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Du feu sous la glace... [OS Ana et les Mardoliens]

Ana Sorden
Ana SordenPersonnage décédé
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Profil Académie Waverly
Du feu sous la glace... [OS Ana et les Mardoliens] Icon_minitimeLun 14 Jan 2013 - 11:46
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Mercredi 22 novembre 2006,

L'étoffe de ses vêtements flottant dans le vent, la silhouette d'Ana Sorden offrait une allure presque fantomatique à l'arithmancienne qui se tenait juchée sur la crête de l'une des collines qui bordaient Poudlard. La sorcière n"était pas du genre à apprécier les promenades bucolique, mais cette fois-ci, les circonstances faisaient exception, car elle avait un rendez-vous...
En effet depuis la veille et sa ronde de nuit dans un Poudlard déserté par l'excursion laponne, Ana fomentait un plan diabolique qui l'amènerait certainement à devenir Directrice à la place de la Directrice, et don d'éradiquer par la même occasion sa principale rivale...
L'absence de Margot Adamson, combiné à son rôle de directrice de maison remplaçante, lui ouvrait bien des portes et lui permettait de satisfaire une curiosité malsaine qui ne visait qu'à nuire à ceux qui se dresseraient sur son chemin. Ana avait notamment fouiné dans les quartiers de Samuel Nolan, et découvert des indices qui avait réveillé en elle, une haine féroce. Car désormais, la patience n'était déjà plus de mise pour une arithmancienne heurtée et blessée dans son amour propre par un Samuel Nolan qui semblait préférer cette maudite sainte nitouche de Margot Adamson, plutôt que ses charmes endiablés.
En femme éconduite et jalouse, Ana voulait d'ores et déjà frapper un grand coup, en anéantissant d'emblée cette insignifiante rivale qui freinait ses ambitions. Et pourquoi ne pas faire d'une pierre deux coups, en se débarrassant également de la menace Nolan, cet homme qui n'avait aucun gout en matière de femmes et qui incarnait une dimension prophétique des plus dangereuses pour Ana. Cette dernière avait un plan, mais pour le mettre en œuvre, elle devait bénéficier de complicité et d'appui extérieur, ce qui était de l'ordre du possible pour la mardolienne qu'elle était...

Après sa ronde de nuit et sa discussion très constructive avec le professeur Harris, Ana n'avait point perdu son temps pour envoyer un patronus messager à l'attention d'Alcyd Mardol, afin de s’octroyer les conseils de celui qui demeurait son chef suprême. Cette méthode de communication des patronus messager était devenue la norme pour établir un contact avec les autres mardoliens, et Ana ne dérogeait pas à cette règle en vigueur qui assurait la plus grande discrétion. Difficile de trouver un évènement particulièrement heureux dans la vie d'une femme sans cesse dévorée par les ambitions et dont l'amour ricochait sur sa personne comme une pierre sur une surface gelé. Pourtant Ana avait bel et bien réussie à visualiser un moment particulièrement heureux de son existence dont elle seule pouvait raisonnablement se réjouir. Celui-ci n'était autre que les funérailles de son richissime époux, Howard Galister, où elle avait éprouvé une joie intérieure des plus intenses alors que tout le monde pleurait à chaudes larmes autour d'elle. Quelle plus belle récompense pour une veuve noire de sa trempe que de rafler la vie et la fortune d'un mari devenu trop encombrant, et cela sans éveiller le moindre soupçon sur sa personne. Cela tenait purement du prodige et de la magie! Cette notion du bonheur pouvait déranger, mais cet enterrement avait fait d'Ana Sorden l'une des plus riches héritière du Massachusetts, et empêcher définitivement son immonde mari de poser encore une fois ses vieilles mains ridées sur son corps irradiant de jeunesse. Et pour l'arithmancienne, cela n'avait pas de prix...
Le puissant métamorphomage, Alcyd Mardol, n'avait pas tardé à répondre au Patronus en forme d'Hermine d'Ana, par un courrier déguisé dans lequel il conviait l'arithmancienne, le soir-même, dans un lieux de rendez-vous situé sur les hauteurs de Poudlard.

Une telle rapidité dans sa réponse ne signifiait qu'une chose. Alcyd Mardol se trouvait déjà sur le sol anglais. Pour quelles raisons, Ana l'ignorait. Une véritable aura de mystère entourait ce personnage trouble...

Ana attendait dans le froid depuis plusieurs heures, et le crépuscule apparaissant, elle commençait sérieusement à s'interroger sur la venue de celui qu'elle considérait comme son maître. Un brin résignée, elle se détourna de sa contemplation de la lande désolée et du ciel annonciateur d'orage, pour rejoindre Poudlard et ses affaires courantes de directrice remplaçante de Gryffondor. Mais en se retournant, l'arithmancienne manqua de sursauter de surprise et d'effroi, au moment ou une ombre se matérialisa tout à coup juste devant elle. Alcyd Mardol avait bel et bien répondu à son rendez-vous...

