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:wub: [Thelma & Jonah]

Jonah Forbes
Jonah ForbesDirecteur de Serpentard
Messages : 305
Profil Académie Waverly
:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeDim 24 Nov 2019 - 17:43
20 décembre 2010

Il était bien rare que les enfants Forbes passent autant de temps, ensemble, dans l’appartement privé de leur père à Poudlard. Depuis que les vacances scolaires avaient commencé il venaient, chaque soir, écouter les émissions de Noël à la RITM et profiter en famille du petit sapin qu’avait installé Jonah dans un coin de son appartement. Même Virgil passait de temps à autres pendant que Maeva, sa seule camarade restant au château durant les vacances, profitait un peu de Lou et de Peter dans l’appartement voisin.

« J’aime pas le château à cette période… » se plaignit Gabriel en abattant une carte.
Assis au sol, tout près de la table basse, il jouait à la bataille explosive avec Casey, tandis que Virgil était allongé sur le canapé occupé à scroller son Pear.
« Pourquoi donc ? C’est très joli, il est tout décoré ! » intervint Jonah en tentant de se montrer persuasif.
« Non j’aime pas. Y a personne, c’est nul. Il reste que des gens chelou comme Linnet Sneals. »
« Ne sois pas désobligeant. » le corrigea Jonah.
«  En plus je suis le seul qui reste dans mon dortoir ! » se plaignit-il.
« Avoue que t’ as peur tout seul. Tu flippes que le baron sanglant vienne te rendre visite en pleine nuit et te chatouille les pieds dans ton lit… » intervint Virgil, ne ratant jamais une occasion d’embêter son jeune frère.
« N’importe quoi ! J’ai pas peur d’abord ! Je dis juste que ça fait pas Noël de rester à l’école pendant les vacances. »
Jonah releva le nez de la revue de Quidditch qu’il était en train de lire, assis dans son fauteuil.
« Gaby, tu ne restes pas ici pendant toutes tes vacances. C’est juste l’affaire de quelques jours le temps que les journées pédagogiques soient terminées.  Le 24, on sera chez Tante Geneviève pour le Réveillon ensuite vous faites le 25 avec votre mère –et les Barclay-. Jonah un coup d’œil à Virgil qui observa son père pas dessus son écran « Bah quoi, c’est vrai. » … Ensuite vous restez avec elle jusqu’au 31 et on finit les vacances chez papy et mamie. »
« Ouais enfin…pas moi. »
« Comment ça pas toi ? »
« Je me suis arrangé autrement, je serai chez Dean à Leopoldgrad du 27 au soir jusqu’à la rentrée. »
« Comment ça tu t’es arrangé ? Avec qui d’abord ? »
« J’ai vu avec Mamie. Ça lui fait moins de monde à la maison. Elle préfère. On viendra avec Dean passer une journée ou deux avec vous. » temporisa Virgil en jetant un coup d’œil à ses jeunes frères qui avaient cessé leur partie de bataille explosive.
« Et quand est-ce que tu comptais m’en parler ? »
« Ben, là. C’est ce que je suis en train de faire. »
« J’aurais apprécié que tu évoques ta petite organisation personnelle avant de me mettre devant le fait accompli. »
Voilà, il passait un moment sympathique avec ses fils et il fallait que Virgil gâche tout, encore une fois. L’adolescent se redressa et planta ses deux pieds au sol.
« Papa, on sait très bien, toi et moi, qu’on ne peut pas rester dans la même pièce plus d’une journée d’affilée. »
« C’est faux. » répondit Jonah, incapable d’admettre qu’il puisse y avoir un triste fond de vérité dans les paroles de son fils.
« Bien sûr que si ! Regarde. Déjà rien que là, on s’énerve. »
« On ne s’énerve pas, on discute. » rétorqua Jonah, les sourcils froncés.
« On ne discute pas. Comme d’habitude, tu veux imposer tes choix alors que je suis majeur. »
« Et dit papa, tu veux jouer à la bataille explosive avec no… »
« Ne me sors pas ton discours habituel sur ta majorité et ta prétendue « maturité ».  Jonah avait mimé les guillemets. Il ne pouvait plus entendre les arguments de son fils,  Si tu avais été si mature, tu serais venu m’en parler avant. Pour communiquer d’adulte à adulte. »
Virgil se leva et attrapa sa cape posée sur le dossier du canapé.
« C’est bon j’y vais. »
« Tu vois, tu fuis ! Encore.» Cela lui rappelait la dispute qu’ils avaient eue en avril dernier à propos de Skye.
« Je ne fuis pas, c’est juste qu’on peut pas discuter avec toi. C’est toujours pareil ! Tu ne comprends pas que je préfère passer une journée à peu près correcte avec toi plutôt qu’une semaine entière où l’on passe notre temps à se bouffer le nez.»
« Quand il s’agissait de passer une semaine à New York avec ton vieux père cet été, bizarrement ça te dérangeait moins. »
« Ça n’a rien à voir. »
« Bien sûr que si ! Tu n’en fais qu’à ta tête. Tu prends ce qui t’intéresse et tu jettes le reste sans te soucier des autres. Ça ne t’es pas venu à l’esprit que, moi, je puisse avoir envie de passer un peu plus qu’une journée avec mon fils. » Essayer de renouer le contact, de lui faire de nouveau confiance, de parler avec lui de politique, peut-être.
« Mais ouvre les yeux papa, putain ! s’exclama Virgil en posant le bout de ses doigts sur ses tempes. Tu passes un bon moment là ? Il désigna Casey et Gaby,Et eux, ils passent un bon moment ? Clairement, NON. Et moi non plus d’ailleurs. » Il enfila sa cape « Je comprends pas pourquoi je fais encore des efforts pour  venir ici. »
« Tu viens ici parce que tes amis sont occupés. Ne fais pas comme si tu avais envie de passer  du temps avec ta famille. » rétorqua Jonah sur le coup de l’énervement.
Virgil laissa le mot de la fin à son père et quitta l’appartement sans plus de cérémonie, laissant Jonah ruminer cette énième dispute.  Il n’était as très fier de sa dernière tirade mais Virgil avait cette capacité à le faire sortir de ses gonds. Casey et Gabriel reprirent leur partie, en silence, jusqu’à ce que le tas de cartes explose, sans vraiment provoquer la joie du vainqueur.
« Bon…. Il se fait tard, je vais rentrer dans on dortoir. »
« Ouais, moi aussi je vais y aller papa, souffla Gaby.
Il se levèrent, Gabriel déposa un baiser sur la joue de son père et Casey se contenta d’un vague signe de la main avant de partir.

Dès que la porte se referma derrière eux, Jonah poussa un profond soupir. Il ferma les yeux et se massa l’arrête du nez. Longuement. Ce n’était pas simple tous les jours d’être père.  Vraiment pas simple.

Heureusement, Thelma n’allait pas tarder. Elle savait qu’il voyait ses fils le soir et préférait le rejoindre après ce rendez-vous familial. Jonah avait hâte de la retrouver. Il rêvait de se blottir tout contre elle pour se ressourcer après cet échange houleux.
La clef de l’appartement raisonna dans la serrure et Thelma arriva pile à ce moment. Elle avait les clefs de chez lui depuis la rentrée et il n’était pas rare qu’ils vivent l’un chez l’autre, par intermittence. Jonah l’accueillit avec un sourire sincère bien qu’un peu las.
« Les monstres sont partis, dit-il en enroulant son bras autour de sa taille. Il déposa un baiser sur sa hanche avant de l’attirer sur ses genoux pour l’embrasser tendrement. Il resta quelques instants silencieux à respirer l’odeur de son parfum au creux de son cou, apaisé par ce simple contact et finit par prendre un peu de distance pour l’observer.
« Tu es très belle ce soir. » dit-il alors.
Il avait l’impression qu’elle avait changé quelque chose. Son maquillage ou peut-être sa coiffure.


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Thelma Corrigan
Thelma CorriganProfesseur de DCFM
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeDim 24 Nov 2019 - 18:44
"Thelma Úna Corrigan !"

Les poings fermées sur ses hanches anguleuses, la mère de Thelma la fusillait du regard. Ses longs cheveux roux parsemés de fils d'argent étaient relevés dans un chignon haut, lui donnant l'air particulièrement strict. En réalité, il n'en était rien.

"Luaine Butt !", rétorqua Thelma en mimant son ton outragé, ce qui eut le don de faire enrager sa mère.

"Vas-tu cesser de me faire languir ? Quand allons-nous enfin pouvoir rencontrer ce fameux Jonah, depuis le temps que je te le demande ? Il serait tout de même temps de nous le présenter, à ton père et moi, non ?"

"Roger n'est pas mon père", gronda Thelma par automatisme, sur un ton insolent qui n'était justement pas sans rappeler celui que Virgil Forbes pouvait parfois avoir avec "le fameux Jonah". Pour une jeune femme de trente-quatre ans, Thelma s'estimait plutôt mâture et équilibrée, c'était selon elle un préalable pour travailler avec des adolescents. Pourtant, dès qu'elle se retrouvait chez sa mère en train de se justifier sur ses choix de vie, elle perdait vingt ans d'âge mental. "Et cela ne fait pas si longtemps que tu me le demandes. Je te rappelle que je ne le fréquente que depuis quelques mois."

"Eh bien oui, ma fille, mais tu comprends, depuis le temps qu'on attend ça, tes tantes et moi. On commençait à s'inquiéter, à ne rien voir venir. Il ne te reste plus tant de temps que ça pour mettre le premier en route, et..."

"...Et qui te dit que j'ai envie de mettre le premier en route, d'abord ?", rétorqua l'enseignante, avec la plus pure des mauvaises foi. Qu'elle-même s'inquiète pour sa future vie de famille, c'était une chose, mais que sa mère le fasse la mettait en rage. Aussitôt, Luane, qui s'était levée de sa chaise en osier en une tentative ratée pour impressionner sa fille, vint la surplomber de toute sa petite hauteur.

"Thelma ! Tu dis ça pour me provoquer !", s'écria-t-elle, avec son accent irlandais le plus prononcé, tandis que ses joues s'empourpraient jusqu'à devenir cramoisies. Avisant la fumée qui risquait de sortir de ses oreilles, Thelma expira longuement, tout en remuant sa cuillère dans sa tasse de thé. Elle savait qu'elle n'aurait jamais, jamais dû mentionner l'existence de son compagnon auprès de sa famille maternelle, mais cette dernière était tellement à l'affut d'une bonne nouvelle, depuis tellement d'années, qu'elle avait fini par craquer et leur lâcher une bribe d'informations. Juste "j'ai rencontré quelqu'un", mais sa mère et ses tantes avaient tiré et tiré le fil jusqu'à dénouer toute la pelote de laines. "Il est à Poudlard. Il est plus âgé. Oui, il est divorcé, et a plusieurs enfants. Non, j'ignore s'il souhaite se remarier. Non, je ne veux pas le quitter pour un jeune homme seul et vigoureux. Mais parce que je l'aime."

Depuis, l'enseignante payait cette erreur à chacune de ses visites, qui se faisaient rares. Mais avec les fêtes de fin d'année, elle n'avait pu y couper, d'autant que Roger s'était cassé la jambe et passait tout son temps sur le canapé à regarder les rediffusions de Quidditch sur son Pear. Le foyer n'avait pas un gallion en poche, et pourtant il s'était procuré un Pear... Bref, toujours est-il que Thelma devait venir s'occuper un peu de sa mère, s'assurer que le frigo était rempli et le ménage fait, moyennant une tasse de thé. Et un énième interrogatoire en règles.

"Ecoute, maman, tu n'as pas à t'inquiéter. Tout se passe très bien entre Jonah et moi, et je te le présenterai quand il sera temps. Tu sais que la situation est compliquée, avec tous ses fils qui sont à Poudlard, c'est déjà compliqué à gérer mais... ne t'inquiète pas. Tu dois me faire confiance."

C'était la phrase qui finissait toujours par tout désamorcer. Alors les yeux bleus délavés de Luane s'embuaient et elle venait prendre sa fille dans ses bras, lui affirmant qu'elle voulait seulement qu'elle soit heureuse.

"Je sais, maman, je sais", répondit Thelma avec un sourire triste. Elle aussi avait envie d'être heureuse, et d'une certaine façon, elle l'était. Pourtant, au fond d'elle, l'enseignante devinait ce bonheur fragile, elle se sentait sur la brèche. Car il y avait plusieurs façons d'être heureux, et elle n'était pas persuadée que Jonah partage sa vision de leur avenir. Bien sûr, il n'y avait qu'une seule façon de le savoir, c'était de lui en parler, mais jusqu'ici ils avaient soigneusement évité le sujet pour profiter comme il se doit de leur relation naissante.

Avisant l'heure sur la vieille horloge de grand-mère en bois, Thelma songea qu'il devait être temps pour elle de regagner le château. A cette heure-ci, celui qui occupait ses pensées devrait être libre, et quitte à penser à lui, autant aller profiter de sa présence. Ce serait peut-être l'occasion de partager avec lui ce qui la préoccupait...

L'estomac noué à cette pensée, elle termina son thé pour se réconforter, puis prit congé de sa mère. Après avoir salué rapidement Roger sur le canapé, Thelma quitta la petite maisonnée et transplana devant le portail de l'école. Comme toujours, elle se sentit nerveuse en passant devant la milice qui patrouillait, même si elle commençait à connaître individuellement les miliciens affectés à la garde de l'école. Ils la saluèrent gentiment, et elle leur adressa un sourire. Thelma était censée être directrice-adjointe désormais - enfin, pas censée, elle l'était - et en tant que tel, devait apprécier la présence des forces de l'ordre pour la sécurité des élèves.

Réprimant une mauvaise pensée, elle se hâta de traverser le parc, en serrant sa cape contre elle. Les lieux étaient illuminés par la lueur de la demi-lune, et ses pas crissaient sur l'épais manteau de neige. Cette petite marche lui suffit pour retrouver son sourire, un cœur allégé et une bonne mine. L'air froid faisait rougir joliment ses pommettes, et quelques mèches folles s'étaient échappées de sa coiffure. Finalement, elle regagna avec plaisir la quiétude du château, endormi pendant cette période de vacances.

Thelma aimait cette période de l'année, la féérie qui gagnait Poudlard lorsque les décorations de Noël étaient de mise et que les armures chantaient des cantiques lui rappelait sa jeunesse. C'est donc avec le sourire qu'elle parvint devant l'appartement de Jonah, où elle pénétra grâce à la clef qu'il lui avait confié.

"Bonsoir", le salua-t-elle avant de se diriger vers son compagnon, qu'elle trouva installé dans son fauteuil préféré. Glissant ses bras autour de son cou, elle s'installa le plus légèrement possible sur ses genoux et lui rendit son baiser. Aussitôt, un sentiment de bien-être l'envahit, bien que mâtiné d'une légère appréhension qu'elle ne parvint pas tout à fait à refouler.

Thelma esquissa un mince sourire à la mention des monstres, qui s'agrandit face à son compliment. Elle portait justement une nouvelle robe bleue nuit, achetée il y a quelques semaines à Leopoldgrad, dont elle avouait être fière.

"Merci, je pense que je resplendis du bonheur d'avoir passé l'après-midi avec ma mère et son Roger...", réondit-elle avec une pointe d'humour, avant de nicher son visage au creux du cou de Jonah. Elle inspira son odeur familière et s'en trouva aussitôt réconfortée.

"Comment ça s'est passé, avec tes fils aujourd'hui ?", s'enquit-elle doucement. Bien, elle l'espérait. Peut-être qu'après une journée de bonheur familial, Jonah serait plus enclin à écouter ce qu'elle avait à lui dire... Elle glissa ses doigts glacés dans sa grande main pour les réchauffer, tout en écoutant sa réponse.
Jonah Forbes
Jonah ForbesDirecteur de Serpentard
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeLun 25 Nov 2019 - 13:08
Depuis que son beau-père s’était cassé la jambe, Thelma faisait le trajet Irlande/Ecosse tous les jours pour s’assurer que sa mère et Roger allaient bien. Merlin bénisse le transplanage qui lui permettait de prendre soin des siens sans avoir à délaisser des pans complets de sa vie personnelle et professionnelle, ici, à Poudlard.

Ils s’étaient pourtant vus le matin même mais Jonah savoura longuement ces retrouvailles. A vrai dire, il n’imaginait plus son quotidien sans Thelma. Professionnellement, d’abord, elle était une personne ressource au sein de l’école, et surtout, surtout, au sein du petit réseau de résistants qu’ils tentaient de mettre en place avec Jeremy, Neville, Rachelle  et William. Les six collègues avaient noué des liens de confiance puissants mais c’était toujours  vers Thelma que Jonah préférait se tourner en premier lieu et celle dont la parole avait le plus de poids à ses yeux.
Personnellement, ensuite, parce qu’il était de plus en plus amoureux d’elle. Si tant est que cela soit possible ! Plus les mois passaient, plus il s’attachait à Thelma, lui qui s’était pourtant promis de ne pas  trop tirer de plan sur la comète. Il la savait plus jeune , avec des projets de vie très différents des siens, projets qu’ils avaient vaguement évoqué à son arrivée à Poudlard mais dont ils n’avaient jamais reparlé depuis. En dépit de ces divergences, il ne pouvait pas s’empêcher de penser à cet avenir commun. Thelma était dans tous les projets qu’il envisageait.

Encore plus depuis qu’Agathe refaisait officiellement sa vie.

Ce n’était pas tant le fait que son ex-femme coule le parfait amour avec le père de la nouvelle infirmière stagiaire de Poudlard qui l’avait décidé, c’était plutôt le fait de voir ses fils accepter cette annonce sans trop de difficultés. Les garçons étaient de toute évidence prêts pour que leurs parents refassent leurs vies respectives. Ils avaient même déjà rencontré une grande partie de la famille Barclay alors qu’ils n’avaient partagé que de très rares moments avec Thelma, bien qu’ils la croisassent tous les jours.

Alors oui, la situation était différente. Certes Thelma était sa compagne mais elle était surtout leur professeur, leur directrice de maison-pour le cas de Casey- et la sous-directrice de leur établissement scolaire. En comparaison, Nicholas Barclay n’était pas grand-chose ! (Même sans comparaison, d’ailleurs.)

Jonah refusait de brusquer qui que ce soi entre Thelma et ses fils et ils préférait qu’ils se voient peu –et se supportent- plutôt que l’inverse.

« Comment vont-ils ? »
s’enquit-il alors, en remisant ses pensées dans un coin de son cerveau, Roger a toujours son plâtre ? » Jonah avait déjà entendu parler du petit couple de personnes âgées si bien qu’il avait l’impression de les connaitre alors qu’ils ne les avaient jamais rencontré.  Il attendit la réponse de Thelma avant de répondre à sa question sur sa fin d’ après-midi familiale.«  Ça s’est passé, souffla-t-il en resserrant ses bras autour de la taille de Thelma, J’ai juste eu envie d’égorger un de mes fils, mais à part ça, tout va bien. dit-il dans une tentative d'humour noir. Il observa Thelma et afficha un sourire sans joie. Je te laisse deviner lequel. »
Jonah appuya sa tête contre le dossier du fauteuil :
« Je n’y arrive pas avec lui, cet aveu d’impuissance était douloureux à admettre à voix haute, Je ne sais pas comment m'y prendre pour renouer du lien.» Plus les jours passaient, plus Jonah doutaient d’y parvenir. Virgil s’éloignait, inexorablement.

« Heureusement que ça se passe bien avec les autres. » reprit-il soucieux de ne pas plomber la soirée « Je t’ai dit que Dean avait été sélectionné pour jouer à l’Auditorium Magique de Londres le soir du Réveillon du nouvel an ? Peut-être que j’irais le voir avec Casey et Gabriel – Virgil avait surement prévu de passer la Saint Sylvestre avec n’importe qui d’autre que son père-  Ça te dirais de venir avec nous ? » Il n’était pas en mesure de lui proposer une soirée en amoureux puisqu’il avait ses fils sur la fin des vacances mais il serait heureux de fêter le passage de la nouvelle année avec elle. « On peut proposer à ta mère et Roger, si tu veux… » ajouta-t-il innocemment.


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Thelma Corrigan
Thelma CorriganProfesseur de DCFM
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Profil Académie Waverly
:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeSam 30 Nov 2019 - 16:05
Thelma haussa ses fins sourcils roux très haut sur son front pâle à la mention de Roger et de son plâtre.

"Oh que oui, il l'a toujours", souffla-t-elle d'un ton légèrement excédé, "et je peux te dire que c'est une parfaite excuse pour rester le derrière vissé sur son canapé pendant que ma mère et moi nous occupons de tout. Il passe son temps à regarder le Quidditch et à me donner des coups de coude en me montrant des joueurs."

Adoptant une voix plus basse que son ton naturel, l'enseignante se mit à imiter son beau père : "Ce McGowan, ça c'est un mec, un vrai, quand est-ce que tu nous en ramènes un comme ça à la maison ?", ponctuant son imitation d'un rire exagérément gras, elle continua sa moquerie : "Mais ces mecs là ils ont de la chance, avec tout le fric qu'ils ont, ils ont toujours plein d'nanas super bien gaulées qui leur tournent autour, alors bon c'est sûr que toi..."

L'air sombre, Thelma adopta une moue boudeuse et ponctua sa tirade d'un :  "Insupportable."

Heureusement, Jonah eut l'idée brillante d'évoquer ses propres problèmes de famille, ce qui eut le don de détourner ses pensées de la sienne. Car, oui, malgré toute la mauvaise foi qu'elle pouvait déployer à cet égard, Roger Beauf faisait bien partie de sa famille depuis de nombreuses années... Mais toutes les familles avaient leur membre problématique et disruptif. Chez les Butt-Corrigan, c'était Roger, et chez les Forbes...

"Je te laisse deviner lequel."

"Ah, Virgil a encore fait des siennes..."

Affichant une moue compatissante, Thelma se cala un peu plus confortablement contre Jonah et glissa doucement une main sur sa joue. Elle aimait la sensation de sa barbe sous ses doigts. Face à l'aveu d'impuissance de son compagnon, elle laissa passer un instant de réflexion avant de suggérer : "Peut-être qu'il ne faut pas trop insister, lui laisser un peu d'air pour le moment, ce n'est pas anormal à son âge de prendre de la distance ainsi... ça ne veut pas dire que votre lien ne pourra pas se renforcer dans quelques temps, quelques mois ou quelques années, quand il aura fait ses propres expériences et mis un peu d'eau dans son vin. Peut-être qu'il se rendra alors compte de la chance qu'il a d'avoir une famille comme la votre, et qu'il y reviendra avec plaisir... Il ne faut pas désespérer..."

