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A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin]

Robin MacFarlane
Robin MacFarlaneAncien personnage
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Profil Académie Waverly
A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin] Icon_minitimeVen 28 Déc 2018 - 13:59
15 Février2010

De sa démarche savamment chaloupée, Robin descendit de scène sous les applaudissements nourris du public et enfila sa veste de kimono pour rejoindre les coulisses. Fort heureusement pour les employés des Folies, le cabaret n’avait pas trop  souffert de la destruction du dôme. Les plus fidèles partisans du régime s’affichaient même encore plus régulièrement entre ces murs depuis, comme pour défier les « terroristes » par  leur simple présence.

« On ne va pas se laisser intimider par une poignée de fanatique ! » répétait résolument le directeur du « département des accidents et catastrophes » qui avait fort heureusement remisée sa tenue en cuir rouge au placard depuis la soirée Cuir Moustaches.

Bien que l’été soit installé, Robin n’avait pas prit de congés en cet ensoleillé mois d’août. Son tableau de Broom Dance fonctionnait bien auprès des clients, elle disposait d’un horaire de passage tout à fait correct –assez tard dans la soirée pour que le cabaret soit plein mais avant que tous les clients ne soient furieusement alcoolisés- et elle n’entendait pas laisser sa place vacante, ne serait-ce que pour quelques semaines de relâche.

Quoiqu’il en fut, son travail au sein des Veilleurs l’empêchait d’envisager des congés. Non seulement l’effondrement du dôme avait quelque peu relancé les activités de la  Voie –et avec elles, le trafic de baguettes contrefaites – mais en plus les Veilleurs disposaient dorénavant d’une piste concernant les commanditaires de son agression.  C’était Evan qui lui avait donné cette information, le matin même, en coup de vent. Comme si cela ne revêtait pas de la plus haute importance aux yeux de Robin ! Il lui avait teasé cette nouvelles juste avant de s’engouffrer dans une cheminette, lui promettant d’en discuter le soir même  après le spectaclealors qu’elle aurait voulu qu’ils partent immédiatement à la poursuite de leurs ennemis. Qu’ils ne perdent pas une seconde pour confondre son Pire Cauchemar mais la gestion du temps d’Evan était nettement différente de la sienne. Pendant que Robin craignait que les commanditaires leurs filent entre les doigts, Evan, lui, prenait tout son temps…


Autant dire que la danseuse était fébrile depuis cette brève entrevue  et surtout impatiente de rejoindre sa loge pour se préparer pour le tout dernier tableau commun avec les autres filles. Elle avait cinq minutes pour enfiler une autre tenue  et rejoindre l’arrière scène pour son dernier passage de la soirée. Après, elle pourrait enfin retrouver Evan dans l’Aile Ouest et connaitre, peut-être, l’identité de son Pire Cauchemar.

Elle était toute à ses pensées lorsqu’elle ouvrit la porte de la salle des costumes et tomba nez à nez avec deux hommes. Deux inconnus qui n’avaient absolument rien à faire ici. Elle en était sûre. Elle connaissait tous les machinistes, tous les livreurs homologués, absolument toutes les personnes habilités à se trouver dans les coulisses des Folies depuis son agression et ces deux gars n’en faisaient absolument pas parties. Les règles de sécurité étaient strictes, tous les employés étaient briefés pour réagir à la moindre suspicion d’intrusion  et Robin était certaine de ne pas se méprendre.

Il ne lui fallut guère plus d’une fraction de seconde pour envisager le pire. Ils étaient là pour elle. Ils avaient su qu’Evan était sur leur piste et ils venaient finir le travail en les réduisant au silence, elle et lui. C’était son Pire Cauchemar, caché sous les traits de l’un de ces deux sorciers ventripotents.

D’un geste leste, Robin attrapa  sa baguette contrefaite cachée dans la doublure de son kimono et envoya valser le premier homme dans le décor d’un puissant Stupefix informulé.
Elle ne se laisserait pas surprendre une seconde fois. Elle n’était pas une victime.
Aussi déterminée qu’une tigresse, elle braqua son arme sur le deuxième individu qui contra in extremis son Incarcerem d’un sortilège de Protection.

« Non mais ça va pas, vous êtes complétem… »

Robin ne le laissa pas finir. Elle fit un pas de côté pour se cacher derrière un portant  et enchaina avec un nouveau Stupefix qui se fracassa en plusieurs éclairs rouges sur le bouclier magique de l’intrus.

« Hé ! Mais ! Stop ! Mais !!! Arrêtez ! PUTAIN FERGUS T’ES OU ??? ! » s’écria alors le sorcier aculé.

« Fergus ? » s’étonna Robin sans pour autant baisser sa baguette.


A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin] 20021210524842197
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A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin] Icon_minitimeDim 13 Jan 2019 - 15:17
A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin] W7S2EfKn_o
Fergus Avner, 34 ans, Veilleurs

Fergus qualifiait l'incident Robin de faute professionnelle grave et ne s'accordait aucun pardon. Ou plutôt à défaut de le qualifier, il avait pour toute personne s'autorisant à évoquer l'épisode une colère dirigée qui se manifestait par un regard profond, sombre, pleins de haine, qui avait au fur et à mesure que le temps passait, fais comprendre aux Veilleurs qu'il était mal vu d'aborder le sujet, face à lui ou dans son dos. Fergus, qui avait été bercé dans un milieu criminel, avait gravé dans le sang le code d'honneur de la mafia et supportait avec assez peu d'humour qu'on remette en cause son professionnalisme, c'est à dire, son honneur. C'était une constante, peu de veilleurs appréciaient qu'on porte atteinte à leur intégrité morale, et on en riait d'autant moins lorsqu'il s'agissait de la place d'un chef. Au-delà de l'autorité qu'il devait conserver sur ses troupes, il accordait à cet état d'esprit particulier que lui avait enseigné le crime-organisé et qui consistait à prendre une vague insulte comme une attaque personnelle grave, un intérêt réel et y adhérait en parti.

Fergus était patient. Patient et relativement pacifiste dans l'âme. Il n'était pas du genre à éclater sur le crâne du premier rieur un tesson de bouteille, ou à briser à coups de sortilèges les mains des petits malins qui se sentaient en droit de le dénigrer. Il laissait couler avec élégance la plupart du temps. Jusqu'au point imprévisible où il ne tolérait plus, conviait le fauteur de trouble, et réglait son problème. Toni avait assisté de nombreuses fois à ces petits recadrages, parce que Fergus fonctionnait beaucoup à l'intimidation, et que s'il parlait bien, il avait besoins de quelqu'un qui avait la réputation, à tout moment, d'être capable de briser un crâne d'un coup de poings pour s'assurer que ses propos étaient bien sentis. Rien de tel que la peur mélangée au pardon, disait-il, pour s'assurer la loyauté et le respect. Jusqu'à présent, cela lui avait plutôt bien réussit.

On ne parlait plus de l'incident Robin, donc, la sécurité avait été renforcée, Fergus s'assurait lui-même tous les matins et tous les soirs que chacun était à son poste, et passait plus de temps aux folies qu'il ne l'avait fait ces deux dernières années. Il digérait mal les commentaires de Roy, digérait mal l'attitude qu'il avait eu avec lui et par-dessus tout, digérait mal la manière qu'avait eu Robin de profiter de la confusion pour le mettre en porte à faux avec son boss. Ce qu'il ne tolérait pas de ses hommes, Robin se l'était permis, avec une impudence royale qui lui laissait dans le cœur un sentiment aigre et le désir assez vif de le lui faire payer, d'une manière ou d'une autre. Ce qui était difficile, parce que Fergus appréciait Robin et qu'il n'était pas dans son droit de la punir : Roy lui avait donné la préséance. Fergus accusait l'humiliation, la ressassait, et sentait la tumeur grossir avec l'irritation du médecin qui a conscience de sa maladie mais ne parvient pas à la traiter.

