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Pompeii [Lilly & Juliana]

Juliana McNeil
Juliana McNeilRésistante DPP
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Pompeii [Lilly & Juliana] Icon_minitimeDim 4 Jan 2015 - 15:12
10 janvier 2009

Appuyée contre la fenêtre de son appartement, Juliana observait la Promenade des Marins plongée dans l'obscurité. Son souffle formait régulièrement des nuages de buée sur la vitre. L'air était frais dans l'appartement et elle tira sa baguette coincée dans la ceinture de son jean pour attiser les flammes qui dansaient dans la cheminée. Estimant cette vision plus réconfortante que celle de Bristol sous couvre-feu, elle se détourna de la fenêtre pour venir s'installer sur la place libre du canapé, où se trouvait sa nouvelle amie, Lilly.

Les deux jeunes femmes avaient continué à se fréquenter à l'occasion, depuis la guerre des gangs, et le terrible geste de Juliana qui les avait rendu complices. Juliana avait découvert une personne avec qui elle avait un certain nombre de points communs, et des amitiés communes également, comme celle de Charlotte et Eliott. Mais, au fond, c'était tout autre chose qui les avait poussé à se rapprocher si vite : une indignation commune pour ce qui agitait le pays. L'une comme l'autre pouvaient vivre les changements de l'intérieur, Lilly chez les Oubliator et Juliana, bloquée à Bristol. Car bloquée, elle l'était... Les semaines passaient et le gouvernement ne montrait aucune volonté d'assouplir le couvre-feu qui faisait mourir à petit feu les commerces comme le sien. Le Triton était devenu sa responsabilité, à présent, mais à ce rythme là ils allaient finir par mettre la clef sous la porte ! Pendant ce temps-là, les Folies Sorcières de Roy prospéraient. Juliana, elle, passait de nombreuses soirées à se morfondre avec ses amis bristoliens, peinant de plus en plus à obtenir des autorisations de sortie de la ville pour voir sa petite-amie, tentant tant bien que mal d'intégrer ce réseau de résistance qui se mettait en place.

Mais tout cela n'avançait pas assez vite. Tout cela ne lui disait rien qui vaille, rien du tout, et le changement - le mauvais changement - était partout. Grady à Poudlard, Lilly au Ministère, Alicia à Sainte Mangouste, Irving à Nimbus - pardon, Cosmos ! - étaient là pour lui expliquer à quel point la situation était catastrophique dans l'ensemble du pays. Ce n'était pas que Bristol, Bristol dont les rues comptaient parfois plus de membres des forces de l'ordre que de civils... Heureusement, Lilly en tant qu'Oubliator n'avait pas autant de problèmes à circuler dans Bristol qu'une membre de divers syndicats et repreneuse du Triton Ardent, rendu célèbre pour avoir été le terrain de départ de la guerre des gangs. Cela lui permettait d'avoir un peu de vie sociale en dehors de Joel, qui n'était pas vraiment dans son assiette non plus, et de ses autres copains enfermés comme elle dans la ville. Un fossé c'était de toute façon creusé entre eux et elle au cours des derniers mois. Ils agissaient comme les jeunes de vingt-trois ans qu'ils étaient, tandis qu'elle... Elle dérivait dans un espèce d'état de colère et d'indignation quasi-permanent, qui l'empêchait d'apprécier la vie comme elle le faisait autrefois. Au jour le jour. Elle voulait plus. Elle voulait se battre, parce qu'elle le méritait, parce que toutes les personnes autour d'elle le méritaient... Et qu'il fallait bien que quelqu'un le fasse.

Se laissant tomber dans le canapé, Juliana tira distraitement sur son t-shirt trop grand des Wands N' Roses, avant d'attacher ses cheveux en un chignon ébouriffé. Puisqu'elle était plus ou moins au chômage technique, elle ne comptait pas faire d'efforts vestimentaires particuliers, préférant adopter son look décontracté made in Cité Nimbus. Une certaine nostalgie l'envahissait toujours à la pensée de la cité, assez curieusement. Elle qui s'était employé à la fuire dès que possible, pour se trouver un nouveau foyer, voyait d'un aussi mauvais oeil que les autres nimbusiens les changements brutaux qu'on y imposait. Ce n'était pas cela, la cité de son enfance, ce n'était pas Cosmos. Elle avait de fières racines nimbusiennes qui, pour la première fois depuis des années, cherchaient à s'exprimer.

Joel, qui échangeait des amabilités avec Lilly depuis son arrivée, se retrancha alors dans sa chambre, laissant les deux jeunes femmes en tête-à-tête.

