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Passé Décomposé [Pv Klem]

Meredith Kane
Meredith KaneDirectrice de Skye
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Profil Académie Waverly
Passé Décomposé [Pv Klem] Icon_minitimeMar 1 Sep 2015 - 11:22
30 Mai 2009, Prison de Skye, Bureau de la Directrice.

La Directrice de Prison n'arrivait plus à détacher ses yeux des lignes du rapport concernant le prisonnier 88. Plus elle analysait les séquences mémorielles de celui-ci, et plus elle arrivait de cesse à l'inéluctable et même conclusion : Derrière ce matricule se cachait le véritable danger pour la sécurité et le bien-être du Monde Magique. Ce qui ne pouvait s'apparenter qu'à une vulgaire tentative de vol, dissimulait à ses yeux une réalité beaucoup plus obscure, dont elle était encore dans l'impossibilité de définir l'origine. La psychomage savait pertinemment que ce n'était pas dans les souvenirs volés au détenu qu'elle trouverait l'identité de cette menace, mais plutôt dans les absences et les espaces délibérément manquant de son parcours. Plusieurs Oubliators et Médicomages de Skye avaient œuvré sur le prisonnier inconscient, mais le rendu final était aussi frustrant que décevant. Comme un puzzle où il manquait encore des pièces, Meredith avait du mal à se matérialiser qui se cachait véritablement derrière ce jeune homme répondant au nom de Klemens Dabroski...

Scrupuleusement, elle avait décortiqué chaque ligne de son passé, et tout élément susceptible de la mettre sur la voie de cet ennemi invisible, que la Milice traquait avec acharnement; Mais pour l'heure rien ne confirmait ses soupçons et le fait que le prisonnier 88 appartenait bel et bien à l'une des factions dissidentes qui menaçait la quiétude du Monde Magique. Sans preuve tangible qui appuierait ses déductions et l'évidence qu'elle était en présence d'un dangereux activiste, celui-ci ne serait condamné que sur l'accusation de vol. Certes, il ferait un séjour dans l'ombre d'une cellule, mais la véritable source du danger ne sera en rien écartée. Telle une bombe en rien désamorcée, Klemens Dabroski allait détruire et tuer bon nombre d'innocents si elle ne trouvait pas un moyen de contourner la barrière magique qui protégeait ses sinistres secrets. La psychomage releva les yeux sur David Mercer, l'un des responsables de la section de recherche qui opérait sur la mémoire des détenus. D'une voix douce et limpide, Meredith chercha à situer le cœur du problème et définir un angle d'attaque contre le mystérieux locataire de la cellule 88.

"Je constate malheureusement que de nombreuses pages ont été arraché dans l'histoire récente du détenu 88. Comme si celui-ci cherchait à dissimuler une vérité des plus inavouables. Comment définiriez-vous ces absences de données mémorielles? A-t’il usé d'un sortilège d'amnésie pour se protéger? "

Le Docteur Mercer qui opérait avec la Milice secoua tangiblement le menton de manière à réfuter toute forme de recours à l'amnésie volontaire.

"Je crains malheureusement qu'il ne s'agisse d'un procédé beaucoup plus complexe que le simple usage d'un sortilège Oubliette. Je pencherai plutôt en faveur de l'hypothèse d'une barrière magique spirituelle, ou du moins d'un sortilège de protection de la pensée qui pour l'heure échappe à notre contrôle. Aucun serment inviolable détecté dans la mémoire recueillie, mais la certitude que certains fragments ont été délibérément protégés... et non effacés. "

Meredith Kane hocha imperceptiblement la tête, comme si ses informations se révélaient particulièrement enrichissantes. Elle savait que pour réussir un tel prodige et se soustraire aux chercheurs de Skye, il fallait indubitablement bénéficier de compétences magiques impressionnantes; Cela en disait long sur l'envergure de la menace qui planait sur le Monde Magique.

"Intéressant... J'imagine que ce genre de subterfuge n'est pas à la portée de toutes les baguettes, et que cette effraction au Musée de la Magie d'Oxford dissimule une menace bien réelle pour notre sécurité. " Meredith tapota sur une ligne du dossier qui l'intriguait autant qu'elle l'effrayait. "Pourquoi se dirigeait-il vers l'allée de la Magie noire? Dans quelle optique? "

Devançant les pensées de la Directrice de Prison, le Docteur David Mercer énonça son capacité à répondre à cette question.

"Pour l'heure, nous l'ignorons. La Milice cherche à lui arracher des aveux, mais en vain... Tout laisse penser qu'il appartienne à un groupuscule terroriste, mais il ne veut rien lâcher. Cet homme est une véritable tête de mule! "

Pour qu'il s'exprime de manière si triviale, nul doute que le prisonnier 88 avait ébranlé la patience et les nerfs de ses geôliers. A la lecture de son passé, la psychomage avait déjà une idée de comment aborder le prisonnier Dabroski. Ce dernier avait réussi à contenir tant de blessures et de secrets dans son passé, que ce n'est pas dans l'usage de la force et de la torture physique que sa langue finirait par se délier. L'usure morale et psychologique serait son cheval de bataille, et il y avait tant de chose à exploiter dans le passé du jeune homme que le combat en devenait presque déloyal. La clef qui finirait par ouvrir les trop nombreuses zones d'ombre du prisonnier 88, ne se trouvait pas dans le présent... Mais bien dans son passé. Néanmoins, pour qu'il veuille bien passer à table, Meredith Kane se devait bien d'user de certaines méthodes franchissant allègrement les barrières morales et les droits les plus stricts du prisonnier. Mais la question qui importait était celle de la sécurité intérieure, et d'écarter les plus dangereux criminels de toute exaction aux conséquences dramatiques. Sans état d'âme, Meredith Kane interrogea son confrère médicomage.

"Avez-vous répondu à toutes mes exigences quant à ses conditions carcérales? "

La réponse ne se fit pas attendre, et le chargé de recherche la rassura sur le travail des Miliciens qui œuvraient dans les entrailles de la Prison de Skye.

"Danielle Coleman a parfaitement répondu à votre requête, et cela fait presque deux jours, que le prisonnier 88 ne peut plus trouver le sommeil. Comme vous le souhaitiez, il se trouve à l'orée du point de rupture psychologique... "

En matière de torture psychologique, la Milice ne manquait ni d'ingéniosité, ni d'atrocités quand il s'agissait de mettre à nue la volonté d'un prisonnier. Pour le cas du détenu 88, Meredith Kane avait délibérément opté pour une méthode se rapprochant de certaines techniques d'interrogatoire usées par les services de renseignement moldu. La "briseuse de rêve", comme la surnommait les Miliciens alloués à l'étage des tortures, consistait à empêcher un prisonnier de s'endormir en usant de toutes sortes de nuisances sonores ou lumineuses. Et ce qui se révélait fort efficace dans le monde moldu, l'était tout autant dans la sphère du monde magique. Usant d’un violent sortilège "Lumos" pouvant se déclencher à tout moment, ainsi que d'un gramophones magiques diffusant d'affreuses sonorités de violons : La captivité de Klemens Dabroski devait tutoyer les flammes de l'enfer. Mais au moins, celui-ci allait pouvoir jouir d'une heureuse parenthèse dans son affreux calvaire, en s'accordant une entrevue de dernière chance avec la psychomage la plus réputée du monde Magique. Cette dernière ne tarda d'ailleurs pas longtemps, avant de faire comprendre au Docteur Mercer qu'elle souhait s'entretenir personnellement avec le prisonnier.

"Merci Docteur Mercer, vous pouvez disposer. Dîtes à la Milice de le conduire jusqu'à mon bureau. Je suis persuadée que monsieur Dabroski finira par comprendre son intérêt, et ne refusera pas mon aide. "

L'homme s'exécuta, et il ne fallut gère plus de dix minutes avant que le prisonnier 88, encadré fermement par deux miliciens ne finissent par pénétrer dans l'espace privé de la Directrice de Skye. Signe de son délabrement physique, les geôliers semblaient plus vouloir maintenir debout le détenu, que de se prévenir d'un éventuel assaut. Peut-être que la milice avait eu la baguette un peu lourde avec ce jeune homme, mais ce n'était rien en prévision de ce qui l'attendait s'il ne voulait pas éclaircir certain détails obscurs de sa mémoire. Le visage de glace de Meredith Kane n'exprima aucune forme d'émotion, quand elle désigna aux miliciens un fauteuil dans lequel installer le prisonnier. Elle se contenta de la fixer un long moment, le laissant profiter du silence prodigieux de son bureau. Puis elle finit par reposer ses lunettes de vues avant de s'adresser à lui, non comme un numéro, mais dans le souci de lui rendre un peu de son humanité.

Passé Décomposé [Pv Klem] 150901075701189540

"Monsieur Dabroski, vous pouvez croire que cela me désole de vous voir ainsi, et j'espère de toute mon âme que nous trouverons une manière de mettre un terme au cauchemar que vous subissez. Ne me voyez non comme une ennemie, mais comme la seule alliée à votre disposition en ce lieu. "

Bref sourire de façade, avant d'entamer les présentations.

