Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James]

James Carter-Barclay
James Carter-BarclayDirecteur de Poufsouffle
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Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James] Icon_minitimeJeu 28 Fév 2013 - 11:16
1 mars 2007

Terminant son verre de jus de citrouille tout en se levant, James le reposa sur la table, salua ses camarades, et commença à gagner la sortie de la Grande Salle, tout en faisant un détour par la grande tablée des Gryffondor, ébouriffant les cheveux d’Ashley au passage en lui lançant une blague vaseuse. De bonne humeur, donc, il se dirigea vers la bibliothèque. Car non, aujourd’hui, même la perspective de se rendre dans ce lieu étrange – n’ayons pas peur des mots – n’arrivait pas entacher sa joie de vivre. En effet, il avait apprit, ce matin même, que sa sœur, Eleanor, était enceinte. …Six mois en mars…, avait-elle écrit dans sa lettre, …mais je préfère te l’annoncer maintenant, histoire que tu ne sois pas surpris en découvrant mon énorme ventre à la gare… Par Merlin, non, par toutes les divinités moldues et sorcières, sa sœur attendait un enfant. …Arthur et moi sommes vraiment heureux, et les parents… Ils s’habituent à l’idée. Papa a eu un peu de mal, au début, mais il commence à s’y faire, maintenant. Je l’ai même aperçu regarder avec maman des vêtements pour enfants sur Internet, lorsque je passais récupérer des affaires à la maison !... lui avait-t-elle avoué, et James pouvait presque voir le léger sourire qu’elle avait abordé en écrivant ce passage. …Je – enfin que dis-je - nous t’embrassons, Jamesie. avait-t-elle finalement terminé, avant de signer « Eleanor » de son écriture penchée et soignée.

La nouvelle – et il s’agissait d’une bonne nouvelle – le réjouissait. Certes, un enfant, c’était également des contraintes, mais à partir du moment où sa sœur et Arthur étaient comblés, et où leurs parents respectifs l’acceptaient, il en était heureux. C’est donc le sourire aux lèvres qu’il traversa de nombreux couloirs, qui finirent par le mener devant la bibliothèque, lieu où il avait rendez-vous avec Amely. Avisant sa meilleure amie, déjà arrivée, il s’avança vers elle pour lui poser un baiser sur la joue avant de lui lancer un immense sourire. Et, presque par automatisme, il s’apprêtait à se retourner pour chercher Clara du regard et la saluer à son tour, lorsque la dispute qui était survenue quelques mois plus tôt lui revint en mémoire. Lâchant un soupir imperceptible, il reporta son attention sur la blondinette. Il n’y pouvait rien, c’était l’habitude de saluer ses deux meilleures amies qui lui revenait à chaque fois qu’il voyait Amely. Gardant un sourire plaqué sur son visage, James dévisagea la jeune fille avant de demander sur un ton enjoué :

« Tu vas bien ? »

Il avait beau aimer énormément – énormément, énormément même ! – Amely, la situation avec Clara lui pesait. Il avait toujours cette impression qu’il manquait quelqu’un. Le trio qu’ils formaient s’était dissout, et ça lui faisait mal, tout de même. Mais il ne pouvait pas s’excuser. Pas après ce qu’elle lui avait dit, et surtout pas après qu’elle soit revenue le voir pour lui mentir, encore et encore.

« Devine quoi ? » enchaîna-t-il juste après la réponse de sa meilleure amie, « Eleanor est enceinte ! » s’exclama finalement le Poufsouffle, n’ayant pas résisté à la tentation de faire durer le suspens quelques secondes.

« Ça ne me rajeunit pas, tout ça… » blagua-t-il en prenant un air pompeux avant d’adresser un clin d’œil malicieux à Amely.
Amely Anderson
Amely AndersonPréfète
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Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James] Icon_minitimeSam 2 Mar 2013 - 19:38
Le nez fourré dans un livre, Amely étudiait. Cette immersion totale dans ses devoirs lui permettait d'oublier un peu les soucis de la vie quotidienne. Pour la première fois, elle avait l'impression de les fuir, plutôt que d'aller au devant de ces chimères et de les affronter. Mais à défaut d'aller voir Clara et James, elle travaillait, lisait, relisait, révisait, s'exerçait, comme si elle y trouvait un certain réconfort. Ses notes, elles, ne la trahissaient pas. Le travail était son salut dans les moments de trouble. Dès qu'elle se sentait mal et qu'elle ne pouvait pas en parler à ses amis, elle se réfugiait dans son dortoir pour refaire son lit et replier ses affaires, ou entre les rayonnages étroits de la bibliothèque. Ici, l'ombre et la fraîcheur chassaient sa tristesse – ou plutôt la repoussaient au fin fond de son être – et faire des devoirs que les professeurs ne leur avaient même pas donnés était tout simplement un bon prétexte. Le meilleur qu'elle eut trouvé.

« Salut James ! »

Le guilleret susnommé, dont la présence en ce lieu semblait tout à fait incongrue, la salua et lui demanda comment elle allait. Amely le regarda et lui rendit son sourire, mais il manquait quelque-chose. Cet échange sonnait faux, comme quand elle refaisait son lit, repliait ses affaires, refaisait son lit, repliait ses affaires, encore et encore, sans voir – ou refusant de voir – que son lit était déjà fait et ses affaires déjà pliées.

« Oui je vais bien, et toi ? »

Ce m'était pas un mensonge – ou plutôt, ça n'aurait pas dû en être un. Mais depuis son retour de Laponie, tout ce qu'ils se disaient, ou presque, ressemblait à une farce dont elle aurait été le dindon. Comme si les phrases qu'ils prononçaient étaient des morceaux de vérité, mais qui toutes ensembles formaient un mensonge, immense, plus gros qu'elle et qui pourtant ne la concernait pas. Une comédie dont elle faisait partie, oui, mais seulement dans le décor. Elle était dans les coulisses. Elle connaissait les acteurs principaux, les rôles secondaires, les figurants, mais elle était totalement impuissante. Elle ne pouvait pas être influente sur le jeu des comédiens, elle ne pouvait pas changer le scénario, seulement y assister. C'était pour cela qu'elle n'osait pas parler à Clara et James. Avant, leur relation, c'était la vérité, et maintenant qu'elle se transformait en mensonge, terrain qu'Amely ne maîtrisait pas, elle avait peur de ce qui ne la concernait pas.

Quand James la prépara à la surprise qu'il allait lui révéler, une centaine de possibilités plus fantaisistes les unes que les autres défilèrent devant ses yeux. Décidément, la présence de James le faisait déteindre sur elle. Dans sa solitude studieuse, elle avait retrouvé les marques solides qui lui permettaient depuis toujours de tenir le coup : le travail, l'ordre, la propreté, la sécurité, les principes, les règles, la famille, les am... non, plus les amis. Maintenant, ne pouvant plus être certaine de ce qu'ils ressentaient à son égard, elle préférait s'appuyer sur les éléments sûrs qui donnaient un sens à son existence. Bref, durant un quart de seconde, elle se demanda ce qu'il allait lui annoncer : il avait eu un Optimal ? Il déménageait à Madagascar ? Il était alcoolique ? Il sortait avec Clara ? Son père le battait ? Il avait décidé de porter des robes de sorcier ? Moment de panique où Amely voulait des réponses, et non des questions.

