Basse-Cour [Cécylia]

Rowena soit louée, les Serdaigle étaient de sortie. Un "chut" retentit dans toute la bibliothèque, réduisant au silence un bruyant groupe de troisième année. Cassandre soupira de soulagement et se replongea dans son devoir de métamorphose, coinçant une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Elle était là depuis deux heures et demi déjà et arrivait presque à la fin de son labeur quotidien. Ainsi, il ne lui resterait plus que l’Étude des Moldus pour ce week-end, plus les exercices pratiques qu'elle s'imposait en sortilèges, Défense Contre les Forces du Mal et métamorphose, justement. Elle s'était installée dans un coin tranquille, un peu en retrait du reste des tables de travail pour être plus tranquille. Mrs Pince était dans la réserve et certains élèves présents en profitaient pour déranger la quiétude du lieu. Pas qu'elle soit une grande amoureuse du silence mais c'est vrai qu'elle détestait travailler dans le bruit, ce qui faisait qu'elle se réfugiait le plus souvent à la bibliothèque que dans la Salle Commune de Gryffondor qui pouvait se montrer terriblement bruyante. Entre ceux qui faisaient de la musique, la radio qui crachouillait à plein volumes, les parties de cartes endiablées et les discussion à qui hurlera le plus fort, c'était tout bonnement insupportable. On entendait la clameur de son dortoir, parfois. Et elle était pourtant plutôt haut dans la Tour. Heureusement, la bibliothèque était le terrain d'un bon nombre de Serdaigle qui n'hésitaient pas à s'emporter si vous aviez le malheur de respirer trop fort.

Cassie releva la tête en entendant un horrible fracas qui provenait de la table d'en face et eut le temps de voir la mine horrifiée d'un élève de Serpentard qui se précipitait pour ramasser ses affaires, qui venaient de s'écrouler au sol. Tous les élèves interrompus dans leur travail le fusillèrent du regard avant de retourner à leurs occupations tandis qu'une voix condescendante s'élevait pour balancer une remarque hautaine au maladroit. Miss Richardson venait de faire son entrée, songea Cassandre avec ironie. Cécylia s'était installée avec toute sa petite cour d'admirateurs - elle ne voyait pas vraiment ce qu'il y avait à admirer mais bon, la bêtise était le propre de l'espèce humaine - pas très loin d'elle, tandis que le perturbateur du début s'était réinstallé les joues rouges de honte. Désormais, dès qu'elle croisait Richardson, elle ne pouvait s'empêcher de penser à l'humiliation que cela avait dû être de se faire abandonner par Théo Nott sous prétexte que sa sœur l'avait exigé. Imaginer la scène et la tête de cette petite bêcheuse était un véritable bonheur dont Cassie ne se privait pas. Avec un léger sourire aux lèvres, elle trempa sa plume dans l'encre et continua de rédiger son devoir pour le professeur Nolan. Mrs Pince était toujours dans la réserve et le niveau sonore de la pièce était toujours plus élevé que la normale, malgré l'intervention salutaire des Serdaigle. Cinq minutes s'écoulèrent où Cassandre ne prêta attention qu'à son écrit, désireuse de le finir au plus vite. Peut-être qu'après, si elle avait le temps, elle pourrait se poser dans son dortoir pour écrire une lettre à ses parents, cela faisait bien deux semaines qu'ils ne s'étaient pas parlés, alors qu'avant, c'était tous les trois jours. Ils s'éloignaient de plus en plus et le pire était sûrement que cela ne la peinait pas tant que ça.

