Mon beau-père et moi [Nicholas & Virgil]

Virgil Forbes
Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto
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Mon beau-père et moi [Nicholas & Virgil] Icon_minitimeMar 26 Mar 2019 - 18:47
28 aout 2010 au soir...

« M. Forbes, votre fils a été victime d’une agression très sérieuse. »
Le médicomage du service des Urgences de Saint Mangouste venait tout juste de quitter la chambre de Casey en refermant  la porte précautionneusement derrière lui. Virgil, Dean et Gabriel étaient assis en rang d’oignon sur les sièges inconfortables du couloir tandis que Jonah faisait les cent pas tel un loup en cage.
« Quand vais-je pouvoir le voir ? » s’enquit ce dernier, la mine grave.
« Dès que la Police Magique aura fini d’enregistrer son témoignage. »
« En ont-ils pour longtemps ? »
« Quelques minutes, répondit le médecin. Il se racla la gorge, jeta un coup d’œil au dossier qu’il tenait entre ses mains et remonta ses lunettes sur son nez, J’aurais souhaité m’entretenir avec vous et votre femme. »
« Mon ex-femme, rectifia Jonah machinalement, elle ne va pas tarder à arriver. »
Le médicomage regarda sa montre et haussa imperceptiblement les sourcils. De toute évidence, il jugeait durement le temps de réactivité de la mère de famille ou, tout du moins, ce fut ainsi que Jonah l’interpréta :
« Elle utilise les transports moldus pour venir jusqu’ici, gronda-t-il le regard sombre, je suis sûr qu’elle fait au plus vite. »
Son ton ne souffrait d’aucune discussion et Virgil fut prit d’un rare élan de reconnaissance envers son père qui prenait la défense d’Agathe. Sa mère refusait le mode de vie sorcier, cela impliquait donc la non utilisation des moyens de transports magiques ultra-rapides comme la poudre de cheminette ou le transplanage.

« Bien sûr je n’en doute pas, répondit prudemment le médecin afin de ne pas froisser le père inquiet, il faut toutefois que vous sachiez que votre fils, Casey, va garder des séquelles physiques de cette attaque. »
Les enfants Forbes se redressèrent sur leurs sièges.
« Comment ça ? »
« Nous avons pu remettre son nez en place très facilement -il s’agissait d’une simple fracture- par contre sa blessure au bras est nettement plus préoccupante. Votre enfant a été mutilé par un sortilège oublié… Vraisemblablement de la magie noire… »
« Pardon ? » le coupa Jonah.
« …un maléfice de découpe, interdit, qui empêche la plaie de se résorber, reprit le médecin comme s’il n’avait pas été interrompu,  C’est pour cette raison que votre garçon a échoué à refermer l’entaille avec un Episkey. » Le médicomage coula un regard en direction de Virgil et lui adressa un bref sourire sans chaleur.

En découvrant la blessure ensanglantée de Casey dans la ruelle, Virgil n’avait pas réfléchit longtemps. Il avait sortit sa baguette et prononcé le sortilège de soin qu’il maitrisait parfaitement pour l’avoir utilisé souvent après des matchs de football ou de quidditch. Toutefois le charme n’avait pas eu l’effet escompté. Casey s’était tordu de douleur et la plaie avait saigné encore plus abondement. C’était à ce moment là que les enfants Forbes avaient décidé d’appeler d’urgence une ambulance. Ils avaient attendu tous les trois tentant d’endiguer le flux à l’aide d’un garrot de fortune, à la moldue. Leurs vêtements respectifs étaient encore tachés du sang de leur frère tout comme leurs avant-bras dont les poils blonds étaient collés entre eux par le sang séché. Toutefois, aucun d’entre eux n’avait pris le temps de se nettoyer tant ils attendaient les verdicts du médicomage et de la PM.

« La plaie va mettre plusieurs semaines, peut-être même plusieurs mois à se refermer et votre fils va surement garder une cicatrice à vie. » Dean et Virgil échangèrent un regard
« Mais. Enfin… Qui utilise un sortilège de magie noire sur un enfant de quatorze ans. » s’indigna Jonah en secouant la tête, Quatorze ans ! Il lit encore des bandes-dessinées. Il a un pyjama avec des boursoufs imprimés dessus…. » L’incompréhension et la douleur se lisaient dans le regard du père de famille  tout comme dans celui de ses enfants. Casey n’avait pas d’ennemi connu, il était la gentillesse incarnée et il avait fallut qu’un déséquilibré lui tombe dessus dans ce cul de sac et teste sur lui de sombres maléfices.
« Je comprends votre désarroi M. Forbes, C’est justement ce que tente de découvrir la PM. »

Sur ces mots les deux agents de la Police Magique sortirent de la chambre de Casey. Dean, Virgil et Gabriel se levèrent à l’unisson tandis que Jonah délaissait le médicomage pour aller à la rencontre des policiers.

« Vous êtes le père ? »
demanda le plus jeune des deux. Jonah hocha la tête, Nous aurions quelques questions à vous poser si vous voulez bien me suivre. » L’agent l’entraina à l’écart tandis que le deuxième policier, à l’allure plus  bienveillante, se tournait vers les enfants.

« C’est vous qui avez trouvé votre frère n’est-ce pas ? souffla-t-il en relisant les notes de son calepin, nous aurions besoin d’une déposition, dit-il en relevant les yeux par-dessus ses lunettes en demi-lune, il observa tour à tour les trois membres de la fratrie et demanda, par qui est-ce que je commence ? »

Virgil et Gabriel se tournèrent d’un même mouvement vers Dean, l’ainé. Le désigné d’office haussa les épaules et s’éloigna à son tour abandonnant ses deux jeunes frères dans le couloir devant la porte de la chambre.

Virgil poussa un long soupir et se laissa tomber sur son siège, les bras ballants le long du corps. Il n’arrivait pas à s’enlever de l’esprit la vision d’horreur du corps mutilé de Casey : Son nez éclaté et surtout, ses profondes incisions dans le  bras qui semblaient former des lettres. Virgil espérait sincèrement que son esprit lui avait joué des tours dans la pénombre de  ruelle et que les caractères qu’il avait cru deviner dans la chair de son frère s’avéraient être le fruit de son imagination.
L’adolescent chassa cette pensée macabre de son esprit et reporta lentement son attention sur Gabriel assis à ses côtés pour l’observer de haut en bas de ses yeux mi-clos

« Vas te laver un peu, faut pas que maman te voit dans cet état. »


Couvert de sang.

Agathe avait déjà bien assez d’un enfant mutilé, merci bien.

Gaby examina ses mains sales et arriva visiblement à la même conclusion que Virgil. Il se leva et rejoignit les toilettes de l’étage d’un pas lent sous le regard du Gryffondor qui finit par se perdre dans la contemplation du service. Dean discutait avec l’agent de la PM qui avait actionné sa plume à papote et qui hochait la tête à intervalles réguliers. Jonah, le médicomage et l’autre policier échangeaient non loin du comptoir d’accueil, quant à lui, …et bien… il attendait.
Mais qu’attendait-il au juste ? Qu’on lui donne l’autorisation pour aller au chevet de son petit frère ? Pourquoi patientait-il si docilement ? Virgil regarda autour de lui. Personne ne semblait le remarquer.  Il se leva lentement, s’étira et pénétra furtivement dans la chambre de son frère en prenant garde de bien refermer  la porte derrière lui.

La petite chambre aseptisée était plongée dans la pénombre. Casey était à demi allongé sur un lit au dossier relevé. Son nez avait retrouvé son allure d’origine et seul son bras bandé et ses yeux rougis témoignaient de sa récente agression. Il regardait pas la fenêtre, les yeux dans le vague, son bras valide , relié à une perfusion, lévitant juste au dessus de lui. Virgil était loin d’être un garçon sensible, toutefois, devant la vision de son petit frère fragilisé, l’émotion le submergea d’une manière inattendue. Sa mâchoire tressaillit mais il s’efforça de maitriser ce spasme quand Casey tourna son regard vers lui.

« Hey. »
souffla-t-il d’une voix éraillée en approchant doucement. Il n’était pas d’une nature démonstrative, loin de là même, et il espérait que son ton ne l’avait pas trahi.

Casey battit lentement des paupières. Visiblement, les calmants faisaient effet, constata Virgil avant de s’arrêter net devant l’expression brusquement changeante de son cadet.  En effet, les traits de Casey s’étaient figés en un drôle de rictus....

