Klem embrasse une dernière fois Valery avant de se lever du canapé et de se déloger des bras réconfortants du danseur. Il serait bien resté la soirée entière lové dans son étreinte mais il s'est promis d'aller présenter ses excuses à Roy pour ce qui s'était passé la veille. C'est donc d'un pas décidé qu'il transplane devant la porte de son ami. A moins que cette énième dispute n'ait réellement mis à mal leur amitié. C'était peut-être celle de trop après tout. Il toque timidement à sa porte d'entrée et attend patiemment qu'elle s'ouvre sur le trafiquant.
"Roy, j'suis désolé pour hier. Me ferme pas la porte au nez, s'te plait. Vraiment, je sais pas c'qui m'a pris. Tu m'en veux pas hein ?"
Petit sourire d'ange pour faire passer la pilule plus vite. Regard de chien battu. Il sent que Roy va craquer et le laisser entrer. C'est ce qu'il va faire hein ? Oui bien sûr c'est un chic type le Royounet.
Klemens Dabrosky
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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Sam 26 Avr 2014 - 19:51
Roy était fatigué des disputes. Il était aussi fatigué des excuses. Aussi, lorsque Klemens se présenta à sa porte, à peine deux jours après leur partie de poker haute en couleurs de la dernière fois, il eut très sérieusement envie de lui claquer la porte au nez. Il avait mis Val dehors juste la veille –enfin, non, il avait transplané de lui-même, mais l’idée de le mettre dehors lui avait tout de même effleuré l’esprit- après des explications assez houleuses. Il n’avait aucune, mais alors, aucune envie de revenir sur cette histoire. Pourquoi diable personne ne voulait l’enterrer ?
Roy observa quelques secondes le loup à sa porte, la figure impassible, tout juste sceptique, mais en vérité, il insultait intérieurement Klemens, Valery, Merlin, Morgane et Godric de tous les noms pour lui offrir une telle vie pourrie. En plus, il lui faisait son regard de chien battu, c’était bas, très bas comme attaque. Ca méritait définitivement bien une porte claquée, chose que Roy exécuta, d’ailleurs, proprement, sans rien dire. Qu’il aille se faire voir.
Cinq secondes, il attendit devant sa fichue porte, en réflexion intense. Klemens venait de s’excuser là, non ? Il ne se souvenait plus très bien, il n’avait pas vraiment écouté, trop occupé à maudire cette sale tête qui lui apportait trop de problèmes, ces derniers temps. La paix, zut, il voulait la paix. Roy rouvrit la porte, presque plus énervé que lorsqu’il l’avait fermée.
« ‘tain. Vous faites vraiment chier. »
Il saisit Klem par le col et le tira vers l’intérieur, avant de claquer de nouveau la porte derrière lui. Puis, il fit face, bras croisés, dans une posture hautement défensive.
« Vas-y, balance tout ce que t’as à dire. Qu’on en finisse. »
Les yeux de chien battu n'avaient visiblement pas fonctionné. Il se retrouve bêtement devant la porte de Roy qui vient de lui être claqué au nez. Il reste les bras ballants devant la porte close sans trop savoir quoi faire. Il ne s'était pas du tout attendu à cette situation, à aucun moment, il n'avait imaginé que Roy puisse le laisser dehors. Il grommelle pendant deux secondes et lève le bras pour refrapper contre le battant de bois. Hors de question qu'il se laisse renvoyer comme un malpropre. Mais avant que son poing n'atteigne la porte cette dernière s'ouvre sur le trafiquant. Il esquisse un léger sourire penaud alors que son ami marmonne son mécontentement et l'entraîne de force à l'intérieur. Il le regarde un instant sans rien dire, sans savoir par où commencer. Il soupir.
"Euh... je voulais m'excuser pour hier. J'ai agi un peu bêtement, il grimace en désignant le bleu qui s'étale sur la joue de Roy. Il l'a pas loupé visiblement. J'sais pas trop ce qui m'a pris. Mais quand t'as dit que Val t'avais embrassé et que je sais pas... j'voyais juste la tristesse de Val sur le coup et 'fin bref, j'suis désolé. Tu m'en veux pas trop hein ?"
