilleurs… Dont Roy Calder.

Elle accueillit les propos de ce dernier avec un sourire mi-amusé, mi-outré.

« Pas faux. Reste que c’est Danielle ma supérieure, et ne me mens pas, même toi tu n’oses pas lui dire non. » affirma Avalon en saisissant le verre que Roy venait de lui remplir. « Bonne année à toi aussi. » ajouta-t-elle en trinquant avec le Veilleur. Elle but une gorgée d’eau de vie qui lui réchauffa la gorge, et reprit : « Bon, je t’épargne le côté formel de la réunion, hein, tu ne m’en veux pas ? Concrètement on voulait savoir si tu as appris des choses intéressantes pour nous. »


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Mes yeux, tes oreilles [Avalon & Roy] Icon_minitimeSam 28 Mar 2020 - 15:51
« En même temps, qui oserait dire non à Danielle Coleman ? On ne dit jamais non aux jolies femmes, expliqua t-il avec fatalité, fidèle à lui-même. On dit encore moins non quand elles sont parfaitement effrayantes. »

En vérité, flirter avec Danielle Coleman ne faisait plus partie de son quotidien depuis bien longtemps, même maintenant qu'il était célibataire. Le patron avait changé, murmuraient les bruits de couloir aux Folies Sorcières. On ne le voyait plus comme avant, distribuer des sourires charmeurs, s’entourer de jolies femmes et discuter longuement avec celles qu’il cherchait à séduire. Le patron était devenu un homme dur, plus sujet aux crises de colère, à l’impatience et à la mauvaise humeur, plus soucieux, plus fatigué également. Son visage était plus souvent assombri qu'illuminé par un joli sourire en coin. Chacun avait ses théories plus ou moins justes sur ce qui l’agitait aussi profondément, on savait notamment que le gang encaissait quelques coups durs, mais personne ne connaissait l’ensemble de la vérité, car Roy avait de nombreux secrets bien gardés, dont la profonde peine de coeur qu'il traversait.

Toutefois, Roy essayait de se changer les idées quand il le pouvait. La compagnie de ses amis les plus proches, ce sentiment d’appartenir à une famille de coeur, était la seule chose qui l’empêchait de ne pas sombrer totalement. Avalon n'était pas quelqu’un qu’il qualifierait d’amie proche, mais il la connaissait depuis des années et elle faisait partie de la large famille des Veilleurs, par certains côtés. Il fit tinter son verre contre le sien en honneur à cette année difficile qui s’annonçait, savoura brièvement la douceur de l’alcool dans sa gorge puis sourit en écoutant Avalon rentrer directement dans le vif du sujet.

« Oh la, tu as envie de rentrer te coucher rapidement, toi, ça se voit. C’était épuisant à ce point de surveiller le K-Club ? »

Il savait qu’elle faisait partie de l’équipe de miliciens missionnés pour assurer la surveillance de son club lors de la soirée du réveillon. Roy aurait en vérité préféré confier cette tâche à ses hommes uniquement, puisqu’il en avait les ressources et qu’il préférait globalement que les forces de l’ordre ne s’incrustent pas trop dans ses établissements. Mais un échange musclé avec Danielle n’avait pas suffi à la faire fléchir des règles établies par le Ministère : depuis l’attentat, les gros rassemblements à Leopoldgrad devaient subir le contrôle de la Milice. Le K-Club ne faisait pas exception.

Mais la bonne entente entre les Veilleurs et la Milice, qui permettait au gang bristolien de tirer de nombreux avantages, dépendait de ce genre de bonne volonté dans la coopération. Et ce petit entretien entre Avalon et Roy en était le coeur. Ce n’était pas toujours Roy, ni Avalon, parfois c’était un autre lieutenant de la Milice ou Danielle elle-même, parfois, c’était Toni, Jayce ou Fergus, mais le résultat était toujours le même : les Veilleurs fournissaient des informations récoltées -généralement sur le territoire de Bristol- qui pouvaient aider la Milice à coincer les personnes qu’elle recherchait et déceler de potentielles gênes pour le gouvernement. En contrepartie, le gang pouvait conserver ses avantages -notamment sa relative impunité- au sein de la ville et éventuellement en négocier d’autres. Un donnant-donnant, comme on les aimait dans le milieu.

