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La Chute... [OS Danny]

Danny Sneals
Danny SnealsPersonnage décédé
Messages : 266
Profil Académie Waverly
La Chute... [OS Danny] Icon_minitimeLun 18 Mar 2013 - 11:26
La Chute... [OS Danny] 130318083249533932
"Première Partie : Confidence Nocturne..."

Jeudi 15 Mars 2007, Toilettes des Garçon, sixième étage de Poudlard.

En cette soirée du mois de Mars, Danny avait éprouvé le besoin presque vital de s'isoler et de fuir la salle commune des Poufsouffles. Sa jovialité coutumière avait complètement disparu depuis l'enterrement du père d'Irving, et il lui sembla préférable de ne point infliger cette déprime passagère aux autres membres de sa maisonnée. Le poufsouffle s'était réfugié dans les toilettes du sixième étage, et il trouvait en cet endroit le cadre idéal pour évacuer sa peine et épargner ses compagnons de ses lamentations nocturnes. Oui! Car il n'y avait pas meilleur endroit que des toilettes pour faire le vide!
Cette année scolaire resterait dans la mémoire du jeune garçon, comme étant la pire de sa courte vie! Les malheurs s’enchaînaient les uns aux autres dans une sombre farandole qui donnait sérieusement le vertige au pauvre Danny : Le divorce de ses parents, la distance de sécurité qu'il maintenait avec sa jeune sœur, l'amour impossible avec Artémis Nott, la fin des Dark Boursoufs, et voila que venait s'ajouter la disparition du père d'Irving. Cela faisait presque deux semaines depuis ce dernier et tragique évènement, et Danny n'arrivait toujours pas à adresser la parole comme autrefois à son ami Gryffondor. Ce dernier était resté d'une dignité impressionnante durant les funérailles de son père, alors que Danny au contraire, dans son empathie débordante, avait éprouvé le besoin de pleurer pour deux. Non pour accabler son ami, mais juste parce que cela dépassait sa propre volonté. Son père avait beau eu lui marteler qu'il ne fallait pas pleurer comme une fillette, c'était plus fort que lui. Profondément émotif, il préférait spontanément déverser son chagrin plutôt que de le contenir, les larmes devenant alors son meilleurs remède contre les tourments qui l'envahissait.

Mais pour Danny le véritable problème ne résidait point dans la sauvegarde de son équilibre intérieur. Non. Ce qui le poussait véritablement dans ses retranchements ces derniers temps, venait plutôt de son incapacité chronique à réagir convenablement avec autrui. Ces derniers temps, Irving en était le témoin marquant bien malgré lui, Danny ne sachant plus comment l'aborder, ni même lui parler, depuis la mort de son père. De cette expérience douloureuse, le Gryffondor avait recueillit une certaine maturité, et en ressortait d'une certaine manière grandit; tandis que Danny apparaissait complètement chamboulé et bien incapable de savoir comment se comporter avec son meilleur ami.

Devait-il continuer à le faire rire avec ses blagues lourdingues? Lui parler de sa dernière découverte musicale dans Rock'n'Sorc? Faire comme si de rien n'était? Ou bien prendre ses distances afin de ne point le brusquer? Autant de questions qui le poussait au bout du compte à ne rien faire. La preuve en était cette soirée, Danny aurait clairement voulu invité Irving, mais voila quant il s'était retrouvé avec lui dans la grande salle, il n'avait osé le déranger avec son projet d'évasion nocturne. Mais peut être qu'après tout, le fait de se retrouver seul n'était pas une aussi mauvaise chose. Le monde intérieur qu'il s'était construit durant tant d'année de solitude ne l'avait jamais vraiment déçu, au contraire de la vie réelle qui finissait toujours par apporter son lot de désillusion...

Mais en cette heure tardive, Danny n'était pas véritablement seul. Car du haut des toilettes, son fidèle crapaud Duke l'accompagnait et le fixait de ses petits yeux froids de batracien. Le dos accolé à la porte, Danny quant à lui retombait dans ses travers et sa consommation de produits illicites, déballant tout son attirail de parfait fumeur de Mandragore. Le poufsouffle avait emporté avec lui, sa malette du I-Commerce qui contenait diverse fioles et autres substances illicites comme les précieuses racines, ainsi que de précieux documents contenant le détail des commandes effectuées. Certes ce n'était pas prudent de tout regrouper, et nul doute que Mary-Lisbeth Pilliwickle aurait bondit en voyant l'imprudence dont faisait preuve son principal acolyte, mais Danny s'y retrouvait mieux ainsi. De plus enfreindre le couvre feu était devenu une habitude pour le Poufsouffle, qui n'avait que ce seul moyen pour s'adonner à sa petite pratique illégale. Le jeune homme commençait déjà à dérouler une racine entière de Mandragore, quand son crapaud se mit à croasser bruyamment, le faisant sursauter de peur.