Il sait bien que c'est peut-être un peu léger comme explication mais il n'en a pas vraiment d'autres. Il n'arrive pas à se justifier parce qu'il n'avait pas réellement de raison de frapper Roy à part l'impulsion de la jalousie.
Klemens Dabrosky
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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Dim 27 Avr 2014 - 21:40
*C’est le cas de le dire, oui* maugréa intérieurement Roy, lorsque Klemens affirma avoir agi bêtement. Il toisa son ami, mitigé sur la réaction qu’il devait avoir. Mettre de côté son amour-propre et lui dire que tout était excusé ? Si la fatigue des disputes ne le poussait pas à lâcher l’affaire, l’option ne lui aurait même pas effleuré l’esprit. Mince, c’était quand il n’avait pas tellement de torts dans l’histoire qu’il songeait à s’écraser, la situation était tout de même ironique.
« Si, je t’en veux, Klem, répondit-il, implacable. Je vous en veux à tous les deux, mais qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Ca a dégénéré, c’est tout. Et on va passer l’éponge, parce que ça serait juste trop con et qu’on a vécu pire, hein, braves amis que nous sommes. » conclut-il sur une pointe de sarcasme.
Il fit quelques pas vers son canapé, s’affalant dessus avec un grand soupir. Invitant implicitement Klem à s’asseoir aussi, et lui signifiant par la même occasion qu’il n’était pas vraiment en colère. Juste lassé de cette espèce de tension permanente dans leur trio, depuis quelques temps. Il hésita un peu sur ce qu’il allait dire. Il devinait assez bien ce que Klemens ne faisait que sous-entendre. S’il ajoutait à ses soupçons la discussion qu’il avait eue avec Valery la veille, les conclusions en devenaient assez évidentes. Après quelques secondes de réflexion et de silence, il se lança :
« C’était de la jalousie, pas vrai ? »
Parce qu’il était évident qu’il se passait quelque chose entre ces deux-là, Valery le lui avait bien fait comprendre. Le ton et l’expression de Roy ont tout perdu de leur impatience, il n’était qu’interrogatif et suspicieux, tout comme le regard qu’il dardait sur Klemens.
Klem baissa la tête devant le sarcasme apparent de Roy. Il lui en voulait. Que pouvait-il bien faire pour se racheter ? Il ne voyait vraiment pas. Il avait bien conscience d'accumuler les bourdes ces derniers temps. Entre sa fuite en France et ça. Il s'assit en face du trafiquant lorsqu'il l'invita à le faire. Il n'arrivait toujours pas à le regarder en face. Il se sentait vraiment honteux de la proportion que tout cela avait pris. Il redressa la tête vivement. Roy avait donc deviné. Il hocha la tête en haussant les épaules.
"Je crois bien, oui."
Il esquissa un sourire désolé. Il ne savait pas trop quoi rajouter d'autre. Peut-être qu'il pouvait le dire à Roy, c'était son ami après tout. La hache de guerre était enterrée. Il poussa un léger soupir et se passa une main dans les cheveux. Il ne savait pas vraiment par où commencer.
"Tu sais Val et moi ont... Enfin, cette nuit... on a discuté et je lui ai dit que... enfin tu vois. Et j'ai cru qu'il allait me dire que c'était pas possible. Enfin, tu vois... lui et moi quoi. Mais en fait, si c'est possible parce que lui aussi. Enfin bref, on est un couple j'crois ou un truc comme ça. J'sais pas trop. J'avoue que j'ai un peu peur parce que bon, j'ai pas l'habitude de ce genre de truc. Toi t'as l'air super à l'aise et cool avec Julia mais moi j'sais pas si je suis capable d'être bien pour lui tu vois ?"
Il était parti dans une espèce de révélation incomplète qui lui paraissait légèrement embrouillée tout comme le court de ses pensées. Il posa son regard perplexe sur Roy. En une espèce de prière muette pour qu'il l'aide à y voir plus clair. Ou juste pour qu'il lui apprenne à être ce que Valery voulait qu'il soit.