"Je m'appelle Meredith Kane, et je suis la responsable de ce centre de réhabilitation. Ma seule volonté est de vous remettre dans le bon chemin, afin de vous accorder une chance de sortir de l'impasse dans laquelle vous vous trouvez. Mais pour parvenir à cela, vous devez m'expliquer les raisons exactes qui ont conduits à votre arrestation le 22 Mai dernier, dans le Musée de la Magie d'Oxford? "

Le regard de glace de Meredith Kane se figea sur le jeune homme. Elle savait pertinemment que celui-ci ne dévoilerait pas si aisément ses petits secrets. Mais elle voulait le jauger et avoir une vision concrète de sa force de caractère. Après seulement, elle pourrait sortir certains atouts de son jeu, et jouer la carte du passé...



             
“Meilleur ne veut pas dire meilleur pour tout le monde”
Klemens Dabroski
Klemens DabroskiLoup-garou
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Passé Décomposé [Pv Klem] Icon_minitimeVen 4 Sep 2015 - 16:39
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L'horreur. Huit jours d'incarcération. Huit jours qu'ils essayaient de le faire parler, qu'ils s'acharnaient à essayer de trouver la moindre trace de sa culpabilité dans un quelconque acte terroriste. Huit jours qu'ils ne trouvaient rien. Et il pouvait voir l'agacement de ses geôliers de le voir rester muet. Ils pourraient le torturer autant qu'ils voudraient. Il ne dirait rien. Et même si l'idée de parler lui venait, il ne pourrait pas le faire. S'il essayait de vendre la Salamandre, aucun son ne sortirait de sa bouche. Mettant en évidence le Fidelitas qui le maintenait sous son emprise. Et s'il parlait ou essayait de parler du Kraken... Il mourrait.

Et il n'était pas encore prêt à se laisser mourir. Peut-être que si les choses devenaient trop difficiles... Il suffirait juste d'un mot et tout serait terminé. Mais pour l'instant, la volonté de vivre et d'entuber les fumiers du gouvernement était la plus forte. Le premier jour. Il avait joué la carte de celui qui ne savait pas pourquoi on l'arrêtait. Il avait prétendu s'être perdu dans les archives. Et n'avait pas compris pourquoi on avait cherché à l'attaquer. Il n'avait fait que se défendre. Mais bien vite, sa défense ne fonctionna pas. Il le comprit lorsque le premier doloris fusa. Lui liquéfiant les os à l'intérieur. Serrant les dents pour ne pas hurler de douleur.

Ne rien montrer de sa douleur physique. Les transformations à la pleine lune étaient tout aussi douloureuse. Il pouvait passer outre. Il n'était plus à ça prêt après tout. Il défia donc les autorités. Faisant preuve de toute l'arrogance dont il était capable, les défiants du regard, souriant légèrement mais restant toujours aussi silencieux. Au point qu'ils s'acharnèrent. Essayant de percer ses barrières mentales. Pénétrer dans son esprit. Il réussit à résister au début. Mais la douleur mêlée au manque de nourriture dont il était victime depuis près de deux jours mirent bientôt à mal ses efforts. Sa concentration mentale de moins en moins solide finit par flancher pour laisser un total accès aux Miliciens avides de trouver la moindre piste capable de les informer sur la Salamandre ou même le Kraken.

Mais ils ne trouvèrent rien. Le tout parfaitement scellé par les différents sorts qu'il avait subi. Le protégeant lui, ses secrets et surtout les membres des organisations qu'il avait rejoint. Il était certain qu'ils ne perceraient pas ces défenses là. Même si revoir son passé passé au peigne fin. Il revit les pires moments de sa vie. D'abord, Valery, sa mort, son corps désartibulé sur le sol. Puis enfin la photo de Roxanne Prewett dans les journaux, sa culpabilité, le goût du sang sur sa langue. Sa vie avec Mickaïl... La peur après l'évasion. L'humiliation qu'il avait subi. Tous les hommes qu'il l'avait obligé à satisfaire. Les coups le laissant presque pour mort. Les morts de ses amants d'un soir, les révélations, l'évasion raté et puis bien malgré lui, les moments de bonheur qu'ils avaient partagés. Il l'avait aimé malgré tout. Le faisant rester par le manipulation, par ses paroles consolantes, ses cadeaux, ses attentions lorsqu'il était dans ses bons jours. Leurs premiers moments ensemble, leur rencontre. Puis successivement, sa vie de débauche après son départ de Pologne et à nouveau l'horreur. La fuite. Le cadavre de Kaszia, la prise de conscience de son crime involontaire. Sa transformation. Son adolescence de petit prince adulé et arrogant. Son enfance insouciante et solitaire. Puis plus rien. Uniquement une impression de vide.

Ils savaient tout de sa vie, de son passé. Ses hontes, ses joies, ses tristesses. Il se sentait souillé, violé dans son intimité. Et le reste finalement n'avait plus d'importance. Mais il fit face, il ne laisserait pas ces salopards gagner. Ils n'avaient pas eu ce qu'ils voulaient de toute manière. Et ils ne l'auraient pas non plus. Il serra les dents et resta encore plus silencieux qu'il ne l'avait été jusqu'à présent. Les défiants du regard sans rien révéler d'autres. Se contentant de les fixer. Narquoisement jusqu'à ce qu'un nouveau sort ne fuse.

Puis tout s'arrêta. On l'enferma dans une pièce, fermement attaché à une chaise. Le dos droit, les bras parallèles, les mains à plats sur la table devant lui. Une musique s'éleva dans la pièce. Une heure de cette chose lui aurait suffi. Mais deux jours sans discontinuer. Il allait devenir fou. Il était certain que la folie s'emparait de lui. L'épuisement était à son comble, chaque fois qu'il fermait l’œil essayant de faire abstraction du bruit, un violent flash lumineux lui faisait reprendre conscience. Le maintenant éveillé. Le son emplissant à nouveau ses oreilles. L'eau était la seule chose à laquelle il avait le droit. Deux jours de torture. Il sentait que sa raison allait en prendre un sérieux coup s'il restait une minute de plus dans cet endroit.

Et enfin la délivrance, une porte qui s'ouvre. Le silence enfin. Il sent qu'il retrouve la capacité de se lever. On l'oblige à se lever, à se tenir debout mais son affaiblissement et tel qu'il peine à se maintenir. Ses gardes doivent le soutenir pour l'aider à marcher. Il sent qu'il doit profiter de ce moment d'accalmie pour dormir au moins un peu. Il prend à peine conscience de la pièce dans laquelle on le traîne. Se laissant tomber sur le siège qu'on lui octroie. Fermant les paupières en quête de sommeil. Rien qu'un peu... Mais une voix le tire de sa torpeur. Il ouvre un oeil morne sur la femme qui s'adresse à lui. La fixe sans dire un mot. Un rictus se formant au coin de ses lèvres. Elle se moque de lui ? Son alliée ? Rien que ça. Alors qu'elle le fasse sortir de là si tel est le cas. Mais non... elle n'est pas de son côté. Elle n'est rien d'autre qu'une ennemie en plus. Un bourreau peut-être plus terrible que les autres encore.

"Allez vous faire foutre !"

Il se redressa légèrement pour l'affronter du regard. Il ne dirait rien et il ne se laisserait pas faire. Il pouvait combattre ça. Ils ne pouvaient rien lui faire de pire que ce qu'il avait déjà vécu de toute manière. La douleur physique n'était rien. Leur petit jeu avec la musique et la lumière... Une chose qu'il pourrait peut-être apprendre à surmonter. Et ce n'était pas en le cajolant qu'elle obtiendrait quoique ce soit de lui. Jamais.


Klemens Dabrosky
Meredith Kane
Meredith KaneDirectrice de Skye
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Profil Académie Waverly
Passé Décomposé [Pv Klem] Icon_minitimeMer 30 Sep 2015 - 11:12
L'insulte ne brisa pas le calme olympien de la Directrice de Skye, qui par expérience s'attendait à devoir subir ce genre de désagrément avec les nombreux détenus qui se présentaient devant elle. Les visages changeaient, mais le résultat final demeurait immuable; A un moment ou à un autre, aussi résistants soient-ils, les détenus de Skye finissaient tous par craquer. A l'image d'un petit poisson fraichement sortit de l'eau, Klemens Dabroski pouvait se débattre en vain, lui aussi, il se laisserait glisser vers la facilité et les aveux. Aussi téméraire soit-il, jouer la carte de la rébellion ne ferait que retarder l'échéance, lui occasionnant plus de tourment qu'il ne pouvait humainement supporter. La psychomage était bien placée pour savoir que la  conscience ne pouvait pas plier indéfiniment. Tôt ou tard le roseau finissait toujours par se briser, pour ne laisser s'exprimer que le repentir, et un besoin irrésistible de se délivrer du poids de la vérité. Depuis le début de son incarcération, le sujet 88 faisait preuve d'une résistance physique et morale exceptionnelle, qui témoignait du fait qu'il n'était pas un prisonnier ordinaire. Klemens Dabroski appartenait à la caste des "récalcitrants", comme se plaisait à les surnommer la Milice présente dans les entrailles de la Prison de Skye. Ni les privations, ni la torture physique n'arrivaient à délier les langues de ses ennemis du système; Longtemps à l'avance, les récalcitrants s'étaient préparés à ne rien délivrer de compromettant pour leur cause. L'usage de serments inviolables et de barrières psychiques les protégeaient, arrachant les pages les plus pernicieuses de leurs mémoires. Un vrai problème qui nécessitait de trouver rapidement une solution, tant les organisations criminelles Anti-Marchebank se développaient dans l'ombre. Sous ses airs de beau jeune homme révolté, Klemens Dabroski trompait son monde depuis trop longtemps, contraignant la psychomage à trouver un moyen détourné de lui faire cracher la vérité.