"Bonsoir Ana... Je m'excuse pour ce retard, mais on m'a toujours enseigné qu'il fallait savoir se faire désirer auprès des plus belles femmes. D'ailleurs permettez moi de vous dire que vous semblez devenir plus belle de jour en jour. Il est donc vrai que le temps n'aurai pas d'emprise sur vous..."

Flattée dans on égo, les joues d'Ana s'empourprèrent, et elle esquissa un signe de la tête docile, avant de s'agenouiller devant celui que l'on surnommait l'homme sans visage. Pour cette occasion, ce surnom paraissait mérité, tant l'ombre recouvrait la presque totalité son visage. Enroulé dans une large cape sombre, Alcyd Mardol resta quelques instants impassible, puis sa voix étrangement douce finit par briser son silence et aller droit au but.

"Que me vaut ce plaisir,Ana? Votre mission vous convient-elle? Je l'espère car Poudlard est l'endroit ou se forge les consciences et revête donc une importance capitale pour sensibiliser les sorciers à notre cause. N'ayez crainte, vous pouvez tout me dire..."

Ana releva sont regard clair sur celui qui était amener un jour à devenir celui par qui le secret magique serait brisé. Elle lui adressa alors un sourire rassurant, signe que son plan se passait comme prévu...

"Je vous salue bien bas, Alcyd, d'être venu me retrouver aussi rapidement. Sachez que je suis ravie de vous revoir." Le temps des politesses étant achevé, Ana exposa en détail le déroulement de sa mission. "Depuis que j'occupe le poste d'arithmancienne que m'a gentiment léguée ma chère Septima, je peux dire que j'ai un pied à l'intérieur de Poudlard. Tout se déroule réellement à merveille puisque j'arrive au moment opportun ou Minerva McGonagall devrait, en toute logique, tirer sa révérence et laisser son poste vacant de directrice...
Je pense être bien positionnée et pouvoir retourner une grande partie des professeurs et du conseil d'administration vers ma cause. A vrai dire, pour l'instant, je ne vois qu'une seule personne qui pourrait contrecarrer mes ambitions. Il s'agit de Margot Adamson, la directrice de la maison serpentard. Mais cette horripilante gêneuse va bien vite comprendre qu'elle n'est pas de taille à lutter face à moi, rassurez-vous.
"

Le visage baigner d'ombre d'Alcyd Mardol resta immobile alors qu'il intégrait ses précieuses informations. Puis croisant ses bras, il finit par exprimer ses doutes et résorber quelque peu l'enthousiasme de la sorcière de Salem.

"Horripilante gêneuse... rien que ça... On dirait que vous ne semblez pas la porter dans votre cœur. Je me trompe? Écoutez-moi Ana, vous êtes quelqu'un d'extrêmement douée, et l'une de mes plus talentueuses disciples. Cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais j'aimerai vous mettre en garde et tempérer quelque peu cette confiance démesurée qui vous habite. Il se trouve que par mes connaissances diverses et variées, je connais quelque peu cette Margot Adamson, et vous ne devriez pas la sous-estimer..."

Ana leva un sourcil inquisiteur sur son donneur d'ordre.

"Oui, Miss Sorden. La est votre principale défaut! Vous êtes succeptible de vous laisser déborder par vos émotions. La haine en est une parmi d'autres! Et la haine peut vous faire commettre de nombreuses erreur car c'est un sentiment instinctif et non réfléchi. Vous devez toujours conserver ce recul nécessaire qui vous permettra de mieux comprendre votre ennemi et de connaitre ses failles. Mais en cela je n'ai aucun doute à votre sujet, vous serez à la hauteur... comme toujours."

Ana se mordilla la lèvre inférieure, gênée de voir un homme de la stature d'Alcyd Mardol pointer ses défauts. L'arithmancienne qui avait toujours perçu la haine comme un moteur, trouvait cette remarque quelque peu déplacée. En réalité, Ana Sorden ne supportait pas de recevoir des remontrances, en bonne américaine, pour elle la confiance engendrait les succès. Pourquoi Alcyd Mardol remettait-il en cause ses méthodes qui avaient toujours fonctionnées par le passé?
Elle tenta d'orienter la conversation à nouveau sur les raisons pour lesquelles elle avait fait venir le brillant chef des Mardoliens.

