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Les impopulaires [Théo]

Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Profil Académie Waverly
Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeVen 18 Jan 2013 - 23:46
31 Janvier 2007, 18 heures 15.

Cassandre tourna une page de son livre et reprit sa lecture avec avidité. Elle avait emprunté ce livre hier à la bibliothèque après être tombée dessus par hasard mais ne le regrettait pas le moins du monde. Traité Sociologique du Monde Magique était un ouvrage passionnant malgré son titre pompeux et son volume impressionnant de plusieurs milliers de pages. Elle lui avait lancé un sortilège d'allègement et le trainait désormais partout, afin de pouvoir lire à n'importe quel moment, notamment durant les repas où elle mangeait seule. Le dos appuyé contre le mur du couloir, assise par terre, elle attendait le retour dans sa salle de classe de son cousin Edmund. Il avait affirmé vouloir lui parler et lui avait donné rendez-vous dans une bonne heure mais elle s'y était rendue plus tôt, fuyant ainsi la bibliothèque bondée et la Salle Commune bruyante. Elle était plutôt bien ici, dans ce couloir désert. Elle avait placé quelques flammes dans un pot d'encre vide pour la réchauffer et posait parfois les doigts sur la surface du verre pour en sentir la chaleur. Elle avait entendu parler de ce sortilège suite au retour de Laponie et s'était empressée de l'apprendre. Elle avait à cœur de ne pas se laisser distancer par ses camarades - au contraire - et apprenait donc tous les sortilèges qu'ils pouvaient connaître. Des éclats de voix retentirent à l'entrée du couloir mais s'éloignèrent bien vite. Rares étaient les élèves qui fréquentaient les salles de cours à cette heure-ci. Elle-même était d'habitude en train de s'entrainer dans une salle de classe vide, à l'étage au dessus. Mais elle avait préféré s'adonner à sa lecture aujourd'hui.

Le Traité parlait de l'évolution de la société sorcière depuis le dix-huitième siècle et l'examinait sous toutes les coutures, en passant de la place des femmes - chose qui intéressait particulièrement Cassandre - aux conditions de travail, aux manières de recevoir chez soi, à l'éducation des enfants, au mariage, aux postes du Ministère et évidemment l'évolution des statuts du sang. Elle avait même constaté avec satisfaction que l'on citait l'une de ses ancêtres, Helga Harper, qui s'étaient battu pour autoriser le travail de nuit aux sorcières, chose interdite jusqu'en 1912. Actuellement, elle était rendue à 1917 et les répercussions de la guerre moldue sur le monde sorcier, plus importes qu'elle ne le pensait. Elle s'apprêtait à lire un paragraphe sur la participation du Ministère dans une bataille décisive quand des pas lui firent lever la tête de son ouvrage. Intriguée, elle se pencha légèrement en avant pour distinguer au loin un uniforme Poufsouffle. Elle eut la légère satisfaction de constater qu'elle ne portait pas sa main à sa baguette automatiquement comme elle le faisait avant. C'est qu'elle se socialisait, dis-donc !
Décidée à ne pas accorder d'attention au futur arrivant - pour qu'il ne croit pas qu'elle l'espionnait - elle remit le nez dans son ouvrage, coinçant une mèche de ses longs cheveux derrière son oreille. Mais elle releva forcément les yeux en entendant l'inconnu s'arrêter pas très loin d'elle. Elle le reconnut au premier regard. C'est Théo Nott et il était connu pour avoir un père Mangemort. A cause de cela il n'était pas très populaire. Elle s'en fichait. Elle-même n'accordait aucune importance à la popularité des gens et refusait de stigmatiser les enfants de Mangemorts, qui n'avait rien demandé. Puis les partisans de Voldemort avaient été adoré par la société à un moment, après tout. Et elle détestait cette ambiance anti-Sang-Pur qui commençait à apparaître dans la société. Comme si ne pas avoir de sang moldu était un vice ! Elle-même était une Sang-Pur sur plusieurs génération et n'avait rien contre les moldus. Il fallait toujours tomber dans l'excès.

Voyant que le nouveau venu semblait attendre le Professeur Harris, ayant frappé à la porte sans obtenir de réponse, elle leva la tête vers lui.

- Le Professeur Harris est absent, il ne reviendra que dans une heure environ.

Qu'elle connaisse aussi bien l'emploi du temps d'un de ses professeurs pouvait sembler étrange mais elle n'avait pas très envie d'expliciter leur lien de parenté. Elle n'avait pas envie d'être cataloguée comme de la famille d'un professeur, cela serait un reproche en plus qu'on pourrait lui faire. Et il y en avait déjà bien assez.

- Je peux lui transmettre un message, si tu le souhaites.

Elle replongea le nez dans son ouvrage et chercha des yeux le passage où elle s'était arrêtée.

- Ou tu peux attendre ici. Comme tu veux.

Elle recala de nouveau sa mèche derrière son oreille, enroula la chaine en or qu'elle portait au cou - cadeau de sa mère l'année dernière - autour de son doigt et reprit sa lecture. La luminosité avait fortement baissée mais la torche juste au dessus d'elle lui suffisait. Puis de toute manière, elle avait son petit encrier de flammes.


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Théo Nott
Théo NottBibliothécaire
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Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeSam 19 Jan 2013 - 15:03
La démarche lente, Théo avançait distraitement dans les couloirs. Il avait perdu à la courte-baguette contre ses camarades de classe et s'était vu confier la mission d'aller questionner le professeur de sortilèges. Cela faisait plus de trois heures que les septième année s'arrachaient les cheveux sur une dissertation de sortilèges, un vif débat les ayant agité quant à la portée du sujet. Celui-ci pouvant être interprété de deux manières différentes, les jeunes gens avaient défendu leur point de vue avec férocité jusqu'à ce que la bibliothécaire, excédée, ne les mette à la porte de son antre. Finalement, ils n'étaient toujours pas d'accord sur le travail à accomplir et avaient donc décidé qu'il ne leur restait plus qu'une solution : aller demander l'arbitrage du redoutable professeur Harris... Le travail de groupe, quelle plaie !, songea Théo en s'approchant de la salle de classe de sortilèges. Enfin, s'il avait ronchonné pour la forme lors de sa désignation, Théo n'était pas mécontent d'échapper aux discussions enflammées sur un devoir aussi passionnant qu'un cours du professeur Binns... De plus, contrairement à un certain nombre de ses camarades, il appréciait beaucoup le professeur Harris. C'était un homme brillant et intransigeant, un sorcier conservateur et qui savait faire respecter la discipline dans sa classe. En résumé, il avait tout pour plaire au Poufsouffle !

Alors qu'il s'approchait de la classe, Théo avisa une petite silhouette prêt de la porte. C'était une jeune fille en train de lire, qu'il reconnut comme étant Cassandre Harper. Il ne la connaissait pas mais il la casait a priori dans la catégorie très fermée des "gens fréquentables". Fille de bonne famille, elle était la fille de l'ancien directeur de la coopération magique internationale. Elle était également jolie et avait l'air intelligente, même si la rumeur lui prêtait une réputation de petite peste. Si Théo s'entendait bien avec Cécilya, il n'y avait pas de raison qu'il ne s'entende pas avec Cassandre. Mais il n'était pas venu là pour se faire une amie, mais bien pour résoudre les questionnements de ses amis travailleurs. Théo frappa donc à la porte de la salle de sortilèges et attendit qu'on l'invite à entrer. Il s'apprêtait à frapper une seconde fois lorsque Cassandre l'informa que le professeur s'était absenté et lui proposa de lui laisser un message.

Curieux de savoir ce qui poussait une adolescente à faire la secrétaire de son enseignant, Théo se rapprocha de Cassandre et posa sur elle un regard intéressé.

"Merci mais je dois lui poser des questions sur un devoir, donc il va falloir que j'attende son retour."

Avisant le bijou qu'elle enroulait autour de son doigt, le lourd volume qu'elle avait sur les genoux et les petites flammes qu'elle avait emprisonné dans un encrier, Théo se sentit soudain intrigué par cette jeune fille à qui il n'avait jamais prêté attention auparavant. Quelque chose lui disait qu'ils appartenaient au même monde, et c'était une impression suffisamment rare pour être prise en compte.

"Je peux attendre avec toi ? Mais tu préfères peut-être que je te laisse lire tranquillement ton..."

Il se pencha vers le livre pour en déchiffrer le titre et laissa échapper un petit sifflement admiratif.

"Traité Sociologique du Monde Magique ! Ça a l'air intéressant !"

Impressionné par les lectures de cette fille de quatorze ans, Théo se laissa tomber à ses côtés en espérant qu'elle accepte sa présence. S'il devait attendre une heure le professeur Harris, autant que ça soit en bonne compagnie ! Ca lui changerait les idées de son devoir et de la conversation agitée qu'il avait eu avec Samaël la veille...

"Pourquoi tu attends ici, au fait ? Tu as besoin de parler au professeur Harris ou tu cherchais juste un coin calme ?"
Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeSam 19 Jan 2013 - 23:01
Cassandre ressentit une vague de satisfaction devant le sifflement d'admiration de Nott. Être reconnue par ses pairs était déjà quelque chose de très agréable mais par quelqu'un de plus âgé, un septième année bis en plus, était mille fois mieux. Elle ne connaissait Théo Nott que de vue et de réputation, mais elle le voyait souvent plongé dans des livres ce qui montrait un caractère calme et une intelligence normale. Avait-on déjà vu Victor Lloyd plongé dans un livre ? Non. CQFD. Elle savait aussi que c'était un ami de cette petite peste de Richardson, le frère ainé d'une autre Poufsouffle, Artémis Nott et qu'il était loin d'être très sociable. Tout comme elle, du moins.

- C'est plus qu'intéressant, je dois l'avouer. Et tu peux attendre ici, si tu veux. Tu ne me déranges pas.

C'était sa bonne résolution pour 2007. Après sa rencontre / altercation avec Irving, ses mots avaient longuement tournés dans sa tête, tout ce qu'il avait dit sur son attitude. Et bien qu'elle en réfute une partie, elle s’efforçait d'être quelque plus cordiale au quotidien. Pour la plupart de ses camarades, ce n'était pas la peine, c'était déjà fichu mais pour ceux qui ne la connaissait, rien n'était vraiment joué. Puis Théo Nott n'avait pas semblé se formaliser de sa mauvaise réputation, de tout ce que l'on disait sur elle. A moins qu'il ne veuille essayer de lui arracher quelques mots ou des informations pour ensuite pouvoir se moquer d'elle. C'était aussi une possibilité qu'elle était obligée d'envisager. Soudainement méfiante, elle évalua Théo du regard. Non, elle devenait paranoïaque. C'était un Poufsouffle après tout, pas un Serpentard manipulateur. Elle ne pouvait pas se méfier infiniment des gens comme ça, c'était le meilleur moyen de devenir folle. Papillonnant des paupières pour chasser ce genre de pensée, elle se décala légèrement par réflexe quand Théo s'assit à coté d'elle. D'un léger coup de baguette magique qu'elle gardait posée à coté d'elle, elle fit léviter l'encrier de flammes pour le déplacer un peu, afin qu'il ne gêne pas Théo.

- Un peu des deux, en fait. Le Professeur Harris m'a faite mandée et en attendant, je préfère la compagnie d'un livre à celle de mes camarades de classe. La Salle Commune de Gryffondor est... bruyante. Et je suis dans la promotion de Victor Lloyd, pour te donner une idée, ajouta-t-elle en soupirant.

Machinalement, elle effleura les pages du bout des doigts. Elle était beaucoup mieux ici, tranquillement installée, à l'abri des regards des autres. Les choses s'étaient apaisées, depuis la rentrée, mais il restait quelques acharnés qui ne laissaient jamais tomber leurs petites blagues favorites. Posant ses yeux sur Théo, elle reprit la parole.

- Mais je crois que tu peux comprendre cela. Je t'ai souvent vu le nez dans un ouvrage, toi aussi.

Pourtant, il avait des amis lui au moins. Elle l'avait déjà croisé avec Richardson, il semblait être ami avec Samaël Smith - une rumeur courait sur lui en ce moment d'ailleurs, une rumeur très tenace - et avait au moins sa sœur. Cassandre aurait bien aimé avoir quelqu'un comme ça. Pas une sœur, car elles auraient été sûrement en compétition mais un frère. Un grand frère, pour la protéger, un grand frère qui soit encore à Poudlard pour la défendre. Ou un petit frère, qu'elle défendrait elle-même. Ou même une petite sœur, avec une grande différence d'âge, qui la prendrait comme modèle. Mais elle savait très bien que ses parents avaient déjà eut bien du mal à l'avoir elle, alors un deuxième enfant ! C'est aussi pour cela qu'ils l'avaient choyée plus que de raison, elle était leur fille unique.

