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L'art de l'exagération [Marianne, Rachelle]

Marianne Wolf
Marianne WolfDeuxième année
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L'art de l'exagération [Marianne, Rachelle] Icon_minitimeMer 13 Mar 2013 - 12:20
1er mars 2007

Cela faisait plusieurs jours qu’elle y réfléchissait. Aujourd’hui était venu le temps de faire un choix. Et c’était un vrai dilemme cornélien pour Marianne, plantée devant le miroir de la salle de bains depuis près d’un quart d’heure. L’heure était venu de choisir entre deux de ses peurs, l’heure de décider laquelle était la plus horrible et insurmontable, et laquelle elle allait affronter. Rester horriblement défigurée à vie ou se rendre à l’infirmerie ?
Comme de nombreux enfants, Marianne avait une peur bleue des Médicomages. Du haut de ses onze ans, elle les voyait encore comme ces horribles personnes qui utilisent des mots compliqués auxquels elle ne comprend rien, qui donnent des traitements au goût épouvantable et font parfois atrocement mal sous-prétexte de guérir leurs patients. Et selon la petite fille, l’infirmière de Poudlard ne faisait sans doute pas exception à la règle. Marianne aimait vivre dans son petit monde plein de naïveté dans lequel rien ne dérogeait jamais à ses règles. C’était bien plus simple et rassurant ainsi. Et quand il y avait le moindre changement inquiétant à l’horizon, elle courait se blottir dans les bras de sa mère ou de sa nourrice, qui se dépêchaient de la rassurer, de la réconforter, et de régler le problème au plus vite. La fillette sentit les larmes lui monter aux yeux. Si elle avait été chez elle, ses parents auraient sûrement trouvé un moyen d’arranger cette chose sur son visage sans avoir besoin de passer par un de ces monstres de Médicomage. L’espace d’un instant, Marianne maudit Poudlard et tous ses occupants. La vie était vraiment trop injuste, parfois.
Qu’allait-elle devenir avec cette blessure si laide au visage ? Cela faisait des jours, déjà, que cette chose la défigurait, depuis que cette fille l’avait blessée, dans les couloirs. En repensant à cet évènement, Marianne se remit à pleurer, cessant subitement d’en vouloir à la terre entière pour s’en prendre à elle-même. Elle se trouvait vraiment idiote, parfois. Qu’est-ce qu’elle pouvait être maladroite ! Depuis ce malheureux incident, le petite Poufsouffle s’était renfermée sur elle, se réfugiant derrière sa timidité et sa naïveté habituelle. Elle avançait à pas de loup dans les couloirs, tête basse, regardant sans cesse de tous les côtés, elle redoublait de gentillesse et de serviabilité, pour éviter à tout prix de commettre à nouveau la même erreur. Elle détestait quand on était en colère contre elle, elle détestait avoir l’impression de décevoir ou d’être gênante. Dans ces moments-là, elle s’en voulait tellement. Pourtant, elle essayait toujours de faire de son mieux.
Et en cet instant, devant le miroir, alors qu’elle essuyait ses larmes du revers de la manche, Marianne essayait de savoir ce qui était le mieux à faire. Elle renifla, essuya encore une fois ses larmes et se passa un peu d’eau sur le visage pour ne pas être toute rouge d’avoir pleuré. Elle observa quelques secondes son reflet, puis lui tourna fermement le dos et rassembla tout son courage de Poufsouffle pour franchir la porte et prendre le chemin de l’infirmerie. Si se voir dans la glace lui donnait envie de pleurer, alors il fallait remédier à cela au plus vite. Comment se trouverait-elle un mari convenable si elle était moche ? Personne ne voudrait d’elle avec cette horrible balafre sur la joue. Et Marianne n’était peut-être pas très intelligente, mais elle avait vite compris que, dans sa famille en tout cas, en ce qui concernait les femmes, la cervelle importait peu. Cela ne la gênait absolument pas, d’ailleurs. C’était comme ça, point final. Elle n’imaginait donc aucunement sa vie future d’une autre manière qu’en jouant un rôle de potiche jusqu’à la fin de ses jours. Ou alors jusqu’à ce qu’elle soit trop moche pour être sortable. Et avec cette égratignure sur la joue qui ne voulait pas partir, elle serait même sûrement incapable de jouer un jour son rôle de décor.
Artémis Nott ne le savait pas, mais aux yeux de Marianne, il y avait un fort risque pour qu’elle ait gâché sa vie.

