Ca partait pourtant d'une bonne intention [Ellie]

Arthur s’alluma une cigarette en faisant face au portail magique de Poudlard. Cette étrange école dans laquelle il n’avait pas étudié. Il ne le regrettait pas vraiment car il avait apprécié ses années à Beauxbâtons et la dernière fois qu’il avait rendu visite à sa mère, il n’avait pas particulièrement apprécié les courants d’air. Pas trop les fantômes non plus. D’une manière générale le temps était bien plus désagréable ici qu’à son ancienne école. Mais d’un autre côté ça changeait un peu de la chaleur et du soleil constant. Arthur ne privilégiait pas une saison à une autre, c’est juste que jouer au quidditch sous la pluie ou la neige… C’est quand même moins sympa. Enfin, il y avait toujours des spécialistes pour ça mais il n’en faisait pas parti. Pas encore du moins. Autant il devenait assez bon pour repérer le vif d’or par tous les temps, autant les cognards pas encore. Ce qui était stupide car ils étaient bien plus gros et surtout plus bruyants. Allez Arthur, un bras cassé, ça ne serait plus que la vingtième fois en quelques années. Il n’était plus à ça prêt.
 
En tout cas il profitait d’une dernière cigarette car il doutait avoir le droit de fumer dans l’enceinte de l’établissement. Et il savait très bien que son statut de fils de la directrice ne le mettait à l’abri en rien. Et puis de toute façon il ne voyait pas vraiment ce que ce soit disant statut pourrait bien lui apporter. Déjà car presque personne ne le savait, ensuite car il ne connaissait personne de Poudlard, aussi car il n’avait de toute façon personne à le dire. Et finalement il ne voyait pas en quoi il aurait pu de toute manière influencer sa mère sur quoi que ce soit. Alors autant que personne ne le sache c’était aussi bien. Et puis après tout elle avait d’autres chats à fouetter en ce moment car les hiboux se faisaient rares. D’ailleurs cela avait décidé le jeune attrapeur à lui rendre une petite visite. Bon d’accord. Il n’avait pas grand grand-chose à lui dire. Mais bon, il ne l’avait pas vraiment vu ces dernières années alors il était là aussi pour en profiter. Passer du temps mère fils. Ok c’était très bizarre dis comme ça et Arthur hésita à aller plus loin. De toute façon le portail était fermé et comme il avait voulu faire une surprise à sa mère, il n’avait prévenu personne de son arrivée bien évidemment.
 
De toute façon, il avait fait ça sur un coup de tête. Il n’avait pas entrainement aujourd’hui et quelle surprise, il n’avait pas d’amis à voir non plus. Alors il avait attrapé son balais et… Non il n’avait pas volé pendant sept longues heures jusqu’à Poudlard. Il n’avait pas envie de finir congelé et ne voulait pas non plus perdre son temps. Le balais c’était bien avec de l’action, pas pour faire un trajet aussi long. Il y avait des limites. Le transplanage c’était bien plus efficace et rapide. Même si la sensation était loin d’être agréable il fallait le préciser. Il avait pourtant emporté son balai car il avait toujours un mal fou à s’en séparer. On ne savait jamais, ça pouvait toujours servir. Bien plus que sa baguette qu’il oubliait bien plus souvent d’ailleurs. Enfin aujourd’hui il l’avait sur lui, ce qui était déjà un exploit en soit. Arthur apparu à Pré-au-lard et se rendit compte qu’il avait oublié son pull. Mais ce n’était pas possible d’être aussi abruti. Rapidement il fit l’aller-retour et observa les environs. Un paisible village de sorcier. Il résista à la tentation d’aller se prendre une bierraubeure au pub le plus proche et se rendit tranquillement sur son balais jusqu’au portail.
 
