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Je cherche un ailleurs [OS Amelia]

Amelia Pevensie
Amelia PevensieAncien personnage
Messages : 132
Profil Académie Waverly
Je cherche un ailleurs [OS Amelia] Icon_minitimeLun 6 Mai 2013 - 19:21
15 avril 2007

Amelia laissa tomber la lettre qu'elle venait de recevoir sur son bureau, avant de faire quelques pas pour se pencher à la fenêtre. Elle s'accouda à la rambarde, respirant l'air et s'imprégnant de toutes les images qu'elle pouvait avoir de l'Allée Rouge.
Les gens qui marchaient, s'interpellant entre eux, les boutiques, les pousses-pousses, les hommes en habits traditionnels et les hommes en costume moldu, les odeurs de nourriture et de potions sur le feu…
Sa décision était prise. Elle repartait en Angleterre. Elle n'aurait plus sa vue sur l'Allée Rouge en se levant le matin. Plus les entraînements avec Weihua. Plus les fous rires avec Li Wei alors qu'elles sortaient ensemble dans la rue. Plus les grands salons de peinture où les gens la prenaient vraiment au sérieux.

Peut-être qu'elle était folle de vouloir partir, comme le disais Li Wei. Peut-être qu'elle était folle de quitter un endroit où tout lui souriait pour un pays qu'elle avait quitté douze ans auparavant, où elle était une illustre inconnue.
Mais la Chine l'étouffait. Elle l'aimait, ce pays, et jamais elle n'aurait pensé le quitter. Mais elle avait l'impression de rester au point mort. De ne plus évoluer. De rester au même niveau que la petite Amelia de dix-sept ans à qui Mr Collins avait dit qu'elle était douée.
Si elle était incapable de se renouveler, elle n'était pas douée. Elle était juste une très bonne copiste.

Alors elle partait.
Elle en était sûre à présent. Eden avait accepté de l'héberger le temps qu'elle trouve un endroit où se loger, ses parents avaient promis de la soutenir financièrement en cas de problème, et elle avait déjà un petit peu d'argent du fait de ses anciens travaux.
Elle avait fait une demande pour un portoloin pour l'Europe, et elle venait de recevoir la confirmation qu'il l'attendait bien au ministère et qu'elle n'avait qu'à se présenter au service des transports magiques pour pouvoir rentrer en Angleterre.

Seul Liu n'était pas au courant. Il devait s'en douter, que quelque chose se passait. Amelia avait passé les deux jours précédents à parler avec son père au téléphone et à ranger ses affaires. Ce qui n'arrivait pratiquement jamais, pour le rangement en tout cas.
Et puis… Il n'avait pas pu ne pas remarquer ce qui se tramait entre eux. Elle s'éloignait de lui, elle le sentait. Etait moins tactile, moins câline, plus distante. Comme si depuis quelques temps, elle ne le considérait déjà plus comme son fiancé.
Elle l'aimait, oui. Jamais elle n'avait eu de doutes là-dessus. Sans doute aussi fort que lui l'aimait, mais pas de la même manière.

La porte d'entrée s'ouvrit, et la voix du jeune homme retentit dans l'appartement, lui indiquant qu'il était rentré.
Elle se retourna, croisant ses bras sur sa poitrine, l'air infiniment misérable. Elle n'avait jamais voulu le blesser. Jamais. Mais en restant, elle le blesserait encore plus.
Il entra dans la pièce, un grand sourire jusqu'aux oreilles, avant de se figer en voyant l'air de sa petite amie.

All along it was a fever
A cold with high-headed believers
I threw my hands in the air I said show me something
She said, if you dare come a little closer


"Qu'est-ce qu'il y a, Amelia?"

Elle remonta son regard vers lui, croisant difficilement son regard sombre. Elle lui devait une explication, elle le savait. Elle ne pouvait pas juste fuir comme une voleuse, même si elle en avait énormément envie.
Il la regardait, les sourcils froncés, l'air inquiet. Il n'osait pas s'approcher, ne sachant pas tellement comment elle réagirait. Dans les derniers jours, elle avait plutôt été du genre à se détacher de ses étreintes, pour aller faire autre chose, l'air gêné. Il ne savait pas ce qu'il avait fait, pas ce qui lui arrivait pour qu'elle se comporte ainsi.

Round and around and around and around we go
Ohhh now tell me now tell me now tell me now you know


Elle ne pouvait pas tourner autour du pot, ne pouvait pas ne rien lui dire, ne pouvait pas lui laisser espérer quelque chose qui n'arriverait sans doute pas.
Elle baissa les yeux, tentant de rassembler son maigre courage pour lui avouer la vérité.

