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Plutôt slip ou caleçon ? [Fergus, Toni & Astrid]

Astrid Grenfell
Astrid GrenfellLangue-de-Plomb
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Plutôt slip ou caleçon ? [Fergus, Toni & Astrid] Icon_minitimeLun 4 Mar 2019 - 23:28
12 septembre 2010

Astrid devait l’avouer, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas ri jusqu’à en avoir des larmes aux yeux. Elle sentait les regards perplexes des autres clients du cabaret-casino se poser sur elle mais elle n’en avait pas grand chose à faire. Il fallait dire que la scène prêtait à l’interrogation, quand on avait pas tout le contexte. Son amie Diana mimait une marche lourde et un air mécontent devant le barman qui fronçait lui aussi les sourcils, pour exprimer une impatience qui elle, n’était pas factice.

« Je suis désolé mais je ne comprends toujours pas ce que vous voulez, lança t-il.
-Je crois qu’elle essaye de commander un Mojitroll.
-Oh non t’aurais pas du lui dire, Yasmine ! »

La jeune femme haussa les épaules avec un sourire sur les lèvres, face à la moue que faisait Petra. Vu l’air blasé que fit le barman en allant s’occuper des cinq commandes, Astrid songea qu’elle n’avait pas mal fait en mettant fin à ce jeu qui les amusait surtout elles. Diana revint s’asseoir au centre de leur petite bande en enfouissant son visage entre ses mains de honte et de désespoir à la fois, sous les regards hilares de ses amies.

« Oh mon Dieu, je vous hais.
-En même temps, tu t’attendais à quoi, fallait pas accepter de faire un enterrement de vie de jeune fille.
-Fais pas comme si t’avais pas pris un malin plaisir à écrire les gages, toi !
-Ah mais je ne le nie pas, le résultat est encore mieux que ce que j’imaginais, répondit Raven sans sourciller. C’était quoi le premier cocktail que tu as essayé de mimer ?
-Un Harry Pirinha ! C’était évident, non ? La cicatrice ! s’exclama t-elle en dessinant le célèbre éclair sur son front avec le bout de son doigt.
-Ça d’accord, mais t’essayais de faire comprendre quoi quand tu battais des bras en claquant ta mâchoire ?
-Un piranha… avoua Diana, dépitée. Mais arrêtez de rigoler, ça veut rien dire « pirinha », vous vouliez que je fasse quoi ? »

Mais rien ne put arrêter l’hilarité des demoiselles, jusqu’à ce que les cocktails qu’elles avaient commandé se présentent à elles et offrent un court répit à la future mariée. Les regards changèrent même de direction puisque ce fut Astrid qu’on embêta, cette fois :

« Fais gaffe, Astrid, tes joues prennent la même couleur que ton cocktail, commenta Petra avec un sourire narquois.
-Je ne suis pas bourrée, répliqua t-elle, ce qui était la vérité.
-Non, ça c’est juste la couleur rose pompette. Faudra s’inquiéter quand elle deviendra vraiment rouge. »

Astrid envoya un coup de coude dans les hanches de sa meilleure amie, sans la moindre pitié. Elle était à peu près certaine d’avoir moins bu que Raven mais cette dernière avait un talent inhumain pour paraître sobre même quand elle était totalement ivre. Astrid oublia bien vite la boutade, sa bonne humeur prenant le pas sur tout le reste. La reprise du rythme au ministère était toujours difficile en septembre alors elle prenait un grand plaisir à se retrouver dans ce genre de soirées qui lui donnaient l’impression de prolonger un peu ses vacances. Elle avait également pris plaisir à l’organiser avec ses complices, pas seulement parce qu’elle aimait globalement organiser des choses dans sa vie, mais surtout parce que cette fois, l’exercice était un peu différent et plus excitant que d’appeler un bar pour réserver une table.

De prime abord, cet établissement n’était pas le premier qu’elle aurait choisi mais maintenant qu’elle s’y trouvait, elle ne regrettait pas le choix. Elle s’attendait à un genre d’ambiance plutôt vulgaire qu’on retrouvait dans les bars branchés de Leopoldgrad, où l’alternance d’halos lumineux aux couleurs vives agressaient les yeux, où les percussions répétitives cognaient contre les murs et attaquaient les oreilles. Elle découvrait avec un certain plaisir son erreur car le lieu possédait un charme indéniable, une subtilité qu’elle n’aurait pas soupçonné dans ce qu’on décrivait comme un temple de débauche dans une ville de malfrats. Sans qu’elle ne l’ait prémédité, Astrid se révélait sensible à la hauteur vertigineuse du plafond, au contraste des moulures blanches avec le parquet sombre, luisant, recouvert d’épais tapis de couleurs chaudes qui étouffaient les pas et la clameur des discussions. L’alcool et la bonne ambiance lui faisaient oublier les odeurs un peu lourdes de cigarette qui flottaient dans l’air. Elle affichait un sourire tranquille quand elle extirpa de son sac une enveloppe bleue qu’elle tendit à Diana sans un mot.

« Oh non, encore un gage ? s’écria t-elle. Je vais faire ça toute la soirée ?
-Ouaip, c’est le principe.
-C’est quoi, cette fois ? Pas d’imitations, pitié.
-Non… C’est encore mieux » répondit Astrid, un sourire mystérieux aux lèvres. « Mais pour celui-là, il va falloir qu’on trouve quelques victimes consentantes… »

Son regard vagabonda dans la foule, à la recherche d’hommes seuls, de préférence, ce qui n’était pas évident à trouver dans un établissement où les gens venaient plutôt se divertir à plusieurs. Astrid se mit à jauger plutôt arbitrairement du regard les personnes les plus proches de leur groupe, écartant celles qui n’avaient pas la tête à se prêter à des jeux débiles comme celui qu’elles s’apprêtaient à faire, selon des critères parfaitement subjectifs. Petra, qui était sa complice dans l’écriture de ce défi, fut plus rapide qu’elle à réagir.

« Les deux là-bas ! »

Elle désigna deux hommes attablés à quelques mètres du comptoir où elles se trouvaient, qui discutaient penchés l’un vers l’autre. Ils semblaient avoir leur âge, à peu près, peut-être un peu plus vieux, Astrid avait du mal à estimer correctement d’aussi loin. L’un d’eux était bien bâti, avec une tête sympathique et l’autre, tout l’inverse. Pourquoi pas, songea t-elle, il fallait bien commencer quelque part. Lançant le mouvement de groupe, elle se leva pour entraîner une Diana inquiète par le bras.

