Un grenier, ça peut être cool :mg: [Chloé, Lou & Irving]

15 mai 2008
 
Irving lança un dernier sortilège de Recurvite sur la table de son appartement. Enfin, appartement, c’était un bien grand mot pour qualifier la petite pièce que louait l’ex-gryffondor dans les combles d’un vieil immeuble des Pentes à la Cité Nimbus. Il avait pris ses quartiers quinze jours plus tôt et le loyer qu’il payait défiait toute concurrence ! Il avait bien visité quelques chambres à Aberystwyth et à Bristol mais les prix dans ces villes étudiantes étaient bien trop élevés pour lui. Il avait donc jeté son dévolu sur cette mansarde qui s’avérait très lumineuse grâce à ses deux larges baies. Le mobilier était constitué d’éléments hétéroclites qu’Irving avait récupérés par-ci par-là : Des coussins posés à même le sol faisaient office de canapé et la table basse était à la fois table de cuisine et chevet. Un matelas une place était positionné dans un coin, vers la partie la plus basse de la charpente juste sous une grande fenêtre de toit. Enfin dans la zone la plus haute se trouvait un petit coin cuisine avec une cheminée  ainsi que la minuscule salle de bain et les toilettes.
 
L’ensemble était petit mais c’était largement suffisant quant il s’agissait de faire le ménage ! songea-Irving en tapotant les coussins pour leur donner plus de volume. Il attrapa le tas de tracts de la FOSSE qu’il devait distribuer et les posa sur le rebord de la cheminée décorée par des dizaines de photos. Il avait beau avoir fait un pas dans le monde adulte, il avait gardé cette habitude adolescente de placarder ses amitiés sur les murs. Enfin il s’assura que rien de dangereux ne trainait par terre –Il savait que la petite Lou avait tendance à attraper tout ce qu’elle trouvait- puis il s’installa sur l’un de ses coussins en attendant son ancienne enseignante.
 
Il avait invité le professeur Hellsoft et sa fille lors des traditionnelles commémorations de la fin de la guerre du 2 mai. A cette occasion, il s’était rendu à Poudlard pour revoir ses amis et il avait pu croiser rapidement son ex-directrice de maison. Comme il n’avait pas vu sa filleule depuis plusieurs mois déjà, il avait proposé à Chloé de venir boire le thé dans son nouveau chez lui. A vrai dire, il avait à cœur de montrer au professeur Hellsoft qu’il s’en sortait dans la vie, même en ayant interrompu ses études prématurément. Il se doutait que son ex-enseignante avait été mise au courant de ses écarts de conduite à Beauxbâtons, mais tout cela, c’était de l’histoire ancienne. Maintenant, Irving était devenu un jeune homme responsable (hum hum) qui avait même trouvé un travail, à en juger par l’élégant costume moldu repassé et suspendu sur la porte de la salle de bain.
 
La salle de bain ! songea-t-il soudainement en levant un index.
 
Il se précipita dans la petite pièce et ramassa le tas de linge sale qui trainait au sol avant de faire disparaitre les restes de dentifrice dans le lavabo. Bon, cette fois, tout semblait en ordre. La cheminée était reliée au Réseau, il avait acheté quelques cookies et muffins  à la boulangerie de son beau-frère et il avait même abandonné son vieux sweat gris rapiécé au profit d’un nouveau pull tout neuf acheté chez Guipure avec sa première paye.
Il jeta un coup d’œil à la pendule et comme il avait encore quelques minutes à tuer, il poussa un profond soupir et se laissa tomber sur son lit. C’était son endroit favori car d’ici il pouvait voir le ciel bleu ou la nuit étoilée tout en étant confortablement allongé. En l’occurrence aujourd’hui, le ciel était parsemé de hauts nuages à l’aspect cotonneux. Le jeune homme attrapa sa guitare qui était à porté de main –comme à peu près les 2/3 des objets présents dans son appartement- et commença à jouer quelques accords. Les répétitions avec les DB lui manquaient beaucoup mais c’était assez difficile d’envisager la reformation du groupe : Avec Danny à Bud, Donald à Poudlard et Juliet en future mère de famille l’avenir des Dark Boursouf était plus qu’incertain. Toutefois Irving aimait bien grattouiller les airs qu’ils avaient inventés tous ensemble, vestige d’un temps révolu. Et puis, qui sait, peut-être que leur musique  plairait à sa filleule !
 
D’ailleurs quant on parle du Lou (désolée c’était trop tentant), un crépitement retentit dans la cheminée au moment ou de longues flammes vertes léchèrent les parois de l’âtre. Irving se redressa donc sur son lit et abandonna sa guitare sur les couvertures pour accueillir ses deux invitées.

