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Du sang et des saucisses [Virgil, James]MétamorphomageMoldu | Sam 6 Avr 2019 - 18:42 Nicholas Barclay, 42 ans, moldu, Major dans la 4e division d'infanterie de la British Army, père de Albert, Marlene et Balthazar 1 Octobre 2010 - DorsetLa date pouvait paraître curieuse pour un barbecue mais c'était mal connaître Nicholas Barclay. Il était hors de question qu'il se laisse faire par un peu de pluie, comme il y en avait beaucoup dans le Dorset. Le barbecue d'Octobre, c'était la tradition alors il s'y tenait, quitte à planter des parasols autour des grillades pour les protéger du vent et de l'eau. Nicholas et ses enfants avaient beaucoup déménagé tout au long de leurs vies, de bases militaires en bases militaires, de pays en pays, et il avait toujours été important pour lui qu'ils aient des habitudes immuables. C'était en plus l'occasion de réunir toute la famille qui les rejoignait pour l'occasion, profitant du week-end, et aussi d'inviter les collègues. La maison des Barclay, semblable à des dizaines d'autres au sein du camp militaire de Bovington, était donc remplie en cette journée un peu grise mais pour l'instant sèche. Des tables disparates avaient été installées sur la pelouse un peu dégarnie pour accueillir tout le monde, le buffet croulait sous les plats apportés par le voisinage. Plusieurs salades de fruits, des cakes en tout genre, une salade de pommes de terre, des bols de chips et un nombre impressionnant de sauces. Le clou du spectacle étant évidement les belles entrecôtes du boucher, qui attendaient tranquillement d'être cuites, aux coté des kilos et des kilos de viande prévus pour l'occasion. Des enfants se couraient après, des hommes en treillis riaient fort en dégustant leurs bières tandis que les Barclay se retrouvaient un peu dans un coin, échangeant les dernières nouvelles sur Mémé qui avait eu des soucis à la maison de retraite. Nicholas affichait comme d'habitude un visage un peu impassible mais il était en réalité nerveux. Cette année, le barbecue était également l'occasion d'inviter Agathe et ses enfants afin de précéder à une rencontre officielle, dans un cadre moins formel qu'un dîner à table. Il ne savait pas tellement à quoi s'entendre. On ne pouvait pas dire que sa rencontre avec Virgil avait été glorieuse et il craignait un peu de croiser les trois autres fils de sa compagne. Signe qu'il n'était pas comme d'habitude : il avait acheté des bonbons. Il n'achetait jamais de bonbons. Ils n'avaient aucune qualité nutritionnelle et n'apportaient rien de bien pour faire un bon parcours du combattant à six heures du matin. Il n'y avait jamais de bonbons dans sa maison, même à Halloween. À ses enfants, il leur donnait des pommes. C'était bien, une pomme. Mais il s'était dit que, peut-être, cela ferait plaisir aux garçons d'Agathe. Marlene, qui l'avait aidé un peu plus tôt à tout installer, avait regardé le paquet avec circonspection. Nicholas avait fait mine qu'il n'avait rien vu et avait rangé un poireau au frigo. - Tu achètes des bonbons maintenant ?- Non.- D'accord... Et la conversation s'était arrêtée là. Pour se détendre avant l'arrivée de tout le monde, il était allé faire une petite course de onze kilomètres, réfléchissant à tout ce qui pouvait mal se passer dans ce barbecue. Et si Agathe n'aimait pas sa famille ? Il ne pensait pas forcément à ses enfants, qu'il savait sages et bien élevés, mais par exemple à May, la soeur de Doroty, son ex-femme... Peut-être qu'ils n'auraient pas dû les inviter mais depuis des années, ils étaient restés très proches, malgré le décès de Doroty. Ils étaient restés une famille unie mais maintenant qu'il y pensait, peut-être que Agathe serait mal à l'aise. Pourtant, May s'était montrée assez enthousiaste de la rencontrer... Il avait trop de pensées dans sa tête et Nicholas n'aimait pas ça, il était un homme d'action. Pour se calmer, il avait fait deux kilomètres deux plus, cent pompes sur un bras puis sur l'autre et avait regretté de ne pas avoir le temps d'aller nager. Quand il était revenu chez lui pour prendre sa douche, Balthazar tuait des zombies sur sa console et Marlene était dans son ancienne chambre, sûrement à faire... Il ne savait pas trop. Il n'osait plus rentrer depuis le jour où elle lui avait demandé s'ils pourraient acheter un soutien-gorge. Il y avait des choses qu'un père ne voulait pas savoir. Heureusement, tout se déroulait bien pour l'instant, songea-t-il un peu plus tard en observant le jardin. Agathe n'allait pas tarder à arriver, les gardes à l'entrée de la base militaire - qui fouillaient les voitures et contrôlaient les gens à chaque arrivée sans carte de passage - commençaient à la connaître maintenant, et avec un peu de chance, ses autres enfants étaient très différents de Virgil. Il avait vaguement parlé de lui avec Marlene qui lui avait fait un long récit de son année en tant que préfète-en-chef dans leur école, expliquant que le jeune homme se fichait du règlement, était agressif, paresseux, indolent, méchant, insolent et incontrôlable. Rien que des qualités appréciées par Nicholas, évidemment. Il se trouvait donc un peu méfiant à l'égard du cadet Forbes. La sonnette retentit à l'avant de la maison et Nicholas délégua son rôle de surveillance à son fils aîné Albert - en permission pour le moment - pour aller ouvrir. Devant le battant, Agathe se tenait avec ses enfants et il eut un sourire pour elle. La voir venait de faire naître chez lui une rare bonhommie. - Bonjour ! lança-t-il, sans oser l'embrasser, ouvrant grand la porte. Entrez, allez-y, tout le monde est dans le jardin. Tu as fait bonne route ? demanda-t-il à sa compagne. Pas de soucis à l'entrée ?Il les invita à se débarrasser de leurs manteaux dans le placard de l'entrée, organisé au carré, avant de tendre la main à chacun des enfants pour leur donner une poignée de main virile. - Dean, prononça-t-il avec beaucoup de solennité à chaque fois. Virgil. Casey. Gabriel. Bienvenue. Quand il eut lâché leurs mains, il se retourna vers le jardin pour appeler de sa voix grave. - Marlene !Sa fille ne tarda pas à se glisser dans le couloir de l'entrée, suivie de ses deux frères. Elle avait un sourire un peu gêné et hocha la tête en direction des Forbes. Balthazar, lui, les observa avec un peu d'inquiétude derrière son acné. Ce fut Albert qui intervint pour rompre le moment un peu gênant, s'approchant pour serrer la main d'Agathe. - Madame, ravi de vous connaître. Conscient du fait que la situation n'était pas idéale, à neuf dans ce couloir étroit, Nicholas frappa dans ses mains avec entrain. - Bon. Qui veut des saucisses ? | | Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto | Dim 7 Avr 2019 - 21:04 Agathe Dean Virgil Casey Gabriel « Gaby. Arrête de gigoter. J’ai ton coude dans mes côtes. »« Mais j’ai pas de plaaaace ! »« T’as pas besoin de place tu mesures un mètre dix. »« Maaamaaan, Virgil il me pousse sur Casey ! »Agathe jeta un regard noir à ses fils à travers le rétroviseur de sa Mini. « Vous avez pas bientôt fini tous les deux ? » Son expression s’adoucit toutefois lorsqu’elle tendit le cou pour chercher le reflet de Casey, assis juste derrière le siège passager où Dean avait pris place .« Ça va mon chéri ? » Le Poufsouffle observait le paysage du Dorset par la fenêtre, la tête appuyée dans sa main, en silence. Il reporta son attention sur sa mère, hocha la tête et reprit sa contemplation. Depuis son agression Casey était encore moins bavard qu’avant, si tant est que cela soit possible. Virgil, qui n’avait rien manqué de cet échange silencieux entre la mère et le fils s’en inquiétait, bien évidemment, en tentant toutefois de ne pas trop le montrer… « Je devrai être assis devant. Je suis le plus grand en taille. » reprit-il après quelques instants « Oui mais je suis le plus vieux. » répondit Dean en se tournant légèrement vers son frère qu’il gratifia d’un sourire éclatant, le bénéfice de l’âge ! »« Ben voyons, répondit Virgil en roulant des yeux. Il s’adossa sur son siège et croisa les bras sur son torse, Maman, je peux savoir pourquoi tu as acheté une mini alors que tu as quatre enfants ? Les parents responsables ne font pas ça tu sais. » « La mère irresponsable dit à son grand dadet de fils d’arrêter de se plaindre ! »Virgil fit claquer sa langue sur son palet. « Si au moins on pouvait jeter un sortilège d’extension indétectable… »« N’y penses même pas. »« Sinon je transplane là-bas et on se retrouve direct chez Nick ! »« Virgil… gronda Agathe, je doute que ses collègues militaires vivent bien le fait que tu apparaisses comme par enchantement dans le jardin à côté du barbecue . » -Saucisse parmi les saucisses. » intervint Gaby avant que Virgil ne lui donne une pichenette derrière l’oreille. « Et puis ne l’appelle pas « Nick ». « Ah oui, c’est vrai, j’avais oublié c’est Major Barclay. »« Faut vraiment qu’on l’appelle comme ça ? »« Oui. Sinon il te passe au peloton d’exécution. »« N’importe quoi ! »« Mais si tu préfères tu peux aussi l’appeler Papa, ça le dérange pas….»«Tu mens… »« Si j’te jure ! Il me l’a dit »« Non, moi je veux pas l’appeler papa. C’est pas mon père. »Agathe poussa un soupir, mit son clignotant et se gara sur le bas côté. Elle se tourna et s’accouda sur le dossier du siège de Dean pour observer ses fils assis à l’arrière et notamment son cadet. « Virgil, j’ai envie de passer un bonne journée aujourd’hui, d’accord ? Cette rencontre entre nos deux familles est importante pour moi. Si tu ne veux pas y mettre du tien – elle déverrouilla l’ouverture centralisée- tu rentres à Poudlard. Agathe scruta son fils comme pour le mettre au défi de quitter l’habitacle mais Virgil ne bougea pas d’un pouce, Bien. Elle reporta alors son attention sur ses deux plus jeunes enfants, Je tiens beaucoup à Nicholas mais jamais –vous entendez les enfants, jamais- il ne remplacera Jonah. Jonah est et restera votre père et le père de mes enfants. Il a une place spéciale dans mon cœur mais Nicholas est l’homme qui me rend heureuse actuellement. Je ne vous demande pas de l’aimer comme vous aimez votre papa, je vous demande juste de respecter mon choix et d’être contents pour moi. Vous pensez que c’est possible ? »Gaby et Casey hochèrent la tête, finalement imité par Virgil qui plia sous le regard insistant de sa mère. Agathe esquissa un sourire embrassa ses mains et envoya le baiser en direction de ses garçons. « Je vous aime mes chéris. »Elle croisa le regard de Dean, esquissa un sourire et déboita sur la chaussée en direction de la maison des Barclay. La voiture était déjà loin lorsqu’ une voix rompit le silence : « Maman tu sais, techniquement, j’aurais pu transplaner hors de la voiture sans que tu ais besoin de déverrouiller l’ouverture centralisée. »*** La Mini Cooper d’Agathe se gara devant la maison des Barclay à l’heure dites. Les portières claquèrent dans la rue bordée de pavillons en tout point identiques. « Nous sommes arrivés ! » s’exclama Agathe sur un ton enjoué pour masquer son appréhension. C’était la première fois qu’elle allait rencontrer les enfants et la famille de Nicholas et elle voulait faire bonne impression auprès de Balthazar, Albert et Marlène. D’une main un peu tremblante, elle lissa brièvement son chemisier clair. Pour l’occasion, elle avait remisé ses traditionnels tailleurs pantalons au placard préférant opter pour une tenue décontractée mais élégante. Ce n’était pas parce qu’elle se rendait à un simple barbecue qu’elle devait paraitre négligée. Agathe avait passé plusieurs heures à choisir sa tenue et elle avait même demandé l’avis des filles du yoga qui étaient passés la veille à la maison. Elle avait finalement opté pour un chino de couleur vive après moult tergiversations. La mère de famille contourna sa voiture et ouvrit le coffre pour récupérer quelques effets. « Aidez moi les garçons. »Elle tendit une bouteille de vin à Dean et refila sa salade Mangue/Avocat/Crevettes à Virgil. Elle checka d’un regard expert la mise de ses fils, aplatit un épis dans la chevelure de Gabriel et déposa un baiser sur la tempe de Casey. La vision de son pansement au bras lui tordait les entrailles à chaque fois et elle essayait de compenser l’agression dont avait été victime son fils avec des tonnes d’amour maternel. Elle posa d’ailleurs une main sur l’épaule du Poufsouffle et désigna une petite maison de l’autre côté de la rue. « C’est celle-ci. »*** Comment pouvait-on vivre dans un endroit pareil ? Aucune fantaisie, rien. Les pelouses toutes similaires semblaient avoir été tondues par un sabot de cinq. Rien ne dépassait. Les buis étaient taillés en boule parfaite comme si les militaires ne supportaient pas l’idée que la nature elle-même puisse leur désobéir. Face à ce spectacle affligeant, Virgil coula un regard appuyé en direction de Dean. Bien que l’ainé des Forbes ait beaucoup plus de facilité pour cacher son ressenti, Virgil était sûr que son frère pensait exactement la même chose que lui : Cet endroit était tout bonnement à vomir. Dean était un artiste, un esprit libre, et son cadet savait qu’il goutait peu à cet ordonnancement rébarbatif . Un peu mal à l’aise Dean se contenta de dodeliner de la tête mais Virgil insista fortement du regard et il finit par hausser les épaules d’un air fataliste. Le Gryffondor attendit qu’Agathe prenne la tête du petit groupe. Il observa sa mère de dos, ses deux petits frères qui la suivaient puis il croisa de nouveau le regard de Dean. Il fit glisser sa salade sous le bras et mima une arme avec ses doigts placée sur sa tempe. Il attendit quelques secondes avant de faire mine de s’exploser la cervelle. Les deux frères continrent difficilement un éclat de rire tandis qu’ils débouchaient devant la porte. *** Agathe pressa la sonnette et resserra son bras autour des épaules de Casey. D’un geste de la main, elle chassa le doigt que Gabriel venait d’enfoncer dans sa narine gauche –tout en lui faisant les gros yeux- puis elle reporta son attention sur le petit œilleton de la porte close. Elle espérait sincèrement que Nicholas viendrait ouvrir. Elle n’avait pas envie d’avoir à se présenter elle-même auprès de ses enfants. Fort heureusement, son vœu fut entendu. « Nicholas ! » s’exclama-t-elle, soulagée, lorsqu’il ouvrit la porte en grand. Elle fit un pas dans sa direction et s’immobilisa ne sachant pas vraiment comment lui dire bonjour. Un baiser ? Une bise ? Elle perçut un trouble en tout point similaire dans le regard de son compagnon et ce constat ne fit que renforcer l’affection qu’elle avait pour lui. C’était justement pour ses petites attentions teintées parfois de maladresse qu’elle l’aimait profondément. « Je te présente mes enfants. » dit-elle alors en posant une main sur son biceps. Dean, Virgil -que tu connais déjà-, Casey et Gabriel le petit dernier. Nous avons fait bonne route, je te remercie, les gardes à l’entrée ont été charmants. Elle s’effaça quelque peu pour laisser ses fils rentrer dans le couloir et refermer la porte derrière eux. Nicholas lui proposa de poser son manteau dans le placard de l’entrée mais elle refusa poliment. « Il y a un petit air dehors, je préfère garder ma veste si nous sommes dans le jardin. »Agathe pouvait entendre le bruit des conversations et deviner les silhouettes au fond de la maison. Elle expira lentement pour calmer les battements de son cœur et vit arriver Marlène et ses frères dans le couloir. Elle les avaient déjà vu en photos dans la maison : Albert le digne fils de son père, la sage Marlène qui paraissait plus mûre que sur les clichés que Nicholas lui avait montré et le petit Balthazar dont le sourire, empreint de gène et de timidité, ressemblait à s’y méprendre à celui de Casey. C’est vers lui qu’elle aurait voulu se présenter en premier. Elle voulait briser la glace, le rassurer d’un sourire aimable mais ce fut Albert qui fit un pas dans sa direction. « Bonjour, je suis vraiment très heureuse de vous rencontrer également. » dit-elle en pressant la main de l’ainé de la famille Barclay. Elle se tourna vers le benjamin de la fratrie et se pencha légèrement pour se mettre à sa hauteur, Bonjour Balthazar, souffla-t-elle avec gentillesse, Je suis contente de faire ta connaissance. Le comportement du dernier fils de Nicholas lui était si familier qu’elle avait envie de le prendre dans ses bras pour le serrer fort, comme elle le faisait encore avec ses deux derniers garçons. Elle se retint toutefois d’agir ainsi –elle ne tenait pas à traumatiser le petit Balthazar d’entrée de jeu en se montrant trop tactile- et décida de reporter son attention sur la seule autre femme présente dans le couloir. « Et…Marlène. » Agathe pressa des deux mains la paume de la fille de Nicholas tout en lui souriant chaleureusement. Comment ne pas s’identifier à cette jeune femme, seule sorcière dans une famille moldue. Agathe avait vécue la même expérience bien des années auparavant. « J’ai quelque chose pour vous. Enfin, pour vous quatre, corrigea-t-elle en cherchant dans son sac à main. Elle sortit une enveloppe sur laquelle elle avait écrit de sa plus belle plume « Famille Barclay », enveloppe qu’elle donna à Marlène, ce sont des places pour aller voir Wicked à Londres, la comédie musicale » Elle n’était pas sûre que Nicholas et Albert soient des grands adeptes de ce types de loisirs mais elle entendait bien convertir son compagnon au spectacle vivant. Agathe esquissa un sourire et se tourna vers Balthazar pour lui souffler une confidence « C’est une histoire de sorcière. » Son regard se fit malicieux lorsqu’il se posa de nouveau sur Marlène, J’espère que cela vous plaira. »*** Virgil avait offert sa poignée de main la plus molle à Nicholas. Il se doutait que le Major n’était pas friand de ce genre de salutations et c’était justement ce qui l’avait poussé à agir de la sorte. Dean lui avait donné sa bouteille de Saint-Emilion tandis que Casey et Gaby étaient restés particulièrement silencieux, signe qu’ils étaient de toute évidence impressionnés par la haute stature de Beau-papa. D’ailleurs Gabriel observait le tatouage de Nicholas avec un mélange de crainte et de fascination. Virgil, quant à lui, regrettait déjà de ne pas avoir quitté la voiture quand sa mère le lui avait proposé… Ils étaient tous pressés comme des sardines entre la porte d’entrée et la silhouette massive du Major lorsque les enfants Barclay les rejoignirent. Virgil n’avait pas revu Marlène depuis plus d’un an et il la trouva changée. Il faut dire qu’il s’attendait presque à la découvrir avec son insigne de Préfète en Chef épinglée sur son pull ! Il chercha à capter son regard pour lui décrocher un léger sourire en coin -en souvenir du bon vieux temps- mais Agathe semblait recueillir toutes les attentions. Les quatre Forbes restèrent donc en retrait durant les présentations officielles . Virgil ne manqua rien de ce moment. Il observa le visage sérieux d’Albert et décréta d’emblée qu’il n’aimait pas ce type. Balthazar ? Insignifiant. Le placard rangé au cordeaux ? Digne d’un psychopathe. D’ailleurs, le Gryffondor se fit une joie d’y déposer sa veste, en vrac, en prenant bien garde de conserver son Pear –métamorphosé en IPhone pour l’occasion- sur lui. Il avait promis à ces amis de documenter son passage chez Marlène Barclay et il entendait bien ravir ses camarades en photos et vidéos en tout genre. Lorsque Nicholas proposa enfin de passer aux choses sérieuses, Virgil ne se fit pas prier pour avancer. Ils n’allaient quand même pas bouffer leurs saucisses dans le couloir de l’entrée, si ? L’adolescent poussa Gabriel qui fut le premier à entamer les présentations auprès de ceux qui risquaient forts, un jour, de devenir leurs demi-frères et sœur. Virgil se contenta d’une simple poignée de main pour les deux garçons puis il s’arrêta derrière Dean qui était occupé à discuter avec Marlène. « Je crois que la dernière fois qu’on s’est vu c’était pour la soirée des anciens de notre promo, chez James et Grady …Il eut un silence. Ça fait plaisir de te revoir en tout cas, tu semble en pleine forme. »Mais quel fayot ! Dean avait beau affirmer que Marlène était un peu plus ouverte depuis sa sortie de l’école, Virgil peinait à y croire… Son ainé finit pas s’avancer quelque peu pour lui laisser la place. Virgil s’arrêta donc devant son ancienne camarade, leva sa salade Avocat/Mangue/crevettes entre eux et la lui fourra dans les mains d’autorité. Il laissa fleurir un sourire benêt sur son visage puis il avança dans le reste de la maison, sans un mot pour la jeune femme. Il rejoignit Dean quelques mètres plus loin et se pencha vers lui pour lui murmurer : « Le premier qui trouve une photo de famille ridicule, prise chez le photographe devant une tenture dégueulasse, a gagné… » | | Marlene Carter-BarclayMédicomage | Dim 7 Avr 2019 - 23:53 L'idée du barbecue donnait mal au ventre à Marlene. Ce n'est pas le fait de manger un peu trop gras, entre la viande juteuse et les chips, c'était plutôt la configuration de cette petite réunion familiale qui l'inquiétait. Même si c'était une grande tradition dans la famille, elle en avait manqué beaucoup durant ses années à Poudlard et avait un peu redécouvert l'événement l'année dernière. Il y avait toujours les collègues de son père (heureusement les mêmes que l'année dernière cette fois-ci, rencontrer du monde la rendait toujours nerveuse...), sa tante May, sa cousine Meg-qui-faisait-une-école-de-coiffure, son oncle Christopher, le frère de son père, son épouse et puis d'autres cousins, des amis, en somme, toujours une bonne trentaine de personne qui se pressait dans le petit jardin de la maison. C'était déjà un peu stressant pour Marlene qui redoutait parfois certaines conversations, même avec des membres de sa famille. Mais cette année, c'était vraiment pire. En plus des habituels invités, son père avait décidé de faire venir sa nouvelle compagne et ses enfants. Qui étaient des Forbes. Et James. Qui était son ex. À croire qu'il le faisait exprès.
Son père lui avait annoncé quelques semaines auparavant, à Balthazar et elle, un soir où elle était revenue dîner à la maison, qu'il fréquentait quelqu'un et que c'était assez sérieux. Marlene aurait menti en disant que cela ne lui faisait pas étrange. Évidemment, elle se doutait bien que son père avait fréquenté des femmes depuis la mort de sa mère et c'était normal, cela faisait quatorze ans maintenant. Mais c'était la première fois qu'il allait leur présenter, ce qui voulait dire que c'était vraiment très important pour lui, même s'il était pudique sur le sujet. L'idée que son père soit de nouveau amoureux, de quelqu'un qui n'était pas sa mère, qu'il refasse vraiment sa vie... Honnêtement, elle en avait été un peu triste. Il lui avait fallu quelques jours pour s'y faire et se raisonner, en se disant que c'était bien qu'il ne reste pas tout seul et qu'il soit heureux. Après tout, Albert était déployé dans le Pacifique une grande partie de l'année, elle ne vivait plus à la maison et Balthazar n'allait pas rester éternellement... C'était tant mieux si leur père avait rencontré quelqu'un avec qui il était bien. Elle espérait juste que la personne en question était sympathique et n'était pas une effrayante marâtre qui voudrait les chasser de la vie de leur père. C'était pour cela qu'elle était revenue déjeuner un dimanche, quelques jours après : elle voulait des informations supplémentaires, cela lui donnait l'impression de maîtriser ce qui se passait. La femme en question s'appelait donc Agathe, elle vivait à Londres, travaillait pour Apple. Elle était une sorcière mais elle avait tourné le dos à la sorcellerie. Et surtout, elle avait quatre fils. Sorciers. Scolarisés à Poudlard. Et l'un d'entre eux était Virgil Forbes.