Après tout, Thelma n'était pas la mieux placée pour donner des conseils parentaux, pas encore en tout cas, même si un jour viendrait peut-être où elle ressentirait, elle aussi, ce que Jonah éprouvait en ce moment. Cette impuissance et cette inquiétude face à l'attitude rebelle de son adolescent, mais aussi ce bonheur qu'il éprouvait en partageant des moments privilégiés avec ses enfants. Un sourire sincère éclaira le visage de la jeune femme quand Jonah lui apprit la sélection de Dean à l'Auditorium magique.

"Non, tu ne me l'avais pas dit mais c'est une excellente nouvelle !"

Son sourire s'agrandit à la proposition de son compagnon. Elle n'avait pas osé lui proposer de passer le réveillon ensemble, sachant qu'il aurait la garde de ses enfants, mais elle avait fortement espéré qu'il le lui propose. C'était chose faite, et un signe positif qui l'encouragea, tout comme sa dernière suggestion. "Ce sera avec plaisir, oui, et je suis d'accord pour leur proposer. Ravie de voir que je ne t'ai pas trop effrayé avec Roger", rit-elle en se décollant de Jonah pour pouvoir lui glisser un regard prudent. "Ils seront ravis, tu sais que ma mère m'a encore demandé quand est-ce qu'elle aurait le plaisir de te rencontrer... entre autres questions."

C'était l'ouverture toute trouvée pour évoquer les sujets qu'elle souhaitait aborder avec Jonah. Pourtant, face à ses yeux bruns et chauds posés sur elle, elle sentit une vague de timidité et d'appréhension l'envahir, qui n'était pas sans rappeler ce qu'elle ressentait lorsqu'ils avaient commencé à passer du temps ensemble, il y a de cela plusieurs mois. Incroyable, comme elle pouvait faire preuve de hardiesse dans certaines situations - par exemple, en plein duel - mais pas dans d'autres. Baissant les yeux, elle se mit à jouer nerveusement avec la main de Jonah, en essayant d'apaiser les battements frénétiques de son cœur :

"Tu sais, ma mère peut être assez invasive sur certains sujets, alors je me dis qu'avant que tu les rencontres, ce serait bien que... qu'on en discute."

Thelma savait pourquoi elle appréhendait cette discussion. Jonah savait depuis le début qu'elle aspirait fortement à être mère. De son côté, elle réalisait bien qu'il avait déjà l'air bien assez occupé avec ceux qu'il avait déjà... Et si les sentiments mutuels qu'ils se portaient n'étaient pas suffisants pour surmonter une telle discordance d'opinion ? C'était un dilemme qu'elle n'était pas prête à envisager, et pourtant, ils n'avaient pas le loisir de l'éviter éternellement...
Jonah Forbes
Jonah ForbesDirecteur de Serpentard
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeSam 7 Déc 2019 - 7:53
« Il a osé dire ça ? » releva Jonah lorsque Thelma lui relata en détail  les propos machistes de Roger. Autant Jonah pouvait avoir de la sympathie pour un vieux monsieur regardant du quidditch à longueur de journée autant il n’appréciait guère l’idée que ce même monsieur se montre particulièrement  médisant envers Thelma.
« Il ne te trouve pas « super bien gaulée » ? répéta -t-il en usant volontairement le même vocabulaire que Roger, Crois moi, ce n’est pas d’un plâtre dont il a besoin mais de lunettes. »
Il resserra son étreinte autour de la taille de Thelma et déposa un bref baiser sur ses lèvres. Qui était ce vieux croulant pour oser lui tenir des propos pareils ? Heureusement que Thelma était une femme intelligente – et arrangeante- qui ne s’arrêtait pas à ce genre d’idioties. Sa mère avait vraiment beaucoup de chance de l’avoir.
La conversation dériva tout naturellement vers les poils à gratter familiaux, présents dans chaque famille du globe :  Thelma avait Roger. Jonah, …Virgil.  La plupart du temps, Jonah essayait de préserver Thelma de ses querelles familiales. Agathe et lui étaient les seuls responsables de l’éducation de leurs fils. Ils décidaient du bon comportement à adopter face à eux, conjointement, même s’il leur arrivait parfois – souvent- de ne pas être d’accord. Toutefois Jonah devait avouer qu’il appréciait d’avoir le point de vue de Thelma sur certaines problématiques qui le tenaient vraiment en soucis. Sa compagne avait le recul nécessaire pour traiter la situation avec plus d’objectivité que lui. Il avait l’impression d’être dans une impasse avec Virgil mais Thelma entrevoyait un échappatoire : Plutôt que de s’évertuer à vouloir  lui faire entendre raison, il devait peut-être lâcher du lest …pour mieux le retrouver plus tard.
Peut-être.
Rien n’était moins sûr. C’était cette incertitude qui plongeait Jonah dans une réelle hésitation et une profonde tristesse. En même temps, il avait aussi parfaitement conscience qu’ils ne pouvaient plus continuer ainsi avec son cadet. Ils allaient finir par s’entretuer sinon.
« Je vais y réfléchir, souffla-t-il désireux de ne pas prendre de décision à chaud. Il était encore énervé contre Virgil et même si la présence de Thelma venait de l’apaiser considérablement, il entendait bien réfléchir à sa proposition à tête reposée , merci pour tes conseils et désolé de t’embêter avec ça. »

Mieux valait parler de choses plus réjouissantes comme l’organisation des fêtes de fin d’année. Enfin, ce sujet aussi pouvait vite s’avérer problématique – surtout pour les familles recomposées- mais Agathe et Jonah avaient réussi à trouver une organisation à peu près potable cette année.  En vérité, elle ne ravissait pas vraiment Jonah – il aurait préféré ne pas avoir les enfants durant les quelques journées de réunions pédagogiques pour les garder  tout de suite après Noël quand il était plus disponible, mais cela n’arrangeait pas Agathe ( d’autant plus qu’il fallait maintenant compter avec les disponibilités de Monsieur Barclay). Il avait donc été contraint de plier sur ce point. Bref, il avait fait des efforts et il espérait qu’Agathe lui rendrait la pareille la prochaine fois.

A défaut d’avoir la journée de Noël avec ses fils, il s’était positionné sur les deux réveillons et il entendait bien passer celui du nouvel an avec eux et surtout avec la femme qui partageait sa vie dorénavant. L’enthousiasme de Thelma lui fit chaud au cœur lorsqu’elle répondit à sa proposition favorablement. L’idée de passer la Saint Silvestre avec ses fils ne semblait pas la rebuter -surtout qu’il n’y avait pas Virgil- quant à lui, il était heureux à l’idée de rencontrer enfin ses proches.

Quoique…

L’évocation de cette rencontre imminente posa les bases d’une conversation qu’ils n’avaient toujours pas eue depuis qu’ils étaient ensemble et que Thelma semblait vouloir aborder, ce soir.

La conversation.

Jonah accueillit ce moment avec un certain fatalisme teinté d’inquiétude. Là, ou un jeune couple sans enfants pouvait se permettre de se laisser porter par leur relation avant d’en arriver à ces questions, les couples plus âgés étaient contraints de clarifier les choses assez rapidement. Horloge biologique oblige.  Jonah savait très bien que Thelma ne parlait pas d’engagement du type : Quand allons-nous nous installer ensemble ? Veux-tu te remarier ? Ces questions –bien qu’elles fussent légitimes- restaient toutefois très secondaires par rapport  à celle du désir d’enfant.
Jonah savait que Thelma aspirait fortement à être mère. Ils avaient eu cette conversation peu de temps après sa nomination  à Poudlard, alors qu’ils n’étaient que deux collègues qui apprenaient à se connaitre. Jonah se souvenait très bien de ce qu’il avait dit à la jeune femme ce jour là. « Si tu veux être mère, tu le seras. »

Le souhaitait-elle toujours aussi ardemment ?

Égoïstement Jonah espérait que non car il n’avait aucune envie, ni d’être père à nouveau, ni de mettre fin à leur relation. C’était terrible à dire - il en avait parfaitement conscience- mais lorsqu’il explorait ses désirs les plus intimes et profondes il n’arrivait pas à une autre conclusion : Il ne voulait plus d’enfant.
Jonah esquissa un bref sourire. Il caressa pensivement le dos de Thelma, profitant de ces derniers instants de communion, avant de relever les yeux vers sa compagne.

« Ça y est ? Nous y sommes ? » dit-il persuadé que l’esprit de Thelma avait suivi le même chemin que le sien. Il esquissa un sourire sans joie. Il redoutait cette conversation au fond car il savait très bien qu’elle pouvait aboutir à un désaccord irrévocable.
« Thelma je t’aime, commença-t-il. La sincérité de ses sentiments envers elle n’étant absolument pas remis en cause,  J’ai envie de construire quelque chose avec toi, et que nous ayons  un projet de vie commun mais ce projet n’implique pas, pour ma part, d’avoir un nouvel enfant. »
Jonah avait parfaitement conscience de la dureté de ses propos mais il tenait avant tout à être totalement sincère avec sa compagne. Il attrapa ses mains dans les siennes comme pour maintenir un semblant de lien après cette révélation difficile.

« Je sais que tu en voulais -  Et que tu en veux peut-être toujours aujourd’hui,  concéda-t-il en l’interrogeant du regard, mais moi… il secoua la tête négativement. Cette conversation lui était très pénible . Je ne tiens pas à te blesser en te disant cela. J’estime juste que je te dois la vérité. »


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Thelma Corrigan
Thelma CorriganProfesseur de DCFM
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeDim 8 Déc 2019 - 15:32
Les quelques secondes de silence qui suivirent sa proposition lui parurent infiniment long. Finalement, Thelma redressa un regard scrutateur vers son compagnon, qui lui rendit un bref sourire avant de dire tout haut ce qu'elle pensait tout bas : ça y est. Ils y étaient.

La gorge nouée, Thelma hocha doucement la tête en guise de réponse, tandis que son appréhension augmentait d'un cran. Si Jonah paraissait si peu heureux de mener cette conversation, c'est peut-être parce qu'il savait tout aussi bien qu'elle vers quelle issue elle pouvait les précipiter. Quelques mois auparavant, les choses lui paraissaient beaucoup plus simples et limpides, mais désormais tout était brouillé.

Dès les premiers mots de Jonah, et cette déclaration qui aurait dû la faire sourire, Thelma sentit quelque chose de lourd tomber dans sa poitrine. Elle attendait le "mais". "Thelma, je t'aime, mais..."... Comme le disait parfois l'une de ses amies, Bridget, tout ce qu'on dit avant un mais ne sert qu'à adoucir la suite, mais le message restait le même. Et le message, Jonah n'hésita pas une seconde à le lui délivrer, sans la moindre hésitation, sans laisser de place non plus à la discussion. Il ne voulait pas d'enfant, c'était ainsi, que pouvait-elle faire ? Ce n'était pas comme si elle pouvait le forcer, et de toute façon, elle n'aurait pas voulu élever avec lui un enfant qu'il n'avait pas désiré.

Elle avait beau s'attendre à ce type de réaction, Thelma accusa le coup. Esquissant un maigre sourire pour dissimuler son trouble, elle laissa à son tour planer un instant de silence pour se laisser le temps de discipliner ses émotions. Jonah ne lui avait jamais rien promis, il ne lui avait jamais menti, et elle-même n'avait pas dissimulé non plus ses propres envies. Ce n'était la faute de personne s'ils en étaient là, mais il allait malheureusement bien falloir trouver une solution... Thelma n'était pas le genre de femme à tergiverser, ni à se complaire dans ses malheurs : une fois un problème identifié, il fallait agir, assumer et aller de l'avant. Pourtant, cette fois, les solutions que Thelma entrevoyaient étaient loin de la réjouir et elle sentit une boule se former dans sa gorge.

"Je...", commença-t-elle, avant de se raviser face au regard franc de son compagnon. Merlin, pourquoi s'était-elle mise dans cette situation ? Pourquoi n'avait-elle pas fuis son attirance et ses sentiments lorsqu'il en était encore temps ? Pourquoi se sentait-elle brusquement en colère, à la fois contre Jonah et contre elle ? Peut-être parce qu'ils avaient été inconscients. On ne se lance pas dans une relation sérieuse à leur âge sans être d'accord sur ce type de sujet au préalable. Oui, mais voilà, face à un tel coup de cœur, et après s'être sentie si seule pendant si longtemps, Thelma n'avait pas été capable de résister. Elle aussi voulait connaître enfin ce bonheur d'avoir un foyer, composé de plus qu'elle-même... mais, contrairement à Jonah, elle l'imaginait à trois.

Troublée, elle finit par rassembler son courage avant de répondre : "Je te remercie de ta franchise. Je vais être franche moi aussi. Je t'ai dit que je voulais avoir des enfants, connaître cette expérience de la maternité au moins une fois. C'est un désir très fort, indicible, depuis des années, et les années passent justement et..."

Elle baissa la tête sur ses genoux, l'air malheureux, avant de se résoudre à avouer :

"Le problème c'est que je t'aime, et je n'imagine pas me séparer de toi, alors qu'est-ce qu'on peut faire de ça ?

Elle redressa ses prunelles mordorées vers lui, semblant le prier du regard, non pas de céder, mais de trouver une solution magique pour faire disparaitre leur dilemme. Soudain, même blottie contre lui, elle avait froid, envahie par une peur irrationnelle qu'elle s'efforça de dissimuler.
Jonah Forbes
Jonah ForbesDirecteur de Serpentard
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeDim 8 Déc 2019 - 17:50
Jonah baissa les yeux sur leurs mains jointes pour se raccrocher à cette image d’union rassurante. Pourtant, ils étaient bel et bien en train de vivre la première réelle fracture de leur histoire commune.  Ils avaient rejeté cette conversation trop longtemps préférant laisser libre cours à leurs sentiments plutôt que de se montrer raisonnables, comme ils auraient dû l’être.

Jonah ne pouvait pas le nier et il s’en voulait d’avoir largement contribuer à les amener dans cette impasse. Il savait que Thelma souhaitait être mère, et ce depuis le début. Il se souvenait encore de ces doutes à ce sujet au moment d’envisager une relation plus sérieuse avec elle. Ce n’était pas pour rien qu’il avait mi des mois à se décider avant de franchir le cap. Finalement,  il avait étouffé ces craintes, il les avaient remisées à plus tard, en toute connaissance de cause.  C’était un problème pour le Jonah du futur, avait-il décidé à l’époque en choisissant de laisser libre court à ses sentiments. C’était si bon de s’autoriser à aimer quelqu’un,  et d’être aimé en retour… Pouvait-on vraiment le blâmer pour avoir eu cette faiblesse ?

Pourtant, cette divergence sur le désir d’enfant avait toujours été là. Tapie entre eux. Et si Thelma n’avait jamais abordée ce sujet auprès de lui, c’était surement parce qu’elle avait deviné qu’il ne partagerait peut-être pas son point de vue sur la question…

Quoiqu’il en soit, ils ne pouvaient plus ignorer ce sujet plus longtemps maintenant qu’ils avaient ouvert la boite de pandore. Thelma lui répondit avec la même franchise que lui : Elle désirait cet enfant ardemment…et rapidement.

Jonah sentit un poids terrible accabler ses épaules. Il n’imaginait plus son existence sans Thelma, mais de toute évidence, leurs projets de vie ne prenaient pas la même direction. Le père de famille sentait la situation lui échapper et il resserra ses mains autour de celles de sa compagne comme si, par ce simple geste, il avait le pouvoir d’ éviter que cette soirée ne se délite. Il ne voulait pas perdre Thelma mais il savait aussi  à quel point un désir d’enfant pouvait être puissant et tenace.

« Je sais ce que tu ressens, tu sais. Ne crois pas que je minimise tes sentiments. »

Dean, son premier fils, il l’avait rêvé, il l’avait aimé, avant même qu’il n’existe.
Après avoir passé une longue partie de son enfance à suivre des traitements lourds à cause de sa lycanthropie, Jonah n’avait pas eu d’autre désir une fois l’adolescence passée. Les médicomages étaient longtemps restés assez réservés quant à sa capacité à donner la vie mais il y avait cru. Agathe aussi, à l’époque. Elle avait porté ce projet au moins autant que lui.  Il voulait être père, il le serait. Il ne souvenait pas , au cours de son existence, avoir ressenti un désir aussi  profond et souverain que celui là. Une expérience presque mystique. Le besoin d’être père, comme une forme d’accomplissement.

Voila pourquoi cette conversation le rendait triste. Il se mettait aisément à la place de sa compagne qu’il privait de cette immense joie.

« C’est juste que… La situation est complexe pour moi. »
Pas nécessairement plus compliquée que celle de Thelma -car ce qu’elle vivait n’était pas simple, elle aussi- mais Jonah avait plusieurs variables à gérer dans l’équation du genre : Quatre enfants dont il avait déjà la charge, un âge plutôt avancé pour devenir père  de nouveau,et aussi,  un statut d’opposant au régime…
Il  avait beau tourner le problème dans tous les sens, il n’envisageait pas une seule seconde que le fait d’avoir un nouvel enfant soit une bonne idée.

« Les garçons me prennent déjà beaucoup de temps et d’énergie.» Thelma ne s’en rendait peut-être pas compte,  et honnêtement,  Jonah ne pouvait pas la blâmer tant il essayait au maximum de la préserver de ses contraintes familiales au quotidien. Dean, Virgil, Casey et Gabriel étaient ses fils, à lui, et il gérait seul les galères et les soucis les concernant. Bien sûr, il s’ouvrait parfois à Thelma – comme il l’avait fait quelques instants plus tôt au sujet de Virgil- mais il essayait toujours de ne pas s’appesantir trop longtemps afin de ne pas l’ennuyer . Jonah était déjà un papa à temps complet. Le père de quatre adolescents, plus ou moins difficiles, certes, mais chacun avec leur lot de problèmes.  

« Parfois c’est … délicat. »
admit-il, pudiquement. Il ne tenait pas à s’apitoyer sur son sort – ses fils étaient aussi, et surtout, sa principale source de bonheur sur terre- mais tout n’était pas rose, tout le temps.

Jonah passait des nuits d’insomnies à s’inquiéter pour Dean en mission pour la résistance, à craindre les accointances de Virgil  avec le régime, à trembler à l’idée qu’un fou assoiffé de sang s’en prenne de nouveau à Casey ou à Gabriel. Le bien-être de ses fils occupait quasiment toutes ses pensées lorsqu’il ne travaillait pas pour l’école ou pour la résistance.

D’ailleurs le LEXIT était un autre contre argument non négligeable. Comment pouvait-on envisager d’élever un enfant dans ce climat actuel ? Ils étaient tous les deux plus qu’impliqués dans la résistance dorénavant…

« En plus je ne nous vois pas avoir un enfant  compte tenu de nos activités annexes, révéla-t-il en relevant les yeux vers Thelma,  Ce serait de la pure folie .» Il secoua la tête de gauche à droit à cette idée. Jonah avait déjà planifier l’exfiltration de ses enfants s’il venait à tomber aux mains de la Milice. Il savait aussi qu’il pourrait toujours compter sur Agathe pour prendre soin de ses fils s’il lui arrivait quoique ce soit.

Mais qui s’occuperait de leur bébé s’il venait à tomber tous les deux ? Qui ? Jonah ne prenait pas ses engagements de père à la légère. Il avait un devoir de protection envers sa progéniture et il entendait bien respecter ces règles élémentaires liées à son statut de père.


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Thelma Corrigan
Thelma CorriganProfesseur de DCFM
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeDim 8 Déc 2019 - 19:04
Ainsi donc, il savait ce qu'elle ressentait. Thelma en doutait fortement. Tant qu'il n'était pas doté d'un utérus capable de porter la vie, Jonah n'aurait pas la moindre idée de ce qu'elle pouvait ressentir à cet instant présent, c'était son intime conviction et tant pis si elle n'était pas féministe, tant pis si elle paraissait rétrograde. Jonah n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait ressentir à cet instant. D'un autre côté, comment le pourrait-il ? Ce n'était pas de sa faute s'il avait rencontré une femme plus jeune que lui, une femme au désir ardent d'élever un enfant, alors qu'il avait lui-même déjà vécu cette expérience là. Quatre enfants, c'était déjà beaucoup, c'était même énorme, même pour une famille de sorciers. Bien sûr, qu'il n'avait pas envie de recommencer alors qu'il avait déjà quatre adolescents à gérer, en période de divorce. Bien sûr.

Mais de là à rejeter en bloc l'idée, sans même la considérer plus d'une demi-seconde, de fonder une nouvelle famille avec elle ? Une part d'elle ne pouvait s'empêcher de se sentir blessée, sans même parler de la situation et de l'impasse dans laquelle ils se trouvaient. Certes, il voulait bien réfléchir à un projet de vie avec elle, mais Thelma serait toujours moins importante qu'Agathe dans ce tableau là. Elle ne serait jamais la mère de ses enfants, celle avec qui il avait vu naître et grandir les personnes les plus importantes de sa vie. Au mieux, elle pourrait être une belle-mère, c'était tout ce qu'il avait à lui offrir, alors qu'elle... elle pouvait lui offrir tellement plus, par Helga...

Mais elle ne pouvait s'autoriser à aller sur ce terrain. Pas maintenant. Ecoutant silencieusement Jonah qui lui expliquait comme la situation était complexe pour lui, elle hocha doucement la tête. Oui, c'était complexe, c'était difficile, très difficile. Elle le voyait bien, même quand il ne disait rien, quand il évacuait le sujet rapidement pour ne pas l'inquiéter, elle commençait à le connaître suffisamment bien pour savoir quand il était préoccupé. Quand son sourire se crispait, qu'il lui répondait avec un peu moins d'entrain, qu'une ride soucieuse apparaissait sur son front. Quand son expression changeait subtilement à l'évocation de Virgil. Et puis ce n'était pas étonnant, chacun de ses enfants avait une personnalité si différente, il ne devait pas être aisé de composer avec cela, d'autant plus qu'il était aussi leur professeur... Et il devait être particulièrement compliqué, pour les garçons, de voir chacun de leurs parents refaire sa vie auprès d'une nouvelle personne.

Pourtant, malgré ces obstacles et ces difficultés, Thelma ne pouvait s'empêcher, elle, d'espérer. Car elle pouvait l'imaginer, ce beau tableau, elle pouvait voir leur couple s'épanouir au sein de cette famille recomposée, et elle-même qui trouvait sa place à elle au sein de ce foyer. Malheureusement, Jonah ne partageait pas cette vision.