Irving accueillit son ancienne enseignante avec un large sourire. Cela lui faisait bizarre de la voir dans un autre cadre que celui de l'école mais il était réellement heureux de la retrouver, même s'il ne lui avait pas vraiment donné de nouvelles depuis la France. Malgré tout, la directrice de Maison avait répondit favorablement à son invitation, acceptant de venir chez lui, avec Lou qui plus est. D'ailleurs la fillette n'avait pas l'air très contente d'être là, à en juger par les grosses larmes qui coulaient le long de ses joues. Le réseau de poudre de cheminette n'était pas le transport le plus adapté pour les enfants en bas âge mais c'était toujours mieux que le Transplanage songea l'ex-gryffondor en observant la petite fille d'un air désolé. Il reporta alors son attention sur Chloé qui lui décrocha un regard glacial accompagné de salutations toutes aussi froides.

"Ça marche plus ça maint´nant..." Répondit-il en souriant, un peu étonné par son propre culot.

Cela faisait longtemps qu'ils avaient dépassé ce genre de rapport. C'était triste à dire mais la maladie de Bradley les avait rapproché. Dans l'esprit d'Irving, Chloé n'avait pas le même statut que ses anciens professeurs et il se plaisait à croire que l'inverse était vrai également. Comme pour confirmer ses pensées, la directrice de Gryffondor abandonna sa mine sombre au profit d'un air plus engageant.

Le jeune homme s'effaça alors pour la laisser entrer. Il désigna la petite pièce ensoleillée d'un geste de la main avant de dire:

"Bon...ben...bienvenue chez moi."

Chloé révéla alors que cela lui rappelait son premier appartement et Irving ajouta:

"C'est pas très grand mais j'ai pas b´soin d'vraiment plus. Surtout quant il s'agit d'faire l'ménage !" Ajouta-t-il en riant avant de se pencher légèrement vers Lou qui s'était miraculeusement calmée: Alors ça y est ? ça va mieux, toi ? Demanda -t-il comme si l'enfant dans les bras de sa mère pouvait lui répondre.

Il leva alors la tête en direction de Chloé pour lui dire: "C'qu'elle a grandit !"

La dernière fois qu'il l'avait vu, Lou n'était qu'un nourrisson. Le temps passait si vite, songea-t-il un peu mélancolique. La fillette le ramenait irrémédiablement à la maladie de son père. Il avait deviné la grossesse de Chloé lors de sa fugue pour rejoindre St-Mangouste et la petite était née quelques semaines à peine après la mort de Bradley. A l'époque Irving avait trouvé ces coïncidences un peu mystiques et il n'avait pas pu s'empêcher de percevoir la chose comme une leçon sur l'existence: Quoi qu'il arrive, la vie continue.
Lou démontra alors toute sa vivacité en attrapant une de ses bouclettes. Si ça n'avait pas été elle, il aurait surement ronchonné  -il détestait qu'on lui touche les cheveux- mais il se laissa faire docilement. De toute manière tous ses copains avaient pris l'habitude de lui ébouriffer la tignasse, à croire qu'ils aimaient le voir bougonner....

"je sais.... C'est rigolo ça...." Se contenta-t-il de dire lorsque le fillette tira à plusieurs reprises sur une boucle avant de la lâcher pour la laisser s'enrouler sur elle-même comme un ressort, mais j'ai encore mieux !"
 Il attrapa alors un petit carton près de la porte rempli de jouets pour enfant. Ils n'étaient pas de la première jeunesse mais ils étaient tout de même en bon état.

"Regarde, une baguette en mousse ! S'exclama-t-il en la sortant de la boite, Pour faire comme papa et maman !Protego ! Ajouta-t-il, en faisant mine de lancer un sortilège avant de tendre le jouet à la petite fille, tiens ! Tu peux la prendre ! "

Ce n'était pas forcement le jeu le plus adapté à la tranche d'âge de Lou mais elle pourrait toujours s'amuser à tordre et retordre la baguette dans tous les sens.

"C'est mes vieux jouets, j'uis aller les récupérer chez ma soeur c'matin pour qu'Lou puisse s'amuser, expliqua-t-il pour justifier la présence chez lui d'un ACTIONMAGE et de son super Balaimobile. Le jeune homme posa alors le carton sur la petite table basse avant de désigner les coussins tout autour:

"Allez y ! Installez vous ! Si vous préférez vous pouvez métamorphoser un coussin pour en faire un super fauteuil. Perso, vu ma moyenne avec M.Nolan, j'préfère éviter, plaisanta-t-il en rejoignant le fourneau, thé ? café ? Qu'lque chose de frais ?"