C’était donc dans l’objectif de sauver son avenir que la Poufsouffle surmonta bravement sa peur des Médicomages et de tout ce qui pouvait leur ressembler de près ou de loin, et frappa timidement à la porte de l’infirmerie. Elle appuya tout doucement sur la poignée et entrouvrit lentement la porte, passant timidement sa tête dans l’interstice. Heureusement, l’infirmière était là, car Marianne n’aurait probablement pas eu le courage de revenir une deuxième fois et aurait pleurniché sur son triste sort jusqu’à ce quelqu’un vienne la forcer à arrêter de chouiner. La petite fille entra timidement dans la pièce en regardant ses pieds, la tête assez basse pour que ses cheveux blonds cachent un peu son égratignure.

« Bonjour Madame. Excusez-moi de vous déranger, vraiment, mais je… »

Le menton de Marianne se mit à trembler, et elle eut beau lutter contre les larmes, celles-ci roulèrent sur ses joues sans qu’elle ne puisse rien y faire.

« J’ai un problème, je… »

Elle hoqueta et leva ses yeux éplorés vers l’infirmière.

« Je crois qu’on m’a défigurée à vie ! »

La Poufsouffle éclata en sanglots, et, si elle n’avait pas eu peur d’être ridicule, elle aurait probablement supplié Rachelle Bloomwood de sauver sa vie. Mais la peur du regard des autres l’emporta, et Marianne se tut, préférant essayer en silence d’arrêter de pleurer.



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L'art de l'exagération [Marianne, Rachelle] Icon_minitimeDim 17 Mar 2013 - 17:45
Rachelle referma la porte après avoir salué Sean Fitcher qu'elle voyait régulièrement depuis sa tentative de suicide en décembre. La jeune femme avait tenté de mettre à profit ses quelques années à étudier la psycomagie pour faire parler un peu le jeune homme de ses problèmes, mais c'était peine perdue. Elle ne savait pas si c'était lui qui était particulièrement renfermé ou si c'était elle qui n'était pas assez convaincante, sans doute un peu des deux, mais elle n'arrivait à rien. Incapable de le faire aborder tout sujet un tant soit peu personnel, elle avait décider d'aider le Serdaigle d'une autre manière. Au cours d'une discussion à propos des cours -seul sujet qu'il semblait vouloir aborder avec elle- le jeune homme lui avait avoué avoir un exposé à faire en métamorphose, ce qui le terrifiait, évidement. Il avait peut-être pensé obtenir un mot de l'infirmière prétextant une grippe ou une angine pour échapper à cette prise de parole, mais c'était mal connaitre Rachelle.

La jeune femme avait ressorti de vieux bouquins de médicomagie qui prenaient la poussière depuis des années, à la recherche de ses courts sur les troubles de la communication et de la parole et s'était improvisée orthophoniste. Elle n'avait pas toutes les qualifications requises, ne s'étant jamais spécialisé dans cette branche, mais elle était persuadée de pouvoir aider Sean, même si elle devait y mettre autant d'acharnement qu'un Poufsouffle. Et elle avait bien raison, car en quelques séances, les progrès du jeune homme était déjà visibles. Elle ne prétendait pas pouvoir effacer complètement son bégaiement, mais savait qu'elle pouvait le corriger en grande partie. L'infirmière était donc d'excellente humeur après cette séance qui avait été productive, et se surprit à sourire en rangeant un livre contenant des exercices de respiration dont elle se servait beaucoup.