L'argument ultime qu'il évoqua, elle y avait pensé, évidemment, et elle savait pertinemment qu'il était imparable. Que pouvait-elle répondre à cela ? Leurs choix rendaient leurs vies dangereuses, c'était indéniable. D'une manière générale, donner la vie aujourd'hui, dans cette société, pouvait poser question car quel avenir réservait-on à cette génération en train de naître ? Mais c'était bien pour cette génération qu'ils s'engageaient, non ? Parce qu'ils avaient de l'espoir. Thelma espérait encore, elle n'avait pas jeté l'éponge, et ne comptait pas s'arrêter à vivre ni sacrifier son avenir au profit d'un régime dictatorial. Si elle commençait à prendre ce type d'argument en compte, alors ils auraient tout gagné...

Elle s'apprêtait à répondre quand Jonah lui asséna le coup de grâce, par ses dernières paroles, et elle ravala sa réponse, en ôtant sa main de celle de son compagnon. Les jambes légèrement tremblantes, elle se leva de ses genoux en fuyant son regard, puis s'éloigna de quelques pas dans la pièce.

"Une pure folie", murmura-t-elle en réponse, les larmes au bord des yeux. Merlin, elle qui s'était promis de rester maîtresse d'elle-même se sentait sur le point d'être dépassée par ses émotions. Cette conversation la bouleversait plus qu'elle ne l'aurait cru. Pourtant, elle savait à quoi s'attendre, mais... était-elle folle, d'espérer fonder une famille avec l'homme qu'elle aimait ? Pourquoi, parce qu'ils vivaient sous le joug d'une dictature ? Etait-elle un monstre d'égoïsme, une inconsciente, pour envisager mener cette grossesse ? Elle n'avait pas l'impression d'être folle, pourtant. Ni inconsciente. Elle connaissait les risques, parfaitement, aussi bien que lui. Etait-ce moins inconscient de fonder une famille il y a seize ans, lorsqu'il l'avait fait avec Agathe ?

Ce pays n'avait pas connu de réelle période de stabilité depuis soixante ans, et pourtant des gens innocents mouraient tous les jours... et de nouveaux bébés naissaient tous les jours aussi.

Thelma s'immobilisa à quelques mètres de Jonah, dos à lui, prit une profonde inspiration. Doucement, elle posa une main tremblante sur son ventre plat, bouleversée par un mélange de tendresse et d'une fierté féroce. Elle en était capable, avec ou sans lui, qu'il considère que ce soit une folie ou non.

Son coeur battant à tout rompre dans sa poitrine, elle laissa tomber sa main le long de son corps puis se retourna à nouveau vers lui.

"Je... je vais réfléchir. Rapidement, parce que je n'ai pas beaucoup de temps, avant..." Elle s'interrompit, sa voix s'étrangla dans sa gorge. Thelma venait d'une famille traditionnelle, elle n'aurait jamais, au grand jamais pensé être confrontée à ce choix un jour, et pourtant... Fermant brièvement les paupières, elle finit par affronter le regard de Jonah pour conclure, d'une voix plus ferme : "...avant qu'il ne soit trop tard. Je suis enceinte, Jonah. C'est arrivé par accident et j'avais besoin de savoir, vraiment, sincèrement ce que tu pensais au fond de toi."

Et grand bien lui en avait pris, songea-t-elle, car au moins elle avait la certitude qu'elle n'était pas en train d'imposer un enfant à qui que ce soit. Elle savait quelles étaient les options qui s'offraient à elle, et aucune n'impliquait de mener cette grossesse à terme, avec cet homme. Cela lui laissait donc deux choix... ou un seul, vraiment, un seul qu'elle soit capable d'assumer, même si elle ne se sentait pas encore la force de se l'avouer.

"Désormais, c'est le cas", conclut-elle douloureusement, avec l'impression qu'un gouffre s'ouvrait sous ses pieds. Pourquoi avait-elle l'impression que son destin venait de lui glisser entre les doigts ?

Jonah Forbes
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeLun 9 Déc 2019 - 14:37
Jonah avait beau savoir que Thelma  pouvait avoir des réactions flamboyantes et imprévisibles, il était toujours surpris lorsqu’elle sortait brusquement de sa réserve habituelle. Il fut donc tout  étonné de la voir changer d’attitude envers lui. Elle se leva prestement et lui tourna le dos comme pour se soustraire à sa vue.

« On peut discuter quand même… » lâcha-t-il en écartant les bras. Ils étaient adultes ! Il ne disait  peut être pas ce que Thelma avait envie d’entendre mais il s’agissait de son ressenti réel. Cette attitude boudeuse n’avait rien de constructif et, surtout, elle ne ressemblait pas à Thelma. Jonah fronça légèrement les sourcils alarmé par le comportement étrange de sa compagne qui balbutiait des paroles incompréhensibles, le dos toujours tourné, la gorge serrée.
« Réfléchir à quoi ? répéta –t-il en se levant pour lui faire face, passablement inquiet de la voir ainsi.
« Je suis enceinte, Jonah. »
« Tu . » commença-t-il avant de s’arrêter net.
Un Stupefix ne l’aurait pas autant sonné. Il était immobile au milieu du salon, une expression indescriptible imprimée sur son visage figé.  Cette information se frayait lentement un chemin dans les moindres recoins de son être, jusqu’à son cerveau. Thelma continuait de parler mais il n’entendait rien d’autre que les mots qu’elle avait eus précédemment  annonçant un enfant à venir.
Son enfant.

Le regard de Jonah descendit brièvement sur le ventre de sa compagne qui abritait, en son sein, une future vie humaine.

« A quoi veux-tu réfléchir ? » répéta-t-il alors en relevant lentement ses yeux clairs vers elle et craignant de comprendre où elle voulait en venir «  Jamais de la vie. » lâcha-t-il alors d’un ton sec en secouant la tête, N’y pense même pas. On le garde. »  Il était catégorique et son ton  n’invitait pas à la discussion. Bien sûr, ses propos  contrastaient considérablement avec le discours qu’il avait tenu jusqu’à maintenant. Ils étaient même aux antipodes.

Sauf que la question n’était plus de savoir s’il désirait un enfant ou non.  Ce dilemme  était réglé. Obsolète. Dépassé.
Le nouvelle problématique était tout à fait différente et elle se résumait en cette simple phrase :

Jonah, était-il  prêt à assumer la paternité de son enfant à naitre ?
La réponse était aussi claire que  limpide dans son esprit : Oui, absolument.

Maintenant que l’enfant était conçu, Il n’envisageait aucun autre scénario possible. Il était peut-être vieux jeu –surement même- mais l’avortement n’était pas une option envisageable dans son esprit. Garder cet enfant était une folie, assurément -Jonah maintenait et signait ses propos - mais ne pas lui donner une chance de vivre était, à ses yeux,  un acte abject totalement contraire à ses principes .
Thelma désirait cet enfant plus que tout, quant à lui,… et bien, il tenait à prendre ses responsabilités. Ses sentiments étaient encore trop confus pour qu’il puisse poser des mots sur ce qu’il ressentait réellement mais il avait toutefois pleinement conscience de ses obligations . Ils avaient fait un enfant ensembles, ils l’élèveraient, ensembles.

A défaut de le désirer véritablement, Jonah estimait que c’était son devoir d’accueillir au mieux ce petit être en devenir. Il n’allait pas se défausser, au contraire, il allait lui faire une place dans sa vie et dans son cœur, décida-t-il très raisonnablement plutôt que d’écouter son bouillonnement intérieur.  Gabriel aussi avait été « une surprise » à l’époque-une belle surprise au final- et il en serait de même pour  cet enfant à naitre. Il fallait juste que Jonah se fasse à l’idée qu’il allait être père pour la cinquième fois de son existence. A quarante  deux ans. En pleine dictature.

« Je pense qu’il faut que nous nous installions tous les deux. Ce sera plus simple pour préparer l’arrivée du bébé. » dit –il alors en reportant son attention sur la pièce. Jonah n’était pas très chaleureux avec Thelma mais il avait besoin d’un peu de temps pour accueillir cette information avec davantage de sensibilité et d’amour. A vrai dire, il lui en voulait un peu de ne pas lui avoir dit, d’emblée, qu’elle était enceinte et de l’avoir laissé exposer et argumenter le fond de sa pensée en toute connaissance de cause. Il se sentait à la fois en colère et honteux.  Honteux d’avoir avoué l’inavouable . Jamais il ne lui aurait dit la vérité sur son ressenti s’il avait su, avant.

Il fit quelques pas dans la pièce et alla se positionner devant la porte de son bureau entrouverte.

« On peut faire la chambre ici, ajouta-t-il de manière très pratico-pratique, ou demander à Peter s’il existe des appartements plus grands et  disponibles. »
A défaut de s’inscrire dans le registre des émotions, Jonah se raccrochait à ce qu’il maitrisait parfaitement : L’organisation et la préparation.


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Thelma Corrigan
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeMer 11 Déc 2019 - 15:05
Au choc qui s'était peint instantanément sur le visage de Jonah, Thelma s'y attendait. Elle s'y était préparée. En revanche, aux paroles qu'il prononça, elle ne s'y attendait vraiment pas. L'enseignante avait imaginé toutes sortes de réactions, plus ou moins négatives, toutes, sauf celle-ci. Car s'il y avait bien une chose à laquelle elle ne s'attendait pas, c'était au ton sec, catégorique et dépassionné qu'employa Jonah, ni à son pragmatisme froid. Il n'y avait plus aucune chaleur qui émanait de son compagnon, qui semblait déjà prêt à décider toutes les modalités pratiques de la venue au monde de cet enfant, qui avait déjà tout décidé pour elle, réellement.

Le regard de Thelma s'arrondit d'indignation, et elle resta là, les bras ballants, à l'observer qui se déplaçait dans son appartement pour réfléchir à l'aménagement de l'espace. L'enseignante, qui était de nature empathique, concevait bien que la nouvelle qu'elle venait de lui asséner l'avait ébranlé. Elle devinait, à la crispation de sa mâchoire, une bribe de colère qu'elle ne pouvait que comprendre : il devait se sentir piégé. Mais elle avait beau le comprendre, sa réaction la heurtait profondément, et elle sentit une vague de colère la submerger et écarter toute sa compassion. Elle aussi aurait voulu que cette conversation se déroule autrement, qu'elle se sente suffisamment confiante pour lui dire les choses de but en blanc, en sachant qu'ils réfléchiraient ensemble à la meilleure des solutions, mais cela n'avait pas été le cas. Or ce n'était pas uniquement de sa faute s'ils avaient soigneusement évité ce sujet jusqu'à ce qu'il ne soit trop tard...

Quand Jonah émit l'hypothèse de demander un appartement plus grand à Peter, Thelma secoua la tête en signe de négation. Ses yeux étaient toujours beaucoup trop écartés pour que ce soit bon signe.

"Arrête", dit-elle faiblement avant de se racler la gorge et de répéter, un peu plus fort : "Arrête, Jonah ! Tu crois vraiment que j'ai envie de vivre avec toi, là, comme ça ?!"

Ce n'était pas qu'elle n'en avait pas envie. Bien sûr qu'elle voulait vivre avec son compagnon, un jour, parce qu'ils l'auraient décidé ensemble et qu'ils en auraient envie tous les deux. Pour partager un quotidien et être heureux. Pas par pure obligation parce que Monsieur avait décrété que cela devait se passer ainsi, et pas autrement, et qu'il n'y avait rien à réfléchir. N'y pense même pas, oh que si, elle allait y penser, et elle en avait bien le droit désormais, la loi l'appuyait. Marchebank avait au moins fait cette chose de bien.

"Comment tu peux décréter, comme ça, qu'on doit garder et élever ensemble cet enfant, Jonah, c'est une décision qu'on doit prendre ensemble, à deux, en discutant, et tu ne peux pas me l'imposer", continua-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine, en guise de protection. Ses joues pâles d'irlandaise avaient adopté une délicate teinte carmin, signe des émotions qui tempêtaient en elle. "Tu ne crois pas que j'ai mon mot à dire dans toute cette histoire ? Cela t'a peut-être échappé parce qu'on vit dans un château, mais le Moyen-Âge c'est fini ! C'est moi qui suis enceinte, c'est dans mon corps que ça se passe, que ce bébé grandit, c'est mon corps qui va subir un avortement, ou une grossesse et un accouchement, avec tous les changements qui vont avec, alors non Jonah tu n'as absolument pas le droit de me dire "N'y pense même pas". C'est une décision trop importante pour ne pas y penser, c'est quand même toi qui parlait de pure folie il y a trois minutes !"

Avec sa voix qui montait dans les aigus, le petit bout de femme qu'elle était semblait émaner une colère impuissante, face à cet homme aux propos extrêmes. Là où elle aurait voulu échanger, peser le pour et le contre, prendre une décision réfléchie, Jonah s'était braqué, d'abord dans un extrême puis dans l'autre... mais c'était une nouvelle énorme qu'elle venait de lui asséner, se rappela-t-elle intérieurement, en tentant de retrouver sa sérénité et son indulgence.

Elle fit quelques pas vers Jonah, et plongea son regard dans le sien.  

"Je t'aime, et je rêverais d'élever un enfant avec toi. J'aimerais beaucoup vivre avec toi, mais pas comme ça", souffla-t-elle en secouant la tête. "Pas par obligation, par responsabilité, parce que tu te sens obligé ou que tu penses que c'est la chose noble à faire. Je suis une grande fille, j'ai toutes les ressources en moi pour prendre cette décision et l'assumer, et je n'ai pas besoin de toi pour élever cet enfant. J'en ai envie, mais je n'en ai pas besoin.", et la nuance était essentielle, aux yeux de Thelma, la nuance faisait tout. "On est en couple mais tu ne t'es pas engagé pour ça, j'en ai parfaitement conscience. Fonder une famille avec quelqu'un qui n'en a pas réellement envie, ça ne m'intéresse vraiment pas du tout."

Jonah Forbes
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeSam 14 Déc 2019 - 7:32
Il lui fallut bien deux « Arrête » pour que Jonah daigne suspendre son processus organisationnel.  Il était en train de passer en revue mentalement tous les changements à faire pour préparer l’arrivée du bébé lorsque Thelma se lança dans une longue tirade qui le laissa…pantois.
Il ne comprenait pas. Il n’arrivait plus à la suivre. Dans son esprit à lui, les choses étaient pourtant  limpides :

Elle attendait leur enfant - enfant qu’elle désirait ardemment- il l’aimait et ne voulait pas se séparer d’elle, donc, ils gardaient cet enfant. Point. C’était simple… du moins le croyait-il avant que Thelma ne lui balance à la figure qu’il ne pouvait pas agir en homme moyenâgeux en lui imposant ce bébé.

La comparaison peu flatteuse et l’ironie de Thelma en de pareilles circonstances le vexa énormément mais il décida de ne pas écouter son égo blessé. Le sujet de leur dispute était bien trop important pour qu’il s’arrête sur la forme plutôt que sur le fond.

Il n’avait pas l’impression de lui imposer ce bébé -au contraire même- et il ne comprenait pas pourquoi elle lui en voulait d’assumer ses responsabilités et de ne pas fuir devant l’ampleur de cette tâche qu’était l’éducation d’un enfant.
Ils marchaient littéralement sur la tête à vrai dire: Thelma revendiquant haut et fort son droit à l’avortement (alors qu’elle voulait ce bébé) quand Jonah mettait tout en œuvre pour qu’elle le garde (alors qu’il ne l’avait pas vraiment désiré initialement.). Il n’y comprenait plus rien.

« Mais qu’est-ce que tu attends de moi Thelma ?! lâcha-t-il, énervé,  en s’attrapant le crâne, Dis-moi ! ajouta-t-il d’un ton implorant, parce que là je ne te suis plus. Il secoua la tête et fit quelque pas dans la pièce, Évidemment que c’est ton corps mais …  mais je croyais que tu voulais ce bébé ! Ne lui avait-elle pas révélé, un peu plus tôt, que son désir de maternité était indicible ? N’était-ce pas un moyen de lui faire comprendre qu’elle ne changerait pas de cap si la maternité se présentait à elle ou qu’elle serait inconsolable si elle devait envisager la perte d’un bébé à naitre ?  Je te dis que je suis prêt à l’élever avec toi, où est le problème ? Tu aurais préféré entendre quoi ? »
Qu’il hésitait ? Qu’il voulait prendre le temps de la réflexion ? Qu’il ne se sentait pas prêt ? Qu’il voulait qu’elle avorte ? Non. Absolument pas. Toutes ces considérations étaient à mille lieux de ce qu’il pensait réellement. Pourquoi mentir ?
Il fut quelque peu rassurer de voir Thelma se rapprocher de lui et poser le ton. Cette dispute était incompréhensible et  le rendait terriblement malheureux. Comment pouvaient-ils se faire autant de mal l’un l’autre alors qu’ils s’aimaient.
" Je rêverais d'élever un enfant avec toi. J'aimerais beaucoup vivre avec toi, mais pas comme ça"
Jonah poussa un soupir tandis qu’elle lui expliquait son point de vue : Elle n’avait pas besoin de lui pour élever cet enfant. Il le savait déjà et n’en doutait pas une seule seconde. Thelma était tout à fait en capacité de se débrouiller seule, sans l’aide de personne. Elle ne voulait pas le voir agir par obligation, responsabilité ou noblesse mais elle ne se rendait pas compte qu’en lui interdisant cela, elle le privait de son seul et unique recours pour rattraper les choses entre eux…
« Fonder une famille avec quelqu'un qui n'en a pas réellement envie, ça ne m'intéresse vraiment pas du tout."
« Alors…Après ce que je t’ai révélé tout à l’heure, est-ce que j’ai encore mon mot à dire ? » osa-t-il demander en relevant un regard douloureux vers elle.
Il ne pouvait pas faire comme si cette conversation n’avait pas eue lieu. Comme s’il ne lui avait pas dit qu’il ne voulait pas de nouvel enfant. C’était trop tard, elle savait et il n’allait pas prétendre le contraire maintenant. « Mais si j’en ai envie finalement ! » Ils n’étaient pas stupides.
Pourtant, il ne voulait pas se résoudre à l’idée que tout soit terminé entre eux. Quoi que Thelma choisisse de faire, ils ne pourraient pas continuer ainsi. Qu’elle le garde seule, ou qu’elle avorte, Jonah vivrait très mal ces deux situations. Ces éventualités, lui étreignaient le cœur si durement qu’il s’approcha à son tour de sa compagne pour lui attraper les mains solennellement.
« Thelma, je te le demande :  S’il te plait, … laisse moi élever cet enfant avec toi.»


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Thelma Corrigan
Thelma CorriganProfesseur de DCFM
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeSam 14 Déc 2019 - 9:49
Les sourcils de la jeune femme se froncèrent quand Jonah lui demanda s'il avait encore quelque chose à dire après ce qu'il avait avoué un peu plus tôt. C'était une bonne question, en réalité. Avait-il encore le pouvoir de la faire changer d'avis ? N'avait-elle pas su, tout au fond d'elle, qu'il n'y avait qu'une seule façon d'aborder cette situation qui ne lui donne pas l'impression de mettre en danger le bonheur à venir de cet enfant, en le faisant naître dans une famille qui n'en était pas vraiment une, une famille par dépit ?

Lorsque Jonah lui prit les mains, elle ne se déroba pas. Elle redressa la tête pour pouvoir croiser son regard et tenter de le comprendre, mais cela lui causait toutes les difficultés du monde. Sa demande lui serra le cœur. Immobile, troublée, elle tenta de faire le tri entre ses émotions et de prendre du recul. Bien sûr, elle mourait d'envie d'acquiescer et d'oublier ses craintes, mais sa raison se rappelait trop fortement à elle pour qu'elle l'ignore. Depuis le moment où le médicomage avait confirmé sa grossesse, Thelma n'était plus elle-même, plus seulement : elle était devenue une mère. Radicalement, en l'espace d'une seconde, elle avait changé, un changement profond qui s'était ancré en elle et la poussait à envisager des choses qu'elle n'aurait jamais considéré avant. Elle aimait Jonah, et il avait l'air sincère aujourd'hui dans sa volonté de construire cette famille avec elle, même ses motivations n'étaient pas celles qu'elle aurait voulu. Oui, mais ça, c'était aujourd'hui. Qu'en serait-il demain, dans un an, ou dans dix ? On n'arrêtait pas d'être père quand ses enfants grandissaient, Jonah était parfaitement bien placé pour le savoir.

Et s'il regrettait demain cette demande qu'il lui faisait aujourd'hui ?

"Mais Jonah", répondit-elle finalement d'une petite voix, gardant ses mains dans les siennes. Elle avait besoin de ce lien entre eux, comme pour adoucir leur conversation, maintenant que sa colère était retombée et qu'elle se sentait, comme parfois, curieusement intimidée face à lui. "Je ne comprends pas. Je t'offre une porte de sortie, je pensais que c'était ce que tu voudrais."

Peut-être que cela aurait été plus facile, soupira-t-elle intérieurement, si Jonah était le genre d'homme à se défausser d'une grossesse, à fuir ou ignorer ses responsabilités, plutôt que de rester, quelles que soient les circonstances et son désir intérieur. Parce qu'alors, elle n'aurait pas à prendre de décision.

"Tu veux faire ce choix maintenant, mais qu'est-ce qu'il se passera si tu le regrettes après la naissance ? Si tu te mets à m'en vouloir, ou pire, à lui en vouloir, parce que tu ne voulais pas de tout ça ? Si on te rend très malheureux ?" Elle haussa les épaules avec impuissance. "J'ai toujours rêvé d'avoir un enfant, oui, tu as raison, mais au sein d'un foyer uni, avec quelqu'un qui serait heureux de vivre cette aventure avec moi. Je ne peux pas venir m'installer avec toi et mener cette grossesse en me sentant..." elle tenta de mettre des mots sur son ressenti, "illégitime, et coupable de vous imposer ça, à toi, à ta vraie famille, tes enfants... et te voir devenir malheureux. Quelle place il aura, ce bébé, dans tout ça ?"

Elle secoua doucement la tête, sans pour autant s'écarter de Jonah. Il n'y avait pas de solution miracle, elle le savait bien, mais elle ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'ils parviennent à une solution. Si elle peinait à comprendre comment les choses pourraient fonctionner si elle restait, elle savait tout aussi que partir serait extrêmement difficile. Ils étaient collègues, elle vivait dans le même couloir, ils se croiseraient tous les matins, au petit déjeuner, dans les couloirs, et le soir, et elle élèverait son fils sans lui ? C'était inextricable. Thelma le savait, au fond, si elle prenait cette décision, il lui faudrait l'assumer et partir. A cet instant, face à Jonah, cette pensée lui semblait tout aussi insurmontable...

"Comprend-moi bien", ajouta-t-elle doucement, "Je ne dis pas "non", j'essaie juste de comprendre comment tu vois les choses. J'ai besoin de comprendre quelle... quelle place tu peux nous faire dans ta vie."