« Qu’est-ce que je suis sensée faire avec eux ?
-Tu ouvres l’enveloppe et tu lis ce qu’il y a écrit dessus. »

Le deuxième homme semblait avoir saisi qu’un groupe de cinq femmes se dirigeaient vers eux et Astrid lui offrit son plus beau sourire pour les introduire.

« Bonsoir messieurs. Est-ce qu’on peut vous déranger quelques minutes ? Mon amie Diana a quelques questions à vous poser. »

Un bref temps de latence s’installa car l’amie en question -qui n’avait peut-être plus envie d’être son amie maintenant- avait ouvert son enveloppe entre temps et quelque chose dans son expression avait changé. Astrid se fit violence pour ne pas éclater de rire face au regard parfaitement scandalisé qu’elle posa sur elle et dut sortir son plus beau jeu d’actrice pour ne pas griller la grande mascarade qu’était cette petite scène.

« Ne sois pas si timide, lança t-elle en tapotant l’épaule de Diana. Elle mène des recherches sur un sujet de société un peu délicat.
-Je… Tout à fait. Des recherches sur… Hum. »

C’était de toute évidence impossible à qualifier et Astrid comprenait la difficulté. Il n’y avait pas tellement de logique dans la construction du questionnaire, c’était simplement une succession de questions ridicules, voire gênantes. Il fallait reconnaître une grande volonté et un fair play admirable à Diana puisqu’elle trouva le courage de se prêter au jeu avec un sérieux étonnant :

« Qu’est-ce que vous pensez de la fessée ? »


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Plutôt slip ou caleçon ? [Fergus, Toni & Astrid] Icon_minitimeDim 10 Mar 2019 - 22:22
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Fergus Avner, 34 ans, Veilleurs

Il n'était pas excessivement tard, le soleil se couchait à peine, les ombres purgeaient tout juste Bristol de leurs dernières présences et se fondaient uniformément dans la nuit naissante. Le ciel encore clair imposait un entre chien et loup estivale, la température était douce et toute cette clémence climatique donnait aux foules qui se pressaient en direction des folies une bonne humeur pleine d'attrait. Fergus s'attendait à une soirée chargée, et scrutait ses nouvelles recrues avec un fond de lassitude lorsque Toni vint le tirer par la manche.

Sa dernière confrontation avec Robin remontait à plus d'un moins mais lui restait toujours en travers de la gorge. Fergus sondait les entrées et les sorties avec en plus d'attention, s'il lui était possible, et s'abîmait les yeux avec une insistance absurde. Il semblait calme, mais avec une contraction au fond du cœur qui lui faisait craindre un nouveau dérapage, et par assimilation, craindre pour sa réputation, et pour son poste. Il avait du mal à se décontracter, Toni s'en était rendu compte, et faisait son possible pour adoucir l'obsession nouvelle qu'il développait ; il lui avait très justement fais remarquer quelques semaines auparavant que prendre la place des gens qu'il payait ne changerait rien à ses affaires. Toni possédait une forme d'inconscience qui l'empêchait généralement de se focaliser sur des questions inutiles, et Fergus le savait. Il avait donc choisit consciencieusement de s'aligner sur le comportement de son frère d'arme, ce soir spécifiquement, pour se détendre, boire un verre, et profiter lui aussi de l'ambiance anormalement détendue et chaleureuse qui régnait aux Folies, colporté par des groupes de jeunes gens venus de l'extérieur et qui représentaient une clientèle un peu moins sélecte qu'à l'habitude.

Cela arrivait environ une ou deux fois par mois, durant les week-end. Les visages changeaient du tout au tout. Dépourvue de ses habituels clients très renseignés sur le genre de services que l'établissement proposait en sous-mains, les étudiants, jeunes adultes, parents libérés, s'octroyaient une soirée au sein du cabaret et en modifiaient ainsi l'ambiance. Il ne s'agissait plus de pontes de la pègre, d'éminents membres du Ministère, de riches conseillers venus s'envoyer une danseuse dans la lascivité exécrable de leur ennuie pleins d'argent, mais de jeunes couples ou des groupes d'amis auréolés d'innocences, heureux de s'offrir une soirée inoubliable dans un casino de luxe, convaincu de vivre un souvenir particulier. Cette clientèle si différente apportait un vent de fraîcheur insouciante et Fergus parvint à se détendre suffisamment pour se retrouver lui-même à une table, un verre en main, décidé à se vider un peu la tête entre deux surveillance.

Les dernières transactions avaient par ailleurs eu pour résultats de juteux dividendes, ce qui lui donnait la gratification de mériter ces quelques minutes de délassement. Ils s'étaient donc plongé dans une discussion plutôt soulevée au sujet des dernières performances de Moreen, la jeune sœur de Fergus, qui avait trouvé plaisant de venir passer une après-midi sur le lieu de travail de son frère et avait tenu à Toni des propos que Fergus considérait comme légèrement problématiques, lorsque son ami redressa la tête. A l'étincelle sirupeuse qui la traversa, Fergus compris immédiatement qu'une jeune fille venait de croiser son regard, et qu'elle était probablement à son goût. D'une traction, il se retourna à moitié sur sa chaise pour aviser un groupe de demoiselles gloussantes à quelques canapés de là, et deux d'entre elles, debout, marchant vers eux avec une certitude fières et un fond de fou rire dissimulé sous un air gêné pour l'une, effronté pour l'autre. Fergus dévisagea la rouquine qui s'immobilisait devant eux, les joues rosies par les traces probables de son dernier cocktail, l'œil vif, un demi sourire figée sur les lèvre. Ses épaisses lunettes dissimulaient ses yeux derrière le reflet des chandelles contre les verres.
- Bonsoir messieurs. Est-ce qu'on peut vous déranger quelques minutes ? Mon amie Diana a quelques questions à vous poser. " Aborda-t-elle poliment. Fergus haussa un sourcil, ce qui modifia très peu son expression naturellement surprise, et jeta un coup d'œil à Diana qui s'était immobilisée, une feuille entre les mains. Elle se tenait droite, les lèvres serrées, incertaine et certainement mal à l'aise. Fergus reporta son attention sur Toni, qui décortiquait Diana avec un fin sourire. Il lui laissait la place par habitude, car il se doutait bien que c'était son ami qui avait attiré l'attention des jeunes femmes : dans leur duo et dans ce genre de situations, Fergus était rarement le centre.