En traversant les couloirs faiblement éclairés des coulisses, il tentait d'oublier la sensation lancinante de honte qui l'occupait depuis l'évènement, et de concentrer son attention sur la transaction qu'il allait devoir mener : un échange dans les normes d'une nouvelle vente de baguette, non homologuée, bien entendu, destinées au service des veilleurs qui avaient contractés pour la plupart, l'habitude de ne conserver leur baguette pas plus de trois mois. Fergus se sentait un peu nerveux, bizarrement. Peut-être parce que l'incident Robin - qu'on ne qualifiait plus, rappelons-le,- était relié indirectement à une affaire du même genre. Peut-être parce que ses deux interlocuteurs, qui auraient dû se trouver dans un salon privé réserver à ce genre d'évènements, n'étaient visibles nul part. Peut-être parce que Fergus parcourait à présent les couloirs des folies à grandes enjambées en demandant sur sa route si personne n'avait aperçu deux types patibulaires. En pénétrant dans les loges réservées aux danseuses, Fergus commença à avoir un mauvais pressentiment. Non, on n'avait croisé personne. Fergus fit demi-tour, ressortit au pas de course, bifurqua et passait devant l'entrée du vestiaire lorsqu'un branle-bas terrible l'immobilisa sur place. Une voix d'homme rugueuse hurla son nom et il se précipita à l'intérieur juste à temps pour voir Robin interrompre son geste, baguette pointée vers l'œil d'un de ses supposés assaillants, l'autre raide stupefixé à ses pieds.

[color:df03=##D2691E]- Mais nom de bordel de… " Fergus se jeta à moitié sur Robin et se figea à quelque pas. " Lâche le ! " Intima-t-il du ton brutal qu'il employait avec ses hommes. D'un coup d'épaule, il poussa la jeune femme, aida le premier homme à se relever. Le type s'épousseta machinalement, sans jurer, et se maintint là, l'œil fixé sur Robin. Fergus marmonnait des excuse en élaborant un enchantement pour délivrer le deuxième homme de son sort.
- J'espère que tu as une excellente raison pour justifier ce qu'il vient de se passer, " lâcha l'homme qui se relevait péniblement, la mâchoire encore crispée, les muscles engourdies. Il jeta un regard à Robin et se permit un sourire fin. " Vos danseuses ont de la poigne. "
- Excusez là. Elle est sous meth. Ca lui cause des crises de paranoïa. Mais elle va se tenir tranquille, maintenant, hein, Robin ? " Fergus avait les dents serrées et laissait filtrer avec calme les mots entres ses lèvres. Il indiqua lentement la sortie aux deux hommes. " Laissez-moi me faire pardonner cette entrée en matière dramatique en vous offrant un dédommagement au salon privé. " Les hommes sortirent, Fergus jeta un coup d'œil à Robin et lui intima, glacial : " toi, tu restes ici. On va causer. "

Il lui fallut prêt de quarante minutes pour regagner la confiance de ses clients, élaborer un mensonge pour expliquer l'attitude de Robin, obtenir leur pardon, leur faire oublier l'humiliation, et conclure un accord. Il revint un peu moins furieux qu'il n'était parti, retrouver Robin dans les vestiaires. Il se fichait éperdument de savoir si elle avait pu ou non conclure son tableau. Il se plante devant elle, frémissant. " Tu es dingues. " Lâcha-t-il après un instant de silence concentré. Il savait qu'il devait se reprocher, à nouveau, la mauvaise gestion de ces hommes qui n'avaient rien n'à faire dans le vestiaire des danseuses. Mais il était passé si prêt d'un incident drastique qu'il ne parvint pas tout de suite à faire preuve de clémence et par ailleurs, sa relation avec Robin était trop sclérosée, dernièrement, pour qu'il trouve en lui la force de faire preuve de bonne foi. " Tu es passé à deux doigts de rendre ces types fous de rages. Ces types qui bossent pour des gens qui ne pardonnent pas et sont un tout petit peu chatouilleux à l'endroit de leur égo. J'espère pour toi qu'ils étaient sincère quand ils m'ont dit que c'était oublié parce qu'autrement je ne donne pas cher de ta peau" Le genre de types capable d'envoyer en représailles des gars très habitués des tabassages de masse et des vendetta éclairs. " Heureusement  que tu n'es rien d'autre qu'une petite danseuse frivole à leur yeux. Je te jure. N'importe quel veilleur s'en serait pris pleins la gueule." Acheva Fergus.  "Ne refais jamais ça. "

Robin MacFarlane
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A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin] Icon_minitimeMar 15 Jan 2019 - 15:49
La porte d’entrée de la salle des costumes claqua contre le mur pour laisser entrer Fergus dans la pièce. L’air furieux, il se jeta littéralement sur  Robin pour l’éjecter loin des deux intrus d’un puissant coup d’épaule. A la moldue. La danseuse aurait pu le stopper net dans sa course, l’immobiliser d’un simple sortilège avant qu’il ne l’envoie valser contre le portant rempli de costumes suspendus dont les cintres tintèrent en s’entrechoquant les uns aux autres. Elle aurait pu  mais elle n’en fît rien et se contenta d’obéir aux ordres aboyés par son supérieur qui lui intimait de laisser les deux hommes tranquilles. Ok. Elle retrouva l’équilibre en se raccrochant aux étoffes suspendues et resta à l’écart, les bras le long du corps et les phalanges blanchies par la pression de sa main exercée sur sa baguette.
De toute évidence, elle venait de se méprendre sur les intentions des deux hommes mais elle n’arrivait pas pour autant à se détendre. Il ne s’agissait pas de son Pire Cauchemar qui venait lui régler son compte mais de connaissances de Fergus -à en juger par le tutoiement employé  par l’homme qu’elle avait mi à terre et qui l’observait  maintenant fixement en s’époussetant les vêtements . La prévenance de Fergus et son embarras palpable  laissait à penser qu’il s’agissait de clients des Folies mais que faisaient ils dans la partie privée du cabaret ?
Robin aurait sans doute dû se confondre en excuses, comme le faisait son chef actuellement, - uniquement pour la forme, bien sûr, car elle n’était absolument pas fautive- mais elle sentait que ce n’était pas à elle de prendre la parole. La hiérarchie était forte au sein des Veilleurs et comme elle ne savait pas vraiment à qui elle avait à faire, elle se tut pour éviter toute  nouvelle déconvenue.

" Vos danseuses ont de la poigne. "
souffla l’un des deux hommes en se permettant un fin sourire à son attention, comme pour calmer le jeu. Elle s’apprêtait à répondre par une moue désolée mais Fergus la réduisit au silence d’une phrase assassine, laissant sous entendre qu’elle était aussi dérangée que droguée.
Robin l’observa quelques instants, choquée par ces propos mensongers.  Non, elle n’était pas sous meth, ni complètement paranoïaque. C’était lui, le fautif, encore une fois, incapable d’assurer la sécurité au sein du cabaret. Il retournait la situation à son avantage, pour la faire passer pour l’incompétente, alors qu’il était en tord, songea-t-elle en  sentant la colère monter en elle.

Pouvait-elle pour autant le lui faire remarquer devant de la clientèle ?

Assurément non. Robin était une bonne employée qui faisait souvent passer les intérêts des Folies avant les siens. Tant pis si elle passait pour une pauvre junkie paranoïaque. Elle était prête à endosser la responsabilité de ce différents devant les clients pour préserver un semblant d’unité au sein des rangs de Calder. Ils étaient nombreux, dehors, à vouloir semer le trouble au cœur même des Veilleurs et Robin ne comptait  pas afficher son désaccord devant ces inconnus ni souffler un vent de révolte.

Elle ravala donc  sa bile et baissa les yeux comme une enfant prise sur le fait. Elle laissait le soin à Fergus de gérer cette situation ce qu’il fit en proposant aux deux hommes un dédommagement dans l’Aile Ouest… Si elle acceptait d’être ainsi discréditée aux yeux des deux clients, ce n’était clairement pas pour lui. Elle avait déjà peu d’estime pour le responsable de la sécurité avant cet accrochage mais maintenant elle n’éprouvait à son égard plus qu’un profond dégout.

Elle se retrouva bien vite seule dans la pièce où il l’avait cantonné. Punie. Au piquet. Comme une élève désobéissante.
Lorsque les danseuses du dernier tableau passèrent pour se changer elle prétexta un souci sur son costume pour ne pas monter sur scène. Robin était d’ordinaire si consciencieuse que personne ne remit sa parole en doute et elle se retrouva de nouveau  seule dans les coulisses.
La danseuse poussa alors  un profond soupir et se laissa tomber sur un tabouret disposé dans un coin.

Avait-elle exagéré en s’en prenant à ces deux hommes ? Était-elle une folle complètement paranoïaque ? Et si Fergus avait raison ... Elle plia et déplia lentement son poing crispé sur sa baguette. Elle avait agit sans réfléchir, préférant prendre les devants plutôt que de subir. Devait-elle s’en vouloir ? Certes, ces deux hommes n’auraient jamais dû se trouver là mais elle avait peut-être réagi  un peu excessivement…
La jeune femme secoua la tête. Non. Non, il ne parviendrait pas à la faire douter. Quoiqu’il dise, elle n’avait fait qu’appliquer la procédure de sécurité.

