Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

Quid des jumeaux? [Pv Roy]

Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
Messages : 1168
Profil Académie Waverly
Quid des jumeaux? [Pv Roy] Icon_minitimeMar 10 Déc 2019 - 10:25
Quid des jumeaux? [Pv Roy] 0bisss11

Aux premières lueurs de l'aube, 10 Décembre 2010, Appartements privés de Mildred Magpie…

Était-elle en train de rêver? Serait-ce les contours tant espérés d'un miraculeux retour au calme? Le silence existait-il encore en ce bas monde? Plantée au beau milieu de sa suite de luxe des Folies Sorcières, Mildred Magpie n'osait mouvoir d'un millimètre pour ne point réveiller ses deux démons assoupis. Prise en otage une nuit entière par les braillements insupportables de ses deux chiards ; Mildred regroupait tous les stéréotypes de la mère excédée et dépassée par cet infâme fardeau tombé du ciel. Mais comment pouvait-il en être autrement? En plus d'être tous deux d'horripilants capricieux nombrilistes, Vilfred et Winifred avaient hérité de la puissance vocale leur mère. Le résultat était monstrueux! Il suffisait d'une simple faim passagère, ou d'un simple pet foireux ayant du mal à s'expulser dignement, pour que les jumeaux en pleurs sèment un chaos sonore absolument abominable. La romancière maudissait cette nuit funeste, ou omettant de se protéger ou de prendre une potion du lendemain ; elle avait laissé cet ignoble Bannerman planter en elle cette ignoble petite graine honteuse. De leurs ébats indignes entre les quatre murs de cette cabane miteuse, ils avaient engendré un monstre. Un monstre à deux têtes qui ne semblait jamais fermer l'œil, et qui œuvrait à l'unisson pour pourrir le peu de temps libre dont disposait la multimillionnaire carriériste.

Le visage éreinté par ce calvaire d'être mère ; Mildred subissait de plein fouet les travers du baby-blues. Comment pouvait-il en être autrement? Si ce n'était la peur de mourir ou de perdre sa fortune, la Diva de Bristol n'avait pas de plus grande peur que celle d'engendrer et de devoir élever des enfants. Elle ne s'en était jamais cachée auprès de son entourage. La presque quinquagénaire détestait ouvertement les mioches autant que de chopper une maladie sexuellement transmissible. Mildred avait l'impression de ne pas vivre dans le même monde que la plupart de ses consœurs féminines, qui voyaient dans la naissance de leurs enfants ; Le chapitre le plus heureux et mémorable de leurs insignifiantes vies. Mildred ne saisissait pas à quel moment, on pouvait qualifier d'agréable le supplice douloureux qui l'avait contrainte à devoir expulser en toute urgence ses deux parasites de son corps ravagé par une grossesse aussi soudaine que spontanée? Mais que faire maintenant qu'ils étaient là? Plongeant son regard poché par les cernes, dans ce qui s'apparentait plus à une pissotière dorée qu'un berceau ; Mildred culpabilisait autant qu'elle s'interrogeait sur le futur à donner à ses deux encombrants et indésirables marmots. Vilfred et Winifred avait considérablement changé la donne, et elle ne pourrait pas jouer éternellement la politique de l'autruche avec son entourage et ses associés en affaire. Les secrets sur la paternité, les lègues testamentaires… Tôt ou tard, Mildred devrait se mettre à table, et vomir toute l'infâme vérité au sujet de cette malédiction à quatre pattes.

