Complot Anti-HBF [PV Danny - Juliet - Donald - Emma]

Samedi 31 Mars 2007, Maison familiale des Sneals, Bude, Cornouailles...


Danny sursauta brusquement sur le canapé de la salle à manger, sans même sans rendre compte il venait de s'extirper des griffes d'un horrible cauchemar. Son crapaud venait une nouvelle fois de mourir, écrasé en pleine nuit par cette maudite arithmancienne. Le poufsouffle avait bien tenté de hurler, de le prévenir qu'une voiture était sur le point de l'écraser. Mais c'était sans espoir. Le cœur encore battant et le souffle haletant, le jeune garçon avait toute la peine du monde à retrouver ses esprits après les atroces visions dont venait de l'affubler son sommeil agité. Chaque nuit était devenue un enfer depuis la mort de Duke, et il revoyait sans cesse son crapaud revenir d’outre tombe pour lui assener de cruel reproche et la responsabilité de sa mort. Oui! Il l'avait peut être laissé tomber, mais il se refusait éperdument à endosser le rôle de bourreau dans cette sombre histoire. Non! Danny n'était que l'instrument du chantage d'Ana Sorden et de sa cruauté. Un simple pantin confronté à l'un des plus affreux dilemme de son existence. Si Poudlard tombait sous l'emprise de cette horrible bonne femme, alors rien ne serait plus comme avant. Margot Adamson devait triompher et renvoyer cette folle furieuse de là où elle venait, en Amérique. Rien que le fait de penser à l'arithmancienne lui donnait la nausée. Il réprima une grimace, avant de regarder la grande horloge de la salle à manger. Il était presque quatorze heures et il devait se hâter de manger un morceau s'il ne voulait point partir le ventre vide. Un train pour Londres l'attendait, et il avait à cœur de faire quelques emplettes magiques sur le chemin de Traverse, avant de rejoindre Poudlard.

Pourtant lorsqu'il franchit la cuisine, une présence aussi inquiétante que familière le stoppa net dans son élan. Les petits yeux noirs de Linnet le fixait froidement, tandis qu'elle tenait un couteau dans sa main droite et une fourchette dans la gauche, soit deux armes de seconde catégorie! Bien qu'elle ne semblait qu'étancher pour l'instant sa haine sur son steak sanguinolent, sa double personnalité pouvait la pousser à l'attaquer brutalement d'un instant à l'autre. Machinalement Danny tendit ses mains devant lui dans un geste d'autoprotection.
Le couteau de Linnet crissa sur l'assiette, alors qu'elle lui adressa une réflexion qui s'avérait vérifiée.

"Mon dieu, Danny. Si tu voyais la tête affligeante que tu te trimballes. Tu aurais croisé un zombie que tu apparaitrai moins constipé. Sinon, maman t'as laissé un sandwich aux concombres dans le frigo, et elle t'encourage pour ta dernière ligne droite et l'obtention de tes Buses. Elle n'osait pas te réveiller, et elle a finit par rejoindre papa pour discuter devant l'avocat de choses d'adultes..."

Danny se détendit quelque peu, et évita soigneusement le frigidaire et l'immonde sandwich aux concombres, pour se diriger vers le placard à céréales.

"Heu... Merci Linnet... Et bonne appétit... Dis moi, tu viens de te faire cuire ta viande toute seule...?"

Linnet lui jeta un regard désabusé avant de rétorquer.

"Tu sais bien que j'ai pas le droit de me servir de la gazinière. Mon psychiatre me l'a formellement interdit, car j'ai des tendances pyro... pyro... machin truc. Donc j'évite au maximum de m'approcher d'une allumette et de tout foyer de chaleur. Là, tu vois, je mange ma viande crue, c'est tout aussi bon même si c'est un peu plus rustique. Mais en y réfléchissant, à quoi cela sert de cuire les aliments? Hein? Les lions dans la savane n'ont pas de cuisinière pour rôtir leur gazelle. J'aime cette sensation de retour à la vie sauvage, et de retrouver mes instincts primaire! Et puis je suis bien obligée de m'adapter, maman ne me fait point de sandwich à moi!"

