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Marlene Carter-Barclay
Marlene Carter-BarclayMédicomage
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The Office  Icon_minitimeMer 12 Juil 2017 - 0:00
7 Janvier 2010

L'assise de la chaise était faite d'un tissu râpeux désagréable. C'était à se demander pourquoi Sainte-Mangouste avait choisi de mettre des chaises si inconfortables dans une salle d'attente alors que les gens avaient justement vocation à rester dessus un certain temps... Surtout Marlene, qui était arrivée très tôt de peur d'arriver en retard. Elle était là depuis une demi-heure avec son livre pour s'occuper même si elle ne lisait pas beaucoup. Elle était horriblement nerveuse. Toute sa vie se jouait aujourd'hui, littéralement. Forcément, elle n'avait pas dormi de la nuit voire même les nuits précédentes tant elle était anxieuse. Elle était restée allongée dans le noir à passer dans sa tête tous les scénarii possibles et inimaginables pour ce rendez-vous avec le Directeur des Ressources Humaines de l'hôpital. Elle était encore plus nerveuse que pour son entretien pour intégrer la formation de sage-femme, neuf mois plus tôt. Il faut dire que cette fois-ci, c'était un tout autre enjeu : sûrement pour la première fois de sa vie, Marlene sortait des sentiers battus (si on exceptait quelques escapades avec James dans les coins reculés de l'école, ce n'était pas le même problème.)

En intégrant la formation de sage-femmes de l'hôpital, elle avait été ravie. Elle ne pensait pas être reçue parce qu'elle n'avait pas confiance en elle. Ses ASPICS n'étaient pas brillants même s'ils n'étaient pas mauvais : cela ne l'aidait pas vraiment à croire en sa candidature. Finalement, elle avait été admise et avait débuté un travail qui lui plaisait énormément, elle s'y était beaucoup investie. Elle travaillait d’arrache-pied et elle se débrouillait bien : elle venait d'avoir les résultats de ses examens et elle avait été la meilleure des trois élèves, avec d'excellentes notes. C'était la première fois de toute sa vie qu'elle était la meilleure en quelque chose ! Malheureusement... Ce n'est plus ce qu'elle voulait faire. Au cours des derniers mois, elle avait dû faire des stages dans d'autres services, notamment auprès des infirmières des urgences et elle avait adoré. Plus que la maïeutique, même si avait eu du mal à le reconnaître au début. Finalement, en revenant à la maternité et bien... Elle n'était plus aussi passionnée qu'avant. Elle en avait parlé avec James, avec son père, avec Rebecca Edelstein, une ancienne de Poudlard jeune infirmière et avec qui elle avait sympathisé et elle en était arrivée à la conclusion suivante : il fallait qu'elle essaye de rejoindre une autre formation. Au début, elle avait juste postulé à la formation d'infirmière sauf que, sur le même formulaire, il y avait la case pour postuler à la formation de Médicomagie.

Elle n'y avait pas pensé au début. Elle n'avait pas les bons ASPICS et puis elle, Médicomage ? Elle n'était pas assez bonne. Tout le monde rirait en la voyant. Mais l'idée ne lui était plus sortie de la tête, comme si la possibilité de postuler vraiment lui avait ouvert les yeux, alors qu'elle n'avait même pas essayé après Poudlard. Après tout, pourquoi pas ? Elle n'avait certes pas les bons ASPICS mais elle avait étudié les mêmes matières et des matières spécialisées au cours de sa formation de sage-femme et elle  avait été douée. Et puis, comme disait James, elle n'avait rien à perdre à postuler, non ? Au pire, elle serait refusée. Alors elle avait pris sur elle et avait déposé son dossier dans la formation de Médicomagie, pour intégrer la première année de manière décalée. Et aujourd'hui, c'était L'Entretien avec un grand E et surtout une grande peur. En sortant de ce bureau, elle saurait si elle pouvait intégrer une autre formation - et laquelle - ou si elle allait devoir rester sage-femme. Elle continuerait ses études si c'était le cas mais elle avait vraiment envie de changer... Pour l'une des premières fois également de sa vie, Marlene faisait preuve d'ambition. D'une vraie ambition : elle faisait un pas terrifiant et, même si elle avait envie de se cacher sous un meuble, elle savait qu'elle pourrait affronter les conséquences de tout cela comme une adulte.

L'horloge de la salle d'attente pointa dix heures, l'heure fatidique. Elle eut soudain un léger coup de chaud et s'éventa légèrement avec sa main. Elle se sentait serrée dans son chemisier bleu acheté spécialement pour l'occasion : la vendeuse lui avait affirmé que c'était idéal pour un entretien même si, en attendant, elle avait plutôt l'impression de porter un corset. Elle aurait dû le prendre une taille en dessous, les repas de fête ne lui avaient pas vraiment réussi... Il fallait vraiment qu'elle se mette au sport sérieusement. Elle tourna la tête du côté de la porte du DRH qui ne s'ouvrait pas et rangea son livre dans son sac, pour être prête dès qu'il arriverait. Elle ne voulait pas être prise au dépourvue. Cinq minutes de plus s'écoulèrent avant que le battant ne tourne. Marlene bondit sur ses pieds comme un ressort.