N'arrivant point à trouver la force de les étouffer avec un coussin, ou de les faire disparaitre proprement dans les eaux du port de Bristol ; Mildred s'était décidée à suivre les conseils prolifiques de son banquier. En effet, Ronald Klump lui avait suggéré de tirer profit de ce fardeau tombé du ciel, en commercialisant son image de mère modèle sur Instamage, afin de gonfler sa popularité auprès de ses fans. Pour subvenir à cette mission médiatique, il lui suffisait d'immortaliser cet instant volé où elle feignait un bonheur incommensurable de mère comblée à l'idée de se retrouver auprès de ses deux chiards adorés. Rapidement, une cagnotte lancé sur Wiitchi pour soi-disant satisfaire une incroyable liste de cadeaux de naissance avait explosé tous les records! La bêtise des gens était inimaginable. En effet, il était incroyable de voir à quel point même des gueux sans galion étaient prêts à se dépouiller pour satisfaire les caprices factices d'une star sans scrupule. Que ce soit dans sa nature superficielle ou dans sa valeur artistique réelle ; Mildred Magpie était d'une vacuité sans nom pour le Monde Magique, et pourtant elle demeurait aux yeux de tous comme une STAR incontestée. Partout, des petites grosses sans avenir comme Kristen White rêvaient de devenir comme elle. Et c'était peut-être là le plus grand tour de magie de Mildred Magpie : Avoir réussie à maintenir l'illusion d'un prodige durant des décennies. Son Empire commercial reposait essentiellement sur l'imposture, et elle se devait chaque jour de lutter farouchement pour préserver l'équilibre de ce colosse aux pieds d'argile. Aujourd'hui, l'avenir de son business passait par un entretien avec celui qui incarnait à lui tout seul la réussite de ses affaires. Roy Calder, son plus précieux atout et son plus loyal associé, sans qui rien n'aurait été possible. Indubitablement, la question des jumeaux allait devoir être abordée tant les nombreux non-dits qui planaient au dessus du berceau avaient jeté un certain froid dans leur rapport de confiance. Il était vital d'y remédier le plus rapidement possible…

Voila pourquoi, malgré sa nuit blanche et l'heure matinale ; Mildred Magpie se précipita pour répondre aux coups toqués sur sa porte d'entrée. Bien que vêtue d'une robe de nuit ne laissant que très peu de place à l'imagination, Mildred se repeigna en toute hâte avant d'ouvrir la porte de ses appartements à son associé de toujours. Avec lui, elle n'avait pas besoin de jouer les mamans modèles, ni feindre un sourire enchanteur, car il savait pertinemment à quel point les bébés n'étaient pas sa tasse de thé. Voila pourquoi, elle lui adressa la mine renfrognée, d'une mère célibataire n'ayant pas fermer l'œil de la nuit.

"Chut! Un peu de discrétion, Roy! Les bébés dorment! Tu devrais encore frapper plus fort la prochaine fois. Crois-moi, la dernière chose que tu souhaites, c'est de les réveiller… " Mildred poussa un long soupir, avant que ses épaules ne chutent en avant sous le poids de sa fatigue et de son imposante poitrine gonflée de lait. "J'en peux plus. Ils ne pensent qu'à bouffer, et geindre! C'est horrible, Roy. Je te jure, ces petits monstres sont en train de me tuer à petits feux… Je suis épuisée… Il faut que tu m'aides… Roy, j'ai besoin de toi... "

Encore tremblante de fatigue, Mildred jeta un regard de biche éperdue en direction du berceau en or pour l'heure encore silencieux... Avant de se jeter corps et âme dans les bras de son associé. La Diva éclata alors en sanglot signe de son immense détresse émotionnelle. Martelant les épaules de Roy de petits coups de poings rageurs, Mildred libéra son trop plein de tension.

"Je te jure, j'en peux plus… Je peux plus rien faire… Ma vie va devenir d'une tristesse absolue… Je suis devenue toute moche… Même Toni ne veux plus de moi… Je les déteste! Je lutte pour pas jeter ces petites merdes du haut du balcon des Folies… "

A défaut de pouvoir les secouer, Mildred était elle-même terriblement secouée...


