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Casino Royale [Roy & Sofya]Sofya BelinskiMembre des Veilleurs | Dim 1 Mar 2015 - 22:49 3 mars 2009"Bonjour messieurs...", murmura une voix grave et suave à l'oreille de Ted Hopper. "Comment allez-vous ce soir ? Vous allez l'air de vous ennuyer... Un peu de compagnie, peut-être ?"
Ce brave Ted jeta un coup d'oeil méfiant à l'homme qui venait de se glisser près de lui. S'écartant brusquement, il lâcha d'une voix hargneuse :
"Qu'est-ce qu'il veut le gros barbu ? Tu cherches les ennuis c'est ça ?"
Son acolyte, Stephen Crimson, jaugea un instant l'inconnu et nota un léger frémissement à la commissure de ses lèvres qui trahissait son envie de s'esclaffer. Stephen secoua la tête d'un air mi-affligé, mi-amusé.
"Laisse, c'est Belinski. Franchement Ted comment tu peux encore te faire avoir ? Elle nous fait le coup à chaque fois."
Le regard soupçonneux de Ted jaugea l'inconnu, un grand bonhomme vêtu d'un grand imperméable bleu et délavé par les intempéries, au visage mangé par une barbe hirsute et à l'haleine de chacal.
"Belinski ? Mouairf... C'est quoi le mot de passe ?"
"Rhododendron", répondit Sofya d'un ton joyeux. Qui avait dit que les Veilleurs ne pouvaient pas être poétiques ? A vrai dire, l'espionne faisait toujours circuler un mot de passe à ses collègues avant de partir en mission, car si elle était capable de prendre l'apparence d'un autre, ses ennemis pouvaient tout aussi bien adopter la sienne. Si elle se faisait capturer, il était bien trop aisé de lui voler quelques mèches de cheveux et de les faire tremper dans du polynectar. Si Roy était assurément capable de faire la différence entre la vraie et la fausse Sofya, elle n'en était pas aussi certaine en ce qui concernait des hommes tels que Ted...
Ce dernier s'effaça pour la laisser entrer dans le désormais plus célèbre Casino-Cabaret d'Angleterre, et Sofya traîna sa grande carcasse à l'intérieur des Folies. Gratouillant son ventre prohéminent d'une large main poilue, elle savoura ses derniers instants dans ce corps pas très reluisant mais, ma foi, pas désagréable à habiter. Se dirigeant vers le casino, elle y trouva son patron en train de zigzaguer entre les tables, visiblement occupé à surveiller la bonne marche de son établissement. Bien, il n'avait donc rien de plus important à faire qu'écouter son rapport qui, elle s'en doutait, l'intéresserait au plus haut point... Se dirigeant vers la roulette russe où il s'était arrêté, elle lui lança son habituel petit clin d'oeil d'espionne sous déguisement.
"S'lut boss", l'alpagua-t-elle de sa voix rocailleuse de marin. "Un petit apparté dans cinq minutes, toi et moi ?"
Sans attendre de réponse, car l'heure filait et que le Polynectar cesserait bientôt de produire ses effets, Sofya se dirigea vers la sortie du casino et rejoignit le Q.G sans attendre. Deux Veilleurs y montaient la garde, qui regardèrent d'un air mi-dégouté, mi-intéressé la transformation du grand homme barbu en leur collègue espionne. Sofya leur adressa un simple salut de la tête et entra dans la pièce, qu'elle fut heureuse de trouver vide. Sofya n'aimait pas faire ses rapports à quelqu'un d'autre que Roy, ou devant quelqu'un d'autre que lui d'ailleurs, cultivant le mystère entre ses activités d'espionnage et le reste du gang. Sofya tira de la large poche de son imperméable un minuscule sac noir dans lequel elle plongea les deux mains pour tirer une robe noire et une paire d'escarpins. Puis elle entreprit d'ôter son imperméable pour le jeter sur le canapé, révélant de vieux vêtements miteux qu'elle enleva aussi, avant d'enfiler la robe et les escarpins.
L'espionne tira de son petit sac un fond de teint accompagné d'un petit miroir dans lequel elle s'examina, avant de fouiller encore pour y trouver un tube de rouges à lèvres. Une pastille à la menthe pour l'odeur, un peu de parfum pour se débarrasser de la vague odeur de poisson qu'elle avait ramené du port, et elle fourra tout son farda dans son sac. Bien, voilà qui était mieux. Cela ne valait pas une douche, des soins gommants et une manucure aux thermes magiques de Londres avec Isobel, mais elle se sentait déjà plus à son aise. Sofya comptait bien se détendre aux Folies maintenant que sa longue mission était terminée - rien de tel que les soirées de retour de mission, c'était l'effort après le réconfort, et c'était dans ces moments là qu'elle appréciait la localisation de leur Q.G...
Se retournant vers la porte, elle adressa un sourire à Roy, qu'elle avait bien sûr entendu arriver un peu plus tôt. Les Veilleurs, du moins ceux qui passaient beaucoup de temps au Q.G, commençaient à avoir l'habitude de Sofya, de ses changements intempestifs d'apparence et de tenue, et de son manque de pudeur. Pas le temps de faire sa mijaurée lorsque l'on avait un emploi tel que le sien, et elle savait qu'elle pouvait se permettre de prendre ses aises tout simplement parce qu'elle était parfaitement capable de se défendre.
"Hey boss !", lança-t-elle en se laissant tomber sur le canapé, avant de pousser un soupir de bien-être. Sofya aimait l'ambiance du Q.G, avec son atmosphère tamisée, sa moquette épaisse et ses fauteuils confortables. Elle lui évoquait quelque peu la salle de Gryffondor, mais version Q.G de gang bien sûr... Son regard joueur suivit Roy du regard alors qu'il se mouvait dans la pièce et son pied vint jouer avec la table basse en bois sombre qui se trouvait devant elle. Son mouvement fit glisser sa robe fluide qui révéla un bout de sa jambe fine. Sofya était particulièrement contente d'elle ce soir, et savait que Roy n'allait pas tarder à l'être aussi. Lorsque cela arrivait, elle avait tendance à faire languir son patron - pas trop quand même, elle connaissait trop bien son caractère tempétueux pour cela - et à se montrer pleine d'espièglerie.
"Devine qui a de bonnes nouvelles pour toi...", lâcha-t-elle d'un ton innocent. | | Roy CalderPropriétaire d'un haras | Lun 2 Mar 2015 - 21:20 Affairé autour des tables du casino, Roy s’occupait l’esprit avec sa routine de gérant, plutôt que de trafiquant, à vérifier les caisses, le bon fonctionnement des machines et la coordination des services. Il avait ressenti le besoin de se vider la tête quelques heures plus tôt, après s’être pris la tête avec Jayce et les seconds. L’affaire June Byrd faisait débat, entre Solal qui soutenait avoir des hommes prêts à liquider la traîtresse, Toni qui opposait avec scepticisme que ce n’était pas la première fois qu’il l’affirmait, Jayce qui renchérissait qu’il était temps de songer à une autre stratégie d’attaque, car tout ce qu’ils avaient obtenu, c’était des morts, dans leurs rangs. Lorsque le débat s’était un peu trop enflammé, Roy y avait coupé court en déclarant une pause temporaire. Il avait besoin de temps, pour réfléchir à quelle attitude adopter. Il n’était pas aussi sage que Jayce, mais n’était pas non plus aussi agressif que Solal et pourtant, il était le plus revanchard de tous, celui qui voulait le plus la peau de cette femme. C’était précisément pourquoi il voulait attendre le bon moment. Il ne se voyait décemment pas laisser June en paix et faire ami-ami avec elle, sous prétexte qu’elle était une protégée de Leopold. C’était hors de question. Cette histoire ne se finirait que lorsque l’un d’entre eux tomberait, ils le savaient tous les deux.
Roy avait cependant bien compris les enjeux et l’avertissement du ministre. Leopold craignait surtout qu’un sanglant conflit mette à mal toute la politique de sécurisation du pays qui faisait désormais son nom, ce que Roy pouvait comprendre. Il n’y aurait pas de guerre de gangs, c’était net. Bien. Cela ne l’empêcherait pas de se débarrasser de son ennemie un jour, pas tout de suite, ce n’était visiblement pas le moment. Ils allaient tous les deux calmer leurs troupes, cesser les représailles, comme cela avait été convenu. Roy avait décidé de se faire discret, pour le moment. Il entrevoyait quelle stratégie adopter, pour arriver à ses fins, sans se mettre en froid avec son meilleur allié. Faire mine de s’occuper d’autre chose. S’affronter avec June sur le terrain du commerce, en apparence. Recueillir un maximum d’informations sur elle. Et quand le moment serait opportun… Frapper juste et précisément, sans victimes collatérales. Un meurtre propre, silencieux, sans vagues, il était même prêt à monter un véritable plan pour faire passer le crime pour l’oeuvre d’un autre ennemi de June, s’il sentait que cet acte pourrait le fâcher avec Leopold. Il n’était pas question de perdre ses précieuses affaires avec lui, même au prix de la tête de Byrd. En réalité, l’idéal serait de réussir à discréditer d’ici là son ennemie auprès de Leopold, mais pour cela, il lui fallait beaucoup plus de renseignements sur elle et ses trafics…
Une voix bourrue le tira de ses réflexions silencieuses. La voix d’un homme qu’il ne connaissait pas à priori, mais dont la façon de parler et le petit clin d’oeil lui rappelaient très fortement quelqu’un… Roy répondit par un sourire, signe qu’il avait compris, termina de discuter avec un des croupiers, puis se dirigea sans trop se presser vers leur QG. Il ne fut pas tellement surpris d’y voir un des Veilleurs qui gardaient l’entrée y stationner un peu trop près, mais ce dernier s’écarta rapidement en voyant arriver son patron. Ah, les retours de mission de Sofya Belinski… Au début, c’était la cavale digne d’adolescents qui venaient espionner les vestiaires des filles. « Hé les gars, venez, y a Belinski qui s’déshabille ! » et une flopée de Veilleurs pour passer innocemment devant la porte du QG, histoire de se rincer à l’oeil… Mais à force de voir le même manège se répéter, ils avaient plus ou moins pris l’habitude de l’absence de pudeur de leur camarade, et la plupart restaient à leurs occupations -même si certains ne se gênaient toujours pas pour venir regarder, et avaient même développé des techniques plus ou moins subtiles.