- Quel est ton problème sur le devoir ? Je ne suis pas en septième année, mais un regard extérieur peut toujours être bénéfique.

C'était tout de même rare qu'elle parle à des garçons. Il y avait Darren bien sûr mais Darren c'était... à part. Elle ne savait même pas elle-même dans quelle catégorie de relation le classer. Ils devraient mettre les choses au clair mais il lui arrivait tellement de choses ces derniers temps - dont des plus qu'horribles et tragiques - que ce n'était pas vraiment le moment pour parler avec lui. Après il y avait Irving, mais c'était tout aussi différent. Pourquoi ne pouvait-elle pas avoir des relations simples et équilibrées avec les gens ? Elle aurait même été incapable de dire si Amely était vraiment son amie ou pas. Un peu las, elle posa de nouveau ses yeux sur Théo. C'était tout de même un joli garçon. Plus qu'Irving et Darren, en tout cas. Se morigénant intérieurement pour ces pensées de midinettes dignes de Kelly Murdoch, elle cala de nouveau une mèche de cheveux derrière son oreille.

- Puis je ne me débrouille pas si mal en sortilèges. Je m'entraine pour mes BUSES.

Voire un peu plus, parfois. Elle sortait parfois des sortilèges de livres de sixième année qu'elle sortait de la bibliothèque. Elle ne maitrisait pas tout, évidemment, mais se débrouillait plutôt bien, à sa plus grande satisfaction. Elle avait peut-être un caractère exécrable, mais elle restait une sorcière brillante. C'était au moins cela.


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Théo Nott
Théo NottBibliothécaire
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Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeLun 21 Jan 2013 - 19:34
Théo remercia Cassandre d'un hochement de tête poli lorsqu'elle accepta sa présence. Il s'interrogea cependant sur l'étrange regard qu'elle lui avait lancé avant de lui faire de la place, se demandant s'il avait une tache sur le nez pour qu'elle le jauge ainsi. Cependant, la jeune fille ne fit aucun commentaire et enchaîna sur la raison de sa présence, ce qui suscita la curiosité de Théo. Il n'y avait pas cinquante raisons pour lesquelles un professeur convoquait un élève : c'était soit un problème scolaire ou un problème disciplinaire. Etant donné ses lectures, Cassandre lui semblait être une bonne élève alors il soupçonnait le problème de comportement. Et comme Cassandre ne semblait pas décidée à lui donner plus de détails, Théo supposa qu'il s'agissait de quelque chose dont elle n'était pas fière... La jeune fille lui affirma rechercher la solitude, avant de se plaindre de ses camarades. Un petit rire moqueur s'échappa des lèvres de Théo à la pensée de Cassandre obligée de se coltiner la présence de Victor Lloyd, probablement l'être le plus insupportable de Poudlard. Il lui adressé la parole une fois pour complimenter son style vestimentaire et après quinze minutes de babillage futil, Théo avait dû résister à l'envie de le passer par la fenêtre.

"Je te plains sincèrement. J'aurais été content d'être réparti à Serdaigle et surtout Serpentard, mais plutôt avaler mon chapeau que de mettre les pieds dans la salle commune de Gryffondor... Sans vouloir t'offenser."

Critiquer la maison de son interlocuteur, ou l'art de parler aux filles d'après Théo Nott... Réalisant un peu tard qu'il avait peut-être fait une boulette, il adressa un petit sourire contrit à Cassandre. Celle-ci ne sembla pas s'en formaliser, cependant, puisqu'elle enchaîna sur sa propre propension à passer son temps le nez dans un bouquin.

Théo approuva d'un signe de tête, peu étonné par la remarque. A force de trimbaler des bouquins partout dans Poudlard, il était naturel que les gens aient fini par le remarquer. Les couloirs, le parc, les salles de classe, la salle commune ou la grande salle, c'était bien simple, il lisait partout. Il lui était même arrivé de lire en cachette dans un coin des tribunes pendant un match, faisant simplement acte de présence. Les rares personnes à ne pas aller assister aux matchs de Quidditch étaient très vite cataloguées comme bizarres et asociales, alors il faisait toujours l'effort d'être présent. De là à passer des heures à regarder en l'air en attendant que des attrapeurs empotés repèrent enfin une boule ailée, il y avait un monde... Les seuls matchs auxquels il était vraiment attentif étaient ceux de sa maison, a fortiori depuis que sa soeur avait intégré l'équipe.

"La bibliothèque est ma seconde maison", répondit-il en haussant les épaules. "Comme toi, j'ai tendance à préférer la compagnie des livres. Ils font des amis fidèles, n'est-ce pas ?"

Ils faisaient une belle brochettes de solitaires, tous les deux ! Et de travailleurs, comme le montra la prochaine question de Cassandre. Aimaient-ils travailler parce qu'ils étaient seuls, ou au contraire étaient-ils seuls parce qu'ils travaillaient ? Les deux s'excluaient-ils forcément ? Probablement, car les têtes de classe étaient rarement des personnes populaires qui croulaient sous les activités extra-scolaires, à moins d'être naturellement doués comme Swann Twilfit... Quoi qu'il en soit, il connaissait peu de filles de quatorze ans qui soient prêtes à parler devoirs de sortilèges. Il y avait bien Amy, mais c'était juste parce qu'elle avait besoin de son aide... Cassandre, à l'inverse, était prête à l'aider lui, parce qu'elle était douée dans cette matière. La perle rare des adolescentes, voilà ce qu'elle était !

"C'est très gentil à toi", répondit-il avec un sourire, "Mais je ne crois pas que tu puisses nous aider, il s'agit d'une question d'interprétation du sujet. Les avis divergent parmi mes camarades, donc je pense que seul le professeur Harris pourra trancher en nous disant ce qu'il avait voulu dire... Enfin, regarde si tu veux, cela porte sur le sortilège Fidelitas."

Il fouilla dans son sac et en tira un parchemin portant l'énoncé du sujet, qu'il tendit à Cassandre. Pendant qu'elle l'examinait, il réfléchit à ce qu'elle venait de dire. Quelque chose ne collait pas.

"Tu révises pour les BUSEs ? Mais tu es en quatrième année, non ?"

Il était sur d'avoir déjà entendu Cécilya râler contre sa camarade de classe, ce qui suggérait qu'elle était dans son année...

"Enfin il n'est jamais trop tôt pour s'entraîner, je suppose ! D'ailleurs si tu as besoin d'aide pour quelque chose, n'hésite pas. Il parait que je suis un merveilleux professeur."

Un petit sourire amusé aux lèvres, Théo se remémora sa séance de travail avec Amy quelques jours plus tôt. Une fillette enthousiaste et gentille, même s'il préférait le calme et l'intelligence de Cassandre ou les bonnes manières de Cécilya. Se sentant courbaturé après ces heures de travail, Théo s'étira et se faisant, avisa les petites flammes que Cassandre avait enfermé dans un encrier.

"Intelligent", commenta-t-il en désignant l'objet. "J'ai entendu dire que ce sortilège avait beaucoup été utilisé en Laponie. Ma soeur était là-bas..."

Il s'interrompit un instant, posant un regard sombre sur le sol devant lui. On aurait pu penser qu'un tel évènement aurait été propice à rapprocher le frère de sa soeur, mais cela avait été tout l'inverse. Peut-être que Théo n'avait pas su exprimer son inquiétude, ni son soulagement de la savoir en vie, mal à l'aise avec ce type d'effusions ou de déclarations. Pour autant, il avait été secoué et avait obligé Samaël à lui faire un compte-rendu détaillé. C'est en pensant au récit de son ami qu'il se remémora de quelque chose : il parlait à celle qui avait été le plus durement touché par l'avalanche... Mal à l'aise d'avoir amené un tel sujet dans la conversation, Théo lança un regard désolé à Cassandre. Mais maintenant qu'il avait commencé à en parler, autant continuer.

"J'ai appris que tu avais été durement touchée", murmura-t-il en posant un regard concerné sur la jeune fille. "J'espère que tu vas mieux."

Bien sûr, cela ne devait pas faire du bien de se faire enfouir sous la glace. Mais au-delà de la douleur physique, Théo imaginait que Cassandre avait dû être profondément secouée par l'avalanche. C'était le genre de choses à vous rendre claustrophobe et insomniaque... Peu désireux de voir la jeune fille s'assombrir, il ajouta avec un clin d'oeil :

"Et félicitations pour ton titre de reine du bal."
Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeDim 27 Jan 2013 - 18:05
Cassandre ne se formalisa pas de la remarque de Théo sur sa maison, elle était la première à pouvoir énoncer tous les défauts des Gryffondor sans en omettre aucun. Et même si elle commençait à changer d'avis sur sa Répartition, elle aurait été ravie d'être répartie à Serdaigle, la maison des érudits. Après tout, elle était la meilleure de sa promotion de Gryffondor - en même temps avec Lloyd comme concurrent ce n'était pas très difficile - et était l'une des meilleures de son année, concurrencée justement par quelques Serdaigle comme Amely qui était une fille brillante. D'ailleurs, est-ce qu'elles auraient été très amies si Cassandre avait été répartie à Serdaigle ? Elle ne saurait le dire. Après tout, ni l'une ni l'autre n'avait un caractère facile. Quant à Serpentard... Elle n'avait rien contre cette maison sauf le manque d'honnêteté chronique qui caractérisait ses membres mais elle mentait très bien aussi même si elle préférait dire la vérité, ce qui était quand même beaucoup plus blessant en général. Mais elle aurait eut sa place à Serpentard, petite Sang-Pur de bonne famille avec un papa à un poste important. Néanmoins, fréquenter Cécilya Richardson au quotidien aurait sûrement fait des étincelles. Cette petite peste avait un sacré égo et ne se prenait pas pour un Veracrasse, il fallait le dire. Toutes les deux dans le même dortoir aurait été plutôt comique. Même si Cassandre était sûre de l'emporter sur Richardson si elles venaient à s'affronter, elle était beaucoup plus solide que cette petite poupée de porcelaine. Poupée de porcelaine que Théo Nott semblait apprécier visiblement vu qu'ils passaient beaucoup de temps ensemble. Elle avait du mal à voir ce qu'on pouvait trouver à Richardson qui avait quand même un caractère exécrable. Tout comme elle-même évidemment, mais elle, elle n'avait pas d'amis. Mais étant donné que Nott lui parlait de manière plutôt cordiale, cela ne semblait pas le déranger plus que ça. Quelque peu intriguée sur ce qui pouvait pousser Nott à apprécier les petites pestes, elle ne replongea pas tout de suite le nez dans son livre comme elle l'aurait fait avec quelqu'un d'autre.

Elle attrapa le parchemin qu'il lui tendait et le parcouru rapidement. Elle pouvait voir au premier coup d’œil qu'Edmund l'avait fait exprès. Il en parlait de temps en temps, au repas, car selon lui glisser des pièges dans les énoncés poussait ses élèves à se creuser les méninges en bons Serdaigles. Même s'ils n'étaient pas des Serdaigle d'ailleurs. C'était un peu perfide mais intelligent. Et il détestait qu'on vienne lui demander d’éclaircir. Un peu amusée que des septième année soient tombés ainsi dans le panneau, elle sourit légèrement. Elle releva la tête vers Théo, son sourire s'agrandissant devant son étonnement quant à son programme de révision.

- Je suis en effet en quatrième année. Mais le programme est trop facile, je préfère m'avancer. Comme ça, l'année prochaine, je réviserai pour ma sixième année.

Et décrocherait des O à tous ses BUSES, du moins elle l'espérait. Après tout, elle ne savait pas encore quoi faire après Poudlard et préférait ne pas se fermer de portes. Le programme de quatrième n'était pas trop facile au début, mais après des heures d'entrainement comme elle le faisait chaque semaine, elle le maitrisait sur le bout des doigts. Elle hésitait entre faire de la politique - comme le souhaitait ses parents - ou faire un métier de baguette. Elle était très douée en Sortilèges et en DCFM, elle pouvait entrer dans des métiers physiques. Mais ne se voyait pas chez les Aurors, par exemple. En fait, Cassandre ne se voyait nulle part, dans aucun métier. Elle était complètement perdue quant à son avenir et même si elle savait qu'elle avait encore du temps, cela l'angoissait un peu. Alors oui, elle était une élève brillante à Poudlard. Mais si elle ne savait pas exploiter ses capacités plus tard, à quoi cela servait donc ?

