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Cessez ou je vous cesse [Fergus & Roy] (Flashback)

Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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Cessez ou je vous cesse [Fergus & Roy] (Flashback) Icon_minitimeDim 5 Mai 2019 - 20:05
9 décembre 2009

La nuit s’était écoulée dans la plus grande agitation aux Folies Sorcières. Beaucoup d’énergie dispersée dans les couloirs où les hommes avaient retourné chaque recoin à la recherche d’un indice. Beaucoup d’efforts à négocier avec la Milice pour avoir des informations sur les personnes passées au niveau des checkpoints de la ville. Beaucoup d’échanges sous tension, d’ordres vociférés, de jurons proférés. Mais à l’issue de ce grand grabuge, le résultat était toujours le même quelques heures plus tard : aucune nouvelle concluante, les trois agresseurs avaient littéralement disparu, laissant derrière eux rien de plus consistant que le désagréable souvenir de leur passage. Le jour s’était levé sans que Roy n’ait fermé l’oeil une seule seconde. Tout à l’heure, Jayce était passé dans son bureau, il avait poussé les verres d’alcool pour déposer une tasse de café sous son nez, avec une consigne, simple. « Garde l’esprit clair ». Il l’était. Son regard restait vif, son attention focalisée, ses pensées se déployaient sur toutes les possibilités. Mais des accès de rage entrecoupaient le foisonnement de ses réflexions et se battaient en lui l’homme colérique, sanguin, qui ne supportait pas une telle humiliation et l’homme froidement stratège, conscient qu’il avait des décisions essentielles à prendre. Les verres d’alcool, eux, servaient à desserrer le noeud d’angoisse qui le saisissait à l’estomac par périodes, quand l’image d’un éclair vert l’évitant de justesse lui revenait en tête. La sensation d’être à nouveau durement frappé par un ennemi drapé dans l’ombre, qui semblait tout connaître de lui sans que Roy n’ait le moindre indice à son sujet en retour, éveillait une peur en lui qu’il peinait à endiguer.

A l’inverse de la première fois, cette fois, il se faisait attaquer sur un terrain qui était sensé lui être parfaitement connu, un terrain où tout était organisé pour sa prospérité et sa sécurité. L’idée que des étrangers aient pu si facilement s’introduire dans ses défenses lui était intolérable. On avait pénétré sa maison, on avait cassé des meubles et on s’en était pris à sa famille. Trois hommes étaient morts ce soir. Franz, un vigile du casino, un bon gars, costaud, obéissant. Ethan, ancien docker du port, un père de famille dont le commerce ruiné par le blocus l’avait poussé à se tourner vers la pègre pour nourrir les siens, un homme au mental d’acier, qui assumait chacun de ses choix. Et Fitzgerald, affectueusement surnommé Fiz’, un gamin à peine sorti de Poudlard, que Toni avait ramassé dans une rue, un gamin réservé mais terriblement vif avec sa baguette. Trois hommes qui avaient des proches que Roy comptait dédommager, d’une façon ou d’une autre. Le jour qui se levait sur leur échec lui rappelait avec plus d’insistance qu’il était l’heure de soigner leurs blessures, maintenant.

Deux personnes avaient réussi à survivre malgré tout, seuls témoins qu’ils avaient, des témoins précieux. Matthew gisait sur son lit, dans un état instable, en compagnie de sa soeur, traumatisée par l’épreuve qu’elle venait de vivre. Les MacFarlane essuyaient encore une épreuve difficile. Roy repensait à sa décision d’intégrer Robin dans l’enquête pour retrouver les trois agresseurs. En toute logique, elle n’était pas la plus qualifiée pour s’en occuper. Mais elle était la seule à les avoir vus et au fond, la seule dont Roy pouvait être certain de l’allégeance, à cet instant. Elle n’aurait pas monté un tel coup contre elle-même et contre son frère qui avait frôlé la mort.

Un coup frappé à la porte l’extirpa momentanément de ses réflexions. Il la laissa s’ouvrir sur Fergus, reposant sa tasse avec un fond de café froid sur la table basse. Les deux hommes échangèrent un regard, alors que planait entre eux leur dernier échange violent, quelques heures plus tôt dans la soirée. Roy avait laissé exploser une colère qui, pour être honnête, n’avait pas complètement disparue. Mais cet échange était nécessaire. Après le témoignage de Robin, celui de Fergus était essentiel pour comprendre ce qui avait bien pu se passer ce soir. Il le laissa prendre place sur le canapé face à lui puis, sans perdre son temps avec des formalités d’usage, en vint directement au sujet :

« On en est où ? »

Il savait que de son côté, Fergus avait cherché à obtenir des informations, probablement secoué quelques hommes, et n’avait pas plus dormi que lui. Même si Roy ne se faisait guère d’illusion sur le peu de plaisir qu’il aurait à les entendre, il tenait à les connaître.