Il attrapa les pâtisseries que son beau-frère avaient préparé puis il les amena sur la table avec les boissons de Chloé et de Lou.

"Et voila pour ces dames ! S'exclama-t-il en s'asseyant sur un tas de coussins face à son ancien professeur:

"Alors quoi d'neuf ?" Finit-il par demander avec un naturel désarment, Maéva va bien ? Il réfléchit quelques secondes, cherchant comment nommer le compagnon de la directrice des Gryffondor avant d'ajouter, Et ...M.Virtanen ?"

Certes il se sentait plus proche de Chloé mais pas au point encore de les appeler,elle et l'homme qui partageait sa vie, par leurs prénoms.

L’affaire Sorden. Le simple nom de l’enseignante arracha une grimace de dégout à Irving. Cette horrible bonne femme avait participé à gâcher sa dernière année à Poudlard ! Elle avait interdit les Dark Boursouf et surtout martyrisé Danny. Il n’avait pas été étonné de la retrouver mêlé au groupe extrémiste des Mardoliens et il était franchement satisfait de la voir derrière les barreaux d’Azkaban aujourd’hui. D’après Chloé, cette année scolaire avait été bien plus calme sans elle mais Irving avait toutefois un peu de mal à la croire. Elle voulait surement éviter le sujet de la Pleine Lune Sanglante où Sam s’était fait agresser et où Roxanne Prewett avait trouvé la mort. La sécurité de Poudlard avait été une nouvelle fois pointée du doigt et l’ex-Gryffondor se doutait que ce n’était pas forcément un sujet que son ancienne directrice avait envie d’aborder. Ses supputations se confirmèrent lorsqu’elle enchaina rapidement  sur la scolarité de Maeva et Irving ne put contenir plus longtemps un léger sourire en voyant Chloé grimacer à l’évocation des fréquentations de sa fille. Bien qu’elle soit la directrice glaciale des Gryffondor, elle restait quant même une maman poule comme les autres ! Ayant partagé la même salle commune que  sa progéniture pendant plusieurs années, le jeune homme était bien placé pour savoir que Maeva avait un vrai potentiel pour faire tourner sa mère en bourrique… Il se demanda brièvement qui pouvait être ces fameux amis indésirables et la bouille ronde de Donald se dessina dans son esprit.

« Faut pas s’fier aux apparences vous savez… Ceux qu’ont l’air turbulent sont parfois les plus gentils et inversement… » expliqua-t-il en hochant doucement la tête avant de la secouer de gauche à droite, et non j’donnerais pas de nom ! »

Prenez Jeremy Baker par exemple : Beau garçon, bon élève, sportif, capitaine de l’équipe de quidditch, poli et aimable. Qui aurait pu penser qu’il puisse être l’organisateur de la pire soirée de débauche que Poudlard ait connu ? Et Danny Sneals, ce garçon un peu pommé et lunaire qui se révélait être le dealer de Mandragore officiel de Poudlard ! Oui, les apparences étaient parfois trompeuses et Irving était bien placé pour le savoir puisqu’il avait été qualifié d’élève perturbateur à Beauxbâtons. D’ailleurs, des échos de sa scolarité en France étaient parvenus aux oreilles de Chloé puisqu’elle affirma avoir entendu parler de lui. Irving haussa un sourcil, étonné de faire l'objet des commérages. Sa petite vie sans prétention était rarement au cœur des ragots et il se demandait ce que l'on avait bien pu dire sur lui.

"Bah tout dépend de c’que vous avez entendu ! Lança-t-il en riant, si on vous a dit qu'j'ai été viré de Beaubâtons pour avoir fugué, c'est vrai, que c'était pour du trafic de Mandragore, c'est faux, que j'ai été condamné à des Travaux d'Intérêts Généraux suite à ça, encore vrai, et qu'au final tout ça m'a permis de me sentir mieux dans mes baskets...toujours vrai  !"

Il haussa les épaules avant de boire une gorgée de jus de citrouille, conscient que ce qu'il venait de dire pouvait atterrer son ancien professeur. Chloé s'était investie personnellement pour qu'il réussisse dans la vie et il n'avait pas envie qu'elle pense que son travail avait été vain:

" je sais qu'vous m' avez beaucoup aidé l'année dernière pour qu'je maintienne mes résultats en magie en dépit d'ma situation un peu compliqué. J'espère qu'vous vivez pas tout ça comme un échec parce que pour moi c'en est pas un." Préféra-t-il préciser.

