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Humiliation [Joséphine & Dave]

Dave Marchebank
Dave MarchebankEmployé de la March Bank
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeDim 1 Déc 2019 - 17:42
1er décembre 2010

Chaque élément du décor constituait un appel aux sens qui laissait Dave quelque part entre la curiosité avide et le malaise. Il imaginait sans mal le lit à baldaquins au centre de la pièce, aussi moelleux et rebondi qu’un nuage, caresser les corps qui s’y laissaient choir, derrière l’intimité des rideaux de velours. Un grand miroir se plaçait audacieusement juste en face du lit. Des tentures rouge et dorées fabriquaient un cocon chaud et les tapis épais capturaient un air chargé de fragrances sucrées, entêtantes. Mais le regard de Dave revenait surtout sur une console en bois vernis, à droite du lit, où était posée une carte de menus payants qui n’avaient pas grand-chose à voir avec de la nourriture.

Au centre de la pièce, immobile sur son fauteuil, il avait vraiment l’impression de faire tâche au milieu de ce tableau de luxe et de luxure mais son air fermé ne laissait pas voir son malaise. Une jeune femme vêtue de dentelles et de plumes lui avait servi un verre de vin des Elfes pour le faire patienter, verre que Dave avait vidé d’une traite une fois qu’elle avait quitté la pièce avec une oeillade malicieuse dans sa direction. Il était seul dans la chambre, dans un silence feutré que venaient interrompre des sons équivoques dans les pièces voisines. Son imagination vagabondait et l’occupait bien malgré lui, car il ne pouvait s’empêcher de placer des images sur le décor qui se trouvait ses yeux. Tout semblait vouloir créer une atmosphère chaleureuse et intime mais Dave se sentait plutôt dans un lieu qui n’appartenait à personne. Combien de corps inconnus étaient passés sur ce matelas éprouvés par des ébats ? Se regardaient-ils à travers ce miroir qui dressait un portrait impudique d’eux ? Utilisaient-ils la méridienne ou les poufs pour expérimenter d’autres positions ? Avaient-ils, comme lui, ouvert les tiroirs pour découvrir des accessoires érotiques ?

Cette décharge de sensualité s’imposait brutalement à lui sans qu’il ne puisse, ni n’ait réellement envie, de s’en protéger. Il se sentait à la fois dégoûté et fasciné par cette antre secrète dans laquelle il pénétrait pour la première fois. Tout ressemblait exactement à ce qu’il avait imaginé avant de venir et en même temps lui paraissait totalement étranger. Cette instabilité émotionnelle échauffait ses nerfs et le laissait anxieux, impatient, irrité. La porte s’ouvrit enfin, mettant fin à son attente interminable et laissant exploser ses tourments et son humiliation dans son coeur.

« Bonsoir Joséphine. »

Ces mots lui parurent prononcés par un autre homme que lui. En même temps, combien d’hommes ici avaient susurré ces mots en la voyant passer le pas de la porte ? C’était elle la protagoniste de ses scènettes fantasmées, quand il laissait son regard courir dans les recoins de cette chambre. C’était elle qu’il imaginait frémir sous les assauts d’un autre homme, c’était le son de sa voix qu’il entendait se répercuter contre les murs, c’était son corps qu’il voyait étendu comme une vulgaire marchandise sur ce lit. Et cette vision lui était insupportable.

Son regard parcourut sans pitié le corps de Joséphine, qu’il connaissait mais qu’il avait l’impression de redécouvrir avec cette tenue qu’elle portait. Il ne connaissait pas cette femme, dans le rôle qu’elle jouait. Non, rectifia t-il intérieurement, il ne l’avait jamais connue, elle avait joué un rôle, dès le début. En vérité, c’était la femme qu’il avait sous les yeux qui était la vraie Joséphine. Il ne put s’empêcher de glisser son premier tacle, le ton implacable :

« Enfin… Si c’est bien ton vrai prénom. »
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeDim 1 Déc 2019 - 18:50
Joséphine soupira d'aise en se débarrassant de ses talons hauts de quinze centimètres et se laissa tomber sur un tabouret en cuir, face à un grand miroir entouré de lumières, devant lequel elle commença à se démaquiller. Ce n'était que le deuxième soir du "Mois des Festivités" et la direction artistique des Folies Sorcières s'était déjà surpassée. Tout le cabaret, des décors aux costumes des danseuses, semblait recouvert d'une fine couche de neige scintillante. Elle se demandait ce que Mildred et Olga avaient prévu pour les jours suivants, tant les premiers spectacles avaient été riches. C'était un peu fatiguant pour les danseuses, qui apprenaient les chorégraphies et les placements quasiment du jour pour le lendemain, mais cela semblait plaire aux clients. Et aux Folies, évidement, le client était roi.

La danseuse se débarrassa de ses faux-cils givrés et commença délicatement à défaire le chignon qui rassemblait la moitié de ses cheveux en haut de sa nuque. Elle tourna la tête sur sa droite, intriguée, en entendant la porte du vestiaire s'ouvrir et fronça les sourcils en reconnaissant Elias Nasser. Le majordome circula permis les filles à moitié vêtues sans même leur accorder un regard -la force de l'habitude- pour se pencher à l'oreille de Joséphine et lui souffler qu'un client l'attendait dans l'Aile Ouest.

Elle sentit son ventre se nouer et une angoisse parfaitement irrationnelle naitre en elle. Son dernier client surprise s'était avéré être Constantine Egalité et elle n'avait pas vraiment apprécié leurs retrouvailles forcées. Elle était à peu près certaine que ce n'était pas lui qui l'attendait là-haut, qu'il ne lui ferait pas le coup une seconde fois, pas après ce qui s'était passé à Skye, mais elle n'arrivait pas à se débarrasser tout à fait de cette crainte. Elle demanda un nom à Elias mais celui-ci lui répondit avec un haussement d'épaules que ce n'était pas lui qui avait accueilli le client et qu'il ne l'avait pas vu.

"J'ai déjà bossé hier soir, je suis crevée, est-ce qu'une autre fille peut le faire ? tenta-t-elle alors qu'elle connaissait déjà la réponse.
- Il t'a demandée spécifiquement."

Joséphine se contenta de hocher la tête alors qu'Elias s'éloignait déjà en direction de la sortie. Elle avait un mauvais pressentiment. Et c'était peut-être grâce à son don de voyance, mais ses intuitions la trompaient rarement. Elle savait pourtant qu'elle n'avait pas vraiment le choix, elle ne pouvait pas refuser un client à qui on avait déjà donné l'accès à l'Aile Ouest. Seuls les hommes accompagnés étaient généralement autorisés à accéder à l'étage, son rendez-vous surprise devait être un habitué que la direction tenait à chouchouter, ou quelqu'un de particulièrement riche. Pas quelqu'un à qui l'on pouvait dire "non", en somme.