Un ricanement aigu suivi d'un gloussement lui fit relever la tête brusquement, tâchant légèrement d'encre son parchemin. Agacée, elle fusilla du regard la table de Richardson où deux de ses "copines" semblaient s'amuser d'une petite première année de Poufsouffle, qui se terrait mortifiée sur sa chaise. Levant les yeux au ciel, Cassandre effaça d'un geste agacé la tâche d'encre avant de reprendre sa phrase. On venait à la bibliothèque pour travailler, pas pour glousser ! Quoique, cela ne l'étonnait pas au vu du niveau. Richardson était insupportable, c'était un fait. Imbue d'elle-même, hautaine et surtout, Cassie la trouvait carrément stupide. Mais une bande d'abrutis continuait de graviter autour d'elle sans que l'on sache vraiment pourquoi. Elle aussi était imbuvable parfois et l'avait été en permanence durant ses premières années. Et pourtant, elle n'avait pas tout une petite cour qui se gaussait de sa présence sans cesse. Les gens étaient vraiment idiots, parfois. Pourquoi rester avec quelqu'un qui ne vous traitait même pas bien ? C'était carrément masochiste. Elle poussa un soupir agacé en entendant une nouvelle fois des petits rires aigus s'échapper du groupe. Maintenant qu'ils avaient attiré son attention, elle s'hérissait du moindre bruit qu'ils faisaient. Elle allait vite perdre patience s'ils continuaient ainsi. Et au vu des regards que leur lançaient les autres élèves, elle n'était pas la seule à s'agacer.

Elle venait tout juste de mettre un point à son paragraphe quand un rire plus fort retentit dans toute la bibliothèque, immédiatement suivi d'un emportement incendiaire de Richarsdon qui ne semblait pas se soucier qu'à elle-seule, elle était en train de faire plus de bruit que ses abrutis attitrés. Elle voulait juste travailler en paix dans une bibliothèque ! Furieuse, Cassandre releva la tête, déposa sa plume avec force et les apostropha, hors d'elle.

- Hé, les pintades ! Le poulailler, c'est pas ici ! Alors soit vous vous taisez, soit vous déguerpissez ! Suis-je claire ?

Les gloussements, cela allait bien deux minutes, surtout s'ils étaient suivis de la voix de crécelle de Richardson.

Mais quelle vaste plaisanterie ! A l'entente de la réplique de Richardson, un grand sourire naquit sur les lèvres de Cassandre, sans qu'elle ne puisse le réprimer. C'était la chose la plus drôle qu'elle entendait depuis quelques semaines. Ainsi, le seul reproche que Cécylia lui adressait, c'était de se vanter du poste de son père ? Quelle ironie ! C'était vrai, bien évidemment, elle s'était reposée sur le poste de son père pendant trois années entières. Mais depuis Août, elle ne pouvait plus. Mais il était évident que Richardson ne se reposait pas du tout sur son nom de famille ni sur le poste de son père elle non plus. C'était le Véracrasse qui se moquait du Strangulot, là. Pendant des années, Cécylia et elle avaient agi de manière tout à fait semblable, toutes deux issues d'une grande famille de Sang-Pur, toutes deux avec un père détenant un poste important dans le monde sorcier et en s'en gargarisant plus que de raison. Sauf que maintenant, Cassandre avait changé, elle le savait. Elle n'avait pas eu le choix de toute manière, elle aurait été ridicule à s'accrocher à des choses perdues. Et elle avait décidé de se faire reconnaître pour ses propres actions, désormais. Elle se débrouillait toute seule, cette année. Du moins à Poudlard, vu comment son père était intervenu pour lui éviter la sanction lors de son usage de baguette magique pendant les vacances. Mais c'était un cas extrême. Elle vivait désormais sans son nom pour la soutenir, pour le meilleur et pour le pire. Mais Richardson n'en faisait pas autant. Elle n'avait pas changé et elle ne changerait sûrement pas. Elle restait là, petite arrogante incapable d'agir seule, se pavanant dans les couloirs de l'école entourée d'une bande de moutons, comme une petite bergère. Elle n'avait jamais compris comment quelqu'un pouvait la supporter. Et puis de toute manière, quand on y pensait bien, elles n'avaient rien en commun. Même quand son père était encore Directeur de la Coopération Magique Internationale, Cassandre savait se débrouiller par elle-même, elle, sans aller pleurer dans les jupes des autres. Hautaine, un sourire moqueur plaqué sur son visage, Cassie se leva pour venir poser les mains sur la table de Richardson, vrillant ses yeux dans les siens.