C'était vrai. Comme il l’avait expliqué à Nora, il se sentait réellement mieux depuis qu’il avait quitté le système scolaire et il était persuadé qu’il était parfaitement mûr pour intégrer la vie active. Bien sûr, il aurait aimé avoir l’opportunité de travailler dans le monde Magique, c'était d'ailleurs sa principale source de  frustration du moment, mais il estimait que le problème dans cette histoire, ce n'était pas lui mais la société qui était mal faite. Quelle idée de réserver l'accès aux emplois sorciers aux élèves diplômés de l'Université? C'était complètement discriminatoire ! Il n'était pas bête au point de nier en bloc la nécessité des études supérieures mais il était aussi conscient que le gouvernement devait être en mesure de proposer une place à tous les sorciers, quelque soit leur niveau d'étude. D'ailleurs, il attendait cette réforme avec impatience, persuadé que ce n’était qu’une question de mois avant que Fiennes ne revienne sur ce point,  mais en attendant, il avait paré au plus pressé:

"J'ai trouvé un job chez les moldus: Portier de nuit dans un grand hôtel de Bristol, expliqua-t-il en désignant du menton le costume suspendu à la porte de la salle de bain, ça aide pour trouver du boulot de v´nir d'une école privée à la sélection ultra rigoureuse, railla-t-il en faisant référence au site internet qui présentait Poudlard aux moldus.

Même lui, il avait été étonné par la qualité de son C.V moldu qui relevait plus d'une grosse supercherie que d'un réel curriculum-vitae ! Les gens qui D.O.M l’avaient pourtant conseillés pour le rédiger mais Irving restait perplexe.

"Diplômé en Mathématiques, Sciences, Géographie et Technologies, pour quelques BUSES obtenues à l'arrachée, précisa-t-il d’un air dubitatif avant d’ajouter, mais l’mieux c’est quant même :  Français, lu-écrit-parlé suite à un séjour linguistique d'un an dans un institut privé jumelé avec Poudlard. Ah ah ! La bonne blague ! S’ils savaient ! s’exclama-t-il en riant, ‘Fin bon. Ça m’a quant même permis d’obtenir c’boulot : J’ouvre, j’ferme des portes et j’aide les gens à porter leur bagages dans le hall… expliqua-t-il avant d’ajouter en articulant soigneusement chaque syllabe : Et surtout, je me dois d'avoir une prononciation irréprochable.»
Le jeune homme afficha un sourire coupable et attrapa une pâtisserie qu’il fourra dans sa bouche :
«  J’ai failli m’faire virer à cause de cha l’premier jour. » expliqua-t-il en mâchant son gâteau preuve qu'il ne tenait cette bonne résolution qu'à son travail, Mais bon, avec le C.V qu’m’a fait l’D.O.M j’uis sûr qu’j’peux postuler au poste de Ministre des moldus si j’me fait lourder, railla-t-il en tendant un petit gâteau à Lou qui jouait non loin de lui, D’ailleurs j’ai vu qu’c’était l’professeur Mason la directrice de c’département…Elle devait être contente de pouvoir bosser au Ministère sur ce projet… »

Même s’il était critique vis-à-vis du D.O.M, il n’en voulait pas spécialement à ses employés. Pour lui, Fiennes leur avait refilé le problème des élèves non diplômés supérieurs qu’il fallait absolument caser dans le monde moldu et les membres du D.O.M faisaient très certainement de leur mieux pour accomplir leur tache, compte tenu des parcours chaotiques de certains individus.

« Et vous, ça vous tente pas d’changer d’voie ? demanda-t-il alors avant d’ajouter un brin goguenard, Les Gryffondor vous ont pas encore dégouté d’vot’ travail ? »

HRP:

Lorsque Chloé évoqua Vivianne, Irving haussa vaguement les épaules. Le moins que l’on puisse dire c’est que sa mère n’avait pas du tout été favorable à l’idée qu’il arrête ses études. Ils s’étaient longuement disputé à ce sujet mais Irving avait finit par obtenir gain de cause.

« Je pense qu’elle s’inquiète, c’est normal après tout, répondit-il en dévisageant sa directrice,qui en temps que mère,devait parfaitement comprendre la situation, mais je pense que j’ai réussi à la convaincre de m’laisser ma chance. J’uis majeur, j’gagne ma vie, j’paye mes factures,… Et puis, elle est pas bête, elle voit bien qu’j’uis mieux maintenant qu’avant.» Ajouta-t-il en attrapant le vif d’or pour enfant que Lou venait de libérer du carton à jouet.