« Qu’est-ce que tu as fait ? »
l’accusa-t-il de but en blanc.
Virgil s’attendait à un tout autre accueil.
]« Comment ça ? »
« « Qu’est-ce que tu as fait ?! »
Pensant que Casey faisait référence à l’Episkey qui lui avait déclenché une vive douleur, Virgil s’empressa de se dédouaner.
« Je pensais que le sortilège marcherait… »
« Je ne parle pas du sort de soin ! Qu’est-ce que tu as fait, toi, pour qu’il me charcute ? »
Virgil était perdu. Il ne comprenait pas où voulait en venir son frère qui n’avait pas pour habitude de lui demander des comptes de la sorte.  Légèrement sur la défensive, l’adolescent fronça les sourcils et croisa ses bras sur son torse.
« Mais de quoi tu parles ? » Les potions anxiolitiques devaient surement le faire divaguer. Casey ne savait plus ce qu’il disait. C’était la seule explication plausible à ce ton accusateur et cette mine revêche que Virgil ne lui connaissait pas.
« Je parle de ça ! » articula Casey entre ses dents serrées. Son petit frère qui n’haussait jamais la voix semblait cette fois  à deux doigts d’éclater.  Il avait tendu son bras bandé entre eux et observait son ainé d’un regard chargé de larmes et de reproches. «  Pourquoi m’a-t-il gravé « poison » sur le bras ? » gémit Casey d'une voix plaintive d’enfant. Il essuya ses larmes d’un geste rageur « C’est un message pour toi… il me l’a dit. » expliqua-t-il un ton plus bas en reniflant. « Ce n'était pas le hasard. Il a fait exprès de s’attaquer à moi, il me connaissait, Casey releva ses yeux vers son ainé, Il nous connaissait tous…Toi, moi, Gaby,… Et il a fait ça parce tu l’as cherché ! Je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais tu l’as cherché répéta-t-il.
« Je n’ai rien fait du tout. » se défendit Virgil pour qui le mensonge était une seconde nature.

Pourtant Merlin seul savait à quel point la liste des potentiels ennemis de l’adolescent pouvait être longue. Il n’existait , toutefois, qu’une seule personne, qui, par désir de vengeance, pouvait en arriver à de telles extrémités. Un poids immense tomba sur les épaules de Virgil manquant de le faire vaciller lorsqu’il prit conscience de cet état de fait. Il s’accrocha à l’extrémité du lit, le souffle court, tandis que l’image et les mots de Mildred Magpie se matérialisait dans son esprit :


"Je me vengerai! Je vais te détruire! Toi et toute ta famille! Et je me délecterai de ta souffrance! "



La sensation de  vertige dura d’interminables secondes. Virgil avait beau demeurer immobile, tout se fissurait à l’intérieur de son être. Sa belle assurance, son indifférence feinte, sa certitude d’avoir adopté la bonne stratégie face à cette femme, tout craquelait sous le poids de cette révélation.
« Poison ». C’était évident.
Virgil n’avait pas essayé d’empoisonné beaucoup de personne dans sa vie et cet indice laissé par l’agresseur renvoyait forcément à la rédactrice en chef de Multiplettes.  Il revoyait distinctement ce mot incisé dans  le bras de son frère maintenant. Il ne pouvait plus se voiler la face et mettre cette vision sous le compte de son imagination : Magpie avait commandité l’agression de Casey.

Comment avait-il pu sous estimer le pouvoir de nuisance et le désir de vengeance de cette femme ?  Elle avait recruté un homme pour torturer son frère de quatorze ans. Quel genre de personne en arrivait à de telles extrémités ?
La conclusion était vite trouvée : Magpie était convaincue de pouvoir agir en toute impunité, seule au dessus des lois et de la justice magique. Elle avait déjà prouvé, par le passé, qu’elle était tout à fait capable de manipuler un tribunal- Jonah en avait fait les frais personnellement-  mais il était clair maintenant qu’elle était prête à aller encore plus loin.

Beaucoup trop loin.

Virgil secoua la tête et dut lutter de toutes ses forces pour ne pas écraser son poing contre le mur de la chambre. Il en voulait autant à Magpie qu’à lui-même. Ses oreilles bourdonnaient et son cœur ne cessait de marteler sa poitrine.
« Tu en as parlé à la P.M ? » demanda-t-il alors d’un ton plus dur qu’il ne l'aurait voulu.

Casey n’était qu’une victime dans cette histoire mais la colère de Virgil transpirait de tous ses pores et irradiait chacun de ses mots.

« Non, avoua le Poufsouffle en baissant les yeux, Il voulait que tu sois le seul à détenir cette information…Il a menacé de faire la même chose à Gabriel si je le disais aux enquêteurs. »

Ce n’était pas des parole en l’air. Virgil le savait dorénavant. Magpie ne se contentait pas de vous menacer : Elle vous réduisait au silence par la force.
Elle était prête à tout pour arriver à ses fins. Absolument à tout. S’attaquer à ses frères, à son père, à tout ceux qui lui étaient chers. Les torturer et peut-être même pire…

« Tu dis rien. A personne. Compris ? » Intima-t-il alors.
Si Casey se faisait remarquer, Magpie le saurait et n’hésiterait pas à s’en prendre de nouveau à lui, Virgil en était persuadé et il voulait à tout prix éviter ce scénario.
Casey renifla.
« Qu’est-ce que tu as fait Virgil ? » implora-t-il d’une petite voix en guise de tentative de rapprochement. Malgré les rancœurs, il était clair qu’il s’inquiétait pour son ainé.


Virgil eut un frisson et demeura immobile quelques instants, partagé entre une colère sourde, une réelle crainte et une profonde culpabilité lui étreignant la poitrine. Il se sentait confus, tiraillé. Déboussolé.  Il n’était pas coutumier de ce genre d’émotions. Habituellement, il ne s’encombrait pas de ces pensées négatives et sclérosantes et il goutait peu à la remise en question. Envisager des aveux, des excuses ou céder à l’autoapitoiement ?  Il refusait  ces éventualités.
Mais comment rester de marbre face à la main tendue de Casey ?  Virgil avait beau dire qu’il n’était pas compatissant, il  était réellement désolé. Tellement désolé, même. Il s’en voulait de ne pas avoir laissé Magpie se jeter par la fenêtre depuis la salle des arts. Ils aurait voulu voir son corps inerte étendu dans le parc et son crâne explosé au sol. Si seulement il avait eu le courage de la laisser crever, ce jour là, il ne serait pas ici , aujourd’hui, au chevet de Casey, à essayer de le réduire au silence pour son propre bien. Virgil secoua la tête comme pour s’obliger à se ressaisir. Il ne pouvait pas flancher, pas maintenant.
Pas si tard.
Comment expliquer cette guerre qu’il menait depuis des mois en cachette : La fausse lettre d’excuse, la volubilis, les cupcakes….
Comment dire à Casey et à son père, qu’une part de lui avait adoré ce jeu. Qu’il avait pris plaisir à jouer avec les nerfs de Magpie et qu’il s’était senti supérieur à l’idée de cacher ce conflit à tous les autres adultes de Poudlard et notamment à Jonah. Virgil avait sciemment poussé Mildred à bout et, par excès de confiance,il avait entrainé toute sa famille dans sa chute.

Contrairement à Casey, Virgil n’avait rien de la pauvre victime. Au contraire. Il ne faisait que récolter ce qu’il avait semé. Aujourd’hui, il n’avait plus qu’une chose à faire : limiter les dégâts et faire comprendre à Magpie que le message était bien passé.

Il avait besoin de temps pour réfléchir à ce qu’il adviendrait, après.

L’adolescent ravala donc la boule qui s’était formée au fond de sa gorge et reporta son regard implacable sur son petit frère.

« Est-ce que t’as compris ? »
insista-t-il en ignorant sciemment la supplique du Poufsouffle. Sa voix était ferme, déterminée.
«… Oui. »
« Pas un mot à papa non plus. »
Casey vrilla ses pupilles sombres dans celles de son ainé :
«Pourquoi ? »
« Parce que je te le dis. »
Le Poufsouffle secoua la tête.
«  Tu t’en fiches de nous. Tu fais que ce qui t’arrange, sans te soucier des conséquences… Il sembla hésiter une fraction de secondes et murmura sans toutefois soutenir son regard, Je te déteste. »
Virgil accusa l’insulte sans faillir.
« Ok, répliqua-t-il du tac au tac. Il était blessé, assurément, mais il ne comptait pas le montrer à qui que soit, même pas à son frère, Déteste moi. Mais ferme ta bouche et dis rien à papa. »

Virgil fit volte-face et quitta prestement la pièce avec l’intime conviction d’avoir tout foiré. Il aurait voulu remonter au début de la conversation, être prêt à faire face aux révélations de son frère. Ne pas agir sous le coup de l’émotion, quelle qu’elle soit. L’adolescent passa une main lasse sur son visage et lorsqu’il rouvrit les yeux, il vit sa mère sortir en trombe de l’ascenseur de Sainte Mangouste.

