-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Addicted to you [Juliana & Roy]

Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeJeu 17 Sep 2015 - 1:30
7 mai 2009

L’ambiance n’avait jamais été si lourde, chez les Veilleurs. Roy avait donné plusieurs directives depuis hier, lui-même ne s’était jamais senti si tendu, même s’il tentait de conserver bonne figure. Son silence mesuré et son apparent détachement ne suffisaient toutefois pas à faire illusion, chacun des Veilleurs pouvait apprécier le tas grandissant de cigarettes dans le cendrier de leur chef, ainsi que la mine fermée qui voilait son visage, dès qu’il se laissait emporter dans ses réflexions. L’heure était grave, et s’il fallait être honnête, c’était dans ses moments-là que Roy était soulagé d’avoir un partenaire tel que Jayce pour lui donner le change, lors des prises de décision. Son don pour rester lucide en toutes circonstances lui avait permis de prendre un peu de distance sur ce qui s’était produit et d’éviter de prendre une décision sur un coup de tête, poussé par l’émotion. Car Roy bouillonnait littéralement, et si cela ne tenait qu’à lui, il aurait sorti sa baguette pour riposter personnellement. Mais cela ne tenait jamais qu’à lui, il jouait dans un échiquier où il n’était qu’une pièce, avec ses atouts, mais pas plus forte qu’une autre, et certainement pas le roi du jeu. S’il y avait une chose qu’il retenait de la rencontre de la veille, c’était bien celle-ci : ces chefs de gangs qu’il avait face à lui ou à ses côtés possédaient leurs propres atouts, et même les pions pouvaient manger les fous. Cependant la chose était plus complexe encore, la métaphore, pas tout à fait complète, car aux échecs, les pions étaient soit noirs, soit blancs. Mais aujourd’hui, cette attaque non signée dont Roy avait été victime lui faisait ouvrir les yeux sur un gris terriblement anonyme.

A qui faire confiance ? Qui croire ? Qui redouter ? Qui accuser ? Allait t-il répéter les erreurs de ses prédécesseurs et riposter à l’aveuglette, en risquant moult victimes collatérales innocentes, alors qu’il affirmait pas plus tard qu’hier à ses confrères que la situation actuelle les forçait à rester discret pour survivre ? Provoquer une nouvelle guerre de gangs n’était clairement pas indiqué. D’un autre côté, si Roy ne faisait rien, alors qu’il avait personnellement été mis en danger, quelle image renverrait t-il de son gang aux autres ? Plus vicieux encore, quelle image renverrait t-il de lui-même à ses propres hommes ? Il ne pouvait pas rester inactif, soutenaient Solal et Toni, mais il ne pouvait pas non plus agir de façon inconsidérée, tempéraient Jayce et Fergus. Roy avait l’impression qu’il tenait des braises enfermées dans son poing, et qu’il ne pouvait pas les jeter au loin de toutes ses forces. Contraint de les contenir, et de les faire tourner habilement entre ses doigts, réfléchissant à un meilleur plan pour s’en débarrasser. La vengeance, un plat qui se mangeait froid ? Pas trop, tout de même… Roy n’était pas le genre à se terrer bien longtemps.

La première chose était de savoir qui frapper, et s’il avait son idée sur la question, rien ne coûtait de s’en assurer d’abord. Probablement qu’il devrait jouer sur plusieurs fronts en même temps, c’était à cela qu’il réfléchissait depuis qu’il s’était levé, et qu’il tournait dans son casino avec les gestes de l’habitude. Bientôt, le besoin de prendre l’air s’imposa, et il traversa l’établissement, jusqu’à arriver aux portes du hall. Alors qu’il descendait les marches, il attrapa du coin de l’oeil deux Veilleurs qui gardaient les alentours changer sensiblement de direction. Il ne lui fallut pas trois secondes pour comprendre qu’ils s’étaient mis en tête de le suivre, ce qui agaça aussitôt Roy, dont la voix claqua :

« Je peux au moins fumer tranquille ? Ca va, retournez à l’intérieur. »

S’ils parurent sur le point d’insister, le regard noir et la mauvaise humeur visible de leur chef finirent par les tenir à distance. Roy s’éloigna du cabaret seul, pour longer la Promenade du littoral, tout à ses pensées. Oui, il aurait pu mourir, hier, mais aux dernières nouvelles, Bristol était son territoire et il avait encore assez d’orgueil pour s’y croire intouchable. Au fond, Roy savait que ce n’était pas tout à fait le cas, mais reconnaître qu’il était vulnérable était le premier pas vers la peur, ce dans quoi il refusait de tomber.

Descendant les marches qui le menaient à la plage en contrebas du cabaret, Roy s’assura qu’il était à peu près seul à l’endroit où il choisit de s’asseoir, à même le sable, sans plus d’égards pour son pantalon noir. Ses doigts trouvèrent le chemin routinier des joints de monalisa dans la poche de sa chemise. Non pas qu’il espérait qu’elle lui insuffle des idées de génie -ce qu’un cerveau sous forte quantité de monalisa produisait était en général pas loin du délire cosmique- mais il en avait besoin de juste un peu, pour s’apaiser. Il en avait de plus en plus besoin. Le paysage intemporel de la mer face à lui l’aida à se vider la tête de ses pensées, et Roy ne se trouva plus qu’à tirer des bouffées de sa cigarette, le regard perdu droit devant lui, les coudes sur les genoux.

Le contre-jour et l’éclat de l’eau ne lui permirent pas de voir tout de suite la panthère argentée qui se dirigeait vers lui, mais lorsqu’elle fut à sa hauteur, il ôta tout à fait son joint de ses lèvres, sans comprendre. Il n’avait que rarement vu ce Patronus, mais il aurait pu reconnaître la patte de Juliana n’importe où, et le message qui lui fut délivré secoua son cerveau assoupi. Roy épousseta rapidement son pantalon en se levant, avant de tourner les talons pour remonter les marches à grands pas. Il s’efforça de ne pas passer devant le cabaret cette fois, se rendant directement sur le chemin de la Promenade des Marins, le pas un peu plus hâtif que le précédent. Pourquoi un tel message, alors qu’ils ne s’étaient plus contactés depuis cette fameuse nuit où ils avaient dû faire leur choix ? Pourquoi maintenant ?

La réponse était évidente, songea Roy, tandis qu’il poussait la porte du hall de son ancien appartement. Elle devait savoir. Il ne savait pas comment, il supposait qu’elle avait encore un espion quelque part, une oreille qui lui permettait de savoir ce qui se disait dans le monde mafieux, mais elle savait ce qui lui était arrivé. Lorsqu’il la découvrit à son palier, qu’il croisa l’expression de son visage, ce pressentiment devint une certitude.

« Julia… »

C’était sorti tout seul, ce n’était même pas pour l’interpeller puisqu’elle venait de prendre en compte sa présence, c’était juste le premier mot qui lui venait aux lèvres en la trouvant devant sa porte, sans que cette rencontre n’ait été prévue. La dernière fois qu’il avait prononcé son prénom c’était pour lui formuler un au revoir qui avait un amer goût d’adieu, alors non, son coeur ne s’affolait pas seulement parce qu’il avait marché vite.

« J’ai fait aussi vite que j’ai pu. »

Et maintenant ?


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
Messages : 1377
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeMer 23 Sep 2015 - 20:20
Lorsque Juliana avait soutiré une pile de gallions du coffre du Kraken pour soudoyer un membre de la Puena Nostra, elle avait ressenti une pointe de culpabilité. Etait-ce vraiment nécessaire ? Cet argent, si précieux et durement amassé, ne serait-il pas mieux employé ailleurs ? Juliana pressentait qu'elle entrait dans une zone trouble, avec cette histoire de mafia. Car si ses actes se justifiaient pleinement aux yeux de ses camarades du Kraken, ses motivations, elles, restaient confuses et secrètes. Bien sûr, avoir un allié au sein de la pègre était indispensable pour le Kraken, puisque le mouvement avait décidé de s'en faire un second ennemi, avec le gouvernement. Mais pourquoi, précisément, avoir choisi le bras droit de Luis Alvaro ? Parce que la PN était, aux dires de feu son précédent espion, l'alliée des Veilleurs de Bristol, mais aussi et surtout parce qu'Alvaro et Calder, les chefs de ces deux gangs étaient apparemment comme cul et chemise... S'il arrivait quelque chose à Roy, Juliana serait immédiatement au courant. Et son choix d'espion avait au moins autant été motivé par l'impérieuse nécessité de conserver un oeil sur lui que par des considérations stratégiques...

Tant pis, qu'à cela ne tienne, avait-elle fini par se dire. Ils avaient besoin d'un oeil et d'une oreille dans la pègre de toute façon, et cet homme là serait aussi bon qu'un autre. Le soudoyer n'avait pas été difficile, avide qu'il était, et s'il rechignait à fournir des informations sur Alvaro et la PN, par loyauté, il n'hésitait pas à déverser dans l'oreille attentive de Juliana les dernières rumeurs qui agitaient le petit monde de la mafia... Ce qui était arrivé la veille au soir, l'espion n'en avait pas été témoin. Néanmoins, il jurait qu'il n'y avait aucun doute à avoir : on ne plaisantait pas quand une attaque visait un chef de gang. Surtout celui-là... La PN avait été sans dessus-dessous, et en tant que second, il avait passé une bonne partie de la nuit avec Alvaro à se perdre en conjectures et sombres plans. Aussi, les premières lueurs de l'aube étaient déjà là lorsqu'il avait enfin pu se libérer pour prévenir sa seconde patronne.

Calder avait été attaqué. Une tentative de meutre, rien de moins, et c'était pas beau à voir. Dans quel état il était ? Il n'savait point trop, ma p'tite dame, mais semblerait qu'il soit vivant, et prêt à clouer quelques cadavres au mur ! Le coeur de Juliana s'était mis à cogner si fort et douloureusement dans sa poitrine qu'il lui avait fallut toute sa volonté pour ne pas se précipiter aux Folies Sorcières, tête la première dans le nid de la chauve-souris. Roy avait failli être tué, il aurait pu mourir, peut-être même qu'il l'était, qu'en savait ce crétin ? Et si ses ennemis avaient décidé de profiter de la nuit pour venir finir le travail ? Et s'il avait survécu mais, impulsif et fier comme il était, il se précipitait baguette au poing pour obtenir vengeance ? Et s'il déclenchait une nouvelle guerre des gangs, à laquelle il ne survivrait pas, cette fois ?

Excédée, épuisée par tant de conjectures et rongée par l'inquiétude, Juliana n'avait pas attendu longtemps pour se décider. Elle s'était entraînée et maîtrisait désormais les patronus à la perfection. Sa panthère argentée, saisissante de détails, paraissait réelle lorsqu'elle bondit de son appartement pour chercher l'objet des pensées de sa maîtresse. Juliana, elle, n'attendit pas la réponse. Après avoir protégé son appartement avec l'habituelle demi-douzaine de sorts, elle courut plus qu'elle ne marcha les quelques dizaines de mètres qui la séparait de l'immeuble de l'appartement de Roy - celui qu'il avait apparemment déserté pour une immonde villa bling-bling digne des pires people moldus. S'il survivait à tout cela, d'ailleurs, elle allait commencer à l'appeler Roy Kaldershian, c'était bien tout ce qu'il méritait. Aaah, il en méritait, des moqueries, des taquineries, et surtout des réprimandes, il méritait de véritables scènes pour qu'on lui fasse enfin entrer dans la tête qu'il était en train de foutre sa vie en l'air. A croire que perdre l'amitié de Klem - qui n'avait pas de mots assez durs pour le qualifier désormais - ne lui avait pas servi de leçon, Roy s'enfonçait encore et toujours dans son erreur, comme s'il devait absolument toucher le fond pour espérer remonter un jour. Et eux n'avaient qu'à observer, attendre, patiemment, et surtout prier pour qu'il revienne de cette folle aventure...

Non ! Elle le refusait. Elle ne serait pas la spectatrice inactive de cette déchéance. Elle était tout simplement incapable de rester à l'écart, c'était plus fort qu'elle, peu importait les choix qu'il estimait avoir pris en toute liberté : ils étaient mauvais, guidés par la fierté, le manque de courage, l'habitude, le vice et la facilité. Car il allait le précipiter vers une mort annoncée. Car, surtout, ils continuaient encore et toujours de les séparer et, par Godric, elle ne le supportait plus. Juliana avait l'impression de vivre dans un état de tension permanent, à attendre, guetter et redouter le moment où elle apprendrait que cette fois, c'était fait, il n'était plus là. Cette fois, il avait préféré vivre et mourir sans elle, assassiné dans une ruelle sombre par quelque collègue désireux de lui piquer son bout de territoire, sa miette de pouvoir. Sans honneur, sans amour, sans liberté. Car il se croyait libre, Roy, mais il était enfermé, emprisonné dans le système - un système différent, illicite, parallèle, mais un système malgré tout. Un système de plus que Juliana l'anarchiste voulait mettre à bas et ébranler, comme une pichenette dans une fourmilière.

Pourtant, Juliana ne craignait ni la mort, ni la douleur, qui étaient de vieilles amies - qu'il s'agisse de la sienne ou de celle de ses proches. Une femme de vingt-quatre ans ne formulait pas de Serment Impardonnable si elle n'était pas prête à tout perdre - et elle s'était cru prête à tout perdre. Elle se rendait compte aujourd'hui que c'était incommensurablement faux. Il y avait quelque chose qu'elle ne pouvait perdre, une unique chose, une unique personne.

Et cette personne, c'était Roy.

Alors quand il se présenta enfin dans le couloir de son appartement, l'air fatigué, ébranlé mais bien vivant, Juliana ne prit pas le temps d'analyser le pourquoi du comment ni le bien du mal. Elle ne prit pas la peine de retenir ses larmes, ni sa colère ni son effroi, ni son amour. Elle se décolla du mur contre lequel elle s'était appuyée, le visage pâle et tiré par l'angoisse, décroisa ses bras et se précipita à son cou, pour le serrer fébrilement contre elle. A le sentir dans ses bras, à retrouver cette étreinte réconfortante, cette peau chaude et cette odeur piquante qui était la sienne, elle sentit quelque chose céder en elle, et elle explosa en sanglots, le visage perdu dans son cou. De longues minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne retrouve un peu de son calme et consente à desserrer son étreinte, pour remonter le visage vers le sien, et écraser ses lèvres contre les siennes en un long baiser. Parce qu'elle pouvait encore le faire, parce que malgré tout il n'était pas mort.

S'écartant finalement tout à fait, elle essuya son visage d'une main tremblante et lâcha, furieuse :

"Putain tu peux pas faire ça, ok ? Tu meurs pas ! Pas pour ces conneries, Roy", et un nouveau juron ponctua sa phrase...


