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Le parfum des trahisons

Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
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Profil Académie Waverly
Le parfum des trahisons Icon_minitimeMer 26 Juin 2013 - 19:37
15 juin 2007


Alcyd Mardol, leader des mardoliens

Le miroir renvoyait l'image d'un homme dans la soixantaine, aux cheveux blancs soigneusement coiffés, à la barbe bien taillée et au regard persant. Vêtu d'un complet moldu de qualité, Alcyd admirait sa transformation. Les occasions de laisser parler son imagination étaient rares, depuis qu'il avait changé d'identité. Son apparence publique ne siait cependant pas pour cette mission. Le but était d'être vu des Aurors comme un homme prudent qui tenait à préserver son identité secrète, et il savait que les membres de la brigade avaient des renseignements sur son physique d'emprunt. Il ne pourrait paraître devant eux sans déguisement, sans quoi ils croiraient à une négligence beaucoup trop grosse pour être honnête.

Et négligent, Alcyd ne l'était pas, jamais. Aujourd'hui était un jour crucial et tout était soigneusement organisé. Le BDA filait Ana Sorden sans relâche depuis les aveux d'Emma Blackbonnes, la situation ne pouvait plus durer. Il regrettait sincèrement d'en arriver à de telles extrémités, mais elle devenait beaucoup trop dangereuse pour eux. Tout aurait du aller beaucoup plus vite, mais pour quelque obscure raison, Fiennes, Dalnox et les Aurors prenaient leur temps. Alcyd regrettait de n'être pas plus profondément infiltré au ministère pour connaître la raison de ce retardement. Leur source de premier choix avait été Dalnox, mais ils l'avaient perdu. Le second du MIM était désormais à la tête de l'enquête contre sa dulcinée. Il avait été très fin, devait constater Mardol. En prenant la direction des investigations, il s'assurait son avenir politique alors même que sa relation avec l'arithmancienne serait dévoilée par la presse. Mardol voyait déjà les titres: "La justice plus forte que l'amour". Sorcière Hebdo allait jubiler (ou plutôt être scandalisé...).

Peu importait la lenteur, de toute façon, car tout s'était déroulé comme prévu. Dalnox avait soupçonné Ana d'appartenir aux mardoliens après le vol du dossier M, ce qui avait permi que les Aurors affectés au dossier M récupèrent l'investigation en cours, et que des moyens plus importants permettent l'accélération des procédures. Alcyd savait qu'il avait pris un risque en permettant au gouvernement de faire le lien. Il aurait été plus prudent de laisser Ana tomber seule, de la faire passer pour une folle aux ambitions démesurées qui voulait contrôler Poudlard. Après tout, personne n'aurait fait le lien entre les mardoliens et les complots contre Margot Adamson! Mais Mardol savait qu'il fallait donner quelque chose en pâture à ses ennemis, qui les rende sur d'eux et négligents. Il allait avoir besoin d'une large marge de manoeuvre pour son prochain coup d'éclat, et Ana le lui avait offert sur un plateau.

L'américain quitta son image des yeux, attrapa une baguette d'emprunt et se prépara à transplaner. Hayden McNeil lui avait fourni les informations nécessaires sur les tours de filature des Aurors, et Alcyd avait planifié son coup en conséquence. Il avait donné rendez-vous à Ana à Bristol, pendant le tour de garde d'Hayden et de Charlotte Meyer. Hayden était la garantie que les secours n'arriveraient pas trop vite, lui laissant le temps nécessaire pour disparaître, et une couverture en cas de grabuge. Alcyd le considérait comme une petite main, mais une petite main particulièrement utile. Il avait été plus qu'efficace pour mettre les Aurors sur la piste du meurtre de Septima Vector. Et lui, aujourd'hui, allait apporter la confirmation tant attendue par le BDA.


Alcyd transplana dans un "crac" sonore et se matérialisa dans une discrète ruelle de Bristol. La ville, jadis entièrement moldue, avait toujours offert un refuge sûr aux sorciers qui utilisaient des circuits illégaux. Cette époque était, hélas, révolue. Depuis la fin de la guerre, la célèbre Académie de Lycaon qui avait ouvert ses portes et attirait les étudiants. Il y avait également pire: le Circée, bar préféré des Aurors, avait été délocalisé à Bristol depuis plusieurs années, attirant toujours plus de représentants des forces de l'ordre tout près de l'antre des malfrats. Il paraissait d'ailleurs que ceux-ci commençaient à émigrer à Edinburgh.

L'homme s'avança d'un pas vif dans une rue moldue, et entra dans un petit café peu connu, non loin de l'entrée de la rue du marché noir sorcier. Il avait donné rendez-vous à Ana ici, mettant tout de suite l'arrogante arithmancienne dans un cadre suspect. Il fallait que les Aurors fassent tilt et n'hésitent plus à agir. Restait aussi à espérer que la Trace qui avait été posée sur Ana durant l'enquête fonctionne bien et qu'Hayden et Meyer puissent la suivre après son transplanage. Alcyd s'installa à une petite table dans un coin non loin de la fenêtre. Personne n'était censé le connaître côté moldu, surtout avec cette apparence. Feindre de se cacher n'était donc pas utile, et la table était un peu isolée, mais suffisamment près de la fenêtre ouverte pour qu'une discrète oreille à rallonge capte leur conversation.

