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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely]

Grady McNeil
Grady McNeilTenancier du Hufflepub
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeVen 23 Mai 2014 - 2:38
23 Mai 2008

Grady avait perdu son chat. Et lorsqu'on voyait la taille dudit chat, c'était tout de même un exploit. Il avait cherché Big Foot partout à ses endroits préférés mais rien du tout : il n'était ni dans la baignoire - alors qu'il adorait se prélasser dans la baignoire en y laissant plein de poils - ni sur l'ancien lit de Danny, ni près de la cheminée dans la Salle Commune (où il prenait un fauteuil à lui tout seul) ni même dans la niche du cactus de la Salle Commune où il adorait se blottir. Il n'avait pourtant pas pu disparaître ! Il avait déjà du mal à monter sur un fauteuil alors aller se balader dans le château... Il sortait parfois dans le parc mais c'était un exploit, la traversée des Alpes, c'était escalader l'Himalaya !

La seule explication logique aux yeux de Grady était qu'il avait été enlevé. D'abord, parce qu'il n'avait pas pu se déplacer tout seul ou à la grande limite en roulant. Et ensuite parce que tout scientifique digne de ce nom - ou Serdaigle, au choix - ne pouvait qu'être passionné par la capacité de Big Foot à avaler autant de nourriture et à autant grossir. Lorsqu'il l'avait trouvé et adopté, Grady avait utilisé toutes ses économies pour l'amener chez le Vétérimage afin qu'il puisse l'examiner et ce dernier avait fortement insisté sur la nécessité pour le chat de faire un gros régime. En bon maître raisonnable - parce que oui, Grady pouvait être raisonnable ou en tout cas pas irresponsable - il avait essayé de nourrir Big Foot de manière équilibrée. Cinq fruits et légumes par jour, mangez des pommes, les régimes de l'été de Sorcière Hebdo... Il avait tout essayé mais Big Foot restait gros. Et lourd. On aurait pu s'en servir pour amarrer un bateau.

Quoi qu'il en soit, Grady adorait son chat surtout qu'ils se ressemblaient beaucoup. Pas pour le coté "je suis une grosse boule de poils", même s'il avait aussi des poils mais plutôt pour le coté "je mange, je dors, je paresse". Grady avait dû un chat dans une autre vie. La grâce en moins. Bref, la disparition de Big Foot était véritablement un drame personnel pour lui étant donné qu'il avait l'impression de revivre la situation. Il était arrivé en première année avec un adorable chaton nommé Chaussette et ce dernier avait été tué dans la Forêt Interdite. Big Foot était le premier animal que reprenait Grady et l'idée qui lui arrive quelque chose le paniquait et le rendait véritablement malheureux.

C'était peut-être le fait d'avoir lu beaucoup trop de bande-dessinées d'aventures, mais il était presque persuadé que des Serdaigle avaient enlevé Big Foot pour faire d'horribles expériences sur lui dans leur donjon machiavélique. Enfin, dans leur Salle Commune quoi. Les Serdaigle étaient dangereux, le Choixpeau le disait bien : ils voulaient tout savoir et le métabolisme de Big Foot était clairement un mystère scientifique. En plus, ils avaient... La lumière se fit dans l'esprit de Grady. Linnet Sneals. Cette gamine était horriblement effrayante - enfin, qu'on se le dise, lui n'était pas effrayé parce qu'il était viril et tout et donc même si par le plus grand des hasard il venait à avoir peur un jour, il serait tout à fait virilement effrayé - et elle avait sûrement enlevé Big Foot pour faire des expériences sur lui et le torturer.

Sortant à la va-vite de la Salle Commune, Grady ne regarda pas devant lui et percuta de plein fouet quelqu'un, ce qui le renvoya immédiatement en arrière et manqua de le faire tomber lui-même. La personne en face n'avait pas eu la même chance et la première chose qu'il remarqua ne fut pas qu'il la connaissait mais qu'elle portait un uniforme de Serdaigle.

- Assassin de chat, marmonna-t-il, bien trop préoccupé pour penser de manière cohérente.

Et puis son regard croisa celui d'un badge de préfète. Et il remit son cerveau en marche.

- Amely, je suis désolé ! lança-t-il brusquement en l'aidant à se relever. Je t'avais pas reconnue, je croyais que tu faisais partie de la secte des tortionnaires de chat ! Enfin, t'en fais partie mais du coup, pas vraiment.

Se rendant compte qu'il n'était pas très cohérent - il était bouleversé, il fallait le comprendre - Grady colla un sourire sur son visage dans l'espoir d'avoir l'air moins délirant.

- Tu cherches James ?

S'il connaissait Amely, il n'était pas particulièrement ami avec elle, voire même pas du tout mais savait très bien qu'elle-même était une amie de James alors il l'appréciait par principe. Même si elle devait désormais le prendre pour un fou.


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Amely Anderson
Amely AndersonPréfète
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeDim 25 Mai 2014 - 16:35
« P. S. : Je te l'ai déjà dit, mais tu dois ABSOLUMENT songer à améliorer ton orthographe. Écrire de telles atrocités te sera préjudiciable par la suite. »

Amely posa sa plume à côté de l'encrier puis entreprit de plier soigneusement sa feuille de parchemin. Elle la rangea ensuite dans l'enveloppe sur laquelle était déjà écrite le nom de son correspondant français : Yann Guérin, adolescent paresseux de seize ans dont l'écriture en pattes de mouche l'avait tout d'abord horrifiée, avant qu'elle ne l'obligeât à s'appliquer. Elle ne niait pas avoir quelque peu maudit Merlin de lui avoir assigné un correspondant pareil, mais elle avait fini par comprendre que cette bizarrerie du sort était en réalité un signe. Un appel. Aider ce jeune désespéré, tel était son devoir ! Depuis, elle lui prodiguait des conseils tels que « Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt » ou autre vérité générale, considérant chacune des lettres qu'elle lui envoyait comme un témoignage de son immense altruisme. Plus tard, il la remercierait. Même si, en sept mois de correspondance, elle n'avait absolument rien deviné des complexes qui le tiraillaient...

L'égo enflé d'autosatisfaction, Amely franchit la porte de la tour. Au passage, elle jeta une œillade mauvaise en direction de l'aigle dont elle était ornée – ce qui n'était pas sans raison car, la veille au soir, il avait osé lui refuser l'accès à sa salle commune ! Elle n'avait pas su répondre à sa devinette stupide, une question métaphorique qui ne répondait certainement pas à un raisonnement logique, ce qu'Amely n'avait pas manqué de lui dire. Ce à quoi  l'aigle avait rétorqué que c'était une chose d'être sage, érudit et avide de connaissances, mais que la créativité et l'imagination étaient plus importantes encore à leur maison. Amely lui avait ri au bec. Comme si un heurtoir de porte allait remettre en cause son appartenance à Serdaigle ! Puis les minutes s'étaient lentement écoulées, la laissant plantée là, pas franchement patiente, trépignant de devoir attendre la venue d'un autre pour pénétrer à l'intérieur de sa propre maison. La concurrence était rude à Serdaigle ; Amely l'avait pris comme un abaissement personnel.

Pourtant, rien ne semblait pouvoir altérer la bonne humeur qui l'habitait depuis le début du mois. Elle ne partageait pas l'anxiété de ses camarades par rapport aux examens de fin d'année. Contrairement à eux, elle se préparait depuis l'an dernier à passer ses BUSEs, elle révisait depuis les premiers mois. Non pas qu'elle craignait d'échouer, mais plutôt de réussir sans brio. C'était à ses yeux le diplôme le plus important de sa vie, celui qui allait déterminer son avenir. Quoi de pire que d'être déçue par ses résultats ? Elle ne le serait pas, elle le savait. Et elle savait aussi que le meilleur moyen de se tenir prête pour cette période critique, la plus stressante comme la plus intéressante de l'année, était de se changer un peu les idées. Voilà pourquoi elle descendait d'un bon pas vers le rez-de-chaussée, dans le but louable de rendre une petite visite à l'un de ses amis. Ne s'était-elle pas promis d'être plus présente ? Elle veillait à appliquer cette résolution chaque jour.

Amely se posta devant l'entrée de la salle commune de Poufsouffle. Elle levait le bras pour y toquer lorsque quelqu'un en surgit et la percuta violemment. Enfin, pas tant que ça mais la grande différence de taille entre l'individu en question et elle-même contribua largement à la projeter en arrière. Amely fut sans doute trop préoccupée par la poussière de l'endroit où avait atterri son derrière pour comprendre le marmonnement de Grady – car oui, c'était ce maladroit de Grady McNeil qui venait de lui faire tâter le sol de Poudlard. Sol sur lequel des centaines de personnes avaient marché avec leurs centaines de semelles sales, sur lequel des dizaines chats – puisqu'il était question de chat – avaient couru avec leurs dizaines de pattes, et seul Merlin savait où ils avaient fait traîner leurs pattes... À peine ses mains avaient-elles touché le sol pour amortir la chute qu'Amely tentait précipitamment de se relever, évitant tout contact indésirable avec la pierre. Grady vint à son secours et c'est toute frissonnante de dégoût qu'elle épousseta ses manches et sa jupe.