Klemens Dabrosky
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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Mar 29 Avr 2014 - 21:06
Roy étudiait les réactions de son ami. A force de se trouver –trop- régulièrement dans ce genre de situation, il avait appris à décoder les hésitations, même minimes, de Klemens. Ils avaient au moins ce point commun d’être extrêmement maladroits quand il s’agissait de faire part d’excuses. Roy profitait pour l’instant de la position confortable de celui qui pouvait en exiger. Il ne le fit pas, toutefois, pas d’humeur à le taquiner là-dessus. Il valait mieux pour tout le monde qu’ils tournent la page, tout simplement.
S’ensuivit un discours qui surprit Roy par la quantité non négligeable de points de suspension et de « Enfin, tu vois ». Plusieurs expressions passèrent sur son visage, de l'incompréhension à… l'envie de rire. Roy haussa les sourcils, sans que l’on sache bien s’il s’agissait là d’étonnement ou de sarcasme.
« C’est… super clair ce que tu dis, Klem. »
C’était trop difficile de ne pas éclater de rire face à la mine on ne peut plus confuse de son ami. Même la remarque sur Juliana lui donnait envie de sourire, plus ironiquement, toutefois. Non, il n’était pas spécialement super à l’aise et cool avec elle, c’était un peu plus compliqué. En surface, leur relation semblait couler de source, mais en vérité, Roy cachait trop de choses sur lui-même pour être complètement à l’aise avec la jeune femme. Et contrairement à ce qu'il avait l'air de croire, il n’avait pas plus l’habitude que Klemens d’être dans une relation de couple, mais ce détail, il le gardait pour lui.
Malgré son envie, Roy ne rit pas, par respect pour l’embarras de son ami. Ce n’était pas le moment de se moquer, n’est-ce-pas ? Il ravala son sourire tant bien que mal, s’efforçant de retrouver une mine plus sérieuse. A présent, il percutait un peu plus ce que Klemens cherchait à lui dire, et, en quelque sorte, il était partagé entre l’envie d’en savoir plus, et celle de les maudire à jamais.
« Donc en fait… Vous m’avez pris la tête comme pas permis pour vous mettre ensemble, genre, trois heures plus tard, résuma t-il, entre désabusement et exaspération. Il soupira, se souvenant qu’il était sensé se montrer clément. Non mais j’suis content pour vous, hein. Et donc, pourquoi t’as tellement peur ? Tu lui as dit quoi exactement ? »
Oh Roy avait bien une petite idée de la réponse, mais la faire dire à Klemens faisait partie du plan. S’il voulait que sa relation fonctionne, il fallait commencer par mettre des mots dessus… D’accord, c’était surtout pour assouvir sa curiosité.
Klem regarde Roy perplexe. De quoi, c'est pas clair ce qu'il a dit ? Pourtant, lui il comprend très bien ce qu'il veut dire. Ça lui parait clair à lui. Enfin, il s'est peut-être un petit peu embrouillé mais il sent que Roy a très bien compris où il voulait en venir puisqu'il reprend exactement ce qu'il vient de dire avec ses mots à lui et son sarcasme. Bon, il l'a un peu mérité. C'est vrai qu'ils ont peut-être un peu abusé pour le coup. Mais Roy est pas mort, tout va bien finalement non ? Bon, il a peut-être été un peu blessé dans amour propre à cause de son poing dans la figure. Certes. Mais bon, il en a eu d'autres Roy. Il va pas s'arrêter à ça si ?
Mais le trafiquant veut jouer aux idiots et faire semblant de ne pas comprendre où il a exactement voulu en venir. C'est un peu gênant de dire ces mots là devant son ami. Il se sent un peu bête et très niaiseux. Il se transforme en loque pathétique. Il soupire comment lui expliquer ? Pas le choix, il va devoir tout avouer. Rah c'est vraiment trop la honte là.