Ana ne tarda pas à arriver. Elle le repéra tout de suite malgré son apparence. La rose qu'il portait à la boutonnière était le signe de reconnaissance qu'il lui avait indiqué d'utiliser.

"Alcyd!" dit-elle avec un sourire éblouissant, inclinant discrètement la tête en signe de déférence. "J'ai répondu à votre appel aussi vite que j'ai pu."

Alcyd l'invita à s'asseoir d'un geste ample.

"Je comprends bien que vos fonctions à Poudlard ne vous permettent pas de partir à l'improviste. Surtout en cette période et après les faits que je vous ai rapporté. Vous prendrez bien un thé?"

Alcyd ne voulait pas commencer la conversation tout de suite. Il fallait que le binôme qui filait Ana en entende le plus possible. Bien sûr, ils ne pouvaient être loin derrière mais il leur faudrait le temps de retrouver sa trace et de trouver un endroit pour écouter leur conversation. Hayden étant au courant de l'endroit où Ana et lui avaient rendez-vous, il estimait qu'il ne leur faudrait pas trop longtemps. Il décida donc de s'enquérir de choses qui feraient parler sa disciple, et pour cela, c'était facile. La beauté, ou les élections. Alcyd n'avait guère envie que sa dernière conversation avec l'une de ses plus talentueuses adeptes tourne autour de la Reine de Beauté Estivale de Sorcière Hebdo, aussi parla-t-il de Poudlard tandis qu'on leur servait leurs boissons respectives.

"Les élections auront lieu la semaine prochaine. Qu'en est-il de la situation dans l'école?"
"Tout est revenu à la normale" répondit-elle. "J'ai le soutien assuré d'une bonne partie de l'équipe enseignante et d'une bonne part des parents d'élèves. Le voyage à Milan en a ravi plus d'un, et certains sont assez influents pour en entraîner d'autres à voter en ma faveur."
"Que vous a-t-on dit à propos de l'épisode des Gryffondors?"
"Peu de choses. Certains parents ont été indignés, mais il a suffit que je leur parle de la chanson du groupe de musique, des problèmes d'uniformes ou d'aller-retour de filles dans les dortoir des garçons pour qu'ils soient plus compréhensifs. Certains pensent que les élèves ont sur-interprété les termes du décret, et Hellsoft m'a servi un argument sur un plateau en parlant de mes origines américaines à la presse. Tous les parents qui rêvent que Poudlard devienne l'établissement d'excellence qu'il devrait être me soutiennent."

Alcyd vria Ana d'un regard acéré, retenant les critiques qui lui venaient à l'esprit. Les parents à qui elle parlait avaient été élèves eux aussi et les bêtises contre lesquelles Ana s'insurgeaient avaient été les leurs. Il doutait qu'elle ait autant de soutien qu'elle ne le croie. Certains parents lui cachaient simplement leur changement de bord, c'était évident, mais pourquoi ne s'en apercevait-elle pas? Ces derniers temps, son esprit calculateur s'était embrumé. Son altercation avec Chloé Hellsoft semblait l'avoir profondément atteinte. Elle avait mentionné plusieurs fois le fait qu'elle ne voyait plus le bébé de la directrice des Gryffondor, que celle-ci ne la laissait plus approcher. Alcyd n'avait jamais cru qu'Ana pouvait aimer quelqu'un d'autre qu'elle même et était surpris de cet instinct maternel - mais néanmoins dominateur et maladif - qui habitait l'arithmancienne. Peut-être passait-il trop de temps à étudier ses adversaires plutôt qu'à observer ses alliés. Mais le bébé Lou n'était sans doute pas la seule raison de la dérive d'Ana. Chloé Hellsoft, toute insignifiante qu'elle était, lui avait également infligé sa première défaite depuis des années, en la traitant comme une parvenue (qu'elle était). L'ego d'Ana ne s'en remettait sans doute pas et, ivre de vengeance, perdait le sens de la mesure...

Alcyd jugea qu'Hayden et Meyer devaient être arrivés et coupa Ana dans son exposition de la situation à l'école.

"Vous n'êtes pas sans connaître mes réserves à ce sujet, Ana. La seule raison pour laquelle vous êtes encore à Poudlard est que vous m'avez assuré avoir un moyen infaillible d'être élue. Or, Margot Adamson est toujours favorite et Samuel Nolan continue de s'intéresser à votre passé en Amérique."

A nouveau, ce geste de main négligeant qui l'inquiétait tant. Ana oubliait également l'humilité dont elle devait faire preuve face à lui. Fort heureusement, songea perfidement Alcyd, c'était la dernière fois qu'elle le ferait.

"Je comptais profiter de notre entrevue pour aller m'approvisionner. Il me manque encore quelques éléments pour que Samuel Nolan ne soit plus qu'un lointain souvenir."
"Et quel sont ces éléments?" Mardol savait qu'Ana objecterait, préférant garder ses manipulations secrètes. En temps habituel, il n'aurait pas cherché à savoir, lui faisant confiance et n'aimant pas s'encombrer l'esprit de détails. Mais les Aurors devaient tout entendre et lui-même souhaitait constater jusqu'où elle aurait l'imprudence d'aller. "J'exige de savoir."

L'arithmancienne fronça les sourcils, contrariée, mais s'exécuta rapidement. Alcyd fut satisfait de voir qu'il avait encore suffisamment d'emprise sur elle - où qu'elle était encore assez rationnelle pour obéir sans discuter, au choix.

