Last Friday Night [Tous les populaires, ma chériiiie]

Parfois, on avait l'impression d'être tombé dans un univers parallèle. C'était le sentiment de Clara depuis que Priam l'avait précipitamment tirée hors de la salle pour suivre son meilleur ami, Anwar Kabache. Les deux garçons s'étaient lancés dans une conversation à bâtons rompus, l'ignorant totalement, au point qu'elle avait l'impression d'être un vase ou un tableau ornant le couloir. Ce sentiment fut renforcé lorsque Priam annonça sans le moindre embarras à Anwar qu'ils allaient "flirter un peu". Bien sûr, c'était vrai, mais y'avait-il besoin d'être aussi cash, au risque de réduire à néant le jeu subtil de séduction? Bon, d'accord, pour le subtil, on pouvait repasser. Il fallait être réaliste: on ne pouvait guère demander de l'être à un Gryffondor ami avec le plus exubérant des Poufsouffle. Mais quand même!

Lorsqu'Anwar leur demanda sans ambages de se joindre à eux, et que Priam ne s'y opposa pas, Clara resta un instant interdite... avant d'exploser de rire. Le genre de fou rire qu'elle n'arrivait pas à arrêter et qui avait de multiples raison. L'incongruité de la situation était saisissante. Venue à la soirée avec la ferme intention de prendre sa revanche d'oublier James Carter, elle se trouvait un cavalier qui était, en fait, presqu'en couple avec son meilleur ami et proposait presque de la partager comme une Chocogrenouille. Oui, elle était bel et bien un vase ornemental. La plupart des filles se seraient vexées, et Clara sentait bien qu'elle aurait du l'être. Pourtant, cela la faisait juste rire. Après quelques secondes nécessaires pour reprendre sa respiration, elle lança enfin:

"C'est hors de question que j'aille dans un placard avec vous deux!" Ne serait-ce parce qu'ils n'y tiendraient pas. Mais ses yeux pétillaient lorsqu'elle ajouta: "Mais si vous trouvez un peu plus d'espace, je ne dis pas non."

Elle devait être folle, lui hurlait la partie rationnelle de son cerveau. Aller se compromettre avec ces deux fous, mais qu'avait-elle en tête? Ne pensait-elle pas à ce qu'il se dirait, lorsqu'Anwar raconterait sa propre version de la soirée à toute l'école le lendemain? Elle en serait mortifiée! Probablement, songeait Clara comme ils se dirigeaient vers une salle. Mais elle savait garder la tête haute devant les langues de vipère, elle en avait l'habitude. Et par devers elle? répétait sa conscience. Elle l'ignora: elle gérerait. Pour une fois dans sa vie, elle avait envie de se faire plaisir. La peur et l'excitation faisaient monter l'adrénaline, qui elle-même accélérait les effets de l'alcool. Cette soirée serait mémorable. Peut-être un peu trop, même!

Priam Carrow connaissait mieux son arbre généalogique qu'elle... décidément, ce garçon s'avérait de moins en moins fréquentable au gré des minutes qui passaient. Anwar, en revanche, restait égal à lui même. Dans l'ambiance de la soirée, cela rassurait Clara aurant que cela lui plaisait. Elle aurait voulu répondre à leurs remarques sur son statut de Sang-Pure délurée, mais les deux garçons enchaînaient les réparties sans vraiment lui laisser le temps de répondre... Plus du temps, c'était de la place qu'ils ne lui donnaient pas!

Aussi Clara se contenta-t-elle d'acquiescer lorsque le Poufsouffle lui demanda - enfin, affirma - qu'ils rigolaient bien tous les trois. Elle ne lui en tenait pas vraiment rigueur, ayant plutôt envie de narguer Priam, histoire de lui faire ravaler ses fautes successives de la soirée. Elle avait l'impression que le Gryffondor - un Carrow à Gryffondor, elle se demandait bien comment il le vivait... mal, sûrement, mais cela correspondait bien à son caractère dénué d'imagination et de manières. Bref, un bel exemple de consanguinité, comme cela venait d'être signalé!