All I Want is Your Money!
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Quid des jumeaux? [Pv Roy] Icon_minitimeDim 5 Jan 2020 - 20:09
Le cabaret des Folies Sorcières accueillait deux petits invités très spéciaux depuis quelques semaines, qu’il fallait traiter avec un soin tout particulier. Une chambre leur avait été réservée, des lits façonnés pour eux, il fallait veiller à les nourrir régulièrement, leur donner de l’attention, ne pas titiller leur ouïe sensible en passant. Ils étaient devenus la nouvelle attraction du lieu mais très peu de personnes pouvaient les approcher directement. En revanche, ils faisaient sans cesse parler d’eux : personne ne pouvait manquer les hurlements déchirants qui éclataient régulièrement, en pleine nuit au premier étage, là où on avait plutôt l’habitude de soupçonner des sons de plaisir, derrière les parois tapissées. Cela avait commencé à être problématique pour la clientèle, qui s’était plainte, si bien que les Veilleurs avaient du poser des sortilèges Assurdiato aux alentours de la chambre de Mildred, qu’ils renouvelaient quotidiennement. Les deux bébés tenaient davantage des petits monstres que des petits anges et quelques mauvaises langues aux Folies Sorcières chuchotaient que ce n’était pas si étonnant, quand on connaissait leur mère.

Mais puisque très peu de personnes étaient autorisées à pénétrer dans la chambre de la tenancière des lieux pour l’assister dans ses tâches, toutes les théories allaient à foison sur ces mystérieux bébés. Certains affirmaient qu’ils étaient nés difformes, car « deux bébés à la fois, en déni de grossesse, ils n’ont pas dû bien se développer ! » et on les imaginait rachitiques, minuscules, avec trois poils de carotte sur le crâne. Mais le sujet qui faisait le plus parler était l’identité du père, toujours secrète, même pour les personnes proches de Mildred. Qui donc avait cru bon de planter sa graine dans l’utérus d’une femme aussi peu destinée à être mère ? Toni avait immédiatement nié, avec à l’appui, des sms échangés avec la romancière, puisque bien évidemment, il s’était posé la question. Mais les amants de Mildred, passagers ou plus réguliers, étaient fort nombreux, si bien qu’il était quasiment impossible d’estimer avec certitude l’identité de ce mystérieux géniteur. Les gigolos qu’elle attirait dans son lit faisaient profil bas. Cela faisait un moment qu’on n’avait plus aperçu la silhouette de Volderêve derrière le bar du cabaret…

Roy, lui, avait ses théories comme tout le monde, mais il se gardait de les dévoiler. Si pour la plupart de ses employés, ce sujet était propice à faire passer le temps et partager des ragots croustillants, pour lui, l’affaire était tout à fait sérieuse et il n’avait pas envie d’en plaisanter. Mildred mère, c’était une Mildred accaparée par des nouveaux soucis qui l’empêchaient de tenir pleinement son rôle de co-gérante des Folies Sorcières. Mais Mildred mère, c’était surtout quelques changements sur les droits de propriété du cabaret, dont ils n’avaient toujours pas eu le temps de discuter, tous les deux. Elle n’avait cessé de repousser cette conversation indispensable qu’ils devaient avoir, jusqu’à ce soir, où elle lui avait envoyé un mot pour l’informer qu’elle était disposée à le recevoir à l’aube. C’était le moment de la fin d’une longue nuit de travail pour Roy, le moment où normalement, il rentrait se reposer quelques heures. Une grande partie des clients avaient quitté les lieux, seuls restaient les plus ivres d’entre eux, qui seraient bientôt gentiment conviés à s’en aller aussi, avant d’être sortis manu militari pour ceux qui insistaient pour rester après la fermeture et continuer de déverser leur argent dans les machines à sous, comme d’indécrottables drogués des jeux.