« A la moindre suspicion d’intrusion, vous donnez l’alerte, ok ? Et vous neutralisez les personnes si besoin est » leur avait-on rabâché depuis des mois. Neutraliser. C’était ni plus ni moins ce qu’elle avait tenté de faire, se rassura-t-elle.

Au bout de quarante minutes, la porte se rouvrit finalement sur Fergus qui déboula comme une torpille dans la salle. Robin s’était préparée à sa fureur. Elle le connaissait assez dorénavant pour savoir qu’il n’allait pas faire preuve de bonne foi. S’était-il excusé d’avoir laisser entrer son Pire Cauchemar dans les Folies quelques mois plus tôt? Non. Avait-il endossé sa part de responsabilité dans cette histoire ? Jamais.
Fergus était bien trop orgueilleux pour admettre ses erreurs et il préférait de loin faire porter l’entière responsabilité de ses bavures sur les épaules des autres : Celles de ses hommes, par exemple, ou celles de Robin.
Elle savait, d’avance, qu’elle allait en prendre pour son grade. Fergus allait surement lui reprocher la perte d’un contrat juteux et chercher à l’accabler, encore et encore plutôt que de se remettre lui-même en question.

Robin était habituée à ses manières et, comme à son habitude, elle ne chercha pas à entrer dans le conflit. Elle le laissa crier fort –comme il savait si bien le faire- et se contenta de rester silencieuse. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer.  Elle ne tenait pas tête à ses supérieurs –même lorsqu’ils avaient tord- et  Fergus devait surement croire qu’il en imposait davantage en la rabaissant de la sorte même si, en réalité, il ne lui inspirait qu’un profond mépris.

Elle était prête à tout entendre, vraiment, exceptée cette dernière phrase :

"Ne refais jamais ça. "

Robin releva vivement les yeux sur Fergus « C’est une menace ? » demanda-t-elle « Fergus, est-ce que tu me menaces ? » répéta la danseuse en se levant de son tabouret.
Elle pouvait tolérer et endurer beaucoup de choses mais Fergus allait trop loin. Comme s’il cherchait à la faire sortir de ses gonds, à la provoquer, à lui faire peur pour la pousser au réel faux pas.« Qui devrait menacer l’autre ici, hein ? « Ne refais jamais ça… » le singea-t-elle alors, C’est moi qui devrais te cracher ces mots à la figure ! »
Robin fit quelques pas dans la pièce, excédée par le comportement du Veilleur. Il était temps de crever l’abcès, cette situation n’avait que trop durée. "Tu peux te servir de moi pour camoufler ton incompétence, pour masquer aux yeux de tous que tu es infoutu  d’appliquer la procédure de sécurité que tu as toi-même mi en place, Ok. Je m’en fiche! Fais moi passer pour une folle, pour une petite pute frivole, une junkie défoncée, une balance , une traitresse et pire encore  si ça t’arrange. Elle écarta les bras avant de pointer son index sous le nez de Fergus, Mais on sait, toi et moi, lequel de nous deux ne fait pas son job convenablement, lui souffla-t-elle entre quatre yeux,  N’essaye pas de me faire croire le contraire, ni de m’intimider pour rassurer ton ego d’incapable. » Robin braqua son regard sombre sur lui « Ça fait deux fois que tu me fais le coup Fergus. Et c’est deux fois de trop. »


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A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin] Icon_minitimeSam 2 Mar 2019 - 19:39
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Fergus Avner, 34 ans, Veilleurs

Fergus l'ignorait, mais Robin avait sur lui un avis très tranché qui n'avait pas grand-chose de commun avec la réalité, ou tout du moins, ce qu'il lui semblait vivre. S'il avait su que la jeune femme avait en elle, ancrée comme un hameçon planté dans la chaire d'un poisson occupé à se débattre, la certitude de sa profonde mauvaise foi, il aurait probablement haussé un sourcil. Fergus n'était pas du genre à ne pas assumer ses fautes, encore moins à se décharger du poids de ses échecs sur les épaules des autres. Il avait à cœur d'agir de manière professionnel et réglait actuellement ce conflit avec Roy, avalait la couleuvre langoureuse de l'humiliation en se laissant écarter d'une enquête qui le concernait de prêt et qui aurait appelé sa vengeance s'il lui avait été donné l'autorisation de retrouver un semblant d'honneur. Robin ne semblait pas réaliser que la place qu'elle avait prise dans cette affaire était aussi exceptionnelle que blessante pour un homme comme Fergus, qui vouait sa vie aux Veilleurs depuis toujours. Il reconnaissait ses torts, en présence de Roy, en présence de Toni, et on avait peu manqué de lui faire remarquer son incompétence exceptionnelle. Mais Robin ne semblait pas concevoir que rendre des comptes à une danseuse propulsée subitement du rang de victime à celui d'investigatrice vengeresse, n'était pas quelque chose qui se faisait naturellement, et qu'elle essuyait ce mutisme forcé de sa part uniquement parce que la hiérarchie ne lui imposait pas de lui rendre des comptes.

Considérer qu'on punissait déjà Fergus en la laissant une traque dans laquelle il aurait dû avoir une place d'honneur ne lui faisait pas envisager que Fergus essuyait déjà sa peine, l'endossait et l'assumait avec un calme glacial que peu de veilleurs auraient supporté. Sa patience était infinie.

Par ailleurs et dans le cas présent, la situation lui semblait autrement plus délicate.

Alors qu'il exposait sa pensée avec un semblant de fébrilité contenu, la voix basse et l'œil sombre, il percevait clairement dans son silence et son regard baissé un mépris latent qui le heurtait d'une manière plutôt inattendue. Fergus était intransigeant, mais pas nécessairement rancunier. La situation avec Robin avait évolué sur un non-dit malsain, pleins de rancœur, et grossissait sur ces bases avec une facilité alimentée par l'attitude qu'entretenait la danseuse à son égard. Elle semblait avoir oublié, après son traumatisme, les sentiments positifs et les points communs qu'ils partageaient, et si Fergus nourrissait une colère rentrée, il n'en oubliait pas pour autant l'affection qu'il portait à la jeune femme, remisée dans un coin de son cœur en attendant que leur conflit prenne un tour moins amer. Manifestement, Robin, qui pourtant était habitué au milieu depuis un certain temps et faisait preuve de naïveté si elle n'avait pas conscience des risques, semblait absolument incapable de maîtriser son traumatisme. Or Fergus, comme la majorité de ceux qui avaient fait leurs armes dans le crime organisé, avait lui aussi souffert son taux de violences, et avait du mal à concevoir la fragilité de Robin et le mépris qu'elle alimentait. Elle le tenait responsable : d'accord. Il reconnaissait sa faute et il lui semblait évident, pour tous les deux, qu'il était en train de purger sa peine : Roy lui avait retiré sa confiance vis à vis de cette affaire sous ses yeux, et sous l'influence de Robin qui pourtant n'occupait pas un dixième de sa place au sein des veilleurs. Il n'envisageait pas qu'elle ne conçoive pas cet acte comme une punition. Elle semblait en fait nourrir son mépris de quelque chose qu'elle ne digérait pas. Comme si le défaut de sécurité qui avait eu lieu aux Folies Sorcières était un acte manqué de Fergus, comme s'il avait pu chercher à la mettre dans cette situation. Il payait les frais de ce manque fermement, et n'avait jamais remis en cause sa responsabilité dans le processus.

Il était vrai cependant qu'il n'avait jamais imaginé que Robin puisse attendre des excuses. Ce n'était pas quelque chose de commun pour lui, parce qu'il estimait que cela ne changeait rien à la situation. Sa façon de s'excuser aurait résidé dans l'énergie qu'il aurait mis à retrouver ses ravisseurs, et leur punition. Mais on lui avait retiré la possibilité de réparer sa faute et il devait assumer à présent le fait qu'une partie de la confiance qu'on plaçait en lui devait être reconstruite, et qu'il ne pourrait pas régler ses comptes. Ce que cela représentait pour lui, vis à vis du code d'honneur des Veilleurs, était une punition lourde de conséquence dont Robin ne semblait pas saisir l'ampleur.