- A qui je donne un ordre ? Attends une minute, laisse moi réfléchir... Hum... Toi.

Elle avait baissé d'un ton, pour ne pas trop déranger les occupants de la bibliothèque. Mais elle voyait de toute manière que plusieurs d'entre eux n'avaient plus la tête à travailler, trop occupés à suivre leur échange. Cassandre Harper contre Cécylia Richardson. Peste contre peste. Assez fameux à voir, sûrement. Mais Cassie n'avait aucun doute : entre Richardson et elle, il n'y avait pas d'hésitation possible. Elle pouvait écraser cette pimbêche sous sa semelle dès qu'elle le voulait.

- Et contrairement à toi, Richardson, je n'ai pas besoin de mon père pour exister. Vois-tu, j'ai ce qu'on appelle des facultés propres et des qualités personnelles. Je pense que tu as dû en entendre parler, c'est répandu chez pas mal de personnes. Oh, tu n'as pas eu cette chance, mais ne t'en fais pas, remercie Merlin, au moins, tu es présentable ! Ton papa pourra te trouver un joli mari bien propret et tu pourras jouer les potiches pendant des années, dans des jolies robes de chez T&T ! T'en as de la chance ! ajouta-t-elle, faussement enjouée, un grand sourire aux lèvres.

Richardson n'était pas la seule dans cette situation. Évidemment, les mariages forcés n'existaient plus depuis des années, même chez les Sang-Pur, mais il y avait toujours quelques petits arrangements entre les parents, quelques petites combines au niveau des plans de tables et quelques pressions, pour que le genre ou la bru soit celle qu'on aurait aimé, ou au moins quelqu'un du même standing. Ses propres parents avaient un mariage arrangé et même s'ils s'entendaient, Cassandre savait très bien qu'ils n'étaient pas un couple. Elle-même était une jeune fille de bonne famille, bien éduquée et qui pouvait prétendre épouser quelqu'un du même rang, d'une autre grande famille. Mais plus elle grandissait, plus elle détestait cette idée. Elle voulait exister par elle-même, mener une carrière, même si elle ne savait pas encore quoi, et ne pas être simplement "la femme de". Elle savait tout faire, comme sa mère, pour bien tenir un foyer ou organiser des réceptions mondaines mais c'était loin de la passionner. Elle voulait autre chose qu'être femme au foyer. Même sa mère avait travaillé avant son mariage, pour être indépendante un temps et ne pas passer de la maison de ses parents à celle de son mari. Heureusement, même si sa mère semblait se complaire dans un modèle traditionnel, son père voyait plus grand pour elle. Il voulait qu'elle rentre au Ministère, sous Fiennes, et qu'elle redore le nom des Harper. Elle ne savait pas encore si elle se lancerait dans cette voie, mais quoi qu'il en soit, elle savait qu'elle ferait carrière quelque part. Et pas à la maison.

- D'ailleurs, en parlant de capacité, tu as du mal sur ton devoir ? Quel dommage... Mais tant pis, comme je le disais, c'est pas vraiment un cerveau qu'on te demande d'avoir. Oh, et puis, en parlant de mariage... Comment va Théo Nott ?

C'était petit et bas, mais qu'est-ce qu'elle en était fière ! Elle ne savait pas vraiment les liens qu'entretenaient Théo et Cécylia, mais ce qu'elle savait, c'est qu'ils étaient fâchés. Elle le tenait de la bouche même du garçon en question. Et elle avait fréquenté suffisamment de jeunes filles de bonnes familles pour savoir que la question du futur mari se posait toujours au moins une fois lorsque l'on fréquentait un garçon du même rang. Et Richardson était suffisamment courge pour s'être fait des idées. Alors bénie soit Artémis Nott, peu importe ce qui s'était passé. Mesquine, Cassandre adressa un grand sourire sans équivoque à sa camarade de classe. Elle voulait se battre ? Cela tombait vraiment bien, elle avait besoin de se défouler. Alors que la meilleure gagne ! Mais c'était pour la formule. Parce que la meilleure, c'était Cassandre, quoi qu'il advienne.

Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas amusée ainsi. Il fallait l'avouer et être honnête : Cassandre Harper était devenue bien trop gentille cette année. Irving, Théo... Elle allait finir par devenir vraiment sympa et ne saurait pas pourquoi. Car il fallait voir les choses en face : elle aimait aussi être méchante. Les piques, les mesquineries, les duels verbaux... C'était son univers, son talent à elle et elle le maitrisait mieux que quiconque dans cette école. Et surtout bien mieux que cette petite dinde de Richardson. Elle aimait les conflits, surtout quand elle gagnait et elle aimait démonter ses adversaires. Et quoi de mieux qu'un petit entrainement de temps en temps pour se maintenir en forme ? Elle avait certes un peu souffert de son exclusion dans ses premières années à l'école mais elle avait retiré une expérience certaine dès qu'il s'agissait de se défendre. Cela combiné avec le talent d'attaquer qu'elle possédait naturellement. Elle était une peste, le savait, le revendiquait et n'allait surtout par se laisser battre par une fille telle que Richardson. Alors Cassandre retrouva son habituel sourire mauvais, haussa un sourcil et croisa les bras sur sa poitrine. Elle adorait cela, il fallait l'avouer. Ces petits duels verbaux la remplissait d'une satisfaction indéfinissable. Son père avait raison, elle devait vraiment faire de la politique.

- Oh, chérie, lança-t-elle quand Richardson tenta de l'attaquer sur son apparence. Tu ne sais pas faire mieux que ça ? Je suis tellement déçue, je pensais que cela pourrait être marrant. Tes répliques sont pathétiques. Aurais-tu l'obligeance de monter le niveau ? Je vaux mieux que cela, tout de même. Oh, et pour ta gouverne, je pourrais trouver un mari en claquant des doigts, même si je ressemblais à une petite catin trop maquillée avec une voix aïgue. Si je te ressemblais, en somme. Je suis une Harper, très chère, je suis liée à toutes les plus grandes familles de ce pays. Mais ce n'est pas vraiment mon objectif. Vois-tu, je sais exister en dehors des hommes, moi, et je ne me laisserai pas définir par un mari. Oh, mais quand on que cela, comme toi, je peux tout à fait comprendre. Il faut bien trouver un moyen d'exister, dans la vie, même en tant que plante verte.

Oui, son père avait été démis de ses fonctions et leur branche de la famille était en difficultés financières. Mais le reste des Harper se portait très bien et possédait toujours une fortune assez conséquente et un nom qui pesait dans la bonne société. Ils étaient liés à toutes les familles de poids, que ce soit les Bones, les Harris ou les Nimbus de Pompadour et - même si cela ne lui plaisait pas vraiment - elle restait un très bon parti sur le charmant marché des unions de la bonne société. Après tout, ce n'était un secret pour personne qu'un conflit d'héritage s'annonçait à la mort du patriarche Harper et qu'elle était dans les premiers noms pour hériter. Elle avait été élevée parfaitement par sa mère, elle était irréprochable en société et personne ne se doutait du caractère qu'elle renfermait derrière ses manières lorsqu'elle se rendait aux réceptions. Et elle se trouvait indéniablement plus jolie que cette petite cruche. Mais visiblement, cette chère Cécilya se complaisait dans ses illusions pour pouvoir garder un semblant d'égo et de fierté, pour ne pas voir à quel point elle était pathétique et insupportable. Parce que contrairement à sa camarade, Cassandre avait compris depuis bien longtemps qu'elle n'avait pas un caractère des plus agréables. Elle ne voyait juste pas où était le problème, voilà tout. Il fallait bien des gens avec du caractère dans ce monde. De toute manière, on se faisait écraser dans le cas contraire. Elle éclata de rire, franchement, quand Richardson lui sortit avec aplomb qu'elle ne serait jamais qu'une maîtresse ou une passade, mais jamais une épouse. Merlin, nous étions au dix-neuvième siècle.

