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Mariés au premier regard [Pv Constantantinou]

Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
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Profil Académie Waverly
Mariés au premier regard [Pv Constantantinou] Icon_minitimeJeu 4 Avr 2019 - 9:45
Mariés au premier regard [Pv Constantantinou] 0015

Samedi 11 Septembre 2010, Minuit moins le quart dans le Palace Doré de Mildred Magpie...

Seule dans l'intimité impressionnante de sa salle de bain, Mildred Magpie se figea dans un sourire forcé aux allures de grimace afin de pouvoir juger de l'éclat incandescent ou non de son "Magic Smile". Cette potion miraculeuse fonctionnait véritablement à merveille, comme l'avait déjà constater l'aventurière Mildred lors de son passage à Koh-Mantra, où le simple reflet d'un rayon de lune se réfléchissant sur la dentition parfaite du jeune Damon avait suffit à éclairer la pénombre d'une clairière de la Malaisie Sorcière. Nul besoin de dire que ce prodige buccale s'accompagnait également d'une haleine aux senteurs aussi fraiche qu'un vent nordique s'échappant d'un fjord. Bref, de quoi promettre des baisers rafraichissant dans une ambiance rendue torride par les derniers aveux enflammés du mystérieux Constantine sur le compte TinderSurprise de la sulfureuse romancière. Cette dernière n'arrivait toujours pas à se remettre de l'extase intense de leur première rencontre, qui l'avait laissée se tétaniser au sol tel une vulgaire marionnette de chair aux fils électrisés ; Que ce Prince électrique semblait déjà vouloir rééditer son exploit orgasmique. Pourquoi bouder un aussi immense plaisir? Et surtout comment envisager se soustraire à une aussi fabuleuse déclaration d'Amour de la part d'un homme au fessier aussi incroyablement désirable...

Drapée dans un luxueux peignoir en satin de couleur doré, Mildred se faisait une dernière beauté avant la venue éminente de son prince charmant. Pour entretenir le feu de la passion, et apparaitre toujours aussi désirable aux yeux de cet homme plus jeune d'une grosse décennie ; La très coquète quadragénaire n'avait pas lésiné sur les lotions de beauté et les crèmes anti-rides. La bouche avancée dans un simulacre de baiser, elle ajouta même une couche de rouge à lèvre aphrodisiaque à des lèvres déjà éminemment désirable. En cette nuit prodigieuse, où Constantine allait enfin lui délivrer de vive-voix ce qu'elle espérait entendre toute sa vie ; Mildred voulait apparaitre sous son jour le plus parfait! Et ce résultat tant attendu finit par arriver, quand elle posa un regard satisfait sur le divin reflet que lui renvoyait son miroir en argent. Comme habitée par un désir insatiable, la romancière se mit alors à réciter de délicieuses paroles qu'elle connaissait par cœur, à force de les répéter depuis le jour miraculeux où son Prince Mystérieux avait daigné les lui glisser par écrit sur son Tinder Magique.

" Je brûle d'un désir inassouvi... Je suis un homme timoré, j'espère que vous saurez me le pardonner... Mais j'ai enfin trouvé le courage de vous avouer ce que je ressens... J'aimerais vous le confier de vive-voix, mais oserais-je suggérer une rencontre... ? " répéta-t-elle inlassablement en scrutant chaque détail de son visage et se penchant en direction de son irrésistible reflet. Puis, de sa voix suave et minaude, elle se délivra des dernières paroles de Constantine, et d'une promesse qui l'empêchait depuis de dormir dans la chaleur moite de ses draps roses. "Faire parvenir à l'extase une femme telle que vous malgré mes maladresses est ma plus grande fierté à ce jour, Mildred, et je ne rêve que de réitérer cet exploit, aller plus loin encore pour vous faire crier, et qu'on entende votre voix délicieuse jusqu'aux confins de l'univers... Je serai présent ce samedi. Je me languis du contact de votre peau brûlante et moite contre la mienne... MwaAAAah! "

Ses ongles vernis crissant sur la surface de son miroir, Mildred se surprit en train d'embrasser fougueusement son propre reflet. Sous le joug obsédant des propos du poète Constantine, elle avait tendance à s'abandonner à son insatiable désir charnel. Se détachant de la trace d'impact laissée par ses lèvres chatoyantes sur le miroir, la sorcière en fusion recula d'un pas. Consciente qu'elle ne devait pas briser l'élan romantique de son prince électrique, Mildred prit une longue inspiration pour réfréner ses trop violentes ardeurs. Car en cette nuit mémorable et au delà du plaisir partagé, ce à quoi aspirait avant toute chose la milliardaire solitaire, était de voir l'homme de sa vie ployer le genou devant elle... afin de lui offrir une déclaration d'Amour dans la règle de l'art. Et cette fois-ci, par la magie de Cupidon, ce rêve ne découlait plus de l'utopie. En effet, au vue des propos sous-entendus par le beau Constantine sur Tinder, leur histoire dépassait de loin le stade de la simple relation physique, pour oser s’aventurer désormais vers les sommets vertigineux de l'Amour et de très probables fiançailles. Bien plus qu'une impression, Mildred était persuadée qu'elle tenait enfin son mariage, et le rêve de toute une vie. Voilà pourquoi, il était essentiel de ne pas effrayer, de point griller les étapes, ni de bousculer cet homme quelque peu timoré dans l'élaboration de sa délicieuse déclaration...

Malgré la brièveté intense de leur première rencontre et l'aura de mystère entourant Constantine ; Mildred avait la farouche impression de connaitre ce personnage singulier depuis toujours, et de lire en lui comme dans l'un de ses propres romans. Pourtant, le responsable du Département des Mystères n'avait pourtant rien en commun avec les héros virils et courageux de ses contes mielleux. En effet, Constantine était à mille lieux de s'apparenter à son Féodor ; Là, où son Prince virtuel s'empressait de chevaucher sa licorne de course pour foncer à reine rabattues en direction d'une forteresse où était retenue prisonnière sa princesse, ConstantinoOou réclamait du temps pour réfléchir afin d'évaluer toutes les possibilités et les angles d'attaque. Preuve si besoin était qu'en plus d'avoir un beau fessier, l'homme semblait avoir la tête bien pleine. Il n'était pas chevalier à se jeter instinctivement dans les douves pour grimper à mains nues la muraille conduisant à la geôle de sa dulcinée. Constantine était un cérébral, le genre d'homme qui se posait mille questions à la seconde, et qui n'aimait pas sentir ses émotions doubler sa raison ; Ce dernier état de fait expliquant l'origine du léger malaise ayant ponctué leurs ébats électriques...