Roy frappa à la porte de Mildred, avec un peu de fatigue, mais la façon dont elle le rabroua le réveilla tout à fait. Il lui semblait pourtant avoir été parfaitement discret mais il ne répliqua rien pour sa défense. C’était inutile. Mildred était simplement d’humeur plus exécrable que d’habitude, à cause du temps et de l’énergie que lui aspiraient des bébés qu’elle n’avait même pas demandé et probablement de son taux d’hormones mais Roy se gardait de le dire. Il avait connu assez de femmes enceintes dans sa famille pour savoir que c’était une mauvaise idée de leur faire des remarques juste avant, ou juste après leur accouchement, car c’était le meilleur moyen de les entendre hurler ou se mettre à pleurer et… Eh bien, c’était fait et il n’avait rien dit encore.

Un peu surpris par la vivacité avec laquelle Mildred s’était jetée dans ses bras et en même temps tout à fait blasé car il l’avait vue si souvent passer dans des états extrêmes d’émotion en quelques secondes, Roy posa les mains sur ses bras pour avoir une prise sur elle et la pousser à le suivre.

« Allons, allons. Calme-toi. On va s’asseoir et en parler. »

C’était environ la centième fois qu’il l’entendait pleurnicher qu’elle était triste, moche et inutile ou lancer des menaces à l’égard de ses bébés, qu’elle n’exécutait pas, bien sûr. Par contre, c’était vrai que Toni n’était plus très intéressé par elle, en ce moment, parce que, tout d’abord, il affirmait que c’était pénible d’être interrompus par des hurlements de bébés au mauvais moment, et ensuite, selon ses propres dires, depuis l’accouchement « elle était moins ferme en bas ». Roy se garda bien de le dire évidemment, en fait, il chassa très vite cette pensée peu ragoutante de son esprit.

Il pouvait comprendre son ami car le corps de Mildred avait indéniablement changé. Roy pouvait le voir car étrangement, ce n’était pas la première fois qu’elle le recevait vêtue d’une toute petite nuisette -lui était avis qu’elle le faisait exprès, mais bref- si bien que, même s’il n’avait jamais posé ses mains sur elle, les formes de son corps avaient très peu de secret pour lui. Il était donc parfaitement capable de voir que sa poitrine avait largement gonflé jusqu’à en devenir imposante, qu’elle avait pris un ou deux tours de taille supplémentaires, que sa peau présentait quelques vergetures, signes de son accouchement. Les traits de son visage étaient tirés, laissant peu de place au doute sur la qualité de son sommeil, actuellement. Roy n’aimait pas beaucoup l’arrivée de ces deux bébés, qui contrariait ses intérêts personnels. Mais à cet instant, il eut aussi un peu de compassion pour Mildred, qui, de toute évidence, se retrouvait enfermée dans un rôle qui ne lui convenait pas du tout et qu’elle n’avait pas choisi un seul instant. Et il était plutôt d’accord avec le fait qu’elle avait beaucoup mieux à faire de sa vie que de biberonner des enfants, des choses dans lesquelles elle excellait, contrairement au fait de jouer les mamans.

Il fit asseoir son associée sur le rebord de son lit défait et se dirigea vers la petite armoire où il savait qu’elle rangeait ses bouteilles d’alcool. Avec un bref regard pour les berceaux plus loin d’où il lui sembla entendre deux respirations profondes, signe qu’ils devraient être tranquilles un moment, Roy sortit une bouteille d’hydromel et une de cognac, qu’il montra à Mildred.

« Fort ou pas ? »


Il ne savait pas trop si elle était autorisée à boire des alcools forts et si elle respectait ce genre d’indications, mais lui, il avait bien besoin d’un petit remontant. Il se servit son cognac et tendit un verre à Mildred également, avant de prendre place face à elle, sur un des fauteuils.