Il  n'avait pas, par ailleurs, une profonde envie d'être dérangé, mais développait une curiosité infime pour ce qui commençait à se jouer sous ses yeux, et l'intérêt évident de Toni le retint. Il n'était d'ailleurs pas dans son caractère de battre froid deux jeunes femmes polies.

- Elle mène des recherches sur un sujet de société un peu délicat, reprit la rouquine à leur intention. L'incertitude de son ami fit instantanément comprendre à Fergus qu'ils n'avaient pas affaire à un sujet sérieux, mais que cela s'apparentait sévèrement à une blague de collégienne
- Je… Tout à fait. Des recherches sur… Hum. " Il rencontra le regard de Toni qui brillait drastiquement d'impatience. " Que pensez-vous de la fessée ? " Acheva Diana avec incertitude.

Fergus cligna des yeux, haussa les sourcils, et laissa le rire tonitruant de Tonino colorer d'un rouge profond les joues de la jeune femme dont le papier se froissait entre les doigts. " Ma, ça dépend dé la beauté dou coul ! " Toni plissa les yeux, mutin. " É dé qui la donne ou la réçoit. " Fergus se contenta d'un rire rentré. Il lui sembla voir Diana blêmir, sans se démonter.
- Vous devriez prendre des notes, suggéra Fergus d'un ton docte. Puis, supposant que les réponses d'ordre érotiques n'intéressaient les demoiselles seulement dans le cas où Toni y répondait, il s'apprêta à se taire.
- Et toi, Fergus, relança Toni avec un intérêt qu'aucune de leurs interlocutrice ne semblait partager. Tou pense quoi d'oune bonne petite gifle sour le derrière ? " Fergus lui adressa un regard vaguement ennuyé.
- Ca m'évoque de mauvais souvenir, répondit-il calmement. Il leva les yeux vers celle qui ne s'était pas présenté et qui le regardait derrière sa monture. Il sentait qu'il n'était qu'un personnage secondaire dans une discussion motivée par le fait qu'une fois de plus, la gueule d'ange de Toni avait poussé les deux jeunes femmes à l'aborder. Fergus avait l'habitude, et ne s'en formalisait pas. Mais il trouvait dans le regard de la petite rousse quelque chose d'un peu désagréable, comme une forme de jugement qui lui faisait sentir qu'il n'était pas à la hauteur de son ami.
- Et vous, mesdames ? Demanda-t-il en la fixant, avec un urbanisme de circonstance. C'est quelque chose qui vous semble attrayant, la fessé ? "
Astrid Grenfell
Astrid GrenfellLangue-de-Plomb
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Plutôt slip ou caleçon ? [Fergus, Toni & Astrid] Icon_minitimeDim 31 Mar 2019 - 22:34
Le plus grand des deux hommes, celui qui les regardait avec un intérêt non feint, était plutôt agréable à regarder. Astrid n’était certainement pas la seule du groupe à le penser puisqu’elle entendit un gloussement derrière elle quand l’homme en question fit une réponse osée, en éclatant d’un rire franc qui laissait voir son sourire éclatant. La seule qui parut insensible à l’accent chantant et les larges épaules du beau brun fut Diana, certainement parce qu’elle était trop pétrifiée par la situation pour prêter attention à ce genre de détails. La remarque du deuxième homme, sur un ton dont on ne savait s’il s’agissait d’une blague ou non, teignit ses joues en rouge. Heureusement pour elle, la conversation se poursuivit sans qu’elle n’ait à trouver quoi répliquer :

- Et toi, Fergus. Tou pense quoi d'oune bonne petite gifle sour le derrière ?
- Ca m'évoque de mauvais souvenirs. »

A nouveau, l’italien partit dans un grand éclat :

« Oh non, jé pensais qué la spécialité dé ta mère, c’était les claques dans la nuque, elle a donc d’autres talents cachés ! »

Riant à sa propre blague, il administra un coup de coude à son ami, sous le regard d’Astrid qui suivit avec un certain amusement leur petit échange. Elle ne savait pas trop quoi penser du deuxième homme qui oscillait entre un humour sérieux et une forme de réserve, mais elle sentait une espèce de synergie pas déplaisante entre les deux amis. Elle se sentait comme devant un duo comique bien rôdé, ce qui lui donnait envie de rester quelques minutes, par pure curiosité. Elle se rendit compte qu’elle les fixait quand le dénommé Fergus la dévisagea en retour. Les effets de son dernier cocktail transparurent dans une audace qu’elle n’aurait pas eue en temps normal avec des inconnus, car elle ne détourna pas le regard et ne se démonta pas face à la question redirigée sur elle. Petra fut toutefois plus rapide à répondre, son regard clairement fixé sur le beau garçon du duo :

« Ça dépend effectivement de qui la donne. 
-Wahou, les choses vont beaucoup trop vite ici. Est-ce qu’on peut avoir un autre verre ?
-Mais bien sour, asseyez-vous, on va vous apporter ça, assura t-il avec un sourire qui s’était agrandi d’une façon presque inquiétante. Jeff ! »

La familiarité avec laquelle il s’adressa à un des serveurs et la rapidité avec laquelle ce dernier alla s’exécuter ne sembla attirer l’attention de personne, sauf d’Astrid qui suivit la silhouette longiligne du serveur sautillant jusqu’au bar. Concluant qu’ils devaient être deux habitués du casino, elle reporta son attention sur le duo. Le hasard l’avait faite s’asseoir juste à côté de Fergus, ce fut donc le premier dont elle croisa le regard en reprenant la parole, un doigt levé en l’air comme si elle donnait une leçon :

« Pour répondre à la question, je peeeense que… La fessée, à la base, c’est une mesure punitive du parent envers un enfant désobéissant. Donc quelqu'un qui la recherche une fois adulte manifeste une espèce de désir de soumission à l’autorité paternelle. Du coup, je ne sais pas si c’est un fantasme qui serait un vieux reste de millénaires de patriarcat ou si c’est juste la preuve d’un complexe d’Oedipe pas entièrement résolu… Dans tous les cas, quand on dit les choses comme ça, eh bien, ça paraît tout de suite moins sexy, non ?
-Zéro fun dans ta réponse, Astrid, t’as beaucoup trop bu. Ne lui donnez pas ce verre, monsieur Jeff. »