"Alors Lilly, comment ça va ? Quelles sont les nouvelles de Londres ?"



Pompeii [Lilly & Juliana] 18091301182779390
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Lilly Callaghan
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Pompeii [Lilly & Juliana] Icon_minitimeDim 18 Jan 2015 - 20:06
S’il était difficile de se rendre à Bristol depuis quelques temps, cela paraissait moins ardu pour Lilly, Oubliator de son état, et qui avait toujours de bonnes raisons de se trouver là. A vrai dire, sa véritable motivation était plutôt celle de retrouver ses nouveaux amis, et notamment Juliana. Depuis la terrible guerre des gangs, quelques mois plus tôt, les deux jeunes femmes avaient noué une amitié dont un des liens principaux était ce secret qu’elles partageaient, à savoir le meurtre de Gros Joe. Mais la compagnie de Juliana – malgré les circonstances – était toujours rafraichissante. Elles avaient les mêmes idéaux, les mêmes opinions, et elle avait l’impression que Juliana la comprenait, et surtout, qu’elle ne la jugeait pas.

Ainsi, Lilly s’était rendue dans le petit appartement de son amie, qu’elle partageait avec son meilleur ami, Joel. Elle était d’ailleurs en train de discuter avec ce dernier depuis quelques instants, et lui adressa un sourire. Elle aimait bien le jeune homme, qui était à la fois discret et engagé – deux qualités qui n’étaient pas compatibles chez Lilly, et qu’elle admirait chez les autres. Il finit toutefois par quitter le salon pour laisser les deux amies seules, et l’Oubliator prit place sur le canapé, aux côtés de Juliana.

« On fait aller ! » répondit-elle d’un ton plutôt las.

A Londres, les opinions étaient mitigées. Les premières mesures que Marchebank avaient prises suffisaient parfois à faire oublier les dernières, mais une partie de la population commençait à s’insurger devant certains projets. La milice qui avait été mise en place inquiétait particulièrement Lilly – pour avoir travaillé pour Danielle Coleman, elle savait bien que cette femme là n’était pas particulièrement tendre avec ceux qui s’opposaient à elle… Mais le plus inquiétant était toujours les pleins pouvoirs que Leopold gardait sans laisser croire une seule seconde à la population qu’il comptait les rendre. Or, le seul mot pour qualifier un homme avec tant de pouvoir était celui de dictateur.

Et ça, c’était particulièrement perturbant, quand on savait que Lilly avait partagé certaines nuits avec lui, et qu’elle s’efforçait d’entretenir des rapports cordiaux avec lui. Oh, ce n’était pas l’envie qui lui manquait de lui exposer tout son mécontentement. Mais elle était assez curieuse de connaître les réelles motivations de Leopold – pour l’avoir un peu fréquenté, elle avait compris qu’il ne fallait jamais s’attendre à ce qu’il laissait paraître.

« J’ai l’impression qu’il y a un réel mécontentement de la part de la population qui commence à s’élever… Avec les restrictions de certaines libertés, les sorciers ont eu l’air de se rendre enfin compte de tout ce qui se tramait dans le pays… » déclara-t-elle en grimaçant. « Et à Bristol, comment ça se passe ? » s’enquit-elle, assez curieuse de savoir comment une Bristolienne vivait cet enfermement. Si Lilly avait été à sa place, elle n’aurait pas tenu deux jours dans ces conditions…


Au nom de tous nos camarades

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- Eluard

Juliana McNeil
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Pompeii [Lilly & Juliana] Icon_minitimeDim 1 Fév 2015 - 15:03
Juliana hocha sombrement la tête aux paroles de Lilly, peu surprise de voir la jeune femme partager son état d'esprit. Elle avait beau travailler au Ministère, Lilly était bien loin d'en approuver toutes les méthodes, contrairement à bon nombre de fonctionnaires zélés qui voyaient encore en Marchebank le sauveur du pays. Il fallait dire qu'elle voyait les changements de l'intérieur, ce qui était aux yeux de Juliana un avantage non considérable, à exploiter lorsque l'on était membre de la Résistance. La Salamandre... Juliana ne savait qu'en penser. Pour l'instant, elle était loin d'être convaincue et n'aimait pas l'inertie et la confidentialité de cette organisation dont elle ne savait rien. Comment pouvait-elle réellement s'engager dans un groupe dont elle ne connaissait pas les leader, les motivations, l'étendue réelle et les moyens d'action ? Comment pouvait-elle savoir qu'elle ne se battait pas pour remplacer le FREE par quelque chose de tout aussi mauvais ? Juliana ne voulait pas être instrumentalisée par des opposants politiques du SPAM ou de l'APPEL qui souhaitaient simplement faire tomber un Ministre pour mettre son clone au pouvoir. Certes, elle détestait Marchebank, mais ne tenait pas pour autant à retrouver la situation d'avant, où les ministres endormissaient la vigilance du peuple et laissaient les pires atrocités se commettre. Elle rejoignait le FREE sur un point : le Bloody Sunday, la guerre des gangs ? Plus jamais. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle approuvait les méthodes liberticides du régime en place.