"Bon... Je lui ai dit que... Roh mais Roy, fais un effort un peu là. J'suis sûr t'as compris ce que je veux dire."
Il soupire et boude un peu. Il a vraiment pas envie de se dévoiler comme ça devant Roy. Il va se moquer de lui. C'est sûr.
"J'ai dit que... je l'aime."
Il détourne le regard et boude vraiment maintenant. Il en veut à son ami de l'avoir obligé à le dire.
"Voilà, t'es content ? J'l'ai dit."
Klemens Dabrosky
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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Mer 30 Avr 2014 - 1:47
Pas du tout. Il ne voyait pas où il voulait en venir, allons, semblait tranquillement dire son regard qui feignait l’innocence. C’était puéril comme vengeance, mais ça ne mangeait pas de pain. Et puis, il pouvait bien s’amuser un peu, quand ses deux amis l’avaient bien fait tourner en bourrique, lui ! Amusant, ça l’était, beaucoup, même. Roy ne put retenir son éclat de rire cette fois-ci. Un véritable rire comme il n’en avait pas eu depuis longtemps, c’était… agréable. Cela eut le don de le détendre pour de vrai, après des semaines entières de prise de tête. Enfin, il retrouvait un peu de la simplicité, la facilité dans ses relations avec le loup. Même si le moyen était peu louable, après tout, il se moquait clairement. Ce n'était pas très loyal, d'ailleurs, quand on savait que Roy, dans une situation similaire, n'en aurait pas mené plus large que Klemens. Il attendit de se calmer un peu, avant de répondre, entre deux sourires :
« Eh ben, j’espère que tu lui as pas dit comme ça, hein ! Quelle tragédie… Klemens Dabroski amoureux. Tu te rends compte ? Tu pourras même plus faire genre t’es un mec viril trop au-dessus de ça. Hé, c’est pas grave de tomber amoureux, Klem, boude pas. Ca arrive à tout le monde, tu sais, même aux meilleurs. »
Il ne put empêcher son sourire moqueur de s’agrandir, mais se rappela à l’ordre en voyant la mine du loup à cet instant, qui ne devait pas être des plus avenantes. Ah oui, il était sensé faire le meilleur ami, maintenant. Prêter une oreille attentive, donner des conseils, tout ça… Il se gratta un peu la nuque, cherchant quoi dire de pas trop stupide.
« Ok, ok, j’arrête. Il fait même un effort pour paraître moins insolent avec son sourire. C’est… étonnant venant de vous deux. Mais c’est une bonne nouvelle, non ? C’est quoi le problème ? »
Klem boude encore plus lorsque Roy se met à rire comme une baleine. Il fronce les sourcils et croise les bras sur sa poitrine se renfermant sur lui même. C'est vraiment pas drôle. Il se renfrogne encore plus lorsque le trafiquant qui se disait son ami se fiche complètement de sa poire. Il aurait jamais dû lui dire, il le savait pourtant que c'était pas une bonne idée. Si ses yeux était des poignards, Roy serait mort depuis longtemps, transpercé à divers endroit. Sa mâchoire est serré. Il est un peu triste de l'attitude de son ami. C'est pas cool. Il pousse un soupir lorsque le trafiquant refait des efforts pour redevenir un pote avec des questions un peu stupide.
"Ouai c'est cool évidemment. C'est même carrément plus que ça. Mais j'ai peur de le perdre, qu'il se rende compte que je suis pas le bon type pour lui. J'traîne trop de casseroles. Y aura un moment, il en aura marre de ma sale tronche. Et puis sérieux, comment on peut vivre avec un type comme moi. Une fois par mois, je deviens un danger public. D'autant plus si mes potions marchent pas."
Il pousse un soupir. Il aimerait que tout soit plus simple. Il aimerait ne pas avoir de passé qui risquerait de tout compromettre. Il voudrait pouvoir être complètement honnête avec Valery. Mais il y a certaine chose sur lui qu'il ne peut pas dire. C'est beaucoup trop douloureux et honteux. Ses années en Allemagne par exemple, ses deux ans de prostitutions resteront à jamais à secret tout comme Kaszia. Il se l'est juré.