Dans sa vie, et surtout dans son cœur, mais elle tut pudiquement cette dernière pensée.
Jonah Forbes
Jonah ForbesDirecteur de Serpentard
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeDim 22 Déc 2019 - 6:36
hors rp:

« Non, je ne veux pas d’une porte de sortie, voyons. »répondit-il.

Quoiqu’il dise, Jonah sentait la situation lui échapper. Bien que Thelma ait laissé ses mains dans les siennes, il devinait son trouble. Elle analysait la situation, tout comme lui, afin d’envisager la solution la plus viable maintenant qu’elle savait à quoi s’en tenir. Il aurait voulu pouvoir revenir dans le temps et effacer ce qu’il avait dit à propos de son désir d’enfant mais le mal était fait. Thelma dressait un portrait si pessimiste de leur éventuel futur commun qu’il ne voyait plus comment lui faire oublier les mots qu’il avait prononcés. Il écouta la suite, sans mot dire, en proie à une sensation de vertige croissante face aux doutes immenses de sa compagne. Ils étaient certainement fondés, pour elle -compte-tenu de ce qu’il avait dit précédemment- mais le futur qu’elle envisageait ne pouvait pas être plus sombre. Il entendait ses craintes, bien sûr, mais il ne pouvait pas lui donner raison.
Jonah secoua le tête et prit une profonde inspiration. Il savait que ce moment était important et qu’il devait à son tour exposer son point de vue. Non pas pour rassurer Thelma avec des paroles vides de sens, mais pour lui faire comprendre ce qu’il ressentait vraiment.

« Je n’ai pas de vraie ou de fausse famille Thelma, j’en ai juste Une.  Vous  pouvez en faire  partie tous les deux, dès maintenant, dit-il en baissant le regard sur le ventre encore plat de sa compagne,  même s’il n’existe pas encore ou si tu décides qu’il n’existera jamais. » Jonah ne pourrait jamais l’oublier.

Il releva les yeux et poursuivit :

« C’est notre histoire, ça ne se passe peut-être pas comme on l’aurait voulu,  mais, s’il te plait, écoute-moi : Tu ne m’imposes absolument  rien, ni personne. J’ai le choix, je le sais – Il pouvait très bien  la quitter, ou appuyer l’éventualité d’un avortement. Tu préférerais peut-être que je prenne le temps de la réflexion pour interroger mes désirs profonds, mais je sais déjà, au fond de moi, ce que je veux. Tout lui était apparu très clairement dès que Thelma lui avait avoué être enceinte,  Je veux garder cet enfant et je veux qu’on l’élève ensemble. » En l’état actuel des choses, il ne voyait pas de meilleure opportunité pour faire perdurer leur bonheur commun.

« Jamais cet enfant ne me rendra malheureux, assura-t-il  -inquiet surement, mais pas malheureux, sauf peut-être le jour où il n’aura pas envie de passer toutes ses vacances avec son père, ajouta Jonah avec un maigre sourire. Il pressa un peu plus fort les mains de Thelma et poursuivit :

« Je la vois, moi, cette famille qu’on pourrait devenir... Elle ne sera pas parfaite, préféra-t-il prévenir d’emblée. Elle sera un peu biscornue, rafistolée, recomposée. Il y aura surement des tensions, des disputes, …des incompréhensions – il observa Thelma un instant. Avec eux deux comme parents, c’était inévitable- mais il y aura de l’amour. Sur ce point, tu ne peux pas douter de moi. » Jamais Jonah ne ferait payer à cet enfant à venir le simple fait d’exister. Il le savait au plus profond de son être. Il aimait tout ces fils -même lorsqu’ils étaient exécrables- et il en serait de même pour le bébé à venir.

« La place que je vous laisse dans ma vie, c’est celle que tu voudras bien prendre, avec lui – ou elle- auprès de moi. »assura-t-il alors. La balle était dans le camps de Thelma, la décision finale lui revenait, Et si tu décides de partir parce que tu doutes qu’on puisse réussir à construire un environnement sain pour cet enfant ensemble –il sentait bien, en filigrane, que cette éventualité se dessinait quelque part dans l’esprit de Thelma, j’en serai vraiment peiné mais je ne renoncerai pas à l’idée de vouloir participer à son éducation.» Il préférait être clair :  Si cet enfant voyait le jour, Jonah serait son père.


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Thelma Corrigan
Thelma CorriganProfesseur de DCFM
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeVen 27 Déc 2019 - 9:57
Un silence de quelques instants suivit la tirade de Jonah. Les yeux clairs de Thelma étaient fixés sur lui et semblaient jauger de sa sincérité. Pourtant, si elle semblait encore sur ses gardes, car le moment était important, la jeune femme s'était laissée attendrir par les propos de son compagnon.

"D'accord", souffla-t-elle finalement, en laissant un sourire timide fleurir sur ses lèvres fines, "Formons cette famille."

Après avoir inconsciemment retenu sa respiration, elle expira lentement et sentit un soulagement mâtiné d'espoir commencer à l'envahir. Finalement, il lui semblait que son dilemme s'était résolu de lui-même. Si Jonah était décidé à assumer son rôle de père, avec ou sans elle, alors c'était tout ce qu'elle avait besoin de savoir : autant que ce soit avec elle, puisqu'ils s'aimaient. Dans ces conditions, se séparer n'aurait effectivement aucun sens. Bien sûr, savoir que Jonah allait aimer cet enfant, comme s'il avait voulu sa conception, n'arrangeait pas tout : leur histoire restait précipitée et brinquebalante, elle n'était pas sans risque ; mais comme ils l'avaient si joliment dit, c'était leur histoire, et elle serait tout aussi belle ainsi...

Doucement, Thelma ôta ses mains de celle de Jonah et franchit la distance qui les séparait pour venir se blottir contre lui. Ils étaient passés si près de se perdre qu'elle avait besoin de sentir son étreinte, et elle ferma brièvement les yeux quand il entoura son dos de ses bras. Merlin, ce qu'elle se sentait soulagée, malgré tout : de ne pas affronter cette grossesse seule, de ne pas devenir une mère célibataire, le choix qu'elle aurait certainement fait sinon : elle s'en serait sortie, oui, mais cela allait être tellement plus joyeux et facile avec Jonah dans leur vie. Qu'il aurait été cruel, de devoir mettre un terme à la première relation sérieuse qu'elle vivait depuis des années, pour élever l'enfant né de cette union... Elle l'aurait fait, s'il avait fallut, mais cela aurait été un crève-cœur.

Peinant encore à croire que son rêve le plus intime était sur le point de se concrétiser - quoi que pas de la façon qu'elle aurait choisi - Thelma ne parvenait pas tout à fait à réaliser qu'elle allait devenir mère. Il lui faudrait certainement quelques jours pour s'autoriser à ressentir ce bonheur là, mais pour l'instant, elle se satisfaisait de cette issue : après tout, Jonah aurait très bien pu fuir en courant.

Elle s'écarta finalement de lui pour croiser son regard.

"Je suis désolée si l'annonce a été un peu brutale", dit-elle, l'air coupable, "Je ne cherchais pas à te piéger, mais j'avais besoin de savoir ce que tu pensais vraiment, au fond, pour être sûre de prendre la bonne décision, parce que...", parce qu'elle était terrifiée par cette grossesse, pour toutes les raisons dont ils avaient parlé. Elle s'interrompit, s'efforça de chasser son appréhension intérieure.

"C'est sûr que le contexte n'est pas idéal", reprit-elle alors que l'image de Daisy s'imposait à elle. Tout cela aurait été tellement plus facile si son amie était encore présente au château. A la place, la présence de Peter sur le siège du directeur lui rappelait à chaque repas son absence, et le poids de la dictature qui avait pris son amie. "Notre relation est toute jeune, et puis il va falloir en parler à tes enfants", Merlin, Virgil..., "sans parler de la résistance... Mais comme tu l'as dit, c'est notre histoire, c'est ainsi que les choses se passent alors on va trouver des solutions, les unes après les autres. Je ne suis pas inquiète. Non, c'est complètement faux, mais disons plutôt que j'ai toute conscience en nos capacités, et c'est déjà pas mal."

Si ce n'était pas le cas, elle ne se serait jamais lancée dans des actions de résistance avec lui. C'était, finalement, lier leurs sorts aussi sûrement qu'en ayant un enfant : dans le second cas, ils auraient au moins l'option de se séparer si les choses devenaient vraiment trop compliquées, mais dans le premier, il était très compliqué de revenir en arrière maintenant qu'ils avaient mis certaines choses en branle. De toute façon, Thelma n'en avait aucune envie : maintenant qu'elle avait ouvert les yeux sur le régime Marchebank, il lui était impossible de les refermer ou de rester inactive, il en allait non seulement de son propre avenir mais surtout de celui des générations futures : celles qui arpentaient les couloirs de ce château sous leur garde, celles qui allaient naître bientôt. Plus que jamais, Thelma se sentait responsable, une responsabilité qui pouvait sembler écrasante, mais qui l'était un peu moins avec Jonah à ses côtés.
Jonah Forbes
Jonah ForbesDirecteur de Serpentard
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeLun 30 Déc 2019 - 9:44
"D'accord"
Jonah ferma les yeux brièvement, soulagé que Thelma mette de côté ses réticences et accepte de fonder cette famille avec lui. Un poids immense quitta ses épaules: Ils étaient passés si près d’une rupture qu’il ne pouvait que se sentir rassuré et reconnaissant de la sage décision de sa compagne. Il avait fait un pas vers elle en acceptant cet enfant dans leur vie et elle faisait de même en faisait le choix d’ignorer les propos qu’il avait tenu initialement. Tout n’était pas parfait, loin de là, mais une chose était sûre : Ils étaient tous les deux prêts à faire d’énormes concessions pour que leur couple fonctionne et que cette famille imparfaite -mais heureuse- puisse exister un jour.

Jonah resserra ses bras autour des épaules de sa compagne, embrassa ses cheveux roux, sans toutefois parvenir à s’abandonner totalement dans cette étreinte.  Son cerveau fonctionnait à plein régime, tandis qu’il songeait à tous les changements qui allaient intervenir dans sa vie prochainement. Ils allaient devoir mettre en place un certain nombre de mesure pour  préparer au mieux l’arrivée de ce bébé et garantir sa sécurité, coûte que coûte, quelque soit leurs activités annexes. Jonah ne supporterait pas l’idée qu’il puisse arriver quoique ce soit à cet enfant par négligence de sa part.

Cet enfant, … son enfant.

Pour la première fois depuis le début de cette conversation, Jonah se mit à réfléchir à ce petit être en devenir, accueillant enfin cette nouvelle vie comme une réalité affective tangible. Il ne voyait plus  cet enfant comme un élément imprévu dont il devait planifier la venue mais comme un individu à part entière. L’image d’un nourrisson gigotant dans ses langes se matérialisa peu à peu dans son esprit : Châtain comme son père ? Roux comme sa mère ? Garçon ou fille ? Surement garçon, songea  Jonah avec un peu de fatalisme -il ne savait faire que des mâles- pourtant le portait d’une petite rouquine s’imposa dans son esprit et lui tira un imperceptible sourire.

Ce fut à cet instant que Thelma s’écarta de lui pour  s’excuser de la manière –un peu fourbe-  dont elle lui avait annoncée sa grossesse. Elle avait beau affirmer qu’elle n’avait pas cherché à le piéger, Jonah l’avait vécu comme tel. Il n’avait pas apprécié d’être maintenu dans l’ignorance mais il savait, aussi, qu’il ne lui en tiendrait pas rigueur.

Parfois, l’équilibre de la vie de couple primait sur les vexations personnelles.

« Ce qui est fait est fait. » dit-il peu désireux de s’étendre sur cet épisode, « concentrons nous sur l’avenir. » ajouta-t-il avec un léger sourire.

Il n’allait pas gaspiller son énergie à lui en vouloir alors qu’ils avaient plus que jamais besoin d’être soudés. Comme le soulignait Thelma, leur parcours risquait d’être semé d’embuches. Si Jonah ne s’inquiétait pas trop de l’annonce à ses fils – s’ils l’aimaient, ils accepteraient – il craignait nettement plus l’idée de donner vie à un enfant dans  le contexte actuel. Thelma lui avait opposé comme argument qu’il avait déjà élevé quatre fils en pleine guerre sorcière mais elle était dans l’erreur. Jonah avait fui le monde magique avec toute sa famille dès les prémices de la seconde guerre. S’il avait passé près de dix ans de sa vie en terre moldue c’était justement parce qu’il avait préféré assurer la sécurité de ses fils plutôt que de prendre position contre les Mangemorts et Voldemort.

La situation actuelle était toutefois différente. Jonah avait déjà mi un pied dans la résistance et il ne se voyait pas revenir en arrière alors qu’il avait activement participé à la formation d’une cellule du LEXIT au sein de Poudlard.  Impossible pour lui de se désengager et de livrer tous les élèves à Marchebank. Il se sentait investi d’une mission de protection contre laquelle il ne pouvait pas lutter. Il hocha donc  la tête pour confirmer les affirmations de Thelma : Ils avaient conscience –et surtout confiance- en leurs capacités.  Ils allaient réussir à tout mener de front, leur nouvelle vie de famille et leurs activités annexes.

« Pour ce qui est des garçons, on peut peut-être attendre d’avoir vu le gynécomage avant de leurs annoncer ta grossesse, suggéra-t-il, C’est mieux si la date du terme est posée, non ? Peut-être que Thelma avait déjà rencontré un spécialiste et qu’elle possédait cette information, d’ailleurs, auquel cas, l’annonce était imminente.  Il réfléchit un instant et ajouta en lui attrapant de nouveau les mains, j’aimerai qu’on leur dise ensemble, comme la vraie famille qu’ils allaient bientôt former. Jonah ne pouvait plus maintenir Thelma en dehors de ses relations avec ses fils comme il l’avait fait jusqu’à maintenant, quant au reste –sous entendu, la résistance-,…et bien… on a neuf mois pour réfléchir à tout ça. »

Les choses se précipitèrent toutefois lorsque quelqu’un tambourina à la porte de son appartement. Des coups puissants, ininterrompus. Alarmé,  Jonah croisa le regard de Thelma et attrapa prestement sa baguette qu’il avait abandonné sur un guéridon près du fauteuil. Ce n’était pas l’un de ses fils, les garçons frappaient mais entraient généralement avec leur clef dans la foulée sans attendre que leur père vienne leur ouvrir. Jonah passa mentalement son appartement au crible :  il avait caché les journaux du LEXIT dans un endroit sûr avant les vacances de Noël en sachant pertinemment que ses fils allaient venir trainer ici de temps en temps. Il n’y avait aucune preuve de son appartenance au réseau résistant en ces murs. L’enseignant  fit donc quelques pas en direction de la porte et ouvrit le battant à la volée pour découvrir l’identité de l’intrus…


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Métamorphomage
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeMar 31 Déc 2019 - 17:39
:wub: [Thelma & Jonah] 19d27110
~ Linnet Sneals - 5ème année Serdaigle ~

Dans le dortoir des Serdaigle…

Avachie sur son lit, Linnet ne savait plus comment tromper l'ennui et la solitude qui l'envahissait en ce début de soirée hivernal. Jonglant entre son Pear et ses dessins sanguinolents, elle essayait d'éradiquer toutes les pensées néfastes que lui inspirait cette maudite période de l'année. L'esprit de Noël, en voilà une terrible invention ! Existait-il une période plus pourrie et hypocrite que celle-ci ? Pourquoi d'honnêtes sorcières innocentes de Salem furent brulées pour de simples rituels de magie noire, alors que celui qui avait fondé l'odieuse magie de Noël avait été éhontément épargné ? Quid des chants de Noël ? Des calendriers de l’Avent ? Du houx et du gui ? Autant d'abominations qui lui donnait presque autant la nausée que de voir l'horrible Magpie allaiter ses jumeaux en classe d’art ! C'est dire ! Linnet rêvait secrètement de voir le père Noël se faire dévorer vivant par ses rennes, ou plus simplement qu'une personne éclairée ne se décide tout bonnement à éradiquer à tout jamais cette odieuse fête des calendriers ! Car aucune autre période de l'année n'offrait son pesant de solitude à ceux qui avaient coupé les ponts avec leurs proches…  

C'était malheureusement le cas de Linnet et de la famille Sneals qui avait implosé de l'intérieur suite à la mort tragique de Danny, couplé au divorce de ses insupportables parents. Profondément perturbée, la Serdaigle n'avait jamais essayé de recoller les morceaux d'un puzzle familial dont il manquait trop de pièces. Plutôt que d'avoir à endurer les affres d'une famille recomposée, elle s'était comportée de manière ignoble avec ses deux parents de manière à provoquer elle-même son propre rejet. Vous pouvez me croire c'était salvateur pour tout le monde, surtout pour le chihuahua de la nouvelle compagne de son père. Quand elle avait expédié un hibou à ses parents pour leur signifier qu'elle ne viendrait pas passer le réveillon de Noël en leur compagnie, préférant réviser et bosser ses buses ; Ceux-ci avaient probablement sauter de joie. Il faut dire que l'épouvantable incident du dernier repas de Noël était encore dans tous les mémoires. Et avec du recul, et plus de maturité, Linnet regrettait amèrement d'avoir déversé les cendres de son défunt grand-père dans l'anatomie profonde de la dinde aux marrons. Promis, la prochaine fois, elle n’attendra pas la fin du repas pour expliquer à sa famille que l'étrange gout de brulé, ne venait pas d'un défaut de cuisson mais bien d'un dernier tour posthume de ce farceur de papy…

Pour le bien de tout le monde, Linnet n'avait donc pas quitté Poudlard et vivait son Noël en solitaire. Si l'idée de disposer, pour elle seule, de l'intégralité de la salle commune de la Maison Serdaigle l'avait réjoui dans un premier temps ; Elle avait également ressenti un certain pincement au cœur quand elle avait vu les autres élèves rejoindre leurs foyers respectifs. Une avalanche de rire heureux avant que ne s'impose un silence pesant. Le dortoir paraissait si vide sans Abigaïl, sa meilleure copine de chambrée ; La seule qui la voyait véritablement comme une artiste, et non comme une timbrée psychopathe. Consultant les dernières actualités artistique du monde magique sur son Pear, Linnet découvrit avec effarement un article faisant des éloges dithyrambiques sur un affreux portrait de Maman Magpie en mode duckface… Le journaliste osait même l'affront de comparer cette vieille croûte à la Joconde. Inimaginable ! Ce monde méritait vraiment de basculer dans le chaos !

Balançant de dépit son Pear sur son coussin, le regard de Linnet se posa sur le croquis de son futur chef d'œuvre révolutionnaire. Car après voir tagué les murs de Poudlard avec les portraits de la défunte Daisy Mason ou de dame truie Magpie ; Linnet comptait rééditer cet exploit authentique mais cette fois-ci avec une œuvre dénonciatrice sans commune mesure. En effet, l'artiste rebelle comptait peindre un graffiti magique sur le fronton extérieur de Poudlard, dans lequel apparaitrait le visage déterminé de la condamnée à mort Lauren McGowan en mode ninja, ponctué de la célèbre tirade "Vous paierez pour vos crimes". Ecrite naturellement en rouge sang, celle-ci serait accompagnée, cela va de soi, de la tête décapitée de l'odieux dictateur Leopold Marchebank. Bref du Linnet tout craché, pour cette sensationnelle œuvre d'art dénonciatrice ! Elle s'apprêtait à finaliser son esquisse quand un courant d'air glacial lui fit subitement lever la tête...

"Bordel de Troll! Toi ici!? " s'exclame Linnet en plaquant sa main sur sa poitrine, alors qu'une silhouette spectrale et familière lui faisait tout à coup face. Un long frisson parcourut son échine alors que le fantôme de son défunt frère Danny se tenait juste devant elle.

"Duke...? Duke…? M'enfin… Quelqu'un a vu mon crapaud…? " gémit tendrement le fantôme.  

Linnet leva un sourcil perplexe alors qu'elle se plaquait contre le mur du dortoir. Le Noël de cette année s'annonçait vraiment merdique si son regretté frangin venait peupler son espace.

"Danny, tu m'as flanquée une de ses frousses ! T'es encore plus moche mort que vivant. Tu pourrais au moins m'avertir quand tu te décides de passer... "pesta Linnet qui peinait à reprendre son souffle et le cours de ses émotions.

"Duke...? Duke…? M'enfin… Quelqu'un a vu mon crapaud…? " répéta à nouveau Danny.

"Alors écoutes…  Si ma mémoire est bonne, ton crapaud s'est fait écrabouiller la tête par le talon de cette foldingue de Sorden. J'imagine qu'il est au paradis des crapauds… "

"Duke...? Duke…? M'enfin… Quelqu'un a vu mon crapaud…? " martela une énième fois le fantôme de Danny.

Insupportable. Une chance qu'il soit translucide, car Linnet avait une envie farouche de le mordre.

"C'est quoi le but du jeu, Danny? Que je me suicide pour n'avoir plus à subir tes questions stupides? C'est ça? Tu pourrai pas me parler de la vie après la mort, ou de quelque choses de métaphysique pour changer, plutôt que de ton stupide refrain de crapaud à la noix! "

Un fantôme pouvait-il se vexer? Une chose est sure la silhouette de Danny flotta dans les airs en direction de la porte du dortoir, avant de s'évaporer au travers de cette dernière. Laissant ses dessins et son pear derrière elle, Linnet bondit de son lit pour poursuivre ce cadeau de Noël inespéré.

"Attends Danny! Attends! Je plaisantais! " s'écria Linnet.

Bien que vêtue de son unique pyjama rayé bleu nuit, Linnet se précipita à l'extérieur pour apercevoir ne serait-ce que quelques secondes de plus son frère. Même si c'était sous sa forme spectrale, elle devait admettre que cela lui faisait un bien immense. Sans les pitreries grotesques de son bêta de frangin, Noël avait perdu toute sa magie.  Voilà la vraie raison du pourquoi elle détestait cette période, et les réunions familiales. Tout cela la ramenait trop cruellement à son défunt frère. Danny lui manquait cruellement…

Grelotante dans le froid du couloir, Linnet avait perdu la trace du fantôme. La Serdaigle s'apprêtait à faire demi-tour dans son dortoir, quand des chuchotis émanant de l'autre extrémité du couloir éveillèrent brutalement son attention. Linnet se dissimula derrière une colonne dans un recoin obscur, afin d'épier l'arrivée d'un binôme aussi inquiétant que singulier. Marchant côte à côte, baguettes dégainées, un homme et une femme vêtus tout deux des uniformes violets caractéristiques de la Milice, conversaient à voix basse.

"C'est bon Deana, nous avons le feu vert du Ministère. Œuvrons tout de même dans la plus grande discrétion. Malgré la nature imprévisible de la suspecte, cela ne reste qu'une gamine. Il nous la faut vivante. Notre indicatrice est formelle, elle est seule. De plus au dernier pointage magique, elle se trouvait encore dans son dortoir... " énonça doucement l'homme.

