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Last Christmas [Klemens & Roy]

Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeDim 14 Déc 2014 - 17:09
23 décembre 2008


L’alliance avec la Milice avait presque trop bien marché, pour purger la Voie de ses criminels, ceux qui dérangeaient Roy, en grande partie. Les Veilleurs avaient parfaitement joué leur rôle d’indics. C’était ce qui avait conduit Danielle à lui faire comprendre le mois dernier qu’elle comptait désormais sur eux pour continuer à jouer ce rôle, mais sur un tout autre type de cible : les civils. De quoi titiller les consciences, et en toute honnêteté, Roy n’était pas forcément très à l’aise avec l’idée d’espionner et faire pression sur de simples civils mais il avait accepté par pur égoïsme, pour protéger ses affaires, parce que l’alliance qu'il avait nouée avec le Ministère lui apportait des avantages considérables qu’il n’avait pas envie de laisser de côté. Le marché était bien évidemment officieux, et réclamait une grande discrétion. Personne à Bristol ne devait se douter que les forces de l’ordre allaient de pair avec la mafia, dans leur opération qu’ils qualifiaient de maintien de l’ordre mais qui n’était rien d’autre qu’une surveillance abusive visant à intimider ceux qui critiqueraient le Ministère. Roy, aux premières loges, ne pouvait pas l’ignorer.

Que faisait-il contre ? Rien, absolument rien. Il s’arrangeait simplement avec sa conscience en laissant ses hommes s’occuper de ce sale boulot et en fixant quelques règles. De temps à autre, ils venaient lui faire des rapports, et tout fonctionnait très bien, sauf quand l’un d’eux le prenait à part près des loges des Folies Sorcières, pour lui apporter de mauvaises nouvelles, comme maintenant…

Rien sur le visage froid de Roy ne laissait lire l’impatience et la colère qui bouillonnaient en lui mais nul doute qu’il allait la laisser éclater dans peu de temps. L’homme qu’il avait en face de lui, l’un de ses Veilleurs, devait le sentir d’ailleurs, car son attitude laissait transparaître une certaine crainte. Il voulut ajouter quelque chose à sa défense, mais Roy le devança :

« Tu es en train de me dire qu’on a deux cadavres à faire disparaître ? »

Coupé dans son élan, le Veilleur déstabilisé mit un certain temps à réagir. Trop, visiblement. La main de Roy vint s’abattre avec colère sur le bois de la table, qui haussa brusquement le ton, sans se soucier du fait qu’ils n’étaient pas dans les pièces protégées du premier étage, mais seulement dans un recoin du cabaret fermé du public :

« Comment vous avez pu laisser un truc pareil arriver ?! Bon sang, mais c’est quoi ce travail ? Deux gamins en plus, bordel !
- On n’avait pas le choix, on…
- Pas le choix ? Je vais te dire sur quoi vous avez pas le choix : MES ordres. Et qu’est-ce que j’ai dit sur les duels ? Vous voulez nous cramer ou quoi ? C’est pas notre boulot. On est les yeux ou les oreilles de cette foutue organisation, je m'en fiche, mais y a rien d'autre, alors laissez vos putains de baguettes là où elles sont !
- Mais on était obligés de les faire taire ! Si on avait eu d’autres options…
- On a essayé de fuir au début, mais ils nous ont attaqué les premiers, on était obligés de se défendre. » le soutint son camarade.

Contrarié, Roy se tut momentanément et contourna la table qui le séparait de ses hommes, leur tournant le dos pour réfléchir. La façon dont la situation avait dérapé était invraisemblable. Ils devaient seulement s’introduire dans la demeure de l’une des personnalités les plus influentes de leur vill -un écrivain à la plume acide- , que la Milice soupçonnait d’oeuvrer en secret pour la mise en place de mouvements « syndicalistes violents et radicaux » -le terme fleuri pour parler de résistance-, pour récolter des informations sur ses agissements. Mais il avait fallu qu’ils tombent sur deux pauvres étudiants embauchés au salaire minimum pour faire le ménage de nuit, qui se sont sentis l’âme de jouer les justiciers face à eux…

« Y avait pas d’autre témoin, on a vérifié. On devait s’en débarrasser, Roy. Ils auraient eu trop d’informations sur nous, sinon. »

Evidemment. Roy comprit à cet instant que cette situation devait forcément arriver un jour ou l’autre. Cela aurait été trop beau autrement. Tenir éternellement le secret, sans que l’un d’entre eux ne se trahisse ? Non, la mafia était désormais tant impliquée dans la surveillance de la ville, ou plutôt, de ses habitants, qu’un jour devait venir où des fuites auraient lieu. Ses hommes n’avaient fait que rapidement essuyer la bavure, avant qu’elle ne s’étale et n’alerte d’autres personnes, qui elles, ne seraient pas dans leur camp. Ses hommes avaient pris la bonne décision, Roy le savait. Enfin, la « bonne »… Tout était relatif. Tout dépendait de quel point de vue on se plaçait. Si c’était celui de son business, alors oui, cet acte venait de le sauver.

Roy cessa de pester intérieurement pour se tourner de nouveau vers les deux malfrats, la mine dure.

« Ca ne doit plus jamais arriver. Il attendit qu’ils lui fassent un signe d’approbation, puis les retint avant de les laisser sortir : Et faites ce qu’il faut. »

Le regard entendu qu’il leur lança était porteur d’un message clair. Toutes les preuves devaient disparaître. Même s’ils avaient officieusement le BDA de leur côté, Roy savait que c’était le genre de bavure qu’il était toujours délicat de passer outre et il n’avait aucune envie de devoir rendre des comptes à Hailey Peterson.

Deux heures plus tard, Roy revenait à son appartement avec sa mine des mauvais jours. Il avait préféré rentrer plus tôt que d’habitude chez lui, afin de réfléchir à tout cela, mais il comprit qu’il n’en aurait peut-être pas l’occasion en voyant qui stationnait près de sa porte. La contrariété sur son visage laissa place à la surprise, alors qu’il interpelait son meilleur ami, tout en sortant ses clés :

« Klem ? Tu m’attendais ? »

Ce ne serait pas la première fois, Klemens était déjà venu plusieurs fois sans trouver Roy chez lui, parfois il attendait un peu, la plupart du temps, il laissait tomber ou lui envoyait un Patronus pour lui demander où il était. Enfin, ça c’était quand Roy écoulait son temps à droite à gauche, sans qu’on puisse dire où il passait ses soirées. Mais maintenant qu’il passait les trois quarts de son temps aux Folies Sorcières, Klemens aurait dû savoir où le trouver, songeait le trafiquant, intrigué.


Roy Calder

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Klemens Dabroski
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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeDim 14 Déc 2014 - 21:41
Klem laissa échapper un léger sifflement joyeux avant de pénétrer dans sa cheminée. Ses cadeaux de Noël étaient tous achetés et les rues de la Cité fleuraient bon les fêtes de fin d'année. Il n'avait jamais été un grand amateur des fêtes de Noël mais Valery avait toujours su les rendre agréables et surprenantes. Cette année malheureusement, il n'y aurait personne pour les rendre plus attractives. Toutefois, il avait décidé de se laisser entraîner par l'esprit joyeux et festif de la période. Il était hors de question qu'il se laisse enliser dans une morosité qui ne lui ressemblait pas. Pour cela, la seule solution pour lui était de passer le plus de temps possible en compagnie de ses amis. Roy était peut-être très occupé avec les Folies mais rien ne l'empêchait d'aller le distraire un peu pour lui rappeler leurs projets pour le réveillon.

Il prononça donc distinctement le nom des Folies Sorcières puisqu'il n'y avait plus que les cheminées désormais pour rejoindre Bristol. Et les Folies en possédait une bien à elle ce qui était bien pratique finalement. Lorsqu'il arriva au casino, il chercha un instant Roy mais ne le voyant pas dans la foule, il finit par aller demander conseil à Toni qu'il aperçut confortablement installé au bar. L'italien était une tête connue depuis quelques années grâce à Roy. Il s'approcha donc du jeune homme et le salua joyeusement avant de lui demander où il pouvait trouver Roy. Ce dernier lui indiqua un coin reculé du casino avec un clin d'oeil avant de reprendre son observation assidu de la table qu'occupait un groupe de ravissantes demoiselles. Il nota mentalement d'y entraîner son ami lorsqu'il aurait réussi à mettre la main dessus.

Suivant les instructions de Toni, il se perdit dans les recoins sombres des Folies Sorcières à la recherche de son meilleur ami lorsque des éclats de voix se firent entendre. Il s'approcha en silence lorsqu'il reconnut la celle visiblement très énervée de Roy. Et ses propos étaient pour le moins étranges. Suffisamment pour l'intriguer et le faire s'avancer davantage pour écouter ce qui se racontait.

- Pas le choix ? Je vais te dire sur quoi vous avez pas le choix : MES ordres. Et qu’est-ce que j’ai dit sur les duels ? Vous voulez nous cramer ou quoi ? C’est pas notre boulot. On est les yeux ou les oreilles de cette foutue organisation, je m'en fiche, mais y a rien d'autre, alors laissez vos putains de baguettes là où elles sont !
- Mais on était obligés de les faire taire ! Si on avait eu d’autres options…
- On a essayé de fuir au début, mais ils nous ont attaqué les premiers, on était obligés de se défendre. »  

Klemens commença à s'éloigner doucement lorsque les voix se turent avant d'être arrêté dans son élan par la reprise de la discussion.

