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Bang the Bank [Dave]

Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeLun 6 Nov 2017 - 22:10
2 mars 2010

Au cours de sa vie professionnelle, Joséphine avait reçu des tas de demandes étranges. Des requêtes originales, des envies peu orthodoxes, des pratiques à la limite de la légalité, elle avait dû composer avec beaucoup de choses, vraiment. Mais jamais on ne lui avait demandé de faire ça ! Jamais. C'était contraire à tous ses principes. Elle voulait bien mentir, elle voulait bien se déguiser, elle voulait bien beaucoup de choses, mais pas ça. Un rendez-vous avec un banquier. Pour parler de l'état de ses finances. Hors de questions. Si elle avait accepté, c'était bien parce que le salaire qui accompagnait cette requête particulière devrait résoudre une petite partie desdits problèmes financiers. Elle devait bien admettre que la rémunération généreuse n'était pas la seule raison qui l'avait convaincu d'accepter cette demande de prestation un peu particulière. Le fait que la requête vienne de Léopold Marchebank lui-même avait grandement aidé sa décision

Joséphine s'était donc levée avant onze heures malgré une nuit courte -ce qui lui arrivait rarement- et s'activait à faire le ménage de son appartement - ce qui lui arrivait tout aussi rarement. La March Bank était encore en travaux, elle avait donc rendez-vous ici-même avec Dave Marchebank, dans l’après-midi. Officiellement pour discuter de sa situation bancaire à elle, officieusement pour évaluer sa situation physique à lui.

Après quelques sortilèges ménagers et quelques kilos de vêtements difficilement tassés dans son placard, son petit appartement était tout à fait présentable. La danseuse se dirigea vers la salle de bain et passa de longues minutes sous une douche brûlante. En sortant elle enfila la robe noire la plus sérieuse de sa garde-robe. Elle avait reçu des instructions assez claires et elle ne devait surtout pas trahir la vraie raison de leur entrevue, ni sa véritable profession. Pour aujourd'hui elle était serveuse dans un bar de Bristol -la taverne de l'Abraxan ferait l'affaire.

Joséphine avait l'habitude de faire ça. C'était bon pour l'estime des hommes, de penser qu'ils avaient réussi à séduire une jolie fille de par leur seul charme, alors que celle-ci était en réalité grassement payée par un pote sympa. Il était néanmoins plus rare que ce soit un père qui offre ce genre d'expérience à son fils, mais il fallait dire que la situation était particulière. Il ne s'agissait pas seulement de réparer un ego fragilisé, les dégâts étaient bien plus importants. Son client du jour avait perdu l’usage de ses membres inférieurs suite à l’attentat de Léopoldgrad. La question –à laquelle elle était censée répondre– était de savoir si tous ses membres inférieurs étaient concernés.

Elle avait connu des filles, en Allemagne, qui faisaient ça à côté du boulot. Elles étaient bénévoles à l'hôpital et offraient des séances de rééducation un peu particulières aux patients qui en avaient besoin. Elles avaient droit en échange à des tests de dépistage gratuits et à une bonne conscience, ce que Joséphine n'avait jamais jugé comme une rémunération suffisante. Peut-être aurait-elle du essayer elle aussi, cela lui aurait permis d’être plus à l’aise aujourd’hui.

En effet, la perspective de devoir affronter ses dettes n’était pas la seule chose qui la rendait nerveuse. Elle avait peur de ne pas savoir s’y prendre. Cela faisait des années qu’elle n’était plus intimidée par les clients, quels qu’ils soient. Elle se souvenait de ses débuts, où chaque rendez-vous la plongeait dans un tel état de stress qu’elle préférait s’assommer à la mona lisa avant. Aujourd’hui elle ne se laissait plus impressionner, les tordus, les violents, ils ne lui faisaient pas peur. Mais être confrontée à la maladie et à la faiblesse l’effrayait. Elle ne savait pas gérer ces choses-là.

Joséphine sursauta en entendant frapper à sa porte. Elle lissa mécaniquement le devant de sa robe, balaya une dernière fois son appartement des yeux et accrocha un sourire tranquille à ses lèvres avant d’ouvrir la porte.

« Bonjour Monsieur Marchebank, le salua-t-elle poliment avant de s’effacer pour le laisser entrer. Je ne vous fais pas visiter, vous avez déjà fait le tour ! » plaisanta-t-elle en faisant référence à la superficie ridicule de son appartement.

Ils se trouvaient déjà dans le coin cuisine, où une table couverte de papiers et factures plus ou moins trafiqués les attendait. L’espace chambre se trouvait au fond de la pièce, à peine dissimulé derrière un paravent coloré, et une porte peinte en rose donnait sur une minuscule salle de bain.

« Je vous sers quelque chose, du thé, un café ? » proposa-t-elle avec un sourire avenant.

Elle aurait plutôt opté pour un verre de vin blanc mais quelque chose lui disait que ce n’était pas approprié pour un rendez-vous avec son banquier. Cela l'était beaucoup plus si l'on considérait que c'était lui qui était réellement son client et non l'inverse, mais il n'était pas censé le savoir. Ils devraient donc se contenter de café !


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Dave Marchebank
Dave MarchebankEmployé de la March Bank
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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeJeu 22 Fév 2018 - 16:39
Dave avait du batailler auprès de son patron pour qu’on accepte de lui confier de nouvelles tâches, celles qui lui demandaient de sortir de son bureau au manoir. Il avait repris son travail au cours de mois de février, après les trois mois d’arrêt accordés -et même imposés- par le docteur Winston. La banque n’était pas encore rouverte au public, donc, on avait demandé aux employés de travailler depuis chez eux. Mais on s’était montré très précautionneux avec lui, ce qui avait très vite agacé Dave. Cela lui faisait du bien de reprendre son travail, il pouvait enfin s’occuper l’esprit avec quelque chose de vraiment prenant et cesser de passer son temps à se rappeler qu’il était en fauteuil roulant. Qu’on lui fasse bénéficier d’une sorte de traitement de faveur l’agaçait donc. Il pouvait se déplacer comme les autres, il pouvait aller à la rencontre de leurs clients et de leurs associés pour défendre leurs contrats. C’était un travail qu’il aimait beaucoup faire, mais ses responsables avaient émis des réserves. On lui avait accolé un nouveau binôme, un certain Gareth Beltram -Octave était décédé dans l’attentat- qui était sensé prendre en charge ses rendez-vous à lui. Dave n’aimait pas cet arrangement, il n’aimait pas confier ses tâches à quelqu’un d’autre. Et surtout, il n’aimait pas qu’on le considère moins capable, à cause de son accident.

Alors il avait prié le docteur Winston de lui écrire un avis favorable à la reprise de ses rendez-vous clients, arguant qu’il était habitué à se déplacer en fauteuil maintenant et qu’il pouvait bénéficier d’un chauffeur privé. La direction avait fini par accepter de le laisser reprendre. Joséphine Chevalier était la première cliente qu’il rencontrait, depuis l’accident. Dave s’était donc bien préparé, en revêtant une tenue sorcière élégante, qui lui donnerait un peu de prestance pour remplacer celle qu’il avait perdue. Il voulait être pris au sérieux, comme avant. Il avait bien planché sur le dossier -plutôt catastrophique- de cette jeune femme pour bien préparer leur rendez-vous. Le chauffeur privé de leur famille l’avait attendu, au pied du manoir, avec le véhicule que son père avait récemment acheté pour lui : une voiture adaptée au déplacement des personnes en fauteuil roulant. Elle disposait d’une rampe d’accès dépliable et de sièges arrières amovibles, pour qu’il puisse s’y installer facilement. La partie qui comportait ses sièges arrières était magiquement agrandie pour son confort, si bien qu’il avait l’impression de pénétrer dans un petit salon cosy, alors que la taille de la voiture semblait tout à fait standard depuis l’extérieur.

Le voyage se déroula donc sans encombre, tandis que Dave regardait le paysage défiler sous ses yeux avec une certaine satisfaction. Il avait l’impression de reprendre un peu sa vie en main. Il allait cartonner à son rendez-vous et prouver qu’il était le même banquier compétent qu’auparavant. Le dossier en main, il sortit du véhicule avec l’aide d’Ernest, leur chauffeur. Il était prévu qu’il l’attende au pied de l’immeuble. Normalement le rendez-vous ne devait pas durer plus d’une trentaine de minutes.

Comme il s’agissait d’un immeuble tout neuf de Leopoldgrad, il respectait les normes handicapées sorcières, ce qui permit à Dave d’accéder à l’appartement de sa cliente sans difficulté, via l’ascenseur et traverser sa porte d’entrée, suffisamment large pour son passage.