Tout en se servant des céréales, Danny indiqua de sa main libre la porte du frigo.

"Tu n'as qu'à prendre le mien... Je vais le jeter dans la première poubelle que je croise sur ma route... J'en ai plus que marre des sandwich Bio de maman...!"

Linnet hocha la tête pour approuver les propos de son grand frère, et s'arrêta de mastiquer un instant. Elle le dévisagea alors de manière étrange.

"Pourquoi tu n'as pas dis la vérité sur la mort de Duke...?"

Danny laissa retomber sa cuillère dans son bol de céréale, avant de jeter un regard circonspect à Linnet. Le Poufsouffle s'était évertué à dissimuler l'odieux chantage de l'arithmancienne , afin de ne point compromettre son avenir, ainsi que celui de Pilli. Sa petite peste de frangine ignorait tout des conséquences d'une telle révélation. Les lèvres frémissantes, il prétexta timidement...

"Je ne vois pas où tu veux en venir... J'ai ne rien à ajouter... J'ai malencontreusement échappé Duke du haut des escaliers mouvants, et il a fait une chute mortelle..."

Linnet soupira, avant d'enfourner sa fourchette et un morceau sanguinolent de steak cru dans sa petite bouche carnassière. Elle balaya l'argument de Danny, en l'apostrophant la bouche pleine.

"Mais oui! C'est ça! Je te crois! Expliques-moi alors pourquoi tu n'arrêtes pas de gémir dans ton sommeil et de supplier cette affreuse arithmancienne de ne point tuer ton crapaud!? J'ai passé des nuits entières à te regarder dormir pendant ces vacances, et tu ne fais pas que baver sur ton oreiller! Dans ton sommeil, tu es encore plus bavard qu'une pie et tu dénonces certaines injustice contre lesquelles tu es bien incapable de te révolter le jour! Pauvre petit être faible! Ce n'était pas un accident pour Duke, je me trompe?"

Danny savait qu'il était parfaitement inutile de nier la vérité. Le jeune homme ne pouvait point mentir effrontément, ce n'était pas dans son champ de compétence. Le moindre de ses mensonges était condamné d'avance. Évaluant la situation, le poufsouffle se tordit les mains fébrilement avant de révéler les véritables circonstances de la mort de Duke.

"D'accord, je vais te dire la vérité... Mais jure moi de la conserver rien que pour toi...!"

Linnet leva sa main droite avec parcimonie, afin d'inciter son frère à lui révéler la vérité.

"Parole de scout, si je mens je me ferai bruler les sourcils!"

Danny balbutia alors ses explications.

"Voila... Je me suis fais surprendre une nuit, durant le couvre-feu, par la professeur d'arithmancie alors que je me trouvais avec Duke... Tu sais au combien cette horrible bonne femme déteste mon crapaud depuis qu'il lui a ruiné sa paire de chaussure de luxe... Elle a profité de la situation, et du fait que je sois en possession d'éléments compromettant, dont je ne peux pas te parler, pour me soumettre un odieux chantage... En gros, soit j'étais viré et j'entrainais quelqu'un d'autre avec moi... soit... je me débarrassais de Duke..."

Linnet écarquilla de grand yeux, totalement abasourdie par le choix que venait de faire son frère.

"Alors là, je comprend pas! Ton crapaud, c'était tout pour toi! Je me suis servie de Duke en maintes occasions pour te faire craquer et assurer ma domination sur toi! Et tu vas me dire que tu as préféré t'en débarrasser, plutôt que d'assumer tes actes et partir la tête haute de Poudlard. Franchement, je ne pige pas tout... Tu dois vraiment aimé l'autre personne que tu protèges pour oser sacrifier ton crapaud à sa place! Ou alors tu es totalement stupide..."

Les larmes jaillissaient déjà du regard de Danny alors que sa sœur le désapprouvait complètement pour sa conduite. Au fond de lui, il savait qu'il avait perdu ses moyens, et qu'il n'aurait jamais dû céder au chantage de l'arithmancienne. Mais le mal était fait, et il ne pouvait plus revenir dessus...
Il tenta alors de se déculpabiliser.