L'émergence de réseaux clandestins représentait actuellement la pire menace pour l'équilibre et la sécurité intérieure du Monde Magique. Leopold Marchebank faisait de l'éradication des groupuscules terroristes, l'une de ses priorités absolues; Si bien que la Directrice de Skye pouvait déjà ressentir l'énorme pression qui reposait sur ses épaules et sa profession. Mais professionnelle et battante dans l'âme, Meredith ne vacillait point devant l'importance de sa tâche, qui répondait parfaitement à sa volonté de s'engager dans l'effort d'un Monde Magique meilleur. Et pour se faire, elle savait que la mémoire de ce Klemens Dabroski était la clef qui lui ouvrirait peut-être la voie d'une possible intervention contre les dissidents au bien-être commun. Plutôt que de s'offusquer de l'insulte, Meredith préféra se réfugier dans un silence éloquent, tandis qu'elle cherchait un angle d'attaque. Les souvenirs du prisonnier 88 se révélaient des plus tortueux, au point que la directrice avait passé des journées entières à décortiquer les grandes lignes d'une vie aussi douloureuse que mouvementée. Ce n'était pas une mince affaire que de se glisser dans la peau d'un criminel, et peu pouvait se targuer de le faire avec autant d'adresse et de justesse que la psychomage. Pour trouver les failles, l'essentiel était d'éviter tout jugement ou considération trop personnelle, afin de percevoir les traumatismes du point de vue du sujet incriminé. Dans cet exercice aussi éprouvant moralement que physiquement, la qualité première était celle de l'empathie. Klemens Dabroski l'ignorait encore, mais la Directrice de Skye était désormais l'une des personnes qui le connaissait le mieux au monde. Elle s'était infligée les pires souvenirs de son existence, de manière à disposer de confidences interdites, au combien utile dans la situation actuelle. Sans le savoir, cet interrogatoire prenait l'allure d'un jugement dernier pour le malheureux condamné...

Nullement impressionnée par le regard de défi que lui lançait le prisonnier, Meredith Kane prit la parole d'une voix douce et délicate.

"Monsieur Dabroski, n'êtes-vous point fatigué de fuir et de commettre sans cesse les mêmes erreurs? Votre vie entière est une succession de mauvais choix, dont le dénouement est aussi fatal à vous même qu'à celui de votre entourage. Combien de victimes vous faudra-t-il pour que vous compreniez enfin que vous étiez dans l'erreur? "

Libérant sa déception dans un soupir, la psychomage releva un regard compatissant sur le prisonnier 88.  

"Je vous le répète : Ma priorité absolue est votre réinsertion. Mais si vous persistez à ne pas reconnaître votre responsabilité dans les incidents du musée d'Oxford et votre implication dans un réseau clandestin de trouble de l'ordre magique, alors je ne pourrai point vous aider. Vous pouvez continuer à m'insulter, mais cela ne fera qu'accentuer votre calvaire. Nous en savons suffisamment sur vous, pour vous condamner à perpétuité, ou incriminer votre entourage..."

Meredith n'avait en rien descellé des preuves d'appartenance à un quelconque réseau terroriste magique. Mais elle savait certains souvenirs troublant pouvait éclairer les zones d'ombre de l'esprit de Klemens. Une vie d'écorché vif que la psychomage avait décortiqué et analyser dans la salle de pensine attenante à son bureau. Autant d'indices et d'informations qui prenaient l'apparence d'arme psychologique à l'encontre du malheureux détenu. Meredith Kane espérait secrètement ne pas arriver à certaine extrémité, ou elle endosserait le rôle de bourreau : Mais cela ne dépendait pas de son bon vouloir, mais de celui du détenu. A lui maintenant de ne pas confondre témérité avec inconscience.

"Je préfère vous prévenir monsieur Dabroski, si vous ne coopérez pas, ce qui vous attend dépasse les limites de l'entendement. Ni vous, ni moi, ne voulons en arriver là. Laissez parler votre cœur et votre raison, et non l'animal qui sommeille en vous... "

L'espace d'une seconde le regard gris de la psychomage sembla plonger dans l'âme du prisonnier, pour lui asséner une terrible recommandation.

"Encore une fois, vous êtes dans l'erreur. Laissez-moi vous guider! Evitons ensemble que ne se reproduisent d'autres tragédies, du genre de celles qui coûtent la vie à une pauvre enfant, ou à une innocente jeune femme. Je sais qu'il y a du bon en vous, et que vous ne voulez pas salir la mémoire de votre regrettée sœur Kaszia, ni même celle de cette malheureuse Roxanne Prewett. Vous pouvez me croire, il n'y a pas pire châtiment que celui de revivre ses pires cauchemars. Cela ne dépend que de vous, et du choix que vous allez faire en ce moment même. Pour le bien de tous, il est grand temps d'arrêter de fuir, et d'assumer enfin vos actes... "

Aucune émotion palpable ne trahit les pensées de la psychomage, tandis qu'elle confrontait Klemens à l'un des choix les plus importants de sa vie, et celui de sa responsabilité dans les tragédies qui ont parsemé son existence...



             
“Meilleur ne veut pas dire meilleur pour tout le monde”
Klemens Dabroski
Klemens DabroskiLoup-garou
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Profil Académie Waverly
Passé Décomposé [Pv Klem] Icon_minitimeDim 4 Oct 2015 - 20:50
Meredith ne savait donc pas que le roseau ne se brisait pas ? Affrontant le zéphyr, pliant, affrontant les éléments sans jamais se briser. Peut-être que finalement Klem n'était pas un chêne. Il n'était toujours pas brisé. Finissant immanquablement par se redresser. Plier sous la douleur des épreuves qu'il avait vécues mais jamais brisé. Il arrivait toujours à ressortir la tête de l'eau à un moment donné. Marqué profondément mais jamais complètement cassé. Et ce n'était pas cette femme qui réussirait là où Mikhaïl avait échoué. Certainement pas. Elle n'était rien pour lui. Elle pouvait bien parler les mots glissaient sur lui.

Toutefois, ce n'était qu'une façade. Il comprenait, entendait les mots. Ils s'insinuaient lentement en lui. Il pouvait afficher un visage impénétrable, faussement nonchalant alors que la femme face à lui essayait sans doute de le culpabiliser. Mais c'était là qu'elle se trompait. Il n'avait fait aucun choix. Sur toutes les tragédies qu'il avait vécu, aucunes ne découlaient directement d'un choix ou d'un acte de sa part. Il avait subi. Tout simplement. Le loup prenant le dessus sur lui. A partir de là, quel choix lui restait-il ? Il n'y avait peut-être qu'avec Mickaïl qu'il avait accumulé les erreurs. Là, il le reconnaissait volontiers. S'accrochant à un homme cruel qui l'avait rendu dépendant. Le traînant dans la boue en affirmant que c'était là qu'était sa place. Le convainquant qu'il n'y avait que lui qui pouvait l'aimer, l'accepter tel qu'il était. Accepter le monstre qu'il pouvait être et qu'il fallait juste qu'il soit un peu dressé.

Mais Kane ne pourrait pas lui faire croire à nouveau toutes ces choses. Il le savait déjà qu'il était un monstre. Il se sentait déjà coupable. Il n'avait besoin de personne pour le lui dire. Il en avait déjà conscience. Et rien ne pourrait le faire se sentir plus mal qu'il ne l'était déjà. Vivant avec ses démons au jour le jour. Alors peut-être qu'elle pensait pouvoir réutiliser tout cela contre lui. Peut-être que certains détails lui feront revivre ces événements et réveilleront davantage le mal-être. Mais elle ne pourrait pas créer quoique ce soit chez lui.

Et pour la première fois de sa vie, il agissait en étant certain de faire le bon choix. Cette fois-ci, il se battait pour une cause juste. Et la ferveur qu'ils prenaient tous à essayer de le faire parler montrait bien que finalement, il y avait en effet anguille sous-roche. Ils ne voulaient pas que quelqu'un puisse menacer le château de cartes que Marchebank était en train de construire. Peut-être étaient-ils tous pourris jusqu'à la moelle. Peut-être croyait-il dur comme fer que le dictateur actuel pouvait faire changer les choses pour le mieux. Peut-être. Mais leur méthode d'interrogatoire ne laissait aucun doute sur ce que ce régime était réellement. Voilà comment on traitait les opposants.