"Je suis presque étonnée d'apprendre ça, tiens", avoua Juliana en posant sur Lilly d'un regard curieux. "Les londoniens avec qui j'ai pu discuter..."

Elle laissa mourir sa phrase, se demandant comment continuer. Encore quelque chose qu'elle n'aimait pas avec la Salamandre. Lilly en avait-elle entendu parler ? Comment étaient-ils censés recruter et avancer concrètement si l'on ne savait pas se reconnaître ?

"...avaient l'air conscients de la situation, mais on voit aussi que certains s'imaginent qu'il suffira de quelques tracts et beaux discours pour améliorer les choses. Et que bon nombre de sorciers continuent de voir en Marchebank l'homme qui va réunifier le pays... A Bristol, beaucoup de gens sont quand même soulagés de la présence policière dans les rues, de voir que le gouvernement a les choses en main... Plus de risques de se faire assassiner par un mafieux en allant chercher le pain."

Une grimace dédaigneuse étira ses traits.

"Mais si tu veux mon avis, c'est de la poudre aux yeux, tout ça. Le FREE a juste camouflé certains problèmes mais ils sont toujours présents."

Roy Calder était certainement toujours présent, avec sa charmante petite bande, à trafiquer sur la Voie... Voie à laquelle le gouvernement n'avait pas accès, en dépit de ses arrestations spectaculaires de l'automne, elle aurait pu en mettre sa main au feu.

"Le FREE met en place des réformes bien trop audacieuses qui font scandales, qui provoquent des tensions et des divisions, et utilise ces tensions pour garder sa politique liberticide. Un joli cercle vicieux qu'il n'est pas près de rompre. Ca me rend folle de rage ! On nous instrumentalise une fois de plus, les gens sont aveugles s'ils ne voient pas que Marchebank est un politicen retord exactement comme tous les autres !"






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Lilly Callaghan
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Pompeii [Lilly & Juliana] Icon_minitimeLun 23 Fév 2015 - 17:51
Lorsque Juliana mentionna les "londoniens" qui pensaient que quelques tracts suffiraient à améliorer la situation, Lilly ne pu s'empêcher de lui jeter un regard un peu interrogateur, ses yeux portant une question qu'elle n'osait pas poser à voix haute. Elle avait rejoint depuis quelques temps la Salamandre, avec Seamus, et ils étaient d'accord pour dire que ce mouvement ne leur correspondait pas. Les tracts, les tags, c'étaient ce qu'ils faisaient durant l'année des Ténèbres, à Poudlard. Le souvenir de sa troisième année était encore brûlant dans sa mémoire, et la jeune femme ne pouvait pas rester inactive devant les injustices qu'elle avait sous les yeux. Mais aujourd'hui, les deux anciens résistants étaient plus âgés, et avaient plus de moyen à leur disposition. Et puis, le fait de ne pas pouvoir reconnaître ses alliés de ses ennemis ne lui plaisait pas.

"Je suis bien d'accord pour dire que quelques tracts et quelques discours ne suffiront pas à changer la situation de notre pays, loin de là. Mais au moins, les gens commencent à se sentir un peu concernés, c'est déjà ça, et ils commencent à former des groupes..." fit Lilly en jetant un coup d’œil à son amie.

Le véritable problème, c'était que ces groupes n'allaient pas faire avancer les choses. Le gouvernement était trop fort, quasiment inatteignable. Quelques tracts ne feraient pas la différence, et la population ne se sentirait pas plus touchée par la situation. Il fallait un acte fort pour faire réagir les conscience, un acte symbolique. Ou même n'importe quoi, mais quelque chose pour faire réagir, pour unir, pour assembler tous ces hommes et toutes ces femmes qui râlaient dans l'ombre contre le gouvernement.

"Je dirais même qu'il est pire que les autres." rectifia Lilly. "Parce qu'on attend toujours qu'il les rende, ses pleins pouvoirs."