Elle se raidit quand la conversation passa sur la Laponie. Elle n'en n'avait parlé à personne, préférant oublier cet évènement. Évidemment, elle ne pouvait rien oublier. Elle en faisait encore des cauchemars parfois, même si moins qu'avant, les premiers jours. Elle avait l'impression qu'avoir vaincu le Détraqueur lui avait fait du bien, comme si elle avait vaincu un peu sa peur. Évidemment, elle avait désormais du mal avec certaines choses. L'idée des grandes étendues de glace, comme le Lac congelé, l'angoissait. Et elle ne supportait plus d'être dans une pièce au plafond trop bas, elle avait l'impression d'étouffer. Et elle détestait être enfermée. Mais elle se disait que ces angoisses passeraient avec le temps. Le seul qui était au courant de son chamboulement était Irving mais elle lui faisait confiance pour ne pas en parler. Aussi, elle s'appliqua à ne rien laisser paraître quand Théo lui parla de ce qui était arrivé. Adoptant le même ton que pour ses parents, elle haussa les épaules et répondit d'une voix détachée sans pour autant quitter son livre des yeux, sans lire la moindre ligne. Son cœur avait un peu accéléré et elle bloqua sa respiration pour la calmer.

- Ce qui est fait est fait, répondit-elle platement. Je m'en suis remise.

Ce n'était qu'un demi-mensonge. Oui, elle allait mieux, c'était indéniable. Mais elle n'en n'était pas complètement remise et avait refusé d'aller voir un psychomage comme avaient demandé ses parents. Elle avait tout de même sa fierté. Et elle n'avait pas besoin de s'épancher sur l'épaule d'un inconnu, loin de là. Elle réglait ses problèmes avec elle-même, un point c'est tout. Ce fut la mention de son titre du Bal qui la décrispa un peu. Après la catastrophe, tout le monde avait oublié. Et puis même avant, personne n'avait été ravi qu'elle ait été élue, sauf Topïas qui l'avait félicitée encore une fois quand il lui avait écrit une fois qu'elle était rentrée en Angleterre. Ils avaient échangé quelques lettres depuis et même si le style grandiloquent du jeune homme la faisait un peu rire parfois, elle était ravie d'avoir quelqu'un avec qui correspondre. Un grand sourire illumina son visage et elle releva les yeux vers Théo, ravie.

- Merci, c'est gentil de ta part ! Tu dois être l'un des seuls que cela ne dérange pas, d'ailleurs !

Mais c'était de la jalousie pour les autres, qui auraient préféré voir leurs petites-amies ou copines décrocher le titre. La seule à qui elle aurait bien voulu le concéder était Artémis Nott, qui avait le standing pour même si elle n'était pas très jolie. Elle avait sûrement été pénalisée à cause de son cavalier. C'était bien joli de vouloir faire de l'humanitaire en accompagnant Danny Sneals, mais c'était tout de même un suicide social. Mais bon, Artémis Nott était une Poufsouffle, ils étaient bien trop charitables.

- Ta sœur était une sérieuse concurrente, je dois l'avouer. Elle avait l'éducation nécessaire.

Retendant son parchemin de devoir à Théo, coinça une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

- Si j'étais toi, je n'irai pas demander d'explication à Harris. Il l'a fait exprès pour vous torturer les ménages et vous serez pénalisé si vous lui demandez de l'aide. Crois-moi, je le connais. Si vous voulez une bonne note, vous devez faire deux devoirs selon les deux interprétations du sujet. Si vous n'en faites qu'un, il vous mettra une mauvaise note en affirmant que ce n'était pas la bonne manière de répondre.

Réalisant que Théo allait sûrement se poser des questions quant à sa proximité avec un professeur, elle devança sa question.

- C'est mon grand-cousin, le cousin de ma mère, expliqua-t-elle. Il parlait de cette technique au repas du Nouvel An. C'est plus de travail mais cela en vaut la peine.

Un sourire moqueur naquit sur ses lèvres à l'idée de savoir Edmund désappointé par l'intelligence de ses élèves. Lui qui s'en plaignait si souvent !

- Il sera obligé de vous donner une bonne note.

Effleurant du doigt la reliure de son livre, elle se rendit compte qu'elle venait de donner à Théo une raison de partir et de la laisser toute seule. Dommage, elle avait bien aimé parler avec lui. Mais il n'allait pas perdre son temps à rester avec une fille de quatorze ans pendant une heure juste pour le plaisir de sa compagnie. Jetant un nouveau coup d'oeil à son voisin, elle songea que oui, c'était vraiment dommage.


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Théo Nott
Théo NottBibliothécaire
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Profil Académie Waverly
Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeMer 30 Jan 2013 - 17:53
Théo jeta un regard intéressé à sa camarade lorsqu'elle lui expliqua qu'elle trouvait le programme facile et qu'elle s'avançait. Mais que faisait-elle donc à Gryffondor, cette petite ? Soit elle était vraiment très travailleuse, soit elle était vraiment très douée, soit elle s'ennuyait beaucoup dans la vie. Peut-être que c'était un peu des trois. Quoi qu'il en soit, il ressentait un regain d'intérêt pour cette jeune demoiselle si sérieuse, qui le poussa à la questionner d'avantage.

"Alors, est-ce que tu travailles pour le plaisir de l'émulsion intellectuelle, ou bien as-tu déjà une idée de ce que tu veux faire plus tard ?"

Il vit ensuite Cassandre devenir plus distante lorsqu'il aborda le sujet de la Laponie. Evidemment, il avait été stupide à remuer ainsi le couteau dans la plaie ! Ce n'était pas le genre de sujet qu'on abordait, il aurait dû attendre qu'elle lui en parle d'elle-même. D'ailleurs, pourquoi l'avait-elle fait ? Ils ne se connaissaient pas, alors elle avait dû être surprise qu'il parle des terribles évènements qui s'étaient déroulés en Finlande. Il était probable que le jeune Poufsouffle ne comprendrait jamais vraiment ce qu'avaient pu ressentir les élèves enfermés dans cette école, ce jour là. Quoi qu'il en soit, il ne regrettait pas d'être resté à Poudlard, ce jour là... Si ce n'est qu'en y allant, il aurait pu garder un oeil sur Artémis et Samaël. Mais Théo n'était pas un brave ni un courageux et il ne savait pas du tout comment il aurait réagi en pareille situation.

Heureusement, il parvint adroitement à détourner la conversation en évoquant le titre de reine du bal de la jeune fille, ce qui eut le don de lui redonner le sourire. Cassandre semblait fière de son titre, même s'il lui avait été décerné par tirage au sort comme il avait cru le comprendre. Elle fit alors une remarque étrange qui l'interloqua, affirmant qu'il était un des rares que le titre ne dérangeait pas, avant d'affirmer qu'Artémis était une sérieuse concurrente. Théo esquissa un petit sourire avant de baisser les yeux. Jouant distraitement avec la chevalière aux armoiries des Nott qui ornait l'un de ses doigts, Théo songea à la bonne éducation de sa soeur. L'éducation, elle l'avait très certainement, mais l'envergure, peut-être pas... A la lumière de leur dispute, Théo songea qu'Artémis aurait beaucoup à apprendre d'une fille telle que Cassandre, qui malgré son jeune âge, faisait déjà preuve d'une maturité et d'une élégance remarquables.

"Artémis ferait une belle reine du bal, je suppose", répondit-t-il en redressant la tête. "Mais je trouve que le titre te sied particulièrement bien. Pourquoi disais-tu que je suis l'un des seuls que cela ne dérange pas ? Tu as eu affaire à des jalouses ?"

Il trouverait cela étrange, ce n'était qu'un titre de reine du bal, il n'y avait pas de quoi là gâcher le plaisir d'une adolescente en lui faisant des remarques désagréables... Sa camarade interrompit ses pensées en lui tendant son sujet de devoir, avant de lui prodiguer quelques conseils sur la façon de répondre. Étonné, Théo allait lui demander comment elle en savait tant sur les méthodes d'interrogation du professeur Harris lorsque Cassandre lui expliqua justement qu'il faisait partie de sa famille.

"Vous êtes de plus en plus surprenante, mademoiselle Harper !", commenta-t-il avec malice. "Ainsi donc, le professeur Harris aime piéger ses étudiants... Ceci explique cela. Merci du tuyau, en tout cas, je vais le suivre."

Après un instant d'hésitation, il se pencha vers Cassandre et déposa un léger baiser sur sa joue en guise de remerciement. Elle venait de lui éviter une note catastrophique en lui révélant un petit secret de son oncle Edmund ! Quelle chouette fille ! Ravi d'avoir résolu son problème, Théo rangea son sujet dans son sac et reporta son attention sur Cassandre, oubliant même qu'il n'avait plus de raison de rester là. La conversation était bien lancée, il avait encore toute la soirée pour achever son devoir et la jeune Gryffondor était de plutôt bonne compagnie Ces derniers temps, Théo avait pour règle de ne jamais refuser une bonne compagnie ! Et puis si la réputation de Cassandre était juste, elle ne se priverait pas de l'envoyer balader si elle avait envie d'être en paix.

Théo resta donc assis aux côtés de la jeune fille, songeant à toutes les mauvaises notes qu'il avait eu en sortilèges au fil des ans. Sacré professeur Harris !

"Je n'arrive pas à croire que je n'ai pas repéré son petit stratagème en plus de sept ans d'études", dit-il avec une petite mimique. "Alors, ce n'est pas trop dur d'avoir un membre de sa famille comme enseignant ?"
Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeSam 2 Fév 2013 - 17:32
Ce qu'elle voulait faire plus tard... Une grande question. Cassandre était douée dans de nombreux domaines ce qui lui ouvrait des voies toutes aussi nombreuses. A part la Botanique, elle pouvait se lancer dans tout. N'étant pas vraiment un modèle de compassion ou de patience, ce ne serait sûrement pas les voies du social ou de la médecine. Ses parents voulaient qu'elle entre au Ministère, disaient qu'elle avait le charisme pour. Mais si Cassandre se voyait bien à un haut-poste, elle avait du mal à s'imaginer dans les petites mains, snobées par des bureaucrates abrutis et vulgaires alors qu'elle valait mieux qu'eux. Et comme elle refusait de se faire pistonner - même si elle n'en n'avait plus la possibilité désormais - elle devrait commencer par les postes dont personne ne voulait. Mais en même temps, elle était douée avec une baguette dans les mains. Et aimait faire de la magie. Devenir Baguette d'Elite la tenterait bien. Mais ses parents diraient que ce n'était pas un métier pour une demoiselle. Avocate aussi lui plaisait bien, mais l'idée de juger des criminels la révulsait. Après, elle pouvait toujours se lancer dans des études de sortilèges et aviser après. Elle était perdue entre tout ce qu'elle voulait faire, les volontés de ses parents et surtout, l'idée de devoir choisir un métier qui signifiait qu'elle aurait quitté Poudlard. Et malgré toutes les difficultés qu'elle avait dans cette école, Cassandre ne se voyait pas ailleurs.

- Je ne sais pas vraiment, répondit-elle. Mais je préfère ne pas me fermer de voies.

Et tandis que Théo s'interrogeait sur le sens de sa phrase, quand elle avait affirmé qu'il était le seul à être content pour elle, tous les sifflements qu'elle avait entendu lui revinrent en mémoire. Des jalousies ? Oui, sans hésiter. De la méchanceté ? Pas forcément volontaire. On pensait juste qu'elle ne le méritait pas, ce titre. Et elle n'était pas d'accord. Si on devait élire la Reine du Bal sur la gentillesse dont elle faisait preuve, on aurait pris toutes les Poufsouffle, fichues devant Danny Sneals et on aurait élu celle qui acceptait de devenir sa petite amie pour une durée d'un an. C'est là où on pouvoir voir les personnes gentilles. Dans l'abnégation de soi. Et il fallait beaucoup d'abnégation de soi pour sortir avec Danny Sneals. Oui, décidément, Artémis Nott aurait bien mérité le titre. Alors non, elle n'était pas une fille gentille, elle avait autre chose à faire, merci bien. Mais elle dansait bien, avait les bonnes manières et la tenue qui allait avec. Alors, certes, on pouvait élire une Wright ou une Wilson pour faire plaisir à la majorité, mais il suffisait de poser la couronne sur la tête de Peeves et ça revenait au même.