Elle ne portait pas vraiment ce dernier dans son coeur. Il n'était pas comme son frère Dean, qui était dans son année chez les Serdaigle et qui était beau et gentil et sympa et intelligent. Virgil était horrible et méchant. Il n'avait eu de cesse de les provoquer James et elle quand ils étaient Préfets-en-chef, comme s'il prenait plaisir à enfreindre le règlement. Il avait même été violent physiquement envers elle en lui faisant un croche-pied ! Par respect pour la nouvelle relation de son père, parce qu'elle ne voulait pas causer de problème entre lui et Agathe, Marlene avait tu ce dernier élément même si le portrait qu'elle avait fait du Gryffondor n'avait rien eu de flatteur. Elle n'était pas vraiment ravie qu'il vienne chez elle et rencontre sa famille... Surtout que Marlene, même si c'était sa maison, n'était pas complètement à l'aise aujourd'hui. La présence de James la tendait un peu. Son père l'avait invité parce qu'il l'appréciait - tout le monde l'appréciait ici - et après en avoir discuté, elle avait accepté sa présence. Après tout, ils s'étaient déjà croisés à l'hôpital et ça s'était... bien passé. Ce souvenir la faisait rougir et elle ne savait pas quoi en penser donc elle n'y pensait pas. Quoi qu'il en soit, entre son ex-petit-ami, sa famille, la copine de son père et Virgil Forbes, elle n'était pas certaine que ce barbecue finisse bien.
Elle avait occupé son esprit et ses mains avec les préparatifs de la journée, elle avait fait un gâteau qui avait un peu brûlé sur le dessous pour le servir en dessert et avait accueilli chacun des invités avec le sourire, dans une nouvelle tenue achetée spécialement pour l'occasion. Elle voulait apparaître sous son meilleur jour face à Agathe Forbes, elle ne voulait pas que Virgil se moque d'elle et elle voulait que James... Non, elle ne voulait rien de James. Enfin, elle ne voulait pas qu'il ne la trouve pas jolie, elle ne voulait pas qu'il se dise qu'il avait bien fait de la larguer mais elle n'avait pas acheté cette jupe pour lui, pas du tout. Ce n'était certes pas une tenue pratique pour un barbecue mais c'était pour faire bonne impression face à sa nouvelle "belle-famille", qu'elle attendait nerveusement dans le jardin, en servant de la salade de pommes de terre aux enfants du Lieutenant Saks. La voix de son père qui l'appela fermement retourna quelque chose dans son estomac : ils étaient sûrement arrivés. Albert avait entendu leur père appeler et elle tapota l'épaule de Balthazar, qui était assis dans un coin, tenant précautionneusement son assiette de salade pour ne rien renverser au milieu des gens.
- Je suis sûre qu'elle est blonde, lança Albert à voix basse alors qu'ils avançaient.
Marlene pila à l'entrée de la cuisine, fronçant les sourcils. Balthazar avait failli lui rentrer dedans.
- Bah pourquoi ?
Son frère aîné haussa les épaules. - Je vois bien papa avec une blonde, c'est tout. - Maman était brune... corrigea Marlene.
Albert haussa de nouveau les épaules et elle ressentit une contrariété qu'elle ne pouvait expliquer. Pour compenser, elle prit son petit frère par le bras alors qu'ils traversaient le salon pour rejoindre le petit couloir de l'entrée. Elle avait essayé de parler avec lui de ce que cela lui faisait, de rencontrer Agathe, mais il n'avait pas dit grand-chose. Pourtant, c'est lui qui en serait le plus impacté car il vivait encore avec leur père mais Balthazar avait toujours été renfermé. Ils ne parlaient pas beaucoup, chez les Barclay, et il en était le parfait exemple. Peut-être que leur père en avait parlé plus longuement avec lui, au cours de la semaine, mais Marlene n'était pas certaine. La seule chose qu'elle avait pu obtenir de son cadet, c'était un haussement d'épaules et une maigre phrase "Papa a dit qu'elle était très gentille." Tant mieux en soi, s'il n'était pas trop inquiet...
C'est une Marlene toute nerveuse qui se glissa dans le hall d'entrée, un peu impressionnée de voir tout ce monde. Machinalement, elle se glissa légèrement devant Albert, qui avait plus d'assurance. Elle observait Agathe avec un peu de curiosité. Elle était blonde, effectivement, comme prédit par leur aîné, très élégante et très bien habillée. Elle aurait bien aimé s'habiller aussi classe, elle se sentait un peu pataude dans sa jupe en jean. Elle reconnut Dean du premier coup d'oeil, toujours aussi beau, Virgil, toujours aussi... lui, mais pas les plus jeunes même s'ils avaient sûrement dû se croiser dans les couloirs du collège. Fait surprenant, elle eut l'impression que le Gryffondor lui faisait un sourire, comme s'il voulait lui envoyer un message de paix. Tant mieux en soi, si maintenant ils devaient se côtoyer de temps en temps... Un léger silence s'installa alors que les deux familles s'observaient, brisé par Albert qui prit les devants pour serrer la main de la compagne de leur père. Agathe s'avança vers Balthazar et Marlene remarqua la manière qu'elle eut de se pencher vers lui, ce qui était gentil parce qu'elle arrivait à sentir d'ici qu'il était nerveux. Il s'était forcé à sourire, de son sourire un peu crispé et qui laissait clairement apparaître le fait qu'il avait envie de foncer dans sa chambre se planquer. Il tendit néanmoins sa main, élevé dans les manières militaires, pour se présenter d'une petite voix.
- Bonjour, moi aussi...
Quand ce fut le tour de Marlene, elle fut presque surprise par le sourire chaleureux de la nouvelle compagne de son père, qui avait l'air sincèrement heureuse de la voir. Elle n'avait jamais pensé au fait que oui, peut-être, Agathe avait vraiment envie de les rencontrer. Cette pensée lui fit un peu plaisir et elle lui sourit en retour, serrant sa main.
- Bonjour, enchantée ! Bienvenue ! ajouta-t-elle avec une seconde de décalage.
Du coin de l'oeil, elle vit son père souffler, comme soulagé de la réaction de ses enfants. Elle se détendit un peu, glissant son bras sous celui de Balthazar pour sentir la manière dont il appréhendait les choses. Avec étonnement, ils observèrent tous Agathe fouiller dans son sac à main pour en ressortir une enveloppe, que Marlene attrapa. Elle leur offrait un cadeau ? C'était vraiment gentil, surtout pour une première rencontre. Ses frères se penchèrent sur le papier, comme s'ils allaient pouvoir découvrir ce que c'était rien qu'en lisant l'inscription, tandis que Nicholas secouait la tête.
- Il ne fallait pas, Agathe, voyons...
Mais un léger sourire flottait sur ses lèvres. Marlene eut un léger rire quand il fut révélé que l'enveloppe contenait des places de spectacle pour une comédie musicale. Elle avait du mal à imaginer son père et Albert en train d'assister à un spectacle dansant, ils étaient plus rugby... Mais elle, elle aimait bien l'idée, elle n'en n'avait jamais vu ! Cela serait drôle d'emmener Balthazar à Londres, ils n'allaient jamais puis ils ne faisaient que rarement des sorties en famille, à part en randonnée dans les Highlands ou bien chez Tesco, pour faire les courses.
- Merci beaucoup, répondit Marlene avec un sourire chaleureux. Et... j'espère que vous viendrez aussi.
Leur père avait raison, Agathe avait l'air d'être vraiment gentille et puis une soirée comme celle-là, cela serait sûrement l'occasion de se connaître un peu plus. Marlene se détendait un peu, elle était moins crispée dans ses épaules et en avait presque oublié la présence des frères Forbes. La manière dont Dean s'avança vers elle la renvoya à la réalité et elle sentit ses joues un peu chauffer, songeant qu'elle n'était peut-être plus censée le trouver beau si sa mère sortait avec son père, c'était trop bizarre. En plus James allait arriver et il la connaissait par coeur et elle ne voulait pas qu'il réalise des choses et pense des trucs. Elle croisa donc ses bras sur sa poitrine, pour se donner une contenance, et sourit un peu nerveusement, calant une mèche de cheveux cuivrés derrière son oreille.
- Oui c'est ça, c'était sympa... Grady avait boudé la moitié de la soirée dans sa chambre parce que Kessy Brooks était là et le jeu de la bouteille avait été atrocement gênant. Mais elle n'en dit rien, surtout pas qu'elle avait rompu avec James. C'est gentil, toi aussi... Elle aurait pu faire la conversation mais dans le couloir, c'était bizarre. Un peu plus tard, se promit-elle, même si elle était intimidée et que Dean était intimidant. Tu peux avancer si tu veux, le jardin est au bout de la cuisine !
Oh non. Est-ce qu'elle avait eu l'air de le virer ? Elle ne voulait pas avoir l'air de le virer. Elle avait été sèche ? Elle n'avait pas voulu. Mais lui dire où était le jardin, c'était un peu le virer, non ? Elle n'eut pas le temps de s'appesantir sur le sujet que Virgil s'avançait vers elle pour lui coller un gros saladier de salade entre les mains. Sans un mot. Il eut un air stupide et continua de remonter le couloir. D'accord. Elle qui avait pensé à cause de son sourire de tout à l'heure qu'il voulait être sympa maintenant que leurs parents sortaient ensemble... Elle s'était visiblement trompée. Elle sourit un peu nerveusement aux petits frères qui passaient devant elle, ainsi qu'à Agathe et son père, alors que Nicholas glissait une main dans son dos pour la guider. Elle s'apprêtait à suivre tout le monde quand la sonnette retentit. Les bras un peu chargés mais sans pouvoir poser le saladier, elle ouvrit la porte tant bien que mal, manquant de faire glisser le repas. C'était James, évidemment, pour couronner cet instant. Elle le regarda quelques secondes de trop avant de réagir, ouvrant le battant.
- Salut, entre...
Est-ce qu'elle devait lui faire la bise ? Le serrer dans ses bras ? Mais elle avait de la salade... Elle ne connaissait pas trop le mode d'emploi de la situation "Mon père a invité mon ex petit-ami à un barbecue où se trouve en plus ma nouvelle belle-famille". Cette pensée lui fit écarquiller les yeux. Elle n'avait pas réalisé.
- Je t'ai pas dit ! s'exclama-t-elle. | | MétamorphomageMoldu | Lun 8 Avr 2019 - 0:41 Nicholas Barclay, 42 ans, moldu, Major dans la 4e division d'infanterie de la British Army, père de Albert, Marlene et Balthazar Nicholas avait l'impression d'avoir surmonté une mise à l'épreuve : c'était le premier contact entre leurs deux familles et il s'était bien passé. Il avait bien perçu que Marlene était un peu inquiète mais il ne s'en était pas vraiment formalisé car il trouvait que sa fille était inquiète pour tout. Albert, cela l'atteignait moins car il n'était pas là la plupart du temps et il était sûrement plus mature sur la question. Quant à Balthazar, ils en avaient parlé ensemble la dernière fois qu'ils étaient allés courir, comme tous les samedis à six heures trente (c'était important pour un adolescent de se dépenser, ça les aidait à ne pas devenir des larves sur le canapé). Il savait que son petit dernier avait un peu peur que l'arrivée d'Agathe bouleverse tout leur quotidien mais il avait essayé de lui expliquer que cela irait. De toute manière, ils n'allaient pas faire les choses n'importe comment car ils avaient tous les deux une famille à préserver. Et surtout, ce qui se passait maintenant n'effaçait pas ce qui avait pu arriver avec sa mère. Nicholas était malheureusement peu qualifié pour parler de sentiments, il l'avait bien vu au fil de ses années de père célibataire. Il n'avait jamais trop parlé du décès de Dorothy à ses enfants, il avait peur de mal s'y prendre et c'était un sujet très sensible chez lui. Il avait laissé le soin de le faire à sa belle-soeur et ses beaux-parents, bien plus doués que lui. Mais c'était peut-être le fait d'en parler avec Agathe, de parler de sa condition de veuf, qui lui avait permis de se débloquer un peu. Il avait pu ainsi expliquer à son fils que ce n'était pas parce qu'il refaisait sa vie qu'il effaçait sa mère, qui aurait forcément toujours une place ici, dans leur famille. Il ne savait pas forcément encore comment gérer cela, si cela dérangeait Agathe qu'il voit encore les parents de Dorothy, par exemple, ou que May, sa belle-soeur, soit présente à ce genre d'événements, si elle serait offusquée de la photo d'eux deux, il y a dix-sept ans avec les enfants, avant la maladie, qui trônait sur la cheminée. C'était la seule qu'il avait gardée, les autres avaient été rangées au fur et à mesure parce que c'était douloureux de les voir. Mais il aimait bien cette photographie là et il avait l'impression que c'était important pour les enfants qu'elle soit là. Il ne savait pas trop encore comment gérer cela mais il avait l'intuition qu'ils étaient capables de trouver un bel équilibre, qui leur conviendrait à tous les deux. Ils avaient tous les deux un passé, tous les deux une famille à laquelle ils tenaient et tous les deux l'envie de faire marcher les choses. Que cette journée se passe bien, c'était important et il était content de voir que ses enfants accueillaient bien Agathe et ses enfants. C'était une chance que Marlene ait été scolarisée avec Dean et Virgil, songeait-il, cela leur permettait d'être moins dépaysé. En plus, Casey avait l'âge de Balthazar et, selon Agathe, ils s'entendraient sûrement bien. Nicholas avait vraiment envie que tout cela arrive. Quoi qu'il en soit, le premier contact réussi. Agathe avait su détendre Marlene avec son gentil cadeau, il l'avait vu au sourire de sa fille. Alors que les adolescents avançaient dans le couloir et que Marlene allait ouvrir aux nouveaux arrivés, il glissa sa main dans le dos de la compagne pour lui souffler quelque chose : - Il n'y a bien que pour toi que j'irais voir une comédie musicale, dis donc...La petite troupe déboucha dans le salon, aux couleurs assez neutres. Un gros canapé de cuir noir occupait tout un mur, devant une table basse en bois massif. La pièce n'avait rien de particulier, elle était un peu sombre malgré ses murs et son carrelage blancs. Peu de décoration - parce qu'il n'y connaissait rien, c'était un truc de femmes, ça... - quelques photographies au mur. Marlene petite fille, eux-deux l'année dernière, Albert et lui ou bien encore ses deux aînés, notamment devant la toile bleue du photographe. Il ne fallait pas oublier les photos de classe de Balthazar et puis les portraits de famille, lors des mariages, des baptêmes, des anniversaires. Les photographies étaient bien les seules choses qu'il prenait le temps de mettre en valeur. Marlene avait essayé de rendre l'endroit un peu plus chaleureux en mettant quelques coussins sur le canapé et en collant un grand sticker sur le mur mais elle avait un peu raté et il y avait des bulles coincées sous le motif. Il n'avait pas voulu la contredire, elle était contente du résultat et cela amenait un peu d'originalité dans l'endroit rangé au carré. Rien ne dépassait et les livres dans la bibliothèque étaient parfaitement alignés. Un escalier en bois menait à l'étage. Dans l'espoir de mettre un peu les garçons à l'aise, notamment Casey et Gabriel, Nicholas leur désigna le grand meuble de télévision. - Si vous voulez, vous pourrez jouer tout à l'heure avec Balthazar à la PS3, il a plein de jeux. N'est-ce pas ?Son fils hocha la tête et se tourna vers les deux garçons, sans les regarder franchement. - Euh oui, j'ai FIFA, Call of Duty, Battlefield...Il avait le droit à trois heures de console par week-end et une demi-heure tous les soirs en semaine. Pas une minute de plus, il était chronométré. Mais pour ce week-end, Nicholas était prêt à faire des efforts et à laisser tout le monde se détendre pour se découvrir plus tranquillement. Ils entrèrent dans la cuisine, étonnamment dérangée par rapport au reste de la maison. Des assiettes étaient sorties, le gâteau de Marlene était sous de l'aluminium sur le comptoir, les boissons apportées par certains étaient juste posées sur la table qui leur servait pour les repas du quotidien, à défaut de place dans le frigo. En revanche, les épices étaient classées par ordre alphabétique. Nicholas plaça la bouteille de vin apportée par les Forbes après les autres et se tourna vers Dean, qui lui avait donné un peu plus tôt. - Je propose qu'on la boive au dessert !C'était le seul majeur donc, le seul qui aurait le droit, avec Albert et Marlene. On entendait la cohue des gens qui parlaient dans le jardin alors qu'ils descendirent les deux marches qui séparaient la pièce du lieu de réception. Le barbecue dégageait déjà une belle fumée appétissante, le lieutenant Saks et quelques collègues veillaient dessus avec attention. Le caporal Lang s'était joint à eux à l'improviste, encore vécu de son treillis. Il n'était pas le seul d'ailleurs. Beaucoup ici portaient des t-shirt de la British Army. Militaires en repos, enfants de soldats... Ils étaient tous un peu du même monde, ici. Même chez les Barclay : son propre frère Christopher avait servi dans la marine avant de prendre sa retraite. - Bon, fit Nicholas en tapant dans ses mains une seconde fois. Qui veut boire quoi ? Il y a des bières si tu veux, Dean, lança-t-il en désignant du pouce un grand sceau métallique rempli de glaçons, posé sur une table. Et vous, les garçons ? Du soda ? Du jus ? Tu peux en prendre plusieurs si tu veux, Balth. Normalement, il était limité à un verre par jour mais aujourd'hui, c'était la fête. - Virgil ? Un jus d'orange ? proposa-t-il. N'hésitez pas à vous servir, en tout cas, il y a de la salade, les assiettes sont là-bas et puis on va bientôt commencer les grillades. Vous mangez tous de la viande, hein ?Quelle idée de ne pas le faire. Les végétariens étaient un concept mystérieux pour Nicholas. Albert, désireux de soulager son père qui avait l'air un peu nerveux (sinon, il ne sortait jamais autant de mots...) posa une main sur l'épaule de Dean. - Une bière du coup ? | | Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto | Sam 13 Avr 2019 - 14:40 Dean Forbes, étudiant en musicologie à l'académie des arts magiques La dernière fois que Dean avait vu Marlène Barclay, Samantha Miller et Lauren McGowan étaient encore vivantes. Il se demandait comment la jeune femme avait vécu la disparition de ses deux camarades de dortoir. Il la savait en froid avec les filles, car elle ne supportait pas l’idée de partager la chambre d’une loup-garou, mais Dean n’avait jamais pris partie officiellement pour un camp ou pour l’autre : Il fréquentait les Serpentard dans le cadre des cours mais aucune d’elles ne faisaient vraiment partie de son cercle d’amis proches. S’il avait eu à faire un choix, il aurait plutôt tenu avec Samantha - père lycanthrope oblige- mais il n’avait jamais été confronté à cette situation. Depuis qu’il avait quitté Poudlard, il ne fréquentait quasiment plus ses camarades de promotion. Ses amis étudiaient tous à l’Académie des Arts Magiques, en musicologie ou en art, et les rares camarades qu’il revoyait étaient membres du LEXIT, comme Nora Weaver et James Carter qu’il avait entraperçu lors de la mission de destruction du dôme de Bristol. D’ailleurs, il avait appris à cette occasion que Marlène et James étaient séparés. Dommage, Dean aurait apprécié d’avoir un camarade sorcier avec qui échanger aujourd’hui… Le jeune homme balaya le salon du regard, échangea un sourire avec une vieille dame qui était venue récupérer son verre et observa la décoration distraitement. A défaut d’avoir eu un réel feeling positif avec Nicholas au moment de leur poignée de main virile, -Dean n’appréciait guère qu’on lui broie son outil de travail- , l’ancien Serdaigle tentait de positiver : Nicholas avait l’air d’être un homme …stable et équilibré. Il les accueillait, tous les cinq, dans son cercle d’intimes et il savait décrypter ce genre de comportement : Le Major ne les avait pas invité à un simple barbecue entre amis, non, c’était sa manière à lui de montrer à quel point son engagement était sincère. Il tenait à sa relation avec Agathe et il espérait visiblement pouvoir construire quelque chose de durable avec elle. Rien que pour cela, Dean était prêt à se montrer indulgent et compréhensif avec lui. Le Serdaigle avait probablement peu de points communs avec le militaire –pour ne pas dire quasiment aucun- mais ils souhaitaient ardemment, tous les deux, le bonheur d’Agathe. C’était largement suffisant pour que Dean fasse tous les efforts du monde pour que cette journée se déroule au mieux. Le jeune homme fut rapidement rejoint par son cadet -qui s’était délesté de sa salade auprès de Marlène- et qui semblait dans une tout autre optique que la sienne. Son regard perçant balayait l’espace à la recherche de la moindre faille exploitable. Si Dean était prêt à faire contre mauvaise fortune bon cœur, Virgil entendait bien profiter de chaque instant chez les Barclay pour emmagasiner un maximum d’informations contre ses hôtes. Lorsque son jeune frère lui proposa de se lancer dans une chasse au trésor de la photo ridicule, Dean secoua la tête négativement mais son refus fut quelque peu contredit par le léger sourire complice qu’il arborait toutefois. Il n’avait pas envie de se moquer des Barclay mais il savait que le meilleur moyen pour garder Virgil à l’œil, s’était de ne pas le braquer. S’il signifiait son désaccord trop frontalement, son frère le planterait là et il irait trouver un autre compagnon de jeu : Dire des horreurs à la petite mamie ou se revendiquer fièrement « Capes jaunes » auprès des militaires. Dean savait gérer son frère et il avait promit à Agathe de veiller à ce qu’il ne dérape pas trop… Agathe Branson, Cadre chez Apple et mère des enfants Forbes Agathe croisa le regard de Dean et échangea un bref sourire soulagé avec son ainé. Les présentations s’étaient bien passées, estimait-elle, Marlène, Balthazar et Albert l’avaient accueillie avec chaleur faisant fondre ses craintes d’être rejetée par la fratrie. Il ne lui restait plus qu’à rencontrer la famille de la femme de Nicholas et Agathe se sentait ragaillardie par cette amorce positive. Les enfants de Dorothy s’étaient montrés sympathiques avec elle et elle espérait que les adultes allaient agir avec la même bienveillance à son égard. Comme Nicholas ne remplacerait jamais Jonah, elle n’était pas ici aujourd’hui pour prendre la place de la défunte femme de son compagnon dont le regard doux semblait couver l’assemblée depuis la photographie posée sur la cheminée. La mère de famille esquissa un léger sourire devant ce cliché et elle s’attarda quelques instants sur le jeune Nicholas qu’elle reconnaissait , bien sûr, mais qui ressemblait en même temps à un autre homme, issu d’ une autre vie. Elle contemplait encore l’image lorsqu’une main posée dans son dos lui fit tourner la tête et son sourire s’agrandit légèrement lorsqu’elle découvrit « son » Nicholas, avec sa barbe et ses tempes poivre et sel et ses petites ridules aux coins de ses yeux clairs. - Il n'y a bien que pour toi que j'irais voir une comédie musicale, dis donc... lui souffla-t-il. « Tu m’as converti à la moto, je compte bien t’initier au spectacle vivant. D’ailleurs, je gage que tu vas verser ta petite larme devant West Side Story. » le taquina-t-elle. Elle aimait l’embêter avec son image de militaire gros dur alors qu’elle le savait doté d’une réelle sensibilité en dépit des apparences. Pour ponctuer sa phrase, elle le gratifia d’un sourire contenu –comme si afficher une réelle complicité entre eux devant le portrait de Dorothy aurait été inconvenant- puis elle se tourna vers ses deux derniers fils, visiblement un peu mal à l’aise. Casey était resté en retrait, il tirait sur la manche de sa chemise pour cacher le pansement de son bras et il avait rentré sa tête dans ses épaules dans une attitude quelque peu craintive. Gabriel, quant à lui, ne lâchait pas des yeux Nicholas comme s’il était hypnotisé par le militaire. Ce dernier perçut visiblement le trouble des deux adolescents puisqu’il leur proposa une distraction en désignant la télévision et la console de jeux. Il n’en fallait pas davantage pour que Gaby s’anime enfin au plus grand soulagement d’Agathe. « Call of Duty ? Moi aussi je l’ai ! répondit-il à Balthazar, j’ai battu mon frère. J’l’ai explosé même ! Hein Virgil ? Bien vrai que je t’ai explosé ? » Le Gryffondor ne se donna pas la peine de répondre. De toute manière, Gabriel avait déjà reprit, Battlefield j’y ai jamais joué. Trop conscient de cette immense lacune, Gaby se lança dans des explications, Je suis interne dans mon école et on a pas le droit aux jeux vidéos. C’est interdit, expliqua-t-il en parfait petit moldu qu’il était censé être, On a juste droit à notre téléphone, Il sortit son Pear de sa poche- transformé pour l’occasion en pur produit Apple- et le tendit entre lui Balthazar. Soucieux de reprendre l’ascendant sur son hôte qui possédait le génialissime Battlefield il demanda, T’as quoi comme téléphone ? Moi c’est le dernier I-Phone ! »
