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Speechless [OS]

Théo Nott
Théo NottBibliothécaire
Messages : 1048
Profil Académie Waverly
Speechless [OS] Icon_minitimeDim 16 Juin 2019 - 19:04
21 août 2010


Avec un bruit sec, Théo apparut brutalement tout au sommet de la falaise escarpée. Aussitôt, une bourrasque de vent s'engouffra sous ses vêtements et fit virevolter sa cape, manquant de le faire vaciller. Si près du vide, il aurait pu attirer les inquiétudes si l'endroit n'avait pas été aussi désert. Son esprit l'avait instinctivement entraîné au sommet de la côte la plus sauvage de son Ecosse natale à laquelle il avait pu penser. Malgré le vent humide qui s'insinuait sournoisement sous le tissu de sa chemise, Théo planta ses deux jambes sur la pierre noire et écarta grand les bras, face à la mer déchaînée. A ses pieds, plusieurs dizaines de mètres plus bas, des vagues immenses venaient s'écraser sur la roche sombre en projetant des gerbes monstrueuses, qui retombaient à la surface de l'eau, recouverte de mousse.

Théo laissa l'air iodé emplir ses poumons de longs instants, la nuque courbée vers ce spectacle hypnotique. Une certaine fascination transparaissait sur son visage marqué. La vision de cette eau maltraitée par la houle, transpercée par la roche escarpée, coupante comme une lame de rasoir avait quelque chose de cathartique. Ne se sentait-il pas lui-même comme l'une de ces petites gouttes d'eau, projetées, malmenées par une force invisible contre laquelle il ne pouvait lutter ? N'aurait-il pas été aisé de les rejoindre, de se laisser choir et emporter par les vagues dans ces eaux sombres ?

Une bourrasque un peu plus violente que les autres le fit chanceler et, envahi par une impression de vertige, il marqua un bref mouvement de recul. Sa gorge se noua un peu plus lorsqu'il constata qu'il n'aurait même pas ce courage là, celui de sombrer et disparaître pour de bon de la surface de la terre - mais le véritable courage n'était-il pas plutôt de rester ici à faire face à la tornade d'émotions qui l'envahissait jusqu'à le tordre de l'intérieur ? Ses longs doigts froids se resserrèrent sur sa baguette magique, qui semblait tressaillir de colère contre sa paume. Non, c'était trop facile, trop facile pour eux tous de se débarrasser ainsi de lui. De le réduire au silence, par le rejet, la honte et l'abandon, de le réduire à l'oubli. Trop longtemps, Théo avait tu et intériorisé chacune de ses émotions. Il avait accepté sans broncher chaque coup l'un après l'autre, aujourd'hui encore, extérieurement stoïque face à la haine et à la violence. Il avait accueilli chaque regard et chaque insulte par une expression digne et indifférente, mais avait intégré à l'intérieur de son âme tous ces petits rejets et ces petites peines jusqu'à ce qu'elles s'accumulent à devenir plus hautes que cette falaise.  Et il était resté silencieux, lorsqu'on l'avait repoussé et lorsqu'on l'avait quitté. Il était resté muet alors que ses plus grandes craintes se produisaient, alors qu'on lui infligeait ces blessures qui le brûlaient atrocement sous l'air iodé.

Tous l'avaient réduit au silence, collectivement, mais plus maintenant. Il ne resterait plus jamais silencieux maintenant.
Written in stone
Every rule, every word
Centuries old and unbending
Stay in your place
Better seen and not heard
But now that story is ending

Brusquement, il leva la main vers le ciel obscurci par d'imposants cumulus orageux et jeta une gerbe violacée qui déchira les nuages. Un cri de rage s'exhala de ses poumons alors qu'il laissait toute sa puissance magique s'exprimer dans ce sortilège funeste qui venait diviser et rassembler les molécules et remodeler la brume pour y dessiner le visage gigantesque d'une jeune femme. Tendu vers le ciel, les dents serrées et les yeux révulsés par la fureur, il observa les traits familiers qui se dessinaient dans le ciel anthracite. Ses joues rondes, ses yeux brillants et acérés, son expression haineuse et accusatrice, ses lourds cheveux bruns, le port de tête noble de sa famille, aucun détail ne fut oublié dans ce portrait qui le surplombait de toute sa hauteur.