Elle digressait. Elle avait donc l'impression que le Gryffondor se complaisait à garder Anwar pour lui tout seul, qu'il aimait leur amitié exclusive au point d'en exclure les personnes qui étaient avec eux. Derrière ses airs désinvoltes, il prendrait donc probablement mal d'être exclu d'un pan de la vie d'Anwar, aussi infime soit-il. Et peut-être elle même gagnerait-elle à être considérée comme un humain à part entière pendant ce court laps de temps! Réjouie de son analyse, la Serpentard se laissa entraîner vers la Salle des Quatre maison, observant ses ravisseurs à la recherche d'une faille à exploiter. Et, accessoirement, buvant quelques gorgées dans la bouteille qu'elle gardait possessivement.

"Amely n'est pas Sang-Pure, mais c'est vrai qu'elle a l'éducation de la Haute... et probablement le même genre de méthodes de drague, un peu éculées, que ton copain!" répondit-elle donc à Anwar lorsqu'il lui demanda si elle ne connaissait pas une Serdaigle prête à faire de l'entraide nocturne. Le ton était léger et moqueur, mais l'intention était là. Elle adressa à Priam un petit sourire peste, se doutant qu'il n'allait pas se laisser atteindre par si peu, et espérant à moitié qu'il répondrait avec classe à la provocation.

Elle implora silencieusement Amely de ne pas lui en vouloir pour ce mensonge, mais la tentation d'envoyer Priam dans les roses était trop grande. Comme ils arrivaient vers le canapé, elle bouscula Anwar au dernier moment pour qu'il s'échoue plutôt sur un fauteuil à deux mètres de Priam, puis se laissa tomber sur des genoux en rigolant.

"Oups! Hum, la plus grande honte de mon existence?" minauda-t-elle se réinstallant correctement - et explicitement - sur ses genoux. Comme si c'était le genre de chose qu'on dévoilait à une pipelette comme lui. "Je crois que ce serait si quelqu'un ouvre cette porte dans 5... 4... 3..." Tout en parlant, Clara jeta un dernier coup d'oeil au Gryffondor puis lui tourna résolument le dos. "2... 1..."

Et, assise à califourchon sur lui, elle embrassa Anwar à pleine bouche.

Marlene aurait aimé dire qu'elle n'avait jamais été le genre de filles qui attendaient impatiemment la Saint-Valentin mais cela aurait été largement mentir. Durant des années, elle l'avait attendu avec impatience tout simplement parce que c'était la fête romantique - les mauvaises langues auraient dit niaises - de l'année et que tous les bouquins à l'eau de rose qu'elle pouvait dévorer, et Merlin savait à quel point il y en avait, abordaient forcément à un moment ou à un autre le thème de la Saint-Valentin. Les autres années, elle avait été déçue, parce qu'elle l'avait passé seule - bien qu'elle ait toujours espéré une déclaration de dernière minute (elle avait vu Love Actually une bonne dizaine de fois) - mais cette fois-ci, c'était différent. Parce que cette fois-ci, elle avait quelqu'un avec qui la partager.

Pourtant, lorsqu'elle avait vu l'invitation pour la soirée de Brooks et Chambers dans le sac de James, elle n'avait rien dit bien qu'elle en soit peinée. Évidemment, elle n'était pas surprise de ne pas être invitée - bien qu'elle en soit tout de même vexée au fond - mais l'idée de savoir que son petit-ami irait passer la saint-Valentin sans elle dans une fête avec plein de gens, dont son ex petite-amie, n'avait pas vraiment de quoi la réjouir. Elle avait fait mine de rien (tout simplement parce qu'elle n'avait pas envie de montrer que cela pouvait l'atteindre, après tout, il faisait bien ce qu'il voulait, elle s'en fichait d'abord et la situation ne l'attristait pas du tout et elle n'avait pas du tout envie qu'ils passent la soirée en tête-à-tête).

Mais après le dîner, il était venu la rejoindre à sa table alors que la plupart des autres élèves invités remontaient dans leur dortoir pour se préparer et il n'avait pas mentionné la fête, lui demandant juste ce qu'ils feraient pour la soirée. Pour être honnête, le sourire que Marlene lui avait retourné à ce moment-là était sûrement deux fois plus resplendissant que d'habitude. Du coup, ils avaient passé la soirée tous les deux, dépassant allégrement l'heure du couvre-feu - l'avantage d'avoir des badges de préfets-en-chef - et plusieurs articles du règlement. Ils étaient passés par les cuisines récupérer quelques petits trucs à grignoter, s'étaient installés un moment dans la Salle sur Demande et avaient fini par décider d'aller prendre un peu l'air, avançant plus ou moins vite dans les couloirs. Plus ou moins vite parce qu'elle avait tendance à lui voler un baiser, lui aussi plus ou moins long, à chaque coin de couloir, heureuse de sa soirée.