« Oh mon dieu Virgil ! » lâcha-t-elle en découvrant ses vêtements tachés. Bien qu’elle fut chaussée de ses talons aiguilles, elle courut littéralement vers lui et l’attrapa par les épaules. C’est ton sang ? C’est celui de Casey ? Où est-il ? Que s’est-il  passé ? Où est ton père ?»

Virgil s’apprêtait à répondre lorsque Jonah débarqua pour saisir l’épaule de son ex-femme :

« Agathe. »
« Oh Jonah… » lâcha-t-elle dans un soupir, visiblement soulagée de retrouver son ex-mari, Où est Casey ? »
« Il est juste là. » indiqua Jonah en désignant la chambre que Virgil venait de quitter.
« Pourquoi faisait-il ses courses tout seul ? » reprit Agathe le ton subitement lourd de reproches.
« Il n’était pas seul, il… »
La mère de famille leva une main impérieuse entre eux pour interrompre son ex-mari dans ses explications
« Tu as toujours réponse à tout de toute manière. » répliqua-t-elle brusquement. Elle secoua la tête  et releva le menton en direction du médicomage qui venait de les rejoindre « Je voudrais voir mon fils. »

Le médecin ouvrit la porte et s’effaça pour les laisser passer, elle et Jonah. Agathe fit un pas en direction de la chambre, puis elle s’arrêta pour  revenir vers un homme, dans la quarantaine, qui patientait à quelques mètres de là. Virgil ne l’avait même pas remarqué. Agathe posa une main sur l’avant-bras du quadra et lui souffla :

« Merci infiniment Nicholas de m’avoir conduite jusqu’ici. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans toi. » Elle lui accorda un maigre sourire, avant de fouiller dans  son sac à main, Virgil soit gentil, reprit-elle en reportant son attention sur son fils cadet. Généralement, les phrases d’Agathe commençant par ce fameux « Virgil, sois gentil » n’auguraient rien de bon, offre un café à mon ami et raccompagne le à sa voiture pour régler le stationnement. Je l’ai obligé à se garer n’importe comment. Je suis sûre qu’il va avoir une contravention par ma faute, elle donna son portefeuille à son fils et se tourna vers Nicholas pour articuler à son attention un nouveau « Merci » silencieux puis elle s’éclipsa dans la chambre laissant deux des hommes de sa vie, face à face…


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Mon beau-père et moi [Nicholas & Virgil] Icon_minitimeMer 27 Mar 2019 - 1:38
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Nicholas Barclay, 42 ans, moldu, Major dans la 4e division d'infanterie de la British Army, père de Albert, Marlene et Balthazar

Nicholas avait eu un franc instant d'hésitation avant de franchir l'étrange vitrine défraîchie qui était censée les laisser passer, Agathe et lui, pour rejoindre l'hôpital des sorciers. Il avait failli lui demander si elle était certaine de son coup, parce que cela ne ressemblait pas du tout à un centre de soins, mais elle avait disparu sous ses yeux en traversant le verre. Alors il avait pris tout son courage à deux mains, avait tendu les bras, fermé les yeux et s'était retrouvé au sein de l'endroit le plus étrange qu'il ait jamais vu. Des papiers volaient dans tous les sens, des gens étaient habillés étrangement et surtout, semblaient avoir des maladies bizarres. Il avait clairement distingué des pustules bleues sur une femme qui avait l'air mal en point... Il avait pourtant déjà mis les pieds sur le fameux Chemin de Traverse, à plusieurs reprises, pour accompagner Marlene mais là, c'était encore plus particulier. Heureusement, Agathe marchait très vite pour rejoindre son fils et ne lui laissait pas le temps de s'attarder sur ce qu'il voyait. Ils s'engouffrèrent dans l'ascenseur et il posa sur elle un regard inquiet, sans pour autant oser la toucher. Il sentait qu'elle était dans sa bulle de nervosité, que toutes ses pensées étaient tournées vers son enfant et il ne voulait pas la brusquer.

Ils venaient de passer quelques jours très agréables ensemble. Les fils d'Agathe étaient avec leur père avant la rentrée, ce qui leur avait permis de se retrouver. Balthazar, son petit dernier, avait été envoyé chez ses grands-parents maternels à Manchester, afin de passer aussi un peu de temps avec sa soeur. Loin des enfants, ils avaient pu profiter autrement : ils étaient partis faire une randonnée autour du lac de Wast Water, dans le parc national du Lake District. Il connaissait bien, pour y avoir fait plusieurs exercices avec son régiment. Il avait fortement apprécié ces quelques jours d'escapade avec elle et ils étaient revenus la veille à Londres, afin de profiter un peu de la ville. Nicholas n'était pas un citadin dans l'âme mais Agathe lui avait promis de lui faire découvrir ses endroits préférés de la mégalopole alors... Il s'était laissé convaincre. Heureusement, en soi : elle était ainsi plus proche de l'hôpital lorsqu'elle avait appris l'horrible nouvelle. Il n'avait pas tout compris en détails ou, en tout cas, n'avait retenu que l'essentiel : son fils Casey avait été agressé en faisant ses courses pour la rentrée et il fallait aller à l'hôpital des gens magiques le plus vite possible. Il avait roulé sans respecter la plupart des règles du code de la route et s'était arrêté sur un trottoir dans une rue passante, afin que Agathe soit au plus près.

Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, Nicholas fit quelques pas en dehors mais n'osa pas aller plus loin. Il était déjà mal à l'aise dans cet hôpital magique, avec tous ces sorciers, mais voir Agathe avec son ex-mari et ses enfants, c'était également un peu étrange. Presque malgré lui, il observa Jonah Forbes quelques curieuses longues secondes avant de baisser le regard sur ses boots lacées au cuir tanné. Il enfouit ses mains dans les poches de sa veste, sentant bien qu'il n'avait pas vraiment sa place ici. Il y avait beaucoup de monde : des médecins en blouse, des policiers en robe bleue - il les connaissait ceux-là - Jonah Forbes et même l'un de leurs fils, s'il ne se trompait pas. Il était de trop : Agathe avait besoin de temps avec ses enfants et surtout, elle avait besoin de voir son fils blessé. Sa mission s'arrêtait là : il ne voulait pas qu'elle ait à le gérer alors qu'elle devait se concentrer sur le petit Casey. Il s'apprêtait à prendre congé discrètement, quitte à lui envoyer un message dans la voiture pour lui dire qu'il était là pour elle, qu'elle n'avait qu'à l'appeler en cas de besoin, quand elle se retourna vers lui. Elle posa une main sur son bras et il lui sourit, de ce sourire bourru et gêné qu'il arborait la plupart du temps.

- Non, protesta-t-il, c'est normal, j'espère que ça va aller pour ton fils... Il avait vu quelques photographies, ce n'était encore qu'un gamin, de l'âge de Balthazar à peine. Mais Agathe ne s'arrêta pas là : elle chargea son fils cadet, Virgil, de l'accompagner jusqu'à sa voiture. Les yeux de Nicholas s'écarquillèrent légèrement. Ce n'est pas la peine, ne...

Mais elle n'avait visiblement pas la tête à écouter ses maigres protestations. Elle fourra son portefeuille dans les mains de son fils avant de le remercier une nouvelle fois, silencieusement. Nicholas eut juste le temps de souffler de manière inarticulée un "Je t'appelle" qu'elle avait déjà disparu. Il se retrouvait donc avec un adolescent, qui ignorait tout de son existence jusqu'à maintenant. Elle n'en n'avait pas parlé à ses enfants et lui non plus. Ils préféraient prendre leur temps. Pour sa part, malgré treize ans de veuvage, il n'avait jamais présenté de nouvelle compagne à ses trois enfants. Il avait fréquenté quelques femmes, certes, mais il n'avait jamais pris le temps de leur faire une véritable place dans la vie de ses enfants. Ils avaient déjà assez à faire : ils avaient perdu leur mère, ils déménageaient souvent en fonction de ses mutations... Cette fois-ci, il sentait que c'était différent, il voulait que cela soit différent mais il n'avait pas encore fait le pas. Il attendait que Albert revienne de son déploiement en mer, près des iles Malouines. Il avait une permission qui arrivait bientôt. Du coté d'Agathe, il ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait faire et ce n'était certainement pas à lui de prendre la décision pour elle. Aussi, se retrouver en tête-à-tête avec son fils était plutôt inconfortable, surtout pour quelqu'un comme Nicholas qui n'était pas réputé pour sa grande sociabilité.