"J'utilise une potion intraçable, car je n'en suis pas l'auteur, et il est impossible pour les aurors de remonter jusqu'à la personne à qui elle appartient de droit, car elle se trouve hors de leur juridiction. Il s'agit des larmes de Yavana. Je suppose que vous la connaissez..."

"Evidemment. L'avez-vous déjà utilisée en arrivant ici?"

"Bien sûr! Septima Vector n'a pas eu le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait. Elle-même a dû croire à une attaque le temps que je lui explique la situation... Cette potion est quasiment indétectable, c'est une merveilleuse trouvaille! Saviez-vous que je n'avais empoisonné qu'une dragée sur quatre... Elle a été si facile à piéger."

"Vous comptez donc supprimer le professeur Nolan de la même manière que vous avez supprimé le professeur Vector? Mais où est passé votre esprit, Ana?! Deux enseignants qui décèdent de la même manière à quelques mois d'intervalle, le monde entier va trouver cela suspect. Voulez-vous perdre définitivement votre place?

Encore une fois, il ne laissa pas à Ana le temps de se défendre. Hayden écoutait, mais surtout Charlotte Meyer et ce serait elle qui déterminerait l'image que le monde sorcier aurait d'Alcyd Mardol dans le futur. Or, Alcyd ne voulait pas passer pour un monstre sans coeur, pour un meurtrier sans scrupules. Il se définissait avant tout comme un humaniste et voulait susciter l'admiration plutôt que la peur. L'Angleterre avait suffisamment connu la terreur pour les siècles à venir.

"Je vous interdis formellement de tuer le professeur Nolan, vous m'entendez? Vous n'auriez déjà pas dû supprimer Sinistra Vector sans m'en informer. Vous savez à quel point je désapprouve ces méthodes. Il y a d'autres moyens d'obtenir ce que l'on souhaite, plus longs et plus tortueux certes, mais moins cruels et dangereux."

Evidemment, Ana sembla surprise de son ton ferme et définitif. Il ne lui avait jamais reproché le meurtre de Septima, car il savait qu'il était nécessaire. Il n'avait pas non plus accordé beaucoup d'importance à la mort de la petite Flora, même s'il avait désapprouvé le fait de se servir d'un enfant innocent. Mais supprimer Samuel Nolan, où avait-elle l'esprit? Alcyd n'avait pas besoin de feindre l'indignation devant un tel manque de prudence. Ne jamais perdre son calme ne signifiait pas ne rien ressentir. 

"Je n'ai pas le temps, Alcyd, d'employer vos méthodes. Les élections sont dans moins de dix jours!"

"Vous auriez eu ce temps si vous aviez suivi mes conseils en mai, au lieu de les ignorer. Je vous ai laissé agir à votre guise car vous avez toujours été remarquablement efficace jusque là, mais aussi pour que vous vous aperceviez de votre négligence. Vos agissements récents nous mettent tous en danger, et vous la première."

Ana devait fulminer intérieurement devant la réprimande, Mardol la connaissait trop bien. Mais il savait aussi son admiration pour lui et avait prévu d'atténuer le coup et de regagner sa confiance. Car il était primordiale qu'elle croie qu'il avait été avec elle jusqu'au bout.

"Vous êtes l'un de mes meilleurs éléments, Ana, nous ne pouvons vous permettre de vous perdre. J'espère que vous apprendrez de cette erreur. Vous serez également heureuse d'apprendre que j'ai paré à ce contretemps. Dès notre dernière entrevue, j'ai oeuvré pour votre sécurité et votre élection. Oubliez Samuel Nolan et concentrez-vous sur votre but."

Ana bu une gorgée de son thé. Alcyd observa sa gorge et sa main avec attention, et su qu'elle était détendue et ragaillardie par le compliment. Il avait gagné cette confrontation, tout en plaçant subtilement de quoi l'incrimier pour les oreilles indiscrètes qui se tenaient non loin de là. Mais il restait une dernière chose à placer pour précipiter définitivement les choses. Il comptait sur Hayden pour que sa collègue ne soit pas déjà partie annoncer la nouvelle et qu'il manque un chef d'accusation lors du procès.

"Je le ferai." répondit l'enseignante en reposant sa tasse. "Mais Samuel Nolan n'est pas le seul problème. Il donnera sa voix à Margot Adamson quelque soit ses soupçons à mon sujet. Ce n'était pas lui qui était visé par mes projets. Je souhaitais simplement la pousser à abandonner."

"J'ai bien compris. Mais il semble que le destin ne veuille pas que vous vous occupiez personnellement de Margot Adamson. Chaque projet que vous entreprenez pour vous opposer à elle se retourne contre nous. Je n'aurai jamais du vous accorder d'intervenir en Laponie. Mettre des enfants en danger ne doit jamais être envisageable. Nous voulons aider les gens, pas les terroriser!"

"Les élèves n'étaient pas censés être présents. Adamson aurait du être seule dans l'école avec un petit nombre de professeurs. Je ne disposais pas des informations adéquates. Et quand bien même, Alcyd, nous devons nous donner les moyens de nos objectifs. Quelques adolescents en moins font-il une réelle différence?"