"Je n'avais pas les choix, Linnet... Elle ne m'a pas laisser le choix... Je te le jure..."

Linnet frappa la surface de la table avec le dos de son couteau. Ses yeux exprimait une colère immense à l'encontre de cette larve incapable d'assumer ses erreurs, et de voir la réalité en face.

"On a toujours le choix Danny!!! Tu pouvais ne pas céder au chantage de cette immonde bonne femme! Alors pourquoi tu l'as fais? Je vais te le dire! Parce que tu es un lâche, incapable de te comporter en homme! Réagis, bon sang! Révolte toi! Tu ne vas pas rester sous l'emprise de cette maudite aritglancienne! Tu dois te venger! Tu sais à une époque, pas si lointaine, on expédiait au bucher les sorcières de Salem! Je suis persuadée que cette affreuse poupée siliconée d'Ana Sorden ferait elle aussi un excellent combustible! Mais je doute fort que tu sois capable de réparer tes torts. Tu n'es qu'un faible mollusque! Tu as toujours besoin des autres! Comme cette voleuse de dents dans le Poudlard Express dont tu t'es servis contre moi! Ou ta maman chérie qui te prépare tes sandwichs aux concombres qui t’insupportes alors que tu es trop flemmard pour te préparer quelque chose toi même! Laisse moi te donner un conseil, on a jamais rien sans rien!"

D'un revers de la main, Danny frappa son bol de céréales qui alla s'écraser violemment au sol, inondant le sol de la cuisine. Pour la première fois de sa vie, Danny manifestait ouvertement sa colère et un sentiment de révolte. Nul doute qu'il allait regretté ses propos, mais cela devait sortir.

"Mais que veux tu que je fasse...? Cette folle furieuse est devenue la directrice de la maison Gryffondor, depuis l'accouchement de Chloé Hellsoft... M'attaquer à elle, c'est m'ériger contre tout Poudlard... Elle est trop puissante...! Et je ne veux pas appliquer tes méthodes de psychopathe, car j'ai d'autre projet que de finir ma vie à Azkaban ou dans un service psychiatrique de Saint-Mangouste... Je ne suis point fou et n'est aucunement envie de le devenir... La haine engendre la haine, sœurette... et je ne veux pas me lancer dans un combat perdu d'avance contre plus forte que moi...!"

Linnet resta parfaitement immobile, les lèvres pincées de reproche. Plutôt que de s'élancer dans un accès de colère dont elle était coutumière, elle se contenta d'assener de cinglantes remarques à l'attention de son frère.

"Sympathique! A tes yeux je ne suis qu'une folle qui doit être internée. C'est plus facile pour toi de me classer parmi les fous, que d'assumer ta lâcheté. Tu as tué Duke, ton seul et unique ami, et tu arrives encore à te regarder dans un miroir, comme je te plains..."

Danny ne pouvait plus entendre un seul mot de cette petit peste arrogante qui lui servait de frangine. Maudite Serdaigle! Toujours à se croire supérieur aux autres! Le choixpeau ne s'était point trompé à son sujet, en recouvrant sa tête enflée de certitudes!

"Jalouse...! Contrairement à toi, j'ai un cercle d'amis à Poudlard...! Alors cesse de dire n'importe quoi...! Et puis j'en ai assez entendu d'abord... Je me casse... J'en ai marre de cette famille de dégénérés où il n'y en a aucun pour rattraper l'autre...!"

Alors que Danny saisissait en toute hâte ses affaires et sa valise pour se rendre de son propre chef à Londres, Linnet lui expédia une dernière pique assassine.

"C'est ça! Continues de fuir tes responsabilités! Et ne venge surtout pas la mémoire de ton crapaud, ce serait trop te demander!"

En guise d'ultime réponse, Danny claqua violemment la porte d'entrée de la demeure familiale des Sneals, laissant derrière lui sa sœur et ses reproches... et son sandwich aux concombres.


Dimanche 1er Avril, Chemin de Traverse, Londres...