- Et moi qui croyait que tu trouvais ce genre de choses débiles, lança-t-elle avec malice.  

Après tout, le débat entre eux sur ce qu'elle trouvait "romantique" et ce qu'il trouvait "niais" était universel et allait des Hauts de Hurlelune aux bouquets de fleurs en passant par la nécessité de fêter la Saint-Valentin. Glissant sa main dans la sienne, elle monta les escaliers qui menaient à la tourelle de la Salle des Quatre Maisons, se retournant sur la dernière marche pour l'embrasser de nouveau, profitant du fait d'être - pour une fois - à sa hauteur. Elle se détacha de lui avec un dernier sourire avant de se diriger vers la porte de la salle (techniquement, ils ne devaient plus y être après vingt-deux heures mais au cas où, ils diraient qu'ils étaient venus vérifier qu'elle était bien fermée) qu'elle poussa brusquement, ses yeux se posant sur un spectacle... incongru.

Une silhouette blonde qu'elle ne tarda pas à reconnaître comme étant celle de Clara Guipure était à califourchon sur les genoux d'un garçon aux mains visiblement baladeuses tandis que Clara semblait assez occupée par leur étreinte. Debout juste à côté, un autre garçon dont elle avait oublié le nom mais qui traînait toujours avec Anwar Kabache, qui devait donc être la personne que Clara embrassait sans aucune décence, jugement tout à fait objectif de la part de Marlene évidemment. Elle sentit la présence de James dans son dos et lui jeta un regard avant de toussoter légèrement pour attirer l'attention des deux - trois ? - adolescents. Elle dû se mordiller la lèvre pour retenir un sourire devant la scène mais son amusement tenait plus de la mesquinerie qu'autre chose. Ainsi donc, sainte Clara Guipure, qui avait été si prompte à juger leur histoire, à James et elle, passait ses soirées en compagnie non pas d'un, mais de deux garçons ? Et même pas le genre de garçons qu'elle pouvait fréquenter habituellement, non. Deux garçons qu'elle embrassait en secret dans les recoins isolés de Poudlard... N'était-ce pas elle qui avait été si rapide à les condamner - à s'en prendre à James - pour la même chose ? Madame la reine des hypocrites avait visiblement mal choisi son lieu de batifolage, dommage pour elle... 

- On dérange, peut-être ?

James ne s’était jamais vu dans le rôle du garçon niais. Il était un petit-ami attentif, attentionné, mais il n’était pas niais, ça non (contrairement à Grady qui faisait des cœurs dans son chocolat le matin). Toutefois, plus le temps passait, plus il se demandait s’il n’était en train de le devenir un peu. Attention, il n’allait pas se mettre à regarder par la fenêtre en soupirant ! Non, mais il avait l’impression de ressentir quelque chose de différent, de réellement fort, pour Marlene. C’était différent de ce qu’il avait pu ressentir pour Kessy, ou pour Alexandra, son amie moldue avec qui il avait eu une courte histoire pendant l’été. Une petite voix dans sa tête lui soufflait qu’il était amoureux de Marlene et ce depuis déjà quelques temps. Il ne lui avait toujours pas dit – il ne fallait pas non plus précipiter les choses – mais il y pensait de temps en temps.

Et puis, le jour de la Saint Valentin était arrivé. James n’avait jamais réellement fêté la Saint Valentin avec une fille en tête-à-tête. L’année dernière, avec Kessy, ils s’étaient rendus à une soirée tous les deux, et n’avaient pas réellement passé ce moment ensemble. Il savait que ce soir, une fête était organisée, au sommet de la tour d’Astronomie par son ex petite-amie et sa petite bande. Il avait été invité, et avait hésité à y emmener Marlene, avant de se raviser. Déjà, ce n’était pas une très bonne idée de ramener sa petite-amie à une soirée organisée par son ex. Il avait dû mal – doux euphémisme – à comprendre la pensée féminine, mais il pressentait que ce n’était pas judicieux. De plus, Marlene n’était pas très appréciée par tous ces gens-là, donc l’emmener là-bas n’allait que la rendre mal-à-l’aise. Puis lorsqu’il avait eu confirmation par Amely qui Clara comptait s’y rendre, il avait été conforté dans son idée : il allait passer sa soirée en tête à tête avec sa petite-amie, et tout allait très bien se passer.