Elle poussa un soupir de soulagement quand le Poufousffle lui annonça qu'Eleonor, sa sœur, était enceinte. Au souvenir d'Amely, la jeune femme n'était pas mariée, mais apparemment, elle avait un petit copain.

« Et qui est l'heureux père ? » demanda-t-elle.

Puis elle se mit à rire, et ce fut comme une libération. Enfin, elle le retrouvait.

« Sérieusement ! Et dire que tu vas être oncle ! »

Ce ne serait pas demain la veille qu'Amely serait tante. Son frangin le plus âgé avait... douze ans, soit, elle avait encore le temps de réfléchir au cadeau de naissance. Quoique, la décision était difficile : soigneux comme était son frère Robin, elle espérait que sa femme serait plus consciencieuse. Un bébé, c'était fragile, et surtout très sujet aux microbes. Elle était sûre d'avoir plein de conseils à donner à Eleonor Carter.
James Carter-Barclay
James Carter-BarclayDirecteur de Poufsouffle
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Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James] Icon_minitimeDim 3 Mar 2013 - 16:57
Le rire que laissa échapper Amely suite à ses paroles ne fit qu’accentuer son sourire, qui se transforma rapidement en rire à son tour. Rire avec sa meilleure amie, c’avait toujours fait partie des choses qu’il aimait le plus. Il avait toujours trouvé son rire communicatif et il avait toujours eu don de provoquer le sien. Et c’était si bon de la retrouver, enfin. De retrouver leur amitié, leur complicité de toujours. Parce que, mine de rien, elle avait été mise à rude épreuve après la dispute qui avait opposé le Poufsouffle à Clara. Et, de savoir qu’Amely était encore là pour lui, autant qu’il était là pour elle… Ça lui enlevait un immense poids. Calmant son rire mais gardant un immense sourire collé aux lèvres, James adressa un regard malicieux à sa meilleure amie avant de se caler plus confortablement contre le dossier sa chaise.

« Il s’appelle Arthur, le père. » déclara-t-il pour répondre à la première question de la Serdaigle. « Ça fait plusieurs années qu’ils sont en couple, et ils habitent ensemble. Bon, à ce qu’il paraît mon père a eu du mal à l’accepter mais il s’est fait à l’idée… Heureusement d’ailleurs. » grimaça-t-il en envisageant la situation dans laquelle il se serait trouvé dans ce cas là…

Il chassa ces sombres pensées. Après tout, pourquoi penser au pire lorsque le meilleur arrivait ? C’était stupide. Reportant son attention sur la jeune fille, il reprit :

« Je sais… Oncle, ça fait vieux, tout de même ? Surtout que j’y connais presque rien, aux bébés moi… »

Pour ne pas dire pas du tout. Dernier enfant d’une famille et n’ayant jamais proposé ses services en tant que baby-sitter, James n’avait jamais été amené à s’occuper des enfants. D’ailleurs il n’avait pas la moindre idée de comment s’y prendre. Et puis, c’était si petit, si fragile… Surtout pour quelqu’un de maladroit comme lui. Par Merlin, il devrait mettre rapidement Eleanor au courant. Il voulait bien être oncle mais pour le bien de l’enfant, il n’avait pas intérêt à s’en occuper avant qu’il soit assez résistant pour supporter une petite chute !

« Je veux dire, tu m’imagines avec un enfant dans les bras ? » ria-t-il doucement.

Rien que l’idée en elle-même était assez comique… Bon, après tout, il avait encore trois mois pour réviser le sujet, mais tout de même ! Un nouveau rire le secoua, et, après s’être s’excusé auprès de Mrs Pince qui venait de lui jeter un regard noir, il baissa la tête, attendit quelques secondes pour la relever par la suite, complètement calmé.

« Et sinon… Oui, ça va. » répondit-il sincèrement, pour la première fois depuis longtemps. « Mais sinon, toi, quoi de neuf ? » s’enquit-il en commençant à se balancer doucement et négligemment sur sa chaise.
Amely Anderson
Amely AndersonPréfète
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Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James] Icon_minitimeSam 9 Mar 2013 - 13:12
Amely était soulagée : finalement, elle s'était peut-être fait des idées. Les choses n'avaient pas changé entre eux ; c'était l'éloignement de Clara qui le lui avait fait croire. De nombreuses hypothèses lui avaient traversé l'esprit pendant ses heures solitaires : peut-être que James, après Clara, se détachait d'elle parce qu'elle était... ennuyeuse. Agaçante. Coincée. Elle avait eu peur de cette idée, parce qu'elle avait compris qu'elle pouvait l'être : qui aimerait passer du temps avec une fille qui nettoyait tout autour d'elle dès qu'elle paniquait ? Une fille tellement maniaque que c'en était maladif. Une fille fière de ce qu'elle était et qui pourtant niait ces deux dernières éventualités. Mais heureusement, cette conversation la rassurait et elle pensait à nouveau comme avant. Elle n'était ni malade ni maniaque, non : juste perfectionniste. Quel mal à vouloir que tout soit parfait ? Elle était plus pointilleuse que les autres, c'était tout ; elle n'aurait jamais dû craindre des choses pareilles. Si ses amis la trouvaient agaçante et qu'elle avait un problème, ils le lui auraient dit, non ? Les amis, ça se dit tout.

« Je comprends ton père, se surprit à déclarer Amely. Ça a dû être très soudain, pour lui. Le bébé était... prévu ? interrogea-t-elle en souriant. Puis elle se reprit : Eleanor et Arthur le voulaient ou c'est un accident ? »

Pour sa part, elle n'aimait pas trop l'imprévu. Elle préférait quand tout était planifié, préparé jusqu'au moindre détail, quand les catastrophes éventuelles étaient prêtes à être contrôlées. Face à l'imprévu, Amely avait toujours eu un sang-froid étonnant, sauf en Laponie où toutes ses certitudes s'étaient effondrées en même temps que le plafond de glace. Incontrôlable, c'était la sensation qu'elle avait ressenti quand elle s'était retrouvée coincée à Valtivaara : elle ne maîtrisait plus rien, ni ses phobies, ni son sang-froid, ni ses capacités, ni la situation. Elle avait perdu contre l'avalanche et contre elle-même. C'était plus cet échec que leur tombeau de glace qui lui revenait en cauchemar. Quand les toits de Poudlard s'étaient recouverts d'une fine couche de givre hivernal, en Janvier, elle avait vu les couleurs de la peur dans la blancheur de la neige. Et ce jour-là, ces mauvais souvenirs, si lointains désormais, l'avaient assaillie sans relâche, comme pour percer sa bulle de "perfection", dans laquelle tout n'était que sûreté et certitudes. C'était peut-être parce que la rencontre avec Cassandre appartenait à la Laponie, voyage qui avait mal tourné, qu'elles ne s'étaient pas reparlé.