Le responsable du Département des Mystères avait eu besoin de temps, et le recul nécessaire de l'écriture pour se rendre compte à quel point l'évidence de leur Amour crevait autant les yeux que le cœur. Constantine et Mildred - Mildred et Constantine... Cela résonnait simplement comme une divine symphonie et le gage d'un Amour épique comme n'en avait jamais délivré auparavant le Monde Magique. Et puis quel mariage grandiose! Même si elle ne disposait ni de l'accord, ni même d'un époux avec qui se marier, Mildred comptait bel et bien forcer le destin en officialisant très prochainement ses noces pour le 14 Février 2011. Un moyen de créer le buzz autours de sa mégalomaniaque personne, mais aussi un caprice revanchard lui permettant de se venger et de tordre le cou à ce maudit jour de la Saint-Valentin. Synonyme par le passé de si nombreuses désillusions, elle comptait rayer la fête de l'Amour des calendrier, pour que dans l'inconscient populaire, ce jour n'incarne désormais plus que son fastueux et merveilleux mariage. Une folie à la démesure de l'extravagante milliardaire, et ce, même si aucun homme n'avait encore ployer le genou devant elle. Mais cela n'était qu'une question de temps avant que Constantine ne brise enfin cet odieux sacrilège...

Car en effet, Mildred avait tout mis en œuvre pour rendre cette nuit aussi magique que romantique ; Transformant son luxueux Palace en véritable temple dédié à l'Amour. Si Constantine comptait bel et bien lui faire sa déclaration aujourd'hui, alors il pouvait compter sur l'impatiente et survoltée romancière pour lui tisser un décor à la démesure de l'évènement. Comme dans une pièce de théâtre soigneusement montée par ses soins, Mildred avait tout prévu jusqu'au dernier détail. En effet, les portes de son immense demeure s'ouvriraient une à une au devant de son doux prince Constantine, alors qu'un tapis de pétales de rose lui indiquerait le chemin à suivre jusqu'à l'élue de son cœur. Suivant ce chemin parfumé, il traverserait alors l'intimité rafraichissante et bucolique de ses jardins, pour retrouver enfin sa Vénus dignement assise auprès d'une table éclairée par la lueur chatoyante de chandelles magiques. Mildred s'était jurée intérieurement de ne point le brusquer le dénouement torride de cette soirée, et de laisser le temps et l'ambiance faire son œuvre. Une déclaration d'Amour, une demande en mariage, cela se devait d'être savouré. Voila pourquoi, elle ferait tout pour mettre à l'aise son Prince Timoré, de manière à lui ôter toutes formes d'hésitations. Que ce soit dans la dégustation d'un savoureux vin des elfes magiques, ou au travers d'un bain de minuit divinement agréable dans ses sources chaudes bouillonnantes (autres manières plus classe de traduire jacuzzi) ; Mildred ne manquait pas de subterfuges pour convaincre, si besoin en était, Constantine de l'épouser.

De toute manière et quoi qu'il se passe, Mildred était bien décidée à jeter son grappin de futur mariée dans la chair douce et tendre Constantine. Rien, ni personne, ne pourrait plus la priver du plus jour de sa vie, et elle ferait tout pour ne plus revivre un camouflet aussi tragique que sa St-Valentin avec Adonis. Car contrairement au passé, et pour se prévenir de toutes déconvenues amoureuses, Mildred disposait cette fois-ci d'un terrible plan B... Un savant et perfide stratagème pour s'éviter une énième et nouvelle cruelle désillusion, et qui avait germé dans son esprit de femme calculatrice suite à sa discussion avec son conseiller financier. Ronald Klump lui avait suggéré la méfiance, et elle avait bien reçu le message. Mildred se savait fragile en Amour, et elle se devait de se protéger. Désormais, plus personne ne jouerait avec son cœur et ses sentiments, et en femme d'action, elle s'était dotée de moyens de se prémunir d'une éventuelle et cruelle désillusion. Mais fort heureusement, au vue vue des palabres enflammées de Constantine, elle n'aurait très certainement pas à en arriver à de telles extrémités. Nul doute, qu'en cette nuit magique, son sex-appeal et son charme irrésistible seraient les deux seules armes de séduction qu'elle se devrait d'utiliser.

L'heure du rendez-vous approchant, Mildred se décida enfin à quitter sa salle de bain magique, pour se diriger vers l'épicentre du futur séisme romantique. L'étoffe de son peignoir en satin effleurant les pétales de rose déversés sur son sol marbrés, Mildred avait la sensation de cheminer en direction de son incroyable destinée. Fin sourire aux lèvres, elle pouvait presque entrevoir au loin l'autel de son mariage où l'homme de sa vie lui susurrerait un "oui" pour la vie. Elle imaginait même déjà la mine décrépite d'Isobel Lavespère, aveuglée par autant de bonheur et d'amour. Nul doute, qu'elle ne se priverait du plaisir mesquin de l'inviter à son mariage, juste pour la faire enrager et se morfondre de jalousie. Avec la grâce d'une déesse de l'Olympe, Mildred dévala les escaliers conduisant à ses extérieurs et à son incroyable piscine. Elle laissa alors glisser sensuellement son peignoir en satin sur ses épaules, pour ne laisser apparaitre qu'un somptueux bikini digne de recevoir le regard embrasé de son amoureux transi. Même inconfortable, du fait de ses nombreux bijoux, elle savait qu'il produirait son petit effet pour réchauffer l'ambiance... et puis elle ne tarderait pas l'enlever pour rejoindre la chaleur torride et bouillonnante d'un bain de minuit en compagnie de SON Constantine. Longeant avec grâce sa piscine, elle actionna au passage un petit gramophone magique pour qui puisse diffuser un sublime morceau de Lyana Del Fay, histoire de mettre une bonne ambiance sonore. Depuis sa sulfureuse et électrique rencontre avec Constantine, la romancière amoureuse écoutait en boucle cette chanson de l'artiste américaine, bientôt de passage aux folies. Chaque note, chaque parole de cette mélopée, lui faisait penser à son ConstantinoOou.