Une lueur brilla au fond des yeux d'Alcyd. Ana venait de signer son aller simple à Azkaban, si ce n'était pas déjà fait. Fiennes ne pourrait pas attendre plus longtemps alors qu'elle venait de reconnaître qu'elle avait commandité l'ensevelissement d'un établissement plein d'enfants dans un pays étranger. La partie était gagnée, c'était terminé. Il n'y avait plus rien à ajouter. Il fallait abréger l'entrevue et partir avant que la cavalerie ne débarque.

Alcyd soupira donc, terminant son thé.

"Comme disait Albus Dumbledore, nous faisons cela pour le plus grand bien. C'était un grand homme, savez-vous. Qui a su apprendre de ses erreurs, et je tire de son expérience de quoi ne pas faire les mêmes..." Il secoua la tête et posa sa tasse. "Bien, nous avons terminé pour aujourd'hui. Retournez à Poudlard et n'agissez plus jusqu'à nouvel ordre. Je ne veux pas vous mettre en danger plus que nécessaire. Vous nous êtes primordiale, professeur Sorden."

Alcyd attrapa sa veste et se leva, l'enfilant d'un geste simple et élégant. Il avait quitté le café moins d'une minute plus tard, et Ana ne tarda pas à le suivre. Elle transplanerait probablement à Poudlard, restait à savoir si les aurors interviendraient ou non dans l'enceinte de l'école. Tout dépendait de la rapidité d'Hayden et Meyer...
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Profil Académie Waverly
Le parfum des trahisons Icon_minitimeMar 2 Juil 2013 - 12:26
Le parfum des trahisons JavierBardem
Hayden McNeil, 44 ans, Auror et Mardolien.

Tout avait été simple, presque trop facile, même.

Il avait exécuté chaque ordre consciencieusement, discrètement. Et au final, tout avait fonctionné. Tout. Le soir même de sa conversation avec Dalnox, Hayden avait tenu au courant Mardol des doutes que le Directeur de la justice magique avait envers la belle américaine. Contre toute attente, au lieu de lui conseiller de brouiller les pistes, le leader des Mardoliens lui avait demandé expressément de filer Ana correctement et de rapporter le moindre de ses faits et gestes à son supérieur. Le lendemain, il avait exigé qu’il mette ses collègues sur la piste du meurtre de Septima. Il avait écarquillé les yeux, mais avait acquiescé, et s’était chargé de cette mission. Les motivations d’Alcyd Mardol ne pouvaient pas être plus claires : il souhaitait faire tomber Ana Sorden. Du moins, c’était ce que l’Auror en avait déduit. Cependant, il s’était bien gardé de le faire remarquer, et avait finalement mené à bien objectif. Il connaissait les causes du meurtre de la très regrettée Arithmancienne. Empoisonnement par une potion nommée « Les larmes de Yavana », nécessitant du suc de jacynthe cueillie à la pleine lune, ingrédient connu pour être très rare au marché noir, ainsi que pour utilisé dans les poisons violents… Et dans les potions de beautés.

Après avoir tourné et retourné le problème intérieurement, après avoir réfléchit durant deux jours, Hayden était arrivé à la conclusion suivante : il lui fallait une preuve. Et c’était l’image de son frère jumeau, Aidan, qui s’était imposée dans son esprit, alors qu’il songeait à ceux qui fréquentaient le marché noir. Evidemment ! Qui de mieux que son propre frère pour lui fournir une preuve – certes, inexistantes, mais une preuve tout de même ? Tout s’était ensuite passé très rapidement. Il avait prétendu qu’une source anonyme lui avait parlé de la potion, tout en laissant sous-entendre que cette fameuse source n’était personne d’autre que son cher frère jumeau. Ce dernier donc, aurait reconnu en Ana Sorden, cette jolie femme blonde, à l’accent américain, qui serait venue lui acheter ce fameux poison. Ses collègues n’avaient pas posé de questions, quant à cette source vague. Par respect pour lui, tout d’abord – fidèle Auror depuis plus de vingt ans – et ensuite – peut-être même surtout – par que BDA manquait cruellement de preuves sur l’affaire Sorden. Toutefois, avant de se lancer dans ce mensonge éhonté, Hayden avait prit ses précautions. Utiliser son frère, oui, mais il ne souhaitait pas que ce dernier finisse en prison ! Or, arrêter celui qui leur fournirait une preuve de rêve, cela ne se faisait pas, surtout si Aidan pouvait se révéler être un futur potentiel indic, pour l’avenir.

Suite à cela, les Aurors avait fait exhumer le corps de Septima, et avait effectivement découvert – ô quelle surprise ! – qu’elle avait été empoisonnée par les Larmes de Yavana, potion qui contenait donc du suc de jacynthe cueillie à la pleine lune. Cependant, malgré les hypothèses qu’ils pouvaient tous formuler intérieurement, ils n’étaient certains en rien de pouvoir relier tout ça à Ana. Oui, après tout, cela pouvait être une femme autre que la belle américaine qui ait acheté ce poison, ou encore plus évident : elle aurait pu en utiliser pour ses crèmes anti rides. Bref, plusieurs hypothèses qui nécessitaient toutes d’être éliminées les uns après les autres, pour au final ne garder que la bonne.