Robin relève la tête brutalement et l'invective en se dressant de tout son corps. Souplement elle s'élance et s'interpose, furieuse. Fergus reste sur ses positions et accuse son ton coupant et son insolence avec une patience froide caractéristique. Il n'y a pas un mouvement sur ses lèvres, pas un cillement de ses paupières qui ne trahissent sa surprise. Prise d'une rage qui lui évoque la frustration léonine d'un animal condamné à tourner en rond dans une cage trop étroite, elle le singe, sans contenance, et rabaisse sa mise en garde à la valeur d'un caprice de gamin en pleine crise de mauvaise foi. La haine et le mépris qui jaillissent de Robin et le percute au travers de ses mots comme une salve de lances effilées désamorcent son propre désir de querelle. Fergus est toujours en colère, mais avec un calme qui évoque le mur noir et dévastateur du tsunami dressé avant de s'abattre. Ses mots sont durs, probablement bien au-delà de ce que n'importe qui d'autre aurait accepté d'entendre jusqu'au bout. Un instant, elle oublie ce qu'elle risque en lui jetant de tels propos, mais Fergus attend patiemment la fin de sa diatribe, et une fois qu'elle a terminé, laisse un silence profond s'installer entre eux.
- Robin. " Dit-il lentement en la fixant droit dans les yeux. Il n'y a aucune trace de chaleur. Il lui renvoi son animosité avec une impassibilité diplomate et terrible. " J'aurais pu affirmer à ces types que tu t'es jeté sur eux parce que tu as eu peur, parce qu'ils n'étaient pas censés être là, ok. Qu'est ce qui se serait passé ensuite ? La conclusion aurait été la même : tu les as couché par terre, toi, une danseuse des folies, ta baguette à faillit arracher un œil très important du milieu sur un coup de panique. Leur présence dans cette pièce, c'est ma faute, et tu sais quoi, ils s'en branlent. Mais ta réaction à chaud, ça, c'est ta responsabilité, et légitime ou pas, laisse-moi te dire que ça leur en touche une sans faire bouger l'autre. Parce que rien ne t'obligeait à les menacer, et c'est tout ce qu'ils retiennent. Je te fais passer pour une petite pute frivole, une junky, comme tu dis si élégamment, pas parce que je me couvre, et tu devrais le comprendre depuis le temps que tu bosses avec nous, mais parce que tu n'as aucune importance à leur yeux et qu'en te servant une excuse pareille, ils ne reviendront peut être pas laver l'humiliation de s'être fait étaler par une danseuse. " Fergus fait un effort profond pour laisser glisser l'insolence hérissée de Robin, pour faire un écart avec les règles et ne pas concevoir les insultes qu'elle lui jette comme un affront. " Maintenant on a des trucs à régler toi et moi, je peux concevoir ça. Mais tu devrais quand même faire attention à ce que tu dis. Je paye mes conneries, Robin, et tu m'as déjà fait payer une bonne partie de ce que je dois en en agissant comme tu l'as fait auprès de Roy. Pour le reste, ça te paraît peut être dingue, mais c'est pas à toi que je rends des comptes. " Conclu-t-il d'un ton grave. Sa voix est comme le grognement sourd d'un félin.
Robin MacFarlane
Robin MacFarlaneAncien personnage
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A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin] Icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 11:45
Robin aurait voulu qu’ils soient deux à s’emporter. Que Fergus réagisse au quart de tour comme Toni l’aurait fait en pareille circonstance : Gueulant comme un veau, sautillant sur place et serrant les poings. Ils auraient pu régler leur différent, s’insulter l’un et l’autre, en toute égalité… Hors elle était la seule à perdre patience, la seule à étaler toute l’étendue de sa rancœur quand Fergus, lui, restait de marbre.

Avec son calme olympien, il la réduisait au statut de petite fille capricieuse et colérique. Statut qu’elle détestait endosser. Robin avait toujours mit un point d’honneur à tenir sa langue et à réfléchir avant d’agir. Elle encaissait et supportait les vexations. Elle ne faisait pas de vagues, jamais, et surtout pas auprès de ses supérieurs. Elle répondait aux messages intrusifs de Mildred Magpie avec une patience infinie. Elle s’écrasait volontiers devant Roy ou Jayce  même quand elle estimait qu’ils allaient trop loin.

Pourquoi avait-elle laissé éclater son mécontentement si distinctement devant Fergus alors qu’elle était parfaitement en mesure de se contenir en d’autres circonstances ?
Tout simplement parce que cet homme, qu’elle connaissait pourtant depuis plusieurs années, n’était plus légitime à ces yeux. Depuis ce jour de décembre, elle n’avait plus aucune confiance en lui.


Son agression avait gangrené de manière insidieuse sa relation avec le Veilleur. Robin le tenait pour responsable de l’intrusion de son Pire Cauchemar au sein des Folies et elle envisageait même, très sérieusement, qu’il puisse être le complice, la taupe ayant permis à ce mercenaire d’entrer ici. Ils savaient tous , au sein du cabaret, que ce tueur avait bénéficié d’un soutien logistique au sein du gang et tous les faisceaux d’indice convergeaient vers le responsable de la sécurité. Trois Veilleurs étaient morts et deux membres des Folies avait été sérieusement blessés au sein même du cabaret ce soir là. Comment ne pas remettre en cause le professionnalisme et l’allégeance de Fergus Avner ?

Robin n’était pas la seule à nourrir des soupçons. Elle savait additionner 1+1 . Le fait que Roy évince sciemment Avner de l’enquête en disait long sur son degré de suspicion.
Fergus avait été désavoué par le chef lui-même. Il avait perdu l’aura protectrice de Roy Calder et se trouvait dorénavant plus exposé aux insubordinations de ses subalternes….comme Robin. Elle avait laissé éclaté sa colère parce qu’elle avait perçu très distinctement cette brèche, cette fragilité dans la relation entre ses deux supérieurs. Elle avait dorénavant une forme d’ascendant sur Fergus et elle ne se sentait plus obligée de louvoyer comme elle le faisait avec les autres.

Pour mener à bien la traque de son Pire Cauchemar, Roy avait choisi de placer sa confiance en Evan… et elle. Il avait fait un choix important, ce soir là en laissant Fergus sur la touche. Peut-être avait-il agit en fin stratège, préférant garder Robin dans l’équipe pour mieux la surveiller –Théorie tout à fait plausible- mais les faits étaient là : Elle travaillait depuis plusieurs mois maintenant sur cette enquête avec force et détermination.  Elle était au courant des dernières avancées de cette chasse à l’homme, elle y participait même activement quand Fergus se trouvait relégué au simple statut de chien de garde des Folies. Et encore ! Il n’était même pas capable de faire correctement ce travail là.  Il tentait même de lui faire croire qu’il lui avait sauvé la mise aujourd’hui en la faisant passer pour une petite pute frivole et droguée devant leurs partenaires en affaire.
Grâce à son intervention salvatrice, les deux hommes rechigneraient à  se venger d’elle, disait-il.

Mais bien sûr.

Robin avait maté ces deux balourds en quelques secondes.
La seule chose qui les ferait hésiter à se frotter une nouvelle fois à elle c’était qu’elle pouvait les étaler en moins de deux, estimait-elle, bien décidée à ne reconnaitre aucun mérite son collègue.

La sorcière secoua la tête avec dédain et fit  quelque pas dans la pièce. Elle retourna s’asseoir sur son tabouret, croisa les jambes et les bras et laissa passer quelques instants d’un silence pesant.

« Pourquoi tu ne dis pas que tu as merdé ? C’est trop difficile pour toi ? » souffla-t-elle alors en relevant ses yeux fardées en direction de Fergus.

Cette tirade froissa visiblement le sorcier qui s’empressa de la mettre en garde d’un ton froid. Peut-être allait elle trop loin ? Surement, se dit-elle sans toutefois laisser paraitre cette remise en question.

Elle ne se serait jamais permis d’hausser le ton ou de lui tenir de tels propos dix mois plus tôt. Avant l’agression, ils s’entendaient même plutôt bien et leur relation tendait vers une sorte de respect mutuel et de sympathie l’un envers l’autre. Robin appréciait la manière de travailler de Fergus, plus posée et professionnelle que celle de Tony, flamboyante et imprévisible.
Il avait fallu du temps pour que le veilleur et la danseuse s’apprivoisent mais Robin avait fini par classer Fergus dans la catégorie des « gars sûrs ».