L'accuser de faire parti d'un groupe terroriste pour étouffer les divergences. Le Kraken était sans aucun doute plus virulent que la Salamandre. Mais il n'y avait plus aucune opposition. Plus aucun parti politique en face pour défendre les autres. Ceux qui ne voudraient pas suivre la façon de penser du régime. Ils avaient bien fait leur travail. Éradiquant toute opposition. Oublié le MIM, balayé le SPAM. Et l'APPEL ? On ne l'entendait pas plus. Klemens ne s'était jamais intéressé à la politique. Il s'en moquait. Mais cela ne l'avait pas empêché d'entendre parler des divers partis politiques d'Angleterre. Après plus de cinq ans sur le territoire. Il avait une certaine notion de ce qui était normal et de ce qui ne l'était pas.

Et il était sincèrement étonné que personne ne voit l'évidence. Tous les signes étaient là. Et personne ne faisait rien. Applaudissant à chaque nouvelle réforme. Râlant pour la forme mais restant passif. La Salamandre avait commencé à essayer de faire bouger les choses. Mais ils n'étaient pas assez virulents. A peine une gène. Le Kraken, lui, se battait dans le but de faire bouger les choses maintenant. Alors certes, leurs manières de faire n'étaient pas des plus douces. Mais combattre le feu par le feu semblait la meilleure des manières. Et il avait sciemment choisi cette voie. Alors non, sa vie n'était pas parsemée d'erreurs. Il en avait commis, comme tout le monde. Mais il avait surtout la sensation que sa vie était un enchaînement de mal chance. Plus que tout le reste.  

Et elle pouvait menacer son entourage. Il n'en avait plus. Plus auquel il tienne suffisamment pour mettre sa vie en danger. Et il savait pertinemment qu'ils n'avaient rien contre lui. Rien pour prouver son appartenance à un groupe terroriste comme ils disaient. Pour le musée d'Oxford... c'était autre chose. Mais il ne pouvait pas le condamner à perpétuité pour un vol. Surtout lorsqu'ils ne savaient pas ce qu'il avait l'intention de voler. Alors finalement, reconnaître une partie de la vérité pourrait être amusant. Mais il ne se laisserait pas amadouer par leurs menaces. Lily, Juliana, Joel. Tous savaient ce qu'ils encouraient. Et même Irving. Il n'y avait que Roy et Mordred. Mais ce dernier en tant que membre de la Milice ne devait pas craindre grand chose et Roy... Il le soupçonnait de plus en plus de mouiller dans des trucs liés à Marchebank. Surtout après s'être acoquiné avec Magpie. Il ne craignait rien non plus. Il en était quasi certain. Donc non, une fois encore, elle n'utilisait pas les bons arguments. Il esquissa un léger sourire narquois.

Ah voilà qu'elle l'insultait d'animal maintenant. Ou non, la fatigue lui embrouillait l'esprit. Elle insinuait qu'il laissait ressortir son côté animal. C'était peut-être vrai. Mais en même temps, privez une personne de nourriture et de sommeil et regardez s'il ne se comportera pas lui non plus comme un animal. Cette jolie poupée face à lui parlait bien. Mais avait-elle subi ne serait-ce qu'une fois ce qu'il avait vécu au cours des huit jours précédents ? Il en doutait. Alors laisser entendre qu'il se comportait comme un animal était chose facile. Mais la suite lui fit serrer les dents. Le prénom de sa sœur, écorché par cette bouche de mégère blonde platine à la fausse compassion écœurante.

"Ne prononcez pas son prénom !"

Il était trop faible pour se tenir debout mais il avait encore suffisamment de forces pour lui envoyer un regard brûlant de haine et de rage mêlés. Encore assez d'énergie pour se redresser sur sa chaise et serrer les poings. Avant de se laisser retomber sur sa chaise, presque inerte. Ce n'était pas le moment de lui donner des armes supplémentaires. Il savait maintenant qu'elle avait vu ses souvenirs. Qu'elle savait tout. Ne pas montrer que cela le touchait outre mesure. Il poussa un léger soupir.

"C'est clair que ça se voit que mon bien être compte à vos yeux. Me laisser enfermer deux jours dans une pièce sans nourriture tout en me privant de sommeil... C'est très attentionné comme traitement. Vraiment... j'adhère."

Un sourire ironique se dessina sur ses lèvres alors qu'il redressait le regard sur Meredith.

"La mémoire de ma soeur... C'est vous qui la salissait, ce n'est pas moi ! Moi, je n'ai rien fait. Sauf me retrouver à un endroit où je n'aurais pas dû. Ça, je peux difficilement le nier. Mais m'accuser de terrorisme... C'est peut-être un peu fort non ? Avez-vous des preuves de ce que vous avancez ? Il me semble que vous avez bien fouillé mon esprit et rien ne prouve quoique ce soit. Alors, excusez-moi mais je crois que cela prouve bien mon innocence. Je m'en souviendrai dans le cas contraire."

Il prend un air nonchalant. Haussant un sourcil plein de défi. Qu'elle essaye donc de le détruire. Qu'elle essaye donc de le faire parler. Il ne dirait rien du tout.

"Alors condamnez moi à perpétuité si ça vous chante mais je vais difficilement avouer quelque chose que je n'ai pas fait."

Il se passa une main dans la nuque pour la masser légèrement. Raidie par le manque de sommeil.

"Et je ne fuie pas, regardez, je suis devant vous. J'assume totalement mes actes. J'étais bien au musée d'Oxford. Je me suis perdu, je crois d'ailleurs. Et j'ignore en réalité pourquoi j'y étais. Fouillez encore une fois mon esprit si vous voulez... Je ne sais rien !"

Il haussa les épaules en signe d'impuissance. La narguant légèrement. Essayant peut-être de la provoquer dans un sens. Qu'elle use de violence physique sur lui. Il s'en moquait. Il était résistant à la douleur. Mais les tortures mentales, il y était beaucoup plus sensible. Et à choisir, il valait mieux provoquer un peu plus quitte à énerver davantage et la pousser pour qu'elle agisse sous une impulsion, sous l'énervement. C'était souvent les coups qui partaient les premiers dans ces cas là.


Klemens Dabrosky
Meredith Kane
Meredith KaneDirectrice de Skye
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Passé Décomposé [Pv Klem] Icon_minitimeMer 4 Nov 2015 - 9:27
Malgré le vaste bureau qui les séparait, Meredith pouvait ressentir la profonde aura de colère émanant du prisonnier Dabroski. Sans les deux gardiens l'encadrant de part et d'autre de sa chaise, ainsi que les menottes magique lui encerclant les poignets derrière le dos, nul doute qu'il se serait d'ores et déjà jeté sur elle pour l'étrangler. La médicomage aurait aimé lui dire à quel point elle ne faisait pas cela de gaieté de cœur, et que derrière sa fonction se cachait une mère aimante et sans histoire et non un monstre comme il devait sans doute se l'imaginer. Mais voilà son métier consistait à arracher des vérités, aussi crues soient-elles, en s'insinuant dans les failles les plus douloureuses de l'âme humaine. Dans sa logique de guérir le mal par le mal, Meredith se doutait bien qu'en entrant à Skye, elle focaliserait très vite les haines et les rancœurs des détenus. Malgré la nouvelle vie qu'elle leurs accordait, il était bien connu que dans des conditions extrêmes, on crachait plus aisément sur les personnes sensées vous aider que sur les bourreaux. Syndrome de Stockholm ou non, il ne fallait pas s'attendre à de la reconnaissance dans l'exercice de ce métier; Depuis longtemps, Meredith s'y était résignée. Moralement, il s'agissait d'une fonction déstabilisante, dont peu de personnes pouvaient s'accommoder sans y laisser la raison. Toutefois Meredith Kane ne reculait pas devant l'adversité, et se plaisait à endosser ce rôle contraignant, mais tellement nécessaire pour le bien-être de tous. Pour la première fois de sa vie, elle ne se centrait pas sur son petit monde et un bonheur purement égoïste; Meredith avait une mission politique, et se sentait utile et responsable dans la bonne marche de la société.

Résolument fixe, le regard gris clair de la psychomage tentait de déterminer ce qui se pouvait bien se cacher derrière les piques provocatrices de Klemens Dabroski. Il s'agissait sans doute d'un leurre, ou plutôt d'une technique pour masquer ses émotions véritables, et il lui faudrait trouver un moyen de les contourner. Plus elle observait les mimiques rebelles du prisonnier, et plus celui-ci lui faisait penser à son troisième enfant, Walter. En effet, aussi impensable cela puisse être, il y avait de nombreux points de ressemblance entre le terroriste et son fiston adoré. Aussi vif d'esprit que rusé, le petit pensionnaire de la maison Serpentard avait la même petite lueur de défi dans le regard, le même sourire narquois que le suspect assigné devant elle. Mais les similitudes s'arrêtaient là, tant Walter jouissait d'un environnement familial des plus équilibrés, qui lui offrait un cadre dont Klemens s'était manifestement écarté depuis bien longtemps. La vie n'était souvent qu'une question de chance, et la douce Eva en était d'ailleurs la preuve manifeste; Elle qui avait grandi dans un univers familial malsain, avant de trouver bonne fortune. Les dés du destin étaient souvent faussés, la naissance étant la première et la plus grande des injustices. Klemens n'aimait pas que l'on soulève les souvenirs de son passé, et tentait obstinément de ramener la médicomage à la situation présente. Malheureusement pour lui, il était tombé sur la mauvaise personne. C'est avec sa douceur habituelle que Meredith s'engagea sur un terrain des plus glissants.