Agathe roula des yeux. Elle aurait voulu que Gaby soit moins sensible à ce type de marqueur social mais elle savait aussi que c’était un moyen comme un autre d’engager la conversation aussi décida-t-elle de ne pas intervenir. Elle se força aussi à ne pas enlacer les épaules de Casey de ses bras protecteurs et suivit Nicholas dans la cuisine en devançant ses deux ainés qui s’étaient attardés dans le salon… Dean s’apprêtait à suivre le petit groupe en direction de l’autre pièce mais il s’immobilisa en remarquant que Virgil ne le suivait pas. « Qu’est-ce que tu fais ? »Ce dernier était parfaitement immobile, dos au mur, ses yeux grands ouverts regardaient droit devant lui et un drôle de sourire figé, ridiculement enjoué, était imprimé sur son visage. Dean resta quelques instants interdit devant cette étrange posture avant que ses yeux ne se focalisent d’eux mêmes sur le mur couvert de photos situé juste derrière Virgil et notamment sur un cliché de Balthazar qui arborait exactement la même expression que son frère, bien que celle de Virgil soit incontestablement teintée de moquerie. « T’abuses. Pas le petit. » le sermonna Dean. Virgil bougea un peu pour se placer à côté d’un autre cadre et changea d’ expression. « Là c’est mieux ? »Dean laissa échapper un bref rire devant cette imitation –plutôt réussie- de Marlène. Il jeta un regard en direction du couloir de l’entrée où la jeune femme semblait encore occupée à accueillir de nouveaux invités puis il entraina son frère par le bras dans la direction opposée « Allez viens… » « Je t’avais dit qu’on aurait droit aux photos de famille dégueulasses, souffla Virgil, en se laissant guider par Dean. Il s’arrêta toutefois et désigna d’un regard horrifié le stickers gondolé collé sur le mur du salon. Le regard du Gryffondor passa de la citation ridicule au visage de son frère, plusieurs fois, comme s’il attendait une réaction de sa part. « Je sais, lâcha le pianiste avec fatalité. Ce n’était pas le genre des Forbes d’afficher des mantras aux murs mais ils devaient respecter les goûts de Nicholas même s’ils s’avéraient… désastreux, Maman tient beaucoup à lui. » lâcha –t-il alors comme s’il s’agissait de l’argument ultime tant, il était clair à ses yeux, qu’il ne pouvait pas défendre la décoration des Barclay. Les deux frères échangèrent un regard silencieux et ce fut au tour de Virgil de souffler longuement avant de répondre , d’un ton résigné. « Je sais. »Oh, ça oui. Il ne le savait que trop bien, malheureusement, et il entrevoyait déjà à quel point cette journée allait être difficile. Virgil allait devoir faire de sérieux efforts et il était d’hors et déjà épuisé rien qu’à cette idée. Il avait envie de sortir fumer pour fuir l’atmosphère de cette maison qui représentait tout ce qu’il détestait. L’adolescent immortalisa d’ailleurs le stickers avec son Pear, ainsi qu’une photo de Marlène enfant et suivit son frère dans la cuisine bondée. Personne n’osa faire remarquer à Nicholas qu’un Saint-Emilion s’accordait mieux avec de la viande rouge qu’avec du sucré et Virgil observa sa mère et Dean avec un mélange de dégout et de résignation. Ils hochaient la tête docilement, en souriant, refusant tout deux de froisser l’égo de mâle alpha du Captain Nick. Pathétique.En temps normal, Virgil se serait fait une joie de doucher la belle assurance du Major en lui faisant remarquer cette bévue mais il se contenta de croiser ses bras sur son torse en silence. Il agissait de la sorte uniquement pour sa mère et pour personne d’autre. Virgil la savait tendue depuis l’agression de Casey dont il se sentait responsable et il s’était promis, à lui-même, de ne pas (trop) faire de vagues. Sa manière à lui d’être conciliant c’était de rester silencieux. Il ne répondit donc pas « Un grand verre de Ragnarov ! » lorsque Nicholas demanda qui voulait boire quoi et pourtant Merlin seul savait à quel point il en aurait eu besoin ! Dean se vit proposer une bière et lui… un jus d’orange. Évidement. Il avait beau être majeur et vacciné, travailler dans un centre gouvernementale hautement sécurisé, être en mesure de percer les psychés de n’importe quel moldu présent à ce stupide barbecue, tout le monde ici le voyait encore comme un gamin. Virgil avait l’impression d’être coincé dans cette situation où on lui demandait souvent d’agir en adulte tandis que la plupart des adultes se conduisaient avec lui comme s’il n’était encore qu’un enfant. « Un jus d’orange ? répéta-t-il, C’est parfait, merci, il afficha un sourire tranquille, Est-ce que je pourrai avoir le verre du Roi Lion par contre… ? » ajouta-t-il, très sérieusement, en désignant du menton la pile de verres à moutarde à l’effigie des héros de Disney posé sur le comptoir entre les tartes et salades recouvertes de papier aluminium.. Il n’entendait pas revendiquer haut et fort sa maturité en quémandant une bière –cela aurait clairement eu l’effet inverse- mais il tenait à faire passer le message avec une innocente boutade. Sa mère lui jeta un bref regard suspicieux mais Virgil n’y perçut aucune forme de remontrance, signe qu’il pouvait se permettre ce type de blague sans craindre la fureur maternelle. Quelqu’un lui servit son jus de fruit dans son verre Simba puis il emboita le pas de Dean et Albert en direction du seau de bières. Son frère ainé en attrapa une et se tourna légèrement vers lui, visiblement désolé qu’il ne puisse pas noyer son désespoir d’être là dans l’alcool. « T’inquiètes, mon jus de fruit est purement délicieux, Il but une gorgée dont il se délecta puis il reporta son attention sur Albert un léger sourire aux lèvres. Ce fut toutefois Dean qui engagea la conversation entre les trois garçons. « Alors comme ça que tu es militaire ? Ce doit être un mode de vie plutôt intense, non ? » s’enquit-il avant de boire une gorgée de blonde directement au goulot. Son frère était doué pour la discussion, pour les relations sociales. Il s’intéressait véritablement aux autres et bien qu’il soit très différent d’Albert, Virgil savait que Dean allait tenter de trouver un point d’accroche avec l’ainé des Barclay –contrairement à lui. En effet, l’adolescent ne suivait l’échange que d’une oreille et il s’était rapproché de la fenêtre pour observer les convives dans le jardin. Il y avait là de nombreux militaires, facilement reconnaissables à leur musculature développée, aux treillis qu’ils avaient vraisemblablement du mal à quitter et à leur coupe de cheveux impeccable, parfaitement assorti aux buis de l’allée. Leurs femmes paraissaient toutes semblables, elles aussi : Impeccables. Virgil les imaginait sans peine à travers la vitre : Toute le même style, soi-disant épanouie dans leur vie de mère au foyer et dévouée à leur mari, prête à le suivre dans n’importe quelle base à l’autre bout du monde. Virgil espérait qu’Agathe ne leur ressemblerait jamais. Qu’elle resterait la femme dynamique et indépendante qu’elle était. Qu’elle n’embrasserait pas, par amour, le mode de vie de la docile femme de militaire. Quelques enfants courraient dans le jardin, à bonne distance des grillades –les mamans veillaient au grain- pendant que les papas buvaient leur bière en observant d’un regard appréciateur le barbecue haut de gamme de Nicholas. Virgil était loin d’être attendri par cette vision digne d’un spot de publicitaire pour le nouveau BBQ Grill 2000 et ses doubles grilles de cuissons. Ce tableau soit disant idyllique lui donnait envie de vomir, vraiment, et il fut soudainement pris d’une furieuse envie d’être ailleurs, notamment avec ses potes. L’adolescent sortit donc son Pear et envoya une série de messages à ses amis, priant pour qu’ils lui répondent rapidement. Il n’allait jamais parvenir à se tenir tranquille sans leur soutien psychologique. Il avait d’hors et déjà envie de briser cette belle harmonie… D’ailleurs, où était donc passée Marlène ? L’adolescent regarda autour de lui à la recherche de sa nouvelle sœurette mais il ne la trouva pas. Il se souvint alors de quelque chose et un vague sourire mauvais se dessina sur son visage tendit qu’il déverrouillait son Pear pour chercher l’application TinderSurprise. Il se souvenait encore du soir où il s’était inscrit sur ce site de rencontre avec Damon et Phil. Ils avaient passés une grande partie de la nuit à se bidonner en scrollant les profils des filles. Damon était celui qui avait eut le plus de matchs, bien évidemment, mais Virgil n’était pas en reste attirant dans ses filets de troll Chloé Gibbins –venue troller elle-aussi- et l’étrange Linnet Sneals. Les trois compères avaient toutefois longuement ricané devant le profil peu actif de Marlène sur ce réseau social : "All the good men are fictional.", Bim Carter ! Prends ça dans tes dents. » avait rit Phil. « J'aime la lecture, les balades dans la nature et je suis à la recherche de quelque chose de sérieux... » avait singé Damon en lisant la description de Marlène « Et je vis dans un monde rempliiii de bisounours. »« Mais bien rangé le monde de bisounours, hein. Faut pas rigoler avec les règles : On classe bien les couleurs de l’arc en ciel dans le bon ordre, sinon ça va pas le faire. Moins quinze points à Gryffondor pour avoir mit le vert à côté du violet ! »Les trois garçons avaient ri encore longtemps avant de passer au profil suivant. Virgil savait donc que Marlène était inscrite sur le réseau social et il ne tarda pas à la retrouver. Sans grande surprise, elle avait choisi une photo d’elle montrant son meilleur profil où elle était tout juste reconnaissable. Virgil cliqua sur l’image et pianota un bref message avant de l’ expédier… | | James Carter-BarclayDirecteur de Poufsouffle | Dim 21 Avr 2019 - 11:26 Il y avait des situations insolites, des situations auxquelles on ne pouvait pas se préparer. Parfois, elles arrivaient sous forme de nouvelles, qui nous tombaient dessus, sans prévenir, et qu’il fallait gérer comme on le pouvait comme un décès ou une grossesse. Et, parfois, il s’agissait de situations tellement incongrues qu’il était tout simplement impossible de se les représenter à l’avancer. Typiquement, être invité à un barbecue dans la famille de son ex petite-amie.
James, une bouteille de vin dans une main, une tarte aux myrtilles dans l’autre, songea que, décidemment, rien n’aurait pu le préparer à ça. Il se souvenait parfaitement du moment où il avait reçu l’invitation de Nicholas – son réflexe avait été d’écrire immédiatement à Marlene, comme s’il s’agissait d’une mauvaise blague de sa part. Mais ce n’était pas une blague. Il était réellement invité chez les Barclay parce que « ça ferait plaisir à tout le monde de te voir » et « même à Marlene. » Nicholas, pensa James, ne devait pas beaucoup parler avec sa fille pour imaginer qu’elle était véritablement heureuse à l’idée qu’il vienne déjeuner avec toute sa famille ce weekend.
Quant à James, ce serait mentir de dire qu’il était également tout-à-fait à l’aise avec cette idée aussi. Et pourtant, il adorait les Barclay, vraiment. Ayant lui-même grandi dans une famille de militaires – chez les Carter, on s’engageait dans l’armée de Terre de père en fils depuis des générations – il n’avait pas été dépaysé le moins du monde par les traditions des Barclay ou par cette petite maison impersonnelle qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à celle dans laquelle il avait grandi. Il avait couru sans rechigner avec Nicholas, le matin, avant le lever du soleil – comme il le faisait avec son père lorsqu’il rentrait chez ses parents – il avait longuement discuté avec Albert de ses missions dans la Marine et, très rapidement, James avait eu la sensation d’être adopté par la famille Barclay. Tout comme sa famille adorait Marlene. Tellement que sa mère n’avait toujours pas assimilé le fait qu’ils avaient rompu. Lorsque James lui avait annoncé la fin de leur couple, un jour, au moment du dessert, elle avait relevé les yeux vers lui et l’avait dévisagé en silence pendant un moment. Puis, elle avait soufflé un « Imbécile » en secouant la tête. James s’était insurgé de cette insulte, et sa mère lui avait fait un sermon d’une dizaine de minutes – à peu de choses près, elle aurait pu appeler Marlene pour lui demander pardon de la part de son fils. Finalement, Marlene n’était pas tant sortie de leur vie que cela, puisqu’elle était toujours invitée au baptême d’Audrey. Lorsque James avait fait remarquer à sa mère le caractère étrange de la situation, cette dernière avait balayé ses remarques d’un revers de main, en arguant que Marlene avait passé beaucoup de temps avec Audrey, qu’elle l’avait gardé à de nombreuses reprises et que, de toute façon, cela lui ferait plaisir de la revoir. James avait soupiré – il savait que cette bataille était perdue d’avance – et avait promis à sa mère de demander à Marlene de renvoyer le carton d’invitation.
Prenant son courage de Poufsouffle – ce n’était pas un courage de Gryffondor, mais c’était toujours mieux que rien – à deux mains, le jeune homme se dirigea vers la maison et coinça la bouteille de vin sous son bras pour pouvoir sonner. La porte s’ouvrit sur le visage de Marlene et ils se dévisagèrent en silence.
Une seconde passa.
Puis deux.
Puis trois.
Et la situation devenait déjà bizarre. Trois secondes après son arrivée. Champion.
Il entra dans la maison, sans trop savoir s’il devait lui faire la bise – c’était bizarre – ou la serrer dans ses bras – c’était bizarre aussi – ou lui donner une tape amicale dans le dos – c’était encore plus étrange – ou ne rien dire – ce n’était pas la meilleure solution non plus. Il se fendit d’un sourire qu’il voulait chaleureux mais qui traduisait surtout son malaise, et lança :
« Comment ça va ? Je pose ça dans la cuisine ? »
Il allait s’y rendre seul – il connaissait plutôt bien les lieux, après tout – lorsque l’exclamation de Marlene le fit renoncer à son expédition. Il darda sur elle un regard curieux.
« Non, quoi ? » | | MétamorphomageMoldu | Mer 24 Avr 2019 - 23:57 Nicholas Barclay, 42 ans, moldu, Major dans la 4e division d'infanterie de la British Army, père de Albert, Marlene et Balthazar - C'est pas un truc avec des délinquants, ça ? demanda Nicholas en fronçant les sourcils au sujet de West Side Story. Cela pouvait sembler difficile à croire mais il n'était pas très fan des délinquants. Il y avait des règles qui étaient faites pour être suivies sous peine de déliquescence de la société. Lui, son boulot, c'était de faire respecter ces règles et de protéger les populations. Alors même quand c'était fictionnel, il ressentait des fois une petite contrariété à voir tout ça, comme si cela allait entraîner les esprits les plus jeunes et naïfs à prendre la voie du grand banditisme. Ça et le fait qu'il soit régulièrement agacé par la manière dont les gens tenaient leurs armes dans les films et les séries. Il répétait à qui voulait l'entendre qu'un pistolet, ça se tenait à deux mains, que l'AAT-52 avait un recul libre contrairement aux autres mitrailleuses donc que ce personnage Brandon qui l'utilisait comme un sagouin aurait dû se la prendre dans le nez depuis longtemps et que les AK-47 de cette époque avaient une précision de six minutes d'arc seulement donc que tuer tous les méchants comme ça en un coup n'était absolument pas possible. Il était là, sur son canapé, un peu grognon, à dire que vraiment, à la télé, ils n'y connaissaient rien. Mais pour Agathe, il ferait un effort, il irait voir le spectacle avec les délinquants parce que ce qui le rendait heureux, dans le fond, ce n'était pas le divertissement mais le fait de la voir contente et souriante. Ils se sourirent et il se retint de lui prendre la main, car Balthazar n'était pas loin. Il était heureux que tout se passe bien et qu'elle n'ait pas eu l'air contrarié devant la petite photo avec Dorothy qu'il conservait. Cela le rassurait dans l'idée qu'ils prenaient le bon chemin. Pour les enfants aussi, cela semblait bien se passer, du moins pour les plus jeunes. Balthazar n'était pas le plus bavard des adolescents mais il aimait bien les jeux vidéos alors il était toujours partant pour en discuter. Le petit dernier d'Agathe, Gaby, était visiblement beaucoup plus enthousiaste et se lança directement dans une grande discussion. Balthazar avait reculé d'un léger pas, comme un peu effrayé par tant de mots mais il répondit, du ton un peu bas qu'il avait souvent. Balthazar Barclay, 14 ans, cadet à l'Académie Militaire de Poole - Battlefield c'est plus technique, répondit-il, puis les maps sont vachement plus détaillées, j'trouve, en plus tu peux conduire plein de véhicules genre des chars et des avions et même un porte-avions, j'te montrerai si tu veux... Il y passait des heures des fois. Il avait essayé d'apprendre à jouer à son père mais il disait que l'intérieur d'un char n'était pas du tout fait comme ça et du coup, il restait bloqué sur la question. C'était plus marrant de jouer avec Albert. Marlene, elle. n'aimait pas, parce que y'avait du sang et que tu pouvais achever les gens à terre. Quand Gaby évoqua son école, son internat, Balthazar tourna les yeux vers son père, surpris, mais Nicholas était déjà en train de se diriger vers la cuisine. Un peu gêné, Balthazar se balança légèrement sur ses pieds. Ils n'étaient pas censés parler de Poudlard ? Enfin il savait que c'était un secret et tout mais comme Marlene y était... Un peu gêné, il chercha le regard de Casey qui n'avait pas encore parlé. - Bah euh je sais, ma soeur y était, je sais que vous êtes des euh, enfin... Vague geste de la main comme pour donner un coup de baguette magique imaginaire dans les airs. Ma soeur y était... répéta-t-il. Il chercha la soeur en question du regard comme si elle allait sortir de derrière l'école grand vaisselier de bois massif mais non. Ses yeux bruns s'écarquillèrent devant le bel iPhone de Casey et il lâcha un "Wha" un peu contenu avant de sortit son propre téléphone de la poche de son baggy, un peu gêné. - Euh bah un téléphone... Mon père voulait que ce soit solide...Le grand mantra de Nicholas : c'est pour cela que, petits, ils avaient toujours eu des chaussures en cuir très moches mais très solides, qu'ils se trimballaient donc des années. Il se rappellerait toujours de Marlene, en pleurs dans un magasin quand ils étaient petits, parce qu'elle voulait des Converse, comme ses copines de l'époque et que Nicholas refusait, arguant que les chaussures, c'était fait pour marcher et pas pour faire la belle. Elle avait fini avec une paire qu'elle détestait. Un peu gêné de son téléphone nul, Balthazar se dirigea dans la cuisine pour rejoindre son père et Agathe, prêt à récupérer une boisson. Il avait un peu faim en plus... Nicholas Barclay, 42 ans, moldu, Major dans la 4e division d'infanterie de la British Army, père de Albert, Marlene et Balthazar Nicholas entreprit de servir des verres de jus aux plus jeunes, Balthazar, Casey et Gaby, sans oublier Virgil. Peut-être que le dernier était un plus âgé mais il s'était toujours montré sévère sur la boisson, la première fois que Albert, qui avait vingt trois ans, avait bu une bière devant lui, c'était l'année dernière. Pour Marlene, il avait encore du mal mais il lui semblait que sa fille ne buvait pas, peut-être qu'il l'avait vue avec un verre de cidre à Noël dernier... Virgil, en tout cas, était encore un adolescent, scolarisé et mineur donc Nicholas n'allait pas participer à son détournement. Pour autant, il se demanda l'espace d'un instant s'il se moquait de lui en demandant le verre Disney, que les enfants avaient collectionné à une époque. Sans savoir quoi répondre à ça, il se contenta donc de hausser un sourcil et attrapa le verre en question, qu'il remplit à ras-bord avant de le tendre au jeune homme. Il voulait son verre, il avait son verre. Il ne comptait pas entrer en confrontation avec le cadet d'Agathe, il savait très bien que ce dernier aimait faire le mariole et provoquer l'autorité. Il se contenta donc d'attraper une bière pour lui, servit à Agathe ce qu'elle voulait et sortit dans le jardin où les gens bavardaient gaiement, au milieu du délicieux fumet du barbecue. Derrière eux, Balthazar s'était dirigé vers le buffet avec Casey et Gaby, en expliquant que la semaine dernière à son école, ils avaient fait un tour de char et son groupe avait eu un super note parce qu'il connaissait déjà tout le tableau de bord parce que son père lui avait tout expliqué et que, en plus, la base de Bovington - où il se trouvaient - était spécialisée en tank et qu'il y avait ici une école de conducteurs de tanks. Ils pouvaient même aller au musée du tank qui était pas loin, en fait, il fallait aller au bout de la rue, dépasser le quartier général, tourner à droite juste devant le champ de tir, continuer devant les baraquements des officiers et puis ensuite on y était. Les regards s'étaient un peu tournés vers eux, à peu près discrètement, surtout ceux de la famille de Dorothy. Ils étaient prévenus de cette rencontre, un peu curieux, et la première à faire un pas vers eux fut May, sa belle-soeur (ou ancienne belle-soeur, plutôt, elle n'était pas de la famille d'Agathe...). Cette dernière avait une assiette en carton à la main, avec un épis de maïs grillé dedans. Elle eut un sourire à l'adresse de la compagne de Nicholas : - Bonjour, je suis May, la soeur de Do... la tante des enfants ! corrigea-t-elle en posant une main sur l'épaule d'Agathe (elle avait toujours été tactile, ce qui avait longtemps crispé Nicholas). Contente de te rencontrer, il nous parle beauuuuucoup de toi ! ajouta-t-elle avec un sourire entendu à l'adresse de son beau-frère. On peut se tutoyer ? Enfin tu me dis si ça te dérange, hein !Un peu gêné dans cette situation, Nicholas était comme une poule qui avait trouvé un couteau. Il posa une main dans le dos de sa compagne et, comme s'il devait justifier la présence ici des deux soeurs de Dorothy, de ses parents, qui les regardaient dans un coin du jardin, de l'oncle Machan, qui développait auprès de ses collègues une théorie sur la cuisson des saucisses pour qu'elles soient bien juteuses, il bafouilla quelque chose. - On se voit toujours beaucoup, avec les enfants...Il espérait que Agathe n'était pas embarrassée par tout cela, il ne voulait pas qu'elle se demande où elle était tombée. Ses enfants semblaient mieux s'en sortir que lui, il apercevait Albert, qui parlait avec animation à Dean et Virgil. Albert Barclay, 23 ans, quartier-maitre de seconde classe dans la Royal Navy - Ouais, disait-il en agitant un peu les bras. Actuellement je suis stationné dans le Pacifique, plutôt vers les Fidji. Enfin là j'ai une permission de trois semaines mais je rédécolle dans onze jours, pour quatre mois environ.Il avait hâte de repartir en mer. Certains avaient le mal du pays et bien lui... Ça lui manquait de bosser. Il aimait les quart, la mécanique, les missions anti-piraterie qu'ils réalisaient dans les eaux internationales. En plus il n'avait pas d'appartement en Angleterre, comme il était la plupart du temps à l'autre bout du monde, donc il squattait chez des potes ou chez son père. Il n'aimait pas rester trop longtemps avec Nicholas, ça finissait toujours par exploser. Il avait donc hâte de reprendre du service. Il prit une gorgée de bière au goulot avant de faire un léger signe de tête envers Dean et Virgil, même si ce dernier semblait absorbé par son téléphone. - Et vous, vous faites quoi dans la vie ? | | Marlene Carter-BarclayMédicomage | Jeu 25 Avr 2019 - 0:25 Marlene ne savait pas trop si elle devait faire la bise à James ou le serrer dans ses bras ou lui serrer la main, elle était un peu perdue et toutes les options semblaient gênantes. Elle le connaissait bien, elle voyait bien qu'il était aussi mal à l'aise que lui et ils formaient une belle paire ridicule, dans la petite entrée de la maison. Finalement, ils se décidèrent à ne rien faire et elle referma la porte derrière lui, le couloir perdant drastiquement en luminosité. Machinalement et nerveusement, elle casa deux fois la même mèche de cheveux derrière son oreille. Elle savait qu'ils en avaient parlé tous les deux, il avait eu l'honnêteté de lui écrire quand son père lui avait fait la proposition, mais quand même. La dernière fois qu'ils s'étaient vus en personne c'était quand ils... Enfin, bref. De toute manière, ce barbecue serait un bon exercice, il fallait le voir comme ça, puisqu'elle était invitée au baptême d'Audrey, l'adorable petite nièce de James. Elle avait vraiment envie d'y aller et de la revoir, de reparler avec la mère de son ex qui lui manquait un peu, il fallait le dire, et donc pour cela, il fallait que les choses se passent tout à fait normalement. Elle allait être normale. Détendue. Toujours la Nouvelle-Marlene. Elle allait prendre sur elle, souffler un bon coup et être normalement normale. Elle hocha la tête à la question de James.