Addicted to you [Juliana & Roy] 18091301182779390
Merci à Juliet
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeVen 25 Sep 2015 - 22:19
Merlin Morgane Godric. La précipitation et la force avec laquelle Julia se propulsa dans ses bras empêcha Roy de saisir tout de suite ce qu’il lui arrivait, mais ses premiers sanglots le ramenèrent bien vite à la réalité. Le coeur battant, il referma ses bras autour d’elle pour l’envelopper d’autant de réconfort et de chaleur qu’il pouvait, ébranlé par sa détresse. Il ne savait pas quoi faire, quoi lui dire pour qu’elle se calme, il se sentait un peu stupide, aussi. Ah, ça oui, il se sentait bien stupide… Il s’en voulait de l’avoir mise dans cet état, il aurait largement préféré qu’elle ne sache jamais rien, mais décidément, cette femme avait toujours une longueur d’avance par rapport à ce qu’il s’imaginait d’elle. Roy ne trouva rien d’autre de mieux que la serrer avec force dans ses bras, soufflant qu’il était désolé sans être certain qu’elle l’ait entendu, avant de répondre à son baiser avec le même élan qu’elle, sans s’attarder sur le sens, les implications, les raisons, tout cela importait peu. Il ressentait le même besoin pressant de la sentir la plus proche possible de lui, comme pour s’assurer qu’ils étaient bien vivants tous les deux, ensemble. Il aurait préféré qu’elle ne sache rien de ce qui était arrivé, mais paradoxalement, il se sentait soulagé qu’elle soit là, dans ses bras, présente et inquiète pour lui, malgré tout ce qui avait pu les tenir loin l’un de l’autre ces derniers temps. Soulagé de voir que les obstacles pouvaient toujours se multiplier, les situations les éloigner, quelque chose continuerait de les lier et de les faire se rencontrer, très souvent dans la plus grande des catastrophes mais peu importaient les circonstances, au fond : Juliana restait présente pour ses moments difficiles. Et aujourd’hui plus particulièrement, elle lui témoignait un attachement plus fort que jamais, ce qui était finalement la seule chose qui lui soit arrivée de bien, depuis la veille.

« Je ne meurs pas, assura t-il. Il l’attira par le bras contre lui à nouveau, poursuivant dans un chuchotement, les lèvres contre son front. Je te le promets, Julia, personne ne m’aura. »

En vérité, il n’en était pas sûr, mais il ferait tout pour rester en vie, c’était évident. Cette promesse résonnait avec celle que lui avait fait Juliana un mois plus tôt, lorsque c’était lui qui s’était présenté à sa porte, furieux et fébrile d’inquiétude. « Il ne m’arrivera rien, je te le promets ». Une promesse qui l’avait un peu apaisé, sur le coup, car même s’il était conscient qu’elle ne pouvait pas plus en avoir le coeur net que lui, ces paroles lui assuraient au moins qu’elle ferait attention, et surtout, qu’elle ne l’oubliait pas, lui, dans l’équation de ses plans. Et il ne voulait pas que Juliana s’imagine qu’il lui importait peu de partir et laisser tous ses proches derrière lui. Il comptait bien s’accrocher à la vie, pour lui, et pour les personnes qu’il aimait. Si c’était Julia dont la vie était menacée, il aurait réagi comme elle, pressé par l'inquiétude et la colère. Il voyait bien que ce qu’elle contenait à peine était une fureur à son encontre parfaitement justifiée. Et il devinait assez bien qu’elle n’allait pas tarder à lui faire des reproches tout autant légitimes, maintenant qu’elle s’était assurée du fait qu’il était bien en vie, et en seul morceau. Devançant cette suite logique temporairement, toutefois, il l’attrapa par la main pour l’entraîner vers sa porte.

« Allons à l’intérieur. »

Il ne s’agissait pas de se livrer à une scène publique sur son palier. Une fois la porte refermée à clé derrière eux, et protégée d’un petit sortilège au cas où, il se tourna vers Juliana, détaillant ses traits tirés par l’anxiété et les sanglots. Pris d’un élan, il vint poser ses mains sur ses joues pour capturer son regard, et chasser de ses pouces les dernières traces de larmes. La peine lisible sur ses propres traits, il souffla :

« Je suis désolé de t’avoir inquiétée. »

Il ne savait pas trop quoi ajouter de plus, dire qu’il y avait eu plus de peur que de mal serait minimiser la situation, qui promettait au contraire des difficultés grandissantes. Il se sentait nerveux, pris à son propre piège, en réelle difficulté pour la première fois depuis son ascension, comme si une main invisible et menaçante avait tiré une flèche en plein dans l’une des ailes qu’il s’était senti pousser dans le dos. S’efforçant d’enfouir son propre mal-être pour le moment pour ne pas en rajouter, il poursuivit avec cette question qui attendait dans un coin de sa tête, depuis qu’il avait reçu le message de Juliana :

« Comment tu as su ? »


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
Messages : 1377
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeMer 7 Oct 2015 - 19:06
"Comment j'ai su ?!"

La voix de Julia, rendue rauque par les larmes, emplit tout l'appartement.

"Tu crois vraiment que c'est le problème, comment j'ai su ? J'ai su, c'est tout ! Comme si j'allais te le dire, de toute façon !"

Crier sur Roy lui procurait toujours une étrange satisfaction, sans doute liée avec le fait que le trafiquant était la plus grande tête à la claque qu'elle ait eu l'occasion de rencontrer. Malheureusement, c'était aussi l'homme dont elle était inexorablement tombée amoureuse, sentiments qu'elle refusait de reconnaître depuis bien trop longtemps mais qu'elle ne pouvait plus ignorer un instant. L'amour, il fallait bien au moins cela pour qu'une femme fière et féministe telle que Juliana accepte de retomber dans les bras d'un homme qui l'avait humiliée et l'avait prise pour une complète idiote par le passé. L'homme qui lui avait crié "Voilà, maintenant c'est fini" n'aurait jamais pu provoquer en elle un tel attachement ni l'emplir d'une telle peur panique à l'idée qu'il puisse disparaître. Pourtant, force était de constater que Roy était bien plus que cet homme là, et voilà où ils en étaient aujourd'hui... Chez l'un ou chez l'autre, avec des cris, des larmes et une situation inextricable, une fois de plus.

Croisant ses bras sur sa poitrine, Juliana laissa échapper un profond soupir puis décida d'exprimer ce qu'elle avait sur le coeur, tout en sachant pertinemment qu'elle ne parviendrait pas à faire douter Roy une seule seconde sur son style de vie ou sur ses certitudes. Peu importe, il avait failli mourir, il avait failli la laisser, alors cela lui donnait le droit de lui exprimer une fois encore son incompréhension et sa frustration.

"J'ai appris ça tôt ce matin et j'ai eu la peur de ma vie. Je comprends pas pourquoi tu continues, Roy, c'est de la folie ! T'as assez d'argent pour vivre tranquillement jusqu'au restant de tes jours, en sécurité, pourquoi ce besoin de te mettre en danger inutilement ? Tu es quelqu'un de brillant, pourquoi tu refuses de mettre ton intelligence au service de quelque chose de réellement productif ? Tu pourrais faire tellement de belles choses, travailler à un monde meilleur mais tout ce qui importe pour toi en fait, c'est ton profit, c'est creuser les écarts et tant pis si le mec de la rue crève, rendu accro par les cochonneries que tu lui vends si toi, t'as ton fric à la fin. Et tant pis si t'aides une dictature au passage ! Ca me dégoûte, ça me dépasse ! Que tu sois prêt à mourir pour ça... Je ne comprends pas que ça soit à ce point là important pour toi, que tu sois prêt à tout sacrifier pour ça..."

Elle haussa les épaules, son visage tiré exprimant mieux que ses mots l'étendue de son incompréhension et de sa tristesse. Oserait-elle lui dire ce qu'elle avait au fond du coeur ? Juliana ne se sentait plus à une humiliation près, avec Roy, pas après tout cela. Alors elle ajouta, péniblement, presque timidement :

"Ta vie... Un futur... avec moi..."

Juliana avait été assez secouée pour abandonner toute posture ou tout masque et pour se montrer plus sincère qu'elle ne l'avait jamais été. C'était des espoirs inavoués qui avaient failli mourir avec Roy, une certitude qui avait failli voler en éclat : celle que leur histoire était bien loin d'être terminée...

"Tu ne m'as pas seulement inquiétée, Roy, tu m'as fendu le coeur. L'idée que tu puisses mourir comme ça, dans de telles circonstances, et me laisser alors que..."

Alors qu'il restait tant de choses entre eux, tant de noeuds à démêler, tant de belles histoires à vivre... Juliana ne parvint pas à prononcer ces quelques mots, pourtant, et laissa sa phrase en suspend, avant de résumer sa pensée en quelques mots, tout en évitant le regard de Roy.

"Je trouve juste que c'est du gâchis, tout ça."


Addicted to you [Juliana & Roy] 18091301182779390
Merci à Juliet
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeMer 7 Oct 2015 - 22:09
La verve avec laquelle Juliana répondit, Roy se la prit en pleine figure sans chercher à la calmer, ou à se braquer. Il l’avait bien mérité, et il le savait. Pour être honnête, il se sentait plus honteux qu’autre chose, et chaque reproche, chaque accusation de Juliana l’enfonçait un peu plus dans ce sentiment, si bien qu’il ne trouvait même pas de quoi répliquer. Elle ne lui disait rien de nouveau pourtant, tout ce qui sortait de sa bouche étaient des reproches que Roy avait entendus mille fois de la part d’autres personnes. Mais que cela vienne d’elle plus particulièrement, à ce moment précis où il se sentait lui-même vaciller dans ses propres certitudes, le plongeait dans un état de trouble difficile à définir. Non, il ne se sentait pas très fier, maintenant. Il n’avait pas de quoi fanfaronner, ou esquiver la question comme il le faisait d’habitude, d’un simple « Je sais ce que je fais »… Pour la première fois, il ne savait plus ce qu’il faisait, il ne savait plus ce qu’il devait faire, il se sentait perdu, ébranlé face à son propre jeu d’échecs si ordonné qui avait volé en éclats. Il n’était pas intouchable, il n’était pas l’abri de quoi que ce soit. Précisément, c’était ce qui avait fait son succès jusque là qui le plongeait aujourd’hui dans des tourments et des situations inextricables.

L’opinion de Juliana avait toujours eu de l’importance pour lui. Elle devait s’imaginer que ce n’était pas le cas, qu’il ne composait qu’avec lui-même, mais il était loin d’être insensible à ce qu’elle pouvait penser de lui. C’était peut-être difficile à voir ou à comprendre quand on ne connaissait pas Roy, mais son refus de parler de ses trafics aux personnes qui comptaient pour lui, qu’il s’agisse de Juliana, de Klemens, ou de sa famille, n’était pas motivé par son orgueil, ou son envie d’indépendance. Il avait tout simplement peur que l’image qu’ils avaient de lui change de façon irrémédiable, qu’il les perde complètement. Il n’était pas comme ces mafieux prêts à couper tout lien pour mener leurs affaires à bien, Roy n’avait jamais pu s’y résoudre. Rien ne lui ferait plus mal que ses parents ne le considèrent plus comme leur fils, qu’Adrian, Jason, Irina ne le voient plus comme leur frère.

Quant à Juliana… Il savait quelle place il voulait tenir auprès d’elle. Il avait nié, contenu, étouffé cet espoir indicible et déraisonné, parce que trop de choses l’avaient retenu. Sa situation avec Juliana avait toujours été si complexe, qu’il ne savait jamais bien jusqu’où il pouvait aller, ce qu’il pouvait dire, ce qu’il devait refouler, il se sentait secoué comme avec un Portoloin avec elle, tantôt empli de folles certitudes, tantôt refroidi par la douche glacée de la raison. « Non, elle ne veut plus de toi, mais finalement si, elle se fait du souci, oh et puis non, ça ne voulait rien dire, ou peut-être que si, mais comment en être sûr, mais de toute façon, ce n’est plus possible »… Aaah, il ne savait plus. Depuis cette nuit avec elle, Roy ne savait plus. A chaque fois qu’il tentait de se projeter avec elle, il se souvenait de la situation dans laquelle ils s’étaient mis tous les deux, dans des camps inconciliables, forcés d’abandonner un gros pan de leur vie s’ils voulaient s’abandonner à l’autre. Et il lui semblait que Juliana avait fait son choix, ce soir-là. Lui se trouvait comme toujours incapable d’en faire un, car s’il y avait une chose qu’il ne savait pas faire, et qui était la principale source de tous ses maux, c’était bien choisir.

Et pourtant…

Il n’y avait rien que Roy espérait plus que les mots que Juliana finit par lui souffler. Il crut même avoir rêvé, tellement cela lui paraissait irréel qu’elle évoque leur futur du bout des lèvres. Ce ne fut pas de la joie qu’il ressentit sur le coup. Ce fut… il n’y avait pas vraiment de mot, il eut juste l’impression que quelque chose venait de faire « Vlouuuf » dans son petit coeur. Sensation pas très agréable, pas détestable non plus, mais juste étrange. Et la voilà maintenant qui lui disait qu’il lui avait fendu le coeur, qu’elle avait craint qu’il meure et qu’il la laisse seule, que tout ceci n’était que gâchis… Deuxième sensation troublante dans son coeur, décuplée par la petite voix de Juliana, sa petite mine tirée, pessimiste, anxieuse. Roy ressentit l’absolu besoin de la toucher, pour une raison qu’il ne s’expliquait pas trop, il se laissa porter par un vif élan vers elle, la serrant de nouveau dans ses bras, aussi fort que tout à l’heure. Mais cette fois, c’était lui qui avait le visage enfoui dans son cou. De honte ? Eh bien oui, mais il n’avait pas de trou où se cacher et honteusement il venait chercher du réconfort dans cette étreinte, parce qu’il ne savait plus où il en était, ce qui était un doux euphémisme.

« Pardon, pardon, Julia, j’te jure, je me sens con. Je suis désolé de toujours tout gâcher, j’étais certain de contrôler la situation. Ce qui s’est passé hier, je… Je n’étais pas prêt non plus, avoua t-il piteusement, contre la peau de la jeune femme. Tu peux me crier dessus autant que tu veux, je comprends, je suis désolé de t’avoir fait si peur. Mais les choses ne sont pas vraiment comme tu penses. »

Seigneur, Merlin, il était en train de se dévoiler comme il ne l’avait jamais fait pour quiconque. Mais Roy n’était pas vraiment disposé à prendre du recul, cette fois, ses réflexes calculateurs étaient complètement enterrés par la masse écrasante de doutes, de remords, de sentiments que cette femme éveillait chez lui, maintenant plus que jamais. Parce que Juliana s’était dévoilée en partie, parce que Roy était fatigué des non-dits et des incompréhensions qui persistaient entre eux, cette fois, il décida de lui parler, réellement. Il décida d’être complètement transparent avec elle, et tant pis pour tout le reste. Son ego ? Il pouvait bien aller se faire voir, il avait failli mourir. Se détachant de Juliana, il recula d’un petit pas, évitant volontairement son regard pour le moment, le temps de trouver les mots pour lancer son discours :

« Ce n’est pas juste une question de profit. Je ne peux pas tout laisser tomber comme ça, parce que j’estime que j’ai assez amassé de fric, et que ça vaut mieux pour moi de me retirer. Ca ne fonctionne pas comme ça, pas pour quelqu’un qui est dedans depuis dix ans. Je fais partie des rouages, encore plus maintenant que je dirige des gars. Si je flanche, c’est pire. Toutes les pressions extérieures que je contiens plus ou moins me tombent dessus. Je suis lié à trop de personnes, trop de contrats, trop d’enjeux… Anxieux de ressasser tout cela, Roy se passa une main nerveuse dans les cheveux, tout en poursuivant, cette fois-ci, en relevant le regard vers Juliana. J’ai des amis là-dedans, aussi, je suis pas tout seul, je peux pas les laisser tomber comme ça. Je refuse de le faire, c’est pas dans mes principes. Que je sois dans la merde ou pas, je refuse de me tirer et de laisser d’autres personnes qui comptent pour moi se dépatouiller à ma place. Alors oui, je me suis mis dans cette situation, j’ai failli y rester. Mais si je pars, non seulement je suis pas sûr de sauver ma peau pour autant, mais en plus, j’abandonne des gars que je considère comme mes frères. »