S'asseyant avec grâce sur un siège au design en forme de main, Mildred contempla avec une certaine anxiété la chaise vide située de l'autre coté de la table recouvertes de mets onctueux. Pour l'heure seules les bulles magiques de son Jacuzzi magique venait troubler le silence de cette nuit étoilée. Et si Constantine ne venait pas? Mildred n'avait point prévu cette horrible éventualité... Allait-elle être contrainte de rester seule en bikini dans le froid, à pleurnicher sur son sort et vider ses délicieuses bouteilles de vins des elfes? Mais que faisait son Prince Timoré? Il s'était perdu dans les couloirs de sa demeure? N'avait-il point comprit qu'il lui suffisait de suivre le chemin de roses déversés pour rejoindre sa dulcinée? Hésitait-il encore à faire le grand saut? Mildred serra les dents de peur d'une nouvelle affreuse désillusion amoureuse, avant de tourner machinalement son regard en direction d'une petite fiole rose dissimulée entre les nombreuses bouteilles de son bar extérieur. Comme rassurée, elle poussa un soupir passionné, avant qu'elle ne discerne enfin une silhouette familière se dessiner sur les hauteurs des marches conduisant à elle. N'était-ce pas son prince timoré qui venait à elle? N'était-elle pas sur le point de vivre le plus beau jour de sa vie? Mildred quitta son séant pour accueillir son tendre invité, et lui faire admirer l'impression bikini qui habillait difficile son corps voluptueux. Elle étendit sa main ciselée pour y recevoir le baiser du Prince de sa vie, avant de murmurer un reproche teinté de miel :

"Vous avez été bien long, monsieur le grand timoré... Je me trompe, ou j'ai l'impression que vous êtes du genre à aimer vous faire désirer? "

Si vous saviez Mildred... Si vous saviez à quel point vous êtes hors sujet.      


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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Mariés au premier regard [Pv Constantantinou] Icon_minitimeDim 7 Avr 2019 - 22:03
D'un geste brusque, je referme la bouteille de cognac moldu que j'ai acheminé jusqu'à mon appartement dans le but de m'offrir une soirée de solitude à l'extérieur du ministère. Maintenant que je regarde par la fenêtre teinté de mon salon les lumières rayonnantes de la tamise, je me demande ce qui m'a poussé à rentrer. Je déteste cet endroit à peu près autant que je déteste rentrer chez mes parents. Six pièces vides, froides, inhabitées au quotidien et dont je sens l'absence profonde de caractère, parce que je n'ai jamais pris le temps de m'y installer vraiment. Avant de vivre ici, il y a des décennies maintenant me semble-t-il, j'avais habité un lieux dans lequel j'aimais évoluer, et où j'aimais rentrer le soir parce que je savais que quelqu'un m'y attendait, éventuellement. C'était un appartement bien moins luxueux alors, que je partageais avec Kathleen, et qui ressemblait à un îlot rassurant, protégé, comparé au Département assaillis par les armées et les menaces de Voldemort. Après les assassinats, les ruptures, le grand saut dans un abysse de dépression méritée, j'avais dû abandonner cette grotte qui m'était devenue sinistre pour cet endroit glacial que j'habite depuis sans volonté. J'y rentre quelque fois pour dormir et considère souvent en réduire l'espace à une chambre unique tant mon plaisir d'y exister est réduit par celui que j'ai de rester au Ministère.

Debout près du bar américain, une main posé sur le bois cirée, atrocement neuf, atrocement snob, je regarde au travers du cristal et de l'alcool, ambre des ambre, comme si j'y cherchais mon passé. Avec componction, et fatigue.

Les derniers mois ont étaient éprouvant. Je ne me rappelle pas vraiment d'une époque de ma vie où je n'ai pas été assaillis par cette sensation de fatigue permanente et vicieuse. Maintenant, depuis les circonstances de mon petit colloque à Skye en compagnie de Joséphine, je sais que j'ai peur à nouveau, peur de moi-même et à la fois, je ne me suis jamais senti aussi proche du but. Mon esprit semble s'être adoucit, avoir retrouvé en quelques semaines un ordre relatif qu'il avait perdu lorsque j'avais quitté le centre de réhabilitation - quelle blague.- Sacrément réhabilité.

Je frappe nerveusement le comptoir de mes doigts. Anxieux. Je n'aime pas cette émotion. Elle est inutile. Je fixe le verre, hésite à boire, conscient que cela ne réglera pas mes problèmes pour finalement, d'un coup sec, en avaler le contenu. Je le repose d'un claquement vif et bat du pieds. L'appartement est vide, propre et triste. Il sent le neuf, le désinfectant et la moquette synthétique. Je lâche un long soupir exaspéré. Il faut que je revende ce taudis, que je trouve quelque chose qui me ressemble et dans lequel je me sentirais à l'aise. Où je me sentirais à l'aise de pouvoir proposer à Danielle Coleman de passer boire un verre. Je remplis le mien et l'embarque avec moi dans le but de me laisser tomber dans l'un des fauteuils brun que surmonte une bibliothèque un peu bancale, le seul meuble peut être, dans tout cet espace, qui a quelque chose à voir avec mes goûts. Le verre dans une main, j'attrape mon pear de l'autre dans l'idée de me renseigner sur les derniers résultats du derby opposant Toulouse et Paris. Je fais défiler aléatoirement les lignes de pronostiques lorsqu'un message de Leopold apparaît sur mon écran. " RDV présentation du Dptm, suis pas dispo, vas-y à ma place : 23h30, Leopolgrad, t'envoie les coordonnées, bonne soirée. " Je fixe le message sans comprendre. Laconique, s'il en est. Un bref regard à l'horloge magique qui surplombe un tas de livres, m'indique qu'il est près de 20h. Et même si Leopold respecte peu ou pas du tout nos horaires, je suis surpris du peu d'informations qu'il me délivre.

Une pointe de curiosité m'étreint toutefois, teinté d'une vaine exaspération parce que je sais très bien que je préférais essuyer un rendez-vous surprise en compagnie de Mildred Magpie plutôt que de rester enfermé dans cet endroit sordide où je me suis, une fois de plus, convaincue que je pouvais me sentir à l'aise. " C'est pour quoi ? " Renvois-je à Leopold, suspicieux. Je pose le pear et en prévision de quelque chose qui ne serait pas de l'ordre de la vaste blague, me saisit du tas de comptes rendus qui attendent ma lecture.

Le silence de Leopold m'agace. A 22H30, il n'a plus donné signe de vie, et même si cette attitude ne me surprend que moyennement, je pressens quelque chose d'anormal. Je m'irrite encore plus de me savoir totalement à disposition de ses fantaisies, car dans le fond, je supporte assez mal de rester assis là et les rapports glissent entre mes mains au rythme de mon défaut d'attention. Avec un soupir de résignation, je me lève. La bouteille à rejoint, au cours de la soirée, le verre vide qui reste, inerte, sur la table basse à côté de l'accoudoir. Je réalise que j'ai bu peut être trois ou quatre verres, et que le monde tourne un peu autours de moi. " Chev. " Mon furet passe la tête entre deux livres et me fixe d'un œil inquisiteur. " Je vais à Leopolgrad faire… Quelque chose. " Il me fixe toujours, sans répondre. " Tu seras sympa de ne pas mordre le cuir. " Je l'entend souffler du nez, et esquisser un vague couinement avant de disparaître.