Ou même qu'il justifie pourquoi il les avait pris. Situation d'urgence, vraiment ? Plus les jours passaient, et plus Lilly en doutait. Leopold Marchebank avait tout de même déclaré l'état d'urgence dans toute l'Angleterre sorcière pour un évènement qui s'était passé dans un seul quartier...

"Je peux plus continuer comme ça, Julia. Je peux plus continuer à aller au boulot tous les jours en sachant que je travaille pour Marchebank, que je désapprouve complètement sa politique, et que je ne fais rien ! Et puis tu verrais Coleman et service de protection d'ordre exceptionnel ! Imagine que je sois recrutée pour en faire partie, hein ?" Lilly secoua la tête. "Non, moi, je dis stop. Il faut que je fasse quelque chose, je vais devenir folle, sinon ! Et il est hors de question que je distribue des tracts qui listent tous les mensonges de Leopold Marchebank." affirma-t-elle. "La liste serait trop longue, de toute façon."


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Juliana McNeil
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Pompeii [Lilly & Juliana] Icon_minitimeMar 24 Fév 2015 - 16:46
Un silence lourd suivit les paroles de Lilly, silence durant lequel Juliana médita ses propos, mille pensées se bousculant dans sa tête. Evaluait-elle bien la situation, ou se faisait-elle des idées ? Entendait-elle seulement ce qu'elle rêvait d'entendre depuis quelques semaines ? Lilly avait parlé de groupes. Des groupes, tels que la Salamandre... Avait-elle inclus un mouvement de résistance ? La Salamandre était le seul dont Juliana avait entendu parler, mais cela ne signifiait pas que d'autres groupuscules ne se formaient pas dans l'ombre. Quoi qu'il en soit, elle se reconnaissait tellement dans les critiques et frustrations de son amie qu'elle ne pouvait s'empêcher de penser que Lilly vivait la même chose qu'elle. Elle aussi refusait d'être patiente et de se sentir impuissante en tentant de mobiliser une opinion publique enlisée dans les mensonges de Marchebank à coups de tracts et de beaux discours, discours qui seraient de toute manière censurés par le pouvoir. Elle aussi trouvait que ces fameux "groupes" étaient insuffisants. Elle aussi craignait pour son futur, bien que d'une façon fort différente de celle de Juliana. En tant que membre du ministère, elle voyait les changements de l'intérieur, les vivait au plus près, et craignait pour son intégrité.

Lilly voulait faire quelque chose. Or, si nombreux étaient les sorciers qui lançaient de telles paroles en l'air, sans en mesurer le sens ni la portée, Juliana savait que ce n'était pas le cas de l'Oubliator. Lilly ne pouvait pas lui dire ce genre de choses innocemment à elle, sa partenaire de crime. Se mordillant la lèvre inférieure avec nervosité, Juliana évalua son interlocutrice du regard, de plus en plus convaincue qu'elle allait proposer ce qu'elle rêvait de proposer. Alors elle prenait son temps, sentant son rythme cardiaque augmenter sous l'effet de la nervosité, consciente que les prochains mots qui allaient franchir ses lèvres pourraient tout changer.

"Lilly... Il ne tient qu'à nous de faire quelque chose", affirma-t-elle finalement en vrillant son regard dans les yeux clairs de la jeune femme. "Nous ne sommes pas impuissantes et sans défense. Nous ne sommes pas seules, non plus. Certains de mes amis... N'attendent qu'une chose, que le déclic se fasse, que quelqu'un les dirige sur cette voie là. Nous n'avons pas besoin d'attendre que des groupes à l'inertie incroyable et à l'inefficacité totale ne se mettent en place, pendant des mois, pendant que nos droits sont piétinés et que notre pays sombre dans la dictature."

Le mot était jeté. Dictature. Et qui disait dictature disait résistance... Pourquoi ne pourraient-elles pas incarner cette résistance, elles aussi ? Lilly et Juliana savaient se battre. Elles avaient la puissance de la jeunesse, l'énergie du désespoir, la volonté d'en découdre, elles avaient l'intelligence et les relations suffisantes pour mener à bien cette entreprise, Juliana le savait. Oh, c'était dangereux, risqué, un peu fou peut-être. Mais Juliana sentait que sa peur du danger s'était envolée au cours de l'année écoulée, au profit d'une colère constante qui bouillonnait en elle et lui électrisait les sens. Chaque nuit, elle ressassait sur l'oreiller les images de violence qui composaient sa mémoire et le sommeil la fuyait. Elle les revivait chaque matin en battant le pavé des Douze Chênes, s'attendant presque à revoir les corps et l'eau mêlée de sang qui l'avait jonché quelques mois auparavant. Et encore chaque jour en allant travailler au Triton, dès qu'une tablée d'hommes à l'air un peu trop suspicieux se présentait. Pour finir, chaque nuit en remontant la Promenade des marins, ses bars fermés, à l'abandon suite au couvre-feu... Elle voyait les membres des forces de l'ordre qui patrouillaient et voulait leur rire au nez, leur demander de qui l'on se moquait, lorsque l'on savait que Roy et ses "hommes" continuaient de faire vivre le marché noir... Elle entendait la musique qui s'échappait des Folies Sorcières à l'autre bout de la rue et sentait l'amertume l'envahir...