- Disons que c'est un titre qui en faisait rêver plus d'une.

Et que les filles avaient la critique facile. Mais pas avec autant de talent qu'elle-même, il fallait l'avouer. Elle s'apprêtait à affirmer que ce n'était rien, d'avoir aidé Théo pour le devoir - après tout, il avait été sympa avec elle - quand il déposa un baiser sur sa joue. Il fallait savoir plusieurs choses à propos de Cassandre Harper. D'abord, elle fréquentait peu de garçons. Dans un souci d'éducation dans un premier lieu et aussi parce qu'elle avait toujours trouvé les garçons de son âge fondamentalement idiots. Et être de l'année de Victor Lloyd ne l'aidait pas à démentir. Et les deux seuls autres garçons qu'elle connaissait était Irving et Darren. Et en deuxième lieu, c'est qu'aucun garçon ne s'était jamais permis cela avec elle. Elle faisait peur à certains et n'aurait jamais laissé les autres le faire, sous peine de les éventréer dans les secondes qui suivaient. Mais là, elle n'avait même pas eut le temps de réagir. Et ne savait pas comment réagir désormais. Elle pouvait s'énerver et s'emporter, être froide et méchante ou... Ne rien faire. Après tout, il ne l'avait pas agressée et même si elle se haïssait profondément pour cela - elle n'était pas une midinette, par Vivianne ! - Théo Nott était un garçon plutôt beau. Vivianne, elle se détestait de penser cela. On aurait pu la confondre avec une de ses camarades de dortoir. Et en plus, elle avait légèrement rosi sur les pommettes, elle le sentait. Désireuse de ne pas passer pour une courge, elle haussa un sourcil mais sourit légèrement pour adoucir sa réplique. Pour la première fois de sa vie, Cassandre n'avait pas envie de vexer quelqu'un et rosissait. Elle allait s'enterrer dans la Forêt Interdite tellement elle se sentait idiote.

- Pas avant le cinquième rendez-vous, je te préviens. Troisième si tu es sage.

Peu désireuse de s’appesantir sur le sujet - elle était trop gênée - elle releva le menton et chassa toute pensée de midinette de son esprit. Elle n'était pas ce genre de filles, merci bien. Elle avait une réputation à tenir. Déjà qu'on racontait des choses sur Darren et elle. Les gens étaient vraiment inutiles et agaçants. Darren O'Connor, si elle lui reconnaissait des qualités, ne serait pas vraiment le genre de garçons qu'elle fréquenterait sur ce plan-là. Elle était beaucoup trop féministe pour cela et avait horreur qu'on lui dicte son comportement. Cela déplaisait à ses parents, d'ailleurs. Parce qu'elle était une Harper et malgré la déconvenue de son père, elle se devait de rester une fille bien éduquée et irréprochable. Elle pouvait l'être. Polie, sage, élégante et brillante. Mais c'était quelque chose de très superficiel. Elle devait se mordre la langue en société pour ne pas protester devant des paroles aberrantes et devait faire comme si elle n'était qu'une petite poupée de salon. Or, elle était loin d'avoir la délicatesse d'une poupée de salon et pouvait envoyer Darren voir ailleurs avec autant de délicatesse qu'un dragon dès qu'elle le voulait. Elle était vraiment mauvais genre, disait sa mère. Mais elle n'avait de toute manière pas l'intention d'épouser quelqu'un qui voulait une jolie petite dame soumise. Le moyen-âge, très peu pour elle, merci bien.

- Je savais qu'Edmund serait mon enseignant bien avant que je recoive ma lettre de Poudlard. Cela ne change pas grand-chose, qu'on soit de la même famille. Il est impartial avec moi. Ou partial, selon les points de vue. Je suis à Gryffondor, après tout.

L'aversion de son cousin pour sa maison était célèbre. Elle n'en connaissait pas vraiment la source exacte même si on murmurait des choses dans la famille, à propos de ses frères décédés. De toute manière, il lui avait affirmé avant même sa Répartition qu'elle ne serait pas à Serdaigle, alors qu'elle le voulait pourtant avec ferveur à l'époque, ce qui l'avait beaucoup vexée. Trop de culot, selon lui. On devait lui reconnaître qu'il n'avait pas vraiment tort.

- On s'y fait. Et après tout, personne ne le sait. Sauf toi, désormais. Et s'il te vient à l'idée de le répéter, pense donc à ton physique de joli cœur et de ce que je pourrais lui faire. Il y en a qui seraient vraiment déçues.

Ricanant légèrement, elle ne put s'empêcher de penser à Cécylia Richardson, qui collaient aux chaussures de Théo Nott comme un Véracrasse à une surface plane. Peut-être qu'elle se berçait d'illusions. Les filles de son âge étaient tellement niaises ! Mais il fallait avouer que cela serait dommage de faire du mal au visage de Théo Nott. Enfin, au pire, elle savait comment annuler ses sortilèges. Constatant avec plaisir qu'il était resté là même s'il n'y avait plus de raisons, elle lui adressa un léger sourire.

- Je pourrais en citer plusieurs... Braxwell, Edelstein, Richardson, Jackson, Murdoch, par exemple.

Elle avait pris des noms au hasard en restant dans des choses assez probables. Bethany Braxwell, cette folle, craquait pour tout ce qui bougeait, Rebecca Edelstein était dans la même année que Théo et le fréquentait donc depuis des années, Eva Jackson était assez fleur-bleue et Murdoch... était Murdoch. Seul le nom de Richardson n'était pas là au hasard. Elle voulait savoir de quoi il en retournait vraiment. Et elle l'avait prononcé de manière tout à fait innocente, ses grands yeux bleus levés vers Théo et un léger sourire au coin des lèvres. Tout en faisait mine de se replonger dans son livre, elle haussa doucement les épaules.

- Des filles qui seraient ravies de te passer la bague au doigt, ou le philtre d'amour dans le chocolat. Je me méfierai, si j'étais toi. Les groupies, c'est toujours prêt à tout.


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Théo Nott
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Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeDim 10 Fév 2013 - 19:22
"Pas avant le cinquième rendez-vous, je te préviens. Troisième si tu es sage."

Telles furent les paroles de Cassandre suite au baiser que Théo avait déposé sur sa joue en toute innocence, comme il aurait pu le faire avec sa soeur ou avec Cécilya. Pour la remercier, tout simplement. Mais après sa réponse, il comprit que ce n'était peut-être pas la chose la plus avisée à faire avec une jeune fille qu'il connaissait à peine, et fut plutôt heureux de voir que Cassandre le prenait à la rigolade. Théo éclata d'un rire franc à ses paroles, se sentant intérieurement flatté par la couleur rosie qu'avaient pris les pommettes de sa camarade. Si Cassandre avait eu deux ou trois années de plus, cela aurait été le moment parfait pour l'inviter à sortir avec lui... La jeune fille avait certainement l'intelligence, le caractère et la beauté nécessaire pour lui plaire, sans oublier son statut familial qui ne gâchait rien. Mais étant donné son âge, Théo ne l'envisagea même pas et se contenta de répondre en riant :

"J'y penserai."

La conversation revint ensuite sur des horizons plus sages, Théo l'ayant questionné sur sa relation avec leur acariâtre professeur de sortilèges. Cassandre lui apprit qu'elle savait depuis longtemps qu'il serait son enseignant et que cela ne changeait rien à l'impartialité du professeur à son égard. Théo sourit avec amusement à l'évocation du comportement du professeur Harris à l'égard de la maison Gryffondor. Il s'était souvent demandé pourquoi leur professeur détestait cette maison, qui était pourtant la plus populaire des quatre, de loin. Enfin, ce n'était pas pour lui déplaire. Gryffondor gagnait bien trop souvent la Coupe des Quatre Maisons à son goût !

Théo hocha la tête en signe de compréhension. Lui-même entretenait une relation un peu spéciale avec l'une de ses enseignantes, le professeur Adamson, mais cela n'avait jamais transparu sur leur comportement respectif et il doutait que quiconque soit au courant. Malgré tout, cela devait être parfois étrange d'avoir un membre de sa famille comme professeur. Nul doute qu'il devait avoir un comportement différent lors des réunions de famille que lors de ses cours...Du moins, Théo l'espérait. Il avait beau apprécier Edmund Harris, il fallait bien reconnaître qu'il parfois un peu trop...rigide.

Il allait rebondit sur les propos de Cassandre lorsque celle-ci menaça son physique de "joli-coeur", tout en ajoutant quelque chose qui l'étonna. S'il était flatté qu'elle lui trouve un physique plutôt attrayant, le Poufsouffle ne voyait vraiment pas à qui elle pouvait bien faire allusion et qui serait déçue s'il se trouvait être...abîmé. Théo était célibataire depuis longtemps et avait généralement des passe-temps plus sérieux que de tenter de séduire ses condisciples, alors il ne voyait pas ce qui pouvait lui donner une telle idée. Peut-être l'avait-elle aperçut le week-end dernier avec Olivia, à Pré-au-Lard ? Mais il l'aurait vu, le village était peu rempli ce jour là et puis Cassandre n'avait pas l'autorisation de quitter le château, elle... Olivia et Cassandre partageait la même salle commune, peut-être qu'elle lui en avait parlé, mais il trouvait ça étrange. Il ne lui semblait pas que les deux jeunes femmes soient particulièrement proches... D'un autre côté, Olivia avait une réputation de commère. Oui, c'était peut-être ça.

"Euh, si tu le dis...", répondit-il, ouvertement intrigué. "Mais ne t'en fais pas, ton secret est entre de bonnes mains avec moi !"

Les prochaines paroles de la jeune fille le surprirent d'autant plus, que ce soit la liste qu'elle invoqua, qui ne contenait pas Olivia, la possibilité qu'on veuille lui passer la bague au doigt ou même l'idée qu'il ait des groupies. Théo haussa des sourcils stupéfaits, dévisageant ouvertement sa camarade. Savait-elle quelque chose ou inventait-elle tout cela ? La seconde possibilité lui semblait être la plus crédible, et ce fut donc après un rire incrédule qu'il lui répondit :

"Des groupies, moi ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Tu sais, aucune de ses filles ne m'a jamais approché de cette façon, et pourtant je ne suis pas fermé aux rencontres, alors je pense que tu te trompes."

Il adressa un petit clin d'oeil à Cassandre pour adoucir sa réponse, et ajouta :

"A vrai dire la seule de ta liste avec qui j'ai vraiment une relation est Cécilya, mais il n'y a rien de ce genre entre nous. Il est vrai que je tiens beaucoup à elle mais je ne l'ai jamais vue de cette façon, et puis il y a une différence d'âge non négligeable entre elle et moi... Quant à elle, je crois qu'elle me voit comme un grand-frère, pas comme...ce que tu sous-entends. Mais cela n'a pas grande importance puisqu'on ne se parle plus depuis quelques temps. Une histoire entre Artémis, Cécilya et moi."

Haussant les épaules, Théo baissa la tête sur ses mains, un peu assombri. Cette histoire lui pesait beaucoup, et il hésitait à se confier à Cassandre. Il la connaissait à peine et ce n'était pas dans sa nature de révéler ses peines et ses chagrins à une inconnue... Après un court instant de silence, Théo décida donc de passer ses états d'âme sous silence. Retrouvant un ton plus léger, il reprit :

"D'ailleurs, il y a bien une fille qui me plait, mais elle n'est pas dans ta liste. On a rendez-vous ensemble le week-end prochain. Rien n'est fait mais j'ai bon espoir..."

Un léger sourire fleurit sur ses lèvres à la pensée d'Olivia et de la journée qui les attendait, puis il se donna une claque mentale. Nul besoin de montrer à Cassandre son sentimentalisme.