« Bonjour mademoiselle Chevalier » répondit t-il, en ajoutant même un compliment après sa plaisanterie. « Votre appartement est charmant. »

Son véritable avis était que c’était un appartement très… fille, mais autant qu’ils soient à l’aise tous les deux. Dave était malgré tout un peu nerveux, mais il se ressaisit. Le cas de Joséphine n’avait rien de très compliqué ou d’insurmontable, elle était simplement un peu trop dépensière. Elle n’avait ni patrimoine ni entreprise qui compliquait la lecture de ses comptes. Dave faillit répondre « café » à sa proposition, par automatisme, mais il changea d’avis :

« Du thé, s’il vous plaît. »

Cela le détendrait davantage. Il la laissa s’affairer, pendant qu’il roulait vers la table de la cuisine, où il déposa ses pochettes. C’était leur première rencontre, car n’était pas lui, mais un certain Rice, qui s’occupait de Joséphine à l’origine, mais avec la réorganisation de la banque, plusieurs dossiers avaient été redistribués. Il avisa une seconde la silhouette de sa cliente qui lui tournait le dos pendant la préparation du thé. Dave savait qu’elle avait trente-deux ans grâce aux informations sur son identité dont il disposait, mais clairement, elle ne faisait pas son âge. Elle avait des airs de vingtenaire, avec son visage arrondi et son maquillage coquet. Dave avait des papiers qui le renseignait exactement sur chacune de ses dépenses, mais il aurait deviné tout seul où allait son argent : elle avait l’air d’aimer prendre soin d’elle.

« Bien, je ne sais pas si vous avez reçu des explications, mais la banque fait quelques remaniements de dossier, avec sa refonte, annonça t-il, en ouvrant sa pochette. C’est donc moi qui m’occuperai de vous, à partir de maintenant. A quand remonte votre dernier rendez-vous avec monsieur Rice ? » demanda t-il poliment.

Il disposait de cette information-là dans son dossier aussi, mais il voulait vérifier que les informations concordaient et qu’il n’y avait pas eu de pertes, avec l’explosion de la Marche Bank. Les archivistes avaient passé tout le mois de novembre à reconstituer les dossiers pour préparer le relancement, mais il était fort possible que certains papiers se soient perdus.
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeDim 4 Mar 2018 - 22:00
"Merci beaucoup", répondit-elle avec un sourire chaleureux quand le jeune homme complimenta son intérieur.

Elle ne doutait pas qu'il disait cela uniquement pour être poli. Il était le fils du Ministre, sa salle de bain devait être plus grande que cet appartement, ce qui tombait bien si l'on songeait au fait qu'il devait désormais y circuler en fauteuil. Mais elle appréciait l'effort. Elle se demandait à quoi aurait ressemblé son appartement si son père n'avait pas perdu toute sa fortune. Cela n'aurait surement pas été un appartement d'ailleurs. Plutôt une villa dans le sud de la France, et un hôtel particulier parisien pour ses virées shopping dans la capitale. Elle soupira à cette idée et s'affaira à préparer deux tasses de thé.

Elle jeta un regard plein de regrets à la bouteille de vin rouge sagement posée sur le comptoir de la cuisine. Un bon verre de bordeaux lui aurait grandement faciliter la tâche, mais il serait certainement suspect d'en proposer à son invité maintenant. Elle espérait néanmoins réussir à convaincre Mr. Marchebank de rester boire un verre en sa compagnie à l'issue de leur rendez-vous. C'était sa meilleure chance de réussir à faire tomber les barrières entre eux. Elle avait beau être assez sûre de ses atouts -mis en valeur par le décolleté de sa robe- elle n'espérait pas parvenir à séduire son interlocuteur en discutant de ses finances désastreuses. On avait fait plus sexy comme sujet de conversation ! Mais si elle réussissait à se montrer suffisamment agréable, peut-être accepterait-il de s'attarder un peu. Elle avait demandé un rendez-vous en fin d'après-midi et avait été assurée qu'elle était sa seule cliente de la journée. Et il était également son seul client de la journée, elle ne travaillait pas ce soir.

Elle s'approcha de la table et y déposa un petit plateau coloré sur lequel trônait une théière en verre et deux jolies tasses assorties. Elle s'appliqua à verser le thé fumant dans un silence un peu tendu et regretta de ne pas avoir mis de musique. Un peu de jazz en fond sonore aurait détendu l'atmosphère, mais ce serait certainement bizarre de lancer un disque maintenant. Tant pis, ils feraient avec les silence gênants !

Elle n'était jamais si mal à l'aise en présence d'un homme, surtout d'un client. Elle n'avait généralement pas besoin de beaucoup d'efforts pour les séduire -la plupart avaient payé pour ça- mais la situation d'aujourd'hui était complètement nouvelle pour elle. C'était délicat et cela lui demandait davantage de finesse et d'empathie. Elle ne pouvait pas se contenter de deux ou trois remarques enjôleuses, et elle ne pouvait pas traiter Dave comme ses autres clients, avec qui tout n'était jamais que physique. Si elle voulait arriver à ses fins elle devait au moins se rapprocher un peu de lui, et cela l'effrayait un peu.

Joséphine remit ses préoccupations à plus tard et se concentra sur le jeune homme, qui lui expliquait qu'il se retrouvait en charge de son dossier suite aux "remaniements" dûs à la refonte de la banque. C'était donc l'excuse qu'on lui avait donnée ? Très bien, au moins elle avait un peu de contexte désormais. Elle hocha la tête avec un sourire quand il affirma qu'il était désormais en charge de son dossier, et grimaça quand il lui demanda à quand remontait son dernier rendez-vous avec son ancien conseiller.

"Un peu plus de six mois je crois... avoua-t-elle. Presque un an pour être exacte, cela remontait à peu de temps après son arrivée en Angleterre. C'était presque pareil ! C'est beaucoup je sais...soupira-t-elle. Pour ma défense il n'était pas aussi charmant que vous, ajouta-t-elle avec un sourire. Mais n'allez surtout pas lui répéter !" se corrigea-t-elle aussitôt comme si elle venait de réaliser qu'elle avait dit une bêtise.

Elle baissa les yeux sur la pochette que le jeune homme tenait entre ses mains et se demanda quelle part de sa vie il pouvait deviner grâce aux informations qui s'y trouvaient. On lui avait assuré qu'une partie de ses dépenses et de ses revenus -tout ce qui était lié aux Folies- en avait été effacé, mais il devait malgré tout avoir beaucoup d'indices sur sa vie quotidienne. C'était assez désagréable de se trouver face à quelqu'un qui avait tant d'informations sur elle alors qu'elle ignorait beaucoup de choses sur lui.

Quoique, en y repensant, elle n'était pas certaine d'être celle qui soit le plus maintenue dans l'ignorance. Après tout, il était persuadé qu'il s'agissait réellement d'un rendez-vous pour parler de ses comptes, et non pas d'une entrevue avec une prostituée payée par son père. Disons qu'ils étaient ex-aequo. Elle se remit d'ailleurs dans son rôle et se força à parler de sa situation financière -chose qu'elle avait en horreur.

"Il y a beaucoup de prélèvements magiques automatiques sur mon compte, soupira-t-elle, les yeux toujours rivés sur la pochette. Je ne sais même plus à quoi certains correspondent, avoua-t-elle avec un grimace. Je n'y comprends rien..."