Ce qui serait peut-être une valeur qui ferait plus écho à quelque chose que Juliana connaissait, plus que de simples histoires de commerce, en tout cas. Roy garda le silence une seconde, comme une hésitation à poursuivre. La suite, il l’avait sur le bout de la langue, mais pouvait t-il ? Décidant qu’il n’était plus à une révélation près, et qu’il tenait là sa seule occasion d’être sincère jusqu’au bout il termina :

« C’est compliqué, tu sais, c’est pas la première fois qu’on me pousse à arrêter. Ma soeur m’a posé la question un jour. "Pourquoi t’arrêtes pas si ça te cause tant de problèmes ?"… C’est vrai, c’est logique. C’est pas la première fois non plus que je me dis que je devrais peut-être lâcher l’affaire. Je sais que j’ai pas choisi la voie la plus brillante, la plus correcte, je sais que j’aurais probablement pu faire mieux si j’avais voulu. Ok, au début, c’était l’attrait de la facilité, le goût du risque, la connerie, tout ce que tu veux. C’est vrai, c’était ce qui me motivait. Mais c’est devenu tellement plus que ça, je sais pas comment te le dire, Julia. Y a trois ou quatre ans, j’aurais peut-être pu tout lâcher comme ça, sur un coup de tête. A ce moment-là, je m’obstinais surtout par orgueil. Mais c’est plus le cas, entre temps, la mafia, c’est devenu mon monde, mon langage, j’y ai mis tous mes efforts, j’y ai nourri des rêves, j’y ai fait des rencontres, et maintenant j’ai l’impression d’avoir enfin construit quelque chose, réellement. C’est… Je n’y arrive pas, c’est tout. Je n’arrive pas à arrêter. C’est trop ancré en moi, maintenant, ça fait partie de moi. Peut-être que c’est ce qui finira par me bouffer au bout du compte, j’en sais rien, je… »

Roy effleurait là un sujet qu’il n’avait jamais abordé avec qui que ce soit, qu’il osait à peine s’avouer à lui-même. Roy n’avait pas rencontré d’Epouvantard depuis bien longtemps. Mais si la chose devait arriver, ce qui se dresserait devant lui serait peut-être une forme obscure et insaisissable, un extrait de ce cauchemar qu’il faisait dans ses nuits les plus tourmentées. Parce que lorsqu’il dormait, Roy avait tout loisir de se laisser tomber dans les abysses de sa propre conscience, et Merlin… Que cela lui semblait long et obscur. Il avait peur, lui aussi. Il avait peur d’avoir été trop joueur, trop parieur toute sa vie et que le piège finisse par se renfermer sur lui. Mais il était dedans maintenant, et il ne voyait pas d’autres solutions que d’avancer, en prenant garde à ce que cela ne se transforme pas en « s’enfoncer »…

Peut-être qu’il n’avait tout simplement pas assez de recul sur lui-même, il n’arriverait jamais à faire cette distinction correctement. Toutes les personnes qui l’accompagnaient de près dans sa vie étaient des personnes autant mafieuses que lui. Roy n’avait plus assez de contacts avec sa famille pour qu’elle ait une quelconque influence positive sur lui. Elle avait arrêté de se battre, concernant Roy, la communication complètement brouillée par les soins de ce dernier. Juliana, en revanche, semblait bien décidée à le bousculer dans son petit monde, et ma foi, c’était peut-être bien précisément ce dont il avait besoin. Un point de vue extérieur, mais pas seulement. Un garde-fou, un soutien, un appui. Un… futur, oui, dans le meilleur des mondes.

Etouffant toutes ses craintes au fond de lui, il attrapa la main de Juliana dans la sienne, pour la serrer et la faire se rapprocher de lui, jusqu’à pouvoir poser son front contre le sien, sa voix tout à fait calmée :

« Je ne veux plus gâcher quoique ce soit avec toi. Et j’ai besoin de toi, tu ne sais pas à quel point. »


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
Messages : 1377
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeJeu 8 Oct 2015 - 0:22
La façon dont Roy se précipita dans les bras de Juliana désarçonna profondément la jeune femme. A vrai dire, elle ne s'était pas attendue à ce que ses paroles le touchent autant. Elle l'avait espéré, bien sûr, mais il lui semblait que c'était un discours qu'il avait si souvent entendu que le répéter une fois de plus ne servirait à rien, si ce n'est à soulager ses nerfs. Quant à ses sentiments pour lui, qu'elle dévoilait péniblement, cela ne devait guère être une réelle surprise pour Roy tant cela lui paraissait évident, visible comme le nez au milieu de la figure. Il lui était simplement difficile de l'exprimer à haute voix. Pourtant, ses propos avaient visiblement su ébranler Roy, suffisamment pour qu'il abandonne à son tour cette posture qu'il gardait toujours avec tout le monde, y compris elle. Elle le sentait abandonner sa fierté et ses craintes pour se livrer enfin à elle, sans détours, et réaliser cela l'emplit de sentiments contradictoires, entre le soulagement et l'appréhension.

Elle le serra contre lui en silence, le coeur battant à tout rompre à la pensée que cet instant était un tournant dans leur relation et dans leurs vies. Ses excuses, sincères, lui firent chaud au coeur mais la confirmation du fait qu'il avait perdu le contrôle de la situation l'emplissait d'effroi. Merlin, si pactiser avec le Diable ne lui assurait même pas la sécurité, alors à quoi bon ? Mieux valait affronter les aurors et la milice, aisément évités à Bristol grâce à la Voie qui donnait un point d'encrage imprenable, que des mafieux sans scrupules et prêts à en découdre... A ses yeux, elle n'était pas persuadée que Roy avait conclu le marché le plus fructueux à la longue. Certes, il disposait d'un avantage incomparable sur ses concurrents, mais si cela devait menacer la paix fragile entre les gangs et conduire à son assassinat, alors à quoi bon ? Oui, Roy s'était mis dans une situation inextricable, dont il aurait toutes les peines de sortir quand bien même il le voudrait. Ces difficultés, Juliana commençait seulement à réellement les percevoir. La jeune femme était quelqu'un d'entier qui avait tendance à penser que tout était question de volonté dans la vie, mais les confidences de Roy l'amenèrent à apporter un peu de nuance à sa réflexion.

Maintenant qu'elle avait fondé le Kraken, elle comprenait mieux en quoi Roy pouvait se sentir une loyauté vis-à-vis des personnes qui faisaient partie de son groupe. Elle-même ne se sentait pas capable de laisser derrière elle Lilly, Joel, Klemens, Alicia et les autres pour mener un combat qu'elle avait choisi de mener, avec eux, en toute connaissance de cause. Si elle avait pris cet engagement, ce n'était pas pour changer d'avis et aller roucouler aux bras de son amant. Contrairement à ce que les grandes romances des livres et des pièces de théâtre laissaient croire, tout le monde n'aspirait pas à trouver l'être aimé et à tout lui sacrifier. Néanmoins, aussi forte son allégeance à l'égard du Kraken soit-elle, et aussi puissants ses sentiments pour Roy soient-ils, Juliana savait d'ores-et-déjà qu'elle serait capable de les sacrifier s'il le fallait. Merlin, elle avait juré de sacrifier sa propre vie et celle de ses plus proches amis s'il le fallait, pour que ce pays retrouve sa liberté ! C'était la promesse d'une sorcière investie, désespérée, qui se sentait prête à tout perdre car elle avait déjà tant perdu, car on lui avait déjà tant pris, et qui préférait se battre que d'être volée encore. Sa situation lui semblait alors à mille lieux de celle de Roy, leurs motivations étaient fort différentes, mais le résultat était le même : ils s'étaient engagés sur des voies dont ils ne pourraient se défaire...

A l'issue du discours de Roy, Juliana ferma les paupières et laissa ses dernières paroles l'imprégner. Alors voilà, ils en étaient là. Ils avaient besoin l'un de l'autre et pourtant, ils étaient fondamentalement séparés. Elle ne voyait aucune issue positive à tout cela, aucun moyen pour qu'elle accepte de finir ses jours avec un parrain de la mafia, qui plus est allié d'un régime qu'elle avait juré de combattre. Roy incarnait tout ce qu'elle devait éliminer, et pourtant elle l'aimait. Voilà une pensée qui remettait les choses en perspective et qui donnait le vertige. Juliana avait toujours su, au font, que ses idéaux et son engagement au sein du Kraken étaient extrêmes, sans nuance, qu'il y aurait des injustices et des erreurs de jugement. Mais c'était le seul moyen pour que des petites personnes, sans relations, sans pouvoir, sans talents de guerriers particulier, parviennent à se faire entendre et à bousculer un système cloisonné, contrôlé et corrompu jusqu'à la moelle. Cette nuance, elle ne devait pas la voir, au risque de douter de tout et de perdre la foi en son combat. C'était quelque chose qu'elle ne pouvait laisser faire. Alors ces vision réjustée des choses devaient se cantonner à Roy et à leur relation, si elle voulait espérer faire marcher les choses.

Espérer... Mais de l'espoir, elle n'en avait aucun. Juliana n'avait jamais espéré survivre à cette guerre, c'était sans doute ce qui l'avait aidé à faire ce Serment Inviolable sans l'ombre d'un tressaillement. Quant à Roy, son espérance de vie ne semblait guerre meilleure, et leurs chances de vivre et d'éviter la prison étaient encore plus faibles. Il n'y aurait pas de salut pour eux. Il n'y aurait sans doute pas de futur lointain, il n'y avait qu'un maintenant...

"Alors je serai là pour toi", répondit-elle finalement, un pauvre sourire aux lèvres et l'estomac noué à la pensée que cette promesse ne l'engageait peut-être que pour quelques mois, voire quelques jours. Combien de temps avant que l'un d'entre eux y passe ? L'attaque de la veille avait au moins eu le mérite de la mettre face à face avec la réalité, celle de ses sentiments mais aussi de ce qui pouvait se passer, d'un jour à l'autre. Elle avait été naïve, de laisser passer le temps après la nuit qu'ils avaient passé ensemble, en songeant intérieurement qu'il y aurait bien le temps pour leur romance "après". Il n'y aurait pas d'après. S'il devait se passer quelque chose entre eux, c'était aujourd'hui, c'était maintenant et dans ces conditons. Elle devait accepter cet homme entièrement, et l'aimer complètement, y compris pour ses pires actions et pour ses vices, car elle risquait le cas contraire de mourir dans l'attente d'une rédemption qui ne viendrait jamais... Non, elle ne changerait pas Roy, Juliana en avait conscience. Mais ce que ses confidences venaient de démontrer, c'était qu'il n'était pas aussi sourd à ses propos qu'elle l'avait cru jusqu'alors. Roy influençait Juliana, mais l'inverse était également vrai, et elle pourrait certainement tenter de faire ressortir le meilleur que lui, le soutenir et l'aider, quoi qu'il arrive...

"J'ai besoin de toi, moi aussi", souffla-t-elle en serrant une main dans la sienne. "Je sais que cela n'arrivera probablement jamais, mais j'ai besoin de savoir... Comment tu imagines ta vie plus tard, dans cinq ans, dans vingt, dans quarante ? Toujours dans la mafia ? Ou est-ce que tu penses qu'un jour, peut-être, tu voudrais et pourrais réussir à en sortir, et à... construire autre chose ?"

Son regard fouilla le sien à la recherche d'un peu d'espoir, même si c'était un espoir vain et nourri d'illusions, car elle n'en avait plus depuis longtemps...


Addicted to you [Juliana & Roy] 18091301182779390
Merci à Juliet
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeJeu 8 Oct 2015 - 1:37
Roy sentait la nervosité de Juliana, dans sa façon de sourire faiblement, et de lui serrer la main. Elle qui était d’habitude si prompte à répliquer préféra garder le silence pendant qu’il parlait, il sut alors qu’il arrivait à la faire réfléchir, et peut-être la faire remettre en question et en perspective certaines choses. Toutes ces explications auraient été bienvenues plus tôt dans leur relation certainement, et pourtant, Roy les sentit exactement à leur place, maintenant précisément. C’était le dernier masque qu’ils ôtaient. Il avait fallu qu’ils soient sur le bord de se perdre l’un l’autre pour qu’ils en arrivent à jauger quelles étaient leurs priorités, sans faussement, sans déni, cette fois. Roy était en train d’en arriver aux mêmes conclusions que Juliana, si leur histoire devait prendre un nouveau rebond, alors c’était maintenant. Tant qu’ils étaient encore là tous les deux pour la vivre. Ils avaient déjà perdu bien assez de temps.

La question qu’elle finit par lui poser, comme une conclusion de tout cela, déstabilisa quelque peu Roy, pour la simple et bonne raison que personne ne la lui avait jamais posée en ces termes, et qu’il avait généralement fait en sorte d’éviter de se la poser à lui-même. Son avenir. Voilà une chose à laquelle il n’aimait pas réfléchir. Est-ce qu’il se voyait éternellement dans la mafia ? Est-ce qu’il ne rêvait pas d’autre chose ? Il soutint le regard de Juliana, sans parvenir à masquer toutes les hésitations que faisait naître cette réflexion en lui, pour la simple et bonne raison qu’il n’était pas certain de sa réponse. Réfléchir posément à son avenir était une chose qu’il ne savait pas faire, il s’était toujours laissé porter par son présent, préférant voir au fur et mesure où les choses le menaient. Mais n’était t-il pas temps, en cette période trouble, d’arrêter cette vie de vagabond ? Si Roy n’avait pas su anticiper cet attentant, n’était-ce pas précisément parce qu’il avait tendance à ne voir que le plus urgent, à assurer son avenir sur le court terme, plutôt que réfléchir en globalité ? Ses stratégies, aussi rusées et fines pouvaient t-elles être, n’étaient pas forcément prévenantes, car Roy était cet homme qui voulait tout avoir tout de suite, et qui comptait sur ses talents d’improvisations pour s’en sortir, dans le pire des cas… Une stratégie qui commençait à s’essouffler visiblement.

Au final, la mafia était ce qui avait rythmé son quotidien depuis qu’il était entré dans l’âge adulte, il avait toujours réfléchi en fonction d’elle, parce qu’il n’avait aucun autre projet aussi fort auquel se raccrocher. C’était peut être ce qui le rendait sa réflexion aussi floue, face à la question de Juliana. Il pouvait laisser tomber la mafia, il y avait déjà pensé, mais… Pour quoi d’autre ? C’était la question. Il finit par choisir d’être honnête avec la jeune femme sur ses pensées :

« Oui, je pourrais… Si j’avais autre chose, dit-il, reprenant ses termes. Je ne vais pas te mentir, je ne prévois pas aussi loin, je n’ai aucune idée ce que je voudrais être dans vingt ou quarante ans, parce que je fonctionne en établissant l’ordre de mes priorités. Actuellement, c’est de me sortir de la situation problématique où je suis. Après… Si mes nouvelles priorités sont inconciliables avec la mafia, alors je la laisserai tomber. »

Sa main glissa jusque la joue de Juliana, alors qu'il prononçait ses paroles, pour la caresser tendrement. Il sentait où elle voulait en venir avec sa question, son coeur cadençait à un rythme plus rapide que tout à l’heure, maintenant. Ils en arrivaient à ce sujet, encore, mais cette fois, ils s’étaient tout dit, jusqu’au bout, alors Roy osait, enfin. Peu importait où cela les mènerait, il s'était bien trop pris la tête avec cette question, ce qui l'avait figé dans l'immobilisme, alors qu'il mourait d'envie de s'accorder cette chance avec Juliana, et qu'il savait qu'elle en avait envie aussi. Vrillant son regard dans le sien, la main sur sa joue, il posa la question, du bout des lèvres :

« Tu veux construire quelque chose avec moi ? »


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
Messages : 1377
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeJeu 8 Oct 2015 - 13:30
S'il avait autre chose... Juliana qualifierait-elle comme cet autre chose ? Une relation avec elle pourrait-elle rivaliser avec l'excitation de sa vie de mafieux, avec la vie de luxe qu'il menait ? Jamais elle ne pourrait lui offrir une telle chose, ce qu'elle avait à lui proposer était bien plus ordinaire : une vie à deux... Et Roy lui avait bien fait comprendre lors de leur rupture qu'il n'était pas le genre d'homme à se contenter d'une seule femme, ne serait-ce que pour quelques semaines. Alors pour toute une vie ? Elle avait envie d'y croire, très fort, mais tout cela lui semblait voué à l'échec. Elle réalisait que les sentiments de Roy à son égard avaient évolué et étaient devenus plus sincères, plus profonds, mais sans doute pas au point de changer de vie pour elle, ou de faire de leur couple sa nouvelle priorité... Et comment pourrait-elle le lui demander, sachant que sa priorité du moment était le Kraken ?