Danny marchait tête basse dans l'allée principale du chemin de Traverse, heurtant en plusieurs occasions des passants venant en sens inverse. Les propos de sa sœur ne cessaient de tourner en boucle et monopolisaient toutes ses pensées. Le poufsouffle en avait presque oublié le but initial de sa visite dans les allées commerçantes du Londres magique, et marchait comme une âme en peine au milieu de la foule. Le jeune homme était venu au préalable avec la ferme intention de dénicher un présent subtil pour la douce Artémis Nott, et il avait piocher dans sa tirelire suffisamment de Galions pour pouvoir s'offrir une belle trouvaille. Mais voilà, depuis son escale dans la capitale, la culpabilité le rongeait jusqu'aux os, et une seule obsession s'était emparé de son être, à savoir comment venger la mémoire de son crapaud Duke.
Danny avait beau chercher, il ne trouvait pas comment appliquer la règle du talion avec cette infâme Ana Sorden. Le poufsouffle désirait la priver à son tour d'une chose aussi importante à ses yeux que l'était pour lui son crapaud, mais il ne trouvait pas. Que faire? Ruiner ses chaussures de luxe? Écrire un pamphlet assassin sur elle et ses rides naissant? Tout avouer à Minerva McGonagall et tenter de l'entrainer dans sa chute?
Autant de questions qui ne le satisfaisait nullement, car aucune d'entre elles n'était à la hauteur de la mort de Duke. L'arithmancienne devait se voir infliger la même souffrance, la même détresse qu'il éprouvait depuis la perte de son crapaud. Mais qu'est ce qui pouvait bien revêtir autant d'importance dans le cœur de pierre de cette horrible bonne femme? Aucune idée de vengeance lumineuse n'était venue encore illuminé son chemin, quand Danny remarqua la devanture d'une échoppe magique dont il ignorait la présence jusqu'à cet instant.

"The Black Wand", contrairement à ce que semblait indiquer son nom de prime abord, n'était point une sorte d'Ollivander en miniature mais plutôt une réserve de potions magiques en tout genre. Danny revint très vite à sa préoccupation première, et l'idée de pouvoir trouver un cadeau original en ces lieux pour la belle Artémis lui sembla tout à fait envisageable, il poussa alors la lourde porte en bois du petit établissement...
Une myriade de clochettes se mirent alors à carillonner, alors que Danny pénétrait dans cet univers tout a fait singulier. Nul doute que la professeur Adamson se serait délecter à la vue de cette ribambelle de fioles magiques qui jalonnaient les étagères de toutes part, mais en ce qui concernait Danny, il se sentait complètement perdu devant autant d'information. Il abondait un tel désordre dans ce magasin que Danny en venait à se demander comment le propriétaire lui même faisait pour s'y retrouver! D'ailleurs ou se trouvait le gérant de capharnaüm? Une voix jaillissant de nulle part finit lui faire tourner brusquement la tête sur sa gauche.

"Toi chercher quelque chose?"

Un vieillard dont l'apparence et l'accent trahissait des origines asiatiques le scrutait avec autant d'intérêt que de méfiance. Danny s'avança d'une démarche mal assurée à sa rencontre, et inclina légèrement sa tête en signe de salutation distinguée.

"Heu... En fait, pas vraiment... Je regardais... même si à vrai dire je cherchais à offrir un cadeau pour une amie..."

Le vieil homme tira longuement sur une longue pipe dont la fumée qui s'en dégageait apparaissait presque comme familière aux narines du Poufsouffle. Ce n'était pas de la mandragore mais cela y ressemblait fortement.

"Ici, pas magasin pour offrir stupides babioles amuse-touriste! Ici, enseigne très réputée! Nous faire meilleure potion dans chemin de traverse! Black Wand, bien meilleur apothicaire au monde!"

Danny s'empressa de secouer la tête prestement, et renchérit très vite.

"Oui, oui, je n'en doute pas... C'est un cadeau très sérieux que je recherche, et certaines de vos potions pourraient fortement m’intéresser... Qu'est-ce que vous me conseilleriez pour obtenir les faveurs d'une jeune fille... Enfin, quelle genre de potion pourrait s'avérer utile pour la séduire...?"