Théo la contempla un instant, laissa le poids de ce jugement et de cette haine peser sur ses épaules jusqu'à finir par courber sa nuque.

"Toi aussi, tu es morte pour moi", murmura-t-il de sa voix rauque en agrippant tant bien que mal sa baguette, dont échappa une nouvelle gerbe involontaire. Une expression de frayeur apparut dans les pupilles pâles de Théo face à la nouvelle vision qui venait s'ajouter à la première. La seconde était la copie de la première, bien que marquée par les années. Nul dédain dans ce regard mais une simple indifférence, une passivité placide dont la vision si familière lui arracha le cœur. Celui-ci s'était serré si douloureusement dans sa poitrine qu'il eut l'impression de recevoir un coup de poignard. La gorge serrée au point de ne plus pouvoir respirer, Théo se laissa tomber à terre, ses genoux s'enfonçant dans la mousse émeraude.

Cette fois, il n'eut pas besoin de redresser la tête au ciel pour deviner le nouveau visage qui s'y était dessiné. Pourtant, incapable de retenir son geste, il leva les yeux vers la silhouette bien connue qui s'esquissait doucement dans les nuages. La douceur de son sourire et la bonté dans son regard achevèrent de le briser et il perdit définitivement le contrôle de son maléfice. L'intensité de l'amour qui l'envahissait était telle qu'il ne pouvait la supporter. Aux côtés de Juliet apparut dans des nuances orangées le visage qu'il redoutait tant, celui de Jeremy, dont la déception empreignait chacun de ses traits, puis une nouvelle gerbe de couleur turquoise fit apparaître une petite fille, joyeuse, qui riait aux éclats. Des larmes de douleur coulèrent sur ses joues tuméfiées à sa vue et il tendit une main en sa direction, geste vain, qu'elle ne lui rendit pas. Il fallait que cela s'arrête, il fallait que cette torture prenne fin, mais, avec une sorte de fascination masochiste, il ne parvenait pas à arrêter le sortilège qui fusait encore et encore de sa baguette, se nourrissait de ses émotions les plus noires et les plus vives pour déchirer les cieux en un feu d'artifice de couleurs et de visages. Dans son dos, Théo devina l'apparition Samaël contre laquelle il ne put lutter, qu'il ne put observer. La culpabilité qui l'étreignait était telle qu'il ne restait plus qu'une unique personne à invoquer, une personne dont il était le miroir, le reflet impur.

Théophane Nott, aux traits menaçants, surplombait tous les autres qui commençaient doucement à s'estomper. La déception et le dégoût qui transparaissaient dans ses pupilles noires clouèrent Théo au sol, ses mains agrippèrent le sol et ses ongles se plantèrent dans la terre noire. Ecrasé sous le poids de ces regards, il se sentait envahi par une solitude si profonde qu'il lui semblait que la terre allait s'ouvrir sous ses pieds pour l'emporter dans un gouffre. Oui, face à eux, face aux personnes les plus importantes de sa vie, il était seul, terriblement seul, terriblement rejeté. Indigne. L'injustice qu'il ressentait était telle qu'il en frappa le sol de ses poings, insensible à la douleur physique, son âme tordue par une colère teintée de culpabilité qui supplantait tout. Avait-il jamais ressenti une telle honte et un tel dégoût de lui-même qu'à cet instant, sous les regards de tous ceux qu'il avait aimé, et avait déçus ? L'ampleur de sa perte lui paraissait insurmontable.  