"Maintenez vos dires si cela vous chante, monsieur Dabroski. Laissez grogner la bête qui sommeille en vous tant que vous voulez! Nous ne prendrons pas le risque de vous libérer, pour l'unique raison que nous avons d'ores et déjà à notre disposition, suffisamment d'éléments pour vous condamner pour le restant de vos jours. Je me fiche éperdument de connaître les raisons exactes de votre présence dans ce musée d'Oxford; Car la vérité, c'est que je sais déjà une chose essentielle vous concernant, monsieur Dabroski... "

Joignant ses mains avec délicatesse, la psychomage se pencha sur son bureau afin de mieux plonger son regard dans celui du condamné.

"Vous êtes un individu dangereux pour la société telle que nous l'entendons. Et si de mon côté, je ferai tout mon possible pour vous aider à apprivoiser le monstre qui sommeille en vous; J'attends également de votre côté que vous me fournissiez une preuve manifeste que vous voulez devenir un homme meilleur... "

Sans l'ombre d'un avertissement, Meredith adressa alors un bref coup d'œil aux deux miliciens qui encadraient le siège du prisonnier; Signe que l'entretien allait sévèrement se durcir. Les deux brutes épaisses plaquèrent leurs mains sur l'une et l'autre des épaules du détenu, afin de lui empêcher toute possibilité de mouvement. Meredith Kane, quant à elle, quitta son séant avec la prestance d’une reine, pour se diriger vers une pensine qui bouillonnait sur l'une des petites tables en marbre de son bureau.

"J'imagine que vous voulez des preuves de ce que j'avance, alors je vais me faire un plaisir de vous en donner... "

Sans un regard pour le malheureux Klemens, la médicomage saisit une seringue magique, dont elle trempa l'aiguille dans le réceptacle à souvenirs.

"Ce que vous voyez-là, monsieur Dabroski, est une pensine relatant votre vie dans sa vérité la plus stricte, elle n'omet aucuns détails. Que ce soit les bons ou les mauvais souvenirs, je me suis intéressée de très près à votre histoire; Au point de dire sans m’avancer, que je suis désormais la personne qui vous connaisse le mieux dans ce petit monde qui est le nôtre... "

Meredith Kane releva lentement la seringue de la pensine, avant d'avancer en direction de la chaise du condamné. Certes, il s'agissait d'une étape terrible de sa fonction de réhabilitation, mais c'était la seule à même de faire prendre conscience au détenu, de la triste réalité de sa vie. Souvent, pour protéger sa conscience et dans un désir de protection, l'humain cherche à se déresponsabiliser de ses fautes, quitte à se mentir à lui-même. Meredith Kane représentait un courant de pensée qui préconisait que la reconstruction de l'individu passait obligatoirement par l'acception et non le déni. Un principe qu'elle appliquait sans retenue pour ses patients, au risque de provoquer chez eux de graves traumatismes; Mais dont elle épargnait délibérément Eva, préférant laisser celle-ci s'épanouir dans l'innocence la plus totale. Un choix purement égoïste dont elle ne voulait pas s'infliger la responsabilité, ni en entendre parler. Comme quoi la marge est faible entre le siège du psychiatre et le divan du patient...

Sa seringue brandit en l'air, Meredith contourna le siège du prisonnier ligoté, pour venir se tenir juste derrière lui. Tandis que les deux miliciens le maintenaient fermement, la psychomage se décida à mettre un terme au suspense. D'un calme olympien, elle se pencha vers l'oreille de Klemens pour lui révéler la suite du programme.

"Ce que je m'apprête à vous faire endurer, est ce que l'on nomme communément dans ma fonction, un "flashback mémoriel". Grâce à lui, vous allez perdre la notion du temps et pouvoir revivre un épisode de votre vie en spectateur privilégié. Je tiens à vous rassurer, dans ma grande mansuétude, je vous ai épargné un souvenir qui se révèlerait trop déstabilisant pour la suite de notre entretien. J'espère que cela vous aidera à prendre conscience que nous devons œuvrer ensemble afin de sauver ce qu'il y a de meilleur en vous, en n'éradiquant le pire... "

La médicomage saisit alors délicatement Klemens par la chevelure, afin de faire basculer légèrement la tête de celui-ci sur le côté. Puis elle planta l'aiguille de la seringue dans la veine de son patient réfractaire, afin de lui soumettre un atroce souvenir de sa vie : Celui de la mort tragique de l'innocente Roxanne Prewett. A la différence que cette fois-ci, Klemens ne vivrait pas l'évènement de la lune sanglante sous les traits d'un loup-garou, inconscient du mal qu'il engendrait; Mais du point de vue de l'humain sensible et doté d'émotion. Une expérience brutale que Meredith trouvait malheureusement nécessaire pour faire prendre conscience au détenu Dabroski qu'il serait vain de résister. Le souvenir injecté devait déjà produire son effet, et Meredith se contenta d'aller s'asseoir à nouveau sur son fauteuil de Directrice de Skye. Entrecroisant ses jambes avec grâce, elle commença à inscrire certaines annotions sur un rapport d'entretien, en évitant scrupuleusement de lever les yeux sur le malheureux détenu plongé dans un épisode cauchemardesque de sa vie. Les pupilles de ce dernier roulaient dans leurs orbites, son corps était secoué de multiples spasmes, mais Meredith Kane se contenta de griffonner ses observations. Elle ne releva les yeux que lorsque Klemens sembla revenir à la non moins terrible réalité de son présent.

"Alors monsieur Dabroski, vous me croyez maintenant quand je vous dis qu'ici dans la prison de Skye, même le plus souple des roseaux peut se rompre. Faisons en sorte de ne pas en arriver à de telles extrémités, il est temps de reprendre en main votre destinée. Pour cela, il serait judicieux que vous me disiez réellement ce que vous fabriquiez à une heure aussi tardive dans le musée d'Oxford. Pour qui travaillez-vous réellement, monsieur Dabroski? "

Meredith Kane reposa calmement sa plume dans son encrier, avant d'ajouter :

"Si vous persister dans le déni, alors je pourrai vous ramener au souvenir de votre charmante petite sœur. A moins que vous ne préfériez celui traitant de votre période "Ich Bin ein Berliner". Veuillez m'excuser pour mon allemand, mais je crains qu'il ne soit aussi imparfait que l'était votre vie dépravée de cette époque-là... "

La Directrice de Skye n'esquissa pas l'ombre d'une émotion, alors qu'elle ramenait le malheureux Klemens à l'un des pires épisodes de son existence.  

Sorry!:



             
“Meilleur ne veut pas dire meilleur pour tout le monde”
Klemens Dabroski
Klemens DabroskiLoup-garou
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Passé Décomposé [Pv Klem] Icon_minitimeSam 5 Déc 2015 - 23:12
Un individu dangereux pour la société ? Un léger rictus lui échappa alors qu'il contrôlait un léger rire sans joie. Elle se moquait de lui ? Un individu dangereux ! Et sur quel motif ? Parce qu'ils l'avaient retrouvé dans une aile interdite d'un vieux musée sentant le renfermé, elle pouvait affirmer qu'il était dangereux. Rien dans son passé ne prouvait non plus qu'il avait intentionnellement tenté de nuire à qui que ce soit. Chaque élément de son passé ne faisait parti que d'un ensemble de malchance. Et l'accuser de vouloir faire du mal aux personnes qui l'entouraient était tout de même un peu gros. Sur quels fondements se basait-elle ? Avait-elle lu en lui quelque chose de similaire ? C'était qu'il se connaissait bien mal si tel était le cas.

Evidemment, il avait toujours été légèrement égocentrique et à faire passer son bien-être avant celui d'autrui. Mais rien qui ne suggère qu'il était une telle menace pour le monde sorcier. si tel était le cas, il n'aurait certainement jamais obtenu sa nationalisation. Cette femme était d'une hypocrisie sans nom. Et il ne faisait aucun doute que le plus dangereux des deux pour la société sorcière, ce n'était pas lui. Il affronta donc son regard. Sa lueur de défi toujours au fond du regard, un léger sourire narquois au coin des lèvres.

"Je n'ai pas besoin de vous pour devenir un homme meilleur. Je n'ai pas eu besoin de vous jusqu'à présent pour m'en sortir dans la vie. Ce n'est pas maintenant que ça va commencer."

Puis sans que rien ne le prépare à ce qui allait suivre, il sentit les deux geôliers qui l'avaient accompagné le maintenir fermement chacun sur une épaule pour l'empêcher d'effectuer le moindre mouvement. Une certaine pointe d'inquiétude passa dans son regard. La suite du programme était parfaitement floue. Il n'avait aucune indication sur ce qui allait suivre. Rien lui permettant de savoir le degrés de douleur qui l'attendait. Il vit juste Meredith se lever pour se diriger vers une sorte de grosse pensine avant d'y plonger une aiguille pour revenir vers lui après qu'elle lui eut affirmé être la seule personne à le connaître mieux que personne d'autre. Peut-être savait-elle tout de son passé. Peut-être avait-elle vu ce qu'il avait vécu et enduré. Mais il ne suffisait pas de connaître le passé d'une personne pour la connaître intimement.