Cela expliquait sans doute à quelle point sa désillusion était grande aujourd’hui et sa rancune si tenace. Elle avait placé des espoirs dans cette relation de confiance qui s’était brusquement interrompue ce soir là. Non seulement Fergus l’avait trahie  mais elle s’en voulait aussi  de s’être ainsi fourvoyée sur son compte.

Quoi qu’il en soit, ils en revenaient toujours à cette fameuse nuit du 8 décembre où tout avait basculé.. L’origine de leur désaccord remontait à cette date là et leur relation avait pâti des non-dits accumulés ces derniers mois. Fergus, tout comme Robin,  ne s’y trompaient pas . Lorsque le veilleur affirma qu’il payait déjà  pour ses conneries, la danseuse se tendit imperceptiblement.

Ça y est. Ils y étaient. Ils abordaient enfin ce sujet mais leurs visions de la situation différaient cruellement l’une de l’autre. Robin ouvrit de grands yeux lorsque Fergus l’accusa de manœuvre auprès du chef de leur gang et elle ne put s’empêcher de répliquer :

« T’es sérieux là ? Tu sous entends que j’ai agis auprès de Roy pour te nuire ? Pour te faire payer tes manquements ? La jeune femme laissa échapper une exclamation en levant les yeux au ciel, Tu sais de qui on parle, là ? De Roy Calder. Tu penses vraiment qu’il écouterait les pleurnicheries d’une petite danseuse qui souhaite se venger de son supérieur ? Elle secoua la tête devant l’improbabilité de cette hypothèse, J’ai présenté à Calder des faits . Rien que des faits. Il a construit son jugement tout seul sans que je ne lui suggère quoi que ce soit, crois moi. »

Fergus avait une bien piètre vision de Calder s’il pensait que leur chef pouvait se laisser abuser si facilement par l’un de ses employés. Surtout en des temps si troubles pour l’avenir de son gang et le maintien de son autorité dans ses rangs.

« Je n’ai pas manœuvré pour arriver là où je suis, Fergus. Je n’y peux rien si Roy a décidé de m’accorder sa confiance et pas à toi, dit-elle en posant une main sur sa poitrine. Elle-même elle ne comprenait pas vraiment ce qui avait poussé le chef de gang à la garder au sein des Veilleurs alors qu’elle avait donné le nom de leur plus gros client à Son Pire Cauchemar, Il a surement ses raisons, Elle haussa les épaules et se leva pour faire quelques pas dans la pièce, je sais que tu n’as pas de comptes à me rendre, souffla-t-elle alors, mais tu avais un devoir envers moi et envers mon frère. Envers Fiz’, Ethan et Franz, les trois veilleurs qui avaient péris dans l’attaque,  tu avais le devoir d’assurer notre protection et tu as lamentablement échoué. »

Robin fut saisi par une émotion soudaine. Sa voix s’était brisée légèrement sur la dernière syllabe, à sa plus grande horreur. Le traumatisme lié à cette nuit était encore vivace et elle s’en voulait d’être aussi sensible dès qu’elle évoquait ce sujet. Une boule d’anxiété et de tristesse s’était logée au fond de sa gorge et elle mit quelques secondes à la déloger en déglutissant à plusieurs reprises. Elle ne voulait pas étaler cette faiblesse devant Fergus. Même si ce moment la hantait toujours, un autre sentiment prédominait sur la peur et le ressentiment : Un ardent désir de vengeance qui lui permettait de supporter toutes les peines du monde.

« J’applique tes conseils, dit-elle alors avec une détermination nouvelle, je ne compte plus sur toi pour sauver mes fesses maintenant, j’agis, elle écarta légèrement les bras,  Et tu devrais en faire autant. C’est pas en laissant des clients s’introduire dans les partis privées des Folies que tu vas retrouver ton leardership.»


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A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin] Icon_minitimeDim 14 Avr 2019 - 15:24
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Fergus Avner, 34 ans, Veilleurs

Fergus avait vu le regard de Robin changer sur lui, drastiquement, au fil des jours qui avaient suivi l'agression. Elle n'avait pas fait beaucoup d'efforts pour dissimuler son animosité, sa hargne, sa colère, et là où jadis il commençait à apercevoir quelque chose comme une forme de bienveillance et de confiance, il ne surprenait désormais plus rien d'autre qu'une espèce de haine tenace et surtout, une déception profonde et si claire qu'il ne pouvait se garder par moment d'en sentir la pointe effilée lui fouailler le cœur. Fergus n'avait rien d'un tendre. Avoir trahis la confiance de Robin n'aurait pas dû l'émouvoir outre mesure : ils n'étaient pas assez proches, ni assez intime et surtout, il ne l'avait pas voulu. Mais les sentiments de la jeune femmes s'exposaient si clairement à lui toutes les fois où il avait le malheur de croiser son regard, depuis l'accident, qu'elle était devenu un espèce de vecteur de son échec, arborant sur elle toutes les humiliations qui s'accumulaient au-dessus de sa tête à tel point que sa déception à elle avait fini par incarner les reproches de tous. Elle représentait, au travers de sa rage froide, de son mépris distant et mutique, l'opprobre, les messes basses, les écarts de conduites et d'insolence qu'il essuyait depuis des semaines, encaissant avec patience, notant un à un chacun des actes que les veilleurs ne se seraient pas permis quelques temps plus tôt, attendant son heure. Et lorsqu'à terme il n'avait plus pu lire dans les yeux de Robin rien d'autre qu'une sorte de clameur dégoûtée, il avait dû reconnaître par devers-lui, que le constat était blessant.

Fergus ne se faisait pas d'illusion. A la place de Robin, il se serait probablement placé tout en haut de la liste des suspects - ce que Roy n'aurait pas hésité à faire s'ils avaient été moins proches, et qu'il avait marqué à sa manière en lui refusant sa part dans l'enquête.- Il imaginait sans mal comment la jeune femme avait pu s'imaginer tout un tas de scénarios très cohérents dans lesquels Fergus aurait laissé pénétrer ces hommes étrangers au sein des folies, laissé tabasser son frère, puis elle. Il lui aurait été si facile de mener à bien un projet de cette envergure : il maîtrisait chaque ronde, chaque vigile, chaque rapport. Robin ignorait à quel point le sang qui coulait dans les veines de Fergus était aux veilleurs. Peut-être plus que celui de Roy. Peut-être plus que celui de Jayce. Fergus était d'une indéfectible loyauté, et c'est là que cessait la cohérence. Par ailleurs, son pragmatisme l'aurait poussé à éviter une situation pareille pour la raison précise qu'il lui aurait été trop facile de la mettre en place. Quelle intérêt à échafauder un plan dans lequel il se seraient retrouvé suspect Numéro 1 immédiatement ? Robin ne pouvait pas le savoir, parce qu'ils ne se connaissaient pas assez mais rien dans cette histoire ne ressemblait aux méthodes de Fergus. Il n'aurait rien eu à y gagner, tout à y perdre. Mais Robin ne pouvait pas le deviner. Elle pouvait seulement observer, au travers du prisme tronqué de sa colère et de sa terreur, un type qui ne demandait pas pardon, lui parlait froidement, et lui faisait la morale sur un acte qu'elle n'aurait pas eu avoir à commettre parce que pour la seconde fois, des types s'était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

Fergus eu un bref mouvement d'impatience : une seconde, il ferma les yeux, crispa la mâchoire et expira à l'évocation de Roy. Il lui devenait de plus en plus difficile de garder son calme parce que Robin avait une manière de poser les choses absolument irritante. Fergus connaissait Roy depuis des années. Il travaillait pour lui, exploitait ses connaissances, passait des transactions au nom des veilleurs depuis la création même du gang, et avant ça, ils avaient partagés les mêmes bancs. Il était là lorsque Grigs était tombé du haut d'un escalier, malencontreusement. Il était là avant encore. A observer, analyser, juger, et comprendre. Il connaissait Roy aussi bien qu'on pouvait se targuer de connaître intimement quelqu'un dans le milieu. Écouter Robin lui expliquer rageusement comme son patron travaillait, fonctionnait, entretenait sa hiérarchie lui semblait encore plus insultant que tout ce qu'elle avait pu dire au préalable. Pour qui le prenait-elle ? Un attardé posé sur le banc de touche incapable d'additionner un plus un et de comprendre ce qui traversait la tête des gens autour de lui ? Il fixait un point du mur, intensément, concentrant toute son énergie pour garder un calme factice qu'il sentait pragmatiquement qu'il avait déjà perdu. Robin était si proche de l'affaire, si tourmentée par son traumatisme, qu'elle y trouvait malgré elle une capacité à frapper avec une justesse douloureuse pour Fergus qui contractait ses efforts pour conserver sa diplomatie. Il regrettait parfois de n'avoir pas hérité du tempérament de Toni. Hurler un bon coup et coller quelques beignes avait l'air d'être salvateur. " tu avais le devoir d'assurer notre protection et tu as lamentablement échoué. " Il tressaillit en baissant brutalement les yeux vers Robin, pour confronter son regard. D'un geste sec de sa baguette, il ferma la porte : personne n'avait osé rester traîner autours mais la discussion prenait une proportion et une longueur qui ne concernait personne. Il insonorisa la salle d'un informulé sans quitter sa place, avec un geste raide. Robin ne se démonta pas. Sa conclusion eu le mérite de faire pâlir Fergus.