Elle sursauta et faillit laisser tomber son livre quand on frappa à la porte. Elle cala l'ouvrage sur une étagère et s'approcha de la porte mais celle-ci s'ouvrit pour laisser apparaitre une petite tête blonde. Une petite fille, qui devait être à Poufsouffle vu son uniforme, entra timidement dans la pièce et Rachelle l'accueillit avec un grand sourire. Elle aimait s'occuper de tous les élèves, même si certains savaient se montrer insupportables parfois, mais elle était toujours particulièrement attendrie quand elle avait à faire aux plus jeunes. Elle adorait les enfants, et elle aimait résoudre leurs problèmes, des plus futiles aux plus importants. Elle aimait les voir sourire et savoir qu'elle les avait aidé, au moins un petit peu. La petite s'excusa de la déranger, excuses que Rachelle balaya d'un geste de la main et d'un nouveau sourire -elle était pour ça !- mais n'eut pas le temps d'expliquer la raison de sa venue car son menton se mit à trembler et quelques larmes roulèrent sur ses joues.

"Doucement, chuchota-t-elle en essuyant les larmes de la fillette. Je suis sûre que ce n'est pas si grave que ça, qu'est-ce qui t'arrive ?"

La petite blonde leva alors ses yeux larmoyants vers elle, révélant une égratignure disgracieuse sur sa joue gauche, et éclata en sanglot en assurant qu'on l'avait défiguré à vie. Un sourire mi-attendri, mi-amusé, se dessina sur les lèvres de Rachelle. Même sans avoir examiné la blessure, elle pouvait dire que ça n'avait pas l'air bien méchant, un baume cicatrisant et une potion de régénération spontanée et on y verrait plus rien.

"Il ne faut pas te mettre dans des états pareils voyons, je vais t'arranger ça, d'ici quelques minutes tu ne sauras même plus sur quelle joue c'était."

Rachelle invita d'un geste de tête la petite à s'installer sur un des lits avant d'ouvrir un placard à la recherche d'un baume cicatrisant. Elle en avait préparée une quantité monstrueuse à peine quelques semaines plus tôt, et il ne lui en restait déjà presque plus. A croire que les élèves devenaient casse-cou. La boite en main, elle revint près de la petite Poufsouffle.

"Comment tu t'es fait ça...euh...Comment tu t'appelles déjà ?" demanda-t-elle, pas certaine que la fillette lui ait donné son nom d'ailleurs.


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Marianne Wolf
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L'art de l'exagération [Marianne, Rachelle] Icon_minitimeVen 29 Mar 2013 - 19:11
L’infirmière se montra très gentille avec la Poufsouffle et lui essuya doucement ses larmes. Marianne tenta de faire un effort pour reprendre contenance et faire preuve d’un peu plus de dignité, même si elle avait bien plus envie de se blottir dans les bras de la jeune femme et d’y pleurer toutes les larmes de son corps, comme elle le faisait avant, à la maison. Mais elle n’était plus un bébé, elle était une grande, comme ses sœurs le lui rappelaient souvent. D’ailleurs, ce besoin s’envola presque lorsque Mrs Bloomwood lui apprit que sa blessure n’était pas aussi grave qu’elle le pensait. Un grand sourire vint éclairer son visage et elle leva des yeux pleins d’espoir vers sa sauveuse.

« C’est vrai ? Vraiment vrai ? Ça ne se verra plus du tout ? Je n’aurais pas d’horrible cicatrice ? Vrai de vrai ? »

La petite fille poussa un soupir de soulagement. Tout irait bien, elle ne serait pas défigurée, ne ferait pas honte à ses parents avec un physique disgracieux, ne serait pas moins belle que sa grande sœur et ne ferait pas fuir les garçons non plus.

« Je suis drôlement soulagée, vous savez ! »