- Ce n'est pas la peine de m'offrir un café, prévint-il, c'était tout à fait normal ce que j'ai fait pour votr... ta mère. En tout cas, ajouta-t-il après s'être raclé la gorge. Il hésita un instant. En tout cas quoi ? Enchanté de te rencontrer ? Les circonstances n'étaient pas idéales. J'espère que tout ira bien pour ton petit frère.  

HRP:
Virgil Forbes
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Virgil était encore sous  le choc des révélations de Casey et il avait bien du mal à se concentrer sur ce qui l’entourait. Les mots de son frère tournaient dans sa tête, en boucle, et l’adolescent n’avait qu’une seule envie. Rejoindre la chambre et écouter ce que Casey avait à dire à leurs parents : Saurait-il tenir sa langue ? Allait-il évoquer la part de  responsabilité de Virgil dans son agression ? Enfin, pensait-il sincèrement les propos durs qu’il avait eu à son encontre ?

« Je te déteste »

Le Gryffondor poussa un profond soupir en basculant la tête en arrière. Il ne devait pas focaliser là-dessus, c’était purement contreproductif. Virgil laissa passer quelques instants, durant lesquels il observa cette tâche au plafond sans la voir vraiment, puis il tourna légèrement la tête en direction de la porte. Il n’avait qu’à l’entrebâiller et tendre l’oreille. Il voulait juste écouter. Savoir si Casey le protégeait ou l’incriminait.
Il n’aurait eu aucun scrupule à sortir des oreilles à rallonges si seulement Agathe ne l’avait investie d’une mission. Une mission commençant par le traditionnel –et implacable- « Virgil, sois gentil. » qui indiquait à quel point sa mère tenait à ce qu’il se montre un tant soit peu obéissant.
L’adolescent reporta lentement ses yeux cernés sur l’homme aux boots en cuir tanné qu’il détailla  de haut en bas sans complexe. Il devait donc payer un café à ce vieux beau et lui régler son stationnement.

Génial. Merci Maman. Je n’ai vraiment que ça à faire.

Toutefois Virgil n’avait pas à cœur de tourmenter davantage Agathe aujourd’hui. Il avait bien vu que sa mère était au moins tout aussi choquée que lui et il pouvait bien lui faire ce plaisir. De toute manière, Dean était encore occupé avec la P.M et Gaby n’était pas encore revenu des toilettes, Virgil ne pouvait même pas sous-traiter la demande maternelle.

Il s’approcha donc de la cage d’ascenseur,  appuya sur le bouton d’appel et fit face au sosie de Mike Horn.
Après avoir refusé poliment son café -Parfait, cela leur évitait un détour par la cafétéria- le quadragénaire enchaina sur une phrase qu’il estimait surement de circonstance.

Dean ou Gaby auraient sans doute été touchés par sa remarque  mais s’il y avait quelque chose que détestait Virgil sur terre, c’était bien cela : Ces mots bienveillants, ces phrases compatissantes, ces expressions de douleur surjouées- ou pas, d’ailleurs- imprimées sur le visage. Bref, ce package du parfait petit être humain, empathique et charitable. Honnêtement, Virgil trouvait cela inconvenant : Non, Casey n’allait pas bien et les bons vœux d’un illustre inconnu n’allaient pas le remettre sur pieds !

L’adolescent se garda toutefois de verbaliser son ressenti –« Sois gentil Virgil »-  et lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent dans un bruit de clochette, il pénétra à l’intérieur de l’habitacle sans un mot . Il appuya sur le bouton de l’étage indiquant la sortie et s’appuya, les bras croisés dans un coin de l’ascenseur.

Ce fut à cet instant que son Pear se mit à vibrer dans sa poche. Sans même accorder un regard d’excuse à Nicholas, l’adolescent décrocha l’appel de son ami Damon qui se matérialisa en miniature, allongé sur un transat au bord de la piscine familiale.

« Et ben alors ? On se fait désirer ma poule? Ça fait trois fois que j’essaye de te joindre ! »
«  Je sais mais c’est un peu compliqué là…
« Tu peux pas me parler ? »
« Non je suis avec… Virgil releva les yeux sur Mike Horn… avec… Il arqua un sourcil, secoua légèrement la tête d’incompréhension et demanda de but en blanc en grimaçant , …Mais vous êtes qui en fait ? »

Le Gryffondor n’irait pas jusqu’à dire qu’il connaissait personnellement tous les amis de sa mère mais il en avait déjà rencontré un certain nombre : Ses collègues de travail chez Apple, les « filles du Yoga » -dont l’inconnu ne faisait clairement pas parti-, les voisins de la co-pro,… mais l’adolescent était formel : il n’avait jamais vu cet homme auparavant.
De plus, Agathe ne fréquentait quasiment plus aucun sorcier : A part son ex-mari, ses enfants et deux anciennes camarades de Poudlard qu’elle recevait une fois dans l’an, elle avait rayé la magie de sa vie.

Avec son style savamment étudié, sa voiture garée en double file, Mike Horn fleurait bon le moldu. Se pouvait-il que sa mère lui ait demandé de le raccompagner à l’extérieur pour le faire oublietter ? Possible.

« J’te rappelle. » souffla Virgil en claquant le clapet de son Pear pour raccrocher au  nez de Damon. Il reporta son attention sur l’homme qui avait accompagné sa mère et demanda :

« Vous savez qui est Leopold Marchebank ? Ce que c’est que le quidditch? » Il laissa passer quelques secondes, Si je vous dis que vous êtes le portrait craché d’un Veracrasse, ça vous parle ? » poursuivit-il afin de tester plus en profondeur les connaissances de Nicholas, bien évidemment.


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Mon beau-père et moi [Nicholas & Virgil] Icon_minitimeMer 27 Mar 2019 - 19:21
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Nicholas Barclay, 42 ans, moldu, Major dans la 4e division d'infanterie de la British Army, père de Albert, Marlene et Balthazar

Nicholas ne s'attendait pas à une grande discussion philosophique avec le fils d'Agathe mais il fut tout de même surpris du regard qui lui fut adressé. Virgil venait de le regarder de haut en bas et ce fut uniquement parce qu'il était un peu mal à l'aise de la situation qu'il ne lui demanda pas d'un ton bourru s'il cherchait quelque chose. L'adolescent ne semblait pas déterminé à lui adresser la parole, il ne répondit même pas à ses quelques mots - qui n'appelaient pas vraiment de réponse, bon - et appela l'ascenseur. Alors qu'ils s'y engouffraient tous les deux, Nicholas caressa l'idée que Agathe ait révélé à ses enfants qu'elle fréquentait quelqu'un depuis quelque temps, ce qui pourrait expliquer ce traitement. Même s'il n'avait pas été introduit en tant que tel, le fait que leur mère le désigne comme un "ami" après avoir annoncé qu'elle voyait quelqu'un n'était pas anodin. Mais le souci de cette théorie était que sa compagne ne lui avait rien dut tout à ce sujet, alors qu'elle l'aurait sûrement fait si elle avait eu une discussion avec ses enfants. L'hypothèse la plus probable était donc que Virgil n'avait pas envie de parler, ce qui pouvait se comprendre dans le contexte. Son frère venait de se faire agresser et ils étaient des inconnus. Heureusement, Nicholas n'était pas un bavard non plus et se contenta de s'appuyer contre la paroi de l'ascenseur, songeant qu'il aurait peut-être dû chercher à prévenir Marlene de sa présence. Mais il n'était pas certain qu'elle ait son portable sur elle et elle lui avait de toute manière toujours dit que cela ne fonctionnait pas dans les lieux magiques, notamment à son école. C'était toujours désagréable de rester sans nouvelles de sa fille quand elle était scolarisée mais bon...

Il fut sorti de ses pensées (qui consistaient à imaginer sa cadette lui reprocher de ne pas l'avoir contactée alors qu'il se trouvait sur son lieu de travail...) par la voix de Virgil qui retentissait enfin. Mais il ne s'adressait pas à lui, non. Il avait sorti un petit poudrier de sa poche et Nicholas eut un instant d'hésitation (faisait-il partie de ces hommes qui se maquillaient... ?) avant de percevoir la petite silhouette en hologramme. Et bah ça alors. Ses yeux s'écarquillèrent de voir un adolescent vautré dans un transat surgir comme ça, de manière tout à fait normale du petit machin magique. Maintenant qu'il voyait cela, il réalisait qu'il aurait peut-être dû écouter Marlene quand elle avait sorti quelque chose du genre la dernière fois, pour le montrer à son petit frère. Il avait juste vu le poudrier, s'était dit qu'elle allait parler maquillage et comme il ne comprenait rien aux trucs de filles, il était parti faire des pompes. Comme d'habitude. Ainsi c'était une sorte de... téléphone magique. L'interpellation de Virgil mit fin à sa contemplation et il fut brusqué de son ton. Il ne laissait personne lui parler comme ça mais prit sur lui pour réfréner son instinct premier. C'était son premier contact avec le fils d'Agathe, il n'allait pas commencer à lui parler respect hiérarchique. Il fronça les sourcils, se racla la gorge alors que l'appel était raccroché et chercha comment présenter les choses au mieux. Un ami, avait dit sa compagne. Parfaite ligne de conduite, même s'il n'aimait pas mentir.