La danseuse s'accorda quelques minutes pour pianoter un message d'excuses à l'attention de Sofya -lui annonçant qu'elle rentrerait plus tard- et pour terminer de défaire son chignon. Elle n'avait pas le temps de se changer et garda son body en dentelle argenté, qui ferait très bien l'affaire. Elle enfila des talons un peu moins haut, vaporisa quelques gouttes de parfums au creux de son cou, et quitta les vestiaires pour emprunter les escaliers qui menaient à l'étage.

Arrivée devant la salle où son client l'attendait, elle tendit l'oreille pour essayer de percevoir le moindre bruit susceptible de constituer un indice, mais rien. Elle se décida finalement à pousser la porte en bois sombre, en priant pour ne pas se retrouver nez à nez avec Constantine. En reconnaissant la personne qui l'attendait au centre de la pièce, elle réalisa que, finalement, elle aurait peut-être préféré.

"Oh..." souffla-t-elle d'une voix à peine audible.

Son coeur se serra face à l'expression de colère à peine contenue sur le visage de Dave Marchebank et à l'agressivité dans sa voix. Il savait, c'était évident. Elle s'était douté qu'il finirait par découvrir la vérité mais avait toujours fait en sorte de ne pas trop y penser, de ne pas réfléchir à ce que cela pourrait signifier pour lui. Elle n'avait pas la moindre idée de ce que leur relation avait pu symboliser, à ses yeux.

Ils s'étaient revus, quelques fois, après ce premier rendez-vous dans son appartement. Ils avaient couché ensembles, plusieurs fois, sans qu'elle ne lui promette jamais autre chose que du sexe, mais sans jamais lui révéler qu'elle faisait cela contre de l'argent. Elle s'était sentie mal, parfois, de lui mentir de la sorte alors que lui était si vulnérable face à elle. Mais dès leurs rendez-vous terminés, elle oubliait. Parce que ce n'était rien, pour elle, cela n'avait aucune valeur. Un client parmi d'autre. Pourtant, la rage et la douleur dans le regard de Dave l'atteignaient avec une force à laquelle elle ne s'était pas préparée.

"C'est bien ça, se contenta-t-elle de répondre. Elle fit un pas dans la pièce et la porte se referma derrière elle avec un bruit feutré. Je suis désolée."

Désolée de lui avoir caché la vérité pendant des mois, et surtout désolée qu'il l'ait finalement percée à jour.


Humiliation [Joséphine & Dave] Signature-Jo
Dave Marchebank
Dave MarchebankEmployé de la March Bank
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeDim 1 Déc 2019 - 19:58
Dave était quelqu’un de consciencieux, qui prêtait attention aux détails, ce qui pouvait se révéler un don du ciel, comme un poison. Il faisait régulièrement des bilans de relevés de ses clients à la banque pour préparer leurs rendez-vous. Quelques jours plus tôt, il s’était penché sur les comptes de Joséphine et s’était rendu compte de deux choses. La première était qu’elle recevait régulièrement un même montant, la seconde que cela arrivait à chaque fois le jour -à un ou deux jours près- où ils se voyaient tous les deux. Cette coïncidence lui avait semblé trop répétée pour en être une et avait réveillé de vieux soupçons ancrés en lui. Depuis le début, il se demandait pourquoi il avait attiré l’attention de Joséphine. Il sentait également qu’elle s’investissait moins que lui, qu’elle prenait leurs entrevues avec plus de distance, sans réussir à mettre des mots précis sur cette impression diffuse. Il avait eu un mauvais pressentiment avant même de se formuler clairement l’hypothèse qui prenait forme dans son esprit. Avant de tirer une quelconque conclusion, il s’était renseigné sur Joséphine. Cela avait été étonnamment facile de découvrir qu’elle n’était pas ce qu’elle prétendait, à savoir serveuse aux Folies Sorcières. A partir de là, tirer le fil de la vérité avait été un jeu d’enfant, car on la connaissait bien aux Folies, mais pour une toute autre activité.

Il n’avait eu aucun mal à savoir qui était le créditeur aussi, puisqu’ils avaient accès à cette information, à la banque. Il ne savait ce qui était le plus humiliant : apprendre que Joséphine couchait avec lui contre de l’argent ou que c’était son père qui lui faisait cette charité. Une chose était sûre, sa colère s’était dirigée surtout contre la jeune femme. Effectivement, ils ne faisaient que coucher ensemble, il n’avait été question à aucun moment d’autre chose, de sentiments ou d’une relation suivie et exclusive. Mais Dave s’était ouvert à elle, il avait dit des choses, partagé des moments avec elle. Le simple fait de l’avoir laissée pénétrer dans la sphère de son intimité alors même qu’il se sentait profondément complexé était un effort qui le rendait extrêmement vulnérable. Il lui avait fait confiance sur ce plan-là, parce qu’il avait eu la sensation qu’elle faisait attention à lui, qu’elle respectait ses limites et qu’elle ne le jugeait pas. Maintenant, il comprenait que si elle avait eu une attitude si exemplaire, si rassurante à son encontre, c’était tout simplement parce qu’elle avait été payée pour. Quel pire coup pouvait-il recevoir pour sa confiance en lui ? Il aurait encore préféré qu’aucune femme ne l’approche jamais de toute sa vie.

A cet instant, Joséphine incarnait tout son mal-être. Elle incarnait ses doutes, ses angoisses, son désamour de lui-même, parce qu’elle avait détruit la sincérité des quelques beaux moments qu’il pensait avoir partagé avec elle. Rien ne comptait si elle n’avait fait que jouer un rôle, ou pire encore, faire son travail. C’était tout ce qu’il était pour elle, un outil de travail. Ses sourires, ses caresses, ses attentions, tout ceci n’était là que pour cocher les cases de son contrat et non parce qu’elle avait quelque chose à foutre de lui.

« Tu es désolée. » répéta t-il, plus comme un constat que comme une question.

Qu’est-ce que cela pouvait lui faire, de savoir qu’elle était désolée ? Cela n’enlevait rien à ce qu’elle avait fait. Il n’aurait pas dû y accorder autant d’importance, au fond. Il aurait simplement dû couper les ponts avec elle, ne plus jamais se confronter à cette situation qui le blessait. Que faisait-il, à la place ? Il venait la trouver, sur le lieu de son travail même qui l’insultait tant. Quelque chose ne tournait pas rond chez lui mais il n’avait pas envie de s’y attarder. Il voulait simplement… Il ne savait pas ce qu’il voulait exactement, se rendit t-il compte, en posant son regard ombrageux sur elle.