Mais son soulagement fut de courte durée. La petite Poufsouffle se figea brusquement, crispée, lorsque Rachelle Bloomwood lui demande comment elle s’était fait mal, avant de vouloir connaitre son prénom. Devant cette question, Marianne resta muette. Elle baissa la tête, piteusement. C’était pratique, d’avoir de longs cheveux, cela lui permettait de se cacher derrière sans problème, évitant ainsi qu’on la voit devenir régulièrement rouge comme une tomate.
La petite blonde réfléchit l’espace de quelques secondes qui finirent par se transformer en minutes, se mordillant nerveusement les lèvres, le rouge aux joues. Devait-elle dire la vérité ? Artémis Nott, dont elle avait appris l’identité dernièrement, ne serait probablement pas très contente d’apprendre qu’elle était venue se plaindre ici, et encore moins de savoir qu’elle l’avait dénoncée. C’était une pratique courante dans sa famille, de dénoncer les autres, et pas seulement chez les enfants, mais lorsqu’elle se chamaillait avec son frère et ses sœurs et que l’un d’eux finissait par se faire qualifier de « rapporteur », c’était considéré, du moins entre eux, comme une honte et une preuve de faiblesse. Selon son aînée, cela voulait dire qu’on était trop immature pour s’en sortir tout seul et qu’on avait encore besoin des grands pour régler nos problèmes à notre place, comme des bébés. Et Marianne ne voulait pas être considérée comme un bébé. Elle ne voulait pas qu’on la traite de rapporteuse dans les couloirs. Elle ne voulait pas non plus attirer des ennuis à la grande Poufsouffle, de peur que sa condisciple lui en veuille, s’énerve et se venge à la première occasion. Et Marianne n’avait absolument aucune envie de subir encore une fois sa colère, même si elle estimait l’avoir probablement méritée. Après tout, personne ne s’en prend jamais aux autres pour rien, non ? Il y avait toujours une raison valable, n’est-ce pas ? Et il était hors de question de donner une nouvelle raison à Artémis Nott de lui en vouloir encore une fois. D’ailleurs, Marianne faisait tout son possible pour éviter de la croiser à nouveau, passant le plus de temps possible avec Ahren ou d’autres camarades, ne restant dans la salle commune que lorsqu’elle était certaine qu’elle n’y était pas et, lorsqu’elle était seule, elle fuyait, détalant comme un lapin dès qu’elle croyait apercevoir sa condisciple. Celle-ci devait sûrement, si elle l’avait vue faire, la trouver pitoyable, mais Marianne avait bien trop peur de finir en victime sans cesse martyrisée comme on en entendait parfois parler, pour tenir compte du potentiel avis d’Artémis Nott.
Après ces quelques instants passés à rougir, elle répondit donc maladroitement qu’elle s’appelait Marianne, puis, après quelques secondes de réflexion supplémentaires, elle ajouta :

« Je…je ne sais plus trop comment je me suis fait ça… »

Mais la petite Poufsouffle n’était pas douée pour mentir, et, alors que son visage baissé prenait une teinte écarlate, que son menton se mettait à trembloter de nouveau et que les larmes lui montaient encore une fois aux yeux, honteuse, elle pria pour que l’infirmière ne remarque rien.


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L'art de l'exagération [Marianne, Rachelle] Icon_minitimeMer 17 Avr 2013 - 11:08
La petite blonde parut véritablement soulagée d'entendre qu'elle ne garderait aucune cicatrice, et Rachelle ne put s'empêcher de sourire de nouveau. Certains enfants étaient réellement attendrissants avec leur tendance à l'exagération, voir à la panique, et c'était toujours agréable de voir qu'un simple sort de guérison ou un baume cicatrisant pouvait leur redonner le sourire. Au cours de ses études en médicomagie elle s'était toujours dit qu'elle aimerait se spécialisée pour travailler au service pédiatrie de Sainte-Mangouste, ou à la maternité. Mais elle n'avait pas eu le courage de rester là-bas, où tout le monde la connaissait comme la fiancé du Dr. Humford. Ils formaient une paire, un tout. Elle n'aurait pas pu passer tous ses repas à la cafeteria sans regarder la table à laquelle ils s'installaient toujours pendant leur pause, elle connaissait encore le numéro du vestiaire de Simon, elle aurait pensé à lui à chaque fois qu'elle serait passée devant la salle de repos du deuxième étage, ça aurait été insupportable. Alors elle avait choisi Poudlard, elle qui aimait tant les enfants. C'était pourtant l'endroit où elle l'avait perdu, mais dans son esprit Poudlard n'était pas rattaché au soir du 2 Mai. La bataille s'était jouée au milieu des ruines, le décor de cette nuit cauchemardesque n'avait ressemblé en rien à celui de l'école. Poudlard l'a renvoyait à ses années d'études, des années presque trop tranquilles. Et désormais cet endroit était lié à William aussi.