« Tu devrais engager une nounou à plein temps pour tes gosses, Mildred. Déjà s’occuper d’un bébé, c’est chiant, mais alors deux en même temps… » Il secoua la tête, en avalant une gorgée de son verre. « Tu n’es pas obligée de tout supporter toute seule. Ça se monnaye, la tranquillité. Une nounou ou alors une jeune fille au pair, c’est moins cher. Tu devrais demander à Mrs Merton les coordonnées de l’agence de jeunes au pair qu’elle a engagée pour son bébé, visiblement ça lui permet d’avoir assez de temps pour venir claquer toute sa thune ici tous les soirs, et à chaque fois que je la vois, elle en parle pendant une heure ». Et Roy écoutait bien aimablement car il s’agissait d’une véritable poule aux oeufs d’or pour son casino. Elle jouait et perdait très généreusement. « Ca te laisserait plus de temps pour toi, pour dormir, prendre soin de toi. Et ça te laisserait plus de temps pour nos affaires. »


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
Messages : 1168
Profil Académie Waverly
Quid des jumeaux? [Pv Roy] Icon_minitimeDim 15 Mar 2020 - 10:18
Quid des jumeaux? [Pv Roy] 000b10

Si sa vie entière était chamboulée depuis l'arrivée des deux immondes crevettes, Mildred Magpie était rassurée de constater qu'une chose demeurait parfaitement immuable : Roy était toujours là pour réconforter sa partenaire en affaire. Le tableau de la grande sorcière rousse effondrée sur l'épaule de son associé court sur pattes, avait quelque chose d'aussi pathétique que touchant dans la lumière fraiche du matin. Une main crispée serrant nerveusement l'encolure de son loyal co-gérant des folies Sorcières, la romancière déversait également son trop plein d'émotion et son visage inondé de larmes sur l'étoffe du dit costume. Quelque part, Roy se muait en véritable ange-gardien à chaque mauvaise passe de l'incorrigible romancière. Il était l'une des rares personnes qui comptait dans sa vie d'égocentrique et narcissique Diva de Bristol. Elle aurait aimé lui dire à quel point, elle lui était reconnaissante d'être toujours là ; Lui avouer l'amour sincère qu'elle portait à sa petite personne. Mais l'impudique Magpie faisait preuve de pudeur quand il s'agissait de formuler sa reconnaissance ; Comme si, le poids de ses émotions couvrait l'envol de ses doux aveux. Mais était-ce d'ailleurs vraiment nécessaire, tant les deux associés semblaient deviner tout l'un de l'autre. L'oreille plaquée à l'endroit où palpitait le cœur de celui qu'elle considérait comme le dernier membre à part entière de sa famille, Mildred finit par pousser un petit couinement contrit aussi désagréable que symbolique de sa grande détresse.

« Allons, allons. Calme-toi. On va s’asseoir et en parler. » insista alors Roy.

Incapable de mettre bout à bout une phrase complète, Mildred se contenta de hocher vigoureusement la tête, avant de se moucher bien involontairement sur l'épaule de son partenaire. D'ordinaire si flamboyante, la vaniteuse femme d'affaire se cramponna à la manche de loyal confrère, puis désigna d'un revers du menton la direction de son lit, afin d'y déposer son volumineux fessier et entamer une discussion aussi primordiale que nécessaire. Si avant la maternité sa confortable litière satinée était le refuge de ses miaulements de plaisir, sa couche prenait aujourd'hui la forme d'un bien triste et sérieux confessionnal. Car en effet, Mildred souhaitait se délester de trop nombreux tourments, pesant presque aussi lourds que sa volumineuse poitrine gorgée de lait. Les non-dits étaient devenus trop nombreux, et ce surtout depuis l'arrivée des jumeaux… Quid de l'identité du père? Quid de l'activité? Quid de sa dépression post partum? Quid de l'héritage? Tôt ou tard, Mildred allait bien devoir s'expliquer et répondre à toutes ces questions. Était-ce seulement le bon moment?