Le vieux marchand se mit ricaner, étalant un large aperçu de ses dents jaunis par le tabac et l'usage abusif de la pipe.

"Toi, petit malin! Toi vouloir séduire sans effort! Toi savoir que pas de problème! Moi avoir pour toi, potion parfaite! Moi te vendre philtre d'amour très efficace! Aqua Gingembrinus est potion merveilleuse! Pour amour aveugle, une goutte suffit! Et fille à toi, corps et âme! Toi devoir sentir juste odeur!"

L'apothicaire poussa alors une potion rougeâtre sur son étale, et en décapsula l'embout. Des effluves parfumées émanèrent alors dans la pièce, et rien que la fait d'en inspirer une bouffée fit apparaitre un sourire béat sur la visage comblé de Danny Sneals, qui contemplait le vieil asiatique d'un regard lubrique. Le vendeur ne tarda point à refermer la fiole en verre.

"Moi pas aimer comme toi me regarder! Mais preuve que philtre d'amour très puissant! Toi faire chavirer cœur belle demoiselle! Tout ça pour somme très modique! Sept cent galions! Non! Cinq cent galions! C'est cadeau! Moi faire prix d'amis à toi, car moi trouver toi bon client! toi pouvoir payer en or de Farfadet aussi! Tout paiement accepté! Mais maison peut faire crédit aussi!"

Danny fit de grands yeux ahuris en écoutant la somme faramineuse que lui annonçait le vieux marchand en potion! Lui qui ne disposait que de douze Galions, onze mornilles et dix-huit noises ne risquait pas d'aller très loin. Il secoua la tête avec dépit.

"Non... Cela dépasse mon budget malheureusement... Par hasard, vous auriez quoi pour douze galions, onze mornilles et dix huit noises...?"

Le vieux chinois tira plusieurs fois sur sa pipe, son regard se plissant quelque peu de déception à l'écoute du budget de Danny Sneals. Le vendeur se racla la gorge avant d'exprimer sa déception.

"Toi petit budget! Toipas avoir beaucoup choix pour somme aussi dérisoire! Toi pas client très intéressant pour boutique! Mais moi regarder si avoir article en vente pour toi!"

Alors que l'apothicaire cherchait, dans ses registres, une potion pouvant correspondre à ce budget serré; Le poufsouffle détailla les potions qui jonchaient la surface de la petite étale, et une fiole magique minuscule attira tout particulièrement son attention. Danny se pencha dans sa direstion pour en étudier la petite étiquette sur laquelle était écrite le nom de cette potion, puis il finit par le murmurer doucement sans même s'en appercevoir.

"Senectus Velox..."

Alors qu'il s’apprêtait à la saisir entre ses mains, le vieux marchand leva subitement un regard courroucé dans sa direction et le molesta sans la moindre once de retenue.

"Toi pas toucher! Potion pas à vendre! Pas potion pour enfant comme toi! Potion dangereuse et à manipuler avec extrême délicatesse! Toi pas comprendre! Pas possible!"

Danny se renfrogna quelque peu, et grogna son mécontentement d'être vilipendé comme un vulgaire môme.

"Mais je faisais rien de mal, je voulais juste voir de quoi il s'agissait...! Si vous me disiez en quoi elle est dangereuse au lieu de me traiter comme vous le faites...!"

Les yeux du marchand de potions lui lancèrent alors des éclairs. Caressant sa barbe blanche avec nervosité, le vieillard finit par lui détailler les sombres secrets de cette potion.

"Toi vouloir comprendre ce que potion Senectus Velox entraine! Potion très dangereuse à base d'urine de renard et de racines de Datura, plus d'autres ingrédients très secrets! Potion pas bonne odeur, et très mauvais gout, mais une fois absorbée, effets très dangereux sur corps entier! Moi te faire voir!"