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Dave Marchebank
Dave MarchebankEmployé de la March Bank
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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeLun 16 Avr 2018 - 16:25
Joséphine revint vers lui avec le thé qu’elle versa lentement dans leurs deux tasses. Dave eut l’impression de sentir une espèce de tension dans l’air, mais c’était peut-être simplement sa propre anxiété qui transparaissait. Il voulait bien faire, pour ce premier rendez vous client. Joséphine n’avait aucune raison de stresser elle, à part si la découverte de ses comptes bancaires était de nature à l’angoisser… C’était peut-être le cas, elle n’avait pas l’air de faire beaucoup attention à ses dépenses. Elle eut du mal à se souvenir de son dernier rendez-vous avec son précédent conseiller et Dave répondit à sa place :

« Huit mois selon le dossier. »

Il allait considérer que cela correspondait avec les informations que lui donnait Joséphine, puisqu’elle n’avait pas l’air de pouvoir bien préciser ses souvenirs, et que les archivistes n’avaient pas égaré de pièce dans son dossier. Sa main en chemin vers la tasse de thé que lui avait versé sa cliente s’arrêta momentanément, déstabilisée par le commentaire suivant que fit Joséphine. On avait qualifié Dave de beaucoup de choses dans sa vie, parfois des quolibets pas très gentils même, mais jamais on ne lui avait dit qu’il était… « charmant ». Si on cherchait à lui faire des compliment, c’était plutôt pour vanter son intelligence, son esprit, sa persévérance, sa loyauté, ce genre de choses. Même son unique ex-petite amie, Emma, ne lui avait jamais dit qu’il était « charmant », même s’il ne doutait pas qu’il était à son goût. Alors qu’une inconnue, une belle inconnue qui plus est, le genre de femme qu’on voyait bien au bras de sportifs arrogants ou entrepreneurs charismatiques, lui fasse une telle remarque lui apparut comme une espèce d’étrange flatterie qui n’avait pas lieu d’être. Ce n’était pas comme si elle avait quelque chose à soutirer de lui, il n’était rien d’autre que son banquier venu faire état de ses comptes…

Gêné et pris au dépourvu, Dave fit donc le choix stratégique de botter en touche et ignorer ce compliment pour le bien de leur conversation professionnelle :

« Oh vous savez, on a des clients qui viennent nous voir tous les deux ans à peine, vous n’êtes pas la moins assidue… »

Qu’il évite le terrain des plaisanteries un peu enjôleuses ne signifiait pas qu’il ne pouvait pas mettre un peu de plaisanteries tout court dans cette discussion, histoire qu’elle reste agréable et les mette à l’aise tous les deux, puisqu’ils semblaient tendus. Dave prit une gorgée de son thé pour retrouver contenance puis garda les yeux rivés sur le dossier tandis que Joséphine lui donnait quelques informations. Elle avoua qu’elle avait du mal à comprendre tous les mouvements de son compte qu’elle avait fait le choix d’automatiser avec son prédécesseur. Dave y vit un point de départ pour démarrer leur entretien, qu’il saisit avec un sourire professionnel :

« Eh bien, on peut commencer par reprendre ces prélèvements un par un si vous voulez, et voir si vous voulez tous les conserver. »

C’était plutôt un bon angle d’attaque, car il fallait l’avouer, Joséphine Chevalier disposait d’un nombre de prélèvements automatiques assez conséquents. Le travail de Dave n’était pas de juger où allait son argent, évidemment, alors il ne dit rien du fait qu’il pensait que tout de même, quatre abonnements mensuels à des magazines féminins c’était beaucoup, pour des magazines qui disaient tous la même chose. Elle avait d’autres abonnements à des salles de sports, des programmes de fidélité de boutiques de vêtements ou de produits de beauté, une carte de transports par Portoloin, son abonnement aux services du Pear One et il en passait. Dave eut l’impression en énumérant toute la liste que Joséphine la redécouvrait, ce qui l’amena à déclarer avec le tact dont il était capable :

« Est-ce que vous avez toujours l’usage de tous ces abonnements ou vous souhaitez en arrêter certains ? Il y a peut-être des économies à faire dans ce domaine, car comme le montrent ces derniers relevés de compte, vous avez terminé les trois derniers mois dans le rouge... »
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeMer 18 Avr 2018 - 22:25
"Je ne suis peut-être pas un cas désespéré alors !" répondit Joséphine en riant comme le jeune homme lui confiait que certains de ses clients étaient encore moins assidus qu’elle ne l’était.

A vrai dire, elle trouvait qu’elle voyait son banquier bien trop souvent. On avait rarement besoin de voir son banquier quand on avait aucun souci financier. Elle-même n’avait jamais mis les pieds dans une banque avant d’avoir des problèmes d’argent. Elle ne s’était même jamais préoccupée de l’état de ses finances avant l’arrestation de son père. Jusqu’à l’âge de dix-neuf ans, son compte bancaire était à ses yeux une ressource inépuisable, dans laquelle elle pouvait puiser sans mesure. Elle dépensait sans compter, littéralement. Elle ne regardait même pas les prix, qui ne revêtaient pour elle aucune sorte d’importance, et n’avait jamais eu conscience du budget que pouvait bien représenter son train de vie.

Cette découverte tardive de la notion d’économie et de la nécessité de contrôler ses dépenses expliquait très certainement la gestion catastrophique de son argent. Elle n’avait toujours pas appris à vivre avec un budget. Elle faisait des efforts pourtant elle limitait ses virées shopping, faisait attention au prix de ce qu’elle achetait, mais le peu d’argent qu’elle réussissait ainsi à économiser disparaissait dans des prélèvements magiques automatiques dont elle ne comprenait plus rien. Elle ne s’était jamais réellement penché sur la question, parce que cela lui paraissait atrocement long et compliqué, mais elle était persuadée qu’elle payait pour des choses qu’elle n’avait jamais souhaité acheter !

Lorsqu’elle évoqua justement ce problème, le jeune homme suggéra aussitôt de commencer leur rendez-vous par là. Joséphine se mordilla la lèvre inférieur en le voyant étaler ses relevés de compte sur la table, près à lister toutes ses dépenses inutiles. Elle attrapa sa tasse de thé pour libérer de l’espace sur la table et en profita pour boire une longue gorgée du liquide brûlant, qui la réconforta un peu. La danseuse grimaça à chaque fois que Dave identifiait un nouveau prélèvement magique mensuel. Elle voyait bien qu’il faisait des efforts pour rester neutre, et elle lui en était reconnaissante, mais elle se demandait ce qu’il pouvait bien penser de tout ça, intérieurement. Que pouvait-il bien penser d’elle ?

Ce n'était pas une expérience très agréable que de se voir ainsi exposer ses moindres faiblesses. Elle se doutait bien que beaucoup de ses dépenses devaient paraitre bien superficielles et s'imaginait comme il devait la trouver superficielle. Elle aurait voulu avoir la force d'affirmer, comme elle l'avait si souvent fait, que le shopping était une forme de thérapie, que c'était aussi nécessaire à son équilibre personnel que le sport l'était pour d'autre. Tout le monde avait besoin d'un échappatoire, et elle trouvait le sien dans les magasins de chaussures. Il n'y avait aucun mal à ça. Et pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir un peu honteuse, face à cet adolescent qui semblait tellement plus raisonnable et mature qu'elle ne l'était.

"Vous devez trouver tout ça parfaitement ridicule... soupira-t-elle en cachant son visage dans ses mains. Ne me jugez pas trop sévèrement !" implora-t-elle en relevant la tête pour afficher une moue embarrassée.

C'était probablement trop tard, il s'était déjà certainement déjà fait une opinion sur elle, et elle craignait que celle-ci ne soit pas très flatteuse. Comment était-elle censée lui plaire dans ces conditions ? Joséphine n'était pas dupe, elle se doutait bien qu'elle charmait davantage les hommes avec son décolleté avantageux et ses lèvres bien dessinées qu'avec ses traits d'esprit. Mais la danseuse restait persuadée qu'elle était tout aussi capable de séduire avec autre chose que sa silhouette. Elle savait se montrer curieuse, drôle, elle était ouverte d'esprit et plus cultivée qu'elle ne le montrait. Pourtant, maintenant qu'elle se retrouvait face à Dave et qu'il lui démontrait l'étendue de sa bêtise, elle sentait sa confiance en elle vaciller. Avait-elle seulement une chance de parvenir à ses fins après ce premier aperçu désastreux ?

Condamnée à se rabattre sur des atouts qui avaient largement fait leurs preuves, Joséphine se pencha en avant pour examiner les lignes de son relevé correspondant aux abonnements identifiés par Dave.

"Non, je ne me sers même pas de la moitié, répondit-elle en fronçant les sourcils. Je ne me souviens pas avoir souscrit tout ça... soupira-t-elle en parcourant le relever des yeux. Je suis allée dans cette salle, poursuivit-elle en pointant un abonnement à une salle de sport. Ils ont ouvert après K&K mais c'est beaucoup moins bien. Je m'étais inscrite pour un cours d'essai, je n'ai jamais voulu m'abonner ! Ils n'ont pas le droit de souscrire un abonnement sans mon accord ! protesta-t-elle. C'est déloyal !"

Elle était peut-être mal placée pour faire ce genre de commentaire, elle qui se faisait passer pour ce qu'elle n'était pas -ou plutôt qui mentait sur qui elle était vraiment. Mais il n'en savait rien, alors elle pouvait bien jouer les consommatrices indignées si elle voulait.