« Y avait pas d’autre témoin, on a vérifié. On devait s’en débarrasser, Roy. Ils auraient eu trop d’informations sur nous, sinon. »

Cette conversation était étrange, le ton que prenait Roy était inhabituel. Il n'avait jamais entendu son ami parler de la sorte. Il n'aurait jamais pensé qu'il puisse se montrer aussi... aussi quoi finalement ? De quoi parlaient-ils ? Il y avait eu le mot témoin de prononcé et puis... Quelque chose le dérangeait dans tout ça. Il n'eut toutefois pas le temps de s'interroger davantage que le trafiquant reprenait la parole.

« Ça ne doit plus jamais arriver. Et faites ce qu’il faut. »

Klem sut qu'il devait partir maintenant. Qu'il ne devait pas se trouver sur le passage des hommes de Roy. Des Veilleurs d'après ce qu'il avait compris. Roy serait donc leur chef ? Tout cela était invraisemblable. Mais pas plus finalement que le stoïcisme de son ami par rapport au bouclage de Bristol. Tellement de questions se bousculaient dans la tête du lycanthrope. A quoi était mêlé Roy ? Et quel était son boulot ? Pour qui espionnait-il ?

Des questions qu'il s'empresserait de poser à Roy dès qu'ils seraient seul. Mais pour l'instant, il avait besoin de réfléchir, de faire le point sur ce qu'il avait entendu. Sur les choses qui avaient eu lieu dernièrement. Il regagna rapidement la salle bondée du casino sans se faire repérer et passa les imposante porte de l'établissement. Il se retrouva dans les rues de Bristol, à errer sur la jetée de la Promenade des Marins. Essayant de trouver une logique aux paroles qu'il avait surprises. Il ne pouvait pas s'agir de vrais personnes n'est-ce pas ? Des témoins gênants... Il réentendait Roy ordonner à ses hommes de faire ce qu'il fallait. Il ferma les yeux et soupira.

Non, son meilleur ami ne cautionnerait jamais la mort de quelqu'un n'est-ce pas ? Il ne fermerait pas les yeux sur un acte aussi grave n'est-ce pas ? Toutes ses certitudes volaient en éclat. Il entendait encore la voix de Jayce lui annoncer que Roy avait tué quelqu'un, qu'il était devenu différent pendant un instant, comme fou. Et si il avait perdu son ami finalement ? Si malgré tout ses efforts pour le garder intact après l'épreuve de la guerre des gangs, il n'avait pas su voir les changements s'opérer petit à petit. Roy n'avait jamais été quelqu'un de foncièrement méchant. Il était beaucoup de chose mais certainement pas un homme sans cœur.

Il espérait donc avoir mal compris les mots prononcés dans cette pièce reculée des Folies Sorcières. Il l'espérait de toute son âme. Il ne pouvait pas non plus garder ça pour lui, il devait en parler avec Roy. Il lui fallait une explication, la certitude qu'il se trompait et que Roy n'aurait jamais fermé les yeux sur un meurtre. Qu'il n'était pas non plus impliqué dans des affaires louches qui le dépassaient très certainement. C'est donc avec une certaine appréhension qu'il attendit devant la porte de l'appartement de son ami qu'il rentre chez lui.

Il observa son ami approcher, il avait sa tête des mauvais jours. Celle qu'il faisait lorsqu'il ne fallait pas le contrarier. Et pourtant, Klem s'apprêtait à poser un certain nombre de questions qui fâcheraient sans aucun doute. Mais il n'allait pas reculer, c'était hors de question. Il avait besoin de réponse et il comptait bien les obtenir. Il hocha lentement la tête lorsque Roy lui demanda si il l'attendait.

"Oui, il faut qu'on parle."

Il n'y avait pas l'ombre d'un sourire sur son visage. Il n'y avait pas non plus de colère. Il ne savait en réalité pas quelle attitude arborer, il avait donc choisi la neutralité. Ce qui était assez étrange chez lui qui avait continuellement un léger sourire aux lèvres. Il suivit son ami à l'intérieur et s'accouda contre le plan de travail.

"Je suis passé aux Folies toute à l'heure. Je te cherchais mais je t'ai pas trouvé au début. Et puis, Toni m'a gentiment indiqué la direction dans laquelle te trouver. Mais quand je suis arrivé, tu était déjà occupé, je n'ai pas voulu te déranger mais... Roy, j'ai entendu ta conversation avec tes hommes. Je... J'avoue que je sais pas trop quoi penser. Alors... j'espérais que tu pourrais m'expliquer."

Klemens posa son regard sur Roy. Oui, il espérait de tout cœur que son ami lui expliquerait ce qui se passait sans mentir.


Klemens Dabrosky
Roy Calder
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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 0:26
Roy fit entrer Klemens dans son appartement sans l’ombre d’une hésitation. Finalement, que son meilleur ami lui ait rendu une visite surprise l’arrangeait : cela lui offrait un prétexte pour remettre à demain ses soucis actuels. Avec Klemens, il pourrait se changer les idées… ou pas. Les sourcils du trafiquant se froncèrent quand son ami sortit la fameuse phrase, celle qui faisait toujours un peu peur. « Il faut qu’on parle ». La formule était étrange venant de Klemens, et elle ne serait pas parue plus naturelle dans la bouche de Roy non plus. Ils ne se disaient jamais les choses de cette façon. Quand ils devaient parler, ils le faisaient, tout simplement, sans préambule. Klem lui donnait l’impression d’essayer de préparer le terrain, comme si ce qu’il allait lui dire était inhabituel et préoccupant… Et cela préoccupait déjà Roy.

« Je t’écoute. »

Epuisé, il s’affala sur un des fauteuils, s’attendant à ce que Klemens en fasse de même mais ce dernier préféra s’accouder contre le plan de travail, face à lui. Bon, soit. Roy n’insista pas, préférant attendre que le loup prenne la parole. Si le début le fit froncer les sourcils, les aveux que finit par lui faire Klemens faillit réveiller la colère qu’il était parvenu à mettre de côté. Oh, il faillit s’emporter, et cela se vit même sur le tic nerveux au coin de ses lèvres lorsque Klem reconnut qu’il avait tout entendu de sa conversation avec ses hommes. Il lui brûla la langue de lui demander ce qu’il fichait dans ce coin du cabaret, à écouter aux portes, mais heureusement, Roy trouva la présence d’esprit de ravaler ce qu’il allait dire. Klemens ne méritait pas qu’il décharge sa mauvaise humeur sur lui, et même si cela ne lui plaisait pas qu’il ait écouté leur conversation, avec un peu de bonne foi, il pouvait reconnaître que c’était en partie sa faute : il n’avait jamais interdit à Klem d’accéder aux endroits du rez-de-chaussée normalement non-réservés au public, au contraire, aux Folies, tous les employés connaissaient Klemens Dabroski, le meilleur ami de leur patron, celui qui avait par conséquent une sorte de pass VIP. S’il n’était pas tombé au mauvais moment cette fois, cela n’aurait même pas dérangé Roy.

Ce n’était pas si dramatique. Si Klemens en savait vraiment trop, il ne serait pas venu lui demander des explications de cette façon. Non, il se doutait simplement de certaines choses… Et l’instinct de conservation poussa Roy à penser qu’il n’avait qu’à dissiper les doutes qui s’étaient formés dans l’esprit de Klemens. Parce qu’il était hors de question qu’il sache de quoi il en retournait réellement. Il avait toujours tenu ses proches loin de ce qu’il faisait d’illégal, c’était presque un principe chez lui, maintenant encore plus qu’avant.

Il lâcha un petit soupir, ne parvenant pas à masquer totalement sa contrariété que Klemens ait surpris cette conversation. Pourquoi celle-là précisément ? Pourquoi une conversation si compromettante ? Roy n’essaya même pas de savoir ce qu’il avait entendu exactement, s’il se présentait à lui en lui demandant des explications, c’était qu’il en avait entendu assez pour que ça soit problématique. De quoi avait-il besoin, trouver une histoire qui justifie la présence de témoins gênants, et l’emploi de termes troubles, comme « attaquer », « défendre » ? Allez, il pouvait le faire, il avait inventé pire. Après un certain temps de silence, il finit par répondre :

« Je me prenais juste la tête avec mes… -un instant il faillit dire « hommes » mais retint le terme juste à temps- employés. Une histoire bête, commenta Roy en haussant les épaules. On parlait de deux gars que j’ai virés récemment et qui ont voulu témoigner contre l’établissement pour se venger, comme quoi soi-disant ils auraient des preuves et des gens qui peuvent témoigner sur le fait que les jeux du casino seraient truqués… Ils nous ont fait un sale coup, en déposant plainte sans prévenir. On est en négociations un peu musclées entre nos avocats, voilà tout. »

Roy avait toujours été bon menteur, c’était indéniable. Mais face à son meilleur ami, celui qui le connaissait le mieux, peut-être même mieux que ses propres frères, est-ce qu’il s’en sortirait à si bon compte ?


Roy Calder

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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 2:03
Klem suivit Roy des yeux lorsqu'il s'installa dans l'un de ses fauteuils et il ne quitta pas son visage du regard lorsqu'il lui fit part de sa découverte. Il put ainsi remarquer la colère que son ami tentait de contenir. Il pouvait comprendre qu'il appréciait peu qu'il écoute aux portes. Mais ce n'était pas son intention de base, il s'était juste trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Enfin peut-être pas si mauvais que cela finalement parce que au moins maintenant, il aurait une idée précise de ce que faisait Roy en plus de diriger les Folies.

