Alceste Greengrass

Alceste cherche à avoir un air respectable et intransigeant. Ainsi il porte des redingotes d'ancienne mode, avec de jolis boutons ornés et des couleurs strictes, et s'efforce de ne pas sourire aux élèves qui passent devant son comptoir de prêt. Cette volonté est dynamitée par sa tendance à glisser une plume derrière son oreille pour dégager ses mains, les petites taches d'encre qui constellent ses manches et ses doigts, et son air choupi général. Il a de longs cheveux sombres qu'il tresse lâchement pour les dégager du passage, de petites lunettes à monture dorée qui passent plus de temps sur son front ou autour de son cou que sur son nez, quelques taches de rousseur volées à son enfance, et une petite moue concentrée lorsqu'il parcourt ses registres qui a déjà fait glousser quelques petites quatrième années. Ses yeux sont d'un vert peu affirmé, plutôt fade, et ornés de pattes d'oie un peu trop profondes pour son âge - Lui, il les aime bien. Elles font sérieux.
D'allure générale timide, avec les épaules rentrées et le dos pas très droit -les livres et la scoliose, tout ça-, il est d'une taille pourtant honorable, mince et ligneux, avec de grandes mains soigneuses. Lorsqu'il ne cherche pas à ressembler à un bibliothécaire, Alceste a des expressions bien marquées et des pommettes qui saillent quand il sourit, ce qui renforce les rides aux coins de ses yeux. Comme seule fantaisie, il s'autorise de petits bracelets d'argent ornés de minuscules perles de pierres nobles, du jade, des tourmalines, des calcédoines, selon son humeur. Il est toujours auréolé d'une odeur de thé à la menthe et de bonbons au miel. Son sang pur lui donne une santé un peu fragile et cela se réfléchit dans sa posture et son caractère frileux - il n'est pas rare de le voir emmitouflé dans sa cape dès octobre, en intérieur, et n'en sortir qu'en mai.

Eduqué strictement par un père sévère et une mère exigeante, il a compensé ses aptitudes magiques très moyennes par beaucoup, beaucoup de studieux. Excellent en Arithmancie et en étude des runes, pas mauvais en potions, il se destinait à un poste ennuyeux mais nécessaire au ministère, peut-être dans l'architecture magique ou la recherche. Il n'est toujours pas certain qu'il ai la force de caractère nécessaire pour gérer des adolescents agités dans une bibliothèque, lieu de calme de silence et de travail. Mais rien n'a encore explosé ni pris feu sous sa garde, à sa grande surprise, ce qui a affirmé son assurance.
Ce n'est pas quelqu'un de gentil, per se. Alceste est sujet à la mesquinerie, la jalousie, et les vengeances basses, au mensonge et à la vile délation, mais ce furent des stratégies obligatoires dans son environnement familial. Ses soeurs furent sans pitié dans leur adolescence et son bon fond lui aura valu quelques coupes de cheveux très très méchantes et quelques paires de lunettes perchées en haut des sycomores de la propriété. Eternellement dans l'ombre de tout le monde, sous le feu des railleries de son père - "Tes cousines s'en sortent si bien Alceste, quelle fierté pour leurs parents que d'avoir réussi un tel mariage !" - il quitta le logement familial tôt pour se retrancher et vivre un peu pour lui. Seul son frère ainé a pu ressembler à un modèle, quelqu'un qu'il ai pu admirer, et ce ne fut jamais une relation saine mais quelque chose de noir, pétri de jalousie et d'envie.

Emotionnellement, tout devient trop fort trop vite, et tout est trop difficile à gérer. S'enfuir et se cacher dans le fond de sa tête semble une solution aimable et sensible. Les relations sont des choses compliquées et s'il n'est pas marié, c'est que les gens lui font peur - les femmes en particulier. Il ne supporte pas qu'on puisse attendre quelque chose de lui, par peur de l'échec. Il fuit ainsi sa mère comme la peste malgré qu'elle soit la personne la plus approchable et humaine de sa famille proche. Cela dit, il est sujet à la solitude et au manque de vie sociale - il semble juste qu'il ne puisse pas y faire grand-chose en l'état. Il a aussi quelques soucis avec la nourriture du fait de son enfance.