Il ne répondit pas tout de suite. Il avait besoins de calmer l'orage qu'il sentait confusément se lever à l'intérieur. Mauvais, se disait-il. Fergus avait un tempérament froid. Il s'énervait rarement. Perdait rarement patience. C'est ce qui lui valait la confiance qu'on lui donnait : il était sûr, constant, rigoureux et surtout, il était fiable. Mais lorsqu'il perdait son calme, c'était généralement au profit d'une rage sourde, glaciale, balayante, qui l'étouffait de l'intérieur et pouvait le jeter dans des accès de violence d'une si grande maîtrise qu'elles en devenaient encore plus terribles. Ce n'était pas un état qu'il aimait. Il savait généralement que ces sentiments trop forts se retournaient contre lui, faussaient son jugement. Et il ne souhaitait pas en faire souffrir Robin même si, dans la situation actuelle, il commençait à se demander si une correction ne bénéficierait pas à la jeune femme. Elle oubliait avec une certitude insolente que, malgré la faille, malgré l'humiliation que Roy lui avait fait subir en lui donnant la parole à elle plutôt qu'à lui, malgré les remises en question, les troubles, les manquements, Fergus Avner était toujours Fergus Avner, second dans la hiérarchie des Veilleurs, criminel, dangereux, sans pitié.

Il s'assit lentement, sa baguette entre les mains, et considéra Robin en appelant à lui tout le calme qu'il pouvait retrouver, pour apaiser l'élancement lancinant du cœur qu'elle avait su déclencher en remettant sur la table, avec autant de précision et de violence, le manquement dramatique de cette nuit terrible. Lui aussi avait perdu des amis, et s'en sentait parfaitement responsable.

- Je commence vraiment à être en colère, là, Robin. " La prévint-il lentement. Fergus avait une réputation. Celle d'avoir créé des sortilèges de torture pour les veilleurs, d'une cruauté brutale. Il avait la réputation du type qu'on ne veut surtout pas voir en colère. Et il se connaissait. Il ne ferait rien à Robin, mais il ne voulait pas discuter avec elle dans un état qui n'était pas réfléchis. " Tu ne m'écoute pas quand je parle. " Poursuivit-il. " Tu m'as demandé tout à l'heure pourquoi je disais pas simplement que j'avais merdé. Je l'ai dit. Mais t'écoute rien. " Il fallait qu'il désamorce cette situation. Le venin de Robin l'agressait suffisamment pour qu'il n'ait plus envie de le supporter au quotidien. Et quelque part, il trouvait en lui encore suffisamment d'importance à cette jeune femme, pour qui il avait commencé à avoir un affection sincère, pour avoir besoins de prendre le temps d'aplanir les choses. " Tu t'en prends à moi parce que t'as eu peur et que tu peux t'en prendre à personne d'autre. Je comprends, hein. Sauf que tu confonds tes ennemis. " Fergus avait vécu suffisamment de situations difficiles dans sa vie, suffisamment de situations violentes, il avait eu suffisamment peur et suffisamment souffert pour savoir exactement dans quel genre d'état Robin se trouvait. Ils ne géraient pas leurs réactions de la même manière, mais il imaginait aisément le cheminement de pensée qu'elle devait suivre. " Ces types sèment la discorde. On peut jouer le jeu. Mais on n'est pas obligé. " Il cherchait le regard de Robin. " T'as l'air de poser les choses comme si j'en n'avais rien n'à foutre. Tu crois que je sens pas l'humiliation ? Que j'ai pas conscience de ce que ça représente, ce qui s'est passé ? Que je sais pas ce que ça fait, de se faire passer à tabac ? Que je regrette pas les amis que j'ai laissé tuer ? Mais Robin, si on m'en laissait l'occasion, je serais pas en train d'échanger mon point de vue avec toi, là. Je serais occupé à leur saisir le fond du slip pour leur arracher les couilles. Tu comprends ?" Il reprit une respiration lente. Il avait à peine cillé. " Tu me fais plus confiance, très bien. Mais on est dans le même camp, faut que tu te mettes ça dans le crâne. Utilise ta cervelle : j'ai aucun intérêt dans ce qui s'est passé. Je crois que ça se voit. " Lâcha Fergus calmement, mais il y avait quelque dans sa voix éraillée qui vibrait profondément. Ce n'était pas son genre de s'expliquer à ses subalternes. Une fois de plus, il ignorait si Robin se rendait compte de la spécificité de la situation qu'elle était en train de vivre. " Alors qu'est-ce qu'on fait ? Tu continues à m'insulter et à me manquer de respect jusqu'à ce que je sois obligé de prendre des mesures, pour préserver mon leadership ? Ou tu reviens à la raison et on recommence à se parler respectueusement ? "  
Robin MacFarlane
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A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin] Icon_minitimeMer 17 Avr 2019 - 11:46
Robin serra ses mains sur ses cuisses jointes et contracta tous les muscles de son corps. Elle ne voulait pas que Fergus la voit trembler et qu’il devine à quel point cette conversation la rendait fébrile. Elle avait décidé, peut-être à tord, de verbaliser le fond de sa pensée, fait assez rare pour cette femme habituée à faire profil bas.
Généralement, elle encaissait.  Elle était en mesure de passer outre, de ravaler ressentiment et vexations. Oui, Fergus avait manqué à ses obligations, et alors ? Il restait tout de même son supérieur au sein de  l’organisation. Elle lui devait une certaine obéissance et un certain respect.

- Je commence vraiment à être en colère, là, Robin. "

Cette simple phrase la fit blêmir. Ce n’était pas tant cette mise en garde en elle-même  qui l’inquiétait mais plutôt la lenteur avec laquelle elle avait été prononcée, comme si Fergus tentait lui-même de maitriser toute l’étendue de sa fureur.  Robin sentit son pouls s’accélérer en le voyant clôturer le porte et insonoriser la pièce –aucun individu censé n’avait envie d’être confronté à la colère de Fergus Avner, D’ailleurs, c’était presque une sorte de légende urbain :Personne n’avait vu Fergus perdre ses nerfs, les rares qui avaient été témoin d’un tel spectacle n’étaient plus là pour en parler, disait-on.

Pourtant Robin l’avait vu s’agacer le jour de son agression et être sévèrement rabroué par Roy en sa présence. Il avait quitté la pièce en claquant la porte, comme un adolescent capricieux aurait pu le faire. Il était faillible, comme eux tous, et son masque insondable s’était fissuré lors de cette nuit de décembre.
Était-ce pour cette raison qu’il était devenu si dur avec elle ? Le renvoyait-elle, sans cesse, à toutes les erreurs qu’il avait commis ce soir là ?

Quoiqu’il en fût, ils ne pouvaient pas revenir en arrière  mais force était de constater qu’ils ne pouvaient pas, non plus, continuer ainsi.  Leur relation venait clairement d’ atteindre un point de non-retour. Une impasse.

Robin avait provoqué cette situation mais paradoxalement elle la redoutait également. Cette relation avec Fergus lui embrouillait l’esprit tant elle était assaillie par des émotions contradictoires qui oscillaient entre colère, sentiment de trahison et profonde déception. C’était justement parce qu’elle avait véritablement estimé Fergus par le passé qu’elle avait du mal à digérer la situation actuelle. Elle lui avait accordé sa confiance, mettant sa sécurité entre ses mains, et il avait échoué. Elle ne cherchait pas à le culpabiliser, à quoi bon, mais elle voulait qu’il comprenne son point de vue et qu’il admette ses erreurs.  

