MerlinCompte fondateur | Lun 11 Jan 2016 - 19:29 Le membre 'Mordred Lannister' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Dé à 6 faces' : 1 |
Juliana McNeilRésistante DPP | Lun 11 Jan 2016 - 19:54 Les yeux arrondis de stupeur, Juliana observa sans vraiment y croire sa flèche s'enfoncer dans le coeur de Roy, qui s'effondra au sol comme au ralentis. Hébétée, elle resta figée de longs instants, le souffle suspendu, complètement insensible au sol qui tremblait et à l'enfer qui semblait se déchaîner dans l'arène. Tout son corps semblait rejeter ce qu'elle avait sous les yeux, tant cela lui semblait impossible. Un instant, Roy se trouvait derrière elle, celui d'après, il avait sa flèche fichée dans le coeur... Comment était-ce possible ? Comment cela avait-il pu arriver ?! Elle ne comprenait pas et rejetait complètement cette réalité, horrible, impensable, dans laquelle c'était sa flèche qui avait ôté la vie de son compagnon. "Mais je suis physiquement incapable de te tuer..." N'était-ce pas ce qu'elle lui avait assuré, il y a seulement quelques instants ? N'étaient-ce pas les dernières paroles qu'elle lui avait prononcé ?
"Non, non, non, non, c'est impossible, non", murmura-t-elle d'une voix blanche, quasi-inaudible, tandis que son arme lui échappait des mains. Une secousse la déstabilisa et la projeta au sol, mais elle ne ressentit rien lorsque son épaule se heurta durement au trottoir. Elle ne ressentait rien, du tout, plus aucune sensation, ni la peur, ni l'envie, ni le froid ni la douleur. Tout ce qu'elle éprouvait était un immense rejet de cette situation qu'elle ne pouvait pas accepter. Elle ne pouvait pas vivre dans un monde où elle avait ôté la vie de Roy, de ses propres mains... Juliana s'était préparé à survivre à tout avant de venir dans ces Jeux, à toutes les hypothèses, même les plus horribles, à toutes les situations, même les plus dures ou monstreuses. Sauf à celle-là. Parce que c'était impensable, cela ne pouvait par arriver ! C'était une erreur, c'était impossible. Le coup de canon n'avait pas été pour lui. Elle refusait de le croire.
Elle rampa jusqu'au corps de Roy, regarda sans la voir la flèche toujours fichée dans sa cible, et la tâche pourpre qui s'agrandissait autour, puis pressa les paupières si fort qu'elle eut des tâches lumineuses devant les yeux.
"Roy, Roy, Roy", appela-t-elle en une mélopée suppliante, avant de se serrer contre le corps de celui qui avait tout représenté pour elle. Elle enfouis son visage dans son cou dans l'espoir de sentir sa chaleur, son odeur, son pouls qui battait, mais elle ne sentit rien. Elle glissa sa main dans la sienne, pressa ses doigts des siens... Mais il ne pressa pas en retour. La dure réalité de la situation commença à faire jour en elle, mais elle la repoussa avec une violence intérieure extrême. Non, il ne pouvait pas être mort, pas de ses mains, pas de sa flèche, celle qui devait le protéger...
"Reviens, mon amour, reviens", implora-t-elle au creux de son oreille, "Ne me laisse pas, reviens, s'il-te-plait, ne me laisse pas, je suis désolée, je t'en prie..."
Ses paroles ne firent bientôt plus aucun sens, et finirent par être remplacée par une longue complainte, puis des sanglots déchirants qui reflétaient sa déchirure intérieure.
Elle resta longtemps ainsi, prostrée contre lui, indifférente à son propre sort, indifférente à tout, en réalité. Pour lui, elle avait vécu, si fort, elle avait aimé, elle s'était battu, elle avait éprouvé toutes les émotions du monde, découvert toutes les passions... Et pour lui, elle arrêtait de vivre aussi. Complètement sous le choc et incapable d'écouter son instinct de survie, Juliana attendit, espéra même, la mort qui viendrait éteindre sa souffrance. La paix, elle désirait la paix, tout sauf cette douleur insupportable et cette culpabilité qu'elle se refusait à porter. C'était eux qui lui avaient pris Roy, finalement, et c'était eux qui la prendraient aussi, car elle refusait de gagner : cela aurait signifié accepter les règles. Cela aurait signifié accepter cette flèche, et cela, elle s'y refusait.
Alors elle attendit, longtemps, jusqu'à ce qu'enfin elle ressente la douleur vive d'une lame qui tranchait dans sa chair. Enfin, elle sentit la vie s'échapper de ses lèvres, la couleur fuir son visage, et la souffrance s'évaporer. Enfin, elle cessait de se débattre et le rejoignait dans un monde de silence et de paix... L'abandon ne lui avait jamais semblé aussi bon.
Merci à Juliet |