Et voilà où il en était. Arthur éteignit sa cigarette. Bon bon bon. Ce n’était pas tout ça mais il avait des choses à faire. Non en fait pas tant que ça. Mais il devait rentrer à l’intérieur. Et n’ayant pas de chouette pour prévenir de son arrivée il se décida à… A réfléchir. Jusqu’à se rappeler que oui, il pouvait faire un patronus pour prévenir le gardien. Le jeune attrapeur sorti sa baguette prononça le sortilège en se concentrant sur sa plus grande joie. Qui sans être très originale, était évidemment celle d’être sur un balais en plein match. Mais cela fonctionna parfaitement et une pie gracieuse et argentée apparut. Ce qui était une belle coïncidence avec le nom de son équipe, il en convenait. Arthur lui demanda de prévenir le concierge de son arrivée ce qu’elle fit avec plaisir. Il attendit ensuite patiemment que le dit concierge arrive. Il se présenta rapidement et très poliment en le remerciant de s’être déplacé pour lui. On lui avait quand même inculqué les bonnes manières. Il s’excusa également d’arriver un peu – Beaucoup – à l’improviste et passa enfin les portes du château.
 
Le jeune homme se retourna pour demanda au concierge comment rejoindre le bureau de la directrice mais il avait déjà disparu. Très bien soit, il allait trouver tout seul. Il savait que c’était dans les étages. Quelque part. Pas de quoi s’affoler. Bien sûr quarante-cinq minutes plus tard, et des multiples changements d’étages dus aux caprices de ces escaliers qu’il commençait doucement à haïr il ne savait absolument plus où il était. Ni à quel étage, ni dans quel endroit ni n’importe où ailleurs. Il soupira profondément. Très bien, il allait devoir demander son chemin à la prochaine personne qu’il rencontrerait. Si la personne semblait avenante. Ce qui n’avait pas été le cas des dernières croisées. Il s’arrêta dans un couloir qui ressemblait à tous les autres, soudainement las. Mais où était-il.
 
Soudain un bruit dans son dos le fit sursauter et se retourna, découvrant une jeune femme sortant… De derrière un tonneau. Un tonneau dans un couloir ? Mais quel était à la fin cette école de malheur ? Du calme, Allez Arthur ça va aller sourit, soit toi-même avenant et demande lui ton chemin, elle a l’air plutôt gentille en plus. Et tu as passé le stade de la timidité il y avait bien longtemps. Même si elle sortait de derrière un tonneau. Il s’approcha d’elle en essayant de ne pas avoir l’air trop louche pour ne pas la faire fuir et lui demanda en remettant ses cheveux en arrière.
 
- Bonjour, je m’appelle Arthur et je ne suis pas d’ici. Autant dire que je suis complètement perdu avec ces escaliers qui n’en font qu’à leur tête. Je cherche le bureau de la directrice. Est-ce que ça serrait possible que tu m’aides à le trouver ? Au moins me l’indiquer ? Et puis…
 
Pause.
 
- Pourquoi tu sors de derrière un tonneau ?
 
Non vraiment là, quelque chose était bien trop bizarre pour Arthur. 

Ellie avait l'impression qu'un groupe de centaures lui était passé dessus durant la nuit. Elle s'était réveillée très tôt, endolorie et avec un mal de tête insoutenable. Se relevant péniblement dans son lit, elle entendit la respiration régulière des autres filles du dortoir et remarqua que son chat était absent, probablement encore parti avec Vénus traîner quelque part dans le château. Ne voulant pas réveiller l'infirmière à cette heure, la Poufsouffle décida de se débrouiller toute seule. Malheureusement pour elle, les sortilèges de guérison de ce genre lui étaient totalement inconnus et elle n'avait pas de ''médication moldue'' avec elle, ne sâchant pas si c'était même autorisé à l'école. Silencieusement, elle sortit de sous les couvertures et enfila ses pantoufles et sa robe de chambre pour se diriger vers les douches. Ça ne soulagerait pas son crâne, mais ça aiderait probablement le reste de son corps à se détendre, réduisant ainsi sa douleur.