- Bonjour, lança-t-elle. Je suis votre rendez-vous de dix heures.

Elle s'était entraînée devant son miroir à répéter tous ses arguments, elle avait fait des entretiens fictifs avec James, même s'ils finissaient généralement par éclater de rire. Elle s'était préparée à cet entretien mais son cœur battait tellement vite dans sa poitrine qu'elle avait l'impression qu'il allait exploser. Véritablement, tout le reste de sa vie se jouait ici.


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The Office  Icon_minitimeMer 12 Juil 2017 - 11:02
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Henry Lawson, directeur des ressources humaines de St Mangouste.

Henry Lawson referma le dossier qu’il avait entre les mains avant de le ranger dans une boîte posée à sa droite. Depuis ce matin, il recevait des élèves désireux de changer d’orientation. Il parcourait leur dossier, écoutait leurs arguments, les questionnait un peu, et leur accordait ou non la possibilité de changer de formation. Au début de sa carrière en tant que Directeur des Ressources Humaines de St Mangouste, il avait beaucoup de mal à refuser, surtout quand une jeune fille se mettait à pleurer devant lui. Mais, depuis, l’expérience l’avait endurcit, et Henry avait tout simplement compris qu’il ne pouvait pas accepter un changement d’orientation pour faire plaisir à un élève. Il s’agissait d’un projet sérieux, ambitieux, qu’il ne fallait pas prendre à la légère. Maintenant, le directeur se faisait un plaisir de tester les limites des candidats, de jouer avec leurs nerfs, afin de se rendre compte s’ils avaient réellement la capacité à suivre telle ou telle filière. Les études de santé étaient difficiles, éprouvantes, et les étudiants devaient être capables de suivre un rythme effréné.

La jeune femme qu’il venait de recevoir avait demandé une passerelle d’infirmière pédiatrique vers la formation de sage-femme, ce qu’Henry avait fini par accepter, après les 45 minutes d’entretien. Le choix de la passerelle était logique, et la motivation de la jeune femme semblait sans faille. Il lui avait donné la réponse à la fin de l’entretien, et l’avait fait sortir par la porte qui se trouvait derrière son bureau. En effet, le directeur préférait faire sortir les étudiants par une porte différente de celle par laquelle ils entraient. De cette manière, les prochains ne voyaient pas leurs expressions de joie ou de déception, et n’étaient pas déstabilisés.

Avec un léger soupir, Henry sortit le dossier de son prochain rendez-vous. « Marlene Barclay » lut-il, qui demandait une passerelle de sage-femme vers infirmière urgentiste ou vers… Médicomagie. Il leva les sourcils, étonné par la demande. La médicomagie était une filière particulièrement difficile à intégrer, et rares étaient ceux qui parvenaient au bout de leurs études.

Le directeur se leva et se dirigea vers la porte d’entrée de son bureau. Il l’ouvrit et se retrouva face à une jeune femme aux cheveux foncés, qui se présenta comme son rendez-vous de dix heures. Il lui adressa un léger sourire et s’effaça pour la laisser entrer.

« Bonjour, miss Barclay. Entrez, je vous prie. »

Il se dirigea vers son bureau et prit place sur un imposant fauteuil, avant de désigner du menton la chaise face à lui, invitant ainsi la jeune femme à s’asseoir. Il baissa ensuite les yeux vers le dossier de Marlene Barclay, et le feuilleta pendant quelques instants, laissant planer le silence sur la pièce.

« Je vois que vous demandez une passerelle pour passer vers la formation d’infirmière urgentiste ou de médicomagie. » annonça-t-il d’une voix neutre. « Pourquoi devrai-je accéder à votre requête, miss ? » demanda-t-il simplement en l’observant attentivement.

Henry aimait laisser une chance à l’étudiant qu’il avait en face de lui de donner ses arguments, d’exposer ses motivations, et, peut-être, de le surprendre agréablement par son discours.
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The Office  Icon_minitimeVen 14 Juil 2017 - 1:30
Marlene inspira un grand coup avant de se diriger vers Monsieur Lawson. Elle pouvait le faire, se répéta-t-elle trois fois rapidement dans sa tête. Elle essaya de répondre au sourire du DRH de manière pas trop crispée et entra dans le bureau, où trônait un fauteuil imposant. Nerveuse, elle s'assit sur la chaise en face, suivant l'indication de son interlocuteur. Elle croisa ses mains sur ses genoux et, alors qu'il feuilletait son dossier, laissa glisser son regard autour de la pièce pour éviter de distinguer les expressions du DRH à la lecture de ce dernier. Elle essayait de respirer profondément avec le ventre mais en même temps, elle essayait de le faire discrètement pour que Monsieur Lawson ne le remarque pas. Quand il reprit la parole, elle se crispa sur sa chaise et elle mobilisa toute sa concentration, résistant à l'envie de triturer sa bague ou l'une de ses mèches de cheveux. Elle connaissait les conseils pour réussir un entretien, il ne fallait pas paraître trop mal à l'aise mais c'était plus fort qu'elle, elle était trop sensible. Elle aurait aimé avoir l'assurance et la décontraction nécessaire mais ce n'était pas sa personnalité.

