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[Roy/Shea] All along the Cheminée

Shea Gruffydd
Shea GruffyddProfesseur de Vol
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[Roy/Shea] All along the Cheminée Icon_minitimeSam 25 Oct 2014 - 23:50
11 Octobre 2008

Roy n’avait pas répondu à mon hibou. Cela faisait 6 jours, maintenant. Lorsque j’avais appris pour Bristol, j’avais envoyé deux hiboux. Un pour Julianna, et un pour Roy. Le premier était rentré avec une réponse, le second bredouille. Pour moi, Klemens était déjà à la Cité, je ne m’en étais donc pas inquiétée. Et vous savez, je suis quelqu’un qui s’inquiète beaucoup. Peut-être un peu trop. J’ai d’abord pensé en moi-même que Roy m’ignorait, que je m’étais fait des illusions, que j’avais sûrement rêvé. Les paroles de Julianna me revenaient en tête souvent. Me méfier de Roy mais pourquoi faire ? Je voulais bien entendre que leur rupture n’avait pas été facile mais aucune ne l’était jamais, après tout, non ?

Une fois à ce niveau de réflexion, je me suis replongée dans mes souvenirs de Bristol, aux côtés de Roy, lorsque j’étais venue voir initialement Klemens mais que celui-ci était déjà parti. Nous avions bien discuté, bien entendus, nous avions été si loin de ce que nous connaissions durant Pouillard… Non, si Roy ne répondait pas à mon hibou, c’est qu’il s’était passé quelque chose. Mais je n’ai pas osé en envoyer un second. Il aurait pu me trouver insistante. Je me suis retenue. Deux jours. Et j’ai préparé un hibou pour Lip, qu’il vienne me chercher pour m’aider à transplanter jusqu’à Bristol. Mais rien que l’idée, mes genoux s’entrechoquaient. Un cauchemar pendant la nuit m’a réveillée en sursaut en m’imaginant démantibulée de toutes parts, hurlant de douleur, seule dans la nuit. Le portoloin ? Pas envisageable. Le train avait été exclu d’entrée à cause de la distance, je n’avais pas le temps. Quant à l’avion ? Le premier aéroport était à des kilomètres de Pouillard, je ne gagnerais pas de temps. Alors…

Je m’étais résolue à la cheminée. Et une fois devant, avec ma poudre dans le creux de la main, j’ai clairement énoncé l’adresse de Roy jusqu’à sa cheminée. Je ne supportais pas les moyens de transports sorciers. C’était la seule chose que je détestais. Je n’avais jamais compris pourquoi ! Mais la cheminée restait celui qui me gênait le moins.

J’avais quitté mes habits de civile pour ceux de professeurs et j’avais pris la cheminée de l’auberge en sortant du match de Quidditch, portant toujours mon accoutrement et une paire de googles en guise de serre-tête. Les cheveux en bataille, de la suie sur la joue, je me redressai pour me refaire une beauté en me lissant les mèches et pestant à demi mot. Voilà pourquoi je n’aimais pas la cheminée non plus, donc. J’époussetai mes vêtements avant de relever des cheveux rebelles d’un souffle du coin de mes lèvres. Puis, je frappai.

Ce n’était pas mon genre d’arriver ainsi chez les autres, à l’improviste. Cependant, cela virait à l’habitude concernant Roy. Je n’en étais pas fière, j’aurais aimé le prévenir mais… Il ne répondait pas à mes hiboux. Alors puisque c’était ainsi, je me déplaçais. Depuis cet été, j’avais changé. En fait, depuis que j’avais quitté la Cité. Supportant rarement d’être toute seule - sûrement ce que Alex entendait par contradictions - je cherchais la compagnie. La journée, j’avais les enfants ou bien mes collègues et le weekend, je m’ennuyais ! Et celui-ci, je n’avais pas pris de cours de yoga, au profit de ces chérubins sur balais au fort goût de compétition. Les Serpentard avaient toujours autant la niaque, c’était un fait. Mais les Poufsouffle n’étaient pas en reste. Lorsqu’ils voulaient quelque chose, ils faisaient preuve de mérite !

