Celles pour qui un nom de famille de signifie pas grand chose [Juliet & Hildy]

13 mars 2006 – Manoir des Flint

Pour une fois qui n’était pas coutume, les Flint se rassemblaient au mois de mars pour célébrer les quatre-vingts ans de la doyenne de leur famille : Isadora Flint. Juliet, même si elle ne portait pas sa grand-mère dans son cœur, avait été forcée par ses parents de se rendre à ce rassemblement familial. Elle avait même revêtu une robe pour l’occasion et avait laissé sa mère coiffer ses cheveux en une coiffure sophistiquée.

La jeune fille poussa un énième soupir, une coupe de vin des elfes à la main. Merlin qu’elle s’ennuyait ! Elle n’avait jamais vraiment apprécié sa famille maternelle, qu’elle trouvait intolérante et trop guindée. Elle ne se rendait au manoir de ses grands-parents que pour les grandes occasions – et encore, il fallait que sa mère fasse des pieds et des mains pour la traîner là- bas. Jetant un coup d’œil à la belle pendule qui ornait un mur, Juliet souffla encore une fois. Cela ne faisait que deux heures qu’elle était là ! Le temps passait si lentement… Elle aurait préféré occuper son temps autrement. Le passer avec Olivia, par exemple, tranquillement installée devant un bon film moldu. Ou encore avec ses coéquipiers de l’équipe de Gryffondor, à s’entraîner pour remporter la coupe ! Mais elle était désespérément coincée ici, sans la moindre solution de fuite.

« Tout va bien ? » lui demanda sa mère en se rapprochant d’elle.

Juliet lui adressa un regard noir, avant d’hausser un sourcil.

« Tu penses que si je simule un évanouissement, on peut rentrer à la maison ? » rétorqua-t-elle à voix basse.

« Par Merlin, Juliet, c’est l’anniversaire de ta grand-mère fait un effort ! »

« Je suis allée la voir ! Mais tu sais bien comment elle est… »

« Arrête de te bloquer. Tu verras toujours les membres de ta famille comme plus terribles qu’ils ne le sont si tu pars avec des idées comme ça. Essaie de les accepter pour ce qu’ils sont. »

« Comment peux-tu dire ça avec ce qu’ils disent de ton mariage, de ta fille ? » s’exclama Juliet avant de baisser à nouveau la voix. « Je n’accepterai pas qu’ils traitent ma petite sœur de monstre ! »

Adriana poussa un profond soupir.

« Personne ne te demande de l’accepter et tu sais très bien que je suis la première à faire en sorte que personne ne parle d’elle comme ça. Mais c’est une famille ancienne, avec des valeurs qui sont encore très éloignées de la réalité. Et ce n’est pas en les méprisant que tu parviendras à les faire changer. Que tu veuilles ou non, Juliet, tu es une Flint. Tu fais partie de la prochaine génération et tu peux influencer l’avenir de cette famille. »

Juliet haussa les épaules, peu convaincue, tandis que sa mère s’éloignait vers son frère. Elle posa son verre sur la table la plus proche avant de quitter la salle. Elle avait besoin de calme. Elle se balada quelques instants dans le manoir de ses grands-parents avant d’être attirée par un bruit de verre cassé. Intriguée, elle entra dans une petite salle à manger, et y découvrit une de ses petites cousines, plantée devant des éclats de verre de ce qui avait dû être un vase quelques instants plus tôt.

« Besoin d’un coup de main ? » demanda-t-elle en avisant les débris.