Roy resta quelques secondes appuyé contre l’encadrement de la porte à laisser son regard glisser sur le dos de Sofya -c’est qu’il arrivait au moment stratégique du zippage de robe noire- avant de répéter ce qu’il avait l’habitude de faire quand l’espionne revenait au Q.G : verrouiller et insonoriser la porte de deux informulés. Contrairement aux blagues qui circulaient chez les Veilleurs et dont Roy était parfaitement au courant -sans spécialement chercher à démentir-, Sofya Belinski ne couchait pas avec le patron. Mais les affaires dont il traitait avec elle étaient bien souvent confidentielles. Il ne souhaitait pas que son terreau d’informations tombe dans l’oreille de n’importe lequel de ses hommes. Ce n’était pas une question de leur faire confiance : c’était simplement qu’ils n’avaient pas besoin de tout savoir. Car pour former de bons exécutants, la règle d’or était de leur dire juste ce qu’il fallait.
Roy contourna la table pour s’asseoir à son fauteuil habituel, juste en face du canapé où Sofya prenait ses aises. Il ne dit rien pour le moment, observant avec un léger sourire en coin son petit manège. La gestuelle de la jeune femme était toujours intéressante à observer -jolie jambe- car elle en jouait beaucoup, consciemment, il en était sûr, ce n’était pas à une comédienne que l’on allait apprendre à ménager ses effets. Oui, vraiment, très jolie jambe. Le regard de Roy cessa de s’égarer pour remonter sur le visage de l’espionne, dont l’expression traduisait toute son espièglerie habituelle.
« Dis moi… Je suis sûr que tu as préparé tes meilleures répliques. » répliqua t-il, le ton caressant.
Car Sofya était ainsi, à jouer des rôles, à conjuguer avec brio comédie et espionnage -il était prêt à parier qu’elle s’éclatait à prendre les apparences les plus incongrues, juste pour essayer. Elle était totalement différente de son homologue Evan Travis, très secret, difficilement accessible. Ah quoique, ils avaient un certain goût partagé pour faire des mystères, tous les deux…
« Laisse-moi deviner. Le gros marin bourru que j’ai vu tout à l’heure a fait une bonne pêche aux sharacks ? » reprit-il, son sourire s’agrandissant.
Si c’était le cas, ce serait bien la première bonne nouvelle pour Roy depuis un certain moment. | | Sofya BelinskiMembre des Veilleurs | Mar 3 Mar 2015 - 21:17 "On peut dire ça, oui", répondit Sofya d'un air bien trop contente d'elle-même. Elle l'était, en réalité, et pouvait se permettre de le laisser paraître puisque son chef semblait être dans l'un de ses bons jours. Sofya savait pertinemment qu'elle s'apprêtait à rendre sa soirée plus heureuse encore, et cela lui faisait plaisir. Non seulement parce qu'elle avait bien fait son travail et allait permettre au gang de faire une très belle opération, mais aussi parce qu'elle se doutait que Roy avait besoin de bonnes nouvelles, en ce moment. Et elle se félicitait d'être celle qui allait la lui apporter.
La relation entre Roy et Sofya était professionnelle avant tout, l'amitié venait ensuite. Il n'y avait pas de place pour les sentiments lorsque l'on faisait partie d'un gang et que l'on risquait gros à chaque mission. Pour autant, Sofya connaissait Roy depuis qu'elle avait quinze ans, c'est-à-dire depuis exactement la moitié de sa vie. Elle l'avait certes perdu de vue pendant un temps mais elle se flattait de le connaître suffisamment bien pour se rendre compte de ce qu'il ne disait pas forcément. Car Roy n'avait pas eu besoin de se confier à elle pour qu'elle s'aperçoive qu'il avait changé. Son métier lui avait appris à se montrer observatrice et cotoyer Roy pendant des années lui permettait de savoir déceler, dans une certaine mesure, les sautes d'humeur et les états d'âmes qu'il cherchait à garder pour lui. Or il était évident que le chef de gang était sous une pression inégalée depuis la guerre des gangs, et qu'il changeait, non seulement en surface mais aussi profondément. L'homme qu'il devenait était sans commune mesure avec celui qu'elle avait retrouvé, il y a de cela trois ans, à son retour de Russie. De petit trafiquant de mandragore à redoutable chef de gang qui faisait exécuter des hommes sur la Voie et laissait pourrir leurs cadavres, il y avait un sacré pas, un pas qui aboutissait à frayer avec des hommes comme Marchebank ou Greengrass et à délaisser ses anciennes fréquentations.
De là à dire que Sofya s'inquiétait, il y avait une marge. Au contraire, elle aimait le changement et approuvait cette nouvelle ampleur qu'avait pris son ami, voilà pourquoi elle travaillait dur pour faire sa part du boulot et lui apporter les moyens de la réussite. Se redressant dans son canapé, elle plongea de nouveau les mains dans son sac à main dont elle tira une minuscule clef dorée et un dossier empli de parchemins volants. Le dossier - son rapport détaillé - aboutit sur la table-basse. Roy pourrait le lire à loisir plus tard. Quant à la clef, Sofya la saisit avant de se pencher par-dessus la table pour la tendre à Roy, glissant sur lui un regard énigmatique.
"54 bis, Allée des Six Pendus, demain soir, 23h30. Voici la clef de la cave", murmura-t-elle avant de reprendre place dans son canapé.
"Tu y trouveras, pour une réunion au sommet, les quatre têtes pensantes des Sharacks - ou du moins ce qu'il en reste."
Et, demain, il n'en resterait plus rien... Les Sharacks étaient déjà un gang blessé, amputé, désorganisé et acculé par les Veilleurs, reclus dans un coin du quartier portuaire. Quelques hommes tentaient de redresser la barre, hommes que Sofya avait réussi à identifier et dont elle avait, surtout, trouvé le lieu de réunion : cette cave misérable dans un coin des quartiers pauvres, à l'opposée de la ville, donc. Mais c'était bien parce que ces gueux savaient se montrer discrets que les Veilleurs ne leur avait pas encore réglé leur compte, et il avait fallut beaucoup d'ingéniosité et d'acharnement à Sofya pour qu'elle réussisse à les débusquer.
"Ashton Barber, c'est lui, notre cible prioritaire. Un homme dangereux et très déterminé à faire de notre vie un enfer. Magnus Cordell, Duke "le Rocher" et Jack Kane - les seconds - seront également présents demain soir, ainsi que leurs exécutants. C'est donc l'endroit et l'heure parfaits pour un joli coup de filet..."
Haussant un sourcil satisfait, Sofya adressa un sourire caressant à son chef, attendant patiemment qu'il se saisisse des informations qu'elle venait de lui transmettre et jubile avec elle.
| | Roy CalderPropriétaire d'un haras | Mer 4 Mar 2015 - 23:21 Les doigts de Roy se refermèrent sur la clé que lui tendait l’espionne, comprenant aussitôt de quoi il retournait, avec la première explication. Une adresse. C’était la meilleure information qu’elle pouvait lui apporter. Il avait demandé des noms, ceux de leurs derniers ennemis à Bristol, mais en lui fournissant leur lieu de réunion et une date, Sofya livrait mieux que leur simple identité : elle leur offrait leurs têtes sur un plateau d’argent. Grâce à ce coup de maître, Roy savait que la suite des opérations serait désormais limpide, bien plus que s’ils avaient dû élaborer un plan pour les traquer un à un. Ils n’avaient rien d’autre à faire qu’attendre le moment de la rencontre, le lendemain soir, pour y envoyer leurs meilleurs tueurs. Si Sofya avait bien exécuté son travail -ce dont Roy ne doutait pas- aucun de ces quatre sharacks ne se doutait que leur petit regroupement dans cette cave secrète était mis en danger. Il veillerait à ce qu’il n’y ait aucune fuite d’informations d’ici là, en tenant seulement Solal au courant de l’opération. La « Main Noire » engagerait ses meilleurs hommes au moment opportun, à la dernière minute, et l’histoire des sharacks prendrait ainsi fin… Dans le plus grand silence.
Après quelques secondes de silence, Roy cessa de faire tourner la clé entre ses doigts, pour la refermer dans sa paume. Il se leva, contourna le canapé jusqu’au bureau derrière dont il déverrouilla l’un des tiroirs de sa baguette. Après y avoir enfermé la clé, il fit léviter jusque la table basse deux verres et une bouteille de Whisky Pur Feu, un grand sourire aux lèvres.
« Très joli boulot, Sofya, c’est exactement ce qu’il nous fallait. C’est notre dernier coup, les sharacks ne pourront pas se relever après ça… Il tendit un verre plein à la jeune femme, puis trinqua avec elle. Aux Veilleurs ! Et à notre prospérité à Bristol. » conclut-il avec un clin d’oeil.
Demain soir, ce serait officiel. Le dernier gang bristolien qui s’opposait encore à eux serait réduit en miettes. Quel meilleur exemple pour les autres ? Le message serait clair, voilà ce qui arrivait à ceux qui s’opposaient aux Veilleurs à Bristol : on leur menait la vie dure, on détruisait leur commerce, on les acculait, on les traquait jusqu’au dernier, en anéantissant chacun de leurs espoirs, un par un. La lutte avait été longue, mais aux yeux de Roy, c’était précisément ce qui avait fait porter les meilleurs fruits : toute la Voie avait pu assister à leur lente déchéance, comme une torture, et c’était bien parce que l’on parlait des hargneux sharacks qu’ils n’avaient pas rampé par terre pour qu’on les achève.
Le sourire satisfait de Roy disparut après avoir vidé son premier verre. Il ne pouvait s’empêcher de penser à la suite, qui ne s’annonçait pas aussi glorieuse qu’il l’aurait voulu. Il y avait toujours le problème June Byrd, qui était au centre de ses tracas, ces derniers temps. Un deuxième verre en main, Roy fit pensivement jouer le liquide ambré à l’intérieur, avant de le vider encore d’une traite. Il revient s’appuyer contre le dossier de son fauteuil, jambes croisées, les deux bras reposés sur les accoudoirs, puis reporta son regard sur Sofya. Un sourire léger revint sur sa figure, tandis qu’il tentait de chasser ses pensées soucieuses.
