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Recherche Appartement ou Maison... de Luxe! [Abel]

Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
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Recherche Appartement ou Maison... de Luxe! [Abel] Icon_minitimeJeu 1 Sep 2016 - 10:28
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Dimanche 4 octobre 2009, Cabaret "Les Folies Sorcières", Appartements privés de Mildred Magpie...

S'affalant sur son lit comme une crêpe, Mildred Magpie poussa un long soupir de contentement, avant de fixer les moulures qui garnissaient le plafond de sa chambre. Enfin une soirée de relâche dans l'agenda très chargé de la quadragénaire hyperactive! Cette dernière savourait déjà à l'avance l'idée de pouvoir s'octroyer une pause salutaire entre ses trop nombreux projets professionnels. Bien obligé d'avouer que dans le cumul des fonctions, la richissime sorcière n'y allait pas de main morte; En effet, Mildred jonglait entre son titre de rédactrice en chef de Multiplettes, ses obligations de co-gérante du Cabaret des Folies Sorcières, ses publications littéraires, sa fonction de professeur de l'Atelier Théâtre de Poudlard et son implication dans de nombreuses associations caritatives - Besogneuse dans l'âme, Mildred Magpie ne reculait devant aucune activité fructueuse, se permettant ainsi le luxe de devenir multimillionnaire en un laps de temps défiant toute concurrence. Cela suffisait-il à la rendre heureuse? Certainement pas. Aussi clinquante soit sa réussite, la sulfureuse romancière demeurait une éternelle insatisfaite, qui ne se concentrait que sur ce qui lui faisait encore défaut, à l'instar de sa vie sentimentale aussi chaotique que désertique.

Car si les parois de son coffre-fort de Gringotts croulaient sous la masse de Galions accumulés, son cœur quant à lui, demeurait désespérément vide de toute relation amoureuse sérieuse. Son hyperactivité était peut-être la solution idéale pour tromper sa solitude et son ennui, mais tôt ou tard, l'instant fatidique où elle se retrouvait seule face à elle-même finissait toujours par poindre le bout de son nez et la plongeait dans une triste réalité. Brogeant du noir entre ses draps roses, Mildred Magpie devenait de plus en plus aigrie au fur et à mesure que les années de sa vie s'écoulaient. Et l'aigreur, la romancière en mal d'amour détestait cela! En effet, sa frustration ne faisait que creuser davantage ses rides de la quadragénaire encore célibataire, la contraignant progressivement et depuis peu à dépenser des sommes pharaoniques en chirurgie esthético-magique, juste pour rajeunir et se faire tirer la peau du visage. Que ce soit dans sa quête de l'amour ou même dans ses choix de carrière, Mildred Magpie lorgnait toujours en direction de la jeunesse, et de ce fait, elle ne pouvait point se permettre d'afficher le moindre signe d'usure. Rester dans l'air du temps nécessitait bons nombres d'efforts auxquels il était primordial de consentir si la célébrissime cougar voulait satisfaire un jour son appétit insatiable...

Pour évacuer le stress, la sorcière multimillionnaire avait décidé de consacrer cette soirée de relaxe professionnelle à la détente et aux soins du corps. Après s'être appliquée un masque de beauté au concombre durant plus de trois heures, Mildred Magpie avait balayé ses préoccupations en tirant de grandes bouffées de Monalisa. Prenant commande régulièrement auprès de son associé, la sorcière aimait particulièrement cette drogue qui réveillait ses sens endormis et débridait son imagination. Depuis l'odieuse trahison d'Adonis, sa vision idyllique du Prince Charmant s'était clairement estompée, au point d'avoir peur de finir sa vie toute seule et de ne jamais réaliser ce mariage qui lui tenait tant à cœur. Aussi incompréhensible cela puisse être, les jeunes hommes ne se bousculaient pas au portillon de son cœur brisé. Pourtant, elle jugeait qu'elle avait tout pour plaire! En effet, malgré ses quarante-huit balais, la sorcière luttait chaque jour pour conserver son sex-appeal, et possédait de surcroit une fortune inestimable! Alors pourquoi aucuns jeunes damoiseaux de bonne famille ne venaient plier le genou devant elle? Ils devraient se battre pour s'attirer ses faveurs! Et pourtant, toujours rien...