- Je suis un ami de ta mère, répéta-t-il, Nicholas.

Mais visiblement, la réponse n'était pas suffisante aux yeux de l'adolescent. Il se mit à lui poser une série de questions alors que l'ascenseur descendait toujours. Leopold Marchebank. Non, il ne voyait pas. Par contre, le Quidditch, oui ! Le vécrasse, pas du tout. Mais il sentait que ce n'était pas flatteur. Ça disait quand même "Vers à crasse". Pas sorcier mais pas stupide.

- Le Quidditch, c'est un sport avec des balais, se contenta-t-il de répondre entre se dents serrés, son regard s'étant légèrement durci.

Avec la dernière phrase, il avait l'impression que Virgil se foutait un peu de lui et il n'aimait pas trop trop ça.
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Mon beau-père et moi [Nicholas & Virgil] Icon_minitimeJeu 28 Mar 2019 - 20:11
Un ami de sa mère. Okaayyy… mais encore ? Ca, Virgil le savait déjà. C’était en ces termes qu’Agathe l’avait présenté un peu plus tôt sans en dire davantage au sujet de son  escorte du jour.  L’adolescent arqua un sourcil, comme pour forcer Mike Horrn a en dire davantage et ce dernier finit par lâcher son prénom :Nicholas.
Inconnu au bataillon. Jamais entendu parler… Et pourtant, Merlin seul savait à quel point Agathe pouvait se montrer bavarde parfois. Elle parlait de ses collègues et amis comme si ses propres enfants les côtoyaient tous les jours.
« Tu ne sais pas ce que m’a sorti Drake au travail l’autre jour ?
-Drake c’est celui qui se mouche plusieurs fois dans le même mouchoir en papier ?
-Non ça c’est Stan. Je te parle de Drake.
-  Celui qui a un rire de Dauphin ?
- Virgil fait un effort ! Drake ! »


Les fils Forbes avaient passé leur été à écouter des anecdotes sur Drake, Stan, ou encore Andrew, le coach du Yoga. Mais Virgil était quasiment formel, il n’avait jamais été question d’un Nicholas durant tout le mois de juillet qu’il avait passé chez sa mère. Du moins, pas d’un Nicholas assez proche pour qu’Agathe évoque, avec lui, le statut de sorcier de ses enfants.
Voila pourquoi l’adolescent tenait tant à tirer les choses au clair... Et il lui fallut relativement peu de temps  pour deviner que les connaissances magiques de Nick s’avéraient plutôt limitées, pour ne pas dire quasiment inexistantes.

« Un sport avec des balais… »
Répéta Virgil en hochant lentement la tête. Merlin. Ce n’était même pas un sport sur des balais, mais avec des balais.  De toute évidence Nicholas n’avait rien du sang pur, élevé dans le plus grand respect et la plus grande connaissance des traditions magiques ! L’adolescent  laissa donc passer quelques secondes avant de surenchérir très sérieusement :  Un sport avec des balais, c’est tout à fait ça. Il hocha la tête avec plus de vigueur cette fois,  On fait des bagarres durant  lesquelles on doit se donner des petits coups secs, Virgil  fit mine d’attraper un manche invisible et mima une série de coups de balai vifs et déterminés en direction de Nicholas comme s’il était une grosse poussière à débarquer de l’ascenseur, « Ouste ! Ouste !»  lâcha-t-il en affichant toutefois un large sourire qui se voulait complice et engageant.  Il ne devait pas pousser l’effronterie trop loin. Il avait bien vu que le regard de Nicky Horn s’était quelque peu durcît à la mention du verracrasse et il fallait maintenir l’illusion.

A vrai dire, Nicholas était un parfait dérivatif à son mal être actuel. Avec lui, Virgil retrouvait ses vieux automatismes. Il se reconnaissait enfin et cela le rassurait en quelque sorte. Plus de remise en question, plus de remords, plus de tergiversations. Il aurait tout le temps de repenser à ce que Casey lui avait dit.  Plus tard, pas maintenant.  Voilà à quoi se raccrochait Virgil pour ne pas perdre totalement pieds : Son immuable et indécrottable goût pour la provocation.

« Sois gentil Virgil… »
sembla murmurer la voix d’Agathe dans son esprit . Le jeune homme poussa un imperceptible soupir t enchaina :.

« Laissez moi deviner, vous êtes un moldu et votre femme est sorcière ? C’est ça ? Ou alors vous êtes un « cracmol » ajouta-t-il, dubitatif, Rassurez vous, ce terme peut sembler barbare mais il n’a rien à voir avec les compétences sexuelles de qui que ce soit...» tempéra Virgil avec un vague sourire en coin.
Blague malaisante ? Mais pas du tout !


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Mon beau-père et moi [Nicholas & Virgil] Icon_minitimeDim 31 Mar 2019 - 21:32
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Nicholas Barclay, 42 ans, moldu, Major dans la 4e division d'infanterie de la British Army, père de Albert, Marlene et Balthazar

Nicholas n'avait rien d'un expert de la sorcellerie, il était une personne normale, lui. On aurait pu croire qu'avec une fille qui était une sorcière, il aurait pu être plus renseigné mais... Il n'avait jamais vraiment pris la peine. Alors les gens du Ministère étaient venus lui parler quand ils avaient voulu prendre Marlene pour l'envoyer à l'école, certes. Il les avait reçus avec un fusil. Il avait fini par se faire vaguement à l'idée, notamment à l'aide de Maggie, dont le travail était justement de gérer des personnes récalcitrantes à Poudlard comme lui. Il avait déjà été sur le Chemin de Traverse, plusieurs fois, pour accompagner Marly faire ses courses, il avait déjà regardé ses devoirs de potions quand elle voulait lui montrer sa bonne note, il avait déjà écouté ses récits d'école... Mais il ne s'était jamais fait vraiment à l'idée. Même Maggie, quand ils s'étaient fréquentés plusieurs mois, avait tenté de le familiariser avec les connaissances du monde des sorciers mais il avait toujours été un peu... rebuté par tout cela. C'était bizarre et effrayant, ces gens qui jetaient des sorts, qui avaient le moyen de transformer des objets, de prendre le contrôle des esprits des personnes normales... Il ne préférait pas penser à tous ces sorciers cachés dans le monde. C'était déjà assez étrange de penser que sa propre petite fille en était une.

Alors quand il avait croisé le profil d'Agathe sur Meetic et qu'il lui avait semblé reconnaître une allusion à Poudlard dans la description de ses enfants... Il avait eu encore plus envie de lui écrire. Il l'avait déjà trouvée très belle sur sa photo mais cela lui avait donné un prétexte d'engager la conversation. Il avait pensé qu'elle était peut-être comme lui, une mère normale qui avait vu un jour quelqu'un de Poudlard venir lui dire qu'on allait lui prendre ses enfants pour l'année scolaire afin de leur apprendre à jeter des sorts. Mais la situation était un peu différente : Agathe était aussi une sorcière, qui avait choisi de quitter le monde magique. Il pouvait la comprendre. Cela semblait dangereux et instable. Il respectait largement sa décision et même s'il lui avait posé quelques questions pratiques des fois, ils parlaient aussi peu de magie. Il ne s'y connaissait pas assez pour répondre aux questions de Virgil, visiblement, qui cherchait à tester sa normalité ou non, enfin, pour lui, s'il était un sorcier ou un moldu. Mais le Quidditch, il avait déjà entendu Marlene en parler, notamment quand elle avait eu des cours de vol, alors qu'elle n'avait que onze ans. Il se souvenait très bien de l'horreur qui l'avait saisi à l'idée que sa fille vole dans les airs sur un Swifer magique. Il ne connaissait pas tous les détails de cela mais il n'était pas stupide et voyait très bien que Virgil se moquait de lui. S'il avait été une jeune recrue dont il avait eu la responsabilité, il l'aurait clairement remis en place. "Est-ce que j'ai une tête à faire de l'humour, soldat ? Vous trouvez ça drôle ?! SOIXANTE POMPES ET PLUS VITE QUE ÇA."