"Je te promets qu'on ne verra plus rien."

D'un coup de baguette, Rachelle fit venir à elle un pot de baume cicatrisant et en appliqua généreusement sur la joue de la jeune fille, tout en lui demandant son prénom, ainsi que la façon dont elle s'était blessée. C'était deux questions plutôt simples, qui semblèrent pourtant troubler profondément la petite Poufsouffle. Alors que l'infirmière terminait d'appliquer le baume, la petite baissa la tête et Rachelle put voir à travers ses mèches de cheveux qu'elle était devenue écarlate. Elle fronça les sourcils face à cette étrange réaction, tout en se disant que la jeune fille avait dû se blesser en faisant une bêtise, et ne voulait donc pas le lui raconter. Typique. Elle devrait tenir un livre de toutes les histoires qu'on avait inventé pour lui expliquer comment on s'était tordu la cheville en faisant sagement son devoir de métamorphose dans sa salle commune où comment on s'était retrouvé tout égratigné par des ronces et avec de la terre partout en cherchant quelque chose dans sa valise. Certains élèves ne manquaient vraiment pas d'imagination. Heureusement elle avait à faire à une première année, une Poufsouffle en plus, c'était les moins bons menteurs, même si certains étaient vraiment doués.

"Tu peux me le dire tu sais, à moins que ce ne soit quelque chose de très grave je ne dirai rien. Je veux juste savoir comment s'est arrivé, d'accord ?"

La petite commença par lui expliquer qu'elle s'appelait Marianne, et Rachelle lui adressa un sourire encourageant. La jeune fille hésita encore quelque instant, les joues toujours en feu, avant de lui répondre maladroitement qu'elle ne se rappelait plus de comment elle s'était fait ça. Comme l'infirmière s'y était attendu, Marianne mentait mal, très mal même. Rachelle croisa les bras et posa un regard interrogateur sur la jeune Poufsouffle, lui faisant clairement comprendre qu'elle ne la croyait pas le moins du monde.

"Tu n'as pas à avoir peur de quoi que ce soit tu sais, tout ce que tu diras ici restera ici. Je suis tenue par le secret professionnel de toute façon."

Bon, c'était un demi-mensonge, le secret professionnel ne couvrait pas tout, surtout quand il s'agissait de mineurs, mais ça rassurait toujours les élèves d'entendre ça. En vérité elle n'était tenue de garder pour elle que ce qui concernait leur santé, ou leur état d'esprit, leur vie privée en quelque sorte, et elle pouvait toujours avertir leurs parents de toute façon. Mais c'était bien pratique de brandir ça quand il fallait pousser les élèves à la confession. Le problème arrivait quand c'étaient eux qui venaient à s'en servir contre elle, comme l'avait fait Dorian en lui demandant de n'informer personne de son état de santé, ce qu'elle avait du se résoudre à faire puisque le jeune homme était majeur. Travailler avec des adolescents était décidément bien plus dur que de travailler avec les enfants, mais on s'y faisait. Heureusement, le Serdaigle semblait désormais complètement remis. Elle continuait de craindre une éventuelle rechute -on vous apprenait à ne jamais vous faire de fausse joie pendant vos études en médicomagie- mais il avait vraiment l'air d'aller bien, et elle en était ravie. Il fallait dire que ça n'avait pas été simple avec Dorian qui refusait de coopérer au début, mais ils avaient finit pas s'entendre, elle avait finalement trouvé un traitement, et visiblement c'était efficace.

Rachelle décroisa les bras et reporta son attention sur Marianne. Pourquoi ne tombait-elle jamais sur des élèves bavards ? Elle venait de passer une heure en compagnie de Sean Fitcher, quelqu'un d'un peu plus loquace aurait été un changement bienvenue. De toute façon même les élèves les plus extravertie se refermaient parfois comme une huitre quand il s'agissait de se confier à un adulte, ce qu’elle pouvait comprendre, elle aurait probablement fait le même chose à leur âge.