- Oui, si tu trouves de la place, c'est par là...
Elle avait désigné le couloir d'un geste du pouce - de toute manière, il ne pouvait pas faire autre chose qu'avancer - avant de se dire que c'était stupide, vu qu'il était déjà venu plein de fois. Ce n'était pas grave. Elle n'allait pas rougir. Ce n'était pas de la honte sur ses joues, c'était du blush.
La situation aurait pu continuer à être compliquée comme cela si une pensée n'avait pas bondi dans son cerveau. Elle n'avait pas pensé à raconter à James que Agathe serait là avec ses enfants, enfants qu'ils connaissaient bien tous les deux. En réalité, elle avait assez peu parlé autour d'elle, si ce n'est à Emma, sans savoir trop pourquoi. Sûrement parce qu'elle n'était pas complètement à l'aise avec l'idée, qu'elle attendait de voir où cette histoire allait mener. James et elle ne parlaient plus vraiment - même si elle ne pouvait pas dire qu'ils étaient en mauvais termes - et donc, il ne savait pas, comme elle le réalisa brusquement. Elle le fixa quelques secondes avant de tout déballer, d'un coup.
- Mon père ! Il a une nouvelle compagne, qui s'appelle Agathe et c'est pas Agathe N'Importe-Qui, c'est Agathe Forbes, comme Virgil Forbes, c'est-à-dire Virgil-Relou, Virgil-mou-du-genou, Virgil-moins-trente-mille-points à Gryffondor (elle ne le portait pas foncièrement dans son coeur). Et ils sont là. Genre... là dans ma cuisine. Mon père nous les présente aujourd'hui.
Se rappeler que Virgil Forbes était en liberté dans sa maison avait ranimé la nervosité de Marlene qui s'attendait presque à le trouver en train de fouiller sa commode à la recherche de petites culottes. Elle se triturait les doigts, machinalement.
- Et j'ai oublié de te le dire ! ajouta-t-elle d'un ton plaintif.
Dis donc, Marlene-Détendue n'avait pas duré longtemps... Une petite sonnerie dans sa poche lui fit machinalement sortir son Pear et elle cliqua sur la notification. La page qui s'ouvrit lui fit ouvrir grands les yeux. Non mais... Il n'avait pas osé. Son coeur s'emballa et elle se sentit très clairement devenir cramoisie, comme si Virgil avait envahi son intimité. En plus, c'était très inadapté comme situation ! Elle était outrée. Choquée et déçue. Elle planta l'appareil sous le nez de James pour qu'il puisse goûter à l'outrecuidance de Virgil.
- Regarde ! s'exlama-t-elle avec un brin de colère. Et il est là depuis trois minutes à peine !
C'était peut-être aussi très inadapté de montrer à son ex son profil sur un site de rencontres mais sur le coup, elle n'avait pas réalisé. Elle se dirigea vers la cuisine d'un pas un peu coléreux, les sourcils froncés, prête à regarder méchamment son nouveau demi-frère si elle le croisait. L'arrivée dans le jardin de James sembla faire sonner les sonars des Barclay puisque beaucoup se tournèrent vers lui. Nicholas, qui était occupé à parler avec Agathe et May, leva même sa bière dans sa direction.
- James ! Ah, tu es venu, on va pouvoir lancer les entrecôtes !
L'oncle Machlan vint taper avec fermeté dans le dos de son ex, lança d'une voix joviale :
- Hé bé mon garçon, ça fait longtemps ! Comment qu'tu vas ?
Marlene apercevait très bien Virgil avec son frère et, se faufilant, elle vint lui coller son Pear sous le nez, interrompant Albert qui parlait d'ogives nucléaires.
- C'est quoi ça ?! | | James Carter-BarclayDirecteur de Poufsouffle | Ven 26 Avr 2019 - 0:33 « Il… Quoi ? Attends, quoi ? » James, incrédule, garda le silence quelques secondes. « La nouvelle copine de ton père, c’est la mère de Virgil ? » Si James ne connaissait pas aussi bien Virgil et l’animosité qui le liait à Marlene, cela aurait presque pu être comique. « Donc là, dans ce jardin, il y a Virgil-Troll ? Virgil-J’en-ai-à-foutre Forbes ? Virgil Je-te-fais-tripler-mes-heures-de-retenue-parce-que-je-viens-pas Forbes ? Génial. » James laissa cependant un sourire fleurir sur ses lèvres.
Il allait rajouter une petite plaisanterie pour détendre l’atmosphère – il avait tendance à le faire un peu trop souvent mais lui semblait qu’il s’agissait d’un excellent moment pour une petite blague – mais l’attention de Marlene fut brusquement détournée par l’arrivée d’une notification sur son Pear. Elle déverrouilla son téléphone, et, brusquement, vira au rouge – James ne sut pas dire si c’était de la gêne ou de le colère, et finit par comprendre qu’il s’agissait d’un mélange des deux lorsqu’elle lui colla l’engin sous le nez pour lui faire lire le message que son cher demi-frère venait de laisser sur son compte Tinder.
Plusieurs éléments vinrent alors à l’esprit de James : -D’abord, que Virgil Forbes était décidemment un grand troll et que, même si les années passaient, il ne semblait pas vouloir quitter le stade « pré-adolescent hargneux » qu’il semblait tant affectionner. -Ensuite, que c’était absolument étrange de se retrouve face au compte Tinder de son ex petite-amie. Cela lui faisait une sensation un peu étrange, qui ressemblait à de la jalousie. Il préféra ne pas y penser. -Enfin, qu’il ne savait pas trop ce qu’il devait dire, hésitant entre : « Tiens, tu es sur Tinder » qui était un peu déplacé mais qui lui brûlait les lèvres, et une remarque sur Virgil. Il choisit la deuxième option, parce qu’il était venu ici en paix et que se liguer avec Marlene contre Virgil lui apparaissait comme être la meilleure offre de paix qu’il pouvait lui faire.
« Si tu veux, je le frappe. » proposa-t-il, un demi-sourire sur les lèvres. « Non, sérieux. On n’avait pas le droit de le faire à Poudlard, mais là si tu veux, je lui mets une petite gifle discrètement ou une tape derrière la nuque. Ton père n’y verra que du feu, je suis un ninja. » Il suivit Marlene dans la cuisine et déposa sa tarte et sa bouteille de vin sur le plan de travail. Elle n’avait pas l’air prête de décolorer, alors il se contenta de lui serrer gentiment l’épaule – c’était bien ça, non ? Il pouvait serrer gentiment l’épaule de Marlene et lui montrer son soutien sans… Ah non, il ne pouvait pas faire ça sans repenser au moment qu’ils avaient partagé quelques jours plus tôt. Très bien. James remercia son esprit, ramena son bras contre son corps, et suivit Marlene dans le jardin.
Son arrivée fut remarquée par Nicholas Barclay, qui le salua en levant sa bière vers lui.
« Je n’allais pas rater l’un de vos barbecue Nicholas, ce serait criminel ! » répondit James avec un immense sourire – il avait toujours adoré le père de Marlene, vraiment. Quand il venait passer quelques jours avec elle chez son père, il partait faire des footings avec lui tous les matins. Ils faisaient des concours de pompes, aussi, juste après le parcours du combattant qui était installé dans la forêt attenante à la base militaire. Un jour, Nicholas lui avait même appris à conduire un tank (il faisait entrer ce jour dans la liste des meilleurs jours de sa vie, même si ça faisait lever les yeux au ciel à Marlene).
« Bonjour Machlan ! Ça va bien et vous ? » « Bé très bien ! Ça ira encore mieux quand t’arrêteras d’me vouvoyez comme si j’avais quat’vingt’ ans. » il pointa son pic à saucisse de manière menaçante vers James. « Ok, ok, pardon ! » rit James en levant les mains en l’air. « Bon, j’pense qu’les saucisses sont bientôt prêtes. T’sais c’que j’dis à chaque barbeuc’ mon garçon ? » « Hm ? » répondit James, qui cherchait Marlene du regard. « Y a une règle universelle pour les saucisses : faut jamais les laisser trop attendre… » L’oncle de Marlene s’esclaffa bruyamment. James laissa échapper un petit rire – un peu gêné de rigoler d’une telle chose avec un homme qui avait l’âge d’être son père. « Bon, c’est gentil d’rigoler à mes blagues mais t’inquiète, va. » James lui adressa un regard interrogateur. « Va r’trouver ta chérie. » James s’apprêtait à le corriger, mais Machlan fut plus rapide. « C’est chouette que vous soyez d’nouveau ensemble, ça doit faire plaisir à Nicholas… »
James, qui venait de trouver Marlene du regard, eut un éclair de génie. Non, ce n’était pas du tout une bonne idée, lui souffla une petite voix – qui s’apparentait à celle d’Amely Anderson. Ce n’était pas une bonne idée, c’était vrai, mais ce n’était pas non plus complètement incohérent. Avec un peu de chance, Marlene ne l’émasculerait pas – il n’était pas certain de cette variante – et ils en riraient tous les deux de bon cœur après. Puis, sans trop savoir pourquoi, face à Virgil, James n’avait pas envie de laisser la jeune femme seule. Ils avaient fait front commun contre cet énergumène pendant plus d’un an, et James avait comme envie de poursuivre sur cette lancée.
Il remercia donc Machlan et parcourut à grands pas le jardin pour rejoindre Virgil, Marlene, Albert et Dean. Il arriva derrière Marlene – prit une longue inspiration, pria tous les dieux qu’il connaissait pour ne pas faire une erreur monumentale, fit taire le fou rire qu’il sentait poindre dans sa gorge – et glissa un bras dans son dos pour se glisser à ses côtés. Il observa sa mine renfrognée et lança avec un sourire :
« Ne fais pas cette tête, Marly, je suis certaine que c’était juste une blague. Hein Virgil ? Et, dans le meilleur des cas, ça nous aura fait penser à supprimer nos comptes de cette appli. Tiens, regarde. » Il sortit son propre Pear, et fit glisser l’application Tinder vers l’icône « supprimer ». « Si t’es encore énervée, je peux te raconter la blague que vient de me faire ton oncle sur les saucisses, mais je suis presque sûre que tu l’as déjà entendu. » Il eut un sourire amusé, déposa un baiser sur la tempe de la jeune femme et glissa un « Fais-moi confiance » à son oreille.
Puis il reporta son attention sur la petite assemblée.
« Salut Albert, content de te revoir, ça fait longtemps ! Dean, pareil ! » Il serra la main des deux jeunes hommes. « Virgil, » il tendit sa main vers le Gryffondor, eut un sourire amusé, et lança : « J’espère que tu fais souffrir tes préfets-en-chefs autant que nous as tourmenté pendant une année entière. »
Allez, sans rancune.
| | Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto | Dim 28 Avr 2019 - 11:54 Les Fidji, le Pacifique… Dean rêvait de découvrir ces contrées lointaines mais il se garda de demander les bonnes adresses touristiques à Albert. L’ainé des Barclay visitait ces territoires pour maintenir l’ordre et la paix –du moins c’était ce que disait le gouvernement moldu- et non pas pour rédiger le prochain guide vert aussi Dean préféra faire une réponse plus consensuelle : « Cinq mois en mer, il afficha une mine respectueuse… J’imagine que ce ne doit pas être simple tous les jours de vivre en vase clos avec tous ces collègues, 24h/24.»
Dean s’imagina quelques instants dans les calles d’un bateau, entouré de beaux matelots torses nus aussi sexy qu’Albert Barclay et il estima que ce mode de vie ne devait pas être si désagréable que ce qu’il prétendait. L’ancien Serdaigle chassa toutefois cette image mentale quelque peu concupiscente pour se re-concentrer sur les propos de son hypothétique futur demi-frère. « J’étudie la musique dans une Académie d’Art, lui répondit-il avec un sourire franc, le piano, plus précisément. »A chaque fois qu’il évoquait la musique, le visage de Dean s’éclairait d’enthousiasme. Il avait beau se dire qu’il y avait peu de chance pour qu’Albert soit amateur de classique ou d’art en général, le jeune concertiste avait à cœur de transmettre sa passion. « Je suis entré en deuxième année en septembre. » Il se tourna alors vers son frère qui –en parfait garçon bien élevé qu’il était- venait déjà de s’isoler pour scroller son téléphone, quant à Virgil,… »A l’entente de son prénom, l’adolescent releva le nez de son Pear ensorcelé. Il croisa le regard de Dean, puis celui d’Albert, avant de répondre très sobrement « Je suis encore à l’école. » puis il riva de nouveau son regard cernés sur son écran. Le message était clair. Il n’avait pas envie de discuter avec Albert. Légèrement mal à l’aise, Dean retint un soupir et gratifia l’ainé des Barclay d’un vague sourire d’excuse, Il est en dernière année et parallèlement à ses études, il est en apprentissage dans le milieu médical. » Pas la peine de rentrer dans les détails. Il y avait trop de moldus autour d’eux pour évoquer le Centre de réhabilitation mémorielle de Skye. « Ouai, enfin, je colle des étiquettes sur des fioles, y a vraiment pas de quoi se vanter… » répliqua Virgil en se rapprochant finalement de ses deux ainés, enfin, je présume que tu sais de quoi je parle, reprit-il en se tournant vers Albert son verre simba toujours entre ses mains, Vous aussi, vous ne devez pas avoir grand-chose à faire toute la journée sur vos gros bateaux, je me trompe? A part astiquer le pont pour nettoyer les fientes de mouettes. »Virgil détestait quand Dean agissait comme Jonah. Ce petit ton faussement modeste : « Le milieu médical. » Expression qui laissait croire à qui voulait l’entendre que Virgil préparait presque des études pour devenir neurochirurgien ! N’importe quoi ! Il allait vite lui faire perdre l‘envie de parler à sa place. L’adolescent sentit son Pear vibrer dans la poche de son jeans –surement une réponse de ses potes- mais il ne consulta pas le message. En effet, Marlène venait de faire son entrée dans le jardin et se dirigeait droit sur lui, l’air furieux. De toute évidence, elle venait de consulter TinderSurprise. Parfait. Virgil se sentait soudainement plus léger, presque de bonne humeur, tandis qu’elle lui collait son Pear sous le nez en lui demandant des comptes. - C'est quoi ça ?! persifla-t-elle. -Tu me manquais déjà, répondit-il du tac au tac. Il haussa les épaules avec fatalité comme si c’était plus fort que lui mais il n’eut pas le temps de développer davantage sa réponse puisqu’une autre tête bien connue fit son entrée dans leur petit groupe. « Ça alors ! James Carter ! L’équipe de Préfets-en-Chef de ma cinquième année de nouveau réunie, Virgil écarta les bras avant de désigner Marlène de la pointe de son index tout en observant James, Tu l’avais pas plaqué pourtant ? », son regard perçant se posa alors sur Marlène, A moins que ce ne soit l’inverse ? »Il détenait l’information de leur séparation par Dean, ici présent, qui fit claquer sa langue contre son palet en signe d’avertissement. « Ça me fait plaisir de vous retrouver tous les deux ! » poursuivit Virgil en ignorant superbement son ainé Et ce n’était même pas un mensonge ! De l’eau avait coulé sous les ponts depuis leur dernière entrevue et même si Virgil n’avait rien perdu de son gout pour la provocation, ils avaient tous un peu mûri. L’adolescent ne manqua pas le geste protecteur de James à l’encontre de Marlène, signe que, s’il y avait eut séparation par le passé, elle n’était plus d’actualité aujourd’hui. De toute évidence les deux ex-préfets s’étaient de nouveau rabibochés. « Mais oui, James a raison, ne fais pas cette tête, Marly… » répéta Virgil avec un sourire en coin qui n’avait rien d’apaisant. L’ancien Poufsouffle assura d’ailleurs qu’il était temps de supprimer l’application TinderSurprise de leur Pear respectif et il joignit le geste à la parole. Virgil se hissa sur la pointe des pieds pour observer l’écran de James et il leva un index entre eux. « Si je peux me permettre tu as juste supprimé l’icône de raccourci là, il faut que tu ailles dans le menu applications pour désinstaller totalement l’appli. » Il reporta ses yeux cernés sur Marlène et lui décrocha un clin d’œil faussement complice, Te fais pas avoir, Marly. Il essaye de te la faire à l’envers.»
Virgil reposa ses talons au sol et tangua légèrement sur ses jambes durant quelques instants. Merlin qu’il se sentait bien. Embêter James et Marlène lui faisait le même effet apaisant qu’une cigarette, le cancer en moins. Un vague sourire aux lèvres, l’adolescent attendit que James ait fini son tour de salutations avant d’empoigner la main tendue de son camarade en arborant le même air amusé que lui, Moi ? Vous tourmenter ? C’était plutôt l’inverse non ? dit-il avant de relâcher sa paume, En tout cas, tout ça, c’est derrière moi. Je suis sage comme une image maintenant, assura-t-il. Et c’était presque vrai. Je ne voudrais pas me vanter mais je pense avoir sérieusement gagné en maturité , comme pour contredire son affirmation, il but une grande gorgée de jus d’orange dans son verre du Roi Lion, Et vous alors, qu’est-ce que vous devenez ? Marly je sais que tu es étudiante en Médicomagie –C’était écrit sur son profil Tinder- précisa-t-il à l’attention de James, par contre toi je sais pas du tout ce que tu fais….mais, laisse moi deviner… De quelle vie professionnelle peut bien rêver un préfet-en-chef ? Il fit mine de réfléchir, Membre de la PM au service stationnement de balais ? suggéra-t-il alors, Coller des contraventions aux contribuables c’est un peu comme enlever des points aux élèves de Gryffondor, non ? » | | MétamorphomageMoldu | Mer 1 Mai 2019 - 10:27 Agathe sortit dans le jardin et resserra légèrement sa veste sur sa poitrine. Malgré ce beau soleil, le fond de l’air était frais. Elle distribua quelques sourires autour d’elle, suivant docilement Nicholas afin qu’il l’introduise officiellement auprès de ses amis et de sa famille. Il y avait là beaucoup de monde, de nombreux militaires, bien sûr, mais aussi quelques civils. Agathe reconnut Kit et Leslie au fond du jardin avec lesquels Nicholas et elle avaient fait plusieurs sorties moto cet été mais elle n’alla pas les saluer immédiatement puisqu’une femme souriante s’approcha d’elle pour se présenter. « Bonjour May ! souffla Agathe en pressant chaleureusement la paume de la belle-sœur de Nicholas malgré ses mains froides, ravie de vous rencontrer également. Son sourire s’agrandît lorsque la sœur de Dorothy affirma que Nicholas parlait beaucoup d’elle et elle jeta un regard complice à son compagnon bourru : « Ah bon ? Vraiment ? » souffla-t-elle pour le taquiner, sans vraiment attendre de réponse de sa part. Elle reporta son attention sur May, conquise par ce premier contact, Le tutoiement me convient parfaitement, assura-t-elle bien que ce premier usage du « Tu » lui parut quelque peu étrange. Elle savait pourtant qu’elle allait vite prendre le pli, surtout si May continuait à se montrer si agréable. Tout le monde était vraiment très attentionné avec elle pour le moment. Que ce soit les enfants ou la sœur de Dorothy, une vraie bulle de douceur. Au final, Agathe était presque plus à l’aise que Nicholas qui semblait obligé de justifier la présence de sa belle-famille à ce barbecue. Il n’avait pas à le faire. Absolument pas. Agathe leva son regard bleu sur son compagnon lorsqu’il se mit à bafouiller et elle posa une main réconfortante sur son avant-bras. « Vous avez absolument raison. C’est important de maintenir les liens familiaux. » dit elle en s'adressant autant à May qu'à Nicholas.S’il y avait une valeur essentielle dans la vie d’Agathe, c’était bien la Famille. Elle imaginait sans mal la fratrie Barclay un peu perdue après le décès de leur maman. Ces trois enfants, élevés dans cet univers si masculin, si militaire, privé de l’amour maternelle. La fraicheur et la douceur de May avait surement dû leur apporter un peu de réconfort dans ces moments difficiles, songea-t-elle en observant May silencieusement. Nicholas salua alors un jeune homme qui venait de faire une entrée remarquée dans le jardin. Plusieurs convives semblaient connaitre ce garçon qui avait approximativement l’âge de ses fils. « James…répéta Agathe, C’est le James de Marlène ? s’enquit-elle en se tournant vers Nicholas, Le garçon charmant dont tu m’as parlé ? » Nicholas ne tarissait pas d’éloge sur ce jeune homme nature, drôle, poli, sportif et surtout, très bien élevé. Même s’il n’en avait pas trop parlé, Agathe savait que son compagnon avait été déçu d’apprendre la séparation entre James et Marlène. Séparation qui ne semblait plus du tout d’actualité, d’ailleurs, à en juger par le bras que le jeune homme posa sur l’épaule de la cadette des Barclay lorsqu’il rejoignit le groupe des jeunes. Agathe gratifia son compagnon d’un bref regard mi étonnée, mi-complice –elle était sûre qu’il était satisfait de la tournure des événements - avant de reporter une nouvelle fois son attention sur May. « Je serai ravie de rencontrer les autres membres de votre famille, souffla-t-elle en avisant un couple de personnes âgés avec qui May discutait au moment de son arrivée. Elle esquissa un sourire s’assura d’un regard que Casey n’était pas trop perdu au milieu de cette foule. Rassurée de le voir en compagnie de Balthazar et Gabriel, Agathe s’adressa à May, Tu as des enfants ? » - Bah euh je sais, ma sœur y était, je sais que vous êtes des euh, enfin... Balthazar fit un vague geste de la main pour mimer un coup de baguette . Ma soeur y était...Gaby regarda tout autour de lui pour s’assurer que personne n’écoutait leur conversation. Visiblement, les militaire alentour n’avaient pas l’air de se soucier des deux gamins. Il fit donc un pas pour se rapprocher de Balthazar et murmura sur le ton de la confidence : « Je sais que tu sais mais ma mère nous a interdit de parler de tu-sais-quoi. » Il désigna Agathe du regard et décrocha un clin d’œil au jeune moldu avant de s’éloigner de nouveau pour reprendre la conversation d’une voix forte, exactement là où il l’avait laissé : Et donc c’est quoi ton téléphone ? »Il ne tenait absolument pas à rompre le secret magique. Ted Lupin, son camarade de dortoir, lui avait dit qu’on risquait de se faire convoquer au département des Mystères et exclure définitivement de Poudlard si jamais on révélait l’existence des sorciers aux moldus. Gaby ne tenait pas particulièrement à se retrouver dans cette situation, -il ne voulait absolument pas compromètre sa future carrière de joueur de quidditch professionnel -mieux valait rester prudent et privilégier des sujets de conversations de petits moldus. L’adolescent reporta vivement son attention sur le téléphone de Balthazar et il ne masqua pas sa déception en découvrant le vieux Nokia de Balth. « Ah. » souffla-t-il en cherchant du regard le fils de Nicholas. Il était à la fois gêné pour lui et assez fier d’avoir un modèle plus récent et plus performant que son jeune camarade, ça pour être solide c’est du solide. Tu peux même t’en servir d’haltère. » ajouta-t-il en soupesant le modèle. Agathe n’aimait pas quand ses fils se montraient vaniteux et condescendants. Elle le leurs disait assez souvent. Afin d’équilibrer son karma, le benjamin des Forbes proposa donc, pour se rattraper , Ma mère bosse chez Apple. Elle a souvent de nouveaux modèles en essai, tu devrais lui demander qu’elle t’en prête un. Enfin, si ton père est d’accord. »Gaby reporta son attention sur Nicholas qui semblait particulièrement impressionnant. Sa musculature, ses tatouages, son air serein et sûr de lui à la fois inquiétant et qui imposait en même temps le respect… il y avait vraiment quelque chose de fascinant chez cet homme… Casey était immobile, les mains jointes devant lui. Il n’osait pas vraiment lever le regard sur les convives tout autour de lui de peur que quelqu’un cherche à engager la conversation en demandant qui il était : Trop grand pour rester avec les petits et trop petit pour prétendre intégrer le groupe des grands, Casey était resté à une distance raisonnable de Balthazar et Gabriel qui parlaient téléphonie et jeux vidéos. Position stratégique, comme pour se rassurer. Si quelqu’un approchait trop prêt de lui, il irait se réfugier à proximité de son petit frère et ferait mine de s’intéresser à la conversation. Pour le moment, il tirait sur la manche de sa chemise à intervalle régulier. Le fait de vouloir à tout prix masquer le bandage de son bras était presque devenu un véritable tic nerveux qu’il peinait à maitriser. Plus d’un mois s’était écoulé depuis son agression et la plaie ne s’était toujours pas refermée. Il passait tous les matins et tous les soirs à l’infirmerie pour que Mme Silvester refasse son pansement. Lorsqu’elle otait la compresse, Casey constatait avec un mélange de résignation et de tristesse que le mot Poison était toujours inscrit dans sa chair comme si le maléfice datait seulement de quelques heures. Son père le tenait au courant régulièrement des avancées de l’enquête. Pour le moment la thèse s’orientait sur les agissements d’un déséquilibré. Pourtant l’adolescent savait que c’était faux. L’homme l’avait agressé à dessein