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Plutôt slip ou caleçon ? [Fergus, Toni & Astrid] Icon_minitimeSam 13 Avr 2019 - 23:58
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Fergus Avner, 34 ans, Veilleurs

La rouquine ne baissa pas les yeux, ce qui était plutôt surprenant : si Fergus ne payait pas nécessairement de mine il était rare cependant que, confronté à son regard, ses interlocuteurs en soutiennent l'intensité. Il en conclu, après une très brève analyse qu'il joignit à celle du groupe, que les jeunes filles n'avait aucune idée de l'endroit réel où elles avaient mis les pieds, que certaines d'entre elles étaient déjà partiellement éméchée, et que d'elles-toutes Astrid -puisqu'il s'agissait manifestement de son nom - l'était le plus.

Fergus se renfonça dans son siège avec une tranquillité qui n'avait rien de feinte, et adressa un doigt d'honneur équivoque à Toni, un principe solidaire pour lui faire savoir ce qu'il pensait de ses blagues, encore plus lorsqu'elles concernaient sa mère. Il affectait un très mince sourire. Il savait que son ami raffolait des groupes de lycéennes tout juste sorties de leurs premières mues. Ils avaient tendance à désigner ainsi les femmes du monde qui, contrairement à celles qui gravitaient dans le milieux des veilleurs, irradiait ponctuellement une intensité d'innocence profonde et atrocement attractive. Toni adorait faire ses preuves en séduction, comme gangster d'abord, mais étant excellant acteur par nature, jouer le type sans histoire était un défi qui lui permettait de se confectionner une vie d'absurdité sur mesure, et rendait un jeu attrayant parfaitement hilarant à ses yeux. Fergus l'avait aidé plusieurs fois à s'inventer des passés factices, pour conquérir quelques belles attentives, en brodant des anecdotes. Jusqu'au moment où il décidait de le prendre au piège de son propre mensonge.

Le regard outré rempli de sentiment de trahison qui se lisait alors dans ses yeux réparait généralement les insultes commises sur le dos de Damnhait Avner.

Le groupe s'était globalement rapproché à l'initiative de Toni qui, ne perdant jamais une occasion d'être prompte et sociable, offrait ses premiers verres. Une jeune femme fermée, à l'air froid, un peu brutal sur les des bords mal équarris, jetais par-dessus ses cernes des œillades désabusés. Une autre, une blonde vivace qui avait toutes les qualités pour être choix numéro 1 de Toni, si elle n'affectait pas déjà cette mou hallucinée d'amour à chaque coup d'oeil alanguit qu'elle jetait dans sa direction. Une troisième, brune, bouclée, somptueuse, discrète comme une bruine d'été, souriait timidement sans intervenir. La rouquine, plutôt ivre. Et Diana, vraisemblablement, toujours debout, un peu détendue maintenant que la question prenait un essor qui lui échappait. Une cour entière composée de jeunes femmes dans l'ensemble plutôt charmante dont Toni se sentait actuellement probablement capable de prendre soin jusqu'au lendemain matin. Fergus n'était pas certain de pouvoir en dire autant, mais la situation avec quelque chose d'absurde et d'un peu drôle qui le gardait cloué à son siège et le faisait accepter un nouveau verre. Les derniers mois avaient été difficiles pour lui, et continuaient à l'être. Il s'était attablé avec son meilleur ami, initialement pour soulager un peu le poids de ses préoccupations, et cette diversion lui convenait tout aussi bien. Fergus pouvait passer un temps assez à long à regarder Toni faire le show et se fatiguer à sa place. C'était un spectacle fascinant, et qui le restait malgré le nombre d'années qu'ils avaient en commun.

Il était plus pénible de se confronter à ce qu'il avait engendré. Dans le but évident de la mettre mal à l'aise, Fergus avait posé sa question sans penser déclencher un aplomb mou de diagnostique étudié sur la question du complexe. Il vit du coin de l'œil Toni qui faisait mine de laisser sa tête glisser sur sa main et se réveiller en sursaut. A ce stade, Fergus était à peu près sûr qu'il guettait les rires, mais celui de Petra en particulier. Fergus attendit patiemment la fin de l'exposé d'Astrid, la gratifia d'un haussement de sourcil qui ne modifia pas grand-chose à son expression, et commenta posément :

- Tu dois bien rire au lit, avec des diagnostiques pareils.
- Jamais entendu parler des sapiosexuels ? " Lâcha Raven de son coin de table, son regard incisif fixé sur Fergus qui le lui rendit avec une patience exemplaire. " Des tas de gens s'excitent à coups de références culturelles. "
- En se citant des passages de l'encyclopédie ? Ça doit faire mal.
- Sans blagues, je préfères encore me prendre des fessées à coup d'encyclopédie que de la lire sur l'oreiller, Raven. " répartie Petra avec un rire ténue. Elle guettait la réaction de Toni, l'oeil brillant, et anticipa le geste de Diana qui, pleine de confiance sur la direction que prenait la discussion, s'apprêtait à ranger la liste de question dans l'espoir certain de la faire disparaître à tout jamais. " Ho, ho, ho, Diana ! C'est l'heure de la question suivante. " Son ami étouffa un grognement profond.
- Non, mais non, mais…
- Alleeez Diana, c'est le jeuuuu " Diana exécuta un râle, laissa ses yeux rouler au ciel, résigné, soupira profondément et, sans regarder personne en particulier, énonça :
- … Quel est le… Je reformule. Nous aimerions prendre connaissance du lieu le plus gênant dans lequel vous ayez couché avec votre... Partenaire. "

Astrid Grenfell
Astrid GrenfellLangue-de-Plomb
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Plutôt slip ou caleçon ? [Fergus, Toni & Astrid] Icon_minitimeDim 21 Avr 2019 - 21:14
En temps normal, Astrid attendait d’avoir fait plus amplement connaissance avec les personnes qu’elle rencontrait, avant de se laisser aller à son naturel penchant pour les débats de société où la confrontation des points de vue lui apportait la stimulation intellectuelle et l’adrénaline dont elle avait besoin, accompagnée parfois -souvent- d’une certaine charge émotionnelle car elle y mettait du sien. L’alcool avait malheureusement tendance à lui faire sauter quelques étapes essentielles et la réaction de ses amies tout comme celles des deux hommes qui leur tenait compagnie lui fit comprendre que cette histoire de fessée patriarcale les avait tous perdus. En temps normal, elle se serait probablement sentie un peu embarrassée de cette situation. L’alcool avait heureusement tendance à lui donner l’insouciance qu’il pouvait lui manquer. Elle eut un rire à la fois amusé et incrédule à la réponse de Raven qui volait à sa rescousse, répondant à sa place au commentaire de ce Fergus décidément bien peu aimable. L’étendue de son savoir sur ce genre de penchants étranges que pouvaient avoir les gens dans leur vie de tous les jours l’étonnait toujours. Le commentaire de Petra en rajouta à son hilarité.