Je m’éclaircis la gorge avant de frapper contre la porte du conduit, espérant que Roy était bien chez lui. Londres, la Cité, maintenant Bristol… A quel moment le pays prendrait feu ? Pourtant, le nouveau ministre faisait tout ce qui était en son pouvoir !

– Roy ?! C’est Shea, tu es là ?

Je toussai à nouveau, un peu engoncée dans le conduit. Pour tout vous avouer, je commençais même à me sentir mal. J’étais serrée, je détestais l’odeur et mon anxiété était exacerbée par la raison de ma visite.

– Roy, si tu es là, ouvre-moi. Je crois qu’il y a un rat mort à côté de moi !

J’ignorais d’où venait l’odeur… Mais une chose était sûre, j’espérais sincèrement que Roy m’ouvrirait très vite. Où pouvait-il bien être à cette heure-ci ? Il était trop tôt pour sortir retrouver une Mademoiselle et trop tard pour faire la sieste. Je grimaçai en me tordant légèrement sur mes pieds.


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Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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[Roy/Shea] All along the Cheminée Icon_minitimeDim 26 Oct 2014 - 1:29
Roy n’avait pas eu la patience de répondre au hibou de Shea. Après ses parents, après Klemens, la visite d’Adrian, Juliana, Isobel… Y avait-il quelqu’un pour accepter de le laisser gérer en paix ? Roy n’aimait pas que l’on pense qu’il avait besoin d’aide, sa fierté l’empêchait de réclamer toute forme d’attention dont il aurait eu besoin, en vérité. Il n’y avait qu’à voir son visage marqué par la dureté dont il était obligé de faire preuve pour pouvoir faire face à ses problèmes. Son teint le matin quand il se réveillait, avec encore le souvenir de son cauchemar, toujours le même, le visage sans vie d’Andy McStay, qui flottait au-dessus de Bristol, puis le corps de sa cousine, de ses frères, de ses amis, sous des décombres.

Au-delà de son ego, Bristol avait beau connaître de nouvelles mesures de sécurité, c’était toujours la loi de la jungle qui régnait dans la Voie, et dans les rues malfamées de la ville. Une ambiance malsaine s’était répandue dans tout Bristol, qui n’avait plus grand-chose de son caractère dynamique et attrayant d’autrefois. Ce n’était ni le moment ni la bonne idée d’y venir, il avait d’ailleurs dissuadé Klemens de passer chez lui aussi souvent qu’avant. Il préférait se déplacer lui-même pour le voir, même si cela impliquait qu’ils se croisaient moins souvent. Il sentait que Klemens ne serait pas si patient longtemps, qu’il arriverait un moment où il ne supporterait plus ni la situation ni le silence presque agressif de son ami, mais Roy espérait que d’ici là, ses ennuis seraient réglés.

Il ne pensait pas que Shea insisterait. Un soir où il allait sortir retrouver la Voie, Roy fut stoppé dans ses occupations par l’appel de la jeune femme depuis sa cheminée. Surpris, il s’approcha du conduit. En toute honnêteté ? Il avait pensé que Shea comprendrait à son silence qu’il était trop occupé, au pire des cas, qu’elle demanderait à Klemens des nouvelles de lui, si cela continuait de la tourmenter… Mais il n’avait jamais imaginé qu’elle s’inquiéterait suffisamment pour faire le déplacement. Roy hésitait entre l’envoyer balader et se cogner la tête contre un mur. Bien. Il avait merdé. Il aurait dû répondre à sa lettre, cela aurait été plus simple pour eux deux.

Il songea un instant à faire semblant de ne pas être là, mais la seconde phrase de Shea retint son attention. Non pas pour le rat mort -les conduits de Bristol n’étaient pas réputés pour leur propreté, il fallait s’y faire- mais pour ce qu’il croyait entendre dans la voix de la jeune femme, qu’il avait l’impression de sentir anxieuse. Le ton de sa voix suggérait davantage l’appel au secours que la demande insistante… Un instant, Roy se demanda pourquoi elle n’avait pas transplané, si elle était si peu à l’aise avec les cheminettes. Ce fut à cette pensée qu’il se souvint. Il se souvint quand la dernière fois, ils avaient évoqué la peur panique de Shea à propos des transports magiques. Malgré ça… elle était tout de même venue.