"Et y a-t-il quelqu'un dans la vie de mademoiselle Harper ?", s'enquit-il sur le ton de la confidence.
Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeJeu 14 Fév 2013 - 15:41
Morgane, que les Poufsouffle étaient influençables. Elle n'avait rien contre eux en particulier, bien qu'elle aurait détesté appartenir à leur maison, mais il fallait reconnaitre que c'était trop facile d'avoir les informations qu'elle désirait. Ainsi, Miss Richardson-Je-Me-Pavane-Dans-Les-Couloirs, aussi surnommée Peste n°2 (Peste n°1 étant un surnom auquel Cassandre tenait assez, quitte à être insupportable, autant être carrément la meilleure) n'était plus en très bons termes avec Théo Nott. A cause d'une histoire avec Artémis, la petite sœur de Théo. C'était une sacrée information, ça. Cassandre Harper n'était pas de celles qu'on classait tout de suite dans la catégorie des commères, elle n'était pas une Olivia ou une Swann. Mais elle adorait tout de même ça et savait que l'information et la connaissance, c'était du pouvoir. C'était de l'influence et un aplomb sur les autres, plus fort que n'importe quelle force physique. Alors, à force d'observer les gens, elle amassait plein de petites choses qu'elle savait ressortir quand cela lui était utile. Elle ne courrait pas raconter ce qu'elle savait au premier venu, non. Elle notait, apprenait et faisait fructifier. Et puis les potins, c'était excellent pour vivre par procuration beaucoup d'histoires dont elle était exclue. Satisfaite, Cassie n'en montra néanmoins rien sur son visage et ne dit rien. Elle n'avait envie de sortir les traditionnels messages idiots et hypocrites de compassion, valait mieux se taire. De toute manière, ce qui occupait son esprit, c'était la raison de cette dispute. Artémis Nott, elle ne la connaissait pas. Mais elle avait suffisamment fréquenté Peste n°2 depuis quatre ans pour savoir ce qu'elle valait.

Il y avait plusieurs hypothèses qui pouvaient justifier une dispute comme celle-ci. La plus probable étant qu'Artémis Nott en avait eu assez du caractère exécrable de Richardson et avait demandé à son frère de ne plus lui parler, ce qu'il avait fait. Ce qui signifiait que Richardson, Peste n°2, avait été écrasée par quelqu'un. C'était juste excellent. Pas que Cassandre doutait qu'on puisse écraser Richardson, elle le ferait elle-même sans se fatiguer si l'occasion devait arriver, mais qu'elle se soit faite ainsi mettre de coté par une fille telle que Nott, qui n'était décidément pas le genre de fille qui effrayait. C'était une vraie claque pour Richardson. Elles ne s'étaient jamais vraiment affrontées, malgré leurs deux caractères et leurs présence dans la même année. Quand elle était entrée à Poudlard, Cassie s'était vite retrouvée à part et n'était jamais allée vers les autres, encore moins vers une Serpentard, les restes de la guerre étant quand même un peu présent chez les Gryffondor les plus âgés. Et puis, Richardchson était imbuvable, il fallait l'avouer. Elles avaient néanmoins beaucoup de points communs. Mais étaient bien trop sûres d'elle pour arriver à concéder à l'autre du terrain, si elles avaient été amies. Mais si elles avaient su s'allier, il aurait fallu reconnaître que cette union aurait été destructrice pour Poudlard. Depuis cet été, et la destitution de son père, la donne était changée, évidemment. Mais Cassandre se sentait encore bien supérieure à Peste n°2 qui n'était qu'une petite fille pourrie gâtée jusqu'à l'os. Comme elle l'avait été elle-même, il fallait le dire. Comme elle l'était sûrement encore dans certains cotés. Mais Cassandre estimait avoir changé, grandi, mûri sur certains points et cela la rendait bien supérieure à Richardson qui n'avait pas bougé depuis leurs onze ans.

- J'espère que les choses s'amélioreront avec le temps, répondit-elle simplement face à la mine assombrie de Théo Nott.

Après tout, elle ne le connaissait pas ce jeune homme, elle n'allait pas se mettre à le consoler à propos de ses soucis personnels. Qu'il était bien prompt à dévoiler, par ailleurs. Peut-être était-elle trop méfiante ou lui, trop naïf, mais Cassandre ne se serait jamais confiée ainsi. Elle aurait eut trop peur qu'on la trahisse et qu'on révèle ses états d'âmes dans tout Poudlard, afin de l'affaiblir. Théo Nott avait de la chance, elle n'était pas de ce genre. Mais tout de même. Malgré cela, l'affaire de Richardson l'intéressait, aussi, elle baissa les yeux vers ses flammes en bouteille, faussement préoccupée.

- J'espère aussi que cela ne vous influence pas trop. Toi, avec tes ASPICS, ta sœur avec ses BUSES ou même Cécylia. Nos examens sont difficiles, cette année.

Qu'elle s'en fichait, si Richardson avait l'esprit aux révisions ou pas ! Mais elle avait envie d'en savoir plus sur cette affaire, aussi tenta-t-elle le coup. C'était suffisamment subtil pour que Théo ne se rende compte de rien mais aussi suffisamment subtil pour que cela échoue et qu'il ne livre pas d'informations. Mais tant pis, elle n'avait pas envie de pousser le bouchon trop loin et de s'heurter à un mur parce qu'elle avait voulu aller trop vite. Si un jour elle en avait l'occasion, elle retenterait sa chance, c'était tout. Elle avait beau être une Gryffondor, elle s'estimait plus qu'heureuse d'avoir quelques capacités assez Serpentard pour s'en sortir dans la vie. Parce que, soyons honnêtes, c'était dur de s'en sortir quand on était un Gryffondor désormais. Au sortir de la guerre, c'était la maison en vogue. Celle qui faisait rêver, qu'on honorait, allant même jusqu'à oublier les Gryffondor qui étaient du mauvais coté et ceux des autres maisons qui avaient combattu sans en être. Mais maintenant, on avait surtout l'image de prétentieux, fonceurs et pas spécialement futés. Pas très flatteur, en somme. Et pour en être elle-même une, elle savait que certains de ses camarades n'étaient pas loin du tout de cette image.

Quand Théo reconnut qu'une fille, qui n'était pas dans sa liste l'intéressait, le cerveau de Cassandre se mit à carburer comme en duel. Elle établit rapidement, en espérant n'oublier personne, une liste des filles de sixième et septième année, ainsi que les plus jolies ou brillantes de cinquième année, retira les plus vulgaires - un Nott restait un Nott -, les plus bêtes - une pintade était désagréable à supporter -, les filles déjà prise - ils n'auraient pas rendez-vous de manière aussi officielle sinon - et les filles de sa liste, ce qui lui fit une vingtaine de candidates, assez probables. Mais pas assez réduites pour avoir un nom, malheureusement. Et demander directement cela ne se faisait pas, tout simplement. Pour quoi allait-elle passer ? Une vulgaire Olivia Fowler, voilà tout. Et elle n'en n'avait pas très envie. Il lui suffisait de regarder un peu autour d'elle dans les semaines à venir et de guetter les signes. Elle s’apprêtait à répondre quelque chose d'assez banal, sauf qu'elle cherchait comment enlever le verbe "espérer" qu'elle plaçait un peu trop souvent en ce moment, mais Théo la prit de court. Piquée au vif, Cassandre ne put s'empêcher de laisser sa méfiance reprendre le dessus. Ils ne se connaissaient pas, avaient un sacré écart d'âge - qu'une fille de son âge lui demande ça aurait été plus logique - et Théo était assez volubile. C'était ça, être sociable ? C'était étrange et elle n'aimait pas vraiment l'idée qu'on sache des choses sur elle.

- Ce n'est pas le genre de choses que j'évoque avec des personnes que je viens de rencontrer, Monsieur Nott, répondit-elle sur un ton aimable mais sans appel.

Bénie soit sa mère. Cette dernière avait beau répéter depuis quelques temps que la maison Gryffondor faisait des filles bien éduquées des "sauvageonnes", Cassandre se rappelait pourtant de toutes les leçons qu'elle avait pu recevoir dans sa jeunesse et qu'elle recevait encore pendant l'été. Elle était capable d'assister à n'importe quelle réunion de la haute société sans faire le moindre écart, comme si elle faisait partie d'une des grandes familles de Sang-Pur. Les Harper n'étaient qu'une petite famille, au sang irréprochable depuis quelques générations certes, mais qui avait surtout eut le talent de se lier aux plus grandes dès le début afin de prospérer. Aussi, Harper n'était pas un grand nom. Connu, oui, parce que ses membres savaient s'illustrer dans de grands postes et dans de grandes actions, pas n'imposait pas le respect comme celui des Black ou des McMillan. Mais toutes les familles de Sang-Pur connaissaient les Harper. Parce qu'elles y étaient toutes apparentées, d'une manière ou d'une autre. C'était tout là, l'intelligence de ses ancêtres. Voyant qu'ils ne pourraient pas s'imposer par la force, ils avaient réussi en se liant aux autres. Enfin, tout cela pour dire que Cassandre avait reçu en héritage de sa mère, une Bones, une éducation irréprochable et le talent de se servir de la politesse et de l'élégance pour se permettre d'être ferme sans vexer personne. Ou du moins, sans que personne ait une bonne raison pour être vexée.

- C'est amusant, je trouve, reprit-elle, cette volubilité. Nous ne nous connaissons pas, c'est un fait. Or, tu me sembles très sociable. J'ai plusieurs possibilités pour répondre à cette hypothèse. La première, tu es un descendant d'Helga Poufsouffle, voire cette dernière réincarnée. Je connais bien mes leçons et sais donc que cette hypothèse est fausse. La deuxième, c'est que tu es là pour un pari, comme c'est déjà arrivé. Or, tu n'es pas en lien avec les gens qui auraient pu initier ce pari, donc cette hypothèse est encore une fois erronée. La troisième, c'est que tu es réellement sociable. Et c'est sûrement par manque d'habitude, mais cela me semble très suspect comme attitude. Tout le monde me connait ici, j'ai une réputation bien ancrée et pas forcément flatteuse. Et même si quelque chose me dit que la troisième hypothèse est la bonne, elle reste à mes yeux la plus surréaliste.

Car après tout, qui aimerait parler à Cassandre Harper ? Le seul qu'elle ait jamais rencontré et qui l'ait fait sans la connaître, c'était Topïas, avec qui elle entretenait encore une correspondance. Après, il y avait Amely. Mais c'était plus particulier, Amely, et plus logique surtout, plus dans l'ordre des choses. Elles se connaissaient un peu, après quatre ans dans la même classe. Darren, c'était encore une autre histoire mais tout aussi logique et raisonnée, dont Cassandre aurait pu dessiner les étapes. Irving, c'était vraiment particulier mais c'était encore une fois quelque chose qu'elle comprenait. Mais l'intérêt soudain de Théo pour elle, pour quelqu'un qui aurait bien mieux à faire, elle n'y comprenait rien. Et Cassie détestait ne pas comprendre.

- Pourquoi es-tu là, Théo Nott ?


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Théo Nott
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Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeSam 16 Fév 2013 - 12:26
Quand Cassandre lui dit qu'elle espérait que sa dispute avec Artémis s'arrangerait avec le temps, Théo lui adressa un sourire de remerciement, tout en gardant pour lui ses pensées septiques. C'était bien ce qu'il avait pensé, au début, que cette dispute s'arrangerait d'elle-même lorsque de l'eau aurait coulé sur les ponts, et s'il y mettait un peu de bonne volonté... Mais cela n'en prenait pas le chemin, et ils semblaient avoir atteint une impasse. Ce n'était pas la première fois qu'ils se disputaient, bien sûr, mais c'était la première fois que cela prenait une telle ampleur. Enfin, il n'allait pas décharger ça sur Cassandre, qui ne les connaissait ni l'un ni l'autre. La jeune fille lui demanda alors si cela n'influençait pas trop leur travail, question plutôt étonnante à laquelle Théo répondit avec un haussement d'épaules.

"Pas vraiment. Je ne sais pas ce qu'il en est de Cécilya, mais Artémis n'a pas l'air traumatisée. Je pense qu'elle s'en sortira bien aux BUSE. Quant à moi ce sera la seconde fois que je passe mes ASPIC alors cette année n'est pas si dure, scolairement parlant. Oh, il y a bien les petits pièges du professeur Harris pour maintenir notre cerveau éveillé... Mais en dehors de ça, je maîtrise déjà le programme dans les grandes lignes."

Il fallait dire qu'il avait abandonné une matière après sa première septième année, conscient que ses épreuves d'ASPICs ne s'étaient pas passées aussi bien que prévu et qu'il avait peut-être eu les yeux plus gros que le ventre en choisissant de garder tant de sujets. Mais Théo était un travailleur sérieux qui prenait souvent de l'avance sur ses études et qui aimait se sentir sûr de lui avant un examen. A ce stade de l'année, il maîtrisait donc bien son sujet et envisageait les épreuves de juin avec sérénité... En revanche, les poursuites d'études le préoccupait beaucoup plus, que ce soit cette université obligatoire à moitié moldue ou ses chances d'intégrer un Ministère dirigé par le MIM.

Théo resta silencieux un instant et son regard se posa sur le livre de Cassandre. Intrigué par sa question, il ne put s'empêcher d'en souligner les contradictions.