Ce qu'elle avait vécu personnellement en Laponie, elle n'en avait parlé à personne. La neige avait enfoui son secret, la Reine du Bal, Timo, les voûtes de glace, et elle avait essayé de l'oublier. Elle savait aller au devant des gens quand il le fallait, mais elle n'avait pas pu en parler à Cassandre parce que c'était comme un sujet tabou ; pas pu en parler à Clara, James et Emma parce qu'ils ne comprendraient pas. La Serdaigle se demandait comment ses amis avaient réagi quand ils avaient appris que les aventuriers du froid avaient failli mourir. Elle secoua la tête pour chasser ses désagréables pensées et sourit quand James affirma ne rien connaître aux bébés.

« Oui, curieusement, je te vois très bien avec un bébé dans les bras, le tenant par les pieds, plus précisément ! » rit-elle en donnant un coup de point dans l'épaule de son meilleur ami.

Ça faisait du bien de bavarder de tout et de rien. Malheureusement, elle n'en avait pas l'occasion avec ses camarades de chambre : en effet, son lit était placé entre celui de Mary-Lisbeth Pilliwickle et celui de Violet Reynolds, pas les personnes avec qui elle aimait le plus faire la conversation. Pilli ne communiquait que par fragments de phrases et Violet par piques acides. Remarque, Amely se contentait tout-à-fait des grognements émis par la batteuse, tant qu'elle la laissait tranquille. Dans le dortoir des quatrième année, la vie était presque belle ; le silence était à peine troublé par les tribulations de la sœur d'Ashley. Parfois, la quatrième année se sentait plus proche que n'importe-qui du meilleur ami de James : lui seul pouvait comprendre ce qu'ils enduraient, tous les deux, en supportant cette peste. D'après ce qu'elle avait entendu, Ashley était la première cible de Violet, puisque celle-ci l'attaquait dès qu'elle le voyait. Mais elle était aussi dans la même classe qu'Amely, donc celle-ci la côtoyait nuit et jour, excepté pendant les vacances scolaires.

« Rien de particulier. Malgré Linnet Sneals et Ahren Keller, nos quartiers sont plutôt calmes », répondit-elle à la question de James, mais ses yeux criaient : « Qu'est-ce qu'il se passe avec Clara ? »

Elle n'en pouvait plus de ne pas savoir. Elle en avait marre de tout : James ne lui disait rien, Clara l'évitait quand elle se décidait enfin à aller lui parler, elle ne voyait jamais Emma. Était-elle contagieuse ou on refusait de la mettre dans l'affaire ? Elle détestait être mise à l'écart. Elle sentait qu'ils savaient tous quelque chose qu'elle ignorait, que leurs regards fuyants lui cachaient délibérément ce quelque chose, qu'elle ne comptait pas dans l'équation, au final. Puis elle craqua, un trémolo peu élégant dans sa voix :

« James, qu'est-ce qu'il se passe avec Clara ? »
James Carter-Barclay
James Carter-BarclayDirecteur de Poufsouffle
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Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James] Icon_minitimeSam 6 Avr 2013 - 18:42
Le sourire aux lèvres, James observait sa meilleure amie, heureux de constater qu’il pouvait parler avec elle comme avant. Comme si rien n’avait changé, comme si leur petit groupe ne s’était pas déchiré. Mais actuellement, il s’en fichait bien d’avoir contribué à la dislocation de leur trio. Amely continuait à lui parler, à l’apprécier, à être celle qu’elle avait toujours été avec lui, à être cette personne qu’il avait toujours aimé. Alors oui, parfois lorsqu’il repensait à sa dispute avec Clara, il s’en voulait, il culpabilisait. Il se disait qu’il aurait pu essayer de la comprendre, au lieu de se braquer, de ne pas la blesser. Parfois, il revoyait les larmes qui avait coulées sur les joues de la jeune fille, et il se sentait prit par les remords. Mais pas maintenant. Là, il se sentait juste bien, à ne plus se demander si Amely accepterait de lui reparler comme avant, si elle lui en voulait beaucoup, si tout aurait changé, entre eux. Aussi, rassuré, il s’apprêtait à prendre la parole lorsqu’une voix désagréable s’éleva dans la bibliothèque :

« Monsieur Carter, les chaises ont quatre pieds, et ce n’est pas pour rien ! »

Cessant de se balancer pour retomber lourdement en avant, le Poufsouffle reporta son attention sur Madame Pince qui l’observait, les yeux plissés, les mains posées sur les hanches. Lui adressant un sourire s’excuse, le jeune homme lança :

« Désolé m’dame… »

Emettant un claquement de langue, visiblement agacée, la bibliothécaire balaya ses excuses d’un mouvement de main.

« Que cela ne se reproduise plus. Et faîtes donc attention avec les livres que vous empruntez ! » ajouta-t-elle avant de tourner les talons pour se diriger vers une petite première année afin lui faire la même remontrance. Perplexe, James haussa les épaules, essayant vaguement de se rappeler lorsqu’il avait rendu un livre en mauvais état. Déjà qu’il n’en empruntait pas beaucoup !

« Elle n’a pas l’air de bonne humeur… » chuchota-t-il à la Serdaigle, « Enfin, au moins, elle a retenu mon nom ! Si ça ne prouve pas mon assiduité… » blagua-t-il en jetant un coup d’œil à madame Pince qui retournait derrière son bureau, un énorme livre sous le bras.

Après cette intervention plutôt désagréable, le Poufsouffle prit quelques secondes pour réfléchir à la première question que lui avait posée Amely. Est-ce que sa sœur et Arthur désiraient cet enfant ? Il n’en savait rien. Oh, évidement, Eleanor avait toujours dit qu’elle souhaitait être mère, plus tard, et elle gazouillait souvent devant les nouveau-nés, mais le jeune homme avait toujours pensé qu’il s’agissait d’un des comportements inexplicables qu’avaient la majorité des demoiselles… Il haussa finalement une nouvelle fois les épaules. Il ne savait pas si ce bébé était désiré ou non, mais qu’importe, puisqu’après tout, tout le monde se réjouissait de sa venue…

« Je n’en sais rien… » avoua-t-il enfin. « Dans tous les cas, ça à l’air de leur faire plaisir, alors… »

Alors que demander de plus ? se questionna-t-il en souriant à sa meilleure amie.

Et tout était parfait. C’était juste Amely et lui, les meilleurs amis, qui discutaient tranquillement à la bibliothèque. Il allait être oncle, ses notes remontaient, ses professeurs étaient relativement fiers de lui, ses parents également. Tout était parfait… Sauf que Clara lui manquait. Et qu’il se détestait de ressentir cela, puisqu’elle lui avait fait tant de mal, puisqu’elle s’était jouée de lui. Et, comme si elle lisait dans son esprit, la blondinette lui posa exactement la question qu’il redoutait le plus depuis le début de leur conversation…

« James, qu'est-ce qu'il se passe avec Clara ? »

Mal-à-l’aise, le Poufsouffle se racla la gorge, avant de détourner les yeux. Evidemment, que cette question devait arriver, évidemment. Ce sujet devait forcément venir dans la conversation à un moment ou à un autre, même si, en son for intérieur, le jeune homme espérait que cela arrive plus tard, voir pas du tout. Aussi, indécis, il se frotta la nuque avec un sourire las. Il ne pouvait pas dire la vérité à Amely. Lui avouer, comme ça, que Clara leur avait menti depuis des années. Premièrement parce que ce n’était pas à lui de le faire. Ensuite, parce qu’il avait promit à la Serpentard de garder ça pour lui, et que James tenait toujours ses promesses. Mais par Merlin, il ne pouvait pas non plus mentir à sa meilleure amie ! Jamais il n’en serait capable.