« C'est pas grave, c'est pas grave » râla-t-elle, encore plongée dans l'examen minutieux de ses vêtements. Cela terminé, sa bouche cessa de grimacer et elle porta attention aux baragouinages (à propos d'une secte de tortionnaires de chats) du grand dadais qui lui faisait face. Cette immensité de sa part, au demeurant, la dérangeait assez. Elle était obligée de lever la tête pour le regarder dans les yeux. Hélas, Amely aimait être en position de supériorité, une véritable tragédie quand on culminait à un mètre cinquante. Comment se faire respecter en tant que Préfète si elle arrivait au menton de certains première année ? Cela dit, jusqu'ici, personne n'avait encore contesté son autorité.

« Si je n'étais pas contre le principe même du meurtre et de la torture, je me verrais bien rejoindre cette secte », grogna-t-elle. Elle n'aimait pas spécialement les chats. Même si, leur odeur et de leur hygiène dentaire mises à part, ils étaient les animaux les plus propres, ils se lavaient intégralement avec leur langue. Rien que d'y penser, elle avait envie de vomir.

Quand Grady lui demanda si elle cherchait James, elle répondit à l'affirmative.

« Tu sais s'il est disponible ? Sous-entendu : s'il n'est pas en train de ronfler dans son lit, ou bien en charmante compagnie ailleurs dans le château. Après tout, Grady était le mieux placé pour la renseigner, avec Ashley. Et toi, tu cherches ton chat ? »

Amely croisa ses bras sur sa poitrine. Elle connaissait Big Foot par les brèves allusions que James y faisait parfois, mais cela lui suffisait amplement.

« Si tu veux mon avis, tu devrais mettre ce chat au régime, c'est vraiment mauvais de manger autant. S'il continue à grossir, il n'aura pas besoin d'assassin pour trépasser. »
Grady McNeil
Grady McNeilTenancier du Hufflepub
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeLun 26 Mai 2014 - 17:59
Heureusement, Grady n'était pas tombé sur une furie. Enfin, les choses pouvaient être relatives : Amely Anderson avait tout de même un caractère affirmé mais il fallait lui concéder que contrairement à Cassandre Harper qui avait menacé de le stériliser la dernière fois qu'ils s'étaient croisés, Amely était civilisée. Et oui, c'était peut-être difficile à croire mais Grady McNeil accordait beaucoup d'importance à la civilisation. Erasme et autres humanistes étaient ses modèles d'accomplissement, il se rêvait philosophe ou anthropologue partant à la découverte de nouvelles cultures, de nouveaux modes de vie, il se voyait arpentant la terre à la recherche de civilisations antiques enfouies...

Non, même pas vrai. Il appréciait juste qu'on ne fasse pas planer sur lui la menace d'une ablation d'une partie de lui-même, ce qui aurait été fâcheux. Amely était l'amie de James, elle était donc forcément gentille puisqu'on ne trouvait pas plus sympa que son pote James. En même temps, ils étaient à Poufsouffle et rares étaient les gens qui n'étaient pas aimables dans leur maison : c'était une véritable ligne de conduite qui était encouragée par le Professeur Mason. Il y avait bien des gens qui étaient un peu plus grognons comme Artémis parfois - mais il la trouvait gentille quand même - ou son frère Théo, qui avait toujours un peu effrayé Grady. Il avait vaguement entendu qu'il allait épouser une Lestrange il y a quelques mois, il n'avait pas vraiment suivi l'affaire, bien trop tête en l'air pour suivre l'actualité.

- Il n'était pas dans le dortoir quand je me suis réveillé, je crois qu'il est avec Ashley, répondit-t-il sur un ton désolé, contrarié de ne pas pouvoir aider Amely plus en détails.

Il aurait pu chercher James lui-même en se levant mais il était trop préoccupé par la disparition de Big Foot. Et puis s'il y avait bien quelqu'un qu'il voulait voir maintenant, c'était bien Nora. Il n'avait pas croisé sa petite-amie hier soir - un comble étant donné qu'ils étaient dans la même Salle Commune - et elle lui manquait déjà. Oui, il était niais et attaché à Nora. Mais il le vivait très bien, surtout que Sorcière Hebdo avait affirmé que les femmes aimaient les hommes sensibles et virils. Ce qu'il ne reconnaitrait jamais. Parce qu'il ne lisait évidemment pas Sorcière Hebdo. Jamais. Ni même leurs numéros spéciaux. Ni leurs suppléments. Il était un homme fort et tout.

- Pour ta gouverne, Miss Serdaigle, Big Foot suit un régime depuis des mois : il est passé à cinq gamelles par jour au lieu de huit. Et il a perdu sept cent grammes !

De neurones, sûrement, à l'image de son maître.

- Et puis il fait du sport ! L'autre jour, je l'ai retrouvé coincé sur la marche de l'entrée dans la Salle Commune. Il faisait, euh... Du step. Tu connais pas, c'est moldu.

La pauvre bête avait les fesses dehors et le museau dedans et cela faisait beaucoup rire tout le monde. Heureusement que Grady était arrivé pour l'aider ! Il prenait très à cœur la vie de son chat et ne comprenait pas qu'Amely puisse critiquer son alimentation soigneusement pesée. Il ne prenait pas beaucoup de choses au sérieux dans la vie, mais la santé de Big Foot était une de ses priorités.

- Si je ne lui donne pas à manger, il a faim et il n'est pas bien ! Et puis qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Je ne vais pas lui donner des légumes, c'est un chat. C'est comme si je te privais de livres, ajouta Grady avec un sourire. C'est cruel.

Puis si ça se trouve, son chat était diabétique. Et manger était alors une nécessité. C'était sûrement ça d'ailleurs ! Big Foot était un incompris alimentaire. Tout comme Grady lorsqu'il mangeait des cornichons au chocolat. Heureusement qu'ils s'étaient trouvés alors !


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Amely Anderson
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeMar 27 Mai 2014 - 19:16
Puisque James baroudait quelque part dans le château avec Ashley, Amely pouvait tout aussi bien abandonner l'idée de lui parler. Mais sur qui étancher son humeur bavarde ? Le seul être humain à disposition s'avérait être Grady McNeil, qu'elle ne connaissait absolument pas – pas plus que lui ne la connaissait. La preuve, il venait de la réduire à la maison dans laquelle elle avait été répartie. Mais quel blaireau ! Est-ce qu'elle l'appelait Mr Poufsouffle, elle ?

« Sept cent grammes ? S'il a perdu autant, il devait être épouvantablement lourd ! » eut-elle à peine le temps de s'exclamer avant qu'il ne reprît son discours.

Quand il mentionna la mésaventure de Big Foot, elle éclata franchement de rire. L'image du chat coincé dans l'entrée de la salle commune était décidément trop drôle, et puis qui avait dit que les Serdaigle étaient trop sérieux ? Elle fit cependant la moue lorsque Grady parla de la priver de livres, malgré le sourire de celui-ci. C'était une très mauvaise idée, ça ne devait surtout pas arriver aux oreilles de James – déjà que Clara et lui avaient essayé de la faire boire à la soirée de fin d'année, qui sait de quoi ils étaient capables !

« Certes, c'est cruel, mais c'est pas comparable. D'abord, c'est pas parce que je suis à Serdaigle que j'aime forcément les livres. Enfin, techniquement parlant, j'aime les livres, mais c'est comme si je disais que tu es forcément niais parce que tu es un Poufsouffle. Aucune offense si tu es effectivement niais, j'en sais rien, mais tu comprends ce que je veux dire ? »

Peut-être avait-elle été un peu paranoïaque ; après tout, Grady pouvait avoir donné cet exemple pour la bonne et simple raison qu'elle se baladait partout avec un livre sous le bras. Amely voyait le mal partout, spécialement quand il était question de diminuer les gens à leur maison/famille/classe sociale/fréquentation.

« Et puis qu'est-ce qui te fait croire que je ne connais pas le step ? Ma mère est née-Moldu, bien sûr que je connais le step. C'est une, euh, une machine pour faire... du sport. »

Tout du moins, elle connaissait de nom ; avant de partir pour Poudlard, elle fréquentait le club de sport de sa commune. Là-bas, les sportifs utilisaient au moins une vingtaine d'appareils différents pour se maintenir en forme. Contrairement à d'autres enfants sorciers, Amely avait grandi là-dedans, au milieu des Moldus, de leur ville et de leurs institutions. Elle avait couru en crampons sur un terrain moldu, faisant la passe à des enfants moldus eux aussi et, malgré ce qui les séparait, ils étaient devenus son terrain et ses coéquipiers. Par moments, elle se sentait même comme une Moldue parmi tant d'autres. Enfin, jusqu'à rentrer chez elle et manquer de se faire renverser par son petit frère David, perché sur un balai jouet volant. Au sein de la demeure familiale, les objets moldus côtoyaient les objets magiques en un immense bazar hétéroclite et bruyant. Harriet Anderson n'avait jamais su abandonner la culture dans laquelle elle avait été baignée plus jeune ; Amely avait hérité de ces coutumes et c'est avec une passion croissante qu'elle avait suivi les cours du Professeur Mason, quelques années plus tard.

« Il y en avait là où je faisais du rugby, lâcha-t-elle. Un sport bien supérieur au Quidditch, soit dit en passant. »

Amely en avait fait l'expérience de nombreuses fois : ce genre révélation suscitait chez n'importe lequel de ses interlocuteurs un étonnement moqueur. Sa silhouette courte et frêle ne se prêtait pas vraiment à l'image que l'on se faisait d'un joueur de rugby ; pourtant, sous ses dehors fragiles, elle était redoutable. Et, encore moins que les placages, elle ne craignait pas le regard des autres.
Grady McNeil
Grady McNeilTenancier du Hufflepub
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeDim 22 Juin 2014 - 23:46
- Il n'est pas lourd ! répliqua Grady avec l'indignation digne d'un père pour son fils quand on accuse ce dernier de frapper les autres enfants à coups de pelle. Il est légèrement enrobé. Mais comme toutes les bonnes choses !