Ellie resta sous l'eau chaude au moins 30 minutes avant de se résigner à sortir. La jeune fille enfila un long chandail vert – qui faisait ressortir la jolie couleur de ses cheveux – et des pantalons noirs très simples. Elle sécha ensuite rapidement ses cheveux et se maquilla légèrement avant de sortir.

Dans la Salle Commune, il y avait à présent quelques élèves au coin du feu, bien installés dans les fauteuils confortables. Elle décida de faire comme eux et alla chercher son exemplaire du Guides des Animaux Fantastiques, qu'elle connaissait pratiquement par cœur. Elle dût lire un chapitre complet avant de reprendre son rythme de lecture habituel. Il faut dire qu'elle n'avait pas beaucoup lu dans le temps de Noël et ce fichu mal de tête la déconcentrait. Elle finit par abandonner au bout d'une heure environ, et se dit que de manger un peu aiderait peut-être.

Sans faire trop attention, la jeune fille poussa la porte de la Salle Commune et s'emmêla les pieds en même temps, elle se retrouva donc étalée de tout son long sur le sol, mais se remis sur pied en un clin d'oeil, espérant que personne ne l'ait vue.

- Bonjour, je m’appelle Arthur et je ne suis pas d’ici. Autant dire que je suis complètement perdu avec ces escaliers qui n’en font qu’à leur tête. Je cherche le bureau de la directrice. Est-ce que ça serrait possible que tu m’aides à le trouver ? Au moins me l’indiquer ? Et puis… Pourquoi tu sors de derrière un tonneau ? 

La jeune fille sursauta en entendant une voix derrière elle. D'habitude, ce couloir était plutôt désert, à part les Poufsouffles, personne n'y venait, elle ne s'attendait donc pas vraiment à se faire apostropher par quelqu'un. Toujours en espérant que sa maladresse soit passée incognito, elle se retourna et tomba nez-à-nez avec un jeune homme. Il avait les cheveux en bataille et sentait un peu la cigarette, mais il était quand même beau, ce qui acheva de mettre Ellie mal à l'aise. En plus, il était un tout petit peu plus grand qu'elle et ne semblait pas beaucoup plus âgé. Il était définitivement trop jeune pour être un nouveau professeur, pourtant son visage lui disait quelque chose. Il était facile de savoir avec son petit accent – et comme il l'avait mentionné – qu'il ne venait pas de l'Angleterre, alors comment pourrait-elle le connaître?

En tout cas, il devait bien avoir un lien avec Poudlard puisqu'on l'avait laissé entré. Toute rouge, la Poufsouffle se concentra pour lui répondre du mieux qu'elle le pouvait, même si elle n'avait aucune idée d'où se situait le bureau de la directrice puisqu'elle n'y était jamais allée. Quand elle avait quelque chose, Ellie parlait seulement à sa directrice de maison.

- Je... le tonneau de la.. euhhh bureau du tonneau euhhhh...

Pouquoi son cerveau se mettait à disjoncter quand ce n'était pas le moment? Elle devait avoir l'air aussi intelligente qu'un troll, ce qui devait être très attirant comme première impression. Pas besoin de se demander pourquoi elle n'avait pas beaucoup d'amis! Elle respira profondément pour retrouver ses esprits.

- Excuse-moi. Je recommence. Je ne sais pas où est le bureau de la directrice malheureusement, mais je crois qu'il est très loin d'ici. On est près des cachots, pratiquement dans le sous-sol de l'école.

Il y eu quelques instants de silence durant lesquels Ellie préféra regarder autour d'elle, comme si c'était la première fois qu'elle s'y trouvait, jusqu'à ce qu'elle se rende compte de son impolitesse.

- Je m'appelle Ellie.

Elle lui fit un petit sourire timide.

- Je ne sors pas vraiment d'un tonneau en fait, je sors de... d'une pièce. J'aimerais bien te la montrer, mais l'accès est réservé à quelques élèves, désolée.