« Amy… » commença-t-il, hésitant. « C’est hum, compliqué. On s’est disputés, avec Clara, parce que… Je n’ai pas apprécié ce qu’elle a fait, mais elle a nié et… »

Agacé par ce récit décousu qu’il lui servait, James secoua la tête, avant de reprendre :

« Est-ce que tu m’en veux ? » lâcha-t-il malgré lui.

Presque inquiet, il se remit à se balancer négligemment. Et tant pis pour Pince.
Amely Anderson
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Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James] Icon_minitimeJeu 18 Avr 2013 - 23:46
Comme si guetter les incartades était son passe-temps favori, Mrs Pince surgit de l'autre côté d'une étagère et houspilla James qui se balançait négligemment sur sa chaise. Amely resta coite ; pour une fois qu'elle était d'accord avec la vieille femme ! Un jour, James allait tomber en arrière, et si la bonne santé du Poufsouffle n'était pas forcément une préoccupation majeure de la bibliothécaire, la Serdaigle, quant à elle, préférait qu'il ne passe pas le restant de ses jours à l'hôpital à cause d'un accident aussi stupide. Parfois, elle avait l'impression que James avait trois ans et qu'il fallait constamment veiller sur lui ; elle s'était toujours acquittée de cette tâche sans y voir d'inconvénient. Un sourire fendit soudain son visage, sourire qu'elle s'empressa de dissimuler sous sa main pour éviter les foudres de Mrs Pince, très remontée contre l'insolence. Cette tendance n'était pas coutumière chez Amely, mais elle était tout simplement incapable de le réprimer face au comique de la scène qui se déroulait à ses côtés. Le contraste était saisissant : Amely n'aurait pu imaginer deux personnes plus dissociables que James en face de Mrs Pince. Une fois celle-ci partie à l'affût de bavardages intempestifs, la jeune fille répondit à la remarque de son ami sur le ton de la rigolade :

« Elle n'est jamais de bonne humeur... Et puis, quelle assiduité ? Parce que tu as déjà emprunté un livre, toi ? »

Parfois, elle était surprise par toutes les différences qui existaient entre elle et James. Loin de les éloigner, elles les avaient rapprochés. Amely se souvenait de sa première année, quand elle lui avait demandé de l'aide pour son devoir d'Etude des Moldus. Elle se voyait elle, studieuse, attentive, barricadée dans la bibliothèque, la peau pâle et translucide à force de ne jamais sortir, ensevelie sous les devoirs. Contrairement à James qui lui ne se prenait pas la tête, préférait rire et sortir avec Ashley plutôt que d'être sérieux. Plus elle y réfléchissait, plus elle se disait que c'était lui qui lui avait appris à profiter des bonnes choses. C'était lui qui l'avait poussée dehors quand il faisait beau et qui lui avait fait comprendre qu'on n'était pas jeune deux fois. Lui et Clara. Elle ne ressemblait pas à Clara non plus. Elle n'avait ni son goût pour la mode, ni sa mise bien faite qu'elle admirait tant, et pourtant, en quatre ans, leur relation avait été l'équivalent d'un ciel sans nuages. Souvent, quand Amely était tourmentée, elle s'enlisait dans le travail et dans la pénombre des rayonnages, elle voyait parfois la lumière du jour filtrer à travers les carreaux. Alors, grâce à eux, elle rangeait ses parchemins, courait dans le parc rejoindre Clara et James près des serres et, éblouie par le soleil, riait et criait que la vie n'était pas seulement entre les pages de ses livres.

« James, de quoi tu parles ? le coupa-t-elle au moment où il commença à s'embrouiller. Elle voulait juste que les choses soit claires. Clara a fait quoi qui ne t'a pas plu ? »

Que s'était-il passé entre ses deux meilleurs amis pour que James soit gêné de lui en parler ? Encore une fois, le sentiment que ça ne la concernait pas effleura la jeune fille mais sa curiosité légendaire prit le dessus. Elle refusait de ne pas savoir. Chez elle, être au courant qu'on lui cachait quelque chose, l'élément le plus anodin soit-il, signifiait le découvrir. Aux yeux d'Amely, l'ignorance était le pire qui existe sur Terre. Deviner qu'on complotait dans son dos mais ne pas savoir quoi lui insufflait l'impression d'être un pantin manipulable, une fille dont on se jouait, à qui on mentait depuis toujours, sur ses amis, sa vie, sa famille, ses convictions, ce qu'elle était, tout ce dont elle était sûre, qu'elle pouvait maîtriser pour garder les pieds sur le sol. Le plus petit mensonge dont elle pouvait avoir connaissance pas inadvertance pourrait l'amener à remettre en question toutes les vérités sur lesquelles elle s'appuyait depuis toujours. Amely se sermonna mentalement : elle donnait vraiment des proportions considérables à ce qui n'était peut-être qu'une petite méprise. Tout ça à cause de l'air qu'affichait James : si sûr de lui, sûr de cette faute donc Clara était l'auteur. Amely savait James incapable de mentir ; il était donc persuadé que la Serpentard était en tort, et donc qu'elle ait nié signifiait qu'elle était capable de leur cacher quelque chose.

La question du Poufsouffle coupa court aux réflexions alambiquées de la Serdaigle, qui, aimant l'ordre et la clarté, lui ressemblaient si peu. Bouche bée, elle balbutia trois mots sans queue ni tête, stabilisa d'une main la chaise de James qui avait recommencé à se balancer et s'empressa de démentir :

« Si je t'en veux ? Mais James, donne-moi une seule bonne raison de t'en vouloir ! Tu ne m'as rien fait, que je sache ! »

Pour effacer toute ambiguïté quant à ce qu'elle ressentait par rapport à l'embrouille de ses amis, elle reprit plus calmement :

« Ecoute, il s'est passé quelque chose entre Clara et toi, et c'est ton droit de ne pas m'en parler. Sa curiosité dévorante et sa gêne menacèrent de prendre le contrôle, mais elle continua de sa voix posée : Quoi qu'il en soit, je ne suis au courant de rien. Alors la seule chose que je veux, c'est que vous ne me demandiez pas de choisir. Vous êtes tous les deux mes amis, d'accord ? »