« Tu as bien mérité de te reposer, ça n’a pas dû être facile de récolter ces infos, j’imagine. »
Il supposait qu’elle avait dû tripler de ruse pour parvenir à s’infiltrer, de la même façon que les sharacks triplaient de prudence, dans un territoire où ils se savaient traqués. Machinalement, les doigts de Roy s’étaient mis à pianoter la surface de ses accoudoirs, alors qu’il écoutait Sofya lui répondre, tout en laissant ses réflexions vagabonder. Il savait quoi faire à propos de June, pour le moment, il devait ranger les mercenaires au placard et faire profil bas, mais sans rester inactif. C’était précisément d’espions dont il avait besoin. Il voulait tout savoir de ses faits et gestes, aussi bien pour prévoir que pour agir, à plus ou moins longue échéance. Roy finit par se décider à lancer le sujet, après avoir reposé son verre sur la tale et adopté une mine plus sérieuse :
« J’ai une nouvelle mission pour toi, une mission très importante. Je ne peux pas la confier à n’importe qui. Mais elle risque de te prendre encore pas mal de temps, alors… Je comprendrais si tu préfères faire une pause. »
Sofya n’était pas la seule espionne dont il disposait, il y en avait quelques autres, moins expérimentés. Avec ce brillant coup de filet, elle venait de lui apporter des preuves supplémentaires sur son efficacité, et de se détacher davantage. Roy pensait mettre plusieurs personnes sur le coup, peut-être même ses deux meilleurs, pourquoi pas ? Encore fallait-il convaincre Evan de travailler en duo... | | Sofya BelinskiMembre des Veilleurs | Jeu 5 Mar 2015 - 22:39 Un sourire satisfait apparut sur le visage de l'espionne quand son patron fit léviter deux verres accompagnés d'une bouteille au contenu tout à fait engageant. Voilà qui serait bien plus agréable que l'infâme piquette que les Sharacks lui avaient fait boire pendant sa mission... Oui, il n'y avait pas à dire, elle avait bien choisi son camp lorsqu'elle avait décidé d'intégrer la Voie aux côtés de Roy. Aujourd'hui, c'était elle qui lui apportait son aide mais l'inverse était vrai aussi et c'était grâce à lui si elle se trouvait aujourd'hui dans le gang le plus influent de la ville - et le plus intéressant du pays.
La jeune femme accepta les félicitations de son chef avec un sourire en coin, et attrapa le verre qu'il lui tendait pour trinquer avec lui : "Aux Veilleurs. A ta réussite."
Car c'était bien là ce qu'ils célébraient aussi, après ces mois d'efforts, Roy avait réussi à se faire une place à la tête d'un gang qui avait éliminé tous ses ennemis, ou presque. Tout résidait dans ce presque, comme Sofya s'apprêtait à le comprendre, car en juger par la façon dont Roy descendait ses verres et par sa mine soucieuse, il ne comptait pas se reposer sur ses lauriers. Sofya, qui tentait toujours de laisser traîner ses oreilles au maximum tant sur la Voie qu'au sein des Veilleurs, n'était pas sans connaître la guerre que se livraient June et Roy. Si elle n'avait pas elle-même été intégrée aux actions des Veilleurs contre la jeune femme, et si elle n'avait pas assisté à la désormais célèbre bagarre entre June et Roy, Sofya en avait néanmoins entendu parler. Toni, notamment, et sa langue bien pendue à l'accent chantant lui racontait régulièrement les évolutions de la guerre entre les deux trafiquants, aussi Sofya s'attendait depuis quelques temps à ce que Roy envoie l'un de ses espions auprès de June, histoire d'en finir une bonne fois pour toutes.
Pour autant, l'actualité était si riche que June n'était que l'une des nombreuses personnes que Sofya s'attendait à devoir espionner lors de sa prochaine mission. Il y en avait, des missions, qu'elle rêvait de se voir confier - le summum serait probablement celle de se frotter au ministre lui-même mais cela ne semblait pas au menu du jour... La jeune femme cessa ses rêveries et spéculations lorsque Roy l'interrogea.
"Un moldu ne révèle jamais ses secrets", répliqua-t-elle d'un ton espiègle. "Tu sais que je n'aime pas dévoiler la façon dont j'obtiens mes informations... Même à toi."
Il était tentant de la part de Roy de lui demander de raconter ses missions lorsqu'elle venait rendre ses rapports, mais Sofya restait toujours très mystérieuse sur le sujet. D'une part, il n'avait pas besoin de savoir à quelles bassesses ou dans quelles situations ridicules, voire carrément humiliantes, elle pouvait se placer pour parvenir à ses fins. Elle avait une réputation à entretenir, après tout ! Et elle ne tenait pas à voir l'estime qu'il lui portait s'amoindrir, même si elle savait que Roy avait lui-même une morale assez souple. D'autre part, une part d'elle, celle qui était farouche et indépendante, refusait de dévoiler ses cartes à quiconque. Et si elle avait besoin, pour une raison ou pour une autre, d'apprendre certaines choses sur Roy ou les Veilleurs un jour ? Elle ne pourrait y parvenir si son patron connaissait trop bien ses modes opératoires...
Portant son verre à ses lèvres, elle le finit d'un trait et s'en servit un second, tout en ajoutant, le ton léger :
"Mais c'est vrai que la mission n'a pas été de tout repos. Je crois que le plus dur a été de tolérer la présence de ces types, ça ne sera vraiment pas une grosse perte, crois-moi. Très objectivement, je trouve que les Veilleurs sont - à quelques exceptions près - des mafieux plus distingués..."
A l'absence de réaction de Roy en dépit de son ton humoristique, Sofya réalisa qu'il ne l'écoutait pas. Oui, décidément, son chef était soucieux, et elle était à deux doigts de lui proposer un peu de mandragore... Roy sembla alors se décider à lui confier la raison de ses réflexions. Ah, une nouvelle mission, songea Sofya tandis que l'excitation familière se propageait en elle. Le repos n'était pas encore de mise, visiblement, mais cela ne la dérangeait pas. Roy l'avait intriguée avec son préambule, et sa curiosité se lut sur son visage tandis qu'elle reposait son verre et s'avançait instinctivement dans son canapé.
"Tu sais que j'ai la première de mon nouveau show dans quelques jours. Du moment que cette mission est compatible avec mes représentations..."
Cela avait été de toute manière la condition sine qua non de leur association. Sofya voulait bien se voir confier n'importe quelle mission, ou presque. Elle donnait de son temps, de son énergie, de sa personne pour ses espionnages et obtenait souvent des résultats exploitables, mais cela avait une contrepartie : elle conservait sa couverture. Sofya y tenait absolument, et cela impliquait certaines contraintes d'emplois du temps. Heureusement, le métier d'espionne était adaptable...
"...je suis à toi. Une mission très importante, hm ? Je suis officiellement intriguée, cette mission est pour moi", revendiqua-t-elle d'un ton fier. Comme si elle allait le laisser confier une mission "très importante" à un autre espion. C'était elle, la meilleure. C'était à elle que revenait cette tâche.
"Même si je dois t'avouer que je ne serais pas contre commencer demain. Une soirée de détente me ferait le plus grand bien... Et à toi aussi, j'ai l'impression", le taquina-t-elle en se permettant un léger clin d'oeil. Néanmoins, Sofya ne perdit pas sa concentration, consciente que Roy avait sa mine sérieuse.
"De quoi s'agit-il exactement ?", s'enquit-elle en fronçant légèrement les sourcils, son regard venant accrocher celui de son chef.
| | Roy CalderPropriétaire d'un haras | Dim 8 Mar 2015 - 13:07 Comme beaucoup de ses congénères, Sofya préféra rester évasive sur la façon dont elle récoltait ses informations. Roy pouvait bien le comprendre, c’était un métier qui nécessitait le secret. Evan n’était pas différent d’elle, il était peut-être même encore plus mystérieux, mais il fallait reconnaître à sa décharge qu’il était moins bavard que Sofya. Roy n’écoutait que d’une oreille, préoccupé par ses réflexions sur son prochain coup. Il finit par lui faire part de ses pensées, observant avec soin ses réactions. Depuis toutes ces années, il connaissait suffisamment bien l’espionne pour savoir quels mots choisir afin de faire mouche, il sut qu’il avait réussi à éveiller sa curiosité à la façon dont elle s’avança vers lui, le visage éclairé d’intérêt. D’un geste machinal, Roy hocha la tête alors qu’elle évoquait sa prochaine représentation, dont l’échéance était très proche s’il en croyait l’agitation des dernières mises au point au cabaret, ces derniers jours. Il n’avait jamais forcé la jeune femme à sacrifier son métier de comédienne pour son travail d’espionne, il s’était toujours entendu avec elle sur ce point-là, d’une part parce qu’il s’agissait d’une couverture fort efficace, d’autre part parce que les deux activités lui apportaient de l’argent, au fond… Toutefois, Roy était prêt à insister un peu plus que d’habitude, pour trouver des compromis, si jamais l’emploi du temps de Sofya se révélait un contraignant obstacle. Il souhaitait que ce soit elle qui s’en occupe.
Un bref sourire se glissa sur ses lèvres, alors qu’elle adoptait un ton fier pour se déclarer prête à accepter la mission. C’était bien pour ce tempérament qu’il voulait la lui confier. Elle était l’une des plus motivées à prouver ce qu’elle valait, profondément convaincue de ses capacités, et c’était d’une personne décidée dont il avait besoin pour cette mission plus particulièrement, qui serait de longue haleine, et même, probablement dangereuse quand on savait quels ennemis ils traquaient. Mais Roy faisait confiance à la créativité de Sofya pour se sortir des situations délicates : il ne connaissait peut-être pas les détails de son mode opératoire, mais il connaissait assez la jeune femme pour se douter que son audace était l’une des clefs de sa réussite. Son sourire s’agrandit légèrement, alors qu’elle le tannait sur son besoin de repos.
« Ca se voit tant que ça ? répondit-il sur le même ton. Ce n’est pas d’une soirée détente dont j’aurai besoin, mais de vacances… »
En tout cas, il aimerait bien, mais ce n’était sûrement pas le moment. Retrouvant son sérieux, Roy se décida à lui dérouler sa pensée. Il changea de position sur son fauteuil, avant de reprendre la parole :
« Tu sais qu’on est toujours en guerre ouverte avec June Byrd et ses hommes. Aucun Veilleur ne pouvait l’ignorer, quand on savait qu’ils avaient perdu pas mal d’hommes, dans les ripostes ennemies. Roy chassa de son esprit les images des colis contenant les restes de ses hommes, que June lui avait envoyés pour l’intimider. Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait continué à l’assaillir, la meilleure défense étant l’attaque. Mais il devait prendre en compte Leopold dans l’équation, dorénavant, ce qui lui compliquait considérablement la tâche… On a eu trop de pertes, notre stratégie n’était pas efficace. Donc j’ai décidé de changer de tactique. »
S’avançant sur son fauteuil, Roy poursuivit, le regard vrillé dans celui de Sofya, ses mains illustrant ses paroles :
« On va l’avoir à l’usure, exactement comme les sharacks. On doit affaiblir son gang d’abord. J’ai besoin de savoir ce qui l’alimente. Qui la fournit, qui sont ses clients, comment elle se comporte avec ses alliés, qui la soutient, qui serait prêt à la défendre si jamais ça tourne mal pour elle, qui est corruptible, qui a une vieille rancune contre elle qu’on pourrait utiliser… Toutes les infos que tu pourras trouver sont bienvenues. Le jour où on pourra se débarrasser d’elle, il faudra que ça se fasse sans trop de remous. Je ne veux pas d’une guerre de gangs, on peut régler cette histoire sans faire couler du sang inutilement. Restons focalisés sur l’essentiel : le business. Sur cette déclaration, Roy revint s’adosser confortablement contre son fauteuil, mains croisés. C’est notre meilleure arme pour préparer le terrain. Achetons ses alliés, au lieu de nous les mettre à dos. Si on se débarrasse de Byrd, le but est d’éliminer un problème, pas d’en créer d’autres. »
Et le premier problème pour Roy serait de se mettre en froid avec ses alliés politiques les plus importants, il devait donc la jouer fine. Il avait besoin de récolter toutes les informations susceptibles de lui donner des infos précises sur ses marges de manoeuvre. A la guerre comme à la guerre, et cela impliquait des temps de trêves, de replis stratégiques. Roy comptait bien utiliser ce temps de paix forcée à son avantage. En toute discrétion. Inutile de signaler à Sofya qu’il comptait sur le secret le plus absolu, elle savait déjà, c’était bien la raison pour laquelle il avait dit qu’il ne pouvait pas confier cette mission à n’importe qui. Il n’y avait pas trente-six espions dans ce gang en qui il avait une entière confiance.
