Sofya Sabina Belinski

Maîtresse dans l'art du déguisement, Sofya ne se présentera pas toujours à vous sous la même apparence, et il peut être malaisé de la reconnaître lorsqu'elle dissimule ses traits pour le bien d'une mission ou par simple plaisir. Homme, femme, vieux ou jeune, moldu ou sorcier, étranger ou anglais pur souche, prolétaire et héritier de la haute société, Sofya aime jouer avec les identités et adapter son physique en circonstance. Car il n'y a rien de plus simple, après tout, que de maquiller un bout de femme à la taille moyenne, à la corpulence moyenne, dont les traits sont simples et réguliers.

Pourtant, son physique n'est pas banal pour autant. Au naturel, il se dégage quelque chose de particulier de cette jeune femme, une sensualité qui tient tant à sa longue cascade de cheveux châtains et bouclés qu'à son regard sombre et alangui ou, peut-être, à sa posture, à son attitude, à sa voix aux accents chauds. Ce charisme naturel a été accentué par des années de pratique en tant que comédienne, qui lui ont permis d'apprendre à occuper un espace, à modifier sa gestuelle ou à moduler sa voix. Quant à son expérience au sein de la mafia, elle lui a appris à se montrer tantôt discrète, voire invisible, tantôt intimidante et certainement pas intimidée. Face à un Joe Sparckles un peu trop émêché, il faut savoir maîtriser l'art du regard glacial...

Si Sofya aime se donner des airs de sorcière mystérieuse et insaisissable, c'est somme toute une jeune femme assez simple. Aventureuse, elle a toujours fui les schémas habituels que suivent la plupart des gens. Les études, le mariage, les enfants, la maison ? Très peu pour elle. Sofya n'est pas attachée aux choses matérielles et ne prête d'avantage d'importance aux conventions. Elle se fiche de ce que la société peut bien vouloir d'elle, bien plus intéressée par la question de savoir ce qu'elle-même peut retirer de la société. Ainsi, ce n'est ni par appât du gain, ni parce qu'elle a fait les mauvaises rencontres que Sofya s'est frayé un chemin dans la pègre de Bristol, mais bien parce qu'elle a choisi cette vie là. Lorsque celle de comédienne ne lui suffit plus, Sofya a décidé de partir à la recherche de ce frisson du danger, de cette excitation de l'interdit, et l'a trouvé dans cet univers là. Sofya aime par-dessus tout se confronter à de nouvelles expériences et de nouveaux défis, repousser les limites de l'impossible, se défier des interdits, se moquer de la morale. Elle dispose pourtant d'un certain sens de l'auto-préservation et n'est pas tête-brûlée de façon inconsidérée, mais elle aime malgré tout jouer avec le feu.

Plus encore, Sofya aime jouer avec les apparences, et dissimuler la sienne. Depuis toute petite, elle se perfectionne dans cet art et devient de plus en plus douée pour modifier ses traits à l'aide d'artifices moldus ou de maléfices, pour se glisser dans la peau de quelqu'un d'autre et jouer à être ce qu'elle n'est pas. Non pas qu'elle soit mal à l'aise avec sa propre personne, ce n'est pas cela. Sofya n'est pas quelqu'un de très complexé, simplement, elle aime jouer. Jouer à être ce qu'elle n'est pas, jouer à faire croire et à entourlouper, à tromper la réalité, quitte à parfois se laisser prendre à ses propres fantasmes. Car la jeune femme peut avoir tendance à se perdre dans ses propres récits, à confondre la vérité du mensonge et à se laisser emporter par le tourbillon de ses propres sentiments. Une bonne espionne doit savoir garder la tête froide, et elle ne l'oublie jamais en mission, mais lorsque sa vie privée est concernée, les choses peuvent être plus confuses. A vrai dire, sa propre vie, Sofya a tendance à la mettre de côté au profit de celles qu'elle s'invente et qu'elle incarne.