Amely s'efforçait d'être impartiale, mais la roue avait tourné. Avant, elle en voulait à Clara de l'éviter, et maintenant elle prenait inconsciemment son parti. Peut-être était-elle blessée que James ne lui fasse pas assez confiance pour lui confier ce qu'avait (ou pas) fait Clara et la (potentielle) gravité de son acte. Peut-être regrettait-elle qu'ils le gardent pour eux, elle qui aurait tant voulu éclaircir la situation. Peut-être était-elle déçue par son propre comportement, de ne pas être allée les voir la première pour leur demander des explications. De toute manière, elle avait encore la sensation d'être coincée au milieu de cette histoire sans y être impliquée vraiment, position plus qu'inconfortable pour quelqu'un comme elle. Au fond, elle réfutait l'idée que ce problème soit par la suite balayé sous le tapis et qu'ils n'y fassent plus jamais allusion. Ça avait comme des aspects d'énigme insoluble, de question jamais résolue, ce qu'elle détestait par dessus tout. Elle avait encore une fois envie de découvrir la vérité, mais elle le voyait bien : ce n'était pas le moment de fourrer son nez là où il ne fallait pas. En jouant les médiateurs, elle ne ferait que compliquer les choses qui l'étaient déjà bien assez. Il y avait trop de morceaux de cette histoire qui lui échappaient pour qu'elle s'y donne un rôle, malgré sa curiosité débordante. Pour se donner une contenance, elle conclut de la sorte :

« J'espère que vous allez vous réconcilier. »
James Carter-Barclay
James Carter-BarclayDirecteur de Poufsouffle
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Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James] Icon_minitimeSam 27 Avr 2013 - 22:45
« Evidemment que j’ai déjà emprunté un livre ! » s’exclama le jeune homme avec un sourire malicieux. « Mais je ne l’ai pas rendu dans les temps, et je crois qu’elle m’en veut pour ça… murmura-t-il, amusé.

Jetant un coup d’œil vers la bibliothécaire qui lisait toujours derrière son bureau, James reporta ensuite son attention sur Amely. La question qu’elle lui posa ensuite le prit au dépourvu, si bien qu’il s’embrouilla dans ses explications. Mais que pouvait-il lui dire, au juste ? La vérité ? Non. Lui mentir ? Il n’en serait jamais capable, et, de toute façon, elle le connaissait trop bien pour qu’il le puisse. Il ne devait donc que se contenter d’explications confuses, de mots désordonnés ? Découragé, il poussa un soupir et baissa les yeux, tandis qu’Amely lui demandait de clarifier les choses. Mais il ne pouvait pas, voulait-il lui dire. Il avait stupidement juré à Clara de ne jamais révéler ce qu’il avait apprit dans la serre, ce jour-là, et comptait bien tenir cette promesse – puisqu’il était incapable de rompre sa parole. Aussi, James fixa avec insistance le bois de ta table, toutefois tiraillé avec l’envie d’être honnête. Amely ne méritait pas qu’on lui mente, qu’on lui cache des choses. Mais… Mais il y avait un mais, parce qu’il y avait toujours un mais. James souhaitait beaucoup de choses. Tant de choses, si bien qu’elles devenaient contradictoires, et qu’il devait alors faire un choix. Il voulait être honnête avec la Serdaigle, il voulait lui dire la vérité. Mais il souhaitait également honorer sa promesse envers Clara. Gêné, il se passa une main derrière la nuque et releva les yeux vers Amely, au moment même où elle lui demandait si elle avait une raison de lui en vouloir.

Non, en soit, il ne lui avait rien fait, dans cette histoire. Il s’était disputé avec Clara, et non avec elle. Cependant, intérieurement, il ne pouvait s’empêcher de se demander si elle ne lui en voulait pas d’avoir semé cette pagaille dans leur trio à la base si uni. Si elle ne lui en voulait pas de ne pas avoir été très présent, ces derniers mois. Si elle ne lui en voulait pas pour, finalement, plusieurs raisons, parfois stupides. Quelques fois, il se demandait même si Amely restait avec lui pour ne pas le blesser. Car la vérité était là : il n’était en rien aussi intelligent qu’elle, loin de là, même. Pas qu’il soit bête – il avait un minimum de culture général – mais pas assez pour tenir une conversation intellectuelle avec la Serdaigle. Il admirait ses connaissances, aimait l’entendre parler de ce qu’elle avait apprit dans le dernier livre qu’elle avait lu, mais ne pouvait se voiler la face : jamais il n’aurait son savoir, ou même sa volonté de vouloir tout apprendre. Aussi, il se questionnait, parfois, se demandait si la jeune fille n’aurait pas préféré compter dans son cercle d’amis des personnes comme Cassandre Harper plutôt que lui. Cependant, il se rassurait souvent rapidement, en se disant qu’Amely était bien trop franche et bien trop honnête pour lui cacher cela.

Observant Amely, un air interrogateur sur le visage, James la dévisagea longtemps lorsqu’elle lui intima de ne pas lui demander de choisir entre Clara et lui. Pensait-elle réellement qu’il le pourrait ? Que lui, James Carter, Poufsouffle de son état, lui demanderait de faire un choix entre son amitié avec Clara et la sienne ?

« Je n’ai jamais pensé à te demander ça, Amely. » avoua-t-il avant qu’elle ne lui souhaite de se réconcilier avec la Serpentard. « Je ne sais pas… J’espère aussi. »

Puis, après avoir hésité quelques secondes, il poursuivit :

« J’ai promis à Clara de ne rien dire, Amy, c’est pour ça que tu n’es pas au courant. Ne pense pas que c’est par plaisir de te tenir éloignée ou une autre bêtise du genre… Je m’en veux, en réalité. »

Il lui adressa un regard désolé, avant de reprendre :

« Puis je n’ai pas été très présent ces derniers temps… Il y a eu la Laponie et… »

Il s’interrompit, et haussa les épaules avec désinvolture.

« Enfin bref, pour plusieurs raisons. » Il n’avait pas spécialement envie de lui faire part de ses inquiétudes. « Mais je suis heureux de voir que ce n’est pas le cas. » conclut-il avec un sourire à son intention.
Amely Anderson
Amely AndersonPréfète
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Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James] Icon_minitimeMer 8 Mai 2013 - 17:20
Quand James lui avoua qu'il avait promis à Clara de ne rien dire, Amely excusa immédiatement ses hésitations. Elle devinait combien ça pouvait être difficile pour lui de dissimuler des informations à qui que ce soit, ça allait envers sa nature honnête. Mais le Poufsouffle de romprait jamais ses promesses, elle en était persuadée. C'était une des raisons pour lesquelles elle lui donnait toute sa confiance. Elle savait que dans n'importe quel cas de figure, elle trouverait chez lui de l'appui et du soutien, même si elle avait mal agi, même s'il était en désaccord avec elle. Car l'amitié était plus forte que les convictions. De la bouche d'Amely, si engagée et si conforme à ses idées, cette vérité était plutôt dure à admettre. Aurait-elle la capacité d'en tenir compte si un jour elle venait à être confrontée à une situation dans laquelle amitié et raison seraient opposées ? Il y a quelques mois, elle aurait répondu affirmativement sur le champ. Oui, elle pourrait passer outre ses opinions et défendre un ami s'il le fallait. Mais elle se souvenait également de ses anciennes certitudes : oui, elle pourrait garder son sang-froid en cas de crise, oui, elle pourrait faire passer les autres avant elle pour agir vite en situation d'urgence... La Laponie ne lui avait donc pas prouvé le contraire ? Cet accident ne lui avait-il pas appris que c'était bien plus simple de se faire des illusions en toute sécurité que d'accomplir ce qu'on avait prévu face au danger ?

« La Laponie n'a été facile pour personne », murmura Amely quand James aborda le sujet.