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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeMar 24 Avr 2018 - 12:15
Pear One de Joséphine Chevalier:
Dave Marchebank
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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeDim 28 Oct 2018 - 15:54
Joséphine se prêta sans rechigner à l’exercice qu’il lui proposait, ce qui mit Dave dans une certaine confiance. Les clients dépensiers étaient généralement pénibles à gérer, parce que d’une part, ils avaient toujours toutes les excuses du monde et d’autre part, ils préféraient trouver des moyens de permettre des découverts plus grands ou d’obtenir des prêts, plutôt que de réduire leurs dépenses. La politique de la Marchebank était assez stricte sur les plafonds à ne pas dépasser. Joséphine avait l’air de comprendre la situation. Elle eut même une réaction plutôt pleine de pudeur quand elle vit ses dépenses étalées devant elle, en le priant de ne pas la juger.

« Je ne vous juge pas du tout, soyez tranquille, je suis là pour trouver une solution avec vous » assura Dave.

En vérité, c’était un peu faux, il avait bien une opinion sur la quantité de dépenses farfelues et superficielles qui remplissaient les relevés de la jeune femme et qui provenaient pour la plupart de boutiques de vêtements et de chaussures luxueuses. Mais Dave tâchait de faire son métier de conseiller bancaire correctement, ce qui exigeait un contact client respectueux. Puisque Joséphine se montrait coopérative, il n’avait aucune raison de rentrer dans un conflit avec elle.

Elle commença à examiner les prélèvements qu’il avait soulignés dans ces papiers et Dave n’étant pas aveugle -disons que c’était cela son excuse- il vit assez bien le décolleté plongeant qu’elle posa juste sur le papier, juste sous ses yeux. Il eut une espèce de détournement du regard pas très franc. Est-ce que c’était malpoli de le signaler ? C’était embarrassant de le faire en tout cas. Il allait plutôt faire comme s’il n’avait rien vu. A peu près. Même quand il la regardait dans les yeux, ça restait dans son champ de vision, est-ce que c’était sa faute à lui ? Dave s’efforça de revenir à leur discussion professionnelle et de prêter attention à ce que Joséphine était en train de dire plutôt qu’au reste. Elle se plaignit d’un prélèvement en particulier d’une certaine salle de sport qu’elle assurait n’avoir fréquentée que pour un cours d’essai. Si Dave voulait bien la croire sur ce point, il avait en revanche du mal à concevoir qu’on ait pu prendre de l’argent à Joséphine sans son accord. Elle l’avait forcément donné, d’une façon ou d’une autre, même sans en avoir conscience.

« Eh bien… » Il se racla la gorge, cherchant la bonne façon de dire les choses. « Normalement ils ne peuvent rien vous faire payer sans vous faire signer un papier où vous avez donné vos coordonnées bancaires donc… Vous avez dû signer quelque chose sans être au courant de toutes les conditions. »

Par inattention de sa part -les fameuses petites lignes de contrat- ou par réelle malhonnêteté de ses interlocuteurs, Dave n’allait pas dire pour quelle option il penchait le plus pour ne pas la vexer, alors il enchaîna :

« La bonne nouvelle, c’est que c’est facile à arrêter, il suffit de leur envoyer un hibou. »

Il sortit sa baguette magique, pour pointer le nom de la salle de sport en question sur le parchemin. Toutes les lignes qui concernait s’illuminèrent sur chacun des relevés étalés sur la table. Dave déplia un bout de parchemin vierge à côté de lui, qu’il tapota de nouveau avec sa baguette. Un chiffre apparut en lettres brillantes.

« C’est le prix que vous a coûté cet abonnement sur la période qui concerne tous ces relevés, donc huit mois. Cela va nous permettre d’estimer les économies qu’on peut faire, expliqua t-il à sa cliente. Donc, cet abonnement, on va y mettre fin. Voyons s’il y en a d’autres dont on peut se débarrasser… »

Leur entrevue se déroula dans la même dynamique, pendant presque une heure. Dave vit sa tasse de thé se remplir deux ou trois fois, au fur et à mesure qu’il marquait et calculait toutes les dépenses que Joséphine acceptait d’écarter de son budget. Certains choix furent plus douloureux que d’autres, voire impossibles ce qui poussa Dave à faire preuve d’imagination pour chercher des économies ailleurs mais ils parvinrent à trouver un terrain d’entente plutôt satisfaisant. Quand le montant total des économies parut acceptable aux yeux du banquier en herbe, il fit un vrai sourire à sa cliente. Ce rendez-vous était une réussite, sa première depuis qu’il avait repris le travail après son accident et c’était important pour lui.

« Bien. Je crois que nous avons établi un plan qui tient la route pour les mois à venir. Merci pour votre coopération, mademoiselle Chevalier » dit t-il avec sincérité, tout en commençant à rassembler toutes leurs notes.
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeDim 4 Nov 2018 - 21:43
Le regard que Dave s'efforçait de poser à peu près partout sauf sur son décolleté n'échappa pas à Joséphine, qui fut un peu rassurée par le trouble évident qu'elle provoquait chez son interlocuteur. Elle n'avait peut-être pas fait la meilleure des premières impressions, mais il lui restait encore quelques atouts convaincants pour se rattraper ! Elle fit toutefois celle qui n'avait rien remarqué et continua de se pencher généreusement sur la table pour examiner les différents relevés bancaires.

La danseuse retint un éclat de rire amer quand son jeune conseiller lui expliqua qu'elle avait forcément donné son accord pour que quiconque puisse prélever de l'argent directement sur son compte. Evidement qu'elle avait dû signer un papier sans lire les petites lignes en bas de la page ! Joséphine aurait pourtant dû être la dernière personne à se laisser avoir par ce genre de manoeuvres déloyales. Cela avait été une stratégie très appréciée par son père, d'après ce qu'elle en avait lu dans la presse. Apparement on n'extorquait pas des millions de galions sans avoir obtenu quelques signatures au préalable, et son père s'était merveilleusement bien débrouillé pour faire signer les papiers nécessaires à ses plus riches clients, sans jamais leur en expliquer la teneur -qu'il n'avait de toute façon pas respecter.

"C'est tout à fait possible, admit-elle, la mine contrite. Je n'ai pas pris le temps de tout lire, ils étaient si pressants !"

En vérité elle avait rempli son formulaire d'adhésion à peine quelques minutes avant le début d'un cours d'abdos-fessiers et s'était dépêché pour ne pas manquer le début de l'échauffement, mais elle n'était plus à un mensonge près ! Elle fut réellement impressionnée par la somme que représentait cet unique prélèvement quand on regardait les huit derniers mois. Comment avait-elle pu perdre autant d'argent sans même s'en rendre compte ? Ils continuèrent ainsi un long moment, identifiant les frais qui pouvaient être écartés pour arriver à un montant d'économies convenables. Joséphine fut forcée de se battre pour certaines dépenses absolument légitimes -son budget sous-vêtements était incompressible- mais ils parvinrent finalement à un accord qui semblait les satisfaire tous les deux.

Elle fut touché par la sincérité qu'elle devinait dans les paroles de Dave, qui semblait réellement heureux de cette entrevue, et lui répondit par un sourire éclatant. Elle ignora volontairement les sonneries de son Pear, consciente qu'il s'agissait certainement de nouvelles offres promotionnelles auxquelles elle ne pourrait pas résister.

"Merci à vous ! s'exclama-t-elle avec chaleur. Vous me sauver ! ajouta-t-elle en riant. Je crois même que vous m'avez guéri de ma phobie des banquiers."

La danseuse entreprit d'aider le jeune homme à rassembler ses papiers en faisant bien attention à ce que leurs mains se frôlent à plusieurs reprises. Elle venait d'effleurer son poignet du bout des doigts et s'excusa avec un sourire faussement gêné.

"Mr. Marchebank, je me demandais...commença-t-elle, hésitante. Ce n'est peut-être pas très...réglementaire, mais...Est-ce que vous resteriez boire un verre de vin ? Elle releva vers lui un regard hésitant et se mordilla nerveusement la lèvre inférieure. On m'a récemment offert une excellente bouteille de vin des elfes, se justifia-t-elle. Et il faut bien célébrer cette victoire !" ajouta-t-elle en englobant la table encore encombrée de papier d'un geste de la main.

S'il acceptait sa proposition, la danseuse était certaine de pouvoir parvenir à ses fins. Peu d'hommes lui résistaient, particulièrement après quelques verres de vins, et encore moins quand ils n'avaient pas beaucoup d'autres alternatives. Et quelque chose lui disait que Dave Marchebank ne devait pas crouler sous les propositions. Peinée par cette pensée, elle la chassa bien vite -pas de sentimentalisme au travail !- et se leva pour faire quelques pas dans la cuisine. Elle attrapan la bouteille de vin des elfes posé sur le plan de travail et se retourna vers le jeune homme, un sourire espiègle aux lèvres.