Pourquoi se restreindre à n'être qu'une seule personne lorsque l'on peut en être dix, cent, mille ? Pourquoi n'être que femme au quotidien lorsque l'on peut être homme un jour, et femme celui d'après ? Pourquoi s'engager sur une voie, pour toujours, lorsque l'on peut se garder toutes les options ouvertes ? Sofya n'est pas quelqu'un de très investie, ni de très loyal. Profondément individualiste, elle aime observer les gens, jouer avec eux et les duper, mais elle tend aussi à les maintenir à distance. Sa liberté, elle la chérit plus que tout et a tendance à penser qu'elle ne doit jamais rien à personne. Ni à la société, ni à un patron, ni à un homme ou à un gouvernement. La seule personne envers qui elle a un devoir, c'est elle-même : celui de continuer à vivre, entièrement, pleinement, sans règles ni contraintes autres que celles qu'elle s'impose elle-même.

La naissance de Sofya a eu lieu dans un contexte des plus chaotiques pour la famille Belinski. Enfoui dans les dettes jusqu'au cou, son père, Valam Belinski, avait entraîné sa mère, la jeune, belle et écervelée Serafima loin de ses créanciers et loin de sa Russie natale depuis leur mariage. Réfugiés en Angleterre depuis 1976, les deux amoureux étaient parvenus à se faire une place au sein de ce pays étranger en rejoignant les rangs d'un bien curieux bienfaiteur, un homme avide de pouvoir, à la recherche de fidèles partisans pour servir sa noble cause... Valam et Serafina n'avaient pourtant rien de sangs-purs, tous deux modestes prolétaires ayant vécu jusque-là une vie des plus ordinaires dans l'Union soviétique sorcière. Mais il fallait croire que l'idéologie du sang trouvait ses limites lorsque Lord Voldemort souhaitait remplir les rangs de ses fidèles... La grossesse de Serafima était cependant venue changer la donne, la jeune femme ne souhaitant pas élever un enfant dans un pays étranger, au coeur d'une guerre qui n'était pas la sienne, auprès d'un homme qui semblait se perdre un peu plus chaque jour dans les affres de la magie noire. Après quelques violentes disputes, Serafima quitta brusquement Valam pour rejoindre la Russie et mettre sa fille au monde. Elle savait se défendre, maintenant, et savait que Valam finirait par lui revenir, si seulement il survivait à la guerre...

Sofya vit donc le jour en territoire russe, même si l'on serait bien en mal de situer précisément où dans cet immense pays exactement. Le village sorcier de Serliovka, où la petite vécu les onze premières années de sa vie, était en effet un lieu célèbre en Russie. Peu étaient les sorciers qui avaient eu la chance de visiter ce village légendaire, car il fallait y être accompagné par l'un de ses résidents pour en trouver la localisation. Serliovka n'était pas seulement incartable et entouré de sortilèges repousses-moldus comme les autres des villages sorciers, non, il présentait une caractéristique particulière : celle de transplaner, dans son ensemble, tous les 13 du mois. Serliovka se ballade ainsi sur le territoire russe au gré des saisons et selon une logique que personne n'a encore réussi à identifier. Nombreuses sont les légendes sur sa fondation ou sur la raison pour lesquelles Serliovka a développé cette fabuleuse caractéristique. Malédiction, bénédiction ? Ce village millénaire, aux rues étroites, aux maisons tarabiscotées, aux recoins sombres et mystérieux fait l'objet de mille fantasmes, de mille histoires.

Ce n'est sans doute pas un hasard si Sofya grandit pour devenir la sorcière qu'elle est aujourd'hui, dans un endroit tel que celui-là. Car Serliovka est aussi et surtout une ville de spectacles magiques, de pièces de théâtre en plein air jouées sur la place principale, de concerts enchanteurs et de carnavals colorés. A Serliovka se cotoient les arts de rue à la moldue et les plus grandes pièces du moment, la culture prenant une place particulière dans la vie de ses habitants, quand bien même le niveau de vie n'y est guère élevé. A Serliovka, les habitants se serrent les coudes et construisent une bulle où il fait bon vivre, et cela malgré les turbulences qui agitent le pays, et le monde. Comment une femme telle que Serafima, élevée dans un tel endroit, a-t-elle pu finir avec une Marque des Ténèbres sur le bras ? Son passage à Durmstrang et sa rencontre avec Valam en est la cause, assurément. Sofya elle-même n'échappe pas à l'influence de son père, revenu au bercail dès la chute de Voldemort, ni à celle des enseignements que l'on apprend à l'école.