et dans un seul but : S’adresser à Virgil et lui faire passer un message. Le jeune Poufsouffle risqua un regard en direction du petit groupe composé des ainés Barclay et de ses deux grands frères. Virgil ricanait avec insouciance et semblait se moquer de ses interlocuteurs, comme toujours. Ils n’avaient pas reparlé de l’agression depuis cette soirée dans la chambre d’hôpital où son frère l’avait contraint au silence. Casey se demandait encore pourquoi il avait obéit à Virgil. Il aurait du tout raconter à la Police Magique puisque il semblait clair, dorénavant, que son frère ne comptait pas prendre ses responsabilités. Il se conduisait exactement comme si rien ne s’était passé et il n’avait pas cherché une seule seconde à savoir s’il allait bien. Hors Casey n’allait pas bien. Il aurait voulu pouvoir parler de ses peurs et de ses craintes à quelqu’un mais c’était tout juste si son frère lui adressait la parole. Les rares fois où il le faisait c’était pour lui donner des ordres et pour se montrer méchant: « Mange, t’es aussi pale qu’un inféri ! » « Dors ! tu fais peur à voir. » Obéit et tais toi. Casey se sentait désemparé et terriblement seul. Comme si son agression ne suffisait pas, il culpabilisait de ne pas avoir dit la vérité à ses parents, Dean et Gaby. A chaque fois qu’Agathe le prenait dans ses bras ou que Jonah lui pressait affectueusement l’épaule pour lui apporter un peu de réconfort et de soutien, l’adolescent avait l’impression de ne pas mériter ces étreintes. Il mentait, tous les jours, tous le temps, depuis un mois et demi. Comment se sentir légitime et accepter la sollicitude de ses proches ? Casey baissa les yeux sur son verre de jus d’orange afin de masquer les larmes qui lui montaient aux yeux. Sa mâchoire se mit à trembler et il constata avec horreur qu’il ne maitrisait absolument pas les spasmes dans sa poitrine. Terrorisé à l'idée de se mettre à pleurer au milieu de cette foule, l’adolescent fit un pas en direction de Balthazar pour lui demander, sans même le regarder : « Euh… Tu peux me dire où sont les toilettes... s’il te plait ? » | | Marlene Carter-BarclayMédicomage | Jeu 2 Mai 2019 - 0:46 Albert Barclay, 23 ans, quartier-maitre de seconde classe dans la Royal Navy - Ouais, reconnut Albert en se grattant la nuque d'une main. Ouais, c'est pas toujours facile avec les gars, mais bon, on fait avec, on se soutient aussi.Ce n'était pas toujours facile de rester loin de sa famille si longtemps et encore, lui, il n'était pas marié contrairement à certains des autres membres de l'équipage. Ils essayaient de rester occupés toute la journée, même les jours plus calmes, afin de calmer les tensions. Ils faisaient beaucoup de sport en dehors de leurs heures de garde, ils participaient à l'entretien du navire et puis ils sortaient sur leurs missions principales, aussi. C'était une vie un peu particulière mais il aimait ça, il aimait le rythme, l'adrénaline, il ne se voyait pas dans une vie un peu tranquille sans être déployé maintenant. Quand Dean répondit qu'il était étudiant en art, qu'il était musicien, Albert laissa échapper un sifflement d'admiration. Pour le coup, c'était assez cool en soi mais il ne savait pas comment lui faisait pour avoir une vie tranquille, aller à la face, revenir, bosser... Métro boulot dodo, quoi. - C'est sympa, lança-t-il (et c'était vrai, c'était classe de jouer de la musique), tu veux en faire ton métier du coup ?Il ne savait pas trop si c'était une bonne situation, ça, pianiste. Quant à Virgil, il était dans la même école où avait été Marlene, le truc de magiciens, aussi Albert hocha-t-il la tête pour montrer qu'il comprenait à peu près. Sa soeur lui racontait un peu, pas trop, parce que c'était quand même étrange comme concept, cela remettait en cause tout ce qu'on pensait sur le monde. Chez les Barclay, on n'aimait pas trop être remis en cause dans son mode de pensées alors il ne s'attardait pas trop sur la question. En tout cas, Virgil ne semblait pas trop être un bavard, ce qui en soi ne le dérangeait pas vraiment. Lui non plus il n'aimait pas trop parler. Pour autant, il essayait d'être poli parce qu'il savait que c'était une rencontre importante pour son père et ils avaient déjà eu trop de conflits par le passé. Alors il fit un effort pour bavarder et s'intéresser à ce que disait Virgil. - Ah ouais, tu bosses dans un labo d'analyses médicales, un peu ?C'était en tout cas ce que lui inspirait des fioles. Il imaginait des prises de sang et autres examens. En revanche, la marine ne devait pas inspirer l'adolescent au vu de la description qu'il fit de son métier. Albert haussa les sourcils. - Ouais, on fait ça. Puis on arrête aussi des pirates dans les eaux internationales, on surveille les pêches illicites et on traque les narcotrafiquants. Aussi.Il était dans la marine royale, pas homme de ménage et puis surtout, il était un peu gradé maintenant donc il n'astiquait plus le pont, c'était pour les matelots, ça. Mais l'arrivée de sa soeur, comme un ouragan, coupa court à la discussion. Marlene semblait furieuse contre Virgil. Albert était étonné, il venait d'arriver... James suivait d'ailleurs derrière et, même si elle lui avait dit qu'il venait, il en fut un peu surpris. Il savait que son père l'avait invité mais il ne pensait pas qu'il resterait près de Marlene, comme ils avaient rompu... Il serra pourtant la main du jeune homme, plutôt content de le croiser. Il l'appréciait bien. - James, comment va ?****** Marlene avait promis à son père que tout se passerait bien avec sa nouvelle petite-amie à la maison, sauf qu'elle avait pensé que les enfants d'Agathe feraient de même. C'était surestimer la maturité de Virgil Forbes qui n'était qu'un petit Véracrasse arrogant. Elle sentait... envahie. Humiliée. Le fait qu'il lui ait écrit sur son profil de site de rencontres, c'était comme une intrusion dans sa vie privée, même si c'était techniquement public. Surtout que, même quand on lui mettait son crottin sur le nez, il n'avait pas l'air désolé. Il assumait très bien ce qu'il avait fait. Il aurait mérité une claque, elle aurait dû accepter que James le frappe tout à l'heure, quand il lui avait proposé dans le couloir. Elle aurait dû accepter au lieu de sourire en disant "T'es bête." Maintenant, face à Virgil, elle ne souriait plus du tout. Il était bête en plus, il était chez elle, devant son grand-frère, il prenait beaucoup de risques et pour quoi ? Juste pour se moquer d'elle ? Même l'arrivée de James ne sembla pas l'arrêter puisqu'il écarta les bras pour les accueillir, comme s'il était content de les revoir (alors qu'on savait très bien que non.) (En tout cas, elle, elle n'était pas contente.) (Et James non plus, vu comment il avait parlé de Virgil dans le couloir.) Le regard de Marlene jeta des étincelles lorsqu'il s'enquit de leur rupture et elle ouvrit la bouche pour répondre que cela ne le regardait absolument pas. C'était un sujet très sensible et elle ne voulait pas l'aborder devant lui, Dean et son propre frère.
Mais elle n'en n'eut pas le temps. Elle sentit le bras de James se glisser dans son dos et elle releva la tête vers lui pour lui adresser un regard surpris. Alors d'accord, depuis qu'ils s'étaient revus à la formation Soins d'Urgence de Sainte-Mangouste, les choses s'étaient réchauffées entre eux mais quand même ! Il utilisa même le surnom qu'il lui donnait avant et elle lui renvoya un regard circonspect. Mais qu'est-ce qu'il fichait, par Salazar ? Il voulait faire croire à Virgil qu'ils étaient de nouveau ensemble pour... lui refermer le clapet, elle supposait. En théorie, elle aimait bien l'idée de aire taire leur ancien camarade sauf qu'ici, il y avait toute sa famille et si son père pensait qu'ils étaient de nouveau ensemble, il allait déboucher le champagne et cela allait être gênant. Même Albert la regardait en fronçant les sourcils, ne comprenant pas ce qui se passait. De l'autre côté, maintenant que James avait commencé son petit manège (il aurait pu la prévenir, franchement !), elle ne pouvait pas le repousser devant Virgil et Dean. Cela aurait été un peu la honte et le Gryffondor n'attendait que cela, elle le sentait. Elle le voyait bien avec son sourire méchant alors qu'il l'appelait Marly... Merci James d'avoir balancé le surnom, merci beaucoup ! Bon mal bon gré, elle choisit de jouer le jeu alors que son ex sortait son téléphone pour supprimer l'application Tinder.
Ah.
Lui aussi, il était dessus... ?
Non mais elle n'avait rien à dire parce qu'elle y était aussi, même si elle n'avait eu que quelques matchs pas du tout fructueux mais quand même. Parce que James, il était beau comme tout et sympa alors s'il cherchait quelqu'un, toutes les filles allaient lui courir après, toutes les Kessy Brooks en puissance et cette idée faisait naître chez elle une véritable angoisse et une bonne vieille jalousie qu'elle tenta de réfréner. Elle libéra son agacement sur Virgil, qui s'était hissé sur la pointe des pieds pour surveiller ce que faisait James pour son écran, annonçant joyeusement qu'il tentait de tricher. Elle secoua la main, comme on aurait chassé une mouche importunante.
- Oh mais mêle toi de tes affaires !
On pouvait passer sur l'accueil sympathique de ses nouveaux "demi-frères" ! Le baiser que James déposa sur sa tempe n'acheva pas de la calmer, au contraire. Elle était à la fois gênée et en même temps, un peu contente et son coeur s'accéléra et ses joues s'embrasèrent. Super, elle devait avoir l'air ridicule, pas du tout "Cool-Marlene." Il avait beau lui demander de lui faire confiance, elle restait persuadée que c'était bien un plan de Poufsouffle, ça : ça avait toutes les chances de finir au fond du lac. James fit la tourner des salutations, Albert lui demanda de ses nouvelles et, signe qu'elle était détendue et ouverte à la discussion, Marlene croisa ses bras sur sa poitrine.
- Sage comme une image, c'est ça... répondit-elle d'un air peu convaincu. Les nouvelles préfètes-en-chef sont au courant que tu vas tenter de les faire tomber dans les couloirs ? Une sombre histoire de croche-pieds un jour. Elle ne croyait pas du tout Virgil, qui avait l'air parfaitement idiot avec son verre Disney. Qui lui avait certes appartenu. Mais ce n'était pas une raison. Quand il mentionna son profil Tinder une nouvelle fois, elle leva ouvertement les yeux au ciel et soupira. Pendant qu'il se moquait de James, elle décida de l'ignorer - la bave du Veracrasse n'atteint pas la chouette hulotte - et elle se tourna vers Dean avec un sourire. Ça se passe bien ton année ?
Ce fut le moment choisi par sa grand-mère maternelle pour passer dans les rangs. Elle s'approcha de leur petit groupe et leur fit un sourire, avant de tendre la main pour pincer la joue de James.
- Oh bah mon garçon, je suis contente de te revoir ! Tu viendras t'assoir à ma table, qu'on discute un peu ! Puis, enchaînant comme si de rien n'était, elle se tourna vers Virgil, Dean et Albert. Les saucisses, vous les voulez comment ? Grosses ? | | Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto | Mar 18 Juin 2019 - 11:42 Dire que Virgil prenait un malin plaisir à tourmenter les deux ex-préfets relevait de l’ euphémisme. Il jubilait intérieurement. Ce stupide barbecue s’avérait de plus en plus plaisant tandis que Marlene répliquait avec un agacement croissant à chacune de ses piques. L’adolescent ignora sciemment le regard insistant de Dean -qui voulait très certainement lui intimer à calmer le jeu- et écarquilla grand les yeux lorsque Marlène évoqua le croche pied qu’il lui avait fait dans un couloir de l’école plusieurs années auparavant.
« Moi ? Faire tomber sciemment les préfets dans les couloirs ? » s’offusqua-t-il théâtralement « Jamais de la vie ! » Il secoua la tête et désigna Marlene de son pouce en prenant les autres garçons à témoin « Quelle imagination débordante. J’adore. » Petit sourire faux-cul à l’intention de l’intéressée. Cette dernière préféra l’ignorer et relança la conversation sur Dean en lui demandant si sa rentrée s’étaient bien passée. L’ainé des Forbes ne se fit pas prier pour monopoliser l’échange à la place de son cadet :
« Ouais super. On a attaqué l’année sur le nouveau campus de Leopoldgrad. Les locaux sont neufs et l’institut a investi dans de nombreux équipements. Je faisais partie des élèves qui étaient un peu réticents à l’idée de quitter le site originel de Bristol. J’aimais bien ces vieilles pierres, ses salles de répétitions dans lesquelles les plus grands compositeurs de notre ère ont débutés mais je suis obligé d’admettre que c’est nettement plus pratique d’être scolarisé à Leopoldgrad. Disons qu’on peut circuler en ville plus facilement, l’esprit plus léger aussi… »
Dean coula un regard en direction de James et esquissa un bref sourire. En vérité, il aurait voulu rester à Bristol. Il se doutait que le gouvernement avait volontairement déplacé l’Institut des Arts Magiques et l’Académie Lycaon dans la mégalopole pro-Marchebank pour éviter que les foyers résistants d’étudiants ne prennent trop d’ampleur. Ici, à Leopoldgrad, leurs moindres faits et gestes étaient surveillés et il était quasiment impossible aux élèves de poursuivre leurs activités illégales : Terminée la publication de journaux et tracts clandestins, même les réunions entre les jeunes du LEXIT s’avéraient compliquées à organiser. La résistance à Leopoldgrad peinait à se reconstruire et la délocalisation des deux campus était en partie responsable de ce moment de flottement. Toutefois Dean entendait bien conserver son image d’étudiant modèle aux yeux de tous –même devant son propre frère- et il était le premier à défendre les nouvelles infrastructures, gracieusement financées par l’Etat.
« On organise des portes-ouvertes tous les premiers samedis du mois si ça vous intéresse de découvrir le locaux. Je vous assure que l’Institut vaut vraiment le détour, surtout le toit terrasse avec son amphithéâtre ouvert sur la ville.» « J’y vais en décembre, si vous voulez on peut faire la visite ensemble ? » proposa innocemment Virgil en faisant tourner le fond de son jus d’orange dans son verre du Roi Lion. Son prochain week-end de relâche au Centre de réhabilitation tombait justement ce samedi là. « Je m’occupe des visites aussi en novembre. » intervint Dean. « Ce serait quand même plus sympa qu’on puisse se faire une petite journée en famille, non ? insista Virgil en passant ses bras autour des épaules de Dean et Marlène, Entre frères et sœur. » L’adolescent leva les yeux vers James, Bien-sûr notre beau-frère préféré est invité, t’inquiètes pas Marly,… par contre je doute que les …moldus…. soient acceptés à Leopoldgrad. Il avait employé le terme en chuchotant, Désolé Albert ! »
Il exécrait l’idée d’appartenir à la même famille que les rejetons Barclay mais il imaginait que la réciproque était d’autant plus vraie. Cela suffisait à le réconforter.
Sur ces mots, une petite silhouette ridée s’immisça au centre de leur petit groupe pour venir pincer affectueusement la joue de James. La vieille dame était surement la grand-mère ou la grand-tante de Marlène et Albert. Virgil était sûr qu’elle devait avoir un petit surnom ridicule du genre « Manou ! » « Maminou ! » « Nanny ! » ou « Nanou ! ». Le genre de surnom de vieux débris qui ne s’assume pas. Pour lui, elle serait « Mémé. » C’était décidé. Mémé se tourna d’ailleurs vers eux pour leur poser une question.
« Les saucisses, vous les voulez comment ? Grosses ? »
Alooors…Comment dire. Virgil pinça les lèvres et haussa les sourcils. Ne pas rire. Surtout ne pas rire. Il se racla la gorge et coula un regard en direction de Dean qui refusait tout bonnement de croiser le regard de son cadet. Ils se connaissaient assez l’un et l’autre pour savoir qu’un simple échange visuel suffirait à déclencher un fou-rire et Virgil entendait bien éprouver la résistance de son frère ...
« Très bonne question. Tu veux une grosse saucisse Dean ? » s’enquit-il innocemment.
Après tout, c’était lui l’expert en saucisse ici… A moins qu’Albert ne cache bien son jeu, bien sûr. Dean ignora prodigieusement son frère et se contenta de réserver son plus beau sourire à Mémé Trash. (Oui, c’était le nouveau surnom que Virgil lui avait donné dans sa tête.)
« On va aller se servir nous-mêmes, ne vous inquiétez pas. »
Virgil ne comptait pas laisser filer Mémé Trash si rapidement. Elle était la première personne amusante qu’il rencontrait ici aussi il s’empressa de tendre la main dans sa direction pour se présenter.
« Bonjour madame. Nous sommes les fils d’Agathe - l’amie de Nick- expliqua-t-il en désignant sa mère d’un geste du menton, lui c’est Dean et moi c’est Virgil. L’adolescent laissa fleurir un large sourire qui n’augurait rien de bon pour ceux qui le connaissait, Et vous êtes ? »
Avec un peu de chance, elle était atteinte de la maladie d’Alzheimer ou de sénilité... Grand divertissement garanti ! | | James Carter-BarclayDirecteur de Poufsouffle | Mer 26 Juin 2019 - 23:29 A bien y réfléchir, se faire passer pour le petit-ami de Marlene n’était peut-être pas l’idée la plus lumineuse du siècle, surtout en plein milieu d’une réunion de famille. Mais James n’avait jamais prétendu n’avoir que des idées de génie ; d’ailleurs, avec Grady, ils avaient convenu ensemble qu’ils avaient majoritairement de très mauvaises idées, qui se révélaient être désastreuses, mais très amusantes à mettre en application.
Allez, décida James, les conséquences seraient peut-être désastreuses – il était possible que Nicholas décide de les marier à la fin de cette journée – mais il ne pouvait plus faire machine arrière et, malgré elle, Marlene non plus. La main posée sur la taille de sa fausse petite-amie, le jeune homme adressa un coup d’œil sceptique à Virgil qui affirmait être sage comme une image désormais – et il en douterait jusqu’à ce qu’on le lui prouve par trois fois, tant le Gryffondor avait été insupportable du temps où ils étaient préfets-en-chef. Sa petite pique, en revanche, lui tira un sourire amusé – James était bien plus patient face à l’insolence que Marlene, qui avait toujours eu tendance à partir au quart de tour. « Quoi ? » fit-il mine de s’offusquer. « Putain, c’est une super idée. » Il haussa les sourcils, faussement admiratif. « J’y penserai pour une réorientation. » affirma-t-il, avant de retrouver un semblant de sérieux. « Je suis ambulancier à St-Mangouste, j’ai été diplômé avant l’été. » Il but une longue gorgée de sa bière en fronçant les yeux le temps qu’un rayon de soleil, qui avait réussi à transpercer la couche de nuage, soit absorbé de nouveau par la grisaille. « Et toi ? » questionna-t-il ensuite. « J’ai appris que vous aviez la possibilité de faire des stages, en 7e année, maintenant ? »
C’était, à son sens, une réelle bonne idée. Contrairement aux moldus, les élèves de Poudlard étaient complètement mis à l’écart de la vie active. Poudlard fonctionnait en huis-clôt et, après sept années à avoir vécu dans cette minuscule société, les élèves étaient propulsés dans le monde magique. Ils n’avaient eu, finalement, que peu d’opportunités pour affiner leur orientation et trouver une voie professionnelle. Pouvoir réaliser des stages dans de véritables entreprises consistait en une assurance de ne pas se planter magistralement dès la première année post-ASPIC.
Ignorant la petite joute verbale entre Virgil et Marlene, James caressa seulement le dos de sa petite-amie-qui-n’était-plus-sa-petite-amie comme pour l’inciter à ne pas à donner à Virgil exactement ce qu’il cherchait. Ce garçon se nourrissait du chaos ; autant tout faire pour le sevrer. Le jeune homme préféra se concentrer sur les propos de Dean, qui évoquait non sans passion son école. Lorsqu’il mentionna le déplacement de son académie à Leopoldgrad, James échangea un regard lourd de sens avec lui, veillant toutefois à garder un visage neutre. S’il connaissait Dean, ce n’était pas seulement parce qu’ils avaient fréquenté pendant plusieurs années la même salle commune, mais surtout parce qu’ils s’étaient croisés à de nombreuses reprises à Sainte-Agnès, notamment au moment des réunions de préparation du FreeDôme. Se retrouver aujourd’hui au milieu de plats débordant de saucisses et de travers de porc constituait alors une situation plutôt cocasse.
Rendue encore plus cocasse par Virgil qui jouait le parfait demi-frère enthousiaste, un bras autour des épaules de Marlene.
« Je passerai sûrement. » assura James à l’attention de Dean. « J’ai pas encore mon planning pour le mois prochain mais je ne devrais pas être de garde tous les samedi. » Il offrit un sourire narquois à Virgil. « Je ne voudrais pas manquer une occasion de passer du temps avec Virgil, sérieusement, ça me manque depuis que j’ai quitté Poudlard de ne pas passer mes dimanche matin à vérifier que tu récurais bien les chaudrons d’Haddock… »
Sa plaisanterie fut bien vite interrompue par une main fraiche qui se posa sur sa joue pour lui pincer la peau, lui tirant un sursaut de surprise. Il détestait ça et dut faire un véritable effort pour ne pas s’écarter vivement de cette étreinte plutôt désagréable.
« Bien sûr Nana. » répondit tranquillement James à la vieille femme qui, malgré ses pincements de joue réguliers, était particulièrement attachante, malgré un début de démence qui lui faisait oublier certains éléments de vie, et notamment la mort de sa fille, la mère de Marlene. Il lui arrivait même parfois d’appeler chez les Barclay, de discuter quelques minutes avec Marlene qui décrochait le téléphone, pour finir par lui demander de lui passer sa mère, ayant complètement oublié que cette dernière était décédée des années plus tôt…
Et Nana, en bonne personne âgée qu’elle était, avait le chic pour distribuer des petites phrases délicieusement gênantes, comme elle venait de le faire à l’instant, arrachant un bref éclat de rire à James. Bref, parce que Marlene eut vite fait d’enfoncer son coude dans son plexus, le forçant à dissimuler son hilarité en une quinte de toux. Il coula vers elle un regard indigné en se massant le ventre.
« Eh bien bonjour mes petits ! Et bienvenue ! Moi je suis Hannah, la maman de la maman de Marlene. Elle doit être dans le coin… » La vieille femme regarda quelques instants autour d’elle, comme si elle cherchait sa fille. « Humpf, ma Dorothy doit encore être en cuisine, elle en fait toujours trop… Enfin ! Appelez-moi Nana les enfants, c’est comme ça pour tout le monde. »
James, à l’entente des paroles de la vieille femme, s’était figé. Presque instinctivement, il resserra son étreinte autour de la taille de Marlene.
| | Marlene Carter-BarclayMédicomage | Mar 9 Juil 2019 - 19:20 Nicholas Barclay, 42 ans, moldu, Major dans la 4e division d'infanterie de la British Army, père de Albert, Marlene et Balthazar Face à May, Nicholas avait un peu l'air penaud, il avait un peu perdu de cet air assuré qui le caractérisait habituellement. Il fallait avouer qu'il n'était pas très à l'aise, entre son ancienne belle-sœur et sa nouvelle compagne, même si rien ne le justifiait. En soi, tout le monde s'était montré assez heureux pour lui lorsqu'il avait annoncé qu'il avait quelqu'un de nouveau dans sa vie. Les choses avaient peut-être été un peu plus difficiles pour le papa de Dorothy même si ce dernier n'avait rien dit. Il savait rationnellement qu'il ne faisait rien de mal et pourtant, il avait annoncé cela à la famille de sa femme, de son ex-femme, de manière très solennelle comme s'il attendait un retour de bâton. Il n'était pas non plus très à l'aise face à Agathe, il n'avait pas envie qu'elle soit contrariée parce qu'il était encore très proche des Dunn. Il aurait pu le comprendre, pourtant, si Dorothy et lui avaient été un couple divorcé, par exemple, il aurait été normal qu'il ne voit plus autant ses beaux-parents ou sa belle-soeur. Mais elle n'avait jamais rien dit, elle était toujours compréhensive et il lui en était reconnaissant, même s'il faisait attention à ne pas trop tirer sur la corde. En tout cas, la rencontre entre May et elle semblaient bien se passer et quelque chose de chaleureux se dégageait de ce début de conversation. May avait un grand sourire et son regard ne cessait d'aller de lui à Agathe. Quand elle dit qu'il avait beaucoup parlé de sa nouvelle compagne, il eut une moue un peu renfrognée et haussa brièvement les épaules. Il en avait parlé. Un peu.