Klemens Dabrosky
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Dim 4 Mai 2014 - 16:14
Klemens était vexé. Très vexé. Son manque de réaction surprit un peu Roy, le calma aussi, en quelque sorte. Le blesser n’était nullement son intention, c’était forcément moins drôle si son ami prenait la mouche de la sorte. Bien. Au moins, cela prouvait que l’affaire était sérieuse, puisqu’on ne pouvait même plus plaisanter avec. Quelque chose avait réellement changé entre lui et Valery, ce n’était pas juste une histoire de coucherie à temps plein. Ils étaient en couple, ils étaient amoureux… Bien. Oh c’était étrange pour Roy aussi, qui n’avait pas l’habitude de voir Klemens sentimental, qui sentait aussi que de moins en moins de place lui serait laissée dans leur trio, dorénavant.
Mais il aurait tout le temps de se montrer égoïste plus tard. Pour le moment, Klemens lui faisait une nouvelle crise existentielle, et il lui semblait de son devoir de re-préciser certaines choses.
« Les potions, c’était un accident. Ca se reproduira pas, ok ? »
Rien dans son regard ne laissait à Klemens la possibilité de douter qu’il y veillerait, qu’il était hors de question de lui fournir une autre potion défectueuse. La première pleine lune depuis son retour approchait, d’ailleurs, il leur fallait se tenir prêt. Il écarta le sujet pour le moment, cherchant comment faire comprendre à Klemens la situation, sans laisser son irritation trop déborder. Roy retint tout ce qu’il avait envie de balancer à Klem sur ses manies agaçantes de toujours se rabaisser, parce qu’il le lui avait de toute façon déjà dit. Parce qu’il pressentait aussi que ce ne serait pas la bonne méthode. C’était dingue. Entre lui et Valery, il finissait par ne plus trouver les arguments pour raisonner leurs têtes de pioche. Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre.
« Ouais ben Val est venu me voir aussi. Et devine quoi ? Il m’a dit qu’il y avait un truc bien qui se passait entre vous, et qu’il flippait de perdre ça, lui aussi, à cause... Comment était-il sensé appeler le fiasco du deux avril ? Sa seconde d’hésitation passa presque inaperçue. Du plantage total de notre soirée. Tu m’as cogné parce que t’étais jaloux, et Val était à deux doigts de le faire aussi parce que j'aurais pu gâcher un truc entre vous. »
Rappeler ce qu’il s’était pris pour son seul crime d’avoir voulu jouer la carte de l’amitié ne lui faisait pas plaisir, mais Roy s'efforça de ranger un peu sa fierté, pour une fois.
« Tu piges, Klem ? Il ressent exactement la même chose que toi. Vous êtes aussi pas doués l’un que l’autre. Mais ça marchera quand même, parce que vous avez tous les deux des sales tronches et que jusqu’ici, vous avez très bien réussi à vivre avec. Vous habitez même ensemble, à croire que vous en redemandez, quoi. »
Son ton au départ très calme et maîtrisé s’était progressivement chargé d’impatience, c’était décidément plus fort que lui. Il lâcha un profond soupir, pour laisser retomber sa nervosité, encore visible dans la façon qu’il avait de se gratter la nuque.