Le vieil homme sortit alors de dessous son établis, une sublime rose aux pétales magnifiques, et la déposa sur sa petite étale. Puis avec une extrême précaution, il saisit la potion si dangereuse pour la déboucher lentement et en faire tomber une une malheureuse petites goutte sur la fleur resplendissante. Sous les yeux médusés de Danny, la rose parut alors se recroqueviller d'elle même sur sa tige et se friper à une vitesse hallucinante, changeant de couleur à vue d'oeil, elle n'offrit bientôt que le spectacle d'une fleur fanée.
Le vieil homme émit un petit sourire satisfait à la vue du visage défait de Danny, puis s'empressa d'ajouter d'une voix aussi sombre que les plus épaisse ténèbres de l'enfer.

"Toi comprendre maintenant. Pas potion pour toi. Potion de vieillissement spontané, extrêmement dangereuse. En boire une goutte suffirait pour faire faner toute jeunesse de personne imprudente. Pas potion à vendre! Potion n'offre que vieillesse et déchéance!"

Un étrange cheminement d'idée s'installait peu à peu dans l'esprit de Danny Sneals alors qu'il ne pouvait plus quitter des yeux cette potion aux effets physique dévastateurs. Sans s'en rendre compte immédiatement, il venait de trouver une réponse à ses questions et ce en quoi la cruelle arithmancienne tenait le plus à préserver. Cette dernière luttait avec acharnement pour conserver l'éclat de sa jeunesse malgré les affres du temps, et Danny avait à porter de main, le moyen de s'offrir la pire vengeance qui soit contre cette horrible bonne femme!
Mais voila, cette potion n'était pas à vendre et même si elle l'eut été, son prix n'aurait point été abordable. Il devait abandonner l'idée de voir la reine de beauté automnale se fanée pour ne devenir qu'une petite mamie sclérosée et rabougrie.
Danny s’intéressa à nouveau au vieux marchand, et l'interrogea à nouveau surtout dans le but de détourner son attention de la potion de vieillissement.

"Vous ne m'avez pas encore révélé quelle potion, je suis en mesure d'obtenir avec mon budget..."

Le vieil homme s'empressa à sortir un petit papier et plissa les paupières pour en déchiffrer l'inscription.

"Toi pouvoir t'offrir Potion pour faire cracher mouches! Très bon produits! Très rigolo! Faire rire ton amoureuse!"

Danny trouva que l'idée de faire un cadeau amusant à Artémis suffirait peut être à lui octroyer un quelquonque crédit. Après tout son père lui avait confier un dicton qui disait : "Une femme qui rit est à moitié dans ton lit!". Cela va sans doute mieux que n'importe lequel de ses philtres d'amour, qui n'avait que pour illusion de donner la sensation d'être aimer, alors qu'en réalité, il ne s'agissait que de mensonge. Danny voulait que Artémis vienne dans ses bras et non lui imposer.

"Marché conclu, je vais vous prendre cette potion crache-mouches...!"

Le vieux vendeur se frotta les mains d'avoir trouver un client suffisamment benêt pour payer une telle somme pour une potion aussi ridicule.

"Très bon choix! Moi aller chercher article dans arrière boutique! Vous attendre moi ici!"

D'un pas trainant, le vieil apothicaire disparut derrière un rideau pourpre qui devait conduire probablement dans les réserves du magasin. Bien involontairement, le regard de Danny se braqua sur la potion de vieillissement qui lui serait tant utile pour faire la mort de Duke à l'horrible arithmancienne. Il n'avait qu'à tendre la main, s'en saisir puis s'enfuir en courant. Sa conscience morale lui dictait le contraire, et d'attendre sagement le retour du vendeur. Voler était indigne d'un Sneals!
Mais après tout ne faisait-il pas cela depuis longtemps, pillant les serres du professeur Londubat de ses plants de Mandragore? Un vol de plus ou de moins.
La vision du petit corps écrasé de Duke en contrebas des escaliers lui traversa alors l'esprit du Poufsouffle, qui sans même hésiter une seconde de plus, s'empara de la potion "Senectus Velox". Tant pis pour le cadeau d'Artémis, il devait avant tout venger la mémoire de son défunt crapaud.