"Entendue, Will. Une fois la suspecte interpellée, nous entamerons la fouille complète du dortoir, à la recherche du moindre faisceau indices susceptibles de nous éclairer sur une éventuelle poche de résistance… " lui répondit sa comparse.

Linnet retint son souffle alors que les deux individus n'étaient qu'à quelques mètres de sa position. Nul doute, ils appartenaient bel et bien à la Milice. Une broche en forme d'araignée était accrochée au revers de leurs uniformes. Mais que venaient-ils faire à Poudlard? En avaient-ils le droit? Allait-elle être embarquée comme Curtis à Skye? Autant de questions sans réponses qui firent frémir Linnet, alors que les deux Miliciens pénétraient à pas de loup dans le dortoir. Linnet savait pertinemment qu'elle devait fuir, mais pour l'heure elle paraissait totalement tétanisée par la panique. A l'intérieur les Miliciens exécutaient leurs consignes, fouillant chaque recoin du dortoir. Le dos plaqué contre le mur, Linnet se décida à mouvoir lentement. Tout cela n'avait rien de normal. Depuis quand était-il autorisé d'intervenir dans l'enceinte sacrée de Poudlard? Était-on revenu aux heures les plus sombres du Monde Magique? Linnet contourna l'angle du couloir, et elle étouffa entre ses mains un hoquet de surprise quand elle se trouva nez à nez avec la statue de l'Ange de Pierre. Le visage enfoui entre ses paumes de pierre, il était clairement effrayant. Damnation. Elle n'arrivait pas à s'habituer à cette nouvelle et glauque décoration intérieure. Reprenant péniblement son souffle, la jeune Serdaigle se décida à aller avertir un professeur, ou même le Directeur en personne. Aucun membre du corps professoral ne tolérerait une telle exaction de la part de la Milice. Linnet se raidit quelque peu alors que la peinture magique de la cuisinière semblait l'observer attentivement. Quelque chose clochait. Elle se sentait surveillée. Cette intuition fut confirmée quand son regard se reporta sur la statue de l'ange. Celle-ci la regardait désormais de son regard vide, avec un sourire de marbre aussi sournois que malaisant. D'ordinaire Linnet raffolait de ce qui lui faisait peur, même cette fois-ci elle n'avait envie que d'une chose : Détaler au plus vite, loin de ce cauchemar, et des Miliciens qui allaient sans doute se rameuter vers elle. Ne cherchant plus à réfléchir, Linnet s'enfuit à toutes jambes en direction de l'Aile Sud et des appartements privés des professeurs. Elle devait obtenir de l'aide et le réconfort d'un adulte, c'était sa seule chance...

Dans sa course folle, Linnet évita plusieurs factions de la Milice qui quadrillaient le secteur la plupart du temps en binôme. Merlin soit loué, elle réussit à atteindre son objectif et le quartier des professeurs. Sans se soucier le moins du monde du désagrément, elle tambourina aussi fort que possible à toutes les portes qui jalonnaient son chemin. Mais aucune d'entre elles ne s'entrouvrit...

"Je vous en supplie, ouvrez-moi ! Je suis en danger ! " gémit-elle le souffle saccadé.

Effrayée que son vacarme alerte une patrouille de la Milice, elle chercha du regard une échappatoire. Il ne restait plus qu'une porte, mais un rayon lumineux s'échappant de son embrasure réanima ses derniers espoirs. Avec l'énergie du désespoir, elle martela sa surface, priant de trouver enfin de l'aide et la protection que tout élève de Poudlard est sensé recevoir de ses professeurs.

"Pitié, ouvrez-moi la porte !!! "

Sa supplique fut entendue quand la porte s'ouvrit à la volée, et la lumière réconfortante d'un foyer inonda son visage. Envahie par un torrent d'émotion, les larmes perlant son regard, elle se jeta sans réfléchir dans les bras de son sauveur du soir, le professeur Forbes. Divine aubaine, celui-ci était accompagné par la professeur Corrigan. Le souffle court, elle se délivra alors de la peur qui lui nouait les entrailles.

"Je vous en prie, aidez-moi! La Milice est là. Ils sont en train de fouiller mon dortoir. Ils sont à ma recherche… Ils veulent m'embarquer à Skye… Je ne veux pas finir comme Curtis… Pitié, sauvez-moi… "

Certes elle avait tagué les murs de Poudlard. Dénoncé l'odieuse vérité aux travers de son art. Mais cela valait-il une aussi impressionnante démonstration de force ?  Linnet reprenait péniblement le cours de ses émotions, elle comprit qu'elle se devait de révéler la vérité aussi rapidement que possible. Elle plongea son regard noir dans celui du professeur Corrigan, avant de confesser…

"C'est moi la responsable des dessins… Sur les murs de Poudlard… Je suis désolée. "

Linnet n'avait plus rien d'un démon. Plus rien d'une dangereuse sociopathe en devenir. C'était juste une enfant paniquée par les conséquences de ses actes. Il parait que l'honnêteté paie toujours…  Linnet se souvenait de ce conseil que lui avait jadis enseigné son défunt frère. Pourvu que cela soit la vérité…
Thelma Corrigan
Thelma CorriganProfesseur de DCFM
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeDim 12 Jan 2020 - 19:02
Thelma hocha la tête en signe d'approbation. En effet, ils pouvaient attendre avant de parler de cette grossesse aux fils de Jonah, ils n'étaient pas pressés, d'autant plus que la prudence était toujours de mise dans les premières semaines de la grossesse. Maintenant qu'ils avaient eu cette conversation difficile, ils allaient pouvoir prendre le temps de mettre les choses à plat et d'aborder cette grossesse de concert. L'enseignante sentit la tension qui quittait peu à peu son corps, et l'apaisement la gagner. Ce fut avec un sourire qu'elle proposa à son compagnon :

"J'ai un rendez-vous chez le gynécomage demain, justement, tu veux venir avec moi ?"

Elle ne pouvait s'empêcher d'appréhender un peu ce rendez-vous, intimidée par cette première grossesse qu'elle avait pourtant tant désiré, mais qui lui était tombé dessus. Finalement, demain, les choses allaient se concrétiser. Avant que son compagnon n'ait eu le temps de lui répondre, cependant, des coups furent tambourinés à la porte de son appartement et ils échangèrent aussitôt un regard circonspect. Sur ses gardes, Thelma imita Jonah en sortant sa baguette magique de sa poche, qu'elle garda néanmoins discrètement dissimulée dans la manche de sa robe. Inutile d'avoir l'air excessivement paranoïaque, il ne s'agissait certainement que d'un collègue venu poser une question à Jonah, ou bien d'un élève de Serpentard qui aurait un problème. La vie d'un directeur de maison n'était pas toujours de tout repos, avec ces adolescents prompts aux bêtises en tous genres sous sa responsabilité.

La supplique d'une jeune fille se fit entendre au moment même où Jonah ouvrait la porte en grand. Interloquée, Thelma traversa la pièce à son tour pour tenter de reconnaître la chevelure brune de l'adolescente qui s'était jetée dans les bras de son professeur. Quand elle s'écarta, Thelma reconnut avec une surprise non dissimulée ce visage épleuré comme étant celui de Linnet Sneals.

"Linnet, qu'est-ce qui se passe ?", s'enquit-elle doucement en songeant qu'il s'agissait certainement d'un émoi adolescent. Linnet Sneals n'était pas une enfant très facile : elle avait eu une vie compliquée, en particulier depuis le décès tragique de son frère, mais d'après ce que lui avait raconté Peter, Linnet n'avait jamais été la plus équilibrée de leurs pensionnaires. Il n'était pas dans son habitude de courir dans les jupes de l'équipe professorale, aussi une alarme s'alluma aussitôt dans l'esprit de l'enseignante, bientôt confirmée par le récit de la jeune fille...

A l'évocation de la milice, son cœur rata un battement et son visage, déjà pâle d'ordinaire, devint translucide. Pourquoi la milice en voudrait-elle à une jeune fille de cinquième année ? C'était peu probable, sans doute avait-elle mal compris la situation, tenta-t-elle de se rassurer avant de poser une main rassurante sur l'épaule de Linnet :

"Comment ça ? Du calme Linnet, pourquoi est-ce que la milice te rechercherait-elle ?"

Un frisson la parcourut quand son regard croisa celui, noir comme l'ébène, de Linnet. Sa révélation sembla sceller son destin, et Thelma ferma brièvement les paupières en jurant intérieurement. Merlin, pourquoi avait-il fallut qu'elle exprime ses talents artistiques de cette façon ? Avait-elle la moindre idée de ce que cela risquait de lui coûter ? Oui, probablement, puisqu'elle évoquait Curtis, et c'était bien pour cela que la jeune fille était terrifiée...

Avec un élan de compassion, Thelma se dirigea vers la porte et passa sa tête rousse dans le couloir silencieux. Tendant l'oreille, elle reconnut distinctement des bruits de pas précipités qui semblaient se rapprocher. Tout au bout du couloir, une lueur tremblotante semblait s'agrandir.

Son cœur fit une autre embardée tandis qu'elle prenait la mesure de ce qui était en train de se dérouler. Dans une minute, peut-être deux, la milice serait à leur porte pour récupérer leur dû. D'une main tremblante, elle referma la porte derrière eux pour dissimuler Linnet et Jonah à l'intérieur de l'appartement, avant de tourner vers eux un visage fermé.

"Ils arrivent", souffla-t-elle en posant ses deux mains sur les épaules de Linnet. Par-dessus leur jeune élève, elle avisa son compagnon et posa sur lui un regard lourd de sens. "Jonah..."

Ils en avaient déjà parlé. Ils avaient eu cette conversation, récemment, tous les deux savaient ce qu'ils avaient à faire. Mais c'était une chose que d'en parler, en théorie, confortablement installés dans leur canapé avec une tasse de thé fumante à la main, quand le danger paraissait si hypothétique. S'en était une autre que de prendre une telle décision, quand ils se trouvaient réellement face à la pire des situations possibles... Allaient-ils y arriver ? Pouvaient-ils vraiment le faire ? Le doute et la peur apparaissaient clairement dans les pupilles claires de Thelma, mais le temps pressait, et ils n'avaient pas le loisir de débattre de la question. La milice allait débarquer, d'un instant à l'autre.

"On sait ce qu'on a à faire", souffla-t-elle d'une voix blanche, mais déterminée.

Ses mains se resserrèrent sur les épaules de Linnet. Dans le couloir, le bruit caractéristique de coups frappés à la porte d'un appartement voisin se fit entendre.

Jonah Forbes
Jonah ForbesDirecteur de Serpentard
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeDim 19 Jan 2020 - 11:39
Jonah esquissa un mouvement de surprise lorsque Linnet se jeta littéralement dans ses bras. Il n’était pas vraiment habitué –pour ne pas dire, pas du tout- à ce que les élèves se montrent si familiers avec lui. Toutefois, l’étonnement céda vite le pas à l’inquiétude quant il découvrit la mine défaite et les yeux embués de larmes de la Serdaigle.

Contrairement à d’autres élèves, Linnet Sneals n’était pas connue pour rechercher la compagnie des professeurs, bien au contraire. Elle avait géré le deuil de son frère seule, refusant toute aide extérieure, et Rachelle avait précisé à l’équipe pédagogique que la jeune fille restait au château durant les vacances de Noël suite à une brouille familiale. En clair, il fallait garder un œil sur elle. Jonah avait bien essayé d’engager la conversation à quelques reprises mais la jeune femme était au moins aussi fermée au dialogue  que Virgil – si ce n’est plus. Il s’était simplement assuré qu’elle soit bien présente aux heures de repas et l’avait vu plusieurs fois dessiner tranquillement dans la salle des arts.  

Son nom avait été évoqué par les membres de la résistance à Poudlard lorsque les premiers graffitis anti-gouvernement étaient apparus sur les murs de l’école. Un élève inconscient s’amusait à tagger Poudlard sans se soucier une seule seconde du système de surveillance mit en place par Peter Virtanen depuis près d’un mois. Ils étaient nombreux à penser que Linnet était l’auteure de ces œuvres pro-résistance  mais son appartenance au club des arts, dirigé par Mildred Magpie une fidèle du régime, ne correspondait pas au profil du parfait résistant en herbe. Le doute demeurait et  ils ne pouvaient pas prendre le risque de tenter de la dissuader sans être complétement sûr de leur diagnostic…

Les  membres du LEXIT savaient  qu’ils devaient trouver le tagueur avant qu’il ne soit confondu par la Milice… mais de toute évidence, ils venaient d’échouer :

"C'est moi la responsable des dessins… Sur les murs de Poudlard… Je suis désolée. "
confessa la jeune fille.

Jonah ferma les yeux brièvement suite à cet aveu. Ils avaient trop tergiversé, trop attendu. La Milice allait de nouveau mettre la main sur un enfant et elle poussait le vice, cette fois,  jusqu’à venir l’enlever au sein même du château. L’enseignant s’efforça de calmer la puissante colère  et le profond dégout qu’il ressentait à cet instant. Le ressentiment ne l’aiderait pas à gérer cette situation au mieux. Il devait garder les idées claires. Il suivit des yeux Thelma tandis qu’elle passait la tête dans le couloir et refermait la porte soigneusement derrière Linnet.

La fillette savait que la Milice fouillait son dortoir. Elle avait donc traversé tout le château pour venir trouver de l’aide, ici, dans l’aile des professeurs. Elle était surement passée devant des dizaines de caméras de surveillance et Jonah imaginait sans mal un lieutenant de la Milice, posté devant tous les écrans en salle des professeurs, suivant le moindre de ses déplacements, méthodiquement. Le piège se refermait sur eux.

"Ils arrivent" souffla Thelma en posant ses mains sur les épaules de Linnet comme pour la protéger de l’inéluctable. Jonah croisa le regard déterminé de sa compagne qui lui faisait face. Ils avaient longuement évoqué l’éventualité de ce cas de figure lors de leurs conversations, comme pour mieux s’y préparer. Ils savaient exactement ce qu’ils avaient à faire, Thelma avait raison, mais rien n’était facile. Absolument rien. A la périphérie de son regard, Jonah vit les doigts de sa compagne se resserrer légèrement sur les épaules de Linnet  et il hocha imperceptiblement la tête avant de se pencher vers la fillette pour planter ses yeux clairs dans les siens.

« Linnet, commença-t-il en s’efforçant de ne pas se laisser submerger par l’émotion. Il ne voulait pas penser qu’elle avait le même âge que Casey et qu’elle aurait pu être sa propre fille, Écoute moi bien : Surtout reste calme, tout va bien se passer. » lui dit-il en essayant de lui faire comprendre, par le regard, ce qu’il ne pouvait pas lui dire verbalement.

Les coups sur la porte mirent fin à ce moment suspendu. Jonah se redressa et fit un pas sur le côté pour ouvrir partiellement le battant afin de cacher Linnet et Thelma à la vue des deux miliciens qui se tenaient dans le couloir, baguettes en mains.
« Bonsoir », souffla –t-il en les regardant tour à tour.
« Nous recherchons une certaine Sneals Linnet accusée d’apologie du terrorisme. » expliqua la milicienne en tendant un mandat d’arrêt sous le nez de Jonah. Il parcourut rapidement le document des yeux, avisa le sceau du ministère en bas, la signature de Danielle Coleman,  et reporta son attention sur les deux membres des forces de l’ordre.

« Linnet Sneals ? répéta-t-il. Il fit un pas sur le côté et ouvrit pleinement la porte dans un grincement afin de dévoiler la Serdaigle aux yeux des miliciens, Elle est là, Il se retourna et planta son regard  froid et implacable dans celui de la fillette, et elle vient d’avouer être l’auteure des graffitis incitant à l’insurrection des élèves. »


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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeJeu 12 Mar 2020 - 10:16
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Linnet Sneals - 5ème année Serdaigle

Aussi loin que remontait sa mémoire, Linnet avait toujours éprouvé une incapacité chronique à tisser du lien social avec autrui. Se protégeant des autres comme de la peste, elle s'était créer son propre petit monde. Une petite bulle protectrice dans laquelle elle pouvait libérer un imaginaire aussi glauque que libérateur. Était-elle pour autant un monstre? Une sociopathe en devenir? Parfois la misanthropie pouvait se traduire comme un désir de protection caché sous une peau de hérisson. Depuis toujours, elle s'échinait à ne laisser personne percer le champ de ses émotions. Elle avait érigé une forêt interdite et inextricable autours de son âme, qui la préservait de toute intrusion extérieure. Certes la solitude berçait son quotidien, mais passer pour un monstre aux yeux des autres lui avait enlevé toutes sortes de désagrément. Linnet avait l'intime conviction d'être en accord parfait avec elle-même, sans avoir à revêtir des masques pour plaire à la pensée commune. Mais était-ce la vérité? N'arborait-elle pas elle aussi un masque de jeune fille effrayante et bizarre pour faire fuir ses congénères? Dans tous les cas, le fait d'affronter la vie seule l'avait rendue à la fois plus mature et autonome que ses camarades, mais l'isolait également dans un carcan de surdouée incomprise et incapable de s'intégrer socialement…

Et pourtant… Pour la première fois de sa vie, en venant frapper à la porte de ses professeurs pour quémander leur aide ; Linnet s'était tournée délibérément vers autrui. Dans un élan de sincérité unique, elle avait livré à nue ses émotions et confié ce qu'elle avait sur le cœur. En révélant sa peur, ses larmes et ses fautes, elle cherchait de l'aide et une figure protectrice qui n'existait plus depuis la perte de son frère Danny et la destruction de sa cellule familials. Linnet ne jouait plus au monstre. Elle n'était qu'une élève en danger qui cherchait secours auprès de professeurs, qu'elle pensait digne de confiance. Thelma Corrigan et Jonah Forbes se rendaient-ils compte de l'offrande et des efforts que cela imposait à la jeune Serdaigle en mal d'intégration? L'espace de quelques secondes, alors que Thelma posait une main rassurante sur son épaule et que Jonah lui préconisait de se calmer car tout allait forcément bien se finir ; Linnet eût foi en l'humanité, au point de se sentir hors de danger. Comme si des personnes pouvaient se soucier véritablement d'elle, et du sort de cette fille bizarre. Sans doute trop effrayée de finir comme Curtis, la Serdaigle voulait désespérément y croire. Prisonnière d'une bulle faussement protectrice qui ne demandait qu'à éclater…

Alors que la Milice approchait à grands pas et martelait chaque porte de l'Aile Sud ; Linnet perdit un peu de sa naïveté alors que la dernière phrase de Thelma tournait inlassablement dans sa tête. "On sait ce qu'on a à faire" voulait tout dire et son contraire. Instinctivement, tel un petit animal sauvage pris au piège, Linnet chassa de ses épaules les mains faussement rassurantes de la Professeur de défense contre les forces du mal. Le regard noir de Linnet se durcit derrière un voile de larmes.

"Et qu'est-ce que vous allez faire de moi? "

Une question qui demeura malheureusement sans réponse, alors que des coups martelèrent la porte de l'appartement privé. Linnet sursauta, avant d'implorer du regard les deux professeurs de ne point ouvrir la porte aux miliciens. A voix basse, elle les supplia une dernière fois de lui venir en aide.

"Non. Je vous en prie. Ne leur ouvrez pas la porte... "

Peine perdue, alors que Jonah se dirigeait déjà vers la porte pour en ouvrir un battant et faire face à la patrouille de Miliciens. Devait-elle se cacher? Le regard de Linnet parcouru l'espace à la recherche d'une cachette digne de ce nom, quand tout à coup, elle comprit que cela s'avérait inutile. En effet, le sang de Linnet se figea dans ses veines, alors qu'elle n'arrivait pas à en croire ses oreilles. Sur un ton détaché, Jonah conversait avec l'odieux milicien qui la pourchassait comme s'il s'agissait d'un simple livreur venu s'enquérir d'une vulgaire marchandise à ramasser. Et très vite la désinvolture laissa sa place à la trahison, quand Jonah osa la dénoncer sans une once de scrupule ou d'empathie humaine.

« Linnet Sneals ? Elle est là, et elle vient d’avouer être l’auteure des graffitis incitant à l’insurrection des élèves. »

Jonah n'était rien de moins que l'un d'entre eux. Une ordure déguisée en professeur paternaliste. Le cœur de Linnet manqua un battement alors qu'elle tournait un regard à la fois perplexe et paniqué en direction de la Directrice des Poufsouffles. Était-elle aussi de mèche? Allait-elle accepter qu'une chose aussi inimaginable puisse se dérouler dans l'enceinte même de Poudlard? Était-il possible de donner libre court à une rafle de la Milice? Linnet secoua la tête avec dépit alors qu'elle reculait instinctivement au fond de la pièce, comme une souris prise au piège. Fustigeant autant sa propre naïveté que la lâcheté de ses professeurs ; Linnet ne tarda pas à cracher son mépris à la face de ceux qui étaient sensés la protéger.

"Vous me dégouter, professeur Forbes! Vous ne valez rien! Vous pouvez faire des grands discours, jouer les grands moralisateurs mais vous n'êtes rien d'autre qu'une ordure sans nom! Depuis quand Poudlard ne protège plus ses élèves? Honte à vous! "

Virgil savait-il que son père n'était rien d'autre qu'un monstre aussi vil que lâche? Comment un père pouvait-il être si différent de son fils? Virgil était-il lui aussi rien d'autre qu'un menteur? Après tout, il travaillait à Skye, ce qui ne le rendait guère différents des crapules qui osaient pénétrer dans le sanctuaire soi-disant inviolable de Poudlard. Et Thelma Corrigan? Son regard se posa durement sur la directrice des poufsouffles, qui ne valait pas mieux que de son traitre d'amant. Comment avait-elle pu l'admirer? Ou même, envier sa puissance pour lancer des sortilèges, tout en admirant la grâce avec laquelle elle faisait onduler sa baguette… Intérieurement, elle était aussi moisie que l'était Mildred Magpie! Pire même, puisqu'elle jouait les protectrices avant de vous lâcher éhontément.