Il croisa les bras sur la poitrine, écoutant attentivement ce que Roy allait bien pouvoir donner comme explication. Son regard ne le quittait pas, exerçant une pression supplémentaire sur le trafiquant. Qui lui mentait sans sourciller et sans honte aucune. Un léger froncement de sourcil trahit son agacement avant qu'il ne reprenne une expression neutre. Il pensait réellement qu'il allait avaler son histoire de négociations musclées entre leurs avocats. Il toisa silencieusement son ami alors qu'il terminait son histoire.

"C'est vraiment pas de chance pour toi, ça Roy. Dire que tu te retrouves avec un procès sur les bras. Je suis vraiment navré pour toi."

Il avait parlé d'un ton posé sans le lâcher du regard. Il poussa un léger soupir avant de se repositionner légèrement, son dos s'appuyant de tout son poids sur le plan de travail, les bras croisés sur sa poitrine.

"Me prend pas pour un crétin, Roy."

Son regard se durcit mais il ne perdit pas son calme. Même si ça n'allait sans doute pas tarder. La veine de sa tempe battait à toute allure et sa mâchoire, serrée, indiquait qu'il commençait à perdre patience. Toutefois, il se refusait à exploser tout de suite. Il voulait entendre clairement la vérité sortir de la bouche de Roy et ce n'était pas en s'énervant qu'il l'obtiendrait. Il réussit donc à garder son sang-froid et à s'exprimer de façon détachée.

"Tu ne vas pas me faire croire que vos avocats se sont provoqués en duel. Surtout quand tu donne tes ordres à tes... employés qui sont directement impliqués dans le duel. Et non tes avocats. Qui a aucun moment n'ont été évoqué d'ailleurs. Et puis excuse moi mais je doute sincèrement qu'au cours d'une négociation, l'une des parties cherche à fuir. Et puis, c'est quoi cette histoire d'organisation ? Tes employés ont dépassé leurs rôles ? Mais en quoi ça consiste concrètement ? Non parce que je doute qu'un croupier doive faire taire un témoin gênant. Et explique moi, Roy. Comment on se débarrasse d'un témoin gênant dans ton monde, Roy ? Parce que visiblement, nous ne côtoyons plus les mêmes sphères. J'avais pensé que peut-être tu aurais un peu plus de remord mais non. Il faut faire ce qu'il faut, n'est-ce pas ? Le business tout ça."

Un léger sourire ironique se dessina sur les lèvres de Klemens. Pourtant, il n'avait aucune envie de plaisanter.

"Et tu sais quoi ? Le pire c'est que t'es même pas honnête avec moi. Je pensais qu'on était ami mais visiblement, ça ne veut rien dire pour toi puisque tu es capable de me mentir même à moi."

Une légère moue de contrariété s'esquissa sur son visage fugacement avant qu'il ne reprenne un air neutre. Son regard lui ne quittait toujours pas le visage de son meilleur ami. Du moins, celui qu'il considérait comme tel. Mais bizarrement, à cet instant, il avait du mal à le reconnaître.

"La vérité, Roy ?!"


Klemens Dabrosky
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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 21:53
Evidemment, il ne pouvait pas l’avoir si facilement. Roy avait été naïf d’espérer qu’il n’avait pas entendu les phrases les plus explicites dans tout ce qu’il avait pu dire, et qu’il pourrait s’en sortir d’une pirouette. En quelques phrases, Klemens démonta son mensonge et Roy n’eut même pas envie de le contredire. A quoi bon ? La seule chose qu’il réussirait à faire, c’était s’enfoncer.

Le véritable ennui, c’est que Klemens posait des questions, chose qu’il n’avait jamais faite jusque là. Il ne lui avait jamais demandé des détails sur son travail dans la Voie, c’était bien le seul parmi ses proches d’ailleurs. Naturellement, c’était la dynamique qui s’était installée entre eux, parce que tous deux avaient fait des choses répréhensibles et ils ne s’étaient jamais mutuellement jugés dessus. Roy avait toujours apprécié de ne jamais se sentir obligé de se justifier avec lui. Pourquoi cela devait-il changer ? Il se sentait presque trahi que Klem lui demande tout à coup de rendre des comptes.

La façon qu’eut Klemens de remettre leur amitié en question blessa Roy plus qu’il ne le laissa paraître. Il ne s’y attendait réellement pas. Pourquoi un tel reproche, si vite ? Enfin, ce n’était tout de même pas nouveau que Roy était un incorrigible menteur, ce n’était pas comme si Klemens le découvrait. Non, Roy ne s’attendait pas à ce que son meilleur ami lui renvoie à la figure des travers qu’il avait jusque là toujours accepté de sa part. Alors qu’est-ce qui avait soudainement changé entre deux, sans qu’il ne s’en rende compte ?

« Tu crois pas que t’exagères, là ? Et depuis quand tu t’immisces là-dedans ? Tu t’es toujours tenu à l’écart, jusque là. » fit-il remarquer, sans parvenir à effacer un certain reproche dans son ton.

Il faillit ajouter quelque chose comme « Et c’était très bien comme ça » mais il sentit que ce n’était pas la phrase à dire pour empêcher son ami de laisser éclater sa colère qui n’attendait visiblement que ça. Une dispute avec Klemens, c’était bien la dernière chose dont il avait envie. Mais que voulait-il qu’il lui dise ? La vérité ? Roy y répondit comme toujours avec une certaine dose de mauvaise foi :

« Pourquoi tu me poses la question si t’as déjà tout compris tout seul, de toute évidence ? »

Il ne masqua même pas la contrariété et la lassitude que lui inspiraient cette discussion franchement mal partie. Qu’est-ce que tu me fais, mec, c’est quoi ce guet-apens ? semblait dire le regard qu’il détournait de Klem. Il avait l’impression d’être face à Jason lui faisant la morale, des années plus tôt, et c’était fortement désagréable. Quand ses proches comprendraient-ils qu’il valait bien mieux pour eux qu’ils ne connaissent pas les détails ? Klemens pouvait courir pour qu’il lui raconte tout ce qu’il avait pu faire ces derniers mois. Ce n’était pas une question de manque de confiance qui remettrait leur amitié en cause, du point de vue de Roy. C’était un pur instinct de conservation. Toutes les vérités n’étaient pas bonnes à dire, c’était aussi simple que cela. Il ne voulait pas ni perdre ni impliquer Klem dans ses sales histoires qui ne regardaient que lui.

« Si ce n’est que maintenant que tu comprends qu’il faut se salir les mains pour survivre dans ce monde, c’est que t’es naïf, Klem, finit-il par rétorquer, en reportant son regard sur lui. Quoi, tu veux que je dise les mots ? Oui, y a des cadavres. Ce qui m’échappe, c’est pourquoi tu me fais la morale tout à coup alors que je suis dedans depuis qu’on se connaît et que t'as toujours su comment ça fonctionnait. »

Parce que quand Roy cherchait à se défendre, il avait tendance à s’emmurer derrière des mots crus et durs.


Roy Calder

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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 23:26
Oui, il s'était toujours tenu à l'écart des affaires de Roy. La plupart du temps parce que ce n'était pas ses oignons mais aussi parce qu'il savait plus ou moins ce qu'il faisait quand il faisait des livraisons pour arrondir ses fins de mois. Il avait toujours su que Roy était un sacré roublard, qu'il n'était pas tendre en affaire mais il savait aussi qu'il n'était pas une pourriture qui exploitait ses hommes. Et il n'était pas non plus un assassin. Klem avait la sensation que quelques mois plus tôt, son ami aurait montré plus de scrupules et plus remords qu'il n'en avait maintenant.

Il n'avait jamais jugé Roy et en échange ce dernier ne l'avait jamais fait non plus. Il n'était pas plus en train de le faire maintenant qu'il y avait deux mois. Il s'inquiétait juste, il voulait comprendre et il voulait pouvoir aider son ami si ça n'allait pas. Il comprenait parfaitement que Roy ne veille pas en parler au fond. Il poussa donc un soupir et n'insista pas pour obtenir la vérité. Après tout, il l'avait déjà comprise. Et cela le blessa légèrement.

Il pouvait aussi sentir le reproche dans le regard de Roy. Il ne lui avait jamais posé de question après tout, il n'avait jamais fait semblant de s'intéresser à ce que faisait Roy. Et pourtant, il savait. Mais maintenant... il n'avait plus aucun moyen de savoir. Il y avait bien Jayce mais il doutait qu'il lui explique en détail chaque plan du trafiquant devenu... Devenu quoi d'ailleurs ? Chef de gang ? Assassin ? Un mafieux prêt à tout même à enterrer de cadavres pour se couvrir lui et ses magouilles.

Il poussa un soupir et secoua la tête lorsque Roy reprit la parole. Il était déçu et un peu perdu. Il ne reconnaissait plus son meilleur ami. Depuis quand parlait-il comme ça ? Depuis quand disait-il avec autant de détachement qu'il fallait se salir les mains pour réussir ? Il avait eu tellement d'opportunité de le faire avant mais il ne l'avait jamais fait parce qu'il savait que Roy avait une conscience. Et maintenant ? Qu'est-ce qui avait changé ? Il jeta un regard déçu sur son ami. Il perdit son regard froid laissant la place à un sentiment proche de la tristesse.

