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Jasmin brûlé [OS]

Métamorphomage
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Profil Académie Waverly
Jasmin brûlé [OS] Icon_minitimeMer 29 Mai 2013 - 14:14
23 mai 2007 - Appartement Londonien luxueux


Richard Dalnox
Directeur du département de la justice magique

Richard rentrait souvent tard de ses journées au ministère. Etre le numéro deux du gouvernement n'était pas de tout repos, et encore moins lorsqu'on était promu aussi jeune que lui. Aucun directeur avant lui n'avait eu moins de 50 ans, et tous avaient occupé avant de prestigieuses fonctions au sein du département. Richard lui, n'y avait travaillé que deux ans comme avocat, puis avait quitté le ministère pour se consacrer à sa carrière politique. Aussi tous les vieux briscards des Aurors, Oubliators, de la Police Magique et des Baguettes d'Elites le regardaient-ils d'un oeil torve, attendant le moindre faux pas pour réclamer son remplacement. Richard devait faire ses preuves, et il ne ménageait pas sa peine.

Bien qu'extrêmement ambitieux, le numéro deux du MIM était, à l'image de son mentor, un homme qui fonctionnait au charme plutôt qu'à la force. Il n'avait pas le tact ni la diplomatie de Fiennes, et encore moins son expérience, mais s'estimait tout de même apte à gérer un département d'une telle taille et à ménager les sensibilités. Devoir user de tant de manières l'exaspérait parfois tant cela alourdissait la machinerie administrative, mais Richard savait que seuls l'âge et l'expérience lui donneraient le poids nécessaire pour s'en passer. Il attendait donc avec impatience les prochaines élections ministérielles. En effet, s'il passait 5 ans à la tête du département et que ses réformes avaient fait leur preuves, il était certain que sa carrière politique continuerait quelques soient les résultats. Dalnox devait tout à Fiennes, mais il pouvait très bien travailler pour l'APPEL, cela ne le dérangeait pas. Il n'était pas aussi convaincu que le Ministre des idées de son parti, et si ses convictions profondes ne lui permettraient jamais de collaborer avec ces idiots du SPAM, elles ne surpassaient certainement pas ses ambitions politiques.

Une chose qui ne dépassait pas non plus ses ambitions politiques, c'était ses ambitions amoureuses. Pourtant, elles n'étaient pas loin derrière et sa compagne secrète du moment était à deux doigts de les égaler. Richard fréquentait en effet depuis quelques mois la magnifique Ana Sorden, nouvelle professeur d'Arithmancie et candidate au poste de directrice de Poudlard. Avant elle, il n'avait jamais vraiment eu d'aventures sérieuses, à l'exception de sa première fiancée, une jeune femme discrète et effacée, très peu sûre d'elle et jalouse, qu'il avait quitté en même temps que son poste d'avocat au Ministère. Maintenant qu'il partageait sa vie avec Ana, Richard comprenait pourquoi il n'avait jamais trouvé le bonheur avec les femmes. Il recherchait toujours ses conquêtes parmi des femmes plus jeunes que lui, qui lui paraissaient toutes fades et insignifiantes. Ana, au contraire, était plus âgée - de 7 ans. C'était une femme exquise, distinguée et ambitieuse, qu'il fallait savoir conquérir et garder auprès de soit. Bref, un défi aux yeux du jeune Dalnox, un défi qu'il jugeait à la hauteur de ses ambitions. Un peu machiste sur les bords, il n'avait jamais considéré qu'une femme pouvait se jouer d'un homme pour le garder dans ses filets, et encore moins qu'elle ne se serve de lui comme le faisait Ana Sorden...