« Tu as eu une dizaine d’occasions de me parler pour t’éviter de te sentir désolée, maintenant c’est trop tard. »

Il voulait qu’elle comprenne qu’elle avait brisé sa confiance en elle et en lui-même. Non, il ne voulait pas seulement qu’elle comprenne. Il voulait qu’elle paye. Il voulait qu’elle regrette, vraiment. Il voulait qu’elle soit humiliée, elle aussi, autant que lui. D’un geste brusque, qu’il n’avait pas du tout prémédité en venant ici, il plongea la main dans la poche de sa robe. Son portefeuille sorti, il en tira quelques pièces dorées, qu’il jeta au sol, en déclarant l’un de ces noms rebutants qu’il avait lu sur la plaquette de la commode :

« Un baiser du Détraqueur. »
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeDim 1 Déc 2019 - 21:38
Joséphine ne savait pas quoi répondre aux accusations de Dave, qu'elle savait légitimes. Elle n'avait pas envie de se mettre à sa place, de penser à sa déception, à sa colère. Elle ne voulait pas imaginer quelle image il devait avoir d'elle en cet instant. Elle voulait se préserver de ça, égoïstement. Elle avait peur d'absorber son mal-être, de se sentir humiliée elle aussi, de sombrer avec lui. Elle ne voulait surtout pas se voir à travers ses yeux sombres, elle ne voulait pas de son point de vue, de sa réalité où elle tenait un rôle peu glorieux.

Elle garda le silence, incapable de se trouver des justifications. Elle ne voulait pas s'inventer des excuses ou s'enfoncer dans ses mensonges. Elle n'était pas particulièrement fière de ce qu'elle avait fait et pourtant elle ne le regrettait pas vraiment. Ce n'était pas ainsi que les choses auraient de se terminer, évidement. Elle aurait commencé par espacer leurs rendez-vous, par se rendre moins disponible. Ils se seraient vus de moins en moins souvent, et puis plus du tout. Et personne n'en aurait souffert. C'était ce qui avait été prévu depuis le début. Elle n'avait jamais voulu que les choses finissent autrement, elle n'avait jamais imaginé tout le mal que cela pourrait causer, et encore aujourd'hui elle ne voulait pas y penser.

"Tu n'aurais jamais dû le savoir..." répondit-elle finalement d'une voix faible.

Elle savait que cela ne changeait rien. Elle était parfaitement conscience que cela ne panserait en rien l'égo blessé du jeune homme, mais elle ne savait pas quoi dire d'autre. Elle était complètement prise au dépourvu, piégée dans cette situation à laquelle elle ne s'était pas suffisamment préparée. Cette irruption de Dave dans un endroit de sa vie où elle pensait ne jamais le croiser la déstabilisait au point qu'elle ne trouvait plus ses mots.

La jeune femme était si tendue que le geste brusque du jeune homme la fit sursauter. Elle devina ce qu'il allait faire en le voyant sortir son portefeuille de sa poche mais refusa d'y croire. Elle resta immobile, la gorge serrée, alors qu'il jetait négligemment quelques galions au sol.

"Un baiser du Détraqueur."

Elle n'aurait pas été plus sonnée s'il lui avait donné une gifle. Son regard passa lentement des pièces en or éparpillées sur la moquette sombre jusqu'au visage fermé de Dave, sans que son esprit ne parvienne à accepter l'association entre les deux. Cette requête était complètement inattendue, et tellement soudaine qu'elle mit un moment à l'assimiler. Son verdict fut sans appel : elle ne pouvait pas faire ça. Il y avait quelque chose qui clochait. Ce n'était pas correct, ce n'était pas comme ça que les choses devaient se passer.

Dave n'était pourtant pas le premier à lui demander ça, dans cette pièce, et loin de là. Elle s'était pliée à la volonté de bien des hommes, souvent sans en avoir la moindre envie, mais cette fois-ci elle ne pouvait pas. Il était fou de rage, contre elle, et ne s'en cachait pas. Il faisait ça pour la punir, pour se venger, et elle ne pouvait pas le laisser faire. Il n'en avait surement même pas vraiment envie, et allait peut-être même le regretter, tant la situation serait inconfortable pour eux deux.

"Tu ne veux pas demander ça à une autre fille ?" demanda-t-elle finalement d'une voix étrangement douce.

Qu'il paye une prostituée s'il le voulait, s'il avait besoin de reprendre le contrôle, d'avoir le pouvoir, mais pas elle. Il y avait trop de colère et de passif entre eux pour qu'ils puissent en tirer quoi que ce soit de positif, l'un comme l'autre. Elle tentait de se convaincre qu'elle agissait pour le mieux, qu'elle était simplement raisonnable, qu'elle parlait pour leur bien à tous les deux. Mais elle savait au fond d'elle qu'elle cherchait avant tout à échapper à cette situation qui la mettait profondément mal à l'aise. Elle ne voulait pas le faire. Elle ne pouvait pas.

"Je ne pense pas qu'on devrait continuer..."

Les choses s'étaient mal fini et il lui en voulait. Très bien. Qu'il crie un coup s'il en avait besoin, qu'il la traite de tous les noms, et qu'il disparaisse de sa vie. Mieux valait pour lui, et pour elle, qu'il l'oublie et qu'il passe à autre chose. C'était la meilleure chose à faire, et la seule option qu'elle pouvait sereinement envisager.


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Dave Marchebank
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeDim 1 Déc 2019 - 22:15
La question n’était pas s’il aurait du le savoir ou pas. Il savait, de fait, et il l’avait appris de la pire des manières, alors que Joséphine avait eu de multiples occasions de le lui dire elle-même, dans de meilleures conditions. Qu’elle lui dise cela sonnait comme une excuse insupportable aux oreilles de Dave, qui sentit sa colère monter d’un cran. Elle se fichait de lui, elle avait été lâche et elle l’était toujours, en se défilant derrière une pareille justification.