Elle baissa le regard à sa réponse, avant de remonter les yeux vers lui quand il lui caressa tendrement la joue. Sa question la réduisit au silence un moment, tandis qu'une foule de pensées et de désirs se battaient en duel à l'intérieur d'elle.

"J'adorerais ça, dans un monde idéal, oui", répondit-elle avec un petit sourire désolé, "Mais j'ai le sentiment que cela ne sera jamais possible, ou alors... Enfin, il faudrait que je gagne mon combat, que tu quittes la mafia, qu'on survive à tout cela et qu'on évite la prison, ça me paraît... Impossible."

Non, Juliana n'avait pas de réel espoir de lendemains enchanteurs pour Roy et elle, pas de happy end pour eux. Mais elle voulait vivre la fin de sa vie en étant sincère et honnête vis-à-vis de ses sentiments. Or, pour profiter d'un présent avec lui, elle devait au moins avoir foi en lui et en leur couple, elle voulait avoir la certitude que si, par miracle, les dieux étaient de leur côté et qu'ils avaient une chance de vieillir ensemble, il saurait la saisir... Car Roy avait peut-être réussi à conquérir son amour, mais il n'était jamais parvenu tout-à-fait à regagner sa confiance.

"Mais parfois des choses impossibles se produisent, et si tu me dis que tu serais prêt à essayer, alors... Oui, j'ai envie qu'on se laisse une chance, j'ai envie d'essayer, avec toi, quitte à échouer."

Juliana appuya son regard clair dans celui de Roy et lui ouvrit son coeur, prête à mettre sa fierté et ses peurs de côté pour qu'il comprenne à quel point tout ceci était important pour elle. Pour qu'il ne joue plus avec elle, jamais.

"Je t'aime, Roy, je ne peux plus le retenir et je ne peux plus le cacher. Je ne sais même pas si je peux te faire confiance, mais je t'aime quoi qu'il en soit, c'est ainsi..."


Addicted to you [Juliana & Roy] 18091301182779390
Merci à Juliet
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeJeu 8 Oct 2015 - 14:36
Impossible. C’était bien le terme qui convenait. Comme le grand amour tragique et impossible semblait tellement plus séduisant dans les bouquins… Roy n’avait jamais rêvé de ça, il ne s’était jamais projeté avec une seule femme, et encore moins dans des circonstances aussi compliquées. Il était le genre d’homme à aimer la facilité, et repousser tout ce qui le sortirait de sa zone de confort où il contrôlait tout, où rien n’était remis en question. Cette histoire avec Juliana était comme un ouragan qui risquait d’absolument tout balayer sur son passage, ses certitudes, ses acquis, son confort, probablement qu’elle lui causerait beaucoup de mal, mais par Godric… Il en avait envie plus que tout, cela lui paraissait évident maintenant qu’ils avaient failli se perdre, les choses s’étaient remises en perspective et s’il ne savait pas de quoi seraient faits ses prochains mois, il était au moins certain d’une chose : il était prêt à tout pour que Juliana en fasse partie.

Cette conversation était cruciale. Enfin ils posaient des mots sur ce qu’ils craignaient tous les deux. Oui, ils s’étaient engagés dans des voies aussi dangereuses l’une que l’autre. Juliana risquait la prison, Roy croyait pouvoir y échapper pour le moment mais jusqu’à quand ? Quant à la mort, il l’avait frôlée, et Juliana n’en était pas à l’abri non plus, si son combat devait prendre des allures encore plus importantes. Est-ce que le jeu en valait la chandelle, dans ces conditions ? Oui, oui, oui, largement, soufflait une voix à l’intérieur de Roy. Il en valait plus que jamais le coup, c’était maintenant ou jamais. De façon intense, ou rien. Le coeur battant de toutes ses pensées, du mélange de tendresse, d’anxiété et d’adrénaline qui grandissait en lui, Roy soutint le regard de Juliana alors qu’elle reconnaissait avoir envie de tenter quelque chose elle aussi. Au moins ils étaient sur la même longueur d’onde, ils avaient envie d’y croire tous les deux. A cet instant, Roy refusait de se laisser gagner par le pessimisme ou la fatalité, il était prêt à se lancer à corps perdu dans cette relation, à tout faire pour qu’elle fonctionne quitte à échouer au bout du compte, en effet… Mais il aurait tenté, ce qui était toujours mieux que d’attendre dans son coin que l’impossible devienne possible : les choses ne fonctionnaient jamais comme on les prévoyait.

Cette certitude s’ancra définitivement dans le coeur de Roy, toujours plus battant alors que Juliana lui faisait ni plus ni moins qu’une déclaration dont il avait à peine osé rêver jusque là. La vie était étrange, décidément, complètement folle. Quand en septembre, il s’était déclaré en filigrane, sans oser prononcer les mots, et qu’elle lui avait répondu que c’était trop tard, il était loin de s’imaginer qu’un peu moins d’un an plus tard, elle reviendrait vers lui pour lui dire la même chose, d’une façon aussi explicite. Avait t-il déjà dit « Je t’aime » à une femme ? Oui, parfois sans y penser, sans que cela soit sérieux, parfois avec plus de franchise, mais jamais aussi sincèrement, aussi passionnément que maintenant alors qu’il se plongeait avec délice dans le regard clair de sa belle.

« Je t’aime aussi. Sa main glissa de sa joue vers sa nuque, pour la rapprocher un peu plus de lui. Je veux que tu me fasses confiance, je ferai tout pour, je veux tenter le coup moi aussi, même si ça paraît impossible. Peu importe. Un léger sourire vient se glisser sur ses lèvres, alors qu’il approchait son visage du sien. Je ne te laisserai plus filer cette fois. »

Et ses lèvres rencontrèrent à nouveau les siennes pour un long baiser, le baiser le plus sincère de sa vie. Ses bras glissèrent autour de la taille Juliana, il s’abandonna complètement à cette étreinte, prolongeant le plus possible leur baiser, envahi d’une quantité phénoménale de bien-être. C’était meilleur que tout, meilleur que sa chère monalisa, que sa petite vie luxueuse, son petit confort de prince, son petit orgueil précieux. Ses mains vinrent se perdre dans ses cheveux, sur les dernières secondes de leur étreinte, avant qu’il ne se détache pour reprendre son souffle, le front posé contre le sien. Il laissa quelques secondes de silence s’écouler, le temps de savourer toute cette euphorie qui glissait sur lui, comme une chaleur caressante, rassurante. A nouveau, un sourire étira ses lèvres, et il souffla pour eux deux, le ton complice :

« On est complètement fous, non ? »

Ah ça, il était à moitié en train de se demander ce que diable il faisait, mais il se fichait bien de passer pour un taré. Il n’avait jamais été très raisonnable, ce n’était sûrement pas maintenant qu’il allait commencer, alors que c’était si bon de se laisser glisser dans la déraison. Appuyant sur la taille de Juliana pour la serrer dans ses bras, il déposa un baiser au creux de son cou, puis murmura pour tous ces derniers mois qui s’étaient écoulés :

« Tu m’as manqué. »


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
Messages : 1377
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeJeu 8 Oct 2015 - 16:45
Juliana se laissa attirer contre Roy tandis qu'il lui retournait sa déclaration, un large sourire s'épanouissant lentement sur son visage. Enfin, après tous ces mois de doute, de déni, d'hésitation, elle cédait enfin à ses sentiments et s'abandonnait à lui. Un soulagement immense s'empara d'elle à l'entente de ces mots qu'elle avait tant espéré sans l'admettre, et elle s'autorisa enfin à saisir ce qu'elle désirait depuis bien trop longtemps. Glissant ses bras autour de son cou, elle répondit à son baiser fougueux avec autant de sincérité que lui, et se sentit envahie par une euphorie coupable qui balayait toutes les autres émotions. Enfin. Un frisson la parcourut quand il enfouit ses mains dans ses cheveux et elle se pressa un peu plus contre lui, saisie d'une fièvre qu'elle savait partagée. Elle retrouvait avec tant de plaisir ces sensations familières qu'elle éprouvait à son contact, qu'elle relâcha ses lèvres à regret quand il s'écarta d'elle pour reprendre son souffle, comme si elle avait peur de le voir partir. Il n'en fit rien, néanmoins, se contentant de poser son front sur le sien pour lui souffler une remarque complice.

"Oui, on est fous, c'est fou ce qui se passe entre nous", répondit-elle avec le même sourire empli de malice, repoussant tant bien que mal ses doutes intérieurs qui avaient tôt fait de revenir la hanter. Juliana était bien jeune pour prendre de tels engagements, le Kraken, Roy... Elle avait l'impression d'avoir achevé de sceller son destin ce soir. Ses choix étaient faits désormais, pour le meilleur et pour le pire. Qu'à cela ne tienne, elle n'avait plus qu'à vivre avec désormais... Et en ce qui concernait Roy, cela ne serait pas trop difficile, elle n'avait plus qu'à profiter. Ce qu'elle comptait bien faire, tant elle se sentait chanceuse en cet instant, en dépit de tous les obstacles qui les attendaient et de toutes les épreuves qu'ils avaient déjà eu à surmonter. Ils étaient chanceux de s'être trouvés malgré tout. Roy l'aimait, et cet état de fait suffisait à la faire rougir comme une adolescente, ça et ses baisers...

Son sourire s'accentua quand il déposa un baiser au creux de son cou. Un soupir lourd de bien-être s'échappa de ses lèvres et elle ferma les yeux, tout en inspirant son odeur qu'elle aimait tant.

"Tu m'as manqué aussi, si tu savais... Mais ça y est, on s'est trouvés pour de bon !"

Elle lui adressa un nouveau sourire rayonnant, et glissa sa main dans la sienne pour l'attirer un peu plus dans l'appartement, car l'entrée n'était pas exactement l'endroit le plus romantique au monde. Juliana revint se nicher contre lui pour murmurer à son oreille :

"Alors embrasse-moi encore, Roy Calder..."



Addicted to you [Juliana & Roy] 18091301182779390
Merci à Juliet
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeJeu 8 Oct 2015 - 17:36
C’était le moins que l’on puisse dire, songea Roy en souriant un peu plus. C’était fou, complètement fou, et au moins tout aussi bon. Ils en avaient traversé des choses, tous les deux… Paradoxalement, parfois, il avait l’impression que leur histoire avait commencé après leur rupture, comme s’ils étaient tombés amoureux après coup. Roy peinait à faire cette introspection pour savoir vraiment ce qu’il en était, il s’était si vite senti attiré par elle au moment où il l’avait rencontrée, sans toutefois soupçonner qu’il ressentirait plus qu’une simple attraction. Il aurait du mal à dire quand exactement il avait commencé à ressentir autre chose. Ce qui était certain, c’était qu’il s’en était rendu compte bien après coup, à un moment où il était convaincu que c’était trop tard… Jusqu’à maintenant. Juliana était de nouveau dans ses bras, il ne tenait qu’à lui de ne pas gâcher cette deuxième chance. Accueillant une nouvelle fois sa belle contre lui, au milieu de son salon, il passa ses mains dans son dos, le regard brillant de malice.

« Mmh, avec plaisir… »

Il ne se fit pas prier, depuis la dernière fois, il n’avait fait que penser à une autre occasion de pouvoir la tenir contre lui de la sorte, et tout redécouvrir d’elle. Ses lèvres s’emparèrent à nouveau des siennes, tendrement, tandis qu’il les faisait avancer vers son canapé, lieu de tous leurs souvenirs. S’y laissant tomber le premier, il l’attira sur ses genoux, les bras autour de sa taille, puis l’embrassa encore et encore, plein du plaisir de la retrouver. Il s’arrêta un moment, le temps d’avouer, souriant contre ses lèvres :

« Ca aussi, ça m’a bien manqué. »

Déposant une volée de baisers de son cou à son épaule, Roy finit par l’attirer contre son torse, dans une étreinte silencieuse, calme, rassurante. Il prit le temps de savourer la douceur du moment, qui se présentait comme un cadeau bienvenu et reposant après toutes les émotions qu’ils venaient de vivre. C’était fou comme il avait l’impression que cela faisait une éternité qu’il n’avait pas pu avoir un moment apaisé avec elle, tout n’avait été que cris, tensions, incompréhensions, disputes, passions. Clairement, ils étaient chanceux d’être parvenus à se trouver en dépit de tout cela, de tout ce qui aurait dû les séparer définitivement. Toutes les questions n’étaient pas écartées pour autant, maintenant qu’ils avaient pris une décision ensemble, ils devaient en assurer la suite. Caressant d’une main les cheveux de Juliana blottie contre lui, Roy aborda le sujet, précautionneusement :

« Comment on fait maintenant ? On n’en parle à personne, j’imagine ? »


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
Messages : 1377
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeJeu 8 Oct 2015 - 19:41
Installée sur les genoux de Roy, Juliana se laissa aller avec délice contre lui en l'embrassant tendrement. Pour une fois, ils pouvaient simplement savourer l'étreinte, et exprimer leurs sentiments sans que d'autres considérations ne prennent le pas sur l'instant. Il était peut-être triste que Roy ait failli mourir pour qu'ils en arrivent là, mais l'attaque du mafieux était momentanément sortie de ses pensées. Elle ne pensait plus à rien qui ne soit pas Roy, ses baisers qui lui faisaient perdre ses moyens et ses caresses qui lui faisaient tourner la tête.

"Hmm... Non, moi ça va...", le taquina-t-elle avant de rectifier : "Ca m'a manqué aussi."

Elle finit par se laisser attirer contre lui et par poser la tête sur son épaule, envahie d'une étrange sérénité. Tout ceci lui semblait un peu irréel, bientôt elle allait se réveiller et elle serait de nouveau seule avec ses camarades du Kraken, dans une nouvelle vie un peu folle qui ne laissait pas vraiment de place à des histoires personnelles... Et pourtant non, elle était bel et bien là. Et c'était un réconfort incroyable, elle se sentait comme enveloppée dans une bulle de bien-être et de douceur, particulièrement bienvenue après la violence et le stress des derniers mois. Le Kraken était empli de ses amis, et pourtant elle avait l'impression de ne s'être jamais sentie aussi seule qu'au cours des derniers mois. Depuis la mort de son père, elle avait instauré une distance toujours plus grande entre sa famille et elle, accentuée par sa décision de fonder le Kraken, et elle ne les voyait que rarement, prétextant toujours les difficultés à sortir de Bristol et un emploi du temps trop chargé. Sa rupture avec Alicia suivie de ses étermoiements vis-à-vis de Roy ne l'avaient pas aidé à se sentir mieux, mais le pire était sans doute le poids d'une responsabilité nouvelle, causée par le Kraken. Elle se sentait isolée par cet engagement qui les obligeait à faire profil bas et à prendre des distances avec leurs connaissances non intégrées dans le groupe. Quant aux autres membres du Kraken, l'engagement les avaient certainement soudés mais Juliana sentait parfois une certaine distance liée à sa position de leader informel. Au final, il n'y avait bien que Lilly avec qui elle se sentait complètement à l'aise pour discuter, plus proche de la jeune femme que jamais car elle avait l'impression qu'elle était la mieux à même de la comprendre - ce qui serait certainement vrai pour Roy, d'ailleurs...