"Croooooooaaaaaa!"

Le souffle un brin haletant, Danny posa une main sur sa poitrine comme pour étouffer les battements de son cœur qui venait de s'emballer.

"Mais ça va pas Duke de me flanquer une frousse pareille...! Si tu continues à faire le zouave, on va finir par se faire repérer...! Chut... Sinon je t'emmène avec moi..."

Danny voulait reprendre son petit exercice manuel, quand le crapaud donna à nouveau de la voix, augmentant même le volume sonore.

"Crooooooooooooooooooaaaaaa!"

Danny braqua un index sévère sur son petit compagnon, avant d'entrer dans une négociation improbable d'homme à batracien.

"Non tu ne pourras pas fumer... D'une part parce que c'est dangereux pour la santé, et que cela risquerait de te faire exploser... et d'autre part... J'ai besoin que tu fasses le guet pour moi...!"

Danny aimait considérablement cette petite bestiole, qui avait toujours été là, dans les bons comme les mauvais moment de sa vie. A vrai dire, Duke était bien plus qu'un simple animal de compagnie, Danny le percevait réellement comme un ami à part entière. Aussi étrange que cela puisse paraitre, Duke lui était toujours à lui venir en aide pour le réconforter, même lorsqu'il avait pleuré comme une baleine échouée après le réveillon arrosé chez Irving. Ce jour-là, l'amphibien l'avait consolé de l'insoutenable vision de la divine Artémis embrassant son ami Irving, en venant simplement se blottir dans le coin de son cou. Le crapaud avait l'art et la manière de la faire hurler de rire, comme lorsqu'il se prosternait devant son maître en signe de respect. Mais ce respect était réciproque. En effet, Danny éprouvait pour Duke une reconnaissance sans borne et celle-ci ne datait pas d'hier. En effet, bien des années auparavant, il n'avait point hésiter à se faire tatouer une grenouille aztèque sur l'épaule en guise de plus grand hommage à son batracien.
Le Poufsouffle brulait à présent la partie inférieure de la racine, pour en inspirer la délicieuse fumée. Soufflant négligemment, il scruta à nouveau son crapaud pour lui poser les questions qui lui brulaient les lèvres et engager la conversation.

"Tu sais, Duke... Ce matin, j'ai revu Artémis à la Bibliothèque... Elle était incroyablement belle, je n'ai fais que la contempler en cachette, sans oser lui adresser la parole... Une vraie princesse... Je n'arrive même pas à lui en vouloir pour ce qui s'est produit au réveillon... Je crois que je suis amoureux comme jamais auparavant... Tu crois que je devrai lui reparler?"

- Croaaaaaa!"

"C'est facile pour toi de dire ça... Tu n'auras pas à affronter le regard de son frangin au repas de famille... Je crois qu'il n'aime pas trop les types dans mon genre... Je me fais peut être des idées après tout... Tu crois pas...?"

- Croaaaaaa!"

"Le truc qui cloche, c'est que mon cœur n'arrête pas de s'emballer quand je veux parler à Artémis... Y'à vraiment rien à faire... Elle m'a ensorcelé... Je suis foutu, comme envoûté, Duke...! Je suis son esclave...! Mais je devrai me faire une raison, elle s'en fiche de moi... Je suis pas assez bien pour elle... Franchement Duke quelle fille sensée voudrait s'afficher à coté d'un nez tordu comme celui que je me trimballe...! Et question sex-appeal, c'est pas gagné, j'arrive à compter chacune de mes côtelette tellement je suis maigre... C'est abusé...! Je dois supporter ce physique ingrat comme Jésus portant sa croix...!"

-Crooooooooooa!