« Elle est basée à Dublin, il faudra sans doute que tu te déplaces à un moment donné. Je peux aussi te coller un coéquipier pour vous partager le terrain, si ça ne t’arrange pas pour ton emploi du temps. Un sourire revint sur son visage, pour ponctuer la suite. Je suis certain que tu vas bien t’entendre avec Evan. » | | Sofya BelinskiMembre des Veilleurs | Dim 15 Mar 2015 - 18:10 Qui gardait une vieille rancune à l'encontre de June Byrd... Sofya se le demandait, tiens. L'attention de l'espionne avait encore augmenté d'un cran quand Roy avait prononcé son nom, et elle avait noté chacune de ses directives sans broncher. Intérieurement, pourtant, le cerveau de Sofya bouillonnait. Elle imaginait déjà mille et une tactiques et stratégies pour se rapprocher de Byrd et de sa bande, dont elle ne savait pas grand chose, au demeurant. C'était bien là ce qui inquiétait la sorcière, d'ailleurs, même si elle comptait garder ses inquiétudes pour elle. Ce n'était pas son rôle de critiquer les plans du patron - même s'il lui arrivait à l'occasion de tenter de conseiller son tempétueux boss, mais elle savait que c'était bien souvent peine perdue. Quand Roy avait quelque chose en tête... Aussi, elle ne laisserait rien paraître et se contenterait d'exécuter sa mission du mieux qu'elle le pourrait. Nul doute qu'elle parviendrait à obtenir des informations précieuses sur Byrd et ses trafics, puisque les Veilleurs ne savaient pas grand chose à son sujet pour l'instant, si ce n'est que le patron lui vouait une haine féroce.
C'était d'ailleurs là la source de son inquiétude. La stratégie employée sur les sharacks avait bien fonctionné parce qu'elle avait été imaginée pour eux, pour un gang autrefois puissant, et concurrent dans la ville, que l'on pouvait acculer et faire disparaître en le faisant intelligemment. Les choses étaient toutes autres avec Byrd, il ne s'agissait pas de rivalités territoriales ni de qui allait prendre le contrôle sur la ville, non, Roy en avait fait une affaire personnelle. Personne chez les Veilleurs n'aurait rien eu à faire d'une trafiquante dublinoise le cas contraire, aussi influente soit-elle. Ils avaient d'autres rivaux plus inquiétants à considérer, en particulier du côté du marché noir de Londres, et Sofya n'était pas persuadée qu'il était très judicieux de dépenser ainsi leurs ressources et leur énergie... La première stratégie initialement utilisée par Roy lui semblait plus sure : répondre à la violence par la violence, supprimer purement et simplement Byrd et ses alliés baguette en main. Les espions des Veilleurs avaient mieux à faire que de partir en mission contre une ex du patron, alors qu'il n'y avait aucun avantage à en retirer pour le gang... Mais Roy était trop intelligent pour ne pas l'avoir pensé de lui-même. Surtout, Sofya aurait pu parier qu'il brûlait de l'envie de tuer cette femme de ses mains, et s'il ne le faisait pas, s'il passait par des moyens détournés, il devait y avoir une raison. Une vraie raison, et pas les bêtises qu'il lui racontait sur sa volonté d'éviter des bains de sang inutiles. Cela ne l'avait pas stoppé, la dernière fois qu'il avait croisé des hommes de Byrd... Alors pourquoi maintenant ?
Cela titillait Sofya. Cette June était-elle si diablement redoutable qu'elle échappait aux Veilleurs et que Roy ne parvenait pas à nettoyer son gang sans l'aide de ses deux meilleurs espions ? La jeune femme avait du mal à le croire. Si Roy voulait éviter une guerre des gangs, ce n'était certainement pas par acquis de conscience,. Quelque chose lui disait que Byrd aurait été neutralisée depuis bien longtemps si cela ne tenait qu'à son chef. Sofya poussa un soupir intérieur alors qu'elle parvenait au bout de son raisonnement, songeant à la seule personne qui pouvait imposer à Roy ses quatre volontés. Les Veilleurs avaient peut-être largement gagné en influence, mais cela avait eu un prix. Roy n'était plus aussi libre qu'autrefois, et ils devaient désormais prendre en compte d'autres intérêts que les leurs. C'était le prix d'une alliance... Voilà ce qu'il voulait dire par "éliminer un problème, mais pas en créer d'autres", songea-t-ele, son regard venant jauger le sorcier.
Une fois ce mystère résolu, l'esprit pratique de l'espionne se mit en marche pour tenter de résoudre plus rapidement le problème de son patron. Elle fut néanmoins tirée de ses réflexions par la suggestion ô combien insultante qu'il osa lui faire, et tourna vers lui un visage faussement offensé.
"Evan !", s'exclama-t-elle d'un ton théâtral. "Quoi, oserais-tu insinuer que je ne suis pas à la hauteur de la tâche ? Que j'ai besoin d'Evan ? Tss, tu me vois vexée, Roy."
Se levant du canapé, elle fit quelques pas dans la pièce et s'immobilisa derrière le fauteuil du chef de gang. Glissant ses mains sur ses épaules, elle entreprit de masser ses muscles noués et se pencha légèrement vers lui pour glisser quelques mots à son oreille :
"Nous savons tous les deux que je suis ta meilleure espionne et que je n'ai absolument pas besoin de lui..."
En réalité, Sofya ne savait pas exactement quel était le palmarès d'espion d'Evan, car tout comme elle, il rendait ses comptes à Roy et restait très discret sur ses missions. A en juger par le respect dont il semblait bénéficier de la part de Roy et Jayce, Sofya en avait néanmoins déduit depuis longtemps qu'elle avait là un concurrent plus que sérieux au titre d'espion le plus efficace du gang et une certaine rivalité s'était instaurée entre eux. Elle ne se jouait pas tant sur les résultats que sur la place qu'Evan semblait occuper dans le gang, l'influence dont il disposait et, surtout, leurs personnalités respectives. Ces dernières étaient si opposées qu'une certaine défiance s'était instaurée naturellement entre eux. Ils n'avaient jamais véritablement collaboré jusque là et Sofya se demandait sincèrement si Evan était capable de travailler en équipe. Cependant, elle n'avait rien contre le fait d'essayer, une fois sa réaction d'orgueil passée. D'autant plus que la mission que lui avait confié Roy n'avait rien d'évidente et qu'ils ne seraient pas trop de deux pour la mener à bien. Ils le savaient tous les deux, mais elle ne tenait pas à le reconnaître pour autant.
"Cela dit, collaborer avec lui pourrait se révéler amusant", concéda-t-elle finalement avec malice. "Quelque chose me dit qu'il sera plus ennuyé par ce partenariat que moi, alors... Très bien, j'accepte. Evan et moi mènerons cette mission ensemble."
Cessant son massage, Sofya fit le tour du fauteuil pour saisir son verre sur la table basse, qu'elle remplit à nouveau et sirota, tout un regard pensif sur Roy. Elle hésita un instant à dire ce qui lui trottait dans la tête. Il y avait certaines choses dont elle était capable et que Roy ne lui avait jamais demandé de faire. Il y avait certaines choses qu'elle avait fait malgré tout, qu'il n'avait pas besoin de connaître, mais il y en avait d'autres... Eh bien, qu'elle attendait qu'il lui demande.
"Tu sais que je peux l'avoir, discrètement, n'est-ce pas ?", s'enquit-elle finalement d'une voix tranquille. Elle ne parlait déjà plus d'Evan, comme le sérieux de son visage en témoignait.
"Je peux même m'arranger pour faire passer cela pour un accident. Et sans elle, je doute que son gang ne s'en prenne à nous. Oh, il y aura peut-être quelqu'un pour tenter des représailles à l'aveugle, mais nous saurons faire face... Et le problème sera réglé une bonne fois pour toutes."
Roy ne lui avait jamais demandé d'assassiner quelqu'un, mais les choses avaient pris une toute autre ampleur depuis que les Veilleurs dominaient Bristol et que leurs ennemis se multipliaient comme des petits pains. Il devait savoir qu'elle en était capable, s'il le souhaitait, même si Sofya n'avait pas ôté la vie d'un homme depuis plusieurs années. C'était comme le Quidditch, ce genre de choses, cela ne s'oubliait pas...
Reposant son verre sur la table basse, elle s'assis sur l'accoudoir du fauteuil de Roy sans gêne et pencha la tête vers lui, comme pour lui dire une confidence :
"Je peux même m'arranger pour qu'elle souffre avant."
Jamais auparavant elle n'avait fait ce genre de suggestions à son ami, mais c'était aussi la première fois qu'elle sentait qu'il en avait envie... | | Roy CalderPropriétaire d'un haras | Dim 15 Mar 2015 - 23:30 Roy eut un léger rire à la réaction très théâtrale de l’espionne, qu’il savait -pour la connaître depuis de nombreuses années- compétitive et orgueilleuse. Evidemment, il ne lui suffisait pas d’être l’un des meilleurs éléments de leur gang, elle voulait remporter la première place. Roy se gardait de lui dire frontalement qu’Evan la surpassait sur certains points, mais il n’avait rien contre un peu de rivalité entre ses hommes, tant qu’elle restait saine et de nature à les motiver à se dépasser, plutôt qu’à s’entretuer. Il s’apprêta donc à prendre la parole pour titiller un peu la corde sensible, mais ce qui devait être une réplique se perdit à mi-chemin dans le soupir d’aise qui échappa à Roy, alors que Sofya mettait à exécution l’excellente idée de lui masser ses muscles endoloris. Fermant les yeux, il la laissa lui murmurer à l’oreille des mots qui le firent sourire.
« Ca, c’est ce qu’on appelle user de techniques déloyales… »
Et Merlin savait comme elles étaient efficaces sur lui, Roy lui-même le savait, et il vivait assez bien avec. Il vivait même tellement bien avec qu’il était actuellement en train de se demander, en savourant ce massage, dans combien d’autres domaines Sofya se révélait adroite -inutile de faire un dessin, des images censurées affluaient déjà dans la tête de ce trafiquant dépravé- avant de vite revenir à l’instant présent et leur discussion, au moment où Sofya déclara son accord. Il la suivit des yeux, dans de meilleures dispositions que plus tôt -ne lui en déplaise, la petite manipulation de Sofya avait fait son effet-, son sourire s’agrandissant à sa réponse.