Au moins dans ses fantasmes inavouables et parfumés aux senteurs de Monalisa, Mildred Magpie n'était jamais déçue. D'ailleurs, en ce moment même, elle imaginait le bel Antonino Tessio dans sa nudité la plus parfaite, chevauchant une licorne magique pour venir la secourir de sa solitude. Parfaitement détendue sous sa couverture en satin, son porte cigare nacré entre ses doigts effilés, Mildred inspira une énième bouffée hallucinogène, afin d'atteindre un Nirvana dans lequel le bel italien n'avait d'yeux que pour elle. Entrecoupé de petits cris saccadés de mouette, la voix suave et libidineuse de la romancière commença alors à monter d'un échelon sur l'échelle du désir.  

"Oui, Toni... Viens à moi... Dis-moi que je suis la plus belle... La seule femme qui compte... Mon voyou au cœur tendre... Roucoules-moi des mots doux à l'oreille... Tu es à moi... Tu m'entends... Rien qu'à moi! "

L'effet aphrodisiaque de la Monalisa semblait tordre de plaisir la bouche pincée de Mildred Magpie, quand tout à coup... La romancière sentit comme une main venir lui étreindre brusquement la cheville, lui arrachant un cri d'effroi et mettant fin instantanément à ses divagations lubriques.

"Puffy? Idiot! C'est toi? "

Soulevant alors la couverture en satin de son lit, Mildred plongea dans un océan de perplexité quand elle constata que le petit animal en fourrure ne s'y trouvait pas. Etait-ce un effet indésirable de la Monalisa? Complètement déroutée, Mildred Magie sursauta une nouvelle fois quand son Gramophone Magique s'enclencha tout seule pour jouer une Mélopée endiablée, comme si son disque de jazz venait de dérailler complètement. Affolée, Mildred se redressa sur son lit, tandis qu'elle comprenait peu à peu ce qui était en train de se produire. Le fantôme des Folies Sorcière revenait une énième nuit pour hanter ses quartiers, pour la terroriser. Etait-ce un esprit? Un poltergeist? Dans tous les cas, plus le temps passait et plus ses apparitions devenaient troublantes de réalisme! Mildred Magpie avait déjà manqué une fois, tomber du haut de son balcon quand la silhouette morbide d'une fillette était apparue sous la surface bouillonnante de son Jacuzzi! Une autre fois, c'était une voix venue d'outre-tombe et étrangement familière qui avait troublé son sommeil! La journaliste à scandale n'arrivait plus à trouver le sommeil, et aucun désenvouteur n'arrivait à démarabouter ses appartements privés de cet esprit perturbateur. Mildred Magpie s'était entêtée à vouloir rester coûte que coûte, mais elle comprenait trop tardivement qu'il s'agissait d'une terrible et dangereuse erreur...

Tremblante comme une feuille secouée par un vent glacial, la si redoutable et orgueilleuse directrice de Multiplettes n'en menait pas large face à cet esprit frappeur. C'est alors qu'un grattement sinistre émanant de dessous son lit, se fit entendre. Une nouvelle fois, Mildred pensa qu'il devait s'agir de son pauvre Puffy terrifié qui réclamait de l'aide. N'écoutant que son cœur, elle se pencha pour lui porter assistance, mais ce qu'elle découvrit n'avait rien d'une adorable peluche en détresse. Le fantôme de sa petite sœur, Emmy, se trouvait là et la fixait de ses yeux morbides. Au bord de l'hystérie, Mildred entendit une voix sépulcrale qui résonna violemment dans la tête.

"Mildy, je t'en prie. Raconte-moi encore une histoire... "

La vision de trop! Bouche ouverte de panique, les yeux de Mildred se révulsèrent alors qu'elle sombrait dans les ténèbres, évanouie...

*****

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Lundi 5 Octobre 2009, Ville de Leopoldgrad, Atelier d'architecture d'Abel Laveau.

Guère plus d'une matinée avait suffi à Mildred Magpie pour regrouper ses nombreuses affaires dans l'optique d'un déménagement en urgence, direction la nouvelle ville phare du Monde Magique : Leopoldgrad! La romancière avait longtemps été tenté de s'installer dans cette ville déconcertante d'excentricité et de luxe, mais il lui avait fallut l'affreuse vision de sa jeune sœur pour franchir définitivement le pas. La richissime sorcière ne se voyait plus vivre aux Folies Sorcières, dans cette sorte d'Hôtel de luxe, indigne de sa personne et peuplé d'esprits maléfiques. Désormais, la co-gérante y passerait ses journées pour le travail, mais abandonnerait son Cabaret à ses démons une fois la nuit tombée. Un havre de Paix dégoulinant de Luxe dans la plus attractive des villes magiques! Une démesure à sa mesure! Voilà ce qu'il lui fallait!  