Le seul problème, c’était que James n’était pas très doué pour ces choses-là. Il n’avait jamais été un grand romantique – parce qu’il n’en avait jamais vraiment eu l’occasion – et ne savait pas trop quoi faire pour l’être. Il avait donc questionné Grady – sa seule référence en la matière, même s’il n’était pas complètement certain que ce soit une référence – et avait fini par trouver quelques idées. Idées qui s’étaient finalement révélées être bonne, puisqu’ils avaient passé une excellente soirée tous les deux – bien meilleure que s’ils avaient décidé de se rendre à cette fête ! En ce moment, ils marchaient main dans la main dans les couloirs, bien décidés à profiter du temps qu’ils avaient ensemble.

« Que veux-tu, je ne peux pas toujours être un homme viril et tout, il faut bien que je m’abaisse à faire quelques petites choses romantiques… » répliqua-t-il en souriant.

Ils arrivèrent à la hauteur de la salle des quatre maisons, que Marlene se décida à ouvrir – c’était là tout l’avantage d’être préfets-en-chef, non ? James s’apprêtait à reprendre la parole – pour taquiner Marlene sur le fait qu’elle enfreignait le règlement – lorsque ses yeux se posèrent un spectacle particulièrement étonnant. Jamais il n’aurait cru qu’il surprendrait Clara – Clara ! – dans une position si compromettante. Il se retint d’éclater de rire mais ne parvint pas à retenir un ricanement. C’était plus fort que lui, la situation était bien trop cocasse. Pourtant, James n’était pas du genre à se moquer des autres ou à les juger, c’était même un comportement qu’il condamnait. Mais Clara lui en avait tellement fait voir de toutes les couleurs, ces derniers temps, qu’il ne pouvait s’empêcher d’en tirer une petite satisfaction.

[color=orange] « Tiens, c’est marrant ça. C’est pas moi qui saute sur tout ce qui bouge, normalement ? »[color] lâcha-t-il en secouant la tête, incrédule. Elle qui lui avait reproché, quelques mois plus tôt, d’avoir trompé Kessy avec Marlene, d’être infidèle ! Il préféra toutefois s’arrêter là, se refusant d’entrer en confrontation avec la jeune fille. « Cela dit vous n’avez pas vraiment le droit d’être là, donc si vous pouviez aller faire ça ailleurs, ça nous arrangerait. » déclama-t-il simplement, sur un ton neutre.

Dire que Clara n'avait pas écouté un mot des protestations d'Anwar sur sa plus grande honte relevait de l'euphémisme. Elle l'avait juste regardé d'un sourire amusé avant de se laisser happer les lèvres pour un nouveau baiser: après tout, elle commençait à cerner le personnage, et celui qui le vexerait n'était pas arrivé. Elle n'avait pas non plus entendu Priam se lever, mais le grincement de la porte, puis un toussotement gêné fini par avoir raison de l'étreinte peu délicate - mais très appréciable - du Poufsouffle.

"Oh, génial" grimaça-t-elle en reconnaissant les deux nouveaux arrivants.

C'était bien sa chance de tomber sur Mr & Mrs Grosse-tête-coincée ce soir là! Elle descendit des genoux d'Anwar en prenant soin de ne pas se hâter, préférant afficher un air grognon. Il était impensable qu'elle laisse James et Marlene croire qu'elle avait honte d'être surprise par eux dans ce genre de situation. D'ailleurs, malgré ce qu'elle avait dit aux garçons, avait-elle vraiment honte? Oui était la première réponse qui lui venait à l'esprit. Après tout, elle n'avait pas été éduquée comme ça, et elle ne s'était jamais gênée pour juger les filles un peu trop faciles comme Kelsey Lorgan. D'un autre côté, le Whisky Pur-Feu lui avait ouvert de nouvelles perspectives et elle commençait à comprendre le plaisir qu'il y avait à ce genre de comportements.

Elle mis une fraction de seconde à comprendre l'hilarité des deux garçons, tant l'arrivée du couple lui avait fait oublier que la conversation avait eu lieu moins de cinq minutes auparavant. Mais l'explication hâchée de Priam le lui rappela, et elle leva les yeux au ciel avec un sourire amusé - quoiqu'un peu vexée intérieurement. Ils avaient raison, au fond, et elle leur en devait une. Mais ce n'était pas le moment d'en parler. Ils avaient un autre problème à régler.