« Parfait, conclut-il. Je te rassure, ce n’est pas la première fois qu’il bosse en équipe, il faut juste parfois un peu… le cadrer. Une légère lueur d’amusement passa dans le regard de Roy, qui ne fournit pas plus de détails, il préférait laisser Sofya découvrir toute seule le spécimen. Mais je ne doute pas que ma meilleure espionne va vite trouver par quel bout le prendre. »
Elle pouvait le prendre comme un défi si elle le souhaitait, c’en était un, en quelque sorte. Lui même pariait sur ce que ce duo pouvait donner, il savait ce que chacun valait, à part, mais rien ne lui garantissait qu’ils fonctionneraient bien à deux. Outre la personnalité assez inqualifiable d’Evan, il savait aussi que Sofya avait son petit caractère. Et contrairement à ce qu’elle disait, une intuition soufflait à Roy qu’Evan ne serait pas le plus ennuyé des deux, mais pour le moment, il ne s’aventurait pas trop à faire des pronostics. Cet homme était la définition même de l’imprévisible.
Il sentit que la discussion reprenait un tournant sérieux au regard que posa Sofya sur lui, au petit temps qu’elle mit avant de reprendre la parole. Il ne répondit pas tout de suite, légèrement surpris de l’audace dont faisait preuve Sofya. Un instant, il se demanda si elle ne lui faisait pas cette proposition pour achever de le convaincre de son implication et de ses aptitudes. C’était bien possible, tout comme l’idée qu’elle avait déjà réalisé ce genre de mission auparavant, au cours de son parcours de mafieuse, et qu’elle ne faisait que l’informer qu’elle était prête à le faire pour lui. Une seconde, alors qu’il relevait le regard vers Sofya, Roy se prit à penser qu’elle et Isobel s’étaient bien trouvées comme amies, car cette discussion le ramenait inévitablement au souvenir de celle qu’il avait eue avec la sorcière vaudou, des mois plus tôt, lorsqu’il lui avait parlé de son projet de tuer Bill Griggs. Une seconde, il fut tenté de se laisser convaincre par les murmures de Sofya, avant que le souvenir des derniers évènements ne le rappelle à l’ordre. La situation était trop différente, cette fois. Roy n’était plus ce petit trafiquant prêt à recourir aux méthodes les plus vicieuses pour se tailler sa place, non, désormais, il avait sa place, et elle était sujette à multiples conditions. Paradoxalement, alors qu’il n’avait jamais eu autant de pouvoir, il ne s’était non plus jamais senti sous la pression d’autant d’obligations. Alors qu’il avait toujours été cet homme qui vivait au jour le jour, en se laissant porter par des envies passagères, désormais, il ne pouvait plus agir sans réfléchir aux conséquences. Ce que lui proposait Sofya, c’était son premier plan, avant que Leopold Marchebank n’intervienne. Se débarrasser de June par tous les moyens, les plus rapides possibles. S’il tenait à la tuer de ses propres mains, il pouvait encore lever le pied sur cette condition s’il avait la garantie qu’elle disparaîtrait proprement, qu’il n’ait plus à craindre d’un de ses mauvais coups, encore.
Malheureusement, June était protégée par les mêmes personnes qui protégeaient Roy. La tuer tout de suite porterait un trop gros coup à ses affaires pour qu’il se permette d’en prendre le risque. La seule chose qu’il pouvait faire pour le moment était de la surveiller, de recueillir des informations et d’attendre le bon moment. Sofya n’était pas idiote, elle devait se douter que ce soudain changement de stratégie avait des causes autres que celle que lui avait exposé Roy dans un discours lisse destiné à masquer le revers de la médaille. Roy ne voulait pas laisser ses hommes croire que leur chef reculait, tout comme il ne comptait pas leur laisser croire que cette lutte était uniquement personnelle. En s’attaquant au commerce de June, ils pourraient tous en tirer des avantages, s’ils jouaient habilement. La stratégie qu’il proposait à Sofya était la seule que Roy voyait pour concilier toutes les contraintes qui s’imposaient à lui. Pour la première fois, il sentait sa position de chef lui peser réellement sur les épaules, quand avant, elle lui donnait plutôt l’impression d’être capable de soulever des montagnes.
Un léger soupir s’échappa des lèvres de Roy alors qu’il baissait le regard pour considérer le fond de whisky dans son verre posé sur la table. Quitte à oublier ses soucis dans des substances, c’était de quelque chose de plus fort et de plus illicite dont il avait besoin, mais il s’efforça de chasser cette envie pour se recentrer sur la conversation. Sa lassitude visible sur son visage, Roy quitta son fauteuil pour faire quelques pas dans la pièce, les mains enfoncées dans ses poches. Sofya n’était pas comme d’autres Veilleurs, Roy lui faisait pleinement confiance et il la considérait également comme une amie, toute histoire de gang mise à part. Elle pouvait savoir ce qu’il en était réellement, au même titre que Toni ou Fergus, si elle ne l’avait pas déjà compris par elle-même.
« Elle ne peut pas disparaître maintenant, finit-il par avouer dans un soupir. Si on l’élimine tout de suite, on va perdre tous nos appuis. Marchebank la protège. Notre seule marge de manoeuvre pour le moment, c’est de l’attaquer sur ses trafics et de tenter d’en tirer quelque chose. »
Il y avait réfléchi toute la nuit, puis toute la journée, en discutant avec Jayce et les autres, il ne voyait pas d’autre solution. Si Sofya en avait une autre, il était toute ouïe, mais en attendant, c’était ce qu’il comptait faire. Alors qu’il contemplait l’espionne, debout, dans cette pièce à l’atmosphère calfeutrée digne de leur ancienne salle commune, sans trop savoir pourquoi, Roy se laissa envahir par de vieux souvenirs qui lui redonnèrent un léger sourire aux lèvres. Il pensait à une toute autre bande dont Sofya et lui avaient fait partie, dans leur jeunesse gryffondorienne. Elle n’avait pas tant changé, évidemment, jouer un mauvais tour à un Serpentard trop arrogant n’avait pas la même portée qu’aller assassiner une chef de gang dublinoise, mais Roy ne pouvait s’empêcher d’établir des parallèles innocents qui l’aidaient à prendre un peu de recul et détendre ses nerfs.
« Content de voir que tu es toujours aussi prête à casser la gueule à mes ennemis, cela dit. » | | Sofya BelinskiMembre des Veilleurs | Lun 16 Mar 2015 - 23:59 Un hochement de tête de Sofya vint accueillir la révélation - ou plutôt la confirmation - de Roy. C'était bien parce que Byrd était sous la protection du ministre que les Veilleurs étaient obligés de louvoyer aujourd'hui. C'était malheureux mais c'était le prix à payer pour la position qui était la leur aujourd'hui. Sofya n'avait pas vraiment d'opinions au sujet de l'alliance conclue entre Roy et Marchebank. D'un côté, elle admirait le tour de force, et appréciait fortement l'ampleur qu'avait pris leur gang, de l'autre... eh bien, on ne pouvait pas faire confiance à un homme comme Marchebank. Un politique, oui, mais un politique plus corrompu et dangereux que beaucoup d'autres, elle en était persuadée, et elle n'était pas certaine que toute cette histoire finisse bien pour eux. Tant que les intérêts du FREE et des Veilleurs étaient alignés et que la situation à Bristol était maîtrisée, tout irait bien, mais ensuite ? Eh bien, ils aviseraient sur le moment, et Sofya serait là aux côtés de Roy pour l'aider à affronter la tempête. L'espionne n'avait pas son mot à dire sur l'évolution du gang, même si elle ne se privait pas pour un placer un conseil lorsqu'elle en ressentait le besoin, préférant laisser les chefs indiquer dans quelle direction le navire devait aller. Elle, n'était là que pour leur apporter les informations dont ils avaient besoin, pas pour décider de quoi en faire... Et cela lui allait tout aussi bien. Sofya n'avait jamais eu une âme de leader.
"Alors nous en tirerons quelque chose", se contenta-t-elle de répondre, adressant un sourire confiant à son chef, dont le visage exprimait toute la lassitude. Entre Evan et elle, elle était confiante qu'ils parviendraient à mettre en place une surveillance efficace de June et à lui mettre des bâtons dans les roues sans pour autant attirer le couroux du ministre sur les Veilleurs. Ce n'était pas aussi radical ni aussi définitif que l'assassinat pur et simple mais cela avait le mérite de fournir une mission complexe et amusante avec Sofya. S'associer à Evan serait assurément un challenge...
Sofya perçut un petit sourire sur les lèvres de Roy alors qu'il l'observait et se demanda à quoi donc il était en train de songer. La réponse lui vint bientôt, lui tirant un petit rire. Se levant du fauteuil, elle rejoignit Roy de sa démarche féline et vrilla un regard amusé dans le sien.
"Toujours, chef", répondit-elle d'un ton léger. "Même si je dois dire que tes ennemis sont un peu plus coriaces qu'à l'époque... Tu te souviens d'Antony MacFarlen, de Serpentard ? Je l'avais recroisé, quelques années après Poudlard, eh bien figure toi qu'il change encore de trottoir quand il me voit."
Un petit rire ponctua ses propos, tandis que des souvenirs de ce détestable Serpentard lui revenaient en tête. Dire qu'il ne s'entendait pas avec les Gryffondor, et en particulier Roy à l'époque, relevait de l'euphémisme, et Sofya avait donc fini par lui jouer quelques petits tours dont elle n'avait pas été peu fière. Elle aimait bien faire les quatre-cent coups avec Roy et les autres Gryffondor dans le chateau et il était amusant de constater que les choses n'avaient guère changé... Aujourd'hui encore, elle le laissait décider dans quelles directions elle devait diriger ses efforts et se contentait d'exécuter, en laissant parler sa créativité. Sauf qu'aujourd'hui il ne s'agissait pas d'humilier un groupe de Serpentard au milieu de la grande salle, non, les choses étaient devenues sérieuses. Roy et elle restaient les mêmes, au fond, que les adolescents qu'ils étaient alors, mais ils avaient aussi évolué, mûri, grandi. Et les enjeux étaient devenus nettement plus sérieux.