***

La nuit est froide, le vent cingle autours de moi alors que je traverse la noirceur Bristolienne à la cadence de course d'un de mes meilleurs balais. Voler ivre n'est pas strictement recommandé mais j'ai toujours eu pour ce genre de consignes un dédain proche du mépris. Le fond glacial de l'air me rafraichit les idées, et je me sens, par ailleurs, très conscient, même si je vois toujours un peu flou. Je décris un cercle concentrique au-dessus d'une demeure gigantesque, bardée d'arbres plantés comme un jardin de Paradis et d'où deux tours gigantesques et blanches émergent en crevant l'abcès noir de la nuit. Amusant, comme cette façade me rappelle quelque chose alors que je me pose devant, incapable de savoir quoi. J'ai rarement eu dans ma vie l'opportunité de mener des rendez-vous dans des architectures aussi…

En levant la tête, les deux tours jumelles qui me surplombent m'évoquent vaguement, à la fois une œuvre d'art splendide, et le concours de bite le plus scabreux de l'histoire. L'endroit est certainement entré en possession d'un type très sûr de lui, adipeux au possible, un peu sale, un peu riche, un peu vieux beau plein de mauvais goût. J'étouffe un ricanement en gravissant les marches et trébuche maladroitement sur la dernière. Je me retiens au mur. Vu du ciel, le sol semblait nettement plus stable.

Sur le seuil du hall, je m'immobilise pour deux raisons : il est gigantesque, et mon balais à la main, j'hésite à faire une petite virée en intérieur pour admirer la très belle hauteur sous plafond, mais ce qui me choque le plus sont les innombrables rapports de couleurs qui, dans mon état, font poindre un profond mal de crâne. Les enrobages d'enluminures, les mosaïques carrelées qui se chevauchent, s'entremêlent en sensation de formes attise mon admiration. D'autre part, une ligne bruissant, extrêmement visible, de ce que je comprends être des pétales de roses en m'approchant et en saisissant maladroitement une poignée, me fait siffler et froncer les sourcils.

Est-ce que Leopold fricote professionnellement avec des gens qui tentent de l'allonger ? J'étouffe un rire à cette idée, comme si, heu, un accouplement entre ministères pouvait s'entendre, et relève le nez vers les escaliers qui montent et se dédoublent très loin devant moi. Je gravit une marche, puis me glisse en amazone sur le manche de mon balais et me laisse porter tranquillement jusqu'à la dernière marche. Je retrouve une curiosité palpitante pour cet espèce de grotte splendide, incroyable. Les pavements sont sertis d'or, et ma route me mène, au grès des pétales qui se soulèvent, jusqu'à une allée de statues qui débouchent, plusieurs mètres plus loin, sur un extérieur éclairés de reflets bleus comme de l'eau qui palpite. J'accorde une attention nauséeuses aux muses nues qui se détachent dans le clair obscure de ma route. Si bas, je distingue mal leur visages. Elles ont toutes les mêmes courbes gracieuses, et s'extasient dans des poses de gravures antiques. Une, sur la dernière rangée plante ses yeux scabreux sur moi alors que je la frôle et je sursaute brutalement en reconnaissant Mildred Magpie.

- Qu'est-ce que c'est que ces conneries ? " Dis-je en m'immobilisant dans un sursaut face à la statue. Je plisse les yeux, et me demande à quel point je suis ivre mort. La fragrance sucrée des fleurs me heurt soudain. Qu'est-ce que c'est que ça ? Qu'est-ce que c'est que cette situation ? Incertain, je poursuis ma route. Est-ce que Leopold se fiche de moi ? Est ce qu'il n'aurait pas… Mon esprit embué d'alcool, perdu dans le flou de ma mauvaise mémoire, me jette des bride de notre conversation. Il n'aurait tout de même pas osé… ?

Je débouche sur une esplanade gigantesque. Des colonnes romaines, jonchées d'arches de pierre blanches encadrent le tour d'une piscine éclairée magiquement de l'intérieur. Les étoiles par là-dessus, la voix de Mildred qui m'appelle de l'autre côté d'une table dressée, et je dessoûle avec la brutalité d'une gifle. Je la considère longuement depuis ma place, sans aller vers elle, mon balais dans une main, stupidement figé, et puis je suis atteint d'un trésaillement nerveux et profond.

J'éclate de rire.

D'un pas secoué par l'hystérie du fou rire qui m'agite, je m'approche de la table. Je redresse la tête vers elle, les yeux embués, et suis immédiatement étranglé par un nouveau hoquet qui manque me mettre à genoux. D'une main, je me retient à la chaise. Je sens des larmes rouler sur mes joues.

- Olala… Mildred vous ne… " Il me faut à nouveau quelques interminables secondes pour retrouver mon souffle. " Hihihi mais qu'est-ce que vous faites ? "
Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
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Mariés au premier regard [Pv Constantantinou] Icon_minitimeMar 23 Avr 2019 - 10:32
La romancière en fusion tressaillit d'émotion, alors que son Constantine, l'homme de sa vie, son Poulpinet d'amour venait enfin d'entrer dans la place. Tout ce dont elle avait rêvé, fantasmé au travers de ses romans était sur le point de se concrétiser dans sa vie réelle. En effet, aujourd'hui, en cette nuit de pleine lune, c'était elle l'héroïne de l'histoire. C'était elle, la Princesse submergée par l'amour, qui n'attendait que la douce caresse d'un baiser de son Prince Charmant, pour se délivrer de décennies solitaires. Vous aviez beau dépasser le milliard de Galions, être l'une des stars les plus adulées du Monde Magique, rien n'avait préparé Mildred Magpie au bouillonnement intérieur qui secouait son âme.


Aussi gracieusement que possible, elle plaqua une main sur son sein gauche, pour étouffer les battements virevoltants de son cœur bondissant. Face à son prétendant timoré, et pour ne pas ruiner ses efforts louables ; La romancière savait qu'elle devait garder le contrôle et maitriser le feu destructeur de sa passion. Mais comment paraitre normale en de si féérique circonstance? C'était peine perdue, tant le regard brillant et les pommettes empourprées de Mildred trahissaient ses émotions. Elle se sentait comme Eve au jardin d'Eden, luttant pour ne point faire le premier croque dans le si délicieux et dangereux fruit défendu...  