D'ailleurs, il devait la voir ce soir, raison pour laquelle il s'autorisa à quitter le Ministère plus tôt qu'à l'accoutumée. Richard avait invité Ana à le rejoindre dans son appartement londonien. Il était lassé des hôtels et comptait bien révéler sa relation avec l'Arithmancienne sitôt l'année terminée, qu'elle soit d'accord ou non. Il comprenait sa réticence jusqu'aux élections, mais qu'elle soit élue ou non, cela n'aurait plus d'importance après. Il voyait en Ana la femme avec laquelle il pourrait construire sa vie, une belle femme qui rendrait tous les hommes jaloux, une femme intelligente avec laquelle il formerait un duo imbattable - il pourrait même devenir ministre de la Magie, avec elle à ses côtés! Après juin, il était hors de question qu'il ne supporte davantage ses caprices tout féminins. Malgré ses grands airs, il était persuadé qu'elle lui mangeait dans la main et lorsqu'il lui imposerait de se montrer publiquement, elle finirait bien par céder. Mais le moment de s'exposer n'était pas encore venu, et comme toujours, Richard procédait avec douceur, franchissant les étapes les unes après les autres. D'abord, l'accoutumer à la vie de luxe qu'il pouvait lui offrir...

"Bonsoir Maître Richard!" couina Tiky, l'elfe de maison qui gérait son appartement. "Miss Ana est déjà arrivée, elle vous attend dans le grand salon."

Richard tendit sa veste à l'elfe et lui adressa un regard de reproche.

"On dit Maîtresse Ana, Tiky."
"Bien Maître Richard, Tiky s'en souviendra."

Richard se dirigea vers le salon d'un pas conquérant, se demandant néanmoins quelle était l'humeur de sa future compagne. En effet, il ne l'avait pas revue depuis près de deux semaines, et sa déconvenue à la tête de la maison Gryffondor dont certains journaux avaient fait chou gras. Il ne l'avait jamais vu perdre sa superbe, mais savait que cela était un évènement d'importance dans la course à la direction. Il ne savait quel était la réaction d'Ana face à l'échec, car il ne l'avait jamais vu échouer. Ana Sorden était une gagnante, tout comme lui, et ne connaissait pas le sens du mot perdre. Nul doute qu'elle réussirait à s'emparer du poste de directrice malgré cela, et ce serait une bonne chose. Car, malgré ses préjugés sur la faiblesse amoureuse des femmes, Richard ne niait pas l'intelligence d'Ana, qu'il trouvait parfaitement qualifiée pour le poste de directrice. Elle avait été l'un des meilleurs appuis du MIM lors de la campagne et l'avoir à leurs côtés à la tête de Poudlard serait un avantage stratégique indéniable, car elle était aussi politicienne que lui! Il ne doutait pas qu'elle saurait s'imposer face à Margot Adamson, femme respectable certes, mais qui manquait cruellement de l'ambition de la maison qu'elle dirigeait.

"Bonsoir ma très belle..." dit-il en entrant dans la pièce.

Il y trouva Ana, près de la cheminée où brûlait un feu magique qui réchauffait doucement le lieu. En effet, ce mois de mai était particulièrement frisquet, et le mauvais temps d'arrangeait rien. Elle releva la tête du parchemin qu'elle était en train de lire et son visage s'éclaira.

"Richard..." répondit-elle de cette voix sensuelle qu'elle adoptait à chaque fois qu'elle lui parlait.

La femme froissa le parchemin et le jeta négligemment au feu avant de s'approcher de lui. Ils s'embrassèrent voluptueusement avant qu'elle ne s'écarte. Richard se dirigea alors vers son bar personnel pour leur servir deux verres de Whisky-Pur-Feu.

"Comment vas-tu?" demanda-t-il s'un air dégagé, sachant qu'elle n'appréciait pas que l'on se mêle de ses affaires. Ana était une femme autoritaire, ce qui était pour lui un défaut, mais il avait appris à louvoyer entre ses crises d'humeur.

"Bien, évidemment." Le ton était cependant dédaigneux et colérique, et Richard, s'asseyant dans le canapé, attendit patiamment la suite. Ana finirait par parler, mais détestait être pressée, ayant l'impression qu'il lui demanderait des comptes. L'arithmancienne resta debout, buvant son Whisky à petite gorgée tout en contemplant la cheminée. Richard sirota le sien sans se priver de contempler les formes de son amante, qui étaient mises en valeur tant par sa robe que par la lumière de la cheminée. Son observation le confortait dans son idée d'en faire sa femme.

"Je ne pensais pas que cette fichue Chloé Hellsoft aurait tant de culot!" finit-elle par lâcher, laissant enfin sa contrition s'exprimer.