"Alors ?"


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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeJeu 27 Déc 2018 - 14:40
Dave devait le reconnaître, Joséphine était plutôt charmante, comme cliente. Pas seulement pour son apparence physique, elle avait aussi une attitude enjouée et volontaire plutôt rafraîchissante qui donna l’impression à Dave que leur rendez-vous, qui avait bien duré une heure, s’était envolé en quelques minutes à peine. Son sourire fut réellement sincère quand elle le complimenta chaleureusement, déclarant qu’il l’avait débarrassée de sa phobie des banquiers.

« Eh bien, vous m’en voyez ravi, c’est toujours un plaisir de montrer que nous ne sommes pas des gens si terribles. »

Pas avez les simples particuliers qui se mettaient un peu trop souvent à découvert, en tout cas, Joséphine était loin d’être le type de client le plus pénible à gérer pour eux. Puis elle avait fait preuve de bonne foi et de coopération pendant tout leur entretien, alors Dave lui pardonnait volontiers. Il commença à rassembler les papiers, avec un petit regret que cette plaisante entrevue se soit achevée si vite, sans remarquer tout de suite que les mains de Joséphine frôlaient régulièrement les siennes. Il crut à une pure maladresse au départ, jusqu’à ce que l’un de ses contacts se prolonge un peu trop longtemps et le fasse lever les yeux sur elle. Elle avait un sourire et un ton soudainement hésitant qui ne le laissèrent pas indifférent, bien malgré lui.

« Oh ! Euh… » balbutia t-il, pas certain de la réponse qu’il devait avoir.

Son premier réflexe était de dire oui, mais il tentait de le réprimer. Il savait d’où cela venait, au fond de lui. Il se sentait clairement seul depuis quelques temps et il n’aimait pas forcément ni se l’avouer ni se jeter sur la première compagnie venue. En même temps, il n’avait que trop peu l’occasion de rencontrer des nouvelles personnes, encore plus des personnalités aussi sympathiques et rafraîchissantes que celle de Joséphine. Il venait de passer un moment plutôt agréable avec elle… Etait-ce si mal d’accepter de le prolonger un peu ? Et puis allait t-il dire non à une bonne bouteille ? Ce n’était pas dans ses habitudes. Quelque chose dans la forme de ses lèvres ourlées étirées en un sourire malicieux le poussa à se laisser aller :

« Pourquoi pas. J’ai un peu de temps devant moi. »

Il n’était même pas du tout pressé, puisque Joséphine était sa seule cliente de la journée, étant donné que ses employeurs le ménageaient depuis son retour. Un peu agacé par cette pensée, il fut davantage résolu à profiter de ce petit moment de convivialité que Joséphine lui proposait. Elle avait déjà attrapé la bouteille de vin en question et il accepta avec un sourire la coupe qu’elle lui tendit.

« Merci. »

Il trinqua avec elle puis prit le temps d’apprécier sur son palais la première gorgée, satisfait de retrouver la chaleur de l’alcool qui était son réconfort privilégié depuis quelques temps, pour être honnête. Sauf qu’il buvait le plus souvent seul, ce qui était nettement moins agréable… Chassant cette pensée de son esprit, il déclara :

« C’est un très bon vin, effectivement. Un cadeau, vous disiez ? » lança t-il, curieux d’en savoir un peu plus.
Joséphine Walker
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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeDim 27 Jan 2019 - 21:48
Un sourire victorieux s'étira sur les lèvres de Joséphine quand Dave accepta sa proposition de rester boire un verre. Très satisfaite d'elle-même, mais consciente qu'elle avait encore du travail avant d'arriver à ses fins, elle tourna le dos au jeune banquier pour attraper deux verres à vin qu'elle remplit généreusement. Elle tendit le sien à Dave et s'assit autour de la table, abandonnant son ancienne place pour choisir un siège juste à côté du jeune homme.

"A la nôtre !"

Elle leva son verre avec un sourire et le porta à ses lèvres pour siroter une gorgée de vin. Elle évitait généralement de boire quand elle travaillait, préférant rester en pleine possession de tous ses moyens, mais elle se sentait étrangement nerveuse ce soir, et comptait sur l'alcool pour la détendre un peu. Dave était pourtant loin d'être son premier client, mais elle n'était déjà pas particulièrement à l'aise avec l'idée de cacher ce qu'elle était vraiment, et le handicap du jeune homme ne l'aidait pas à se rassurer. Elle avait la désagréable impression d'abuser de lui alors qu'il était en position de faiblesse.

La danseuse chassa ses pensées de son esprit et se concentra sur le salaire qui lui avait été promis pour cette prestation. Elle avait vite appris à raisonner en termes financiers et à se détacher de tout sentimentalisme mal placé. On la payait pour faire son travail, et elle faisait son travail, c'était aussi simple que ça. Il n'y avait pas de place pour les considérations éthiques.

"Contente qu'il vous plaise !" répondit-elle avec un sourire ravi quand son invité complimenta le vin.

Elle n'était pas surprise. La bouteille avait été sélectionnée et généreusement offerte par Léopold Marchebank lui-même, qui connaissait visiblement très bien les goûts de son fils, tant en matière d'alcool qu'en matière de femmes.

"Vous vous y connaissez en vin ? s'enquit-elle avec curiosité. C'est une honte pour une française mais je ne suis pas aussi experte que je le voudrais !"

En vérité elle s'y connaissait plus que bien en vin, mais elle savait à quel point les hommes aimaient expliquer tout ce qu'ils savaient aux pauvres femmes ignorantes et il lui arrivait de se faire plus idiote qu'elle ne l'était pour valoriser ces messieurs. Quelque chose lui disait néanmoins que Dave était plutôt du genre à apprécier les femmes avec un minimum de conversation, et elle ne pouvait pas s'empêcher de demander si elle remplissait ces conditions.

Refusant de se laisser assaillir par le doute, Joséphine se laissa aller contre le dossier de sa jeune et croisa les jambes. La pointe de son pied vint se poser juste contre la jambe de son interlocuteur, qui n'avait tristement aucune chance de pouvoir changer de position, et elle ne fit rien pour remédier à la situation.

"Un cadeau d'un client oui, répondit-elle, l'air de rien. Un habitué du bar, précisa-t-elle. Nous ne sommes pas censées acceptées autre chose que les pourboires, mais je n'ai jamais su dire non à une bouteille de vin !" confessa-t-elle avec un sourire complice.

Ce n'était heureusement pas une règle des Folies et les filles de l'Aile Ouest pouvaient bien accepter tous les cadeaux qu'elle voulait tant que les clients continuaient de payer en galions également. Joséphine ne comptait plus les bijoux et autres robes et chaussures généreusement payés par ses clients réguliers. Elle portait justement des escarpins noirs qu'elle avait reçu en cadeau quelque semaines plus tôt. Escarpin qui se trouvait toujours contre la jambe du jeune homme, d'ailleurs.

"Et vous, Monsieur Marchebank...? Elle se pencha sur la table et posa son menton dans sa main, une lueur de malice dans le regard. Etes-vous corruptible ? Elle s'approcha un peu plus de lui, plissant les yeux comme si elle essayait de le sonder du regard, avant de laisser échapper un éclat de rire léger. Aller, je suis sûre que vous avez déjà reçu quelques propositions indécentes !"

Et si ce n'était pas le cas, alors aujourd'hui serait une première, songea-t-elle en lui adressant un sourire charmeur.



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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeDim 3 Mar 2019 - 19:40
" A la nôtre. "

Les deux verres tintèrent l'un contre l'autre et Dave savoura la chaleur du liquide qui se répandait dans sa gorge. Il reprit assez vite une deuxième gorgée. Sans trop savoir pourquoi, cette situation le rendait un peu nerveux. Il n'avait pas vraiment prévu qu'il terminerait cet échange en buvant un verre avec une de ses clientes mais ce qui le gênait allait au-delà de ça. Le fait que ce soit Joséphine, précisément, le troublait. C'était une jolie jeune femme, qui de toute évidence, au vu de ses relevés bancaires, aimait sortir et s'amuser. Elle devait avoir tant d'autres choses à faire que de tenir compagnie à un tout jeune banquier handicapé. Il ne comprenait pas trop l'intérêt qu'elle semblait lui porter en lui proposant de rester et prolonger leur entrevue autour d'un verre de vin. Était-ce sa position qui l'intéressait ? Il comprenait sans peine qu'on puisse chercher à attirer son attention, simplement parce qu'il était le fils du ministre de la magie, Joséphine ne serait pas la première à agir de la sorte. Pour le moment, Dave était bien incapable d'estimer la sincérité et les motivations de sa cliente et ceci, ajouté au fait qu'il était en compagnie d'une femme qui avait tout pour plaire et que cela ne lui était jamais beaucoup arrivé, avait tendance à le troubler sérieusement.