Mais tandis que le ronronnement du Jacuzzi magique était le seul bruit venant troubler ce fabuleux échange de regards ; Mildred Magpie dénota tout de même un contraste saisissant entre les bravades érotiques écrites sur son Tinder et l'attitude quelque peu penaude de son Prince électrique. Tenant son balai négligemment en main, Constantine semblait encore éprouver toutes les difficultés du monde à prendre la parole. Soucieuse de ne pas commettre d'impair, la romancière s'interrogea sur son invité mystère : Où diable était donc passé le guerrier en passe de réitérer son exploit électrique? Dans quel état d'esprit se trouvait celui qui - selon ses propres écrits - allait lui procurer un plaisir si intense, que l'on finirait par entendre ses miaulements d'extase jusqu'aux confins de l'univers? Bizarrement, tel Docteur Jekyll et Mister Hyde, il avait disparu pour laisser sa place à l'homme timoré et hésitant. Celui qui n'osait exprimer son désir...

Mais pourquoi devrait-elle le blâmer? Malgré la timidité qui lui tiraillait sans doute les entrailles, il s'était tout de même décidé à honorer sa sulfureuse promesse. Signe d'un profond courage et d'une grande volonté, il se tenait là, debout, devant la sculpturale et divine milliardaire. Mildred imaginait aisément à quel point cela devait être compliqué pour cet homme transi d'amour de se retrouver face à l'objet de tous ses fantasmes. Peut-être aurait-il été plus judicieux d'arborer une tenue plus discrète que son flamboyant bikini? Offrir une beauté, disons moins frontale. Mais en s'offrant sous ses plus beaux atours dénudées, la torride romancière voulait récompenser avant tout le héros valeureux qui s'était décidé à franchir le pas en venant à elle. Mildred ne voulait nullement l'effrayer.

Voila pourquoi, cette dernière chercha immédiatement à le rassurer d'un sourire, avant de trouver une manière de lui exprimer à quel point il n'était guère aisé pour elle non plus, de se retrouver devant l'être aimé. Constantine était un homme fascinant. Cette humilité angoissée qui se dégageait de sa personne, lui conférait une grâce incroyablement attendrissante. Comment ne pas craquer? Mildred n'avait qu'une envie, celle de l'étreindre violemment contre son cœur jusqu'à l'étouffement, comme ces petits chatons trop mignons qui ornaient si magnifiquement les cartes postales...  

Mais les règles de bienséance et sa volonté de mettre Constantine dans les meilleures dispositions possibles pour qu'il puisse enfin lui faire sa déclaration, la poussèrent à agir autrement. Imposant la vision de son magistral bikini, Mildred se leva de son séant avec la prestance d'une déesse, afin d’accueillir son merveilleux prince électrique. Son cœur tambourinait dans son opulente poitrine, alors qu'elle s’apprêtait à vivre sans doute le moment le plus beau et intense de toute sa vie. Un brin émue par cet instant aussi magique que poétique, la romancière en émoi désigna délicatement un siège à son tendre hôte.

"Mais je vous en pris mon doux prince... Prenez donc vos aises et faites comme si vous étiez chez nous... heu... Je voulais dire chez vous. "  

Manifestement troublée alors que Constantine la considérait longuement depuis sa position statique, Mildred en venait même à commettre certain lapsus révélateur sur ses intentions. Oui, elle voulait enfin pouvoir dire "nous". Oui, elle crevait d'envie de voir Constantine prendre ses quartiers dans son palace doré. Oui, elle rêvait d'une présence masculine et réconfortante à ses cotés. Oui, elle comptait briser sa solitude. Oui, elle espérait le voir ployer le genou devant elle...

Mais pour l'heure, rien de tout cela ne se produisait, alors que Constantine demeurait figée, telle une statue de sel devant les villes maudites de Sodome et Gomorrhe. En l'absence totale de réponse, Mildred se sentit quelque peu idiote et désemparée. Mais très vite, elle comprit ce qui était sur le point de se produire ; Constantine cherchait juste la bonne formule pour lui avouer ses sentiments. Les bons mots qui toucheraient en plein cœur sa divine Mildred. Plutôt que de le laisser se tétaniser, la romancière vola au secours de son doux prince timoré. Elle fit un pas dans sa direction, avant de lui confier d'une voix suave et sensuelle :

"Si vous saviez comme j'étais émue de vous entendre dire que vous bruliez d'un désir inassouvi... et que vous aviez enfin trouvé le courage de m'avouer ce que vous ressentiez pour moi. "

Lèvres tendues et poitrine dressée, Mildred se préparait à recevoir l'offrande qu'elle espérait depuis plus de quarante longues années. Allait-il l'embrasser? Ployer le genou? Lui offrir une bague? Un suspense insoutenable s'instaura, quand tout à coup...

Constantine éclata de rire.

Était-ce la nervosité qui le poussait à ce gausser de la sorte? Mildred était totalement décontenancée devant le spectacle ahurissant et loufoque que lui offrait Constantine. Instinctivement elle regarda en direction de son décolleté, pour vois si par mégarde un téton ne s'était pas fait la malle de son haut de bikini trop étroit. Mais rien de tout cela. Constantine était mort de rire pour une raison absolument inconnue. Quelque peu médusée et irritée par ce fou rire impromptu, Mildred osa en demander l'origine :

"Mais pourquoi diable riez-vous? Qu'ai-je dis ou fais de si drôle pour que vous vous esclaffiez de la sorte? " questionna-t-elle, la voix un brin amère.  

Mais au lieu de tempérer le fou rire de Constantine, cette question ne fit que l'enliser dans son fou rire nerveux qui frôlait cette fois-ci l'hystérie. Déroutée par l'attitude de son prince hilare, Mildred demeura sans voix et incrédule devant ce spectacle affligeant. Constantine tituba maladroitement en direction de la table, avant de relever sur elle un regard embué par les larmes de joie. Le visage pincé, Mildred croisa ses bras sur son opulent poitrail.  

"Constantine? Êtes-vous en train de vous moquer de moi? " insista-t-elle

Mais aucune réponse cohérente n'intervint, quand un nouvel éclat de rire prodigieux secoua la carcasse de Constantine. Ce dernier s'étrangla dans un bruit de hoquet sordide, avant de manquer s'affaler par terre. Sourcils aériens et stupéfiés, Mildred n'en revenait toujours pas : Était-il sous l'emprise d'une quelconque la drogue? Ou alcoolisé? Sans le secours d'une chaise, son prince électrique se serait d'ores et déjà retrouvé face contre terre. Toutefois, il réussit enfin à murmurer quelques bribes de paroles.

"Olala… Mildred vous ne… "  

Mildred tendit le cou dans sa direction, dans l'espoir d'avoir enfin une réponse à sa question. A savoir : Qu'est-ce qu'il y avait de si tordant et d'immensément drôle dans cette soirée placé sous le signe de l'Amour et de la romance?