"Je rentre en Angleterre."

Il la regarda fixement pendant quelques secondes, sans sembler comprendre ce qu'elle avait dit.
Elle se mordit la lèvre, attendant sa réaction.

"Quand? Pourquoi?"

Elle leva les yeux au ciel, tentant de contenir les quelques larmes qui lui montaient aux yeux. Lui ne la quittait pas du regard, cherchant en elle une explication, une raison…

"On sait tous les deux très bien pourquoi, Liu. Arrête de te voiler la face."

Not really sure how to feel about it
Something in the way you move
Makes me feel like I can't live without you
It takes me all the way
I want you to stay


Il ne pouvait pas la lâcher du regard, alors qu'elle lui tournait le dos, faisant quelques pas dans la grande pièce. Ses toiles n'étaient plus aux murs, juste posées sur le sol, emballées. Et la réalité le frappa en pleine tête: elle partait. Jamais plus il ne la verrait assise au sol, devant une toile en projet. Jamais plus il ne la verrait au réveil, les cheveux en bataille et les yeux fous. Jamais plus il ne la verrait riant et dansant sur une musique quand elle pensait que personne ne la regardait.
Il ne pouvait pas vivre sans elle, c'était impossible.

"Je t'aime, Liu, mais… pas de la bonne manière. Pas d'une manière qui te rendra heureux."

Il était heureux, avec elle! Il avait la vie dont il rêvait, elle avait un avenir tout tracé! Pourquoi voulait-elle tout lâcher? Pourquoi voulait-elle partir.

"Tu mérites d'être heureux, Liu. Et, avec moi, tu ne le seras pas. Je finirai toujours par te blesser. Parce que je ne te serai pas assez reconnaissante pour tout ce qui fait pour moi. Parce que je suis toujours dans mes peintures, plus parfois qu'avec toi. Et que je ne te rendrais pas ton amour comme il le faudrait."

Elle ne le regardait pas. Elle avait le regard fixé sur la fenêtre, incapable de croiser son regard.

Ohhh the reason I hold on
Ohhh cause I need this hole gone
Funny you're the broken ones but i'm the only one who needed saving
Cause when you never see the lights it's hard to know which one of us is caving


Mais sa vie, sans elle… Quel intérêt avait-elle?
Il n'était complet qu'avec elle.
Sa vie était avec elle, avec personne d'autre.
Alors si elle était celle qui avait besoin de partir, il était celui qui restait, blessé. Mais il la comprenait. Et il l'aimait.

"Tu dois vraiment partir? C'est vraiment ce dont tu as besoin?"

Il se détestait pour avoir l'air si faible, si suppliant. Il voulait qu'elle reste. Mais d'un autre côté, il voulait qu'elle soit heureuse.
Amelia se tourna vers lui, ses yeux bleus légèrement troublés par les larmes, et hocha simplement la tête.

"Alors pars."

Il ferma les yeux, la sentant passer à côté de lui, disparaître dans la pièce d'à côté. Il ne voulait pas craquer devant elle. Il voulait simplement se souvenir, se rappeler de tout ce qui avait fait leur vie ensemble.

Not really sure how to feel about it
Something in the way you move
Makes me feel like I can't live without you
It takes me all the way
I want you to stay, stay
I want you to stay


Amelia à treize ans, lorsqu'il l'avait rencontré, méfiante, semblable à un chat qui s'effarouchait lorsqu'on essayait de l'approcher de trop près.
Amelia dans son uniforme rouge, penchée sur ses devoirs, qui relevait la tête simplement pour lui offrir un sourire radieux.
Amelia qui se chamaillait avec Li Wei, courant et riant dans le soleil couchant.
Amelia devant son tableau, concentrée, oublieuse du monde qui continuait à tourner autour d'elle.
Amelia, lorsqu'ils s'étaient embrassés pour la première fois.
Amelia, Amelia, Amelia.

Il resta là toute la nuit, à réfléchir à leur histoire, à elle, à eux, s'endormant en rêvant que tout cela n'était pas réel.
Le lendemain, il sentit juste deux lèvres effleurer les siennes, avant d'entendre une porte se claquer. Il ouvrit alors les yeux, qui se posèrent immédiatement sur le mur où était normalement une photo d'eux ensemble. Amelia n'y était pas.
Elle était partie.

