Revenir en Angleterre était ... particulier et légèrement intimidant d'une certaine manière. Pas qu'elle soit du genre à se laisser inquiéter par n'importe quoi ou qui. Mais le nouveau régime en place se durcissait de plus en plus. Si dans un premier temps, Georgiana avait suivi la demande de son père auror qui souhaitait qu'elle reste en Irlande loin de toute cette débâcle, les derniers incidents ainsi qu'une cassure dans sa propre vie personnelle avait fait qu'elle avait finalement choisi de ne plus fermer les yeux et de revenir auprès des siens. Tout du moins de loin.
Edmund Wright n'aurait jamais toléré que son unique fille adorée se retrouve mêlée à cette nouvelle guerre. Car il s'agissait bien de cela. Le Ministère avec Léopold Marchebank à sa tête et puis ... la Résistance. En tant qu'auror, son père prenait parfois de gros risques en protégeant de pauvres citoyens qui n'avait que le malheur de se trouver au mauvais endroit. Pas résistant mais pas sbire du régime, il condamnait toutefois le dernier attentat. Et s'il y avait une chose qui l'avait effrayé - elle qui pensait que c'était impossible - c'était d'apprendre que Georgiana avait été au coeur de ce tragique événement.
Aussi ne souhaitant pas l'effrayer davantage et puisque sa vie en Irlande s'était brisée en milles morceaux, Georgiana avait-elle choisi de revenir sans l'en avertir. Elle continuerait d'entretenir l'illusion qu'elle vivait heureuse dans sa petite maison perdue sur la lande irlandaise en compagnie de Nicholas. Cet homme l'avait trahie et trompée. Non content de l'avoir fait, il avait faussement cru qu'une promesse de ne plus jamais le faire ainsi que des accusations contre la jeune femme avec qui il avait couché dans son dos, parviendrait à le faire se racheter. La jeune femme s'était contentée de le mettre dehors. Depuis son cottage-refuge était entre les mains d'une vieille dame qui veillait sur ses protégés le temps de son absence.
Et ce congé improvisé devait bien se dérouler quelque part puisque sa famille n'y verrait qu'un moyen de plus de se mêler à la résistance. Elle ne souhaitait vraiment pas inquiéter ses parents. Aussi le temps de trouver un endroit plus approprié et de trouver à se mêler aux résistants non violents - en bref, par ceux qui avaient perpétré l'attentat - avait-elle choisi de demander à loger moyennant finance dans l'auberge de ses deux plus vieux et uniques amis. Quitte à payer une chambre autant le faire dans un endroit où elle se sentirait comme chez elle. Et quel meilleur endroit que là où ils résidaient. C'était aussi une manière d'aider ses amis même s'ils ne devaient probablement pas en avoir besoin vu leurs tempéraments qui séduisaient avec certitude leur client. Irving était en convalescence suite à l'attentat, elle pourrait ainsi également les épauler si besoin en était. Les amis étaient fait pour ça après tout !
Arrivée devant la porte du lieu, l'ancienne Gryffondor se sentit légèrement stressée. Elle n'avait pas effectué de réservation avant de venir, souhaitant faire la surprise au couple. Et quelle surprise ! Mais en y réfléchissant maintenant qu'elle y était, elle n'était plus certaine que cela soit une bonne idée...
Prenant son courage à deux mains, elle poussa la porte du bâtiment et y entra. Attendant avec une légère angoisse qu'Irving ou Nora n'arrive.
Georgiana Vivien Wright
Harpie des Gryffondors
Irving WhitakerCupipi décédé
Messages : 4386
Mar 28 Fév 2017 - 11:02
" Vous devez éviter de solliciter trop longtemps votre jambe, au moins pendant une à deux semaines. Pas de déplacements inutiles, éviter la station debout..." Irving secoua la tête de gauche à droite en signe de négation. " J'peux pas faire ça... Avec mon travail, j'suis tout l'temps en mouvement." La médicomage leva les yeux de ses dossiers pour le scruter par dessus de ses lunettes. "Je vais vous faire un arrêt." Irving passa une main dans ses boucles brunes avant de reprendre d'un ton agacé: "Non, vous comprenez pas. J'uis gérant d'une auberge qui vient tout juste d'ouvrir. J'ai des travaux en cours. Des traites à payer , - qu'il avait justement souscrit à la Marchebank, quelle ironie du sort- j'peux pas prendre deux semaines de relâche. On doit finir les réparations dans certaines chambres avant les vacances de Noël. Des clients ont déjà réservé, j'peux pas m'permettre de prendre du retard !" s'exclama-t-il comme pour faire réagir la médicomage qui restait stoïque.