Ce qu’il fit sans détour, au plus grand étonnement de Robin. La danseuse écarquilla les yeux, comme si elle peinait à réaliser. Un peu décontenancé par cet aveu, elle resta interdite lorsqu’il poursuivit sur sa lancée et qu’il lui affirma qu’elle confondait ses ennemis.

Peut-être. Surement même. Mais l’inverse était vrai également. Robin incarnait littéralement les erreurs de Fergus et d’une certaine manière, il les lui faisait payer. Si elle avait été une tempétueuse Gryffondor, elle aurait surement mi cet argument en avant. Elle se serait levée, aurait pointé son index droit sur Avner pour lui cracher cette vérité à la figure mais la danseuse resta immobile.

Il était aisé de se laisser aveugler par son ressentiment et par sa colère. D’une manière générale, Robin avait toujours craint les personnes promptes à se laisser guider par leurs émotions. Pourtant, suite à son agression, elle avait entretenu les sentiments négatifs qu’elle ressentait et elle les avait même utilisés comme un moteur pour ne pas flancher. Elle s’était promis de mener à bien sa vengeance,  hors  pour arriver à ses fins, son profond courroux devait rester intact. Elle n’avait pas eu à se forcer beaucoup pour entretenir cette haine. Il lui suffisait de penser à son frère torturé, à ses trois collègues, morts. Elle n’avait qu’à voir son visage balafré dans le miroir pour que son cœur s’enflamme d’une folie destructrice… C’était toujours mieux que de se mettre à pleurer, non ? En tout cas c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour gérer ce traumatisme.
La seule émotion plus forte que la peur et la tristesse.

La haine qu’elle éprouvait à l’encontre de son Pire Cauchemar irradiait tellement tout son être qu’elle avait sans doute contaminé bon nombre de ses relations. Elle ne voyait plus ses collègues de travail qu’à travers le prisme de cette agression. Quel Veilleur l’avait aidé après cette attaque ou au contraire qui en était responsable ?

Fergus, évidemment.

Le menton haut, Robin écoutait son discours d’unité.  Elle aurait voulu y être imperméable tant elle se sentait plus forte et plus armée en écoutant plutôt son cœur que sa raison mais elle devait reconnaitre que certains de ses arguments n’étaient pas négligeables :

La  responsabilité de Fergus dans l’intrusion était incontestablement engagée  mais c’était ridicule de penser qu’il ait failli sciemment. A quoi bon apparaitre comme le suspect n°1 ? Tout l’accusait et c’était justement pour cette raison qu’il y avait peu de chance qu’il soit véritablement à la solde de Son Pire Cauchemar.

De plus, ce dernier avait tout intérêt à ce que les Veilleurs soient divisés. Si les mercenaires avaient fait le choix d’agir directement dans l’enceinte des  Folies c’était uniquement pour cette raison : Semer la discorde au sein du gang. Robin ferma brièvement les yeux. Qu’elle puisse jouer le jeu de ces ignobles personnages lui donnait envie de vomir. Etait-elle encore sous le joug de Son Pire Cauchemar, même plusieurs mois après? Se délectait-il de la voir agir ainsi et remettre en cause Fergus ? Etait-elle si prévisible et si facilement manipulable ?

Robin rouvrit ses paupières fardées.

« Ton discours est séduisant, j’ai envie d’y croire et même d’y adhérer, admit-elle alors en toute sincérité, Et ce n’est même pas la perspective que tu puisses « prendre des mesures » qui me fait dire ça, assura-t-elle. Les arguments de Fergus avaient davantage fait mouche que sa tentative d’intimidation, être unis. Ne pas les laisser semer la discorde. Bien sûr, évidemment, insista-t-elle, mais tout ça, ce ne sont que des mots. Hors, nous avons besoin d’actes. Et je ne suis pas la seule à le penser. »

Les conversations allaient bon train dans les couloirs du cabaret.

La jeune femme secoua sa crinière brune :


« Si on t’en laissait l’occasion, tu serais déjà en train de leur arracher les couilles c’est ça ? dit-elle en reprenant sa formulation, Qu’est-ce qui t’en empêche au juste ? s’enquit-elle alors,  Tu n’as pas essayé de mener ta propre enquête parallèlement à la notre ? Ok, Roy t’a évincé de nos investigations mais tu n’as pas tenté, de ton côté, de savoir lequel de tes hommes a permis à ces types de rentrer dans les Folies, de tuer trois de tes employés et d’en blesser deux autres ? Si c’est pas toi - et je veux bien  le croire- dit-elle alors afin de faire comprendre à son supérieur que son argumentaire n’avait pas été vain, C’est qui ? Qui est l’espion ? »

Robin chercha le regard de Fergus. Elle n’était pas en colère contre lui mais elle voulait juste qu’il arrête de se bercer d’illusion.

« Je veux bien mettre de côté mon ressentiment et faire des efforts pour que les choses se passent mieux entre nous..., Cela lui coutait de le dire car elle lui en voulait encore mais elle ne pouvait pas camper sur ses postions alors qu'Avner venait justement de faire un pas vers elle, ...mais l’unité au sein des Veilleurs ne pourra pas être rétablie complétement tant que nous n’ aurons pas trouvé qui a permis cette intrusion. »

Elle se pencha légèrement dans sa direction et souffla alors :

« Ce n’est pas moi qui remets le plus en cause ton leadership, Fergus, c’est lui. Toi aussi ne t’y trompes pas… »


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Fergus Avner
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A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin] Icon_minitimeDim 5 Mai 2019 - 17:20
Fergus n'appréciait pas l'échec. Il ménageait assez mal le sentiment de désaveux, le sentiment de trahison qu'il lisait dans les yeux de Robin et de manière général, il acceptait assez mal de manquer à sa fiabilité. Il le vivait comme une insulte personnelle, une blessure qui ébranlait la confiance qu'il avait dans ses propre capacités. Parce qu'il trébuchait rarement et qu'à très peu d'occasions il avait été l'origine de situations dramatiques comme celle qu'il était en train de vivre, parce qu'il ne faisait pas échouer les coups, ne faiblissait pas et n'avait pas de failles, les enjeux de la situation rendaient ses fondations fragiles. Son erreur avais surpris tout le monde et modifié le regard de certains de ses subordonnés. Il sentait peser un doute lancinant et il savait que quoi que dirait Roy désormais, il lui faudrait travailler d'une main pour reconstituer la terre malléable qui le tenait debout et repousser de l'autre ceux qui en profiteraient pour régler des comptes informulés. L'agression était une tâche terrible sur l'immaculé de son parcours. Une agression qui le rendait humain, accessible, le détrônait, peut-être, de ce statut d'homme de main à qui on ne peut rien reprocher. S'il avait quitté la pièce en claquant la porte ce soir-là, ça n'avait pas été par caprice, mais pour préserver Roy d'une colère qu'il avait senti monter sans être capable d'en gérer les tourments, et conscient que dans l'état la discussion ne les aurait mené nul part. Il connaissait suffisamment Roy pour savoir que le laisser passer ses nerfs sur lui n'aurait aucun autre effets que de rendre la situation indémêlable. Il avait préféré partir plutôt que de répondre à une imprécation dirigée par le sang vif de son acolyte, bien décidé à traiter le sujet lorsqu'ils auraient tous les deux laissé leur bouillonnement intérieur s'assagir. Fergus voulait se sentir capable de temporiser. Il avait préféré s'isoler pour retrouver son calme plutôt que d'escalader une tour de hargne et de mauvaise foi. Il n'avait aucun goût pour les discussions ou les argumentaires qui ne menaient nul part. Aucun temps à y consacrer, aucune énergie à y perdre. Il ignorait totalement comment Robin avait interprété son geste et à dire vrai, il ne s'était pas posé la question. Il avait juste agit de la manière qui lui avait semblé la plus constructive sur le moment : laisser Roy régler son affaire avec Robin, puisqu'ils s'étaient l'un comme l'autre, montré incapable de se parler correctement à ce moment-là.

Les discussions qu'ils avaient eu ensuite, de l'un à l'autre, était une autre histoire.

Il y eu un court silence qui suivit sa conclusion, un court silence pendant lequel Robin rouvrit les yeux vers lui et le jaugea un instant. Fergus expira lentement en silence, incertain de la manière dont elle allait répliquer. Leur regard s'étaient attaché l'un à l'autre, il dégageait posément cette sensation de force tranquille, d'attente confiante qu'il ne ressentait qu'à moitié. Il se sentait capable de supporter la situation et de parvenir à ses fin, de calmer Robin, et peut être de retrouver un semblant d'attitude positive de sa part. Une partie de lui vivait sur cet échec, doutait, et la colère grondante qu'il tenait fermement enfermé au fond de son ventre lui faisaient craindre la réaction de la danseuse.