Avant, la Serdaigle n'avait pas vraiment réfléchi aux répercussions que cet événement dramatique avait pu provoquer chez ceux qui n'étaient pas présents. Une fois le choc passé, elle avait cessé de penser à elle pour se pencher un peu plus sur les autres. Quelles avaient été leurs réactions lorsqu'ils avaient su qu'ils avaient survécu à une avalanche ? Clara avait-elle eu peur ? James avait-il eu peur ? Amely regrettait de n'en rien savoir. Il faut dire qu'apprendre une nouvelle pareille, ça n'arrivait pas tous les jours, mais elle n'était pas certaine de savoir ce que les élèves de Poudlard avaient pu ressentir. Elle avait seulement été spectatrice des différentes réactions au sein de sa famille. Son père, muet, l'avait juste prise dans ses bras sans vouloir la lâcher, et encore des mois après, il continuait souvent à la serrer contre lui, comme s'il craignait encore de la perdre. Sa mère s'était mise dans une colère noire contre Poudlard, Valtivaara, les Aurors, les professeurs, les élèves, le monde entier, dans le seul but de trouver un responsable à la peur qu'elle avait éprouvée pour sa fille. Son frère Robin s'était montré adorable avec elle pendant des semaines puis, fatigué de rendre service, avait arrêté. Les autres étaient trop jeunes pour comprendre ce qu'il s'était réellement passé mais Amely avait remarqué le regard étrange que Lucy posait parfois sur elle. Toujours était-il qu'avant leur départ Laponie, les aventuriers du froid étaient pour la majorité d'entre eux des adolescents focalisés sur leurs petites préoccupations, qui avaient perdu leur importance le jour où un accident grave était venu bouleverser toutes les choses établies de leur vie et leur signification.

« Tu n'as pas à t'en vouloir, James, le rassura Amely. Moi non plus, je n'ai pas très bien géré... tout ça », éluda-t-elle en ouvrant les mains en un geste fataliste.

« Tout ça », c'était un peu évasif, et pourtant elle savait qu'il comprendrait ce qu'elle voulait dire. Tout ça, c'était tout ce qu'ils ne s'étaient pas dit, tout ce dont ils avaient évité de parler, tout ce qu'ils avaient ressassé encore et encore. Cette histoire avec Clara, qui remontait déjà à un bon bout de temps mais qu'ils venait à peine d'évoquer, la Laponie, une histoire encore plus ancienne mais sur laquelle elle n'avait obstinément pas proféré un seul mot. Quand il n'allait pas bien, elle n'était pas allée lui demander tout de suite ce qui le tarabustait et quand elle n'allait pas bien, il n'était pas allé lui demander ce qui la déstabilisait tant. Il n'y avait pas que lui qui n'avait « pas été très présent ces derniers temps »... Ils avaient chacun gardé pour eux leurs soucis personnels. Si Amely regrettait de ne pas être allée lui parler plus tôt, elle n'était pas vraiment du genre à s'apitoyer sur son sort. Il fallait aller de l'avant, se montrer optimiste quant à ce que l'avenir leur réservait à tous les trois. Maintenant que James et elle s'étaient mutuellement excusés pour leur absence respective, Amely n'avait plus qu'à aller renouer avec Clara et James à se réconcilier avec Clara. Elle était sûre qu'il ne pouvait pas en être autrement : il seraient à nouveau tous les trois comme avant, et ces épreuves n'auraient fait que fortifier leur amitié. Comment rêver d'un meilleur scénario ?

« En toutes circonstances, James, n'oublie pas que je suis là si tu as besoin de confier tes inquiétudes à quelqu'un. »
James Carter-Barclay
James Carter-BarclayDirecteur de Poufsouffle
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Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James] Icon_minitimeSam 25 Mai 2013 - 9:23
James se doutait que la Laponie n’avait pas dû être facile pour les élèves qui étaient partis. Pour personne, à vrai dire, comme le disait si bien Amely. Pour les uns parce qu’ils avaient sûrement vécu une expérience plus que traumatisante dans l’avalanche, pour les autres parce qu’ils avaient eux vécu dans la peur et l’angoisse – durant quelques heures seulement, certes, mais quelques heures qui avaient marqué le Poufsouffle. Il s’était inquiété pour sa meilleure amie à l’instant même où il avait appris la nouvelle, et avait commencé à espérer de toutes ses forces que rien de grave ne lui soit arrivé. Égoïstement, sûrement, parce qu'il voulait qu'elle soit épargnée, mais n'avait eu qu'une petite pensée pour les autres, tant elles étaient focalisées sur la jeune fille. Mais c'était Amely. Mais il connaissait les petites manies de la Serdaigle, et avait eu peur qu’elle ressorte traumatisée de l’accident. Il avait tenté de se rassurer en se disant qu’Amely était une fille forte et qu’elle était sans aucun doute capable de surmonter ça… Pourtant, une fois qu’elle était revenue de Laponie, il s’était bien gardé d’aborder le sujet avec elle. Par crainte, peut-être. Parce qu’il ne savait pas trop comment faire, ni quoi dire. C’était intimidant aussi, un peu. Alors il avait attendu que la jeune fille évoque le sujet d’elle-même, ce qu’elle n’avait jamais fait. Peut-être s’attendait-elle à ce qu’il le fasse, lui ? Par Merlin, tout ceci était bien trop compliqué… James retint de justesse une grimace et se morigéna intérieurement. Il n’avait pas été très présent pour Amely depuis quelques temps. Pour ça, il se sentait honteux et coupable.

Il haussa les épaules alors qu’elle déclarait ne pas avoir très bien géré tout ça.. Il ne lui demandait pas de tout gérer. Il ne lui avait jamais demandé cela, d’ailleurs. Mais il était vrai que malgré le fait qu’elle soit plus jeune que lui d’un an, sa meilleure amie était bien plus responsable. C’était elle qui le motivait à travailler lorsqu’il n’avait aucune volonté, elle qui se chargeait parfois de le faire réviser. Quelque fois, il retenait le « oui maman » affectueux qui lui brûlait les lèvres et observait la jeune fille en silence, un sourire aux lèvres. Il avait toujours admiré Amely. Pour sa personnalité, pour son savoir. Il se demandait souvent comment elle arrivait à retenir autant de choses, comment elle arrivait à les recaser dans des conversations. Il devait l’avouer, cela l’impressionnait. En bien, évidemment. James avait déjà parlé de son amie à sa sœur, au détour d’une conversation, et cette dernière avait été à la fois surprise et assez heureuse… « Tu vas enfin pouvoir développer un peu ta culture générale ! » avait-elle assénée en lui donnant une petite tape sur la tête. Parce que la culture générale, pour Eleanor, c’était la chose primordiale. Et dire qu’à présent elle allait avoir un enfant… Car si lui était sorti indemne des lubies de sa sœur – s’enfermer dans une bibliothèque poussiéreuse par quarante degrés – il avait peur pour son enfant… Pauvre gosse.

« Je sais… » commença-t-il doucement, alors qu’Amely lui affirmait qu’il pouvait se confier à elle.