Un éclair de tonnerre claqua dans le ciel et il sentit la falaise gronder sous lui, se fissurer dans un immense claquement de tonnerre. Alors, à cet instant, alors que ce sentiment d'une solitude et d'une tristesse infinies menaçait de le broyer, l'impression d'un contact contre son esprit le fit tressaillir. Il lui semblait percevoir une présence bienveillante, mais n'était-ce pas pur produit de son imagination, pur espoir de sa part de sentir que quelqu'un, n'importe quel autre humain, était là à son écoute ? Inspirant une brusque bouffée d'oxygène, Théo écarquilla des yeux avides et projeta son esprit avec toute l'énergie du désespoir à la rencontre de cet esprit.
'Cause I'll breathe when they try to suffocate me


Hélas, le son caractéristique d'un transplanage et d'un sortilège murmuré le tirèrent de sa transe. Avant qu'il n'ait eu le temps de réagir, il sentit sa baguette voler hors de sa main pour atterrir dans celle, assurée, d'un sorcier qui le toisait quelques mètres plus loin. Tremblant, Théo redressa la tête vers l'inconnu, qui sembla déstabilisé par son expression torturée. C'était un homme âgé d'une quarantaine d'année, dont l'assurance naturelle paraissait quelque peu ébranlée par la vue des éléments déchaînés autour de lui. Les vents violents provoqués par des gerbes erratiques de magie faisaient tournoyer sa lourde cape violette autour de ses épaules. Ces mouvements rendaient l'accromantule brodée sur le tissu plus réelle que nature. Un frisson parcourut Théo alors qu'il reprenait peu à peu conscience de la situation, et observait les dégâts qu'il avait causé. Les visages, à l'exception de celui de son père, s'estompaient et éclataient en une myriade de molécules brillantes que l'on pouvait probablement apercevoir depuis des kilomètres à la ronde. Une déchirure noire dans le ciel aspirait peu à peu ces petits éclats, comme un trou noir dépressif qui aspirait tout, et qui évoqua brièvement à Théo l'image terrifiante d'un baiser du détraqueur.

"Allons, monsieur Nott, relevez-vous."

La voix du milicien à ses côtés le fit sursauter et il constata que ce dernier s'était agenouillé face à lui. Le regard noir et hanté que lui jeta Théo à l'entente de son nom ne provoqua qu'un tressaillement chez le milicien, qui lui rendit un regard d'une douceur qu'il trouva insupportable. Ainsi, cet homme qu'il n'avait probablement jamais rencontré de sa vie connaissait son nom. Ainsi, lui aussi avait entendu parler de l'infâme histoire des Nott et de leur aîné ignoble, de ses mœurs avilissantes, de sa trahison ultime. Peut-être connaissait-il l'histoire de sa famille, peut-être même avait-il participé à la traque et à la mort de son père, peut-être avait-il reconnu ce visage dans les nuages. Théo refusait et vomissait sa pitié, mais ce n'était pourtant pas de la pitié qui se lisait sur le visage de Galahad - c'était de la compréhension. Une infinie compassion qui serrait son cœur en harmonie avec celui de ce jeune homme brisé.

Loin de saisir la main tendue du milicien, Théo laissa son regard s'accrocher à l'objet étrange qui se balançait sous ses yeux. Depuis l'échancrure de la chemise blanche de Galahad, penché vers lui, se balançait une pierre bleutée au bout d'un cordon, une pierre dont semblait émaner une force discrète. Il y avait quelque chose à propos de ce galet lissé par les âges, quelque chose qui avait fait naître une brusque soif en lui. Incapable de résister à cet appel, Théo tendit la main vers le bijou, avant d'être arrêté par la main du milicien qui se referma froidement sur la sienne. Les pupilles anthracites de Galahad accrochèrent un instant celles de Théo, formulant une interrogation muette, avant de se détourner vers le ciel. Une pluie froide et battante venait de commencer à s'abattre sur la côte escarpée.