La petite Sofya est une enfant vive, curieuse, joyeuse. Déjà, son caractère aventurier et imaginatif se développe et elle se mêle très tôt aux groupes d'enfants et d'adolescents qui montent des pièces, apprend à jongler, à chanter, à jouer au contact des artistes attendris par ce petit bout de chou si enthousiaste. Fascinée par les spectacles magiques qui combinent danse, chant, comédie et arts magiques de l'illusion, Sofya se prédestine très tôt à la profession de comédienne. L'école ? Très peu pour elle, elle s'y ennuie si vite, ne s'intéressant qu'aux cours d'histoire et de langue. Ses parents lui apprennent l'anglais, surtout son père qui maîtrise mieux cette langue et qui est bien décidé à faire quelque chose de sa "bonne-à-rien de fille". Sorti de là, Sofya est une élève dissipée, qui passe son temps à regarder par la fenêtre et à attendre la récréation pour aller jouer avec ses amis et s'échapper dans les ruelles du village. Elle compense sa propension à s'attirer des ennuis en se faisant adopter par des groupes de jeunes plus âgés qu'elle et apprend à leur contact à se défendre - car la loi de la rue peut être dure chez les jeunes de Serliovka. Si la vie y semble plutôt douce, c'est bien souvent une apparence pour dissimuler la dureté des vies, le manque de pièces dans les bourses et de nourriture dans les assiettes...

Cependant, le plus dur reste la discipline de fer menée par son père, homme lunatique pouvant se montrer aussi tyrannique que doux. Serafima, sous l'influence de Valam, perd peu à peu sa fougue de jeunesse et le laisse mener la vie dure à Sofya. S'il ne va pas jusqu'à la brutaliser par les gestes, son autorité démesurée marque beaucoup l'enfant qu'elle est, qui sent un immense soulagement l'envahir lorsque sa lettre d'admission à Durmstrang arrive. Pourtant, la vie à l'école de sorcellerie n'y est pas toujours des plus douces, mais Sofya y trouve très vite sa place. La fillette agit d'ores et déjà comme un caméléon, capable de s'adapter pour se conformer aux attentes des enseignants ou des élèves plus âgés, et compense son manque de travail et de discipline par un naturel agréable et charmeur, sachant attendrir par ses grands yeux innocents et par son ton enjôleur. Au fil des années, elle teste ses charmes sur le sexe opposé et rencontre ainsi son premier petit-ami, un garçon un petit peu plus jeune du nom de Klemens Dabroski. Premier copain, premiers baisers, première fois, Klemens gardera toujours une place particulière dans la mémoire de Sofya, qui en conserve un souvenir attendri. Hélas, cette amourette de jeunesse ne survécu pas au départ de l'école de Sofya, départ provoqué par la réapparition d'un certain mage noir, dans un cimetière à des milliers de kilomètres de là...

Lorsque Harry Potter se battait contre Lord Voldemort, Sofya, elle, passait ses diplômes de premier cycle à Durmstrang. Les résultats en furent inégaux, la jeune femme ayant néanmoins réussi à obtenir de bons résultats en métamorphose, en sortilège, en histoire de la magie et en magie noire, ce qui lui permet de poursuivre un nombre suffisant de matières à Poudlard l'année suivante. Si l'adolescente n'a absolument aucune envie de quitter sa Russie natale et l'école dans laquelle elle a tous ses amis et son petit-ami, son père ne lui laisse pas le choix. Il ne lui donne d'ailleurs pas d'avantage de raisons, et il faudra pas moins de deux ans à la jeune fille pour faire le lien entre ce départ, les fameux tatouages de ses parents, et ce mage noir dont un certain Harry Potter ne cesse de parler à l'école. Ses parents, mangemorts ? Mais Sofya ne connaissait même pas l'existence de ce Voldemort avant d'arriver en Angleterre... Il lui faut donc attendre que la guerre n'éclate, et que Valam et Serafima ne périssent au cours de la grande bataille, pour additionner deux et deux. Mangemort convaincu, à l'esprit façonné par les mensonges et l'idéologie du Seigneur des Ténèbres, Valam s'est précipité à son service dès que son tatouage s'est mis à le brûler, au début de l'été 1995, entraînant sa famille à sa suite.