« Mais si tu veux entrer dans le vif du sujet… reprit Roy, en reposant son verre de rhum, j’ai quelques noms et désolé de te le dire, mais vous avez du ménage à faire au Ministère. Ambrose Beecher, ça te dit quelque chose ? A votre place, je le surveillerais de près. Pour une Langue-de-Plomb, il est un peu trop bavard sur les actions de son département quand l’alcool dans son sang dépasse un certain taux. »

Roy n’avait pas grand-chose à faire du destin qui était réservé à ce jeune employé du Ministère un peu trop inconscient, mais il savait que c’était exactement le genre d’information dont la Milice avait besoin. Parfois, il se contentait de balancer des noms qui ne le concernaient ni d’Eve ni d’Adam et laissait la Milice prendre la suite. Et parfois, ces petites entrevues étaient aussi l’occasion pour les deux groupes de repérer des ennemis communs et se liguer ensemble contre eux. Ce fut le cas du nom suivant, celui d’un magnat de l’immobilier implanté à Leopoldgrad, que Roy lâcha sur un ton plus concerné, les sourcils froncés :

« Aussi, c’est pas fini ces histoires de drogues moldues qui passent dans le monde des sorciers… Lawrence Davenport était complètement défoncé cette nuit et je peux te dire que c’était pas de la Volubilis qu’il y avait dans ses veines. Je suppose que quand on est friqué comme lui, on commence à s’emmerder et à chercher du frisson dans des terrains inexplorés… Mais si ces drogues commencent à contaminer la haute société, ça va devenir un vrai problème. »

Pour la Milice, parce qu’il était plus difficile de s’en prendre à des personnalités haut placées, surtout celles qui avaient des intérêts financiers et politiques communs avec le gouvernement. Mais pour les Veilleurs également : Roy ne voyait pas d’un très bon oeil l’émergence de ce nouveau marché qui risquait de leur accaparer des clients.


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Mes yeux, tes oreilles [Avalon & Roy] Icon_minitimeDim 29 Mar 2020 - 16:54
« La vérité est plus simple : on ne dit jamais non à Danielle Coleman. » argua Avalon avec un sourire.

Sa supérieure l’impressionnait depuis le jour où elle l’avait rencontré. Il y avait chez cette femme une telle assurance, une telle confiance, qu’elle en devenait communicative. Avalon, depuis son entrée à la milice, avait incroyablement évolué, et savait qu’elle devait ces changements à Danielle. La cheffe était dure, intransigeante, sévère. Elle ne laissait rien passer, ne tolérait ni les erreurs, ni les jugements hasardeux, ni la paresse. Elle visait l’exception et réclamait des agents exceptionnels. Mais derrière cette froideur légendaire que Danielle affichait tous les jours de son existence, Avalon savait qu’elle voulait les pousser à donner le meilleur d’eux-mêmes. Elle avait conscience du privilège qu’elle avait à être aussi proche d’une femme comme Coleman, qu’elle comptait parmi les rares personnes à qui elle souriait, parfois, dans ses bons jours. Avalon chérissait ce lien, trop précieux pour qu’elle puisse imaginer le perdre un jour. Danielle lui avait donné ce que le monde entier lui avait toujours refusé ; une chance de faire mieux, une possibilité d’évoluer, de grandir, loin des sphères qui l’avaient maintenu au plus bas pendant des années. Pour cela, elle lui en serait éternellement reconnaissante.

« C’était plein d’adolescents qui se filmaient en train de hurler, de danser, ou de vomir. » raconta Avalon en haussant les épaules ; pas particulièrement fatiguant, mais loin d’être une mission enthousiasmante pour autant. « C’était du babysitting d’influenceurs. »

Loin d’être sa tasse de thé, en somme. Heureusement qu’elle avait pu compter sur ses collègues, comme Angus, pour égayer un peu sa soirée et se moquer des autres avec elle. Quitte à être les seules personnes sobres de la soirée, autant se moquer de ceux qui, complètement ivres, s’adonnaient à des comportements ridicules. Ils avaient ainsi assisté à une rupture en live-action, à des embrassades dans les règles de l’art, à des danses plus ou moins hasardeuses tout au long de la nuit.