Finalement, il allait frapper sa tête contre le mur.

De sa baguette, Roy ouvrit l’accès à Shea puis fit quelques pas en arrière pour la laisser sortir de l’âtre. Il la découvrit en tenue de professeur de vol, à croire qu’elle s’était précipitée ici depuis Poudlard, sans prendre le temps de se changer. Roy ne savait pas trop quoi penser de tout cela. Dans d’autres circonstances, il s’en serait sans doute senti flatté. Pour le moment, il était surtout perplexe et agacé face à l’inconscience de Shea. Cela se sentit d’ailleurs dans la façon qu’il avait de la fixer du regard en silence, bras croisés, et de ne pas revenir vers elle pour la saluer. Bien, il venait d’apprendre qu’il ne la connaissait pas encore suffisamment pour prévoir ses réactions, toutefois, il était certain qu’elle n’avait même pas pensé aux risques éventuels qu’elle prenait en venant ici. Il finit par laisser retomber ses bras, et lâcher un soupir.

« Sérieusement, ça va devenir une habitude chez toi de venir ici sans prévenir ? »


Roy Calder

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Shea Gruffydd
Shea GruffyddProfesseur de Vol
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[Roy/Shea] All along the Cheminée Icon_minitimeDim 26 Oct 2014 - 8:26
Quand il m’eut enfin ouvert, je relevai les yeux sur lui, soulagée de retrouver l’air « frais ». C’est à peine si je le reconnus. Une seconde, je crus qu’il s’agissait de Jason. Son expression dure et sévère, sa stature sérieuse… Mais c’était bien lui. Ce n’était peut-être pas le Roy que j’avais l’habitude de côtoyer. Il ne souriait pas, ne riait pas, il n’avait même pas l’air aimable mais il était vivant. Et j’ignorai volontairement sa remarque qui se voulait un temps soit peu acerbe.

– Par Merlin, merci !

Submergée par le soulagement, je soupirai et ouvrit mes bras pour fondre sur lui et le serrer contre moi. J’avais pas mal d’amis, aujourd’hui, c’est vrai. Un peu répartis dans tout le Royaume et au-delà des frontières du côté de mon père. La Cité, Edimbourg, Londres, Ayr, Bristol, Alex dans les Hébrides… J’aurais voulu que chacun d’entre eux vivent dans la même ville, tous, près de moi. Je les traitais tous de la même manière ou du moins, j’essayais. Je m’inquiétais toujours pour chacun d’entre eux. Depuis Alex, j’avais repris l’habitude d’écrire et d’envoyer des hiboux. Certes, moins fréquents et moins longs qu’au chef de clan, mais j’étais un peu isolée à Poudlard, quoi que j’en dise. J’appréciais avoir de la lecture et écrire me faisait du bien.

Si Roy avait pu croire un instant que j’avais remercié Merlin pour m’avoir rendu la liberté, il n’en était pourtant rien. Je m’écartai finalement de lui et pinçai les lèvres en lui frappant le bras avant de m’animer d’une voix forte.

– Pourquoi tu n’as pas répondu ! J’étais folle d’inquiétude ! Un simple « Je vais bien, ne t’en fais pas » ou j’en sais rien moi, quelque chose ! Comment aurais-je pu te prévenir ! Je n’étais même pas sûre que tu sois vivant ! - J’agitai les bras en essayant d’exprimer ce qui me remontait depuis le fond de la gorge, en fixant son torse pour ne pas avoir à faire face à son regard. - Tu ne répondais pas et je n’ai pas voulu demander à Julianna, j’ai failli demander à Lip de m’emmener mais… On nous a dit qu’il y avait tellement de morts et de blessés, je n’avais aucun moyen de savoir si tu en faisais partie ! Je suis loin de tout ça, je ne vois rien et je n’entends rien, seulement ce qui est dit dans les journaux. J’ai… Je n’ai rien pu faire de la semaine, je n’avais pas le temps alors dès que le match a été fini, j’ai couru. Entre Londres et ça…