I want you to stay…

17 avril 2007

Elle était arrivée la veille en Angleterre. Exténuée, mélancolique, triste. Elle n'aurait pas du attendre pour avouer la vérité à Liu, mais elle n'avait pas pu. Et maintenant, elle s'en voulait horriblement. Elle sentait confusément qu'elle l'avait perdu, mais refusait de se l'avouer.
Eden était appuyé sur le chambranle de la porte, attendant patiemment que sa meilleure amie se mette à parler. Il n'allait pas la presser. Ils avaient prévu de commencer à chercher dans la journée un logement, et peut-être une galerie pour la jeune femme, et ils attendaient donc l'agent immobilier qui devait arriver.
Il ne la voyait pas, juste une forme sombre comme tout ce qu'il y avait autour de lui, mais il sentait la tristesse qui émanait d'elle.

"Je ne voulais pas le blesser."
"Amy… Liu est intelligent, et il t'aime. Il comprendra, s'il tient vraiment à toi."


La sonnette dispensa la jeune femme de répondre.
L'agente immobilière, petite femme volubile et souriante, entra aussitôt qu'Eden eut ouvert la porte et se chargea de rendre un minimum de couleur sur le visage de la jeune femme. Lui attrapa sa cape et lança à sa meilleure amie qu'il partait travailler. Elle était grande, elle n'avait pas besoin de lui pour trouver son bonheur.

Et elle le trouva. A peine Eden entra-t-il dans l'appartement dans la soirée, qu'il se retrouva avec une Amelia surexcitée lui expliquant qu'elle avait trouvé la perle rare, non loin de là. Un petit appartement au premier étage, et une grande pièce au rez-de-chaussé, qui avait un accès sur la grande rue magique de Bristol, et de l'autre côté accès sur une des rues passantes du Bristol moldu.
Il sourit simplement, tandis que sa meilleure amie débitait à toute vitesse à quel point elle voulait le visiter au plus vite.

25 avril 2007

La vente avait été signée. Amelia passait donc sa journée entière dans son nouveau chez-elle, à nettoyer, à s'installer, à décider comment tout allait s'agencer. Pour séparer la partie magique de la partie moldue, au rez-de-chaussé, se trouvait une petite pièce où se trouvait de grandes vitres sans tain, où elle avait installé son atelier et son bureau. A l'étage, un petit salon et une petite chambre où elle s'était créée son atmosphère personnelle, mélange d'objets chinois et d'objets européens, de souvenirs et de choses nouvelles.
Elle peignait son enseigne, en extérieur, profitant des premiers rayons de soleil, et elle était interpellée par tous les sorciers qui passaient. Quelques uns avaient entendu parler d'elle, en particulier grâce à l'Académie des Arts Magiques, situées dans les environs, et où se trouvait toujours sa grande toile de Poudlard.
Elle discutait avec tous, souriant gracieusement même lorsqu'ils l'entraînaient dans des discussions sur des sujets qui n'avaient pour elle strictement aucun intérêt.
Même Mr Collins vint la voir.
Il avait vieilli, depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu. Ses cheveux châtains se mêlaient de mèches blanches, quelques rides avaient fait son apparition sur son visage, mais son sourire et ses yeux étaient toujours les mêmes.

"Revenue en Angleterre, finalement, Miss Pevensie?"
"Comme vous le voyez",
sourit-elle.

Elle était heureuse d'être revenue. Même si la Chine lui manquait, même si Liu, Li Wei et Weihua lui manquaient. Elle n'aurait pas pu rester là-bas.

1er mai 2007

Elle mit la dernière touche à son enseigne, descendant de son échelle pour mieux la regarder. Les lettres luisaient légèrement dans la nuit qui commençait à venir, se détachant de la façade déjà tombée dans l'obscurité.
Ailleurs – Galerie d'art.
Elle était venue en Angleterre chercher un ailleurs, un lieu où elle pourrait recommencer, recréer, redémarrer ce qu'elle ne pouvait plus faire en Chine. Et maintenant, elle pensait l'avoir trouvé. Un grand sourire se posa sur ses lèvres alors qu'elle rentrait à l'intérieur, attachant aux murs les dernières toiles qui n'y étaient pas. Une petite fontaine chantait au milieu de la place, emplissant la pièce d'un bruit doux et apaisant, reflétant la lumière tamisée venant du plafond.
Elle finit par s'assoir sur une chaise, admirant son œuvre, son nouveau chez-elle.
Elle l'avait trouvé, son ailleurs.

