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Dies Irae [Roy]

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Profil Académie Waverly
Dies Irae [Roy] Icon_minitimeDim 20 Avr 2014 - 17:20
2 Avril 2008, quelques minutes après "Of Concrete and Glass", appartement de Roy.

Lorsqu'il arrive dans l'appartement du trafiquant, Valery n'attend pas de voir si il cherche à s'expliquer, s'il tente une approche calme, ou s'il s'offusque de le voir débarquer chez lui après l'avoir viré pour le même genre de raison. Il traverse le salon, localise rapidement Roy Calder, et le saisit par les revers de son col pour le plaquer sans cérémonie contre le mur le plus proche, et pas dans un geste romantique, mais bien en vue de lui asséner des vérités à la figure jusqu'à ce qu'il n'en ai plus à lui offrir. C'est fou comme sa colère, apaisée et calmée sur le toit est revenue à la simple vue de la sale tête du trafiquant, à quel point il fait naitre en lui des sentiments contradictoires, bien trop criants pour sa santé mentale. Il doit cesser de les contenir et de les endiguer, et les laisser éclater une bonne fois pour toute avant que ce ne soit lui qui éclate, à la fin. Alors il se met à gronder, sourdement, froidement, dans un état presque second. Il est très articulé, il prend bien son temps pour lui enfoncer chaque mot dans le crane, et lorsqu'une emphase semble nécessaire, l'imprime contre le mur un peu plus à la force de ses poings à son col, jusqu'à ce qu'il en ai le souffle coupé.

- Tu sais quoi, Roy Calder ? Bravo, t'as gagné. Ouais. Ouais, je t'aime. Je t'aime et c'est pas par choix. Et c'est pas voulu. Et c'est certainement pas parce que tu le mérites. Et tu le sais, tu l'as trèèès bien grillé. Et je t'aurais jamais embrassé, je t'aurais jamais touché en pleine possession de mes moyens. Tu penses que ca m'amuse ? Tu penses que j'apprécie la situation ? Tu penses que moi, qui ai jamais été fichu de répondre aux sentiments de qui que ce soit n'apprécie pas l'ironie de la situation ? J'ai jamais eu aucune envie de tomber amoureux d'un gars comme toi, qui a rien demandé, qui est hétéro, qui est un pote. Et tu. Le. Sais. Il assène chacun des points par un brusque mouvement de ses mains enfoncant le dos de Roy dans le mur plus douloureusement que la fois d'avant. Tu le sais et t'as géré ce truc comme une merde. J'étais misérable et malade et bourré, Roy, putain. Mais tu trouves quand même le culot, la putain de sensibilité zéro de te repointer, de me foutre le nez dans ma merde et d'affirmer comme le bon mec bien hypocrite que tu es que t'as rien fait, que c'est pas toi, que t'as rien à voir là dedans. Que t'es pas du le gars qui s'est foutu de ma gueule et que j'ai du virer de chez moi pour pas puncher quand il a capté que j'avais des sentiments pour lui. T'avais aucun droit de te foutre de moi ainsi. T'avais aucun droit de rouler sur ce que j'ai pu ressentir. T'avais aucun droit de revenir chez moi sans nous être expliqués avant, t'avais aucun droit de balancer à Klem que je t'avais embrassé, t'as vu la gueule qu'il a fait ? Et tu sais TRES BIEN ce qui se passe avec Klem aussi. J'ai pas envie que tu ruines ce que j'ai avec Klem juste parce que ton égo ne saurait souffrir de s'expliquer deux secondes avec quelqu'un qui a des sentiments qui le dépassent pour ta pauvre pomme. Si c'est le cas, Seigneur, Roy, jte jure que je reviens et je te marave encore une fois.

Son étau perd en force, un peu, et ce n'est certainement pas un mal, car Roy doit commencer à avoir la tête qui tourne d'être pressé très près de la gorge depuis tout à l'heure, par quelqu'un trop en colère pour mesurer sa force et trop puissant pour qu'il soit tout à fait agréable de se faire manipuler ainsi. Sa rage semble s'être échappée par tous les pores de sa peau et il semble moins immense, terrifiant et dévorant qu'auparavant, à présent qu'il a tout craché. Il ressemble à nouveau à Valery, avec sa tête de gamin, un peu triste, un peu malade, ces derniers temps, pâlichon et ne souhaitant qu'à la situation de se tasser. Il laisse Roy reprendre ses esprits, mais l'empêche toujours de s'éloigner de lui et du mur. Il souffle, il confesse.