Sauf que Virgil n'était pas une jeune bidasse nouvellement admise dans le noble corps de la British Army, c'était le fils d'Agathe et Nicholas ne voulait pas démarrer leurs relations comme cela. Il savait que sa compagne était proche de ses enfants, tenait beaucoup à eux et il ne voulait pas la mettre dans une position difficile. Aussi prit-il sur lui pour ne rien dire. Il fronça les sourcils, ferma son visage et serra la mâchoire, ses bras athlétiques croisés sur son torse. Face à Virgil qui s'agitait en faisant mine de lui mettre des coups de balai, il ne cilla pas et ne bougea pas, ses boots bien ancrées dans le sol. Son expression laissait clairement apparaître sa désapprobation. Il n'était pas amusé et il n'était pas dupe. Virgil se moquait de lui. Il ne savait pas pourquoi précisément mais il le sentait.  Et Nicholas n'était pas du genre à se laisser faire. Sauf que, pour Agathe, il ne voulait pas compliquer la situation. Alors il laissa un silence réprobateur planer sur l'ascenseur, jusqu'au retentissement de la clochette qui indiquait un nouvel étage. Il ne précisa même pas qu'il savait que le Quidditch se faisait sur des balais, comme du basketball, se contentant de regarder Virgil avec dureté. Il finit par desserrer la mâchoire quand il lui posa de vraies questions, ses sourcils épais tressautant légèrement. Sauf que la dernière petite bravade du jeune adolescent fut celle de trop. Il manqua de faire un pas menaçant vers lui, pour parler très près de son visage comme il le faisait avec ses soldats, mais se retint à la dernière minute. Il avait eu un bref mouvement du torse, vers l'avant.

- Nous ne nous connaissons pas, Virgil, dit-il avec fermeté d'une voix rocailleuse, mais sache tout de suite que je ne tolère pas ça.

La porte de l'ascenseur s'ouvrit et Nicholas sortit d'un pas réflexe et légèrement cadencé. Il se retourna vers Virgil, toujours sourcils froncés.

- Et je ne suis pas marié - il était hors de question qu'il lui révèle qu'il était veuf, c'était un détail trop intime et encore sensible malgré les années pour l'évoquer face à un adolescent turbulent, mais ma fille cadette est une sorcière.  
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Mon beau-père et moi [Nicholas & Virgil] Icon_minitimeMar 2 Avr 2019 - 10:57
« Nous ne nous connaissons pas, Virgil, mais sache tout de suite que je ne tolère pas ça. »

Le ton était ferme, grave, digne d’un homme cherchant à asseoir son autorité par l’intimidation. La pause sur le « Virgil », toute stratégique, visait surtout à appuyer la mise en garde en créant une forme de proximité entre eux, proximité qui n’existait pas –et n’existerait probablement jamais.

« Ne pas tolérer quoi, Nicholas ? » répondit l’adolescent en jouant parfaitement l’idiot du village, la bouche à demi ouverte et les yeux plisés par la bêtise .

C’était plus fort que lui, il savait qu’il ne devait pas surenchérir mais comment pouvait-il faire profil bas alors que ses nerfs étaient à vif depuis la fin d’après-midi ? Une part de lui voulait que cet inconnu s’énerve et voit rouge. Que Nicholas ressorte plus tourmenté que lui de cette entrevue. Que l’homme lui pète le nez d’un coup de poing bien senti, à la moldue.

Virgil le méritait.  Il le méritait davantage que Casey en tout cas. Et pourtant, c’était son frère qui avait été agressé. Son frère qui se retrouverait avec le mot POISON inscrit sur son avant-bras, à vie…

Les portes de l’habitacle s’ouvrirent mettant fin au climat qui s’était tendu perceptiblement en quelques secondes à peine. Le quadragénaire quitta prestement l’ascenseur comme s’il tenait à fuir ce huit-clos anxiogène.  Virgil le suivit des yeux, presque déçu de voir le poisson qu’il avait ferré prendre le fuite dans le hall de Sainte Mangouste. Des visiteurs et des patients attendaient devant l’ouverture qu’il veuille bien quitter la cabine aussi Virgil poussa un soupir et abandonna sa place de choix, appuyé dans un coin de l’ascenseur. Il emboita lentement le pas de Nicholas qui ne semblait pas vraiment prompt à s’étendre sur sa vie privée. Quoi de plus normal ? Rares étaient les personnes qui prenaient le risque de se confier à une personnalité aussi malfaisante que celle du Gryffondor.

« Une fille sorcière…  répéta Virgil, je la connais peut-être… » souffla-t-il sans toutefois chercher à en savoir davantage sur l’identité de la cadette de Nicholas : Il ne reverrait probablement jamais cet homme alors à quoi bon s’intéresser à lui et à sa famille ?

A vrai dire, maintenant que l’éventualité de se faire éclater le nez par Nicholas s’était envolée, Virgil rêvait surtout de se retrouver seul pour réfléchir posément à la situation dans laquelle il se trouvait. Il devait se débarrasser de la mission que lui avait confiée sa mère et prendre le temps de poser les choses. Une activité plus saine que chercher des noises à Mike Horn, vous en conviendrez.

Les deux hommes traversèrent donc le hall, l’un derrière l’autre, en silence. Ils passèrent à proximité d’un gobelin couvert de pustules et d’un sorcier dont les jambes avaient remplacé les bras et vice versa. Virgil le suivit du regard, jusqu’à ce qu’il débouche  en compagnie de Nicholas à l’extérieur, dans une rue déserte plongée dans l’obscurité. L’adolescent observa les mannequins en plastique dénudés et partiellement démembrés dans son dos. Le magasin moldu abandonné servait de passage d’entrée vers l’hôpital magique et l’adolescent ne put s’empêcher de faire le lien entre les présentoirs désarticulés et l’homme qu’ils venaient de croiser à l’intérieur. Il se tourna de nouveau, regarda tout autour de lui et sortit son paquet de cigarettes de la poche de son bermuda. Il avait vraiment trop besoin de s’en griller une, là, maintenant. Faisan fi des préconisations ministérielles quant à l’utilisation de la magie en territoire moldu, il alluma sa cigarette à l’aide de sa baguette et tira deux longues bouffées  qui l’apaisèrent quelque peu.

Toutefois, il ne daigna pas proposer une clope à « Nick » -et puis quoi encore ?-  Il poussa même le vice jusqu’à expirer sa fumée dans la direction du quadra afin de l'incommoder. Son petit doigt lui disait que Nicholas désapprouvait ce type d' addiction. Pourtant Virgil l'imaginait très bien consommer des hormones de taureaux à outrance qu'il devait ingurgiter en comprimé au petit-déjeuner pour entretenir sa musculature.

Cette vision lui tira un vague rictus et il demanda finalement:

« Alors ? C’est laquelle votre caisse ? »

Il pariait sur le 4x4 sombre aux gentes chromées garé un peu plus loin...


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Mon beau-père et moi [Nicholas & Virgil] Icon_minitimeMar 2 Avr 2019 - 20:32
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Nicholas Barclay, 42 ans, moldu, Major dans la 4e division d'infanterie de la British Army, père de Albert, Marlene et Balthazar

Nicholas n'était pas quelqu'un qui était habitué à l'insolence, loin de là. La hiérarchie dans l'armée était fondamentale et il y avait bien longtemps qu'il ne se faisait plus malmener par des lieutenants qui cherchaient à asseoir leur pouvoir. Non, c'était plutôt lui qui faisait cela : il hurlait sur les jeunes recrues dans les parcours du combattant pour qu'ils se donnent toujours plus et acquièrent le sens de l'effort. Ses enfants ne lui manquaient pas de respect, jamais, il ne le tolérait pas. Marlene n'élevait jamais la voix, Balthazar non plus et il n'avait jamais laissé Albert, son aîné plus difficile, lui manquer de respect. Il avait essayé de nombreuses fois à l'adolescence mais Nicholas avait toujours répliqué avec agressivité et fermeté. Maintenant qu'il avait quitté la maison, les relations entre eux étaient plus simples même si toujours pas idylliques. Il ne savait pas vraiment comment lui parler, Dorothy aurait su, elle, elle était plus douée que lui avec les mots et les enfants. Face à Virgil, sa réaction première aurait été de le remettre à sa place. Il n'était qu'un adolescent et les adolescents avaient toujours tendance à se croire malins. Ils faisaient ensuite moins les fiers quand on devait leur faire escalader une montagne sous un orage, de nuit, hein... Mais il ne pouvait pas. Parce que c'était le fils d'Agathe, qu'elle était absente, que leur couple n'était pas officiel et il tenait trop à cette relation débutante pour la sacrifier afin de corriger une insolence. Alors il prit sur lui, serra les poings, blanchit ses jointures et laissa sa voix grave résonner dans l'espace réduit de l'ascenseur.