Roy était vraiment adorable, tant il était aux petits soins pour sa précieuse personne. Assise sur le rebord de son royal plumard, la romancière en mal de tendresse contempla avec une bienveillance peu coutumière son si serviable partenaire jouer les chevaliers servants. Ce dernier cherchait une bouteille d'alcool fort pour l'aider à noyer son baby blues au fond d'un verre, plutôt que ses bébés au fond d'une rivière. Décidemment, il la connaissait si bien… Retrouvant peu à peu sa verve habituelle ; Mildred balaya les convenances et les préconisations médicales d'un revers souverain de la main.  

"Au diable l'allaitement! Ce n'est pas un malheureux verre de cognac qui va faire du mal à ces deux petites sangsues! Et au moins, cela aura le mérite de faire le plus grand bien à la pauvre mère que je suis devenue… "

Mildred observa son loyal co-gérant des Folies Sorcières prendre place dans le fauteuil situé en face d'elle. Pourquoi gardait-il ses distances? La trouvait-il trop hideuse et ramollie pour venir s'installer à ses côtés? Mildred avait l'impression de dégouter les hommes depuis qu'elle était devenue maman malgré elle ; Comme si elle était devenue une espèce contagieuse et dangereuse pour la gente masculine. Depuis son déni de grossesse, Toni ne cessait d'ailleurs de l'éviter ou de donner des fausses raisons pour esquiver leurs torrides rendez-vous. Bref sa vie de femme libertine et libérée était mise en quarantaine par la faute de deux petits être fourbes aussi braillards qu’envahissants. La question étant de savoir comment retrouver la quiétude égoïste de sa vie d'avant - Ou trouver une solution pour se débarrasser de sales mioches sans devenir pénalement répréhensible, ni même massacrer sa cote de popularité? Bref, un sacré défi…

Un challenge auquel semblait vouloir répondre Roy, alors qu'il lui conseillait de se décharger de ses responsabilités maternelles sur une nourrice ou une jeune sorcière au pair. Certes avec des galions, tout était possible… Mais cette solution était quelque peu risquée, à la vue de l'immense popularité plus que controversée de la romancière. Encore la veille, Mildred avait reçu un hibou anonyme dans lequel un lâche corbeau lui crachait sa haine, et son envie de l'égorger comme une truie. Était-ce judicieux que d'exposer ses jumeaux de la sorte? En qui pouvait-elle faire confiance? Certes le chagrin de les perdre ne serait pas immense, mais en choisissant de les exposer publiquement sur les réseaux sociaux magiques : Mildred s'était elle-même exposée! Pour le meilleur et pour le pire, Vildred et Winifred - ces petits bouts d'elle-même - contribuaient à son image publique ainsi que sa popularité. Voila pourquoi, elle balaya très vite le conseil de Roy d'un roulement de regard en direction du plafond.

"Franchement Roy… Tu penses vraiment que je suis trop sotte pour ne pas avoir envisagé cette solution? Dis-moi simplement en qui je peux faire confiance? Je suis une star multimillionnaire qui attise autant les jalousies que la convoitise. Je ne peux pas agir comme le commun des mortels! Tu arrives à imaginer ce qui peut traverser l'esprit d'une nounou sans le sou? Tu sais le nombre de tordus qui seraient ravis de me nuire, et m'imposer de verser une rançon contre la vie misérable de ces deux petits morveux! " Mildred ventila son visage, alors qu'une bouffée de chaleur la faisait suffoquer à l'idée de perdre ses précieux galions. " Le pire dans tout ça, étant que je serai obligée de payer pour ne pas détruire mon image de marque et ma popularité auprès de mes fans. Je te le dis ma vie est un véritable enfer depuis que ces deux petits parasites se sont incrustés dans mon ventre! " Mildred poussa un soupir interminable avant d'ajouter : "Je crains que cela ne soit pas la solution, c'est pourquoi j'ai envisager une autre option bien plus sure et rationnelle pour notre business respectif. Arriveras-tu à deviner laquelle? "

Mildred jaugea d'un regard à la fois espiègle et complice son jeune partenaire. Haussant les sourcils frénétiquement, elle l'invita à répondre à sa question : "Franchement Roy? Tu ne vois vraiment pas de quoi je veux te parler? Ok… Je me lance. "

Brisant un suspense devenu trop vite insupportable pour son interlocuteur, la sorcière dévoila la solution qu'elle avait osé imaginé… et qui ne s'apparentait à ses yeux que sous la forme d'une divine offrande.