S'accrochant à la main du milicien, Théo se laissa hisser sur ses jambes tremblantes et s'essuya difficilement le visage en l'observant. Bien que son attention ait été attirée par un artefact autrement plus curieux, il n'avait pas manqué le badge discret accroché à sa cape : une baguette brisée, dont émanait quelques jets de lumière, le signe des briseurs de sorts. La mine concernée, Galahad arpenta le sommet de la falaise pendant quelques minutes, semblant analyser la solution. Finalement, il revint auprès de Théo, se pencha pour ramasser une pierre qu'il posa dans le creux de sa main. Puis, pointant sa propre baguette magique vers le ciel, il traça de larges cercles dans les airs en murmurant quelques formules celtes que Théo ne parvint pas à comprendre. Peu à peu, les milliers de particules multicolores commencèrent à tournoyer et à s'assembler, pour descendre vers eux et disparaître, comme aspirés par la petite pierre au creux de la main de Théo. La déchirure noire se referma lentement, la pluie baissa en intensité et la noirceur du ciel s'éclaircit peu à peu.

Même les vagues semblaient se projeter avec moins de violence tout en bas de la falaise. Un étrange sentiment d'apaisement s'empara doucement de Théo, qui referma les doigts sur la pierre, brûlante contre sa peau. Après un instant à la contempler, il se tourna vers la mer, leva le bras et la jeta de toutes ses forces vers l'horizon. Le milicien contempla sa trajectoire à ses côtés, puis se tourna vers lui :

"Mieux ?"

L'esprit cotonneux, comme dans un état second, Théo hocha la tête sans répondre.

"Parfait. Alors suivez-moi."

Théo savait qu'il aurait dû se battre. Peut-être qu'avec l'énergie du désespoir, il avait la possibilité de l'emporter contre cet homme, ou au moins de s'enfuir. Mais il n'en avait même pas la force, et c'est avec une résignation hébétée qu'il le laissa empoigner son épaule pour un transplanage d'escorte.

Il s'attendait à se trouver face au sphinx qui gardait l'entrée d'Azkaban, mais ce fut à la blancheur immaculée des murs de Sainte Mangouste qu'il se trouva confronté. Une heure plus tard, Théo se trouvait seul et installé dans une chambre individuelle quand le milicien refit son entrée. Il trouva Théo en train de contempler son visage dans un miroir, examinant la zébrure rougeoyante qui lui zébrait le visage, son œil au beurre noir recouvert de pommade et sa lèvre éclatée.

Galahad tira une chaise en fer et s'installa à côté du lit, les coudes posés sur les genoux.

"Est-ce que vous voulez me dire qui vous a fait ça ? C'est du sale travail, de la jolie magie noire. J'ai parlé à votre médicomage selon qui vous ne devriez pas garder de trace, mais vous auriez pu perdre la vue de votre œil gauche. Vous pourriez porter plainte."

Malgré la dureté de son expression, malgré sa propre promesse de ne plus rester silencieux, Théo secoua la tête en signe de négation. Le sorcier avait eu le temps de prendre conscience de ce qu'il avait fait, de ce qu'il risquait. Il ne voulait rien avoir à faire avec la justice de ce pays, et tant pis si cet acte restait impuni... Partagé entre sa colère contre celle qui le lui avait infligé, son indignation et cette petite part de lui qui restait persuadée qu'il le méritait, Théo fit le seul choix qui s'imposait, celui de se taire - face à cet homme, au sein de cette assemblée tout du moins. Il saurait trouver celle qui méritait ses paroles.

"Non, elle ne mérite même pas que je me donne cette peine", cracha-t-il sans retenir l'amertume qui teintait ses propos. Au moins ne garderait-il pas de stigmates de ce sortilège, qui lui donnait des airs de Marchebank.

"Hmm... Comme vous le souhaitez. Et ces coups ?", s'enquit le milicien en désignant la cocarde que Théo arborait autour de l'autre oeil.

"Non plus. Ceux-là, c'est moi qui les mérite", murmura-t-il d'une voix basse. Son coeur se serra de nouveau si douloureusement qu'il s'efforça d'évacuer les Baker de son esprit. Il ne pouvait pas penser à cela, pas maintenant,. "Est-ce que je vais être jugé ?"