N’y tenant plus alors que les souvenirs de juin, et ceux de ma dernière année à l’école de magie, tournoyaient dans ma tête comme une pensive renversée, j’ai à nouveau pris Roy dans mes bras en le serrant contre moi. J’étais plus sensible que je ne voulais le reconnaître, ou même le montrer. Pourquoi est-ce que la vie de Roy me touchait plus que celle d’un autre ? Je n’en avais pas idée. Après tout, si Julianna n’avait pas répondu, j’aurais probablement fait le même trajet. Et si j’avais su que Klemens était à Bristol ce jour-là, il aurait sûrement connu le même sort que Roy. A ça près qu’il n’y avait rien eu entre le trafiquant et moi. Et qu’il n’y aurait jamais rien. Je ne sentais pas l’ambiguité de la même façon que Roy. J’étais ainsi avec tous mes amis. Et il en faisait partie maintenant.

– J'ai eu si peur !


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Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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[Roy/Shea] All along the Cheminée Icon_minitimeDim 26 Oct 2014 - 23:28
Par Merlin, merci ? Roy eut un léger mouvement de recul instinctif au moment où Shea fondit sur lui. Plutôt incrédule, il ne fit rien de ses bras, si ce n’était les tenir légèrement levés, de surprise. S’était-elle inquiétée à ce point ? Shea ne tarda pas à lui fournir la réponse de sa voix animée et de ses petits coups. Un instant, Roy se demanda si elle n’allait pas pleurer mais… Non. Elle le serra simplement contre elle, à nouveau.

Cette fois, il l’encercla de ses bras lui aussi, non sans une certaine hésitation cependant. A vrai dire, il ne comprenait pas. Il n’avait jamais eu l’impression de compter assez pour Shea pour qu’elle s’inquiète de la sorte. Ou alors, elle était simplement une femme trop bienveillante, c’était bien possible aussi, venant de sa part. Mais… Bienveillante au point de songer à transplaner pour lui, alors qu’elle en avait une peur panique ? Que les choses soient claires, il n’avait jamais eu l’intention de tourmenter Shea, il ne songeait pas une seconde que ne pas répondre à sa lettre lui vaudrait une visite en catastrophe de sa part. C’était aussi inattendu que flatteur, quelque part. Mais en même temps, il avait bien envie de la sermonner pour s’agiter inutilement de la sorte.

« Shea… Tu m’étouffes un peu, là. »

Au sens propre, d’ailleurs, elle avait commencé à le serrer très fort. Ce fut le moment où elle lâcha comme elle avait eu peur, et Roy commença à ressentir ce sentiment ô combien rare chez lui de malaise. Bon d’accord, il avait été stupide lui aussi. Qu’est-ce que cela lui aurait coûté de prendre sa plume et de lui répondre même d’une phrase, histoire qu’elle ne se fasse pas de films ? Pas grand-chose. Il avait l’impression étrange de se trouver dans les bras de sa soeur Irina ou de l’une de ses cousines. Elles avaient la même tendance à lui crier dessus avant de le serrer dans leurs bras, quand il les inquiétait, et lui réagissait de la même façon, un peu bougon et mal à l’aise de les avoir tourmentées. C’était drôle, il n’aurait pas imaginé qu’il ferait un jour un rapprochement entre Shea et quelqu’un de sa famille. Il fallait dire à sa décharge qu’elle avait des tendances sacrément maternelles.

Elle le lâcha enfin, et Roy desserra son étreinte également. Il posa son regard sur elle, leva ses mains, comme l’accusé qui souhaitait montrer patte blanche.