Il aurait aimé siffler d'une gorgée son verre, geste qui commençait à devenir une habitude chez lui quand il cherchait à étouffer ses émotions mais il se retint pour ne pas paraître impoli face à son hôte. Elle lança la conversation sur le vin qu'ils étaient en train de partager et par là, il eut la confirmation de ce qu'il avait pu deviner avec le nom de son interlocutrice.

" Je ne sais pas si je le suis beaucoup plus que vous, sur les vins français, répondit t-il en détournant le regard. Il rebondit sur un sujet qui l'intriguait davantage : " Vous venez de France, donc ? Vous avez vécu là-bas ? "

Il ne lui semblait pas déceler d'accent marqué chez elle. En tout cas, pour le moment, il préférait l'entendre parler d'elle plutôt que de monopoliser la conversation. En apprendre davantage sur elle l'aiderait à mieux la cerner et peut-être se détendre un peu plus, au passage. Elle lui apprit qu'elle avait reçu cette bouteille de la part d'un client qu'elle servait à son travail, ce qui interpela un peu le banquier. Un client avec qui elle était devenue amie peut-être ? Il lui semblait que ce n'était pas tout à fait le genre de cadeau qu'on faisait à une serveuse d'un bar qu'on fréquentait quand bien même régulièrement.

" Plutôt original comme cadeau d'un client " releva t-il avant d'esquisser un sourire. " Mais je dois dire que ça ne se refuse pas, en effet. "

En la voyant sourire, Dave fut frappé d'à quel point Joséphine, elle, semblait comme un poisson dans l'eau. Elle dégageait une assurance dans sa gestuelle et ses sourires qui l'attirait d'une certaine manière et l'intimidait à la fois. Pourtant, en temps normal, Dave n'avait aucun problème à converser avec des personnalités plutôt fortes, puisqu'il en était lui-même une. Mais à cet instant, quelque chose semblait légèrement différent des situations auxquelles il avait l'habitude d'être confronté et il ne put mettre le doigt dessus que lorsque Joséphine posa sa question suivante, avec une lueur nouvelle dans le regard. Alors même qu'elle riait avec insouciance, le geste qu'elle fit pour se pencher vers lui et le regard charmeur qu'elle posa sur Dave lui donnèrent la sensation d'être l'objet d'un intérêt bien différent de celui qu'il avait imaginé en premier lieu. Vraiment, ce n'était pas du tout une situation avec laquelle il était familière mais il était à peu près certain de ne pas se tromper sur le sens qu'il lui accordait. Elle était en train de flirter avec lui.

Incapable de répondre sur le coup, mais peu désireux de passer pour un idiot, il porta immédiatement son verre à ses lèvres pour se donner un bref temps de réflexion. Bien, il était en train de se faire draguer par une femme qui avait une dizaine d'années de plus que lui et qui avait sûrement des tas de prétendants à ses pieds. La bouteille qu'ils étaient en train de boire en était une preuve. Il reposa son verre, pas vraiment plus fixé sur la conduite à avoir. Depuis Emma, il n'avait eu aucune fille dans sa vie, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il était le genre de garçon à les attirer. Alors, forcément, l'intérêt de Joséphine le flattait. A une autre époque, il n'aurait sans doute pas du tout hésité à se laisser aller. Quel garçon de son âge ne se serait pas senti grisé par la perspective d'intéresser une femme aussi jolie que Joséphine ? Mais tout dans ses relations avec les autres semblait beaucoup plus compliqué à envisager, depuis son accident. Avait t-il déjà songé à ce que deviendraient ses rapports avec les femmes depuis que la moitié de son corps était définitivement paralysée ? Évidemment. Il n'aimait pas du tout y penser mais cela faisait indubitablement partie de toutes les questions que posait son nouveau rapport à son propre corps. Dave avait préféré fermer plus ou moins les yeux sur ce point jusque là, parce que c'était déjà assez difficile de gérer le regard de ses proches sans qu'il ne se mette la pression sur le fait de savoir s'il pourrait un jour plaire à une femme ou pas, dans l'état dans lequel il était.

Là tout de suite, il n'avait plus vraiment le loisir d'éviter la question puisqu'elle semblait s'imposer à lui. Il ne sut pas vraiment ce qui le poussa à planter son regard dans celui de Joséphine et répondre de la sorte, sa provocation fut au moins autant destinée à lui-même qu'à elle, comme s'il voulait se prouver qu'il n'avait pas à avoir peur de la situation ni même à se poser de question :

"Je crois que j'ai besoin d'un peu plus qu'un verre pour répondre à cette question…"
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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeDim 19 Mai 2019 - 23:04
"De Paris ! répondit-elle avec enthousiasme quand Dave l'interrogea sur ses origines. J'y ai vécu jusqu'à mes dix-neufs ans, précisa-t-elle. Vous connaissez ?"

La capitale française était une destination assez prisée en Europe et elle imaginait sans mal que le fils du Ministre de la magie avait certainement beaucoup voyagé au cours de sa vie. Elle était d'ailleurs assez surprise de l'attitude réservée et plutôt nerveuse de son interlocuteur. Elle avait fréquenté assez de fils de riches arrogants dans sa jeunesse -Fabre Egalité, pour ne nommer que lui- pour avoir une assez bonne idée de ce que trop de pouvoir pouvait causer chez un adolescent. Elle se serait imaginé Dave Marchebank comme un jeune homme sûr de lui, peut-être même un peu prétentieux, habitué à avoir tout ce qu'il désirait et à être le centre de l’attention. Pourtant, il paraissait mal à l'aise face à l'intérêt qu'elle lui portait, et ne lui avait pas l'air d'être un garçon particulièrement vaniteux. Il était évident que la vie lui avait imposé des épreuves qui l’avaient forgées autrement. Et si Joséphine savait très bien s’y prendre pour séduire les hommes un peu trop sûrs d’eux, elle avait beaucoup moins l’habitude des adolescents mal dans leur peau.

Elle était tellement déstabilisée par la situation qu’elle mit plusieurs minutes à réaliser qu’elle était en train de faire du pied à un paraplégique. Pathétique. Si elle n’avait pas eu peur de passer pour une folle elle aurait probablement éclaté de rire face à sa propre bêtise. Au lieu de quoi elle abandonna son petit manège ridicule et se contenta d’acquiescer quand Dave affirma qu’une bouteille de vin des elfes était un drôle de cadeau à recevoir de la part d’un client. S’il savait réellement tout ce que ses clients avaient pu lui offrir…

« C’est vrai, admit-elle avec un sourire contrit. Peut-être que je n’aurais pas dû accepter… Mais cela nous aurait priver de cette excellente bouteille ! »

Joignant le geste à la parole, Joséphine attrapa son verre et but une longue gorgée de vin. Son regard se fit mutin quand elle le reposa sur la table et elle se pencha vers son interlocuteur avec une question qui n’avait rien d’innocent, ses doigts effleurant son poignet, comme par mégarde. Elle se risqua à demander au jeune banquier s’il avait déjà cédé à des propositions indécentes, s’attendant à ce qu’il soit gêné et esquive la question, mais il lui répondit avec un soupçon de provocation qui conforta la danseuse dans son entreprise. Elle était en bonne voie.

« Nous avons encore une bouteille et toute la soirée devant nous…lui répondit-elle sur le même ton. Elle se pencha un peu plus sur la table, s’avança vers lui de sorte à ce que leur visage soient bien trop proches. Et je relève le défi… »

Décidée à ne pas passer sa soirée à discuter -elle n’était pas payée pour ça- elle captura le regard du jeune homme dans une œillade enjôleuse, glissa une main dans sa nuque, et franchit la distance qui les séparait pour poser ses lèvres sur les siennes. Elle n’embrassait que très rarement ses clients, et seulement ceux qui le demandaient. Cela faisait partie des rares choses qu’elle réservait aux partenaires qu’elle avait choisis, et elle considérait que cela maintenait une certaine distance, malgré tout le reste. Si elle se l’était permis cette fois-ci, c’était autant pour ne pas brusquer Dave que pour se rassurer elle-même. Satisfaite de sentir que le jeune homme ne la repoussait pas, elle prolongea leur baiser quelques instants avant de s’écarter légèrement de lui.

« Voilà qui devrait vous donner une piste de réponse… » souffla-t-elle, son regard brûlant braqué dans celui de Dave.