- Il y a probablement un truc bien qui est en train de se passer entre nous et il a suffisament souffert et il le mérite et je l'...

Peut-être que c'est trop tard. Que savoir pour Roy a désamorcé toute naissance de quelque chose de plus avec Klemens. Qu'il a mal joué à ce point, qu'il n'a plus de cartes en main, que leur amitié, et leur complicité, à tous les trois, est définitivement brisée, achevée. Il redresse le visage, qu'il avait baissé dans la confession, et son visage se durcit à nouveau, bien qu'il n'élève pas la voix, cette fois-ci.

- J'veux plus qu'on en parle. Réconcilie toi avec moi. Tu te débrouilles, je m'en fous. Tu remets pas les pieds dans mon appartement tant que c'pas le cas. Notre amitié est trop précieuse pour qu'on la ruine comme ça. Tu ranges ton égo, je range ma colère, on se débrouille. Je quitte pas cette pièce, autrement.
Roy Calder
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Dies Irae [Roy] Icon_minitimeDim 20 Avr 2014 - 23:05
Roy Calder trouvait qu’on l’appelait un peu trop Roy Calder ces derniers temps. Ce n’était jamais bon signe de se faire appeler par son nom complet, il le savait d’expérience.

L’arrivée en trombe de Valery l’avait surpris –et c’était un euphémisme- lui qui était parti pour ruminer seul son état incertain entre lassitude et aigreur. Roy n’était pas prêt pour remettre cette histoire sur le tapis, pas prêt pour se faire à moitié étrangler contre un mur, pas prêt pour s’entendre dire tout ce que Valery avait sur le cœur. Les explications, il les avait attendues, il avait fini par avoir assez de les attendre, voilà pourquoi il n’avait pas décliné l’invitation de Klemens. Il n’allait pas éternellement se cacher non plus. Peut être qu’il aurait du venir engager la discussion avec Valery, comprendre que lui avait trop honte pour le faire, oui. Là avait été sa lâcheté, il avait préféré attendre dans l’espoir que l’affaire se tasse, que ce regrettable incident soit oublié. Grande naïveté de sa part.

Roy n’était pas prêt pour entendre une déclaration, qui devait être la première de sa vie, tiens, Valery ne croyait pas si bien dire en parlant d’ironie. Oui, il le savait, il avait fini par comprendre en reliant quelques neurones entre eux. C’était clairement pour ça qu’il avait préféré fuir. Que faire d’autre ? Dans tous les cas, il blesserait forcément Valery, puisqu’il se trouvait incapable de répondre à ses sentiments.

Ce que Valery partageait avec Klem ? Il s’en doutait plus qu’il ne savait vraiment. Mais mince, il n’avait pas voulu une seconde s’immiscer entre eux deux. Tout au plus râlerait-il de temps en temps de tenir la chandelle, pour la forme, rien de bien dramatique. Et s’il avait « roulé » sur les sentiments de Valery, eh bien, il en était désolé. Ce n’était pas du tout son intention de départ. Roy n’était pas quelqu’un de bien, Roy pouvait se montrer franchement salaud. Mais pas avec des amis qu’il estimait réellement.

Il y avait bien une chose qu’il approuvait complètement dans ce long monologue. Leur amitié était précieuse, il s’en était particulièrement rendu compte avec le départ de Klemens. Pas une seule seconde, il n’avait voulu piétiner ça.

Mais Valery ne lui laissa pas le temps pour dire tout ça. Parce qu’il parlait trop vite, parce qu’il l’étranglait aussi, accessoirement. Quand il le lâcha enfin, Roy pensait plus à retrouver sa respiration qu’à se lancer dans de grands discours, même si ses pensées fourmillaient. Il venait de découvrir une autre facette du danseur, quelque chose qu’il le tenait suffisamment en choc pour qu’il se tienne à carreau quelques secondes, en dévisageant Val. Il savait qu’il était capable de colère, il en avait déjà fait les frais. Pas de violence.
Klemens lui avait collé un poing, pas plus tôt que dix minutes. Valery venait de manquer de l’étrangler. Cela devenait trop pour que leur amitié, ou plutôt les fragments qui en restaient, ne se reconstituent par magie, en quelques secondes, comme avait l’air de l’exiger Valery.