"Je crois surtout que j'ai un vrai problème avec les filles, Duke... Dès qu'elles me plaisent, je suis incapable d'affronter le danger...! Je ne suis qu'un lâche... Si je t'assure, c'est la vérité...! Tu te souviens de Susie Farmington, la petite voisine dont j'étais éperdument amoureux quand j'avais huit ans...Tu sais bien mon premier grand amour...! Je t'en ai déjà parlé alors ne me fait pas ses yeux effarés de grenouille de bénitier... Et bien sache que pour elle, comme avec Artémis, j'osais pas faire le premier pas.... Je faisais exprès de me mettre à coté d'elle dans le bus qui nous conduisait à l'école, avec l'infime espoir qu'elle m'adresse la parole... Et tu ne vas pas me croire, mais un jour, le miracle s'est produit, elle m'a parlé...! C'était la première fille à remarquer que j'existais, quel moment merveilleux que ce 24 Juin...! Je m'en souviens comme si c'était hier...! Il ne me restait plus qu'à lui répondre, lui faire la conversation, bref créer des liens d'affinités... Et bien tu sais quoi?.."

- Coaaaaaaaaaaa?

"J'ai complètement foiré... J'étais incapable de prononcer le moindre mot... Je me suis même évanoui rien qu'en entendant le son de sa voix... tu peux croire ça...?"

-Croooooaaaaaaaaaa!

"Aussi surprenant que cela puisse paraitre... Je l'ai croisé à nouveau, deux ans plus tard... Je suis même devenu une sorte d'ami pour elle... Je lui racontais des histoires et j'arrivais à la faire rire... Tu peux me croire mon crapaud mais il n'y a rien de plus beau dans la vie que de faire rire la fille que tu aimes en secret... Mes espoirs grandissaient à cette époque... Je lui offrais toutes sortes de cadeaux magnifiques que je fabriquais moi-même et elle semblait les apprécier... Car elle me déposait presque toujours un baiser sur la joue pour me remercier... J'étais alors juste heureux... Enfin... Malheureusement comme pour Artémis, elle avait un frère qui ne semblait pas trop m’apprécier, un certain Lester Farmington... Dans le village de Bude, il avait une multitude de surnom comme "Lester frappe qu'un coup" ou "Hannibal Lester" mais encore "Lester the Butcher"...! Inutile de te dire qu'il ma vite fait comprendre que je devais arrêter de voir sa sœur... Il avait des arguments frappant contre lesquels je ne pouvais pas luter, et il m'aurait à coup sûr brisé les os si j'avais persisté... Alors j'ai lâchement abandonné le combat, et j'ai fais une croix sur Susie..."

- Croaaaaaaaaaaaaa!

"J'ai l'impression de vivre le même genre d'histoire avec Artémis... Une histoire sans espoir de réussite... Il y aura toujours quelque chose pour nous séparer de toute manière... Je te le dis, je suis né sous une mauvaise étoile... Il faut que je m'y fasse, tout ce que j'entreprends finit par se détruire... Artémis n'échappe pas à cette règle. Elle et moi avons été séparé par une avalanche alors que je m'apprêtais à lui déclarer ma flamme... Tu parles d'une coincidence de malade...! Tu veux un autre exemple d'espoir déçu...? Ok...! Les Dark Boursoufs et mon rêve de devenir musicien, balayé par cette horrible bonne femme dont tu as eu la merveilleuse idée de baver sur ces maudites chaussures de luxe... Je ne te remercierai jamais assez pour cela...! Bref tout part en vrille dès que je tente d'accomplir quelque choses... C'est comme si un nuage de corbeaux de malheur volaient continuellement au dessus de ma tête; tout en croassant de mauvais conseils..."

- Croaaaaaaaaaaa!

Danny inspira une nouvelle bouffée de mandragore, et son esprit s'embruma aussitôt. Le frimousse de son crapaud Duke se déforma, ce qui eut pour mérite de faire exploser de rire le Poufsouffle, dont les paroles devenaient de plus en plus incohérentes.

"Hey... Tu t'en trimballes une bonne tête mon Duke... le délire... Je me demandais si le corbeau croisse et que la grenouille coasse, alors le serbo croate...? Tu me suis pas... pas grave... C'est trop de la bombe... Bah elle arrache trop la tête cette mandragore... Tu sais que si je pouvais parler sous l'eau, je dirai à Artémis ce que je pense vraiment d'elle... Je lui ferai la plus belle danse de dauphin qui soit, rien que pour elle...! Je lui offrirai des sculpture en Brocoli, venus de pays où les brocolis n'existent pas! Et comme dans les contes, on se marierait, on aurait beaucoup d'enfants et peut être même un chien et des poneys... non pas des poneys... plutôt des licornes... c'est plus classe les licornes... et on serait trop heureux... et je..."

Sous l'effet de la Mandragore, Danny venait de s'assoupir comme une grosse loque humaine, à même le marbre des toilettes. De son regard de batracien protecteur, Duke surveillait le sommeil de son ami...