Des noisettes enrobées de chocolat. Des biscuits enrobés de chocolat. Des bonbons enrobés de caramel. Des bonbons au biscuit enrobé de caramel et de chocolat. Que demander de plus ? Big Foot était un gourmet voilà tout. Un amoureux des bonnes choses, un épicurien ! Il avait le don pour cueillir les petites fleurs de la vie, goûter les fruits juteux de l'existence et saisir toutes les opportunités, notamment culinaires, qui s'offraient à lui, voilà tout !

- Et puis de toute manière, c'est quoi ce culte de la maigreur ? reprit le jeune homme avec toute la verve d'un politicien haranguant les foules. De nos jours, il faut faire une taille S pour être accepté dans la société ! Moi je dis stop au diktat de la minceur ! Il faut se libérer des carcans sociétaux, il faut s'aimer comme on est, il faut reconnaître que la beauté n'est pas unique, pas seulement en couverture de Sorcière Hebdo ! La beauté est intérieure, Amely, voilà tout ! Elle se cache en chacun de nous ! Soyons libres et épanouis ! Mangeons des fleurs !

Il s'était peut-être un peu emporté. Légèrement. Il lui arrivait d'avoir des élans lyriques sortis il-ne-savait-d'où parfois.

- Bon, peut-être pas des fleurs mais au moins des pommes.

Malheureusement, Amely ne semblait pas vraiment très impressionnée par sa diatribe sur l'estime personnelle puisqu'elle enchaina pour rebondir sur sa proposition de la priver de livres. Bon, Grady devait le reconnaître, il avait un peu pris l'exemple parce qu'elle était à Serdaigle et que les Serdaigle étaient un peu des forcenés des bouquins mais c'était également parce que tout le monde à Poudlard savait qu'il n'y avait pas plus studieuse que la Préfète Amely Anderson. S'il devait y avoir une élection de Miss Parfaite Préfète, Grady était persuadé qu'elle aurait sa chance pour succéder à Perséphone Harrington qui avait été toute bizarre cette année ! Il ne le pensait pas méchamment, pour lui, tout n'était qu'une question de caractère et il n'y avait aucun mal à être studieux et sérieux. Et les Serdaigle étaient forcément studieux et sérieux, c'est bien pour cela qu'ils finissaient à Serdaigle : les gens étaient répartis selon leur caractère et s'ils n'étaient pas tous les même, ils avaient des caractéristiques en commun, c'était obligé.

- Zut, je suis démasqué, répliqua-t-il avec un brin de malice lorsque Amely évoqua sa niaiserie. Ne le dis à personne, en vrai, les gens pensent que je suis très viril !

Ou du moins, il l'espérait.

- Et le step, c'est pas une machine, c'est une sorte de sport ou tu montes et tu descends d'un plateau, j'ai vu ça dans Sorci... Quelque part.

Il était hors de question d'avouer à quelqu'un qu'il lisait Sorcière Hebdo, sa réputation - déjà bien entachée - ne s'en remettrait jamais. Il faut dire que les élèves de Poudlard avaient la moquerie facile et Grady préférait être dans le camp de ceux qui faisaient rire plutôt que dans celui des gens de qui on se moquait. Il détestait la méchanceté gratuite, c'était bien la seule chose qui pouvait le faire sortir de ses gonds. Aux yeux de Grady, tout le monde était libre de faire ce qu'il souhait tranquillement tant que cela ne nuisait à personne mais tout le monde ne partageait pas cette conception du monde, ce qui poussait les gens à avoir des secrets. C'était bien malheureux mais il savait qu'il ne pouvait pas vraiment changer quelque chose. Et puis on se fichait déjà bien assez de lui - entre sa maladresse et les Bavboules - pour qu'il n'ait pas envie de rajouter de raisons supplémentaires aux abrutis qui se pensaient supérieurs au reste du monde et qui sauteraient sur l'occasion pour le rabaisser. Pourquoi certaines personnes ressentaient le besoin de juger les gens sans même les connaitre ? Lui-même évitait au maximum de se livrer à cet exercice parce qu'il savait très bien qu'on ne jugeait pas un livre à sa couverture ou un Boursouflet à la douceur de son pelage. Et d'ailleurs, il faisait bien puisque Amely Anderson venait de prouver à nouveau le proverbe.

- Tu fais du rugby ? Sérieusement ? Mais c'est trop cool ! s'enthousiasma-t-il avec sincérité. J'aurais jamais cru ! Pas que tu ne sois pas capable de tacler quelqu'un, je crois vraiment que t'en es capable, mais t'es toute petite ! s'exclama-t-il sans réfléchir. Enfin, pas si petite que ça, corrigea-t-il en se rendant compte que ça pouvait être vexant. Ma copine Nora est toute petite par exemple et t'es plus grande. Mais même si tu l'étais pas, ça serait pas grave hein ! Tout ce qui est petit est mignon et tout ces trucs ! Regarde, t'es mignonne toi ! Enfin, pas mignonne dans le sens amoureux du terme, parce que j'ai une copine et tout, mais mignonne physiquement sans le sens amoureux du terme, tu vois ? Mais du coup, on dirait pas trop que tu fais du rugby mais c'est cool hein !

Sentant qu'il s'enfonçait un peu, Grady se racla la gorge et décida d'opérer un subtil changement de sujet.

- Et sinon, tous les sports sont supérieurs au Quidditch. C'est vraiment un truc de brutes, aucune réflexion ou stratégie ! C'est assez barbare ! Pas comme les Bavboules. Ou le rugby, ajouta-t-il dans un souci de conciliation.   


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Amely Anderson
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeMar 24 Juin 2014 - 18:17
- ...en vrai, les gens pensent que je suis très viril !

Amely ricana, non pas pour se moquer, mais parce qu'elle n'aurait jamais cru ce grand garçon maladroit et un peu lourd capable de la faire rire un jour. Elle partait toujours du principe qu'on gagnait à connaître les gens et cela venait de se vérifier. Elle fronça cependant les sourcils quand il la corrigea au sujet du step – elle n'aimait pas se faire démontrer ses erreurs –, mais Grady se racheta aux yeux d'Amely dès sa réaction par rapport au rugby. Il était étonné, bien sûr, mais surtout impressionné. Imposer le respect chez ses petits camarades plaisait assez à la Serdaigle. Ce qu'il dit ensuite la prit au dépourvu : sa vie durant, on l'avait déjà qualifiée de bavarde, d'intello, de maniaque, de bûcheuse, de coincée (sa mère), d'égocentrique (son frère), même de tyran (un première année à qui elle avait confisqué son yo-yo hurleur), mais jamais de mignonne. Dans son esprit, c'était si surréaliste qu'elle ouvrit des yeux ronds et regarda Grady comme si elle le voyait pour la première fois. Celui-ci se dépêtrait à présent dans ses propres propos, non sans difficultés au vu de son brusque changement de sujet.

« J'en ai déjà poussés quelques-uns à avaler de l'herbe, en effet, confirma Amely en croisant fièrement les bras. Ce qui rejoint ta théorie d'ailleurs, mangeons des fleurs, tout ça... »

Il y avait deux avantages majeurs à faire du rugby avec sa taille et sa constitution. Tout d'abord, l'adversaire ne s'attendait pas à une tentative d'attaque au corps à corps de la part d'un poids-plume. Elle bénéficiait donc de l'effet de surprise grâce auquel elle avait déjà mis au tapis des joueurs de trois fois son poids. D'autre part, elle était si fluette que les défenseurs n'osaient pas la stopper par peur de lui faire mal. Cette légère hésitation lui permettait de parcourir vingt mètres de plus ; le temps qu'ils se décident, elle était déjà à la ligne d'essai. En réalité, la seule véritable fragilité d'Amely se trouvait dans son cerveau.

« Et je suis bien d'accord avec toi ! enchaîna-t-elle au sujet du Quidditch. L'une des règles de ce sport est quand même de se bombarder de deux balles complètement déchaînées avec des battes de base-ball. En plus d'être violent, c'est très dangereux ! Je ne comprends pas qu'on autorise des gamins de douze ans à s'élever à une telle hauteur sur un simple manche à balais. Mais quelle inconscience ! »

L'esprit pragmatique d'Amely reprochait beaucoup d'autre choses au Quidditch.

« En plus, c'est le sport le plus illogique et aléatoire du monde. Déjà, un match n'a pas de durée déterminée, il s'arrête quand l'attrapeur a le vif d'or... ce qui peut prendre des heures comme cinq minutes. Ça doit être vachement frustrant pour les autres joueurs quand ça arrive alors que le match est à peine commencé, surtout s'ils se sont beaucoup entraînés. »

Un jour où, par pure curiosité, elle feuilletait le Quidditch à travers les âges, elle avait appris que le plus long match de l'histoire avait duré trois mois. C'était tout bonnement ridicule !