« J’sais même plus comment te le dire, mec. Ok, je pige pas toujours la façon de fonctionner de Val, mais si y a un truc dont je suis plus que certain, c’est qu’il te laissera jamais tomber. J’étais là quand toi t’étais à des kilomètres, en France. T’imagines même pas le sang d’encre qu’il s’est fait. Je dis pas ça pour te faire culpabiliser ou t’inquiéter plus que tu ne l’es déjà, hein. C’est juste pour que tu prennes la mesure de ce qu’il est capable de faire pour toi. Il va pas te jeter comme un chiffon sale quand il en aura marre de toi, parce que tu sais quoi ? Il a eu mille occasions de le faire, à commencer par le jour où t’es revenu comme une fleur. Val n’a jamais eu autant marre de toi que quand t’es parti, mais non, il est toujours là. Alors, je sais pas, tire tes conclusions, un peu. »
Roy ne le ferait pas pour lui, il avait déjà trop parlé, s’aperçut-il. Il ne s’attendait pas vraiment à ça, à vrai dire. Ses sourcils se froncèrent, cette fois-ci, non plus d’agacement, mais plutôt de scepticisme. Il lâcha d’un ton on ne peut plus sérieux :
« Je crois que je suis en train de devenir votre conseiller matrimonial, c’est flippant. »
Klem hocha la tête, il croyait Roy lorsqu'il lui disait que l'histoire des potions ne se reproduirait pas. Il faisait suffisamment confiance au trafiquant pour savoir qu'il serait beaucoup plus attentif à l'avenir. Il n'en voulait pas du tout à son ami. Encore moins lorsqu'il savait qu'il avait dû faire le tour de ses fournisseurs pour obtenir des réponses sur ce qu'il s'était passé avec les potions. Puis la discussion prit un étrange tournant. Des confidences sur Valery, ses actions, ses sentiments. Il écouta Roy jusqu'à la fin sans le couper. Il ne savait pas quoi dire non plus pour être honnête. Son cerveau cogitait à plein régime. Il n'avait pas conscience de tout ça. Il avait cru que sa toute nouvelle histoire avec Valery n'aurait pas pu être prémédité que c'était un peu une déclaration comme ça sans réelle réflexion. Mais visiblement, les sentiments étaient profonds des deux côtés. Un léger sourire un peu niais s'étira sur ses lèvres au fur et à mesure que Roy parlait.
Il revint un peu sur terre lorsque le silence revint. Il éclata de rire à sa dernière remarque et posa un regard moqueur sur son ami. Ça lui allait bien pourtant comme qualificatif, conseiller matrimonial pour cas désespéré. Il secoua un peu la tête et pensa pendant un instant qu'il aurait bien bu un truc. N'importe quoi mais juste histoire de pouvoir se donner un peu de courage avant de prendre la parole et de reparler de trucs un peu personnels. Il se passe une main dans les cheveux, il envisageait sérieusement de les laisser pousser mais pour l'instant, il était encore en phase de réflexion, il les aimait bien court aussi.
"Merci, mec. T'es un vrai pote. Le meilleur que j'ai jamais eu je crois bien. Je sais vraiment pas quoi faire pour te remercier. Je vois bien qu'on doit trop d'embêter avec nos embrouilles et tout mais toi tu restes cool comme un pote. Et j'suis encore vraiment désolé pour le coup de poing. De toute façon, si j'avais réfléchi deux secondes, c'est pas à toi que j'aurais dû le mettre. T'as jamais rien demandé toi en fait."
Klem poussa un léger soupir et se permit un léger sourire désolé. Il pensait chacun des mots qu'il venait de prononcer. Roy était un vrai pote, son meilleur ami. Il s'en était rendu compte surtout après son retour de France. Ils ne faisaient que se chamailler et s'embrouiller pour des histoires bêtes mais au fond, ils pouvaient compter l'un sur l'autre en cas de vrais problèmes et ça c'était plus que chouette.
"Et avec Julia comment ça va ? Vous êtes mignons tous les deux. J'espère que ça va durer."
Son sourire s'agrandit d'avantage. Chacun son tour, à lui d'avouer ses sentiments maintenant. Même si il se doutait que Roy ne le ferait pas. Il avait beaucoup trop de fierté pour ça.
Klemens Dabrosky
Roy CalderPropriétaire d'un haras
Messages : 2891
Dim 18 Mai 2014 - 22:44
Roy avait étonnamment réussi à faire taire Klemens. Il se trouva pour une fois écouté jusqu’au bout, sans qu’une objection de son ami ne l’interrompe, ce qui l’encouragea à parler… plus que de mesure. Ce n’était pas désagréable de dire tout ce que l’on pensait sans se retenir. Surtout quand pour une fois, il n’avait pas fait de gaffe, Roy le comprit au ton reconnaissant du loup. Il détourna légèrement le regard à sa réponse, un sourire un peu nerveux sur ses lèvres à sa dernière phrase. Il n’avait effectivement rien demandé pour se retrouver dans cette tempête d’embrouilles avec ses amis.