« Eh bien tu es peut-être sado-sapiosexuelle sans le savoir, Petra, on aura découvert quelque chose ce soir. »

Son instinct lui disait que ce ne serait pas la première révélation de la soirée, compte tenu de la façon dont leurs deux interlocuteurs avaient décidé de se prêter au jeu. Elles avaient eu de la chance, elles auraient pu tomber sur des hommes peu enclins à se livrer sur des sujets aussi personnels et leur petit jeu serait tout aussi vite tombé à l’eau. Certes, ils n’avaient pas leur langue dans leur poche, mais pour le moment, Astrid s’amusait et cela se lisait dans son regard brillant. Plutôt contente d’être tombée du premier coup sur deux personnes de bonne volonté, elle reporta son attention sur le questionnaire qui se poursuivait. Ah, c’était une idée de Petra, cette question, ce n’était guère étonnant qu’elle ait insisté pour que Diana poursuive sa lecture.

« Haha ! Dé mieux en mieux ! s’exclama aussitôt l’italien en pouffant de rire. Alors attendez, déjà, avant qu’on continoue cette pétite partie très amusante, on dévrait sé présenter, moi jé parle pas dé mes exploits sexuels à des parfaites inconnoues. »

Haussant légèrement les sourcils face à ce commentaire, car quelque chose dans l’aisance qu’il manifestait lui disait que ce type était plutôt tout à fait le genre à s’ouvrir à des inconnus, Astrid laissa Yasmine se présenter en première, puisque c’était sur elle que le regard du jeune homme s’était arrêté. Elles firent un tour de table de prénoms, avant qu’il ne reprenne la parole, de sa voix forte et son sourire écrasant :

« Moi c’est Toni. Lui, Fergus » Il abattit sa main sur l’épaule de son compère, d’un geste qui aurait dû briser quelques os, normalement. « Par contre, jé pense qué vous n’êtes pas encore prêtes pour nos histoires donc jé vais galamment vous laisser commencer. »

Aussitôt, des rires indignés et des exclamations amusées jaillirent autour de la table, sous le regard parfaitement satisfait de Toni qui semblait avoir eu l’effet recherché.

« Bah voyons ! C’est déjà assez gênant que je pose les questions sans qu’en plus je doive y répondre.
-D’accord, d’accord ! fit Toni en levant les mains en avant, comme pour se défendre. On n’a qu’à faire chacun son tour alors. Jé réponds, puis l’oune de vous. Puis Fergus, fit t-il sans demander le moindre avis à son ami, puis encore oune dé vous. Et on tourne comme ça, c’est équitable.
-Tu es doué pour retourner les règles à ton avantage, toi, fit remarquer Astrid, un sourire peu impressionné sur les lèvres. Arnaqueur dans la vie de tous les jours ?
-On peut dire ça comme ça. »

Le sourire de Toni s’était étrangement agrandi et pendant un bref instant, Astrid affronta son regard. L’espace d’une demi-seconde, elle croisa celui de Fergus, se rappelant sa remarque de tout à l’heure. Monsieur pensait qu’elle ne s’amusait pas au lit ? Eh bien, c’était ce qu’on allait voir.

« Très bien. Tu commences, alors. »

Les regards pleins de curiosité se reportèrent sur Toni, qui semblait ravi d’avoir eu son deal. Il posa les coudes sur sa table en se rapprochant, comme pour ménager son effet et capter l’attention de tous.

« Hum… J’étais avec oune meuf. On allait dans son appart’. Elle a pas retrouvé ses clés dans son sac et on était comment dire… pressés. Donc on a baisé sour son pallier. »

D’accord. Astrid voulait bien le reconnaître, cet homme avait du niveau en terme d’audace. Diana fut la première à exprimer une surprise pleine de réjouissance, alors qu’elle posait la question que tous se posaient :

« Han ! Et alors, quelqu’un vous a surpris ?
-Evidemment. C’est ça qui est gênant, dit t-il avec un éclat de rire qui ne semblait pas du tout montrer une quelconque gêne de sa part. Oune mec deux étages au-dessus qui a ouvert la porte en criant : "On vous entend dans tout l’immeuble !". On a quand même fini notre affaire. »

Sa petite imitation déclencha les rires autour de lui et bientôt, Astrid sentit comme un élan d’attention revenir vers elle. Puisqu’elle était celle qui avait défié Toni en quelque sorte, ce n’était guère étonnant que ses amies lui laissent l’honneur de commencer. Elle but une gorgée du verre qu’elle avait entre les mains, autant pour se donner du courage que du temps pour réfléchir à une anecdote. Elle en avait bien une mais… C’était plutôt gênant comme aveu. Que Toni et Fergus sachent ne la dérangeait pas vraiment, ils étaient des compagnons d’une soirée qu’elle n’allait probablement jamais revoir par la suite mais l’histoire qu’elle allait raconter était inconnue de ses amies. Guettant leurs réactions, elle débuta avec une phrase qui racontait déjà les trois quarts de l’histoire :

« Eh bien, j’ai un ex qui avait un job dans une boutique de mobilier et de déco, à côté de ses études…
-Noooooon ? Noooooon ! Thomas ?
-Mais tu nous as caché ça, Astrid ! » s'exclama Yasmine.