"Je t'écoute," l'encouragea-t-elle avec un nouveau sourire.


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L'art de l'exagération [Marianne, Rachelle] Icon_minitimeSam 4 Mai 2013 - 14:32
Marianne avait toujours eut une personnalité relativement effacée, qui la poussait à vouer une admiration sans borne à des gens qu’elle avait tôt fait de trouver géniaux. Enfant, elle suivait sa sœur aînée comme un petit chien, prête à tout pour lui faire plaisir et entrer dans les bonnes grâces de Michelle…qui n’en avait strictement rien à faire et sautait sur toutes les occasions de se débarrasser de sa petite-sœur collante. Cette dernière finit donc par comprendre qu’il valait mieux changer d’idole, et s’était amourachée de son cousin plus âgé. Depuis son arrivée à Poudlard, il était quelque peu passé aux oubliettes, puisque la petite fille avait reporté toute son admiration et sa dévotion sur Ahren. Si on l’écoutait un peu parler, c’était toujours Ahren par-ci, Ahren par-là, et Ahren avait ceci, et Ahren était vraiment intelligent, et c’était un génie incompris, etc. Cela avait finit par devenir un sujet de moquerie de la part de ses camarades de dortoir, ce que Marianne avait un peu de mal à comprendre.
Mais cette fois, c’était pour l’infirmière que la Poufsouffle eut un élan d’admiration et de reconnaissance lorsque Miss Bloomwood lui promit que l’on ne verrait pas la moindre cicatrice.

« Vous êtes vraiment douée, vous faites des merveilles ! »

C’était vraiment admirable, les gens qui avaient un talent. Marianne soupira, songeant que ce n’était pas son cas. Elle aurait bien aimé être une femme belle, gentille et douée comme l’était l’infirmière. Peut-être que cela viendrait en grandissant. Peut-être qu’un jour, quelqu’un l’admirerait, elle aussi. Elle aimerait bien, oui.
Toutes ces pensées s’envolèrent cependant immédiatement lorsqu’on lui demanda comment cette affreuse égratignure était arrivée sur sa joue. Son premier réflexe fut de baisser la tête en gardant le silence, comme si elle espérait qu’on oublie sa présence. Devant les paroles rassurantes de l‘infirmière, elle consentit à donner son prénom puis réfléchit quelques instants. Miss Bloomwood avait été adorable avec elle, et lui avait même réparé parfaitement sa joue. Elle pouvait sûrement lui faire confiance. Mais lorsqu’elle pensa à nouveau à Artémis Nott, qui était tellement plus grande qu’elle, et bien plus effrayante et sûrement bien meilleure qu’elle également, Marianne préféra bredouiller qu’elle ne se rappelait plus des circonstances de sa blessure. Malheureusement – ou heureusement, elle ne savait pas trop – l’infirmière ne fut pas dupe, et la petite Poufsouffle rougit encore plus. Elle n’était vraiment bonne à rien, elle ne savait même pas faire un petit mensonge correctement !

"Tu n'as pas à avoir peur de quoi que ce soit tu sais, tout ce que tu diras ici restera ici. Je suis tenue par le secret professionnel de toute façon."

Marianne leva vers sa sauveuse des yeux pleins d’espoir. Vraiment ? Mais cela changeait tout, alors !

« Ah…alors…je crois que je me souviens un peu, en fait. C’estArtémisNottquim’afaitçaavecsonsac. »

Rouge comme pivoine, la petite blonde réalisa qu’elle avait parlé tellement doucement et tellement vite que son interlocutrice n’avait probablement rien compris. Alors elle inspira lentement, releva le menton et répéta.

« C’est Artémis Nott qui m’a fait ça avec son sac, Madame. »

Elle espérait vraiment qu’elle pouvait faire confiance à Miss Bloomwood, sinon…personne ne l’admirerait jamais et elle ne serait jamais douée en rien, pour la bonne et simple raison qu’Artémis Nott allait la tuer.