- Les gosses qui jouent aux petits malins, répondit-il. Et c'est Major Barclay.

Pour le moment du moins. Il n'était pas question de faire dans la familiarité pour le moment, surtout que Nicholas avait désormais une image plutôt dépréciative du cadet d'Agathe. Elle avait rapidement évoqué qu'il pouvait être compliqué et bien elle ne s'y était pas trompée. Ce gamin avait besoin qu'on lui remette les idées en place, si on lui demandait son avis. Un bon stage commando pour lui apprendre le respect de l'ordre ne lui ferait pas de mal. Il assortit ses dernières pensées d'un regard glacial avant de sortir à grands pas de la cabine, ses boots frappant le sol, sans attendre Virgil, qui n'avait qu'à marcher plus vite. C'était difficile pour lui de ne pas regarder les patients de l'hôpital avec une moue horrifiée. Un de ces types avait littéralement des jambes à la place des bras... Quand Marlene lui avait annoncé qu'elle avait été admise à l'école de médecine sorcière, il avait été très fier d'elle. Un docteur dans la famille ! Sa mère aurait été ravie, elle qui était infirmière alors. Mais il avait pensé qu'elle soignerait des enfants, des hémorragies ou des crises cardiaques, pas des bêtes de foire avec leurs membres inversés. Décidément, ce n'était pas un monde pour lui. Chez les Barclay, on supportait mal les choses qui sortaient de la norme. La norme, c'était bien, c'était fait pour cadrer la société. Sans norme, c'était la guerre civile, la déchéance et la mort. Une norme était faite pour être respectée et il n'avait jamais compris les gens qui prenaient plaisir à être marginaux. Pour lui, tous les sorciers étaient des marginaux, à part des exceptions comme Agathe, qui avait compris que ce monde était dangereux, ou sa Marlene, qui n'avait pas vraiment eu le choix...

Ils repassèrent alors par l'étrange vitrine, ce qui mit Nicholas assez mal à l'aise. Ils auraient tout de même pu faire une entrée normale pour les gens normaux, une entrée avec une porte, par exemple. Il suffisait de mettre un digicode. 666, à tout hasard. Un peu pressé de quitter cet endroit qui le mettait mal à l'aise, il fouillait déjà dans les poches de son jean pour retrouver ses clés de voiture. Il n'avait pas vraiment l'intention de s'attarder pour discuter avec le fils d'Agathe, qui avait sorti une cigarette, constata-t-il. Et en plus, il se droguait, très bien. Il était contre ce genre de produits qui foutait en l'air la santé et déclenchait des cancers. La maladie était un sujet très sensible chez lui depuis la mort de son épouse. En tant que sportif, il n'approchait jamais ces trucs là et Albert s'était pris une belle rouste verbale, et une claque derrière la tête, quand il avait été surpris derrière le mur d'escalade à tirer sur une cigarette. La fumée fut soufflée dans sa direction et il adressa à Virgil son pire regard. Il était à deux doigts de lui arracher des mains, de lui piétiner puis de le faire courir onze kilomètres pour faire exploser ses poumons fatigués de nicotine. Mais il ne le fit pas. Pour Agathe. Qu'est-ce qu'on ne faisait pas pour les femmes... Il soupira et s'éloigna d'un pas pour échapper au cancer volatile, désignant sa voiture d'un geste de la tête. Il n'y avait rien sur le pare-brise qui indique une contravention mais il était mal garé, à cheval sur le trottoir. Agathe était totalement paniquée en arrivant.

- Celle-là. Tu n'as pas le permis, je suppose ?

Il voyait bien Virgil dans ces catégories de jeunes qui se levaient après dix heures du matin et glandaient toute la journée...
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Mon beau-père et moi [Nicholas & Virgil] Icon_minitimeVen 5 Avr 2019 - 15:33
Dans le mille. S’il ne parvenait pas à faire carrière à Skye, Virgil comptait bien se réorienter comme enquêteur. En un coup d’œil, il venait d’ identifier la voiture de Nick : Un beau SUV aussi récent que rutilant. Merlin, que cet homme était prévisible ! Virgil avait choisi la plus grosse cylindrée de la rue. Celle qui faisait le plus « bonhomme », en somme… Si Meredith Kane avait été là, elle aurait surement pensé que le Major Nicholas avait quelque chose à compenser…

L’adolescent émit un sifflement et s’approcha lentement du véhicule. Il s’arrêta sur le trottoir pour l’observer un instant tout en tirant sur sa cigarette puis il en fit le tour afin de l’apprécier plus en détails. Lorsqu’il arriva au niveau de la portière passager, il s’arrêta et s’accouda sur le devant de la voiture pour tapoter le capot du plat de la main.

« Pas de contraventions. » dit-il en jouant distraitement avec l’essuie-glace à côté de lui.

Il savait que les puristes détestaient que l’on fasse de vilaines traces de doigts sur leurs objets et sur leurs véhicules. Jonah, par exemple, ne supportait pas que ses fils touchent à ses balais de collection avec  des mains sales et Virgil se demandait  justement si Nicholas était du genre à passer son dimanche après-midi, dans l’allée devant le garage, à nettoyer son bolide centimètre par centimètre  avec un chiffon en microfibres pour ne pas rayer la carrosserie. A vrai dire, il le visualisait déjà.

Le Gryffondor releva les yeux vers Nicholas lorsque ce dernier lui demanda s’il avait le permis de conduire. Tiens donc ? Il voulait encore faire la conversation ?  Soit… L’adolescent coinça sa cigarette entre ses lèvres et secoua la tête négativement.
Quand aurait-il trouvé le temps de prendre des leçons de conduite, et surtout, pourquoi l’aurait-il fait ?

« J’ai déjà mon permis de transplanage… » articula-t-il lentement en haussant les épaules, comme si cela réglait la question. Afin d’illustrer son propos, il leva sa main près de son visage et claqua des doigts, comme pour simuler une disparition soudaine.

« …et c’est quand même vachement plus pratique que ça. »

Il désigna la voiture du menton et se redressa d’un même mouvement. Les moldus étaient particulièrement fiers de leurs belles mécaniques mais rien ne valait un  petit transplanage des familles pour traverser le pays en un clin d’œil.
« Votre fille ne vous a jamais fait essayer? » s’enquit-il alors en glissant ses deux mains dans ses poches.

La fille en question était peut-être trop jeune pour se livrer à un transplanage d’escorte. Nicholas devait être sensiblement de l’âge d’Agathe, il se pouvait fort bien que son enfant soit encore scolarisée à Poudlard. Comment avait-il dit qu’il s’appelait déjà ? Major… Barclay ?

« Attendez… » Virgil fronça les sourcils. Il retira sa cigarette au coin de ses lèvres, « Votre fille » dit-il en désignant Nicholas du bout incandescent de sa clope,  ce serait pas Marlène Barclay par hasard ? »

La Préfète en Chef qui lui avait surement mit le plus d’heure de colle durant toute sa scolarité. Celle qui respectait le règlement à la lettre et qui avait enlevé des points à Gryffondor parce qu’il avait, je cite, « mis en danger la vie d’autrui. ».
Alors qu’en vérité, c’était juste un tout petit croche pied de rien du tout. Il était assis dans le couloir devant la porte de la salle de classe de Virtanen et quand Marlène avait voulu enjamber  ses jambes tendues …patatra. ( En même temps, elle aurait pu lever les genoux plus haut, la feignasse.)

Plus Virgil regardait Nicholas plus il voyait des similitudes dans son comportement et dans celui de l’ancienne préfète en chef: Cette même rigidité. Cette manière de se contenir, un peu pincée. Cette sacro-sainte fascination pour l’ordre et détestation pour «  Les gosses qui jouent aux petits malins » Merlin. Les petits malins. Pas « les petits cons » – Non, bien sûr que non, cette formulation était éminemment trop vulgaire pour un Barclay- un petit malin, comme dans le vieux dessin animé que Dean regardait quand il était gosse.

« Je suis persuadé que c’est elle… »
fanfaronna l’adolescent en haussant un sourcil comme pour mettre au défi Nicholas de dire l’inverse.
Un vrai enquêteur … qui fut toutefois surpris en entendant une exclamation dans la nuit.