Alors oui, en effet, Avalon rêvait de rentrer, se doucher, et dormir quelques heures en profitant du silence de son appartement. Elle taperait son rapport pour Danielle depuis son Pear, bien au chaud sous ses couvertures, et n’en sortirait que pour aller attraper une boîte de céréales en guise de repas du midi. Sur les coups de 18h, elle transplanerait pour Londres ; elle tenait à aller embrasser ses frères et sœurs ; cela faisait une semaine que Viviane la suppliait de venir la voir et se plaignait de ne pas l’avoir vu à Noël. Elle avait des petits cadeaux pour sa fratrie, qu’elle distribuerait aux présents. Mais, pour l’instant, l’heure n’était pas à songer à ces retrouvailles qu’elle appréhendait, mais bien à glaner des informations auprès de Roy Calder, chose relativement commune pour les miliciens depuis quelques années. Le lien qui les unissait aux Veilleurs étaient connus de tous ; ils avaient une liste de personnes à ne pas arrêter, ceux qui avaient des passe-droits dans Bristol, ville traditionnelle bouclée et surveillée par le gouvernement. Les Veilleurs leur fournissaient des renseignements, et, en contrepartie, la milice laissait au gang une relative impunité, fermant les yeux sur leur trafic. Parfois, cela allait même plus loin ; il était arrivé que miliciens et veilleurs travaillent ensemble, contre un ennemi commun, ou que la milice maquille un meurtre commis par le gang en un terrible accident… (#coucouJamesSmith)

« Ambrose Beecher ? » Avalon griffonna quelques mots sur un calepin, songeant que cette information intéresserait particulièrement Danielle, qui faisait une véritable chasse aux sorcières dans le ministère depuis quelques années. « Les hommes qui sont incapables de se la fermer lorsqu’ils boivent devraient vraiment s’abstenir de le faire. » commenta Avalon.

En tout cas, il allait fortement le regretter. Le silence imposé par la fonction de Langue-de-Plomb était légendaire et, surtout, traditionnellement inviolable. Avalon ne donnait pas cher de sa peau si Constantine Egalité savait que les secrets de son département étaient rendus publics par un homme trop ivre pour garder sa langue dans sa poche.

« Davenport… C’est le gars qui a fait fortune dans l'immobilier non ? » demanda la milicienne en notant l’information dans un coin de son carnet. « Je sais, ça empire de jour en jour… » soupira-t-elle. « Du côté moldu aussi, on a retrouvé des traces de Monalisa et de Volubilis dans trois récentes overdoses. Et de la cocaïne chez les sorciers, majoritairement. Crois-moi, » fit-elle avec un regard sombre, « Ca ne fait vraiment pas bon ménage avec le gêne sorcier. » Leur organisme ne métabolisait pas de même façon que celui des moldus – ce qui expliquait notamment pourquoi les sorciers avaient tendance à vivre plus longtemps, par exemple. Les drogues moldues, ainsi, avaient de sérieuses conséquences sur les moldus. « Je vais enquêter sous couverture dans le monde moldu, on devrait entrer en contact avec le réseau à la fin du mois. On a quelques indics dans le monde moldu, mais c’est toujours délicat d’approcher les réseaux de drogue. Ils sont prudents. » Elle rajouta : « T’as jamais remarqué quelque chose de louche au niveau des Folies, ou de la Voie ? Un mec qui a commencé à venir traîner début septembre, octobre ? » Au début des overdoses côté sorcier, donc.


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Mes yeux, tes oreilles [Avalon & Roy] Icon_minitimeDim 29 Mar 2020 - 21:59
Roy hocha la tête en écoutant Avalon râler sur la soirée qu’elle avait passé au K-Club. Il reconnut, avec un sourire en coin :

« Effectivement, des influenceurs à babysitter, ça ressemble à la clientèle de K-Club. J’appelle ça la jeunesse dorée, parce que c’est plus vendeur. Mais, clairement, on parle exactement des mêmes types. »

C’était assez criant la différence qui existait entre les clients du K-Club et celle des Folies Sorcières, ce qui était le signe d’une réussite puisque Mildred et Roy avaient justement tenu à diversifier leur clientèle. Le K-Club avait cette image de club branché au coeur de Leopoldgrad et attirait majoritairement des jeunes adultes, entre la vingtaine et la trentaine, qui cherchaient à se défouler et rencontrer leur histoire d’un soir. Les Folies Sorcières, elles, à l’architecture distinguée, chargée d’une histoire sulfureuse, attirait plutôt les tranches d’âge au-dessus, qui souhaitaient oublier leurs soucis quotidiens dans les jeux d’argent ou dans les bras d’une belle créature. Le célèbre cabaret était le lieu du divertissement de prédilection pour beaucoup d’employés du Ministère, de politiciens ou de dirigeants de grandes entreprises, tels que Beecher et Davenport. Roy vit Avalon noter le nom du premier avec une certaine résignation et il haussa les épaules à son commentaire :

« Surtout dans des lieux où les murs ont des oreilles. »