Elle semblait penaude, honteuse même, mais Dave n’y prêtait pas attention. Il ressentit une brève satisfaction à la voir heurtée par son injonction, aussi soudaine que brutale. Un vif besoin de la bousculer, la choquer, la rabaisser le prenait, alors même que la raison aurait voulu qu’ils cessent tout contact, comme Joséphine tenta de l’exposer avec une douceur qui agressa profondément Dave. Il ne voulait pas être raisonnable, il ne voulait pas lui faire le plaisir de disparaître de sa vie, quand bien même c’était dans son intérêt à lui aussi. Il ne le voyait pas. Tout ce qu’il voyait, c’était les multiples coups durs successifs de sa vie qui le laissaient diminué, seul, plein de colère et de haine sans qu’il ne puisse rien y faire. Il n’avait aucune accroche, nulle part, aucune façon de reprendre le contrôle de sa vie pour en effacer les dramatiques évènements. Pourtant, il avait désespérément besoin de reprendre le contrôle, quelque part, d’un élément de sa vie qui vrillait, au moins un. N’importe comment. Jamais ce constat ne lui était apparu aussi clairement que maintenant. Sur Joséphine, l’emprise semblait facile. Elle tenait à ces quelques gallions posés au sol et à sa position de client-roi comme le vendait si bien cet établissement.

Il était donc intolérable que Joséphine se dérobe à cette autorité qui était de fait la sienne et qu’il voulait maintenir. Sa voix claqua sans compassion :

« Non. C’est à toi que je le demande. C’est ton travail, non ? »

La remarque était plutôt mesquine, à ce moment précis. Dave ne l’avait pas tout à fait prononcé comme un constat, mais plutôt comme un reproche. Il détestait qu’elle soit une prostituée. Il détestait qu’elle l’ait approché pour cela. Mais puisque cette situation lui était imposée et qu’il devait composer avec, autant essayer de la tourner à son avantage, en prenant le dessus sur Joséphine. Elle avait eu le pouvoir sur lui, ces derniers mois, en lui masquant volontairement des informations, en se jouant de lui, il était temps que cela change.

« Tu n’as qu’à faire exactement ce que tu as fait jusque maintenant, sauf que cette fois, les choses sont claires et honnêtes. Ça devrait te faciliter la tâche. »

Il répéta l’ordre, cette fois-ci avec plus de vulgarité, comme si cela lui permettait d’être plus dominant sur la situation :

« Suce-moi. »
Joséphine Walker
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeLun 2 Déc 2019 - 20:58
Il la méprisait, de tout son être. Cela transparaissait dans son regard, cela s'entendait dans chacun de ses mots, il la renvoyait à sa condition avec sur le visage une expression de colère et de dégoût. C'était des choses qu'elle avait elle-même ressenti pendant des années, pour ces pauvres filles qui vendaient leur corps pour quelques galions, mais elle avait réussi à s'accepter, à s'assumer, et elle n'avait plus honte. Pourtant, chaque fois qu'elle croisant ce dégoût, dans le regard des autres, elle se sentait de nouveau comme une moins que rien. Elle se sentait rabaissée, humiliée, et elle lui en voulait de la faire se sentir ainsi, alors qu'il lui avait fallu tant d'efforts pour vaincre ces sentiments.

L'ordre claqua dans le silence de la pièce et Joséphine serra la mâchoire. Ce n'était pas l'injonction, même vulgaire, qui la heurtait. Elle l'avait entendue et exécutée des centaines de fois. C'était la violence dans sa voix, le plaisir malsain qu'il prenait à être volontairement provocant et autoritaire. Elle se sentait agressée et soudainement vulnérable face à lui, alors même qu'il était cloué dans un fauteuil. Pour la première fois depuis qu'elle avait poussé la porte de la pièce, il lui faisait peur.

La danseuse songea un instant à appeler Roy ou un de ses hommes. Elle était autorisée à le faire, si un client dépassait les bornes. Elle n'avait eu recours à la sécurité qu'une seule fois, pour se débarrasser d'un pauvre type un peu ivre qui refusait de lâcher son Pear. Le règlement était pourtant clair, pas de photo dans l'Aile Ouest. Mais cette fois-ci elle avait peur que personne ne vienne la défendre. Ce n'était pas n'importe quel client qu'elle avait en face d'elle, c'était Dave Marchebank, le fils du Ministre de la Magie. Et à moins qu'il ne s'en prenne directement à sa vie, on lui répondrait certainement de faire ce qu'il lui demandait, parce qu'on ne disait pas "non" à ces gens là.

Sa gorge se noua alors qu'elle prenait conscience du pouvoir qu'il avait sur elle, entre ces murs. Il était bien plus dangereux pour elle que tous les autres hommes qui s'y étaient trouvés avant lui. Il jouait en dehors des règles, il pouvait tricher sans en subir les conséquences. Mais elle espérait encore qu'il n'oserait pas. Elle voulait croire qu'il n'utiliserait pas son statut pour assoir sa domination sur elle. Au fond elle n'en savait rien, elle ne connaissait pas cet homme agressif et méprisant qui se tenait en face d'elle, mais elle s'accrochait à cette idée. Elle pouvait encore lui faire croire qu'ici, il n'avait pas tous les droits. Un dernier coup de bluff.

"Très bien."

Elle fit un pas dans sa direction, les dents serrées et le menton haut, s'agenouilla face à lui et rejeta d'un mouvement de la tête ses longs cheveux roux derrière son dos. Sa colère pulsait dans ses veines, et elle sentait une vague de haine contre Dave monter en elle. Elle le détestait de la forcer à ça, et elle dut lutter pour retenir ses larmes au creux de sa gorge. Elle posa une main tremblante sur la boucle de sa ceinture, son regard assassin braqué dans le sien, et la fit sauter d'un geste d'experte. Son autre main tâtonna la moquette autour d'elle, et ses doigts se refermèrent sur les pièces qu'il avait jetées au sol.

"Mais je n'ai pas envie. Elle glissa sa main dans la poche de son pantalon et y déposa les galions qu'elle avait ramassés. Et tu ne peux pas me forcer".

Elle se redressa, face à lui, perchée sur ses talons hauts alors qu'il était condamnée à rester assis, et le toisa de son regard le plus méprisant. L'équilibre était rétabli, pourtant ses jambes tremblaient et son coeur battait à un rythme effréné dans sa poitrine. La partie n'était pas encore gagnée.


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Dave Marchebank
Dave MarchebankEmployé de la March Bank
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeVen 6 Déc 2019 - 15:19
Après un affrontement de regards sous haute tension, Dave vit finalement Joséphine se plier à son ordre, avec une résignation qu’il n’avait pas prévue. Mais, au lieu de l’apaiser, ou même seulement, de le satisfaire, ce mouvement qu’elle eut vers lui le fit se tendre un peu plus. Son coeur cognait bruyamment dans sa poitrine, sa colère ne redescendait pas. Quand elle posa la main sur sa ceinture pour la défaire, il n’eut aucune sensation de plaisir, aucun contentement à la voir exécuter son ordre.