"Alors, heureuse?"

Elle releva la tête à toute vitesse, jetant un regard noir qu'il ne pouvait pas voir à son meilleur ami.

"Oui, je suis au courant que je t'ai fait peur, Amy", rigola-t-il.
"Pourquoi tu peux encore le faire? C'est injuste, d'abord!" ronchonna-t-elle pour la forme, avant de se lever pour le serrer dans ses bras.

Il n'était pas venu depuis qu'elle avait emménagé, pris par son travail à St-Mangouste, et n'avait jamais mis les pieds dans son nouveau domaine. Il en fit le tour, laissant courir ses doigts sur les murs, sur les bords de toiles, sur les fenêtres. Sa manière à lui de regagner un peu de ce qu'il avait perdu, de comprendre les textures, les couleurs.
Elle restait assise, le regardant faire. Il lui avait manqué, tout le temps où elle avait été en Chine.

"Ça doit être beau."
"Ça l'est."
"Toujours immensément modeste, à ce que je vois?"


Elle fit mine de lui taper sur la tête, souriant jusqu'aux oreilles. Même les piques lui avaient manqué.

"Tu as mangé?"
"Tu crois quoi?"


Il soupira, secouant la tête. Si elle n'avait personne autour d'elle, sa folle de meilleure amie était capable de se laisser mourir de faim pour finir ce qu'elle était en train de faire. Il releva, époussetant sa robe de sorcier avant de la prendre par la main. Il l'invitait à dîner, et elle n'avait pas voix au chapitre en la matière.
Elle leva les yeux au ciel, suivant néanmoins Eden sans résistance.
Il aurait été capable de la stupéfixier pour qu'elle vienne, autant lui épargner la peine, non?

Ils portèrent leur choix sur un des bars sorciers de Bristol, celui où se rejoignaient tous les employés du Ministère en fin de service. Il était déjà comble, plein de sons et de rires et de discussions. Elle se laissa tomber à une petite table, en face d'Eden, tandis qu'un homme faisait son chemin dans leur direction.

"Et bien, Eden, tu ne me présentes pas ta fiancée?"

Amelia éclata de rire, d'un rire joyeux en voyant la tête de son meilleur ami. En temps normal, elle se serait contentée d'un bref sourire, mais elle était tellement heureuse d'être là qu'il lui semblait ne plus avoir de limites.
Il marmonna quelques chose dans lequel ressortait les mots "meilleure amie" et "crétin", avant de se reprendre et de présenter la jeune femme au patron, un certain Bob, qui ne se priva pas de lancer un regard goguenard sur le jeune homme. S'il ne le vit pas, il dut très bien le sentir, car il lui lança une pique bien sentie auquel l'homme répondit par un éclat de rire avant de s'éloigner.
Amelia prit une gorgée d'hydromel, se sentant parfaitement bien dans cet environnement. Chaleureux, bruyant à souhait.

"On ne dirait pas que la guerre a eu lieu il y a seulement huit ans. Regarde les tous!"

Ils riaient, discutaient, se moquaient gentiment les uns des autres. Cela ne ressemblait en rien à l'Angleterre qu'elle avait quittée, froide, inquiète, près de treize ans auparavant.

"Sur ce point, tu as tort, Amy."

Elle se retourna vers lui, haussant les sourcils. Que voulait-il dire?
Il prit une longue gorgée d'hydromel, avant de lui désigner d'un geste de la main la jeune femme blonde qui faisait le service, un plateau à la main. Puisqu'il voyait les formes, il avait pu la différencier des autres.

"Tu vois la serveuse? C'est Rose Lestrange. Avant la guerre, elle n'aurait jamais eu besoin de faire le service dans un café pour arrondir ses fins de mois. La guerre n'a pas forcément été bonne pour tout le monde."

Elle connaissait Regelus, son frère aîné, de vue. Il avait deux ans de moins qu'elle, ils ne s'étaient sans doute jamais parlé, mais elle savait qu'il était mort durant la bataille finale. Et que personne ne savait réellement de quel côté il était.
Les Lestrange étaient puissants, lorsqu'elle était enfant. Pour que l'aînée des enfants soit réduite à faire le service, ils avaient dû dégringoler dans l'échelle sociale de manière assez sévère.
Elle comprenait ce qu'il voulait dire.

Même elle, la guerre l'avait changée.


Je cherche un ailleurs [OS Amelia] 1260124signa
Britt Robertson, Kit par Daisy ♥