En l’occurrence, s’il y avait une chose en commun entre le K-Club et les Folies Sorcières, c’est que le moindre petit employé payé par Mildred et Roy était tenu de garder les yeux et les oreilles bien ouverts en passant près des clients. Leur activité de renseignement était au moins aussi juteuse que leur activité principale de divertissement. Mais celle qui occupait le plus Roy -et remplissait le plus son porte-monnaie surtout- c’était son bien-aimé trafic de stupéfiants, aussi était-il particulièrement sensible et attentif aux mouvements du marché. Cette émergence de drogues moldues dans le commerce sorcier, et inversement, n’était pas bonne pour les affaires des Veilleurs, car elle ouvrait une nouvelle voie de concurrence, une concurrence dans laquelle Roy refusait de se lancer. Exposer le monde magique aux yeux des moldus était la meilleure façon de se mettre les forces de l’ordre à dos, tant le Ministère ne plaisantait pas du tout avec le Secret Magique. Preuve était que la Milice elle-même était impliquée, et non pas le BDA ou les Stups, comme c’était souvent le cas avec les affaires de stupéfiants.

Préoccupé par le sujet, Roy se montra donc attentif aux informations qu’Avalon donnait et il ne manqua pas de tilter quand elle évoqua les effets secondaires des drogues moldues dans l’organisme d’un sorcier :

« Ouais, j’ai entendu parler de ces effets, ça peut faire perdre le contrôle sur ses pouvoirs… Alors c’est pour ça que c’est la Milice qui a récupéré le dossier ? s’enquit-il. Ca devient une affaire de sécurité nationale ? »

Roy pouvait assez bien imaginer pourquoi le Ministère n’aimait pas trop l’idée d’avoir des sorciers drogués qui devenaient de vraies menaces pour eux-mêmes, pour les autres et pour la discrétion du monde magique, à cause de leur magie qui pouvait leur faire faire n’importe quoi. Il n’y avait pas eu de gros scandale pour le moment mais c’était une sérieuse menace qui leur pendait au nez.

En tout cas, Avalon semblait être en première ligne sur cette enquête, puisqu’elle était sensée s’infiltrer dans les réseaux moldus concernés, ce qui était une mission potentiellement très dangereuse. Toutefois, Roy avait tout à fait confiance aux capacités d'Avalon pour réussir, puisqu'il savait qu'elle avait un net avantage dans ce type d’entreprise : elle connaissait bien le monde mafieux, aussi bien côté sorcier que coté moldu. Et surtout, un sorcier avait toujours l’atout d’avoir des armes que ne maîtrisait pas un moldu, ce qui pouvait conférer l’avantage de la surprise. Quoique, songea Roy, pensif, cette fois, Avalon se battait contre des ennemis un peu différents : ils connaissaient le monde sorcier, puisqu’ils en commercialisaient les drogues.

« C’est d’autant plus délicat que ce ne sont pas des moldus lambda visiblement… réagit-il. Tu sais quel niveau de connaissance du monde sorcier ont ces types ? »

L’enquête était sûrement en cours, mais puisqu’il avait Avalon sous la main, autant en profiter pour avoir quelques informations. Elle en fit de même en retour, en lui demandant s’il avait vu des mouvements suspects dans la Voie des Miracles, quelques mois plus tôt. Roy hocha négativement la tête en guise de réponse.

« Hum, non, pas vraiment. Quand on a entendu parler de ce nouveau marché, j’ai demandé à Toni de faire plus gaffe aux nouveaux passants dans la Voie, mais rien à signaler. De toute façon, qui que soient ces types, ils vendent pas à d’autres clients dans la Voie, c’est chasse gardée, comme tu sais. C’était littéralement le territoire des Veilleurs, qui, en l’occurrence, veillaient très bien à ce que ça le reste. Les transactions qui s’y faisaient impliquaient forcément leur gang ou ne s’y faisaient pas. Personne n’est venu nous proposer de racheter des drogues moldues. Quant à de la revente sur le reste de la ville, on surveille aussi. Par chance, vous nous facilitez pas mal la tâche avec le blocus » ajouta t-il avec un sourire de connivence.

Le tri à l’entrée de la ville était plutôt efficace, aussi Bristol ne dénombrait pour le moment pas de cas d’overdoses à l’héroïne. Roy renchérit avec une autre question :

« Vous avez des indices sur les gars qui seraient derrière tout ça ? C’est quoi, des petits jeunes cons et inconscients qui veulent juste se faire de la thune ? Ou un groupe organisé qui veut jouer avec le Secret Magique, façon mardolienne ? »


Roy Calder

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Mes yeux, tes oreilles [Avalon & Roy] Icon_minitimeMar 31 Mar 2020 - 12:41
« Oui. » affirma-t-elle lorsque Roy lui demanda si l’affaire sur laquelle elle travaillait était devenue une affaire de sécurité nationale. « A la fois parce que ça menace le secret magique, et parce que les drogues sorcières qui passent dans le monde moldu menacent tout autant leur vie que l’inverse. Autant te dire que c’est légèrement délicat à gérer. » fit-elle avec un sourire un peu sombre.