Sofya, elle, se retrouve parachutée dans une école inconnue, une école étrange avec quatre maisons et des cours de défenses contre les forces du mal absurdes délivrés par une espèce d'horrible bonne femme vêtue de rose. Tout ceci est absurde. Pourquoi se défendre contre les forces du mal ? La magie n'est pas bonne ou mauvaise, ce sont les sorciers qui l'utilisent à bon ou mauvais escient. Pourquoi exclure certaines pratiques, pourquoi discriminer certaines créatures, telles que les loups-garous, sous prétexte que c'est "dangereux" ? Sofya ne comprend pas vraiment l'idéologie anglaise. Tout ici lui paraît trop normé, trop conditionné, la société lui semble étouffante et ses camarades de classe lui paraissent trop policés. Heureusement, il y a toujours des exceptions. Sofya, comme toujours, se fait rapidement des amis au sein de sa maison, Gryffondor, qui lui paraît bien vite être la meilleure. D'ailleurs, c'est là qu'on y trouve les élèves les plus intéressants, comme les filles de son dortoir ou comme ce Roy Calder qui est dans son année, qui devient l'un de ses amis. Ses deux dernières années d'étude se passent donc plutôt bien et Sofya parvient à s'adapter à son nouveau pays, à se tisser de nouvelles relations. Les ASPICs, en revanche, ne lui réussissent guère, pas plus que les entretiens d'orientation avec sa directrice de maison. Ce que Sofya veut faire de sa vie, après tout, c'est de la comédie, et rien ne semble la détourner de son but.

Sa sortie de Poudlard est plutôt chaotique car elle s'est promis depuis de nombreuses années maintenant de quitter le domicile familial dès l'instant où elle aurait atteint sa majorité, et Sofya décide de se tenir à cette promesse. Sofya veut vivre libre loin de l'influence néfaste de ses parents, loin de l'emprise autoritaire de son père, même si elle doit passer par des moments d'inconfort financier. Et elle en connaît, des périodes de galère, dans cette Angleterre en guerre. Pourtant, elle décide de ne pas rentrer tout de suite en Russie, pour se consacrer à un projet : faire partie d'une pièce dans un petit théâtre londonnien. Sofya est payée à coups de lance-pierre et squatte le canapé d'une amie pendant des mois, mais elle se consacre enfin à l'activité de ses rêves, la comédie. C'est la seule chose pour laquelle elle excelle, celle qui la fait vibrer, et elle n'hésite pas à poursuivre chaque possibilité, à faire jouer ses relations, à utiliser toutes les opportunités qu'elle a de perfectionner son art de la comédie magique.

Et c'est ainsi, de petit projet en petit projet, que Sofya se fait une place, bancale certes, mais une place malgré tout, sur la scène anglaise. Londres, Nimbus, Manchester, Bristol, elle voyage beaucoup au fil de ses possibilités, vit dans des appartements minuscules et croque la vie à pleine dents. Entre temps, la guerre s'est achevée, et elle a appris le décès de ses parents en lisant la liste de la Gazette du Sorcier. Sofya les pleure un peu, mais se sent surtout soulagée, bien que cette émotion l'emplisse de culpabilité. Mais après tout, ses parents n'étaient pas de bonnes personnes, et par dessus tout... Eh bien, elle se sent libérée d'un poids, d'une contrainte, d'une peur même et sait désormais que plus personne n'a de droits sur elle. Sofya se sent totalement libre pour la première fois de son existence, libre, jeune, pleine d'une émotion et d'une fougue qui animent son jeu d'acteur et lui permettent d'obtenir quelques rôles plus importants.