- Mais qu'est-ce qui te fait penser que je veux devenir une épouse ? interrogea-t-elle, riant toujours. Contrairement à certaines filles ici présentes, oui, je parle de toi, j'ai beaucoup plus d'ambition que cela. Exister par soi-même, tu connais ce concept ? Je veux faire carrière, pas devenir mère au foyer. Pourquoi gâcher mes capacités à donner des ordres à des Elfes de Maison et à choisir la couleurs des nappes pour une réception ? Rose poudré ou rose nacre, à votre avis, très chère ? singea-t-elle. Tu te donnes des grands air de Serpentard, Richardson, et tu as autant d'ambition qu'une poule.

Elle avait hésité sur le choix de l'animal. L'huitre, c'était bien aussi, non ?

- Oh, et pitié, ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel. Ne viens pas me faire la leçon sur mes larbins, quand on voit qui t'entoure. Les miens au moins ont un cerveau, précisa-t-elle en jetant un regard méprisant à une des filles à coté de Richardson, qui n'eut même pas l'esprit de répliquer. Pathétique.

Et puis de toute manière, Darren n'était pas un larbin. Ils étaient amis. Une forme assez particulière d'amitié, sûrement dûe à leurs caractères respectifs et à la manière dont ils s'étaient liés mais il n'était pas un larbin, contrairement aux Inferis dont s'entourait Richardson. Rien dans le cerveau, tout juste bons à suivre une fille qui les traitait mal. C'était vraiment ridicule. Et ils devaient être un peu masochistes sur les bords, aussi. Le sourire de Cassandre s'accentua quand Richardson lui sortit un mensonge sur le compte de Théo Nott. Oh, si elle se mettait à mentir, c'est que le sujet était sensible. Parfait.

- Ne te voile pas la face, Richardson. Théo et toi êtes bien plus qu'en froid. Vous ne vous adressez même plus la parole depuis qu'il t'as lamentablement larguée suite aux demandes de sa petite sœur - une fille fort intelligente et censée, visiblement - et ce n'est pas la peine de le lier. Car vois-tu, Cécilya, je sais tout cela pour une raison très simple. J'ai parlé moi-même à Théo. Nous nous entendons assez bien, d'ailleurs. Un garçon gentil et intelligent, n'est-ce pas ? C'est peut-être pour cela qu'il t'as lâchée. Trop de différences de caractères. Car tu peux te bercer dans tes illusions autant que tu veux si cela te faire te sentir bien, mais personne ne t'apprécie, Richardson.

Cassandre posa la paume de ses mains sur la table pour regarder sa camarade dans les yeux.

- Tu es exécrable, capricieuse, agressive et condescendante. Un peu comme moi, d'ailleurs. La différence entre nous, c'est que moi je le sais. Et que je me servirai de ma pugnacité pour aller loin dans la vie. Toi, tu te marieras et ton mari te trompera avec une fille plus jeune en te traitant de mégère, parce que tu lui auras donné des ulcères à l'estomac, tellement tu es insupportable. Tu ne seras qu'une de ces pauvres femmes aux réceptions mondaines, coincées dans leurs robes moulantes parce qu'elles auront pris du poids à force de pondre des gosses pour qu'ils héritent de leurs mari. Puis parce qu'elles auront forcé sur les gâteaux, aussi, à force de rester toutes seules toute la journée dans leurs grands manoirs. Tu seras encore plus acariâtre que tu ne l'es déjà et tu traumatiseras ta belle-fille aux dîners de famille. Tu parleras du bon temps où tu avais encore un joli minois et tu tenteras toutes les crèmes pour continuer de plaire à ton mari graveleux aux blagues libidineuses. Et tu sortiras des idées vieilles comme le monde sur la pureté du sang, ce qui mettra tout le monde mal à l'aise, parce que c'est tellement dépassé. Voilà, Richardson, la différence entre toi et moi. Moi je vais vivre. Toi tu vas te marier. Fin de l'histoire.

Cassandre se redressa et croisa les bras sur sa poitrine.

- Maintenant, si tu veux tenter de répliquer en te croyant méchante, agressive, subtile ou fine d'esprit, libre à toi.

[RP terminé pour Cécilya ]