Enfant, il était petit, gros et mangeait des tartines. Sa mère, Anna Harris, bien plus âgée que son mari, se détourna de son second fils aussitôt qu'elle eut sa première fille, et n'attendit plus de lui qu'une excellence sans vague. Anna n'avait aucune passion pour le pouponnage ni la maternité et dicta très strictement à son mari le temps qu'il lui était imparti pour produire des descendants. Ainsi, tous les enfants d'Epaphra Greengrass furent expédiés en cinq ans et furent élevés ensemble, dans un méli-mélo d'âges très rapprochés et de conflits toujours très présents, manque de détachement des ainés envers les plus jeunes oblige. Anna reprit son travail dans la recherche avancée de contre-sorts et laissa comme toute touche familiale une inspection très sévère des appréciations de leur professeur particulier. Cette période, pré-Poudlard, fut caractérisée chez Alceste par de longues balades solitaires dans la propriété, des arbres grimpés, des oisillons récupérés - puis promptement transfigurés en tasses de thé par Lotchi, le précepteur Russe, lorsqu'il avait le malheur de les ramener à la maison pour les soigner- beaucoup de livres et beaucoup trop de réunions de famille insatisfaisantes où de vieilles tantes le jugeait sur son poids et ses mains grasses. Il s'entraîna à la calligraphie, fit un peu de musique sans talent ni passion, et attendit avec désespoir le jour où la chouette de Poudlard n'allait pas arriver...
Mais elle arriva, un an après celle de Dareios, et ce fut à ce jour la plus grande reconnaissance de sa valeur et de son existence.
Entre les murs du château tout fut beaucoup plus simple. Son nom lui permettait une certaine tranquillité et son application silencieuse lui donnait l'avantage d'être vu comme un bon élève sans être insupportable.
Peu de grands incidents parsemèrent sa scolarité. Son amitié avec Armelin Horiat, nouée en seconde année et encore vive à ce jour - bien qu'ils ne se voient quasi plus jamais, Armelin s'étant exilé avec sa femme en Afrique du Sud-. Un désastreux essai pour les inscriptions de Quidditch qui lui fit jurer de ne plus jamais remonter sur un balai, en troisième année. Une poussée de croissance qui le laisse très mince, très have et très surpris d'avoir perdu tout son gras, en quatrième année. Isobel Locke qui lui signifie son intérêt pour lui en cinquième année. Un joli badge de préfet. Isobel Locke qui lui jette plusieurs grimoires au visage -des cadeaux de sa part- en sixième année et refuse de le revoir et crie et pleure et lui brise le coeur sans qu'il ne comprenne pourquoi. Thaumagus Locke, le grand-frère, qui manque de lui casser la gueule, toujours en sixième année. Lethe qui se moque de lui, tout seul au bal de Yule. Lethe qui fait un empoisonnement alimentaire quelques jours plus tard et passe trois jours à l'infirmerie. Une beuglante de son père au petit-déjeuner le lendemain. Un magnifique accident de transplanage en septième année qui lui laissera tout un bras à ré-attacher. Une belle cérémonie de remise des diplômes et un O à trois ASPIC.

Dire au revoir à Armelin et aller faire des études supérieures dans l'Arithmancie.
Y passer cinq ans, faire des stages, aller en France. S'offrir un appartement. Recevoir de temps en temps une lettre d'invitation polie cordiale et dénudée de toute personnalisation pour telle ou telle fête. Subir le regard de son père, les regards. L'apogée de la déception familiale fut au mariage de Agape, sa plus jeune soeur. Il restait le seul qui n'avait même jamais rapporté de fiancée potentielle et qui était trop peu attractif socialement pour qu'on tente de lui en arranger une.
La France fut plus calme. Il postula comme apprenti archiviste à Beaubâtons puis revint pour se faire embaucher à Poudlard comme Bibliothécaire, à l'âge de 27 ans.
Peu de choses ont changées. Il a définitivement envoyé sa famille sur les roses après avoir reçu la lettre de confirmation d'installation dans les lieux pour Poudlard. Après si longtemps à être diaphane, étiolé et éreinté par le poids de son nom de famille, il reprend un peu de couleurs. Il aime son métier, il apprécie les professeurs et ne déteste pas trop les élèves. Il aide parfois au ministère, pendant les vacances d'été généralement, au service des archives. Il ne va jamais après le second rendez-vous avec une femm, et ne bois jamais d'alcool.
Il n'aime que Nini, sa pauvre petite grenouille tropicale.
Il est un peu pitoyable quand même. .

La parenté proche :
Epaphra Greengrass, le père : L'entente cordiale est une utopie depuis longtemps. Mépris d'un côté, déception de l'autre, pour des sujets différents, ils ne s'entendent pas, ne veulent pas se voir, et ne se voient pas.
Anna Grengrass née Harris, la mère : Il n'a pas révolutionné le monde sorcier, ce qui aurait été la seule façon d'éveiller un intérêt pour lui chez sa mère. Il ne la déteste pas, néanmoins, n'a qu'un certain ressentiment pour elle.
Dareios, le grand frère : Plus ambitieux, plus réactif, plus éveillé, plus intelligent, plus apprécié. La bonne recette d'une petite haine entre frères. Pourtant malgré lui il se surprends encore parfois à chercher son approbation. Il est la seule personne de sa famille très proche avec qui il a encore un contact.
Agape et Lethe, les petites soeurs : Petites pestes nées à 11 mois d'écart, inséparables, ont fini par marier deux frères et vivent presque sous le même toit. Agape semblait plus douce et plus gentille mais ces traits ont été avalés par la personnalité de sa soeur. Plus de contact, dieu Merlin.

La famille éloignée :
Adonis Greengrass : Entente cordiale et parfaitement désintéressée.
*le reste sera déterminé ultérieurement*

Isobel Locke

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Citation :

Septembre
14 septembre - rentrée des profs
Alceste est déséspérément en retard.

Citation :

Octobre
7 octobre La nuit de plomb
Préfet dans la bibliothèque !

Citation :

Novembre

3 novembre Sommet de héros grecs
Les joies de la famille.

4 Novembre A la recherche d'une question
Aide aux devoirs

8 novembre Ces Amas de merveilles
Fixette sur les gobelins.

12 novembre ...Dans la demeure d'un serpent
Portes qui claquent.

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