"Oui, Roy, tu es dedans depuis qu'on se connait. Et pourtant, tu as toujours su conserver ton intégrité. Tu n'as jamais eu besoin de tuer personne. Mais ouvre les yeux bon sang. Regarde donc quelle genre de personne tu es en train de devenir. Jamais le Roy que je connais ne serait resté aussi insensible avant. Et jamais, il ne m'aurait affirmé avec condescendance qu'il faut se salir les mains pour réussir, son regard se durcit légèrement. Tu as toujours été le meilleur Roy. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu n'es pas comme tous les autres. Tu n'es pas un assassin. Enfin, tu n'en étais pas un jusqu'à maintenant."

Il poussa un nouveau soupir avant de détourner le regard à son tour. Il ne reconnaissait plus son meilleur ami et cela lui faisait peur.


Klemens Dabrosky
Roy Calder
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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeMar 16 Déc 2014 - 0:38
Finalement… Roy aurait presque préféré que Klemens se mette en colère. Le regard qu’il posa sur lui le fit se sentir réellement mal à l’aise. Il savait parfaitement que c’était de la déception qui luisait au fond de son regard, Roy y avait été sans cesse confronté depuis sa sortie de Poudlard. Il avait déçu ses parents d’abord, puis ses frères et soeurs, des amis, des femmes… La plupart de ses proches finissaient par lui tourner le dos à un moment ou à un autre, soit quand ils s’apercevaient de ce qu’il était réellement, soit quand ils n’avaient plus la patience de supporter ses travers. Mais Klemens ? Il avait cru que cela n’arriverait jamais. Leur amitié était comme une évidence qu’il n’avait jamais remise en question. Jason l’avait peut-être rayé de sa vie… Mais Klem, lui, serait toujours là, envers et contre tout, non ?

Pourtant, il était en train de le regarder comme tous ceux qui lui avaient tourné le dos. Une foule de sentiments contradictoires laissèrent Roy silencieux face à ce regard. Avait-il honte ? Evidemment. Les reproches de Klemens résonnaient en lui avec une justesse dérangeante. Mais c’était tant enfoui sous des couches de déni et d’orgueil que Roy voyait surtout sa propre déception envers Klemens, qu’il voyait désormais comme le meilleur ami qui lui avait menti, lui aussi. Combien de fois lui avait-il dit qu’il le soutiendrait toujours ? Et pourtant, il était précisément en train de le laisser tomber, comme les autres. Mais, en même temps, Roy ne parvenait pas complètement à lui en vouloir, la mine plus triste qu’accusatrice du loup le poussait à se remettre en question -fait rare. Un moment, il songea à adopter une posture calme, et rassurer son meilleur ami sur le fait qu’il n’avait pas voulu se montrer condescendant, qu’il ressentait plus de scrupules qu’il n’en paraissait… Jusqu’à ce que Klemens termine. La dernière phrase qu’il prononça le loup réveilla Roy de sa torpeur, et le fit baisser la tête.

« Arrête. On dirait Jason. »

Et voilà. Dans la masse confuse de ses sentiments, c’était sa colère qui allait encore avoir le dernier mot. Ce discours sonnait exactement comme celui de son frère, quand des années plus tôt, il lui avait affirmé qu’il était tellement capable de mieux faire que de la contrebande. Mais qu’en savaient-ils, tous les deux ? Pourquoi ne cessait-on de lui répéter qu’il valait tellement mieux ? Que croyaient-ils, que Roy n’avait jamais essayé de combattre ses vices ? Eh bien si, mais il avait échoué. A chaque fois, à chaque bonne résolution prise, après chaque erreur, chaque coup dur sensé le ramener sur le droit chemin, Roy finissait par retomber dans ses vieux travers, tout le temps. C’était ainsi, c’était ce qu’il était et il avait toujours cru que Klemens l’avait compris et accepté.

« Sérieux, j’ai pas besoin que tu me fasses la morale. C’est… vraiment pas le moment. »

Son ton contenu n’en était pas moins empli de rancoeur. Il lui en voulait, désormais, mais rien d’irrémédiable, même s’il sentait qu’une partie de ses certitudes venait de s’ébranler. Au fond de lui, il priait pour que Klem laisse tomber le sujet, avant qu’ils ne fassent davantage de dégâts, cette fois-ci, irréparables…


Roy Calder

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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeMar 16 Déc 2014 - 21:18
Klemens n'avait pas l'intention de baisser les bras ni même d'abandonner Roy. Il voulait simplement être présent pour lui, l'aider à rester lui même. Et qu'un jour, il n'ait pas à regretter ce qu'il était devenu. Il y avait beaucoup de chose qu'il pouvait accepter et admettre. On n'avait pas toujours le choix ni même la possibilité de pouvoir régir sa vie comme on l'entendait. On se retrouvait parfois embarqué et contraint de faire des choses qui ne nous ressemblaient pas forcément. Le tout était de s'en apercevoir et de tout faire pour s'en sortir. Il espérait que son ami adopterait ce genre de comportement.

En en parlant, Klem essayait simplement de faire son rôle d'ami. De lui montrer l'homme qu'il était en train de devenir. Peut-être ne s'en rendait-il pas compte ? Après tout, il était parfois difficile de voir dans quelle situation on se mettait. Il n'avait pas envie de jouer les donneurs de leçon. Ce n'était pas son rôle, il n'avait même aucune légitimité pour le faire. Il essayait juste de comprendre et de montrer à son meilleur ami les paroles inquiétantes qu'il pouvait dire.

Mais lorsque Roy ne chercha même pas à se remettre en question. Lorsqu'il l'accusa de ressembler à Jason. Il vit rouge. Il fronça les sourcils, sa mâchoire se serrant davantage à mesure que son ami parlait. Il lui semblait que si au contraire, il méritait bien une leçon de morale. Et encore ça allait bien plus loin que ça. C'était... invraisemblable. Il ne comprenait pas. La vie humaine avait donc si peu d'importance à ses yeux ? Il secoua la tête d'incrédulité.

"Mais tu t'entends ? Mais sérieusement, Roy. Mais tu te rends compte de ce que tu fais ? On parle de vie humaine, bordel. TU CAPTES CE QUE JE TE DIS ? DES VIES HUMAINES, ROY, PUTAIN !"

Le lycanthrope se retint à temps d'envoyer son poing s'écraser contre le mur. Il inspira profondément pour reprendre son calme avant de poser à nouveau son regard sur Roy.

"Tu sais... je suis vraiment inquiet pour toi. Ce n'est pas une leçon de moral. Je ne te juge pas non plus, tu fais bien ce que tu veux de ta vie, Roy. Mais... il y a certaines choses que je ne peux pas accepter. Le fait que tu joues avec la vie de personnes innocentes sans le moindre remord apparent. Je sais que tu n'es pas comme ça, mon meilleur ami n'est pas l'homme insensible qui donne des ordres dans un coin sombre des Folies Sorcières."

Un pli soucieux apparut sur son front alors qu'il dévisageait Roy. Il espérait le faire réagir. Au moins un peu. Voir au moins une once de culpabilité chez le mafieux. Parce que c'était ce qu'il semblait être désormais. Il n'était plus ce petit trafiquant sans histoire.

"Je sais ce qui s'est passé à Bristol, le vingt-et-un septembre. Jayce m'a raconté. Parce que toi, tu ne l'as pas fait. Je pensais que tu finirais par le faire mais je vois que j'ai eu tort. Je ne te juge pas. Tu as préféré garder le silence et je comprends pourquoi. Je sais ce que tu as vécu. Je me doute le traumatisme que tu as subi. Mais justement, sachant cela, je pensais que tu m'en parlerais. Je ne suis pas ta famille, Roy. Tu n'as pas besoin de me protéger. Je ne suis pas en sucre."

Oui, il avait espéré que Roy lui parlerait de ce qu'il avait vécu. Mais au contraire, il était resté muet comme une tombe. Il avait gardé pour lui ses remords, ses remises en question et ses doutes. Et Klem en était attristé et un peu blessé également. Parce qu'il pensait que la confiance était mutuelle. Roy connaissait toute sa vie, tous ses secrets. Et lui au final... il devait se contenter de les apprendre par d'autres. Sans que Roy jamais ne vienne lui en parler directement. Sans que jamais, il ne vienne prendre appuie sur lui comme un ami était censé le faire. Ce genre de chose n'était pas à sens unique et le trafiquant semblait l'avoir oublié.

"Je veux juste que... tu me parles. Que tu me dises les choses. Je veux comprendre, je veux pouvoir t'aider et t'épauler. Comme un vrai ami. Mais... si tu ne me laisses même pas essayer... A quoi bon ?"


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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeMar 16 Déc 2014 - 23:45
Après la déception, les accusations. Loin de revenir vers des voies moins épineuses, Klemens se mit à le fustiger, ce qui ne fit que rendre Roy plus furieux et à mal à l’aise. Piqué par la façon qu’il avait de tout grossir sans vraiment savoir de quoi il retournait, la mine du trafiquant s’assombrit davantage. Jouer avec des vies sans remord apparent ?