"Justement, je connais mon ennemie, et je sais qu'il serait déraisonnable de l'attaquer frontalement à l'intérieur des murs de Poudlard. Surtout après le meurtre de Septima Vector. Je ne peux pas me le permettre. Par contre à l'extérieur de l'école...
Il se trouve que Margot Adamson fait partie d'un petit voyage à valeur pédagogique en Laponie, dans l'académie de Valtivaara, et que si je n'avais pas les pieds et poings liés à Poudlard, cela serai l'occasion rêvée de me débarrasser définitivement d'elle...
"

Alcyd Mardol siffla longuement comme s'il était réellement impressionné par cette stratégie meurtrière, avant de rétorquer.

"Mais dites-moi... D'où vous vient cette soif de sang? Serait-ce le fruit d'une enfance malheureuse ou au contraire l'absence complète de racines et de repères qui vous pousse vers cette colère?"

Le regard d'Ana se durcit, car certaine vérité déguisée pouvait être encore plus douloureuse qu'un poignard. Son passé? Elle n'en avait pas. Elle était née au moment où elle avait posé les pieds à l'Institut magique de Salem. Pourquoi cherchait-il à la déstabiliser? Voulait-il la tester? c'était mal la connaitre...

"Merci pour cet effort de psychanalyse, monsieur Mardol. Mais il se trouve que je suis une femme résolument tournée vers l'avenir et non le passé. Et le futur immédiat, en ce qui me concerne, consiste à profiter de cette aubaine fabuleuse que nous offre la Laponie, pour supprimer de manière judicieuse cette affreuse sous directrice de Poudlard. Uniquement pour le bien de ma mission... "

Tout n'était que mensonge déguisé. Bien entendu qu'elle voulait s'adjuger le trône de directrice, mais d'un autre coté elle voulait supprimer cette rivale féminine qui avait réussit à la battre sur son propre terrain, celui de la séduction. De plus, elle n'était pas une femme tournée vers l'avenir, mais plutôt une femme qui avait peur du temps qui passe.
Alcyd Mardol ne broncha pas, et se contenta de faire une annonce mystérieuse à la reine de beauté automnale.

"Je n'en doute pas. Mais ce genre de chose ne se décida pas comme cela. Une seule erreur et tous nos plans peuvent s'effondrer comme un vulgaire château de cartes. Nous ne sommes qu'à l'aube d'une ère nouvelle, et celle-ci ne débutera concrètement que demain..."

Ana leva alors un regard perplexe sur Alcyd Mardol qui paraissait sur le point de dévoiler quelque chose d'essentiel pour la cause mardolienne.

"J'ai décidé de réunir le conseil, ici même, en Angleterre. A vous de savoir si votre affaire personnelle revête plus d'importance que ce que je m’apprête à vous dire..."

Ana Sorden s'empressa de secouer la tête, avant de l'encourager dans sa réponse.

"Certes non! Pourquoi réunir le Cercle des Mardoliens? S'agit-il d'une urgence et où devrai-je vous retrouver...?"

Alcyd Mardol s'empressa de lever la main pour stopper le flot de question que venait de provoquer sa déclaration mystérieuse. L'homme ne tarda pas à lever le voile de mystère en ajoutant.

"Je vais être franc avec vous. Je considère que vous faites partis des trois ou quatre éléments pour lesquelles je fonde le plus d'espoir. C'est pourquoi, j'ai besoin de vous demain au conseil restreint. J'ai une déclaration très importante à vous faire, dont il serait imprudent de vous faire part maintenant. Même ici dans cette lande désolée, j'ai l'impression de ne pas être au secret. Jamais le même lieu, jamais le même visage, telles sont les règles pour esquiver la vigilance des aurors. Et croyez-moi, dans un futur proche je deviendrai l'ennemi public numéro un..."

Le métamorphomage sortit alors une longue baguette ondulée comme un Kryss, puis à l'aide de celle-ci, il fit tournoyer dans les airs un petit bout de parchemin qui vint s'échouer directement dans les mains de l'arithmancienne.

"Comme vous savez, j'aime m'entourer de gens intelligents, et cette petite énigme qui sollicitera quelques vos neurones, vous permettra de me retrouver. Nous pourrons alors parler plus longuement et régler votre petite affaire, Miss Sorden..."

Ana Sorden avait l'habitude de ce genre de procédé, Alcyd étant très friand de petit jeu de piste et d’énigmes qui ne servaient en réalité qu'à brouiller les pistes pouvant le conduire à lui. L'arithmancienne baissa alors les yeux sur le contenu du message. Un éclair au loin les lui fit relever, et la sorcière manqua s'étrangler en voyant Alcyd Mardol rejeter en arrière sa capuche de sorcier qui dissimulait jusqu'alors habilement son identité, et laisser apparaitre sous ses yeux médusés, le visage si familier de Minerva McGonagall...