L'homme remarqua qu'elle semblait vraiment contrariée, et qu'elle avait dû ruminer cela depuis les dix derniers jours. Comme il l'avait prévu, elle ne savait pas digérer l'échec. Avait-elle atteint ses limites? Il se le demandait. Lui aurait réfléchi pour savoir comme le contourner, alors qu'elle était encore en colère... Défaut de bonne femme. Richard se jura de la faire passer par-dessus cette colère. Il avait besoin d'elle à la tête de Poudlard, et elle lui devrait alors une fière chandelle, ce qui inverserait les rôles sans être déplaisant. Richard n'était pas surpris du comportement de la directrice titulaire des Gryffondors. Le culot était l'apanage de cette maison, et Ana ne connaissait sans doute pas assez bien l'école pour y avoir prêté l'attention que cela méritait.

"Allons, chérie, cela ne change rien à tes plans. Je ne pense pas que tu aies perdu une once de crédibilité. Tous ceux qui te connaissent se doutaient que tu n'étais pas faite pour diriger les Gryffondors."

"Insinuerais-tu que je suis incapable de m'occuper de ces gamins?"

Richard n'en laissa rien paraître, mais intérieurement le ton de l'arithmancienne le glaça et lui rappela sa jeunesse face à elle.

"Bien sûr que non, voyons! Une femme telle que toi es capable de tout. Mais cette maison regroupe tous les trublions de l'école, c'est bien connu. Avec les Serpentards, ou même les Serdaigles, tu aurais fait de grandes choses! Ils ont un cerveau, savent ou se trouvent leurs intérêts. Ils t'auraient suivis comme un seul homme. Mais t'offrir les Gryffondor, c'était un cadeau empoisonné. Tu n'as pas le don de prescience, comment aurais-tu pu savoir qu'ils étaient aussi... Poudlard se replie sur elle-même, comme toujours."

Richard n'avait rien contre les Gryffondor, bien que lui-même ait été un Serdaigle. Ces paroles semblèrent néanmoins calmer Ana qui délaissa le feu pour venir s'asseoir à ses côtés. Après un moment, elle déposa son verre et entreprit de laisser ses mains se balader sur son torse, cherchant à défaire les boutons de sa robe de sorcier. Dalnox senti sa respiration s'accélérer et posa son verre à son tour, capturant les lèvres d'Ana et l'attirant davantage à lui. Alors que les tracas en tout genre du Ministère et de Poudlard semblaient enfin les laisser seuls, Ana s'arrêta subitement et le regarda droit dans les yeux.

"Je veux que tu m'apportes n'importe quel dossier du ministère sur Hellsoft... et Virtanen, puisqu'elle a choisi de vivre avec lui."

Frustré de se faire arracher les belles promesses que les précédentes minutes lui promettait, Richard regarda sa maîtresse d'un air mécontent. Des dossiers sur les directeurs de Gryffondor et Serdaigle? Bien sûr, le ministère en avait. Celui de Peter Virtanen avait d'ailleurs été sorti pour l'affaire de l'avalanche laponienne. Il n'était pas joli joli et avait de quoi décrédibiliser, voir exclure par pression de l'opinion public, l'enseignant. Ils en avaient également un sur Chloé Hellsoft, car tous les Langue-de-Plombs voyaient leurs antécédents vérifiés avant d'être engagés. Dalnox n'avait aucune
idée de ce qu'il contenait, mais pour qu'elle ait travaillé au Département des Mystères, puis soit directrice de maison à Poudlard, il ne pouvait rien y avoir de compromettant. De plus, il ne voyait pas ce qu'Ana voulait en faire. Mettre toutes ses chances de son côté pour gagner les élections était une chose, truquer le vote en décrédibilisant les alliés de son adversaire en était une autre.

"Mais enfin, je ne peux pas faire une chose pareille!" protesta-t-il.

Ana pinça les lèvres, visiblement contrariée.