Roy était devenu plus sérieux, plus adulte bien sûr mais plus engagé et plus sombre aussi. Pas seulement depuis Poudlard... Bien sûr, l'homme qu'elle avait trouvé en rentrant de Russie, trois ans auparavant, n'était déjà plus l'adolescent qu'elle gardait en tête, mais elle avait très vite retrouvé cette personnalité qu'elle lui connaissait bien à l'époque. Un homme impulsif, orgueilleux, investi, bon vivant, avec qui elle était sure de ne jamais s'ennuyer - mais qui manquait peut-être un peu d'ambition, de vision. Plus récemment, Roy avait changé de manière plus profonde et radicale, elle le sentait, sans vraiment chercher à l'expliquer. C'était sans doute un enchaînement de circonstances, de choix qu'il avait pris, d'évènements qu'il avait vécu - à commencer par la guerre des gangs. Mais Sofya était fréquemment surprise par son ami et devait avouer qu'elle aimait le changement et cette ampleur, cette profondeur qu'il semblait avoir pris.
"J'aimais déjà casser la gueule de tes ennemis, mais je dois dire que c'est plus... intéressant de le faire maintenant", avoua-t-elle avec une moue malicieuse. "Les choses ont changé, il y a un véritable enjeu maintenant."
Son regard balaya le visage du chef de gang, détaillant ses traits. Oui, le regard qu'elle posait sur lui avait changé aussi et elle constatait qu'elle éprouvait un respect renouvelé à son égard. Il n'était pas qu'un simple trafiquant qui avait cédé à la voie de la facilité, non, il était véritablement en train de construire quelque chose.
"Tu as changé. Je me souviens, à Poudlard... Je t'appréciais, bien sûr, mais je me disais que tu avais parfois tout du petit con arrogant de Gryffondor qui n'a pas grand chose dans le crâne. Je te dis ça en toute amitié, bien sûr", confessa-t-elle en battant des paupières d'un air innocent. Elle, critiquer son boss ? Jamais, ce n'était pas son genre... Mais Roy la connaissait assez pour savoir qu'elle avait sa liberté de parole. Sofya n'aimait pas vraiment faire des courbettes, encore moins auprès de quelqu'un qu'elle connaissait bien. Elle ne mâchait pas ses mots, mais lorsqu'elle accordait un compliment à quelqu'un, il était d'autant plus sincère. De toute façon, elle ne lui avait jamais vraiment caché ce qu'elle pensait de lui - elle se souvenait d'ailleurs de certains passages de leur passé commun qui l'amusaient beaucoup avec le recul.
"Je ne te vois plus comme cela aujourd'hui", ajouta-t-elle en caressant son visage du regard, avant d'ajouter d'un ton appréciateur : "Chef de gang... Ca te réussi bien."
Et il s'en sortait bien, ajouta-t-elle intérieurement. Roy semblait se faire beaucoup trop de soucis, à croire qu'il ne prenait pas la mesure de tout ce qu'il avait accompli, de toutes ses réussites. Ce soir était un soir de célébrations, après tout, Byrd n'irait nulle part. La profession de chef de gang n'était certes pas exempte de soucis et n'était pas de tout repos mais cela faisait partie du métier et Roy devait apprendre à se détendre, à cesser de s'inquiéter et à savourer les nombreux avantages du métier...
"Profite-en, tu l'as bien mérité", ajouta-t-elle avec un léger sourire, avant de repousser une boucle dorée qui était tombée devant ses yeux.
| | Roy CalderPropriétaire d'un haras | Mer 18 Mar 2015 - 23:16 « Evidemment que je me souviens, tu l’avais traumatisé, ce crétin. »
Roy se joignit à son rire, amusé par ces souvenirs qui rejaillissaient de cette période de sa vie qu’il considérait un peu comme son âge d’or. C’était simple, Roy avait été ce Gryffondor populaire qui n’avait jamais rien foutu de ses sept années de scolarité -à part s’amuser avec ses copains et découvrir les attraits de la gente féminine- et qui s’en était sorti sans grande peine en comptant sur ses facilités et son bagou pour amadouer les adultes. Absolument tout lui avait paru facile et simple à Poudlard. Puis, comme cela arrive forcément un jour, Roy s’était pris une claque assez violente en sortant de ce cocon de vie confortable. A vingt ans, après avoir essuyé échec sur échec, il avait fini par atterrir à Bristol en n’ayant aucune idée de ce qu’il pouvait faire de sa vie. Un an de petits boulots inintéressants et mal payés plus tard, il se lançait dans la voie que tant d’autres bristoliens égarés avaient choisi avant lui : celle des Miracles… Son histoire n’avait rien de nouveau. C’était peut-être juste ces derniers temps qu’elle prenait une toute autre tournure, plus délicate et dangereuse, mais surtout, bien plus extraordinaire, du point de vue de l’homme attiré par l’aventure qu’il avait toujours été. Il rejoignait donc complètement les dires de Sofya, lorsqu’elle affirmait que les enjeux étaient bien plus intéressants désormais. S’en souvenir était d’ailleurs ce qui l’aidait à tenir, malgré la pression : le jeu n’en valait-il pas la chandelle ?
Il était précisément en train de penser qu’il avait également une certaine chance de pouvoir partager cette aventure avec de vieux amis -Jayce, Fergus, Toni, Sofya- quand cette dernière évoqua l’adolescent qu’il avait été à Poudlard, arrachant un rire à Roy, avant qu’il ne feigne l’offense :
« Quoi ! D’une, on ne critique pas son boss, j’ai dû le noter quelque part dans la charte des Veilleurs -oui, ce document existe. De deux, j’ai toujours eu quelque chose dans le crâne. C’était ce que McGonagall disait sur mes copies de métamorphose, souviens-toi. Vous avez la tête bien remplie quand il s’agit de raconter des inepties, monsieur Calder, dommage que vous ayez choisi de mettre votre créativité au service de votre paresse. »
Son ancienne directrice de maison devait faire partie de ses professeurs préférés, pour son art de la répartie que Roy avait admiré avec beaucoup d’humilité -nulle insolence, évidemment. Il y eut un court moment de silence durant lequel le trafiquant attrapa le regard de l’espionne, chacun à leurs pensées. Et comme Roy était le genre d’homme à savoir parfaitement interpréter le regard qu’une femme pouvait poser sur lui, il sentit inévitablement son ego se flatter à la façon dont Sofya le dévisageait, qu’il devinait tout sauf anodine, et même, plutôt appréciatrice… Un petit sourire étira ses lèvres, alors qu’elle lui faisait un compliment sur ce qu’il était devenu. Il ne répondit pas tout de suite, à la fois flatté et songeur face à ces mots. Il avait conscience de changer, tout comme il avait conscience que cela ne passait pas inaperçu, et parmi ses proches, Sofya faisait partie de ceux qui avaient choisi de l’accompagner dans son évolution, plutôt que de le retenir. Forcément, elle faisait partie de ce monde sans loi dans lequel ils évoluaient depuis un certain temps maintenant, elle l’avait choisi, et elle était pleine d’ambitions, comme eux tous. Mais également, Roy savait qu’elle lui était loyale, bien au-delà de toute idée de hiérarchie dans leur gang, Sofya était une personne sur laquelle il avait toujours pu compter.
Et elle le connaissait visiblement assez pour percevoir ce qu’il ne disait pas. Roy se sentit moins tendu, méditant quelques secondes sur ses paroles. Elle avait raison, après tout. Ce soir était l’heure de savourer leur réussite. Demain, leur plus grande menace à Bristol n’en serait plus une. Il se montrait peut-être un peu trop intransigeant envers lui-même, inconsciemment, car son succès en tant que chef de gang était bien trop neuf, et par conséquent, fragile, estimait-il. Les affaires étaient peut-être bien le seul domaine dans lequel Roy Calder pouvait faire preuve de prudence…
Décidant de chasser ces moroses pensées pour le reste de la soirée, Roy releva son regard vers Sofya, pour corriger sur un ton presque doucereux :
« Oh mais j’en profite… »
S’il ne profitait pas de sa nouvelle position, ses efforts seraient bien vains. Roy ne se gênait pas pour en tirer tous les avantages qu’il pouvait : plus de prestige, plus d’argent, plus de pouvoir. Plus de femmes aussi, même si sa réputation n’était plus à faire à ce sujet… Bien vite, l’instinct joueur du trafiquant refit d’ailleurs surface. Il contemplait Sofya depuis un peu trop longtemps pour que cela soit innocent. Son regard sombre ne quitta pas le sien, alors qu’il faisait quelques pas dans sa direction, un sourire aux lèvres, pour reprendre ses mots :
« Et donc, comment tu me vois, aujourd’hui ? Je suis curieux… »
Car Roy se souvenait très bien de comment lui la voyait à l’époque de Poudlard. Une bonne copine, avec qui il pouvait faire les quatre cent coups, oui, mais également une jeune fille pleine de charmes à laquelle il n’aurait pas dit non… Mais Sofya en avait décidé autrement, à ce moment-là. Roy n’avait jamais insisté, cela n’avait rien de sérieux, de toute manière, flirter par-ci par-là avec elle lui avait bien convenu. Aujourd’hui, eh bien, elle n’avait rien perdu de son charme, bien au contraire. Dans sa petite robe noire, avec cette cascade de boucles blondes, et ce petit air assuré, Sofya était une femme parfaitement au goût de Roy, ce qu’il ne lui avait jamais caché d’ailleurs. Mais c’était peut-être bien la première fois depuis un bon moment qu’il remettait au goût du jour leur petit jeu. Le ton enjôleur, il se pencha vers elle, pour lui glisser quelques mots à l’oreille, comme elle-même l’avait fait quelques minutes plus tôt :
« Parce que toi, je dois reconnaître que le côté espionne talentueuse et sexy te donne un petit truc en plus par rapport à la Gryffondor effrontée que tu étais. » | | Sofya BelinskiMembre des Veilleurs | Sam 21 Mar 2015 - 20:43 La Charte des Veilleurs, voilà bien un document qu'elle avait envie de consulter, songea Sofya avec amusement. Règle N°1, Ne jamais faire de blague sur la taille du boss. Règle N°2, Ne jamais laisser Toni et Solal seuls dans la même pièce. Règle N°3, Ne jamais draguer Isobel Lavespère. Règle N°4, Le poker, c'est sacré... Oui, Sofya pouvait imaginer toutes sortes de règles, depuis "ne jamais laisser traîner de la monalisa" à "ne jamais prendre Sofya de haut" - elle reconnaissait volontiers partir au quart de tour, et ne pas être en reste en terme d'égos au sein du gang - mais "ne jamais critiquer les boss" n'en faisait pas partie. Pas en ce qui la concernait en tout cas, elle trouvait cela bien trop amusant la plupart du temps, et bien trop nécessaires à l'occasion pour s'en priver. Jayce comme Roy - et comme les autres Veilleurs d'ailleurs - avaient l'habitude de se prendre les petites piques bien senties de l'espionne.