"Et bien, allez-y! Donnez moi un semblant d'explication rationnelle! Pourquoi riez-vous? "

Mais plutôt qu'une réponse franche et directe, Constantine retrouva son souffle uniquement pour poser à son tour une question.

" Hihihi mais qu'est-ce que vous faites ? "

Le regard de Mildred se fronça, alors qu'elle venait de comprendre enfin les véritables raisons de cette hilarité non partagée. Cela ne faisait plus l'ombre d'un doute... Pour trouver la force de venir dans son palace, et lui avouer ses sentiments ; Constantine avait bu plus que de raison. Comment en douter, alors qu'il empestait l'alcool. Un poil déçue par le manque de romantisme de cette intervention en état d'ébriété, Mildred secoua tristement la tête.

"Ce que je fais? Je contemple un homme trop timoré pour m'avouer ses propres sentiments. Un homme contraint de s’enivrer pour vivre son amour. Et je trouve cela désolant... " Mildred poussa un profond soupir, avant d'ajouter "Dommage que vos actions ne soient pas à la hauteur de vos belles promesses. Je suis de la race des déesses. Ne l'oubliez pas! Et non, l'une de ces jeunes sottes que l'on peut séduire une fois l'esprit trop aviné... Je suis au regret de vous dire que m'avez profondément déçue, Constantine. "

Profondément vexée, sans même espérer une réponse en retour ; Mildred détourna le regard pour dissimuler une larme de déception qui venait de dévaler sur sa joue. Mets onctueux, jacuzzi, tapis de roses...  Et dire qu'elle avait tout préparé pour vivre une nuit magique, et qu'il avait suffit d'un four rire nerveux pour ruiner l'instant. Un rien suffisait à émouvoir la quadragénaire en ce moment, alors qu'en l'homme dont elle était éperdument amoureuse ne répondait pas à ses attentes... Il y avait de quoi flancher, même lorsque l'on se considérait narcissiquement comme une déesse. Enfin pour l'heure, alors qu'elle tournait le dos à Constantine ; Mildred était plutôt une déesse aux pieds de verre, quand vint éclater au grand jour son immense fragilité. D'une voix vacillante et saccadée par l'ébauche de sanglot, Mildred finit par avouer tendrement :

"Si vous saviez comme je vous aime, Constantine. Si vous saviez comme je vous aime. " Elle se mordit la lèvre inférieure comme pour retenir ses paroles, avant d'ajouter : "Par pitié, je vous en supplie, ne me décevez plus... Ou j'en mourrai... "

Les épaules dénudées de la Diva de Bristol éplorée furent alors secoué par les soubresauts d'une infinie tristesse.  


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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Mariés au premier regard [Pv Constantantinou] Icon_minitimeDim 29 Sep 2019 - 18:42
Quelques secondes d'introspection nébuleuse me laissent assez incertains sur mes sentiments lorsque Mildred se lève, prompte, pour m'exposer avec un charme étonnant la nudité de ses dispositions. Elle est, je crois, fort bien entretenue. Je ravale toutefois un petit hoquet de surprise choqué, incertain quant à la justification d'une telle tenue. Certes, il me suffirait de quelques pas pour tomber dans une piscine soignée, propre et un brin ostentatoire, mais j'ai la certitude puissante qu'un dîné aux chandelles ne requiert par du tout d'être nu pour en profiter. Il me semble même avoir appris assez tôt dans ma jeunesse qu'il est préférable d'aligner la nourriture avec une sorte de savoir-vivre dépourvu de vulgarité mais enfin, face aux couleurs expansives des sous-vêtements de la journaliste enflammée, j'en déduit assez sûrement qu'elle n’a qu'une notion très vague de cette valeur de politesse primaire.

Je vois mal par ailleurs ce qui me donne le droit de la juger. Plus je la dévisage, plus il me semble évident qu'elle ne m'attend pas moi, Constantine Égalité, Directeur du Département des Mystères. Ou peut-être que si mais qu'elle s'est appliquée avec l'aide de Leopold a façonner un canular d'une envergure admirable. Comme un enfant surpris par tant de mise en scène et de passion concentré dans un but aussi absurde, je souris stupidement alors qu'elle s'avance vers moi d'une démarche ferme et souple, en ignorant soigneusement la mise en valeur très travaillée de ses arguments qui se balancent lentement au rythme de son déhanché. Mildred joue son rôle à merveille, et je pourrais croire qu'elle n’a aucune part dans cette vaste blague mais mon sourire tordu indique malgré moi qu'elle aurait tout de même pu mettre un peignoir. Je lève les yeux vers ses lèvres en réalisant que malgré tous mes efforts j'ai consacré quelques secondes béate à sa poitrine gonflée et très certainement engoncée dans un bonnet trop étroit, et sa verve déclenche chez moi un fou rire incontrôlable. J'essaie de me redresser pour la féliciter de cette blague franchement réussis lorsqu'elle s'offusque de mon rire un peu trop franc, un peu trop aiguillé par l'alcool peut être, et réitère avec un boniment scandalisé. Au travers des larmes qui me coulent des yeux mes réflexes, franchement annihilés par la désinhibition générée par le whisky, se mettent doucement à s'interroger sur le ton outré de sa voix et l'impulsion nerveuse qui se met à percuter ses mots lorsque entre deux hoquet stupides j'aligne trois phrases incohérentes pour lui demander implicitement de mettre un terme à sa mise en scène, blague comprise, message reçu. Je ne souhaite que la féliciter de m'avoir joué un tour pareil, lorsque je perçoit enfin un changement dans son attitude.

Posément, je dégage la chaise pour m'assoir, les mains posées sur les genoux pour me soutenir et soupirer profondément tandis que le rire meurt au fond de ma poitrine. J'ai du mal à déterminer si, prédomine, un malaise profond ou l'acuité amusée d'un gosse à qui on a joué un bon tour et qui adore ça. Je redresse la tête, un peu penaud, pour chercher son regard qui a changé. Subtilement, le coin de ses lèvres se sont rétractés vers le sol. Elle n'a plus dans les yeux cette illumination subit, intense, qu'elle posait sur moi quelques secondes auparavant en m’accueillant, la bouche en cœur. Ses épaules se sont affaissée, et elle me paraît frêle tout à coup, étrangement vulnérable. J'ai un demi sourire sur les lèvres qui se fait de plus en plus incertain et mes sourcils se froncent progressivement alors que je commence à réaliser, très lentement, qu'elle ne plaisante pas.