« T’es taré, mec. T’es vraiment taré. »

Et il avait presque envie de s’arrêter là, tant cela résumait bien sa pensée. De le faire sortir de son appartement dans les règles de l’art, aussi, parce que non, il n’avait pas apprécié de se faire violenter de la sorte, qu’il soit coupable ou pas dans l’affaire. En même temps, Valery dégageait une telle aura d’autorité qu’il sentait que la meilleure chose à faire était encore d’écraser, d’acquiescer sans rien dire. Mais Roy en avait toujours été incapable et ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait commencer. Se mettre en colère ? A quoi bon, c’était déjà fait, et ce n’avait pas été la bonne chose à faire. Son ton fut tout de même froid quand il répliqua, et sa posture sur la défensive. Il n’avait pas envie de se repayer une autre scène de hurlements, mais pas non plus envie de se taire.

« C’est pas si simple, Val. On se réconcilie pas comme ça, d’un claquement de doigts. Tu t’es pas dit que t’étais pas le seul à te sentir lésé ? Vas y, dis-moi, qu’est-ce que tu fais quand quelqu’un qui t’attire pas t’embrasse sans prévenir ? Tu rigoles un peu et tu lui dis d’essayer avec quelqu’un d’autre, tu prends pas spécialement ça au sérieux, hein ? Ouais, et quand c’est un de tes meilleurs amis, tu fais quoi ? »

Il ne lui laissa pas vraiment le temps de répondre à sa question, il s’arrêta juste dix secondes parce qu’il se rendit compte qu’il venait de mettre un mot sur leur relation. Aussi gamin de primaire que cette pensée était, il n’avait jamais dit ni à Klemens, ni à Val qu’il les considérait comme ses meilleurs amis, comme ses frères. Parce qu’il n’en ressentait pas le besoin, parce qu’il ne savait pas comment le dire aussi. Etrange comme ces mots lui avaient échappé naturellement. Puisqu’il était lancé…

« T’es… comme mon petit frère, Val. Et je suis désolé si c’est pas ce que t’attends. C’est précisément parce que, comme tu dis, je savais très bien que c’était pas ce que t’attendais, que j’ai pris mes distances. Traite-moi de con ou de lâche si tu veux, mais pas d’hypocrite. J’ai jamais voulu te rouler, je suis sincèrement désolé si t’en as eu l’impression. Ok, c’est dit. Il prit une légère inspiration. Mais tu sais quoi, j’en ai marre de prendre des coups, y a un moment où ça règle plus rien du tout. Et j’en ai plus que par-dessus la tête de cette histoire. J’ai eu ma dose, c’est bon. Tu devrais t’occuper de Klem, au lieu de t’occuper de moi. J’ai pas la moindre intention de me mettre entre vous deux, je cherche pas à ruiner ce que vous avez, juste à… Sauver leur amitié à tous les trois ? Roy soupira. J’ai juste envie que tout redevienne comme avant. Je me fais pas d’illusion, je sais que c’est plus vraiment possible, mais… »

Son ton devenait las. Il ne savait plus par quel bout prendre la situation. Plus ils parlaient, plus Roy se rendait compte du pathétique de la situation. Un baiser, juste un fichu baiser. Comme s’ils n’avaient pas passé l’âge de s’affoler pour ça. Même Klemens le boudait, maintenant. C’était dingue de constater comme les relations humaines pouvaient s’avérer fragiles.

« Laisse tomber. Je veux plus qu’on en parle non plus. P’têt qu’on a juste besoin de prendre du recul, p’têt que dans deux jours, je débarquerai chez toi en rigolant après avoir compris combien on est cons tous les trois. Ouais, c’est ce qui va se passer. T’as qu’à retourner voir Klem, expliquez-vous tous les deux, tu sauras mieux gérer que moi, hein. »

Façon subtile ou pas de le chasser, mais Roy n’aimait pas qu’on le voit dans un état de vulnérabilité. Les discours sentimentaux, très peu pour lui. Il venait pourtant de s’y essayer, c’était trop nouveau pour lui pour qu’il ne se sente pas ébranlé, et ne détourne pas le regard.


Roy Calder

Walking on the sunny side

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Dies Irae [Roy] Icon_minitimeDim 20 Avr 2014 - 23:47
La tête amère, avec le sourire, maintenant familier, qui l'accompagne, lui revient presque automatiquement aux paroles de Roy.