- Très important, effectivement, valida May en hochant la tête. Nicholas échangea un regard avec Agathe, sentant qu'il y avait derrière ces mots qu'elle leur avait adressé quelque chose qui lui était destiné, une validation. Il eut un infime sourire et il glissa brièvement sa main dans le dos de sa compagne, dans une légère caresse.
Son attention fut alors emportée par une excellente nouvelle : l'arrivée de James. Il aimait bien ce gamin, qu'il trouvait très bien élevé et tout à fait bien pour sa petite fille. Évidemment, sa première pensée, lorsqu'il l'avait rencontré, n'avait pas été de l'accueillir comme ça. Sa première pensée avait été "Quel est ce zouave qui ose poser ses mains sur ma petite fille ?" Il était possible que ses premières conversations avec lui aient été sur la manière dont il avait été formé au maniement des armes. Il savait très bien s'en servir. Il ne devait pas avoir souri tout au long de leur premier dîner, qui avait connu de longs silences. De très longs silences, troublés uniquement par les raclements de la fourchette de Balthazar dans son assiette. Mais au fil des rencontres, James avait su conquérir son coeur (à peu près) et il l'appréciait beaucoup. Ils faisaient des parcours du combattant ensemble, ils allaient courir le matin avant sept heures et puis James avait fait les cadets et son père était dans l'armée de l'air, ce que Nicholas lui passait généreusement, dans sa grande mansuétude (rien ne valait l'armée de terre, évidemment.) Il le voyait très bien se marier avec sa petite Marlene, dans quelques années, parce qu'ils formaient un joli couple. En apprenant qu'ils s'étaient séparés (par May, parce que sa fille n'avait rien dit), il avait pensé que c'était du beau gâchis. Sûrement une querelle d'amoureux qui avait mal tourné, c'était bien dommage de tout arrêter pour ça. Alors il l'avouait, son invitation n'était pas très innocente, il espérait les rabibocher un peu. En tout cas, en voyant le bras de James autour des épaules de sa fille, cela semblait bien parti. Tout à fait satisfait de son petit complot, il prit une gorgée de bière.
- C'est bien lui ! répondit-il avec fierté. Je l'ai invité à passer, et visiblement... Ça marche pas mal !
Il se força à détourner son regard des deux tourtereaux pour ne pas avoir l'air trop étrange, alors que la conversation reprenait entre Agathe et May, la première abordant sans le savoir un sujet un peu délicat. Heureusement, sa belle-soeur ne s'en formalisa pas.
- Noon, j'aurais bien aimé - enfin, il n'est pas trop tard, je ne suis pas si vieille - dit-elle en secouant sa main, riant un peu (presque jaune), mais je n'ai jamais rencontré la bonne personne. - May a eu quelques histoires compliquées, ajouta Nicholas d'une voix basse. - Ce qu'il essaye de dire gentiment, c'est que j'ai divorcé de mon mari avant que ça se fasse, parce que, en fait, il a préféré avoir un enfant avec sa collègue de boulot qui était juste une "amie".Nicholas secoua la tête, presque un peu gêné que May révèle cette histoire qui avait occupé la famille pendant des mois et des mois. Il n'avait pas très envie que cela pousse Agathe à pousser à son propre divorce non plus... Balthazar Barclay, 14 ans, cadet à l'Académie Militaire de Poole - Ah ok... répondit Balthazar. En soi, il comprenait la consigne mais il trouvait ça un peu bizarre de faire comme si de rien n'était mais d'accord. Marlene était toujours un peu à cran sur ces questions aussi. Mais en soi, il aurait préféré parler de ça plutôt que de se taper la honte avec son téléphone. Il aurait bien aimé avoir un iPhone lui aussi mais jamais son père ne voudrait, il disait qu'un portable, c'était utilitaire, pas pour faire le beau avec. Il ne voulait pas mettre de telles sommes dedans, soi-disant que c'était futile. Alors Balthazar se contentait de son téléphone. Au moins, il avait le Snake dessus. Mais il voyait bien que Gabriel n'était pas convaincu, au son qu'il laissa échapper alors qu'il soupesait la bête. Balth rentra un peu sa tête dans ses épaules, comme une tortue, gêné. D'abord il n'était pas si lourd que ça, il en soulevait des haltères, lui, à l'Académie militaire... Le fait que Agathe travaille chez Apple n'était pas forcément rassurant pour lui : ce n'était pas que l'iPhone, il voyait bien les baskets de Gabriel aussi, qui n'avaient rien à voir avec les chaussures en cuir classiques que son père lui achetait. Alors à l'Académie militaire ça ne faisait pas tâche, avec les uniformes, mais là, il avait un peu l'impression d'avoir l'air bête. Il toussota et baissa les yeux, haussa les épaules, releva les yeux vers le ciel comme pour regarder le plafond. - Euh ouais, je sais pas si mon père sera d'accord, il aime pas trop ce genre de trucs tu sais, il trouve que ça sert à rien...Et pourtant, il aurait bien aimé avoir un iPhone. Même si par miracle son père ne disait rien, il ne se voyait pas aller réclamer un téléphone à la nouvelle copine de son père, c'était trop bizarre. Comme pour récupérer un peu d'aplomb dans la conversation, il décida de relancer sur un sujet qu'il maîtrisait mieux et sur lequel il n'avait pas honte. - Et euh du coup, tu fais du sport ?Il n'assurait pas sur l'iPhone mais il courait dix kilomètres tous les matins à l'Académie, avant le petit déjeuner. Il savait qu'il n'y avait pas trop de sport à Poudlard, il avait demandé à Marlene, enfin, si il y avait un truc avec les balais mais bon, les sport où il fallait rester assis... Leur petite conversation fut interrompue par le grand frère de Gabriel qui était toujours resté silencieux jusque là, un peu à part, au point que Balthazar l'oublie presque. Il avait l'air un peu pâlot et, machinalement, l'adolescent chercha sa soeur du regard. C'était toujours elle qui gérait ça. Son père se contentait de coller sa main épaisse sur leur front avant de décréter qu'ils n'avaient pas de fièvre (même si la dernière fois que c'était arrivé, Marlene avait la grippe plus de quarante de fièvre, selon le médecin.) Des fois, il ajoutait cette histoire sur quand il était tombé malade dans le désert du Yémen et avait quand même terminé sa mission parce que l'esprit l'emportait sur la matière, tout ça. - Euh... Ça va ? T'as pas l'air bien... s'enquit tout de même Balth, par acquis de conscience. | | Marlene Carter-BarclayMédicomage | Mar 9 Juil 2019 - 22:29 Marlene essayait tant bien que mal d'ignorer Virgil mais il n'arrêtait pas de se faire remarquer comme un agaçant moustique qui passerait régulièrement à côté de son oreille. Ce n'était pas possible, elle allait devenir dingue avant la fin de ce barbecue. Agathe avait l'air très sympathique mais pourquoi, parmi toutes les femmes de la terre, son père avait dû tomber sur la mère de Virgil Forbes ? C'était vraiment lui le problème, en plus. Elle ne connaissait certes pas ses frères en détails mais Dean était complètement normal et les autres semblaient l'être aussi. Tout aurait pu se passer parfaitement sans la présence de Virgil. James avait beau essayer de calmer le jeu en ne répondant pas à ses provocations, Marlene sentait qu'elle allait finir par exploser à un moment. Sûrement en larmes, d'ailleurs. Elle souffla un bon coup, comme elle avait appris en relaxation, et tenta de se concentrer sur les propos de Dean, qui parlait de sa nouvelle école. Elle avait entendu dire que l'Académie des Arts était partie à Leopoldgrad mais honnêtement, elle ne connaissait pas très bien la ville. Évidemment, elle l'avait déjà visitée mais comme elle avait passé l'année dernière à travailler, elle n'était pas beaucoup sortie. De plus, il fallait avouer qu'elle ne se sentait pas très à l'aise face aux gens qui fréquentaient la ville... Elle avait à chaque fois l'impression d'être mal dégourdie, mal habillée. Elle n'avait rien de ces filles sur Instamag qu'elle suivait assidument et qui semblaient appartenir à ce monde, avec leurs longues jambes toujours bronzées et leurs beaux habits chers.
Cet état de faits aurait déjà pu suffire à la convaincre de ne pas aller à la porte ouverte que proposait Dean, même si c'était gentil de sa part. Il fallait ajouter le fait que cela allait être forcément gênant. Ils n'auraient pas grand-chose à se dire, une fois les premiers "Ah c'est beau" passés. En plus elle n'allait pas y aller avec James puisque, contrairement à ce que disait cette étrange mascarade qu'ils étaient en train de mener, ils n'étaient pas ensemble. La goutte d'eau, la cerise sur le gâteau, le Virgil dans le plat plutôt, fut la remarque de ce dernier. Hors de question qu'elle aille faire quelque chose avec l'horripilant Gryffondor. Lorsqu'il passa son bras autour de son épaule, elle eut un mouvement de recul, un spasme de dégoût à l'idée que son aisselle qu'elle imaginait - on ne sait pas pourquoi - visqueuse entre en contact avec elle. Elle ne fut pas très discrète et Albert lui renvoya un regard un peu surpris, peu habitué à cette impolitesse avec elle. Malheureusement, il sembla percevoir que Virgil se moquait de lui et ses épais sourcils noirs se froncèrent.
- Je serai en mer de toute manière, rappela-t-il, un peu sèchement pour quiconque le connaissait.
Marlene, elle, en profita pour secoua la tête et décrocha un regard sombre à Virgil.
- Arrête, intima-t-elle. C'est pas drôle. Alors elle ne voulait pas gâcher l'histoire de son père mais elle n'allait pas tolérer Virgil très longtemps. Pour atténuer son attitude, elle adressa un petit sourire plus poli à Dean, désignant James d'un geste de la main. James et moi on viendra sûrement, c'est gentil !
Pieux mensonge. James et elle ne faisaient plus rien ensemble, enfin, presque, et elle ne se voyait pas lui fixer ce genre de rendez-vous. Mais novembre c'était loin, Marlene avait bien le temps de prétexter un emploi du temps très chargé à cause de ses études. En plus, Dean avait sûrement proposé cela pour être poli parce que lui, contrairement à certains, il était civilisé. C'était à se demander comment Monsieur et Madame Forbes avaient pu avoir trois enfants qui semblaient normaux, les petits frères semblaient très normaux en tout cas, et puis Virgil. Une sorte de bug dans la matrice. Peut-être que ses parents l'aimaient moins du coup et il avait fini comme cela. Elle n'eut pas le temps d'analyser cette plaisante théorie que la situation, qui n'était déjà pas optimale, se dégrada.
Sa grand-mère fit irruption dans leur petit cercle, pinçant au passage la joue de James. Immédiatement, Marlene se crispa. Habituellement, elle n'avait aucun problème avec sa Nana, la mère de sa mère, qu'elle aimait beaucoup. Elles avaient passé beaucoup de temps ensemble, notamment après la mort de sa maman, et depuis qu'elle était sortie de Poudlard, elle faisait attention à passer la voir très souvent, elle et son grand-mère. Elle perdait un peu la tête depuis quelques années, avec des phases où elle était normale et d'autres où elle était un peu perdue. Tout le monde le savait dans la famille, tout le monde faisait avec et essayait de l'accompagner au mieux, ils étaient bienveillants. Sauf que cela ne concernait que sa famille et que Virgil n'était pas bienveillant, elle ne voulait pas qu'il saisisse cette occasion pour se moquer d'elle ou de sa grand-mère, qui était vulnérable. Elle tendit la main pour saisir le bras de Nana, comme pour la protéger de cette exposition. Évidemment, elle n'avait pas fait attention à ce qu'elle disait et cela faisait rire les garçons, qui n'étaient que des gamins immatures et obsédés. Elle entendit d'ailleurs le rire de James, qui ne relevait pas le niveau, et lui colla un coup de coude quelque part.
- Viens Nana, tu...
Mais avant qu'elle n'arrive à l'éloigner, Virgil avait tendu la main pour la saluer. Marlene lui renvoya son regard le plus sombre, comme un avertissement. Il avait intérêt à se tenir à carreau cette fois-ci. Se moquer d'elle ou de James, c'était une chose, de sa grand-mère qui perdait un peu la tête, c'était une autre. Hannah lui serra la main, pas très fort, et lui sourit. Rien qu'à son expression, Marlene sentait que c'était un mauvais jour, de ceux où elle mélangeait les dates. Comme d'habitude, lorsqu'elle mentionna sa maman comme si elle était encore là, elle sentit son coeur se serrer un peu, alors que James affirmait son étreinte autour d'elle, pour la consoler. Ils ne savaient jamais trop quoi faire dans ces moments-là, des fois ils lui rappelaient qu'elle était partie depuis des années et cela allait, Hannah s'en rappelait et cela passait. D'autres fois, de plus en plus souvent, c'était comme lui apprendre la mort de Dorothy une nouvelle fois et ils n'osaient plus trop le faire. Son grand-père s'en occupait le plus souvent mais là, elle ne le voyait pas. Elle n'avait pas envie d'évoquer la mort de sa mère devant Virgil ou Dean, aussi se contenta-t-elle de secouer la tête.
- Mais non Nana, elle n'est pas là aujourd'hui, tu te souviens... ? Sa grand-mère la fixa de ses yeux bruns et Marlene lui sourit. Mais on peut aller voir grand-père si tu veux. - Oh non, ce vieux bougre râle tout le temps ! Moi je veux parler à tes amis, dis donc, je ne les connais pas ! Elle se retourna vers Virgil et lui tapota la joue. Mais quels beaux yeux mon garçon, toutes les jeunes filles doivent être à vos pieds ! Vous avez à regard à s'en faire pâmer la Vierge ! Et vous ! dit-elle à Dean. Quels beaux cheveux. Tu as vu ses cheveux, Albert ? Ça, c'est des cheveux, pas comme ta coupe à toi. - C'est la coupe militaire, Nana, tu sais... - Oui, oui, dit Nana en secouant sa main. Les militaires, les militaires, tout le monde est militaire ici, même leurs poils de fesses sont coupés à ras !
Oh non. Marlene échangea un regard avec James. Ça, c'était quand Nana avait eu la main un petit peu lourde sur la liqueur de cerise.
- Dites-moi que vous n'êtes pas militaires, vous mes deux garçons, vous m'avez l'air bien trop vivants pour cela ! Vous savez, enchaîna-t-elle d'un ton de conspiratrice, c'est moi qui ai dissuadé mon mari de s'engager, en disant que sinon, j'irai épouser le boucher, au moins, lui, il tue pour une raison !
Albert ouvrit la bouche pour protester. Leur grand-mère avait toujours eu ce genre de positions, face à leur père donc, militaire de métier, leurs grands-parents paternels, issus de familles de militaires, face à Albert et même face à leur mère qui était... infirmière dans l'armée. Marlene secoua la tête à l'adresse de son frère et tira un peu Nana par le bras.
- Tu veux qu'on aille voir les saucisses ensemble, Nana, je... - Même ma petite fille, continua Hannah sans se laisser entraîner, a décidé de fricoter avec James qui a été un cadet. Heureusement que tu es un gentil garçon, hein, toi !
Petit tapotement sur la joue de James. Elle se retourna de nouveau vers Virgil.
- Mais quels beaux yeux bleus ! Toutes les filles doivent être à vos pieds !
| | Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto | Mer 10 Juil 2019 - 10:18 Lorsque l’ancien préfet avoua qu’encadrer les heures de colle de Virgil lui manquait, ce dernier leva son verre Simba en guise de toast, « Aaah, c’était le bon vieux temps.... Moi aussi j’adorai vous faire chier à longueur de journée… »
James et Marlène avaient adopté deux stratégies différentes. Alors qu’ils ne pouvaient plus se cacher derrière leurs insignes de Préfets en Chefs ils adoptaient chacun leur propre technique face à Virgil: Marlène préférait s’opposer frontalement, quitte à apparaitre ridiculement guindée, quant à James, il avait adopté la méthode dite « du bon pote », pensant surement que Virgil se calmerait de lui-même et qu’il arrêterait de se ficher de lui s’il se montrait agréable et gentil ...
Quelle douce utopie de Poufsouffle.
Leur petite discussion entre jeunes gens fut toutefois interrompue par l’arrivée impromptue de Mémé Trash, qui était donc, de son propre aveu, la grand-mère maternelle de Marlène. Ahah parfait. Virgil ne pouvait pas rêver d’un meilleur scénario ! Il lui accorda son pire sourire faux-cul lorsqu’elle se présenta sous le surnom ridicule « Nana » (Il en était sûr !) puis il pressa doucement son fin poignet pour la saluer. Il avait toujours l’impression que les os des personnes âgées pouvaient se briser en mille morceaux si on exerçait une pression trop forte dessus. Lorsqu’il fut question de Dorothy, la défunte mère des enfants Barclay, Virgil sut qu’il avait touché le jackpot. Rien ne pouvait être plus distrayant que de passer un moment avec Nana . Taquiner Marlène, Albert et James passait clairement au second plan. L’adolescent risqua un regard en direction de son frère ainé tandis que Marlène tentait de rendre raison à l’Antiquité, sans toutefois lui révéler la vérité à propos de sa propre fille.
Dorothy était morte, bordel de troll. C’était peut-être un peu brutal comme annonce mais il s’agissait de la stricte vérité. Pourquoi maintenir Mémé Trash dans l’ignorance. Ce barbecue était justement un prétexte pour que les Forbes et les Barclay tissent des liens –soi-disant - à quoi bon cacher cette vérité à la doyenne ? Elle n’était pas aveugle. Nicholas était justement en train de caresser le dos d’Agathe. La vieille allait bien finir par s’en rendre compte, comme tout le monde ici. En effet, ce geste ne passa pas inaperçu dans l’assemblée. Virgil vit distinctement un groupe de militaires échanger quelques messe-basses en observant le couple à la dérobée avant de rire sous cape.
Bande de cons, gronda Virgil intérieurement, son regard mi-clos braqué sur le petit groupe de brosses à chiotte.
L’adolescent s’efforça toutefois de ne pas accorder trop d’importance à ces décérébrés et reporta son attention sur Hannah qui voulait de toute évidence rester avec eux. Elle se tourna vers Virgil dans l’espoir de lui tapota la joue mais elle n’atteignit que le bas de sa mâchoire tant il s’était grandi instinctivement pour être hors d’atteinte. Il aimait bien Mémé mais ils n’avaient pas élevé les licheurs ensembles non plus. La vieille dame poursuivit son petit numéro en le complimentant sur son soi-disant joli regard –elle avait dû rater ses vilaines cernes aussi grosses que deux chaudrons sous ses yeux, mais bref, passons – puis elle se pâma littéralement devant la tignasse longue et dorée de Dean. L’ancien Serdaigle lui accorda son sourire le plus charmant, celui qui faisait fondre n’importe quel individu -avec la petite fossette au coin de la joue- avant de la remercier chaleureusement. La bouche figée dans une parodie de sourire poli, Virgil se pencha légèrement vers Marlène et articula derrière ses dents serrées un « J’les shippe. » volontairement provocateur.
Il espérait que Marlène allait visualiser la scène.
Toutefois la poker face du Gryffondor fut de courte durée puisqu’il éclata littéralement de rire en entendant la remarque de Mémé Trash à propos des poils de fesses des militaires. « Oooh, Hannah je suis complètement d’accord avec vous ! s’exclama-t-il ravi de trouver quelqu’un avec qui échanger sur ce sujet, … Je ne comprends pas d’où vient ce besoin de vouloir tout tailler à raz. Bon, je ne suis pas allé vérifier les poils de fesses de votre petit-fils, tempéra-t-il en coulant un regard faussement respectueux en direction d’Albert, mais il suffit de regarder le jardin de votre gendre pour être persuadé que ce besoin de garder le contrôle sur les éléments est très prégnant chez les militaires : Regardez ce pauvre buis taillé en boule. Une sphère parfaite. Et c’est comme ça dans toute la rue ! » ajouta-t-il en pointant son pouce par-dessus son épaule pour désigner l’ensemble du lotissement. - Dites-moi que vous n'êtes pas militaires, vous mes deux garçons, vous m'avez l'air bien trop vivants pour cela ! -Négatif . répondit Virgil dans une parfaite parodie de trouffion. -Vous savez, reprit Nana - Quoi donc ? s’enquit le Gryffondor d’un air intéressé. -C'est moi qui ai dissuadé mon mari de s'engager, Vraiment ? en disant que sinon, j'irai épouser le boucher, Ahaha ! Vous savez trouver des arguments percutants vous, au moins, lui, il tue pour une raison ! Oui, pour les grosses saucisses. » Évidemment.
Enfin une conversation plus rafraichissante que ce verre de jus d’orange ! Ok c’était avec une vieille dame sénile mais cette grand-mère était la personne la plus intéressante de ce barbecue, et de loin. Virgil ne comptait pas se la laisser enlever. Lorsqu’il vit Marlène tenter de l’éloigner en l’attrapant par le bras, le Gryffondor retint la grand-mère en posant une main sur son épaule osseuse.
Il lança un regard faussement courroucé à Marlène et s’exclama d’un air contrarié « Mais ! Attends ! On discute avec Nana ! » L’adolescent poussa un soupir et se pencha légèrement vers la vieille dame pour lui souffler, Ne vous laissez pas diriger. Vous n’êtes pas un buis qu’on taille en boule ! »
Il aurait pu dire « Vous n’êtes pas un poil de cul d’Albert. » mais il s’était ravisé au dernier moment. Fort heureusement Mémé Trash décida de rester avec eux non sans révéler quelques informations sur James Carter.
« Toi ? Tu es cadet ? Je l’ignorai… » souffla Virgil en stockant cette information dans un coin de son cerveau. Cela pouvait s’avérer utile à l‘avenir mais pour l’heure, Virgil devait prendre soin de sa nouvelle interlocutrice préférée. Il tourna sur lui-même et avisa des chaises en plastique encore empilées les unes sur les autres dans un coin du jardin. Virgil posa son verre sur une table dont la nappe en papier avait soigneusement été coincée avec des petites épingles pour ne pas qu’elle s’envole –surement une idée de Nicholas – puis il attrapa deux sièges et les ramena vers le petit groupe.
« Vous voulez vous asseoir ? » proposa-t-il à Hannah après s’être assuré de la stabilité du fauteuil de jardin. Il s’installa dans le second , juste à côté du premier, posa ses bras sur les accoudoirs et croisa ses longues cannes en riant à moitié de la remarque flatteuse de la vieille dame concernant ses pseudos beaux yeux.