La Poufsouffle ne savait pas ce qu'elle pouvait dire et ne pas dire. De toute façon, comme il ne venait pas de l'Angleterre, saurait-il seulement ce qu'était une ''Salle Commune'' et les quatre maisons? Probablement pas.

- C'est peut-être indiscret mais.... si tu n'es pas d'ici, que fais-tu au château?

Étrangement, elle ne se souciait plus de son mal de tête.

Ellie n'était pas habituée aux contacts sociaux. Elle n'était pas une fille particulièrement solitaire, elle avait juste l'impression que personne ne la comprenait. Comme elle avait été élevée chez les moldus, les enfants se tenaient plutôt à l'écart d'elle lorsque de choses ''bizarres'' se produisaient. La jeune fille avaient été soulagée d'apprendre que c'était chose courante chez les sorciers nés-moldus, mais cette peur du rejet était restée ancrée au plus profond d'elle-même.

Elle se sentit donc assez mal quand Arthur soupira. Qu'avait-elle dit de travers? Bon, oui, ça pouvait sembler bête de ne pas savoir où se trouvait le bureau de la directrice, mais ça signifiait surtout qu'elle n'était pas la genre de fille à avoir un mauvais comportement ou à faire du désordre dans le château. C'était bon signe, non? En tout cas, elle se mordait la lèvre inférieure pour ne pas rire quand Arthur lui répéta son nom pour la deuxième fois. Finalement, il était peut-être aussi ''pire'' qu'elle..

La Poufsouffle retrouva quand même le peu d'assurance qu'elle avait quand le jeune homme lui expliqua qu'il ne soupirait pas à cause d'elle. Quand il s'intéressa à la Salle Commune, Ellie recula subtilement contre la porte, comme pour l'empêcher d'entrer, même si il ne saurait probablement pas comment.

- Tu ne peux pas entrer malheureusement. C'est une pièce pour les filles seulement. Il y en a plein qui sont en pyjamas et qui n'apprécieraient pas de voir un jeune homme franchir le seuil de la porte.

Bon, ce n'était pas la vérité absolue, même si il y avait effectivement des filles qui se promenaient en pyjama, elles se fichaient bien que quelques garçons de leur maison les voit.

- Et pour ton information, nous ne sommes pas encore dans les cachots. Nous sommes tout près, mais les cachots sont beaucoup plus sombres et humides, pas le genre d'endroit dans lequel je me serais retrouvée.

Heureusement pour elle, Arthur sembla ne pas y accorder une grande attention puisqu'il enchaîna assez rapidement en lui expliquant qu'il venait voir quelqu'un de sa famille. Ellie avait peut-être bien des défauts, mais elle n'était pas stupide et fit tout de suite la connexion dans sa tête.

- Ah d'accord, tu es le fils de la directrice.  Ou son neveu. Ça explique pourquoi ils t'ont laissé entrer alors.

Ellie voyait rarement la directrice. Elle la croisait seulement lors des repas dans la Grande Salle et ne lui avait jamais parlé directement. Réalisant soudainement qu'Arthur aurait probablement besoin d'elle pour retrouver son chemin, la Poufsouffle se demanda si ce n'était pas simplement pour cette raison qu'il était gentil avec elle. Restant sur ses gardes, elle réussit tout de même à le regarder sans se détourner. Elle soutenait son regard qui lui semblait de plus en plus familier à mesure que les secondes passaient.

- Je suis certaine de t'avoir déjà vu quelque part, mais je ne me souviens pas du tout où..

La Poufsouffle avait une bonne mémoire des visages, mais entre le monde des sorciers et des moldus elle voyait tellement de gens que tout était mélangé dans sa tête. Elle s'approcha lentement et se mis à tourner autour d'Arthur, essayant de trouver un indice. Comment pouvait-elle avoir oublié une rencontre comme celle d'Arthur ?