Mais cette réalisation lui glissa entre les doigts, trop éphémère et troublante pour qu’il ait le temps de l’analyser et d’en tirer des conclusions. Joséphine se rétracta, en replaçant les gallions dans sa poche et en formulant clairement son refus. Le regard de Dave s’obscurcit et son coeur se ferma de nouveau, face à ce refus qui lui était inacceptable. Il avançait sur un terrain de lui-même qu’il ne connaissait pas, il était en train d’explorer en temps réel une colère et une noirceur inapprivoisées alors évidemment, il n’y avait rien de rationnel dans son comportement. Il n’avait pas le discernement nécessaire pour mettre de l’ordre dans cette imbrication complexe d’émotions nocives, de désirs malsains, d’élans incohérents qui pesaient sur ses entrailles. Il ne savait pas ce qu’il cherchait précisément. Mais cela ne l’empêchait pas d’avancer, mû par un besoin de vengeance qui était le plus destructeur et le plus aveugle des moteurs.

« C’est que tu n’as aucune idée de mon pouvoir, alors. »

La façon dont elle le toisait, juchée sur ses talons, en le dépassant inévitablement d’une tête à cause de sa condition, constituait une insulte que Dave supporta très mal à cet instant précis où il brûlait d’envie de la soumettre. Puisque la force physique ne pouvait plus être un atout pour lui, il usa de son regard noir, de ses paroles acides pour déferler un feu de haine sur elle dont il espérait se servir pour la briser, cette fois.

« Regarde-toi. Forcée de faire la pute pour t’en sortir dans la vie. Non, même pas, en fait, rectifia t-il, impitoyable, je suppose que tu y trouves ton compte, puisque tu n’es pas tellement dans la nécessité, vu comme tu gaspilles ton argent dans tous les produits inutiles que tu peux t’acheter pour combler tes désirs superficiels. Alors peut-être que ça te plaît de te faire baiser quotidiennement par des dizaines d’inconnus. Et tant mieux pour toi. Mais ce n’est pas ça, ton travail, Joséphine, ce n’est pas de faire ce qui te fait plaisir à toi, je ne vais pas te l’apprendre quand même. Je ne peux pas te forcer ? Tu veux me faire croire que je suis le premier homme à te forcer à faire quelque chose ici ? Laisse-moi rire. Et tu oses faire la fière avec moi ? Mais je peux te briser quand je veux, Joséphine. Je suis héritier d’une famille puissante et riche. Toi, tu n’es personne. Alors de qui tes patrons préféreront se séparer, un client comme moi qui peut leur rapporter de l’argent ou une de leur putes qui refuse de faire son travail ? Et à qui tu vas pouvoir te plaindre si tu te fais virer de ton travail illégal, aucunement couvert par quoi que ce soit ? Ne me prends pas pour un con. Tu l’as suffisamment fait. »
Joséphine Walker
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeVen 6 Déc 2019 - 18:14
"C’est que tu n’as aucune idée de mon pouvoir, alors."

Joséphine blêmit et ouvrit la bouche pour répliquer, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Elle n'avait rien à répondre à ça, parce qu'elle avait une très bonne idée de son pouvoir, au contraire, et qu'elle se trouvait bien naïve d'avoir pensé qu'il n'en avait pas conscience. Evidement qu'il savait à quel point il était important, lui, le riche héritier, fils du ministre de la magie. Evidement qu'il connaissait toute l'étendue de son pouvoir sur elle, la pauvre prostituée. Et elle le détestait en cet instant, pas seulement pour la façon dont il la traitait mais pour tout ce qu'il représentait. Pour tout ce qu'il avait et qu'elle n'avait plus, l'argent, le pouvoir, le respect.

Elle serra les poings alors qu'il la couvrait d'insultes, luttant contre l'envie de le frapper à chaque fois qu'il prononçait son prénom et retenant les larmes de frustrations qui lui montaient aux yeux. Elle aurait voulu lui hurler au visage qu'il n'était qu'un gamin pourri-gâté, un cognard à qui on n'avait jamais dit non et qui n'avait pas le droit de la traiter ainsi, mais elle ne dit rien. Parce qu'il l'avait, le droit. Il avait tous les droits.

Elle savait qu'il avait raison, et que Roy ne prendrait jamais sa défense face à lui, mais elle avait aussi la certitude qu'il n'oserait pas s'en remettre au patron des Folies Sorcières. Elle le connaissait un peu, pour avoir partagé des moments intimes avec lui, et elle était persuadé qu'il n'oserait pas. Il n'y avait qu'à voir la façon dont il parlait de son métier pour comprendre qu'il aurait trop honte d'avoir recours à une prostituée pour se plaindre à qui que ce soit.

"Tu sais quoi ? Vas-y ! répliqua-t-elle d'une voix qu'elle aurait aimé moins aiguë et plus assurée. Va trouver Magpie, va trouver Calder, va même pleurer dans les robes de ton père si tu veux !"

Elle ne savait pas si Dave était au courant que c’était justement son père qui l’avait payée jusque-là, pour le temps qu’ils avaient passé ensemble, et à ce stade elle se fichait complètement de préserver ce secret. Elle n'en avait plus rien à faire de le préserver, ni même de respecter ses engagements envers Léopold Marchebank.

"Va donc te plaindre, puisque tu le fais si bien. Va leur dire que tu es un tel connard que même une pute refuse de coucher avec toi, tout ça parce que tu n’arrives pas à te remettre de ton égo blessé. Vas-y, je t’attends."

Joignant le geste à la parole, elle recula de deux pas et se laissa tomber sur le bord du lit, tant pour apporter une conclusion théâtrale à sa réplique que parce qu’elle ne tenait plus sur ses jambes.

Elle tremblait de peur et de colère et elle avait le souffle court d’avoir parlé trop vite, mais elle soutint le regard du jeune homme, ses yeux brillants d’une lueur de défi. Elle s’accrochait désespérément à l’idée qu’il n’oserait pas. Qu’il ne le ferait pas. S’il s’exécutait, elle perdait son boulot, et elle savait qu'il n'y avait pas beaucoup d'avenir pour une danseuse de cabaret et prostituée de plus de trente ans. Elle jouait quitte ou double sur ce coup-là. Et elle ne pouvait pas se permettre de perdre.