« Je ne joue pas avec ça, non mais qu’est-ce que tu crois ? Pour qui tu me prends ? »

Evidemment, Klemens lui assura qu’il ne le croyait pas insensible, mais c’était trop tard. Il en avait déjà trop dit. L’image que le loup avait de lui était en train de changer, Roy le savait, et c’était exactement ce qu’il avait voulu éviter en omettant de lui parler de certains évènements récents, dans sa vie. Agacé, mais surtout, blessé, le trafiquant n’ajouta rien de plus. « Je sais que tu n’es pas comme ça ». C’était une leçon de morale, quoiqu’en dise Klemens. Il le jugeait par rapport à un modèle de lui qu’il croyait meilleur et l’invitait à y revenir. Il essayait de le remettre sur le droit chemin, pour bien dire les choses. Mais Roy n’y avait jamais posé les pieds, sur ce chemin, là était le problème. Il avait toujours fait des choses répréhensibles d’abord, puis illégales en grandissant… et désormais immorales ? Peut-être bien, oui, mais pour un homme comme Roy qui vivait au jour le jour, faire ce genre de rétrospective sur sa vie nécessitait un peu trop de sortir de sa zone de confort pour qu’il accepte de le faire. La pègre était son monde, le seul dans lequel il avait réussi. Roy se contentait d’avancer sur la voie qu’il avait choisi, voilà comment il voyait les choses. Comment savoir quand il avançait trop loin, dans ce cas ? Il n’avait pas le recul nécessaire, le bon sens voulait par conséquent qu’il écoute l’avertissement que lui donnait Klemens, lui qui voyait sa situation d’un oeil extérieur.

La vérité était qu’il avait décidé de s’endurcir pour être le plus fort, et trop réfléchir l’empêchait de le faire. A cet instant, Roy ne voyait pas les mots de son meilleur ami comme un avertissement sensé l’aider mais bel et bien comme un discours emmerdant, pour rester poli. Il était assez grand pour prendre ses responsabilités, il n’avait pas besoin d’un ange-gardien à ses côtés. L’aveu suivant que lui fit Klemens renforça le sentiment de profonde contrariété qu’il avait ressenti en l’entendant dire qu’il avait écouté une conversation qui ne le concernait pas. Mais s’il n’y avait que cela… Non, cet aveu réveilla également quelque chose de beaucoup plus enfoui et nocif en Roy.

Ah, quel affreux timing. Si Klemens lui avait dit qu’il était au courant quelques mois plus tôt, juste après ce vingt-et-un septembre, au moment où il était encore fragilisé par ce qu’il avait fait, peut-être bien que Roy lui aurait vidé son sac. Malheureusement, il avait bien eu le temps depuis de se constituer une carapace que la bonne volonté de Klem ne suffirait pas à percer. Roy avait enterré au plus profond de lui-même ce qu’il avait ressenti le soir de ce premier meurtre. La colère, il gérait, il était né avec. Le regret, il pouvait encore supporter. Mais la culpabilité… Que Klemens évoque à demi-mot ce qu’il s’était efforcé de rayer de sa mémoire fit voir rouge à Roy, qui se sentit comme si on venait de le forcer à révéler ce qu’il avait de plus indicible, de plus honteux et caché en lui. Et il lui reprochait en plus de ne pas lui en avoir parlé ? Pour le coup, avoir gardé ce secret-là, ce n’était pas pour protéger Klemens, mais plutôt pour se protéger lui-même. Non, il ne s’excuserait pas de cela. Klem devrait comprendre, il avait attendu quoi, six ans pour lui parler de l’accident avec sa soeur ? Et encore, ce n’était pas de sa bouche qu’il avait appris le fait. Roy ne s’était pas permis de le lui reprocher.

« Ah ouais ? Et tu en as d’autres, des infos de ce genre sur moi que tu fais mine de ne pas connaître ? C’était quoi ton idée pour m’aider là, me surveiller de loin comme un ado de quinze ans ?! Son ton venait de monter d’un cran, presque malgré lui, parce que Roy ne parvenait pas à contenir son irritation. Il s’efforça de retrouver son calme avant de reprendre, le regard fixé au sol. J’aime pas ça. J’ai pas besoin de ça, Klem, j’ai pas besoin d’aide. »

Connaissant son meilleur ami, il n’allait sûrement pas lâcher le morceau, et rien qu’à cette perspective évidente qu’ils se dirigeaient tout droit vers une prise de tête sans nom, Roy se leva pour commencer à arpenter la pièce jusque sa fenêtre. Comment lui faire comprendre ? Roy était intimement persuadé que lui livrer la vérité qu’il réclamait n’arrangerait rien, mais le lui dire de cette façon ne contenterait pas non plus Klemens. Il était coincé. Et Merlin savait comme il était rare que Roy se sente désemparé, lui qui trouvait toujours un mot à répliquer, un moyen de retomber sur ses pattes. Forcé de constater qu’il n’avait pas de solution miracle cette fois-ci, il finit par se tourner de nouveau vers le loup, en vrillant sur lui un regard qui était sensé le dissuader de poursuivre sur cette pente glissante.

« Tu… Tu ne peux pas comprendre, c’est tout. Pour ce que tu as entendu, ça met en jeu trop de choses dont je ne peux pas te parler. Ce n’est pas une question de confiance, c’est juste… Juste quoi ? Il ne parvenait décidément pas à trouver le bon mot. Crois-moi, ça vaut beaucoup mieux pour nous deux que je ne te dise rien sur mes affaires. Alors, laisse tomber. »


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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeJeu 18 Déc 2014 - 0:14
C'était bien la question. Pour qui le prenait-il ? Il n'en avait pas la moindre idée. Lorsqu'il regardait Roy, il ne voyait que son meilleur ami énervé par ses paroles. Mais lorsqu'il songeait aux paroles qui avaient été prononcées à peine deux heure plus tôt, il ne savait pas qui lui faisait face. Son meilleur ami ou un mafieux sans scrupules ? Il préféra ne pas répondre à la question, continuant sur sa lancé comme si de rien était.

Il leva les yeux au ciel lorsqu'il l'accusa de le surveiller comme un ado de quinze ans. C'était peut-être ce qu'il lui aurait fallu au fond. Que sa famille ne baisse pas les bras si vite, l'encadre et l'encourage un peu plus. Mais peut-être était-ce qu'ils avaient essayé de faire avant que Roy ne les repousse. Comme il était exactement en train de le faire en ce moment. Il poussa un soupir exaspéré avant de poser un regard dur sur son ami.

"Tout le monde a besoin d'aide, Roy. La seule chose c'est qu'il faut s'en rendre compte."

Il observa le trafiquant se déplacer dans la pièce pour se diriger vers la fenêtre. A croire qu'il fuyait son regard et la discussion. Comme si de toute manière quoiqu'il puisse dire, rien ne le ferait revenir en arrière. Comme si il était devenu encore plus fermé qu'avant à la discussion. Un léger ricanement désabusé lui échappa lorsque Roy lui lança qu'il ne pouvait pas comprendre. Comme si il n'avait jamais fait d'erreur. Comme si il ne connaissait pas le fait d'avoir des blessures si profondes qu'on les enfouissait au plus profond de nous pour finir par les oublier. Mais un jour tout cela finissait par nous exploser à la figure.

Mais Roy ne voulait rien entendre, ne voulait pas discuter. C'était parfait. De toute manière, cela faisait déjà plusieurs mois qu'il avait l'impression de parler à un mur ou à du vide. Son visage se ferma lorsqu'il lui demanda de laisser tomber. Que ça valait mieux pour eux deux. Un sentiment de profond abandon l'envahit alors et il détourna légèrement le regard avant de fixer son soi disant ami.

"Pour nous deux ou juste pour toi, Roy ?"

Une profonde amertume et une certaine rancœur l'envahirent alors. Son regard se durcit et ses poings se serrèrent. L'égoïsme de Roy le saisit à la gorge avec force et il ne put retenir ses ressentiments emprisonnés depuis un certain temps déjà.

"Mais sérieusement Roy ! Tu vas me faire croire que tu fais ça pour moi ? Tu te fous de ma gueule ou quoi ? Ça fait déjà plusieurs mois qu'on se parle quasiment plus. Qu'on ne fait que se croiser et quand on est ensemble, t'es complètement ailleurs. Mais si tu te fais chier avec moi faut le dire, mec. Va donc retrouver tes nouveaux amis trop cool des Folies. C'est clair qu'avec eux t'auras pas besoin de te justifier sur quoique ce soit. Et t'auras toujours raison en plus. Ouai, j'te comprends carrément. Comme ça doit être top, d'être toi. Dommage que t'aies un meilleur pote dont t'as oublié l'existence qui t'emmerde. T'es qu'un sale petit égoïste, Calder."

L'aile de sa narine frémit un instant sous la colère alors qu'il déversait plusieurs mois de rancœur contenue sur son ami. Il avait été vexé, oui, il le reconnaissait, d'avoir été tenu à l'écart. Il lui en voulait pour son absence. Il lui en voulait parce qu'il avait pris un nouveau chemin et qu'il ne pouvait pas le suivre. Pour la première fois en cinq ans, il avait vraiment l'impression d'être seul. Il était resté pour Roy après la mort de Valery. Et il ne pouvait que constater que ce dernier s'éloignait irrémédiablement de lui. Et il était effrayé à l'idée de perdre le meilleur ami qu'il ait jamais eu. Le seul, en réalité.