Il expira lorsqu'elle ouvrit la bouche. Et fut soulagé de la tournure que prenait son discours. Elle avait abandonné l'acidité mordante de ses reproches, le fiel douloureux de ses remarques, l'agressivité directive de son ressentiment. Elle l'avait écouté, enfin, et reconnaissait la justesse de ses remarques. Il considéra le soulagement tranquille et évident qu'il ressentait en considérant qu'il arrivait à faire prendre à Robin le chemin qu'il souhaitait. Fergus n'était jamais certain des autres, mais appréciait toujours de constater que son éloquence parvenait souvent à rendre constructif sa détermination à emmener la discussion quelque part.

- Hors, nous avons besoin d'actes. Et je ne suis pas la seule à le penser. " Il esquissa un sourire qui avait un peu d'amusement et d'acidité. Fergus était parfaitement au courant des rumeurs, des on dit et surtout, des probabilité de soulèvement auxquelles la situation l'exposait. Il se méfiait de tout et de tout le monde, restait particulièrement attentif à ce qu'on lui rapportait et comptait sur Toni pour tenir la longe courte à ceux qui prenaient un peu trop le large à son insu. Il considéra Robin, en prenant conscience de ce qu'elle percevait de lui. Ils ignoraient manifestement beaucoup de choses l'un sur l'autre. Et Robin semblait le sous-estimer sur de nombreux points. Il se fit la réflexion que c'était un fait probablement réciproque. Il serra les lèvres aux question successives de Robin en baissant un peu la tête, et attendit poliment qu'elle achève.
- Je ne me fais aucune illusion. " Déclara-t-il lentement. Il avait conscience d'avoir été dur avec elle, probablement pour les mêmes raisons qu'elle était dure avec lui. Ils incarnaient l'un pour l'autre un tas de sentiments désagréables et contradictoires. " Tu sais, Robin… " Il releva la tête vers elle, les coudes posés sur les genoux, un peu penché en avant, un peu pensif. Des doigts, il suivait les sinuosités de sa baguettes dans un geste plus machinal que menaçant. " Ce sont des situations qui demandent de la patience. " Il la sonda de ses yeux sombres, chercha dans son reflet la compréhension de ce qu'il était en train de sous-entendre. Bien sûr qu'il menait l'enquête de son côté. Mais bousculer ses hommes lui paraissait pour le moment la meilleure méthode pour faire fuir le renard qu'ils cherchaient à faire sortir de son trou. " Il vaut parfois mieux éviter de lancer les chiens, et laisser l'animal qu'on traque se sentir en confiance. C'est une manière plus sûre de le voir sortir le nez du terrier et une fois qu'on sait où il a creusé son trou… On peut l'enfumer sans qu'il s'échappe. " Jauger ses troupes, analyser le comportement de chacun dans cette phase de remise en question difficile. Relever les informations de la part de quelques hommes de confiance, s'assurer de la fiabilité des uns, de l'animosité des autres. C'est ce que Fergus composait au jours le jours, sans que personne ne remarque qu'il devenait particulièrement attentif à chaque parole et faisait observer tout le monde : particulièrement ceux qui qui semblaient loyaux. Il était primordial de paraître inactif. " La passivité parfois conduit les animaux à penser qu'ils dominent. Et il n'y a rien de pire que la certitude de dominer. Ça pousse à l'erreur. " Fergus tapota le bout de sa baguette sur son genoux d'un geste décontracté. En temps normal, il n'aurait pas livré les raisons de son attitude à Robin : il valait mieux que personne ne s'en doute, et Roy n'avait pas besoins de savoir que Fergus se réservait le droit de coincer la taupe, malgré son écartement. " Mais faire croire à son adversaire qu'il est en sécurité demande du temps, du doigté, et de la subtilité, reprit-il sur le ton de la conversation. Et surtout la certitude que je n'ai aucun pouvoir, et que je ne me donne aucun pouvoir. " Il chercha son regard à nouveau et conclu : " Tu vois, je n'oublie pas comment agir. Simplement, j'ai mes méthodes. Et ce ne sont pas celles de Roy. "



   
If I'm crazy, I'm on my own / If I'm waitin', it's on my throne / If I sound lazy, just ignore my tone /'Cause I'm always gonna answer when you call my phone / Like, what's up, danger ?
Robin MacFarlane
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A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin] Icon_minitimeSam 22 Juin 2019 - 12:09
Les jambes serrées, le dos droit, les mains posées sur les genoux,  Robin écoutait religieusement les arguments de Fergus. Elle l’observait, légèrement de travers, comme si elle tentait de percer à jour ses propos. Disait-il la vérité ? Attendait-il patiemment que l’espion se sente assez en confiance pour se dévoiler par lui-même? Surement. Était-ce toutefois la bonne solution ? Rien n’était moins sûr…
Compter sur la négligence de l’homme –ou de la femme- ayant réussi à berner si aisément les Veilleurs était un pari incertain. Robin n’imaginait pas un fanfaron, pétri de confiance, satisfait d’avoir réussi un si vilain tour à Roy et ses hommes. Pour elle, la taupe était une ombre. Une personne d’apparence insignifiante, une petite main des Folies peut-être: Une costumière, un agent d’entretien, un commis de cuisine… Bref une cellule dormante débauchée par leurs ennemis et non pas un véritable agent secret aguerri.

Elle allait chercher du côté de ses collègues endettés, ceux avec des enfants à nourrir, qui aurait pu agir ainsi par nécessité et non pas par panache.  Elle allait mener sa petite enquête elle aussi, et qui sait, peut-être arriverait elle à la même conclusion qu’Avner.

La danseuse reporta ses yeux fardées de khôl sur Fergus. Il semblait à la fois décontracté et sûr de ses méthodes. Faire le mort pour mieux renaitre de ses cendres, tel un phénix. Soit, s’il avait besoin de temps pour cela, Robin allait lui en donner… Après tout, elle n’avait rien à faire de particulier. Rien à modifier dans son comportement actuel. Elle devait faire en sorte que Fergus apparaisse toujours aussi esseulé aux yeux de tous les employés. Entretenir cette apparente inimité entre eux pour que la taupe ne perçoive pas leur collaboration et qu’elle ne se sente pas traquée.

« Ok. » souffla-t-elle après quelques instants de silence . « D’accord. Tu peux compter sur mon soutien. » assura-t-elle. « J’ouvrirai l’œil et te dirai si je perçois quelque chose de suspect. »

Elle ne s’en remettait pas complètement à lui – c’était mal connaitre Robin- mais elle acceptait de l’aider dans son plan. Peu importe les méthodes, ils devaient justes réussir à coincer le traitre.

« Par contre, j’ai juste un service à te demander. Si ta technique marche, ne me tiens pas à l’écart s’il te plait. » Son regard se fit plus noir. Implacable. « Je veux le voir. Je veux lui parler. » Elle se tut et jeta un coup d’œil à la porte de la pièce. « Mais avant ça, il faut que nous entretenions l’illusion. N’oublie pas qu’on est censé se détester parce que tu ne fais absolument rien pour retrouver cette foutue taupe.» Son regard revint sur son collègue et un maigre sourire sans joie se dessina sur son visage. Elle agita sa baguette pour lever le sortilège d’insonorisation de la pièce et fit éclater d’un sort un vase d’orient posé sur une étagère dans le coin réservé au décor.  « Oups » articula-t-elle silencieusement avant de se lever pour frixionner longuement ses paupières.

Lorsqu’elle posa de nouveaux ses pupilles sombres sur Fergus, ses yeux étaient rougis et son maquillage partiellement ruiné.

« T’es vraiment un cognard Fergus Avner. » chuchota-t-elle à son attention, presque gentiment,  puis elle se dirigea vers la porte des coulisses qu’elle ouvrit d’un geste brusque. Elle se trouva alors nez à nez avec un mécanicien et un danseuse qui avaient du être alerté par le bruit de casse. Elle les observa tour à tour en déglutissant et passa entre eux comme pour échapper à leur regard inquisiteur.

« Excusez moi. » souffla t-elle en laissant derrière elle la porte ouverte sur Fergus Avner.

Fin du RP


A Long Time Ago, We Used To Be Friends [Fergus & Robin] 20021210524842197
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