"Vous avez parfaitement raison Miss Sorden, c'est très facile de devenir la nouvelle directrice de Poudlard. Mais malheureusement beaucoup plus difficile pour passer inaperçu. Garder cette confiance incroyable qui vous anime et vous finirez par obtenir ce que vous souhaitez! Je vous retrouve au conseil..."

Alcyd Mardhol disparut alors comme il était venu, en un éclair, transplannant vers d'autres horizons ou les Aurors ne le trouveraient pas, laissant derrière lui, Ana Sorden et ses interrogations.

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Jeudi 23 Novembre 2006,

"Alohomora!"

Les lourdes grilles du cimetière de HighGate s'ouvrirent en un affreux grincement métallique, libérant l'accès à une Ana Sorden bien décidée à déranger le repos éternel de ses occupants. Tous les indices concordaient jusqu'à cet endroit sinistre de la ville magique de Londres, autrement surnommée la ville aux mille brouillards. De nombreux familles sorcières y étaient enterrés, et les autorités magique avaient décidé de fermer les lieux pour éviter aux enfants trop téméraires de venir se faire peur la nuit tombée, en chahutant avec les fantômes qui y circulaient. Ana, quant à elle, n'était point inquiète à l'idée de pénétrer dans un cimetière aux prémices du crépuscule, suivant sa logique d'arithmancienne, elle pensait qu'il y avait toujours plus à craindre des vivants que des morts.
La sorcière avait réussit à se libérer de ses engagements à Poudlard pour le reste de la soirée, sous un prétexte de devoir rendre visite à une vieille connaissance hospitalisée à Saint-Mangouste. Sillonnant dans les allées du cimetière de Highgate, elle ne tarda pas à trouver les repères dont parlait le petit message laissé par Alcyd Mardol à son intention. Plus qu'une énigme, il s'agissait pour elle d'un véritable plan visuel. En effet, comme indiqué, l'arithmacienne passa devant la tombe du fidèle compagnon, avant de bifurquer dans une allée ou une statue féminine se refusait à lui adresser le moindre regard, et qui aboutissait au final sur la tombe de l'écrivain anonyme.
En voyant la statue de bronze, Ana pensa durant une seconde qu'il s'agissait d'une représentation d'Alcyd Mardol en personne, mais elle se doutait qu'il devait s'agir encore d'une fois d'une marque d'humour de ce légendaire homme de l'ombre. En scrutant la tombe, l'esprit d'Ana se troubla d'une pensée morbide, lui indiquant qu'un jour funeste viendra ou elle devra occuper pour dernière demeure, une tombe dans ce genre. Elle préféra en sourire, car la mort ne l'effrayait nullement. Le néant n'offrait aucune forme de conscience, et elle ne verrait pas son corps redevenir poussière. Contrairement à la vieillesse qui offrait le triste spectacle de voir son visage se ridé, ses cernes se creuser, et ses son corps s’atrophier...

Ana tournait autours de la tombe, lorsqu'elle vit enfin, en quoi Alcyd faisait référence lorsqu'il parlait de serrer la main à l'écrivain anonyme. En effet, sur une face de la tombe, une poignée de main était gravée à même la pierre. Sans se poser trop de questions, elle posa la sienne dessus, et prononça un mot de passe secret, que les mardoliens avaient pour usage de qualifier de "formule de politesse". La voix d'Ana ne vacilla point lorsqu'elle prononça celle-ci.

"Mon âme a son secret, ma vie a son mystère..."