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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeDim 21 Déc 2014 - 13:19
Roy ne masqua même pas son impatience, levant franchement les yeux au ciel quand Klemens lui servit sa tirade, puis termina par son nom de famille, ce qui le piqua un peu. C’était très certainement la réaction que Klemens avait voulu éveiller chez lui, il savait bien que cela l’agaçait, car sur ce ton, son nom sonnait presque comme une insulte. Roy réagit au quart de tour, moins enclin à retenir les mots qui fâchaient :

« Mais c’est bon putain, fais pas chier, on en a déjà parlé ! C’est quoi cette scène de jalousie là, on n’est pas en couple, mec, on n’est pas obligés d’être collés vingt quatre heures sur vingt quatre non plus ! Tu te fais des idées tout seul, y a rien qui a changé ! »

Oh si, tant de choses avaient changé, tant de choses que Roy refusait de voir. C’était vrai, il consacrait moins de temps à son meilleur ami. Pas parce qu’il le snobait, comme Klem avait l’air de le croire, mais parce qu’il en avait moins, tout simplement. Il ne pouvait pas diriger les Veilleurs, le cabaret et ses propres trafics, sans rien changer de son train de vie. Si Klemens faisait les mauvaises interprétations, c’était parce qu’il ne savait pas tout, là était le problème. Il ne savait pas ce qu’il faisait de son temps, désormais, parce que Roy refusait de le lui dire. Et il n’était toujours pas décidé à le faire, cela ne le sauverait de toute façon pas des reproches que Klemens lui faisait, bien au contraire : ce serait tendre le bâton pour se faire battre un peu plus. Il avait cru à leur dernier début de dispute en novembre qu’il avait réussi à sauver les meubles, que Klemens ferait preuve de patience et ne l’embêterait plus sur le sujet. Cette fois, Roy n’avait aucune envie de faire preuve de la même diplomatie qu’un mois et demi plus tôt. Cette dispute devait avoir lieu, semblait-il. Après tout, c’était leur façon de communiquer à tous les deux, combien de fois s’étaient-ils pris la tête, pour se réconcilier quelques jours plus tard ? Cela n’avait jamais affecté leur amitié, deux hommes aussi butés qu’eux avaient simplement besoin de faire entendre leur point de vue une bonne fois pour toutes, avant de passer à autre chose.

Avec un peu plus de clairvoyance, un peu plus d’efforts pour mettre de côté ses soucis récents avec sa mafia qui le rendaient impatient et irritable, le trafiquant aurait vu que cette fois-ci n'était pas comme les fois précédentes, et qu’il fonçait droit dans le mur en se laissant guider par son ego. Poussé par la colère, ses mots dépassèrent sa pensée, et pire que tout, Roy ne s’en rendit même pas compte.

« C’est toujours comme ça avec toi, sérieux, faut toujours que t’exagères tout ! Tu crois que t’es irréprochable, toi ? Ca y est, tu joues les mecs rangés depuis que tu bosses avec mon frère ? Mais regarde-toi, on dirait qu’il a déteint sur toi, tu parles exactement comme lui, et t’es presque aussi emmerdant... Putain, est-ce qu’un jour je t’ai forcé à me révéler un truc sur ton passé de taré ? Est-ce que je venais te faire une scène quand tu jouais les meufs enceintes avec tes sautes d’humeur à la con, là ? Y a pas moyen que tu respectes mon silence sans venir m’emmerder, toi aussi ?! »

Roy oubliait qu’il aurait sans doute réagi exactement comme Klemens si leurs rôles avaient été inversés, qu’il aurait tiré la sonnette d’alarme s’il avait senti son meilleur ami changer. Mais c’était tellement plus dur de se reconnaître dans les propos de Klem, de reconnaître qu’il avait effectivement changé. C’était le pire moment pour un tel aveu : c’était bien quand il était pris en flagrant délit que Roy préférait tout nier en bloc.


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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeDim 21 Déc 2014 - 18:26
L'aveuglement de Roy lui laissa un goût amer sur la langue. A croire qu'il ne voyait vraiment rien qu'il ne se rendait pas compte. Si il n'y avait eu que le temps qu'ils passaient ensemble. Mais il y avait également le contenu de leurs discussions. Qui n'étaient devenues que banalité et faux-semblants depuis quelques mois. Et le fait que son ami n'essaye même pas d'entendre ce qu'il lui disait lui fit bien plus mal qu'il le pensait.

Avec toi j'ai tout affronté

Ils avaient vécu beaucoup de choses ensemble. Ils avaient affronté la mort de Valery. Ils s'étaient toujours soutenus. Et aujourd'hui, Roy s'éloignait de lui. Lui balançant des mots blessants à la figure. Alors qu'il essayait juste de comprendre les choses. Il souhaitait simplement que tout redevienne comme avant. Mais Roy ne semblait pas l'entendre ainsi. Ils avaient toujours fonctionné ainsi. A celui qui blesserait le plus l'autre avant de finir par se réconcilier plusieurs jours plus tard.

Les tempêtes, les naufrages

Mais cette fois-ci, ce n'était pas la même chose. Et il s'en rendit compte lorsque les mots sortirent comme du poison de la bouche de son ami. Il resta un instant trop sonné et trop choqué pour réagir. Son "passé de taré" lui resta en travers de la gorge. Roy ne pouvait pas avoir dit ça n'est-ce pas ? Son visage se ferma, ses poings se serrèrent. Blessé bien plus profondément qu'il ne voulait bien l'admettre. Il baissa le regard un instant, il fallait qu'il se calme, il ne devait surtout pas regarder l'homme qui se trouvait face à lui où il allait lui refaire le portrait.

Notre amitié nous protégeait
Des dangers du voyage

Il inspira profondément avant de finir par redresser les yeux. Son regard emplit de haine, il toisa froidement Roy. Une moue narquoise au coin des lèvres. Non vraiment, il ne reconnaissait plus son meilleur ami.

"Que j'exagère tout vraiment ? Que rien n'a changé ? Tu te fous de ma gueule ? On a toujours parlé des choses importantes Roy. Là... y a plus rien. Qu'est-ce que t'attends de moi ? Pour toi c'est quoi un ami ? C'est soit beau et tais-toi ? C'est ça, hein ?"

Mais soudain tout est changé

D'un pas, il parcourut la distance qui le séparait de Roy et le saisit par le devant de sa chemise avant de le secouer comme un prunier.

"Mais réagit bordel. Prends conscience de ce que tu dis à la fin. Et non désolé, je me tairais pas. Je suis pas du genre à fermer ma gueule et à m'écraser. Pas comme toi, il le toisa durement. Parce que tu vas pas me dire que le bouclage de Bristol ne t'indigne pas. Toi qui a toujours soutenu que tu voulais être libre. Alors dis-moi, je comprends pas bien. Comment tu peux t'écraser comme une petite merde devant le gouvernement ? Comment tu peux cautionner que la liberté des habitants de Bristol soit ainsi réduite à néant ? Explique moi un peu, Roy. T'as donc plus aucune conviction, en plus d'avoir perdu ta fierté ?"

Klemens relâcha le mafieux. Un profond dégoût imprimé sur son visage.

"Tu me dégoûtes. Et tu sais quoi ? Mon passé de taré t'emmerde."

Nos deux chemins séparés


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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeLun 22 Déc 2014 - 3:18
Roy pouvait difficilement parler d’amour, il n’avait jamais réussi à vivre quoique ce soit d’assez fort avec une femme pour témoigner. Il pouvait se plaindre que beaucoup de choses allaient de travers dans sa vie sur le plan relationnel, mais pas en amitié. Là dessus, Roy avait eu beaucoup de chance, il s’était toujours trouvé entouré d’au moins deux ou trois personnes en qui il vouait une confiance totale. Il connaissait Jayce depuis bientôt vingt ans, Roy lui confierait sa vie sans hésiter s’il le devait. Son amitié avec Klemens était plus récente, mais elle n’en était pas moins forte. Leur relation était simplement différente. Quand tout coulait de source avec Jayce, réputé pour sa patience à toute épreuve, avec Klemens, ils étaient tous deux de caractères si semblables et explosifs que leur amitié s’était presque construite à la force de leurs poings. Roy avait souvent l’impression de se battre avec lui, même quand ils n’en venaient pas aux mains.

L'horizon s’est refermé
Non, pas question d’accuser

Non, il n’attendait pas de Klemens qu’il prétende que tout aille bien si ce n’était pas le cas. Au contraire, ils avaient toujours été sincères l’un envers l’autre, quitte à manquer franchement de tact et se fâcher, jamais pour longtemps, toutefois. Et pourtant, cette fois, pour une fois, pour la première, Roy aurait simplement voulu que Klemens se taise, qu’il ne s’aperçoive de rien ou qu’il fasse semblant, au moins. Parce que les reproches qu’il lui adressait visaient bien trop juste, et que Roy n’était pas prêt à s’entendre dire qu’il était devenu ni plus ni moins qu’un homme sans coeur. Cramponné à sa main pour le faire lâcher son emprise, ce n’était rien d’autre que son orgueil qui faisait que Roy soutenait son regard sans ciller. Nulle trace de honte dans son coeur noirci par la colère, alors que son meilleur ami lui crachait qu’il le dégoûtait. En tout cas, pas encore.

La dernière phrase de Klemens fut accueillie par un court silence. Le trafiquant remit droit son col d’un geste machinal, sans quitter son ami des yeux, aussi froid et méprisant que lui. Il connaissait Klemens par coeur. Il savait déceler les signes qui lui faisaient comprendre ce qu’il ressentait derrière ce qu’il voulait bien laisser voir. Klem pouvait se draper de toute la froideur qu’il souhaitait, Roy savait qu’il l’avait blessé avec ses mots. C’était évidemment réciproque. Si l’expression et le ton de Roy restaient durs, ce n’était que la façade qu’il érigeait comme rempart face aux paroles acérées de son ami.