C'est à l'occasion d'un spectacle au théâtre antique de Bristol qu'elle fait ainsi la connaissance de celui qui deviendra l'homme de sa vie. Ethan Reed, originaire de New York, est un écrivain de romans à succès qui vient de déménager à Bristol pour chercher l'inspiration de l'autre côté de l'Atlantique. Ethan, charmé par cette jeune artiste, vient la féliciter après une représentation et l'invite à boire un verre. Ce verre se transforme en plusieurs, puis en dîners, promenades et sorties diverses jusqu'à ce que Sofya tombe réellement amoureuse pour la première - et dernière ! - fois de sa vie. Ethan et elle passent des heures à parler d'art et de culture, à aller voir des spectacles, à se lire de longs passages de romans, et Sofya tombe désespérément sous le charme de ce sorcier un peu à part, un peu artiste, bien trop rêveur. Quelques mois à peine se sont écoulés depuis leur rencontre lorsqu'il lui propose de l'épouser, et elle accepte sans trop y penser, même si ce n'est pas vraiment son genre de se marier. Après tout, cela fait plaisir à Ethan, et elle l'aime vraiment de tout son coeur.

Le couple se marie au courant de l'année 2000, en grande pompe pour faire plaisir à monsieur, et emménage pour de bon dans une petite maison de Bristol. Les premiers temps se passent bien et Sofya se sent heureuse, en compagnie de cet homme qui rend son existence plus palpitante, tandis que sa vie professionnelle fluctue selon les aléas du monde du spectacle et les troupes qu'elle intègre. Malheureusement, la routine s'installe un peu trop vite et un peu trop fort chez ce couple sans doute marié trop tôt. Ethan est un homme fantasque et inconstant qui ne tarde pas à avoir des envies d'ailleurs et, contrairement à ce que l'on aurait pu prévoir, ce n'est pas Sofya qui est à l'origine de leur rupture mais bien lui. Ethan la quitte un beau jour et disparaît de sa vie aussi brusquement qu'il y est entré, la laissant détruite et démunie, emplie d'amertume et de désillusions. Le divorce suit peu de temps après et Ethan retourne à son pays natal, laissant Sofya seule et enfermée dans un marasme dont elle met longtemps à sortir.

Sofya, la jeune femme enthousiaste, pleine de vie et de rêves sombre dans une déprime latente et persistante. Le coeur brisé, elle perd goût aux choses, travaille moins et se retrouve bien vite en difficulté financière. Le départ d'Ethan marque un véritable tournant pour Sofya, qui change beaucoup, s'assombrit, s'endurcit. Après une longue année à ce rythme, Sofya ne reconnaît plus la femme qu'elle voit dans le miroir et finit par décider de se reprendre en main. Elle, la femme indépendante et libre, qui se laisse dépérir à cause d'un homme ? Certainement pas. Bien décidée à retrouver le cours de sa vie, Sofya décide de retourner à ses racines pour faire le point et repartir sur de nouvelles bases. La Russie l'accueille comme un parent accueille son enfant, Sofya retrouvant plusieurs de ses amis de Durmstrang prêts à l'aider pour un temps. La jeune femme ne reste pas à Serliovka, préférant rejoindre Moscou où elle parvient à intégrer une grande troupe de théâtre en mettant en avant son expérience anglaise - et en l'enjolivant au passage. Elle apprend beaucoup à cette occasion, mais c'est surtout une rencontre particulière qui va faire basculer une fois de plus son existence.