- C'est ça, confirma-t-elle en hochant la tête lorsque Monsieur Lawson résuma ses demandes. Elle inspira un bref coup avant de commencer le petit discours qu'elle avait préparé. Avant toute chose, je voudrais vous dire que je sais bien que ma requête pour une passerelle en Médicomagie n'est pas traditionnelle.

Après tout, elle n'était pas du tout entrée dans la bonne formation à la base. Infirmière urgentiste était quelque chose de bien plus logique et cohérent dans son parcours, surtout en raison de ses stages et du temps passé aux urgences avec les dernières événements malheureux dans le pays.

- J'ai aussi confiance de la faiblesse de mon dossier scolaire au niveau des résultats d'ASPIC : c'est pour cela que je n'ai pas postulé en Médicomagie juste après Poudlard.

Pieux mensonge : elle n'avait pas pensé à le faire parce qu'elle n'avait pas assez confiance à elle, elle était persuadée qu'elle échouerait forcément dans cette filière. Maintenant, elle avait au moins la foi d'essayer, l'envie d'aller plus loin et de ne pas regretter par peur de rater. Quelques mois dans le monde professionnel, en tant que soignante, apprentie-soignante, dans des situations parfois difficiles ou compliquées, où elle devait prendre des décisions, l'avait aidé à progresser.

- Je ne me suis pas engagée dans ma formation de sage-femme par défaut, assura-t-elle pour ne pas passer pour une ingrate. J'étais sincèrement attirée par cette profession et encore maintenant, je la trouve passionnante. Néanmoins, au fil de ma formation, j'ai eu l'occasion de découvrir d'autres métiers, notamment celui de Médicomagie et d'infirmière urgentiste, qui m'attirent tous les deux beaucoup.

Décidant de diviser son discours en deux, elle commença par infirmière urgentiste.

- En effet, j'ai fais un premier stage de six semaines au sein des urgences, au moment des attentats de Leopoldgrad. J'ai énormément appris au cours de ce dernier et surtout, cela m'a passionnée. Ce qui m'attire beaucoup dans ce métier, c'est les situations très diverses auxquelles on se confronte au quotidien. Il faut savoir s'adapter, à des cas différents, à un public très différent. Les urgences sont souvent le cœur névralgique de l'hôpital, le premier contact du patient avec l'institution et c'est quelque chose que je trouve très important. Y être au moment des attentats a été très décisif pour moi, comme le déclencheur d'une vocation. J'ai vraiment envie d'être sur ce terrain-là pour aider la population au plus près, pour être sur la première ligne.

Elle fit une légère pause, les joues rougies de stress.

- C'est également pour cela que je suis intéressée par la Médicomagie. Le métier d'infirmière et de Médicomage sont très techniques tous les deux mais très différents et des aspects de la Médicomagie m'attirent beaucoup. Posé comme cela, mon projet peut sembler incohérent mais j'aimerais être Médicomage aux urgences, pour pouvoir aller encore plus loin dans le soin technique. En étudiant, j'ai été très intéressée par les domaines théoriques de la Médicomagie, que je pourrais approfondir de plus en plus en étant admise dans cette formation.

Elle avait bien conscience que sa demande n'était pas traditionnelle, pourtant, infirmière était plus logique.

- Je vous disais plus tôt que j'avais conscience de la faiblesse de mes ASPICS mais comme vous pouvez le constater, j'ai eu, malgré cet échec aux examens de meilleures notes dans les matières nécessaires à l'entrée en Médicomagie. Également, au cours de ma formation de sage-femme, j'ai été majeure au premier semestre et j'ai obtenu de très bonnes notes dans toutes les matières, notamment celles en commun aux deux formations. Au cours de mes stages, j'ai également pratiqué plusieurs activités, comme vous pouvez le voir, qui sont également communes des fois aux deux formations.


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The Office  Icon_minitimeLun 31 Juil 2017 - 11:37
« Je suis ravi de savoir que ce terrible attentat vous ait permis de découvrir une vocation. » commenta ironiquement Henry en s’appuyant contre le dossier de son fauteuil.

Il retint tout autre commentaire et écouta d’une oreille attentive le reste du discours de Marlene. Si son visage restait fermé, il était curieux de connaître les arguments de la jeune femme pour le convaincre. En effet, sa demandait semblait, de prime abord, complètement incohérente avec ses notes et son parcours. Cependant, après plusieurs années en tant que directeur des ressources humaines, Henry savait bien ce n’était pas toujours les meilleurs étudiants qui faisaient les meilleurs médicomages, bien au contraire. Et puis, songea-t-il, il s’était toujours promis de donner sa chance à n’importe quel élève.