« Ca y est ? T’as fini de cracher tout ce que tu ruminais dans ton coin ? Profites-en, il doit y avoir tellement de choses que tu détestes chez moi et tu m’as l’air bien parti pour me faire mon procès. »

Qui a tort qui a raison
Quel destin est le bon

Des convictions. Klemens lui parlait de convictions, maintenant. Quelle était la prochaine étape ? Le convaincre d’arrêter le trafic ?

« T’as raison, je veux être libre. Libre comme dans « ne pas moisir à Azkaban », je dirais, reprit Roy, sans faire le moindre effort pour masquer l’ironie suintante dans son ton. C’est peut-être un détail que t’as oublié dans tes élans de grandeur, mais si la ville est bouclée, c’est pour attraper des gens comme moi. Excuse-moi si je songe plus à sauver ma peau plutôt qu’à montrer ma tête dans des manifs complètement inutiles en plus d’être blindées d’Aurors. Toi t’as peut-être le temps de sortir les pancartes aux côtés de tes syndicaleux de Nimbus, mais c’est pas mon cas. J’en ai rien à faire de ce que fait le gouvernement, j’ai assez de problèmes pour pas me rajouter la faim dans le monde et la liberté avec un grand L en Angleterre. Mais heureusement, il y a des gens comme toi pour jouer les héros résistants plein de bonnes convictions, alors je ne me fais pas de souci. »

Evidemment, pour quelqu’un qui connaissait toute la vérité, c’était facile de jongler entre ce qui pouvait être dit et ce qu’il valait mieux garder secret, pour en ressortir une version pas tout à fait mensongère, mais pas tout à fait sincère non plus. Roy n’était pas honnête, mais ce n’était pas la première fois. Le mensonge ou le demi-mensonge l’avait souvent sorti des pires situations. Parfois même, il parvenait à se convaincre qu’il était plus à demi-sincère qu’à demi-menteur, comme maintenant, face à Klemens : après tout, c’était effectivement pour éviter Azkaban qu’il s’était allié avec le gouvernement, à l’origine. Klemens n’avait simplement pas besoin de connaître tous les détails.

Je l’ignore, mais j’ai compris
Tout est dit

« Des convictions, hein… Et après t’oses me dire que tu me fais pas la morale, termina Roy, amer. Ca change rien du tout. J’ai pas plus besoin d’aide que tout à l’heure. En fait, j’ai juste besoin que tu me lâches la grappe. »

C’est fini


Roy Calder

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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeLun 22 Déc 2014 - 17:49
Klem leva les yeux au ciel. Il n'avait pas l'intention de faire le procès de qui que ce soit. Mais la mauvaise foi de Roy commençait sérieusement à lui taper sur le système. Il serra les poings et serra la mâchoire à s'en faire grincer les dents. Il avait la désagréable impression que Roy le prenait pour un imbécile avec ses belles paroles. Et son ironie suintante commençait sérieusement à l'énerver.

Tout cela ne semblait être qu'un jeu pour le trafiquant. Il ne semblait pas se rendre compte que tout ça était bien trop sérieux pour être tourné en ridicule. Il voulait qu'il lui lâche la grappe ? Très bien. Il allait le faire. Mais avant il était temps que Roy redescende sur terre. Qu'il arrête de se prendre pour le roi du monde. Il pensait être intouchable pour une raison qu'il ignorait et que Roy refusait de lui avouer.

Ne dis jamais adieu

Il se doutait qu'il ne craignait pas tant que ça de se retrouver à Azkaban. Toute cette histoire de Veilleurs et de bouclage de Bristol. Roy semblait bien plus informé qu'un petit sous fifre sans importance. Il regard un instant celui qui était encore son ami quelques mois auparavant. Que c'était-il passé pour qu'ils en arrivent là ? Mais il en avait assez de la condescendance avec laquelle il lui parlait. Il en avait assez que Roy le prenne pour un crétin. Son regard se durcit encore davantage. Il savait que ce qu'il s'apprêtait à dire allait blesser le mafieux. Que cela allait peut-être même briser leur amitié. Mais il devait le dire. Il ne pouvait plus se taire.

"Oh mon dieu. Mais la vie de Roy Calder est vraiment horrible, dis-moi, il esquissa une moue ironique. Mais si tu crains tellement de finir à Azkaban pourquoi t'arrêtes pas la truande tout simplement ? Je pensais qu'après ce qui c'était passé avec Irina, tu ouvrirais enfin les yeux. Tu te rends compte que c'est à cause de tes trafics de merde qu'elle a été agressé ? Tu as au moins réalisé ça n'est-ce pas ? A moins que tu sois trop aveuglé par ton orgueil et ta fierté surdimensionnés pour t'en rendre compte."

Il poussa un soupir exaspéré avant de secouer la tête d'incrédulité. Tout cela lui semblait tellement irréel.

"Je comprends pas, Roy. Je pensais pas que tu serais prêt à tuer des gens uniquement pour sauver ta peau. Que tu irais jusqu'à mettre ta famille en danger pour tes petites affaires. Pour gagner encore et toujours plus d'argents. T'es vraiment pathétique mon pauvre."

Son regard se fit alors méprisant et il toisa froidement Roy. Comme si il le voyait pour la première fois.

"C'est vraiment petit. Même pour toi. Et tu sais quoi ? Je pensais vraiment que tu regrettais d'avoir tué ce type à Bristol. Que ton silence était dû à ton malaise. Mais finalement, je me rends compte que ça n'a rien à voir avec ça. T'as juste aucun remord, aucune honte. Tu te comportes comme un vrai connard. Exactement comme ceux que tu as toujours méprisé. Et regarde toi maintenant. Tu es aussi méprisable et insignifiant qu'eux. Un sale petit gnome prétentieux et complètement corrompu par les gallions. "

Il savait qu'il avait été dur. Peut-être avait-il était trop loin. Mais si c'était la seule façon de faire réagir Roy, il fallait tenter le coup.

A un ami qui part


Klemens Dabrosky
Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeLun 22 Déc 2014 - 22:36
Qu’avait-il dit ? Maintenant, Klemens lui disait d’arrêter la contrebande. Sans se départir de son ton sceptique, et surtout, sans réfléchir, le trafiquant rétorqua :

« Ah ouais, et pour faire quoi ? Le trottoir ? »

Une pique qui n’était pas tout à fait innocente, car Roy savait quel genre de travail Klemens faisait avant de venir en Angleterre. Oui, il pouvait se montrer blessant quand il avait décidé d’être buté jusqu’au bout. Oh, plus tard, il regretterait ses mots, il comprendrait qu’il était allé trop loin, mais à cet instant, rien ne comptait d’autre pour Roy que de blesser Klemens de la même façon qu’il l’avait blessé par ses paroles. Combien de relations avait-il détruites de cette façon ? A chaud, Roy était capable de se montrer véritablement odieux et c’était toujours lorsqu’il était trop tard qu’il se rendait compte de ses erreurs.

Malheureusement, il fallait croire qu’il était face à quelqu’un qui était parfaitement capable de jouer au même jeu. En… cent fois pire. Quand Klemens évoqua Irina, Roy resta silencieux, à se demander s’il avait bien entendu, s’il avait bel et bien osé l’accuser de ce qui était arrivé à sa soeur. Comme un film se déroulant sous ses yeux qu’il gardait bêtement fixés sur Klem, Roy se revoyait lui parler de l’hospitalisation d’Irina, un mois plus tôt. Après cet incident, il n’avait trouvé que son meilleur ami pour l’écouter lui confier ses doutes, sa colère, son désespoir. A ce moment-là, Roy était si ivre de fureur qu’il aurait pu véritablement faire du mal à quelqu’un, peut-être même à lui-même, tant il s’en voulait. Klemens avait su l’empêcher de faire davantage de bêtises. Il avait été là pour lui, il l’avait rassuré, il avait écouté toute son histoire sans le juger, seulement désireux de lui apporter son soutien… Et maintenant, il l’accusait ? Alors qu’il avait bien vu à quel point Roy se sentait déjà mal au sujet de sa soeur, il se sentait obligé de remuer le couteau dans la plaie ?  

Les yeux écarquillés par le choc, Roy ne bougeait pas d’un cil, mais son coeur venait de s’accélérer, maintenant que Klemens dérivait de nouveau sur son premier meurtre. Un sujet dont il ne savait décidément rien. Rien du tout. Ce ne furent même pas les insultes qui heurtèrent le plus Roy. Il pouvait le traiter d’homme pathétique, petit, insupportable et insignifiant autant de fois qu’il le voulait. Ce n’était rien, rien comparé à ce dont Klemens l’accusait d’être réellement. Un monstre prêt à faire du mal à sa famille, à tuer sans rien éprouver. Roy lui avait fait certaines confidences dans le passé et qu’est-ce que son ami en faisait ? Il les retournait contre lui et s’en servait comme de fines lames pour l’atteindre dans ses sentiments les plus enfouis.

Deux coups de poignard dans le dos. Voilà ce que Klemens venait de faire.