En effet, Sofya devient très proche de l'une de ses collègues de théâtre, Nastya. Si proches même qu'elles vivent une courte histoire, bien que peu sérieuse, car Sofya ne se sent pas prête pour cela. En réalité, Sofya doute même de sa capacité à s'investir à nouveau un jour dans une relation, et n'éprouve plus d'intérêts pour tout ceci. Mais Nastya lui plait et surtout, Nastya lui semble mystérieuse. A force de la fréquenter, Sofya découvre des bizarreries dans son comportement, des absences, des zones d'ombres qui l'intriguent et, curieuse comme elle l'est, décide de creuser. Elle creuse tant et si bien qu'elle finit par percer le secret de la jeune femme, qui au demeurant n'a pas fait grand chose pour le dissimuler. Oui, Nastya entretient des relations plus ou moins étroites avec un réseau de trafiquants de drogue de la ville, et alors ? Elle sent que Sofya est intriguée, pour ne pas dire intéressée, et décide d'entrouvrir pour elle cette porte de ce monde. Nastya est en réalité la nièce du parrain d'une organisation criminelle sorcière de Moscou, comme Sofya l'apprendra plus tard.

A l'origine simple consommatrice occasionnelle de substances illicites, Sofya se met à donner des petits coups de main à Nastya qui finit par la faire entrer complètement dans le réseau. Très vite, Sofya réalise qu'elle aime ce milieu si particulier que celui de la mafia, qu'elle aime ce frisson de danger qui la parcoure chaque fois qu'elle réalise quelque chose d'illégal, qu'elle aime également sentir qu'elle fait partie d'un groupe, quand bien même un groupe aussi peu orthodoxe que celui-ci. La jeune femme se fait remarquer par ses talents pour se cacher, se dissimuler et approcher les clients et on commence vite à lui confier des missions un peu plus sensibles. Jusqu'au jour où elle délaisse carrément le trafic pour se consacrer à l'espionnage, activité qui lui semble être faite pour elle. Près de deux ans s'écoulent ainsi en Russie pour la sorcière qui s'endurcit, évolue, apprend beaucoup au contact de ses nouveaux amis peu fréquentables.

Un jour, cependant, l'Angleterre semble se rappeler à elle puisque son chef lui demande d'effectuer une mission dans son ancienne ville, Bristol. Les liaisons entre la mafia de cette ville et celle de la Russie sont nombreuses à cette époque, mais la méfiance règne de part et d'autre du continent. Aussi Sofya se voit-elle confier la délicate tâche d'espionner les partenaires commerciaux de son réseau et d'apprendre le plus d'informations possibles sur les gangs de Bristol. C'est au cours de cette mission qu'elle fait une étonnante découverte. Son ancien camarade de maison, Roy Calder, n'est autre qu'un trafiquant lui aussi ! Amusée et intriguée, Sofya décide de renouer avec lui et parvient à lui faire comprendre autour de quelques verres au Circée qu'elle aimerait bien intégrer ses trafics. Sans lui apprendre qu'elle travaille toujours pour les russes, elle finit par gagner sa confiance jusqu'à ce qu'il lui fasse intégrer son monde et qu'elle découvre enfin le secret qui entoure l'entrée de la Voie des Miracles. Un nouvel univers s'ouvre à elle, un univers sombre et passionnant qui était caché dans sa ville depuis tout ce temps, et qu'elle découvre avec passion. Sofya termine sa mission avec brio en fournissant moultes informations, sur Roy et sur d'autres, à son gang, mais décide par le même temps de le quitter. Son amitié avec Nastya lui permet de s'en aller sans trop de fracas et elle s'installe définitivement à Bristol, tournant de nouveau le dos à cette Russie qui lui a permis de se remettre sur pieds.

La jeune femme continue par ailleurs à mener une double vie. D'une part, elle intègre les plus grands spectacles magiques du pays grâce à son expérience reconnue à Moscou et se produit fréquemment sur la scène des Folies Sorcières. D'autre part, elle devient partenaire de Roy et effectue diverses missions pour lui, de l'espionnage jusqu'au trafic. Son allégeance envers le jeune homme n'est pas allée de soi, néanmoins, car Sofya a toujours refusé de lui dire auprès de quelle organisation elle avait fait ses premiers pas de mafieuse. Nul besoin pour lui de savoir qu'elle l'avait espionné pour le compte des russes... Mais elle se plait au sein de la Voie et elle aime travailler pour Roy, qu'elle considère comme un très bon mafieux, un homme de confiance et d'ambition, et surtout, un chef naturel. Elle est d'ailleurs la première à applaudir lorsqu'il parvient, par un tour de force machiavélique, à prendre le pouvoir sur la Voie, au courant de l'année 2008...