Sans le quitter des yeux, elle se leva et repoussa sa chaise pour faire le tour de la petite table en deux enjambées, légèrement vacillante sur ses talons hauts. Arrivée à la hauteur du jeune homme, elle se pencha vers lui pour l’embrasser à nouveau. Joséphine était généralement plutôt sûre d’elle dans ce domaine et avait rarement craint la réaction d’un homme face à ses avances, mais cette fois-ci elle avait conscience de ne pas avoir à faire à un client ordinaire et retenait son souffle, s’attendant à chaque instant à ce qu’il l’arrête. Mais il ne l’arrêta pas.

Retrouvant un peu d’assurance, elle approfondit leur baiser, s’empara des accoudoirs de son fauteuil et le fit pivoter doucement vers elle. Elle se laissa lentement glisser au sol jusqu’à se retrouver agenouillée face à lui, et fit sauter la boucle de sa ceinture d’une main experte.


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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeVen 1 Nov 2019 - 16:38
« J’ai eu l’occasion de visiter une fois, avec mes parents. Mon père est un grand voyageur » ajouta t-il en guise de justification.

Malgré la légèreté de la conversation et le caractère tout à fait anodin des sujets qu’ils abordaient, Dave ne parvenait pas à se sentir complètement à l’aise face au regard brillant, au sourire assuré de Joséphine. Il sentait une indescriptible tension entre eux qui le suspendait à chacune des paroles de son interlocutrice. Quelque chose dans la façon dont elle le regardait le poussait à se tenir sur ses gardes. Inconsciemment, il s’attendait à ce qu’elle dise une parole, à ce qu’elle fasse un geste qui change la tournure de leur échange. L’appréhension montait en lui, une appréhension pas tout à fait désagréable. Au fond de lui, Dave avait envie de voir vers quel terrain Joséphine souhaitait le mener et dont il avait déjà une petite idée.

Il était sincère en disant qu’il avait besoin de plus d’un verre pour répondre à la question plutôt provocatrice qu’elle posait. Mais il était loin d’avoir une idée exacte de jusqu’où Joséphine était prête à aller. Il aurait été incapable de prédire l’audace qu’elle eut, en soufflant qu’ils avaient toute la soirée devant eux et en posant ses lèvres sur les siennes. Ce baiser inattendu fut totalement étranger pour Dave qui ne s’était pas un instant imaginé bénéficier d’une telle proximité avec une femme qu’il venait juste de rencontrer. Ou même, avec une femme tout court, ces derniers temps. Pourtant, il n’était ni abstinent ni prude, comme garçon, il savait qu’il aimait les femmes. Même si la séduction charnelle était un terrain qu’il ne maîtrisait pas, il avait des fantasmes, comme tous les jeunes hommes de son âge, et une inconnue pulpeuse penchée sur lui, en train de l’embrasser langoureusement, pouvait parfaitement en faire partie. Ce fut au moins autant l’éveil de ce désir juvénile que la sidération qui empêchèrent Dave de repousser Joséphine. Il n’était pas sûr de vouloir ce qui était en train de se produire. Il n’était pas certain de ne pas le vouloir non plus.

Pourtant, Joséphine s’écarta de lui avec une assurance étonnante, une confiance en elle qui transparaissait jusque dans ses paroles :

« Voilà qui devrait vous donner une piste de réponse… »

Une piste de réponse à quoi ? Il avait déjà oublié sa première question. Le jeune Marchebank n’avait pas pour habitude de perdre ses moyens, même face aux situations inattendues, et sûrement, cela expliquait pourquoi il ne repoussa pas davantage Joséphine quand elle s’empara de ses lèvres à nouveau, telle une conquérante aguerrie qui plantait son drapeau là où elle le décidait. La main qu’elle glissa vers sa ceinture fut la décharge dont il avait besoin. Dave mesura brusquement l’ampleur du coup que son accident avait porté sur sa confiance en lui. Il savait pourquoi son coeur battait à toute allure, dès l’instant où Joséphine s’était penchée vers lui. Ce n’était pas à cause du fait qu’elle avait des attraits auxquels il était sensible. Il n’était pas sûr d’être prêt à ce quelqu’un découvre tous les secrets d’un corps qu’il n’aimait plus. Il posa vivement une main sur le poignet de Joséphine, pour l’empêcher d’aller plus loin, et s’extirpa du baiser qu’ils partageaient.

« Attends. » Dans ce brutal franchissement de limites de décence entre eux, Dave en avait perdu son vouvoiement. « Je… Je ne sais pas si… »

Il interrompit sa phrase en plein élan, retenu par une fierté qui l’empêchait de dire ce qui le troublait. Il n’avait pas vraiment eu conscience jusqu’ici d’à quel point la question de sa propre sexualité était épineuse et prégnante pour lui. Il n’avait jamais voulu trop évoquer ce point avec ses médecins, il se débrouillait toujours pour l’évacuer, préférant ne pas trop y réfléchir. La honte et l’orgueil le retenaient d’envisager une possibilité qui, au fond, le terrifiait, au point qu’il refusait de poser des mots dessus. Et s’il était devenu impuissant ? Pourtant, il fallait bien qu’il se confronte à cette question un jour mais puisqu’il s’était refusé à y penser, il n’avait pas eu le temps de réfléchir à la situation qui lui permettrait de trouver des réponses dans de bonnes conditions. Celle où il se trouvait, tout de suite, ne le mettait pas vraiment à l’aise. Il avait besoin d’y réfléchir quelques instants. Joséphine était une inconnue, il était libre de ne plus jamais la voir ensuite s’il le souhaitait, peut-être que cela facilitait les choses, il n’en savait rien. Il ne pouvait nier qu’elle était attrayante, c’était presque inespéré qu’une femme comme elle semble s’intéresser à lui, dans d’autres circonstances il n’aurait sans doute pas hésité. Mais justement, c’était presque trop beau pour être vrai, trop d’inconnues flottaient dans les airs. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Que cherchait-elle vraiment ? La question finit par lui échapper, sans filtre :

« Pourquoi tu fais ça ? »
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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeDim 3 Nov 2019 - 18:54
Joséphine avait, à tort, considéré la partie comme gagnée dès lors que Dave ne s'était pas dérobé à son baiser. La main qu'il posa brusquement sur son poignet avant de s'éloigner d'elle lui fit l'effet d'une gifle et elle l'observa un instant, un peu sonnée. Elle se sentait idiote d'avoir pensé que ce serait si facile, et d'avoir agi avec le jeune homme comme elle l'aurait fait avec n'importe lequel de ses clients. Le situation était trop différente pour qu'elle puisse se contenter de son numéro de charme habituel.

« Je… Je ne sais pas si… »

Elle devinait ses craintes et ses doutes, pourtant elle refusait d'y penser. Elle ne voulait pas songer aux tourments qui agitaient certainement l'esprit de Dave Marcebank. Elle ne voulait pas s'imaginer ce que c'était, que de se retrouver avec un corps dont on avait en partie perdu la maitrise. Elle ne voulait pas voir la panique et l'appréhension dans son regard, parce que cela le rendait beaucoup trop humain à ses yeux. Elle ne se préoccupait pas des états d'âme de ses clients, en général. Il arrivait souvent que certains s'épanchent sur l'oreiller et se déchargent d'une partie de leurs problèmes, mais elle les entendait sans jamais vraiment les écouter, parce que ça ne l'intéressait pas. Elle ne voulait pas savoir.

Pourtant cette fois-ci elle ne pouvait pas échapper à la vulnérabilité du jeune homme, qu'il venait de lui renvoyer en plein visage. Elle n'arrivait pas à lutter contre ce sentiment de compassion qui l'envahissait. Elle avait de la peine pour lui, et réellement envie de l'aider, à sa manière, pour peu qu'il la laisse faire. Elle se demanda s'il allait simplement la rejeter, lui dire qu'il n'avait pas envie d'elle, invoquer une quelconque éthique professionnelle et en profiter pour fuir son appartement. Elle savait que, s'il choisissait cette option, elle ne chercherait pas à la retenir. Elle voulait bien mentir, elle voulait bien prétendre, mais elle ne le forcerait pas s'il n'était pas prêt. Quitte à rendre son argent à Léopold Marchebank.

« Pourquoi tu fais ça ? »

Il ne la rejetait pas complètement. Ce n'était pas un "non" mais un "pourquoi", un "peut-être" que Joséphine entendait bien changer en "oui". Elle savait que tout se jouait maintenant, et qu'elle avait intérêt à choisir sa réponse avec précaution. On ne lui posait jamais cette question, parce que normalement les gens savaient -ils avaient payé pour ça- Dave lui ne savait pas. Et elle ne pouvait pas lui dire. "Pour l'argent" aurait pourtant été la réponse la plus honnête, mais elle était évidement exclue.