L’enquête qu’elle menait avec Angus devait se faire dans la plus grande discrétion – d’ailleurs, on leur avait demandé explicitement de ne pas trop ébruiter l’affaire, pour éviter d’effrayer les dealers et qu’ils disparaissent dans la nature ou pire, qu’ils changent leur manière de procéder et parviennent à leur filer entre les doigts. Avalon avait conscience de l’importance de la mission qu’on lui avait confié, et était honorée d’avoir été choisie pour cette mission, quand bien même sa mission sous couverture était particulièrement dangereuse puisque réalisée sous sa véritable apparence. Mais Goldstein n’avait pas eu un seul regard pour leurs revendications, préférant économiser ses précieux galions pour les injecter ailleurs – comme, par exemple, dans ses parties de magigolf avec les autres directeurs de département.

« Non, justement, c’est ce qu’on ne parvient pas à définir. » répondit Avalon, les sourcils froncés. « Ils sont au courant de l’existence de notre monde et du secret magique, c’est certain, et j’ai l’impression qu’ils savent que les autorités sorcières peuvent leur tomber dessus pour un tel trafic… Mais les méthodes employées sont essentiellement moldues. » expliqua-t-elle. « Je ne pense pas que ce soit un sorcier derrière tout ça, ou alors un sorcier qui a intégralement renoncé à ses pouvoirs magiques. Je penche plutôt pour un cracmole, ou quelqu’un qui a des liens dans le monde magique sans en faire partie pour autant. » Elle resta pensive quelques instants. « Ils sont de toute façon en contact avec des sorciers, puisqu’ils dealent aussi de la drogue sorcière aux moldus. »

Mais, pour l’instant, elle était dans le flou, et n’avait pas suffisamment d’informations pour avancer une hypothèse avec certitude.

« C’est de toute évidence un trafic qui se monte en parallèle dans les deux mondes. » Elle leva les yeux de son calepin pour observer Roy, après que ce dernier lui ait assuré n’avoir rien remarqué qui sortait de l’ordinaire sur la Voie, ces derniers temps. « Merde, j’aurais préféré que tu me dises le contraire. » fit-elle avec un sourire en coin.

En même temps, comme le soulignait justement le chef des Veilleurs, avec la fermeture de Bristol, il était difficile pour tout autre gang de s’installer dans la ville portuaire. De toute façon, il y avait fort à parier que le gang sorcier qui fournissait les moldus était basé sur Londres ; c’était tout du moins l’hypothèse la plus probable : les moldus ne pouvant pas transplaner, ils avaient tout intérêt à cibler une grande ville et, dans ce cas, quoi de mieux que la capitale ?

« Non je ne pense pas que ce soit lié à une volonté de faire tomber le secret magique. » fit-elle en secouant la tête. « Ça ne m’a pas l’air d’être assez organisé pour ça. Je mise plutôt sur des jeunes qui ont trouvé le moyen d’exploiter une faille. » C’était en tout cas la théorie qu’Angus et elle avaient formulé, et sur laquelle ils basaient une grande partie de leur enquête. « Et ils doivent se faire une fortune, actuellement. Regarde Davenport… Les sorciers sont prêts à mettre des fortunes pour avoir un produit « d’exception » auquel ils ne peuvent traditionnellement pas avoir accès. Ça doit être pareil côté moldu… Voire même plus, parce qu’ils ne sont pas au courant de l’existence d’un monde magique. Ils doivent surfer sur la vague de l’exotisme. » Avalon haussa les épaules, puis partagea l’une de ses hypothèses avec le chef des Veilleurs : « De toute façon, il y a fort à parier que les deux réseaux soient basés sur Londres – c’est plus simple pour eux, pour échanger. Si jamais t’as des infos qui viennent de là-bas, pense à moi. » ajouta-t-elle en reprenant une gorgée de sa boisson alcoolisée.


