L'après-midi avait été long. Très long, trop long. Chloé avait dans un premier temps été une véritable cocotte minute prête à exploser. Les paroles de Margot l'avaient apaisées, mais pas suffisamment. Son amie lui avait tenu compagnie aussi longtemps qu'elle avait pu, mais il lui avait fallu se résigner à regagner ses appartements pour confronter Peter. Elle avait finalement réussi à se calmer, grâce notamment à une potion calmante que Rachelle lui avait donné avant le départ, sachant que le voyage serait stressant et que ce n'était pas bon pour la femme enceinte qu'elle était. Chloé avait besoin de tout son courage de Gryffondor pour cette confrontation, et de toute sa concentration aussi. En ressortant, elle devait être absolument sûre que Peter ne mentait pas. Elle devait le forcer à lui dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
Rassembler ses affaires l'avait occupée. Le temps passait et Peter ne revenait pas. Chloé se demandait pourquoi. Il était simplement parti en repérage pour son module de Runes, le temps était plutôt bon, il aurait du être rentré. Que se passait-il? Sa mère l'aurait-elle contacté pour lui dire qu'elle savait la vérité? Aurait-il fui, comme le lâche qu'il était?
Des pas résonnant finalement dans le couloir l'informèrent que ses soupçons étaient infondés. Jetant un oeil à sa valise, posée sur le côté de la porte, Chloé se leva de son fauteuil comme le menteur franchissait le seuil. Il était dans un triste état, aussi mouillé que s'il avait roulé dans de la neige fondue, les cheveux en bataille, et semblait avoir plus de préoccupations que d'habitude. Elle s'en fichait, elle avait priorité sur le reste. Elle avait eu peur qu'à sa vue, sa colère et ses griefs s'évanouissent, qu'elle pardonne trop facilement ou s'enflamme d'un seul coup. Fut rassurée de voir qu'il n'en était rien, malgré l'air misérable de l'homme. Les mots de Margot et la potion calmante faisaient effet. Elle était maîtresse d'elle-même, son visage austère affichant une mine des plus fermées. Ses élèves la croyaient froide et dure, mais ils ne l'avaient vraisemblablement jamais vu en colère.
Jetant la précieuse coupure de journal sur la table basse qui ornait leur chambre, elle cracha durement:
"Il va falloir que tu m'expliques, Peter. Et sans mentir, si seulement tu en es capable."
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Peter VirtanenMais qui es-tu, Peter, pour voler la place de directeur ?
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Mar 1 Jan 2013 - 18:57
Peter était dans un sale état. Assis à même la neige, pas très loin de l'académie, le professeur attrapa sa tête entre ses mains. Il était en proie aux doutes et aux remords. Dire que son excursion de la matinée avait été un désastre aurait été un euphémisme. Il avait encore du mal à réaliser que ça c'était vraiment passé. Malheureusement, il était forcé de tout reconnaitre que tout était bien arrivé. Il avait rencontré la fille de sa victime, qui cherchait légitimement à le tuer mais lui avait finalement laissé la vie sauve, et il avait modifiée la mémoire de cette dernière. Il avait joué avec les souvenirs d'une gamine. Peter se releva et se mit à faire les cent pas cherchant à calmer ses nerfs, ce qui n'en fit rien. Il envoya finalement un coup de pied rageur dans une motte de neige, ce qui ne l'apaisa pas d'avantage.
Une chose était sûre, resté ici à ruminer dans la neige ne servait à rien. C'était fait, et il ne pouvait plus rien changer. Et puis, il avait quitté l'Académie depuis un certain temps, et préférait ne pas faire remarquer son absence, aussi reprit-il le chemin de Valtivaara. Il poussa les lourdes portes de l'Académie et fut ravi de voir que le hall était presque désert. Il n'aurait pas supporté d'être assaillis par des élèves de Poudlard lui demandant de traduite telle ou telle phrase pour pouvoir discuter avec les lapons. Il rejoignit rapidement la chambre qu'il partageait avec Chloé et essaya de se recomposer un visage humain avant d'entrer, il ne tenait pas à ce qu'elle se rende compte que quelque chose n'allait pas. Il poussa finalement la porte pour se trouver face à une Chloé au visage fermé et au regard glacial. Comprenant que quelque chose clochait, il l'interrogea du regard. En guise de réponse, elle balança une vieille coupure de journal sur la table basse en exigeant des explications.