Un déclic se produisit immédiatement, et la dalle de pierre laissa s’entrouvrir un espace conduisant au cœur de la tombe. L'arithmancienne suivit son instinct et pénétra par cette porte entrouverte, avec pour seule appréhension de voir une toile d'araignée se déposer sur sa magnifique chevelure dorée. Ses yeux s'habituant à la pénombre, elle nota la présence d'une volée de marches qui conduisait dans les entrailles de la terre. N'écoutant que son envie de rejoindre le Cercle des Mardoliens, elle dévala l'escalier, le bruit de ses talons résonnant dans l'obscurité. Une lumière scintilla au bout de sa baguette qui brisa quelque peu les ténèbres de cette descente qui s'avérait aussi glauque que terrifiante. Ana Sorden passa notamment devant une inquiétante statue de pierre qui la suivit de son regard de gardienne sépulcrale, jusqu'à ce que la sorcière soit hors de vue. Toutes ses précautions et ses golems de pierre n'avaient rien d'inquiétant pour l'arithmancienne qui était habituée à voir ce genre de défense magique, dont le but était de chasser les hôtes indésirables.
Poussant une nouvelle porte en pierre, Ana s'engouffra alors dans un petit corridor éclairé par des lanternes, qui s'apparentait en vérité plus à une sorte de vestibule. Des robes de sorciers et autres accoutrements y étaient accrochés de toute part, ainsi que plusieurs masques aussi étrange les uns que les autres. Tout l'attirail du parfait petit mardolien y était assemblé! Encore une précaution qui visait à conserver l'anonymat et éviter les dénonciations, au cas ou l'un d'eux se ferait capturer par les autorités. Mais en vérité, cela s'apparentait plus à une sorte de folklore que d'une véritable règle de sécurité, car bon nombre de mardoliens se connaissaient déjà entre eux. Mais la sorcière de Salem, en mardolienne bien disciplinée, se plia à ses exigences et prit le temps de se trouver une cape suffisamment propre et digne pour couvrir ses épaules délicates. Se saisissant de l'une d'elle, Ana réprima une grimace à l'idée de devoir porter une toge aussi grossière, qui conviendrait peut être à Margot Adamson, mais certainement pas à une femme de son envergure. Elle finit par saisir également le masque qui lui était souvent attitré lors des réunion du Cercle, et la voila fin prête pour son assemblée de révolutionnaires briseurs de secret magique. Elle s'avança alors dans les dédales obscures, de ce qui s'apparentait à des catacombes. Une odeur pestilentielle imprégnait les lieux, et Ana manqua tourner de l’œil devant le spectacle de la moisissure qui suintait des murs.
Ana Sorden poussa un profond soupir de soulagement lorsqu'elle arriva enfin devant une porte magique des plus familières. Posant sa main sur l'emplacement dévoué à son ouverture, elle répéta sa formule de politesse et la porte de pierre pivota pour laisser la sorcière pénétrer dans une salle démesurée...
Un comité d’accueil constitué de plusieurs Mardoliens masqués saluèrent dignement l'arrivée d'Ana. L'un d'eux lui adressa même une révérence des plus classieuses et s'offrit le privilège d'un baise-main. L'arithmancienne connaissait très bien ce Mardolien au masque vert, que l'on surnommait dans le milieu, la grenouille; il s'agissait d'un puissant sorcier répondant au nom de Jaypur Ragnarok, dont la spécialité en métamorphose l'avait conduit à enseigner au sein de la prestigieuse université de Bristol. Il était doté d'un humour pince sans rire des plus déroutant, ce qui avait pour don d'agacer Ana Sorden.

"Par la barbe fourchue du malin! La plus belle des mygales, nous fais enfin honneur de sa présence! Bah dis donc Ana, tu viens plus aux soirées? L'école de Poudlard offrirait-elle une meilleure compagnie que la nôtre?"

Ana haussa les épaules, et répondit à son confrère professeur de la manière la plus tranchante possible...

"Il se pourrait bien que je me sois enfin lassée de tes petits numéros de métamorphose et de ton humour désopilant..."

Sans laisser le temps d'un croassement à cette grenouille masquée, Ana s'éloigna du petit groupe de mardoliens, pour rejoindre le cœur de la salle. L'arithmancienne inclinait la tête au fur et à mesure qu'elle croisait des confrères, et prit sa place dans le cercle d'habitués qui entourait un trône encore vide. La salle avec ses colonnades était impressionnante, et Ana se demanda s'il s'agissait d'un lieu magique ou simplement un ancien grenier aménagé ou s'entassait les denrées qui nourissaient le Londres magique d'autrefois. Ana parcourut les rangées de plus en plus nombreuses de ses confrères de l'ombre, et elle reconnut plusieurs masques familier. Au premier rang se tenait fièrement le masque lunaire de Huluna Dargate, accompagnée de ses sbires. Cette brillante sorcière qui tentait de s'infiltrer au sein des ministères de la magie, exerçait une certaine influence sur Alan Fiennes qui l'avait récemment nommé directrice en chef du département de la coopération magique internationale. Ana Sorden et Huluna Dargate n'étaient pas les meilleures amies du monde, sans doute à cause du fait qu'elles se ressemblaient en beaucoup de point et qu'elles usaient toute deux des mêmes stratégies pour satisfaire leurs ambitions. Ana Sorden n'avait d'ailleurs pas répondu aux nombreux courriers de la mardolienne qui ne visait qu'à lui demander son aide pour évincer Richard Dalnox de sa position de numéro deux du gouvernement du MIM. Ana Sorden ne voulait pas voir Huluna devenir la nouvelle favorite d'Alcyd Mardol, et elle se plaisait à détenir une clef qui entravait sa concurrente dans son évolution. Malgré le respect qu'elles de vouaient, ses deux femmes ambitionnaient le même poste, celui de bras-droit d'Alcyd Mardol et en cela, elle était bien capable de se jeter des bâtons dans les roues. Totefois, Ana la salua poliment, en inclinant la tête et poursuivit son tour de table des mardoliens. Elle reconnut le masque terrifiant de Lucian Kryll, un juge véreux du Magenmagot, connut par ses aspirations et son penchant à faire basculer la cause mardolienne vers la violence. Pour lui, la seule manière de briser le secret magique revenait à faire verser du sang, beaucoup de sang...
Bien qu'elle ne partageait pas entièrement ses idées, Ana trouvait qu'il avait en partie raison, car à l'heure d'aujourd'hui, rien ne s'obtenait sans violence. L'arithmancienne s’apprêtait à poursuivre son exploration des convives, notant que sa mère adoptive Cristabella Morrow n'avait point fait le déplacement, lorsque le maître fit enfin son entrée...
Ayant revêtu sa traditionnelle robe rouge de sorcier suprême, Alcyd Mardol marchait avec fierté encadré de ses deux conseillers, qui n'était en vérité que ses gardes du corps attitrés. Les jalousies naissant très vite, même au milieu d'un groupuscule terroriste, il valait mieux prévenir que guérir et cette présence n'était donc pas fortuite. Tous les fidèles se prosternèrent sur son passage, alors qu'il rejoignait le centre de la salle et son siège de commandement...