Avalon Calder

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Mes yeux, tes oreilles [Avalon & Roy] Icon_minitimeMer 1 Avr 2020 - 22:28
Effectivement, au vu des risques, cela faisait sens que la Milice ait repris ce dossier qui aurait normalement dû être géré par la PM ou les Aurors, selon l’ampleur et la nature du réseau en question. A force d’avoir été confronté à chaque service de la Justice Magique à différents stades de sa vie, Roy avait appris à les différencier plutôt correctement. Tout dépendait de la nature du méfait commis. La Police Magique s’occupait des contraventions et des délits mineurs. Les Aurors récupéraient les délits majeurs et les crimes, avec une expertise particulière sur la magie noire. Quant à la Milice, ce corps avait été créé spécialement pour gérer des questions de sécurité nationale, avec un focus sur la traque aux terroristes, comme ils l’appelaient, ou plus exactement, la traque à toutes les personnes menaçant la stabilité du gouvernement en place… Mais les menaces telles que la révélation du Secret Magique relevaient également de la sécurité de leur pays tout entier, dont Leopold s’était présenté comme le grand sauveur en menant à bien l’arrestation de Mardol qui aurait bien pu faire éclater tous les fondements de leur société.

Alors, peut-être qu’un réseau amateur n’était pas une menace aussi grande et sérieuse, pour le moment, mais la Milice avait bien raison de se montrer prévoyante. Roy était bien placé pour savoir que l’ascension sociale pouvait atteindre des vitesses vertigineuses dans le monde de la mafia. Un jour, on était une petite main de la pègre locale et le lendemain, on pouvait se retrouver à la tête d’un réseau tentaculaire prospère. Il suffisait d’avoir la bonne idée. En l’occurrence, profiter de l’attrait des moldus et des sorciers pour un monde qu’ils ne connaissaient pas et pour des drogues qui avaient des effets inédits sur eux aurait pu être une idée ingénieuse si elle n’était pas aussi dangereusement suicidaire.

Cela rassurait un peu Roy que ce soit la Milice qui ait récupéré cette enquête, car cela ne voulait dire qu’une chose : les responsables n’allaient pas courir bien longtemps. Ils avaient d’ailleurs déjà établi un profil des individus en question, la théorie d’Avalon laissa le mafieux songeur.

« Un Cracmol hein… J’avais pas pensé à ça, avoua t-il, en caressant sa barbichette. Ça collerait bien, en effet. Si c’est le cas, y a moyen que ça complique bien votre tâche, ça veut dire que vous avez affaire à quelqu’un qui a priori connaît bien les deux mondes. »

Beaucoup de Cracmol se rapprochaient du monde moldu pour vivre une vie à peu près normale où ils ne passeraient pas pour des personnes handicapées, comme c’était le cas dans la société sorcière. C’était moins violent pour eux, comme situation, même s’ils devaient s’efforcer de garder un pan de leur vie secrète. Un cracmol qui prenait sa revanche sur la vie en exploitant les failles du système dans les deux mondes où il avait un pied… Les pensées de Roy cessèrent de vagabonder vers ce scénario qui aurait fait un bon roman quand Avalon l’interrogea sur l’état de la Voie des Miracles. A son commentaire, il lui offrit un sourire amusé et doucereux à la fois :

« Oh mais excuse-moi de bien tenir mon territoire. »

En ce qui le concernait, il n’était pas mécontent que de la vermine de drogue moldue ne circule pas dans la Voie et mette le bazar dans ses affaires. C’était très bien loin à Londres où c’était déjà le bazar de toute manière, entre les multiples gangs qui se battaient pour garder leur morceau de territoire. Il n’enviait pas Avalon de devoir mettre un pied dans ce nid de crabes. En tout cas, le profil qu’elle avait établi au fur et à mesure de son enquête lui paraissait cohérent. Roy notait mentalement les informations qui lui permettait de se dresser une espèce de portrait robot anonyme. Il saurait à quoi être attentif pour repérer des gens suspects et sa réponse coula de source quand Avalon lui demanda de lui transmettre les informations qu’il récolterait :

« Comme toujours. » C’était la base de leur accord avec la Milice, après tout. Mais en l’occurrence, le fait que ce soit Avalon donnait un autre aspect à ce service qu’il lui rendait, car il l’aurait fait même si elle n’avait pas fait partie de la Milice. Il se souciait d’elle à un titre plus personnel, puisqu’elle faisait partie de leur bande depuis des années. « Sois prudente pour ton infiltration. C’est des vrais vicieux à Londres. Enfin… Tu sais. »