"Le père ou plutôt l'infâme géniteur des mes jumeaux n'étant qu'un immonde porc, qui ne mérite que de sombrer dans l'oubli. J'ai décidé de confier cette incroyable responsabilité à la seule personne que je juge digne de confiance. La seule personne qui a toujours été là pour moi… Tu ne vois toujours pas de qui je parle? " Un large sourire étira les lèvres de la journaliste à scandale, avant que le verdict ne tombe comme le couperet d'une guillotine : "Roy. J'ai décidé de faire de toi le parrain de mes enfants. De ce fait, je te confie la charge et la protection de Vilfred et Winifred. Car tu es le seul que je juge digne de protéger ma chaire et le fruit de mes entrailles. Tu es désormais ma plus proche famille. Est-ce que tu saisis ce que cela implique? Acceptes-tu cet immense honneur? "

Persuadée d'offrir un précieux sésame à son partenaire de toujours, Mildred Magpie se fendit de son plus large sourire.


All I Want is Your Money!
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Quid des jumeaux? [Pv Roy] Icon_minitimeSam 9 Mai 2020 - 15:16
Mildred ne tarissait pas d’insultes à l’égard de ses deux petits monstres, comme elle les appelait, si bien que même Roy éprouvait une forme de pitié pour ces deux bébés qui ignoraient tout des conditions désastreuses dans lesquelles ils naissaient. Mildred avait plusieurs qualités, que Roy lui reconnaissait volontiers, puisqu’il formait un duo d’enfer avec elle sur leur commerce. Mais l’instinct maternel n’était clairement pas l’une d’entre elles. Il versa son verre de cognac à Mildred, songeant qu’elle ferait mieux de payer une personne apte à donner à ces bébés ce qu’elle était incapable de leur donner. Toutefois, pour la défense de Mildred, elle n’avait eu aucun choix dans cette histoire et subissait les conséquences d’une grossesse indésirée et même, invisible. L’occasion d’avorter ne lui avait même pas été donnée. Du jour au lendemain, elle se retrouvait avec deux gamins sur les bras, entièrement dépendants d’elle, alors qu’elle ne l’avait ni prévu ni désiré, et Roy ne doutait pas qu’un tel événement pouvait se révéler véritablement traumatisant pour qui le subissait.

Peut-être Mildred aurait pu obtenir de l’appui en la personne du mystérieux géniteur de ses enfants, qu’elle n’avait toujours pas nommé publiquement, et cette histoire éveillait de nombreuses questions chez le mafieux. Il connaissait assez Mildred pour savoir que si elle avait eu l’opportunité de se décharger de ses responsabilités envers ces enfants sur une personne qui pouvait -et même devait- en supporter la moitié, elle l’aurait fait. Mais non, elle restait seule, désespérée, dans le secret de cette chambre retournée par la présence des bébés. Alors comment expliquer cette situation ? Roy voyait quelques options possibles. L’une des plus probables à ses yeux était qu’elle ne connaissait pas elle-même l’identité du père et n’avait donc personne sur qui légitimement reporter ses charges. Une autre option était qu’elle n’était pas suffisamment en bons termes avec cet homme pour exiger qu’il fasse sa part.

Mildred ne souhaitait pas non plus se reposer sur une nounou, comme elle ne tarda pas à le dire, évoquant des arguments qui éveillèrent un certain scepticisme chez Roy. On pouvait dire qu’elle imaginait vraiment les pires scénarios, tant la simple idée, non pas de perdre ses enfants mais de perdre ses précieux gallions pour pouvoir les récupérer semblait lui causer de l’hyperventilation….