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Dave Marchebank
Dave MarchebankEmployé de la March Bank
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeVen 6 Déc 2019 - 20:09
Dave la voyait perdre de sa contenance, il apercevait sa peau qui pâlissait, ses membres qui se tendaient, son visage qui se décomposait. Il entendait sa voix monter dans les aigus, sous le coup de l’émotion. Il en tira une certaine satisfaction, car il voulait la provoquer. Tout ce monologue acide et insultant n’avait que pour but de lui faire du mal, de la faire se sentir aussi minable et aussi peu respectée que lui. Dave se fichait de savoir si c’était bien ou mal, s’il avait raison ou tort, si Joséphine méritait réellement ce fiel ou non. Depuis quelques temps, il ne se posait plus toutes ces questions hautement morales de savoir ce qu’il convenait de faire ou non, ce qui était juste ou pas, alors même que cela avait toujours été un souci pour lui, autrefois. Pour un Serpentard, on lui reconnaissait une certaine droiture, qu’il avait toujours maintenue. Il n’était plus ce jeune garçon qui penchait naturellement pour le bien. Il avait perdu tellement de choses, en l’espace de si peu de temps, que son organisme était passé dans un mode de survie. Il ne s’agissait plus de ce qu’il était bien de faire, ou non. Il s’agissait de faire ce dont il avait besoin pour résister face aux assauts extérieurs.

Déverser sa haine sur Joséphine à cet instant était une façon de se protéger contre la violente désillusion et le coup terrible qu’elle avait porté à sa confiance et son estime de lui-même en entretenant une relation très intime avec lui autour d'un grand mensonge. Et il toucha des points sensibles chez elle, puisque pour la première fois, elle perdit son calme, en criant à son tour. La provocation qu’elle lança, en l’encourageant à mettre ses paroles à exécution, fut une nouvelle claque pour Dave, qui n’avait pas escompté un tel culot de sa part. Sa dernière pique, elle, le sidéra.

« Mon égo blessé ? »

Son regard avait suivi Joséphine jusqu’au lit où elle s’était laissée tombée avec colère. Un bref instant, Dave envisagea de faire exactement ce qu’elle le poussait à faire et ce dont il l’avait menacée, à savoir la reporter à ses supérieurs et la pourrir jusqu’à obtenir son renvoi. Mais la simple projection de lui en train de réaliser cette manoeuvre le plongea dans le dégoût et le malaise. Il ne pouvait pas le faire et elle le savait, c’était exactement la raison pour laquelle elle l’en défiait, comprit t-il. Il ne pouvait pas, parce que cela supposait d’accepter de s’exposer personnellement, de laisser des inconnus comme Calder ou Magpie apprendre des éléments de sa vie intime, de s’exposer à des rumeurs, aussi. Il ne savait pas ce que Joséphine dirait de lui, s’il la traînait dans la boue. Elle aussi, elle avait un pouvoir sur lui. Elle l’avait approché dans la plus grande intimité, elle pouvait raconter tout et n’importe quoi sur lui et il ne pouvait supporter l’idée qu'on puisse parler dans son dos de son corps qu’il assumait si peu, dont il avait si honte. Il ne voulait pas qu’on le désigne comme le garçon qui allait voir des prostituées pour satisfaire ses besoins, parce qu’aucune autre femme ne voulait bien de lui. Il ne voulait pas qu’on se moque de lui ou pire encore, qu’on le prenne en pitié plus qu’on ne le faisait déjà. Peut-être c’était la raison pour laquelle il en voulait tant à Joséphine, aussi. Elle était la preuve que peut-être, tout ceci était vrai. Il n’y avait bien que des putes pour s’intéresser à lui, maintenant.

Que Joséphine ramène toutes ses problématiques, tous ses complexes et toutes ses angoisses à une simple histoire d'égo blessé, comme s'il n’était rien d’autre qu’un homme auto-centré et suffisant qui tapait du pied quand il n'avait pas ce qu’il voulait, emplissait Dave d’indignation et de rancoeur. Touché sur un autre plan, cette fois-ci, il s’insurgea, d’une voix légèrement différente que jusqu’à maintenant :

« Mais qu’est-ce que tu crois, que c’est aussi simple que ça ? Que c’est mon égo le problème ? Mais tu n'as rien compris ! Tu crois qu’il faut juste que je mette ma grosse estime déplacée de moi même de côté pour oublier ça et passer à autre chose ? Mais quelle estime de moi-même, hein ? Où est-ce que tu vois de l’estime ?? Peut-être que pour toi, tu faisais juste ton travail et que tu t'en foutais totalement de moi mais pour moi… » Il s’interrompit, pris par une vague d’émotion qui fit trembler sa voix, bien malgré lui. « Tu ne te dis pas que c’est profondément blessant pour moi de me rendre compte que la seule fille qui a bien voulu me toucher depuis mon accident l’a fait seulement parce qu’il y avait de l’argent en contrepartie, hein ? Ce n’est pas mon ego que tu as blessé, c'est de l’espoir que tu m’as donné avant de me l’arracher des mains en me faisant voir à quel point j'ai été con d’y croire ! »
Joséphine Walker
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeVen 6 Déc 2019 - 21:31
Tout son corps vibrait d'une colère contenue, et de la crainte que Dave ne mette ses menaces à exécution. Elle appréhendait tellement ce scénario qu'elle n'avait envisagé aucune autre éventualité et fut complètement désarmée par la douleur qui éclata dans les reproches du jeune homme. Elle sentit son coeur se serrer alors qu'il lui renvoyait violemment tout son mal-être au visage et baissa les yeux pour se soustraire à son regard.

"Non, je ne..." commença-t-elle d'une petite voix alors qu'il présumait qu'elle n'en avait rien à faire de lui.

Il poursuivit sans la laisser finir et elle se sentit submergée par une vague de culpabilité alors qu'elle se retrouvait brusquement exposé à son malheur, à ses doutes et ses angoisses, à tout ce qu'elle n'avait pas voulu voir jusqu'à présent. Elle avait choisi de ne pas penser à ce que leur relation pouvait représenter pour lui, ni à ce qui se passerait s'il apprenait un jour la vérité, parce que cela lui facilitait la tâche. Elle n'avait pensé qu'à ce que cela impliquait pour elle. De son côté, cette situation n'était qu'un simple arrangement, un échange de bons procédés qui lui demandait seulement de mentir un peu. Pour lui, c'était une véritable trahison, un coup de poignard. Elle ne pouvait plus l'ignorer désormais.

Pour la première fois elle acceptait de se voir par ses yeux à lui, et elle n'était pas très fière du résultat. Elle comprenait aisément la haine et le dégoût qu'il pouvait éprouver pour elle, et sentit son estime d'elle-même chuter brutalement. A cet instant précis, elle se sentait bien plus humiliée qu'elle ne l'avait été par ses mots vulgaires quelques minutes plus tôt. Et elle ne savait pas quoi dire pour essayer de redorer un peu son image, pour ne pas être seulement cette femme vénale, prête à piétiner les espoirs d'un jeune homme handicapé contre une poignée de galions. Parce que cette femme, ne l'était-elle pas un peu, au fond ?