Le petit carillon de la porte du "Black Wand" résonnait que Danny avait déjà disparut dans la foule du chemin de traverse!


Mardi 10 Avril 2007, Grande Salle...


Installé en bout de table des Poufsouffles, Danny attendait l'instant propice. Le moment qui lui permettrait de venger une fois pour toute son crapaud Duke. Le jeune homme fixait sans relâche la table des professeurs et sa cible, la terrifiante Ana Sorden. Depuis une semaine, il avait repéré la moindre de ses habitudes, et cette manière ridicule qu'elle avait de picorer comme une poule dans son assiette, en évitant soigneusement les aliments trop gras. Un monde de superficialité que cette horrible bonne femme, qui bassinait sans doute ses collèges avec ses conseils diététiques en tout genre pour conserver la ligne. Mais Danny avait remarqué une habitude chez l'arithmancienne, elle finissait toujours son repas par un grand verre d'eau, qu'elle vidait d'un trait, car elle disait que cela facilitait la digestion et éliminait les graisses. Depuis qu'elle remplaçait Chloé Hellsoft, elle paraissait avoir prit une autre envergure au sein de la tablée des professeurs, se comportant comme une reine qui présidait le repas. Heureusement que Minerva McGonagall était encore la pour veiller aux meubles, et moucher l'odieuse arithmancienne par des petites piques bien senties.
Danny s'était placée de manière à n'être qu'à quelques mètres tout au plus de la position d'Ana Sorden, et tentait de se montrer aussi discret que possible. Seule Linnet le fixait intensément depuis la table des Serdaigles comme si elle devinait que quelque chose était sur le point de se tramer. Mais Danny n'en avait cure, et ne parlait plus à sa jeune sœur depuis la rentrée des dernières vacances.

A vrai dire, il ne fixait qu'une chose, le grand verre d'eau de l'arithmancienne, tout en serrant dans sa poigne la potion de vieillissement qu'il avait subtilisé sur le chemin de traverse. Ce jour-la, il n'avait jamais couru aussi vite et finalement n'avait point été arrêté pour son délit. Voler ce n'est pas beau, mais il le faisait pour son crapaud. La fin du repas avançant, la table des professeurs se désertait peu à peu, Ana Sorden écoutait d'une oreille distraite le vieux professeur et conservait son maudit verre à la main. Danny avait les mains moites, car il savait qu'il devrait agir vite et de manière la plus discrète possible.

Mais l'occasion se présenta enfin, quand Ana Sorden déposa son verre sur un coin de table!

Danny laissa alors tomber sa serviette et disparut sous la table, sans éveiller l'attention de ses autres camarades. Tel une chenille, il rampa vers la table des professeurs, et la position d'Ana Sorden. Une seule goutte de la potion de Senectus Velox et il serait délivrer de sa vengeance, et l'âme de son crapaud Duke pourrait enfin reposer en paix. Le poufsouffle retint son souffle, comptant les mètres qui le séparait de l'arithmancienne. Et il finit par atteindre son but, le verre rouge dominant sa position, il n'osait encore se relever de peur d'être découvert. Il entendit alors vaguement les bribes de conversation que tenait l'arithmancienne au vieil astronome...

"... Ne soyez point inquiet monsieur Dérébusor, je vous fournirai suffisamment de fonds pour vous doter d'un matériel d'observation digne de ce nom. Mais n'oubliez pas que pour cela, je dois devenir la nouvelle directrice et vous devez absolument maintenir votre vote devant le conseil d'administration. En bonne atrithmancienne, je sais compter et je vous garantie que la donne à changer. Je crains que Margot Adamson soit condamnée à faire ses valises l'année prochaine!"

L'arithmancienne gloussa alors comme une dinde, de la même manière qu'elle l'avait déjà fait après avoir pousser le malheureux Danny à se débarrasser de son crapaud. Puis elle se leva de table, le cœur de Danny battant rapidement la chamade à l'idée de devoir réagir au plus vite. Il se redressa sur ses genoux, tout en débouchant sa petite fiole magique. Une goutte! Rien qu'une seule! Mais lorsqu'il tourna son regard vers l'arithmancienne, toute proche et qui lui tournait encore le dos, la peur panique s'installa en lui, et il resta bloquer. Incapable de faire quoi que ce soit, il restait à genoux, alors qu'il n'avait qu'à tendre le bras pour verser une goutte de potion dans le verre de l'arithmancienne.