Cette dernière poussa un profond soupir et ôta ses lunettes pour se masser l'arrête du nez. Elle était peut-être fatiguée par les nombreux patients qui venaient suite à l'attentat mais Irving aussi était exténué. Il avait peu dormi depuis le 31 octobre et il se sentait particulièrement diminué physiquement et psychiquement.
"Écoutez moi M. Whitaker: Il s'agit de votre santé. Je comprends votre situation mais il faut absolument que vous preniez du repos. C'est plus que nécessaire à moins que vous ne vouliez garder des séquelles toute votre vie. " Elle l'observa quelques secondes, le défiant de répondre quoique ce soit, puis elle remis ses lunettes et griffonna quelques mots sur l'ordonnance.
"Je vous prescris des séances de kinémage et des potions calmantes pour la douleur. Je pense également que quelques sortilèges de relaxation vous feraient le plus grand bien." ajouta-t-elle, l'air de rien, "On peut aussi envisager un suivi psychologique, vous avez subi un lourd traumatisme et nous avons d'excellents psychomages ici, à Sainte Mangouste, comme le D. Kane par exemple." "Hors d'question." lâcha-Irving d'un ton catégorique. Il ne voulait rien à voir à faire avec Meredith Kane. "Soit."La médicomage attrapa un épais dossier et le posa devant lui " Voici le dossier d'indemnisation pour les victimes de l'attentat. Vous devez le remplir et le rapporter au Ministère avant le 15 novembre. Je ne vous cache pas que la procédure risque d'être assez longue à traiter..." ajouta-t-elle.
Sous entendu, Irving ne pourrait pas compter sur une aide particulière pour maintenir l'Auberge à flot dans les semaines à venir. L'ancien gryffondor passa une main lasse sur son visage et se leva. Cela ne servait à rien de s'attarder plus longtemps ici. Il régla la consultation et rejoignit la salle d'attente bondée pour emprunter le réseau de cheminette.
Lorsqu'il déboucha dans la grande pièce à vivre de l'Auberge avec son dossier sous le bras, il eut la surprise de découvrir Georgiana qui l'attendait, seule dans le salon. "Georgia ? Quelle surprise !" lança-t-il de manière moins enjouée qu'à l'accoutumée." T'es encore en Angleterre ? J'te croyais d' retour en Irlande !" dit-il en s'approchant de son amie pour l'enlacer quelques secondes. "Entre, j't'en prie, reste pas là !" ajouta-t-il en la guidant jusqu'aux vieux fauteuils défoncés installés devant la cheminée, "Nora a pas du t'entendre entrer. La clochette de la porte est cassée..." Encore une énième chose à réparer, songea-t-il en chassant looping de son fauteuil. "... et j'ai pas eu l'temps de m'en occuper ses derniers jours." ajouta-t-il avec un sourire contrit pour son amie. Georgiana devait surement être dans le même cas de figure que lui. Après tout, elle aussi, elle faisait partie des victimes de l'attentat. "... Il a fallut que j'aille récupérer ça à Sainte Mangouste." finit-il par dire en levant l'épais dossier pour le montrer à son amie.
Nora WeaverProfesseur de Soins aux Créatures Magiques
Messages : 2272
Dim 5 Mar 2017 - 22:09
Nora sortait de sa douche, emmitouflée dans un épais peignoir blanc, quand la chouette qui livrait la Gazette du sorcier avait fait irruption dans leur chambre. Elle avait payé l'oiseau et s'était assise sur le lit encore défait pour parcourir les gros titres. Depuis trois jours tous les journaux ne parlaient que de la même chose, évidement, et elle savait qu'elle aurait dû se tenir éloignée des innombrables témoignages et autres récits, mais c'était plus fort qu'elle. Elle avait besoin de lire ce que d'autres en disaient, et de laisser leurs mots devenir les siens. Ils exprimaient sa peur et sa peine bien mieux qu'elle ne l'aurait fait.