« Enfin quelqu’un qui le reconnaît, lâcha t-il, dans une tentative d’humour un peu crispée. Bah, n’en parlons plus, ok ? »
Son sourire devint plus franc en repensant aux premiers mots de Klem, qui avaient été bien plus agréables à entendre.
« Me remercie pas, c’est gratuit pour une fois. T’es d’une humeur à te déclarer, en ce moment, c’est ça ? En vérité, Roy était gêné, chose qu’il tentait de masquer en tannant Klemens. M’enfin... Je suppose que c’est réciproque. »
Fantastique déclaration de meilleurs amis doués comme leurs pieds avec la subtilité des relations humaines. Si cela n’avait pas été lui mais quelqu’un d’autre, Roy ne se serait pas gêné pour s’en moquer allègrement. Klemens ne lui laissa malheureusement pas le temps de changer de sujet, embrayant presque aussitôt sur des questions à propos de Juliana. Questions dont le trafiquant se serait bien passé, peu démonstratif qu’il était avec ses sentiments. Si Juliana n’avait été qu’une conquête d’un soir, il se serait trouvé bien plus bavard et vantard, mais, sans qu’il ne s’en explique les raisons précises, la jeune femme était devenue un peu plus que cela. Oui, les choses allaient bien avec Juliana, aussi étonnant et nouveau cela fût-il pour lui. Le sourire railleur de Klemens fit se renfrogner Roy, qui leva les yeux au ciel. Ca va, l’amour ne brillait pas sous les étoiles non plus !
« Ca fait déjà un mois et demi –ce qui était la signification même de durer, à son échelle. Pour l’instant, ça se passe bien, mais… J’sais pas. »
Il laissa s’égrainer quelques secondes de silence, pas certain de savoir ce qu’il ne savait pas. Mais ils venaient de se dire meilleurs amis, n’est-ce-pas ? Klemens méritait bien quelques confidences. Roy finit par avouer, avec un soupir :
« Plus j’y pense et plus je me dis qu’il y a aucun moyen que ça marche. Julia sait pas vraiment qui je suis. Elle s’imagine encore que je fais du commerce légal. Ca se passe tellement bien que j’ai pas envie de tout gâcher en lui disant pour mes trafics. Mais elle va finir par l’apprendre un jour ou l’autre, hein… Je t’ai dit que son frère était un Auror ? Je… »
Roy détourna le regard, la mine de plus en plus renfrognée à l’idée de ce qu’il allait dire et qui froisserait sa fierté.
« J’ai l’impression d’être complètement coincé, en fait. J’ai pas l’habitude de mettre dans ce genre de situation, vu que je garde jamais une femme longtemps. »
L’assertion exacte était qu’il ne savait pas garder de femme. Et son indécision allait finir par lui faire perdre Juliana, ce qu’il ne souhaitait pas. Klemens le comprendrait de lui-même en sachant lire entre les lignes, sans qu’il n’ait besoin de dire qu’il tenait à elle.
« Bref, balaya t-il d’une voix plus forte, avec un geste de la main, avant de poser un regard narquois sur le loup. Crois pas que tu vas m’avoir, c’est toi qui viens m’embêter, c’est toi qui me raconte tes galères, pas l’inverse. Donc… Vous êtes un couple, avec Val ? J’ai du mal à imaginer le truc. »
Il l’avouait sans gêne, il ne connaissait pas plus libertin que Klemens et Valery, Roy était presque sage à côté. Si lui-même avait l’impression d’être incapable de construire plus qu’une relation bancale avec Juliana, qu’en était-il de ces deux-là ? Le trafiquant était à la fois curieux et inquiet de savoir, pressentant déjà une montagne de prises de tête entre ses deux amis au caractère compliqué.