Tirés par sept Abraxans pure-race, le carrosse doré et incrusté de pierreries de l'extravagante romancière finit par atterrir à proximité du cabinet d'architecture que ses proches conseillers lui avaient indiqué. "Laveau machin chose" était apparemment le lieu en vogue pour dénicher les plus somptueuses demeures de Leopoldgrad, et Mildred Magpie comptait bien trouver son bonheur. Enroulée dans un manteau de fourrure hors de prix, elle n'attendit guère pour pousser la porte de l'atelier, cherchant rapidement du regard quelqu'un pour la servir. Devenue multimillionnaire, l'exigeante journaliste avait l'habitude que tout le monde soit à sa botte, surtout lorsqu'elle s'apprêtait à dépenser des sommes démesurées. Quelque peu irritée et exténuée par la nuit atroce qu'elle venait de subir, la patience de Mildred avait ses limites qu'il ne fallait pas franchir. Pleine de dédain, elle obliqua alors son regard courroucé vers un séduisant jeune homme. Une belle gueule, mais un âge qui ne correspondait pas à l'idée que se faisait Mildred du meilleur Architecte du Monde magique.

"Est-ce que je pourrai parler au responsable de cet établissement? Je compte bien dépenser une fortune astronomique pour trouver la maison de mes rêves, alors je n'ai guère de temps à perdre avec des subalternes!  "

Après la nuit de folie qu'elle venait de vivre, Mildred espérait sincèrement retrouver une lueur d'espoir dans sa vie tumultueuse. Aussi spontanée soit sa décision, peut-être que le fait de quitter Bristol allait changer sa vie. Leopoldgrad était-elle la clef de son bonheur?


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Abel Laveau
Abel LaveauArchimage urbaniste
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Recherche Appartement ou Maison... de Luxe! [Abel] Icon_minitimeDim 11 Sep 2016 - 18:21
L’ouverture de l’agence Laveau & Wells avait été menée de front par les deux associés. Le premier avait profité d’un récent voyage en Amérique pour entamer les démarches de l’ouverture du bureau à New York tandis le second avait finalisé celle de la filiale anglaise. Depuis une semaine seulement, l’agence ouvrait officiellement ses portes à Leopoldgrad, et pourtant, ils commençaient déjà à avoir plusieurs clients. C’était relativement facile à obtenir maintenant qu’ils s’étaient déjà fait un nom. Digne consécration de leur projet, Isaac et Abel avaient choisi d’occuper deux étages d’une tour à multiples facettes qui faisaient partie des plus hauts bâtiments de la ville. Avec une dizaine d’employés et quelques stagiaires, Isaac & Wells figuraient dans le rang des agences de taille normale, respectable, ce qui était plus que prometteur pour une agence qui débutait à peine. Ils comptaient s’étendre dès que possible, et pour cela, il fallait obtenir le plus de projets possibles.

Heureusement, ce n’était pas ce qui manquait ici. Leopoldgrad était véritablement génératrice d’idées et de rêves. La ville était encore en bonne partie en construction, chaque chantier rivalisant d’ingéniosité avec le voisin. Une véritable New York, où toutes les extravagances étaient permises au sein de chaque parcelle, et qui voyait par conséquent naître toutes les idées les plus folles. Si une certaine gratuité pouvait être imputée à une telle architecture, en vérité, elle se justifiait en partie par l’urbanisme qui constituait Leopoldgrad, totalement différent d’une ville traditionnelle. Car, la plupart des villes se faisaient à partir de leur site : un cours d’eau, une vallée protégée, une colline… Un lieu qui se trouvait à un moment de l’Histoire propice à l’installation d’une population, qui grandissait d’année en année et ainsi s’étendait la ville. Concentriquement à partir de son centre historique.