- Le truc que tu sembles pas comprendre, Roy, c'est que je le sais, tout ça.

Enfin, la plupart des trucs. Être considéré comme un petit frère... Il ne s'y attendait pas, et cela lui fait hausser un sourcil un peu étonné. pareil pour le coup du meilleur ami. Est-ce que Val considère Roy comme un de ses meilleurs amis ? Val accorde sa confiance lentement et pas vraiment, à Roy... Si ses sentiments pour le trafiquant ont fait quelque chose, c'est plutôt l'enjoindre à se méfier de lui et ne pas trop s'en rapprocher, plutôt que le considérer comme un ami très proche. Puis s'ils se côtoient depuis plusieurs années, ils n'ont vraiment commencés à  sympathiser que depuis quelques mois... C'est pas assez long. Mais soit. Il comprend le truc. C'est possible. Et ça le touche, forcément. Un peu.

- Je le sais. Je le sais, t'étais pas supposé être au courant, c'était un truc à enterrer, à jamais évoquer... Tu crois vraiment que, sobre, j'attends quelque chose de toi ? Une réciproque ? Vraiment ? J'ai donné des signes dans ce sens ? Je t'ai demandé des trucs ? Et selon moi t'aurais du le comprendre. Et c'probablement pour ça que je t'ai un peu euh... Brusqué, là. Parce que ça me gonfle, que tu puisses pas le voir comme ça. Comme quelque chose d'aussi indésirable pour toi que pour moi. Ca ne m'amuse pas de mettre en péril notre amitié pour ce genre de conneries. Et j'ai fait tout ce que j'ai pu pour l'endiguer et le noyer. Mais y'a un moment ou j'y peux plus rien, moi. Je contrôle pas ma jalousie. Et le fait que tu te pointes chez moi dès que je t'envoie un texto a pas exactement aidé, là dessus.

Au delà de sa capacité de raisonnement, il n'y peut rien, il lui en veut toujours pour cette soirée où il s'est pointé après lui avoir envoyé une photo de Juliana, tout ça pour se foutre de lui. C'est probablement à ce moment-là qu'il s'est juré de ne pas réévoquer le sujet et tout faire pour que son esprit regarde ailleurs, partout ailleurs que sous le gros rocher mental où il a enfoui ces sentiments. Grand bien lui a fait, semblerait-il. Maintenant que sa colère est retombée, il s'en veut correctement, de l'avoir brutalisé comme ça. S'est éloigné, et finit par se percher sur une chaise, pour finir leur discussion.

- Et ça a pas été facile ces derniers temps... Niveau stabilité émotionnelle. Entre le souci que tu me poses, Klemens et ses propres soucis, et son départ... Et
Et la maladie, mais ça il ne l'évoque pas, se contente de se frotter les bras avec une sorte de petit frisson. Je sais que tu voulais rien abimer entre Klem et moi. T'as juste failli. Et c'est ma faute, j'admets, c'est moi qui t'ai embrassé. ...J'aurais vraiment pas pensé que tu puisses le balancer devant Klem, voila. Bon.

Regard ailleurs, un peu. Toujours pas un souvenir plaisant. Ni le baiser au fond du désespoir de se savoir malade, ni le visage défait de Klem. Il ne connait rien aux sentiments, Valery, sa nature l'a toujours préservé de telles prises de tête. Peut-être que ça aussi, c'est dû à sa maladie, après tout. Il lève les yeux au ciel mentalement. Elle a bon dos la maladie, au bout d'un moment, quand même. Il n'a toujours pas évoqué le fait qu'il a visité Irina il n'y a pas si longtemps... Et qu'il planifie probablement de la revoir. Il se doute que cela n'irait pas dans le sens de leur amitié à réparer, étrangement. Et comme Valery juge que la réaction de Roy serait tout à fait excessive, il considère qu'il n'a pas à lui en parler. Que cela ne le regarde pas. Que sa sœur n'est pas sa propriété.

- J'en sais rien, si c'est rattrapable. CA s'appelle faire des efforts, j'imagine. tout le monde dans ce bon sang de trio devrait peut-être commencer à envisager d'en faire. Lui le premier, ajoute-il. Mentalement. Et puis si. Zut. On s'est expliqué. T'as été con, j'ai été con, c'est bon, ça va, c'est fini. On reprend; on oublie, on en parle plus, et oui, je compte m'occuper de Klem. Plus ou moins. Et ça serait effectivement pas mal qu'on arrête avec les coups. De ce que j'ai compté c'est moi qui m'en suis pris le plus, alors heu, plains-toi, va. Et okay, j'ai compris, je me casse. Princesse.