*****


La Chute... [OS Danny] 130318084824563610
"Deuxième Partie : La belle et la bête...
(La bête n'étant pas toujours celle qu'on croaaa...)
Vendredi 16 Mars, Corridor du sixième étage, aux premières lueurs de l'aube.

Danny ne saurait dire combien de temps il était resté endormi, mais une chose demeurait certaine, il devait rejoindre en toute urgence son dortoir. En effet, les premiers lumières du jour filtrait déjà à travers les grandes baies vitrées du corridor, ce qui n'augurait rien de bon pour le poufsouffle inconscient. Un couvre feu non respecté pouvait lui coûté une très lourde sanction, et en ce moment Danny n'avait vraiment pas besoin de passer ses week-end en retenue. Sortant une tête timide de l’entrebâillement de la porte des toilettes, il tendit l'oreille pour s'assurer que personne ne risquait de l'intercepter avant qu'il n'ait pu rejoindre sa salle commune. Marchant à pas de loup pour rejoindre le grand escalier, il tenait fermement sa mallette du I-Commerce sous son bras et son Crapaud Duke bien à l'abri dans sa poche d'uniforme.
A peine venait-il d'atteindre le grand escalier, qu'un martèlement sinistre et familier rompit le silence des lieux. Danny connaissait que trop bien ce pas cadencés et rapides, car il l'avait déjà entendu auparavant, dans une autre situation, tout aussi dangereuse. En effet, les bruits des talons de l'horrible bonne femme résonnaient contre les parois, faisant frémir le malheureux Danny jusqu'aux tréfonds de son être? Il hésita un bref instant à dévaler les escaliers, mais se ravisa bien vite, de peur d'être interceptée. Le poufsouffle terrifié se projeta alors dans l'ombre d'une colonne dans l'espoir de se dissimiler aux yeux de la cruelle arithmancienne.

Danny Sneals ne tarda pas à discerner la silhouette inquiétante de cette dernière, juchée au sommet du grand escalier. Elle paraissait avoir les sens aux aguets, comme si elle avait d'ores et déjà deviner la présence d'un intrus. Le coeur du Poufsouffle s'accéléra au fur et à mesure que l'horrible bonne femme descendait les marches dans sa direction, et il étouffa un cri en voyant cette dernière glisser comme une ombre à quelques mètres de sa position. Le visage grave qu'elle arborait avait de quoi faire frémir le plus intrépide des Gryffondors, et Danny pressa sa mallette contre lui, comme s'il eut s'agit d'un bouclier protecteur. La Chirurgie Etshético-Magique dont elle était sans doute l'une des plus dignes représentantes, avait peut être eu l'art de tirer et dissimuler les rides de son visage mais en contrepartie avait rendue celui-ci d'une froideur dénuée du moindre sentiments. Danny éprouvant une peur sans nom bloqua sa respiration, et prononça une prière muette qui ne visait qu'à le rendre invisible, à défaut d'avoir usé au préalable sa baguette.

L'arithmancienne le dépassa, et Danny s’apprêtait à pousser un soupir de soulagement, quand l'inimaginable se produisit. Duke venait de sauter de poche, échappant brusquement au contrôle de son maître. Danny voulut étendre le bras, mais c'était trop tard, le crapaud venait de faire son entrée dans la lumière de l'escalier, à seulement quelques mètre derrière l'arithmancienne. Danny se rassura dans son for intérieur que si l'horrible bonne femme continuait son chemin, alors elle ne pourra point s'apercevoir de la présence du crapaud fugitif. Mais Duke dans une autre vie devait être un valeureux et impulsif prince Gryffondor, puisqu'il commit l'irréparable faute de faire entendre sa voix de baryton des marécages.

"Croooooooooooooa!"

Toujours réfugié dans l'ombre, Danny s'enserra la tête entre ses mains, alors que l'arithmancienne venait de s'immobiliser brusquement. Elle ne tarda alors point à se retourner pour faire face à la créature inoffensive, qui la scrutait de ses yeux aussi ronds et verdoyant que des nénuphars. Ana Sorden ne dissimula point son dégout devant cette vision de crapaud recouverts de pustules, le visage horrifié et déposant une main sur son ventre en signe de malaise, elle ne tarda point à sortir une baguette aussi sombre que lugubre en direction de l'animal. Dans un duel entre la "Belle" et la "Bête", l'arithmancienne était bien décidée à se montrer impitoyable et d'écraser le malheureux crapaud. En effet, elle ne tarda pas à murmurer une inquiétante menace qui fit frémir Danny de la tête au pieds.