Aussi, depuis plusieurs jours, ils filaient Ana. Mais aujourd’hui c’était le jour. Celui où Ana Sorden devait tomber. Il était en binôme avec Charlotte Meyer, une jeune Auror très compétente de vingt-trois ans, qui travaillait avec lui sur le dossier M. Ensemble, ils devaient surprendre la conversation d’Ana avec Mardol, celle qui fournirait des preuves nécessaires pour l’arrestation de l’Arithmancienne. Alors, il suffisait juste de suivre Sorden, d’écouter sa conversation avec Mardol, et d’embrigader la procédure de retour au BDA, afin d’entamer celle d’arrestation. En théorie, du moins. Car en pratique, il devait également s’assurer que Mardol aurait assez de temps pour partir avant l’arrivée des Aurors. Et donc, retenir Charlotte, le temps que le leader des Mardoliens termine d’accuser « inconsciemment » Ana Sorden devant les deux Aurors.

Aussi, marchant les rues de Bristol aux côtés de Charlotte, maintenant une distance raisonnable entre la soupçonnée Mardolienne et eux, Hayden jeta un coup d’œil à sa binôme avant de tourner à l’angle d’une rue, tandis que l’Arithmancienne s’engouffrait dans un petit café. Fort heureusement, la Trace qui avait été posée sur Ana par les Aurors fonctionnait, ainsi, il pouvait la suivre, même lorsqu’elle tranplanait, ce qui était le cas, aujourd’hui. Restant loin du lieu où elle venait d’entrer, Hayden l’aperçu s’installer non loin de la fenêtre, face à un homme – Alcyd Mardol. En compagnie de Charlie, il s’approcha, se posta d’un côté de la fenêtre, tendit l’oreille. Ecouta.

«… Or, Margot Adamson est toujours favorite et Samuel Nolan continue de s'intéresser à votre passé en Amérique." »

Il arrivait pile au bon moment, constata-t-il en échangeant un regard avec Charlotte, tout en continuant d’écouter, fronçant les sourcils au moment où Ana déclarait que bientôt, Samuel Nolan sera un lointain souvenir. Elle enchaîna aussitôt sur la potion, donnant imprudemment son nom, puis avouant l’avoir déjà utilisé sur Septima. Dans son rôle d’Auror – et même en tant que Mardolien – Hayden fut surprit que l’Américaine en arrive à employer de tels moyens pour parvenir à ses fins. Il allait faire un pas en avant, lorsque la suite de la conversation l’en dissuada. Tendant l’oreille, il resta immobile. Lorsque le mot « Laponie » fut prononcé, il retint sa respiration. Mardol manœuvrait d’une main de maître pour faire avouer à Ana tous ses crimes, si bien qu’elle déclara sciemment avoir voulu tuer Margot Adamson dans une avalanche criminelle, en Laponie. Il resta calme alors qu’elle déclamait sa dernière phrase. « Quelques adolescents en moins font-il une réelle différence ? » Ses enfants étaient des adolescents, par Merlin ! Et jamais – jamais – il ne laisserait quelqu’un leur faire du mal. Ana Sorden ou non, Mardolienne ou non. Il jeta un coup d’œil à Charlotte, hocha la tête alors que Mardol reprenait la parole.

« On est bons. » souffla-t-il en s’éloignant.

Il ne leur restait plus qu’à arrêter Ana. Un jeu d’enfant.
Charlotte Meyer-Warlock
Charlotte Meyer-WarlockAuror
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Profil Académie Waverly
Le parfum des trahisons Icon_minitimeLun 8 Juil 2013 - 23:42
La filature avait toujours été l'une de ses missions favorites. Dès qu'elle était entrée au Bureau des Aurors, elle avait adoré le module Filature et Tapinois, c'est ce qui lui avait donné envie d'être Auror d'infiltration. Il faut dire que lorsque vous étiez formée par Elbert Stormborn, ex-traqueur de Mangemort, partenaire durant des années de Alastair Maugrey, légende du bureau, vous aviez intérêt à aimer les filatures et à savoir les faire correctement, surtout. Sinon vous étiez bon pour un sortilège et un retour direct au Bureau, étant donné qu'il était hors de question de se faire prendre. Si elle n'avait pas été mise sur la filature de Sorden dès le début, étant donné que c'était elle et Seamus qui avaient interrogé la petite Blackbonnes, elle en aurait fait la demande, ne serait-ce que pour le plaisir d'appliquer les méthodes de Stormborn, qui avaient fait leurs preuves à défaut d'être modernes. Au début, Sorden était suivie grâce aux déclarations de Blackbonnes, quant à l'incendie de Pré-au-Lard qui avait causé la mort d'une petite fille de cinq ans. Mais peu de temps après, son collègue Hayden, grâce à une source non-révélée - son frère, même si ce n'était pas dit à voix haute, qui était bien connu de la Justice Magique - avait pu rapprocher Ana Sorden du décès du Professeur Vector, décès que l'on avait pensé naturel au premier abord. Évidemment, tout cela n'étaient que des hypothèses, mais les Aurors n'en pensaient pas moins. Mais le fait qu'elle soit accusée du meurtre de Fiona Longwood en faisait la suspecte idéale pour d'autres choses. De plus, ils avaient récemment appris qu'Ana était une Mardolienne et l'idée de pouvoir la faire plonger était séduisante aux yeux de tous : il était hors de question qu'elle puisse leur échapper. Mais tout semblait correspondre. Sorden, Mardolienne, recevait l'ordre de s'infiltrer à Poudlard et assassinait pour cela Septima Vector. Puis elle décidait de devenir directrice pour que les Mardoliens possèdent un bastion en Angleterre et essayait pour cela d'éradiquer sa principale concurrente, Margot Adamson.