Meredith Kane ne savait rien de ses sentiments profonds ou même de ses pensées. Elle avait uniquement eu accès à ses souvenirs. Rien qui ne puisse justifier sa prétention. Seuls les rares personnes à qui il s'était confié pouvait prétendre le connaître. Mais certainement pas cette femme frigide au regard antipathique. Elle pouvait très bien prendre ses grands airs et son regard désolé. Elle pouvait très bien faire mine de compatir à sa douleur. Il savait très bien qu'au fond cette femme prenait du plaisir à le torturer. Sinon comment expliquer qu'elle fasse ce métier avec autant de facilité ? Elle n'allait quand même pas lui faire croire qu'elle pensait sincèrement agir dans son intérêt ? On ne torturait pas une personne dans son intérêt. Il l'avait appris à ses dépends bien assez tôt. S'il avait une leçon qu'il avait retiré de sa relation avec Mickaïl c'était bien celle ci. Lorsque quelqu'un vous faisait du mal en prétendant ne vouloir que votre bien c'était souvent que la personne avait un gros problème d'ego ou un gros problème psychologique. Et pour une psychomage, c'était tout de même bien embêtant.

Surtout que celle-ci semblait vouloir commencer à jouer au savant fou. Ce qui n'était pas pour le rassurer. Il prit sur lui pour ne pas frissonner d'appréhension lorsqu'elle se pencha pour susurrer à son oreille. Il ne devait pas lui montrer qu'il avait peur. Il se devait de rester stoïque. Même si la crainte de ce qui l'attendait lui tiraillait les entrailles. Les souvenirs défilant un à un sous ses yeux pour déterminer lequel elle lui ferait revivre. Elle laisserait les plus éprouvants de côté pour le moment ce qui laissait peu de choix. La dispute avec Roy ? La mort de Valery ? Les insultes de Jacek ? La pleine lune sanglante ? Une moue de dégoût lui échappa et il tenta vainement de se débattre pour se soustraire à la prise de la médicomage. Et surtout de ses doigts manucurés qui le révulsaient plus que tout. Son baratin ne servant qu'à se trouver des excuses pour les atrocités qu'elle s'apprêtait à lui faire revivre.

Il sentit la morsure de l'aiguille s'enfonçant dans son cou. Il sentit le liquide froid se répandre lentement en lui. Le douleur l'engourdissant légèrement, le faisant partir dans un état second avant que les choses ne deviennent à nouveau claires devant lui. C'était comme un rêve, il avait à nouveau retrouvé toutes ses capacités de mouvement. Acteur de la scène qui se déroulait devant lui sans pour autant pouvoir changer quoique ce soit au film horrible qui se déroulait sous ses yeux. Tout se passa très vite. La première chose qu'il vit fut le loup tapit dans l'ombre. La seconde, les deux jeunes filles déambulant oisivement dans les ruelles sombres du petit village. Il pouvait entendre leur conversation, il pouvait voir l'excitation sur leurs visages.

Elles étaient inconscientes du danger qui les menaçait. Trop ravie d'avoir réussi à faire le mur sans se faire prendre pour se rendre à un concert de rock sorcier. Mais la bête rodait. Et sans le savoir elles venaient de connaître la plus grosse erreur de leurs vies. La fin pour l'une d'entre elle. Il vit avec horreur le loup bander ses muscles pour sauter sur Samantha. Il l'avait reconnu tout de suite. Sa chevelure brune, sa silhouette menue. Il avait reconnue la seconde également au premier coup d’œil. Roxanne Prewett. Il n'avait vu que des photos d'elle dans les journaux. Mais il n'eut aucun mal à l'identifier. Sa victime. La dernière. Du moins, sa dernière innocente victime. Car il avait de plus en plus envie de mettre fin au jour de cette abominable sorcière blonde peroxydée.

Un monstre pareil ne manquerait à personne. C'était lui qu'elle avait qualifié de monstre mais au vu des derniers événements, il lui semblait que le qualificatif se devait d'être revu. Le monstre dans la pièce où il se trouvait précédemment n'était pas celui que l'on croyait. La scène continua de se dérouler sous ses yeux. Il entendit les cris de Samantha avant qu'elle ne s'évanouisse. Il vit Roxanne tenter de sauver sa camarade. Se rendant ainsi la proie de la bête. Il vit le loup sauter sur la rouquine. Il entendit les hurlements puis les borborygmes dégoûtants de l'animal à mesure qu'il déchiquetait la peau de la jeune fille pour se nourrir. La scène devenant insurmontable, insupportable. Il ferma les yeux, se boucha les oreilles pour faire disparaître la scène de sous ses yeux. Un haut le cœur le prenant alors que l'odeur du sang lui emplissait les narines, son odorat sur-développé depuis sa propre morsure.  

Il pria pour que tout ceci s'arrête. Que l'horreur disparaisse. Il retint un léger soupir de soulagement lorsqu'il sentit les liens enserrer ses poignets à nouveau. Le corps encore tremblant de spasmes suite aux images qu'il venait de voir. C'était encore pire que ce qu'il avait craint. Ces images ne l'avaient pas hanté des nuits durant puisqu'il n'en avait qu'un vague souvenir. Des formes, des odeurs, un goût de sang sur la langue. Mais rien de comparable à tout ceci. Rien qui ne le laisse tremblant et couvert de sueurs froides. Les pupilles dilatées par l'horreur. Il tenta tant bien que mal de reprendre un rythme cardiaque normal après cette épreuve. Ne pas montrer trop longtemps à quel point tout ceci l'avait affecté.

Il lui jeta à peine un regard lorsqu'elle le nargua. Il était ébranlé, certes, mais loin d'être brisé. Il en faudrait bien plus que cela. Après tout, c'était ses propres souvenirs. Il avait déjà vécu tout ça une première fois et il l'avait surmonté, il pouvait très bien recommencer. Ce serait dur mais il n'avait plus vingt ans. Il était capable de faire la part des choses. Capable de se dire qu'il était passé outre. Qu'il avait vaincu sa culpabilité en quelque sorte. Et surtout, il ne donnerait pas au docteur Kane la preuve qu'elle avait eu raison sur lui. Qu'elle avait été capable de le mater comme un vulgaire chien des rues. Il ne lui ferait pas ce plaisir. Par fierté et pour se prouver à lui même qu'il était capable d'endurer à nouveau les pires démons de son passé. Même si ses poings se serrèrent sous la rage. Même s'il sentait que ce ne serait pas une partir de plaisir. Même s'il serait au bord de la rupture, il ne craquerait pas. Il s'en faisait la promesse solennelle. Et si cela devenait trop difficile... Il lui resterait une dernière option. Celle qu'il gardait en réserve en cas de tout dernier recours. La délivrance grâce au sortilège impardonnable. Rien qu'une lettre et s'en serait fini de lui. S'il n'arrivait pas à surmonter, si cela devenait trop dur et que l'envie de vivre le quittait, il se laisserait partir sans aucun regret.

Il redressa le regard. Une nouvelle résolution au fond des yeux. La lueur de défi rallumée en lui. Il fixa la femme face à lui et esquissa un léger sourire amusé avant de lui cracher au visage. Voilà ce qu'il en faisait de sa rédemption. Sa vie avait été dépravée ? Très bien. Il jouerait aux dépravés si c'était ce qu'elle souhaitait. Son sourire s'agrandit légèrement alors qu'il constatait le petit effet qu'il venait de provoquer.

"Du bist nicht ein Berliner. Du bist eine große scheiße."

Il venait très certainement de signer son arrêt de mort. Mais après tout, il n'avait plus rien à perdre. Il n'avait pas l'illusion de croire que qui que ce soit viendrait le libérer. Il faudrait déjà qu'ils sachent où il se trouvait et ensuite, le Kraken n'avait pas les moyens de le faire sortir. Ils étaient bien trop peu nombreux et pas assez préparés pour prendre d'assaut cette forteresse. Il ne lui restait plus qu'à se montrer le plus malin et pousser Meredith Kane à la faute pour prouver aux yeux de tous qu'elle n'était rien de plus qu'une hypocrite à la solde d'un dictateur fou.

"Je vous épargnerai la traduction. Cela pourrait affecter vos chastes oreilles."

Un nouveau sourire narquois se dessina sur ses lèvres alors qu'il s'enfonçait contre le dossier de son siège inconfortable. Il lui fallait maintenant se préparer aux nouveaux souvenirs qui ne tarderaient pas à affluer dans son esprit.