Mais, pour l'heure, elle ne devait pas l'apprendre. Personne ne devait l'apprendre, jamais idéalement, le plus longtemps possible tout du moins...

"Tu imagines bien", répondit Juliana avec un soupir. "Très honnêtement, si une seule personne de mon entourage l'apprend, je vais me faire assassiner. C'est un peu comme si je trahissais..."

Elle s'interrompit, consciente que poursuivre sa phrase risquait d'être difficile étant donné son impossibilité de mentionner le Kraken.

"...ce que je crois", termina-t-elle finalement. "Il ne faut vraiment pas que quelqu'un l'apprenne pour le moment. Je ne demande pas mieux que de vivre avec toi au grand jour, mais... ce n'est pas pour tout de suite, vu la situation, j'en ai peur."




Addicted to you [Juliana & Roy] 18091301182779390
Merci à Juliet
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeJeu 8 Oct 2015 - 21:03
Pinçant légèrement la hanche de Juliana à sa taquinerie, il l’attira tout à fait contre lui en souriant, apaisé de l’avoir si proche de lui, sans parvenir toutefois à repousser totalement ses inquiétudes. Leur décision avait un prix, il serait sans doute difficile de se voir comme ils le souhaitaient, étant donné leur impossibilité de se montrer, car Roy ne se leurrait pas : Juliana ne pouvait pas se laisser voir en sa compagnie, puisqu’elle savait qu’il était l’ennemi à combattre, il devait en être de même de ses petits camarades. Quant à lui, Juliana n’était peut-être pas une personnalité publique mais qui savait pour combien de temps ? Il n’avait sans doute pas intérêt non plus à ce qu’on connaisse son lien avec elle, au risque que ses affaires soient compromises dans le futur. Ce que Julia finit par lui répondre lui confirma ses pensées, elle risquait gros. Se faire assassiner, carrément ? Roy fronça les sourcils. Des tas d’hypothèses floues se bousculaient dans son cerveau, car c’était tout ce qu’il pouvait produire, tant Juliana lui avait soigneusement cloisonné les détails de ses nouvelles activités. Il avait compris qu’elle luttait contre le gouvernement, il avait vaguement deviné qu’elle faisait partie d’un groupe, sans trop savoir quels étaient leur nombre, leur force, leurs moyens, et surtout sans savoir quelle position elle tenait dans tout ceci. Prenait t-elle des décisions ? Avait t-elle un droit de parole, d’influence ? Ou n’était t-elle qu’une simple exécutante ? Tant de zones qui restaient obscures, car Juliana avait refusé de lui parler de quoi que ce soit.

« Je m’en doutais… » répondit t-il, encore tout à ses pensées.

Roy ressentait le besoin de savoir, aujourd’hui plus que jamais. S’ils décidaient d’avancer ensemble, il avait besoin de savoir quelles étaient les composantes de la nouvelle vie de sa partenaire, ne serait-ce que pour qu’ils puissent accorder leurs violons. Puisque c’était les faux-semblants et la dissimulation qu’ils devraient jouer dehors, s’ils voulaient être efficaces, alors ils devaient connaître leurs environnements respectifs. Cessant de caresser les cheveux de Juliana, sa main retomba sur sa hanche, et il l’interpella après ce temps de silence, pour attirer son attention :

« Julia. Attendant qu’elle lève le regard vers lui, il reprit la parole. Toi, tu sais ce que je suis et ce que je fais. Je ne sais pas trop ce que tu peux me dire ou pas, mais… Si on veut être efficaces, j’ai besoin d’en savoir un peu sur toi aussi. »

Le raisonnement lui paraissait évident. Jusque là, Juliana avait préféré ne rien laisser filtrer. Jusque là, Roy ne pouvait pas légitimement l’inciter aux explications, il avait essayé, pourtant, tempêtant qu’il s’inquiétait pour elle, mais elle n’avait techniquement aucun compte à lui rendre. Cependant, dès lors qu’ils décidaient de se mettre en couple, ce qui concernait l’un concernait l’autre aussi, surtout s’il s’agissait d’un sujet aussi sérieux que des activités qui risquaient de les mettre en danger. Il ne s’agissait pas seulement de se constituer une couverture crédible. Il s’agissait aussi de pouvoir compter l’un sur l’autre et anticiper les pires situations. Sans trop savoir comment l’exprimer, il entrelaça ses doigts avec ceux de Juliana d’une main, jouant avec, en déclarant :  

« Je n’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose, que tu disparaisses, ou que sais-je, et me trouver complètement impuissant, parce que je n’aurai pas eu les infos qu’il fallait. »


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
Messages : 1377
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeJeu 8 Oct 2015 - 22:57
Quand Roy prononça son nom, Juliana devina quasiment instantanément de quoi il allait lui parler. C'était la suite logique de leur conversation et, surtout, une grosse zone d'ombre dans leur future relation, qu'il avait déjà tenté d'éclaircir par le passé. Etant donné les liens qui les unissaient, il était tout naturel que Roy ait envie de savoir dans quoi il s'engageait et ce qui occupait une telle importance dans la vie de Juliana. Quels risques exactement prenait-elle ? Hélas, quand bien même elle le souhaiterait - ce qui n'était pas le cas, car Roy restait le Parrain des Veilleurs - Juliana ne pourrait rien lui révéler au sujet du Kraken. Un Serment Inviolable ne pouvait être violé sous peine de mort. Ce choix, elle l'avait fait en même temps que ses camarades plusieurs semaines auparavant, et il n'y avait pas de retour en arrière...

Poussant un soupir, Juliana écouta les paroles sensées de son amant, tout en sachant pertinemment qu'elle ne pourrait rien lui dire, quels que soient les beaux arguments qu'il employait. La tête posée sur son épaule, elle répondit :

"Je reconnais que tes questions sont légitimes, malheureusement... Même si je voulais y répondre, je ne pourrais pas. Je ne peux rien te dire, Roy, je t'assure, je n'en ai pas le droit ni la possibilité."

Et ce n'était pas négociable, tout simplement parce qu'un sort magique en décidait ainsi... A l'époque où elle avait passé ce Serment, Juliana n'imaginait pas qu'elle se placerait elle-même dans une telle situation, persuadée que les histoires d'amour étaient derrière elle. Néanmoins elle ne regrettait rien, car il serait sans doute terriblement compliqué de résister si elle avait la possibilité de s'épancher auprès de Roy...

La vie lui semblait bien ironique ce soir, étant donné qu'elle lui avait par le passé reproché ses sombres secrets et ses mensonges, qu'elle venait ce soir même de ressentir ce que lui pourrait vivre s'il lui arrivait quelque chose et qu'il n'était pas informé. Roy allait devoir faire preuve de patience avec les secrets de Juliana, tout comme cette dernière allait devoir se montrer patiente vis-à-vis des activités de Roy. Bref, ils allaient devoir se faire mutuellement confiance, et se bercer l'un et l'autre de doux contes, en se rassurant quant aux risques pris... Un jeu de dupes, en somme.

Se redressant quelque peu, elle se mit à réfléchir à des moyens de rendre cette situation plus supportable pour Roy. Elle ne voyait pas une seule personne de confiance à qui elle pouvait confier son secret pour lui demander de tenir Roy informée. Elle aurait toujours la possibilité de lui envoyer des patronus ou des messages elle-même, bien sûr, mais dans le cas où elle était capturée, grièvement blessée ou assassinée, il lui faudrait certainement vérifier Azkaban ou Ste Mangouste. Elle espérait qu'il aurait l'idée de le faire. Peut-être devrait-elle au moins essayer de mettre en place une sorte de testament, une lettre qu'il ne recevrait qu'à sa mort pour l'avertir, car ce n'étaient pas ses camarades du Kraken qui allaient penser à inviter le chef des Veilleurs aux funérailles...

"Il est fort probable que je disparaisse un peu parfois ou que nous ne puissions pas toujours nous voir facilement, n'importe comment. Il ne faudra pas t'inquiéter dans ces cas là, d'accord ? En cas de difficulté, je m'arrangerai pour te faire parvenir un message. Et si jamais il m'arrive vraiment quelque chose de grave... je vais me débrouiller pour que tu sois prévenu, également. Peut-être que tu en sauras plus au cours des mois à venir, mais pour l'instant, je ne peux rien te dire..."

Avec un peu de (mal)chance, Roy n'aurait que quelques semaines à attendre avant que Juliana ne soit identifiée comme membre du Kraken... Et tout se mettrait alors en place. Hélas, elle n'était pas certaine qu'il soit ravi de la découverte...


Addicted to you [Juliana & Roy] 18091301182779390
Merci à Juliet
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeVen 9 Oct 2015 - 0:22
Le bras autour des épaules de Juliana, Roy méditait sur ses propos vagues, qui répondaient sans vraiment répondre à ses questions. Elle ne pouvait pas, elle n’en avait pas le droit. Il sentait bien que derrière le soupir fataliste, et les termes qu’employaient Juliana, ce qu’elle essayait de lui faire comprendre, c’était qu’elle ne détenait pas les clés de ces révélations qu’il lui demandait. Il pouvait insister autant qu’il voulait, elle ne pouvait rien lui dire, c’était donc cela ? Roy ne pouvait empêcher la frustration de monter en lui au fur et à mesure de ses paroles, parce qu’il n’avait pas le contrôle non plus, pas plus que Juliana, même si elle détenait tout de même des clés supplémentaires, par rapport à lui. S’il fallait résumer la situation, elle savait ce qu’il trafiquait, au point même qu’elle pouvait être mise au courant dans les vingt-quatre heures quand quelque chose lui arrivait, comme elle venait de le lui prouver. Lui, en revanche, n’avait pas de moyen de savoir ce qu’elle faisait, en tout cas, pas venant d’elle… Espionner Juliana, dans ce cas ? Il hésitait, il avait détesté qu’elle le fasse pour lui, quelques mois plus tôt. Mais il ne le ferait pas pour lui mettre des bâtons dans les roues, simplement pour garder un oeil sur elle, n’était-ce pas légitime de sa part ?

La vie était tout de même bien ironique, quand on y pensait. C’était lui qui quelques mois plutôt détenait des secrets, elle qui cherchait à le percer à jour en venant le confronter, coûte que coûte. Elle avait réussi. Désormais, les positions étaient inversées, Juliana lui cachait des choses qu’elle ne pouvait lui divulguer, pour des raisons qu’elle ne donnait pas non plus. Ah, ça, Roy n’avait pas l’habitude de se trouver dans cette position frustrante de celui qui doit attendre des nouvelles, et par Merlin, ce serait peut être éducatif pour lui qui avait toujours tout caché à ses proches.

Son attention revint sur la jeune femme, alors qu’elle lui expliquait plus ou moins qu’il allait devoir se montrer patient, attendre soit que les informations lui parviennent d’elle, soit qu’elles lui parviennent… d’il ne savait pas trop où, qu’elles lui tombent dessus en quelque sorte. Non, Roy n’était pas ravi qu’elle lui dise cela, il détestait ne pas pouvoir agir sur les choses, surtout lorsqu’elles lui tenaient à coeur. Pour autant, il savait que cela ne servait à rien d’insister. La dernière fois qu’il l’avait confrontée à ce sujet, elle lui avait envoyé son espion, et s’était complètement braquée sur le sujet, Roy n’avait pas pu obtenir grand-chose, finalement, celui qui lui avait permis de comprendre le plus de choses ce jour-là, c’était cet… espion. Et soudainement, les rapprochements devenaient évidents. Quelque chose transforma la figure de Roy, jusqu’ici silencieuse et pensive.

« Quand tu dis que tu ne peux pas parler… Tu veux dire que tu ne peux pas parler comme cet homme que tu avais envoyé pour m’espionner ? »

Si sa peau ne pâlissait pas, sa voix, elle, l’était. Pas très rassuré, Roy fouilla le regard de Juliana, priant intérieurement pour qu’elle ne soit pas allée jusque là, tout en sachant très bien qu’elle l’avait fait. Il le sentait, juste dans la façon qu’elle avait de parler de son combat, qu’elle était prête à tous les extrêmes pour le remporter. Il le savait que c’était dans sa personnalité, aussi, complètement jusqu’auboutiste. Passant une main sur son visage tiré, il lança, reprenant les termes qu’elle avait utilisés plus tôt, dans un soupir amer :

« C’est toi qui es prête à vraiment tout sacrifier, alors. »

Et désormais, il porterait cet engagement avec elle…


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
Messages : 1377
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeVen 9 Oct 2015 - 15:31
Occupée à détailler les traits de son amoureux, Juliana put voir le changement qui s'effectua sur son visage, lorsque la lumière se fit dans son esprit. Son pouls s'accéléra sensiblement tandis qu'elle se demandait ce qu'il avait compris exactement, et elle se rappela de son espion qu'il avait assassiné. Elle s'était découverte ce jour-là, encore naïve et manquant d'expérience, et son nouvel espion ne savait rien de ses nouveaux employeurs. Ce n'était pas un krakinet, il n'avait pas passé le serment et ne connaissait rien de l'organisation. Même s'il se faisait attraper par Alvaro, il ne pourrait pas révéler grand chose...

La question de Roy confirma ses craintes. Evidemment, qu'il savait reconnaître un Serment Inviolable quand il en voyait un, qu'avait-elle espéré ? Il était vraiment étrange de songer que l'homme qui la prenait dans ses bras, l'homme auquel elle s'était confié et à qu'elle aimait était un mafieux capable des pires atrocités. Qu'avait-il commis au cours de sa longue carrière, et plus spécifiquement depuis qu'il avait pris la tête des Veilleurs ? Certainement des choses dont elle n'avait pas idée, et qu'elle ferait mieux de ne pas connaître.. Elle n'était pas toute blanche, elle non plus, mais enfin. Elle sentit à son ton et à ses gestes qu'il était inquiet et stupéfait d'apprendre ce qu'elle avait fait. Un pauvre sourire aux lèvres, Juliana se redressa sur un coude pour poser un regard doux sur son amant. Que croyait-il, au juste, qu'elle se contentait de distribuer des tracts à la sortie des checkpoint le matin ? De toute évidence, Roy prenait seulement maintenant la mesure de ses buts et de sa détermination, et ce n'était peut-être pas plus mal qu'il devine cela. Ainsi ne serait-il pas trop étonné de ce qu'elle était capable de faire ou de risquer...

"Oui", confirma-t-elle tranquillement, caressant sa joue avec tendresse. "Y compris moi-même..."

Elle savait que ce n'était pas quelque chose de facile à entendre, alors elle ajouta avec sincérité : "Mais je ferai attention, je te le promets. J'apprends déjà de mes erreurs et je sais m'entourer. Je ne peux pas t'en dire beaucoup plus, malheureusement..."