Depuis qu'elle avait pris son tour ce matin, Charlotte était en binôme avec Hayden, qui leur avait permis de découvrir le meurtre de Septima. C'était la première fois qu'ils travaillaient ensemble mais elle savait très bien qu'il était reconnu par tous leurs pairs et elle avait été ravie de pouvoir suivre Ana avec un Auror d'expérience, histoire de pouvoir avoir quelques tuyaux supplémentaires. La Trace apposée sur Sorden leur avait permis de la suivre à Bristol, pas très loin du quartier magique, où ils la suivaient à une distance raisonnable. Ana Sorden n'était pas très difficile à suivre, à vrai dire, étant donné qu'elle ne s'était pas rendue compte du manège des Aurors autour d'elle depuis le témoignage de la petite Blackbonnes.  Sorden pénétra dans un café moldu, pas très loin de l'entrée du marché noir magique de la ville, marché noir qui avait tendance à disparaître avec la présence des forces de l'ordre. Le nouveau point chaud magique se situait désormais à Edinburgh, où les petits malfrats étaient plus libres de leurs mouvements. Le fait que Sorden se rende là ne pouvait dire qu'une chose : ils allaient avoir de la matière à rapporter au BDA. Hayden et elle tournèrent dans une petite rue adjacente au café tandis qu'elle s'installait à une table près de la fenêtre, en face d'un homme. Parfait. Hayden et elle s'approchèrent discrètement de la fenêtre et elle se désillusionna, pour éviter que Sorden puisse les apercevoir. Ainsi postés, elle sortit de sa poche une oreille à rallonge - perfectionnée par le Département des Mystères et qui pouvait retenir tout ce qu'elle entendait, comme un dictaphone moldu - et l'approcha le plus possible de la fenêtre, histoire d'avoir le meilleur son possible. Bingo, songea-t-elle quand l'homme commença à parler. C'était exactement ce qu'il leur fallait.

A l'ordre que lui donna l'homme, elle comprit immédiatement qu'ils avaient affaire à l'une des apparences d'Alcyd Mardol, étant donné qu'il changeait constamment de visage, afin de brouiller les pistes. Le cœur de Charlotte fit un bond. S'ils arrivaient à réunir suffisamment de preuves, ils pourraient arrêter Mardol. Le leader des Mardoliens, leur affaire la plus importante. Cela serait un succès énorme pour le BDA. Mardol était là, juste à coté. Dès qu'ils avaient ce qu'il fallait, ils pouvaient prévenir le BDA et arrêter ces deux gros poissons. C'était une occasion exceptionnelle. Et Ana Sorden était en train de leur livrer sur un plateau ce qu'il fallait. Elle venait de confesser le meurtre de Septima, en citant les larmes de Yavana. Et visiblement, Septima Vector n'était pas la seule sur la liste de Sorden, qui ne reculait devant rien pour arriver à ses fins. Septima Vector, Fiona Longwood, Samuel Nolan... Combien de personnes devaient-elles mourir pour satisfaire les ambitions d'Ana Sorden et des Mardoliens ? Charlotte les méprisait comme elle avait pu mépriser les Mangemorts en leur temps. Et Godric savait pourtant qu'elle aurait pu comprendre les désirs des Mardoliens, cette volonté de faire tomber le Secret. Elle était elle-même née-moldue, elle avait connu la fracture entre les deux mondes et elle ne niait pas qu'elle avait souvent pensé que les choses pourraient être plus simples si les deux mondes étaient unis. Mais elle connaissait le danger qu'entrainerait une rupture du Secret, elle le soupçonnait. Et même si le but des Mardoliens était plus défendable que celui des Mangemorts, les méthodes étaient toutes aussi infectes. Comme s'il était Légimens, Mardol prit justement la parole pour exprimer son désaccord vis à vis de telles méthodes et Charlotte ne put s'empêcher de froncer les sourcils. C'était... perturbant et innovant d'entendre de telles paroles. Elle avait certes ce coté très manichéen qui la poussait à ranger tous les Mardoliens du coté des Mages Noirs, mais ces paroles de la part de Mardol sonnaient plus comme celles d'un idéaliste que comme celles d'un vrai terroriste, qui n'aspirait qu'au chaos. Ainsi, Ana Sorden ne serait pas représentative de tous les Mardoliens et aurait agi à sa guise ? Cela changeait la donne, en effet.