Mais Leopoldgrad ne suivait pas ce schéma pour la simple et bonne raison qu'elle n’avait pas de site. Chaque mois, elle se déplaçait ailleurs, changeait de climat, et devait tout à coup accueillir une forêt, un lac, une pente dans sa matrice. En début de ce mois d’octobre, la ville avait effectué son voyage mensuel et l’éclosion d’un étang près d’un quartier d’habitation avait du jour au lendemain décalé certaines rues, et déplacé quelques bâtiments sans même que les habitants ne s’en aperçoivent sur le coup. Ils s’étaient simplement rendus compte avec stupeur qu’à leur réveil, le paysage n’était plus tout à fait le même. Abel comparait mentalement Leopoldgrad à une de ces villes américaines que les colons avaient bâties. Elle était comme Washington, une ville que l’on avait projetée, calculée à l’avance, décidé de bâtir selon les propres règles de ses concepteurs. A Washington on avait étalé une grille parfaitement rectiligne pour accueillir une ville attractive, extensible à volonté, où chaque arrivant aurait un carré de parcelle identique à celui de son voisin. A Leopoldgrad, on avait dessiné un réseau de chemins et de passerelles mouvantes, qui pouvaient retracer toute la ville pour l’adapter à son nouveau site d’accueil. Alors la seule façon de se repérer dans cette jungle de réseaux mouvants était de construire des bâtiments phares, notables, de véritables repères que l’on voyait de loin, régulièrement disposés dans la ville et qui permettait à n’importe qui de pouvoir se situer et retrouver son chemin.

Ainsi, Leopoldgrad voyait passer toutes sortes d’excentricités, et même, de personnalités plus ou moins fantasques. Abel n’en attendait pas moins d’une ville expressément faite pour attirer les regards. Mais pour être honnête… C’était tout de même la première fois qu’une femme se présentait à la porte de son agence dans un carrosse de luxe, tiré par sept chevaux prodigieux.

La stupeur de son associé debout face à la baie vitrée attira le regard d’Isaac qui lui tournait dos. Il se retourna à son tour et tous les deux observèrent dans un grand silence -tout comme le reste des employés- une majestueuse femme rousse descendre de cet engin parfaitement hors normes. Sourcils froncés, Abel finit par exprimer son interrogation à Isaac :  

« C’est légal de se déplacer en carrosse en Angleterre ?
-Je sais pas. Mais je t’avoue que j’ai arrêté de me poser des questions sur ce pays depuis que j’ai appris que les sorciers ne connaissaient pas le stylo Bic, ici. »

Certes, ceci expliquait peut-être cela. L’arrivée de cette dame semblait en tout cas provoquer quelques remous parmi leurs employés bien anglais. L’une de leurs chefs de projet, Robin Merton, leur souffla alors d’un air à la fois exalté et inquiet, un mélange qui plongea les deux associés dans une profonde perplexité :

« C’est Mildred Magpie !
-Mildred Magpie, Mildred Magpie, ce nom me dit un truc…
-La co-gérante des Folies Sorcières et la directrice de Multiplettes, enfin !
-Oh, c’est ça ! Il faut vraiment qu’on révise nos classiques si on veut s’installer dans ce pays, hein Abel. »

Effectivement, Abel se souvenait avoir entendu et lu ce nom à plusieurs reprises : dans la presse, sur des affiches, au Ministère aussi, peut-être. Il eut à peine le temps de la replacer mentalement que la sorcière en question pénétrait d’un pas de conquérante dans son agence et l’alpaguait avec une impolitesse qui le laissa muet deux secondes. Isaac se leva discrètement de son siège et passa près d’Abel, le temps de lui souffler avec un sourire hilare :

« Bon courage, hein. »

Se retenant de rétorquer quelque chose en retour, l’archimage se ressaisit face à Mildred, décidé à ne pas se laisser démonter, toute célèbre qu’elle était dans ce pays. Elle avait laissé échapper qu’elle venait pour se faire construire sa demeure, toutefois. Il fallait être fou pour écarter une telle cliente alors il se retint de se montrer cassant et fit au contraire preuve d’un calme poli :

« Eh bien, vous l’avez devant vous, madame. Abel Laveau, se présenta t-il en tendant sa main pour la saluer. Que puis-je faire pour vous ? »


Abel Laveau
« We were just kids when we fell in love, not knowing what it was »
Mildred Magpie
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Recherche Appartement ou Maison... de Luxe! [Abel] Icon_minitimeDim 30 Oct 2016 - 12:48
Mildred Magpie tiqua quelques secondes à la suite de la réponse de son hôte, comme si elle avait du mal à intégrer l'identité de celui-ci. Alors c'était donc ce jeune homme à la gueule d'ange qui se révélait être l'un des architectes les plus en vogue du Monde Magique. Qu'il en soit ainsi! Au moins, elle n'aurait pas à endurer la vision des propositions rétrogrades en matière de logement d'un vieux binoclard. Mildred Magpie aimait particulièrement la jeunesse et la folie souvent pleine d'excentricité qui en découlait. Cet Abel Laveau semblait être une bonne pioche, même si pour l'heure, la romancière ne savait pas trop à quoi s'attendre en termes de projet immobilier sur Leopoldgrad. Elle rêvait d'un palace sans nul pareil qui ferait crever de jalousie la crème de la crème de la bourgeoisie magique, sans pour autant occulter le fait que tout désir de grandeur avait forcément un prix tout aussi démesuré. Si la Directrice de Multiplettes était reconnue pour être une personne profondément pingre, qui ne lâchait pas la moindre noise superflue à ses employés; Elle pouvait se révéler particulièrement dépensière quand il s'agissait de son confort matériel.