Elle aurait pu lui dire combien cela avait été particulier, pour elle. Elle aurait pu lui raconter comme elle avait été embarrassée et impressionnée, au début, comme elle s'était sentie mal à l'aise. Elle aurait pu lui expliquer qu'elle avait eu peur de ne pas lui plaire, peur de ne pas réussir à le séduire sans révéler la vérité. Elle aurait pu lui avouer à quel point elle avait été réellement bouleversée, par lui, à quel point sa réserve et sa timidité l'avaient touchée, mais elle n'en dit rien. Elle n'arrivait pas à le formuler, et elle n'était pas certaine que c'était ce qu'il avait besoin d'entendre. Il avait besoin de lui en vouloir, de la détester, et elle le comprenait. Elle aussi elle se serait détestée.

"Je suis désolée..." souffla-t-elle dans un murmure qui contrastait avec les cris échangés un instant plus tôt.

Toute sa colère était retombée d'un seul coup, ne lui laissant que le poids de la culpabilité au creux du ventre et une profonde fatigue. Elle savait qu'elle n'avait rien à dire pour se justifier, mais elle ne pouvait pas résister à l'envie de s'expliquer, autant pour se racheter auprès de Dave que pour retrouver un peu d'estime d'elle-même.

"Je n'ai jamais voulu que ça finisse comme ça, je ne voulais pas te faire de mal, je... Elle soupira, incapable de se trouver de meilleurs arguments que sa naïveté et se fit violence pour redresser la tête et affronter le regard de Dave. Tu n'aurais jamais dû le savoir, ça devait juste...t'aider, au début, et puis ça ce serait fini, tu aurais rencontré une vraie fille, et tu aurais oublié tout ça."

Prise d'un soudain élan de compassion, elle se leva avec l'intention de s'approcher de lui mais s'arrêta dans son mouvement en réalisant que le moindre geste d'affection de sa part lui paraitrait certainement déplacé. Elle se contenta de croiser les bras sous sa poitrine, les yeux de nouveaux rivés sur ses pieds.


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Dave Marchebank
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeSam 7 Déc 2019 - 19:53
Aussitôt les mots sortis, Dave les regretta. Il venait de laisser voir une vulnérabilité très profonde, très personnelle, une blessure à vif dont il avait honte, à une femme qui n’avait plus sa confiance. Il venait de donner d’autres armes à une personne qui l’avait blessé et qui pourrait très bien le blesser encore. Mais il n’avait pas su retenir sa souffrance qui cherchait désespérément un support pour s’exprimer. Et ironiquement, il n’y avait qu’à Joséphine qu’il pouvait parler de tout ça, justement parce que cette situation les concernait tous les deux, qu’elle en était actrice et au courant de tout. Jamais il ne pourrait raconter cette histoire à quelqu'un d’autre de son entourage. Jamais il n’accepterait de s’ouvrir à ce point.

Et puis, au fond, peut-être que c’était exactement ce qu’il était venu chercher en venant ici. Il voulait qu’elle sache ce qu’elle avait réellement fait. Quelque part, c’était la preuve que, d’une manière ou d’une autre, Joséphine lui importait. S’il n’était que plein de haine et de colère à son encontre, il se serait contenté de se venger de loin, de la pire des manières, sans la revoir, il aurait pu faire en sorte de détruire sa vie sans qu’elle ne sache jamais qu’il en était responsable. Il ne savait pas exactement ce que cela signifiait pour lui de vouloir faire comprendre à Joséphine qu’elle l’avait profondément blessé, mais c’était important. Et elle semblait le comprendre, maintenant. Toute sa superbe avait disparu de son visage, elle paraissait mortifiée et cette fois, les excuses qu’elle présenta, contrairement aux premières qu’elle avait prononcées en entrant dans cette pièce, parurent sincères à Dave.

Insulter Joséphine, la pousser dans ses retranchements, la voir s’agenouiller devant lui tout à l’heure ne lui avait pas vraiment fait du bien. Ces excuses furent les premières à calmer quelque chose, chez lui. Il se sentait toujours aussi humilié, trahi, il détestait toujours Joséphine et ce qu’elle lui avait fait. Mais son corps sembla se décharger d’une partie de son agressivité, lui ôtant son envie de continuer à lui hurler dessus. Les explications de la jeune femme ne le satisfaisaient pas, pourtant. La seule chose qui jouait en sa faveur était que Dave voulait bien croire qu’elle n’avait pas voulu lui faire de mal. Le problème était qu’elle semblait n’avoir à aucun instant envisagé la possibilité de lui dire la vérité. Elle attendait simplement le bon moment pour disparaître.

« Eh bien, tu as été lâche, alors. »

Ce qui était moins pire que d’être foncièrement mal intentionnée et manipulatrice, mais c’était toujours insuffisant pour servir d’excuse. Ils en étaient là, elle reconnaissait elle-même qu’elle avait été payée pour « l’aider ». Il inspirait la pitié au point que son propre père lui fasse la charité, en attendant qu’il trouve une « vraie fille ». C’était lamentable. A ce stade, Dave ne savait même plus ce qui l’humiliait le plus. Probablement de savoir qu’au fond, ils avaient raison à son sujet. Il avait effectivement besoin d’aide et elle l'avait aidé. Ces quelques étreintes charnelles qu’il avait partagé avec Joséphine avaient été de fantastiques échappatoires à sa réalité. Il savait que Joséphine n'avait fait que jouer un rôle, maintenant, mais il avait vraiment apprécié ce mensonge. Il avait aimé cette illusion d’être désiré par une femme magnifique, de se sentir à nouveau un homme comme les autres, d'obtenir de la considération, de pouvoir un instant oublier ses soucis dans les bras d’une personne pleine d’attention pour lui. En songeant que cette belle illusion était brisée en mille morceaux, une brusque vague de tristesse souleva son estomac, picota sa gorge, atteignit son regard qu'il baissa aussitôt. De la paume de sa main, il chassa vivement son émotion sur son visage, en se défendant avec un parfait mensonge :

« Peu importe. »

Rien n’avait été aussi important depuis longtemps.
Joséphine Walker
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeDim 8 Déc 2019 - 19:38
Lâche. C'était exactement le terme que Constantine avait utilisé pour lui reprocher d'avoir abandonné Camille à son sort. A l'époque elle avait tenté de se cacher derrière son jeune âge et la certitude qu'elle n'aurait rien pu faire pour se dédouaner, mais elle savait que c'était faux. Une part d'elle savait, et avait toujours su, qu'elle aurait peut-être pu le sauver, ou au moins essayer. Elle avait ignoré cette petite voix parce qu'elle était incapable d'assumer cette responsabilité, de reconnaitre qu'elle avait sciemment fait des choix, des erreurs, qui lui avaient couté l'amour de sa vie. C'était un fardeau trop lourd pour elle.