Elle en était là de ses pensées quand Mardol mentionna la Laponie. Lorsqu'ils avaient appris qu'Ana Sorden était une Mardolienne, les soupçons s'étaient tout de suite portés vers elle quant à ce qui s'était passé en Laponie. Avec l'aide de leurs collègues étrangers et de Mika, ils étaient arrivés à relier les Mardoliens et l'avalanche. Mais tout cela restait des suppositions, ils n'avaient aucune preuve contre Sorden quant à ce qui avait pu se passer. Même si encore une fois, tout semblait tenir dans le schéma : Sorden aurait pu se débarrasser de sa concurrente et de ses soutiens en une soirée, ayant alors le champ libre pour l'élection. Et des élèves en moins à gérer. Et encore une fois, les paroles de Mardol la surprirent. Elle devrait en parler à l'Auror McDougal, pour l'étude qu'ils faisaient de la personnalité de Mardol pour le comprendre et essayer de comprendre ses actions. Ce discours semblait tellement en décalage avec celui d'un extrémiste, comme l'étaient les Mangemorts. Mais Charlie se reprit bien vite, la voix de son formateur à l'esprit. Elle avait tendance à trop croire en l'être humain, à essayer de minimiser ses actions. Mardol était un criminel, elle ne devait pas admirer quelques délicatesses de sa part. Même si intérieurement, elel trouvait ce discours surprenant. Cela changeait radicalement l'image qu'elle avait des Mardoliens et de leur leader. Heureusement, Ana Sorden la ramena sur terre bien vite en déclarant que quelques adolescents en moins, ce n'était pas si important. Elle s'empêcha de faire défiler dans sa tête quelques insultes qui iraient très bien à ce cher Professeur Sorden. Qui allait sûrement partager une cellule avec le Professeur Ombrage, histoire qu'elles puissent parler de leurs méthodes pédagogiques. Elle hocha la tête lorsque Hayden déclara qu'ils étaient bons et elle jeta un coup d’œil à l'intérieur. Ils buvaient encore. Elle devait revenir au BDA rapidement pour ramener des renforts afin de procéder à l'arrestation des deux Mardoliens.

- Je fonce. Ne les lâche pas, je suis là dans deux minutes.

Elle se releva et transplana, en espérant que le bruit caractéristique du transplanage ne parvienne pas aux oreilles de Sorden et de Mardol, noyé dans le brouhaha de la rue et des conversations. Elle débarqua dans une pièce spécifique du Département des Transports Magiques, réservée aux transplanages d'urgence des Aurors - ils pouvaient passer grâce à leur badge - afin de ne pas passer par la cohue de l'Atrium. Elle poussa la porte pour se diriger vers l’ascenseur, où elle dégaina son badge pour pouvoir faire sortir quelques personnes afin de pouvoir y monter et appuyer sur le bouton de l'étage de la Justice Magique. Il n'y avait pas de temps à perdre. Elle sortit de l’ascenseur rapidement et pesta intérieurement contre l'étage bondé - les travaux commençaient le mois prochain, cela ferait du bien d'agrandir -  joua des coudes pour passer, bouscula des avocats qui discutaient sans bouger le petit doigt - dont Andrew Warlock, tiens - et songea sérieusement à jeter un sort aux gens pour qu'ils s'écartent. Elle savait que c'était pour des questions de sécurité si on ne pouvait pas transplaner dans le BDA directement, mais c'était franchement problématique pour les urgences. Elle passa la porte du BDA, fit signe à l'Auror McDougal et se dirigea directement vers le Bureau du Commandant, suivie par sa supérieure, responsable du dossier M. A l'intérieur du bureau, le Commandant, Richard Dalnox et le Ministre de la Magie en personne étaient assis et se tournèrent vers elle quand elle passa le pas de la porte.

- McNeil et moi, on l'a filée jusqu'à Bristol. On a des aveux pour le meurtre de Septima Vector, elle a aussi dit qu'elle était à l'origine de l'accident en Laponie et on sait même qu'elle voulait s'occuper de Samuel Nolan. Et Mardol est avec elle.  

Le Commandant se leva et posa les mains sur son bureau.

- Rapport, ordonna-t-il.
- Bristol, coté moldu, petit café moldu. Pas très loin du marché noir magique. Y'a du monde au café, dans la rue aussi. La ruelle voisine peut supporter trois salves de transplanage. McNeil surveille.
- Auror McDougal, vous prenez la cellule M et des Oubliators. Je veux une intervention sans bavures.
- Oui mon Commandant.

Charlotte s'apprêtait à sortir, laissant les trois hommes à leur discussion mais elle vit Willa qui se dirigeait vers eux d'un pas rapide et elle s'immobilisa.

- Ainsi, le professeur Sorden était bien une Mardolienne, soupira Fiennes. Quelle histoire ! Je suis désolé, Richard.
- Il n'y a pas de quoi, Monsieur le Ministre, répliqua Dalnox. J'ai fait mon devoir, c'est ce qui compte et c'est ce que je veux retenir de cette affaire. La Justice passait avant mes intérêts personnels.
- Je le sais très bien Richard, vous pouvez être fier de vous, pour cette décision. C'est terminé, maintenant.
- L'opinion publique va s'arracher cette histoire, fit remarquer Dalnox.
- Vous n'avez rien à craindre, vous avez fait ce qu'il fallait. Ana Sorden payera pour ce qu'elle a fait, Justice sera rendue.

Willa choisit ce moment pour arriver, essoufflée.

- Ana Sorden a bougé, elle est à Pré-au-Lard.
- Annulez les Oubliators, et on y va.
- Et pour Mardol ? interrogea Fiennes.
- L'Auror McNeil est resté sur place, répondit Charlotte.

Fiennes hocha la tête tandis que Willa, l'Auror McDougal et elle sortait du bureau, pendant que les autres Aurors de la cellule M étaient déja partis pour la plupart. Charlotte suivit ses collègues et ils arrivèrent rapidement à l'Atrium, jusqu'à la zone de transplanage. Il faut dire qu'une douzaine d'Aurors qui se précipitaient, cela forçait les gens à s'écarter. Le signal du transplanage fut donné et elle partit avec la deuxième vague, pour réapparaître dans la Grand'Rue de Pré-au-Lard. Ana Sorden se fit rapidement encerclée par une douzaine d'Aurors, baguettes tendues. Elle-même avait sorti la sienne. Le sortilège anti-transplanage avait été lancé par les premiers Aurors. Elle était coincée.