Elle haussa légèrement les épaules. Elle ne racontait pas tout à ses amies, en l’occurrence, elle n’assumait pas totalement ce qui s’était passé dans cette boutique. Enfin… Pas à toutes ses amies, du moins. Raven affichait un sourire moqueur que Petra ne remarqua pas, trop occuper à interroger promptement Astrid :

« Vous l’avez fait sur un des lits ? Un gloussement lui échappa en voyant son amie répondre à l’affirmative. Et alors, on vous a vus ?  
-Ça va pas ! Il faisait la fermeture du magasin, il n’y avait plus personne. »

Elle n’aurait jamais osé, autrement. C’était tout de même gênant, d’une certaine manière. Petra mit d’ailleurs exactement le doigt sur le point gênant de cette affaire, avec la grâce et la discrétion qui lui étaient caractéristiques :

« Et alors ? Le lit est devenu quoi, après ça ?
-J’en sais rien, oh la la, je veux pas y penser » répliqua Astrid, étouffant son sourire dans une nouvelle gorgée d’alcool. « Bon, j'ai répondu à la question, neeeext ! »


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Fergus Avner
Fergus AvnerChef de la mafia
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Profil Académie Waverly
Plutôt slip ou caleçon ? [Fergus, Toni & Astrid] Icon_minitimeLun 29 Avr 2019 - 19:44
Toni avait une manière de s'illustrer dans ce genre de situation qui amusait particulièrement Fergus. Il suivait avec une attention concentrée les échanges des uns et des autres, un fin sourire dessiné sur ses lèvres closes. Il aimait le retrait confortable dans lequel on le laissait considérer le déroulement de la discussion qui prenait un tour de plus en plus gênant. Il ne retint pas un rire bref lorsque Toni affirma avec un aplomb insolent la pudeur qu'il entretenait avec l'idée de s'ouvrir sur des sujets intimes à de parfaits inconnus. Fergus se retint de lever les yeux au ciel pour ne pas totalement infirmer Toni et lui laisser sa crédibilité - il ne remettait jamais sa parole en doute lorsque Toni affirmait quelque chose en groupe, Fergus se faisait un devoir, même s'il s'avait que son ami mentait outrageusement, de rester de son côté et soutenir son mensonge.- Mais ils savaient très bien tous les deux que Toni aimait absolument faire étalage de ses prouesses au monde entier. Et particulièrement aux groupes de jeunes femmes attentives décidées à poser des questions gênantes.

Il accusa le coup que Toni lui porta en le présentant en cillant à peine. Il était tellement habitué à se faire déboîter l'épaule régulièrement par les accolades amicales de son ami, qu'il se demandait parfois si ses os n'avaient pas fini par se solidifier pour s'y adapter. Il secoua la tête, incrédule en constatant que comme à son habitude, son frère d'arme parvenait à rouler tout son petit auditoire dans une farine de qualité et ajuster les règles à son avantage. Toni était dans son élément le plus parfait, il le voyait rarement se dégourdir aussi bien qu'au centre d'une bagarre -avec tout ce que cela pouvait supposer de dérapages- ou d'un groupe de jeunes femmes. Il se mettait alors à dégager une sorte de jovialité qui avait une capacité de désinhibition si forte que même les plus timides finissaient par s'ouvrir. Toni possédait une force de dédramatisation sur les sujets triviaux qui était excessivement bienvenue. Astrid haussait un sourcil dans sa direction : " Arnaqueur dans la vie de tous les jours ?
- On peut dire ça. " Le sourire de Toni s'était élargi. Si Astrid avait pu se douter de quelque chose, elle aurait certainement décampé le plus loin possible. Fergus se pencha pour ramasser son verre et boire lentement, en détaillant la jeune femme par-dessus le rebord flottant de cristal.

Que pouvait bien faire ces gens dans la vie ? Quels genres d'activité les amenaient à considérer les Folies sorcières comme une lieu atypique, exotique, au beau milieu d'une semaine de routine ? Fergus trouvait toujours étonnant la différence d'univers qui existait entre eux  et la société. La société. Graviter autour de personnes qui ne se doutaient de rien, avaient probablement lu des histoires fantasmatiques sur ce que la mafia devait être, pouvait représenter, et le genre de personnes qui devaient en faire partie lui semblait toujours vaguement irréel. Il capta un regard qui l'étudiait en silence et reconnu Yasmine. Elle cilla et détourna le regard aussitôt qu'elle comprit que Fergus l'avait remarqué. " Oune mec deux étages au-dessus qui a ouvert la porte en criant : "On vous entend dans tout l'immeuble !". On a quand même fini notre affaire. " Conclu Toni magistralement et Fergus joignit son rire aux autres. Il avait eu vent de cette histoire plusieurs fois, mais l'imitation de Toni se perfectionnait à chaque nouvelle version. Il profita de la conclusion de l'histoire pour faire un geste en direction d'un des serveurs qui parcouraient la salle et lui glisser deux mots destinés à garnir la table d'une nouvelle flopée de cocktail et de quelques planches d'assortiments à déguster. Astrid débutait son histoire alors que les tranches de charcuterie, de fromages français et de chutney florissaient devant eux. Il l'écouta  avec une retenue amusée. Sobre, elle n'aurait probablement pas déballée un tel avoeux, et il était divertissant de découvrir et comprendre, au fil de la discussion, la relation que les jeunes femmes entretenaient entre elles. Elles étaient proches, manifestement, et de longue date. Mais peut-être pas suffisamment pour avoir vent de ce genre d'exercice qui ressemblait à une activité exceptionnelle dans la vie d'Astrid que Fergus imaginait propre sur elle, un peu timide dans le sexe, un peu bêcheuse, peut-être. Toni n'avait pas raconté le pire de ses expériences, et il constatait une fois de plus qu'il existait vraiment un monde entre eux. Considéraient-elles sérieusement les rumeurs au sujet de prostitués besognant dans l'aile Ouest du casino ? Il évalua l'absence de réaction de Raven et en conclu qu'elle était sans doute à part. " Bon, j'ai répondu à la question, neeeext ! " Ses joues avaient rosis, perceptiblement, et flottait sur son visage rayonnant un entre deux de sourire gêné.