"C'est gentil de ta part de t'en inquiéter, mais pour ma part je ne suis pas du genre à laisser ma vie personnelle empiéter sur mon travail, et puis...le programme de quatrième année est facile, non ?"

C'était elle qui l'avait dit, après tout, et à moins de sous-entendre que Cécilya était stupide, Cassandre aurait maintenant du mal à prétendre le contraire. Théo réalisa qu'il ne connaissait pas les relations qu'entretenaient les deux filles, qui appartenaient à la même année. Mais il était persuadé de ne jamais avoir vu Cassandre parmi la petite cour qui entourait en permanence son amie de Serpentard, ce qui n'était guère étonnant. Après tout, elle semblait être dotée d'un sacré caractère, et Cécilya elle-même n'avait pas sa langue dans sa poche.

Théo tiqua légèrement quand son interlocutrice le remit poliment à sa place. Bon, elle ne voulait pas partager ses histoires sentimentales avec un inconnu, c'était compréhensible, mais un peu vexant malgré tout. Après tout, il ne lui avait pas demandé de s'épancher sur ses secrets les plus intimes ni de disserter des heures durant sur l'homme de sa vie... D'ailleurs, la réponse à sa question ne lui importait que peu. Il essayait simplement de faire la conversation, et de dresser un portrait de cette jeune fille, rien de bien méchant. Mais Théo avait suffisamment d'éducation pour savoir quand ne pas insister.

"Comme tu préfères", répondit Théo en hochant la tête, "je ne vais pas te ravir tes secrets. Pardonne mon indiscrétion."

Le jeune homme envisageait de prendre congé pour laisser Cassandre à sa lecture quand elle reprit la parole. Théo l'écouta sans cacher sa stupéfaction, et ne put retenir un grand éclat de rire lorsqu'elle lui demanda pourquoi il était là.

"Par Merlin", réussit-il à répondre entre deux rires, "qu'on ne vienne plus me dire que les Gryffondor ne réfléchissent pas..."

Théo se calma progressivement et essuya les larmes d'hystérie qui perlaient au coin de ses yeux. Mais d'où sortait cette fille et pourquoi ne lui avait-il jamais parlé avant ? Elle avait une façon de tout analyser qui était proprement étonnante pour une jeune fille de son âge. Cette discussion était la plus surprenante que Théo ait eu avec quelqu'un depuis bien longtemps.

"Pourquoi je suis là ? Ma foi, je suis venu voir le professeur Harris, tu étais là et tu m'as aidée. Nous avons commencé à discuter et comme la conversation était agréable, je suis resté. Je me fiche bien de ta réputation, ce n'est pas comme si la mienne était meilleure... Et comme je suis quelqu'un de plutôt solitaire, j'ai tendance à profiter des rares moments où je peux discuter avec quelqu'un qui me ressemble. Or, je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que nous avons des points communs et que nous pourrions nous entendre. Il n'y a pas de motif caché derrière ma conduite. Je ne suis pas là par pure gentillesse poufsoufflienne, je ne serais pas resté si je ne retirais pas quelque chose de cette conversation...et je ne suis certainement pas en train d'exécuter un pari."

Curieux, Théo posa un regard incisif sur son interlocutrice.

"Tu me perçois vraiment d'une drôle de façon, miss Harper... J'ai beau ne pas être très impulsif, je suis tout de même capable d'un minimum de spontanéité... On dirait que cette notion t'es étrangère."

La jeune Harper venait de prendre une nouvelle dimension aux yeux du Poufsouffle, qui sentit une vague de pitié l'envahir. Par quelles épreuves était-elle passée pour qu'elle trouve inconcevable que quelqu'un lui parle uniquement pour le plaisir de sa compagnie ? Etait-ce si incroyable qu'il puisse la trouver intéressante ? Bien sûr, ils avaient quelques années d'écart mais cela n'avait jamais empêché personne de parler innocemment devant une salle de classe...

"Tu me trouves volubile, voilà qui en révèle plus sur toi que sur moi, vraiment, Cassandre. C'est bien la première fois qu'on m'accuse d'être trop sociable."

Il secoua la tête avec incrédulité, et ne put s'empêcher de la questionner :

"On est vraiment déjà venu te parler pour un pari ?"

Réalisant que sa question avait de quoi pousser Cassandre dans ses retranchements, Théo passa une main dans sa barbe de trois jours, pensivement. Il ne voulait pas s'imposer auprès d'une adolescente qui était visiblement troublée par ce qui n'était à ses yeux qu'une conversation anodine.

"Ecoute, je ne veux pas t'embêter. Puisque tu préfères visiblement être seule, je vais te laisser. Désolé du dérangement."

Il saisit son sac et le passa autour de son épaule tout en se redressant. Après avoir hoché légèrement la tête pour saluer Cassandre, il se détourna et commença à s'éloigner.
Cassandre Harper
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Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeDim 24 Fév 2013 - 17:44
Qu'est-ce que cela pouvait être d'avoir un frère ou une sœur ? Cassandre se l'était souvent demandé, quand elle croisait des fratries. Quels genre de liens pouvait-on entretenir ? Ce n'était pas des amis, pas des cousins, c'était quelque chose de bien particulier, qu'elle n'arrivait pas vraiment à définir. Si elle avait eut un frère ou une sœur, comment cela se serait passé ? Elle avait eut une enfance solitaire, c'était un fait. Outres les quelques rencontres familiales une fois tous les deux mois, Cassandre passait son temps chez elle, avec sa mère, à travailler ou à jouer seule dans sa chambre. Elle n'avait jamais été au jardin public, qu'elle apercevait pourtant depuis sa fenêtre. Elle voyait les enfants qui se parlaient et s'était souvent demandé ce qu'ils avaient à se dire. Elle n'était pas à plaindre, elle n'avait jamais été malheureuse. Ses parents l'aimaient et la choyaient - sûrement plus que de raison, elle s'en rendait compte maintenant - et elle n'avait jamais manqué de rien. Mais c'est vrai qu'elle croisait rarement des enfants de son âge. Tous ses cousins étaient bien plus âgés, adultes même pour certains et ne jouaient pas avec elle. Elle avait vite appris à se comporter comme une grande, à ne pas passer pour la petite Cassie. Oui, elle se donnait de grands airs et détestait qu'on la prenne de haut, alors qu'elle n'avait que six ans. Enfin, quoi qu'il advienne, elle n'aurait jamais de frères ou de sœur. Elle était déjà arrivée bien tardivement dans sa famille, alors que ses parents étaient déjà bien âgés. Ils avaient cru qu'ils n'auraient jamais d'enfants et n'avaient jamais fait des démarches pour adopter, sans qu'elle sache vraiment pourquoi. Même si elle s'en doutait. Cornélius et Elizabeth Harper voulaient un enfant de sang et pas autre chose. Et elle était arrivée, comme par magie. Mais si elle avait eut un frère, pas une sœur, elles auraient été en compétition, elle songeait qu'elle n'irait pas se disputer avec lui. Enfin, elle disait ça mais elle se connaissait bien. Avec un grand-frère, elle n'aurait pas supporté la comparaison et aurait sans cesse voulu le dépasser pour prouver qu'elle était meilleure que lui même si elle était plus jeune et même si elle était une fille. Et un petit frère l'aurait sûrement embêtée. Peut-être qu'elle était faite pour être fille unique, en définitive.

Elle se maudit que Théo souligna la contradiction de ses affirmations et se promit de ne plus faire ce genre d'erreurs à l'avenir. Elle pouvait désormais difficilement rattraper sa bourde à moins de faire preuve d'une exceptionnelle mauvaise foi et elle ne se sentait pas de se lancer sur cette pente glissante. Avec quelqu'un qui cherchait vraiment à la prendre en tort, elle l'aurait fait sans hésiter mais Théo ne semblait pas être de ce genre-là. Aussi, garda-t-elle le silence. Autant ne pas s'enfoncer plus. Elle fut ravie de voir qu'il n'insistait pas sur la question de ses relations amoureuses. Inexistantes, d'ailleurs. Certaines filles de son année avaient des petits amis mais c'était une notion sur laquelle elle peinait. Les garçons de leur âge, et même des plus âgés d'ailleurs, étaient tellement immatures et... bêtes, soyons francs. Et, pour être tout à fait honnête, elle ne voyait pas l’intérêt d'aller fricoter de la sorte. Certains se comportaient réellement sans la moindre retenue dans les couloirs, c'était abominable. Et puis, elle avait été élevée dans l'idée du mariage, Cassandre. Avec un garçon bien éduqué, de bonne famille, validé par ses parents. Leur couple était lui-même un mariage arrangé mais l'idée était tout de même passée de mode et jamais ils n'oseraient imposer cela à leur fille unique, tant qu'elle leur présentait un prétendant qui en valait la peine. Mais, lorsqu'elle était petite, sa mère lui avait sans cesse répété qu'elle épouserait un garçon de bonne famille et vivrait une agréable vie mondaine sans le moindre problème. Et rien que cette idée la dérangeait. Cassie voulait vivre sa vie, avoir une carrière et faire de grandes choses. Il était hors de question que son seul fait d'armes soit d'être la femme de. Merlin soit loué, son père semblait plutôt envisager une grande carrière au Ministère pour elle - afin de redorer leur nom entaché - plutôt qu'un mariage jeune. Et honnêtement, elle se sentait capable d'écraser la première personne qui essayerait de lui dicter sa conduite, alors un mari ? Même pas en rêve.

Dire qu'elle fut surprise quand Théo éclata de rire serait un euphémisme. Elle eut même un léger mouvement de recul, ne sachant pas comment réagir. Il était réellement amusé. Par quoi, elle n'en savait rien. Mais le fait était qu'il se gondolait littéralement. Fronçant les sourcils, elle croisa les bras sur sa poitrine. Elle détestait qu'on se moque d'elle, c'était une de choses qui l'exaspérait le plus. Avant, personne ne s'y serait risqué, elle faisait trop peur. Quand son père avait été destitué, cela avait été une horreur et elle avait cru ne jamais s'en sortir. Cela allait mieux désormais, les gens étaient lassés. Et puis elle avait retrouvé de son répondant, ce qui était toujours utile. Il suffisait de piquer là où cela faisait mal et les gens ne riaient pas longtemps.

- Je suis ravie d'avoir pu te rassurer sur mes capacités intellectuelles, déclara-t-elle, glaciale.

Elle retint la méchanceté qui lui brûlait les rêves en raison de l'amabilité dont Théo faisait preuve à son égard depuis le début de la conversation. Cela aurait été malvenu de l'agresser maintenant. Mais elle détestait le voir rire ainsi en face d'elle sans qu'elle sache pourquoi et surtout en ayant l'impression que c'était d'elle, qu'il se moquait. Elle estimait pourtant qu'il n'y avait rien de drôle. Elle avait juste analysé la situation, de manière logique et posée. L'explication la rassura quelque peu et elle se dit qu'elle avait peut-être été un peu méfiante et prompt à voir le mal partout. Il faut dire que quand on voyait l'imagination de certains de ses camarades pour l'embêter, ou pour embêter qui que soit qu'ils avaient pris en grippe, il avait de quoi devenir paranoïaque. Et puis c'est vrai, personne ne lui parlait jamais comme cela ! Surtout pas un élève plus âgé à qui elle n'avait jamais adressé la parole de toute sa vie. Il y avait de quoi se questionner après tout. Et de toute manière, elle était méfiante de nature. Elle s’apprêtait à prendre la parole quand elle aperçut dans l'expression de Théo quelque chose de très désagréable. De la pitié. Et elle était loin d'être pathétique. Elle pinça les lèvres et releva le menton, vexée et agacée. Elle n'avait pas à être prise en pitié, loin de là. Elle était une fille forte, pas le genre qu'on prenait en pitié. Pour qui se prenait-il, pour ainsi la prendre de haut ?

- Il y a un début à tout, alors, répliqua-t-elle lorsqu'il expliqua que c'était la première fois qu'on l'accusait d'être trop sociable.