Juliana et Joel étaient peut-être inexpérimentés au sein du Kraken, mais ils apprenaient vite, auprès de personnes telles que Lilly l'oubliator, Seamus et Charlotte les aurors, Klemens leur mage noir, et tous les autres. Leur organisation était pour l'instant désordonnée mais grâce à Abel Laveau, ils disposeraient bientôt de caves sécurisées pour se dissimuler à tout moment. Oui, elle savait ce qu'elle faisait, mine de rien, et même s'il y aurait sans doute des ratés, elle ferait de son mieux pour rester en vie. Ce dernier objectif n'était pas forcément très haut dans ses priorités auparavant, car elle ne voyait rien de très heureux de son futur, mais maintenant que Roy s'était ajouté au tableau, elle comptait tout faire pour voir demain arriver.

"Il faut juste que tu me fasses confiance", ajouta-t-elle avant de poser ses lèvres sur les siennes le temps d'un tendre baiser. S'écartant de lui, elle lui adressa, malicieuse :

"Quand je pense que je suis avec Roy Calder, le chef des Veilleurs et co-gérant des Folies Sorcières, le Gatsby le Magnifique de Bristol... Moi, Juliana... La vie est pleine d'ironie, vraiment. Je te préviens que si on survit à tout ça, jamais je ne vais vivre dans ta villa honteuse, là."


Addicted to you [Juliana & Roy] 18091301182779390
Merci à Juliet
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeVen 9 Oct 2015 - 22:53
Désarçonné par le calme olympien de sa bien-aimée, alors qu’elle lui annonçait ni plus ni moins qu’elle était prête à sacrifier sa vie pour ses idéaux, Roy fouillait son regard, à la recherche de quelque chose à se raccrocher. Juliana lui paraissait si sereine et par Merlin, cela lui échappait tellement qu’elle puisse l’être. Comment faisait t-elle ? N’avait t-elle pas peur ? Cette femme ne cesserait jamais de le surprendre, aujourd’hui Roy découvrait à quel point elle pouvait se montrer forte. Douce ironie… C’était lui, le mafieux sans scrupules, l’homme soi-disant solide et viril qui frémissait encore d’avoir failli mourir la veille. C’était lui qui se sentait décomposé à l’idée que Juliana puisse perdre la vie dans son combat. Il ne savait d’où elle tirait toute cette détermination, mais cette femme était tout bonnement impressionnante. Il l’aimait pour cela, évidemment. Si elle n’avait pas été jusqu’au bout de ses idées, elle n’aurait pas été elle, tout simplement, Roy le savait, mais qu’il était difficile de l’accepter lorsque cela la menait à des choix si extrêmes.

Que lui restait t-il, à part faire avec la situation telle qu'elle était ? Il pouvait dire ce qu’il voulait maintenant, c’était vain, ce serment avait été prononcé. Qu’elle lui promette de faire attention ne suffit évidemment pas à le rassurer, mais c’était bien la seule chose qu’elle pouvait lui promettre. Après avoir prononcé de tels engagements, il était inutile d’espérer qu’elle renonce à quoique ce soit, tout était déjà en marche. Tout comme Roy s’était engagé dans une voie dont il ne pouvait plus s’extirper, Juliana regardait droit devant elle. Ils marcheraient ensemble, tant qu’ils le pourraient, et quand ils ne pourraient plus… Eh bien, ce moment n’était pas encore arrivé, n’est-ce-pas ? S’efforçant d’enfouir ses doutes et ses angoisses, Roy regarda son amante avec douceur.

« Je te fais confiance. Tu n’as pas intérêt à perdre, alors. »

Etrange situation, étrange phrase venant de la bouche du chef des Veilleurs, une phrase au sens flou. Que Juliana gagne n’était évidemment pas dans son intérêt. Mais ce qu’il refusait encore plus, c’était bien qu’elle perde. Roy était peut-être officiellement du camp du régime, mais la vérité était qu’il était avant tout de son propre camp. Il n’avait pas d’idéaux à défendre comme Julia, d’étendard à porter, les seules choses pour lesquelles il se battait étaient ses intérêts personnels, et surtout, les personnes qu’il aimait. Juliana était l’une d’entre elles. Jayce, également. Toni, Fergus, Isobel, Leopold lui-même, et d'autres encore... Les liens entre toutes ces personnes n’avaient rien d’évident, et s’il fallait les réunir autour d’une table, certains chercheraient à se nuire. Mais Roy les englobait ensemble, dans ce large camp qui était le sien, protégeant la vie des uns, la sécurité et les intérêts des autres. Un jour, ce jeu de jongleur trouverait ses limites. Roy le pressentait comme un avertissement auquel il ne voulait pas prêter l’oreille pour le moment. Préférant étouffer ses appréhensions dans les bras et les baisers de sa dulcinée, et profiter de sa présence, tant qu’elle était encore là…

La main toujours posée sur sa joue quand elle se détacha de lui, Roy fut secoué d’un rire face à la Juliana moqueuse et râleuse qu’il retrouvait avec plaisir.

« Quoi ! Mais tu n’as même pas vu l’intérieur ! Ca ne t’intéresse pas, un jacuzzi privé avec moi ? »

Mais Roy pouvait faire autant de sourires aguicheurs qu’il voulait, Juliana McNeil ne s’achetait pas avec le luxe, dommage pour lui, car il avait tout ce qu’il fallait de ce côté-là…

« Moi je nous trouve très bien assortis, reprit t-il, avec assurance, entourant la taille de sa partenaire de ses deux bras. Parce que la meilleure façon de dédramatiser le tragique de leur situation était encore de faire de l’humour, Roy offrit un malicieux sourire à Juliana. Et j’ai carrément plus de classe de Gatsby, moi je ne laisserai pas tout me filer sous le nez à la fin de l’histoire, et sûrement pas ma chérie. »


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
Messages : 1377
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeDim 11 Oct 2015 - 22:10
L'évocation du jaccuzzi privé tira un claquement de langue dédaigneux à Juliana, qui administra une tape gentillette sur le nez de Roy.

"Tu as une douche, non ? C'est très bien aussi ! Je n'ai pas besoin de voir l'intérieur pour deviner que c'est plein de luxe et de trucs chers et inutiles !"

Mais ses paroles suivantes eurent le don de l'amadouer, tout comme la sensation de ses bras qui enserraient sa taille. Juliana étouffa un sourire dans le cou de Roy, et songea qu'ils n'étaient pas si mal assortis que cela, en effet. Si l'on passait les grosses divergences dans leurs modes de vie et la différence d'âge - Merlin, elle sortait avec un trentenaire ! - Roy et elle présentaient quand même un grand nombre de points communs. En dignes représentants de la maison Gryffondor, ils n'avaient pas froid aux yeux et n'avaient pas peur de faire face à leurs ennemis ni d'employer la manière forte. Têtus, déterminés, ils se battaient pour obtenir ce qu'ils souhaitaient, et lâchaient difficilement prise... Oui, ils avaient un certain nombre de points communs et s'entendaient bien, durant les quelques semaines qu'avaient duré leur première relation. Ils avaient alors découvert des goûts semblables, et pas que pour la monalisa mais aussi dans leurs fréquentations, dans leurs choix culinaires, musicaux... Tout en conservant indéniablement des divergences très marquées, mais qui contribuaient aussi à la richesse de leur relation. Si l'on omettait cette passion de Roy pour le luxe, Juliana savait qu'ils pouvaient s'entendre et que leur couple n'était pas que fantasme et utopie. Il leur restait tant à découvrir de l'autre, si tant est qu'il en aient la possibilité...

Mais à en croire Roy, ce serait le cas, puisqu'il affirmait avec assurance ne pas se laisser piquer sa chérie à la fin de l'histoire. Juliana souleva un sourcil étonné face à l'assurance de son compagnon, démenti par son large sourire.

"Vous voilà bien présomptueux monsieur Calder...", répondit-elle avant d'ajouter : "Je suis ta chérie, alors ? Hmm, ça me plait."

La jeune femme illustra ses propos d'un long baiser langoureux, tandis que ses mains se perdaient sur la chemise de Roy puis s'enfouissaient dans ses cheveux. Elle n'était plus très disposée à parler, car pour la première fois depuis bien longtemps, il semblait que tout ce qui pouvait être dit l'avait été. Tout lui semblait clair, limpide comme de l'eau de roche, et c'était un soulagement tel qu'elle se sentait délestée d'un très gros poids - qu'elle n'avait jamais vraiment réalisé avoir porté. Envahie par l'adrénaline et par un sentiment de bien-être qu'elle n'avait plus connu depuis bien longtemps, Juliana sentait toutes ses idées noires et ses angoisses s'alléger et, enfin, l'avenir lui paraissait moins sombre. La solitude écrasante qu'elle avait ressenti depuis la mort de son père n'était plus ce gouffre étouffant, car elle était avec lui. Maintenant elle voulait prolonger les effets salvateurs de cette étreinte et tout oublier le temps d'une nuit, se fondre dans ses bras et ne penser qu'à lui, ne vivre que pour lui, jusqu'à ce que la réalité les rattrape... Elle se serra un peu plus contre lui tout en déposant de longs baisers au creux de son cou et sur son visage, tandis que ses caresses se faisaient plus osées...



Addicted to you [Juliana & Roy] 18091301182779390
Merci à Juliet
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeMar 13 Oct 2015 - 20:08
Sa chérie, son amante, sa partenaire… Peu importait le terme, Roy savait au fond de lui qu’il ne se serait pas lancé dans une telle histoire s’il n’avait pas l’intime et inavouable conviction d’avoir trouvé là la femme de sa vie. Il ne se l’avouait pas encore, pas en ces termes, mais quelque chose le poussait irréversiblement vers Juliana, plus fort encore à chaque rencontre, sans qu’il ne puisse le contrôler. C’était une chose qui trouvait son expression dans tous ces gestes qu’il avait envers elle, tous ces élans impulsifs, et désormais, tous ces baisers dont il pouvait la couvrir, et Merlin, pouvoir laisser libre cours à ses envies n’avait jamais été si salvateur. L’espace d’un moment, Roy oublia totalement la mafia, ses ennemis, ses doutes, ses angoisses, ses remises en question de son avenir, pour se concentrer sur les caresses de sa belle, et se laisser entièrement submerger par cet amour fiévreux qu’il ressentait pour elle. Plus rien ne l’empêchait de lui témoigner, et Roy ne se retint pas, ce soir-là. Parce qu’il ne s’agissait plus de céder à l’interdit, mais bel et bien de profiter de ce qu’ils s’offraient, cette fois, il l’aima avec une tendresse infinie, une attention toute nouvelle, un ardent dévouement. Et ainsi ils se trouvèrent enlacés, quelques temps plus tard, sous ses draps, la nuit bien tombée dehors, dans une atmosphère paisible et douce qui avait complètement rasséréné Roy.

« On est revenus de loin, dis donc. »

Cette phrase, soufflée dans le tranquille silence entre eux, Roy la prononça alors qu’il retraçait de ses doigts la ligne de ses épaules, en appui sur son coude, tout à la contemplation du corps de son amante adossée contre lui. Il ne pouvait s’empêcher de repenser à sa réelle première fois avec Juliana, plus d’un an plus tôt. Elle n’avait pas grand-chose à voir avec ce qu’ils venaient de partager, mais en même temps, il y avait quelque chose de semblable dans cette ambiance simple et douce entre eux, pleine de promesses pour la suite. Cette fois, il entendait bien faire en sorte que cette suite n’avorte pas au bout de quelques semaines. Ce qui lui faisait penser que…

« Tu sais que la dernière fois, je pensais vraiment que c’était cuit ? Me balancer par la fenêtre, on me l’avait jamais faite, celle-là. »

S’il prenait maintenant un recul humoristique, sur le coup, il n’en avait pas vraiment ri et avait senti le fossé se rouvrir entre eux deux. Comme si cette nuit qui les avait plus que jamais rapprochés avait également signé leur divorce, comme s’il s’agissait d’une « première et dernière » fois. Ils n’avaient osé se proposer de vivre cachés, comme ils venaient de le faire. Pas encore prêts, ni l’un ni l’autre, et ils s’étaient résignés. A présent, Roy ne pouvait s’empêcher de reconstituer mentalement tout le chemin qui les avait menés jusque là. Comme une rétrospective, toutes les scènes qu’il avait pu vivre avec Juliana, en étant proche ou loin d’elle, s’enchaînaient à toute vitesse dans la tête de Roy, qui se re-projetait à chacun de ses instants. Un épisode en particulier vint se rappeler à sa mémoire, un épisode qui l’avait marqué et qu’il avait vécu intensément, qu’il était aujourd’hui encore capable de reconstituer dans tous ses détails. Se penchant pour déposer un léger baiser sur l’épaule de Juliana, il sourit contre sa peau et caressa son bras de sa main libre, reprenant la parole :

« Et tu sais quand est-ce que je me suis dit que vraiment, j’avais raté quelque chose ? Le soir du Tremplin... Si c’est le genre d’acte de résistance que tu mènes dans ta vie de tous les jours, moi je veux bien venir faire le spectateur. » plaisanta t-il, sachant très bien qu’il devait s’agir d’actions un peu plus sérieuses et conséquentes qu’une chanson de rock contestataire. Ses lèvres remontèrent jusque son oreille, charmeuses. « Tu étais magnifique. »


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
Messages : 1377
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeJeu 15 Oct 2015 - 15:38
Nichée dans les bras de Roy, Juliana se sentait sereine, détendue et surtout complètement à sa place. En réalité, depuis la première fois qu'ils avaient cédé l'un à l'autre quelques semaines plus tôt, Juliana ne doutait plus de ses sentiments ni de l'endroit où elle désirait être. C'était une pensée qui lui donnait un peu le vertige si elle cherchait à l'analyser, car elle n'avait que vingt-quatre ans, mais elle se sentait prête à s'engager pour de bon avec Roy - du moins l'aurait-elle été dans d'autres circonstances. Cette certitude s'était ancrée au fond d'elle lors de leur précédente nuit, lorsqu'elle s'était abandonnée dans ses bras, comme une révélation qui avait changé sa façon de voir sa vie. Et si elle avait mis Roy à la porte, ou plutôt à la fenêtre, ce n'était pas une façon pour elle de renier ses sentiments mais simplement une tentative de concilier ces aspects contradictoires de sa vie. Elle avait pensé pouvoir mettre sa romance sur pause jusqu'à ce que la guerre qui se préparait trouve son dénouement, et elle réalisait aujourd'hui à quel point cet espoir avait été naïf... Roy, de son côté, n'avait pas pris les choses de la même façon, comme sa remarque le lui fit réaliser.

La suivante lui tira un sourire et elle se tourna à moitié vers lui pour lui voler un long baiser, avant de répondre, amusée :

"Je note donc que le look de rockeuse rebelle te fait de l'effet... Et ma voix, alors, c'était comment ? Obectivement, tu trouves que je chante comment ? Parce que moi, j'étais un peu terrifiée avant de monter sur scène. C'était génial, de partager ça avec Irving, mais entre le public, et la mise en garde de Magpie avant... J'étais à moitié convaincue qu'on allait finir au BDA ! Franchement, je me demande comment tu fais pour la supporter, cette bonne femme."

Une grimace peu équivoque étira ses traits au souvenir de la scène des coulisses. Mildred mise à part, Juliana éprouvait une agréable de sensation de chaleur à la pensée de leur chanson, à Irving et à elle. Ce moment était gravé au fer rouge dans sa mémoire. La lumière éclatante qui l'éblouissait presque, le public qu'elle devinait dans l'obscurité, attentif, les chants qui s'étaient joints au sien et les applaudissements... Ses joues qui rougissaient face à sa propre audace, tandis qu'elle se demandait quelles seraient les conséquences de leur petit acte de bravoure... Mais ils avaient joué jusqu'au bout, jusqu'à la dernière note, advienne que pourra, tous deux ayant trop perdu, trop sacrifié pour arrêter. Le risque ne les effrayait plus. Avec le recul, Juliana associait à ce moment son véritable éveil de citoyenne. C'était en descendant de scène, bras-dessus bras-dessous avec son acolyte, qu'elle avait pris conscience du fait qu'elle ne pouvait plus rester inactive. La montée d'adrénaline qu'elle avait ressenti sur scène, en faisant enfin quelque chose, en réalisant qu'elle avait le pouvoir, elle aussi, petite fourmi travailleuse et insignifiante, de faire entendre sa voix, avait été indescriptible. Et elle n'avait eu de cesse de la ressentir de nouveau depuis...