Aujourd'hui, Sofya se sent parfaitement à l'aise dans sa vie. Remise de son divorce, elle se consacre ponctuellement à son métier officiel, par goût et pour avoir une couverture, tout en conservant la plupart de son temps et de son énergie pour son métier officieux, qu'elle exerce avec passion. Espionne au sein des Veilleurs, elle accorde une loyauté relative à leur chef, mais aime se dire qu'elle dispose d'un statut particulier au sein du gang. Très peu pour elle, les basses besognes telles que le meurtre d'un rival gênant ou les tours de garde aux Folies, Sofya n'est pas là pour cela. Sa mission à elle est plus raffinée, elle est agent secret. Pour le compte de gangs aujourd'hui, mais allez savoir pour qui elle le sera demain...

Valam Belinski - Père
Originaire de St Pétersbourg dans une famille modeste, Valam a vivoté grâce à des petits boulots toute sa vie et s'est endetté très jeune en tentant d'intégrer diverses combines douteuses et en contractant des dettes de jeu, ce qui l'a poussé à trouver refuge en Angleterre et à rejoindre les rangs de Lord Voldemort. Ivre de magie noir, instable et excessivement autoritaire, Valam n'était pas très intéressé par l'éducation de sa fille, ce n'est pour le plaisir de l'avoir sous son autorité. Sofya n'éprouvait que de la crainte et peu d'affection à son égard, aussi ne le pleura-t-elle pas bien longtemps lorsqu'il mourut dans la grande bataille de Poudlard, à la fin de la guerre.

Serafima Kirienko Belinski - Mère
Mangemorte décédée en même temps que Valam, Serafima n'a pas été une très bonne mère pour Sofya. Elle l'aimait, au fond, mais pas suffisamment pour s'occuper réellement d'elle et de son éducation, ni pour l'éloigner de l'influence néfaste de Valam.

Roy Calder - Patron
Sofya a connu Roy à Poudlard, puisqu'ils appartenaient à la même promotion, tous deux à Gryffondor. Devenus amis, ils se sont quelque peu perdus de vue pendant les années qui ont suivi jusqu'à ce que Sofya, alors espionne pour le compte de la mafia russe, ne découvre ses activités de trafiquant. Roy l'introduit sur la Voie et elle décide de venir travailler pour lui. Aujourd'hui, Sofya fait partie des Veilleurs et sa loyauté va à Roy, qu'elle considère comme un bon chef et un ami.

Isobel Lavespère - Amie
Isobel et Sofya se sont rencontrées par l'intermédiaire de Roy et se sont aussitôt appréciées. Sofya trouve qu'Isobel est une femme très intéressante, au parcours impressionnant, et avec qui l'on peut s'amuser. Elles sont aujourd'hui amies.

Klemens Dabroski - Ex petit-ami
Klemens fut le premier amour de Sofya, amourette lycéenne du temps de sa scolarité à Durmstrang. Elle l'a complètement perdu de vue par la suite, avant de le recroiser en Angleterre du fait de l'amitié entre Klemens et son patron. Pour autant, elle n'a pas cherché pour l'instant à renouer avec lui. Ni l'un ni l'autre ne sont plus les adolescents qu'ils étaient à quatorze ans, après tout.

Ethan Reed - Ex-mari
Ethan est un romancier américain, avec qui Sofya a vécu plusieurs années à Bristol. Elle a même été jusqu'à l'épouser, ce qu'elle a regretté amèrement lorsqu'il l'a quitté avec perte et fracas. Sofya n'a plus eu aucun contact avec lui depuis que leur divorce a été officialisé.

Nastya - Ex petite-amie
Nastya et Sofya ont vécu une petite histoire à Moscou, qui a permis à Sofya d'intégrer la mafia, Nastya faisant partie d'un gang. Aujourd'hui, elles sont amies et entretiennent une correspondance.