« Je pense que vous devez avoir un petit problème de cataracte Hannah, plaisanta-t-il gentiment avant de reprendre d’un air mi-fataliste mi-amusé, Vous savez, je n’ai pas vraiment beaucoup de succès auprès des filles, demandez à Marlène ! Il désigna l’ex-préfète en chef de la main, mais je dois avouer qu’il me manque une qualité essentielle pour ça, il se pencha légèrement vers Hannah pour lui faire une confidence, la gentillesse. »
C’était bien la première fois depuis le début du barbecue qu’il se montrait véritablement sincère. Il avait parfaitement conscience de ne pas être facile à vivre et Nelly ne dirait surement pas le contraire. L’adolescent haussa les épaules avec fatalité :
« Je suis loin d’être aussi brave que ce cher James. Il reporta ses yeux cernés sur le Poufsouffle, Vous avez dû être contente de le voir arriver dans votre famille, non ? C’est un peu le gendre idéal : Charmant, serviable, poli, militaire –Nick doit adooorer ça- et plutôt mignon, il faut l’admettre. Virgil observa James de haut en bas comme pour le déshabiller du regard puis il gratifia Nana de son regard le plus coquin, Allez, avouez Hannah, ne me dites pas que vous n’ avez pas remarqué le joli galbe de ses fesses ! »
Pourquoi prendre des pincettes avec les personnes âgées ? On oubliait trop souvent qu’avant d’être de vieux débris ils avaient été des jeunes gens peut-être encore plus délurés qu’eux ! | | MétamorphomageMoldu | Jeu 11 Juil 2019 - 11:13 Gabriel Forbes, 2ème année Serpentard « Hein ? Il trouve que ça sert à rien ? Mais il est ouf ton père! » s’offusqua Gabriel. Le jeune Serpentard déverrouilla l’écran de son I-phone et vint se positionner à côté de Balthazar pour faire défiler les différentes applications sous ses yeux, "Plans pour se repérer facilement ou chercher un commerce à proximité, facetime pour dialoguer en visio, Spotify, toute la musique que tu aimes quand tu veux où tu veux, l’appareil photo pour immortaliser les bons moments, Gaby leva son téléphone et prit un cliché du petit groupe composé de leurs ainés, la calculatrice, la boussole et surtout…surtout….des centaines de jeux disponibles sur l’App Store, Candy Crush, Clash of Clans, Minecraft et d’autres encore!"Balthazar ne pouvait pas passer à côté de toutes ces choses là, décida Gaby. Il demanderait un téléphone à Agathe ce soir, dès qu’ils seraient de retour à Londres, même si pour le moment le fils de Nicholas ne semblait pas vouloir en faire la demande. C’était normal. Gabriel avait immédiatement remarqué que Balth était un garçon poli et bien élevé,. ..un peu démodé aussi, il fallait l’avouer. Cela se jouait à peu de chose mais les regards avertis des jeunes gens ne s’y trompaient pas : Cette coupe de cheveux intemporelle, ce tee-shirt – de qualité certes- mais dépourvu du moindre logos connus, ces drôles de chaussures… A côté, Gabriel ressemblait à s’y méprendre à un présentoir Nike. Sa marque préférée chez les moldus. Il avait chaussé sa paire de Nike Air Max 90 Infrared–évidemment-, un polo brodé de la célèbre virgule, et il aurait même pu compléter la panoplie avec un bas de survêtement si seulement Agathe ne lui avait pas demandé, juste avant de partir chez les Barclay, de troquer son pantalon pour un jeans parce que ça faisait, disait-elle, « plus habillé. »Balthazar préféra d’ailleurs orienter la conversation vers un autre sujet que les produits de consommation. Gabriel pouvait le comprendre-il avait clairement l’avantage sur ce sujet et Balth cherchait surement à équilibrer la balance- mais il choisit plutôt mal son nouveau sujet : Aucun sport moldu ne pouvait rivaliser avec celui que pratiquait Gabriel depuis la rentrée : « Bien sûr ! répondit-il avec enthousiasme lorsque Balthazar lui demanda s’il était sportif. Il ne portait pas des Nike Air juste par coquetterie voyons ! Gaby regarda autour de lui pour s’assurer que les adultes ne l’écoutaient pas puis il bomba fièrement le torse avant de répondre : Je vole ! »Oui, bon, c’est vrai. Gabriel aimait bien fanfaronner mais il ne pouvait pas croire qu’il existe un sport moldu à la fois aussi cool, aussi complet et aussi extrême que le Quidditch. « J’ai été sélectionné dans l’équipe de Quidditch de ma maison en Septembre, expliqua-t-il un ton plus bas, ta sœur a dû t’expliquer ce que c’était. Je joue poursuiveur pour le moment mais dès l’année prochaine je postule au poste de batteurs. C’est deux élèves de septième année qui sont sur ses postes actuellement et ils sont indéboulonnables, expliqua-t-il avec une petite moue déçue. Gaby n’avait pas encore la carrure physique d’un bon batteur avec ses petits bras tout frêles mais il s’efforçait chaque soir de faire quelques exercices de musculation dans son dortoir coaché par Teddy Lupin. « Je cours aussi pour travailler mon cardio, il avait même une application sur son Pear pour enregistrer tous entrainements et ses performances sportives, et je fais un peu de foot aussi, et toi ? » Tous les enfants Forbes étaient passés par un club moldu avant leur entrée à Poudlard, avec plus ou moins de réussite. Surtout moins pour Casey. D’ailleurs le Poufsouffle ne tarda pas à s’immiscer dans leur petite conversation. Gaby fut immédiatement alarmé par la pâleur de son ainé et sa mâchoire tremblotante. Il jeta instinctivement un regard vers Agathe qui leur tournait le dos et chercha Dean et Virgil du regard mais ces derniers semblaient occupés à faire la conversation avec ... une grand-mère. « Tu veux te rafraichir ? s’enquit-il alors en cherchant le regard de Casey qui se tordait les mains dans tous les sens, visiblement bien incapable de répondre à sa question où à celle de Balthazar. Tu veux que j’appelle maman ? » Casey secoua la tête négativement. Gaby déglutit et bien qu’il soit le plus jeune des trois, il fut celui qui amorça le mouvement en direction de l’intérieur de la maison : « Balth, ce serait vraiment super cool si tu nous accompagnais jusqu’à la salle d’eau, insista-t-il en entrainant Casey avec lui. Ils passèrent entre plusieurs convives qui les remarquèrent à peine et pénétrèrent de nouveau dans le salon vide. Ils trouvèrent finalement la salle de bain où Casey s’enferma à double tour. Gaby se retrouva tout penaud, devant la porte close. Il croisa le regard de Balthazar et risqua un regard en direction du jardin. « Tu penses que les parents nous ont vu ? » s’enquit-il, hissé sur la pointe des pieds. En plus d’avoir des bras tout frêles, Gabriel n’était pas très grand . Clairement, la puberté ne semblait pas vouloir prendre possession de son corps. A son plus grand désarroi. Au bout de plusieurs minutes d’attente dans un silence quelque peu gênant, le cliquetis de la serrure retentit enfin et Casey entrouvrit la porte. Gaby s’engouffra à l’intérieur de la salle de bain et invita Balathazar à faire de même avant de refermer précautionneusement la porte derrière eux, sans accorder la moindre importance à l’incongruité de la situation. « Ça va ? »« Oui… ça va mieux. Je me sentais pas très bien… mais là ça va mieux, assura Casey qui avait retrouvé quelques couleurs. Il était assis sur le rebord de la baignoire et respirait normalement, … Je pense que… j’ai pris un coup de chaud. C’est tout. »Un coup de chaud en pleine mois d’octobre, mais bien sûr. Songea Gaby en risquant un regard en direction de Balthazar. Le fils de Nicholas était peut-être démodé mais loin d’être stupide. C’était surement l’un de ces petits génies mal habillé qui faisaient d’excellents personnages secondaires dans les séries moldues. « Tu veux que j’aille prévenir maman ? » demanda –t-il une seconde fois en s’appuyant contre les peignoirs accrochés au dos de la porte. Il serait plus rassuré s’il s’en remettait à Agathe – On ne plaisantait pas avec la santé fragile de Casey- mais ce dernier refusa catégoriquement. « Non,…je te dis que ça va mieux… Le Poufsouffle passa une main sur son visage dans un geste las, On ne va pas lui gâcher sa journée… Tu l’as entendu dans la voiture. Il reporta son attention sur Balthazar pour lui apporter quelques explications, …Elle voulait vraiment que ce barbecue se passe bien… Elle…Elle aime beaucoup ton père, tu sais. »« Ouais, ils se tiennent compagnie tous les deux, rectifia rapidement Gaby pour dépassionner quelque peu les propos de son ainé. ils font des virées en moto, ils vont voir des copains, ils vont au restaurant, au cinéma… Ils tuent le temps ensemble quoi... » Gaby haussa les épaules et croisa ses bras sur son torse. Il refusait d’envisager cette relation sous un autre angle pour le moment. Chaque chose en son temps. Casey pinça les lèvres et chercha le regard de Balth pour lui accorder un imperceptible sourire. ...Que Gaby pouvait être naïf parfois. - Hors jeu:
Spéciale dédicace à ton petit frère Raph !
| | MétamorphomageMoldu | Sam 13 Juil 2019 - 10:59 Agathe Branson, mère des enfants Forbes. Agathe n’envisageait pas une vie sans enfants. Sur ce point, ils avaient été parfaitement raccord avec Jonah. Elle se souvenait encore de la première fois où ils avaient abordé ce sujet au tout début de leur relation « J’en voudrais au moins trois. » lui avait-il dit. Vingt ans plus tard ils étaient les heureux parents de quatre magnifiques garçons. Certes ils ne formaient plus un couple à part entière mais leurs fils étaient surement leur plus belle réussite. Agathe aurait été profondément malheureuse si elle avait été à la place de May. Ce n’était pas l’histoire sordide du mari qui trompe sa femme avec une collègue de travail qui la rendait si triste –Elle avait entendu des dizaines d’histoires similaires avec les filles du Yoga- mais le fait que May ait été privé de la joie d’être mère. A ses yeux, c’était la pire des punitions. « Effectivement, ce n’était pas la bonne personne… » se contenta-t-elle de répondre avec un léger sourire compatissant. Elle ne comptait pas s’offusquer de la goujaterie de l’ex-mari de May tout simplement parce qu’Agathe n’aimait pas quand ses amies critiquaient ouvertement Jonah. May était peut-être comme elle. Elle seule avait le droit de dire à quel point son ex-mari pouvait se montrer à la fois égoïste et étouffant. Étonnamment, lorsque ses amies allaient dans son sens, « T’as raison Agathe, Jonah est vraiment un putain de despote ! »elle se sentait mal à l’aise et prise de remord, elle tempérait ses propos en mettant en avant les qualités du père de ses fils autant investi dans le milieu associatif et dans son travail que dans l’éducation de ses enfants… Alors qu’elle aurait été la première à critiquer cette hyperactivité dans un autre contexte ! Oui, elle était complètement toquée -mais elle se soignait - elle en plaisantait même avec ses copines du sport qui l’appelaient dorénavant « Dr Jekyll et M. Hyde» dès qu’elle adoptait ce comportement. « …Tu trouveras peut-être le bon sur un site de rencontre, poursuivit-elle en se rapprochant de May, tu as un profil intéressant –autrement dit celui d’une femme encore tout à fait désirable et surtout, surtout, sans enfant, une véritable denrée rare pour les hommes dans leur catégorie d’âge, il fallait bien se l’avouer, honnêtement, il y a de tout sur ces sites et c’est un mode de rencontre assez particulier, avoua-t-elle, J’avais un peu l’impression d’être tantôt une consommatrice au supermarché en train de faire mes courses, tantôt un produit à la limite de sa date de péremption attendant un potentiel acheteur, cette comparaison lui tira un léger rire, Bref, rien de très glamour. J’étais sur le point de me désinscrire de tous ces sites lorsque Nicholas m'a contacté par MP …Et voilà ! »Elle reporta son attention sur son compagnon et lui adressa un sourire sincère. Nicholas était la meilleure chose qui lui soit arrivée dans sa vie depuis son divorce. Elle se souvenait encore du soir où il lui avait envoyé un message. Elle avait clairement failli passé à côté de cette fabuleuse rencontre. Echaudée par plusieurs rendez-vous peu concluant elle n’attendait plus grand-chose des sites de rencontres. Elle avait parcourut son profil avec le regard expert de la femme qui n’en est plus à son coup d’essai et qui sait lire entre les lignes : Elle l’avait trouvé séduisant, bien sûr, mais cette posture pseudo-virile et ce tee-shirt outrageusement échancré, ce n’était pas possible. Il aimait la moto –autrement dit il passait tous ses week-ends dans son garage à bichonner ses bolides- se disait veuf –surement un odieux mensonge pour s’attirer la sympathie des femmes du site- et enfin, il était militaire. Génial. Il devait partir en mission des mois entiers…Bref la situation parfaite pour envisager quelque chose de sérieux, avait-elle songé ironiquement. Toutefois Nicholas avait su se montrer assez persuasif pour la convaincre d’aller boire un verre. Honnêtement, Agathe avait failli lui poser un lapin. Elle en avait plus qu’assez de ces dates qui manquaient cruellement de subtilité. Au tout début, cela l’avait amusé : C’était nouveau et excitant, surtout après plus de dix ans de vie maritale. Elle se sentait enfin libre, insouciante, totalement maitresse d’elle-même et particulièrement désirable. Et puis les effets positifs s’étaient émoussés au fur et à mesure des rendez-vous. Elle avait rencontré quelques coups d’un soir déments et d’autres qu’elle aurait préféré oublier, des gars sympas –vraiment- avec qui ça n’avait pas collé et d’autres cognards qui avaient fini par lui reprocher ce qu’elle n’avait pourtant jamais cherché à cacher : Ses quatre enfants –dont Gaby qui était encore à la maison à l’époque- ou encore son poste à responsabilité au sein d’une grande entreprise (et le salaire plus que confortable qui allait avec) qui au début fascinait les hommes mais qui devenait ensuite un sujet de jalousie pour certains… Bref, elle était allée au rendez-vous sans trop y croire et aujourd’hui, plusieurs mois plus tard, elle se remerciait elle-même d’avoir levé ses fesses de son canapé ce soir là. Quand à leur troisième rendez-vous, elle avait enfin nommé l’école privée très sélective où étaient scolarisés ses fils –Poudlard- et que Nicholas avait avoué que sa propre fille étudiait là-bas, Agathe avait sut. Elle avait sut qu’elle ne se condamnait pas à une vie de mensonges en s’autorisant à envisager une relation plus sérieuse avec cet homme qui lui plaisait beaucoup. Vraiment beaucoup. « Parfois cela te tombe dessus sans que tu t’y attendes, ajouta-t-elle en se tournant de nouveau vers May, qui sait,tu vas peut-être faire une belle rencontre à ce barbecue ! Nicholas avait peut-être invité des amis ou des collègues célibataires. Et puis, si tu ne trouves pas la bonne personne, cela ne t'empèche pas d'avoir des enfants, si c'est vraiment ce que tu veux..." Jonah et elle avaient envisagé l'adoption avant même d'essayer d'avoir des enfants. L'attaque qu'avait subit son ex-mari durant son enfance -et qui l'avait rendu lycanthrope- avait eu d'autres conséquences et les médecins avaient toujours été mitigés concernant sa capacité à donner la vie. De toute évidence, ils s'étaient trompés. Agathe gratifia la belle sœur de son compagnon d’un sourire et enchaina sur un sujet plus léger, et sinon qu’est-ce que tu fais dans la vie ? »[/i] | | Marlene Carter-BarclayMédicomage | Ven 30 Aoû 2019 - 3:35 Marlene se sentait envahie dans son intimité et ce n'était pas une situation agréable. Ce n'était même pas le fait que son père retrouve quelqu'un car ça, elle pouvait s'y faire. Elle s'y était faite d'ailleurs, même si cela lui avait fait étrange au début. Le problème, c'était que cela ramenait dans son quotidien des personnes qui n'auraient pas dû y être. Elle ne parlait même pas de Dean Forbes ou de ses petits frères, parce qu'ils avaient l'air normaux et de bonne volonté. Elle était persuadée que cela aurait très bien pu se passer s'il n'y avait eu qu'eux.
Le véritable problème, c'est qu'il y avait également ce troll des montagnes de Virgil Forbes.
Et il était là, dans son aura de Gollum malveillant, à se moquer d'elle et à glisser des petits commentaires perfides par ci par là. Il était là, dans son jardin, à critiquer sa famille et à s'infiltrer dans sa vie comme une moisissure. Et elle ne pouvait rien faire, parce qu'elle n'allait quand même pas lui lancer un sort pour qu'il se taise ou pour qu'il disparaisse. C'était important pour son père, toute cette rencontre, c'était sûrement aussi important pour Agathe et il était là, à ne faire aucun effort. Elle le détestait. Elle n'était pas certaine mais elle le détestait ou du moins, il l'irritait autant que si elle était tombée dans des orties. Le voir tournoyer autour de sa grand-mère vulnérable la rendait folle : elle savait qu'il n'avait que de mauvaises intentions et cela la révoltait. Quand il se pencha vers elle pour dire qu'il "shippait" sa Nana et Dean, le regard de Marlene se fit plus sombre que le lac de Poudlard et elle serra les dents pour ne rien répondre.
Le pire, c'est que sa grand-mère était dans un mauvais jour, où elle n'avait plus vraiment de filtre et disait tout ce qui pouvait bien lui passer par la tête. De l'or en lingot pour un garçon de l'acabit de Virgil Forbes, une catastrophe pour des gens normaux et sains comme son frère et elle, évidemment. La vulgarité de sa grand-mère la laissait un peu dépourvue, surtout qu'on était pas censé reprendre le vocabulaire de ses grands-parents... En tout cas, cela faisait plaisir à Virgil et son grand éclat de rire déclencha une nouvelle fois un regard noir de la part de Marlene. Albert n'intervenait pas, il semblait observer le fond de sa bière d'un air un peu gêné et cela agaça encore plus Marlene. Ils étaient tous démissionnaires sur le sujet, à chaque fois ! Elle jeta un regard entendu à James, qui savait très bien ce qu'elle pensait de tout cela. Heureusement, Virgil poussa le bouchon un peu trop loin en mentionnant quelque chose que Marlene ne voulait pas mentionner au sujet de son frère - au sujet de personne d'ailleurs - et cela le fit réagir. Albert releva un peu vivement la tête et fusilla le cadet Forbes d'un regard assez similaire à celui de sa petite soeur.
- Wo, ça va hein.
Il n'osait sûrement pas être frontal devant leur grand-mère ou même devant Dean mais pourtant cela aurait mérité quelque chose de plus sec que le ton froid qu'il avait employé. Un peu renfrognée, Marlene croisa ses bras sur sa poitrine alors que Nana se lançait dans ses presque habituelles positions antimilitaristes, encouragée par Virgil. Évidemment, lui n'aurait jamais pu s'épanouir dans un environnement qui avait un minimum de structure ou de règles, puisqu'il était incapable de respecter ces dernières. D'abord, les buis étaient parfaitement taillés et c'était cela qui était joli, comme un vrai jardin à la française. Elle aimait ce genre de choses, quand c'était carré et organisé, quand les choses étaient bien disposées. Vivre dans le chaos et le bazar, très peu pour elle. Évidemment que les militaires maitrisaient leur environnement mais elle ne voyait pas comment on pouvait faire pour ne pas contrôler, à moins de vouloir finir dans le mur comme Virgil. Elle ne voyait pas quel type d'avenir il pouvait avoir, à part mendiant sur le Chemin de Traverse à beugler comme un boeuf, d'abord. Elle le regarda une nouvelle fois d'un air sombre, comme s'il allait pouvoir saisir ses pensées. Tout cela avait assez duré, finit-elle par décider après la provocation de trop sur les saucisses. Elle persifla un : "Oh, grandis un peu !" avant d'attraper sa grand-mère par le bras. Malheureusement, ce geste de protection ne fut pas apprécié par Virgil qui avait visiblement l'intention de continuer de la faiblesse de sa grand-mère.
Il poussa le bouchon jusqu'à aller chercher des chaises pour eux deux, ce qui tira un soupir exaspéré à Marlene. Albert ne réagissait toujours pas pour ne pas causer d'ennui, Dean soutenait sûrement son frère et elle se sentait un peu seule dans cette situation. Elle se tourna franchement vers James et hésita quelques secondes. Elle avait envie de le prendre à partie pour qu'il la soutienne mais ce n'était pas très discret devant tout le monde. Mais puisqu'il avait lancé le truc.... Elle se plaça face à lui et se hissa sur la pointe des pieds pour le serrer dans ses bras, le coeur battant. C'était à la fois quelque chose de très familier et d'étranger désormais. Il avait commencé, se répéta-t-elle. Elle se dépêcha de délivrer son message, à son oreille, sentant son souffle contre sa peau.
- J'accepte ton offre de le frapper finalement, je peux le saucissonner avec un sortilège...
Elle le relâcha, lui adressa un haussement d'épaules qui signifiant un peu "Meeh" alors que Virgil revenait avec ses chaises. Il proposa à sa grand-mère de s'installer, ce qui aurait presque pu paraître gentil si tout le monde ne savait pas que Virgil Forbes était un cafard.
- Avec plaisir ! répondit Nana en s'asseyant avec précaution, prenant appui sur les accoudoirs. Mais non ! dit-elle en levant un doigt qu'elle secoua légèrement sous le nez. À mon âge on sait ces choses-là, j'en ai vu des yeux dans la vie !
Et pourtant, sur ce coup-là, Marlene était plutôt de l'avis de Virgil. Il était effectivement plutôt disgracieux ou, comme le dirait Grady, il avait les pixels mal arrangés. À son goût, en tout cas (parce qu'elle avait un genre de garçon plutôt précis, dans le style grand, brun, mâchoire carrée et jolis yeux bruns) et au goût de pas mal de filles à Poudlard parce que personne ne semblait courir après le fils cadet des Forbes, contrairement à son aîné. Dean semblait avoir tout pris : l'intelligence, la beauté et en plus la gentillesse dont était dépourvu Virgil.
- Au moins t'es perspicace... persifla-t-elle pour que sa grand-mère ne l'entende pas.
Il enchaîna sur des soi-disant compliments sur James qui, même s'ils étaient avérés, ressemblaient plutôt à des moqueries. Marlene leva les yeux au ciel une nouvelle fois, soupirant ostensiblement. Sa grand-mère gloussa un peu et donna une petite tape sur le bras de Virgil, comme pour lui demander de s'arrêter. Mais le comble fut atteint lorsque les fesses de James arrivèrent sur le tapis. Si elle avait eu une boisson, Marlene se serait étouffée avec. Alors ça, ce n'était pas quelque chose dont elle voulait parler avec sa grand-mère ou les enfants de la nouvelle copine de son père, c'était... complètement inapproprié. Mais Nana rit et secoua la tête, avant de lancer un regard complice à sa petite-fille.
- Ah bah, telle grand-mère telle petite-fille, on a du bon goût dans la famille, croyez-moi ! Mais vous n'êtes pas en reste, jeune homme ! précisa-t-elle à l'adresse de Dean en lui adressant un clin d'oeil. Marlene envisagea sérieusement de s'enterrer quelque part. Mais il était hors de question de laisser Virgil prendre autant ses aises alors elle répliqua, assez cyniquement.
- Et bien Virgil, je ne savais pas que tu ressentais tout ça, hâte de vous voir vivre votre fol amour, n'est-ce pas James ? Elle lui jeta un regard entendu. Comment se passe ton coming-out, hein, Virgil ?
| | James Carter-BarclayDirecteur de Poufsouffle | Ven 30 Aoû 2019 - 10:14 Virgil semblait prendre un malin plaisir à torturer Marlene en discutant avec sa grand-mère. Evidemment, Nana était dans l'une de ces journées où sa lucidité laissait place à une douce démence, assez commune chez les personnes âgées. Si la situation avait été différente (comprendre : si Nana n'avait pas été la grand-mère de Marlene), James aurait sûrement trouvé la situation plutôt amusante ; et, au vue de la répartie vive de Nana, elle ne s'ennuyait pas non plus. Mais la situation ne lui donnait pas la permission de se moquer gentiment des poils de fesses des militaires : il connaissait Marlene, et savait qu'entendre Virgil parler de sa famille et de sa vie avec un tel mépris et une telle désinvolture était une torture pour elle. Rien qu'à voir l'expression qui se peignait sur son visage, elle devait avoir envie de l'étouffer, de le noyer, de le brûler, bref, qu'il meurt dans d'atroces souffrances.
Or, James était solidaire ; il n'avait pas été réparti à Poufsouffle pour rien. Et devant Virgil, même s'il trouvait certaines de ses remarques plutôt amusantes, il décida de faire front commun avec son ex et fausse petite-amie. Cette dernière se pencha d'ailleurs vers lui pour l'enlacer. Il lutta pour ne pas avoir un mouvement de recul, surpris, et accueillit l'étreinte le coeur battant si fort qu'il faillit ne pas entendre ses propos. Un sourire en coin s'étira sur ses lèvres.
"Attends mon signal et on fait ça." murmura-t-il à son tour, les yeux étincelants de malice.