« Je voulais pas t’inquiéter à ce point, ok ? Tout va bien, je vais bien. Si tu crois qu’une petite guerre de gangs peut tuer Roy Calder… »

Peut-être que l’humour marchait dans ces situations ? Cela ne coûtait rien de tenter. Roy fit retomber ses bras, son léger sourire disparut. Il n’avait pas beaucoup envie de rire ces derniers temps, à vrai dire. Tout n’allait pas bien, non. Il avait tué un homme. Il préméditait désormais le meurtre d’autres de ses ennemis. Il n’était pas à l’abri de se faire tuer lui-même. Et comme si cela ne suffisait pas, quelques jours plus tôt, il avait subi une seconde rupture avec Juliana. La plus grande déception amoureuse de toute sa vie. Roy était peut-être fort, mais il avait lui aussi ses moments où la coupe était trop pleine. Il refusait simplement de le montrer. Il avait trop d’orgueil pour accepter de dévoiler ses faiblesses, même à ses amis les plus proches.

Il retrouva vite l’air défiant qu’il avait lorsque Shea avait pénétré dans son appartement. Non, il n’aimait pas que l’on s’inquiète pour lui, que l’on cherche à l’aider, il préférait gérer lui-même. C’était moins prise de tête, à son sens.

« C’était pas la peine de faire tout ce déplacement. Tu aurais dû demander des nouvelles via Klem, ou… Non, pas Juliana. Il laissa sa phrase en suspens. Ok, je suis désolé, j’aurais dû répondre à ta lettre, je pensais pas que ça t’inquiéterait autant. Mais j’ai énormément de choses à régler, ces derniers temps. »

Shea ne connaissait pas la nature précise de ses activités, s’aperçut-il, il ne le lui avait jamais dit. Un instant, il se demanda si le lui révéler n’allait pas l’inquiéter encore plus, puisqu’il avait été mêlé à cet incident bien plus qu’un citoyen lambda. Il préféra donc garder le silence sur la question.


Roy Calder

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Shea Gruffydd
Shea GruffyddProfesseur de Vol
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[Roy/Shea] All along the Cheminée Icon_minitimeLun 27 Oct 2014 - 19:15
Bien sûr que j’aurais pu me contenter d’un autre hibou. Ou de demander à Klemens. Mais j’aimais encore faire les choses moi-même. Roy ne pouvait comprendre tout ce qui me passait par la tête, tout ce que j’avais pu imaginer et tous les souvenirs qui étaient revenus dans mon esprit. Pensées noirâtres vite oubliées grâce à l’humour de Roy à toute épreuve. Je ris en hochant la tête. Assurément que ce gars-là avaient une forte tête ! Je n’en doutais pas un seul instant ! Et même, je ne m’attendais pas à moins. Mais nous n’étions pas infaillibles, ni éternels.

J’avais aimé sentir les bras de Roy autour de moi. Non parce qu’il s’agissait de Roy et parce que j’avais un jour espéré plus. Mais simplement parce que j’avais vraiment eu peur pour lui et qui plus, je ne comprenais pas pourquoi ! Roy et moi étions peut-être « amis » mais selon une définition assez basique, finalement. Je ne lui avais pas confié ma vie, il n’en avait pas fait cas non plus et c’était ainsi que cela fonctionnait entre lui et moi depuis que nous nous étions retrouvés. Cela dit, en y repensant, il m’apparut assez logiquement que Roy, Lip ou Tobias, mon sentiment était le même. Je me sentais en confiance et s’il arrivait quelque chose à l’un ou l’autre, je ne saurai pas comment y réagir. Mais j’imaginai suffisamment mal pour que ma mère ne me reconnaisse plus.

Face à lui, je pris le temps de le détailler un peu plus. Il était marqué, par la fatigue mais il avait aussi pris des coups. Je pinçai les lèvres pour ne pas m’alarmer plus que je ne l’étais déjà. je sentis à son regard qu’il ne valait mieux pas. Et elle prit même comme une réprimande. Son implication, je n’en savais rien. Je n’en parlais pas avec lui, ni avec Klemens et après tout je m’en fichais. Du moins, si je l’avais su, je pense que je n’en aurais pas fait cas. Je n’aurais sûrement pas été d’accord avec ça mais nous n’étions pas assez proches non plus pour que je me permette un tel jugement. Ou que je m’en permette un tout court, d’ailleurs.