Mais il n'en fut point capable préférant s'enfuir à quatre pattes en direction de la tables des blaireaux. Certains élèves durent apercevoir son petit manège, car quelques éclats de rire fusèrent de la table des Gryffondors. Mais au moins ni la terrifiante arithmancienne, ni le vieil astronome acariâtre ne l'avaient interceptés du regard durant sa manœuvre.
Danny soupira de dépit en voyant l'horrible bonne femme saisir son verre et en boire une grande gorgée, dans une attitude qu'elle devait être la seule à juger distinguée, et qui était à des années lumière de l'élégance et du raffinement de Chloé Hellsoft. Que le temps de son remplacement devait sembler long aux Gryffondors. La vénéneuse arithmancienne finit par s’éclipser, laissant Danny ruminer seul son échec. Au loin Linnet haussa les épaules, avant de détourner son regard moqueur. Danny se rendait compte qu'au bout du compte, elle avait raison. Même s'il se faisait violence, la peur et sa lâcheté finissait toujours le rattraper, le paralysant au moment fatidique.

Danny devait se résoudre à trouver une aide extérieure et s'en remettre à des personnes plus courageuses que lui. Parmi les visages d'éventuels postulants courageux susceptibles de lui venir en aide, défilant dans son esprit, il s'arrêta sur deux d'entre eux. Juliet Wilson et Donald McWilde, les deux Dark Boursoufs furent les seuls à oser s'opposer au diktat de l'arithmancienne. Pourquoi ne pas leur demander?


Mercredi 11 Avril 2007, Bibliothèque, dans l'après-midi...



Danny pénétra dans la bibliothèque surveiller comme toujours par le regard aiguisé de madame Pince. Le Pousouffle esquissa tout de même un sourire, tandis qu'il se dirigea vers l'une des tables occupée par ses amis Dark Boursoufs, Juliet Wilson et Donald McWilde. Cherchant à rester discret, il passa non loin d'eux et se contenta juste de jeter, à son passage, un petit bout de papier sur leurs table. Sans même leur adresser la parole, il continua sur sa lancée, avant de se diriger vers le rayon botanique de la bibliothèque, l'un des rares angle mort qui échappait à la vigilance de tous les instants de la bibliothécaire.
Danny n'attendit guère longtemps avant de voir débarquer ses deux compères Gryffondors. Danny leva son pouce au ciel pour les remercier d'avoir répondu à son appel de détresse. "Dark Boursouf un jour, Dark Boursouf pour toujours", ce dicton n'était pas décidément qu'une promesse en l'air. Danny commença à chuchoter doucement

"Merci les amis pour votre discrétion. Croyez-moi, je ne voulais pas vous embêter avec mes problèmes, mais j'ai réellement besoin de vous deux cette fois-ci..."

Danny marqua quelques secondes d'hésitation, avant d'entrer directement dans le vif du sujet.

"Vous êtes les deux personnes les plus courageuses que je connaisse, et je crains devoir vous solliciter pour une tâche que le trouillard que je suis ne peux assumer..."

Les lèvres tremblantes d'émotion, Danny jeta à tour de rôle, un regard implorant à ses amis, comme s'il devinait qu'il était sur le point de leur demander d'accomplir un prodige. Puis de sa voix balbutiante, il prononça...

"Seriez-vous capable d'affronter pour moi... celle que l'on ne dit pas le nom, et que l'on surnomme entre nous..."

Il hésita un long moment, comme si le nom de code qu'il s’apprêtait à prononcer ne voulait point jaillir de ses lèvres closes, mais il finit tout de même par prononcer les trois initiales maudites...

"...HBF...!"

Danny baissa les yeux en direction de ses chaussures comme s'il s'excusait d'avance de ce qu'il allait leur demander.