Fergus sentit les regards se tourner vers lui. Il avait pensé instantanément à une histoire qui le hantait depuis sa rupture avec Grace comme le souvenir d'une passion violente et du besoins de la retrouver. La première fois qu'il avait rencontré la femme dont il avait divorcé, c'était dans un restaurant de luxe. Elle s'était glissée à leur table au bras d'un homme avec qui Toni et lui faisaient affaire. Il leur avait suffi d'un regard et trente minutes plus tard, ils faisaient sauvagement l'amour dans les toilettes du restaurant. Toni savait, et il était le seul à connaître la rapidité brutale avec laquelle Fergus et Grace avaient intimement fait connaissance. Cette anecdote envahissait son esprit mais lorsqu'il ouvrit la bouche, il l'étouffa. C'était trop intime, trop sensible pour être raconté avec la trivialité qui courrait entre les paroles échangées. " Je devais avoir vingt-deux ou vingt-trois ans, commença-t-il lentement. Fergus n'était pas foncièrement prolixe sur ses expériences sexuelles. Toni devait être celui qui en savait le plus, et malgré cela, il était rare que Fergus lui fournisse les détails les plus triviaux. Mais il se voyait mal se dérober à l'exercice. " Je fréquentais une femme mariée depuis quelque mois. La quarantaine, très, très riche. Bon. Elle m'invite à dîner chez elle, ça se passe bien, ça se passe de mieux en mieux. Brusquement un patronus surgit, c'est son mari qui est à trois minutes, en train de rentrer d'un voyage d'affaire dont il ne devait revenir que la semaine suivante, et qui l'a prévient pour s'assurer qu'elle est chez elle. Panique absolue, j'ai à peine le temps de remettre mon boxer qu'elle me colle dans un placard de la chambre avec tout mon bordel. Le mari débarque, deux mois et demi de séparation. Je les ai regardé copuler toute la nuit par la fente de l'armoire. " Fergus ponctua sa conclusion d'un vague geste de la main résigné. Il capta le regard de Raven qui le dévisageait comme s'il mentait. Il était absolu convaincu que Raven était ce genre de fille à douter de tout, de tout le monde, et préférait partir du principe que les gens ne disaient pas la vérité tant qu'elle n'avait pas pu constater leur fiabilité par des épreuves factuelles. Il lui adressa un demi sourire contenue avant de diriger son attention sur Yasmine qui n'était pas encore suffisamment ivre pour oublier d'essayer de disparaître dans le fond du canapé. " Olala, bon. " Lâcha-t-elle avec un sourire contrit. Elle se passa une main sur le visage, très visiblement tiraillée par l'envie de ne rien livrer du tout. " C'était ma première année après ma sortie de Poudlard. Je n'avais pas de copain à l'époque, et plutôt envie de rencontrer des gens. " Elle exposa une moue ennuyée, comme si elle cherchait la bonne façon de continuer son histoire. Fergus en profita pour jeter un coup d'œil à Toni qui, il n'en doutait, pas cherchait probablement à attirer l'attention de la jeune femme. " Des amis avaient organisé une soirée, où je rencontre un type, plutôt sympa, plutôt mignon… Bref on se plaît bien, il me raccompagne chez moi et je lui propose de venir boire un dernier verre. Et quand on a… " Yasmine étouffa un rire nerveux entre ses doigts et bu une grande goulée d'alcool pour se donner du courage. " Olala c'était ridicule. Il hurlait. Il hurlait littéralement. J'ai arrêté de bouger je ne savais plus quoi faire et je crois qu'il n'a rien remarqué, c'était horriblement gênant et je suis sure que tout l'immeuble a entendu. " Elle rit à nouveau avant de secouer la tête misérablement : " enfin voilà, le pire coup de ma vie. "
- Mais quelle horreur, commenta Diana en froissant la feuille de questions qu'elle tenait toujours entre ses mains. " Tu l'as jamais revu ? "
- Tu plaisantes. Je l'ai fuis comme la peste après ça. " Il y eu une bordée de rire. Fergus ne la perdait pas des yeux, et se fit la remarque qu'elle avait les traits doux et une voix agréable. Dans le fauteuil à côté, Raven se tassait en croisant les bras.
- Il ne reste plus que la sapiosexuelle. " Dit-il en lui jetant un regard de défi. Il lui était difficile de déterminer si l'attitude revêche de Raven lui sortait par les yeux où s'il la trouvait amusante. Au moins, elle avait la qualité d'être directe.



   
If I'm crazy, I'm on my own / If I'm waitin', it's on my throne / If I sound lazy, just ignore my tone /'Cause I'm always gonna answer when you call my phone / Like, what's up, danger ?
Astrid Grenfell
Astrid GrenfellLangue-de-Plomb
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Profil Académie Waverly
Plutôt slip ou caleçon ? [Fergus, Toni & Astrid] Icon_minitimeSam 4 Mai 2019 - 22:10
L’ambiance avait imperceptiblement changé. Particulièrement sensible à ce type d’information, Astrid se sentait glisser dans une espèce de sérénité alimentée par les délicieux mets à grignoter, les cocktails savoureux, les rires de ses amies, les regards vifs des deux hommes, la conversation intime et plutôt trépidante, la chaleur de la pièce, aussi. Elle qui était toujours la première à sortir pulls en laine, plaids, tasses de thés brûlantes et bouillotte au moindre courant d’air, elle adorait les lieux où la température grimpait jusque la limite du supportable, faisant monter un rose bienheureux sur ses joues. Elle aurait pu fermer les yeux pour mieux se délecter de cette espèce d’alanguissement qui flottait dans l’air et simplement écouter les histoires croustillantes qui se révélaient autour d’elle. Même Fergus, qui semblait plus cynique et distant que son ami jusque là, finit par se laisser attraper par l’irrésistible tentation de faire parti de ce moment de confidences. Sa voix grave les embarqua dans une histoire parfaitement rocambolesque, digne d’un théâtre comique. L’amant surpris par le mari, un classique qu’on aimait toujours autant ! Astrid se joignit aux rires autour d’elle, sans parvenir toutefois à couvrir celui de l’italien, plus fort que tous les autres :

« Cette histoire mé fait toujours autant rire ! Tellement le genre de truc à té faire dé-bander direct ! »