Expirant ce souvenir d'un lourd soupir, Juliana se tortilla pour se trouver face à Roy et plonger son regard dans le sien. Un tendre sourire aux lèvres, elle caressa doucement son visage puis laissa retomber sa main pour nouer ses doigts au sien.

"Moi, quand je t'ai passé par la fenêtre, je savais déjà que ce ne serait pas la dernière fois. Ce n'est pas un adieu pour moi. Au contraire, je n'ai jamais été aussi heureuse que ce jour là, quand j'ai réalisé qu'on avait fini par se trouver. Je savais ce que nous éprouvions l'un pour l'autre et... J'sais pas, j'avais cette certitude stupide qu'on finirait par se retrouver. Mais je crois que j'avais l'esprit tellement pris par... tu-sais-quoi que... pour moi, il fallait d'abord qu'on vive ce qu'on avait à vivre, chacun de notre côté, pour se retrouver ensuite. Mais je me rends compte maintenant que cela pourrait bien ne jamais arriver, alors je ne veux plus attendre pour être avec toi."

Juliana se pressa un peu plus contre lui pour déposer quelques baisers alanguis le long de son cou et sur la courbe de son épaule. Elle s'écarta ensuite pour l'envelopper d'un regard taquin.

"Bon... Il y a aussi une part de moi qui a trouvé ça très drôle, faut bien avouer, le grand Roy Calder qui se fait jeter par la fenêtre par son amante... Disons que c'était ma petite vengeance mesquine pour ton "Voilà, maintenant c'est fini"..."

Une phrase qui lui était toujours restée en travers de la gorge, en dépit de toutes les excuses, déclarations et attentions de Roy...


Addicted to you [Juliana & Roy] 18091301182779390
Merci à Juliet
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeJeu 15 Oct 2015 - 20:40
Souriant à la première remarque de Juliana -évidemment que son look de rockeuse ne le laissait pas indifférent, ils partageaient le goût de cette musique, tous les deux, et fiers Gryffondors téméraires qu’ils étaient, celui de la rébellion également- Roy la laissa exprimer ce qu’elle avait ressenti au moment de chanter sur scène. Une chose qui devait demander beaucoup de courage, il l’imaginait bien, surtout quand l’organisatrice en personne de cet événement venait vous fustiger quelques minutes plus tôt sur le contenu de votre prestation… Certains groupes se seraient découragés, c’était sûr. Mais pas Juliana, ni Irving, que Roy connaissait peu, mais assez pour avoir senti l’âme de contestataire qui habitait ce garçon. C’était ce qu’il avait admiré en premier lieu dans la prestation de la jeune femme, d’ailleurs : son courage et sa détermination, avant même ce qu’elle pouvait dégager de plus physique. La mention de Mildred à la fin lui tira un sourire en coin plutôt moqueur. S’il devait être honnête, il la supportait de moins en moins, même si leurs relations avaient retrouvé un calme relatif.

« Elle gère le cabaret, et moi le casino, on essaye de ne pas marcher sur les platebandes de l’autre, commenta t-il, évasif, comme pour évacuer le sujet, préférant plutôt revenir sur le Tremplin en lui-même. Il glissa d’un ton taquin et léger, guettant la réaction de Juliana du coin de l’oeil : Pour ta voix, je savais que tu étais capable de gueuler bien comme il faut, mais j’étais loin de m’imaginer qu’une petite chanteuse en herbe sommeillait derrière cette voix de guerrière… Etouffant mal son sourire, il reprit, avec plus de sérieux. Bon, objectivement… Tu as assuré, ce soir-là. Ca ne s’est pas senti, le fait que tu étais terrifiée. Son regard plongea dans les prunelles claires de la jeune femme, avant qu’il ne poursuive, en toute sincérité. Moi je t’ai trouvée très courageuse. Et… Complètement folle, mais je dois reconnaître que ça te va bien. »

Car ce caractère tempétueux contre lequel il râlait le rendait dingue, oui, mais dans tous les sens du terme… Après avoir volé un tendre baiser à sa belle, il abaissa le bras autour de sa taille, sans pensées particulières en tête, juste heureux d’en être arrivé à toute cette conclusion avec elle. Juliana semblait plus pensive en revanche, il redressa légèrement son bras alors qu’elle se retournait contre lui pour mieux le regarder. Plein de tendresse pour elle, ses paroles, ses caresses, il la laissa lui faire part de son ressenti sans l’interrompre, se faisant certaines réflexions qu’il garda pour lui, pour le moment. Oui, c’était drôle comme ils n’avaient pas tout à fait perçu les choses de la même façon. Momentanément, il interrompit sa pensée alors qu’elle déposait des baisers dans son cou et il ferma les yeux pour mieux les savourer, même si cet instant fut de courte durée, Juliana ayant visiblement décidé de le taquiner. Ce fut plus fort que lui, il ne put s’empêcher de rire à sa dernière remarque, alors que la bienséance eût voulu qu’il se ratatine. Mais bon, mieux valait en rire qu’en pleurer, n’est-ce-pas… Amusé et railleur, il répliqua :

« Je tiens tout de même à rappeler que tu m’as giflé après, c’était une riposte équitable ! » Et il l’avait bien senti passer, ce jour-là, complètement froissé dans son orgueil, et d’une humeur profondément exécrable les jours suivants. Ah s’il n’avait pas eu cet ego si monstrueux pour lui obstruer la vision, il aurait sûrement vu bien plus tôt ce que Juliana représentait réellement pour lui, déjà à ce moment-là…  Enveloppant son amante d’un regard pensif, il hésita quelques secondes avant de poursuivre, décidant que quitte à remettre certains sujets sur la table, autant tenter d’en panser les blessures. « Le grand Roy Calder n’a pas l’habitude de se faire larguer aussi royalement par une femme. Et surtout, le grand Roy Calder a mis trop de temps à comprendre que ce n’était pas juste une blessure d’ego. »

La situation était relativement simple à résumer, au fond, Roy s’était laissé piéger par sa mauvaise foi et son orgueil. Probablement que sa rupture avec Juliana à cette époque était inévitable, notamment pour sa double vie qu’il lui avait masquée, mais elle aurait pu se dérouler dans un tout autre climat s’il n’avait pas dit des choses terribles sous le coup de la colère -pour ne pas changer. Sans voir à ce moment là que cette colère si forte était surtout motivée par un réel attachement, par des sentiments qu’il ressentait déjà pour elle qu’il n’avait pas envie de laisser partir. Un sourire un peu résigné aux lèvres, il encadra de sa main le visage de son amante, caressant sa joue de son pouce avec douceur.

« C’est fait, et on est passés à autre chose, maintenant, donc c’est probablement inutile de le dire un an plus tard mais je suis désolé pour ce que je t’ai dit ce jour-là. J’ai réagi comme un… Comment les femmes disaient, déjà ? Ouais, comme un parfait cognard. »

Il comprendrait d’ailleurs que Juliana ne lui pardonne jamais complètement, même s’il comptait bien se racheter, maintenant. Ses mains glissèrent dans son dos, la rapprochant de lui pour la serrer dans ses bras, geste instinctif pour ne plus la laisser partir. Il enfouit son visage dans sa chevelure, et resta ainsi quelques secondes, à simplement s’emplir de son odeur et sentir leurs respirations respectives s’ajuster l’une à l’autre. Lorsqu’il reprit la parole, ce fut à voix plus basse que jusqu’alors, comme une confidence juste entre eux :

« J’ai tellement regretté ce qui s’était passé, et j’avais tellement l’impression d’avoir tout définitivement gâché que j’osais même pas croire qu’on pourrait un jour renouer quelque chose. Quand tu es venue me voir, le jour de mon anniversaire… Je m’étais à moitié convaincu que j’avais mal interprété les choses et que je me faisais de faux espoirs, c’est con parce que c’est vraiment pas mon genre d’hésiter d’habitude, reconnut t-il, un sourire dans la voix, voilà qui était un bel euphémisme. Moi, ce que j’attendais… C’était que ça soit toi qui fasse le premier pas, je crois. Comme si j’avais plus le droit de prétendre à quoique ce soit, tu vois ? Et la dernière fois, c’était vraiment… la plus belle nuit de ma vie, mais la plus amère aussi. J’étais certain de mes sentiments depuis longtemps, je savais déjà ce que je voulais avec toi, et voir que cette fois, enfin, on était sur la même longueur d’onde, ça a rendu encore plus douloureux le retour à la réalité. Quand ce n’était pas le timing, c’était autre chose. Alors j’avais la sensation d’être condamné à juste effleurer ce rêve avec toi. »

Et il n’allait pas mentir, d’ailleurs son ton ne mentait pas pour lui, ce constat l’avait laissé dans un état de dépression assez ultime : ce n’était pas tous les jours que Roy Calder s’enfonçait dans une quantité très déraisonnable de psychotropes pour noyer son chagrin, lui qui s’était toujours senti plus fort que tout cela. Evacuant tous ces souvenirs difficiles d’un soupir, il s’écarta légèrement pour pouvoir regarder sa partenaire.

« Désolé, c’est pas très joyeux ce que je dis. Il écarta délicatement quelques mèches de la rebelle chevelure de sa belle. Tout à la contemplation de son visage, il finit par retrouver son sourire sans avoir à le forcer. Tout ça pour dire que je veux juste corriger un truc, parce que j’ai dit une connerie, ce n’est pas fini. Ses deux doigts soulevèrent le menton de Juliana, pour qu’il puisse l'embrasser amoureusement, puis il souffla, complice. Voilà, maintenant, ça recommence. »


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
Messages : 1377
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeMar 27 Oct 2015 - 19:12
"Rien d'équitable à cela !", protesta Juliana d'un ton mi-indigné, mi-amusé, quand Roy évoqua la gifle qu'elle lui avait administré lors de leur rupture. Juliana n'avait pas pour habitude de frapper les gens, et encore moins les personnes avec lesquelles elle sortait, mais Roy l'avait très clairement cherché ce jour-là. La simple pensée de ce qu'il lui avait balancé à la figure ce jour-là, avec un ego et une mauvaise foi inégalables, suffisait à faire renaître cette boule de colère et d'humiliation en elle. Les baisers, les déclarations qu'ils avaient pu échanger depuis ce jour-là n'y avaient au fond rien changé. Ce n'était donc pas plus mal que le sujet revienne sur le tapis aujourd'hui, alors qu'ils se retrouvaient : tous deux devaient sentir qu'ils ne pourraient repartir sur de bonnes bases tant que ce malaise substitait entre eux.

Les paroles de Roy réchauffèrent donc le coeur de Juliana, faisant fondre sa rancoeur et ses doutes comme neige au soleil. Elle savait à quel point il pouvait être difficile pour lui de reconnaître ses erreurs, surtout lorsqu'elles touchaient à son ego, et cela suffisait à ses yeux à attester sa bonne foi. Plongeant dans son regard, elle l'observa pensivement quelques instants, se laissant envahir par son envie d'y croire. Pourtant, intérieurement, Juliana sentit un barrage se former et repousser cette vague d'espoir, comme pour se préserver.

"C'est loin d'être inutile de le dire", souffla Juliana avec l'ombre d'un sourire, avant de regagner le silence. Elle sentait que Roy n'avait pas tout à fait terminé de s'exprimer. Et c'est qu'ils en avaient, des choses à se dire, des paroles qu'ils avaient retenu au cours de ces derniers mois, des regrets et des sentiments qu'ils avaient réprimé, renié, dénié... Enfin, avec toute la sagacité et la lucidité que seul le temps pouvait apporter, les deux amants réalisaient à quel point ils avaient pu être aveugles, immatures ou, comme le disait si bien Roy, de parfaits cognards... En l'occurence, ni l'un ni l'autre n'avait l'exclusivité des torts, comme dans toute relation - mais seul Roy avait blessé l'autre au-delà du pardonnable, et Juliana n'oublierait sans doute jamais tout-à-fait ce qu'il avait été capable de lui faire. Ce serait désormais l'une des composantes de leur relation, dont ils devraient être conscients s'ils voulaient éviter de voir leur couple fragile être rongé par les insécurités.

Attristée par cette réalisation, que leur passé ne pourrait jamais tout-à-fait être oublié, quand bien même ils le voudraient, Juliana se serra contre Roy dans un même élan et laissa échapper un léger soupir quand il enfouit son visage dans ses cheveux. Tout en caressant doucement sa peau nue, en un geste visant à se réconforter elle-même tout autant que lui, Juliana l'écouta avec attention pour absorber ses propos sans en perdre une miette. Et elles étaient belles, ses paroles, mais elles lui firent malgré tout un petit coup au coeur, déraisonné sans doute mais bien réel. Oui, Roy avait amèrement regretté, mais ce n'était pas parce qu'il l'avait blessé ou humilié ni parce qu'il lui avait fait du mal sciemment, méchamment. Non, l'origine de ses remords était plus personnelle, plus égoïste : il avait l'impression d'avoir gâché sa chance... Et cela avait bien failli être le cas, d'ailleurs, mais maintenant qu'il l'avait retrouvé, regrettait-il toujours ? Maintenant que Roy Calder avait réussi, une fois de plus, à parvenir à ses fins... Une petite part d'elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui se passerait si Roy décidait que finalement, non, elle ne suffisait pas à son bonheur : la tromperait-il à nouveau ? La blesserait-il pour de bon ?

Elle n'était pas certaine de vouloir le découvrir, car elle se sentait bien plus vulnérable cette fois-ci que la première. S'il voulait la blesser, il y parviendrait assurément, et elle devait réellement prendre sur elle pour accepter de le laisser s'approcher de nouveau. A vrai dire, elle n'était pas encore complètement sure de le laisser faire et une réserve continuait de l'habiter. Cette relation pouvait l'amener à prendre des compromis et à faire des sacrifices importants, et absolument rien dans le caractère, le passé ou les agissements de Roy ne pouvaient l'amener à avoir confiance en lui. Pouvait-elle se fier à ces sentiments qu'il disait lui vouer ? Juliana ne doutait pas de sa sincérité à l'instant présent, qu'elle pouvait lire dans ses yeux ou dans ses gestes, mais il restait Roy et elle craignait de passer, une fois de plus, pour le dindon de la farce... Sauf qu'il serait beaucoup plus dur de s'en remettre cette fois-ci, car ses sentiments à elle étaient bien plus forts et ancrés qu'un an auparavant.

Son baiser et sa conclusion la firent sourire doucement, mais ses yeux clairs ne parvenaient pas tout-à-fait à dissimuler ses interrogations. Elle décida de les exprimer, en partie tout du moins, avant qu'elles ne la rongent de l'intérieur - car elle voulait profiter sans réserve de cet amour qu'il semblait lui exprimer. Juliana mordilla sa lèvre inférieure, hésitante quant à ses formulations, puis se résolu à murmurer :

"Ca recommence... comme avant ? Ou est-ce que je pourrai compter sur toi, cette fois ? Est-ce que tu te sens capable...est-ce que tu te sens l'envie, même, de me rester fidèle ? Plus de petites blondes, ni de mensonges ? Parce que si ce n'est pas le cas, dis-le moi, vraiment. Je préfère le savoir tout de suite."