"Vous avez pris un grand risque sur cette falaise, monsieur Nott. Sans parler du fait que ce sortilège relève d'un type de magie que nous ne souhaitons pas voir dans ce pays, et surtout par quelqu'un qui porte votre nom, vous avez surtout mis notre communauté en grand danger. Des moldus ont repéré ces phénomènes. Les oubliators ont dû intervenir."

"Je suis désolé", répondit-il platement, conscient qu'il aurait dû se montrer penaud, faire preuve de remords. Mais il n'avait plus assez d'énergie pour faire preuve de prudence. A quoi bon ? Qui viendrait-il se préoccuper de son sort, s'il était jeté à Azkaban ? Peut-être était-ce là tout ce qu'il méritait, comme son père. Peut-être était-ce là sa place, en enfer, derrière ces portes gardées par des Cerbères. "Vous allez m'arrêter, alors ?"

Un sourire curieux étira le visage du milicien, qui posa une main empreinte de compassion sur son épaule. Théo l'interrogea du regard, interloqué.

"Vous avez de la chance, vous avez une bonne étoile ici, au ministère. Quelqu'un a intercédé en votre faveur, une ancienne collègue. Ecoutez, il peut arriver à tout le monde de craquer, du moment que cela ne se reproduit pas. Vous avez été apprenti oubliator, vous n'ignorez pas l'importance de conserver le secret de notre existence auprès des moldus, mais cette collègue semble penser qu'il vous faut un rappel. Alors pour cette fois, vous allez écouter quelques consignes de sécurité de bureau des Oubliators, et nous vous laisserons partir. Autre chose..."


"Oui ?"

"Nous aimerions que vous puissiez parler à quelqu'un. Votre médicomage va vous conseiller un psychomage très compétent - ne me regardez pas ainsi, c'est obligatoire si vous souhaitez sortir d'ici. Il n'y a pas de honte à avoir besoin d'un peu d'aide, par moment, monsieur Nott. En revanche, si vous refusez cette aide, nous ne pouvons rien pour vous."

Théo considéra pensivement l'homme qui lui faisait face. Pour une raison qui le dépassait, il lui semblait qu'il éprouvait réellement de la compassion à son égard, sentiment qui tranchait avec son statut de milicien. Contrairement à ses craintes, Théo ne semblait pas avoir attiré d'autres soupçons sur lui que celui d'être un jeune homme brisé, éperdu, rejeté, ce qu'il était finalement. Que le réconfort puisse venir de la part d'un homme qui représentait très exactement le système d'oppression dont il souffrait était d'une ironie qu'il ne manquait pas de saisir, et pourtant, il ne put s'empêcher d'éprouver une once de gratitude à son égard. Galahad l'observait sans pitié ni haine, sans rejet, avec la douceur qui évoquait presque celle d'un père - comme s'il savait, ce que provoquait la perte d'un être cher, la sensation d'être seul au monde, en-dehors du temps et de la société. Une minute de silence s'étira entre les deux hommes, un échange muet dont Théo tira un étrange réconfort.

"Je vous remercie", répondit-il finalement, avant que le milicien ne se redresse.

"Il y a quelqu'un ici pour vous voir", commenta-t-il avec l'ombre d'un sourire, avant de s'éloigner pour quitter la pièce. Théo se redressa contre son oreiller rebondi, provoquant un élan d'espoir dans sa poitrine.

Il avait l'impression de savoir qui se tenait derrière cette porte. Une présence qui adoucissait les peines et apaisait les douleurs, à défaut de les effacer. Une main et un esprit auxquels se raccrocher, quand il pensait que toutes s'étaient détournées, quelqu'un prêt à l'écouter. Malgré la tristesse insoluble qui se lisait dans son regard, Théo accrocha un sourire à ses lèvres pour saluer son entrée. Elle avait entendu son appel.
I won't be silenced
You can't keep me quiet
Won't tremble when you try it
All I know is I won't go speechless