Le chef de la cause mardolienne s'assit alors sur son trône et contempla alors son assemblée en silence. Puis brisa momentanément le silence sépulcrale, en saluant sa confrérie.

"Bienvenue à tous et merci d'être venus si nombreux! Quoi de mieux que des catacombes pour nous retrouver et ouvrir séance tenante notre conseil! Mais avant d'écouter vos doléances, j'ai une choses importante à vous annoncer..."

Le masque doré du puissant métamorphomage brillait des lumières des flambeaux qui ornaient les murs de la salle du Conseil. Le cercle des mardoliens était suspendu aux paroles de leur chef, qui ne tarda pas à annoncer ce que tout le monde attendait.

"Je déclare la guerre contre la secret magique officiellement ouverte!"

Un murmure immense envahit alors les rangées d'ombres se tenait autours d'Alcyd Mardol, mais ce dernier ne se laissa pas distraire et poursuivit.

"Nos actions seront désormais revendiquées et plus coordonnées qu'autrefois. Nous commencerons pas secouer gentiment la frontière entre les mondes magique et moldu, par des actions plus symbolique que dangereuse, et si cela s'avère inefficace, nous passerons à la vitesse supérieure. Dans les mois à venir, j'adresserai un premier message magique aux moldu, en m'attaquant à l'un des monuments les plus symboliques de leurs monde. En effet, la torche de la statue de la Liberté, située au large de New-York, brillera des flammes du renouveau et éclairera les consciences des moldus assistant à ce prodige. Ce sera la première étincelle qui embrasera ce maudit secret magique et cette frontière qui nous sépare depuis trop longtemps..."

Un tonnerre d'applaudissements accueillit cette nouvelle, et Alcyd Mardol fut obligé de calmer sa foule de fidèle pour retrouver un peu de calme. Ana, quant à elle, buvait chacune des paroles de son maître à pensée...

"Bien entendu si cela ne suffisait point, nous passerons alors à la vitesse supérieure. Mais la portée de notre message ne sera que plus fortes si vous arrivez à vous insérer dans ce monde sorcier, et à le faire se plier de l'intérieur. Sans cela, notre cause est tout simplement vouée à l'échec! C'est pourquoi, j'accorde une grande importance à écouter vos doléances. Il me semble d'ailleurs que notre inestimable Ana Sorden avait à cœur de nous présenter certain de ses funestes projets. Je vous en prie ma chère, exprimez-vous..."

L'arithmancienne se raidit quelque peu à l’annonce de son nom, mais se ressaisit très vite, bien décidée à faire entendre sa voix au milieu de cette assemblée de fidèles. Ana Sorden se dirigea au centre du cercle afin de s'expliquer, attirant sur elle une multitude regards curieux. Conquérir cette école millénaire de Poudlard était sans doute l'une des choses les plus ardues, et bon nombre de mardoliens s'interrogeaient sur le fait de savoir si cette entreprise ambitieuse était de l'ordre du possible. Mais Ana leva très vite les doutes qui planait sur sa mission...

"En effet...
Je tenais à m'entretenir avec vous et les membres du Cercle au sujet de ma noble mission. Il se trouve que Poudlard et le poste de directrice me sont réellement à portée de main, et je demande une intervention extérieure pour supprimer la seule personne qui m'empêche d'asseoir mes ambitions. A savoir la sous-directrice, Margot Adamson, qui se trouve en ce moment même au cœur d'une expédition en Laponie, dans la prestigieuse académie de Valtivaara. Ne pouvant pas intervenir directement, j'aimerai pouvoir solliciter une aide extérieure qui puisse m'aider à éliminer pour de bon cette femme qui ne fait que entraver l'avancée de mes projets...
"

L'idée d'un meurtre semblait réjouir bon nombre de mardoliens, pourtant Ana fut interrompue par une voix, celle d'Huluna Dargate, qui attaqua directement la demande de l'arithmancienne.