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L'art de l'exagération [Marianne, Rachelle] Icon_minitimeVen 10 Mai 2013 - 11:02
Sans surprise, la mémoire sembla soudainement revenir à la jeune Marianne quand Rachelle mentionna le secret professionnel et assura qu'elle ne dirait rien. Qu'est-ce que les jeunes pouvaient être méfiants ! Elle ne devrait même pas avoir à leur dire pour qu'ils se sentent en confiance. Elle était là pour les écouter, et résoudre leur problèmes lorsque c'était possible, pas pour aller raconter leurs petits secrets au premier élève qu'elle croiserait. Elle devrait accrocher une pancarte sur la porte de l'infirmerie pour leur annoncer dès le départ que tout ce qu'ils diraient ici resterait ici. Rachelle ne put retenir un sourire attendri devant les yeux brillants d’espoir que la petite Poufsouffle leva vers elle.

"Pardon ?"

Marianne avait parlé si vite et si bas que l'infirmière n'avait pas saisit un seul mot de sa réponse. Écarlate le fillette inspira un grand coup avant de répéter sa phrase. Ainsi c'était une autre élève qui l'avait blessé, avec son sac. Rachelle se demandait bien comment le sac de sa camarade avait pu se retrouver dans le visage de Marianne. La jeune Poufsouflle était petite, mais pas au point de se trouver à la hauteur des sacs de ses camarades. Il était donc difficile d'envisager un accident, et considérant le mal que Marianne avait eu à lui dire la vérité, il s'agissait forcément d'un acte délibéré.

Rachelle chercha dans sa mémoire qui pouvait bien être Artémis Nott mais ne parvint pas à mettre un visage sur son nom. Malheureusement, ou heureusement plutôt, elle ne connaissait que les élèves qui étaient un jours passés par l'infirmerie, ce qui n'englobait pas la totalité de l'école. Certains étaient de vrais résistants et ne tombaient jamais malade mais elle était également consciente que d'autres étaient simplement réticents à venir la voir et préférait se débrouiller tout seul, ce qu'elle déconseillait fortement. Elle ne savait pas à quelle catégorie d'élèves appartenait Artémis Nott mais était à peu près certaine de ne l'avoir jamais vu. Et elle n'avait jamais entendu ses collègues parlé d'elle comme d'une élève violente ou des élèves se plaindre de bleus après s'être opposée à cette jeune fille. Poudlard comptait quelques éléments violents -Valentyne, McGowan ou Gray pour ne pas les nommer- mais Artémis Nott n'en faisait pas partie, à sa connaissance. L'infirmière se demandait donc ce qui avait pu pousser une jeune fille normale à blesser la pauvre Marianne avec son sac.

"Qu'est ce qui s'est passé exactement ?"

Elle ne pouvait prendre aucune décision tant qu'elle n'aurait pas toute l'histoire. Si Artémis Nott avait agressé Marianne sans raison, Rachelle devrait prévenir sa directrice de Maison, pour qu'elle soit sanctionné, mais peut-être qu'il s'agissait d'une bagarre et que Marianne n'était pas aussi innocente qu'elle en avait l'air. L'infirmière ne savait pas en quelle année était la jeune Artémis mais peut-être qu'elle avait l'âge de Marianne, était son amie, et l'avait blessée sans le vouloir e s'amusant. Mais alors pourquoi la première année aurait attendu si longtemps pour venir la voir et aurait essayé de lui cacher la vérité ?

Rachelle était bien décidée à connaitre le fin mot de l'histoire, quitte à convoquer la jeune Artémis. Elle n'aimait pas rester dans le flou. Tout avait toujours une explication, les choses n'arrivaient pas par hasard et quelque chose lui disait que cette simple histoire d’égratignure cachait quelque chose de plus gros. Quoiqu'il en soit pour le moment elle ne savait pas grand chose, si ce n'était qu'une certaine Artémis Nott -dont elle ignorait tout- aurait blessé Marianne au visage et l'aurait suffisamment effrayé pour que celle-ci refuse de dire la vérité.

"Parle moi un peu d'Artémis, tu la connais bien ?"


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L'art de l'exagération [Marianne, Rachelle] Icon_minitimeJeu 11 Juil 2013 - 22:18
L’infirmière s’était montrée gentille, douce et compréhensive depuis le début, aussi, Marianne ne rechigna presque pas à répondre à ses questions, malgré sa timidité et ses réticences à raconter sa mésaventure.
 