« Et puis les joueurs doivent se sentir vachement inutiles à se démener ainsi sur le terrain pour grappiller quelques petits points ici et là... avant que l'un des attrapeurs fasse remporter 150 points à son équipe, comme ça, paf ! fit-elle en tapant des mains. Et mette fin au match par la même occasion. Une équipe toute pourrie peut gagner contre une bonne équipe si elle a un meilleur attrapeur. En fait, je sais pas ce que tu en penses, mais il suffirait d'organiser un duel d'attrapeurs avec eux seuls sur le terrain, ça reviendrait au même... »

Peut-être Amely exagérait-elle un peu les choses, mais après des années à se faire bassiner les oreilles, elle s'en accordait le droit.

« En tout cas, je suis contente d'avoir enfin trouvé quelqu'un qui partage mon opinion. J'ai failli me faire agresser l'autre jour car j'ai osé dire que j'avais mieux à faire que d'aller au match. Pourquoi un tel engouement ? »

Une question qu'elle se posait depuis toujours ; elle avait l'impression d'être la seule à aduler un sport non reconnu chez les sorciers.

« Le rugby est bien plus subtil qu'il n'y paraît. Par contre je n'ai jamais joué aux Bavboules, en quoi ça consiste ? » demanda-t-elle à Grady. Elle était toujours prête à découvrir de nouveaux sports et elle avait justement un expert en face d'elle.
Grady McNeil
Grady McNeilTenancier du Hufflepub
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeVen 4 Juil 2014 - 20:16
- Toi et moi sommes donc les ambassadeurs du bien-manger à Poudlard, déclara-t-il, malicieux. Fondons donc un club végétarien !

En réalité, Grady n'aurait pas le temps. Car c'était peut-être très difficile à croire, mais il avait un véritable emploi du temps de Ministre de la Magie. Ou de secrétaire d’État. Enfin quelqu'un d'occupé, quoi. En bon Poufsouffle, il préparait à peu près sérieusement ses examens de fin d'année même s'il devait avouer que ce n'était pas ça qui lui prenait le plus de temps, mais l'organisation de la Coupe de Bavboules et l'entrainement de son équipe. Contrairement au Quidditch qui était entièrement pris en charge par le Professeur de Vol, la Coupe de Bavboules reposait uniquement sur les épaules de ses joueurs. Ils s'occupaient de trouver le terrain en fonction des saisons - ils se répartissaient souvent entre le cloître et un coin plat du parc -, se répartissaient les endroits de jeu en fonction des entrainements de chaque équipe, organisaient tous les matchs, arbitraient eux-même... Contrairement aux équipes de Quidditch et leur rivalité, les joueurs de Bavboules s'entraidaient et se soutenaient : les quatre capitaines se donnaient à fond pour l'organisation de leur tournoi et chaque match était le fruit de leur unique travail. Ce n'était pas reconnu, ils avaient peu de spectateurs et on se moquait beaucoup d'eux, mais Grady était fier de faire partie d'une telle organisation.

Il avait attrapé le virus des Bavboules alors qu'il était encore tout gamin, grâce à Juliana qui avait intégré le club de Bavboules lors de sa deuxième année à Poudlard. Lorsqu'elle était revenue à Poudlard, elle lui avait expliqué le fonctionnement du jeu et Grady n'avait plus eu qu'une idée : y jouer aussi. Ses parents lui avaient offert son premier jeu quelques semaines après et il n'avait plus jamais lâché. La première chose qu'il ait fait lors de sa répartition, ce n'est pas se renseigner sur les cours ou les préfets, c'était demander qui était le Capitaine de l'équipe de Bavboules. Ce grand gaillard de sixième année avait été plus que surpris qu'un gamin soit si enthousiaste alors qu'il venait tout juste d'arriver à l'école. Il avait fait ses armes à Poudlard tout en rêvant d'en décrocher le Capitanat, qui se faisait par vote des membres de l'équipe pour plus d'équité. A vrai dire, Grady n'avait pas osé posé sa candidature avant sa cinquième année où il avait été battu d'une voix par Lou-Ellen Jackson, une septième année - sur qui il avait craqué pendant des mois, d'ailleurs - et c'était uniquement cette année qu'il avait pu réaliser son rêve : depuis, il se donnait à fond dans son rôle et cela lui prenait du temps. Ça plus le fait qu'il sorte désormais avec Nora... Grady commençait à comprendre ce que ça voulait dire "avoir tout pour être heureux."

Il ne put retenir un sourire amusé lorsque Amely se lança dans une diatribe enflammée contre le Quidditch. Il ne pouvait que la comprendre ! D'un coté parce que tout le monde se moquait des Bavboules pour porter le Quidditch aux nues et puis de l'autre parce qu'il n'avait jamais été un grand fan de ce sport. Et il était né à la Cité Nimbus, ce qui n'était pas peu dire ! Grady était décidément une anomalie génétique ambulante, il avait dû être échangé à la naissance. Ses parents avaient la peau plus foncée que lui et il était surtout un anti-Quidditch dans la Cité du Quidditch, ce qui était assez ironique. Mais bon, il n'y avait pas de Cité Bavboules. Il comprenait entièrement tous les arguments d'Amely et ne pouvait s'empêcher de sourire à chaque argument, amusé à chaque fois qu'elle faisait preuve d'un peu de mauvaise foi. Mais il savait parfaitement ce qu'elle voulait dire et il connaissait les regards ahuris qu'on pouvait recevoir lorsqu'on déclarait ne pas aimer le Quidditch. Enfin, il avait toujours soutenu sa maison par esprit chauvin et faisait l'effort d'aller aux matchs depuis qu'il sortait avec Nora, parce qu'il aimait la voir jouer et partager son bonheur à chaque victoire mais sans sa petite-amie, il peinait à voir l'intérêt.

- Parce que de tous temps, les sorciers - et les moldus d'ailleurs - ont aimé voir des gens se violenter sous un esprit sportif, répondit-il avec un sourire. Et en plus, au Quidditch, les gens volent. Que demander de plus ?

Il s'appuya contre le mur lorsque Amely lui demanda en quoi consistait les Bavboules, ravi que tomber sur quelqu'un à l'esprit assez ouvert pour s'y intéresser. Son sourire en coin contredisait son air faussement sérieux et il croisa ses bras sur son torse.

- Mais les Bavboules, jeune fille, c'est plus qu'un jeu, c'est un art ! C'est l'assemblage des talents et des techniques de chaque membre d'une équipe pour arriver à l'apothéose de la victoire ! C'est un jeu subtil, réfléchi, où chaque geste est pensé, sous-pesé, calculé ! C'est un art antique et délicat qui nécessite concentration et rigueur !

Sa voix de vieux maître chinois ne rendait pas comme il l'avait imaginé. Abandonnant son air sérieux, son large sourire reprit le dessus.

- C'est des billes, quoi.

Oui, bon, il avait le droit d'essayer de mettre du suspens dans la conversation.

- Mais c'est un jeu sorcier très ancien ! Il a y a plusieurs manières de jouer, mais quoi qu'il arrive, on installe des planches en bois avec des cercles tracés, pour délimiter le terrain. Chaque équipe a quinze Bavboules sur le terrain et on joue de plusieurs manières. A la classique, il faut éjecter les Bavboules ennemies du terrain et il y a deux variantes : le bouchon baveux et le trou du serpent. Pour les deux, c'est la même chose : il faut se rapprocher du bouchon ou du trou, mais le trou aspire les Bavboules et c'est plus difficile. Et quand une Bavboule est perdue par son propriétaire, elle balance le liquide qu'elle a l'intérieur. Elle se fait hara-kiri, un peu.

Ce qui était toujours assez agaçant, d'ailleurs.

- C'est vraiment un jeu tactique et on fonctionne en équipe. Tu devrais essayer, c'est très intéressant ! Je peux t'apprendre si tu veux.

Après tout, les Bavboules étaient tellement décriées que Grady ne perdait jamais une occasion de convertir un nouveau joueur.



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Amely Anderson
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeMar 8 Juil 2014 - 15:40
« Je vois, le goût du spectacle », marmonna-t-elle pour clôturer le débat sur la popularité inexplicable du Quidditch.

L'esprit de compétition n'était certainement pas ce qu'elle préférait dans le domaine sportif. Amely croyait à une belle unité dans le sport. Celui-ci pourrait même profiter à une communion parfaite entre moldus et sorciers : sur le terrain, tous les joueurs portaient le même maillot, et n'étaient différenciés que par un nombre et une couleur. Selon elle, le sport était capable de réunir des individus diamétralement opposés dans un esprit convivial ; le tournoi de rugby organisé l'année précédente avait correspondu à son idéal de la rencontre sportive, propice à réunir et à créer des liens entre les différentes maisons par une constitution hétérogène des équipes. Si elle en savait peu sur les Bavboules, elle avait cependant entendu que la rivalité était moindre par rapport au Quidditch. Peut-être cette atmosphère chaleureuse était-elle l'une des raisons pour lesquelles le  jeu des Bavboules étaient considéré comme ringard... Quoi qu'il en soit, Amely ne confiait pas aux mauvaises langues le soin de la renseigner sur ce qu'elle ne connaissait pas.