Des années plus tard, elle continuait de fuir les conséquences de ses actes. Elle ne voulait pas reconnaitre sa part de responsabilité dans le malheur de Dave et se cherchait désespérément des excuses qu'elle savait fausses. Bien sûr qu'elle n'avait pas pensé à mal, mais elle savait, depuis le départ, qu'il y avait un risque pour qu'il découvre la vérité. Elle avait choisi de l'ignorer, parce que c'était plus facile ainsi. Elle avait choisi de ne pas s'en préoccuper, et aujourd'hui elle n'assumait plus du tout cette décision. Elle n'avait pas changé. Elle était lâche. Son seul courage était peut-être de le reconnaitre.

"Oui..." souffla-t-elle seulement en guise de réponse.

Elle s'était préparée à affronter d'autres reproches, contre lesquels elle n'aurait même plus chercher à se défendre, mais la tristesse qui passa soudainement sur le visage de Dave la pris complètement au dépourvu. Elle sentit son coeur se serrer face à ses yeux clairs brillants de larmes et elle détourna pudiquement le regard. Le manque de conviction qu'il mit dans ses derniers mots étaient tel qu'elle ne résista pas à l'envie de le contredire.

"Si, c'est important, répondit-elle faiblement. Ce n'était peut-être pas... Ce que tu pensais que c'était, mais ça ne veut pas dire que ce n'était rien."

Elle n'avait pas envie qu'il pense qu'elle n'en avait absolument rien à faire de lui, et qu'il n'était qu'un client parmi des dizaines d'autres. C'était pourtant le cas, d'une certaine façon, mais cela ne signifiait pas nécessairement qu'elle était complètement indifférente à sa souffrance, ou qu'elle se fichait éperdument de son ressenti.

Elle s'efforçait de ne surtout pas croiser le regard de Dave, bien trop gênée par sa peine, et ses yeux se posèrent finalement sur une console en bois sur laquelle trônait une bouteille de whisky encore pleine. Elle se leva sans un mot et fit quelque pas dans la pièce pour attraper la bouteille dont elle se servit un grand verre. Elle le vida d'un seul geste. Le liquide ne lui apporta malheureusement pas instantanément le courage dont elle aurait eut besoin et se contenta de lui brûler la gorge, sans parvenir à la réchauffer réellement. Elle remplit généreusement un deuxième et le tendit à Dave, en silence. Ils ne l'avaient pas volé.

"Est-ce que... commença-t-elle, hésitante. Est-ce que je peux faire quelque chose ?"

Peut-être en avait-elle déjà trop fait. Une partie d'elle restait convaincue qu'il aurait mieux valu qu'elle sorte complètement de sa vie, qu'elle disparaisse comme cela avait toujours été prévu. Mais elle se sentait si désarmée par sa détresse qu'elle aurait voulu pouvoir y faire quelque chose. Elle qui était si déterminée à se refuser à lui un instant plus tôt n'attendait plus que de savoir ce qu'il attendait d'elle, à présent.


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Dave Marchebank
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Humiliation [Joséphine & Dave] Icon_minitimeVen 27 Déc 2019 - 15:49
C’était important, lui assurait Joséphine. Important pour lui ou pour elle ? Dave avait du mal à croire que leur relation ait revêtu une véritable importance pour elle, vu la manière dont elle l’avait traité. Mais ce n’était pas rien, disait t-elle. Voilà un qualificatif qui lui semblait davantage crédible. « Pas rien ». Cela ne disait rien de précis sur la nature réelle de leur petite histoire pour elle, mais ce n’était pas rien. Autrement, elle ne serait pas là, à poursuivre cet échange avec lui avec cette figure contrite, même si Dave avait toujours du mal à déterminer si elle se sentait mal pour lui ou pour elle-même. Elle avait clairement reçu une blessure à son amour propre, ce n’était jamais agréable de constater qu’on avait fait une erreur et qu’on avait fait du mal à quelqu’un, qu’on ait de l’affection ou pas pour la personne en question.

De l’affection. C’était ce qu’il avait espéré qu’elle ait pour lui, au fond, comme il en avait pour elle, ou en avait eu, en tout cas. Il ne savait plus ce qu’elle était pour lui, désormais. La blessure était trop vive, sa colère trop ancrée, il ne voyait que l’amertume, l’humiliation, la déception. Sa gorge en était nouée, l’alcool passa difficilement. Mais il but malgré tout son verre d’une traite, ce qui eut l’effet d’une décharge pour lui. La vague de chagrin qui l’avait brusquement submergé s’échoua quelque part, contenu par le whisky brûlant et familier qu’il venait d’avaler, comme un geste dont il avait malheureusement l’habitude pour réprimer ses émotions et enfouir tout ce à quoi il ne voulait plus penser. Il était fragile, brisé, meurtri par la situation mais il décida de ne plus le laisser voir. Il décida de se blinder face à Joséphine.

« Non, tu en as assez fait. »


Il n’avait rien à lui demander, la seule chose qu’elle aurait pu faire pour lui était de lui permettre de revenir dans le passé, mais puisqu’elle n’avait pas de Retourneur de Temps sous la main, Dave ne voyait pas ce qu’elle pouvait faire pour l’aider. Il était venu pour décharger sa colère sur elle, c’était chose faite et maintenant il ne lui restait plus qu’un insupportable sentiment de honte qui lui collait à la peau. La seule manière de s’en débarrasser à cet instant était de fuir ce qui le provoquait, alors il poussa les roues de son fauteuil pour faire un demi-tour.

Il ressentait le besoin pressant de fuir cette pièce mais quand il posa la main sur son manteau, il se demanda soudainement s’il s’agissait d’adieux. Il n’avait pas songé à ce qu’il ferait après cette visite, il n’avait en tête que sa volonté d’accabler et de rabaisser Joséphine. Maintenant qu’il était face à la situation, il se rendait compte qu’il n’avait aucune idée de ce que serait l’après. La seule chose raisonnable à faire était de couper les ponts, ici et maintenant. Pourtant ce fut tout autre chose qui sortit de sa bouche. Avant de sortir, il eut un dernier regard dans sa direction.

« Tu en as assez fait pour le moment. »

La porte tangua derrière son passage, sans se fermer complètement.

FIN DU RP
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