Elle ne répondit rien quand il demanda si on était déjà venu lui parler pour un pari. Elle n'avait pas envie de revoir cette expression fugace sur ses traits, pas envie qu'il la plaigne encore plus et surtout pas envie qu'il pense qu'elle se plaignait. Elle ne se plaignait pas, elle encaissait et assumait. Les gens étaient idiots d'agir ainsi et de par cela, elle leur été supérieure. Ils agissaient comme des enfants, ce n'était pas son cas. Et ce, depuis des années. Alors non, elle ne se plaignait pas. Parce qu'un jour, ils s'en mordront tous les doigts. Elle l'observa se lever et s'éloigner sans dire un mot et sans répondre à son signe de tête. Elle n'avait pas à être prise en pitié, un point c'est tout. Elle valait mieux que ça, tout de même. Elle suivit Théo du regard et laissa échapper un léger soupir. Est-ce qu'elle perdait quelque chose là ? Parce qu'après tout, Théo avait été gentil avec elle. Et à part avec Amely, c'était la première fois que cela lui arrivait à Poudlard. Et oui, comme il l'avait dit, ils avaient des points communs. Et elle avait bien aimé parler avec lui, avant que cela dégénère un peu. Est-ce qu'elle faisait une erreur parce qu'elle était trop méfiante et pas assez spontanée ? Elle ferma les yeux quelques instants. Est-ce qu'elle allait le regretter ? Elle le regrettait déjà un peu. Godric, elle n'aurait pas pu se taire et juste profiter du moment et de l'occasion pour une fois ? Elle n'était pas censée être à Gryffondor, la maison des impulsifs ? Pourquoi est-ce qu'elle voyait le mal partout ? Pour une fois, elle ne pouvait pas juste agir sans penser ?

- Attends !

Cassandre se leva d'un bond et remonta le couloir d'un pas rapide pour se planter devant Théo, les bras croisés sur sa poitrine et le menton haut.

- Ce n'est pas que je préfère être seule, c'est que j'ai l'habitude d'être seule. Je ne dis jamais non à une bonne compagnie. Sauf qu'il faut que tu te mettes à ma place. Tu n'es appréciée par aucun de tes camarades et soudain, quelqu'un vient te faire la conversation comme si de rien n'était. Tu es peut-être un solitaire, Théo, mais tu n'es pas forcément désapprécié par la charmante populace de cette école. Moi oui. Alors, comprends donc ma surprise et ma méfiance quand tu es arrivé là comme une fleur. Ce n'était pas contre toi, ce que j'ai dit. C'est juste que j'ai peut-être tendance à être trop méfiante, c'est vrai.

Désireuse de prévenir toute compassion déplacée, Cassandre vrilla ses yeux dans ceux de Théo.

- Je ne me plains pas. Je constate seulement. Et pour ta gouverne, oui, on est déjà venu me parler pour un pari. Tu as sûrement oublié à quel point les adolescents de quatorze ans peuvent s'ennuyer, moi je suis en plein dedans. Alors en effet, je me suis posé des questions sur les motifs de ta présence. Que tu as éclairci. C'était juste...

Elle fit claquer sa langue, agacée de ne pas trouver le terme adéquat.

- ... novateur. Mais pas foncièrement désagréable, si je puis me permettre la franchise.


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Théo Nott
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Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeSam 2 Mar 2013 - 22:59
Théo referma sa cape sur ses épaules et en rabattit le capuchon sur ses cheveux bouclés. Il allait prendre l'air dans la petite cour intérieure qui se trouvait deux couloirs plus loin, et réfléchir à cette conversation étonnante. Curieusement, Théo ressentit un certain malaise s'insinuer en lui, alors que cet échange somme toute anodin aurait dû sortir de son esprit dès l'instant où il avait pris congé. Mais cette petite Gryffondor l'avait interpellé, et il ne parvenait pas à effacer son visage vexé de sa mémoire. A quel moment, exactement, avait-il fait une erreur dans cette discussion ? Sans doute lorsqu'il avait rit de son cheminement de pensée qu'il trouvait si tortueux. Théo ne l'avait pas prise au sérieux, et elle s'en était rendu compte. Cruelle erreur, car Cassandre semblait dotée d'un ego raisonnablement développé. Il avait presque atteint le premier embranchement quand il eut la surprise d'entendre la voix de Cassandre l'appeler.

"Attends !"

Théo se retourna pour voir Cassandre se mettre sur ses pieds et le rejoindre d'un pas rapide. Haussant les sourcils, Théo soutint son regard avec impassibilité, sans laisser paraître son trouble. Allons bon, que voulait-elle à présent ? La jeune fille avait clairement laissé entendre que sa présence n'était pas la bienvenue, et voilà qu'elle lui courait après. Théo nota intérieurement son menton relevé et ses bras croisés, et se prépara mentalement à entendre quelque chose qui n'allait pas lui plaire, se mettant instinctivement sur la défensive. Pourtant, contrairement à ce qu'il attendait, ce furent des explications et non des reproches qui sortirent de la bouche de Cassandre. Il tiqua un peu au "solitaire mais pas désapprécié", mais ne commenta pas tout de suite, la laissant finir. Il hocha la tête de façon presque imperceptible lorsqu'elle évoqua le comportement des jeunes de quatorze ans, se souvenant encore trop bien de cet âge ingrat où la cruauté n'était pas rare. Enfin, quand elle conclut par le fait que sa présence n'était "pas foncièrement désagréable", un sourire en coin apparut sur le visage de Théo.

Le jeune homme la jaugea du regard quelques instants, pensif. Cassandre venait à nouveau de le surprendre, ce qui était...novateur, pour employer ses propres mots. Théo avait si souvent affaire à des personnes prévisibles, simples et, pour tout dire, ennuyeuses que le changement était bienvenu. Oui, il était heureux qu'elle l'ait retenu, car le cas contraire il n'aurait probablement pas fait le premier pas à nouveau. Or il était de plus en plus tenté par l'idée de faire de cette Cassandre une amie, tant elle correspondait à ce qu'il recherchait chez quelqu'un : intelligence, vivacité d'esprit, conversation, éducation, élégance... Malgré tout, il ne put s'empêcher d'avoir une pensée peu charitable à son égard, à savoir qu'il n'était guère étonnant qu'elle soit si seule. Il soupçonnait qu'il lui faudrait beaucoup de motivation pour briser sa carapace, car il semblait aisé de se décourager face à une attitude si méfiante, presque hostile. D'ailleurs, elle ne l'avait pas vraiment retenu, non, elle l'avait corrigé sur sa dernière phrase parce qu'elle tenait à avoir le dernier mot. Et si elle lui avait fait comprendre qu'elle appréciait sa présence, c'était de façon détournée et avec une attitude qui suggérait le contraire...

Bon, et maintenant ? Que voulait-elle qu'il réponde, qu'il fasse ? Tout cela n'était pas très clair, songea Théo en la fixant toujours, indécis. Il n'y avait qu'une seule façon de le savoir, décida-t-il en ôtant à nouveau son capuchon. Il allait lui poser la question, tout simplement. Mais avant, il ne pouvait s'empêcher de réagir à ses propos. Théo croisa lui aussi les bras sur sa poitrine et brisa le silence.

"Tu peux te permettre la franchise, d'ailleurs j'encourage la franchise... C'est pourquoi, en toute franchise, je vais me permettre un petit conseil. Il fut un temps où je suscitais moi-aussi l'animosité de la plupart de mes camarades, vois-tu. Je suis entré en première année deux mois après la fin de la guerre, mon père venait d'être envoyé à Azkaban, où il se trouve toujours bien sûr. Il avait combattu pendant la Grande Bataille de Poudlard, la Marque des Ténèbres au bras. Et moi je débarquais du haut de mes onze ans, façonné par mon éducation de sang-pur et empli d'un amour inconditionnel pour ce père qu'on m'avait élevé. Bref, inutile de te dire que le choc a été plus que brutal. A l'époque, crois-moi, j'étais très largement désapprécié par la charmante populace de l'école, et je le lui rendais bien."

Un sourire ironique s'étira sur ses lèvres, tandis que son regard s'assombrissait. Ce n'était pas une époque à laquelle il repensait volontiers.

"Si je te raconte cela, c'est parce que...je me retrouve un peu en toi, en fait. Moi aussi, j'étais un peu trop méfiant, il fut un temps, voire carrément paranoïaque, et pour finir à la limite de la dépression. Je ne suis pas solitaire de nature, Cassandre, la vie m'a rendu ainsi. Alors oui, j'essaie de me sociabiliser, car vient un moment où on l'on a besoin des autres, de pouvoir se reposer sur une personne de confiance. Parce qu'on s'enrichit au contact des autres, qu'on le veuille ou non c'est la vérité. Et pourtant, j'ai tendance à penser que la plupart des gens qui nous entourent sont stupides et vulgaires, mais...pas tous. Je cherche les perles rares, les rares personnes qui vaillent la peine que je me donne ce mal, même si c'est bizarre parce que ce sont des filles de trois ans mes cadettes. Parce que ce serait tout de même dommage de les louper. Vient un moment où il est plus fatiguant et plus...comment dire...plus dommageable de repousser tout le monde et de se méfier du moindre acte de gentillesse, que de prendre le risque de nouer des liens, et de se casser la figure chemin faisant."

Théo s'interrompit et baissa le regard, avant de se mordiller la lèvre avec irritation. Il ne savait pas vraiment ce qui lui était passé par la tête, à s'ouvrir ainsi à Cassandre. Elle avait raison, il était vraiment trop sociable autour de cette jeune fille, ce qui était étrange. Au fond, quelle importance si elle ne voulait pas parler avec lui ou si elle le prenait pour un idiot ? Il venait de la rencontrer, ils avaient trois ans d'écart et elle avait un caractère de cochon, bref, ils n'étaient probablement pas fait pour être amis.

"Ah, me voilà volubile à nouveau, j'en ai peur !", commenta-t-il en relevant la tête, "Désolé. A croire que je ne peux pas m'en empêcher avec toi."

Il haussa les épaules avec fatalité, et vrilla son regard dans celui de la jeune fille. Théo ne voulait plus argumenter, il était ce qu'il était. Un Poufsouffle spontané et non un Serpentard calculateur. Cassandre l'accepterait, ou elle ne l'accepterait pas, c'était à elle d'en décider. Il attendrait donc son verdict et l'accepterait sans broncher. Théo finit donc par lui poser sa question, atténuant son caractère mélodramatique par un petit sourire.

"Alors, Cassandre, que veux-tu de moi ? Que décides-tu ?"
Cassandre Harper
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Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeMer 20 Mar 2013 - 22:36
Elle n'avait pas vraiment connu la guerre. Elle avait quatre ans quand le retour de Voldemort avait été officiel, six à peine lorsque le Ministère était tombé. Elle ne se rendait pas compte de ce qui se passait, n'en prenait pas la véritable teneur même si ses parents lui avaient un peu expliqué les choses. Sa famille avait été protégée et avait rester en dehors des conflits. De Sang-Pur, ils n'avaient eut qu'à retirer une attestation au Ministère et ses parents ne s'étaient pas engagés pour un camp ou l'autre, souhaitant avant tout vivre en sécurité. Autant qu'on pouvait l'être en tant de guerre. Néanmoins, certains de ses cousins, comme Susan Bones ou Owen Harper, qui étaient encore à Poudlard à ce moment-là, s'étaient engagés contre les Carrow, même si Owen ne faisait pas parti de l'AD contrairement à Susan. Quand la guerre s'était terminée, il lui restait encore quatre ans avant Poudlard et elle ne portait pas un nom entaché. Au contraire, son père avait été nommé très vite Directeur du Département de la Coopération Magique Internationale, par Kingsley Shacklebolt. Même les familles à qui elle était liée directement - les Harris et les Bones - n'étaient pas connues pour être des familles de Mangemort. Au contraire. Elle n'avait jamais été élevée dans l'idée de la pureté du sang ou le fait que les moldus soient inférieurs. Évidemment, ses parents étaient des gens conservateurs et pas foncièrement pro-moldus, qui feraient sûrement un peu la tête si elle leur présentait un né-moldu comme petit-ami. Mais ils s'y feraient, si le garçon en question en valait la peine. Malgré cela, on avait toujours tendance à associer toutes les familles de Sang-Pur aux Mangemorts, sauf les Weasley et les Potter désormais, dont les héros restaient gravés dans les mémoires. Les stigmates de la guerre s’effaçaient petit à petit mais elles étaient encore là, latentes. Mais rentrer à Poudlard en septembre 1998, en s’appelant Nott, ne devait en effet pas être facile. De toute manière, désormais, s'appeler Nott, Carrow, Lestrange, Dolohov, Malefoy ou Rowles ne serait plus jamais facile. A tenter de conquérir la gloire par leur statut du sang, certains membres de ces familles avaient condamné leur nom à une opprobre qui durerait encore longtemps. Mais maintenant, même si Théo était solitaire, on ne voyait pas d'assemblées bien pensantes d'élèves de onze ans prêt à lapider publiquement l'un des leurs. Encore heureux, d'ailleurs. Même si ses premières années avaient été difficiles, cela semblait être plus calme maintenant. Mais elle, est-ce que cela se calmerait ? Est-ce qu'un jour, tout redeviendrait comme avant, où on se contentait juste de la laisser tranquille, grâce à son père ? Elle n'en savait rien. Est-ce qu'elle voulait que tout redevienne comme avant, d'ailleurs ? Elle ne savait pas non plus. Ce qui s'était passé en début d'année était pire, mais elle n'avait jamais été heureuse de sa situation précédente même si elle faisait avec.