"Je...Je ne sais pas, comment ça-t-elle, en proie à une hésitation qui n'avait rien de factice. J'ai cru que je te plaisais et... On passait un bon moment alors j'en ai eu envie...C'est tout. Elle ponctua sa phrase d'un petit haussement d'épaules et d'un sourire presque timide. Mais si tu n'as pas envie..."

S'il n'avait pas envie, leur rendez-vous s'arrêtait ici. Elle avait conscience qu'il avait certainement plus besoin d'une amie ou de quelqu'un à qui parler, d'une personne qu'il apprendrait à connaitre, et avec qui il pourrait prendre son temps, mais elle ne pouvait pas être cette personne. Elle n'avait pas signé pour ça. Elle n'avait rien de plus à lui offrir qu'une expérience purement physique. C'était à prendre ou à laisser.


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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeDim 24 Nov 2019 - 19:48
Dave ressentit une certaine surprise en décelant une certaine hésitation saisir Joséphine qui lui avait pourtant paru débordante de confiance et d’assurance quand elle s’était penchée sur lui pour l’embrasser. Inconsciemment, ce bref instant de flottement poussa le jeune homme à accorder un certain crédit à ses paroles. Depuis que son père était ministre de la magie, Dave avait pu constater combien les personnes qu’il rencontrait montraient davantage de déférence et lui portaient un intérêt dont il ne bénéficiait pas forcément auparavant ou en tout cas, à une échelle moindre. Il ne s’en était jamais plaint, bien au contraire : en bon Serpentard, Dave avait de hautes ambitions qu’il ne pouvait accomplir sans agrandir son réseau, alors il trouvait largement son compte dans le fait d’attirer l’attention de personnes qui lui semblaient bien placées dans l’échiquier de ses plans d’avenir.

Mais ici, la situation était inhabituelle. Joséphine avançait sur un terrain sur lequel Dave se sentait très fragile. Ce n’était pas ses aptitudes professionnelles ou intellectuelles qui intéressaient la jeune femme et que Dave n’aurait eu aucune difficulté à faire valoir. Il ne savait toujours pas non plus si les motivations profondes de Joséphine concernaient sa position avantageuse d’héritier des Marchebank, il était incapable de déterminer le degré de sincérité dans ce qu’elle disait en sous-entendant qu’il lui plaisait. Une chose était sûre, Dave avait si peu confiance en lui sur ce terrain, à l’heure actuelle, qu’il avait du mal à vraiment y croire.

Mais au fond… Et alors ? Et si Joséphine voulait se rapprocher de lui par pur intérêt personnel, simplement pour dire qu’elle connaissait le fils du ministre ou pour obtenir des avantages ? Ne marchandait-il pas déjà les trois quarts de ses relations ? Il lui suffisait simplement de savoir ce qu’il pouvait en tirer, de son côté. Peut-être un peu de confiance en lui, justement, dans un domaine où il en manquait cruellement. Peut-être des réponses à des questions intimes qu’il se posait sans vouloir se l’avouer. Peut-être qu’il pouvait simplement prendre la situation qui se déroulait comme une espèce de marché, où ils allaient tous les deux obtenir ce qu’ils voulaient. Dave ignorait ce que Joséphine recherchait, si c’était réellement et uniquement d’assouvir un désir qu’elle avait pour lui. Mais lui, il commençait à entrevoir ce qu’il pouvait en tirer et cela le remettait dans une certaine maîtrise. Négocier un marché, il savait faire.

Et le produit, en l’occurrence, était désirable, il ne pouvait pas dire le contraire. Puisque la fin de la réponse de Joséphine laissait entendre que la balle était dans son camp, Dave se laissa porter par une impulsion qui le saisit, alors que son regard glissait sur les formes voluptueuses de sa cliente et sur ses lèvres pulpeuses dont il n’avait pas eu l'occasion d’apprécier réellement le contact. Il retint d’une main sur le poignet de Joséphine, en soufflant :

« Je crois que ça me va, comme réponse. »

Il se sentait moins brusqué avec cette Joséphine-là, plus douce, plus incertaine, que celle qui lui avait arraché un baiser avec détermination quelques instants plus tôt. Son regard accrocha le sien, sans trop savoir comment procéder, comment entrer dans ce jeu qu’elle lui proposait et dont il ne connaissait pas les codes. Il tira doucement le bras, pour qu’elle se penche à nouveau, qu’elle soit accessible pour lui qui ne pouvait plus se lever seul. Parce que cette fois, le geste venait de lui, Dave ressentit un peu plus de maitrise en posant ses lèvres sur celles de Joséphine, même si son coeur s’emballait vivement face à cette situation qui lui paraissait toujours irréelle. Cette fois, le désir prit le dessus sur ses incertitudes et son inconfort, et il ne sursauta pas quand sa main à elle revint sur la boucle de sa ceinture, toujours ouverte.
Joséphine Walker
Joséphine WalkerProfesseur de danse
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Bang the Bank [Dave] Icon_minitimeLun 25 Nov 2019 - 20:02
Joséphine pouvait presque entendre son coeur battre dans sa poitrine alors qu’elle guettait la réaction de Dave. Elle était en proie à une appréhension qu’elle n’avait plus ressenti depuis des années, la peur de ne pas savoir y faire, d’être rejetée, de ne pas être assez désirable. En tant que prostituée elle avait vite réalisé qu’elle semblait bénéficier d’une sorte d’aura qui la rendait d’une certaine façon plus attirante aux yeux des hommes, simplement parce qu’elle était accessible. Un fantasme qui pouvait être assouvi pour quelques galions.

Son rapport avec Dave était différent, tout était à la fois plus réel et complètement factice. C’était un véritable jeu de séduction, qui n’était pas gagné d’avance mais dans lequel elle avait nécessairement l’avantage, parce qu’il n’avait pas toutes les cartes en main. Contrairement à elle, il n’avait pas la moindre idée de la transaction financière qui les avait amenés dans cette situation. Pourtant, elle ne savait plus vraiment si elle serait en mesure honorer sa part du marché. Tout dépendait de Dave, et de  s'il en avait envie, ce dont elle n’était pas certaine.

« Je crois que ça me va, comme réponse. »

Joséphine accueillit cette remarque avec un sourire satisfait qui se fit mutin quand elle remarqua que le regard de son interlocuteur n'était plus exactement dirigé vers son visage. Elle fit celle qui n'avait rien vu et laissa les yeux de Dave glisser sur son corps. Elle croyait y deviner une lueur de désir, pourtant elle hésitait à l'embrasser de nouveau, par peur de le brusquer.  

« Dans ce cas devrions-nous...reprendre là où nous en étions ? » s'enquit-elle finalement en l'interrogeant du regard.

En guise de réponse, la main du jeune homme se referma finalement sur son poignet et il l’attira doucement à elle. Ce simple geste fut comme un signal pour Joséphine, qui retrouva aussitôt tous ses instincts habituels. Elle avait été désarmée par son trouble et par son hésitation parce qu’elle ne savait pas répondre à ça. Elle n’avait pas l’habitude d’affronter la peur, la gêne, la maladie, elle ne savait pas comment s’y prendre. Mais face à la lueur d’envie qu’elle voyait maintenant clairement dans le regard de Dave, elle redevenait elle-même, elle retrouvait un terrain connu. Le désir, elle savait gérer.

Débarrassée de ses doutes, la danseuse redevint la séductrice chevronnée qu’elle était, la professionnelle qui savait ce qu’elle faisait, et se détendit aussitôt. Maintenant, c’était la partie facile. Elle n’eut même pas à donner l’impulsion puisqu’il vint lui-même chercher ses lèvres. Penchée sur Dave, elle s’agenouilla doucement au sol face à lui sans rompre leur baiser, qu’elle approfondi en glissant une main dans son cou. Les bras du jeune homme ne tardèrent pas à se refermer sur sa taille et, une fois certaine qu’il ne la repousserait pas, elle se risqua de nouveau à saisir la boucle de sa ceinture, qu’elle acheva d’ouvrir d’une main experte. Cette fois-ci son client n’avait visiblement aucune envie qu’elle interrompe son geste, aussi glissa-t-elle doucement une main dans son pantalon tout en continuant de l’embrasser avec passion. Les lèvres de Joséphine ne tardèrent toutefois pas à abandonner celle de Dave pour se consacrer à une toute autre tâche.

*Baiser du détraqueur  Bang the Bank [Dave] 3981838080 *

RP Terminé


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