Evidemment, qu’il le savait. Il l’avait toujours su, à vrai dire. Il lui faisait confiance, et se plaisait à croire que le contraire était réciproque. Il voulait lui aussi s’assurer, qu’en cas de coups durs, Amely saurait toujours où le trouver, si un jour elle aurait besoin de lui, besoin de parler, besoin de n’importe quoi.

« C’est pareil pour toi, Amy. Si un jour tu veux parler de… tout ça » déclara-t-il en lui saisissant la main. « Ou d’autre chose, d’ailleurs ! » s’exclama le Poufsouffle avec entrain, heureux de retrouver sa meilleure amie. Par Merlin, qu’elle lui avait manqué !

Intérieurement, il se jura d'être plus présent, à l'avenir. Il avait déjà perdu Clara, et perdre l'amitié d'Amely lui serait tout bonnement insupportable.
Amely Anderson
Amely AndersonPréfète
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Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James] Icon_minitimeSam 1 Juin 2013 - 12:09
Amely remarqua que James haussait les épaules alors qu'elle affirmait ne pas avoir très bien géré. Elle savait bien que son ami ne lui demandait pas de tout gérer, que ça n'avait vraiment pas d'importance pour lui, mais voilà, ça avait de l'importance pour elle. Elle ne voulait pas gérer tout ça, elle avait besoin de gérer tout. Pas pas pour faciliter la vie des autres, ni par crainte qu'on lui reproche quelque chose ; seulement par devoir moral, envers elle-même. Dès que quelque chose dérapait, que ce soit sur le plan matériel autant que sur le plan affectif, elle ne supportait pas de laisser faire le destin. Elle voulait prévoir, anticiper, préparer, retenir, rattraper, redresser, parce que c'était le seul moyen pour elle de faire abstraction du sol qui se dérobait sous ses pieds. Parce que c'était le seul moyen pour elle de ne pas couler. Et elle détestait avoir à maintenir la tête hors de l'eau en s'accrochant désespérément à une bouée de sauvetage, comme on s'agripperait à la vie. Alors il fallait qu'elle contrôle, qu'elle maîtrise, qu'elle gère. Mieux valait prévenir que guérir. Dire qu'elle désirait faire Médicomage !

C'était une des raisons pour laquelle la Serdaigle était si soigneuse. Au départ, il y avait juste un petit sentiment désagréable qui la prenait lorsqu'elle voyait une tâche sur un parchemin blanc ou un tableau de travers. Et puis c'était devenu obsessionnel. Chaque décalage, chaque élément qui sortait du rang, chaque fausse note étaient devenus pour elle une anormalité à corriger. Elle s'était mise à traquer la plus petite erreur dans ses passes au rugby, le long de ses rayonnages de livres et à travers ses copies, jusqu'à ce que ces dernières soient parfaites, car il n'y avait qu'avec la perfection qu'Amely se sentait bien ! Du moins le croyait-elle. Elle n'était plus pointilleuse, elle était perfectionniste. Elle n'était plus méticuleuse, elle était maniaque. Elle n'était plus Amely, elle était la propreté. Seulement la propreté, et puis la brillance aussi, elle possédait ces qualités excessives qui faisaient d'elle une personne irréprochable, tout ce qu'elle voulait être ! Du moins le croyait-elle. Et elle le croyait encore plus quand elle voyait Clara, tirée à quatre épingles dans ses robes classiques et chic, sans un cheveu qui dépasse de sa coiffure. Pendant ces moments où elle admirait son amie, être Amely la Serdaigle parfaite était une sorte de compensation.

Cependant, Amely n'était plus si sûre que ce soit vraiment le cas quand apparaissait le sourire tordu de James. Le seul objet mal rangé qu'elle n'ait pas envie de remettre en place. Justement, ce dernier lui dit qu'il savait, oui, il savait qu'elle était là pour lui, et la jeune fille lui sourit. Son sourire s'accentua quand il lui renvoya l'assurance qu'elle pouvait se confier à lui.

« J'y penserai ! déclara-t-elle, puis elle répondit en riant : De quoi veux-tu que je te parle, maintenant ? »

L'avantage avec ses amis, c'est qu'elle pouvait parler librement, sans avoir peur d'être ennuyeuse ou inintéressante, parce que de l'autre côté, ils ressentaient sûrement la même chose. Elle aimait écouter Clara lui décrire les nouveaux modèles Guipure, Emma lui conseiller un livre ou James lui raconter une de ses bévues avec Ashley. Parce que quelque soit le sujet, il concernait un des ses amis, et elle était curieuse d'en savoir plus. C'était aussi simple que cela. Elle se surprenait parfois à proférer des niaiseries ou émettre les pires stupidités avec eux, ce qui tranchait avec sa nature sérieuse et son amour pour les solutions aux problèmes. Et elle devait bien admettre que parfois, ça faisait du bien de se départir quelques instants de son statut de Serdaigle pour libérer son esprit. Ce n'était pas tout de résoudre une énigme à chaque fois qu'elle voulait entrer dans sa salle commune, de chercher à répondre aux questions posées par les professeurs, de méditer des heures entières sur un texte intéressant. Il fallait aussi s'ouvrir aux autres, en connaître plus sur leur univers et même le partager, ce qu'Amely, malgré sa curiosité et son désir d'apprendre, avait parfois du mal à appliquer.

« De ton équipe de rugby qui s'est faite massacrer par la mienne le mois dernier ? » suggéra-t-elle, taquine.
James Carter-Barclay
James Carter-BarclayDirecteur de Poufsouffle
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Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James] Icon_minitimeDim 9 Juin 2013 - 17:31
« De ce que tu veux ! » répondit James immédiatement en se calant plus confortablement – du moins, si c’était possible – sur sa chaise.

Qu’elle lui parle de sa vie, de ses doutes, de ses angoisses. Qu’elle évoque ce qu’elle voulait faire pendant les vacances, qu’elle lui demande comment était l’année des BUSEs, qu’elle s’inquiète pour ses révisions. Qu’elle lui raconte n’importe quoi, mais quelque chose. Il la dévisagea quelques instants. Il était heureux de la retrouver, de retrouver leur amitié, qui avait été un peu mise à mal ces derniers temps. A cause de toute cette histoire avec Clara, notamment. Et leur complicité lui avait manqué, énormément. Plus jamais, décida-t-il intérieurement. Et peut-être devrait-il se réconcilier avec Clara… Il le voulait, d’un côté. Mais comment pouvait-il s’y prendre ? Et en serait-il capable ? En sachant qu’elle lui avait menti depuis des années, et qu’elle pouvait continuer pendant encore longtemps ? Après tout, comment pourrait-il se rendre compte de la différence ? Il ne pouvait pas, lui souffla une petite voix, il devait juste décider de lui faire confiance. Mais y arriverait-il ? Et elle, en serait-elle digne, de cette confiance ? James lâcha un soupir imperceptible, et fronça légèrement les sourcils. De toute façon, il ne pouvait pas rester silencieux et distant aussi longtemps. Un jour ou l’autre, il lui faudrait affronter la Serpentard. Et il allait le faire. Pas maintenant, plus tard, dans quelques heures, ou dans quelques jours. De toute façon, au point où il en était… Il se redressa légèrement, et observa Amely. Elle aussi avait dû souffrir de la destruction de leur petit groupe. Après tout, ils avaient été tellement proches, tous les trois ! Il ne pouvait même pas compter les heures qu’ils avaient passé, ensemble. Alors oui, d’un côté, il se disait que c’était dommage, de gâcher comme ça des années d’amitié, pour une histoire de mensonges… Et pourtant, c’était exactement ce qu’ils étaient en train de faire.