- Ana Sorden, lança l'Auror McDougal d'une voix forte. Vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre avec préméditation du Professeur Septima Vector, pour la tentative de meurtre avec préméditation sur la délégation anglaise en Laponie, pour le meurtre avec préméditation de Flora Longwood et pour votre appartenance à une organisation criminelle visant à faire basculer le Secret Magique.

Un an. Il avait fallu un an pour arrêter Ana Sorden. Un an, deux morts, de nombreux blessés et des plaies infligées à Poudlard, à une école déjà malmenée par le passé. Mais c'était terminé. Ana Sorden était finie. En un an, elle s'était élevée dans les hautes sphères. Plus dure serait la chute. Et c'était tant mieux.


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Le parfum des trahisons Icon_minitimeVen 12 Juil 2013 - 0:00
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Hayden McNeil, 44 ans, Auror Mardolien

Tout avait fonctionné comme prévu, songea Hayden, toujours posté à côté de la fenêtre, surveillant les faits et gestes d’Ana, alors que Charlotte était retournée rapidement au BDA pour informer les autres Aurors de ce qu’ils avaient entendu, et pour lancer la procédure d’arrestation. Il lâcha un soupir de contentement, heureux de savoir que Sorden était en passe de devenir un lointain souvenir. Cette femme était dangereuse. Pour les Mardoliens, oui, mais pas que. Pour eux, pour les élèves de Poudlard, pour les enseignants, pour tous ceux qui avaient eu le malheur de la contredire, de croiser sa route, de s’en faire une ennemie. Elle avait assassiné sans remord Septima, puis la petite Flora. Puis elle avait attenté la vie des élèves. De ses enfants, par extension. De jeunes qui ne connaissaient encore rien à la vie. Alors oui, il avait rejoint les Mardoliens. Mais il les avait rejoint pour une idéologie, pour quelque chose qu’il pensait être bon, pas pour les actes violents, les meurtres. C’était ça qu’il combattait après tout, lorsqu’il était chez les Aurors. Et certes, il les trahissait, il sabotait de dossier M, mais lorsqu’il entendait ce genre d’aveux, son instinct d’Auror reprenait le dessus et il n’avait qu’une envie : entrer la pièce et arrêter l’américaine. Il soupira, jeta un coup d’œil par la fenêtre. Il se redressa brusquement, alors que Mardol se levait et sortait, les yeux fixés sur Ana. Cette dernière ne tarda pas à suivre le l’homme. Elle termina sa consommation, se leva, et sortie, sans dire un mot. Discrètement, il la suivit, l’observa transplaner. La Trace qu’ils avaient posée sur elle s’activa, et lorsqu’il transplana à son tour, il se trouvait à Pré-au-Lard, juste derrière la belle Arithmancienne, qui tournait à l’angle d’une rue. Immédiatement, il sortit sa baguette, et invoqua son patronus. Un renard apparu sous ses yeux.

« Sorden a bougé, elle est à Pré-au-Lard, et je l’ai suivi là-bas. Mardol est parti en même temps qu’elle, il a transplané, impossible de savoir où il est en ce moment même. Je vous attends. » dicta-t-il à son patronus, qui ne tarda pas à disparaître.

Sans faire de bruit, il se dirigea vers Ana, qui marchait toujours devant lui. Il tira sa baguette de sa poche, prêt à intervenir. Son visage se ferma. Il était Auror, et il était sur le point d’arrêter la femme la plus dangereuse que l’Angleterre avait connue cette année. Quelques minutes plus tard, plusieurs Aurors apparurent, et se dépêchèrent d’encercler la femme, qui se retrouva vite avec de nombreuses baguettes pointées sur elle – la sienne comprise. Il vit son visage se décomposer, alors que l’Auror McDougal énonçait ses crimes. La suite se passa ensuite très vite. D’un simple « Accio » un de ses collègues s’empara de sa baguette, tandis qu’un autre s’avançait vers elle, menottes en main. Il saisit ses bras sans ménagement, les ramena derrière son dos, et les lui passa. La femme tenta de se débattre, en vain. Les menottes utilisées par le BDA étaient ce qu’on trouvait de mieux. Incassables, impossibles à ouvrir à l’aide d’un sort. Sorden était finie, terminée. Elle était à leur merci, à présent. Rapidement, l’Auror McDougal se positionna à ses côtés, baguette en main, vite rejoint par un autre lieutenant. Sans un mot, ils transplanèrent, suivis des autres Aurors. Quelques uns restèrent pour disperser la petite foule qui s’était formée autour de la délégation. Une fois cette tâche terminée, Hayden s’empressa de retourner au BDA. L’arrestation, c’était fait. Mais il restait encore le procès, puis l’emprisonnement. Enfin, il ne se faisait pas de soucis, avec les crimes qu’elle avait commit, Azkaban n’était plus très loin.

« C’est enfin terminé. » constata un de ses collègues en marchant dans les couloirs du ministère.

« Ouais. Au bout d’un an. » fit-il remarquer, en pénétrant dans le BDA.

L’Auror à ses côté approuva d’un hochement de tête en lui suivant. Un an. Et c’était enfin terminé. Pour le bien des Mardoliens, pour le bien de Poudlard. Pour leur bien à tous, ils étaient enfin débarrassés d’Ana Sorden.
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