Klemens Dabrosky
Meredith Kane
Meredith KaneDirectrice de Skye
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Passé Décomposé [Pv Klem] Icon_minitimeMar 19 Jan 2016 - 11:00
Klemens Dabroski incarnait à lui seul l'exemple type de ce qu'il y avait de pire dans la radicalisation de la société actuelle. Après le règne sombre des Mangemorts, l'avènement des Mardoliens, la montée des extrémistes sang-purs, les nouveaux groupuscules terroristes : Le Monde Magique était profondément meurtri et foisonnait de ce genre d'individus qui ne reculaient devant aucune forme de mépris pour le briser définitivement. Des pourritures déshumanisées qui n'hésitaient point à cracher sur une femme, mère de famille de surcroit, sans éprouver le moindre état d'âme. Rien ne pouvait légitimer ce genre de comportement, et nul doute que le FREE et son inestimable Ministres allaient devoir redoubler d'efforts pour effacer les trop nombreuses années de laxisme juridique de ses prédécesseurs. Eradiquer ce cancer qui gangrénait la paix sociale ne serait pas une sinécure, mais cela n'égratignait en rien la profonde détermination que Meredith Kane nourrissait à l'égard de cette noble mission. Aucun crachat, aucune insulte ne pouvait la dissuader de l'importance de ce projet de réinsertion; Que ce soit de gré ou de force, elle finirait par ramener les brebis égarés au cœur du troupeau. Klemens Dabroski n'était rien d'autre à ses yeux qu'une anomalie de plus dans le système sécuritaire; Une défaillance qui se devait d'être rectifié, afin d'assurer l'avenir et le bien-être des générations futures. En acceptant ce poste à Skye, la psychomage ne recherchait aucune forme de glorification personnelle ou carriériste; Au contraire, elle œuvrait pour léguer à ses enfants un monde apaisé dans lequel ils pourraient s'épanouir en toute quiétude, sans avoir à se soucier des problèmes d'insécurité. N'était-ce pas là le plus beau des combats?

La Directrice leva subitement la main pour réfréner les ardeurs des deux Miliciens qui souhaitent laver l'affront du crachat à grands coups de matraques.

"Non, messieurs! Je ne tolèrerai aucune manifestation de violence au sein de mon bureau! Malgré son attitude profondément... irrespectueuse, Monsieur Dabroski demeure encore sous ma protection durant toute la durée de cet entretien. "

Une manière indirecte de signifier aux deux geôliers qu'ils pourraient faire ce qu'ils voulaient du détenu Dabroski, une fois le seuil de son bureau franchit. A l'aide d'un carré de soie, Meredith tamponna calmement son visage pour le nettoyer du préjudice infligé. Une fois cela réalisé, et bien déterminée à faire disparaître le sourire narquois qui habitait encore l'humeur de son patient carcéral; Le regard de la psychomage se changea en banquise tandis qu'elle le fixait froidement sans battre des cils. Elle finit par pousser un bref soupir d'exaspération.

"Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de vous, monsieur Dabroski? "

La question était dérisoire tant elle connaissait déjà la réponse. Dans le meilleur des cas, il allait passer aux aveux et reconnaître son implication dans la tentative de vol de parchemins de Magie Noire; S'en suivrait alors un programme de réhabilitation adapté à sa situation, lui offrant un nouveau départ. Ainsi il pourrait réintégrer la norme de la société, tout en étant étroitement surveillé. D'ailleurs en ce moment même, l'entourage de Klemens Dabroski étaient volontairement épiés. Car si certaines pages des souvenirs du détenu avaient été volontairement arraché, il n'en restait pas moins que la fouille mémorielle avait apporté certains indices concernant l'entourage direct de celui-ci. Meredith Kane s'était contentée de donner à la Milice le fruit de ses investigations, en espérant que l'une des nombreuses fréquentions du prisonnier puisse les mettre sur un début de piste concernant une quelconque organisation criminelle. Pour l'heure, aucune faille n'avait encore été filtrée de cette opération de surveillance, et aucun aveu ne semblait se dessiner sur les lèvres du détenu. Mais la patience était l'arme des sages, et la directrice comptait bien l'utiliser. Elle esquissa un léger sourire, alors qu'elle venait de choisir un autre angle d'attaque pour creuser la carapace de mensonge qui encerclait la vérité que cachait obstinément le suspect.

"En tout cas, je suis rassurée à l'idée de vous voir vous exprimer avec autant de maitrise dans la langue de Goethe. Un léger accent bavarois, si je ne m'abuse, mais sinon votre allemand est parfait! Une aubaine, tant je crains que dans un proche avenir, cette langue ne redevienne très rapidement votre seul moyen de défense... "

Meredith Kane ne pouvait se départir de son regard polaire tandis qu'elle s'apprêtait à confronter Klemens à l'un des plus atroces chantages qui soit. Même si pour l'heure ses intentions avançait déguisées...

"En fouinant dans votre passé, je n'ai malheureusement pas pu faire l'impasse sur votre tragédie germanique. Un drame qui n'incombe qu'à vous, tant vous sembliez déjà à l'époque vous complaire dans le fait d'être manipulé. C'est quelque chose de récurrent dans votre personnalité que de toujours vouloir vous soustraire à la volonté des mauvaises personnes? La plupart de mes confrères psychiatres prendraient cela pour de la dépendance affective, ou une forme de soumission. Mais pour ma part, ils omettraient l'essentiel qui réside dans l'immense mal-être et la dualité qui hante votre personnalité. Solitaire ou en meute, vous êtes perpétuellement dans l'incapacité chronique d'être heureux. Pourquoi? Parce que derrière votre volonté d'être libre et d'assumer vos choix aussi incohérents soient-ils, vous restez toujours ce petit pantin désarticulé. Incapable de vous assumer, vous laissez à d'autres plus forts et charismatique que vous, le soin de dicter votre propre destinée. Que ce soit avec ce Mikhaïl Vashko ou touts autres illusionnistes que vous prenez en estime, vous ne reculez devant aucunes bassesses; Quitte à vous prostituer et perdre le peu d'amour propre qui sommeillait encore en vous. Combien de temps, allez-vous encore attendre avant de mettre un terme définitif à ce calvaire? Quand allez-vous enfin apprendre à vous aimer, monsieur Dabroski? "

Meredith Kane secoua tristement la tête de façon négative.

"Malheureusement, je ne suis pas là pour faire votre psychanalyse, ni pour réparer vos erreurs passées. J'essaie simplement de vous offrir un avenir qui ne nécessite que votre entière coopération. C'est pourquoi, je pense qu'il est temps de révéler la vérité et d'assumer pleinement votre responsabilité dans l'exaction commise au Musée d'Oxford. Pourquoi ces parchemins? Dans quelle finalité et pour le compte de qui? Dîtes-moi tous, sinon...   "

La directrice décroisa ses longues jambes avec grâce, avant d'exposer un redoutable marché au prisonnier de l'infernale île de Skye.

" Sinon, je serai contrainte d'informer mes supérieurs et le département de la Justice de votre complicité dans l'affaire "Vashko". Et je crains que l'Allemagne magique ne demande alors votre expatriation immédiate, ce qui vous renverra indubitablement à vos fantômes du passé. Mais que voulez-vous, c'est la seule preuve que nous avons à notre disposition et qui puisse vous inculper durablement; De plus, nous ne pouvons dissimuler une piste judiciaire aussi probante dans l'arrestation d'un si dangereux mercenaire? A moins que ne me fournissiez certains éléments nouveaux sur le Musée d'Oxford? " Sourire succinct de la Directrice, avant d'ajouter : "Des aveux pourraient vous éviter de demeurer sur notre belle île, et de bénéficier de notre programme de réhabilitation. Pourquoi devoir replonger dans cette sordide histoire allemande, monsieur Dabroski? Et compromettre par la même occasion l'avenir de cette ancienne amante, coupable autant que vous d'acte de complicité criminelle? Comment s'appelait-elle déjà? Weronicka, c'est bien cela? Je me doute bien que vous ne voulez pas lui causer le moindre désagrément. Ce n'est pas votre genre de vous en prendre aux femmes... "  

Meredith Kane arqua un sourcil ironique.

"D'ailleurs si cette idée vous revenait subitement à l'esprit : Sachez que j'ai de quoi vous ramener à un souvenir atroce de cette période... Ni vous ni moi ne désirons cela, n'est-ce pas? "

Passé Décomposé [Pv Klem] 160119110054307215



             
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Klemens Dabroski
Klemens DabroskiLoup-garou
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Passé Décomposé [Pv Klem] Icon_minitimeDim 14 Fév 2016 - 12:23
Une attitude profondément irrespectueuse... C'était vrai qu'il n'avait jamais été très doué pour les courbettes. Il n'avait jamais aimé ça et il en avait souvent payé le prix fort. A Durmstrang, chez ses parents et plus tard lorsqu'il avait été livré à lui même. Il n'avait jamais vraiment su respecter la hiérarchie sociétale et les règles imposées. N'en faisant qu'à sa tête lorsque cela l'arrangeait. Avant de finalement comprendre que dans certaines situations mieux valait l'écraser. Surtout lorsque l'autre en face avait des arguments... marquants.