L'humeur de la jeune femme n'était pas à la critique, néanmoins, et il lui semblait que l'ambiance venait de subtilement changer. Son sourire s'élargit sensiblement à la réponse doucereuse de Roy, tandis qu'elle haussait légèrement les sourcils, le défiant ainsi à mettre ses paroles à exécution. Avec satisfaction, elle l'observa s'approcher de lui d'un air qu'elle lui connaissait bien. C'était l'air que Roy arborait, sans doute insconciemment, lorsqu'il avait une idée en tête. A force de le fréquenter, et de l'observer accumuler les conquêtes aux soirées des Folies, Sofya savait lorsqu'il abandonnait son attitude de chef de gang ou de gérant de cabaret pour adopter celle de charmeur - bien que les deux se combinent très bien. Sofya lui rendit son regard appuyé, sentant une agréable sensation de plaisir l'envahir à l'idée de la conversation qui allait suivre.
En réalité, Roy et Sofya avaient parfois tendance à s'adonner à un léger flirt, c'était une composante de leur relation depuis bien longtemps mais cela n'avait jamais été sérieux. Cela amusait Sofya mais elle n'avait jamais donné suite ni poussé ce petit jeu plus loin que cela, même à Poudlard, sans trop savoir pourquoi. Elle appréciait Roy, et elle l'avait toujours trouvé attirant, mais cela l'amusait d'arrêter le flirt avant qu'il ne se concrétise. Comme si elle s'était lancé un défi à elle-même, celui de voir combien de temps elle allait tenir avant de craquer et de tenter d'attirer Roy dans son lit - ce qui, si elle savait lire les signes plutôt clairs qu'il lui avait envoyé par le passé, ne serait pas bien difficile. Comme si l'attente - longue tout de même de plus d'une décennie - rendrait le fait de céder bien plus savoureux que s'ils avaient échangé un baiser au détour d'un coin sombre de Poudlard. Mais ce soir, ces derniers temps, le regard qu'elle portait sur lui avait effectivement muri et elle se sentait sur le point de jouer avec le feu. Eh bien, pourquoi pas... Elle ne comptait pas retenir ses envies, elle ne l'avait d'ailleurs jamais fait jusque-là. Si rien ne s'était passé jusqu'à présent entre Roy et elle, c'était bien qu'elle n'en avait pas suffisamment envie - mais les choses étaient peut-être bien différentes ce soir, songea-t-elle tandis qu'un léger frisson la parcourait quand son souffle vint effleurer son oreille.
"Talentueuse et sexy, hmm ?", commenta-t-elle d'un ton caressant, "Je peux te retourner le compliment."
Roy était un homme plein de charmes, ce qu'il savait parfaitement, et ce dont il usait et abusait avec toutes les jolies filles de la ville - voire du pays. Sa réputation n'était plus à faire en la matière, et cela donnait d'ailleurs matière à discussions chez ses hommes. Sofya était à peu près persuadée que Roy ignorait qu'il existait toutes sortes de paris sur sa vie privée au sein des Veilleurs - combien de conquêtes d'ici le mois prochain, finirait-il avec Lavespère, combien d'enfants hors-mariage avait-il, se marierait-il un jour, chacun avait sa théorie sur ces questions et cela occupait les longues heures de garde des hommes d'en parler. Surtout que Jayce leur donnait beaucoup moins matière à ragoter, aussi ils se rabattaient sur le chef le plus amusant des deux. Sofya n'ignorait pas que ces bruits de couloirs la concernaient aussi mais elle s'en fichait. Les Veilleurs n'embêtaient pas les conquêtes du chef et donc, en conséquence, ils ne l'approchaient pas pas - ou bien était-ce parce qu'elle avait tendance à jouer des mauvais tours aux Veilleurs qui l'agaçaient. Solal en faisait régulièrement les frais, même si elle s'arrangeait pour qu'il pense simplement être particulièrement malchanceux...
Réduisant quelque peu la distance qui les séparait, Sofya fit courir sa main sur le bras puis sur l'épaule de Roy.
"Je te vois comme...quelqu'un d'ambitieux, déterminé, plein d'autorité, de passionné et investi", énuméra-t-elle tout en le dévisageant, le regard joueur. "Comme un homme intéressant, et... très attirant."
C'était sans doute la première fois qu'elle concédait être attirée par lui, trouvant jusqu'alors bien plus amusant de feindre le désintérêt pour titiller l'ego surdimentionné de Roy. Il avait bien besoin que certaines femmes lui résistent, après tout... Mais ce soir, elle avait une toute autre idée en tête, et espérait que ce ne serait pas lui qui résisterait cette fois. Saisissant le tissu de sa chemise, elle l'attira plus proche d'elle, venant frôler son corps du sien. Ses lèvres se perdirent dans le cou du chef de gang, venant frôlant sa peau et mordiller le lobe de son oreille, avant qu'elle ne s'écarte légèrement, l'air innocent.
"Je suis toujours une Gryffondor effrontée, tu sais", souffla-t-elle avec malice.
| | Roy CalderPropriétaire d'un haras | Dim 22 Mar 2015 - 1:37 Le regard joueur de Sofya avait toujours eu un certain effet chez Roy, qui était ce genre d’homme séducteur à aimer qu’une femme se montre aussi charmeuse que lui, et même, lui résiste. Quel était l’intérêt s’il n’y avait aucun challenge ? Sofya en représentait un, à jouer nonchalamment au jeu du chat et de la souris avec lui depuis toutes ces années. Ils s’étaient rapprochés comme de bons amis, la dynamique entre eux s’était naturellement installée, et Roy n’avait jamais forcé quoique ce soit. Sofya était restée maîtresse jusque là, il s’était calqué sur son attitude, estimant que si quelque chose devait se passer, cela viendrait tout aussi naturellement que leur complicité, sans qu’il n’ait à forcer le trait. Roy n’avait pas l’impression d’avoir attendu à proprement parler, plutôt d’avoir laissé les choses se faire, tranquillement, sans les pousser. Les issues n’étaient pas multiples, de toute façon, soit l’un finirait par se lasser de leur jeu, soit l’autre céderait… Ou les deux cèderaient, en l’occurrence. Amusé par sa façon d’énumérer ses qualités -qu’il écouta avec le plaisir de sentir son ego gonfler- Roy répondit avec un rire dans la voix, sans cesser d’apprécier la jeune femme du regard :
« Ah oui ? Continue de me flatter, j’aime ça… »
Il aimait cela et puisqu’il fallait être honnête, Roy n’apprécia pas moins la suite. Il eut du mal à retenir un frisson de plaisir face à l’initiative de la jeune femme. Cette sensation délicieuse de l’excitation et de l’anticipation de ce qui allait se passer coula sur lui en même temps que les lèvres de Sofya parvenaient jusque son oreille, mais cet instant fut court, bien trop court à son goût. De sa main, il retint l’espionne par le coude d’abord, puis l’attira tout à fait à lui, dans la même proximité qu’ils venaient d’avoir, en répondant comme une caresse :
« C'est vrai. Mais tu sais que j’aime voir jusqu’où vont les Gryffondor effrontées dans ton genre… »
Des limites, Roy savait que Sofya n’était pas du genre à s’en embarrasser. Si jusque là, elle avait toujours mis un frein à ce qu’ils aillent plus loin que le flirt innocent, c’était parce qu’elle s’amusait mieux ainsi, pas parce que quelque chose la retenait. Sofya Belinski, se contenir par pudeur ? C’était mal la connaître… Non, elle avait simplement décidé d’attendre le bon moment, ce qui devait signifier pour elle : que Roy ait gagné quelque chose en plus. Pas de l’argent, elle n’était pas ce genre de femme. Si Sofya devait trouver un certain attrait aux hommes de pouvoir, ce n’était pas pour ce qu’ils pouvaient lui offrir de matériel, mais plutôt pour ce qu’ils dégageaient, devinait Roy. Mais n’avait-elle pas dit qu’elle le trouvait ambitieux, passionné, plein d’autorité, et par là, attirant ? Il avait gagné quelque chose en plus à ses yeux, alors elle décidait de le laisser faire un pas de plus vers elle, comprit-il, tout à l’observation de son expression joueuse. Ah, c’était bien trop simple pour elle, Roy refusait de se faire avoir aussi facilement… Tout comme il refusait de laisser cette occasion passer. Puisqu’ils en étaient à jouer, le chef de gang voulait avoir le dernier mot avec son espionne. Au mieux, la faire céder la première, au moins, la faire languir un peu en attisant ce qu’ils étaient en train de faire naître : une envie évidente de franchir leur précédente limite… Décidé à reprendre la main, Roy enfouit son sourire dans le cou de Sofya, qu’il mordilla sans prévenir, avant d’y déposer quelques baisers jusque sa mâchoire, s’arrêtant volontairement à quelques millimètres de ses lèvres. Malicieux, il reprit la suite de sa phrase, en murmurant :
« Jusque là ? »
Sans réellement lui laisser le temps de répondre, la main de Roy fit glisser d’un geste souple et silencieux la fermeture éclair de cette petite robe noire qu’il l’avait vue enfiler quelques dizaines de minutes plus tôt. Ses doigts trouvèrent le chemin de son dos, caressant sa peau sous le tissu, tandis que son autre main se calait au creux de sa taille pour la rapprocher encore de lui. Sa voix, plus basse, souffla :
« Ou plus loin encore ? » | | Sofya BelinskiMembre des Veilleurs | Dim 5 Avr 2015 - 21:22 Sofya retint un sourire victorieux lorsqu'elle sentit la poigne de Roy sur son coude. Eh bien, elle avait attiré son attention, c'était certain... Se laissant attirer contre lui, elle frissonna sous l'effet des baisers qu'il déposait le long de son cou et retint une exclamation de surprise quand il fit glisser la fermeture éclair de sa robe d'un geste empli d'assurance. Eh bien, le moins qu'on puisse dire, c'était que Roy n'y allait pas par quatre chemins - quoi qu'elle n'était pas en reste, il fallait bien le remarquer, mais elle ne pouvait contenir une certaine fierté à la pensée que son ami n'avait pas été très difficile à charmer, après toutes ces années. Elle prit d'ailleurs le temps d'apprécier l'instant, la sensation nouvelle du corps de Roy contre le sien, de son odeur qui lui emplissait les narines, des frissons qui naissaient en elle du fait des caresses que sa main chaude faisait courir sur son dos nu. Un soupir alangui s'échappa de ses lèvres alors que ses dernières hésitations s'envolaient.
Sa main fit glisser la bretelle de sa robe, qui tomba sur ses chevilles avec un léger bruissement, révélant le corps de l'espionne qui revint se nicher contre Roy. Son regard captura celui du chef de gang, parfaitement explicite quant à ses intentions.
"Plus loin encore que tu ne l'imagines...", souffla-t-elle avec un sourire empli de promesses. Glissant sa main sur sa nuque, elle attira son visage à lui et vint frôler ses lèvres des siennes, joueuse, avant de l'embrasser pour de bon. Des frissons de plaisir l'envahirent tandis qu'elle s'abandonnait à cette étreinte voluptueuse, et débarrassait Roy de sa chemise, tout en l'attirant vers le canapé.
