Potion et Soupçon [PV Brigade de Police Magique - Margot Adamson]

Lundi 19 Février, Poudlard.

Ted et Bill n'avaient point envie de rire en cette froide journée hivernale. A vrai dire la situation ne s'y prêtait guère, une jeune fillette avait été retrouvé carbonisée dans les décombres encore fumant d'une ferme de Pré au Lard, et tout portait à croire que cet incendie tragique était d'origine criminelle. Le chef des Aurors, avait dépêché rapidement une équipe, afin de répondre au plus vite à la détresse de cette famille de fermiers. Teddy Furtinus alias "le Furet" possédait un flair infaillible, bien que de très petite taille, il avait l'étoffe pour devenir l'un des plus grands Aurors de sa génération. Nommé chef des opérations, il possédait d'ores et déjà une sérieuse piste qui l'amenait à chasser le suspect au sein même des murs de Poudlard. Quant à son acolyte, gros Bill, il incarnait le fidèle compagnon, capable d'obéir sans broncher à l'ordre le plus farfelu au monde. Et de plus il n'avait pas son pareil pour apporter les croissants et le café aux petits déjeuner. Mais aujourd'hui pas question de petit déjeuner, car les deux hommes avait un suspect à cuisiner, et pas n'importe lequel : rien de moins qu'une directrice de maison de Poudlard!
Teddy Furtinus avait obtenu l'accord de la directrice Minerva McGonagall pour entrer dans cette école au combien préservée du monde extérieur. La pression était énorme sur ses petites épaules, car résoudre cette enquête serait un sérieux camouflet à l'encontre des Aurors prétentieux, qui participaient à l'enquête sur le dossier M et qui ne cessaient de se délester des missions les moins importante! Mais en ce jour, l'Auror Furtinus tenait sa chance, car expédier un professeur de Poudlard à Azkaban n'était pas donné à tout le monde.

Teddy Furtinus frappa vigoureusement sur le battant de la salle de Potions, où se cachait la principale suspecte. Bill Grosby attendait sagement derrière le petit homme au cas où les choses tourneraient mal.

"Bureau des Aurors! Veuillez nous ouvrir! nous avons quelques questions à vous poser professeur Adamson!"

Teddy Furtinus se retourna alors vers son fidèle compagnon, et plaqua son index sur son nez, avant de murmurer.

"Je flaire une piste mon gros Bill! Cette femme empeste la culpabilité à plein nez! On va montrer aux bureaux des Aurors, que l'on peut nous confier des missions de grande envergure...!"

Il se ressaisit lorsque la porte pivota sur ses gonds pour en révéler l'occupante.

L'occupante des lieux leurs adressa un sourire poli, et l'Auror Furtinus la trouva tout a fait séduisante et fort à son gout. Il esquissa à son tour un sourire qui à vrai dire s'apparentait plus à une grimace, tout en hochant de la tête en guise de salut. Margot Adamson avait dans la quarantaine d'années, et ne sembla point trop troublée par les présence de deux Aurors dans sa salle de cours. Mais Teddy Furtinus savait se méfier des apparences, et derrière ce prétendu calme olympien se cachait sans doute une criminelle raquée et désireuse de masquer ses méfaits. Les femmes avaient cet art de masquer leurs crimes derrière d'innocents sourires trompeurs...
Le petit homme entama les présentions d'une voix solennel et étrangement grave.

"Bonjour professeur Adamson! Pardonnez-nous cette intrusion inopinée dans votre sphère privée, mais nous sommes en charge de l'enquête sur l'incendie tragique de Pré-au-Lard, qui a coûté la vie d'une malheureuse enfant... Paix à son âme! Nous souhaiterions vous poser quelques petites questions, si vous n'y voyez aucun inconvénients. Je suis l'Auror Teddy Furtinus, et voici mon confrère Bill Grosby..."

Teddy Furtinus se glissa dans la salle des potions, sans même en attendre l'autorisation de la propriétaire. D'un pas décidé il tourna dans la pièce, scrutant les différentes étagères débordant de potions magiques en tout genre...

"Wahouuuu! C'est une belle collection que vous avez là! Je suis très impressionné! Vous n'auriez point une potion contre la mauvaise haleine matinale à tout hasard? Ce n'est pas pour moi mais pour mon acolyte ici présent. La bouche d'un mérou en putréfaction exalterait de meilleures senteurs! " Bill Grosby grogna légèrement mais resta au final très stoïque, comme si ce petit jeu demeurait coutumier au sein de leur tandem d'Aurors. "Trêve de plaisanterie..."

Teddy Furtinus s'assit sans ménagement dans un fauteuil de la salle des potions, dardant son regard d'acier sur Margot Adamson, tandis que son partenaire Bill Grosby en surveillait l'entrée. Avec un petit sourire en coin, l'intriguant petit nain débuta son interrogatoire.

"Professeur Adamson, vous savez ce que l'on éprouve en voyant le corps d'un enfant calciné retiré des décombres encore fumant de sa maison? Je vais vous le dire. Un immense dégout de prime abord, du fait de cette vision d'horreur et puis de l'odeur qui vient vous retourner le cœur. Puis vient très vite le temps de l'incompréhension. Et il se trouve que je m'interroge énormément au sujet de la nature de cet incendie qui a couté la vie à une pauvre âme innocente. Lever le voile de mystère qui repose sur ce drame m'obsède à un tel point, que nous ne pouvez pas l'imaginer. Mais la n'eest pas la question..."