- Ce que je fais ? Je me redresse vivement sur ma chaise avec le geste d'un enfant réprimandé. Je contemple un homme trop timoré pour m'avouer ses propres sentiments. Un homme contraint de s’enivrer pour vivre son amour. Et je trouve cela désolant... "
- Mais je...
- Dommage que vos actions ne soient pas à la hauteur de vos belles promesses. Je suis de la race des déesses. Ne l'oubliez pas! Et non, l'une de ces jeunes sottes que l'on peut séduire une fois l'esprit trop aviné... Je suis au regret de vous dire que m'avez profondément déçue, Constantine.

J'ignore depuis combien de temps quelqu'un ne m'a pas adressé des mots pareils. Vingt-cinq ans, peut être plus ? Il me semble qu'à l'époque j'étais encore à Beauxbâtons. Je ne comprends pas bien à quoi ils sont destinés, ne comprends pas bien de quels sentiments elle parle. Je me sens nettement moins hilare, et de plus en plus sur du fait que je suis foncièrement plus nerveux qu'amusé. Elle n'a pas l'air de plaisanter et si elle ne plaisante pas alors toute cette mise en scène n'en n'est pas une et je me suis précipité dans un piège catastrophique. Je ferme les yeux quelques secondes, me penche légèrement en avant dans le but de la sonder tout en tâchant de conserver un calme univoque. Elle se détourne, m'offre son dos dans une attitude de souffrance qui me surprend aussi brutalement que le reste de ses gestes. Je me lève sans la toucher, sans savoir quoi faire exactement ni, au fond, pourquoi je suis là.

- Si vous saviez comme je vous aime, Constantine. Si vous saviez comme je vous aime. " Déclare t-elle et j'entends, très perceptible au fond de sa gorge, le sanglot refoulé qui s'agite. Ses mots sont terrifiants. "Par pitié, je vous en supplie, ne me décevez plus... Ou j'en mourrai... "

Je suis abasourdi. Ses épaules tremblent soudainement. Incapable de déterminer si elle se joue de moi et me rappelant par flash aigüe son attitude lors de notre dernière rencontre, sa réputation, et je ne peux empêcher ce gêne en moi de réagir spontanément face à sa douleur. J'oscille d'un pieds sur l'autre, en me demandant s'il serait juste d'établir un contact pour adoucir mes paroles, sans parvenir à lever la main.

- Mildred, dis-je doucement. Je vous ai déjà expliqué que cette histoire manque d'objectivité." Je ne sais pas bien quoi penser de cette phrase, j'ai uniquement la certitude absolue que ce genre de situation ne me ressemble pas et que je n'ai jamais eu aucune disposition à les gérer avec tact. "Ce que je veux dire... C'est que je suis très touché par votre déclaration et que je n'ai pas enfin vous voyez..." Chaque mot fait grandir en moi la conscience d'un manque de rhétorique désespérant. Je n'ai jamais su mettre de râteaux, je n'ai pas souvenir d'avoir eu l'occasion de vivre cette position une seule fois en trente-sept ans. Je me racle la gorge, cherche mes mots, l'entends renifler et étouffer quelque chose qui me fait l'imaginer en larmes derrière la barrière de cheveux roux qui encadre ses épaules secouées de douleur.

Je panique.

- Je ne voulais pas bon non peut être qu'on peut, vous voulez dîner avec moi ?"

Et je me hais.


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I've been throwing stones, waiting by the river, I've been on my own, praying like a sinner, and you've been gone too long, I'm waiting out the winter, I've been on my knees, praying like a sinner© by Sun, avatar by hedgekey

Spoiler:
Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
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Mariés au premier regard [Pv Constantantinou] Icon_minitimeMer 13 Nov 2019 - 12:19
Que la barbe de Merlin soit tondue sur le champ, si Mildred cédait une fois de plus aux sirènes du faux-espoir. Jamais plus elle ne laisserait l'une de ses conquêtes, lui faire endurer un énième séisme sentimental. Aucune douche froide ne viendrait plus refroidir sa peau ardente de désir! Aucun autre Adonis ne se déroberait de son corps de déesse pour se jeter dans les bras d'une autre catin qu'elle! Sur son âme de sorcière, elle se jura solennellement de ne plus jamais s'y faire reprendre ; Ainsi pourrait-elle épargner à son cœur meurtri, les tourments d'une nouvelle et perfide disgrâce. Telle une panthère sur le qui-vive, elle anticipait déjà le moindre retour de râteau, qui oserait venir désenchanter sa soirée idyllique. Voila pourquoi, alors que son Constantine ramait à contre-courant des idéaux énoncées dans sa prose enflammée, Mildred se décida à user d'un vil stratagème pour amadouer ce prince de l'indécision. Tournant le dos à sa cible du soir, Mildred grimaça de manière sordide, afin de faire jaillir des larmes factices. Ces dernières ne tardèrent pas à dévaler de ses pommettes saillantes, tandis que ses épaules tressautaient d'un chagrin tout aussi mensonger. Certes tout cela n'était que manipulation, mais Mildred était bien décidée à ne point passer à coté de SA victoire. Quoiqu'il advienne, après cette nuit torride, elle se réveillerait avec un futur époux allonger à ses pieds...

Constantine lui avait tendu la première perche ; Il était désormais de son ressort de l'aider à ne point se perdre dans ses pensées nébuleuses, afin d'éviter qu'il ne reproduise une frustrante marche arrière comme lors de leur dernière rencontre électrisante. En mettant les pieds dans son palace, Constantine venait sans le savoir de plonger tête première dans une fosse innommable, dont il ne ressortirait pas indemne. Tout le piège avait été savamment orchestré, pour ne lui laisser aucun autre choix que de céder aux caprices de la sournoise Diva de Bristol. Bikini de rêve, larmes de crocodile, Philtre d'Amour, Encre de Poulpil... Mildred disposait de nombreux filons pour que le prince électrique entre en phase avec son projet démentiel de mariage. De gré ou de force, le prince vacillant allait ployer le genou devant elle. Avait-elle d'autre choix pour être heureuse? Même si elle espérait ne point en arriver à de telles extrémités, la capricieuse milliardaire en mal d'amour en avait assez d'attendre le grand jour. Les années défilaient à une vitesse si stupéfiante, que sa beauté s'affaissait de jour en jour... Elle n'allait donc pas attendre éternellement que Constantine se décide, ou que ses beaux obus trop lourds finissent par s'écrouler vers son nombril. La cinquantaine approchant, il était grand temps de passer à l'action!  

La vile comédie et les longs sanglots de la drama-queen finirent par faucher toute hésitation et les velléités de départ du timoré Constantine. N'écoutant bien que ce qu'elle voulait bien entendre, Mildred perçut chez ce dernier une réelle volonté de diner en tête à tête avec sa si merveilleuse personne.