« Oui, en effet, vous avez eu de bonnes notes. » admit Henry en baissant les yeux vers le dossier de la jeune femme. « Mais qui vous dit que cela est suffisant pour entrer en médicomagie, Miss Barclay ? Certes, vos notes sont acceptables, mais n’oubliez que les élèves sage-femme sont notés moins sévèrement que les étudiants en médicomagie. D’autant plus que les cours que vous avez en commun ont tout de même été simplifiés pour votre filière. » argua Henry. « Ce que je vois, Miss Barclay, c’est que vos ASPIC ne vous permettent pas d’entrer en médicomagie – loin de là. Vous avez certes obtenu un E en botanique, mais vous n’avez même pas poursuivi les potions, les sortilèges, ni même la métamorphose… Certes, vos résultats en filière sage-femme sont encourageants, mais vous n’avez pas les bases indispensables - et notamment les bases théoriques - à l’entrée en formation de médicomagie. » lança-t-il en reposant le dossier de la jeune femme sur son bureau.

Henry savait bien qu’il était dur avec la jeune élève, mais il se devait de la tester et de repousser ses limites pour voir si elle était vraiment motivée, et surtout si elle était capable de gérer un changement d’orientation aussi important. Gardant le silence, il pose ses coudes sur son bureau et joignit ses deux mains.

« Je vais être franc avec vous, miss Barclay, votre dossier ne joue pas en votre faveur dans cet entretien. » Il referma alors ledit dossier et le fit glisser sur le côté – il en connaissait déjà les grandes lignes. « Infirmière est en effet un choix plus raisonnable, et qui semble plus accessible au regard de vos précédentes formations et activités. Je peux éventuellement vous arranger une réorientation vers la formation d’infirmière, et cela vous permettra de vous spécialiser aux urgences plus tard si vous le désirez toujours. » expliqua platement Henry, en sondant la jeune femme du regard.

Le passage de la formation de sage-femme à la formation d’infirmière était courant, et les réorientations se faisaient plutôt bien. En fonction du niveau de l’élève, ils imposaient la plupart du temps un passage en première ou deuxième année, ou alors des cours de rattrapage durant l’été. Marlene avait un dossier suffisamment solide pour entrer dans cette formation et Henry était convaincu qu’elle ferait une bonne recrue.

Présenter deux projets de réorientation était, aux yeux d’Henry, une idée risquée. A s’éparpiller autant, on pouvait finir par ne plus défendre correctement ses arguments, d’autant plus que les deux formations – si elles avaient certains points communs – ne demandaient pas le même investissement. Du reste, n’importe quel recruteur pouvait interpréter le choix de devenir infirmière comme un plan de secours – et il s’agissait d’une stratégie qui était loin d’être bien vue dans le monde médical.

« Mais cela m’étonnerait que les infirmières formatrices soient ravies de savoir que vous avez choisi cette formation à défaut d’avoir celle de médicomagie. » laissa échapper Henry, faussement songeur. « Est-ce que je me trompe, miss Barclay, si j’avance que votre réel projet est de devenir médicomage ? »

Il ne lui laisse pas le temps de répondre et enchaîna immédiatement :

« Miss Barclay, oublions un instant votre dossier et les notes que vous avez ou que vous n’avez pas obtenues. Dîtes-moi pourquoi je devrais vous transférer en médicomagie. » Il laissa passer quelques secondes de silence, avant d’ajouter : « Et s’il-vous-plait, miss, soyez honnête. Vous n’avez pas idée du nombre d’élèves qui défilent ici en m’assurant qu’ils veulent devenir médicomages pour sauver des vies ou parce qu’ils sont assurément très intéressés par les soins techniques. »

C’était toujours eux, les premiers à quitter la formation.
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The Office  Icon_minitimeJeu 24 Aoû 2017 - 22:19
Marlene rougit violemment à la remarque du DRH sur le fait qu'elle se soit trouvée une vocation dans l'attentat. De grosses plaques couvraient son visage et son cou et elle se sentit honteuse. Ce n'est pas ce qu'elle avait voulu dire ! Elle n'avait pas parlé à mal et elle ne comprenait pas l'agressivité de son interlocuteur. Évidemment qu'un événement comme cela ne pouvait que changer le point de vue qu'elle avait sur son métier, elle n'était ici que depuis six mois, cela avait été impressionnant pour elle. Aux urgences, elle s'était sentie utile, bien plus qu'à la maternité. Oui, cela avait influencé son projet. Alors elle l'avait peut être mal formulé mais elle ne pouvait nier l'effet que l'attentat avait eu sur elle. En quoi était-ce mal de vouloir aider les gens au maximum après ce genre d'événements ? Elle en voulut au DRH de le prendre comme cela mais ne répondit rien, les mains crispées. Elle sentait que tout cela allait mal tourner. Elle ne comprenait pas pourquoi il avait cette attitude. Pour les tester ? Et bien c'était utile, elle avait déjà envie de fuir.