"Franchement, et vous!? Vous n'êtes pas sensée nous protéger contre les forces du mal? Vous ne valez pas mieux que cette raclure de Magpie! "

Linnet ne savait plus trop quoi penser alors qu'elle dégainait déjà sa baguette pour se protéger du Milicien inquiétant qui venait de contourner Jonah Forbes, pour pénétrer dans la pièce. William Covidus n'était pas du genre à plaisanter. Bien au contraire, il était un des miliciens comptant le plus d'arrestation de traitres au régime, même si ses méthodes dépassaient parfois les limites de l'acceptables. William Covidus avait la baguette facile, et jurait à qui voulait l'entendre que la peur devait changer de camp, quitte à éradiquer les rebelles jusqu'au dernier! De quoi calmer les esprits subversifs, et les pulsions de soulèvement populaire. Mais plutôt que de se dérober lâchement, Linnet le défia du regard, avant de le braquer courageusement de la pointe de sa baguette. Mieux valait mourir dignement que de devenir un vulgaire légume comme Curtis…

"Avancez d'un pas de plus et je jure que je vous tue! "

William Covidus ne recula pas d'un millimètre, alors que tel un prédateur, il ne quittait pas des yeux la jeune insurgée. La tension ne fit que s'accroitre quand une milicienne tout aussi impitoyable et expérimentée, répondant au nom de Deana Mortens, pénétra à pas de louve dans la pièce, pour venir brandir et ajouter une baguette à la tentative d'arrestation.

"Lâchez immédiatement cette baguette jeune fille, où vous allez amèrement le regretter! " hurla le premier milicien.

"Au nom de la Milice et de notre Ministre Marchebank. Veuillez vous rendre sur le champ! " invectiva la seconde.

Jambes flageolantes, souffle apeuré ; Linnet avait perdu de sa superbe et ne savait plus véritablement quoi faire pour répondre à la menace. Sa voix s'étranglait dans sa gorge et elle était dans l'incapacité totale de prononcer le moindre sortilège. C'est alors que la baguette de la milicienne crépita, et qu'un sortilège informulé jaillit pour immobiliser l'élève récalcitrante. Sans même comprendre ce qu'il lui arrivait, Linnet sentit une chaine s'enrouler autours de ses jambes et de sa taille, avant de chuter en avant. A peine eut-elle toucher le sol que la milicienne lui dérobait également sa baguette d'un "accio" retentissant, tandis que son comparse se jetait sur la rebelle démasquée. Linnet était foutue, et ne pouvait que se résoudre à son arrestation, alors que William Covidus l'écrasait déjà de son genou.

"Arrêtez! Je vous en prie! Vous me faites mal! " gémit-elle avec une voix devenue aussi fragile que de la porcelaine.

Mais le Milicien semblait bien décidé à jouer son rôle de justicier jusqu'au bout, et donner une bonne leçon à cette jeune effrontée. Air fanfaron et sourire de vainqueur éclairant son visage blafard, il respecta la procédure en lui lisant le peu de droit qu'elle avait en attendant d'être transférée à Skye.

"Linnet Sneals, vous êtes en état d'arrestation, pour dégradation, propagande et incitation à la haine! Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous... "

Mais William n'eu pas le loisir de finir sa phrase quand Linnet planta ses petites canines aiguisée dans la main du milicien. Ce dernier poussa un petit glapissement aussi aigu que ridicule, avant de gifler sans ménagement sa prisonnière.

"La petite conne, elle m'a mordue! " s'exclama-t-il, ivre de rage, avant de se tourner vers sa comparse.

Deana Mortens écarta les bras pour empêcher une éventuelle réaction des deux professeurs. Bavure ou non, la Milice avait toujours raison, et rien ni personne ne pouvait les contredire. Il incarnait l'ordre et la sécurité, et la volonté de Leopold Marchebank. Toutefois, William Covidus se sentit bon de le rappeler, alors qu'il se relevait, laissant Linnet gisante au sol.

Il s'approcha à quelque centimètres de Jonah Forbes, leva le menton pour lui souffler son haleine chaude au visage.

"Vous avez un problème? Quelque chose à redire? "

Puis se rendant compte qu'il était bien plus petit que le professeur, il se tourna vers la jolie rousse qui se tenait à ses cotés. William Covidus fit un pas de coté, et planta son regard noir dans celui de la directrice des Poufsouffles.

"Parce que moi, j'ai véritablement un problème! Celui de savoir ce que pouvait bien faire une maudite rebelle, à une heure aussi tardive, dans les appartements privés de deux professeurs… " William Covidus cherchait la peur dans le regard de Thelma, tandis que sa petite langue perverse balaya ses lèvres. Il osa rajouter : "Qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense ma jolie? Parles! "

William Covidus savait qu'il avait la loi de son coté. Sur la simple base d'un soupçon, tout ou presque lui était permi...

Thelma Corrigan
Thelma CorriganProfesseur de DCFM
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeMer 25 Mar 2020 - 8:31
D'un petit hochement de tête, Jonah approuva la conclusion de Thelma et confirma ses plus grandes craintes. Ce scénario catastrophe qu'ils avaient imaginé était littéralement en train de se produire sous leurs yeux, beaucoup plus tôt qu'ils ne l'avaient imaginé, et Thelma ne se sentait absolument pas prête. Car ils avaient beau avoir parlé de cette dictature des centaines de fois, et du rôle qu'ils souhaitaient se donner, tout cela restait un peu abstrait jusqu'à présent. Comme un mauvais cauchemar. On ne pense jamais que le pire peut arriver, jusqu'à ce qu'il se produise juste tout notre nez...

Sidérée, Thelma libéra les épaules de Linnet et s'écarta de quelques mètres. Elle se mit en retrait tandis que Jonah tentait d'insuffler un peu de calme à l'adolescente qu'ils étaient sur le point de livrer. Une vague de nausée manqua submerger l'enseignante, qui n'avait jamais été aussi pâle, face à la supplication vaine de Linnet. L'implacable Linnet Sneals, qui avait pourtant perdu son propre frère dans des circonstances tragiques, ne s'était jamais montrée aussi vulnérable et l'empathique enseignante devait combattre chaque fibre de son être pour ne pas céder face à ce regard déchirant. Il était trop tard pour reculer maintenant, Linnet leur avait fait courir trop de risques à tous en se rendant ici. Pour protéger tous les autres, il fallait en sacrifier une...

Ecoeurée par son propre choix, tous ses membres figés par une peur glaciale, Thelma détourna son regard de Linnet pour le poser sur la porte de l'appartement qui venait de s'ouvrir. Le calme apparent de Jonah lui procura une once de courage, bien qu'il lui donne quelque peu le vertige. Voilà ce qu'ils allaient devoir faire désormais : prétendre. Prétendre être les rouages bien huilés d'un système meurtrier, des fonctionnaires complaisants envers le pouvoir en place, qui collaboraient sans férir avec les autorités les plus brutales envers leurs propres élèves. Toujours nauséeuse, Thelma adressa une prière de gratitude à son compagnon alors qu'il prenait les choses en main. Même si elle avait été la première à suggérer de se conformer à leur plan, elle aurait eu trop peur de se trahir.

La scène dégénéra très vite. Les propos rageurs de Linnet, qui se sentait, à juste titre trahie, lui fendirent le cœur. Thelma dut lutter contre ses instincts maternels qui la poussaient à vouloir défendre et rassurer cette jeune fille, contre sa baguette, coincée dans la ceinture de sa robe, qu'elle pouvait sentir chauffer et frémir d'impatience contre sa hanche. Elle aurait voulu s'interposer entre cet homme haineux et son élève, lui envoyer quelques maléfices bien sentis la démangeait. Elle aurait voulu lui dire que tout allait bien se passer, qu'ils allaient tout faire pour la sortir de là, mais elle savait pertinemment qu'ils prenaient un énorme risque pour la vie de Linnet en la laissant aux mains de la milice. Alors Thelma s'efforça de ranger toutes ses émotions au plus profond de son cœur et de le fermer à double-tour. Sentant le regard de la femme milicienne sur elle, l'enseignante s'efforça de supprimer tout sentiment de son visage, devenu aussi pâle et immuable qu'une statue. Lorsque Linnet la prit à partie personnellement, elle ferma ses oreilles, soutint son regard sans mot dire, enfoncée dans un silence qui la protégeait de tout faux pas. Ainsi, elle protégeait Jonah, et leur bébé.

La scène qui se déroulait face à eux était surréaliste. Deux miliciens adultes et aguerris, baguette en main, face à une adolescente apeurée. Elle aurait aimé avoir son Pear pour filmer et balancer sur le cloud magique cette scène incroyable d'un milicien adulte qui frappait une élève, sous les regards complaisant de sa collègue et, semblait-il, de ses professeurs. Ainsi, ils en étaient là, songea-t-elle alors que la bile lui montait à la bouche. Elle voyait sous ses yeux la confirmation de tout ce qu'elle avait craint depuis plusieurs mois, des raisons qui l'avaient poussé à rejoindre le Lexit ; non pas qu'elle ait réellement douté, mais c'était la première fois qu'elle constatait de ses propres yeux les méfaits et l'impunité de cette milice de la honte.

Sidérée par la scène, sous les feux du regard accusateur et haineux de Codivus, Thelma se mordit profondément l'intérieur de la joue pour s'empêcher de craquer. L'espace d'une seconde, elle se concentra sur la douleur, sur le goût métallique du sang qui se répandait dans sa bouche, juste le temps de rassembler ses pensées et de s'empêcher de sortir une flopée de jurons. A l'entente du "ma jolie" que le milicien lui asséna, elle retint aussi un réflexe bassement primaire qui consistait à redresser son genou jusqu'à un endroit bien précis de son anatomie. L'odeur fétide de son haleine, bien trop proche à son goût, provoqua une nouvelle vague de nausée chez l'enseignante qui s'écarta imperceptiblement. Décidément, Covidus ne respectait pas sa barrière de confort d'un mètre.

Sa question la mettait bien dans l'embarras, cela dit. Non sans jeter un coup d'oeil vers l'adolescente qui gisait au sol, elle s'entendit répondre, aussi posément que possible :

"Linnet vous a entendu arriver et elle a eu peur, alors elle s'est tournée vers ses professeurs. C'est un réflexe normal pour ces adolescents, vous savez, nous sommes comme des parents de substitution pour eux, ici à Poudlard. Mais elle sait qu'elle a eu tort de chercher à se cacher."

Il ne servait à rien de mentir, pas quand il leur suffirait d'un petit tour dans l'esprit de leur jeune proie pour vérifier ses dires...

Peut-être était-ce un effet de son imagination, mais le regard de Covidus avait quelque chose de profondément pervers et dérangeant. Elle mourait d'envie d'aller se réfugier dans les bras de Jonah, mais elle resta figée par la crainte, retenant sa respiration et priant pour qu'il se calme.

Jonah Forbes
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeSam 28 Mar 2020 - 8:47
La situation bascula rapidement dans quelque chose de totalement irréel. Face à la violence extrême des miliciens, Jonah eut beaucoup de mal à se contenir.   Il se doutait que Thelma était au moins aussi choquée que lui par le comportement brutal de Covidus mais ils devaient garder la tête froide tous les deux: Intervenir maintenant, pour sauver une seule élève, mettrait à mal le réseau résistant dans son ensemble.  Ils ne pouvaient pas prendre de tels risques et entrainer des dizaines de personnes dans leur sillage.

Ces circonstances exceptionnelles nécessitaient  des sacrifices très difficiles à faire : Abandonner Linnet Sneals à son sort faisait malheureusement partie de ceux là.
Voilà comment il devait penser. Œuvrer pour le plus grand nombre. Ne pas agir en Gryffondor et louvoyer comme les ressortissants de sa maison savaient si bien le faire.

C’était la priorité immédiate :  Éviter de griller leur couverture.  Il devait joué la partition du parfait  collaborateur et rejeter avec la plus grande vigueur ses projets de sauvetage de Linnet - dangereux et déraisonnables -que fomentait son esprit malgré lui. Pour le moment, Jonah devait se concentrer sur une chose :  Donner le change et ne pas répondre aux provocations de Covidus qui venait lui souffler son haleine chaude au visage.

« Vous faites votre travail monsieur l’agent. » répondit-il sans ciller lorsque le milicien lui demanda s’il avait quelque chose à redire, Jamais je n’irais à l’encontre d’une décision de Justice. »

Sa réponse parut contenter Covidus qui le libéra pour s’assurer cette fois du soutien de Thelma, non sans la rabaisser et l’humilier au passage. Jonah laissa glisser les mots abjects qui visaient la future mère de son enfant et il se contenta d’échanger un regard impassible avec Deana Mortens, l’autre milicienne, qui guettait du coin de l’œil la moindre réaction, cherchant visiblement à capturer un  signe trahissant son agacement.

 Jonah savait sa compagne fougueuse -et parfois imprévisible- mais il ne douta pas un seul instant de sa capacité à faire profil bas. Ils avaient longuement discuté de cette éventualité tous les deux et ils s’y étaient préparés. Ils étaient prêts à encaisser les bassesses de ce gouvernement le temps qu’il faudrait avant d’avoir les moyens de le renverser. Thelma répondit d’ailleurs tout à fait posément aux sous-entendus de Covidus et Jonah n’hésita pas à seul instant à abonder dans son sens.

« Le directeur de Maison de Linnet est absent pour le moment – nous sommes en effectif réduit durant les congés de Noël- expliqua-t-il, En cas de problème, les élèves restant au château savent qu’ils doivent se tourner vers l’enseignant d’astreinte. En l’occurrence, pour ce soir, moi.» Il désigna du regard un calendrier épinglé sur le mur où plusieurs dates -donc celle du 20 décembre- étaient marquées d’un grand « A ».

Faisant fi du climat exécrable qu’avait tenté d’imposé Covidus, Jonah s’accroupit alors au sol pour se mettre à la hauteur de la petite Sneals, toujours molestée par terre. Il dût profondément lutter pour ne pas céder à la vive émotion qui le saisit à l’instant où son regard croisa celui, désemparé,  de la fillette.

« Écoute-moi, Linnet. Il faut que tu collabores avec ces personnes, c’est important. Le recours à la violence n’est pas envisageable
– Non seulement elle aggravait son cas aux yeux de la justice mais elle risquait aussi de se blesser, voir d’entrainer une ultime bavure de Covidus. Bref, tout ce que Jonah voulait éviter : Si le milicien passait de nouveau ses nerfs sur la petite, il ne se le pardonnerait pas.
Soucieux d’occuper les deux agents et de concentrer l’attention sur lui plutôt que sur Linnet, Jonah releva les yeux vers eux et demanda :

« Est-ce que je dois prévenir le P. Virtanen que la situation est sous-contrôle ?
s’enquit-il alors. Il se hissa sur ses jambes en prenant appui sur la table basse avant d’ajouter «  A moins que vous préfériez que nous vous raccompagnons jusqu’aux grilles de l’école?» proposa-t-il en attrapant sa canne posée contre le fauteuil.


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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeDim 12 Avr 2020 - 16:33
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William Covidus ~ Milicien d'élite

A l'affut du moindre indice qui puisse trahir un éventuel trouble ; Covidus planta son regard noir et acéré dans les jolis yeux de la professeure de défense contre les forces du mal. Traquer les mensonges était comme une seconde nature chez le Milicien zélé. Mais après des secondes aussi longues que des heures, Covidus était bien forcé d'admettre qu'il n'y avait rien de suspect aussi bien dans la réponse posée de la directrice des poufsouffles, que dans l'expression renvoyée par son visage calme et olympien. Thelma Corrigan lui contait la vérité. Covidus en était désormais persuadé. L'infâme milicien acquiesça du menton, avant de s'armer de son sourire le plus charmeur… Premier signe inquiétant qu'il ne serait pas opposé à prolonger cet interrogatoire dans un cadre disons plus privé. Thelma Corrigan était-elle son genre de femme? Dans tous les cas, Covidus était stupéfié de voir à quel point Poudlard avait bien changé, troquant ses vieilles biques de McGonagall contre de ravissantes jeunes biches. Le milicien tira sur son col de veste avec assurance, tandis qu'il dévisageait de manière narquoise son interlocutrice.

"Cette petite sotte a bien raison d'avoir peur, mais elle aurait dû y penser à deux fois avant de commettre l'irréparable. Vous devez savoir, que rien ni personne ne m'échappe très longtemps… " En guise de message, Covidus ajusta un clin d'œil aussi déplacé que complice à Thelma. Puis il ajouta : "N'ayez crainte pour cette gamine! On va vous la rendre avec des idées plus claires, et une cervelle toute neuve et bien propre… Lavée de toutes ses impuretés. »

Covidus se détourna de celle qui allait sans conteste finir par succomber à son charisme légendaire, pour aller jeter un regard faussement intrigué sur le calendrier mentionné par le professeur barbu. Le Milicien fit mine de l'étudier avec précision… En vérité, il ne comprenait pas trop ce que représentait tous ces sigles, ces lettres, et ces cases… Pour lui, tout cela n'était que du jargon chiasseux de professeurs! Une perte de temps inutile, alors que leur indicatrice, celle qu'il surnommait "l'œil de Poudlard" ou "Gorge profonde", leur fournissait déjà toutes les informations nécessaires sur l'école magique.

Le ton pédagogique employé par le dénommé Jonah Forbes à l'égard de jeune élève dissidente finit par agacer celui qui avait toujours eu zéro gramme de patience en lui. Sans doute la faute incombait à une mère résolument trop protectrice, qui cédait encore aujourd'hui à chacun de ses caprices d'enfant trop gâté. En effet, William était né avec une cuillère en argent dans la bouche ; Isabelkanya Covidus, la richissime rentière, étant reconnue comme l'une des principales actionnaires de la société Vargas, mais aussi l'une des plus généreuses donatrices au FREE. De quoi, assurer ses arrières et son avenir, même s'il jurait obstinément ne jamais rien devoir à personne. L'impatient milicien braqua un index autoritaire sur Jonah.

"Eloignez-vous de la suspecte, monsieur Forbes! Elle assez grande pour comprendre, qu'elle n'a pas intérêt à se mettre davantage dans la mouise qu'elle ne l'est déjà! "  

Même si la Milice avait obtenu l'accord du Directeur et carte blanche dans son intervention, il était toujours préférable de lui rappeler sa mission et son devoir de vigilance contre toute radicalisation de la jeunesse. La Milice avait d'autres fléreurs à fouetter que de molester de vulgaires gamins et gamines, alors que le Lexit grondait sournoisement dans chaque recoin du Monde Magique. Peter Virtanen n'était pas censé ignorer qu'il était le premier rempart contre la contagion dissidente, et le porte-parole de la bonne pensée Leopoldienne auprès des générations futures. Bref, une mission de transmission capitale! Un rappel s'imposait donc, Covidus acquiesçant à la proposition du professeur Forbes.

"Ma parole vous lisez dans mes pensées, monsieur Forbes ! Conduisez-moi sur le champ auprès du Directeur Virtanen. Je tiens impérativement à m'entretenir avec lui, sur les éventuelles mauvaises fréquentations de l'élève Sneals. Ainsi que sur l'incompétence totale de cette école à maintenir un couvre-feu un tant soit peu efficace et discipliné. " Covidus secoua la tête avec mépris, avant de se tourner vers sa consœur milicienne pour lui signifier à son tour, la suite des opérations : "Deana, tu peux informer les autres que la mission est terminée. Conduis notre prisonnière dans le fourgon, et attends-moi aux grilles de Poudlard. Je ne serai pas très long... " Sourire malsain aux lèvres, le regard du perfide Covidus bloqua sur celle qui était devenue son obsession de la journée : "Et si le professeur Corrigan pouvait nous faire l'honneur de sa présence et nous accompagner dans les bureaux de la Milice, je lui serai éternellement reconnaissant… Nous poursuivrons notre entretien si bien engagé, car il se trouve que j'ai encore quelques points qui mérite plus amples éclaircissements. Rien de très grave, rassurez-vous. Bien entendu, il ne s'agit pas d'une simple demande, mais bel et bien d'un ordre. "

Pourquoi ne point joindre l'utile à l'agréable? Surtout quand le pouvoir était entre vos mains? D'un pas impérieux, Covidus quitta alors les appartements privés, en compagnie du professeur Forbes, pour rejoindre le bureau du Directeur Virtanen. Jetant un regard intrigué en direction du trio féminin qui partaient dans la direction opposée et la sortie de Poudlard ; Covidus attendit que l'on ne puisse plus l'entendre, pour interroger son homologue masculin :

"Alors monsieur Forbes… Maintenant que nous pouvons parler en toute sincérité, loin des esprits querelleurs et féminins. D'homme à homme, je vous pose la question : Qu'est-ce qu'il y a entre vous? " Son petit regard de pangolin malsain et sournois fixa le professeur, avant d'apporter un précision de taille sur ses intentions aussi insidieuses que faussement amicales : "Il va de soi que je parle de votre charmante collègue rouquine, et non de cette gamine infernale dont le sort est déjà scellé. Veuillez m'excuser. Mais j'ai surpris des échanges de regards qui m'ont laissé profondément… dubitatif. C'est quoi votre petit secret? Allez-y, racontez-moi, maintenant que nous sommes là à discuter librement entres bons amis. Que pouvez-vous me dire sur Thelma? Vous pensez vraiment que je n'ai pas perçu votre trouble? Chaque fois que je la titillais gentiment, vous voliez à son secours tel un chevalier servant. C'était touchant et intriguant à la fois… Vous n'êtes pas du genre cachotier, monsieur Forbes? Pas de ça entre nous…  " Le duo entamait à peine l'ascension des escaliers que Covidus charcutait déjà l'esprit du professeur, à la recherche d'une réaction ou d'un soupçon de preuve qui puisse trahir une éventuelle compromission. "Jonah... On fait tous des conneries pas amour… On a tous nos limites. Moi le premier! Voyez-vous, si je devais me retrouver, seul à seule, avec cette flamboyante sorcière rousse ; J'aurai du mal moi aussi à rester, disons professionnel. Mais ne vous inquiétez pas, je ne suis pas du genre à marcher sur les plates-bandes d'un ami - Car nous sommes amis, n'est-ce pas? Je reste un homme… tout comme vous… " Covidus poussa un faux soupir de désespoir. "Un homme qui peut parfaitement comprendre que l'on puisse se tromper… et se laisser abuser par les charmes et les fausses promesses de cette éblouissante sorcière rousse. Nous savons la vérité, Jonah… Inutile de me mentir… Racontez-moi tout, si vous voulez que je puisse vous venir en aide. »

Prêcher le faux pour avoir le vrai. Faire se libérer la colère plus que la raison. Voilà une stratégie dont abusait l'affreux Milicien, et qui avait porté ses fruits en maintes occasions et interrogatoires. L'odieux stratagème de Covidus n'avait pour but que de faire dérailler Jonah sur le champ de l'émotion, et lever définitivement certains doutes qui n'existaient pas vraiment… Car en vérité, toutes les observations semblaient abonder dans les sans que Jonah et Thelma étaient de fidèles et loyaux sujets du grand Leopold. Les excuses et le savoir-vivre viendraient une fois le doute levé…  

:wub: [Thelma & Jonah] 2004111156512826
Deana Mortens ~ Milicienne d'élite

Faisant habilement tournoyer sa baguette dans les airs ; Deana Mortens dressa des chaines magiques et lumineuses qui tels des serpents constrictor vinrent encercler le haut du corps de jeune fillette prisonnière. Rendue muette par la folie des évènements, cette dernière semblait s'être résignée à son sort, alors que son regard noir et absent se figeait au sol. C'était mieux ainsi. La Milicienne expérimentée n'avait aucunement envie de se donner en spectacle, et contraindre par la force une vulgaire gamine à se plier aux ordres de la justice. D'un geste incisif du menton, elle intima l'ordre à Thelma Corrigan de la suivre, et le trio singulier rejoignit le couloir pour descendre en direction de la porte d'entrée de Poudlard. Vivement que cette mission et cette incursion dans Poudlard s'achève…  

Car oui, Deana était pressée de finir son service et de rejoindre la quiétude de son foyer à Leopoldgrad. En la voyant débarquer enfin chez elle ; Nul doute que son adorable petit Leopold allait lui faire la fête comme jamais, et remuer sa petite queue bien droite, avant de se mettre quatre pattes en l'air dans l'espoir d'une douce caresse ventrale. Quel trésor! Deana adorait son toutou par-dessus tout ! Elle aimait tous les animaux en général, sauf ceux qui étaient dangereux ou vilains… Dans son esprit de sorcière solitaire, la compagnie des animaux étaient préférables à celles des hommes. Quand elle donnait sa pâtée à son Leopold, elle pouvait lire de l'amour dans sans regard de canin câlin. Là où les enfants brillaient pour leur ingratitude ; Son Leopold demeurait inconditionnellement loyal et reconnaissant…

Deana tourna un regard sévère et méprisant en direction de la fourbe petite tagueuse solitaire, qui paraissait aussi absente qu'une autiste noyée dans son monde intérieur. Soucieuse de briser un peu le silence et la glace avec son accompagnatrice, Deana souleva une impression très personnelle à voix haute.  