"Je serai fortement déçue si cette faveur vous était accordée, car il me semble, ma chère Ana, que je vous ai demandé à peu près la même chose concernant monsieur Dalnox. Mais apparemment, vous ne semblez pas décidée à m'apporter cette précieuse aide extérieure qui me faciliterait tellement la tâche. Car sans Dalnox, Je serai la numéro deux du ministère. Mais il faut croire que le petit prince de la politique à d'autres dons cachés qui semble vous satisfaire au point d'en oublier votre mission..."

La colère envahit les pensées d'Ana, qui résista à l'envie de se jeter sur cette mégère. Sa relation privilégiée avec richard Dalnox était eu cœur du conflit et amusait quelque peu les autres membres de la confrérie. L'arithmancienne tenta de se justifier, tout en dissimulant sa fureur.

"Ma chère Huluna, vous devriez savoir que cette relation secrète avec Richard Dalnos m'offre une aide considérable dans l'exercice de ma mission, et je compte bien l'utiliser jusqu'à ce qu'il me devienne complètement inutile. Alors peut être je consentirait à vous aider à gravir cet échelon contre lequel vous trébuchez..."

Les piques assassines à peine voilées que s'échangeaient les deux femmes commençaient à sérieusement agacés Alcyd Mardol, qui les interrompit de manière souveraine.

"Il suffit! Nous devons rester unis dans l'adversité et cesser de nous quereller pour des broutilles insignifiantes! Je suis persuadé que ce Richard Dalnox finira par succomber tôt ou tard d'une mort délicieuse, car il n'ai jamais bon de tomber dans la toile de séduction d'une veuve noire. Miss Dargate, je vous demanderai alors de ne point interrompre votre consœur et de la laisser s'exprimer!"

Huluna Dargate croisa mécaniquement les bras sur sa poitrine, sans doute déçue de se faire réprimander de la sorte. Alcyd Mardol se tourna alors vers l'arithmancienne, eavant de lui désigner de son index, deux mardoliens masqués qui se tenaient côte à côte dans l'ombre d'un colonnade. Si le premier était apparemment un homme massif, le second avec l'allure d'une femme svelte et élancée...

"Il se trouve Miss Sorden, que j'ai devancé votre requête. Voici deux de mes fidèles sorciers qui œuvrent en secret depuis longtemps sur le territoire scandinave. On les surnommes les magiciens du crime dans leur pays. De plus, ils connaissent parfaitement les lieux et l'académie de Valtivaara, et vous pouvez me croire, ils se feront un plaisir d'éradiquer et de sortir cette affreuse Margot Adamson de vos pensées. Mais comme je l'ai souligné cela ne doit pas tourner au carnage et passer pour un accident. Car nous devons conserver notre discrétion..."

L'une des deux ombres masquées fit alors un pas en avant pour sortir de l'obscurité, et parla d'une voix tonitruante.

"Vous pouvez me croire, un accident est bien vite arrivé dans le grand nord. Sans dévoiler nos méthode, Miss Sorden, nous aimerions connaitre l'emploi du temps de notre cible,e t savoir quand celle-ci se trouvera isolée dans l'académie..."

Dessous son masque, l'arithmancienne afficha un sourire des plus radieux, sentant qu'elle allait enfin se débarrasser de sa pire rivale. S'étant procuré l'emploi du temps et les activités de ce voyage lapon, elle savait pertinemment quand frapper et passer à l'action. En effet, le samedi soir l'ensemble des élèves et une parties des professeurs, à l'exception de Margot Adamson et Samuel Nolan, partait en virée nocturne afin d'assister au module d'Astronomie de Crispin Dérébusor. Margot pensait peut être retrouver son renard pour une douce soirée en amoureux, et bien Ana allait considérablement refroidir celle-ci...

"Vous devez intervenir lors de la nuit du Samedi au Dimanche. Cette soirée-la, les élèves auront désertés l'académie de Valtivaara, ainsi que bon nombre de professeurs. Margot Adamson sera alors seule, peut être accompagnée de son amant, un autre professeur... Vous pouvez les tuer tous les deux. Mais trouvez un prodige pour faire passer cela pour un accident."

Ana se mordilla la lèvre inférieure avant d'ajouter...

"Et si j'avais une dernière faveur à vous soumettre... J'aimerai que cette maudite Margot Adamson souffre avant d’obtenir le repos d'éternel..."

La seconde ombre avança alors, elle aussi, d'un pas en direction de l'arithmancinne, et une voix féminine et inquiétante jaillit de derrière le masque.