Qui n'aurait pas cette envie en voyant monsieur Lawson démonter son dossier pierre par pierre ? Marlene avait conscience des faiblesses de sa demande, elle ne se leurrait pas. Oui, elle avait des lacunes, parce qu'elle avait eu de mauvaises BUSES, à cause du stress. Mais ses notes de cette année n'étaient pas "acceptables", elles étaient très bonnes, sa cadre l'avait félicitée ! Certes, elle n'avait pas suivi les cours de sixième et septième année mais elle pouvait les travailler. Il existait des cours par correspondance, elle avait six mois jusqu'à la prochaine rentrée en Médicomagie, elle avait le temps de se mettre à niveau. Elle était travailleuse, tous ses bulletins le disaient. Elle n'avait pas le meilleur des niveaux en entrant en maïeutique mais elle avait fini par être la meilleure. Elle ne serait peut-être pas la plus brillante des étudiantes en Médicomagie mais elle pouvait travailler, si on lui donnait sa chance. C'est juste que Henry Lawson, plein de mépris, ne semblait pas déterminé à lui laisser sa chance. L'entretien avait commencé depuis deux minutes et il avait déjà démonté tout ce qu'elle avait dit, à croire qu'il avait pris sa décision avant même qu'elle entre dans ce bureau. Marlene avait envie de pleurer. Mais elle était aussi en colère : il lui avait fallu du courage ne serait-ce que pour envisager un changement d'orientation, elle avait toujours eu du mal à avoir foi dans ses capacités et lui, il venait tout briser.

Elle ouvrit la bouche pour protester lorsqu'il insinua qu'elle dévalorisait la formation d'infirmière parce qu'elle envisageait Médicomagie. Elle n'avait jamais pensé cela ! Elle avait toujours songé à être infirmière, parce que c'était un métier qui l'attirait et elle avait beaucoup d'estime pour elles. Six mois dans les services lui avaient suffit pour comprendre encore plus à quel point elles étaient indispensables. C'est elles qui faisaient tourner l'hôpital. Sa mère était infirmière et elle l'avait toujours admirée pour cela. Marlene était outrée que le DRH la fasse passer pour une vulgaire pimbêche qui se pensait trop cotée pour le métier d'infirmière. Ce n'était pas ce qui s'était passé quand elle avait songé à se réorienter. Elle avait juste découvert le métier de Médicomage en entrant à Sainte-Mangouste et elle avait osé se dire, pour la première fois de sa vie, "pourquoi pas ?". Ce grossier personnage la faisait passer pour ce qu'elle n'était pas. Elle serait tout à fait heureuse d'être infirmière, c'est juste qu'elle arrivait à se projeter dans les deux métiers désormais. Et oui, peut-être qu'elle avait une préférence pour Médicomagie mais cela n'avait rien à voir avec le prestige de la formation ou quoi que ce soit. Mais il ne la laissait même pas parler de tout cela, il avait ses idées toutes faites sur elle et il avait sûrement déjà pris sa décision. Même lorsqu'il lui laissa un espace de parole, elle eut l'impression qu'il se moquait d'elle. En colère, elle prit tout de même sur elle et sa voix n'était plus tremblante comme au début. Qu'il lui accorde ou pas, tant pis, elle avait bien compris que les dés étaient pipés.  

- Parce que je veux aider les gens. Oh, je suppose qu'on vous le dit beaucoup ça aussi, ça doit être bateau. Elle n'était plus à l'école. Elle n'avait pas à baisser les yeux devant lui, lui qui s'était déjà fait son jugement sur elle. Il ne lui avait même pas laissé sa chance. Ce qui m'intéresse, c'est de pouvoir agir. Ce qui m'intéresse, c'est de pouvoir aider ces gens dans les moments les plus difficiles, de pouvoir être celle qui leur tend la main. Je ne pense pas que la Médicomagie soit faite uniquement de soins techniques, même si oui, c'est une part importante du métier. Je pense que c'est fait de relationnel, de la volonté d'être utile pour la communauté. Oui, l'attentat m'a aidée à faire ce cheminement de pensée mais c'est parce qu'à ce moment là, j'ai pu aider des gens. Et j'aurai voulu en faire plus.

Ses joues étaient rouges et elle avait trop chaud mais elle ne s'arrêta pas. Tant pis si cela paraissait dispersé ou si elle ne respectait plus les petites fiches qu'elle avait réalisées avec amour, dans plusieurs couleurs. L'entretien ne se passait pas comme elle le voulait mais au moins, elle ne sortirait pas de là avec l'impression de s'être tue, une fois de plus.

- Cela ne veut pas dire que je dévalorise le métier d'infirmière, j'ai énormément d'estime pour ce métier et ce n'est pas mon plan B. J'ai juste envie d'aider et il m'a semblé que je pourrais le faire dans les deux. Oui, j'avoue, j'ai une inclination pour la Médicomagie parce que j'ai l'impression que je pourrais être plus efficace lors de drames comme ceux de Leopoldgrad. Les Médicomages sont parmi les premiers sur les lieux, il faut faire preuve de sang-froid, il faut savoir rassurer les gens tout en exerçant son métier. Ce n'est pas une profession de soin technique, c'est une profession de soin. Le Médicomage est aux côtés des patients dans les situations les plus difficiles de leur vie, il est confronté à la mort, à la violence, à toutes les couches de la société.