Oui, Juliana bouillait de rage. Son père aurait su lui faire entendre raison, mais son père n'était plus là. Et il lui semblait parfois aussi que sa mère n'était plus là non plus, pâle copie d'elle-même depuis le décès de son mari. Quant aux jumeaux, l'auror et le faussaire, comment aurait-elle pu leur confiance désormais ? Ils semblaient représenter les deux têtes de l'hydre ennemie qu'il lui faudrait couper. Et que dire de Grady, qui lui rapportait dans ses lettres le régime à la Ombrage que menait Greengrass à Poudlard, et semblait ramener l'école dans ses heures les plus sombres...

Nul répit, nul réconfort, quel que soit l'endroit où elle se tournait. Alors la conclusion s'imposait d'elle-même.

"Je me fiche de ce qui pourrait m'arriver. Je préfère encore mourir que de continuer à vivre ainsi, la tête basse, tandis que d'autres jouent avec nos vies, avec notre pays. J'ai déjà tué un homme... Je pourrais le refaire."

Sa voix basse raisonna sombrement dans l'appartement, tandis que son visage tendu se tournait vers Lilly, interrogateur. Elle s'était ouverte à la jeune femme, un peu trop peut-être, mais Juliana n'avait plus peur de prendre des risques. Car elle savait pertinemment qu'elle n'était pas la seule à penser ainsi. Joel, Klemens, d'autres de leurs amis partageait cette pensée, cette volonté de se battre, mais rien ne se ferait jamais si personne ne le disait à voix haute. Si personne ne se risquait à faire le premier pas vers la rébellion. Juliana n'était rien, elle n'était personne, rien qu'une petite serveuse de vingt-trois ans qui n'avait pas plus de légitimité qu'un autre... Mais pas moins non plus. Et il fallait bien que quelqu'un se décide.

Et si ce n'était pas elle, si ce n'étaient pas Lilly et elle... Alors qui ?



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Lilly Callaghan
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Pompeii [Lilly & Juliana] Icon_minitimeMar 24 Fév 2015 - 23:23
Les paroles de Juliana résonnèrent longtemps dans l'esprit de Lilly. Elle venait de déclarer, à haute voix, tout ce qu'elle pensait tout bas depuis quelques semaines. Qu'elle n'était pas obligée d'attendre passivement de recevoir des directives qui ne viendraient probablement jamais. Qu'elle n'avait pas à se contenter de distribuer des tracts aux passants. Qu'elle n'avait pas dire "amen" à la moindre réforme du gouvernement. Qu'elle pouvait, oui, décider de lutter contre cette dictature qui s'installait peu à peu dans le pays, dans son pays, son Angleterre qu'elle aimait tant.

Elle pouvait lutter - elle voulait lutter, même - et elle savait qu'elle n'était pas la seule dans ce cas là. Il y avait Juliana, bien sûr, mais également les amis de la serveuse, ou encore Seamus. A ce moment même, Lilly se rendit compte que toutes ces personnes n'avaient pas besoin d'un acte pour se rassembler. Ils avaient besoin d'une personne - ou, en l’occurrence, de deux personnes. Ils avaient besoin qu'on leur montre la voie, qu'on les mène.

Oh, il y avait des tonnes et des tonnes de raisons de refuser. Lilly aurait pu en faire une liste quasiment infini. Le danger, déjà, qu'elle risquait de courir, mais qu'elle pourrait également faire courir à ses proches. Et puis, il y avait le fait que Leopold Marchebank ne lui soit pas totalement inconnu, et qu'elle se sentait presque vulnérable, face à lui. Il y avait des millions de refuser, et de se remettre à la Salamandre, quitte à résister passivement. Mais, surtout, Lilly avait une bonne raison de suivre cet instinct, et d'accepter ce que Juliana était en train de lui proposer. Elle voulait pouvoir aider ceux qui subissaient - ou allaient subir - d'éventuels mauvais traitements causés par le régime. Elle voulait pouvoir défendre, mais également se battre pour son idéal, pour ce en quoi elle croyait.