Alors, je lui souris, rougissant légèrement d’avoir effectivement fait tout ce chemin alors qu’il allait bien et que, en effet, il devait avoir bien d’autres choses à gérer. Je haussai une épaule.

– Je n’allais pas demander à Klemens comment tu allais. Vous ne vivez plus ensemble et il est à la Cité, j’ai pensé que peut-être tu ne lui aurais pas donné de nouvelles à lui non plus. J’aurais pu demander à Juliana mais… J’en sais rien, je n’ai pas réfléchi. Tu ne m’as pas répondu et je me suis fait tout un tas de films dans la tête. Mais… Je suis vraiment heureuse que tu ailles bien, Roy. Je me doute que tu as sûrement… Un tas de choses à faire et - j’ai levé les mains pour les agiter en commençant à reculer vers la cheminée - je veux pas te déranger, je voulais juste… Enfin, tu vois ? M’assurer que tu allais bien.

Ce qui n’était très certainement pas le cas, je savais encore lire un regard. Mais je n’avais pas le droit de le pousser, ni de le forcer à me parler. Je ne l’avais pas fait pour Klemens, je n’allais pas le faire pour lui non plus. Si c’était sa façon de communiquer, en repensant aux lettres d’Alex, ce n’était pas la mienne. Si Roy voulait me parler, alors il le ferait. Je voulais juste qu’il sache que j’étais là pour lui. Je lui souris un peu plus, cherchant à baisser sa méfiance.

– Si tu as besoin, enfin, tu sais où me trouver, d’accord ?


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Roy Calder
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[Roy/Shea] All along the Cheminée Icon_minitimeMer 5 Nov 2014 - 11:47
Il y avait quelque chose qui lui échappait chez Shea, qui l’avait marqué dès leurs retrouvailles, à son appartement, en juillet. Roy reconnaissait lui avoir fait quelques crasses qui auraient dû au mieux, émousser sa patience, au pire, lui ôter toute envie de lui adresser la parole. Et pourtant, elle était là, à se soucier de lui comme s’il était réellement son ami. Elle n’avait rien à tirer de lui, c’était bien le problème, c’était ce que Roy, méfiant et défiant, ne comprenait pas. Il était le genre d’homme à penser que faire preuve de gentillesse avait un prix. Il avait toujours quelque chose en tête derrière ses sourires affables, ses flatteries, même s’il ne le révélait jamais tout de suite. Mais Shea… Shea, elle, avait l’air d’être ce genre de personne qui donnait sans compter, et surtout, sans se protéger. D’un réflexe, Roy la retint par le bras lorsqu’elle fit quelques pas maladroits vers la cheminée.

« Reste. Son ton qui aurait pu paraître sérieux redevint celui railleur qu’on lui connaissait bien. Tu ne vas pas partir si vite après avoir fait tout ce chemin. »

Ce n’était pas une proposition, il ne lui laissait pas vraiment le choix. Roy la prit brièvement par les épaules pour la conduire jusque son canapé et l’inciter à s’asseoir. Sans mot dire, il s’éclipsa brièvement dans la cuisine, puis revint, avec une tasse de thé fumante à la main. C’était ce qu’elle avait pris la dernière fois, il lui semblait. Il la lui tendit -là encore, sans vraiment lui laisser le choix de refuser- puis se rassit à ses côtés. Il la regarda un certain moment boire, sans se soucier du fait qu’il la mettait probablement mal à l’aise à la fixer de la sorte sans rien dire. Les mots sortirent finalement, accompagnés d’un léger haussement de sourcils :

« Tu me surprends, parfois, Shea. »