"Encore toi! Si tu ton maître est incapable de te surveiller, alors je vais m'occuper personnellement de ton cas! Jamais plus tu ne m'imposeras ta présence répugnante..."

Ana Sorden allait réduire en cendre son crapaud, des flammes crépitant déjà de l'extrémité de sa baguette. Si Danny n'intervenait pas dans le seconde, il en serait terminé de la vie de son fidèle compagnon. Jaillissant de l'ombre, il fit un pas en direction de Duke, tout en agitant frénétiquement les mains.

"Non, ne faites pas cela... Je vous en prie... Je vais le ranger immédiatement dans sa cage... Je ne le laisserai plus s'échapper...Je vous le jure...!"

Danny jeta un regard implorant à l'arithmancienne, sa seule préoccupation étant de sauver son crapaud. Il se moquait d'être condamné pour non respect du couvre-feu, et il en avait même oublier la mallette qui contenait des preuves flagrantes à l'encontre du I-Commerce. Il risquait de tout perdre en se dévoilant, mais il préférait cela au fait de devoir vivre avec le sentiment de culpabilité de non assistance à crapaud en danger. Ana Sorden, quand à elle, leva un regard inquisiteur sur le Poufsouffle, comme si elle se délectait à l'avance des sanctions qui risquait de lui retomber dessus après flagrant délit d'échappée nocturne.

"Oh! Quelle bonne surprise, Monsieur Sneals! Après tout au bal des horreurs, l'un ne pouvait danser sans l'autre, et la bête vient de retrouver son cavalier! Quel genre de prétexte allez-vous bien pouvoir m'inventer cette fois-ci, monsieur Sneals? Vous devriez vous trouver dans votre dortoir et non à arpenter les escaliers! Savez-vous ce qu'il risque de vous en coûter de ne point respecter le couvre feu?"

Danny Sneals baissa la tête, ses joues s'empourprant à l'idée d'être de nouveau sanctionné par l'arithmancienne. Cela devenait une habitude inquiétante pour son avenir scolaire. Malgré la terreur qui l'étouffait, il tenta de rester lucide et d'apporter une quelquonque explication qui justifierait sa conduite. D'une voix bredouillante, il s'élança contre le mur de certitude de l'arithmancienne.

"Heu... En fait... Je vais vous expliquer, professeur Sorden... Mon crapaud s'était échapper de sa cage et de la salle commune de Poufsouffle... j'avais peur qu'il lui arrive quelque chose de grave... alors je suis partis à sa recherche... je voulais prévenir un professeur ou monsieur Sylvester... mais dans ma panique... enfin voila... si vous voulez, je peux..."

L'aritmancienne leva une main autoritaire pour faire cesser immédiatement les justifications mensongères du Poufsouffle.

"Il suffit! J'en ai plus qu'assez d'entendre sans cesse vos éternelles excuses, Monsieur Sneals! Vous n'êtes qu'un menteur, doublé d'un idiot! N'est-ce point la deuxième fois que je vous surprend avec cette chose dans les couloirs de l'école? Et expliquez moi comment cette créature pestilentielle s'est débrouillé pour gravir sans encombre les escaliers mouvants ? Je me suis montrée suffisamment clémente avec votre petite personne, et il est grand temps de sévir !"

L'arithmancienne s’apprêtait à poursuivre son déluge de critique, quand elle remarqua la petite mallette logée sous le bras du Poufsouffle. Ce dernier complètement ahuris par tous ce qui venait se produire, en avait complètement oublié l'un des pires détails qui pouvait durement l'incriminer. Au delà de non respect du couvre-feu, les indices qui s'y trouvaient à l'intérieur de la mallette du I-Commerce pouvaient compromettre définitivement Danny. Pour la première fois depuis entrée, le Poufsouffle un brin naïf risquait de se voir le renvoyer définitivement de Poudlard et d'expédier dans sa chute la jeune Serdaigle, Mary-Lisbeth Pilliwickle. Car cela faisait des mois que la direction de Poudlard cherchait à élucider le mystère qui voyait notamment des plants de Mandragore disparaitre des Serres des réserves de Neville Londubat. Le vol était durement puni à Poudlard, et Danny risquait dans faire l'amère expérience.
Ana Sorden pointa sa baguette en direction du petit coffre, qui s'extirpa de l'emprise de Danny pour venir dans les mains blêmes de l'arithmancienne. Nul doute que cette dernière se doutait de quelque chose, puisqu'elle prit un ton empreint d'une curiosité sadique alors que Danny Sneals se liquéfiait sur place.