Mais, de toute évidence, ils ne pouvaient pas mettre ce plan - ô combien libérateur pourtant - à exécution pour le moment, alors que Virgil venait de s'asseoir à côté de Nana pour poursuivre leur conversation. Le jeune homme s'était d'ailleurs lancé dans une longue tirade pour dresser toutes ses qualités, ce qui tira un haussement de sourcil perplexe à James... Jusqu'à ce que le Gryffondor mentionne ses fesses - hé bien, Virgil avait sérieux complexe avec les fesses pour en parler toutes les cinq minutes. Pour appuyer les propos de Marlene, il lui lança un clin d’œil appuyé.
"C'était donc pour ça que tu voulais passer toutes tes heures de retenue avec moi !" lança tranquillement James en souriant. "Désolée Marlene," fit-il en tournant vers elle un regard d'excuse, "Mais je ne pense pas pouvoir passer à côté d'un si grand amour..."
Il faillit rajouter "Mes fesses ne s'en remettraient pas", mais se rattrapa au dernier moment, conscient qu'il était tout de même dans sa fausse belle-famille. Il nota cette blague intérieurement, en se promettant de la raconter à Grady quand il le verrait - seul son meilleur ami pourrait apprécier une fine plaisanterie comme ça.
"Enfin, James, ne dit pas de bêtise" rouspéta Nana en balayant ses propos d'une main. "Les garçons n'épousent pas les garçons, et, de toute façon, si tu n'épouses pas notre Marly, Nicholas viendra probablement te tuer dans ton sommeil."
Formidables menaces teintée d'une légère homophobie généralement commune aux personnes âgées : parfait.
"Mais enfin Nana, ne me brimez pas dans mon choix de compagnon !" protesta James.
D'autant plus que, sans pouvoir coller une étiquette sur sa propre sexualité, et après une longue conversation avec Ashley (l'un de ses amis proches qui s'était toujours revendiqué gay), James avait fini par admettre que, bien que ça n'ait jamais été le cas jusqu'à aujourd'hui, il pouvait concevoir la possibilité d'être un jour attiré par un garçon. Après tout, pourquoi pas ? On ne savait jamais.
"C'est idiot mon garçon," reprit Nana d'une voix pourtant bienveillante, ce qui entrait en contradiction avec ses propos, "Regardez-vous, tous les quatre ! Quatre beaux jeunes et fringants garçons ! Vous n'allez pas priver de belles demoiselles de votre compagnie, tout de même !" | | Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto | Dim 1 Sep 2019 - 20:02 Légèrement avachi dans son fauteuil de jardin, le regard de Virgil passait de Marlène à James et de James à Marlène. Ils étaient presque mignons –presque- à construire leur petit scénario sur la prétendue attirance sexuelle de Virgil envers James. Cette situation aurait même été assez amusante s’il n’y avait pas eu Dean. Comment se passe ton coming-out, hein, Virgil ?
« Ce n’est pas uniquement mon coming out, Marly, de toute évidence c’est aussi celui de James. » répliqua Virgil, bravache, en tentant d’ignorer le sentiment de malaise qu’il ressentait et dont il était peu coutumier. Généralement, il ne s’encombrait pas de ce genre de considération et il était rarement tourmenté par sa conscience. Il se doutait que son frère vivait plutôt mal cette conversation mais le Gryffondor ne tenait pas à relever les yeux vers lui pour guetter son expression ou croiser son regard. La meilleure chose qu’il puisse faire pour son ainé qui s’évertuait à cacher son homosexualité à toute sa famille, et même à Virgil, c’était justement de se comporter comme l’adolescent bête et méchant qu’il était. Prendre des pincettes en évoquant ce sujet ne reviendrait qu’à attirer l’attention de James, Marlène et Albert. Virgil était à peu prêt sûr que Dean souhaitait à tout prix éviter cette situation.
Comme pour en rajouter une couche, Nana assura que les garçons ne s’épousaient pas entre eux et que Nicholas viendrait probablement tuer James dans son sommeil s’il ne se mariait pas avec Marlène. Virgil avait bien envie de suggérer au Poufsouffle de prendre ses jambes à son cou pendant qu’il était encore temps - Fuis, pauvre fou !- mais il se contenta de souffler à l’attention de James.
« Nick est vraiment un beau-père en or. Il attendra que tu sois endormi pour te trancher la gorge. Je l’ai toujours dit, ce type a le cœur sur la main. »
Si la conversation pouvait subtilement dériver vers Nicholas, Virgil n’était pas contre. Dean n’avait pas ouvert la bouche depuis qu’il était question d’homosexualité… ni Albert d’ailleurs. Intrigué, Virgil releva un œil en direction de l’ainé des Barclay pour l’évaluer de son regard cerné. Se pouvait-il qu’il soit gay ? Etait-il le genre d’homme de Dean ?Et vice versa ? Par Merlin, non, pitié. Virgil avait déjà assez d’Agathe en couple avec le père de Marlène, il n’était pas sûr de pouvoir supporter l’idée d’être doublement lié aux Barclay ! De toute manière, c’était bien connu : Les militaires n’avaient pas pour réputation d’être les plus tolérants envers les homosexuels. Albert ne devait pas déroger à la règle.
Ses souhaits de voir la discussion s’orienter vers un autre sujet s’envolèrent toutefois face à l’insistance de la vieille Hannah.
"Regardez-vous, tous les quatre ! Quatre beaux jeunes et fringants garçons ! Vous n'allez pas priver de belles demoiselles de votre compagnie, tout de même !"
Virgil se tourna légèrement vers Nana pour l’observer. Il n‘osait pas relever les yeux vers Dean qui restait silencieux. Pourquoi son frère ne se lançait-il pas dans un grand discours sur l’ouverture et la tolérance. Se sentait-il trop concerné par cette problématique pour prendre ainsi la parole ? Et James alors : C’était un Poufsouffle, bordel de troll, il devait bien avoir quelque chose d’humain à dire ? (Par contre Virgil ne comptait pas vraiment sur Marlène : Tout le monde savait qu’elle était heureuse que Samantha Miller et Lauren MacGowan ne soient plus de ce monde.)
« Et pourquoi pas ? finit par lâcher Virgil sans trop savoir ce qu’il allait ajouter ensuite. Il était mal placé pour prendre le parti des homosexuels. Avant d’apprendre que son propre frère était gay, Virgil avait été comme beaucoup d’enfants et d’adolescents stupides. Pédé, taffiole, lopette… Dans la cours ou sur un stade, il n’avait pas hésité à user d’injures homophobes. Cela faisait partie du package du vilain garnement, estimait-il à l’époque. Ashley Reynolds et Sean Fichter étaient les premiers homosexuels qu’il ait vu s’embrasser. Cette vision avait été un réel choc pour lui et il ne se souvenait pas avoir méprisé autant deux personnes. Pourquoi au juste ? Uniquement parce qu’ils s’aimaient. Alors, certes, Virgil était allergique à n’importe quelle démonstration publique d’amour -même entre hétéros- mais il se souvenait avoir eu des propos déplorables envers ces deux garçons. Aujourd’hui, il était mal à l’idée que son frère ainé –celui dont il était le plus proche- n’ait pas partagé ce secret avec lui mais il comprenait malheureusement pourquoi Dean avait préféré taire ses penchants. Virgil craignait d’être en partie responsable du silence de son ainé et il en ressentait une forme de honte, difficile à admettre, mais bien présente. Pourtant, aujourd’hui c’était peut-être l’occasion de faire un pas vers son ainé. Ici au milieu de ce jardin, par une belle après-midi d’octobre.
« Je sais que c’est plutôt compliqué pour les gens de votre génération d’envisager ça mais deux hommes peuvent très bien tomber amoureux l’un de l’autre et deux femmes aussi, Virgil hocha la tête pour donner plus de corps à ses propos, L’amour, ça ne se commande pas, Hannah. » ajouta-t-il avec un air fataliste. Il était malheureusement bien placé pour savoir que ce genre de sentiment ne se raisonnait pas… Virgil laissa passer quelques secondes de silence en se demandant comment sa tirade allait être accueillie. Il avait si souvent recours au second degré que Marlène penserait surement qu’il avait défendu cette posture volontairement tolérante et friendly pour faire enrager son militaire de frère. Il n’irait pas dire le contraire. L’honneur était sauf.
Sans attendre davantage, l’adolescent abandonna son verre Simba sur la table et tapa des deux mains sur ses accoudoirs, « Sur ce, je vous laisse méditer, chers amis. » Il se leva et fouilla ses poches à la recherche de son paquet de cigarettes, J’imagine que la loi Barclay interdit quiconque de fumer dans le jardin ? » dit-il en se tournant vers Marlène. Il coinça une cigarette entre ses lèvres et ajouta en indiquant du pouce la maison dans son dos, Je peux aller fumer dans la rue, ça ne me pose aucun problème. »Mais vraiment AUCUN. Il tendit alors son paquet entamé vers la grand-mère et proposa nonchalamment : Nana, une petite clope ? » | | MétamorphomageMoldu | Dim 6 Oct 2019 - 23:06 Balthazar Barclay, 14 ans, cadet à l'Académie Militaire de Poole Balthazar se sentit un peu vexé lorsque Gabriel déclara que son père était un "ouf" (le terme ne semblait pas vraiment adapté pour décrire Nicholas Barclay) mais ne dit rien, se contentant de baisser les yeux sur le téléphone que son interlocuteur avait dégainé. Certains de ses copains de l'Académie, et même ici, à la base, possédaient des iPhone et autres smartphones cool, alors il voyait bien les avantages - c'était plutôt son paternel qu'il fallait convaincre - mais Gaby semblait tout déterminé à lui faire une démonstration. Il essaya d'en placer une (même un bref "oui, je sais...") mais son cadet avait un débit de parole impressionnant. Il faisait défiler les écrans et les applications à une vitesse folle, comme s'il récitait une publicité Apple. Balthazar dû se retenir d'expliquer qu'il se déplaçait très bien avec une carte (notamment parce que son père aimait bien les perdre en forêt pour les pousser à se débrouiller, lors de randonnées en famille...) et qu'à l'Académie, de toute manière, on leur apprenait à se passer de beaucoup de technologies, surtout pour se guider. Un peu envieux quand même de l'appareil, notamment avec les jeux vidéos dessus, il fourra ses mains dans ses poches.
- Ouais, c'est cool...
Heureusement, la conversation prit un tournant où il se sentait un peu plus à l'aise. Lorsque Gabriel déclara qu'il volait, Balthazar fut tout de même un peu impressionné (le concept était quand même assez dingue...) mais il avait un avis tout fait sur le Quidditch, réalisé grâce aux avis de sa soeur (qui trouvait ça dangereux) et aux articles qu'il avait pu lire dans les journaux animés ramenés à la maison par Marlene. C'était un sport assis. Donc pas un vrai sport. Il ne saisissait pas toutes les subtilités évoquées par Gaby, notamment sur les postes, mais il savait tout de même que l'unique rôle d'un des joueurs était d'attraper une petite balle dorée... On avait vu pire, comme challenge. Aussi, peut-être un peu par mesquinerie suite au débat sur le téléphone, il lança :
- Ah ouais, je connais. Enfin, c'est un sport assis quoi... Ça mobilise pas trop.
Pour se rattraper - selon l'interprétation de Balthazar - Gaby ajouta qu'il faisait de la course à pied et un peu de musculation, ainsi que du foot. En réalité, il aurait bien aimé tomber sur quelqu'un qui ne faisait pas du tout de sport, pour avoir lui aussi des choses à raconter, mais visiblement, on faisait tout à Poudlard... Heureusement qu'il ne rougissait pas de son entrainement, grâce à l'Académie et à la passion de son père pour tout ce qui était activité.
- Je cours entre cinq et dix kilomètres tous les matins, déclara-t-il, sauf le samedi. C'est plutôt intense le sport à l'Académie, on fait de la muscu aussi, pas mal de parcours du combattant aussi, quelques sports de combats... Puis y'a une salle de sport sur la base et j'y vais pas mal avec mon père. Et je fais du rugby dans l'équipe junior de la base, aussi, expliqua-t-il en haussant les épaules.
Il n'avait pas encore la carrure de son père ou d'Albert, même s'il aurait bien aimé, mais il commençait à avoir des épaules dont il était un peu fier. Il aurait pu continuer à discuter sport avec Gaby, dans une conversation d'égal à égal, si son frère ainé Casey n'était pas arrivé, l'air pas vraiment dans son assiette. Pourtant, il ne voulait pas boire quelque chose ou appeler sa mère (mais ça, Balthazar pouvait le comprendre si elle était faite du même bois que son père...) Sans vraiment comprendre pourquoi, il avait l'impression qu'une atmosphère étrange flottait soudain dans leur petit groupe. Gabriel se tourna vers lui de manière assez insistante pour qu'il les accompagne à la salle de bains. Pas habitué à faire dans la contestation, il hocha la tête.
- Euh, ok...
Ils quittèrent le jardin pour pénétrer dans la maison, sans vraiment être remarqués par les invités qui commençaient à avoir des assiettes bien remplies. Le petit groupe d'adolescents repassa dans la cuisine, puis le couloir, alors que Balthazar les menait à l'étage, dans la seule salle de bains de la maison, en face de la chambre de Marlene. Le pallier était à l'image du rez-de-chaussée : un peu terne. Une épaisse moquette beige recouvrait le sol qui menait aux chambres. Au bout du couloir, verrouillée, c'était celle de son père. Celle d'Albert était entrouverte, on apercevait sa guitare sur son présentoir. La sienne était grande ouverte, avec son lit fait au carré et ses chaussons soigneusement disposés au pied du lit. Le battant de Marlene était fermé aussi, mais bien reconnaissable avec ses lettres de bois qui écrivaient son prénom, le L étant un peu tordu. Les trois garçons avaient à peine atteint la salle de bains que Casey s'enfermait dedans, comme s'il allait vomir. Il avait peut-être mangé trop de saucisses... Gabriel et lui se retrouvèrent un peu bêtes devant la porte close, Balthazar se balançant sur ses grandes jambes. Gabriel, lui, semblait plus passionné par le jardin, qu'on apercevait par la fenêtre du couloir.
- Euh bah non mais au pire c'est pas grave, on peut être en haut tu sais...
En plus son père était occupé avec Agathe et les invités. Sans savoir pourquoi il restait là, le jeune homme s'appuya contre la porte de Marlene, qui grinça un peu dans ses gonds. Il fixait ses lacets, dans le silence. Est-ce qu'ils allaient écouter Casey vomir ? C'était un peu gênant quand même... Heureusement, la porte finit par se rouvrir et Gabriel s'y engouffra, l'invitant aussi. Un peu plus hésitant, Balth entre dans la pièce et fut immédiatement enfermé par Gaby (qui était quand même un peu étrange, comme garçon...) Casey était assis sur le rebord de la baignoire et semblait un peu mieux que tout à l'heure. Balthazar n'osait pas regarder en direction des toilettes, qui étaient dans la même pièce, de peur de voir des choses dégoûtantes. Il lui arrivait d'avoir l'estomac fragile (sûrement en raison de son intolérance au lactose, héritée de son père.) S'ensuivit un léger débat entre les deux frères, où l'aîné finit par avoir gain de cause. La mention de la relation entre leurs parents fit hocher la tête de Balthazar, en même temps qu'il fourrait une nouvelle fois ses mains dans ses poches.
- Ouais, mon père l'aime beaucoup aussi. C'est la première copine qu'il nous présente depuis la mort de ma mère, alors...
C'était forcément important, et sérieux. C'était un peu étrange, honnêtement, de savoir que son père avait quelqu'un mais bon. Il n'allait pas rester tout seul toute sa vie et puis Agathe semblait plutôt sympathique. Tant qu'elle ne chamboulait pas toute leur vie et leurs habitudes, Balthazar avait l'impression qu'il pourrait s'y faire. Néanmoins, Gabriel ne semblait pas aussi à l'aise que Casey, s'empressant de lister les activités que pouvaient faire leurs parents. Se tenir compagnie, oui... Pour la première fois depuis le début de la conversation, un petit sourire en coin naquit sur les lèvres de Bathalzar. Un peu amusé, il secoua la tête.
- Euh tu sais, les gens qui sortent ensemble ne font pas que ça, hein...
Mais bon, il était petit. Lui, du haut de ses quatorze ans, il en savait bien plus.
| | MétamorphomageMoldu | Lun 14 Oct 2019 - 13:34 Casey avait retrouvé un petit peu de contenance. S’asperger le visage lui avait fait du bien et les battements de son cœur avaient enfin retrouvé un rythme quasi normal. Les médicomages de Sainte Mangouste lui avaient expliqué le principe du choc post-traumatique et ses différentes manifestations : Cauchemar, anxiété, méfiance, crise d’angoisse… Cela faisait partie du package et il pouvait dorénavant rajouter ce dernier effet indésirable à la longue liste des séquelles de son agression. Heureusement, il avait réussi à s’éclipser à temps, sans éveiller l’inquiétude de quiconque si ce n’est celles de Gaby et Balthazar. Non seulement Casey aurait été particulièrement gêné d’être le centre de l’attention de tous les invités en si fâcheuse posture mais en plus il s’en serait énormément voulu de gâcher cette journée à Agathe. Comme le soulignait Balth, ce repas était aussi important pour elle que pour Nicholas et l’adolescent avait à cœur que tout se déroule sans anicroche. « Nous aussi…. C’est le premier qu’elle nous présente. »« Non elle nous a présenté d’autres amis à elle ! » objecta Gaby dans le déni –ou l’innocence- la plus totale. Casey se contenta d’un bref sourire - il ne tenait pas à briser les douces illusions de son cadet- mais Balthazar préféra se montrer un peu plus loquace sur la question. D’un habile sous entendu un brin moqueur, il cloua le bec de Gabriel qui resta quelques secondes silencieux. Casey pouvait presque deviner les rouages du cerveau de son frère tournant à plein régime pour aboutir à une seule et unique conclusion possible… Les yeux de Gaby s’arrondirent de stupeur, il chercha brusquement une confirmation dans le regard de Casey, confirmation qu’il trouva dans le sourire tendre et le haussement d’épaule fataliste de son frère. Le dernier né de fratrie Forbes s’enferma alors dans un mutisme boudeur. Casey n’arrivait pas à savoir ce qui chagrinait le plus son petit frère : Qu’Agathe et Nicholas soient amants ou qu’il se soit ridiculisé devant Balthazar en se montrant si naïf. Casey optait pour la deuxième option surtout que Balthazar ne s’était pas gêné pour le toiser d’un sourire infantilisant. Gabriel était au moins aussi fier que Virgil -si ce n’est plus- et terriblement susceptible. Nul doute qu’il vivait mal le fait de s’être montré aussi candide. Ils étaient donc tous les trois enfermés dans une petite salle de bain, sans trop savoir quoi se dire. Aucun d’eux n’avait véritablement envie de s’étendre sur ce que faisaient réellement leurs parents quand ils sortaient ensemble. Merlin non. Gabriel sembla chasser une image mental d’une grimace avant de croiser ses bras sur son torse. Il était habituellement celui qui alimentait les conversations mais il ne paraissait pas tout à fait prompt à se montrer aussi bavard qu’à l’accoutumée. Dérangé par ce trop long silence, Casey se racla la gorge et décida d’écourter ce moment de malaise. « Peut-être que..qu’on pourrait redescendre… Non ? » suggéra-t-il poliment en esquissant un mouvement pour se lever du rebord de la baignoire « Euh … pardon –Il venait d’écraser le pied de Balth- je me sens mieux alors… Bon…» expliqua-t-il, soucieux de quitter rapidement cet endroit devenu trop exigu pour eux trois. Gabriel avait reculé au milieu des peignoirs accrochés sur leurs patères lorsque quelqu’un, de l’autre côté de la porte, baissa le loquet de la salle de bain et essaya d’entrer dans la pièce verrouillée, en vain. Les garçons échangèrent un regard alarmé. Comment allaient-ils justifier le fait qu’ils étaient tous les trois enfermés là ? Casey espérait que ce n’était pas Nicholas, il n’avait pas l’air d’être le genre d’homme à tolérer que les enfants s’enferment dans des pièces à faire Merlin-Seul-Sait-Quoi. Casey imaginait forcément le pire des scénarios : Nicholas les découvrant tous les trois, le regard suspicieux du militaire aguerri, se demandant si les enfants Forbes n’étaient pas en train de pervertir son fils en lui proposant de regarder des images érotiques sur leurs Pear ou de prendre de la drogue sur la cuvette des WC. Peut-être que s’il restait silencieux, l’intrus allait finir par partir ? Au lieu de ça, il toqua à la porte avec insistance. Les regards des deux Forbes convergèrent alors vers Balthazar, le maitre des lieux... | | Marlene Carter-BarclayMédicomage | Dim 19 Jan 2020 - 19:22 Marlene eut un sourire amusé lorsque James entra immédiatement dans son jeu en demandant à Virgil si c'était pour cela qu'il voulait passer ses retenues avec lui. Elle avait l'impression que ce sujet avait un peu fait taire Virgil, ce qui n'était pas du luxe. Bon cela avait entraîné dans le même temps des commentaires un peu gênants de la part de sa grand-mère, ce qui n'était pas la première fois. James avait beau tenter de la corriger avec humour, sa grand-mère s'entêtait, ajoutant même que son père le tuerait dans son sommeil s'il ne l'épousait pas. Superbe. Vraiment le genre de choses qu'elle avait envie d'entendre à propos de son ex-petit-copain. Elle secoua la tête et fit les gros yeux à sa grand-mère, qui n'en n'avait cure. Virgil sauta sur l'occasion pour se moquer de son père encore, ce agaça Marlene. S'il n'était pas content et ne l'appréciait pas, il n'avait qu'à éviter de venir chez eux, personne ne le forçait... Sa grand-mère en rajouta une couche, ce qui porta sur les nerfs de tout le monde, apparemment (sauf de Albert, qui était sûrement entièrement d'accord.) Un silence s'établit dans le petit groupe, avant que Virgil ne prenne la parole. Marlene se se tendit un peu, redoutant ce qu'il allait dire à sa grand-mère. Il n'avait pas intérêt à être agressif avec elle ! Qu'il agisse comme un vrai Cognard avec eux, c'était une chose, mais avec une vieille dame...
Étonnamment, il se contenta d'une question rhétorique qui fit Hauser les sourcils de Marlene. C'était tout ? Elle s'attendait à une pique odieuse ou à une bassesse, mais non. Il se contenta d'un discours plutôt mesuré à l'égard de sa grand-mère, un discours qu'on aurait pu qualifier de respectueux. Ah. Elle en restait sans voix. Elle échangea un regard circonspect avec James. Elle n'avait jamais imaginé Virgil en grand défenseurs des droits des personnes homosexuelles. Peut-être que... Ah. Peut-être qu'il l'était. Après tout, elle ne se souvenait pas de l'avoir vu sortir avec des filles à Poudlard, contrairement à son grand copain Damon Drop. Cela expliquait peut-être plein de choses. Il était peut-être hargneux car rejeté par la société et dépressif et méchant à cause de son secret (bon il n'avait pas l'air franchement dépressif mais il ne respirait pas non plus la joie de vivre.) Et bah. Elle n'aurait pas pensé à cela avant. Marlene se tut donc, ravie qu'il saisisse une porte de sortie. Son père détestait la cigarette, elle aussi d'ailleurs, mais certains de ses collègues fumaient de temps en temps des cubains, aussi n'aurait-il sûrement rien dit mais elle ne le précisa pas.
- Ouais, confirma-t-elle. Dehors.
Juste pour fumer, évidemment. Pas tout court... La dernière petite réplique de Virgil porta un coup à la patience déjà bien atteinte de Marlene. Elle laissa échapper une exclamation de rage et le tira vaguement par le bras pour accélérer son départ.
- Mais dégage, putain.
Et elle ne jurait qu'en de très rares occasions mais il lui tapait sur le système. Elle savait que ce n'était que de la provocation et qu'elle n'aurait pas dû y répondre, mais il la rendait dingue. Elle le suivit du regard en train de s'éloigner avant d'attraper sa grand-mère par le bras. Cette dernière avait l'air un peu perdu, soudain. Elle devait sûrement avoir eu une absence, cela lui arrivait souvent.
- Viens Nana, on va déjeuner. Elle se retourna vers James, un peu incertaine. Tu veux venir... ?
Il voulait peut-être rester ici et discuter avec Dean et Albert. Elle, en tout cas, elle avait besoin de se poser en famille, sans Virgil pour l'énerver. Honnêtement, même si Agathe avait l'air vraiment gentil et son père très heureux, l'idée de cette "famille recomposée" lui donnait des sueurs froides. Si seulement on avait pu décomposer Virgil, tout se serait bien mieux passé...
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