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Fergus Avner
Fergus AvnerChef de la mafia
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Cessez ou je vous cesse [Fergus & Roy] (Flashback) Icon_minitimeDim 26 Mai 2019 - 18:35
Fergus évoquait dans son esprit l’image réminiscente des hommes qu’il avait perdu la veille, en agitant les Folies de ses interrogatoires nocturnes.

Il était mortifié. Mortifié et en colère. Il accusait l’humiliation, la douleur d’avoir perdu des hommes qui étaient devenus ses amis, et le regard appuyé de ceux qui depuis toujours cherchaient à déséquilibrer son autorité comme une lancée de blessures sourdes, piquantes, auxquelles s’ajoutait la peur confuse d’évoluer encore dans le danger.

Il n’avait pas fermé l’oeil. Après avoir fait parvenir un bref message à Toni pour l’informer que quelque chose d’expetionnel s’était produit et qu’il aurait besoins de son appuie ferme dans le futur, il s’était occupé, seul, en rage, de retourner les Folies à la recherche d’un indice, d’un témoignage, de quelque chose qui aurait pu le mettre sur une piste ou, au moins, un début de quelque chose qui lui aurait fait oublié le goût amer de la gifle mémorable que Roy lui avait jetée au visage, quelques heures plus tôt, en le congédiant sans préavis. « Ferme la. » Les mots résonnaient encore dans sa tête et le faisaient grincer des dents. Il essuyait un retour ferme sur ses compétences et savait pertinemment ce qu’un aveux de faiblesse signifiait dans un milieu tel que le leur : que Roy ne l’ai pas couvert le positionnait encore plus dangereusement, instantanément, auprès de ses subordonnés et de ses collègues et il tentait de digérer sans réellement y parvenir, le froid glaçant qui s’était glissé entre eux.

La convocation de Roy tomba comme un couperet douloureux pour sa fierté. Il s’attendait à la recevoir, à un moment où un autre : le chef des veilleurs aurait besoins de lui et de son témoignage mais il lui semblait si évident qu’ils ne travaillaient pas main dans la main, et que sa loyauté pouvait être interrogée à tout instant, qu’il lui semblait particulièrement difficile d’assumer la hiérarchie pyramidale qui s’était installée entre eux depuis quelques années. Fergus faisait profil bas. Mais Roy lui devait initialement un respect qu’il avait oublié ces dernières heures, et auquel il avait droit tant que la situation n’avait pas été tirée au clair.

Car Fergus ne saisissait pas la fuite. Rien ne s’était découvert pour indiquer comment, par qui, des informations si cruciales concernant la sécurité des Folies avaient pu fuiter. Les échanges prévus, les transactions possibles échouées était un réel coup porté à sa réputation. Et si Roy avait décidé de lui faire payer un manquement que personne n’expliquait, sa situation risquait réellement de devenir critique. Fergus se savait sur la sellette. En prénétrant dans le bureau, il ésperait seulement que Roy n’oubliait pas, dans sa colère, ce qu’il lui devait. « On en est où ?
- Nul part. » Fergus croisa son regard, avisa la tasse de café, n’émit aucun commentaire. Il avait du mal à défaire ses mâchoire de la tension sourde qui lui rappellaient encore l’épine acide que Roy lui avait enfoncé entre les côtes en présence de Robin. « J’ai mis la pression à tout le monde, interrogé ceux qui pouvaient être concerné, sondé ceux qui ne le sont pas, y a que dalle. » Il ne formula pas le fait que sa situation avait rendue l’interrogatoire pénible parce que l’insolence s’était glissé dans quelques rangs. Il devait rétablir son leadership rapidement, mais sans pouvoir agir, c’était un projet presque impossible. « Tu vas m’exclure de l’enquête ? » Demanda t-il avec un calme qui ne signifiait rien. Il avait peur de découvrir que celui qui était devenu chef des Veilleurs également grâce à son aide, oublie sa loyauté et le place sur la liste des suspects.

Mais si c’était le cas, Fergus était prêt à se défendre.


   
If I'm crazy, I'm on my own / If I'm waitin', it's on my throne / If I sound lazy, just ignore my tone /'Cause I'm always gonna answer when you call my phone / Like, what's up, danger ?