Klem esquisse un léger sourire lorsque Roy le vanne un peu sur son humeur à se déclarer. Qu'il en profite ça va pas recommencer tout de suite. enfin sauf si ils trouvent encore le moyen de s'embrouiller mais honnêtement, il n'en a pas envie. Il hoche la tête son sourire s'agrandissant face à la déclaration de réciprocité avant de changer de sujet. Ils n'ont pas encore eu l'occasion de parler du couple qu'il forme avec Juliana. Peut-être que finalement ce n'est pas aussi idyllique que pourrait le laisser croire les apparences. Il écoute son ami lui raconter ses doutes et reste stupidement surpris lorsqu'il apprend que la jeune fille a un frère Auror. Ce qui place Roy dans une situation plutôt délicate. Il comprend parfaitement que le trafiquant ne veuille pas parler de l'illégalité de son entreprise à sa petite amie, néanmoins si cela venait à se concrétiser de façon plus permanente, il serait peut-être judicieux d'en parler avec elle pour éviter que le mensonge ne pourrisse leur couple.
Il se rend compte qu'il n'est vraiment pas le mieux placé pour penser comme ça avec tout ce qu'il cache à Valery mais il a l'impression que ses secrets sont beaucoup plus compromettant que celui de Roy. Et que risque-t-il au pire ? Si elle l'apprend par son frère et qu'elle se rend compte qu'il lui a menti, elle le quittera, c'est une chose certaine. Autant prendre le taureau par les cornes et lui avouer lui même au lieu d'attendre qu'un autre le fasse à sa place.
"Je crois qu'il faudrait que tu lui dises. J'sais bien que c'est pas facile et t'as le risque de la perdre. Mais si c'est son frère qui lui dit, tu crois qu'elle va réagir comment ? Enfin après, j'suis sûrement le plus mal placé pour donner des conseils comme ça."
Il esquisse un nouveau sourire un peu piteux avant de conclure.
"Quoiqu'il arrive, tu sais que tu peux compter sur moi. Si t'as besoin de n'importe quoi mec."
Enfin presque n'importe quoi. Il n'a pas l'intention de répéter les erreurs du passé en jurant fidélité pour se retrouver dans des situations qu'il ne peut pas appréhender. Il n'est pas un assassin et il se refuse de recommencer à donner du plaisir pour de l'argent. Il soupire légèrement, chassant de son esprit des images peut agréables de son passé. Il se recentre sur la conversation et esquisse un sourire amusé lorsque Roy avoue avoir du mal à imaginer le couple qu'il forme avec Valery. C'est certain qu'ils doivent être légèrement atypique, loin du couple conventionnel mais ça lui convient parfaitement.
"Ouai, enfin on reste libre de faire ce qu'on veut quand même. Pas de prise de tête entre nous. Et surtout pas une relation basée sur la possession. Il m'appartient pas, je lui appartiens pas. Pas de chaines, pas de contraintes."
Une relation ce qu'il a de plus sain pour lui. Une relation qui ne le contraindra pas qui ne lui donnera pas l'impression d'être un simple jouet pour son partenaire. Une relation dans laquelle la possessivité n'apparaîtra pas et dans laquelle il n'aura pas à craindre d'être bridé et maltraité. Encore une fois son esprit s'égare. Il se demande bien pourquoi il ne fait que penser à ses souvenirs là précisément de son passé ces derniers temps. Il faut qu'il arrête, cela deviendrait presque une invocation pour le faire réapparaître dans sa vie. Et de cela, il n'est pas question.
"C'est le meilleur compromis que je puisse trouver pour l'instant. J'crois pas qu'on soit fait pour la vie de couple traditionnelle."
Il hausse les épaules pour montrer que ça n'a pas grand intérêt et esquisse un léger sourire pour montrer qu'il est heureux de la situation et que cela ne le dérange pas le moins du monde, au contraire, il est plus qu'heureux que le simple fait d'avoir prononcé certains mots lui procure autant de bonheur.
Klemens Dabrosky
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