Ce n’était pas à Avalon Davies qu’on enseignait les dangers du réseau mafieux de Londres où elle avait littéralement grandi. Elle connaissait surtout le réseau moldu en l’occurrence. Roy, lui, connaissait bien le côté sorcier et en ce moment, il était même aux prises avec un gang en particulier. Après une longue réflexion de plusieurs jours, il avait décidé que c’était un sujet dont il devait parler avec Avalon. A cet instant, il vit une ouverture pour le faire et il s’y inséra :

« Ça tombe bien qu’on parle de Londres, parce qu’il se trouve que j’ai des gars sur place depuis quelques semaines, on enquête là-bas. Tu sais, au sujet de la mort d’Evan », précisa t-il. Les coudes posés sur la table, il approcha son buste, signe que la conversation entre eux devenait plus confidentielle. Son regard s’ancra dans celui d’Avalon dont il essaya de jauger la réceptivité alors qu’il déclarait, le ton plus grave :  « Et puisqu’on en est à parler d’échanges de bons procédés… Je suis sur un gros coup et j’ai besoin de ton aide aussi, Av’. Mais je ne te le demande pas de mafieux à milicienne. Enfin, je vais avoir besoin de tes compétences de milicienne mais ce que je veux dire c’est que… Ça peut pas passer par les canaux officiels. Je te le demande comme un service d’ami. »


Roy Calder

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Mes yeux, tes oreilles [Avalon & Roy] Icon_minitimeDim 5 Avr 2020 - 22:47
« Oui, c’est bien notre souci. » répondit-elle d’un ton sombre. « Ils sont suffisamment bien renseignés pour ne pas commettre d’erreurs… Pour l’instant. » rajouta-t-elle avec un regard entendu.

Roy n’était pas sans savoir que, dans le milieu de l’illégal, les erreurs étaient parfois fréquentes et se payaient souvent d’une vie. Il suffisait d’un dealeur un peu trop bavard, un peu trop imprudent ; d’un client un peu trop prompt à dévoiler la source de ses produits illicites ; d’une soirée un peu bruyante qui attirait la curiosité des agents de police… Cela faisait bien longtemps que Les Veilleurs n’avaient plus à s’inquiéter de cela, et, à vrai dire, cela la soulageait grandement. Elle avait toujours été partagée entre sa famille de cœur et son métier, depuis le jour où elle avait choisi de rentrer dans les forces de l’ordre. Elle avait soigneusement évité la PM, qui gérait traditionnellement tout ce qui était en rapport avec le trafic de drogue, pour se diriger vers les Aurors, chasseurs de mages noirs depuis des décennies. Puis, elle avait postulé à la milice, dès sa création, et avait été aussi surprise qu’heureuse d’apprendre de la bouche de Danielle Coleman en personne que Les Veilleurs n’étaient, désormais, plus considérés comme une menace contre le gouvernement ou le Monde Magique.

Avalon n’était pas assez naïve pour ne pas comprendre les enjeux politiques qui soutenaient cette décision, mais ne s’était jamais attardée plus que de raison sur le côté « problématique » d’une telle alliance. Elle y voyait, en pratique, une source infinie d’informations en tout genre que la milice pouvait glaner auprès de l’un des plus gros réseaux du monde magique anglais. Que ce réseau en question compte parmi ses membres ses plus proches amis, c’était également un bonus non-négligeable.

« Ne me remercie surtout pas pour l’aide. » répondit-elle avec un sourire provoquant ; peu de personnes à Bristol oserait tenir à Roy Calder de la sorte, et à sous-entendre qu’il avait besoin d’aide pour maintenir son territoire sous son contrôle.

Mais elle avait connu Roy il y avait presque dix ans de cela, lorsque les Veilleurs n’existaient pas encore, et que Roy vivait en vendant du shit à des étudiants, dans les ruelles sombres de Bristol. Elle l’avait aperçu quelques fois, quand elle sortait avec Fergus et Toni et qu’ils retrouvaient Roy et Jayce, dans un bar. Elle avait assisté à la création des Veilleurs, au projet des Folies Sorcières, à l’empire qu’il avait bâti, années après années. Elle était, ainsi, bien moins impressionnée par l’homme que la plupart des miliciens qui le rencontraient ; elle se permettait, aussi, d’être beaucoup plus familière.

« Ouais, je sais. » répondit-elle d’un air faussement détaché en haussant les épaules.