Il regarda le jouet agiter frénétiquement ses ailes avant de le rendre à la petite fille qui tendait les bras pour le récupérer, puis il rabattit ses genoux vers lui et s’accouda dessus pour écouter Chloé. A en juger par les dires de son ancienne directrice, le gouvernement était sur le point de faire plusieurs réformes d’envergure qui permettraient, entre autre, aux sorciers non diplômés d’accéder à des offres d’emploi dans le monde magique.

« Ça s’rait bien, répondit-il, mais s’ils se contentent de ça, ils vont droit dans l’mur. »

Irving se remémora sa conversation avec les membres de la FOSSE le lendemain de son arrivée
puis il observa Chloé quelques secondes avant d’ajouter :

« La grogne dépasse largement l’cadre des jeunes qui sortent de Poudlard sans diplôme, expliqua-t-il, la Cité est à deux doigts d’imploser après les émeutes de cet hiver. Si les politiques pensent qu’il suffit d’retirer les potions du cycle de fabrication pour calmer les ouvriers, ils s’trompent. Pis y a pas qu’nous, tout l’monde est en colère : Les loups-garous, les étudiants… »

Il laissa planer un léger silence, se demandant s’il mettait sa directrice dans la confidence, puis il ajouta :

« Les responsables des principaux mouvements de contestation du pays sont en pourparler pour organiser une grosse manif’ commune, histoire de s’faire entendre. »

Il tenait l’information de John McNeil lui-même. Apparemment la FOSSE avait contacté une association féministe suite au scandale des grossesses Chaudrillon.

« Ça d’vrait faire du bruit. » se contenta-t-il d’ajouter avant que la conversation ne dérive sur les enseignants de Poudlard. A en juger par les infos de Chloé, Daisy Mason s’épanouissait pleinement dans ses fonctions de directrice du DOM. Irving était content pour elle. Il avait toujours apprécié cette enseignante douce et gentille. Certes il n’avait pas construit le même genre de relation qu’avec Chloé mais cette femme  avait réussi à lui transmettre la passion des Moldus, et il ne la remercierait jamais assez pour ça. Ces connaissances l’aidaient considérablement aujourd’hui et lui permettaient d’être un minimum crédible dans son nouveau job même s’il faisait encore quelques bourdes de temps en temps .Enfin, même si elle semblait heureuse en temps que directrice du DOM, Chloé avoua que l’ancienne responsable des Blaireaux se languissait de ses Poufsouffle.

« Ça j’peux comprendre, les Poufsouffle –comme les gryffondor d’ailleurs-  sont vraiment très très attachants, lança Irving en riant. En toute objectivité bien sûr ! »

Il avait bien quelques connaissances chez les Serpentard, Rachel, Clara ou encore Killian mais la grande majorité de ses amis étaient issus des maisons Rouge et Jaune. Un vague sourire éclaira son visage  tandis qu’il songeait à ses copains. Il ne s’était pas toujours senti à sa place à Poudlard mais il ne pouvait pas nier qu’il avait tout de même vécu de sacrés bons moments avec eux ! Son sourire s’agrandit d’ailleurs lorsque son ancienne directrice de maison révéla que les facéties des élèves la maintenaient en forme… Irving avait donc œuvré personnellement pour le bien-être de Chloé Hellsoft ! Songea-t-il en ricanant mais son rire se fana lorsque cette dernière lui annonça une prédiction pour le moins étrange. Impossible pour lui de ne pas faire le lien entre la vision de l’élève et le baiser échangé avec Nora près des falaises de Seaford Head. Ame sœur, l’expression était quand même super guimauve mais Irving aimait bien le concept. De toute manière, il avait toujours su que sa relation avec Nora était spéciale et qu’ils étaient, d’une certaine manière, compatibles sur bien des points. Peut-être pas sur le plan amoureux, certes, mais au moins en amitié, alors ça lui plaisait d’envisager les choses de ce point de vue même s’il était hors de question qu’il révèle à son ancienne professeur qu’il se sentait directement concerné par cette histoire:

« Ame sœur ? Rien que ça ? Et ben ! Vous devez vraiment entendre d’ces trucs dans vos cours… railla-t-il en se resservant un peu de jus de citrouille, Remarquez, C’est vrai qu’ça doit être drôle. »

L’enseignante et son ancien élève passèrent ensuite le reste de l’après-midi à discuter de tout et de rien sans savoir que, dans un mois jour pour jour,  leurs existences allaient être à jamais bouleversées.