« J’ai pas fait exprès,  je pensais à autre chose et…on s’est heurtées, et ça a tout mis par terre, et elle pensait que je l’avais fait exprès, mais c’était pas vrai, alors je me suis excusée, mais je crois que ça l’a mise encore plus en colère, elle m’a demandé de ramasser ses affaires, je l’ai fait, mais elle a fait tombé un livre de son sac, et je me le suis pris sur la tête, et elle a dit que c’était de ma faute, et c’était pas vraiment faux, j’aurais pas du la bousculée, mais j’avais pas fait exprès et j’étais désolée, et…et elle m’a jeté son sac à la figure, et je me suis pris la boucle sur la joue… Je voulais pas l’embêter, je ne l’avais pas exprès, je vous le promets. »
 
Miss Bloomwood lui demanda ensuite si elle connaissait bien Artémis. Il n’y avait pas à réfléchir une seule seconde, la réponse était non. Non, elle ne lui avait jamais parlé avant, ou alors peut-être une fois ou deux sans savoir à qui elle s’adressait, pour demander son chemin, par exemple, comme cela arrivait à tout le monde, surtout aux petits de première année. C’était difficile de se repérer, au début, dans le château, surtout quand on était frêle comme Marianne, qui avait parfois un peu de mal à se frayer un chemin dans les couloirs au milieu de tout ces « grands » parfois pressés. Sans compter le fait que son apparent manque de confiance en elle lui faisait sans cesse douter de ses certitudes et de son sens de l’orientation, et la poussait, malgré sa timidité, à demander régulièrement son chemin à des élèves plus âgés, qui, une fois ou deux, s’étaient bien amusés à la faire tourner en bourrique et à l’envoyer dans la mauvaise direction. A la réflexion, il était donc bien probable qu’elle ait déjà parlé à Artémis Nott auparavant, il était même possible qu’elle ait fait partie des méchants élèves qui avaient ainsi rit d’elle. Mais ce n’était pas suffisant pour dire qu’elle la connaissait.
 
« Je la connais de vue. Je ne crois pas que lui avoir déjà parlé avant. »

Marianne se demandait pourquoi elle lui posait cette question. Elle espérait qu’on ne la retiendrait pas trop longtemps ici, elle avait même cru qu’on la laisserait filer à toutes jambes une fois sa joue réparée sans rien lui demander. Parce qu’elle ne voulait pas faire d’ennui à Artémis Nott, ça, non ! Elle ne voulait embêter personne, et puis c’était de sa faute à elle, elle n’avait qu’à regarder où elle allait. Elle ne voulait pas que sa condisciple ait des ennuis à cause d’elle.

« Elle ne va pas avoir d’ennuis, hein ? C’était de ma faute, vraiment, c’était normal qu’elle s’énerve…et puis c’est pas grave, vous m’avez que c’était pas grave, et on voit plus rien. »
 
Tout était réparé, n’est-ce pas ? Alors on pouvait bien oublier Artémis Nott, Marianne se contenterait de l’éviter soigneusement, et tout irait bien, si elle ne l’énervait plus, il n’y aurait plus de problème, voilà tout, c’était ça, la solution, puisque c’était de sa faute, après tout, c’était Artémis, la première victime, dans l’histoire. Mais quelque chose lui disait que Miss Bloomwood ne serait forcément entièrement d’accord avec elle, aussi préféra-t-elle écourter sa visite à l’infirmerie.

« Ma joue est réparée, pas vrai ? La blessure ne reviendra pas toute seule, c’est sûr, hein ? Alors je peux y aller ? S’il-vous-plait ? Je ne voudrais pas vous déranger trop longtemps. »
 
Marianne adressa à sa sauveuse un gentil sourire reconnaissant, lui dit rapidement au revoir, et se dépêcha de tourner les talons et de déguerpir, pour reprendre le chemin de sa salle commune…en faisant bien attention à regarder où elle allait.

[RP Terminé ]





L'art de l'exagération [Marianne, Rachelle] Signam10
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