Tandis que les cieux de Leopoldgrad s'ouvraient à elle, la sorcière quadragénaire n'arrivait pas à comprendre comment elle avait pu perdre autant de temps dans ses appartements privés des Folies Sorcières. Certes, elle était proche de son emploi principal, mais ses quartiers s'apparentaient plus à un hôtel de luxe qu'à une véritable demeure. Cette histoire de fantôme était peut-être une bénédiction qui allait lui offrir un nouveau chez-soi digne de sa personne. Cherchant la moindre imperfection, le regard de la romancière se balada aux quatre coins de la salle d'accueil pourtant impeccable de l'agence Laveau & Wells. Tout paraissait moderne, et respirait le neuf, signe que cette entreprise venait d'investir récemment les locaux de cette tour vertigineuse, située en plein cœur de Leopoldgrad. Mildred Magpie posa une main sur sa hanche, avant de toiser le jeune architecte qui lui tendait la main, et allait avoir pour mission au combien périlleuse de lui dénicher une demeure à la mesure de ses excentricités de Diva millionnaire. Elle finit par accepter sa main tendue.

"Mildred Magpie. Même si je me doute que vous m'aviez déjà reconnue. "

D'un mouvement souverain de la tête, et malgré une chevelure impeccable, elle fit mine de balayer une mèche inexistante.

"Sachez, qu'en matière de projet architectural, votre réputation vous précède monsieur Laveau. On m'a dit le plus grand bien de vous, même si je dois l'avouer, je m'attendais à quelqu'un de moins précoce. Dans tous les cas, j'espère vraiment que vous serez en mesure de répondre à mes attentes... "

Mildred Magpie commença à arpenter la pièce, scrutant chacune des maquettes qui représentaient sans doute parmi les projets les plus audacieux de l'agence Laveau & Wells. En toute sincérité, il y avait de quoi être impressionné par le génie créatif de ces bâtisseurs magiques. Mais pour contenter une femme aussi exigeante que l'était la romancière à l'eau de rose, Abel Laveau allait devoir sans doute repousser les limites de son art pour la satisfaire. Un jeu qui en valait la chandelle, tant Mildred Magpie était prête à sacrifier des sommes pharaoniques pour son bien-être. Après son petit tour d'inspection, elle se tourna vers l'architecte afin de lui confier ses exigences mégalomanes.

"Monsieur Laveau, je suis venue ici, dans le but d'obtenir enfin une demeure qui soit à la hauteur de ma personne et de ma renommée. C'est pourquoi j'exigerai de vous une œuvre absolument unique, qui ne souffrira d'aucune forme de comparaison avec un projet déjà existant dans le Monde. Je veux la perfection et un palais digne d'une impératrice qui écrasera par sa beauté et son originalité toutes autres constructions. Je veux que le Taj Mahal lui-même ne soit qu'une cabane de jardin à coté de ma précieuse demeure. Vous saisissez mes attentes ? Je veux un paradis à la hauteur de ma légende! "

Mildred gonfla sa poitrine d'orgueil, avant de baisser son regard de déesse de la démesure sur l'architecte.

"Sachez que votre prix, aussi exorbitant soit-il, ne composera jamais un problème. Je compte bien laisser derrière moi une trace de mon passage sur Terre, et en cela, quoi de plus glorieux que de bâtir un trésor architectural à mon effigie? N'est-ce point là une idée merveilleuse? "  

Sans se soucier des convenances, Mildred Magpie posa son noble fessier sur le bureau situé à l'angle de la pièce, croisant ses bras sur sa poitrine. Après un jeu de jambes dangereux, du fait de sa robe en satin blanc, la Diva du monde magique finit par poser la question qui s'imposait en pareille situation.

"Alors monsieur Laveau? Avez-vous quelque chose à me soumettre? Est-ce que vous vous sentez en mesure de pouvoir séduire une femme de ma stature? Entendons-nous bien, d'un point de vue architectural... "  

Fière de sa dernière plaisanterie, Mildred Magpie émit alors ce petit gloussement de poule si caractéristique, dont elle était coutumière.


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