"Je ne peux pas continuer à me taire." commença Lilly, après un moment de silence. "Mais tu penses réellement qu'on pourra le faire ? Qu'on pourra rassembler suffisamment de personnes, pour pouvoir avoir un impact sur la société ?" questionna-t-elle, en se penchant en avant, ses coudes posés sur ses genoux. "Je suis prête à me battre pour mes idées, réellement. Je l'ai déjà fait, et je sais que je pourrais le refaire, surtout en étant plus âgée, et avec des moyens plus grands."

Elle pouvait se battre, oui, mais était-elle prête à mourir, comme Juliana le disait ? Sa première impulsion était de dire oui, mais rien n'était moins sûre. Toutefois, une chose était certaine : si elle ne faisait rien, c'était ça qui allait la tuer à petit feu.

"Je pense qu'on peut faire la différence. On peut avoir un impact, même s'il n'est pas aussi grand qu'on aimerait. Je ne sais pas combien d'amis tu as qui serais prêt à faire quelque chose comme ça, mais le tout n'est pas d'être nombreux, mais de frapper fort." lâcha Lilly, avant d'observer Juliana. "Mais qu'est-ce que tu penses qu'on devrait faire, au juste ?"


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Juliana McNeil
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Pompeii [Lilly & Juliana] Icon_minitimeLun 6 Avr 2015 - 12:51
"Oui, je pense qu'on pourrait le faire", répondit Juliana après un instant de réflexion. "Concrètement, les personnes qui ont fait bouger le pays avant nous n'étaient rien d'autre que des gens comme toi et moi. Parfois même plus jeunes, moins expérimentés... Regarde Potter, Weasley et Granger. Ils n'ont pas attendu d'avoir rassemblé quiconque pour tenter d'agir, ils se sont battu pour ce qui était juste, pour les personnes qu'ils aimaient, sans se poser de questions... Ils ont pris ce risque là, même si la victoire semblait hors de portée."

Juliana se souvenait surtout de Neville Londubat, à vrai dire. C'était lui son héros, celui qui l'avait tiré des griffes des Carrow pour la mettre à l'abris, petite Gryffondor de onze ans qui ne savait déjà pas garder sa langue dans sa poche. Mais elle se souvenait aussi des espoirs que portaient au sein des élèves de l'AD le célèbre trio. Elle se souvenait de la première fois qu'elle avait vu Harry Potter, de l'expression de son visage et de l'inspiration qu'il avait fait naître en elle. C'était à la fois quelqu'un d'exceptionnel et de désespérément ordinaire, comme Lilly, comme elle, quelqu'un qui avait simplement décidé de faire quelque chose plutôt que de s'écraser. Et aujourd'hui, c'était leur tour.

"Ce qu'on doit faire...", répéta Juliana en posant un regard de feu sur sa camarade Oubliator, "On doit explorer toutes les pistes possibles. Des gens, on peut en convaincre. Je sais que je peux compter sur Joel, sa famille, et sur notre groupe d'amis, au moins quatre ou cinq d'entre eux. Sur Klemens probablement, et il y a plusieurs autres personnes à qui j'aimerais parler. Eliott, Alicia, Irving, Alexandra, Summer et les filles de l'OFFRE... Je ne sais pas s'ils s'engageraient tous mais rien qu'autour de moi, je peux penser à un certain nombre de personnes qui partagent notre indignation, notre sentiment d'impuissance... Mais nous ne sommes pas impuissants."

S'agitant sur son canapé, Juliana se mit à faire tourner sa baguette entre ses doigts avec impatience. Soudain, elle se sentait envahie par l'adrénaline et l'envie d'agir. C'était comme se réveiller d'une longue, trop longue nuit d'apathie et de somnolence, comme si enfin elle redevenait elle-même, la Gryffondor passionnée et volontaire qui affrontait tout ce qui se dressait en travers de son chemin, et se battait pour ce qu'elle estimait être juste.

"Quant à nos actions... Cela dépendra de ce que fera le ministère, j'imagine. Je me sens prête à tout, après ce qui s'est passé ces derniers mois, jusqu'à me battre et à tuer s'il le faut."

Sa voix baissa d'un octave sur ces derniers mots. Ce qu'elles imaginaient était dangereux, mais... Si c'était simplement pour faire des meetings et distribuer des tracts, alors il n'y avait pas de mouvement de résistance à créer.