"Bien, puisque c'est comme ça..." Elle s'éloigna de lui, se leva et entreprit de remettre de l'ordre dans ses jupes tout en l'ignorant superbement. Richard n'était plus seulement frustré, il était aussi exaspéré par ses manières. On aurait dit une gamine qui était incapable d'avoir plusieurs idées en tête à la fois. Et qu'elle l'abandonne comme un malpropre ne lui plaisait pas du tout.

"C'est bon", capitula-t-il, souhaitant reprendre leurs activités extra-professionnelles au plus vite. "Tu les auras."

Aussitôt les mots magiques prononcés, Ana arrêta ses simagrées et se rapprocha avec un sourire pleins de sous-entendus.

"Bien, où en étions-nous?"

*****

Richard referma la porte après un dernier baiser à Ana, et resserra les pans de son peignoir. L'arithmancienne préférait finir la nuit chez elle. A l'approche des élections, mieux valait donner l'impression qu'elle ne quittait pas Poudlard et s'en souciait réellement, quelque soient les déboires qu'elle pouvait y rencontrer. Richard trouvait que cela était une très bonne stratégie, même s'il regrettait profondément de ne pouvoir terminer sa nuit aussi délicieusement qu'elle avait commencé.

Tout s'était passé à merveille. Oh, il y avait bien eu ce petite accrochage sur les dossiers qu'Ana lui avait demandé, mais ce n'était rien. Il se chargerait d'en faire discrètement des copies et de le lui envoyer. Ca ne l'incriminait pas, on ne pourrait se douter de ce qu'il avait fait et l'impact probable sur les élections était faible. Car même si l'opinion publique réclamait la démission de Virtanen, où que les agissements autoritaires d'Hellsoft en avaient choqués quelques uns, cela ne convaincrait personne de voter pour Margot Adamson. Après tout, ce n'était pas elle qui les avait embauché. De l'avis de Richard, mieux valait laisser Hellsoft en poste jusqu'à l'élection, que les indécis puissent voir qu'Adamson ne condamnaient pas ses faits et gestes et se dire que le professeur Sorden avait un comportement bien plus professionnel.
Mais Ana suivait toujours ses propres idées, qui étaient généralement aussi brillantes que ses compétences d'amante, aussi Richard lui donnerait-il les dossiers de bon coeur.

L'homme se dirigea vers le salon pour attiser le feu de la cheminée, qui avait faibli depuis le début de la soirée. Sortant sa baguette, il s'approcha de l'âtre pour y faire léviter quelques bûches, lorsqu'un morceau de papier qui traînait dans un coin attira son attention.

"Accio Parchemin" dit-il pour dégager le papier calciné de la cheminée sans se brûler. Mais il n'était même pas chaud. Dalnox le ramassa et reconnu l'écriture chaloupée d'Ana. Ce devait être le brouillon qu'elle avait jeté au feu pour son arrivé. Curieux - et un peu jaloux - de savoir quels autres amis elle avait, il tenta de déchiffrer les quelques mots qui avaient échappés aux flammes.

...
....
...e bênet de Dalnox croit encore qu...
...rs de question. Sitôt la mis...
...rne en Amérique, comme vous me l'av..."

..re dévouée,
...rden."

Richard senti un froid glacé l'envahir comme il relisait la première ligne. "bênet de Dalnox"? Ana le traitait de bênet? Non, ce ne pouvait être elle qui avait écrit ça! Pourtant, il lui semblait bien reconnaître son écriture, et cette encre violette parfumée au jasmin qu'elle utilisait tout le temps. Non, il se faisait des idées, c'était une odeur de brûlé qu'il sentait. Mais cette signature, alors? "rden" ne pouvait être que pour "Sorden". Il n'y avait personne d'autre qui était entré chez lui récemment - et jamais, d'ailleurs - dont le nom ou le prénom se terminait par -rden.

Mais si c'était bien elle... A qui écrivait-elle? Rien n'indiquait qui pouvait être le destinataire, sinon que c'était quelqu'un pour qui Ana Sorden avait du respect, comme la formule de politesse à la fin et le vouvoiement l'attestaient. Mais Ana Sorden en respectait personne sinon elle-même...