"Mais qu'est ce que nous avons là? Ne seriez-vous pas un petit cachotier monsieur Sneals?" se réjouit Ana Sorden tout en s’apprêtant à faire sauter le petit loquet qui refermait le trésor du I-Commerce...

Danny Sneals aurait préféré être dans une barque à la dérive sur un lac d'acide, plutôt que de devoir affronter cette situation au combien déstabilisante avec la sorcière de Salem. Ne sachant que dire, ni que faire, il baissa les yeux en direction de ses pieds que son crapaud Duke venait de rejoindre, comme pour lui apporter son soutien.
Lorsque la mallette secrète s'ouvrit, Danny Sneals comprit que le secret du I'Commerce si longtemps gardé, venait de tomber. Après avoir détruit son groupe de musique, voila que cette horrible bonne femme allait anéantir ses affaire, pour au final l'exclure définitivement de Poudlard. Que lui avait-il fait pour mériter pareil acharnement?
Des yeux l'arithmancienne parcourait chacun des indices qu'elle découvrait au fur et a mesure de sa fouille, nul doute qu'elle avait de quoi monter un rapport qui condamnait à coup sûr l'avenir à Poudlard du Poufsouffle. La cruelle enseignante finit par déposer la mallette sur un rebord en pierre, pour n'en extraire qu'un simple parchemin, sur lequel était inscrit toutes les activités illégales de ses dernières semaines. Elle l'agita en l'air victorieusement, un petit rictus mauvais éclairant son visage de glace.

"Monsieur Sneals, je crains pour vous d'avoir découvert le pot aux roses. Trafic clandestin de potions, vol de mandragore, et j'en passe. On dirait que vous et cette petite peste de Mary-Lisbeth Pilliwickle n'avez point perdu votre temps. Vous vous exposez à de très lourdes sanctions, car les voleurs de votre espèce n'ont rien à faire dans une école respectable comme celle-ci. Je suis persuadée que Minerva McGonagall et votre Directrice de Maison, cette chère Daisy Mason, seront ravies de mettre la main sur un pareil document. Vous ne pensez pas?"

Danny Sneals restait figé comme une statue de Rodin qui ne savait plus quoi penser. Sa stupidité venait de condamner la Serdaigle, et tout son petit monde s'écroulait. Inutile de se défiler, il devait se montrer courageux et endosser toute la responsabilité dans cette affaire. Cesser d'être ce petit chaton peureux qui se réfugiait dans les jupes de sa mère à la première déconvenue. Il affronterait le conseil de discipline seul. Le poufsouffle fit alors preuve d'un esprit chevaleresque peut coutumier...

"Je suis sincèrement désolé... J'assume l'entière responsabilité de ce commerce... illégal... Mary-Lisbeth Pilliwicle n'a rien à voir dans cette affaire... J'en suis le seul coupable... le cerveau qui a tout manigancé..."

A l'écoute de ses dernières paroles, Ana Sorden laissa éclater un rire cristallin et cruellement moqueur à l'encontre du Poufsouffle, preuve qu'elle ne croyait pas un mot des balivernes qu'il tentait de lui faire avaler. Elle s'adressa à lui sur un ton condescendant qui marquait tout le mépris qu'elle éprouvait à son égard...

"Sérieusement? Vous? Un cerveau? Cessons les plaisanteries de mauvais goût, monsieur Sneals! Vous n'avez rien d'une personne réfléchie, et vous êtes bien incapable de mener à bien le moindre projet, aussi futile soit-il! A mes yeux vous n'êtes qu'un sombre idiot dépourvue de la moindre logique et qui s'est laissé entrainer dans une histoire qui le dépasse totalement! Cesser de jouer les preux chevalier et regardez vous un peu, vous n'avez rien d'un héros!"

L'arithmancienne s'avança vers le Poufsouffle, d'une démarche aussi sensuelle qu'inquiétante, pour agripper entre ses doigts de sorcière un épis rebelle de la chevelure de Danny Sneals, de manière humiliante, à l'instar de ce qu'elle l'avait déjà pu faire auparavant avec Juliet Wilson. Ses propos d'une méchanceté inouïe dépassèrent alors le cadre de la simple enseignante, pour révéler une âme des plus sombres.