Elle se redressa légèrement, encore nerveuse et surtout, peinée de ne pas pouvoir se faire entendre, d'avoir été jugée si vite, d'avoir l'impression d'être passée à côté de l'entretien. Elle était triste qu'il voit en elle la fille qui essayait juste de trouver une profession plus prestigieuse, une fille inconstante. Ce n'était pas vrai.

- C'est vrai que je n'ai pas eu les bons diplômes à Poudlard, parce que j'ai passé de mauvais BUSES à cause du stress. Je ne me pensais pas capable de les réussir, alors que j'avais des notes honorables et c'est ce qui est arrivé. J'étais persuadée de ne pas être admise à Sainte-Mangouste parce que je n'étais pas assez douée. Je n'ai pas la prétention d'être l'étudiante la plus brillante du monde mais j'ai l'envie. J'ai vraiment envie de faire cela, j'ai vraiment envie de mettre ma baguette au service d'une cause comme celle-ci. Je veux apprendre, et la Médicomagie, c'est un apprentissage constant, je veux aider, je veux être utile. Je veux que la prochaine fois que je me retrouve dans une situation comme celle de Leopoldgrad, parce que j'y étais, je sois capable de faire plus encore. J'ai plusieurs mois devant moi pour me remettre à niveau et j'ai l'envie de le faire. Peut-être que la formation de sage-femme est plus facile mais je m'y suis investie intégralement, parce c'est ce que je fais. Les gens pourront vous le dire. Je suis devenue Préfète-en-chef alors que je n'étais même pas préfète. Je ne suis peut-être pas les parcours prédéfinis mais je m'y investis. Je ne suis pas une irréfléchie qui veut juste un titre prestigieux. Je veux être la personne qui est capable d'aider, de soigner, de soutenir.

Elle n'avait pas d'autres arguments. Qu'il la prenne pour une idiote alors, tant pis. Elle savait ce qu'il en était au fond.


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Henry se cala contre le dossier de son fauteuil et posa les mains sur son bureau, fixant Marlene Barclay sans ciller. Il avait peut-être été un peu dur, en effet. Mais la formation de médicomagie n'était pas une formation facile, que l'on choisissait sur un coup de tête parce qu'on était impressionné par les connaissances et le champ de compétences des médicomages. La décision devait être réfléchie et surtout, elle devait être personnelle. Lors de cet entretien, ce que Henry voulait entendre, ce n'était pas les phrases types, trouvées dans un manuel de préparation aux oraux. Non, Henry voulait déceler les véritables raisons, la réelle motivation derrière un changement d'orientation. Nombreux étaient eux qui se rendaient compte que le métier d'infirmier était finalement difficile, pas forcément très reconnu, et que - pour quelques années de plus, ils pouvaient devenir médicomage, avoir un salaire plus conséquent, un poste avec plus de responsabilités... Mais Henry voulait voir de vrais médicomages dans son hôpital. Des médicomages qui étaient passionnés par leur métier, par leurs études, qui mettaient l'humain au centre de leurs soins - et pas une quelconque rémunération. Il voulait des jeunes étudiants qui n'étaient pas les meilleurs, mais qui avaient envie de l'être.

Et plus le directeur des ressources humaines écoutait Marlene Barclay, plus il se rendait compte que sa première intuition était bonne et qu'il avait eu raison de la pousser un peu dans ses retranchements. S'il ne l'avait pas cru faîte pour ce métier, elle serait déjà dans le couloir. Mais il voyait de l'acharnement au fond de ses yeux, de la volonté dans ses paroles, l'envie de réussir dans ses gestes - et peut-être une note de désespoir face à son attitude fermée et - il l'avouait - plutôt exécrable. Il écouta sa tirade jusqu'au bout sans l'interrompre et garda même le silence après, pesant le pour et le contre. Si miss Barclay avait su argumenter sa réorientation, il avait encore quelques réserves à accepter son passage en médicomagie.

"Bien." lança-t-il finalement en rapprochant son buste de son grand bureau en bois. "Je vous crois, et j'admire votre investissement." rajouta-t-il en unissant ses mains.

Il jeta un coup d'oeil à son dossier, toujours fermé.

"La formation de médicomage est une formation très exigeante, et surtout très stressante. Les élèves ne sont pas toujours bienveillants entre eux parce que - comme vous le savez - tout le monde ne peut pas devenir médicomage, nous avons un quota de places chaque année et en fonction des disciplines. L'ambiance est difficile, parfois lourde et souvent délétère à un bon apprentissage. Les professeurs ne sont pas toujours disponibles pour répondre à vos questions mais la charge de travail est plus que conséquente - surtout la première année, qui est une année très théorique. Beaucoup d'élèves quittent la formation au bout de quelques mois - certains ont même été diagnostiqués dépressifs après une année." énonça-t-il d'une voix douce.

Il n'avait pas de raisons de lui cacher les difficultés de la formation dans laquelle elle voulait s'engager.