« Tu es parano, là, Mildred. Des tas de stars à travers le monde font garder leurs enfants par des professionnels, pour pouvoir faire leurs activités et partir en tournée quand ils veulent… Tu ne serais pas la première à le faire. Le tout est de trouver quelqu’un de confiance. »

Et c’était peut-être précisément le problème, Mildred accordait très difficilement sa confiance et n’était pas vraiment entourée de proches de sa famille, par exemple. Roy ne connaissait pas les Magpie, d’ailleurs, Mildred n’en parlait jamais, la seule chose qu’il savait à son sujet était le lien qu’elle avait avec le défunt Jacob Dalhiatus. On ne pouvait pas dire qu’elle pouvait lui demander de l’aide… Aussi quand elle évoqua une solution miracle qui leur permettrait à tous les deux de repartir d’un bon pied sur leurs affaires, Roy sécha. A qui d’autre que sa famille, le père des bébés ou une nounou pouvait t-elle demander de l’assistance ?

« Franchement Roy? Tu ne vois vraiment pas de quoi je veux te parler? 
-Eclaire-moi donc de tes lumières. »

Et on pouvait dire que Roy s’attendait à environ tout sauf la réponse que lui donna son associée. La surprise se lut aussitôt sur son visage, alors que Mildred l’adoubait comme ni plus ni moins que le parrain de ses enfants.

Quoi ?

Il n’y avait pas de mot pour décrire l’incrédulité que cette nouvelle éveillait chez Roy. Déjà, il avait été très surpris -puis ému- quand sa propre cousine Eden l’avait choisi pour être le parrain de sa première fille, tant il lui semblait qu’il n’était objectivement pas un bon candidat pour s’occuper de gamins. Mais cela avait une certaine logique, Eden était de sa famille. Quant à Mildred… Peut-être qu’il y avait une certaine logique aussi, songea t-il alors. Il était évident que Mildred n’avait pas de famille de sang ou pas de liens avec elle, en tout cas : elle ne les évoquait jamais, aucun Magpie n’avait franchi le pas des Folies Sorcières dont Roy savait d’ailleurs que c’était un héritage. Elle ne semblait pas avoir d’amis très proches non plus, globalement les relations de Mildred étaient plutôt teintées d’un certain mercantilisme, qu’il s’agisse des gigolos qu’elle payait pour peupler son lit, ou de ses amis qu’elle sélectionnait selon ses propres intérêts. Finalement, peut-être que Roy était le seul choix logique à faire de son point de vue à elle, même si cela montrait un certain décalage entre eux deux dans la perception de leur relation. En effet, même s’il appréciait et estimait Mildred, il ne lui accordait pas de l’importance dans sa vie au point de la qualifier comme sa famille, comme il pouvait le faire en parlant de Toni ou Fergus, par exemple.

Toutefois, il serait bien mal avisé de sa part de le souligner : la Mildred Magpie était un animal sensible et susceptible. Pour autant, Roy ne savait pas trop quelle stratégie adopter pour le moment, tant cette demande venue du ciel le surprenait et posait plein de questions. Il avait besoin de savoir exactement ce que son associée entendait par ce titre honorifique qu’elle lui décernait. Lui-même y voyait quelques avantages tout à fait intéressés, mais il n’en dit rien, préférant laisser Mildred avancer ses pions la première. L’humour étant sa meilleure arme pour se sortir de toutes les situations délicates, il colla un sourire en coin sur sa figure.

« Alors, attends, avant que j’accepte ou non cette promotion, parlons-en de ce que ça implique justement, parce que juste avant, on parlait de nourrir et changer les couches de ces bébés… Est-ce que ça veut dire que c’est ça que tu attends de moi ? »


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
Quid des jumeaux? [Pv Roy] Icon_minitime