L'emphase avec laquelle Grady lui décrivit son « art » la fit sourire. Outre les Bavboules, certains jeux sorciers lui étaient familiers mais elle n'avait jamais vraiment accroché. Un bon nombre d'entre eux n'étaient que l'adaptation magique du jeu moldu équivalent, en plus fantasque et en plus agressif bien entendu – réflexion qu'elle s'était faite un jour où les cartes à jouer de Robin lui avaient explosé à la figure. Une mauvaise expérience parmi d'autres ; une fois, Lucy avait voulu l'initier aux échecs version sorcier. Amely pensait maîtriser la partie jusqu'au moment où sa reine s'était mise à contester chacune de ses directives, et à lui en conseiller de meilleures. Et puis quoi encore ! Elle n'allait pas se faire dicter ses déplacements par une vulgaire pièce de bois animée, même si elle portait une couronne ! La situation avait dégénéré quand la reine s'était faite pulvériser par un cavalier, coup d'état qui avait enclenché une véritable guerre civile sur le plateau. Amely avait abandonné la partie sur une digne condamnation : les échecs étaient un jeu barbare.

En réalité, ce n'était qu'un moyen d'échapper à l'humiliation d'une défaite contre sa petite sœur, laquelle l'aurait sans aucun doute battue à plate couture si elles avaient fini de jouer. Mais Amely n'avouait jamais ce genre de vérité... surtout pas à elle-même. Elle restait malgré tout quelqu'un de persévérant qui n'abandonnait pas après un seul essai, si bien qu'elle répondit favorablement à la proposition de Grady.

« Oui, pourquoi pas ! Je peux apprendre. On peut toujours apprendre. »

Si Amely avait les capacités cognitives d'intégrer toutes les savoirs et savoir-faire de la planète, elle n'hésiterait pas. Elle se souvenait encore de la sagesse du Choixpeau à sa répartition : contrairement à ce qu'elle croyait, lui avait-il dit, l'intelligence ne se définissait pas par un grand nombre de connaissances, mais c'était bien sa curiosité insatiable et sa soif d'apprendre qui allaient la conduire à Serdaigle. Elle n'était peut-être pas aussi inventive que certains de ses camarades de maison, on lui reprochait parfois sa vision très terre à terre des choses, mais elle n'en avait cure : une bonne mémoire et le sens de la logique étaient ses atouts sur le chemin de la réussite.

« Résumons, débuta-t-elle. Amely avait juste besoin de mettre un peu d'ordre dans le discours quelque peu confus de Grady. J'ai deux objectifs sur le terrain : dégager les Bavboules de l'adversaire et envoyer les miennes le plus près possible du centre du cercle, où se trouve soit un bouchon, soit un trou – ce qui augmente la difficulté. »

Ce jeu d'adresse lui rappelait la pétanque dont James lui avait parlé au retour de ses vacances dans le Sud de la France. Puisque concentration et rigueur étaient exigées, elle se pensait capable de s'en tirer, même si avait toujours eu du mal à jouer en équipe. C'était comme pour les travaux de groupe, elle voulait tout le temps de se charger de tout parce qu'elle croyait mieux faire que tout le monde. Cette prise de commande ne convenait pas forcément à ses coéquipiers, si bien qu'elle préférait de loin travailler seule. Ainsi, le privilège du succès lui revenait entièrement et, dans le cas contraire, elle n'avait personne à blâmer pour l'avoir tirée vers le bas.

« Et si je perds une Bavboule, termina Amely, elle m'asperge de liquide. J'ai tout compris ? »

Son visage se décomposa brusquement : elle venait de réaliser ce qu'elle avait dit.

« Attends, elle m'asperge de liquide ? répéta-t-elle, interdite. Elle n'était pas du tout d'accord avec ça ! Un liquide comment ? Dégoûtant ? »

Sans doute, et poisseux et pestilentiel... Pourquoi les sorciers se sentaient-ils toujours obligés de pimenter leurs parties avec ce genre de surprise ? Le visage d'Amely avait probablement adopté une teinte verdâtre. Elle se voyait déjà recouverte d'une substance malodorante des pieds à la tête, peinant à la nettoyer d'un Récurvite. Elle allait sûrement tourner de l'œil ! Peut-être devrait-elle se présenter en tablier, ou même en combinaison. Car elle avait accepté la suggestion de Grady, pas question de se défiler maintenant...

« Est-ce que... est-ce qu'il y aurait un moyen d'y échapper ? demanda-t-elle, l'air mi-interrogateur, mi-inquiet. Ou les règles du jeu obligent celui qui a perdu une Bavboule à... subir son châtiment ? »
Grady McNeil
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeMar 2 Sep 2014 - 18:38
Un grand sourire naquit sur les lèvres de Grady lorsque Amely lui dit qu'elle pourrait apprendre à jouer aux Bavboules. La communauté des joueurs de ce noble sport n'était pas très étendue au sein de l'école - ou même au sein du monde sorcier - et en tant que Capitaine de l'équipe des Poufsouffle, Grady s'était donner pour mission de populariser le jeu auprès de leurs camarades. Amely Anderson n'était que la première pierre d'un grand édifice ! Tous les joueurs de Bavboules étaient toujours très heureux de trouver de potentiels nouveaux adversaires, même si en l'occurence, Grady venait éventuellement de recruter un membre pour l'équipe de Serdaigle. Mais ce n'était qu'un détail !

- T'as tout compris, confirma-t-il lorsque Amely lui livra une explication claire et synthétique de son discours brouillon. Les esprits aussi organisés et raisonnés l'avaient toujours un peu perturbé. Il faut dire que son propre cerveau était aussi organisé que la Salle Commune de Gryffondor après une fête de victoire au Quidditch, ce qui n'était pas peu dire... Il avait sans cesse des idées, variées et sans aucun sens logique, et peinait parfois à rendre le tout intelligible pour toute personne n'ayant pas fait McNeil deuxième langue.

- C'est ça ! Elle se venge, un peu.

Ainsi formulé, cela pouvait laisser à croire que les Bavboules étaient des êtes à part entière. Mais après tout, qu'en savait-on ? Grady était né sorcier dans une famille de sorcier et avait ainsi donc toujours baigné dans la magie. Et pourtant, contrairement à certains sorciers très terre-à-terre, il restait passionné par la magie, persuadé qu'elle pouvait tout faire. Des tableaux avec une âme, des miroirs enchantés, alors pourquoi pas des bavboules revanchardes ? Il éclata de rire en voyant le visage d'Amely se décomposer : pas un rire moqueur, un rire amusé et sans méchanceté. A vrai dire, il peinait à se rappeler la dernière fois où il avait été méchant. Il faudrait qu'il essaye un jour, cela semblait réussir à certaines personnes, genre Adrian Calder.

- Je ne saurais même pas te dire ce que c'est, répondit-il en y réfléchissant. Il avait tellement pris l'habitude avec les années qu'il n'y faisait même pas attention. C'est souvent vert ou jaune. Carrément collant. Et ça sent le Niffleur mouillé.

Cela faisait partie du jeu, après tout ! Et il n'y avait rien de mieux que de voir ses adversaires se faire recouvrir de jus après une partie sanglante. C'était une douce vengeance... Mais Amely ne semblait pas vraiment de cet avis au vue de la mine horrifiée qu'elle arborait.

- Les règles sont les règles, j'en ai bien peur ! Mais on s'y fait vite, tu sais !

Voyant que cela n'aidait pas vraiment sa camarade, Grady tenta une autre approche.

- Ou tu peux aussi ne pas perdre. Éventuellement.

Avec les années et l'expérience, cela lui arrivait d'ailleurs de moins en moins, ce qui était un peu dommage, dans le fond.

- Tu n'aimes pas la saleté ? Pourtant, j'aurais cru ! Enfin, pas forcément aimer la saleté parce que personne n'aime la saleté à part les gens un peu bizarres et t'as pas l'air forcément bizarre. Enfin t'en as pas l'air du tout. Bizarre, j'veux dire. Enfin, t'es une joueuse de rugby quoi ! Vous jouez dans l'herbe et dans la boue, non ?
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Amely Anderson
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeMar 9 Sep 2014 - 11:18
Grady confirma ses pires craintes : les billes vengeresses étaient donc remplies d'une substance non-identifiée, verdâtre-jaunâtre, très collante et qui empestait le Niffleur mouillé. Amely n'avait jamais senti l'odeur d'un Niffleur mouillé mais elle n'avait pas très envie de tenter l'expérience. D'après le joueur de Bavboules, l'arrosage était malheureusement inévitable.

« Les règles sont les règles, répéta-t-elle, reprenant mot pour mot le Poufsouffle. À qui le dis-tu ! »

À une Préfète obnubilée par le règlement intérieur de Poudlard, en fait. C'était une chose qu'elle aimait bien rappeler constamment à ses interlocuteurs (qu'elle était Préfète, pas qu'elle était obnubilée par le règlement). Cette fois pourtant, elle ne ressentit pas le besoin d'évoquer la source inépuisable de fierté qu'elle soutirait de ce badge étincelant.
Puisqu'aucune entorse ne pouvait être faite aux règles, Grady lui suggéra donc de ne pas perdre.

« Je ne perds jamais. Enfin, pas très souvent ! »

Et quand elle ne gagnait pas, elle se figurait aveuglément qu'elle était du genre bonne perdante, même si en ces instants douloureux son état d'esprit était une plus belle représentation de l'apocalypse que d'une solidarité amicale.

« Bah, la saleté, je suis pas très fan », répondit-elle aux interrogations de Grady.