"Vous parlez des urgences, et je trouve que les raisons que vous avancez pour expliquer votre motivation à y travailler sont très nobles. Mais vous n'êtes pas sans savoir que les médicomages urgentistes subissent encore plus de pression que leurs collègues. Les patients sont souvent gravement blessés, les décès sont nombreux, les situations de crise ne sont pas faciles à gérer et ce n'est pas évident de prendre du recul."

Il songea un bref instant à son meilleur ami, Terry, médicomage urgentiste qui avait dû quitter son poste suite à un traumatisme vécu lors d'une intervention.

"Vous dîtes que le stress vous a coûté certains BUSES à Poudlard. Bien sûr, votre cinquième année semble loin, mais êtes-vous prête à ça ? A vivre des années d'études au sein de camarades qui voient en vous une concurrente plus qu'une amie ? A devenir médicomage et à engager votre responsabilité à chaque consultation, à chaque potion administrée ?" questionna-t-il sans mépris dans la voix, désirant réellement la faire réfléchir. "Le stress peut faire faire des erreurs. Et dans le monde médical, une erreur est souvent fatale."
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The Office  Icon_minitimeLun 5 Fév 2018 - 0:04
Dans sa tête, Marlene se voyait déjà se lever et claquer la porte pour faire un effet théâtral, une sortie digne de ce nom. Dans sa tête, elle en faisait souvent, après des chamailleries avec James ou des discussions à bâtons rompus avec ses collègues. Dans la réalité... Elle n'avait jamais osé. Mais le DRH avait si odieux qu'il aurait mérité cette sortie de harpie ! Elle ne s'attendait clairement pas à son "Bien" qui lui semblait sortir de nul part. Bien ? Bien ? Bien... ? Bien quoi ? Bien, vous pouvez sortir, bien, j'ai entendu ce que vous avez à dire et maintenant vous êtes virée ? Bien ? Bien, je vous crois et j'admire votre investissement ? À ce bien là, elle ne s'y était pas attendue. Elle écarquilla les yeux, toute surprise et se retenant de bafouiller. Elle était perturbée par l'attitude changeante de l'homme en face d'elle mais s'efforçait de ne pas trop le montrer, pour ne pas perdre l'avantage que lui avait donné son discours sans bégayer. D'abord, il se montrait odieux avec elle puis ensuite reconnaissait quelque chose de positif à ce qu'elle avait dit ? Marlene se raccrocha à ses petites fiches, attendant la prochaine attaque. Quelque chose au fond d'elle lui disait qu'elle n'allait pas s'en sortir ainsi...

Henry Lawson reprit la parole en énonçant les difficultés de la formation de Médicomages, difficultés que Marlene connaissait ou du moins, pensait connaître. Elle ne dit rien néanmoins, se contentant de hocher la tête à intervalles régulières. Les promotions d'étudiants en médicomagie étaient effectivement difficiles parce que tout le monde voulait sa place dans l'année supérieure et il y avait intérêt à faire partir le plus de monde possible. C'était long, difficile et on était souvent tout seul face à son apprentissage. En somme, ce n'était pas comme dans Grey's Anatomy, la série médicale préférée de Marlene. Mais elle était prête à affronter cela, du moins, elle l'espérait. Elle n'avait pas fait ses études à Poudlard au milieu de bisounours, cela avait été difficile pour elle, et même si la formation était difficile, elle pourrait toujours se raccrocher à l'idée qu'il fallait tenir quelques années supplémentaires. Tout avait une fin. C'était ce qui l'avait fait tenir jusqu'à la fin du collège. Et puis elle était soutenue, songea-t-elle quand le DRH évoqua les risques de dépression. Elle avait James, elle avait Azénor, elle avait Emma. Elle avait son père et son grand frère, qui seraient sûrement très fiers d'elle. Elle n'était pas toute seule et puis de toute manière, elle avait pris de nouvelles bonnes résolutions. Elle ne se laisserait pas abattre, pas comme pendant son adolescence. Elle était une nouvelle Marlene. Une Marlene qui osait. Une Marlene qui allait défendre son dossier jusqu'au bout. Peut-être que cela ne suffirait pas mais elle ne voulait pas regretter en sortant de ce bureau, elle ne voulait pas se dire, comme d'habitude "et si j'avais dis ça, et si j'avais osé". Elle n'aurait peut-être ce qu'elle voulait mais elle allait se battre quand même.

- J'ai beaucoup changé, depuis ma cinquième année, commença-t-elle après un temps de réflexion. Elle avait pris le temps de songer à ce qu'elle allait répondre. J'ai même beaucoup changé depuis mon diplôme de Poudlard en Juillet dernier. Ce qui m'a changée, c'est justement l'entrée à Sainte-Mangouste, auprès de vrais patients, de vrais cas. Dans le cadre d'absences de ma tutrice - ils n'avaient pas assez de personnels - j'ai eu l'occasion d'être seule avec des patients, de prendre des décisions, de gérer toute seule certaines choses. C'était une situation horriblement stressante au début, cela l'est toujours d'ailleurs, cela force à se poser énormément de questions. Mais ce qui m'aide, c'est de savoir que j'ai été bien formée, que je suis bien entourée par le reste de l'équipe médicale, que nous sommes formés à cela, en maïeutique ou bien en Médicomagie.  