« Nicholas ! » Agathe arrivait en courant depuis le devanture du magasin abandonné. « J’ai cru que j’allais te rater ! » lança-t-elle essoufflée tandis que  Virgil jetait son mégot au sol. Sa mère n’était pas dupe, elle savait qu’il fumait mais elle lui avait expressément demandé de ne pas le faire devant elle. La mère de famille arriva au niveau de son ami et déglutit avant de tendre un trousseau au Major, « C’est moi qui ais fermé la porte de chez toi pendant que tu sortais la voiture, j‘ ai mis les clefs dans ma poche et j’ai complètement oublié de te les rendre. Les portes de l’ascenseur venait de se refermer sur vous quand je m’en suis rendu compte » Elle reporta son attention sur l’essuie-glace et demanda alors à son fils : « Il n’y avait rien ? »

Toutefois Virgil n’avait aucune envie de répondre à sa très chère maman. Depuis quand Agathe fermait-elle la porte d’entrée du domicile de Nicholas comme s’ils étaient deux amis proches… Voir plus que ça.
Ne lui avait elle pas brièvement touché le bras tout à l’heure quand ils étaient dans le couloir de Sainte Mangouste ? Comment interpréter ces mots silencieux qu’ils s’étaient murmurés ? Et ce regard plein de reconnaissance  -voir même affectueux- qu’elle venait de lui lancer à l’instant. Virgil eut un léger mouvement de recul.  Il ne lisait jamais ce genre d’émotion dans le regard de sa mère habituellement et il avait peur de comprendre. Hors, son cerveau refusait d’envisager cette possibilité. Non, non, non. Son regard passait de sa mère à Nicholas avec une certaine défiance. Il n’avait plus du tout envie de rire et son petit air arrogant l’avait définitivement quitté. Ses yeux n’étaient plus que deux fentes qui scrutaient Agathe et Nicholas dans la nuit…

No way. Pas question.

Il ne voulait pas du  Major Barclay dans sa vie et encore moins dans le rôle d’un éventuel beau-père qui ferait de Marlène Barclay –Marlène Barclay- sa potentielle demi-sœur.


Et pourtant il restait là, silencieux, paralysé par ce qu’il pensait deviner. Il avait l’impression d’être plongé quatre ans en arrière quand il avait surpris une dispute entre ses deux parents évoquant l’éventualité d’un divorce. Son monde s’était écroulé de la même manière, comme aujourd’hui. Casey le détestait, Mildred Magpie le réduisait au silence et, comme si cela ne suffisait pas, sa mère semblait particulièrement proche du père de Marlène Barclay.

Virgil passa une main lasse sur son visage. Il n’était pas bien. Pas bien du tout.

« Mon chéri ? Ça va ?
demanda timidement Agathe. L’adolescent attendit quelques secondes avant hocher la tête. Tu reviens à l'intérieur avec moi ? Elle se tut un instant jeta un regard entendu à Nicholas avant de revenir sur son fils, Je crois qu’il faut qu’on parle…»


Fin pour Virgil


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Mon beau-père et moi [Nicholas & Virgil] Icon_minitimeLun 8 Avr 2019 - 1:10
Mon beau-père et moi [Nicholas & Virgil] Http%3A%2F%2Fwww.post-gazette.com%2Fimage%2F2015%2F11%2F02%2F720x_q90_cMC_z_ca24%2C104%2C628%2C708%2Fbreakfastwitha2-1
Nicholas Barclay, 42 ans, moldu, Major dans la 4e division d'infanterie de la British Army, père de Albert, Marlene et Balthazar

Nicholas observa Virgil qui faisait le tour de sa voiture, sourcils froncés. Sans gêne, l'adolescent s'accouda sur le capot pour jouer avec l'essuie-glace. Alors les jeep n'étaient pas réputées pour être fragile mais s'il pouvait éviter de tirer sur le mécanisme... Il en faisait déjà voir assez à sa voiture quand il la traînait dans les montagnes boueuses pour aller camper avec ses amis et sa famille. Agathe et lui revenaient justement d'un petit séjour nature. Il avait lavé la voiture hier pour enlever les traces de boue et il avait particulièrement insisté sur le pare-brise, donc il aurait bien aimé que cela reste propre. Il aurait très bien pu en faire la remarque à Virgil, il l'aurait fait pour n'importe qui mais il avait l'impression que l'adolescent n'attendait que cela. il était de ces gamins qui s'illustraient par la provocation parce que cela leur donnait l'impression d'être plus malins que les autres. Nicholas ne pouvait pas dire qu'il était au dessus de cela parce que l'insolence l'irritait particulièrement mais il savait mobiliser son sang-froid quand il le voulait. Il se contenta donc de croiser ses bras sur son torse, une légère veine palpitant sur son front.

- Non, répondit-il quand Virgil lui demanda s'il avait déjà essayé le transplanage. Il ne voyait pas comment on était censé disparaître et réapparaître à un autre endroit, cela semblait trop dangereux. Même Agathe ne l'avait pas fait alors qu'elle voulait rejoindre son fils au plus vite. Ça ne vaut sûrement pas la technologie.

Il aimait la mécanique, il en avait un peu fait en Irak quand il était déployé là-bas. Un de ses camarades d'escadron était mécano. Il avait appris à apprécier la beauté et la perfection d'un FV4034 Challenger 2 avec un blindage Chobham ou l'élégance d'un FV-107 Scimitar en action. Est-ce que les sorciers étaient capables de reproduire cela, avec toute leur magie ? Sûrement pas. Nous parlions quand même d'hommes volant sur des balais. Mais il savait que les gens avec des capacités magiques étaient un peu prétentieux, il l'avait bien vu lors de ses contacts avec les agents du Ministère : ils étaient persuadés que leur agilité dans le secouement d'une baguette de bois leur donnait raison sur tout. En attendant, ils n'avaient toujours pas l'électricité donc bon. Heureusement que Marlene avait toujours gardé un esprit critique sur cela : il avait été soulagé qu'elle aille vivre dans la partie normale de Manchester et qu'elle continue des choses normales, comme aller au cinéma. Il n'avait pas vraiment envie de la voir avec un chapeau pointu en train de mettre des crapauds dans un chaudron (même s'il savait qu'elle l'avait sûrement fait à son école...). Il eut d'ailleurs la surprise d'entendre le nom de sa cadette dans la bouche de Virgil, sûrement parce qu'ils s'étaient croisés à Poudlard. Ils n'avaient pas tant d'années de différence que cela. Il vit bien une certaine incrédulité dans le regard du jeune homme et prit quelques secondes pour répondre, comme s'il allait pouvoir lire sur le visage du fils d'Agathe ce qu'il pensait de sa fille.

- Oui, c'est elle, déclara-t-il simplement. Ma cadette.

Heureusement pour lui, ses deux autres enfants n'avaient pas été emmenés là-bas pour apprendre à touiller une potion magique, ils allaient pouvoir avoir des vies complètement normales. La voix d'Agathe lui fit tourner la tête et il vit sa compagne avancer à grands pas vers eux, essoufflée. Automatiquement, Nicholas fit un pas vers elle et leva un bras, comme pour la toucher. Il se retint. Elle avait oublié de lui rendre ses clés et il aurait eu l'air bien bête s'il avait essayé d'ouvrir sa porte, à deux heures de route d'ici. Il attrapa son trousseau et la remercia, un très léger sourire sur la commissure des lèvres.

- Merci, j'aurai été bien embêté sinon. Il rangea ce dernier dans la poche de son pantalon, tournant la tête machinalement vers le capot quand elle posa la question de la contravention. Non, rien, mais même si cela avait été le cas, ce n'est pas grave.

L'essentiel été qu'elle soit arrivée au plus vite auprès de son fils blessé. Une prune, c'était juste de l'argent, ce n'était pas important face à cela. Étonnamment, ce fut le silence de Virgil qui poussa Nicholas à le regarder de nouveau, comme s'il avait déjà compris que c'était étrange que le jeune homme ne fasse aucune remarque. Le regard qu'il portait sur eux était lourd de suspicion et un bref coup d'oeil vers Agathe lui indiqua qu'il était temps pour lui de laisser mère et fils en tête à tête. Ils avaient sûrement beaucoup à se dire. Désireux de ne pas brusquer sa compagne, il effleura juste son bras du bout des doigts pour prendre congé.

- Bon courage avec Casey, j'espère que ça ira. Je t'appellerai.

Il fit quelques pas vers sa voiture avant de hocher la tête en direction de Virgil.

- Je dirais bonjour à Marlene de ta part.

Puis, abandonnant les Forbes, il monta dans sa voiture, alluma les phares et recula avec un peu de brusquerie, le moteur puissant résonnant dans la rue. Voilà. Ça, c'était un son que les sorciers n'avaient pas. Ils ne savaient pas ce qu'ils perdaient.

FIN DU RP

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