"Plus concrètement, je crois qu'il faudra surtout obtenir des informations dans un premier temps, pour savoir quoi faire. Il y a trop de zones d'ombres, on ne sait pas exactement contre quoi on se bat, et c'est bien là tout le problème d'ailleurs. Tout se décide dans l'ombre, une démocratie ne fonctionne pas comme cela... Reste à savoir comment les obtenir, ces informations. A Bristol, du côté de la mafia, je suis à moitié persuadée qu'il y a de grosses collusions entre certains gangs et le ministère. Je sais déjà comment explorer cette piste, mais du côté du ministère... Peut-être que tu peux aider à ce niveau là, vu que tu es au Ministère, que tu es relativement proche du pouvoir, non ? Est-ce que tu as des relations haut placées qui seraient susceptibles de nous aider ?"

A vrai dire, Juliana comptait beaucoup sur Lilly pour être le cerveau de leur organisation. Si la serveuse pouvait se montrer très déterminée et être un véritable centre d'impulsion, elle manquait certainement de connaissances, de sang-froid et de relations dans les cercles du pouvoir pour agir seule. Elle ne pourrait pas y arriver sans Lilly, l'Oubliator chevronnée...



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Merci à Juliet
Lilly Callaghan
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Pompeii [Lilly & Juliana] Icon_minitimeJeu 9 Juil 2015 - 16:13
Elle ne pouvait pas rester en dehors de ça. C’était impossible pour elle, même si elle savait que c’était ce qu’elle aurait dû faire. Elle avait déjà vécu une guerre, et elle n’avait pas envie d’en connaître une nouvelle. Elle n’avait que quatorze ans lorsque les mangemorts lui avaient volé son innocence à coup de sorts impardonnables. Elle n’avait que quatorze ans lorsqu’elle s’était précipitée dans la bataille de Pouldlard, se retrouvant face à face avec des sorciers expérimentés, qui n’avaient eu aucune pitié pour elle. Ce souvenir lui provoqua un frisson dans le dos et ferma brutalement les yeux, envahie par des images effrayantes. Elle avait beau être terrifiée, elle savait qu’elle ne pouvait pas faire abstraction de tout ce qu’il se passait dans le monde magique. Elle n’avait pas envie de connaître une nouvelle guerre, mais elle n’avait surtout pas envie que des enfants – des enfants innocents comme elle l’était à l’époque – subissent que ce qu’elle avait subi. Elle n’avait plus quatorze ans et par conséquent, elle avait la possibilité d’agir.

Elle revint brusquement à la réalité et fit des efforts pour se concentrer sur le discours de Juliana. Tout devenait très concret, et Lilly fit attention à ne pas perdre la moindre information que son amie lui donnait. Veillant à ne pas prendre la parole avant la fin de son discours, l’Oubliator tiqua seulement lorsque Juliana lui demanda si elle avait des relations avec des hauts-placés. Comment ne pas trouver cette formule ironique, sachant que le ministre-dictateur actuel avait été son amant ? Personne n’était au courant, mais Lilly savait bien qu’elle ne pouvait pas garder ce secret pour elle encore longtemps, surtout si elle décidait de monter une organisation d’une telle importance avec Juliana. Elle lui devait la vérité, même si elle était honteuse de l'avouer.

« Je pourrais toujours essayer d’en parler avec mon supérieur, Alastair Brennan. Je le connais assez bien, et je ne pense pas qu’il cautionne le régime… Et avec Charlotte également, ainsi que Seamus, deux Aurors. Je pense qu’ils voudront nous aider – et crois-moi leur aide nous serait bien précieuse. »

Elle réfléchit quelques instant sur les quelques personnes à qui elle pourrait parler de ce qu’elle allait essayer de faire, avant d’observer Juliana avec attention.

« Mais… Ma relation la plus haute placée, je dirais que c’est celle avec le ministre lui-même. » avoua-t-elle à voix basse. « Nous avons été proches l’année dernière. Très proches. » fit-elle en vrillant sur Juliana un regard qui en disait long. « Je dispose donc de quelques renseignements sur lui qui peuvent nous être utiles. Et je pense qu’il me fait encore confiance. Du moins, je pense qu’il a encore en mémoire certaines choses qui se sont passées l’année dernière, et qu’il accepterait de me revoir. » Comme le fait qu’il était celui qui avait fait annuler son mariage – plus ou moins indirectement. Elle ne pouvait pas parier qu’elle avait encore sa confiance. Par contre, elle était presque certaine qu’il accepterait de parler une nouvelle fois avec elle.