Richard abandonna bientôt l'énigme du destinataire, trop perplexe de la raison pour laquelle Ana le traitait de bênet. Et que croyait-il encore? Richard était confus, mais son cerveau affuté ne voyait qu'une solution. Les quelques mots d'Ana, bien que pris hors contexte, ne prêtaient pas à confusion. Sorden n'avait aucune estime pour lui. Mais alors, que faisait-elle, pourquoi le fréquenter? Oh, par Merlin, la réponse était évidente: Ana Sorden aimait autant le pouvoir que sa beauté. Et lui, Richard Dalnox, était le second sorcier le plus important d'Angleterre... Avait-elle essayé de séduire le Ministre avant lui, et n'était qu'il qu'un second choix en raison de son échec?

Non, non, il se faisait des idées, Ana n'agirait pas comme ça... Et pourtant, tout ce qu'il s'imaginait concordait parfaitement avec l'image de femme exigeante qu'il avait d'elle. Richard s'assit sur le canapé et ramassa son verre de Whisky Pur-Feu, qu'il avait laissé là quelques heures plus tôt. Il en bu une longue gorgée tandis que des images et souvenirs lui revenaient en mémoire. Sa second rencontre avec l'arithmancienne qui, impérieuse, lui avait promi d'entamer une liaison avec lui à la condition qu'il lui donne des informations sur Darren O'Connor... Le sang de Dalnox se glaça. A l'époque, il avait accédé à son voeux, croyant avoir affaire à une femme qui aimait jouer, et voulait seulement tester son pouvoir de séduction en lui demandant quelque chose de complètement fou. Il lui avait transmis le dossier pour lui montrer qu'il était un homme de parole, sans réaliser l'ambition qui la dévorait. Mais la famille O'Connor avait été assassinée quelques mois plus tard, comment n'avait-il pas fait le lien? On avait bien entendu retrouvé le coupable... mais il s'était soi-disant suicidé... Non, décida-t-il, Ana était certes terriblement ambitieuse, et sûrement très manipulatrice, mais il l'était également et n'aurait jamais tué quelqu'un. Son coeur et son ego blessés ne devaient pas la rendre coupable de tous les crimes sur cette planète.

Bien sûr, qu'elle aimait le pouvoir. Il avait découvert son ambition de devenir directrice avec surprise, mais elle lui avait toujours paru être une femme plus précieuse et passionnée que manipulatrice, en dépit de son avidité. Elle lui parlait de Poudlard en termes flatteurs, des projets qu'elle avait pour cette école, d'une manière possessive mais également aimante... Aimante? Non. Ana s'aimait plus que personne d'autre, aimait être admirée, Richard l'avait bien noté. Et il avait aimé la conforter dans ses travers pour qu'elle ne parte pas voir ailleurs, cette femme belle et intelligente qui était toute sienne... croyait-il. Car il était évident que la réelle affection de l'arithmancienne allait à quelqu'un d'autre, à celui à qui elle écrivait cette lettre.

Richard passa plus de deux heures, à se remplir son verre de Whisky, et à déconstruire l'image parfait qu'il avait eu d'Ana Sorden en réinterprétant chacun de ses gestes, chacune de ses paroles, à la lumière du morceau de parchemin qu'il avait à la main. Finalement, la colère pris le dessus et il le froissa violemment. Il était Richard Dalnox, par la barbe de Merlin. On ne se jouait pas de lui ainsi!

Ah ainsi, elle jouait avec lui. Eh bien, grand bien lui fasse, il se jouerait d'elle à son tour. Il n'était pas un bênet, et la politique lui avais appris plus de subtilité que toute celle dont la grande Ana Sorden ne pourrait jamais faire preuve. Il continuerait à se comporter comme s'il ne savait rien pendant un temps, histoire de découvrir comment faire tomber cette femme vénale qui lui brisait le coeur. Il avait cru Ana au dessus du lot, mais elle ne cherchait chez lui que le pouvoir que lui conférait son poste, et l'aurait laissé tomber à la première difficulté. Lui, Richard Dalnox, serait l'instrument de sa chute. Il trouverait son point faible et la mettrait à terre en usant ce même pouvoir qu'elle convoitait tant chez lui. Rirait bien qui rirait le dernier.