En relevant les yeux, il chassa ces pensées de son esprit, et retint un éclat de rire lorsqu’Amely prit la parole. Adoptant une mine faussement vexée, il se garda bien de répondre et croisa les bras. Il était vrai que son équipe de rugby n’était pas la meilleure des quatre. A vrai dire, ils n’avaient pas gagné un seul match depuis le début de la saison. Pourtant, ils s’amusaient énormément ! Chacun avaient – plus ou moins – appris à jouer, et les entraînements se passaient bien. Alors non, ils ne brillaient pas en match, mais restaient motivés – James y veillait – et prenaient plaisir à jouer. C’était le plus important, n’est-ce pas ? Mais il devait bien le reconnaître, Amely se débrouillait vraiment bien, et son équipe était très forte. Elle était même donnée favorite pour gagner la coupe ! Ça ne l’étonnait qu’à moitié, à vrai dire. Enfin, il restait encore quelques matchs, tout pouvait encore changer, après tout ! Mais il ne se faisait pas trop d’illusions… Cette expérience était formidable, dans tous les cas. Pouvoir instaurer un peu de la culture moldue à Poudlard, c’était quelque chose qu’il avait toujours pensé inespérée. Et pourtant… C’était une bonne chose. Eux, nés-moldus, découvraient bien la culture sorcière du jour au lendemain, lorsqu’on les envoyait à Poudlard. Alors il trouvait ça bien – et juste – d’inculquer le rugby chez les sorciers. Finalement, il reporta son attention sur Amely.

« Je sais… » déclara-t-il, dépité. « Me faire battre par une équipe menée par une fille… »

Il fit une grimace en soupirant exagérément.

« Je crois que ma virilité ne va jamais s’en remettre. »

Il finit par éclater de rire, et tenta de faire le moins de bruit possible, afin de ne pas se faire réprimer par la bibliothécaire. Il plaisantait, évidemment. Il n’avait jamais eu l’âme d’un Gray ou autre O’Connor, bien au contraire ! Il respectait la gente féminine – avec une sœur féministe et deux meilleures amies, il ne pouvait pas en être autrement, en même temps !

« Vous avez très bien joué. » concéda-t-il finalement. « Vous êtes même donnés favoris, tu le savais ? » demanda la jeune homme avant de rajouter : « Mais je veux une revanche ! Je n’ai pas dit mon dernier mot, Anderson ! » plaisanta-t-il en lui lançant un sourire amusé.
Amely Anderson
Amely AndersonPréfète
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Grande nouvelle et grandes discussions [Amely & James] Icon_minitimeMar 9 Juil 2013 - 23:29
« Macho, va ! » plaisanta Amely en donnant un gentil coup de point à l'épaule de son meilleur ami.

Pendant une seconde, elle crut entendre la voix de mère à travers la sienne. Peut-être parce que cette dernière était féministe, ou tout simplement parce que parfois, elle lui ressemblait, même si elle avait du mal à le reconnaître. On lui disait souvent qu'elle était très différente d'Harriet Anderson et elle s'en accommodait très bien. Elle était à l'âge où l'on n'apprécie pas trop être comparé à ses parents.

« L'important, c'est de participer... » le consola-t-elle lorsqu'il eut évoqué sa défaite.

Pourtant, Merlin seul savait combien Amely, elle, aimait gagner ! Elle était habituée à réussir quel que soit le domaine, à briller dans toutes les disciplines, à faire partie des meilleurs, à être première de la classe, au début de la file. Même son nom et son prénom la situaient en tête de liste. Ses résultats scolaires étaient une éternelle source de fierté et de satisfaction tandis que les activités qu'elle pratiquait demeuraient un moyen de monter sur le podium. Ses éternelles bonnes notes, combinées à ses exploits en rugby, avaient fait d'elle une abonnée, si bien qu'elle ne pouvait plus s'en passer. Lorsqu'elle estimait ne pas être à la hauteur, naissait alors dans sa bouche l'affreux goût de l'échec qui occasionnait une frénésie la poussant à se dépasser. La Serdaigle devenait jour après jour plus exigeante avec elle-même ; son pointillisme l'encourageait à faire mieux, toujours mieux, dans le but d'atteindre un jour la barre qu'elle plaçait bien trop haute.

« Vous aussi, vous avez bien joué... répondit Amely, puis elle compléta avec un sourire malicieux : pour des amateurs ! »

Elle n'était pas sérieuse, bien sûr. L'équipe du Poufsouffle s'était très bien défendue, d'autant plus qu'elle comptait beaucoup de poids-plumes, les équipes ayant été constituées au hasard. Mais c'était avec celle du président du Club des Moldus qu'ils avaient eu le plus de fil à retordre, aussi modéra-t-elle les propos de son meilleur ami avec une petite moue :

« Peut-être, mais je persiste à penser que l'équipe de Finnigan a toutes ses chances... »

La jeune fille se rappela à ce moment-là de ce jour de décembre où McWilde, un joueur de James, était venu la voir pour lui demander de lui enseigner quelques rudiments de son art. Il avait cassé une fenêtre...

« Une revanche ? répéta-t-elle en se tirant de ses pensées. Avec plaisir, mon cher ! »

Elle riait, mais après tout, ils auraient tout le temps de se faire une petite partie pendant les vacances d'été. Même si elle n'était pas une grande amie du Soleil qui agressait sa peau fragile, pas plus qu'elle n'aimait la poussière collante des jours chauds, elle était toujours prête à jouer au rugby. Ça pouvait paraître singulier pour une fille comme elle, d'apparence chétive et fuyant la saleté. Mais elle était solide et elle aimait ce sport, si salissant soit-il. Bizarrement, elle n'éprouvait aucune crainte vis à vis de la terre qui laisserait des traces sur son T-shirt ni des cailloux qui écorcheraient ses genoux, elle qui d'ordinaire pâlissait devant la perspective de poser sa main sur les poignées de porte. Pourquoi ? Elle se l'était rarement demandé, car ce serait également admettre qu'elle avait un problème. Toujours était-il qu'une explication devait bien exister. Il y avait réponse à tout.

« Tu ne me fais pas peur, Carter ! » répliqua Amely tout en décrochant un regard courroucé de la bibliothécaire.

De toute façon, maintenant que James était là, elle aurait du mal à travailler, et puis elle avait déjà fini ses devoirs. Elle referma donc son livre sans oublier de marquer sa page, réunit méthodiquement ses rouleaux de parchemins, referma précautionneusement son encrier et rangea le tout dans son sac avec grand soin. Amely préférait la plupart du temps rester dans le calme studieux des rangées de livres, mais elle devinait dans la bonne humeur de James l'éventuel début des beaux jours. Elle se surprit alors à proposer :

« On va dehors ? »


[RP TERMINÉ]
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