Pour dédramatiser un peu ses dernières paroles, qui étaient sorties de façon un peu trop agressive, Juliana imita la voix grave de Roy et s'exclama : "Ah non ça ne va pas être possible, ma p'tite dame !"


Addicted to you [Juliana & Roy] 18091301182779390
Merci à Juliet
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeMer 28 Oct 2015 - 21:41
S’il sourit à sa petite imitation caricaturale de lui, il n’en était pas moins que les doutes qu’exprimaient Juliana avaient intérieurement crispé Roy, aussi légitimes soient ses interrogations. Il n’était pas idiot ni détaché sur la question, il savait que regagner sa confiance ne serait pas une mince affaire et il n’y avait rien d’étonnant là-dedans : après ce qu’il lui avait fait, ce qui était étonnant était plutôt qu’elle accepte de le laisser approcher à nouveau… Il avait plus ou moins fait taire ces sourdes inquiétudes en lui, décidant qu’il aviserait au moment où le sujet viendrait sur le tapis. Eh bien, c’était le moment. Tout ce qu’il pouvait faire pour l’instant, était de la rassurer par les mots, ce qui n’était qu’un début. Car Juliana n’était pas complètement reconquise, elle ne le serait pas tant qu’elle n’avait pas confiance en lui, tant qu’il ne lui prouvait pas qu’elle pouvait le croire. Eh bien, c’était lui qui s’était mis dans cette situation, c’était à lui de composer avec ces contraintes qu’il s’était créé tout seul…

Résigné, donc, Roy ne comptait pas se soustraire à ce passage difficile, mais bel et bien assumer jusqu’au bout. Quelque part, il y avait un point positif à cette première rupture violente, cette première histoire tissée de mensonges et de tromperies, et tout ce qui en avait découlé : Juliana connaissait désormais le pire de lui, elle connaissait tout ce qu’il cachait ordinairement à ses relations, en ce qui concernait sa double vie. Elle savait qu’il trafiquait, qu’il avait tué, qu’il dirigeait un gang, qu’il collaborait avec des politiciens, il n’y avait rien qu’elle pouvait découvrir de pire que ce qu’elle savait déjà. Quant à ses infidélités, Roy savait ce qu’il était : un homme à femmes. Et il avait cru qu’il allait continuer de l’être, mais ces derniers temps, l’évidence s’imposait chaque jour de plus en plus à ses yeux : aucune n’était Juliana. Séduire, conquérir, amasser les conquêtes était un jeu qui avait largement perdu de sa saveur à ses yeux, et même, de son sens. Obnubilé par leur dernière rencontre, il avait vu Juliana dans le visage de chacune de ces femmes. Il n’arrivait plus à y retrouver un réel plaisir, tout simplement. Il n’en avait plus envie. Ce n’était pas comme avant. Ce constat s’était dressé avec la force d’une évidence que Roy ne cherchait plus à repousser.

Les circonstances, le goût de la facilité, l’absence d’un quelconque cadre dans sa vie l’avait mené à toute cette débauche qui constituait son quotidien depuis plusieurs années. S’il ne s’était jamais installé dans une relation exclusive et stable digne de ce nom, la raison était toute simple. Ce n’était pas qu’il était contre, qu’il refusait de se fixer avec qui que ce soit par principe. C’était simplement qu’il n’avait pas saisi les occasions, parce qu’il n’en avait pas ressenti l’envie. Il n’avait poussé aucune de ses relations assez loin pour cela, il ne s’était attaché à aucune comme il s’attachait à Juliana. Mais une chose restait certaine. Avant d’être un homme volage, Roy était un homme passionné, parfaitement capable de se dévouer à quelqu’un, comme il était capable de se dévouer pour ses amis, pour sa famille.

Alors, il ne lisait pas dans l’avenir, il ne pouvait pas jurer que ce qu’il ressentait à l’heure actuelle pour elle serait éternellement là, que ses certitudes ne vacilleraient jamais, qu’il ne changerait pas. Mais il avait envie d’y croire. Il était résolu à y croire.

« Comment ça, ça ne va pas être possible ? Bien sûr que si, ça va être possible. Je ne me mets pas dans une histoire compliquée digne d’une tragédie shakespearienne avec toi si c’est pour foutre un autre coup de pied dedans ! » Roy parlait avec humour pour dédramatiser aussi, mais l’idée était là, ce qu’il reformula un peu plus sérieusement. « Vu le chemin qu’on a parcouru pour en arriver là et vu les emmerdes dans lesquelles on s’engage… Je serais vraiment le plus crétin des cognards si je refaisais les mêmes erreurs. »

Sa main vint chercher celle de Juliana, il noua ses doigts aux siens, les regardant un moment avant de reprendre, moins assuré que ce qu’il pouvait être jusqu’alors :

« Tu sais ce que je peux faire de pire, Julia. J’ai rien de plus à te cacher, et je ne le ferai pas de toute façon. Toi tu sais ce que je suis, et moi je sais ce que je veux. Son regard vint chercher celui de Juliana, pour ancrer ses dires. Je me contrefiche des autres, blondes ou rousses, ou peu importe. Ca m’est égal, maintenant. Je te veux toi, c’est tout. Si maintenant, on dit qu’on est ensemble, je m’y tiendrai. Vraiment, cette fois. »

Dans l’attitude de Juliana, il y avait une évidente réserve, une fragilité palpable pour Roy qui sentait qu’elle était encore pleine de doutes. Il ne pouvait lui reprocher ce sentiment d’insécurité, alors qu’il n’avait fait que lui mentir et qu’il avait clos leur histoire en piétinant complètement la jeune femme, sans une once de respect pour elle. Comme toujours à chaque fois que Roy blessait honteusement l’un de ses proches, il ne prenait conscience de l’ensemble des dégâts que bien plus tard. A cet instant, il avait l’impression de tout voir dans les yeux bleus de sa partenaire, absolument toute son indécision, son appréhension. Sa déception. Il n’était pas très fier, non. Il avait beau se dire que le mal était fait, qu’il ne pouvait plus revenir dessus, que désormais, ils devaient tous les deux faire la paix avec ce passé et avancer avec cette composante de leur histoire s’ils voulaient que ça fonctionne, Roy se sentait bien nul sous ce regard clair, témoin d’une blessure qui n’allait pas s’effacer de sitôt. Tant bien que mal, il tenta de rassurer sa belle, dans quelques dernières paroles murmurées entre eux :

« Je sais que je peux difficilement te demander de m’accorder ta confiance, parce que je l’ai piétinée une première fois, et toi avec. Je peux dire ce que je veux, j’imagine que le seul moyen de te prouver que je suis sérieux sera par les actes, mais juste un dernier truc : là, tu vois, je me livre complètement à toi, c’est le truc que je fais jamais, avec personne, avoua t-il avec un demi-sourire. Je ne le ferais pas si tu n’en valais pas la peine. Sa main vint caresser la joue de Juliana, alors qu’il la regardait tendrement. Ca ne recommencera pas comme avant. Et si jamais on doit se séparer encore, pour x raisons, je te promets que ça ne se passera pas comme la première fois, ok ? »



Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
Messages : 1377
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeVen 30 Oct 2015 - 18:17
La petite touche humoristique de Roy lui tira un sourire et la détendit un peu, à défaut de complètement la rassurer. Elle faillit lui rétorquer qu'il s'était déjà comporté comme le plus crétin des cognards par le passé, consciente que ce n'était pas la façon la plus romantique de ponctuer leur nuit d'amour, et attendit qu'il poursuive.

Son amant la surprit en sachant toucher juste, affirmant qu'elle avait déjà vu le pire de lui. Qu'y aurait-il d'autre à découvrir, en effet ? Tout ce qu'il avait à lui cacher avait déjà été révélé il y a un an et c'était désormais elle la plus secrète des deux... Oh, des mensonges, des omissions, il y en aurait certainement d'autres. Cela serait une composante nécessaire de leur relation étant donné leurs positions respectives de co-leaders de deux groupes ennemis. Mais ce qu'elle ne voulait plus, c'était les tromperies, les trahisons. Juliana voulait sentir qu'elle pouvait lui faire confiance, sans réserve... et c'était ce que lui promettait Roy, de regagner sa confiance par ses actes et par son ouverture à elle. Sa main sur sa joue, ses paroles tendres et l'expression de son regard provoquèrent une bouffée d'amour chez la jeune femme, qui nicha son visage dans le cou de son amant comme pour se cacher de ses dernières paroles.

"Ok", répondit-elle d'une voix qui parvenait étouffée aux oreilles de Roy. "Mais j'ai une meilleure idée, on ne se sépare plus, maintenant !"

Juliana ne regrettait pas leur rupture, aussi brutale avait-elle été, car elle avait été nécessaire sur le moment. Juliana devait vivre son histoire avec Alicia, Roy devait prendre de la graîne, et ni l'un ni l'autre n'aurait été prêt à un tel engagement il y a un an. Mais aujourd'hui, ils avaient fait ce cheminement et Juliana estimait qu'ils étaient prêts à se découvrir et à s'aimer pour de bon. Au fond, la jeune femme avait l'impression d'avoir trouvé "le bon", le fameux, cet homme avec qui l'on décidait de passer le restant de ses jours, et toute nouvelle séparation ne serait que gâchis. Reculer pour mieux sauter. Car ils se remettraient ultimement ensemble, encore et encore, elle en avait le sentiment. Même s'ils prenaient parfois des chemins de traverse, Roy était parfait pour elle et elle était parfaite pour lui. C'était ainsi.

Après avoir savouré un instant de paix et de silence, confortablement blottie contre lui, Juliana finit par se redresser. Elle s'étira un peu et posa sa tête sur son coude pour l'observer pensivement, et lui répondre :

"Je ne suis pas quelqu'un qui pardonne facilement, encore moins pour ce genre de choses, et je dois dire que les évènements des derniers mois m'ont poussé à me montrer plus méfiante que jamais, mais... Si tu me dis que les choses ne seront plus comme avant, alors je te crois. Je vais faire de mon mieux pour m'ouvrir à toi et pour te faire entièrement confiance, même si ça risque de prendre un peu de temps."


Elle lui offrit un sourire tendre, le remerciant d'un regard pour ses propos qui avaient eu le don de la rassurer. Leur relation serait probablement tempétueuse, parfois sanglante, parce que les circonstances et leurs caractères voulaient cela, mais il y avait de l'amour et du respect et c'était aussi le plus important. Elle pouvait voir que la façon dont Roy la regardait était mille fois plus tendre que lors de leur première relation, cela n'avait pas grand chose à voir. C'était comme sortir avec un homme complètement différent, même si au fond, elle savait que c'était surtout quelqu'un de très dual, qui pouvait se montrer aussi adorable que détestable lorsque sa fierté et ses sentiments entraient en jeu. Le coureur de jupon, le parrain de la mafia sans scrupules était toujours là, nullement anihilés par cet homme aimant qu'il pouvait être, et elle en était consciente. Merlin, c'était pour cela aussi qu'elle l'aimait, cette noirceur qui renvoyait incontestablement à la sienne, mais cela lui faisait peur.

Enfin, l'heure n'était plus aux reproches ni aux inquiétudes. Rassurée, Juliana voulait désormais savourer chaque minute de la présence de son amant. Elle glissa quelques paroles malicieuses à son oreille, avant de capturer ses lèvres en un baiser possessif :

"Méfie-toi, les femmes McNeil ont tendance à être jalouses..."



Addicted to you [Juliana & Roy] 18091301182779390
Merci à Juliet
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitimeDim 1 Nov 2015 - 1:35
I was so wrong for so long
Only trying to please myself
Girl, I was caught up in her lust
When I don't really want no one else
(1)

Serrant contre lui Juliana qui avait l’air de se cacher de ses dernières paroles, Roy ne put s’empêcher de la trouver parfaitement mignonne, et il étouffa un sourire contre sa peau, sans rien ajouter de plus. Ne plus jamais se séparer, voilà un plan qui lui convenait très bien. Ils allaient plutôt tout faire pour que leur couple se construise, malgré les circonstances bancales et à première vue bien peu propices. Après tout, y avait t-il un défi que deux Gryffondor passionnés tels qu’eux deux refusaient de relever ?

How, could I live with myself
Knowing that I let our love go
And ooh, when I do with one chance
I just gotta let you know
(2)

Dans le silence paisible entre eux, Roy repensait à tout ce long chemin parcouru entre eux jusqu’ici, et il savourait désormais cette folle chance qu’il avait d’avoir retrouvé Juliana. Il n’avait vraiment rien vu venir, la concernant, que ce soit la façon dont elle lui avait plu au premier coup d’oeil, leur rupture brutale, ou l’amour sincère qu’il lui portait maintenant. Qu’il était apaisant d’enfin réconcilier toute cette multitude d’évènements et de faire la paix avec ce qui avait pu être des erreurs. Il avait regretté beaucoup de choses, à présent, avec du recul, Roy se demandait si leur histoire aurait été possible s’ils n’étaient pas passés par tous ces faux pas.

So, no I know I should've treated you better
But me and you were meant to last forever
(3)

Reculer pour mieux sauter, ou se perdre pour mieux se retrouver… La finalité était la même. Il n’avait plus envie de se perdre avec Juliana, même s’il avait au fond la conviction qu’ils finiraient toujours par revenir l’un à l’autre. Ce soir, Roy avait la sensation d’avoir franchi une véritable étape. Pour la première fois, il s’engageait pour de bon avec une femme, celle dont il était convaincu qu’elle était faite pour lui. Sa main caressant doucement son dos, il ferma les yeux, tout à la saveur de ces certitudes, et cet instant apaisé.

So let me in
Give me another chance
To really be your man
(4)


Le recul de Juliana, puis ses paroles, le tirèrent de ses rêveries, il plongea son regard dans le sien, alors qu’elle déclarait qu’elle était prête à lui faire confiance. Ses mots avaient fait mouche, semblait t-il, il avait réussi à toucher son amante. Au fond, il ne lui demandait rien de plus. Qu’elle soit prête à lui faire confiance, même si cela ne venait pas tout de suite, était déjà un début sur lequel il saurait rebondir pour la faire peu à peu s’ouvrir à lui. Lui renvoyant le même tendre sourire, Roy se contenta de conclure :

« Prends le temps qu’il te faut, alors. »

Du temps, il ne savait pas combien ils en avaient, dans un tel contexte de conflit, mais Roy préférait ne pas y penser pour le moment, et se projeter avec Juliana sans crainte du lendemain. Car ils avaient assez perdu de temps, désormais il n’avait qu’une envie, c’était de découvrir tout ce qu’il ne savait pas de la jeune femme, et de l’aimer, encore et encore. Le commentaire de son amante soufflé à son oreille lui tira un sourire qui se fondit dans le baiser langoureux qu’ils partagèrent, jusqu’à ce que Roy l’interrompe pour renverser Juliana sous lui, le regard provocateur.

« Possessive, hm ? Ca me plaît… »

Ses lèvres vinrent malicieusement jouer avec les siennes, les taquinant et les mordillant, avant qu’elles ne s’égarent sur la peau dévoilée de son amante. Parler ne semblait plus nécessaire pour Roy, dont le désir se ravivait. Il était bien décidé à profiter de cette nuit qu’il avait avec Juliana, avant la prochaine qui tarderait peut-être à venir… Ce n’était pas le moment d’y penser, de toute manière, il avait décrété que demain serait loin.

RP terminé

Spoiler:


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
Addicted to you [Juliana & Roy] Icon_minitime