C'était aussi l'avis de Marlene et James, qui, Clara le devinait, se régalaient mesquinement de la scène. Tandis que la première les toisait d'un "on dérange?" coincé auquel Clara ne pris même pas la peine de répondre (Marley aurait été trop heureuse d'avoir une raison de leur infliger une retenue), le second, affichant un air résolument mesquin, lança une phrase qui se voulait assassine. Clara leva un sourcil étonné et déçu face à ce coup d'épée dans l'eau. Ah, il pensait la prendre en faute, la confondre et pouvoir lui retourner ses arguments? Merlin, c'est que ce benêt n'avait rien compris au problème. Il avait tout de même se sacrées oeillères si tout ce qu'il avait retenu de leurs disputes, c'était sa jalousie envers Marlene. Car, bien qu'existante, ça n'avait jamais été la raison première de sa colère.

Pendant un instant, Clara eu envie de lui rétorquer qu'il n'avait vraiment rien compris, qu'il était d'une mauvaise foi affligeante et qu'il se donnait encore le beau rôle. Mais à quoi bon? Il lui avait déjà montré de nombreuses fois qu'il refusait d'écouter et de se remettre en question. Elle n'avait pas d'énergie pour une nouvelle dispute, et la situation n'était pas appropriée: entre l'horaire, les deux garçons et l'alcool, Clara était dans une situation bien trop délicate pour se permettre de provoquer les chouchous du sous directeur. Il y avait bien d'autres moyens de venger son orgueil blessé par leurs ordres et leur mépris.

Elle s'apprêtait à entraîner les garçons hors de la salle sans rien dire mais sans précipitation lorsqu'Anwar décida de s'en mêler. S'appuyant sur le dossier du fauteuil - il valait mieux qu'elle ne teste pas son équilibre trop longtemps - elle le regarda avec amusement faire son show, certaine que James et Marlene n'arriveraient pas à réagir correctement face à lui. Mais, lorsque Priam s'en mêla, elle afficha un air résolument neutre, voire un peu renfrogné. Inutile de leur montrer à quel point cette situation l'amusait. A chaque refus, à chaque preuve d'intransigeance, l'histoire deviendrait un peu plus croustillante à raconter le matin venu.

Cette soirée était so amazing, songea Kaly en promenant ses yeux sur la salle désertée. Kessy, sa BFF chérie, et elle s'étaient démenées pour organiser à Poudlard le genre de soirées in qui lui manquaient. Franchement, l'école était parfois tellement old school, justement ! Alors que des filles comme Kessy et Kalamity aspiraient à du rêve, des paillettes et, dans leur grande générosité, voulaient bien amener le reste du monde dans leur environnement de rêve. Cette soirée resterait forcément dans les annales de l'école comme de la soirée de Saint-Valentin la plus chic et glam' qu'on ait jamais vue - c'était ça, d'être sélect - surtout que de nombreux potins naîtraient sûrement, elle avait bien vu Clara Guipure s'éclipser avec, non pas un, mais deux garçons ! Dont un + 1, quand même.

Retirant ses talons vertigineux pour masser ses pieds, Kalamity lança un sourire à deux garçons de septième année qui étaient encore là et qui ne semblaient pas avoir remarqué le regard tout à fait équivoque qu'elle avait jeté sur eux. S'armant de sa moue la plus séduisante, elle s'approcha d'eux, posant ses mains manucurées sur leurs épaules.

- Whaaa, comme vous êtes musclés les garçons...

Elle rit, leur adressa un sourire charmeur, se pencha légèrement vers eux en laissant quelques mèches de cheveux leur effleurer la joue.

- On a besoin de vrais hommes comme vous pour le rangement...

Rangement qu'elle ne comptait pas faire, elle n'était pas une elfe de maison § Alors lorsque les derniers invités furent bien affairés et après avoir fait mine de débarrasser quelques assiettes en carton, Kalamity s'éclipsa sur la pointe des pieds. Même en remarquant sa disparition, ils n'arrêteraient pas le rangement : le jour approchait et ils ne voulaient pas être pris dans une salle d'astronomie chamboulée par une fête adolescente... Mais elle, elle avait besoin de sommeil. Son teint si parfait ne pouvait pas attendre pour avoir son beauty sleep !