A vrai dire, Cassie ne savait plus grand-chose, cette année. Oh, évidemment, elle n'en montrerait jamais rien, elle tenait trop à son assurance. Alors elle évitait d'y penser et elle se plongeait dans de gros ouvrages pour se concentrer et s'y perdre pendant des heures. Le renvoi de son père avait été un coup dur, qui avait remis énormément de choses en question, sur sa famille, son éducation, sur elle et les valeurs qu'elle voulait, la personne qu'elle voulait être. Tout cela était encore flou, elle était encore loin d'être sûre de ce qu'elle voulait, de ce qu'elle pensait. Puis il y avait eu la Laponie, le déménagement et tout cela se mélangeait dans sa tête, s'entrechoquant sans qu'elle parvienne à en retirer quelque chose. Les mots de ses parents, leurs disputes, les conversations qu'elle avait épié, les moqueries et les insultes de ses camarades, des brides de sa conversation avec Amely en Laponie, ce que lui avait balancé Irving à la Cité, ses propres pensées, réflexions, peur et angoisses et maintenant les mots de Théo qui se mélangeaient et prenaient de plus en plus de place sans qu'elle puisse y faire quoi que ce soit. Elle essayait d'y voir clair, mais c'était trop dur, trop long, trop compliqué alors elle abandonnait en attendant que cela passe. Elle détestait cette situation, elle détestait ce genre de doutes, elle trouvait cela tellement cliché ! Mais elle était en plein dedans, sans savoir quoi faire et sans arriver à faire le tri. Tout ce qu'elle avait pu faire, dire, penser, tout ce qu'elle avait été, tout ce qu'elle était, tout ce qu'elle devenait... La Cassandre d'avant, la Cassandre de maintenant, une Cassandre à venir ? Mais est-ce qu'elle avait bien changé, est-ce qu'elle se leurrait et si elle changeait, c'était pour quoi, pour devenir quoi, pour abandonner des choses au profit de nouvelles ? Était-ce pour se perdre quelque part entre aujourd'hui et maintenant, ou n'était-ce qu'une vaste plaisanterie, un questionnement sans fin et sans sens ? Elle essayait de se raccrocher à des choses tangibles, refusant de les lâcher et s'y cramponnant pour essayer de ne se concentrer que sur cela et oublier tout le reste, tout ce qui ne faisait que la faire penser, encore et toujours.

Qu'est-ce qu'elle voulait ? Elle n'en savait rien. Qu'attendait-elle de Théo ? Elle n'en savait rien. Est-ce qu'elle attendait vraiment quelque chose, d'ailleurs ? Elle n'en savait rien, rien, rien. Elle flottait au milieu de tout ça et se tenait droite pour ne pas chanceler, pour ne pas tomber. Et qu'est-ce qu'elle pouvait faire pour y changer ? Rien. Qu'est-ce que Théo pouvait faire pour y changer ? Rien, encore et toujours. Rien, rien, rien. Elle pouvait tourner les talons et oublier cette conversation, faire comme si de rien n'était. Comme ce qui s'était passé en Laponie, avec Amely. Elle en gardait un souvenir un peu flou, des brides de phrases et un goût amer de gâchis dans la bouche. Parce qu'elle avait espéré quelque chose de cela, de cette conversation et maintenant, elle ne savait plus quoi en penser, quoi en faire. Alors elle l'avait rangé dans un coin de son esprit, avec tout ce qu'elle ne voulait pas, soit énormément de choses. Est-ce que là aussi, elle aurait l'impression d'avoir gâché quelque chose ? Une idée latente, récurrente, qui viendrait la tourmenter le soir, quand elle essayait de s'endormir ? Les mots de Théo se mélangeraient-ils à la cacophonie qui envahissait son esprit, encore et toujours, jusqu'à l'en étourdir et qu'elle s'endorme, les poings crispés et les yeux obstinément clos pour ne rien laisser paraître et surtout pas des larmes. Elle n'en savait rien, encore une fois. Et elle ne voulait pas faire d'erreur, une erreur qui ne serait qu'un tourment de plus, quelque chose qui encombrait la tête et nouait l'estomac. Elle voulait tout oublier, ne plus y penser, passer à autre chose. Sauf que ce n'était pas possible. Tout était bien là, bien enfoui, tellement bien enfoui que personne ne s'en rendait compte et que, parfois, elle arrivait à se convaincre qu'il n'y avait rien. Alors qu'est-ce qu'elle voulait ?

- Je ne sais pas.

Mais quand son regard s'égarait sur un groupe d'amies, des filles qui riaient ou des gens qui s'amusaient dans la Salle Commune, elle revenait immédiatement à la bataille d'oreillers en Laponie. Et à Amely. Et à ce qu'elle disait. Et à ce qu'elles avaient dit. Et puis à Irving aussi, sans qu'elle sache vraiment pourquoi. Et elle ressentait ce goût amer, encore et encore, du gâchis. Du raté. Parce qu'elle passait à coté de quelque chose, peut-être. Quelque chose de bien, peut-être. Sûrement. Et c'est aussi ce que disait Théo. Dommageable de repousser des liens même si on pouvait tomber. Peut-être. Sauf qu'elle ne voulait pas tomber, elle ne voulait plus. Elle ne voulait pas rajouter quelque chose de plus à ce qui lui pesait déjà. Sauf qu'elle avait l'impression que peu importe ce qu'elle ferait, cela lui pèserait. Elle le voyait déjà, elle entendait déjà les mots de Théo qui tournaient dans sa tête et les si et les regrets qui n'étaient pas loin. Regretter quoi ? Elle n'en savait trop rien. De ne pas avoir eu le courage, l'intelligence ou tout simplement l'envie de saisir une chose au bon moment ? Sûrement, oui. Et c'était ça, le moment. Comme en Laponie, face à Amely. Ou elle avait dû plier pour ne pas casser le lien, le fragile lien, qui venait de se nouer entre elles. Un lien qui avait vite été rompu mais il avait existé. Elle pensait. Elle en avait l'impression. Tout était encore flou, elle doutait de ce qui avait pu se passer. Tout le séjour était flou de toute manière. Le contrecoup, selon les Médicomages. Mais elle avait l'impression qu'il y avait eu quelque chose. Comme aujourd'hui ? Peut-être bien.

- Je ne sais pas, répéta-t-elle, ses yeux s'égarant un peu dans le vide.

Tout tournait dans sa tête, beaucoup trop vite. Son éducation, ses parents, sa famille, le renvoi de son père, la Laponie, Amely, le déménagement, Irving et maintenant Théo, Théo et Théo, encore et encore. Elle ferma brièvement les yeux. Dommageable, qu'il disait. Et on pouvait chuter. Mais de toute manière, elle pouvait chuter qu'elle fasse un pas vers lui ou pas. Puisque peu importe ce qu'elle ferait, ce choix, elle l'aurait en tête pour longtemps. Alors autant tenter, non ? Essayer. Ne savait-on jamais. Il y avait des choses qui marchaient, parfois. Elle rouvrit les yeux et vrilla ses pupilles dans les yeux de Théo.

- Ce que je veux ?

Des pas retentirent dans le couloir et elle distingua la silhouette d'Edmund qui se dirigeait vers eux, plongée dans un livre.

- Ce que je veux, Théo Nott ?

Cette fois-ci, elle ne voulait pas regretter. Elle ne voulait pas ressentir cette sensation de gâchis, ce goût amer du raté. Cette fois-ci, elle voulait tenter autre chose. Cette fois-ci, elle voulait faire le bon choix. Et en assumer les conséquences. Et ne rien regretter. Pas cette fois.

- Une perle rare.


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Théo Nott
Théo NottBibliothécaire
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Les impopulaires [Théo] Icon_minitimeLun 1 Avr 2013 - 19:31
La question de Théo sembla plonger Cassandre dans un océan de perplexité, provoquant une légère impatience chez le jeune homme alors qu'il tentait de capter son regard. Il ne lui demandait pas la lune, non plus, songea-t-il en essayant de deviner quelles pensées pouvaient bien habiter l'esprit de son interlocutrice en cet instant. Théo était disposé à la laisser tranquille si elle le souhaitait, d'ailleurs c'était elle qui l'avait rattrapé... Et il était disposé également à poursuivre cette conservation. Bref, c'était à elle de décider, il pouvait difficilement faire mieux que de lui laisser le choix. Enfin, ce n'était pas comme s'il s'agissait de faire un choix déterminant qui risquait de bouleverser sa vie... Mais à en juger par son hésitation, il se déroulait là quelque chose qui dépassait le Poufsouffle, quelque chose d'important pour Cassandre. Alors il prit son mal en patience, retenant la taquinerie qui lui brûlait les lèvres. Le jeune homme avait si souvent l'impression d'être entouré d'adolescents insipides et sans réflexion qu'il était agréable et reposant de rencontrer quelqu'un qui cogitait encore plus que lui.

Quand enfin elle reprit la parole, ce fut pour avouer son indécision, et il haussa légèrement les sourcils. Théo chercha à accrocher son regard mais Cassandre avait les yeux dans le vague et semblait bien loin de lui. Silencieux, il attendit à nouveau et se prit à retenir son souffle malgré lui, comme suspendu à son choix. Alors qu'il n'accordait que peu d'importance à la question, quelques minutes plus tôt, il se retrouvait désormais à prier intérieurement pour que la jeune fille ne l'envoie pas balader. Pourquoi ? Il n'aurait su le dire. Peut-être était-ce son ego qui se manifestait, tout simplement... Quoi qu'il en soit, il sentit une vague de satisfaction l'envahir face à sa réponse finale, et il esquissa un large sourire amusé. Une perle rare... Pourquoi avait-il l'impression qu'il venait d'en trouver une ? Rare, Cassandre Harper l'était sans aucun doute possible. Restait à savoir si elle était une perle, et Théo avait bien l'intention de le découvrir, si elle lui en donnait l'occasion. Et elle avait l'air décidée à le faire, à en croire ses paroles sibyllines.

"Nous voulons tous les deux la même chose, dans ce cas", répondit-il alors en lui adressant un regard entendu.

Il s'apprêtait à reprendre la parole quand des bruits de pas se firent entendre dans son dos. Théo se tourna en direction du nouveau venu et reconnut le professeur Harris, plongé dans un livre. Une légère pointe de déception se fit ressentir à l'idée que cette étrange conversation prenait à sa fin, et il laissa échapper un petit soupir en se retournant vers Cassandre.

"Voilà ton grand-cousin", commenta-t-il avec amusement.

Il était toujours fascinant de constater à quel point toutes les familles de sang-pur étaient connectées, si bien qu'il y avait de très grandes chances que Cassandre et lui partagent au moins un ancêtre commun...

"Je vais donc vous laisser, il faut que j'aille terminer ce devoir. Ce fut agréable de discuter avec toi, Cassandre", dit-il avec sincérité. "J'espère que nous aurons à nouveau l'occasion de recommencer bientôt."

Puis il lui adressa un sourire en coin et, comme il le faisait parfois avec Artémis à l'époque où ils se parlaient encore, tendit le bras pour lui ébouriffer les cheveux. C'était le genre de petit geste affectueux et insignifiant qui pouvait en dire long sur quelqu'un. Une fille cruche réagissait en rougissant, une fille susceptible et/ou bien élevée s'offusquait de sa coiffure défaite et une fille "cool" se contentait d'un sourire... Après lui avoir souhaité une bonne soirée, il tourna les talons et croisa le professeur de sortilège qui venait de relever le nez de son ouvrage.

"Bonsoir, professeur Harris."

Une fois au bout du couloir, Théo s'arrêta un instant le temps de voir Cassandre et Edmund en pleine discussion. La ressemblance n'était pas flagrante, songea-t-il avec amusement, avant de reprendre sa route, un sourire aux lèvres. Cette conversation l'avait mis de bonne humeur. Il avait hâte de croiser Cassandre à nouveau.

RP Terminé
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