Qu'il finit avec un sourire un peu moins âcre en se levant de sa chaise. Il s'approche pour lui tapoter l'épaule, de la façon maladroite des gens qui ont envie de toucher/aucune envie de toucher à la fois. Roy sera fatalement éternellement mal à l'aise lorsqu'il voudra le toucher, même des gestes motivés par la plus pure camaraderie. Et Klemens les regardera toujours tous les deux avec un peu de suspicion, pour savoir où en sont leurs relations et s'ils leur cachent des choses. Et Val aura éternellement peur que le loup disparaisse de nouveau. Cela s'atténuera peut-être avec le temps. Pour l'instant, ils sont à vif, un peu.
Il transplane.


FIN DU RP POUR VAL.
Roy Calder
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Dies Irae [Roy] Icon_minitimeSam 24 Mai 2014 - 16:57
Au moins, Valery s’était calmé. Roy retiendrait cette technique pour une prochaine fois, tiens. Répondre tranquillement sans hurler, taper du poing ou piquer une crise, c’était visiblement efficace. Le ton s’apaisa assez vite, même si l’atmosphère entre les deux hommes restait chargée de tension. Roy n’interrompit pas le danseur dans sa diatribe, la résignation et le dépit le gagnaient un peu plus à chacun de ses mots. Il haussa les épaules à ses excuses, comme si tout cela n’avait plus grande importance. Pourtant, il n’avait attendu que ça, ces derniers jours, qu’il les formule. Pourquoi donc ? Cela ne réglait rien du tout, finalement. Plus Valery parlait, plus le constat se clarifiait pour Roy, et il n’avait rien de joyeux. Il allait devoir s’éloigner du danseur un moment, peut-être même de Klemens. Valery avait mis le mot juste, la situation était aussi indésirable pour l’un comme pour l’autre jusqu’à en devenir étouffante, tant leur relation s’était laissée intoxiquer par des conflits sentimentaux qu’aucun d’eux ne contrôlait. Le trafiquant préférait encore prendre ses distances, au moins pour laisser les tensions se décanter. La dernière chose qu’il souhaitait était d’avoir l’impression d’être l’indésirable du trio, celui qui empièterait involontairement sur une possible histoire entre ses deux amis. Se faire oublier quelques jours lui semblait un bon compromis, il reviendrait quand les choses seraient plus claires entre Klemens et Valery, pour commencer. Ce n’était pas vraiment de l’altruisme de sa part, juste le résultat d’un grand ras-le-bol –et d’un instinct de survie, quelque part.

« Ouais ça serait pas mal » approuva t-il, le ton dénué de toute émotion, lorsque Valery suggéra qu’ils pourraient chacun faire un effort.

Même s’il doutait qu’un jour, Merlin décide de le gracier de son mauvais caractère. Pour le moment, Roy partait avec un assez mauvais espoir sur la question de savoir si c’était rattrapable ou non, mais il n’avait rien de plus à ajouter à un discours où, finalement, tous deux étaient à peu près d’accord. A ceci près que Valery n’était pas celui à s’être pris le plus de coups. Klemens remportait la palme sans aucun doute, mais Roy retint le commentaire, pressentant que ce n’était pas le moment de pinailler sur les chiffres.

Sentir que l’accolade de Valery n’était absolument pas naturelle lui donnait presque envie de sourire. Jaune, bien sûr. Les prochains jours ressembleraient très certainement à cela. Ils éviteraient le sujet, s’éviteraient tout court, par peur de marcher là où il ne fallait pas. Leur amitié ne s’était pas brisée complètement, mais quelque chose s’était fissuré, c’était certain. La méfiance et la déception, voilà tout ce qu’ils en récoltaient. Il n’eut pas à refermer la porte derrière lui, Valery transplana aussi brusquement qu’il était arrivé. Et tout aussi brusquement, Roy fit de même, fuyant son propre appartement où le silence était encore trop lourd, sans doute avec l’objectif de noyer ses idées noires dans le vacarme d’un bar trop fréquenté, ou qui sait, dans les bras d’une parfaite inconnue.


FIN DU RP


Roy Calder

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