C’était vrai, il s’en était fait la réflexion plusieurs fois, cette femme avait décidément un comportement bien trop altruiste pour qu’il parvienne à le suivre. Elle lui avait avoué la fois dernière qu’elle n’était pas le genre à suivre des inconnus et à s’en laisser embrasser, et pourtant, elle ne s’était pas rétractée en constatant que ce comportement ne lui ressemblait pas. Non, elle continuait de les côtoyer, Klemens, lui et toute leur bande, elle continuait de se soucier du bien-être de Klem et maintenant… du sien ? Tout cela allait bien vite. Derrière ses airs réservés, Shea semblait avoir une quantité assez déroutante d’affection à donner. Cela n’avait pas l’air d’être un stratagème de sa part, comme Roy aurait pu faire croire à une femme qu’il s’inquiétait pour elle, histoire de mieux la mettre dans sa poche -ou dans son lit. Non, elle était sincère, chose qu’il n’avait pas l’impression d’avoir mérité. Un léger sourire vint flotter sur ses lèvres, pas moqueur, pour une fois.

« Est-ce que je suis devenu assez important pour toi pour que tu t’inquiètes de la sorte ? »


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[Roy/Shea] All along the Cheminée Icon_minitimeLun 10 Nov 2014 - 8:20
J'avais espéré que Roy me retienne mais s'il n'en avait rien fait, je ne m'y serais pas opposée non plus. Je pouvais comprendre qu'il préfère sa solitude à mes jérémiades. Mais je me laissai entraîner, un peu interdite face au revirement de Roy. Je baissai les yeux sur mon bras qu'il tenait puis mes épaules qu'il conduisait. Roy ne voulait vraiment pas que je parte, alors ! Je m'installai sur le canapé et le suivis des yeux sans savoir quoi faire de moi-même. Ce n'était pas un simple revirement. Je clignai des yeux d’étonnement et retirai mes lunettes en son absence, ainsi que ma veste. Le voyage m’avait donné chaud en s’accumulant au stress. Je pliai lentement la veste pour la poser sur le bras du canapé et je déposai mes lunettes de vole par-dessus. Je remis un peu d’ordre dans mes cheveux - hahem - et levai le menton et le suivis à nouveau du regard quand il revint. Alors, je pris le thé qu’il me tendit et le remerciai d’une voix silencieuse avant de le porter à mes lèvres. Mais Roy me fixait. Une, deux, trois secondes, je finis par sourire et relevai le nez en rougissant. Je le regardai, intriguée mais aussi amusée.

« Quoi, j’ai un Boursouffe entre les dents ? »

En effet, je m’imaginais déjà mal boire seule. Et je me demandai aussi ce que Roy pouvait bien observer ainsi. Je n’étais d’ailleurs pas au bout de mes surprises. Je haussai d’un coup les sourcils. Je le surprenais ? Moi ? Je ne sus quoi dire et restai là, pantoise, me demandant comment réagir. Je décidai de rire en baissant les yeux. Roy avait toujours cette attitude un peu enfantine d’avoir été pris la main dans le sac. Derrière ses airs de gros durs, il n’était peut-être pas aussi confiant qu’il ne voulait bien le montrer. Il n’avait donc pas jugé utile de me répondre, tout simplement parce qu’il n’avait pas jugé que notre relation le justifiait… Si j’en décortiquais bien les sous-entendus.

Roy était-il devenu important ? L’avait-il jamais été, en fait ? Il avait toujours été là, dans le paysage, que ce soit au coeur de Poudlard alors que lui et mon frère se tiraient la bourre, ou bien même après avec les souvenirs que j’en avais, et encore plus maintenant que nous évoluions dans un cercle « adulte ». Allez savoir si Roy avait jamais été « pas » important, finalement. Je haussai donc les épaules.

« Je n’ai pas besoin que tu sois ‘important’ pour m’inquiéter, Roy. Je m’inquiétais pour ta santé déjà, bien avant, à Poudlard. »

Mon sourire s’agrandit sur mes lèvres alors que j’achevais ma moquerie. Avais-je envie de jouer de l’humour pour ne pas répondre clairement à sa question ? A n’en point douter. Pour une fois que c’était moi et pas lui… Je reposai le thé sur la table en me penchant en avant.

« Allons, Roy… Enlève ce sérieux de ton visage, ça ne te va pas du tout. »


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