"Sincèrement... Vous êtes presque aussi hideux que votre compagnon le crapaud. Quelle fille pourrait éventuellement s’intéresser à un individu négligé comme vous? Je suis désolée mais je n'en vois pas l'ombre d'une susceptible de supporter votre présence. Vous savez le monde est divisé en deux grandes catégories : La première regroupe les gens comme moi qui sont amenés à accomplir de grandes choses et vivre de formidables destinées; la seconde catégorie vous appartient, car il s'agit de celle qui concerne les ratés dans votre genre..."

Danny osa lever un regard offusqué sur l'arithmancienne. Jamais une professeur ne lui avait parler sur ce ton, et avec autant de mépris. Même lorsqu'il rendait des copies affligeantes à Edmund Harris, les critiques de dernier étaient adressées exclusivement à l'encontre de son travail et non de sa propre personne. C'était un véritable coup de massue que l'arithmancienne venait de lui infliger, et qui le laissait sans voix.
Son crapaud se fit alors avocat de la défense et bondit en direction de l'horrible bonne femme pour la forcer à reculer. Sa vpix d'amphibien résonna bruyamment dans les couloirs!

"Croooooaaaaaaa!!!"

L'arithmancienne scruta avec dégout l'immonde créature, tandis qu'une idée machiavélique germait peu à peu dans son esprit. La sorcière de Salem craignait de voir le Poufsouffle s'en sortir à bon compte de cette affaire si elle émettait un rapport à son encontre. Nul doute que sa directrice de maison, Daisy Mason ferait preuve du même laxisme que lors de l'affaire des Dark Boursoufs. En effet, Donald McWilde avait évité de justesse le conseil de discipline, ce qui avait eu pour mérite de faire enrager l'arithmancienne. Cette dernière en avait plus qu'assez de cette clémence disciplinaire aberrante dont faisait preuve cette école, et cette fois-ci, elle voulait appliquer ses propres lois. Elle croisa alors les bras sur sa poitrine, avant de proposer un marché des plus cruel au malheureux Danny Sneals.

"Je vais vous faire une offre, monsieur Sneals. A prendre ou à laisser. Soit vous voulez continuez de jouer votre petit jeu et reconnaissez vos torts et ceux de votre comparse Mary-Lisbeth Pilliwickle, ce qui aura comme résultante finale de vous exclure tout deux de Poudlard. Soit..."

Ses yeux tyranniques se tournèrent alors vers le petit animal recroquevillé aux pieds du Poufsouffle.

"Soit vous mettez vous même fin aux jours de cette répugnante bestiole, et je vous donne ma parole d'honneur que je garderai le silence sur vos frasques hautement condamnables."

Les larmes montèrent immédiatement aux yeux du Poufsouffle, bien incapable de supporter un aussi odieux chantage de la part de l'arithmancienne! Il tenta de se révolter, même si sa voix trahissait plus un sentiment d'abandon qu'une réelle rage.

"Mais... mais vous n'avez pas le droit...!!! On ne peut pas faire cela... c'est du chantage...!!! Et jamais je ne pourrai tuer mon crapaud, vous m'entendez..."

La sorcière de Salem s'amusait avec sa proie, et ne tarda point à semer le doute dans son esprit. Écumant de rage, elle pointa alors un index accusateur en direction du malheureux jeune homme et sa pauvre bête.

"Alors vous expliquerez à Mary-Lisbeth Pilliwickle que vous avez préféré faire le choix de sauver un crapaud insignifiant, plutôt que sa propre carrière de sorcière! Vous expliquerez également à vos parents que vous n'êtes qu'un sombre voleur, indigne de confiance! Lorsque vous ne serez plus rien, vous pensez vraiment que votre petit crapaud sera d'un certain réconfort?"

Danny secoua avec véhémence la tête. Il tremblait à présent comme une feuille.

"Non, je ne peux pas..."

L'arithmancienne saisit et referma la mallette dans un claquement sinistre, avant de tourner le dos au Poufsouffle et faire mine de redescendre les escaliers.

"Soit! C'est votre choix! Je vais de ce pas en informer Minerva McGonagall!"

Le poufsouffle devint aussi pâle qu'un linge, les images se bousculant dans sa tête. Qu'allait-il devenir? Ne plus faire partie de Poudlard le condamnait à quelle existence? Comment réagirait son entourage? Et Pilli?
Non! Un choix s'imposait! C'était un odieux chantage mais en même temps une opportunité de peut être éviter le pire. Mais quel était le pire dans cette histoire? Devoir quitter Poudlard? Ou tuer Duke, son ami crapaud de toujours? Après le divorce et l'humiliation qu'elle venait de subir, jamais sa mère ne résisterait à un pareil contrecoup. Il était peut sur le point de sauver son crapaud dans un élan chevaleresque, mais en même temps il allait anéantir les maigres espoirs de sa mère...
A demi-conscient, Danny leva le bras pour stopper la fuite de l'arithmancienne.