Elle essayait de parler d'une voix calme, justement pour montrer tout son self-control, pour montrer qu'elle appliquait ce qu'elle disait, qu'elle n'essayait pas de le baratiner pour que son dossier passe.

- Ce sont des études difficiles, dans des conditions difficiles, dans des conditions d'exercices difficiles plus tard, ensuite. J'ai conscience de cela. Je le découvrirai véritablement si je suis prise, évidemment, mais je me sens prête à cela. Si je suis admise, j'ai l'intention de profiter des six mois jusqu'à la rentrée pour consolider mes bases afin de préparer la première année qui est très théorique. Lors de mes années à Poudlard, j'ai pris l'habitude de travailler et d'étudier même dans des conditions difficiles. Ces six mois au sein des services de Sainte-Mangouste, la maternité, l'obstétrique, m'ont donné une certaine vision du terrain, je n'arrive pas avec juste des idées préconçues. J'en ai forcément, comme tout le monde. Mais je m'adapterai, je travaillerai dur. Je suis vraiment déterminée, assura-t-elle. Je suis prête à affronter ce qui m'attend.


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The Office  Icon_minitimeLun 23 Avr 2018 - 18:53
Henry garda le silence, écoutant attentivement la jeune femme qu'il avait en face de lui. C'était une chose, de venir quémander une place en première année de médicomagie auprès du directeur des ressources sorcières de Sainte-Mangouste. Mais ça en était une autre de résister à la pression imposée volontairement par le sexagénaire, et de continuer à exposer ses motivations, coûte que coûte. Il fallait bien lui reconnaître ça, songea Henry en joignant ses deux mains, la petite avait du cran. Un cran singulier, presque retenu, mais bien présent.

Elle était déterminée, affirmait-elle, elle était prête à affronter ce qui l'attendait. Ne l'étaient-ils pas tous ? Ne venaient-ils pas tous clamer qu'ils savaient à quoi s'attendre mais qu'ils sauraient y faire face ? Oh si, ils le prétendaient tous. Mais Henry avait travaillé avec de trop nombreux médicomages pour savoir que ces belles paroles s'effaceraient sûrement après les heures passées aux urgences, à côtoyer la mort omniprésente, sans toujours bénéficier d'un encadrement efficace. Le directeur était bien trop au courant des failles de leur système de santé et de celles de leur système d'apprentissage. Mais que pouvait-il y faire ? Ces problèmes étaient ancrés dans l'hôpital depuis la nuit des temps et rien ne parvenait à le faire changer - rien, ni les dépressions qui guettaient leurs équipes soignantes, ni même les passages à l'acte radicaux qu'ils avaient connu quelques mois auparavant.

Alors, même s'il paraissait dur, même s'il semblait injuste, Henry voulait s'assurer qu'il n'enverrait pas encore une autre élève à l'échafaud ; qu'elle ne quitterait pas la formation au bout de deux ans, ruinée et dévastée - ou pire. Mais que pouvait-il faire d'autre ? Il l'avait prévenu des risques, il avait testé ses nerfs, sa volonté, et la jeune fille semblait résister tant bien que mal. Il se pencha pour sortir un classeur volumineux qu'il posa en face de lui. Il l'ouvrit et consulta une page durant une bref seconde.

"Miss Barclay, je n'ai rien à redire sur vos motivations ni sur vos compétences." débuta-t-il. Il saisit une liasse de feuilles qu'il tendit à la jeune femme. "Voici les documents qu'il vous faut remplir pour effectuer ce transfert de formation. Félicitations, vous bénéficiez d'une des cinq places que nous réservons pour nos transferts internes." lança Henry avec un léger sourire.

Il s'appuya contre le dossier de sa chaise et toisa la jeune étudiante.

"Vous entrerez en première année de médicomagie lors de la rentrée de septembre. Nous attendons de vous que vous validiez toutes les matières à l'issue de la première année - y compris celles que vous avez déjà validées durant votre formation de sage-femme." insista Henry avec sérieux. "Je vous conseille de travailler sérieusement jusqu'à votre rentrée. Vous pouvez éventuellement contacter un élève plus âgé pour qu'il vous remette ses cours de première année, afin de prendre un peu d'avance..."

L'homme se leva et contourna son bureau pour serrer la main de Miss Barclay.

"Encore félicitations, Miss." Il ouvrit la porte de son bureau, l'invitant par ce geste à sortir. "N'oubliez pas de me rapporter ces documents remplis avant la date butoir indiquée." Il allait la laisser partir, et finit par lancer quelques derniers mots : "Si je peux vous donner un dernier conseil... Ne laissez pas ces études s'emparer complètement de votre vie."

Sur ces sages paroles, Henry Lawson referma la porte et retourna s'asseoir derrière son bureau. Avisant le dossier de Marlene Barclay, il s'en empara et le posa solennellement sur la pile "transfert".

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