"Je ne sais vraiment pas comment vous faites, vous autres professeurs, pour supporter ce genre de petites monstruosités toute l'année!? " Elle fit mine de frissonner comme saisi par un indicible dégout, avant d'ajouter : "Quelle horreur : Cela doit vous couper de l'envie de faire des enfants! "

Avoir des enfants et Deana était aussi incompatible que le mariage d'un lézard avec un dragon. Même s'i elle cherchait à établir le dialogue, ce n'était que par pure politesse. Car Deana se fichait éperdument des opinions de cette jeune professeur sur le point de rejoindre les services de la Milice. Pour l'heure la seule chose qui la tourmentait était de revoir son Léochou, et de ne pas être en retard à son cours de salsa magique. Voilà pourquoi, avant de s'engager sur l'escalier principal ; Deana scruta avec impatience sa montre en argent, avant de s'adresser directement à Thelma :

"Dépêchez-vous ! Allez revêtir des affaires plus chaudes. Vous me donnez froid, rien qu'en vous regardant… " fulmina-t-elle à l'idée que ses horaires de travail puissent déborder sur sa vie personnelle.

L'espace de deux minutes, Deana allait devoir se retrouver seule en compagnie de l'effrayante gamine dont la chevelure ténébreuse recouvrait presque totalement le visage. Sous son couvert capillaire, cette dernière semblait marmonner des phrases inaudibles, tout en se balançant lentement d'un pied à l'autre. Même entravée, cette fillette dégageait quelque chose d'effrayant… Excédée, la milicienne lui secoua le bras, tout en braquant sa baguette en direction de son visage.

"Arrête-ça immédiatement ! " s'énerva-t-elle.

Défiant la point de la baguette qui se figeait sur son front, Linnet semblait avoir basculé dans une sorte de folie aussi inquiétante que déstabilisante. Visage impassible, la Serdaigle releva un regard dénué de sentiment en direction de la milicienne. Puis dans un chuchotis glacé, elle lui énonça le genre de sombre prémonition dont elle avait le secret :

"Deana. Vous allez mourir ce soir. Je peux déjà entendre les chiens de l'enfer aboyer pour vous… "

La milicienne fronça les sourcils, tandis que le trouble envahissait son regard. Comment connaissait-elle son prénom? William l'avait-il mentionné? Cette gamine avait vraiment un don pour flanquer la trouille, même si cette fois-ci la panique n'allait pas changer de camp. La Milicienne conserva son calme, tandis qu'elle se penchait vers la jeune fille folle à lier pour la remettre à sa place.

"Que les choses soient claires : Les seuls aboiements que j'entendrai aujourd'hui, seront ceux de mon petit chien de compagnie me faisant la fête, une fois ma journée de travail achevée… Et cela pendant que toi, tu aboieras de peur devant les traqueurs de Skye sur le point d'éponger ta cervelle corrompue par un mal encore invisible… "

Deana libéra un petit rire provocateur, avant de tapoter gentiment la joue de sa prisonnière, comme elle l'aurait fait avec un petit chiot polisson. Puis se relevant pour accueillir Thelma qui en avait fini avec ses préparatifs de départ, la milicienne secoua la tête avec dédain.

"En tout cas vos petits monstres ne manquent ni d'imagination, ni d'impertinence…" Se tournant vers Linnet, la milicienne crut bon d'ajouter : "On verra bien si celle-ci fera preuve d'autant d'audace, quand elle apprendra que par sa faute, ses parents viennent également d'être interpellés… Allons-y maintenant!"

Sourire mauvais aux lèvres, Deana poussa sa prisonnière livide devant elle pour lui intimer l'ordre d'avancer. Le fourgon prison qui attendait le trio devant la porte de Poudlard était pour le moins sinistre. Une carriole blindée et tirer par deux puissants sombrals, avec deux soldats miliciens en guise de cocher. D'un geste élégant de la main, Deana invita son invitée à prendre place dans l'habitacle avant ; Tandis qu'elle poussait Linnet à l'arrière, dans une cage de fer sans lumière.

"Bienvenue au purgatoire, ma chérie! Allez monter, vite! Et ne m'obligez pas à vous y contraindre... "

Jambes flageolantes, la condamnée grimpa lentement dans sa geôle aussi éphémère que le temps du trajet les conduisant à Londres. Linnet se recroquevilla dans un recoin obscur de celle-ci, avant de relever un regard noir et lourd de sens en direction de Thelma.

"Vous êtes heureuse, madame Corrigan? Puissiez-vous bruler en enfer ! Vous et vos proches ! "

Deana secoua la tête avec dédain. Quelle obsession! Cette enfant faisait vraiment une vraie fixation avec le champ lexical de l'enfer! Sans même se soucier du confort de la détenue, la milicienne poussa le lourd battant du charriot-prison pour ne plus avoir à entendre ce genre d'ineptie. Une longue complainte métallique ponctua alors les derniers instants de liberté de Linnet, avant qu'un tour de clef ne scelle définitivement son destin … Rangeant la clef fourchue dans la poche de son tailleur prune, Deana poussa un soupir de soulagement avant de se retourner vers Thelma.

"Ne vous en faites pas! Ils sont tous les mêmes. Ils nous accablent des pires insultes alors que nous ne faisons que notre travail et notre devoir de citoyen magique. Ils ne peuvent que s'en prendre à eux-mêmes. Skye rendra cette jeune fille meilleure, assurément… "  

Deana indiqua au cocher de se rendre en direction des grilles extérieures de Poudlard, afin d'y attendre le retour de William Covidus. Même rendue légale par décret ministériel ; Il était important de ne pas trop éveiller les regards indiscrets sur cette incursion inédite dans l'école magique. Le Milicien sentinelle surveillait les alentours, alors que Deana prenait déjà place sur la banquette confortable du fourgon. Dans un grondement sourd, le charriot s'ébranla alors en direction du portail de l'école magique. Deana et son invitée allaient devoir patienter, le temps que Covidus ne tire au clair certaines choses. Soucieuse de tromper l'ennui, Deana aborda Thelma sur un ton plus léger :

"Soyez tranquille. Nous ne voulons vous interroger que sur le fonctionnement interne de Poudlard, et sur l'existence d'éventuels foyers de résistance dont vous auriez pu avoir écho. Tous les directeurs de maison seront interrogés. Soyez rassurée ; Nous de doutons aucunement de votre intégrité. Cela étant dit : Vous voulez boire un thé? Ou quelque chose d'autre? " demanda-t-elle avec une emphase si peu naturelle aux vues des circonstances de l'arrestation. Un long silence ponctua cet échange avant que Deana ne farfouille dans la poche de son veston à la recherche de son Pear. Comme de rien n'était, elle aborda alors un thème si essentiel à ses yeux et dans sa vie d'amie des bêtes : "Dites-moi? Vous aimez les chiens? Parce ce si c'est le cas, il faut absolument que je vous montre mon pépère, il est trop mi… "

Deana n'eut pas l'opportunité de finir sa déclaration d'amour pour son chien Leopold, qu'un vacarme de tous les diables vint marteler brusquement l’habitacle métallique du carrosse. Jaillissant de nulle part, une rafale de sortilèges vint affoler les sombrals et bousculer la trajectoire du charriot de fer qui heurta l'un des piliers en pierre du portail, avant de s'immobiliser dans la pénombre. Signe de la violence de la collision, la Milicienne se retrouva projetée au sol… Tâtonnant fébrilement sous la banquette, pour retrouver son Pear éjecté de ses mains durant le choc. Un juron ponctua ses recherches, alors qu'elle retrouvait un débris dudit objet magique. Souffle haletant, elle jeta un regard timide par la fenêtre pour y découvrir, horrifiée ; Les corps étendus du cocher et de celui du Milicien sentinelle dans l'herbe humide.

"Mon dieu! Que vient-il de se produire? Vous allez bien?" gémit-elle à l'attention de Thelma.

Morte de trouille à l'idée de voir sa carrière et sa vie s'arrêter funestement trois malheureuses années avant sa retraite ; La Milicienne n'avait plus aussi fière allure, que lorsqu'elle molestait brutalement une adolescente rebelle. Des images fugaces de sa vie défilaient à toute vitesse dans sa tête : son chien Leopold donnant la papatte, les bains bouillonnant de sa thalassothérapie magique à Brighton, sa victoire dans son concours de salsa… Mais toutes ces images se voulant rassurantes furent tout à coup recouvertes par la sombre prémonition de Linnet lui promettant l'enfer… N'était-ce point Cerbère qui aboyait déjà dans le lointain? Elle chercha immédiatement à se rassurer…

"Restons à l'abri! Nous sommes en sécurité à l'intérieur! " énonçât-elle à voix haute comme pour se convaincre.

Mais malgré son souffle saccadée, Deana se remit rapidement de ses émotions ; Son instinct de Milicienne reprenant le dessus. Dégainant da baguette, elle expédia un patronus en direction de son fidèle binôme Covidus. Il était le plus près de l'action, et sans doute le plus à même de mettre un terme à ce carnage. Surveillant l'extérieur depuis sa fenêtre ; Deana ne voyait aucune trace des assaillants. Seul un silence insoutenable répondait au tumulte de l'attaque. L'important était d'attendre les renforts et de protéger la position de toute tentative d'approche. Immédiatement, elle verrouilla la porte de son coté, et incita Thelma à en faire de même.

"Nous devons attendre les renforts. Verrouillez votre porte et surveillez l'extérieur. Ripostez ou prévenez-moi si un ennemi s'approche de votre côté! Est-ce bien clair ? "

Thelma n'était peut-être pas une milicienne aguerrie, mais elle restait une puissante sorcière passée maitre dans l'art des sortilèges d'attaques et de défense. Assurément, une alliée sure, qui allait couvrir efficacement ses arrières. Cramponnée à sa baguette, Deana guettait le moindre mouvement suspect à l'extérieur. Sous le choc, l'une des statues de sanglier ailé qui ornait le pilier du portail, avait chuté dans l'herbe rase. Une telle prise de risque ne pouvait qu'être l'œuvre du Lexit… Mais pourquoi s'exposer de la sorte? Quelqu'un cherchait-il à protéger Poudlard? Ou libérer cette folle de Linnet Sneals? Cela n'avait pas de sens… Mais Deana allait très vite être fixée sur l'origine de cette embuscade, quand le grincement métallique d'une porte se fit entendre juste derrière elle… Instinctivement, elle se retourna comme une furie, pour faire face à l'envahisseur… Quand son visage se figea un millième de seconde en un masque à la fois horrifié et perplexe. Puis sans même se poser une question, la milicienne se décida à expulser un sortilège mortel en direction de celui ou celle qui représentait depuis le début l'ennemi invisible.  

"Avada Kedavra!" rugit-elle.

Depuis les ténèbres de sa cellule, Linnet entendit les crépitements d'un assaut, un râle rauque, un bruit lourd de chute… Et puis plus rien.
Jeremy Baker
Jeremy BakerJérémie Levain
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:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeLun 13 Avr 2020 - 12:41
hors HP:

Le menton posé dans la main, Jeremy observait religieusement le plateau installé devant lui. Son esprit fonctionnait à plein régime, et les secondes s'égrainaient lentement tandis qu'il élaborait la meilleure stratégie. Il sentait le regard de sa partenaire s'appesantir sur lui mais ne se laissait pas déstabiliser, et prit tout son temps avant de lâcher enfin sa sentence :

"Fou en A7."

Aussitôt, la pièce blanche en bois peint se déplaça de travers sur plusieurs cases, avant de massacrer un petit pion noir. Le rire incrédule d'Alyssa Walker retentit dans le petit salon.

"Mais enfin, Jerem, c'est suicidaire ! Tu avais raison, tu es vraiment incroyablement mauvais à ce jeu. Tour en A7. Echec et mat."

Jeremy observa d'un air désabusé la tour d'Alyssa venir désintégrer son fou et mettre son roi en échec, puis haussa les épaules avec un sourire penaud :

"C'est peut-être vrai, mais je te prends quand tu veux au Quidditch..."

"Ah vraiment, c'est ce qu'on va voir ! Je te signale que j'étais capitaine de mon équipe en Australie aussi", répliqua Alyssa tout en rangeant les pièces délicates dans un coffret en bois. "Attrape-donc les balais dans la remise et allons régler ça sur le terrain..."

Jeremy bondit aussitôt sur ses pieds, envahi d'enthousiasme à cette perspective. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu l'occasion de voler un peu, et l'occasion était excellente : il faisait relativement beau, une fraiche couche de neige avait recouvert les terres de St Agnès et Alyssa et lui étaient seuls au QG pour une garde qui s'annonçait très tranquille : plusieurs missions avaient été repoussées à l'approche des fêtes de fin d'année, alors que le Lexit avait décidé d'accorder un peu de repos à ses membres épuisés.

Malheureusement, il n'avait pas fait trois pas vers la sortie du salon qu'un son de cloches retentit dans le manoir silencieux. Une alerte avait été donnée. Jeremy échangea aussitôt un regard inquiet avec Alyssa, puis les deux sorciers se précipitèrent vers la pièce principale, l'immense salon qui avait été transformé en salle de réunion. Une longue table en chêne massif y occupait la majeure partie de l'espace, mais un petit bureau secrétaire se dressait dans un coin de la pièce, surplombé de plusieurs cloches aux carillons différents. Chacune d'elle avait été reliée à un endroit stratégique du territoire, tels que le Ministère ou Ste Mangouste, où des alliés du Lexit possédaient un parchemin ensorcelé, réservé aux cas d'urgence. Il leur suffisait de griffonner quelques mots sur ce parchemin pour que les inscriptions se reproduisent à l'identique sur le parchemin de St Agnès...Et que les cloches ne sonnent.

Jeremy se précipita devant le secrétaire et avisa la cloche qui carillonnait follement. Il sentit son coeur faire une embardée en constatant qu'il s'agissait de celle de Poudlard. Mise en place récemment, elle sonnait pour la première fois. Qui pouvait donc l'avoir déclenchée, Neville, Thelma ou Jonah ? Pressé de le découvrir, le jeune homme agrippa la feuille de parchemin qui reposait sur le bureau et lut les quelques mots qui venaient de s'y inscrire magiquement à l'encre émeraude. L'écriture était élégante, mais pressée, le message limpide :

"Elève Linnet Sneals arrêtée, 2 miliciens sur place, encore à Poudlard direction Skye.
SOS.
T.C."

Thelma, songea Jeremy avant de tendre le parchemin à Alyssa, qui lisait par-dessus son épaule.

"OK, j'y vais", annonça-t-il résolument, en tirant sa baguette magique de sa poche - il tenta aussitôt de discipliner le tremblement de sa main. Jeremy n'avait pas combattu la milice depuis sa mission avec Lilly, celle où il avait failli se noyer et où il avait perdu sa baguette magique dans les eaux troubles du fleuve. Cette fois, il serait en infériorité, et il n'avait pas encore eu l'occasion de tester sa nouvelle baguette en conditions réelles... mais Thelma était une duelliste hors pair, si elle pouvait se battre. Cela étant, elle devait probablement vouloir conserver sa couverture auprès de la milice, d'où son appel à l'aide...

"Tu veux que je t'accompagne ?", proposa Alyssa, l'air soucieux.

"Non. On ne peut jamais laisser le QG vide, c'est la règle, et puis je connais mieux les lieux."

Il prenait également le risque de griller sa couverture, mais en réalité, Jeremy n'avait guère le choix : Alyssa se remettait encore de sa dernière mission, lors de laquelle elle avait reçu un maléfice particulièrement douloureux d'un milicien. Depuis, elle peinait à retrouver sa puissance magique, et il aurait été irresponsable que de la laisser partir... elle sembla en convenir, à regret.

Tout en parlant, les deux résistants s'étaient précipités vers le grand placard dans l'entrée du manoir qui contenait les kits d'urgence. En moins de deux minutes, Alyssa avait placé sur le visage de Jeremy un masque translucide qui était venu se coller à sa peau pour altérer légèrement ses traits - juste de quoi s'assurer qu'on ne le reconnaisse pas au premier coup d’œil. Quant à lui, il avait revêtu une cape chaude dans la poche de laquelle il avait glissé un kit de premiers secours. On ne savait jamais.

"Je vais mobiliser des renforts au cas où", commenta Alyssa alors qu'il se précipitait  sur la sortie, "Fais attention à toi."

Jeremy échangea un maigre sourire avec la jeune femme qui l'avait suivi sur le perron, puis courut jusqu'à la zone de transplanage. Une fraction de secondes plus tard, il avait disparu.  

Ses bottes fourrées crissèrent en s'enfonçant dans la neige épaisse. Il inspira profondément l'air frais pour se remettre de la sensation nauséeuse provoquée par le transplanage, puis fit quelques pas en direction de la lisière des arbres. Il avait atterri à la frontière de la zone anti-transplanage de l'école, le plus près possible du portail : si nécessaire, il pourrait entrer en tant qu'apprenti professeur de l'école, mais il espérait surtout pouvoir cueillir les miliciens et récupérer Linnet dès qu'ils franchissaient le portail. Avec un peu de chance, les renforts envoyés par Alyssa seraient arrivés d'ici là, ce qui lui éviterait d'attaquer en sous-nombre...

Hélas, il avait à peine eu le temps de prendre trois respirations que le fourgon prison de la milice entra dans son champ de vision. Inutile de se tromper, une énorme accromantule ornait le flanc de ce carrosse tiré par des sombrals... Bien sûr, Jeremy voyait les sombrals : c'était le cas d'une grande partie de la population depuis le Bloody Sunday.

Jeremy jura entre ses dents et évalua la situation. Son esprit parvint aussitôt à une terrible conclusion : il serait incroyablement plus aisé de combattre deux miliciens ici, qu'une véritable armada en arrivant à Skye... A moins de n'attaquer le convoi en vol, mais ils n'étaient pas équipés pour cela, il lui faudrait encore attendre des renforts, trouver des balais et ils l'auraient peut-être perdu la trace de Linnet d'ici là. Non, il n'avait pas le choix, il fallait attaquer ici, et il fallait le faire tout de suite.

Il agrippa ses doigts engourdis sur sa baguette, qui crépita contre sa main : il pouvait sentir son impatience. Plus nerveuse que son ancienne baguette, celle-ci semblait pressée de se jeter dans la bataille. Tant mieux, parce que son propriétaire, lui, était terrifié. C'était sa première mission offensive en solo, dans un endroit qui signifiait tant pour lui : Poudlard était non seulement son lieu de travail, l'espoir d'une carrière future, mais aussi le lieu de tous ses souvenirs d'adolescence. Un lieu qu'il fallait défendre, coûte que coûte, pour tout ce qu'il représentait : pour la jeunesse, pour l'avenir de ce pays, et car c'était le bastion de résistances passées. Si même Poudlard cédait, alors que resterait-il de leur petite résistance ? Tentant d'ignorer les battements furieux de son cœur à la vue du château qui se dressait dans son champ de vision, Jeremy bondit de derrière son tronc d'arbre et enchaîna plusieurs sortilèges en direction des sorciers dans son champ de vision :

"Stupéfix ! Stupéfix !"

Bénéficiant d'un effet de surprise salutaire, il expulsa une salve rapide de sortilèges d'attaque sur le cocher et le milicien jusqu'à ce que plus rien ne bouge, tout en courant pour s'accroupir au pied des sombrals, dont il pouvait entendre les renâclements nerveux. Leurs soubresauts inquiets sous l'effet de ses sortilèges avaient fracassé la charriote contre le portail, et il pria intérieurement pour la santé de Linnet Sneals à l'intérieur. Bien, cette première étape ne s'était pas trop mal passée, mais combien de miliciens tapis à l'intérieur de ce carrosse ? Deux, peut-être trois, estima-t-il en progressant, accroupi, le long de l'habitacle. Il resta un instant silencieux, se demandant comment aborder la situation, jeta un coup d’œil derrière son épaule dans l'espoir d'hypothétiques renforts, mais rien. La scène était presque trop calme.

C'est alors que la solution lui vint, par l'apparition inespérée de son ancienne professeur. L'une des portes du fourgon s'ouvrit silencieusement sur le visage blême de Thelma Corrigan, qui en descendit tout en lui indiquant frénétiquement l'intérieur. Jeremy croisa son regard noisette et hocha la tête avant de se redresser, pour bondir dans l'ouverture ainsi créée.

Malheureusement, la milicienne le vit arriver et, forte des réflexes de ce corps d'élite, elle lança son sortilège la première. Un éclair de lumière verte caractéristique fusa en direction de Jeremy, qui sentit une terreur primaire l'envahir. Son cœur fit une ultime embardée, et il parvint tout juste à esquisser un geste de défense : sa baguette traça la surface d'un miroir invisible, sur lequel vint rebondit le sortilège, et frapper son instigateur en pleine poitrine. Sous le regard horrifié du jeune homme, la milicienne anonyme s'effondra lourdement au sol, tout signe de vie évaporé de son être.