"Vous pouvez me croire, Miss Sorden, il n'y a rien de pire que la morsure du gel..."

Cette ultime phrase venait de clore la doléance d'Ana Sorden, qui poussa un profond soupir de soulagement avant de rejoindre le cercle des mardoliens. Elle se réjouissait à l'idée d'apprendre sous peu la mort de Margot Adamson...

Du feu sous la glace... [OS Ana et les Mardoliens] 130114105437191306

Samedi 26 Novembre,

Du haut se son petit promontoire enneigé, Tristana avait une vue imprenable sur l'Académie de Valtivaara. Malgré le brouillard épais, elle arrivait à discerner quelque peu la silhouette grise et immobile de celle-ci, sans noter aucune présence humaine qui puisse trahir une quelquonque activité. Sous sa forme animale, cette animagui dévouée à la cause mardolienne ne risquait pas de se faire repérer, et elle tentait de desceller le moindre mouvement qui lui donnerait une indication sur le moment le plus important pour attaquer l'académie de Valtivaara.
Alors qu'elle s'attendait à voir une foule d'élèves quitter l'académie, rien ne bougeait.
La porte en bronze restait définitivement close.
Pourtant Ana Sorden avait été catégorique dans ses indications, et il s'agissait bien de cette fameuse soirée la plus propice à déclencher une attaque. Mais pourquoi les élèves ne quittaient pas cette maudite académie pour aller admirer la beauté des aurores boréales? Sans doute à cause des conditions météorologiques déplorables...

Tristana n'eut guère l'occasion d'y réfléchir d'avantage que trois silhouette s'avançaient déjà dans leur direction. Son odorat développé se mit en action, et très vite la louve se renfrogna, une affreuse odeur de vessie de phoque venant lui chatouiller la truffe. Elle fixa la petite troupe, il y avait un vieil homme qui accompagnait deux enfants.

Était-ce cela l'expédition massive dont parlait cette arithmancienne? La presque totalité des enfants restaient au chaud dans l'académie, et leur attaque risquait de tourner à la catastrophe si elle n'agissait pas rapidement. Bien qu'étant une tueuse aguerrie, Tristana réagissait avant tout, en tant que que femme, et l'idée de commettre un massacre sur des enfants innocent la répugnait. Elle poussa un long hurlement au ciel, avant de rejoindre la cache dans laquelle l'attendait, Goric, son fidèle compagnon de crime.

La louve remonta les pentes enneigés sans le moindre effort, slalomant entre les rochers et évitant les crevasses meurtrières, puis arrivée au sommet du Mont Haalti, elle s'engouffra dans grotte dissimulée derrière un amas rocheux. Cette caverne de glace qui courait en dessous de l'immense glacier qui tapissait la face sud de la montagne, était tout bonnement magnifique, et une excellent cachette pour deux sorciers mardoliens sur le point de commettre un meurtre aux allures accidentelle.

Changeant sa forme pour redevenir humaine, elle se jeta sur Goric qui s'était abrité à proximité d'un petit feu de bois. Profondément perturbée, elle lui exposa ses doutes.

"Cette affaire ne me convient pas! Les élèves ne sont point partis et demeure au sein de l'académie! Rien ne tourne comme prévu! Nous devons annuler, sinon cela va tourner au massacre..."

Goric releva sur elle un regard implacable, et lui dit simplement :

"Et alors? Notre meurtre d'allure accidentel apparaitra moins comme une sombre coincidence, ne tuant que la future directrice de Poudlard. Crois-moi, quoiqu'il en dise la haut, plus c'est énorme et moins il y aura de doute sur les circonstances de notre..."

Tristana se tordait les mains de dépit, et Goric se sentit obligé d'influer sur le ressenti de sa partenaire de crime.

"Arrête un peu tes pitreries sentimentales! Comme moi tu es une tueuses! Alors ce soir on fait comme prévu! On attaque à l'heure choisie, tu me préviens et j'enflamme ses maudites cavernes de glace d'un feu démon sans nulpareil. Tu peux me croire que tes enfants n'auront même pas le temps de comprendre ce qui leur arrivent que l'avalanche aura déjà pulvérisée l'académie. Un conseil va prendre l'aire, et cesse de te tourmenter..."

Tristana suivit les conseils se dirigea vers l'extérieur. Elle resta alors de longues minutes à contempler la blancheur immaculée de pays lapon. Bientôt par sa faute la neige se teintera de sang, lorsque le glacier se disloquera sous l'effet des flammes magiques. Et alors rien ne pourra plus sauver ceux qui se trouveront contrebas...
Tristana poussa un long soupir et murmura.

"Que dieu me pardonne..."

Bientôt le feu rugirait sous la glace, et une avalanche sans précédant ensevelirait sous son manteau mortel la vallée de Valtivaara ...


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