Teddy Furtinus posa alors une question aussi brutale que inattendue pour le professeur Adamson.

"Pouvez-vous me dire avec précision, quel était votre emploi du temps de la nuit Samedi 17 février au Dimanche 18 Février? Je serai très curieux de la savoir..."

Teddy Furtinus écouta avec attention l'enseignante se justifier et dévoiler son emploi du temps lors de la nuit du crime. Sans surprise, elle avait assuré ses arrières. L'Auror jeta alors un petit clin d'oeil complice à son coéquipier, évitant de répondre dans un premier temps à la question de la principale suspecte.

"C'est incroyable comme les amants offrent toujours d'excellents alibis! Je ne compte plus le nombre d'assassins qui séjournent à Azkaban et qui au moment de leurs meurtres essayaient de nous convaincre qu'ils étaient sagement en train de roucouler avec leurs amoureux. Ah la la, les soutiens et les promesses fomentés sur l'oreiller, une longue histoire judiciaire! N'est-ce pas mon gros Bill?"

Puis revenant du regard sur Margot pour lui adresser un sourire taquin, le nain finit par se lever et s’avancer vers la table centrale.

"Professeur Adamson, vous voulez savoir pourquoi je suis aussi curieux? Et bien je vais vous le dire..."

Teddy Furtinus sortit alors la petite fiole de Feu-Phénix retrouvée non loin de la scène de crime, et la posa bruyamment sur le surface de la table.

"A cause de ceci! Cela vous dit quelque chose, professeur Adamson? Nous l'avons retrouvé à deux pas du corps calciné de la pauvre enfant..."

Teddy Furtinus entrecroisa ses petits doigts boudinés, tout en analysant de son regard mesquin la moindre réaction de la directrice de maison verte et argent.

Teddy Furtinus leva un sourcil circonspect sur Margot Adamson, alors que cette dernière murmura reconnaitre son écriture sur l'étiquette de la potion de Feu-Phénix, mais que cette fiole n'était pas de son appartenance. Elle se défendait d'être à l'origine de ce crime odieux, mais cela n'avait pas de sens. Elle était responsable d'une manière ou d'une autre à ce crime, et l'Auror devait absolument déterminé son véritable rôle dans cette sombre affaire. Était-elle une meurtrière? Une commendataire? Ou avait-elle simplement commit un acte de négligence?
Teddy Furtinus tiqua tout de même sur sa dernière déclaration.

"Qui vous dit que ce crime odieux a été perpétré avec cette fiole magique? J'ai simplement dis qu'elle avait été retrouvé dans le périmètre de l'incendie. Je ne crois pas avoir mentionné que ce feu était de nature magique. Et ceci, même la presse l'ignore, car cela reste de l'ordre du secret d'instruction. Qu'est-ce qui vous pousse à dire cela? Votre perspicacité? La proximité de la dite potion avec le lieu du crime? Vous savez, il y a chez des dizaines de bouteille de Whisky Pur-feu, et cela ne fait pas naturellement de moi, un alcoolique..."

Il soupira en secouant la tête comme s'il venait de faire la morale à une petite fille venant de commettre une grosse bêtise. Puis se montra tout à coups plutôt rassurant.

"Écouter... dans cette affaire, tous vous accable! Et pourtant j'ai encore envie de vous croire... Vous connaissez vous des ennemis, professeur Adamson? Quelqu'un susceptible de vous causer du tort?"

D'un geste de la main souverain, Teddy Furtinus intima à Margot Adamson de réfréner quelque peu ses ardeurs défensives. Après tout son travail était d'interroger les suspects, et nier que Margot Adamson en soit une, reviendrait de sa part à commettre une faute professionnelle. La directrice de maison n'aimant pas la langue de bois, il se décida à lui parler sans détours.

"Calmez-vous professeur Adamson. Je ne fais que mon travail. Je ne vous cacherai point que dans cette affaire, je vous suspecte grandement d'avoir jouer un rôle. Lequel? Je l'ignore encore. Je ne me permet pas de vous accuser, que les choses soient claires. Je vous suspecte juste d'avoir été en possession d'une fiole de Feu-Phénix classé dans le registre des potions interdites et de cacher certaines vérités. J'aimerai déméler le vrai du faux et savoir s'il ne s'agit que d'un acte de négligence où quelqu'un de mal intentionné aurait pu vous subtiliser la dite potion, ou au contraire un acte délibéré et criminel de votre part contre la famille Longwood. D'ailleurs, vous connaissiez les Longwood?"

Avant même qu'elle ne puisse répondre à cette question, Teddy Furtinus fronça les sourcils et lui subtilisa la parole.

"Intéressant votre histoire de compétition pour devenir directrice de Poudlard. Mais sachez que même si vous l'accusez à demi-mot, la première personne que j'ai interrogé avant vous-même n'est autre que votre concurrente, la ravissante Ana Sorden. Mais elle dispose également d'un solide alibi en la personne de monsieur Dérébusor. Et contrairement à vous, votre concurrente n'a dit que du bien à l'égard de votre personne. Je dois avouer que vos soupçons me font m'interroger. Vous brouillez les pistes alors que la preuve est là et cette fiole vous appartient! Alors si nous passions à table et que vous m'avouiez la vérité, nous pourrions gagner un temps fou..."