« Dans tous les cas, il va falloir qu’on soit réellement organisées pour mener tout ça à bien. On ne peut pas se jeter dans la gueule du loup, baguettes tendues vers l’ennemi, on se ferait tuer avant même d’avoir pu lancer un sort. Non, il faut qu’on réfléchisse, qu’on soit plus intelligents qu’eux. Le ministère fait des erreurs et le personnel commence déjà à se diviser, ce sera facile de repérer les différents camps. On peut arriver à quelque chose, ensemble, Julia. » affirma-t-elle avec force.


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Pompeii [Lilly & Juliana] Icon_minitimeDim 26 Juil 2015 - 22:46
Les yeux dans le vague, Juliana approuvait par des hochements de tête automatiques les paroles pleines de conviction de Lilly.

"Oui, ensemble, hmm hmm, organisées, tu as raison, faut qu'on soit intelligentes", répéta-t-elle d'une voix un peu absente, tandis que son esprit tentait tant bien que mal de se mettre en branle. En réalité, la jeune femme était restée complètement bloquée sur la révélation fracassante que Lilly avait faite, comme ça, sur le ton de la conversation. Comme si de rien n'était. Le ministre lui-même... proches... très proches...

Secouant la tête comme pour se forcer à revenir à la réalité, Juliana posa un regard abasourdi sur Lilly, avant de lâcher :

"Quand tu dis très proches... Tu veux dire que... ? Est-ce qu'on parle bien de proches, comme ce que je comprends, genre proches, pas proches comme Joel et moi mais genre proches comme..."

Comme Roy et toi, souffla une petite voix à l'intérieure de sa tête. Cette comparaison lui fit l'effet d'un électrochoc et elle cessa soudain de bafouiller pour se mettre à réfléchir plus posément. Elle avait bien fricoté avec l'un des chefs de gang les plus puissants d'Angleterre. Pourquoi Lilly n'aurait-elle pas entretenu une liaison avec le ministre ? Lui au moins ne trafiquait pas et ne tuait pas. Ok, il était un peu vieux et grisonnant et bizarre, mais il n'était peut-être même pas ministre à l'époque, c'était un collègue de travail et ils étaient deux personnes adultes et consentantes... L'homme était marié et père de famille, mais ce n'était pas à Juliana de juger Lilly sur ce point. Ils étaient là pour faire la révolution, et non pas pour sauvegarder les bonnes moeurs du pays !

"Bon, bon bon", souffla Juliana en parlant presque pour elle-même, "effectivement, c'est un lien qui pourrait nous être très utile, Lilly. Je ne veux pas te forcer à faire quelque chose qui te mette mal à l'aise, bien sûr, mais une telle connexion... Nous aurions tort de ne pas l'exploiter. Peut-être pas tout de suite, ne grillons pas ce jocker trop vite, dans la précipitation, mais je suis sûre que nous trouverons un moyen de nous en servir efficacement, pour faire tomber cette dictature. Heureusement que tu es là, en fait."

Juliana ponctua sa remarque d'un petit clin d'oeil pour détendre l'atmosphère. Elle songea à lui parler de Roy, mais quelque chose l'en retint. Juliana était loin d'être aussi détachée que Lilly à l'égard de cette relation, et l'idée de se servir de Roy d'une façon froide et déterminée avec Lilly la mettait très mal à l'aise. C'était une chose que de tirer ses conclusions de ses rencontres avec lui, s'en était une autre que d'échaffauder tout un plan en utilisant leur passif, qui était encore bien chargé. Non, Juliana ne voulait pas mêler Roy officiellement à tout cela tout de suite, préférant passer sous silence ses sources en ce qui concernait la mafia. Quitte à changer d'avis plus tard, si la guerre qui menaçait venait à les opposer frontalement, et que toute affection, toute loyauté disparaissait entre eux...

Revenant à l'objet de sa curiosité, Juliana posa sur Lilly un regard curieux.

"J'avoue que je suis un peu surprise, je veux dire... Tu es si jolie, jeune, brillante, et lui il est... Enfin, c'est Marchebank ! Bon, je ne suis pas très objective sans doute, je le regarde et je ne vois que sa politique, mais j'imagine que tu lui trouvais un certain attrait en tant qu'homme... Il faut que tu me racontes ça, je meurs de curiosité."

Un sourire malicieux aux lèvres, Juliana ne put s'empêcher de dérouler sa litanie de questions :

"Comment s'est arrivé ? Ca a duré longtemps ? C'était juste comme ça ou bien... vous étiez vramient attachés l'un à l'autre ? Qu'est-ce que tu lui trouvais, au juste ? Et... Dis moi tout, c'est un bon amant ?"



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