Peut-être l’était-elle autant parce que Roy faisait partie du nombre extrêmement réduit de personnes qui connaissaient sa véritable histoire, et, en l’occurrence, l’appartenance de sa famille au réseau mafieux moldu de Londres. Elle n’avait pas vraiment pu le cacher à Fergus, ni à Toni, qui l’avaient vu détruite, blessée, complètement droguée, et qui avaient assisté à sa lente désintoxication. Roy avait été mis au courant également, un peu plus tard, puis Isobel, encore à peu après. Et c’était tout. Quatre personnes, dans l’intégralité de son entourage – et Avalon était plutôt bien entourée – qui avait connaissance de son histoire familiale. C’était amplement suffisant, selon elle.

Ses pensées quittèrent bien rapidement le sujet de sa famille, pour se concentrer sur Roy, qui reprenait la parole. Elle acquiesça lorsqu’il mentionna la mort d’Evan, elle avait en effet déjà discuté du sujet avec Toni et Fergus, quelques jours plus tôt. Aux dernières nouvelles qu’elle avait eues, la piste était toujours plus ou moins morte, à part quelques soupçons qui traînaient ci-et-là. La suite du discours de Roy lui fit froncer légèrement les sourcils. Les services que leur demandaient les Veilleurs, de temps à autre, ne requéraient jamais qu’elle œuvre pour eux sans l’accord préalable de Danielle. Elle tenait sa supérieure en très haute estime, de cela depuis qu’elle travaillait sous ses ordres. Elle hésita un court instant, tiraillée par sa loyauté, qui se trouvait et à la milice, et chez les Veilleurs. Son cœur finit par l’emporter : les Veilleurs étaient comme sa seconde famille – peut-être même plus importante, plus sincère, que sa famille de sang. Elle devait sa vie à Fergus, et considérait Toni comme son frère depuis tellement d’années qu’elle avait cessé de croire qu’il en était autrement. Dix ans, se répéta-t-elle en posant son regard sur Roy. Dix ans, cela valait bien un service d’ami. En réalité, cela valait même bien plus.

« Ok. » fit-elle, en pesant ses mots, consciente de la décision qu’elle prenait. « Je t’écoute. De quoi t’as besoin ? »


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Mes yeux, tes oreilles [Avalon & Roy] Icon_minitimeLun 6 Avr 2020 - 19:26
Roy mesurait parfaitement l’ampleur du service qu’il demandait à Avalon. Il savait combien elle respectait sa supérieure hiérarchique, Danielle, il savait qu’elle lui était profondément loyale alors il devinait que l’idée de faire quelque chose dans son dos ne devait pas trop lui plaire. Mais il savait aussi que sa loyauté s’étendait à ceux qu’elle considérait comme ses amis, et surtout, ses frères de coeur. Roy n’avait pas une telle proximité avec la jeune milicienne au point qu’elle puisse le considérer comme son frère. Cependant, c’était le cas de Toni, de Fergus, qui étaient ses frères à lui, ses gars. Dans cette famille étendue, la loyauté était une valeur tenue en haute estime. Ils n’avaient pas besoin de demander des précisions pour accepter de se lancer dans un plan monté par l’un d’entre eux, c’était là toute la force de leur gang. Si quelqu’un flanchait, tous les autres le soutenaient.

Pendant un temps, des années plus tôt, Avalon avait fait partie intégrante de cette dynamique. Elle avait véritablement été l’une des leurs. Elle avait choisi un autre chemin en devenant Auror, puis milicienne, mais pour autant, elle n’avait jamais cessé de faire partie de leur famille élargie. Roy espérait pouvoir compter sur ce lien d’amitié fraternelle qui la rapprochait des Veilleurs pour l’embarquer dans son plan. Il avait longtemps hésité à l’impliquer car l’opération qu’il avait en tête était dangereuse. Il en avait longuement parlé avec Fergus, Toni et Jayce, et puis ils avaient convenu que personne d’autre ne conviendrait mieux qu’Avalon. Elle avait une position, en tant que lieutenante milicienne, qui leur serait plus qu’utile. Elle connaissait bien le terrain où Roy souhaitait qu’elle s’aventure, elle savait se défendre si besoin et surtout, elle leur était fidèle. Pour régler leurs affaires, à l’époque trouble où ils étaient, où Roy soupçonnait des taupes dans ses rangs, ils ne pouvaient compter que sur la vraie famille.

Quand Avalon donna son accord sans même demander de quoi il s’agissait avant de prendre sa décision, Roy sut qu’il avait fait appel à la bonne personne. A la fois satisfait et soulagé, ses muscles se détendirent un peu et il se rabattit contre le dossier de son siège.

« J’ai besoin que tu m’aides à piéger quelqu’un. Et pour ça, je vais avoir besoin que tu sortes ton jeu de milicienne modèle. »

FIN DU RP


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