Quel bel euphémisme ! Chaque millimètre de son corps hurlait à l'idée de toucher une surface pleine de microbes ! Bizarrement, la pelouse du terrain de rugby ne lui avait jamais posé de problème. Il faut dire qu'elle avait commencé le rugby si tôt qu'elle avait l'impression d'en faire depuis toujours. Elle ne se souvenait pas de ses premiers dérapages boueux, mais l'étonnement de son camarade la poussa à se demander pourquoi, en effet, elle jouait de ce sport si elle n'aimait pas se salir. C'était un peu contradictoire. Les seuls instants où cette crainte s'envolait, elle portait des crampons à coup sûr. Car, à l'époque où elle avait débuté dans cette discipline, elle ne craignait pas de mordre la poussière (dans tous les sens du terme). Amely découvrit que la solution à ce problème qui n'aurait pas dû en être un tenait en un seul mot : quand. Quand, exactement, cela avait-il commencé ? Elle n'était même pas sûre de ce que « cela » voulait dire...

« Et le rugby, c'est pas pareil, expliqua-t-elle, c'est un contact avec la terre. C'est plus le contact avec les autres qui me fait peur... »

Peur ? Elle l'avait vraiment dit ? Une incohérence toute simple relevée par le garçon, et elle se questionnait sur le sujet pour la première fois ; voilà que maintenant, Grady lui faisait dire des choses qu'elle ne voulait pas dire. Principalement parce qu'elles étaient plutôt vraies. L'idée de s'appuyer sur une rampe d'escalier où des centaines de mains s'étaient déjà posées était tout bonnement répugnante. Pour tout dire, elle ne s'aidait jamais des rampes d'escalier. Elle se refusait également à tourner les poignées de porte, touchées à longueur de journée, et n'aimait pas s'asseoir sur une chaise encore chaude de son précédent utilisateur... Quant aux contacts humains, n'en parlons pas !

Amely était très bavarde et assez décomplexée, si bien qu'on pouvait aborder tous les sujets avec elle, ou presque. Jusqu'ici, tout allait bien, ils avaient parlé de tout et de rien, mais elle était un peu effrayée par le tournant que prenait cette conversation. L'expression qu'elle affichait en ce moment-même était sûrement bizarre – car malgré ce qu'attestait Grady, elle devait lui paraître très bizarre, maintenant.

« Bon, je vais y aller. C'était sympa de discuter avec toi ! »

Et elle fit demi-tour. Elle espérait ne pas trop le surprendre par ce brusque changement de comportement, elle qui s'était montrée si ouverte et enthousiaste avec lui avant de se fermer comme une coquille d'huitre. En atteignant l'angle du couloir, Amely regretta sa manœuvre. Elle avait beau détester les remords, Grady était sympa et elle avait aimé discuter avec lui. Pourquoi avait-il fallu qu'elle soit si perturbée par une simple question ?
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeLun 13 Oct 2014 - 22:56
Les yeux de Grady se posèrent machinalement sur le badge de préfète qu'arborait soigneusement Amely. A coup sûr, ce n'était pas à elle qu'il devrait faire la leçon sur l'importance du respect des règlements ! Comme si on avait déjà vu Grady McNeil faire la leçon à qui que ce soit de toute manière. Ou même respecter les règlements. Il n'était pas un mauvais élève, au contraire, il aimait beaucoup Poudlard mais il était un peu... dissipé. Étourdi. Complètement à l'ouest. Et même s'il n'était pas le plus brillant des garçons - comme aimaient le lui rappeler certains aimables camarades de classe - Grady aimait comprendre. Et il comprenait le fondement de peu de règles. Pourquoi ne pas courir dans les couloirs ? Ce n'était pas comme si courir dans un couloir allait mettre en péril l'avenir de la société magique, réveiller une prophétie enfouie, faire naître des Inferis, faire tomber le gouvernement, déclencher une guerre civile puis l'apocalypse et enfin une ère glaciaire où les survivants se mangeaient entre eux tout en essayant de fuir des dinosaures clonés grâce à un moustique conservé dans la glace, quand même ! Ou quelque chose comme ça, du moins. Sachez-le, Mesdames et Messieurs, Vous-savez-qui avait commis son premier méfait en courant dans les couloirs.

Enfin, il était sûrement inutile de discuter de cela avec une préfète qui lui servirait sûrement des arguments construits et raisonnables tandis que la logique de Grady s'apparentait plus à celle d'un Strangulot qui nageait dans de l'eau radioactive. Il savait reconnaître les gens qui auraient raison sur lui et il avait la sagesse de ne pas essayer de les contredire. De toute manière, ils n'aimaient pas ça et finissaient par lui hurler dessus devant toute la Salle Commune parce qu'il avait eu le malheur de demander pourquoi les filles mettaient du mascara en ouvrant la bouche. N'est-ce pas Jane ? Quoi qu'il en soit, pour en revenir à l'idée de base - puisqu'il était génétiquement impossible pour Grady de rester concentré sur une seule idée - le seul règlement qu'il respectait scrupuleusement était celui des Bavboules, celui que Amely semblait précisément vouloir fuir. Quelle ironie !

- Les débutants ont tendance à perdre souvent, surtout lorsqu'ils jouent contre des joueurs plus expérimentés. Après, tu peux toujours essayer de faire un saut de ninja pour éviter le jet, c'est possible aussi !

C'était même une idée assez classe quand on y pensait bien. Les ninja étaient quand même super cool ! Il avait voulu être un ninja petit. Puis il avait réalisé que ses jambes arrivaient à s'emmêler alors qu'il était juste assis sur une chaise donc il avait abandonné pour revenir à un projet d'avenir plus viable. Comme éleveur de Bulbobus. Il hocha la tête lorsque Amely lui confia ne pas être très fan de la saleté, comme s'il comprenait. Il ne se roulait pas non plus dans la boue tous les matins mais vivait dans un dortoir rempli de garçons de seize ans et ce n'était pas vraiment aseptisé, comme lieu de vie. Par contre, il ne voyait pas pourquoi la terre était moins sale que le reste des choses. Après tout, les gens marchaient dessus, renversaient des trucs puis il y avait plein de bestioles étranges, magiques et non-magiques.

- Le contact avec les autres ? Mais tu n'as jamais...

Il n'eut même pas le temps de terminer sa phrase qu'Amely lui tournait le dos pour partir après avoir fait une drôle de tête entre Danny-qui-va-éternuer et James-le-matin. D'accord. C'était bizarre. Les filles étaient bizarres. Les files préfètes étaient bizarres. Les filles préfètes qui faisaient du rugby et qui avaient peur du contact avec les autres l'étaient encore plus. Même si Grady pouvait être un peu lourd parfois, il avait bien compris qu'Amely n'avait pas envie d'approfondir la conversation. Mais il restait sur un goût d'inachevé assez désagréable et en bon Poufsouffle, il aimait bien terminer ce qu'il commençait. Et puis honnêtement, Amely Anderson ne serait pas la première fille qu'il harcelait. Alors oubliant Big Foot - il se ferait pardonner cet outrage avec des sardines - il rejoignit l'endroit où était partie Amely à grandes enjambées.

- Hé, Anderson !

Il était grand et marchait vite aussi la rattrapa-t-il rapidement et se planta devant elle.

- Rebonjour ! lança-t-il avec un sourire. Pourquoi tu as peur des contacts humains ? demanda-t-il comme s'il se questionnait sur l'heure.
  


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Amely Anderson
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeLun 20 Oct 2014 - 15:34
Amely était à la barre d'un navire qui coulait. Mais plutôt que de s'occuper des trous de la coque, parce qu'il aurait pour cela fallu descendre dans la cale et évaluer l'ampleur des dégâts, elle préférait les ignorer ; elle continuait de maintenir le cap, comme elle l'avait toujours fait.

Elle songea que cela ressemblait bien à l'un de ces délires prémonitoires qu'ils étaient censés analyser dans leurs devoirs de Divination, mais ce n'était pas le genre de rêve qu'Amely faisait habituellement. Non, dans ses rêves, elle ne se noyait pas mais elle tombait toujours. Elle se demanda aussi pourquoi elle se sentait si mal, et elle était furieuse de se sentir mal parce qu'elle n'avait pas de raison de se sentir mal. Tout allait bien, pourtant elle avait cette sensation dérangeante d'avoir bâclé quelque chose... Non, la Serdaigle n'aimait pas les bavures. Elle aimait les choses droites et nettes, les choses bien faites. Mais pour le coup, quelle importance ? Ils n'en parleraient plus, alors quel problème cette conversation pouvait bien lui poser ?

« Hé, Anderson ! »

Amely s'immobilisa et ferma les yeux une seconde (elle ne s'attendait pas à ce qu'il la rappelle). Elle mit trois fois trop de temps à faire volte-face.

« Oui, Grady» répondit-elle – parce qu'ils s'appelaient par leurs prénoms une minute plus tôt, et parce qu'elle s'autorisait à utiliser le nom de famille seulement lorsque le jeu se jouait selon ses propres règles. C'était ce qui lui permettait généralement de garder la situation bien en main. Cependant, lorsqu'il la rejoignit et lui posa la question à laquelle elle ne voulait pas répondre, elle se sentit lentement perdre pied. Elle perdit sa belle assurance, commença se balancer d'un côté puis de l'autre, déstabilisée, à la recherche un échappatoire.

« Je n'ai pas... je ne... j'ai peut-être exagéré... ce n'est pas vraiment ce que je voulais dire », tenta-t-elle avant de secouer la tête. On l'avait rarement vue si balbutiante.