"Ce que je veux dire... C'est que je suis très touché par votre déclaration et que je n'ai pas enfin vous voyez... Je ne voulais pas bon non peut être qu'on peut, vous voulez dîner avec moi ? "

Bingo! Voila qu'il se mettait enfin à table! Dans un tourbillon de chevelure rousse, Mildred se retourna d'un bon pour faire face à son invité. Le regard encore embué par ses fausses larmes, elle esquissa un léger sourire satisfait avant de prendre la parole d'une voie vacillante d'émotion.

"Constantinou... Si vous saviez comme j'attendais ce divin tête-à-tête... Vous et moi, nous avons tellement de choses à nous dire... Tellement de sulfureux secrets électriques à nous dévoiler... Mes lèvres en frémisse d'avance... " Mildred demeura un instant bouche bée, alors qu'elle se remémorait l'inénarrable et dernier contact avec Constantine. Retrouvant finalement ses esprits, Mildred désigna la chaise de son invité pour l'inciter à s'asseoir. "Mais je vous en prie, donnez-vous la peine d'asseoir votre si beau fessier... Vous allez voir, le diner que je vous ai concocté est d'un romantisme sans nul pareil! " Mais le Prince électrique semblait sur courant alternatif, comme perdu dans ses pensées. En effet, à l'instar d'un vieux et rigide balai oublié dans un placard, Constantine paraissait stupéfixé. S'approchant de lui, Mildred chercha à le détendre un peu, à l'aide d'une simple mais audacieuse caresse sur la joue... Mais c'était sans compter la présence de son lourd poitrail qui vint percuter malencontreusement l'homme immobile et silencieux, qui retomba malgré lui comme une quille sur son séant. "Oh veuillez m'excuser mon Constantichou! J'oublie parfois que les dieux m'ont sculptés un corps de déesse... Pour me faire pardonner, laissez-moi donc vous apporter de quoi régaler vos papilles... "

Offrant un peu d’oxygène à son invité, Mildred finit par s'éloigner en direction de la table des banquets, afin d'exécuter elle-même le service. Certes, elle trouvait cela quelque peu avilissant, de s'abaisser de la sorte, et d'exécuter une tache de vulgaire domestique ; Mais quelque part, cela prouvait également à Constantine, à quel l'amour qu'elle éprouvait pour lui était sincère. Voila pourquoi, dans un énième et imposant balancement de son large postérieur, la multimillionnaire en bikini tourna le dos à celui qui allait devenir, incessamment sous peu, son futur époux. Cela lui donnait également l'occasion de réfléchir, et de planifier quelque peu mieux de la suite à donner à SA soirée prénuptiale. Constantine était-il venu à sa soirée l'esprit un peu aviné? Manquait-il de courage pour avouer ses sentiments? En tout cas, son attitude beaucoup trop empruntée ne contribuait pas pour l'heure à faire embraser cette étincelle de passion nécessaire à tout accouplement. Avait-il peur de s'engager? Quoiqu'il en soit, à force de tergiverser, cela risquait de prendre des plombes avant qu'il ne finisse par lui faire sa demande. Pourquoi devrait-elle attendre l'orage? Bien décidée à gagner du temps, et à l'aider à vaincre sa timidité ; La main sournoise de Mildred se glissa en direction du philtre d'Amour à base d'Amortentia.

"Laissez-moi vous faire déguster l'un des plus grand cru de ce monde Magique. Un millésime d'une saveur incomparable, et surtout d'une valeur inestimable. J'ai dépensé sans compter pour me procurer cette bouteille. On dit que ce vin appartenait à l'ancien directeur de Poudlard, Basile Fronsac. Il se murmure également qu'il a des vertus magiques, et qu'il confère l'art de l'éloquence à quiconque osera en boire une gorgée... "

Le visage de Mildred vira au rouge tomate, alors qu'elle força quelque peu pour en extraire le bouchon séculaire. Mais plutôt que de demander de l'aide à sa cible de cœur, elle finit par faire glisser hors du goulot le bouchon en liège. Elle poussa un soupir d'extase, avant de remplir deux verres en cristal. Jetant un coup d’œil furtif derrière elle, elle versa une dose ahurissante d'Amortantia dans celui de Constantine. Nul doute qu'elle avait eu la main plus que lourde, mais après tous ce temps perdu à chercher l'amour ; Elle se sentait en droit d'avoir une déclaration enflammée de tout premier ordre. S'avançant vers Constantine, elle déposa le concentré d'amour liquide devant les mains blême d'émotion de son futur époux. Mildred s'assit gracieusement, ses longs cils papillonnèrent un instant, avant qu'elle ne prenne la parole d'une voix toute auréolée d'une confiance aveugle.

"Constantine... Avant que vous ne me fassiez votre déclaration. Je tenais à vous dire qu'il n'y a rien en ce bas monde que je ne puisse vous refuser. Rien que je ne puisse non plus vous offrir. Avec moi à vos cotés, vous serez un homme éternellement comblé..." Elle se mordilla les lèvres, avant d'ajouter : " Car je vous aime éperdument, Constantine. Au-delà de tout ce qui est imaginable! De toute ma vie, jamais je n'avais été aussi enivré par un plaisir aussi intense que celui où nos deux corps se son réunifiés en cette incroyable osmose électrique. J'ai longtemps cherché une réponse à ce mystère divin, avant de comprendre qu'il ne s'agissait rien de moins que le miracle de l'Amour. Alors pourquoi perdre davantage de temps? Pourquoi chercher à se soustraire au bonheur d'un coup foudre? Je vous le demande? Pourquoi? "

Alors que sa bouche s'arrondissait de tendresse, Mildred posa un regard langoureux sur celui qui incarnait tous ses espoirs. Elle leva son verre dans sa direction pour l'inciter à trinquer.

"Mais avant que vous ne me disiez réellement ce que vous avez sur le cœur... Trinquons donc ensemble, à l'amour et la vérité sur point d'éclore. Puisse ce nectar délicieux vous guider dans le choix de vos mots! "

Le cœur de Mildred battait si fort la chamade, qu'il manquait de décrocher à chaque pulsation, son haut de bikini trop étroit. Même si elle s'était protégée d'une désillusion en droguant le verre de Constantine... Fallait-il encore qu'il y trempe ses lèvres. Mais après son récital enflammé, peut-être n'aurait-elle même pas besoin de ce subterfuge pour obtenir enfin ce premier 'Je t'aime" sincère ; Celui qu'elle a espéré et attendu toute sa vie.  


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