Néanmoins, ce n'était pas encore tout à fait le cas de Meredith Kane. Il avait parfaitement compris qu'une fois les portes du bureau passées, les gardes sauraient lui rappeler quelle était sa place dans cette prison. Mais il s'en moquait. La violence physique ne lui faisait pas peur. Il savait qu'il pouvait encaisser. Il ne craignait pas pour sa vie, il savait qu'ils voulaient le garder vivant. Du moins pour le moment. Dans l'espoir de lui tirer une confidence. Chose qu'il n'était pas prêt de leur donner. De toute manière, il ne pouvait pas le faire, le simple fait de parler le tuerait sur place. Un moyen comme un autre d'en finir rapidement et sans douleur le moment venu.

Toutefois, il ne se sentait pas encore prêt à rendre les armes. Affrontant la psychomage du regard. Il ne se laisserait pas intimider. Elle connaissait son passé. Elle était capable de l'utiliser contre lui. De lui montrer les pires moments de sa vie si elle le souhaitait. Peut-être même en déformer quelques uns et le forcer à les regarder. Mais il avait déjà vécu tout cela. Il l'avait surmonté que pensait-elle pouvoir lui faire de plus ? Oui, c'était horrible, toutes ses images défilants les unes après les autres devant ses yeux. Insoutenable. Horrifique. Mais il ne pouvait pas abandonner maintenant. Ils finiraient bien pas le relâcher à un moment. Du moins, il en avait la conviction. Après tout, Kane voulait le réintégrer à la société, c'était ce qu'elle avait affirmé.

Elle agissait comme un professeur fatigué par un élève récalcitrant. Ce qu'il était certainement aux yeux de la femme. Et il esquissa un léger sourire amusé à sa question, il savait pertinemment qu'elle ne demandait aucune réponse. Toutefois, il ne put s'empêcher une répartie cinglante qui lui coûterait certainement plus tard.

"C'est drôle, mes parents se sont toujours posés la même question. Je ne suis pas certain qu'ils aient fini par trouver la réponse par contre. Mais en ce qui vous concerne, vous pouvez me relâcher."

Il lui adressa un léger sourire condescendant avant de tapoter du bout des doigts le bras du fauteuil sur lequel il était attaché. Feignant presque l'ennui. Il ne comprenait pas pourquoi il était encore là. Elle n'avait toujours pas compris ? Elle pouvait lui faire revivre son passé dans les moindres détails si cela l'amusait, il ne parlerait pas. Il n'avait rien à dire de toute façon. Il avait été arrêté pour une raison qui selon toute vraisemblance ne l'inculpait pas directement de terrorisme. Même si sa présence au musée et surtout dans l'aile Magie Noire pouvait être intrigante. Il avait fourni une explication et il s'y tiendrait. Changer de version le rendrait immédiatement coupable. Même si pour ses bourreaux au vu du traitement qui lui avait été offert, il n'était pas innocent. Il avait été condamné avant d'avoir été jugé, elle était belle la justice anglaise de Leopold Marchebank.

Il fronça les sourcils lorsque Kane reprit la parole, ne comprenant pas où elle voulait en venir. Pourquoi l'Allemand deviendrait son seul moyen de défense ? Il ne comprenait pas et il prêta un peu plus attention aux paroles qui suivirent. La stupeur marquant un instant son visage. Il essaya de cacher son trouble, touché en plein cœur par les paroles pour une fois véridique de la psychomage. Son visage se ferma mais il ne répondit rien. Il n'était plus cette personne. Il n'était plus soumis à personne et il n'obéissait à personne d'autre que lui. Quant au fait d'apprendre à s'aimer tel qu'il était... Il y avait eu une période de sa vie où c'était le cas.

Puis, il avait été mordu. Et il était difficile d'aimer quelque chose qui nous faisait peur et nous dégoûtait en même temps. Il n'avait jamais réussi à être en paix avec cette partie de lui même. Il avait beau paraître sûr de lui, il n'était rien d'autre qu'un pantin désarticulé. Kane avait raison sur un point. Il n'arrivait pas à être heureux. Les rares fois où il l'avait été la vie l'avait douloureusement rappelé à l'ordre. Lui reprenant Valery et lui enlevant sa normalité. La suite n'était qu'une succession d'échecs. L'homme qu'il avait été avec Mikhaïl le dégoûtait. Il avait essayé d'occulter au plus profond de lui son passé honteux. Prenant un nouveau départ ou du moins essayant sans se pervertir à nouveau.

Il avait réussi. Du moins, il l'avait cru jusqu'à aujourd'hui. Il avait changé, il le pensait sincèrement. Mais au fond, il était toujours le même. Cet adolescent perdu qui cherchait un équilibre. Une bouée à laquelle se raccrocher de peur de tomber dans le néant. De peur d'être oublié. Il ne voulait pas finir seul. Il voulait être aimé. Il voulait qu'on l'accepte. Mais lui même n'avait jamais réussi à le faire. Ne faisant qu'augmenter son malaise au fil des années. Il avait vu en Mikhaïl un mentor à l'époque. Le premier à l'aimer pour ce qu'il était. Il l'avait pris sous son aile, lui avait donné un toit, de la nourriture et de l'affection. A sa façon du moins. Au début, tout semblait parfait. Alors, il s'était attaché. Au point d'en devenir aveugle, de ne pas voir l'asservissement qu'il lui faisait subir.

Jouant la carte du chantage pour le garder auprès de lui. Alors, il était resté. Exécutant ce qu'il lui demandait sans se rendre réellement compte de ce qu'il faisait. Il avait néanmoins toujours refusé de l'accompagner dans ses missions. Il n'avait jamais tué personne. La simple idée lui donnant la nausée. Mais il n'avait pas refusé d'employer son corps afin de satisfaire les désirs de certains. Dans l'intention, il lui avait semblé de protéger l'homme qu'il aimait. Il avait été naïf et crédule. Il l'avait regretté. Subissant le courroux d'un homme jaloux et possessif qui pour le punir avait continué de le vendre à des hommes.

Lui, tout ce qu'il avait recherché au début n'était rien d'autre qu'une sécurité. Une figure paternelle capable de s'occuper de lui. Lui permettre de retrouver une vie facile sans préoccupation. Il avait été forcé de constater que la vie n'avait rien d'un conte de fée. Il était violemment redescendu sur terre. Il avait conscience de n'être rien d'autre qu'un moins que rien. Incapable de réellement tourner la page. Vivant dans le passé. Alors lorsqu'elle lui parla de son avenir, il grimaça légèrement. Il lui semblait qu'il n'en avait pas et qu'il n'en avait jamais eu. Comment continuer à avancer avant autant de casserole derrière lui ?

Un poids s'abattit soudainement sur ses épaules. N'écoutant qu'à moitié les paroles de sa tortionnaire. Il posa néanmoins son regard sur elle à nouveau. Son chantage odieux lui restant en travers de la gorge et le laissant bouche bée. Comment... ? Il n'avait rien fait... Enfin, peut-être lui si. Il avait été mêlé à la mafia contre son gré. Mais Weronika avait comme unique tord d'être la fille de Mikhaïl. Rien qui ne l'implique dans quoique ce soit. Elle avait certainement refait sa vie avec un homme très bien, elle devait même avoir des enfants tout en ayant continué sa carrière de cantatrice. En quoi était-elle coupable ?

La seule chose dont elle s'était rendue coupable avait été de tomber amoureuse de lui. Il n'était déjà pas très fréquentable à Durmstrang. Jouant avec le cœur de ses conquêtes sans se soucier des conséquences. Mais avec le temps, il l'était encore moins. Il savait qu'il n'était pas un bienfait pour son entourage. Il l'avait compris avec les années. Il avait fini par se faire à l'idée. Et une fois encore quelqu'un devrait payer les pots cassés pour lui ? Non ! C'était hors de question. Ses poings se fermèrent violemment sur ses accoudoirs. La colère suintant par tous les pores de sa peau. Une moue de dégoût sur le visage. Il n'avait jamais été volontairement violent avec les femmes. Kaszia était un accident. Roxanne et Samantha étaient des accidents. Mais Meredith Kane n'en serait pas un lorsque l'opportunité se présenterait.

"Elle ne sait rien et n'a jamais participé à rien. Son seul crime est d'avoir été engendrée par une pourriture."

Il avait presque craché ses paroles tellement la colère le prenait à la gorge. Ses yeux lançant des éclairs.

"Je me demande bien comment vous faites pour supporter votre reflet dans le miroir. Vous êtes abjecte. La pire pourriture que le monde ait crée. Vous pouvez bien me menacer ou me faire tout le chantage que vous voudrez, je ne dirais rien. Alors allez-y livrez moi à la justice allemande mais sachez qu'un jour ou l'autre, les rôles seront inversés... Et ce jour là, je saurais vous rendre la pareille."

Son regard noir exprimait toute la violence de sa colère et ne laissait aucune place à l'imagination. Lorsqu'il serait libre, il tuerait cette femme de ses propres mains. Elle pouvait le torturer autant qu'elle le souhaitait, il savait qu'un jour, il aurait sa vengeance. Et rien que cette idée lui redonna un semblant de force et d'espoir. Une volonté farouche de survivre et de surmonter cela coûte que coûte.


Klemens Dabrosky
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Profil Académie Waverly
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