Depuis son plus jeune âge, Amely se targuait de ne jamais mentir, et elle s'en défendait bien. C'était grâce à une confiance réciproque qu'elle serait épanouie dans ses relations avec les autres ; elle mettait donc un point d'honneur à être la plus honnête possible, même quand la vérité faisait mal. Déjà parce qu'elle était incapable de la cacher correctement, sa culpabilité la trahissant dès le début, mais surtout parce qu'elle ne supportait pas de se sentir malhonnête. Non, il n'y avait pas pire sentiment que celui-là, pour elle c'était comme se sentir sale, indigne, sans valeur. Seulement, elle ne comprenait pourquoi, sans aucun bobard au compteur, elle avait tout de même l'impression d'être malhonnête.

« Je n'ai pas peur des contacts humains », affirma-t-elle en levant fièrement le menton.

Le problème avec Amely, c'est qu'elle se mentait à elle-même. C'est ce qui lui permettait de garder le contrôle sur sa vie. D'un air de défi, elle planta deux doigts de sa main droite dans le ventre de Grady.

« Tu vois, dit-elle en croisant les bras. Ça, c'était un contact humain. »
Grady McNeil
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeJeu 30 Oct 2014 - 23:56
Amely Anderson avait l'air contrariée. Les règles de Poudlard stipulaient trois choses à ce sujet : la première, on ne contrariait pas une fille. Parce que les filles s'énervaient fort. La deuxième, on ne contrariait pas une préfète. Parce que les filles préfètes s'énervaient encore plus fort. Et la dernière était toute simple : on ne contrariait pas Amely Anderson et ça, c'était James qui le lui avait appris. Pourtant Grady ne regrettait pas d'avoir insisté : il était un Poufsouffle et ils étaient souvent livrés avec une agaçante ténacité et voir sa camarade fuir ainsi lui donnait un étrange sentiment de chose non-accomplie, peut-être parce qu'il avait l'impression qu'il tenait le bout de quelque chose et qu'il n'avait pas très envie de le lâcher. Puis après tout, cela lui évitait de penser à Big Foot qui était peut-être en train d'être disséqué dans un coin du château par une bande de pré-adolescents ayant trop regardé Frankenstein et persuadés d'être l'élite intellectuelle du collège. Ce qu'ils étaient peut-être, d'accord. Mais ce n'était pas une raison pour le rappeler tout le temps !

- Qu'est-ce que tu voulais dire alors ? interrogea Grady avec un sincère questionnement, même s'il avait bien compris que Amely ne voulait pas vraiment répondre à la question.

Il ne voyait pas pourquoi d'ailleurs, c'était une conversation tout à fait innocente à la base. Mais il avait la nette impression de voir des rouages tourner dans l'esprit de sa camarade et toute cette histoire l'intriguait. Pas le fait de voir quelqu'un réfléchir, hein : cela lui arrivait aussi parfois. Mais savoir pourquoi une simple question appelait tant d'hésitations chez Amely. Finalement, cette dernière sembla prendre parti pour quelque chose vu qu'elle releva fièrement le menton - ce qui n'empêchait pourtant pas Grady de la dépasser d'une bonne dizaine de centimètres si ce n'est plus. Il baissa la tête lorsqu'elle planta deux doigts dans son ventre et ne put retenir un éclat de rire qu'il étouffa bien vite.

- Je ne me moque pas de toi ! prévint-il. Enfin... Si, peut-être un peu. Pardon.

Il prit une mine sérieuse, trahie par ses yeux qui pétillaient.

- Mais tout le monde sait que tu es brillante : tu as très bien compris ce que je voulais dire, c'est pas un contact humain ça. Je sais pas, t'as déjà pensé à sortir avec quelqu'un ? Hypothétiquement j'veux dire - parce que lui avait une copine et il aimait bien se le rappeler, cela lui faisait plaisir - mais sortir vraiment avec quelqu'un ? L'embrasser ?

Il ne précisa pas sa pensée mais embrasser quelqu'un, c'était forcément un échange de microbes, aussi peu sympa que puisse paraître l'idée. Pas qu'il pense à ça lorsqu'il embrassait Nora. Mais hypothétiquement quoi. Et comme Amely semblait penser beaucoup, il était certain que l'idée lui avait déjà traversé l'esprit. A peu près certain. A cinquante pourcent. Ou trente.


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Amely Anderson
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeJeu 6 Nov 2014 - 18:46
« Je t'interdis de rire ! » se récria-t-elle devant l'expression affichée par Grady.

Son interjection n'eut pas l'effet escompté. À vrai dire, elle eut plutôt l'effet inverse. Il lui affirma néanmoins qu'il ne se moquait pas d'elle, ce qu'Amely trouva très culotté de sa part, puis il s'excusa d'une façon si peu convaincante qu'elle décida de ne pas lui pardonner cet accès d'hilarité. D'autant plus qu'il était fort malvenu, elle ne voyait pas ce qu'il y avait de drôle dans la situation actuelle.

« Si, je suis à peu près sûre que tu es en train de te moquer de moi ! le réprimanda la Serdaigle, mais son ton accusateur discordait sincèrement avec le sourire qui menaçait de poindre sur son visage. Malgré son manque de crédibilité, elle ajouta : Je suis très sérieuse ! »

Heureusement, Grady finit par se calmer, ce qui permit à Amely de réprimer son amusement face au comique de la situation actuelle – qu'elle voulait bien reconnaître désormais, mais certainement pas à voix haute. Sa dignité était sauve ! Enfin, pour le moment, car le Poufsouffle n'en avait pas fini avec elle. C'était toujours agréable de se faire dire qu'on était brillante, bien entendu qu'Amely appréciait le compliment. Elle-même le reconnaissait (trop) aisément : elle s'illustrait dans tout ce qu'elle faisait. Seulement, et elle l'avait senti tout à l'heure, une partie d'elle brillait moins que les autres. Une partie d'elle ne brillait pas du tout. Elle l'enfonçait chaque jour au plus profond d'elle-même, elle la maintenait sous l'eau, sous la couche de glace, en dessous de la surface. C'était sûrement son activité favorite.

« Si j'ai déjà pensé à...? À sortir avec quelqu'un ? Il en avait de ces questions, celui-là ! Non ! Je devrais ? »

Il fallait avouer qu'une bonne partie de ses camarades était intarissable dans le domaine. Violet, par exemple, se plaisait à lui faire la liste des garçons (et des professeurs) les plus mignons de Poudlard chaque soir dans le dortoir, bien qu'Amely n'ait jamais exprimé l'envie de savoir qui, de Josh Bennet ou du Pr Warlock, arrivait en tête du classement. Ce petit rituel avait tendance à attirer le mépris de Pilli autant qu'il exaspérait Amely, et c'était l'un des rares points communs que ces deux-là partageaient. D'autant plus que la spirale ne s'arrêtait pas là ! Emma devenait rouge comme un pivoine dès que Dave Marchebank pointait le bout de son nez. Les déboires de James mettaient Clara dans tous ses états. James qui sortait avec Kessy Brooks, soit dit en passant. Même le frère d'Amely, Robin, suivait cette hystérique d'April Eastwood comme un boursouf docile, et sa petite sœur Lucy en pinçait pour un certain Mick.. ou Mickaël, peu importe.

« J'ai juste autre chose à penser. Pas le temps. Et puis j'en ai pas besoin pour vivre ! »

Un petit-ami, c'était quand même vachement contraignant. Amely n'avait pas la place d'en caser un dans son emploi du temps : ses semaines étaient aussi chargées que celles du Ministre de la Magie en personne ! Et puis s'embrasser ? Un mélange de salive, oui... Néanmoins, elle était curieuse d'apprendre la raison pour laquelle tout le monde autour d'elle faisait une montagne de ces histoires de couple. Grady avait une copine, il devait bien en savoir quelque chose – plus surprenant encore, peut-être que lui-même détenait une réponse qu'elle ne connaissait pas !

« Pourquoi, c'est si bien que ça ? »
Grady McNeil
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeVen 9 Jan 2015 - 2:36
Sans pouvoir se départir de son sourire amusé, Grady leva les mains en l'air en signe d'innocence quand Amely lui répéta de ne pas rire. Honnêtement, il trouvait la situation amusante mais il ne se moquait pas méchamment, il ne se moquait jamais méchamment. Au contraire, il trouvait la préfète plutôt attendrissante - et c'était une préfète, cela voulait tout dire ! - et il s'amusait bien en parlant avec elle, pas à ses dépens, mais vraiment en discutant avec elle, ce qu'il n'avait jamais pris le temps de faire malgré les années. Amely et lui étaient deux amis très proches de James mais ils avaient des caractères assez opposés - elle était calme et studieuse lorsqu'il était agité et brouillon - ce qui faisait qu'ils n'avaient jamais noué plus de liens que cela, surtout qu'ils n'étaient pas dans la même année. C'était dommage mais Grady faisait partie de ces incorrigibles optimistes qui voyaient toujours le verre à moitié plein aussi se disait-il qu'il serait facile de rattraper le temps perdu s'ils venaient à se recroiser. Après qu'il ait trouvé Big Foot, évidemment (puisque Grady était un maître consciencieux.)