"Attendez... Je... Je vais le faire..."

L'arithmancienne s'immobilisa instantanément.

"Et vous allez faire quoi monsieur Sneals?"

Détournant le regard de son crapaud pour ne pas lui infliger cette cinglante vérité, il sanglota une réponse :

"Je... Je... Je vais tuer moi-même, Duke... c'est à moi de le faire... Et non à vous...Vous le feriez souffrir..."

L'aritmancienne se passa lestement une main experte dans sa chevelure dorée, avant d'afficher un sourire satisfait à l'encontre du Poufsouffle.

"En voila, une bonne initiative, monsieur Sneals! Ne vous inquiétez pas, je ne comptais point me salir les mains. Vous n'avez qu'à balancer cette immonde créature du haut de cet escalier, nul doute qu'un dernier bond dans le vide, ne lui fera aucun mal..."

Danny ne savait plus réellement où il était ce qu'il faisait, il se contentait d'obéir, comme une machine. L'arithmancienne venait de prendre sa conscience en otage et le manipulait comme un vulgaire pantin. Le poufsouffle s'abaissa et saisit de sa main tremblante le pauvre Duke, qui ignorait encore totalement le destin qu'il lui réservait...
Une fois qu'il eut saisit son ami batracien entre ses doigts fébrile, Danny s'appuya sur la rampe de l'escalier, et tendit son bras au dessus du vide immense qui s'étendait sous lui. Six paliers plus bas et dans un proche avenir, son crapaud allait heurter le sol après une chute mortelle. Tout cela par sa faute et celle de cette horrible sorcière!

Danny commit l'impair de croiser une dernière fois le regard complice de son crapaud Duke. Ce dernier, prisonnier, n'essayait même pas de de se débattre. Il paraissait accepter son sort, ou alors ne pas imaginer une seule seconde que son maitre puisse le laisser tomber...
La voix détestable de l'arithmancienne gronda alors dans le dos du Poufsouffle.

"Lâcher-le!"

Danny ferma les yeux, inspira une grande bouffée d'oxygène, puis ouvrit simplement sa main. Tous s'arrêta alors autour de lui. Le temps, l'espace. Cet état d'inconscience dura bien plusieurs secondes, jusqu'à ce qu'un bruit affreux de chute affreux ne résonne en contrebas. Danny ouvrit alors ses yeux, inondés de larmes pour découvrir sa paume de main ouverte, dans laquelle son ami de toujours ne se trouvait plus...

Duke était mort. Par sa faute. Danny sentit alors ses genoux fléchir et il s'effondra au sol. Toutes formes d'espoir l'avait déserté, il se haïssait d'être aussi lâche. Mais cette fois-ci sa haine ne se dirigeait plus exclusivement sur sa propre personne, comme auparavant, mais aussi sur cette horrible bonne femme qui le dominait de toute sa taille avec un petit sourire malfaisant. Danny voulut tendre sa main pour récupérer sa précieuse mallette, mais le professeur Sorden ne semblait pas résolu à la lui rendre.

"Je suis désolée, mais je crains devoir garder ces preuves au cas ou vous iriez la mauvaise idée de vous plaindre contre le traitement salutaire que je viens de vous infliger. Vos paroles ne pèseront alors pas bien lourd dans la balance contre cette malle au trésor et les preuves irréfutables qu'elle contienne."

Elle gloussa alors d'une manière si horripilante que Danny lutta contre lui-même pour évacuer une pulsion meurtrière, qui ne visait qu'à lui faire le subir le même sort qu'à son regretté crapaud!
Avant de partir, Ana Sorden se pencha sur lui, et lui murmura alors.

"Vous voyez, monsieur Sneals, vous n'avez rien d'un héros. Vous êtes incapable de protéger les seules choses susceptibles de pouvoir vous aimer..."

Elle finit par leur délivrer de ses paroles venimeuses, le bruit de ses talons s'estompant au loin. Danny pleura alors comme jamais il n'avait pleurer. La seule chose qui l'obsédait n'était point de rejoindre son dortoir, mais de récupérer son crapaud mort afin de lui offrir une sépulture descente dans le parc.

Après viendrait sans doute le temps de la vengeance...


La Chute... [OS Danny] 161109125352826540