Quelques temps plus tard, Sofya se trouvait installée dans les bras de Roy, la tête posée contre lui, tandis que ses cheveux bouclés venaient lui chatouiller les narines. L'espionne redressa la tête pour observer Roy, cet homme qui avait revêtu tant de rôles dans sa vie. Camarade de classe, ami, patron, et maintenant amant... Leur relation venait de subtilement évoluer, elle le sentait, elle avait d'ailleurs changé depuis un moment. Depuis que Roy était devenu un homme influent, qu'il avait embrassé toutes les possibilités qui s'offraient à lui et avait donné libre cours à son ambition. Sofya avait alors trouvé un partenaire digne d'elle, et ne regrettait pas d'avoir décidé de franchir le pas - même si, elle le savait bien, cela ne signifiait rien de plus que cela. Roy n'était pas le genre d'homme que l'on casait et à qui l'on passait la bague au doigt, pas plus qu'elle. Oh, elle l'avait été, elle ne le niait pas. Du moins, elle s'était laissée tenter pour les beaux yeux d'un homme qui l'avait détruite. Mais elle ne l'était plus, et ne le serait plus jamais. Ses relations, elle les aimait ainsi : à son initiative, brèves, passionnées, sans lendemain et sans conséquences - si ce n'est celle de voir des sourires narquois sur le visage des hommes qui gardaient le QG depuis un peu trop longtemps pour que ce soit innocent.
"Eh bien, je crois que nous venons de confirmer pas mal de rumeur, chef", murmura-t-elle d'un ton joyeux, avant de déposer quelques baisers malicieux le long de son torse. | | Roy CalderPropriétaire d'un haras | Mar 7 Avr 2015 - 23:15 Les doigts de Roy s’amusaient avec les boucles de sa désormais amante, qu’il contemplait en se faisant les mêmes réflexions qu’elle. C’était toujours la même question, le « Et maintenant ? » qui suivait l’acte, mais dans le cas de Sofya, Roy n’avait pas l’impression que quelque chose avait vraiment changé. Ils allaient continuer de travailler ensemble, elle l’espionne, lui le patron, et de s’apprécier comme des amis, à la différence que possiblement… Quelques extras de temps à autres ne feraient de mal à personne. A l’instar d’Isobel, Sofya ne semblait pas souhaiter se fixer avec qui que ce soit, chose qui convenait très bien à Roy. Ce moment qu’il venait de partager avec l’espionne était appréciable pour ce qu’il était : spontané, fervent, mais surtout, sans conséquences.
Fort de cette pensée, Roy connaissait suffisamment bien son amie pour savoir qu’il n’avait pas besoin de l’exprimer, et qu’il n’avait pas d’inquiétude à avoir, car ils étaient certainement sur la même longueur d’onde. Son petit commentaire, fidèle à la jeune femme taquine qu’il connaissait, secoua Roy d’un rire amusé. Il croisa le regard malicieux de Sofya et décida assez rapidement que les commentaires moqueurs de ses hommes ne seraient qu’un léger détail, quand il pouvait obtenir ce genre de moments avec elle. Joueur, il en rajouta même une couche :
« Le sortilège d’insonorisation ne doit plus trop faire effet, en plus. Son sourire s’élargit sur sa conclusion. Nous sommes grillés. »
Et il s’en fichait bien, au fond, c’était l’avantage d’être le chef : pouvoir faire ce qui lui plaisait sans rendre de compte à personne. Il faisait confiance à Sofya pour savoir rabattre le caquet à ceux qui s’aventureraient un peu trop à l’embêter sur le sujet. De toute manière, aucun Veilleur n’ignorait la place et l’importance qu’elle tenait dans le gang, ce qui lui assurait une relative tranquillité. Si cela ne suffisait pas, Roy pourrait toujours remettre les points sur les i, il savait bien -aimait bien- jouer les chefs mafieux en colère… Décidant de repousser ses responsabilités dans un coin de sa tête, les mains de Roy glissèrent le long des hanches de son amante, et il se pencha vers elle pour l’embrasser à plusieurs reprises, souriant contre ses lèvres, sa concentration un peu trop tournée vers elle pour remarquer tout de suite qu’ils n’étaient plus tout à fait seuls…
« Calder, sérieusement… Y a plus assez de mètres carrés dans ce cabaret pour la place que prend ta fichue libido, sans que tu te sentes obligé de t’installer dans mon bureau ? »
La voix d’un Jayce contrarié était reconnaissable sans avoir besoin de se retourner mais Roy le fit tout de même, passant sa tête au-dessus du dossier du canapé, juste pour prendre mesure du degré de colère de son ami. Il jaugea assez vite que c’était encore jouable, et qu’il pouvait se montrer un peu insolent.
« Techniquement… C’est le mien aussi ? T’abuses, toi aussi, c’est de la violation de vie privée de rentrer comme ça sans frapper. »
Jayce se pinça l’arête du nez et détourna le regard en soupirant profondément.
« Je n’ai rien vu du tout. Mon canapé est resté le même. Mes deux potes de Poudlard n’ont pas osé faire ça ici… Arrête de rire, Roy. »
Mais c’était plus fort que lui. | | Sofya BelinskiMembre des Veilleurs | Dim 12 Avr 2015 - 16:42 Sofya ferma les yeux un instant en réaction à la remarque de Roy. Merlin, elle aurait préféré que cela se fasse plus discrètement... Une part d'elle était fière, jusque là, de pouvoir démentir en toute sincérité les allégations selon lesquelles elle n'était arrivée dans les bonnes grâces du chef que de cette façon là. D'un autre côté, Sofya savait qu'elle avait largement gagné sa place au sein des Veilleurs et qu'elle était toute aussi importante au gang que n'importe lequel d'entre eux, aussi savait-elle que ce qui venait de se passer changerait peu de choses à leur relation. Et c'était très bien comme cela. Sofya se laissa donc emporter par les baisers de Roy, peu désireuse de mettre fin tout de suite à leur moment, et se trouvait bien trop absorbée par lui pour réaliser que quelqu'un venait de les rejoindre... Oups.
Un fou rire silencieux secoua l'espionne lorsque Jayce se mit à protester avec cet humour qui était le sien, et elle s'écarta pour laisser Roy se redresser, répondant à son collègue. Bon, elle aurait préféré que Jayce ne les surprenne pas dans une telle position, non pas par pudeur mais parce qu'elle se demandait un peu ce que son autre chef allait penser en voyant qu'elle avait rejoint la longue liste des conquêtes de Roy. Pas grand chose, sans doute, mais Jayce donnait parfois l'impression qu'il allait se taper la tête contre un mur lorsque Roy disparaissait encore avec une belle plante dans un coin du cabaret. Roy et les femmes, c'était terrible, un peu comme le ministre et l'alcool. Dans leur entourage, tout le monde le savait, tout le monde en plaisantait, mais personne n'en parlait vraiment....
Sofya ne put retenir son rire quand Roy répondit effrontément, provoquant la consternation de Jayce, qui semblait avoir du mal à en croire ses yeux. Ah, les petites joutes verbales entre les deux chefs des Veilleurs étaient toujours aussi amusantes à observer... Bien entendu, elle ne résista pas à la tentation d'y mettre son petit grain de sel. Se redressant un peu, elle posa ses coudes sur le dossier du canapé et prit son menton entre ses mains, avant d'observer Jayce avec malice.
"Mais la solution est toute simple, Jayce, tu n'as qu'à nous rejoindre, histoire de te réapproprier ton canapé ! Allez, viens, on va prendre soin de toi, tu as l'air d'avoir besoin de te détendre..."
Sofya battit des paupières avant de lui souffler un baiser en direction de son chef. Sachant pertinemment qu'il allait dire non - et tant mieux, car elle bluffait - Sofya se laissa glisser du canapé pour attraper ses sous-vêtements et sa robe noire, entreprenant de se rhabiller. Quelque chose lui disait que Jayce ne les laisserait pas squatter plus longtemps son précieux canapé... | | Roy CalderPropriétaire d'un haras | Dim 12 Avr 2015 - 20:48 A la réplique de Sofya qui rentrait volontiers dans son jeu, Roy ne s’esclaffa que davantage. Il était toujours un peu gênant de se faire surprendre dans ce genre de moment d’intimité, mais précisément, à l’instant, c’était comme si rien n’avait changé entre eux trois. Ils pouvaient toujours chambrer Jayce -c’était si drôle d’embêter le mur qu’il était- et le regard de ce dernier sur eux n’avait pas changé non plus : toujours aussi exaspéré d’être le seul raisonnable de la bande. Levant les yeux au ciel, Jayce répliqua :
« Je suis parfaitement détendu, je ne vois pas ce qui te fait croire le contraire. Non, mais voilà, je vais juste préférer le fauteuil, maintenant, hein. - On te le laissera celui-là, c’est promis, répliqua Roy, facétieux. - C’est ça. Dépêchez-vous de débarrasser le plancher, je reviens dans cinq minutes. Y a des gens qui bossent, ici. »
Il laissa les deux tourtereaux sur cette invective, en refermant la porte derrière lui. L’attention de Roy se reporta sur Sofya, qui entreprenait de se rhabiller. D’un geste souple, il bondit du canapé pour la rejoindre. Ses mains vinrent s’ajouter aux siennes, pour l’aider avec cette fameuse fermeture éclair dans le dos de sa robe, alors qu’il glissait à son oreille avec malice :
« Je sais aussi les remonter. »
Ponctuant sa phrase d’un baiser sur son épaule, il se baissa pour ramasser son pantalon à lui. Après avoir reboutonné sa chemise, à peu près habillé correctement, il fit quelques pas vers Sofya, proche de la sortie. Attrapant sa main, il l’attira brièvement à lui, pour l'embrasser une dernière fois. Lui était avis que devoir écourter cet instant ne signifiait pas qu’il ne pouvait pas en profiter jusqu’à la fin, avant qu’ils ne redeviennent respectivement l’espionne et le patron juste amis.
« Il faut qu’on annonce la bonne nouvelle aux autres, pour les sharacks. On a quelque chose à fêter ce soir… Je te laisse sortir la première ? »
D’un commun accord, ils quittèrent le bureau pas tout à fait au même moment, même s’ils savaient que cela empêcherait peu les Veilleurs de ragoter… Pas vraiment à tort, cette fois, mais cela ne changeait pas grand-chose. Aucun d’entre eux n’avaient besoin de savoir, pour eux deux, ils se contenteraient de faire comme ils l’avaient fait jusqu’à présent : laisser parler. La tactique de la langue de bois fonctionnait toujours, et puis, les rumeurs au sein du cabaret, ce n’était pas ce qui manquait… FIN DU RP | | Contenu sponsorisé | | |
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