Lorsque Amely le questionna, il hocha la tête pour confirmer son interrogation. S'il était bien renseigné - façon de parler parce que malgré ses espérances, le jeune McNeil n'avait rien d'un ninja surentrainé au courant de tous les petits potins de Poudlard (bien que cela lui aurait sûrement donné un ticket avec Kalamity Chambers lorsqu'il avait essayé de la draguer avant de sortir avec Nora, quand James et Kessy s'étaient mis ensemble) et n'était donc pas renseigné sur les élèves - Amely n'était jamais sortie avec personne. Il n'y avait rien de mal à cela, contrairement à ce que les autres adolescents aimaient bien faire croire à grands renforts de petits commentaires moqueurs - il en avait fait les frais quelques années - mais c'était toujours assez mal vu, sans qu'il sache pourquoi. Grady était un grand partisan de "chacun fait ce qu'il veut de sa vie et de son temps" mais ce n'était visiblement pas la devise de tout le monde. Quand sa camarade lui demanda si c'était si bien de sortir avec quelqu'un, il prit le temps de la réflexion (chose assez rare pour être signalée puisque Grady était généralement aussi spontané qu'un Niffleur en face d'une bague en or) avant de répondre, parce que le sujet était important et il voulait répondre correctement.

- Heureusement que t'en as pas besoin pour vivre, parce que c'est important de se suffire à soi-même mais... Ouais, c'est bien. Franchement, insista-t-il. Ça te transforme pas du genre au lendemain, hein, mais je trouve que ça apporte un truc en plus. La personne avec qui tu sors, tu vois, ça devient l'une des personnes les plus importantes de ta vie, quand tu l'aimes, évidemment. Ça ne devient pas la seule, mais tu en deviens vraiment proche et vous partagez un truc.

Grady n'avait pas tourné le dos à ses amis en se mettant à sortir avec Nora mais évidemment, il passait pas mal de temps avec la jeune fille, sans pour autant renoncer au reste.

- Évidemment, t'es proche de tes amis et tout mais... C'est différent, c'est vraiment une personne sur qui tu peux compter à tout moment et qui est là pour toi. En fait, reformula-t-il, songeur, tu deviens spécial aux yeux de quelqu'un, vous avez une relation spéciale, rien que vous deux. Tu vois ce que je veux dire ?

Il plongea les mains dans ses poches, haussant un peu les épaules.

- Ça ne dure parfois qu'un temps parce que y'a les séparations et tout mais... Pendant un temps, cette personne a été hyper spéciale à tes yeux et vous avez partagé un truc fort, rien que vous deux et... C'est plutôt cool, conclut-il avec un sourire.

Il était bien avec Nora. Il ne savait pas où ils iraient, ce que ça donnerait mais... Ce qu'ils avaient le rendait heureux et même si ça venait à finir un jour, elle resterait sa première copine et la première fois avec qui il avait été proche et ça, ça comptait vraiment.

- Certaines personnes n'aiment pas ça ou n'en n'ont pas envie, j'peux comprendre aussi, mais franchement, Amely... Si t'as l'occasion ou l'envie d'essayer, fonce. J'dis que c'est un truc à tester ! Puis je suis sûre que y'a plein de types qui seraient contents de sortir avec toi ! ajouta-t-il avec sincérité. Même si tu fais un peu peur quand tu cries, termina-t-il, goguenard.

Spoiler:


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By the cracks of the skin I climbed to the top, I climbed the tree to see the world. When the gusts came around to blow me down, I held on as tightly as you held onto me (⚡️) Until it disappeared


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Amely Anderson
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Elémentaire, mon cher Watson ! [Amely] Icon_minitimeDim 15 Fév 2015 - 1:06
Ses parents avaient toujours été les premiers à initier ce genre de conversation. Des petites remarques accompagnées de clins d'œils, « Alors, quelqu'un dans ton radar ? » ou dans cette même veine ; ils lui demandaient à qui elle envoyait des lettres (son correspondant français) et se lançaient des regards complices qu'ils croyaient discrets dès qu'elle mentionnait le nom d'un garçon. Leurs allusions avait le don d'exaspérer Amely au plus haut point. Ils étaient presque plus intéressés qu'elle par sa vie amoureuse, comme s'ils désespéraient de la voir se consacrer uniquement à ses études. Les sorties en famille étaient les pires : sa mère lui donnait des coups de coude en chuchotant « Amy, t'as vu comme il est canon celui-là ? », ce à quoi elle répondait par un « Maman ! » outré ; quant à son père, il abordait carrément les jeunes membres du club de rugby avec un subtil « Elle est pas mignonne, ma fille ? », pour le plus grand embarras de celle-ci. Car elle restait catégorique sur le sujet : non, elle n'était pas à la « recherche de sa moitié » de la manière dont ils l'insinuaient, déjà parce qu'elle n'était pas simplement une moitié de quelque chose. Elle était une personne à part entière, et elle avait ses priorités.

Néanmoins, Grady avait le mérite de lui faire vaguement considérer l'idée. Elle essaya de s'imaginer dans une relation, et se fit l'étrange réflexion qu'elle serait sûrement la plus envahissante des deux. Il suffisait de voir la façon dont elle se comportait déjà avec les autres. De la vie de ses amis, elle voulait tout savoir ; de leurs secrets, elle ne voulait rien ignorer. Il y avait une certaine volonté de domination dans le vœu d'Amely de toujours connaître les gens qui l'entouraient. Elle était typiquement le genre de personne à faire des commentaires tels que « si j'étais toi », ou bien « moi, à ta place », ou encore « je sais ce que tu ressens », mais de façon moins anodine qu'on pourrait le croire. En prétendant connaître ses proches mieux que personne, elle avait tendance à s'approprier tout ce qui venait d'eux, à prendre leur vie comme s'il s'agissait de la sienne (bien qu'elle soit incapable de vraiment les comprendre). Finalement, elle « coupait ce qui dépassait » avec les meilleures intentions du monde. Elle savait qu'en couple elle essayerait malgré elle de changer l'autre, de le faire correspondre à l'image de quelqu'un qu'il n'était pas, et ça, maintenant qu'elle s'en rendait compte, elle s'y refusait.

C'était une pensée un peu triste à avoir, mais elle ne ferait probablement pas une bonne petite amie.

« Mais on peut aussi être proche de ses amis », objecta-t-elle aux explications de Grady.

Il précisa que c'était différent, spécial, unique. Il faisait de son mieux pour lui décrire l'idée mais les mots ne semblaient pas suffisants. Amely n'aimait pas ce que les mots ne pouvaient pas expliquer. Elle détestait les sciences inexactes. Elle préférait s'en tenir à ce qu'elle comprenait, or les sentiments n'en avaient jamais fait partie. C'était une grande source de frustration pour elle que d'être incapable de contrôler ces choses-là, l'imprévisibilité des gens par exemple – elle cherchait trop souvent à savoir ce qu'ils allaient dire se demander une seule fois ce qu'ils voulaient dire. Au final, cela l'avait menée à quelques impardonnables erreurs de jugement.

« Je suppose », éluda-t-elle lorsque Grady s'inquiéta de savoir si elle voyait ce qu'il voulait dire.

La vérité, comme pour beaucoup de choses, c'est qu'il fallait le vivre pour le comprendre. Si la perspective lui semblait attrayante ou angoissante, Amely n'aurait su dire. D'un côté l'amour poussait les individus les plus pragmatiques à agir de manière la plus stupide que soit, et elle ne tenait certainement pas à ce que cela lui arrive. Émotions dominantes, aveuglément chronique, rationalité biaisée ? Quelle horreur ! D'un autre côté, elle avait toujours été curieuse, et elle voulait définitivement comprendre... comprendre comment c'était possible. Comment cela tournait la tête de tant de personnes. Pourquoi la raison abandonnait même ceux qui avaient les pieds sur terre. Qu'est-ce qui était si spécial là-dedans, au juste, pour qu'on ne sache le décrire avec des mots. Pourquoi toutes ces chansons, ces poèmes, ces livres, d'où venaient-ils, quelle était leur motivation, leur raison d'être... en avaient-ils une ? Amely était une adolescente ; au fond, elle voulait juste savoir « ce que ça fait ».

« D'accord, acquiesça-t-elle doucement quand Grady lui conseilla de ne pas hésiter à tester. J'y penserai. »

Il déclara ensuite que plein de types seraient contents de sortir avec elle, ce à quoi elle réagit en lui adressant un regard profondément blasé. Puis il ajouta qu'elle faisait un peu peur quand elle criait.

« Qu'est-ce que tu crois, c'était mon intention depuis le début », railla-t-elle avec un grand sourire goguenard.

Désormais elle se sentait bizarrement embarrassée, presque découverte. Un rapide retour en arrière de sa mémoire lui confirma qu'elle en avait trop dit dans cette conversation, conversation à laquelle elle ferait mieux de mettre fin avant d'en laisser s'échapper plus. Finalement, Grady McNeil avait peut-être un super pouvoir : celui de la faire parler.

« Merci pour la leçon de vie en tout cas, t'étais pas obligé... surtout que depuis le temps, ton chat s'est sûrement fait disséquer par la secte de savants fous tortionnaires dans la tour de Serdaigle. Dis-moi, tu perds facilement le Nord, toi ! »

Heureusement qu'elle était là pour lui remettre les pendules à l'heure, se dit-elle en s'éloignant. Elle se retourna une dernière fois (parce qu'elle ne pouvait pas quitter la compagnie de quelqu'un sans lui faire la morale) pour lui lancer :

« Honnêtement, je trouve que tu fais un très mauvais Sherlock Holmes ! »

[RP Terminé]
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