Et puis, chaque jour, elle parcourait le nom des victimes avec un mélange de curiosité et d'appréhension. Elle sentait l'angoisse monter à l'idée de croiser un nom connu, un autre camarade de Poudlard ou une connaissance plus ou moins éloignée. Apprendre la mort d'Anwar et de Priam lui avait fait un coup. Elle garderait comme dernier souvenir du Poufsouffle l'étrange danse qu'il lui avait accordée -ou plutôt imposée- à peine un an plus tôt, juché sur des talons de douze centimètres. Cette soirée ne datait que de quelques mois, pourtant elle lui semblait déjà appartenir à une autre vie. Une vie qui s'était brutalement arrêtée pour Anwar et Priam.
Nora vit les lignes de l'article qu'elle avait sous les yeux se brouiller et essuya ses joues humides sur la manche de son peignoir. Ravalant ses larmes, elle parcourut la liste des victimes qui venaient s'ajouter à celles déjà recensées la veille, et l'avant-veille. Combien de temps cela durerait-il ? Combien d'éditions de la Gazette commencerait pas cette terrible liste ? Il y en avait chaque jour de nouveau, des blessés qui n'avaient pas remporté leur lutte, des cadavres sur lesquels on avait finalement mis un nom...Et chaque jour elle se demandait qui, parmi cette liste, était le petit garçon qu'ils n'avaient pas pu sauver ? Etait-il Marc Fisher, Anthony Dowles, Scott Douglas ? Et qui étaient tous ces gens, qu'est-ce qu'ils faisaient sur la place Merlin un 30 novembre ? Que laissaient-ils derrière eux ?
Une larme vint s'écraser sur le papier, effaçant l'encre à l'endroit où elle était tombée, et Nora se força à refermer le journal. Un sanglot lui échappa sans qu'elle ne puisse le réprimer et arracha un couinement de compassion à Looping qui l'observait depuis le pallier -il n'avait pas le droit d'entrer dans la chambre. Le chiot se mit soudainement à aboyer et détala en direction des escaliers. Alertée par le comportement du petit chien, Nora tendit l'oreille et reconnut la voix d'Irving, qui n'était visiblement pas seul.
Elle sécha ses larmes du mieux qu'elle le pouvait, fit le lit d'un coup de baguette, et s'habilla rapidement. Elle s'arrêta devant le miroir accroché au dos de la porte avant de sortir, pour s'assurer qu'elle n'avait plus les yeux rouges. La jeune fille se força à prendre quelques grandes respirations pour éloigner tout risque de sanglot et se força à sourire à son reflet, sans grande conviction.
Elle fut agréablement surprise de trouver Irving en compagnie de Georgiana, au beau milieu de la pièce à vivre de l'auberge. Looping s'était déjà remis de ses émotions et s'était installé sur son fauteuil, dont le jeune homme ne tarda pas à le chasser.
"Georgia ! s'exclama-t-elle en dévalant les dernières marches de l'escalier pour se jeter au coup de son amie et la serrer -un peu trop longtemps- dans ses bras. Ça me fait plaisir de te voir, assura-t-elle avec sincérité et s'éloignant finalement de la Gryffondor. Je croyais que tu repartais en Irlande, tu as changé tes plans ?Comment ça va ? " demanda-t-elle en scrutant son amie du regard.
Nora se tourna vers son petit-ami et avisa l'épais dossier qu'il tenait toujours à la main.
"Ça a été ? s'enquit-elle, soucieuse, en posant une main sur son bras. Qu'est-ce que le médicomage a dit ?"
Elle se doutait déjà de la réponse, cela faisait deux jours qu'elle lui disait de marcher le moins possible et de ne pas rester debout trop longtemps, mais peut-être que de l'entendre de la bouche d'un médicomage aurait plus d'impact.
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