Elle était morte, il l'avait tué. Les yeux écarquillés de stupeur, Jeremy resta figé un long instant, le souffle coupé, à observer le corps sans vie de Daena Mortens. Il avait ôté la vie d'une femme. Sous le choc, il n'entendit pas tout de suite la voix de Thelma qui l'appelait, jusqu'à ce que celle-ci ne vienne lui secouer l'épaule :

"Jeremy, c'est toi ? Jeremy, il faut partir, elle a appelé son complice, il va arriver d'un instant à l'autre."

Un sursaut de peur parvint à ramener Jeremy à la réalité. L'horreur que ressentait Jeremy face à son propre geste passa temporairement au second plan, face à l'urgence qu'il pouvait lire dans les yeux écarquillés de sa collègue.

"Nous n'avons vraiment pas beaucoup de temps", insista-t-elle avant d'indiquer : "Linnet est à l'arrière."

Jeremy esquissa un geste de tête en signe d'assentiment, et se dirigea vers l'arrière du fourgon pour en ouvrir la porte. Tous ses membres étaient engourdis, mais il retrouva rapidement son sang-froid à la vue de l'adolescente qui se trouvait prostrée là. Un hématome s'était formé sur sa pommette, et il sentit une colère froide se disputer aux remords qu'il éprouvait. Thelma libéra la jeune fille de ses liens et la fit descendre du wagon, pour poser ses deux mains sur ses épaules et planter son regard dans le sien.

"Linnet, tu reconnais Jeremy ? Il fait partie de la résistance, comme moi, il va t'aider, alors tu vas le suivre et lui obéir absolument, d'accord ?", souffla-t-elle d'une voix pressante, tout en jetant des coups d’œil vers le château. Heureusement, elle ne voyait aucune silhouette à l'horizon et pria pour que Jonah retienne Covidus le plus longtemps possible. L'enseignante laissa planer un instant de silence, avant de souffler : "Je suis vraiment désolée de ne pas avoir pu agir plus tôt. Bonne chance, Linnet. Jeremy..."

Elle se redressa pour glisser sur lui un regard empreint d'appréhension : "J'ai réellement mis ma couverture en danger pour vous appeler. Il faut que tu me neutralises. Il faut que ce soit crédible, tu comprends ? Mais... doucement quand même, je... je suis enceinte."

C'était trop d'informations, et Jeremy sentit un sentiment de panique et d'horreur mêlées l'envahir de nouveau lorsqu'il comprit ce que Thelma lui demandait. Il s'apprêtait à refuser, lorsqu'il lui sembla entendre au loin l'écho de voix masculines. Son sang se figea dans ses veines, et il souffla "OK", avant de tendre sa baguette vers la sorcière. Cette dernière paraissait plus résolue que lui, et c'est en fermant à demi les yeux qu'il tendit sa baguette vers son visage, puis esquissa un petit geste du poignet : une plaie béante apparue aussitôt sur le front de Thelma, qui laissa échapper une exclamation de douleur.

"Je suis désolé, tellement désolé", souffla-t-il en dansant d'un pied sur l'autre, avant d'enchaîner : "Stupéfix !"

Elle s'effondra, sur le dos, au sol, aussi neutralisée que les miliciens qu'il laissait là. Jeremy jeta un dernier regard sur le visage pâle de Thelma et sur le sang qui s'écoulait de son front pour aller maculer sa neige. Avec un pincement au cœur, il avisa la statue de sanglier ailé qui n'avait pas survécu à son attaque, observa le corps sans vie de la milicienne qu'il laissait derrière lui - sa première victime, quoi que collatérale. Envahi par une tempête d'émotions contradictoires, parmi lesquelles dominait la peur, il saisit sans ménagement Linnet par les deux épaules et transplana loin, très loin de Poudlard.

La scène, irréelle, n'avait pas duré plus de quelques minutes.

Jeremy et Linnet atterrirent les deux pieds dans une herbe grasse, dans un lieu au climat plus sec et clément. Jeremy avait transplané directement aux coordonnées indiquées sur la liste des planques du Lexit, dans un lieu qu'il ne connaissait pas, et qu'il observa avec curiosité. Ils avaient atterri dans une sorte de petit champ, dans lequel bêlaient quelques brebis. Un endroit paisible, qui contribua aussitôt à apaiser les battements frénétiques de son cœur. Sans attendre, Jeremy convoqua son patronus - la réplique de sa forme patronus - et dicta quelques informations rapides au chien argenté, à l'intention d'Alyssa. Mission réussie, il n'avait pas besoin de renforts.

Jeremy relâcha alors Linnet puis lui porta une attention plus particulière, pour la première fois depuis le début de l'opération. Merlin, ce qu'il était soulagé d'avoir réussi à lui éviter Skye, songea-t-il en adressant une pensée de gratitude à l'égard de Thelma. Linnet Sneals était une enfant particulière, au passé tragique, mais non dénuée de talents ni d'imagination, ils avaient tous pu en faire l'expérience en cours... Dans quels ennuis avait-elle bien pu se fourrer ?

"Est-ce que ça va ? Tu n'as pas de blessure ?", s'enquit-il à l'intention de l'adolescente, avant d'ajouter, tout en marchant : "Ecoute, je ne sais pas pourquoi la milice en a après toi, mais nous ne pouvons pas te ramener auprès de ta famille pour le moment. Je sais que c'est dur, mais je te promets que la première chose que nous allons faire est de chercher à mettre tes proches à l'abri aussi. Je t'amène pour le moment auprès d'une famille d'accueil, auprès de qui tu seras en sécurité."

Ses proches, ou ce qu'il en restait... La jeune Sneals en avait pourtant déjà assez bavé. Il se sentait une responsabilité particulière à l'égard de la petite sœur de Danny, et c'est avec une pensée très émue à l'égard de son ancien camarade qu'il accompagna Linnet le long de ce champ, jusqu'à la maison qu'indiquaient les cordonnées. Un lieu charmant.

"Je sais que c'est dur...", ajouta-t-il en s'arrêtant devant la maison, "Mais ça va aller. Je viendrai prendre des nouvelles, d'accord ?"

Connaissant Linnet, elle s'en ficherait probablement, mais il le ferait quand même. Des voix joyeuses provenaient depuis le jardin qui jouxtait la bâtisse. Leur insouciance contrastait avec la dureté de la scène qu'ils venaient de vivre, mais Jeremy en tira un certain réconfort à l'idée de laisser Linnet auprès de personnes bienveillantes. Contournant la maison, les deux jeunes gens pénétrèrent doucement sur le jardin. Jeremy se sentait mal à l'aise à l'idée d'envahir ainsi une propriété privée, mais leur dégaine indiquait tout droit leur appartenance à la résistance : Jeremy, baguette en main, Linnet, des traces de maltraitance sur le visage. Aussitôt, une sorcière blonde d'un certain âge se présenta à lui, alarmée. Jeremy lui tendit aussitôt un petit badge rond et noir, sur lequel flottait un "L" blanc : le signe distinctif du Lexit.

"Adelaïd ?", s'enquit-il à l'intention de la sorcière, qui confirma aussitôt son identité, avant d'aller chercher son propre badge pour le lui montrer en retour. Avec un soupir de soulagement, Jeremy entreprit de lui expliquer la situation : comment Linnet avait été attaquée par la milice à Poudlard, le fait qu'elle avait besoin d'un lieu de refuge pour quelques temps, pour une durée qu'il était d'ailleurs incapable de définir. Heureusement, Adelaïd ne fit pas d'histoire : tous les volontaires pour devenir famille d'accueil d'enfants de résistants ou de jeunes en danger savaient qu'ils bénéficieraient du moins d'informations possibles. Il s'agissait tout simplement de ne pas mettre le réseau en danger, en l'occurrence Thelma.

"Linnet... une dernière chose avant de partir. Je suis désolé par avance, mais..."

Mais ils ne pouvaient pas prendre de risque avec une adolescente potentiellement instable. Pointant sa baguette magique sur Linnet, il s'efforça de faire le calme en lui pour puiser au plus profond de sa concentration, et s'exclama :

"Oubliettes !"

La magie de l'esprit était loin d'être sa spécialité, mais grâce aux entraînements avec Thelma, il maîtrisait désormais suffisamment ce sortilège pour cibler, grosso modo et à la louche, un souvenir spécifique à effacer. Jeremy cibla la dernière demi-heure, la scène du fourgon et l'intervention providentielle de Thelma. Mieux valait que ses deux professeurs conservent l'image de traîtres dans l'esprit de l'adolescente, tout comme lui d'ailleurs... Son sortilège sembla réussir, mais il espérait ne rien avoir effacé d'autre au passage - à ce stade, il n'était jamais bien certain de ce qu'il parvenait à toucher ou non. Partagé entre satisfaction et regrets, Jeremy avisa le regard de Linnet qui se troublait, puis se tourna vers Adelaïd pour la remercier et lui faire ses adieux.

"Bon courage, Linnet. Je viendrai bientôt."

Quelques instants plus tard, il avait transplané, de nouveau, à St Agnès. Un comité d'accueil l'attendait : Juliet, d'abord, qui après ôté son masque et confirmé son identité, se jeta à son cou et vérifia pour d'hypothétiques blessures ; Alyssa et une poignée d'autres résistants qui attendaient de pied ferme pour un compte-rendu. Jeremy se laissa conduire jusqu'à la salle de réunion, entoura de ses mains la choppe de biéraubeurre qu'on venait de lui apporter, et laissa l'adrénaline retomber. Entouré par ses camarades impatients, il se livra péniblement à son récit, tout en sirotant sans grande conviction la boisson réconfortante. Son goût sucré et sirupeux lui rappelait avec émotion les sorties à Pré-au-Lard, avec Aaron, Killian, Danny, Irving et tous les autres...

"Bravo Jerem, une mission rondement menée", conclut Alyssa en lui tapant l'épaule, avant de laisser échapper un rot qui fit rire la petite assemblée, et allégea l'atmosphère. Parfois, malgré son allure délicate, Alyssa n'avait pas des manières très féminines.

Jeremy saisit Gabrielle qui tentait de grimper sur ses genoux et la berça contre lui, plongeant pensivement le nez dans sa chevelure douce pour humer son odeur de bébé.

Une mission rondement menée... il imaginait que l'on puisse dire cela, oui. Linnet était libre, leur couverture tenait toujours, fragile mais intacte. Quant à lui, il s'en était sorti sans la moindre égratignure... en apparence, quoi qu'il en soit.
Fin pour Jeremy


:wub: [Thelma & Jonah] Batch_10
Jonah Forbes
Jonah ForbesDirecteur de Serpentard
Messages : 305
Profil Académie Waverly
:wub: [Thelma & Jonah] Icon_minitimeMar 14 Avr 2020 - 7:47
L’intervention prit une tournure différente lorsque William Covidus suggéra –ou plutôt ordonna- à Thelma de rejoindre les locaux de la Milice avec eux. Pourquoi devait-elle accompagner Linnet ? Avaient-ils des soupçons concernant sa compagne?

Jonah s’efforça de conserver une attitude la plus stoïque possible tandis que le milicien organisait la suite des événements séparant les femmes d’un côté et les hommes de l’autre. Ils allaient regagner tous les deux le bureau du directeur. Si seulement Jonah avait eu un instant de répits, quelques secondes à peine, seul, afin de prévenir le LEXIT. Les résistants de Poudlard membres de l’équipe pédagogique avaient travaillé à un système d’alerte indétectable pour prévenir St-Agnès en cas d’intrusion mais encore fallait-il qu’ils aient la possibilité de le déclencher.

Cette opportunité s’avérait de moins en moins plausible, songea Jonah en parcourant les couloirs du château flanqué du milicien . Covidus ne le lâchait pas d’une semelle et semblait même éprouver un malin plaisir à vouloir s’immiscer dans sa vie privée. Ce qui se passait entre Thelma et lui ne regardait personne d’autres qu’eux mais leur union était toutefois connue de tous, depuis un certain match de quidditch opposant l’ Angleterre à l’Irlande où ils avaient fait la Une de Multiplettes.


« Le Professeur Corrigan est ma compagne. »
répondit-il donc froidement aux questions de Covidus sur la nature du lien qu’il entretenait avec elle. Il n’y avait pas de « Thelma » qui tienne, ni de « charmante collègue rouquine » . Cet insolent se montrait bien trop familier et Jonah avait à cœur de le réduire au silence d’un regard sombre, qu’il lui jeta d’ailleurs.

Mais c’était mal connaitre Covidus.  Jonah aurait du s’en douter : Cet esprit pervers cherchait une brèche et s’y engouffrait comme une araignée dans une oreille.

"Voyez-vous, si je devais me retrouver, seul à seule, avec cette flamboyante sorcière rousse ; J'aurai du mal moi aussi à rester, disons professionnel.

« Pardon ? Jonah s’arrêta au milieu du couloir peinant presque à assimiler les dires du milicien. Il s’était promis d’agir prudemment et de coopérer en espérant que Thelma ait plus de chance que lui pour prévenir le LEXIT mais il ne pouvait pas tout tolérer. Et certainement pas un tel affront personnel. Résistant ou pas, n’importe quel homme aurait réagit à cette provocation, Vous parlez de ma femme, insista-t-il bien que dans les faits, cela ne soit pas vraiment le cas, Je vous demanderai d’être un peu plus respectueux Monsieur Covidus. Vous êtes venu arrêter une ennemie de l’État, je coopère volontiers et je vous soutiens dans cette tâche nécessaire, mais je ne tolérerai pas ces sous-entendus douteux à l’égard de ma compagne.»

Pourtant Covidus semblait vouloir le pousser davantage dans ses retranchements et laissait maintenant entendre, à demi- mot, que Thelma pouvait  être impliquée dans un réseau terroriste. La thèse complotiste du milicien tenait en une phrase :  En vile manipulatrice, Thelma Corrigan avait joué de ses charmes pour abuser le pauvre Jonah Forbes qui s’était –bien évidemment - laissé berner.

Une alarme s’alluma dans l’esprit de l’enseignant d’Etudes des moldus. Il se laissait inexorablement entrainer sur un terrain dangereux –celui de l’émotion- alors qu’il devait plus que jamais rester maître de lui-même face à ce milicien visiblement rompu aux interrogatoires. La preuve, il avait réussi à le faire monter en pression en quelques mots à peine si bien que Jonah craignait maintenant de se dévoiler par inadvertance.

« Nous savons la vérité, Jonah… Inutile de me mentir… Racontez-moi tout, si vous voulez que je puisse vous venir en aide. »

Jonah afficha une moue d’incompréhension.

« Mais vous raconter quoi, au juste, M. Covidus ? »


Leur discussion fut toutefois interrompue sur cette interrogation par un patronus qui se matérialisa entre eux. Jonah reconnut sans mal la voix de la seconde milicienne qui informait son collègue d’un guet apens à la sortie de l’école. Un guet apens. Il planta ses yeux dans ceux de Covidus et cacha à merveille le soulagement et la joie intense que lui inspirait cette annonce. Quelqu’un avait prévenu le LEXIT ! William Silvester ? Rachelle ? Neville ? Peu importe l’identité du messager, les alliés se tenaient aux portes du château.

La mission de Jonah était maintenant très simple : Il devait retarder Covidus afin que les membres de la résistance puissent récupérer Linnet.

« Par ici ! » dit-il en indiquant un chemin au représentant de l’ordre. Le milicien aguerri était nettement plus rapide que lui et le doubla prestement. Jonah peinait à suivre son rythme de course du fait de ses anciennes blessures qui le contraignaient à se déplacer avec l’assistance d’une canne. Covidus le devançait maintenant d’une vingtaine de mètres déjà et dévalait les escaliers comme un cognard lancé à pleine vitesse. (ce qu’il était d’ailleurs, au sens propre et figuré)

Visuellement, il s’agissait du trajet le plus cours jusqu’aux sabliers. Ils apercevaient, en bas des escaliers, la grande porte en bois de l’école de sorcellerie ouvrant sur le parc.

Visuellement seulement.  Dans les faits, Jonah espérait pouvoir compter sur un coup de pouce du destin…et, surtout, du Château. Poudlard aussi devait défendre ses élèves. L’enseignant adressa une prière muette aux quatre fondateurs, convoqua les esprits des anciens directeurs, et, au moment où Covidus s’apprêtait à regagner le rez-de-chaussée, les escaliers de l’école se mirent en branle dans un grondement sourd. La pente descendante dans laquelle se trouvait le milicien changea d’angle et lévita pour monter en direction de la tour d’Astronomie. Le palier de  Jonah, quant à lui,  descendit d’un cran et il n’eut qu’à faire trois pas pour se retrouver devant la porte de la Grande Salle.

Soucieux de ne pas griller sa couverture, il attendit de longues minutes le milicien aux bas des marches pour lui indiquer, pas à pas,  le chemin le plus court en vigueur depuis la rénovation de Laveau & Wells.

Enfin, lorsqu’ils débouchèrent , haletants, devant les grilles du château, l’opération était terminée. La porte du carrosse prison était grande ouverte sur un intérieur vide. Linnet avait disparue et quatre corps gisaient au sol.

« Thelma ! » s’exclama Jonah en avisant sa compagne inanimée étendue dans l’herbe grasse. Il se jeta à son chevet et découvrit avec horreur la plaie béante sur son front « Oh Merlin…. » Est-ce que les choses avaient mal tournées ou est-ce que Thelma était la responsable de ses propres blessures ? Impossible de le savoir. Dans le doute, l’enseignant convoqua prestement deux patronus, -un à destination de Rachel et l’autre pour St-Mangouste- avant de pencher son oreille au dessus de la bouche de la jeune femme. Le souffle lent, chaud et régulier de Thelma lui fit fermer les yeux de soulagement. Elle était vivante. L’enseignant se redressa légèrement,  posa sa main sur le ventre de sa compagne et murmura.
« Ça va aller. Les secours arrivent. Tout va bien.»



:wub: [Thelma & Jonah] 91c9dc853c899dd3aa2b264f70b7191e
Blair Williams

« Et Bim ! »
« Tu triches Blair ! »
« Non je ne triche pas ! »
Bon peut-être qu’elle trichait un peu, c’est vrai. Blair aimait gagner et en tant que batteuse aguerrie elle estimait que tous les coups étaient permis. Même à la bataille explosive.
« C’est pas drôle de jouer avec toi… » bouda Finn.
La jeune Serpentard échangea un regard avec la petite Sybille occupée à bouquiner au pieds du sapin de Noël des Williams, entièrement paré de décoration maison DIY. Les deux enfants étaient en transit chez eux - si Blair avait bien compris la discussion entre ses parents à laquelle elle avait assistée.  Finn et Sybille  avaient tenté de quitter la pays mais, suite à un contre temps, ils avaient atterris ici, dans l’attente d’un nouveau transfert. Blair partageait sa chambre avec les deux enfants. Depuis le début du conflit elle était habituée à voir passer un certain nombre d’opposant au régime à la ferme. Ses parents ne s’en cachaient pas. La résistance était une affaire de famille chez les Williams. Aussi, lorsque Blair vit sa mère entrer prestement dans la salle à manger et ressortir avec  son badge du LEXIT qu’elle « cachait » dans un vide poche à côté de la cheminée, l’adolescente la suivit des yeux d’un air curieux.

« Je reviens. » dit-elle finalement en faisant racler sa chaise au sol. Elle noua sa robe de chambre autour de sa taille et mit ses mains en casquette contre la vitre du salon afin d’observer  le jardin. Il faisait trop sombre pour qu’elle puisse discerner quoique ce soit d’autres que trois silhouettes à contre-lune.

L’une d’elle s’évapora dans les airs laissant Adélaïd Williams en compagnie d’une autre personne. Poussée par la curiosité qui la caractérisait tant, Blair rejoignit la  porte d’entrée et sortit sur le perron. Merlin ce qu’il faisait froid ! Elle referma le col de son peignoir en polaire tout doux et fit quelques pas en pantoufles à l’extérieur.

« Linnet ? » s’étonna-t-elle en reconnaissant sa camarade.
« Tu la connais ? » questionna Adélaïd
« Oui, elle est dans ma promotion à Poudlard. On est ensemble en sortilèges. »
La mère de famille secoua la tête avant de reporter son attention sur la cadette des Sneals
« Il va falloir que nous  changions ton apparence d’accord ? On ne peut pas prendre le risque que quelqu’un d’autres te reconnaisse.  Blair va lui chercher des vêtements de rechange. Et ma trousse de soin. »
L’adolescente obtempéra sur le champs à l’ordre de sa mère. Elle rentra en trombe dans la ferme, monta les escaliers quatre à quatre et redescendit les bras chargés de vêtements de différentes tailles et la trousse posée en équilibre  au sommet du tas.
« Qu’est-ce que tu fais Blair ? » demanda Finn.
« Rien !!! » répondit-elle par-dessus son épaule en courant à l’extérieur pour rejoindre la grange où sa mère s’était installée avec Linnet. Elle poussa la porte en bois de la dépendance et découvrit les deux femmes éclairées par une simple bougie. Adélaïd avait fait asseoir Linnet  sur une botte de paille et venait de lui servir un verre d’eau.

« Tiens maman. » dit timidement Blair en abandonnant les vêtements sur une botte.
« Merci ma puce. Approche si tu veux bien. »
Blair obtempéra et rejoignit sa mère qui la plaça de force face à Linnet. Les deux filles ne se côtoyaient pas vraiment à Poudlard. Linnet était une jeune femme solitaire alors que Blair aimait être entourée. Elles partageaient toutefois quelques intérêts communs, notamment pour la création artistique, et avaient passé quelques après-midis ensemble dans la salle des arts à peindre, sans vraiment se parler.
Cette proximité avec sa camarade de classe était vraiment troublante et Blair du lutter pour ne pas reculer d’un pas. Au lieu de ça, et malgré son malaise,  elle esquissa l’ombre d’un sourire à Linnet. Il y avait encore des marques de chaussures sur sa cape de collégienne, comme si quelqu’un l’avait piétinée. Sa tresse était en partie défaite, ses yeux rougis et son front tuméfié par des coups.

« Blair, regarde bien ton amie, intima Adelaïd en s’accroupissant  tout près des deux adolescentes pour attraper leurs avant-bras respectifs. La Serpentard déglutit, Voilà ce que fait le gouvernement aux petites filles de ton âge. Il les maltraite alors qu’il devrait les protéger. Adélaïd marqua un temps d’arrêt,  Linnet, quoique tu ais fait, tu ne mérites pas un tel traitement. Cet état oppresseur devra payer, vous entendez ? Il devra payer, Blair hocha la tête, Soyez rusées, soyez intelligentes, soyez malines mais surtout, surtout, je vous en conjure, ne vous laissez pas faire. »


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