Quelle insupportable trahison. Roy s’était rarement senti aussi dévasté par les paroles de quelqu’un d’autre. Habituellement, c’était lui qui proférait les mots les plus blessants. Klemens venait de l’avoir à son propre jeu, en touchant la corde sensible de trop. Evidemment. Il était celui qui le connaissait le mieux, de tous ses proches. Il savait parfaitement quelles étaient ses faiblesses, ce qui rendait sa trahison d’autant plus odieuse.

Roy le laissa à peine finir son discours. Il venait de sentir quelque chose en lui céder à ses derniers mots. Il ne vit pas rouge, non. C’était noir. Noir comme la fureur qui le fit soulever la table basse à ses pieds. Tout ce qu’elle contenait se renversa entre lui et Klemens, dans un fracas assourdissant de bris de bois et de verre. Roy n’y fit même pas attention. La colère le faisait frémir, la haine obscurcissait son regard qu’il vrillait sur Klemens. Il jouait à tirer sur les cordes sensibles ? Oh mais Roy pouvait très bien le faire, lui aussi, il connaissait les démons de son… meilleur ami.

« Putain mais de qui tu te fous ? Tu crois que tu vaux mieux, toi ? A tuer des gamines pendant la pleine lune ? J’ai pas le cadavre de ma soeur sur les bras, moi ! Mais toi on t’excuse, c’était pas ta faute, hein ? N’empêche que t’es même pas rentré chez toi quand t’as su que ta mère était mourante. Alors me parle pas de ma famille, quand tu sais même pas ce que c’est. Et tu peux garder tes jugements de valeur à la con, parce que tu comprends vraiment tout de travers. Désolé si je me lamente pas pendant six ans sur mes erreurs comme toi. Je pensais que tu serais au moins fichu de comprendre ça, mais non, faut tout te dire. T’es vraiment qu’un sale… »

A court d’insulte suffisamment explicite pour transmettre son ressenti, Roy préféra balancer sur Klemens le premier objet qui lui vint à la main, un manuel quelconque, en crachant quelques jurons bien sentis. Se défouler de la sorte ne lui faisait aucun bien, tant il était profondément meurtri. Qui était le véritable connard, dans cette pièce ? Il aurait voulu insulter Klemens de tous les noms, car il le tenait en cet instant pour responsable de ce qui était en train de leur arriver. Il était allé trop loin, beaucoup trop loin. Roy pouvait presque entendre l’amitié qui les liait se fissurer, comme le plateau de poker qui s’était fracassé au sol entre eux, dernier souvenir de toutes les soirées qu’ils avaient passé à y jouer. Bien vite, Roy décida que jeter des objets ne suffisait pas. D’un réflexe, il dégaina sa baguette et la pointa juste sous la gorge de l’homme qu’il ne voulait même plus connaître.

« Va t’en. » Il laissa un silence s’écouler, sans baisser sa baguette, à se rendre compte qu’il ne l’avait jamais pointée sur Klemens. Ils s’étaient maintes fois battus à mains nues, mais se menacer de leurs baguettes ? Jamais. Une preuve de plus qu’ils venaient de franchir un point de non-retour. Ce constat ne fit qu’augmenter sa rancoeur. Il répéta son ordre, en articulant les syllabes entre ses dents serrées. « Sors. Immédiatement. »

Cette fois, il n’irait pas voir Klemens dans trois jours pour s’excuser, peu importait s’il ressentait des remords, car tous les deux avaient été trop loin dans leurs propos. Roy n’était pas prêt de lui pardonner. Et c’était sûrement réciproque. Mais aux dernières nouvelles, le trafiquant était ici chez lui et il pouvait au moins avoir le contrôle sur qui entrait dans sa demeure. Klemens Dabroski n’était désormais plus le bienvenu.
Ce n'est pas un adieu
Rien qu'un au revoir


Roy Calder

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Klemens Dabroski
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Last Christmas [Klemens & Roy] Icon_minitimeMar 23 Déc 2014 - 1:41
La pique de Roy le toucha en plein cœur. Il n'avait jamais vraiment parlé de ce qu'il avait dû faire pour survivre pendant ses années de galère. Ou si il l'avait fait ce n'était qu'à demi mot. Il était beaucoup trop honteux de cette partie de son passé pour en parler librement. Et que Roy utilise ça comme argument, pour justifier qu'il continue la contrebande. C'était vraiment bas. Il ne laissa rien paraître de sa décontenance, toutefois, cela l'incita à continuer de plus belle sur sa lancé. Il fallait qu'il touche Roy également, qu'il lui fasse mal comme lui même avait été humilié par cette phrase. Alors sans plus réfléchir, aveuglé par la colère et pour essayer de ramener le vrai Roy, il évoqua Irina. Il parla de l'homme mort à Bristol. Il laissa parler sa rancœur sans réfléchir.

Et il blessa Roy. Il le blessa tellement qu'il le vit aussitôt ses paroles prononcées. Il s'en voulut immédiatement et il essaya de se rattraper. Il esquissa un léger pas en arrière et baissa la tête mortifié. Mais il avait parlé de son passé aussi. Roy avait toujours su que c'était quelque chose de sensible chez lui et Roy s'en était servi allègrement. Il ressentit un pincement au cœur avec l'impression d'avoir franchi une limite. Il ouvrit la bouche commença à s'exprimer en priant pour qu'il n'ait pas tout gâché avec des paroles malheureuses et l'espoir de ne pas le voir tourner comme tous les autres mafieux avant lui.

"Roy... exc..."

Mais il n'eut pas le temps de terminer que la table basse se fracassait sur le sol sous la colère de Roy. Klem écarquilla les yeux de surprises et d'effroi mêlé. Il se recula légèrement. Il n'avait jamais vu son ami dans un tel état de colère. Et tout cela, c'était de sa faute. Mais si Roy ne s'était pas montré aussi borné et odieux. Si il n'avait pas été aussi méprisable et condescendant, rien de tout cela ne serait arrivé. Il n'aurait pas eu besoin d'utiliser des mots blessants et coup de poings pour essayer de faire réagir Roy sur l'homme qu'il était en train de devenir. Alors non, il n'était pas le seul fautif.

Sa surprise et son embarra se transforma bien vite en colère et en dégoût profond. Il resta immobile à regarder Roy lui cracher toute sa haine et tout son venin au visage. Il réceptionna tant bien que mal les coups portés délibérément. C'était donc ainsi qu'il le voyait ? Tuant des gamines à la pleine lune, le cadavre de sa sœur sur les bras. Des mots qui tournaient en boucle dans son esprit, le laissant hébété devant Roy qui continuait à hurler. Il serra les poings lorsqu'il évoqua le souvenir de sa mère mourante. Non, il n'était pas rentré. Oui, il avait été lâche. Mais il n'avait pas besoin que son prétendu ami lui rappelle toutes ces choses. Il avait encore leur poids sur la conscience.

Roy savait où frapper, c'était indéniable. Il reçut comme un coup dans l'estomac lorsqu'il lui cracha que lui ne savait pas ce que c'était que d'avoir une famille. Il avait encore visé juste. Creusant encore un peu plus la douleur qui s'insinuait lentement dans son cœur. C'était pour cet homme là qu'il était resté après la mort de Valery ? Réellement ? Était-ce vraiment son meilleur ami qui lui balançait toutes ses horreurs dans l'unique but de ne pas avoir ses propres erreurs à reconnaître ? Il esquiva sans trop les voir les objets que Roy lui balança à la figure. Le regard brûlant de haine et le visage déformé par la colère. Il aurait voulu, lui aussi, blesser profondément Roy Calder. Mais il se rendit vite compte qu'il n'y arriverait pas. Et à la réflexion, il n'avait plus envie de dire quoique ce soit à l'homme qui lui faisait face. Il n'avait plus envie de le raisonner parce que tout ce qu'il voyait devant lui, l'homme qui l'insultait et qui à présent le menaçait de sa baguette, n'était plus qu'un étranger.

Et il n'avait plus aucune envie d'avoir quoique ce soit à faire avec lui. Alors lorsqu'il lui ordonna de quitter les lieux. Il ne se fit pas prier. Il lança un dernier regard rempli de mépris, de haine et de dégoût à celui qui avait été son meilleur ami pendant six ans en se jurant que plus jamais il ne le laisserait à nouveau entrer dans sa vie. Puis sans un mot, il lui tourna le dos et claqua la porte de son appartement. Sans un regard en arrière et presque sans un regret. Il avait fallu quoi ? Un politicien pourri et un peu d'argent pour lui enlever la seule personne sur qui il était encore sûr de pouvoir compter et à laquelle il s'était raccrochée après la disparition de Valery. Une haine profonde s'empara de lui à l’encontre de Leopold Marchebank. Le seul responsable à son avis de ce gâchis immense.

Il resta un instant sur le palier de l'appartement de son ancien ami, là, où il avait passé tellement de bons moments, d'autres plus difficiles aussi. Cet appartement avait vu beaucoup de chose. Et il était désormais le témoin de la fin d'une amitié profonde et sincère. Avec un pincement au cœur, Klem s'affaissa quelques instants sur le mur à côté de la porte et quelques larmes amères lui échappèrent. Un vide immense venait de se créer à nouveau en lui et celui là, il n'était pas certain de pouvoir le combler un jour. Roy avait été le meilleur ami qu'il n'ait jamais eu. Ils avaient eu une amitié forte et quasi indestructible, du moins, il l'avait cru. Le genre d'amitié difficilement remplaçable.

Ce n'est pas un adieu
Rien qu'un au revoir

Fin du Rp Last Christmas [Klemens & Roy] 1458951076


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