Ou pas, songea Astrid sans le dire, amusée. En tout cas, il semblait qu’elles avaient trouvé deux énergumènes plutôt libérés, entre celui qui tirait son coup sur un palier où n’importe qui pouvait le surprendre et celui qui couchait avec une femme mariée de deux fois son âge… Son histoire à elle était bien sage en comparaison. Celle de Yasmine aussi, qu’Astrid fut presque étonnée de voir se livrer aussi facilement. Elle se montrait plutôt réservée sur le sujet mais elle avait sûrement eu le même raisonnement qu’elle : c’était une soirée exceptionnelle, l’enterrement de vie de jeune fille d’une de leurs amies proches, ils n’allaient probablement jamais revoir ces deux hommes, et puis, l’ambiance était trop bonne pour se carapater. Face à l’enjeu plutôt moindre, quand on y réfléchissait, car elle était surtout en présence de ses amies proches, elle raconta une histoire dont Astrid avait eu vent il y a bien longtemps et qu’elle eut plaisir à se remémorer. Elle renchérit à sa suite, avec un rire :

« Ça devait être tellement gênant de re-croiser tes voisins après ça…
-Ne m’en parle pas, je rasais les murs le matin. »

Ce témoignage atteignait à peine sa fin que l’attention se redirigea vers quelqu’un d’autre, sous l’impulsion de Fergus. Astrid nota l’échange de regard défiant qui se fit entre lui et Raven, ce qui lui tira un fin sourire. Sans avoir besoin de consulter sa meilleure amie, elle était à peu près certaine que cette dernière jaugeait son interlocuteur qui semblait manier les mots et les piques avec la même dextérité qu’elle. Rien n’était plus jouissif aux yeux de Raven que rabattre le caquet à des personnes qui lui tenaient tête. Mais son style d’éloquence à elle était plutôt brut de pomme et il se manifesta sans plus attendre à la question de Fergus :

« Le lieu le plus gênant dans lequel j’ai couché, c’était une tente de festival de musique. Rien de fou, j’suis pas la première à le faire. Sauf que c’était pas ma tente, ni la tente de la meuf avec qui j’étais. Elle était tellement bourrée qu’elle avait confondu avec celle de son frère, voisine à la sienne. Autant dire que quand il est rentré -sans prévenir donc, ce qui est plutôt logique- il a manqué de faire un infarctus en voyant le cul de sa soeur sur une autre nana.
-Oh non mais j’avais oublié cette histoire ! pouffa Diana. T’avais réagi comment, déjà ?
-Bah je lui ai dit de dégager, qu’on était occupées. J’savais pas que c’était son frère, moi. »

Astrid, qui avait eu la primeur de cette histoire, laissa le soin aux autres de réagir et en profita pour étaler un morceau de fromage sur les toasts posés sur leurs tables. La voix de Toni, plus forte que les autres, attira l’attention de tout le monde, dont la sienne :

« Par contre, Petra, c’est ça ? Si tou pensais t’en sortir sans qu’on té remarque… »

Il vrillait ses deux beaux yeux noirs sur elle et Astrid ne manqua nullement l’espèce de geste que Petra eut pour rejeter sa longue chevelure blonde en arrière, avec désinvolture. L’alcool n'empêchait pas Astrid de noter tous les petits détails qu’elle était toujours la première à remarquer. Elle n’était pas certaine de savoir sur qui le bel italien avait jeté son dévolu ce soir, car il lui semblait qu’il ne regardait pas seulement dans la direction de Petra. Elle avait attrapé quelques regards vers Yasmine également. Yasmine qui semblait plus attirée par le charme détaché et la voix posée de Fergus. Intéressant, songea t-elle avec l’excitation de quelqu’un à l’affût de ragots, sans rien manquer de l’échange qui se déroulait sous ses yeux.

« Quoi je fais partie des gens qui ont organisé ce jeu, je n’ai pas le droit à une dérogation ?
-Astrid a répondu, elle, objecta Raven. Sois pas mauvaise joueuse.
-Hmf, bon, bon… C’est juste que l’histoire que j’ai en tête est particulièrement gênante.
-Raison de plus ! » poussa Astrid en frappant dans ses mains.

Elle était bien trop curieuse de voir ce que la fougueuse Petra, celle qui rencontrait le plus de garçons et celle dont la parole était l’une des plus libérées parmi elles, avait pu leur cacher comme histoire.

« Alors, en soit, le lieu n’était pas vraiment gênant. J’étais avec mon ex, dans son appart. On se dit que pour pimenter un peu les choses, on pourrait essayer un lieu un peu différent de nos habitudes. Il avait une pièce à part avec un bureau plutôt grand. Vous voyez le délire de la secrétaire qui couche avec son patron ? demanda t-elle en éveillant quelques rires. Voilà, c’était l’idée. On fait ça sur le bureau, sauf que, comment dire, nos mouvements deviennent un peu brutaux. Tellement que le bureau tapait contre le mur et ça a décroché l’étagère fixée au dessus. Et ça m’a… assommée. Littéralement. »

Quoique fussent les attentes de Petra sur l’effet que ferait son histoire, elle ne fut pas déçue. La mâchoire de Diana se décrocha, Yasmine ouvrit des yeux ronds, Astrid eut une espèce de sourire incrédule et même un sourcillement chez Raven trahit sa surprise. Quant à Toni, il éclata d’un rire franc, comme s’il se trouvait face à la première histoire qui retenait réellement son attention.

« Mais non ! Lé mec a fait trembler les mours, au sens propre dou terme, quoi.
-Ah bah clairement y a pas que moi qu’il avait décidé de démonter là… »

Doublement amusé par le franc-parler de la jeune femme, Toni s’esclaffa un peu plus en donnant une tape sur l’épaule de son acolyte, comme pour partager cette bonne blague avec lui.

« Mais… Tu as été aux urgences après ? s’enquit Yasmine qui affichait un air autant amusé qu’inquiet.
-Noooon. Je me suis réveillée, j’avais rien, au final. C’était mon mec qui paniquait totalement, il me donnait des claques pour me réveiller !
-Comment tu disais déjà ? commenta Raven, posant un bref regard sur Toni. Encore une histoire à faire dé-bander direct. 
-Clairément ! Oh bordel, lança t-il, toujours hilare. Bon continouons cé jeu, c’est drôle. C’est quoi la question souivante ?  »

D’une main désormais vive et experte, Diana attrapa sa feuille, avec un grand sourire aux lèvres. Puisqu’elle était uniquement dans la position de spectatrice, en tant que reine de la soirée, elle s’y donnait à coeur joie, maintenant que la gêne de poser des questions embarrassantes étaient passée : il était bien plus gênant d’y répondre.

« Maintenant, j’aimerais savoir… Quelle est la partie du corps d’une femme -ou d’un homme selon votre sexualité- qui vous attire le plus ? »


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