Peter n'eut pas à baisser les yeux pour comprendre ce à quoi elle faisait allusion. Ça devait arriver. Il avait toujours su que ça arriverait et pourtant il n'aurait pas pu s'y préparer. Elle savait. Elle savait qui il était vraiment maintenant, fini de jouer. Il avait perdu la partie. Il avait craint ce moment longtemps, il avait redouté des cris, des propos violents, mais il n'avait jamais pensé qu'il en souffrirait tant. Pourtant voir Chloé le transpercer de son regard froid, et si dure, était une torture. Elle devait le détester, le haïr, et elle avait bien raison.
Que pouvait dire lui dire maintenant ? Si elle avait lu l'article elle savait tout. Il pouvait toujours lui dire à quel point il regrettait, s'excuser, tenter de justifier, ça ne changerait rien, les faits étaient là. Il aurait voulu partir en courant. Disparaitre, comme il savait si bien le faire. Mais il ne pouvait pas faire ça à Chloé, il ne pouvait pas la planter là. Il ne pouvait qu'imaginer l'état dans lequel elle se trouvait actuellement et il se devait au moins d'essayer de l'éclairer un peu, de l'aider à faire un choix. Il caressait encore l'espoir complètement fou qu'elle ne mette pas un terme définitif à leur relation. Peut-être qu'avec de grandes discussions et beaucoup de temps, elle parviendrait à lui pardonner. Non, c'était insensé. C'était fini. C'était une conversation d'adieu qu'ils avaient là. Il ne s'en faisait pas pour lui. Il avait mal, mais il ferait avec. Mais dans cette histoire c'était Chloé qui souffrirait le plus, elle qui portait l'enfant d'un meurtrier, elle qui allait devoir l'élever seul. Il semait la souffrance et la discorde où qu'il aille. Il s'était rarement détesté autant qu'en cet instant, ce qui n'était pas peu dire.
"Je...Je ne peux pas te l'expliquer. Incapable de soutenir le regard froid de Chloé, Peter baissa les yeux. Ce que j'ai fait est inexplicable, je ne saurais te dire comment ça a pu arrivé mais, crois moi, je n'ai de cesse de le regretter, chaque jours, chaque heure, tout le temps." Il restait debout dans l'ouverture de la porte, comme prêt à repartir à la seconde où elle le lui demanderait.
Il comprit alors que ce n'était peut-être pas son crime que Chloé voulait qu'il lui explique, l'article le faisait déjà bien, mais son secret. Comment pouvait-il lui demander de le croire alors qu'il lui avait menti depuis le début. Il ne l'avait jamais fait dans le but de la blesser, il n'avait cherché qu'à se préserver lui. Il avait cherché à se soulager d'un fardeau trop lourd à porter, d'un passé trop difficile à assumer, il n'avait pas pensé à mal en cachant cette histoire à Chloé, mais c'était peut-être là son véritable crime à ses yeux.
"Je suis désolé que tu l'apprennes ainsi, j'ai pensé à te le dire, plusieurs fois, mais je pouvais pas. Alors que sa voix faiblissait, l’enseignant se força à lever la tête pour regarder Chloé dans les yeux. On m'a laissé cette occasion, cette chance injuste, de repartir de zéro, même si je ne la méritais pas. Je voulais devenir quelqu'un d'autre, je ne voulais plus rien avoir à faire avec ce..ce monstre que j'avais pu être. Je ne voulais pas que tu me vois comme ça, j’espérais avoir changé. Il réalisait à présent que si il avait vraiment changé il serait devenu quelqu'un d'honnête et il n'aurait jamais eu cette conversation. Mais je me trompais. Je suis tellement désolé Chloé..."
Ces dernières paroles, si honnêtes soient-elles, étaient complètement inutiles il le savait bien. A quoi servaient les excuses si ce n'étaient à soulager la conscience des fautifs ? Ses excuses n'aiderait pas Chloé à y voir plus claires, elles ne soulageraient ni sa colère ni sa douleur, mais c'était tout ce qu'il pouvait lui donner.
Chloé ne savait pas ce qu'elle avait espéré, au juste, sur la façon dont Peter réagirait. Elle aurait peut-être voulu qu'il s'effondre, qu'il pleure, qu'il implore son pardon et se perde en excuses et justifications insensées. Elle aurait voulu pouvoir l'écraser de sa colère et de son mépris avant de l'abandonner là, misérable. Elle aurait voulu pouvoir hurler, extérioriser tous ces sentiments qui la saisissaient pour ensuite faire place nette, apprendre qu'elle pouvait réfléchir et pardonner, et que lorsqu'il reviendrait vers elle, elle l'accueillerait paisaiblement, peut-être pas avec joie ni amour, mais prête à construire quelque chose de nouveau et de plus sain.
Mais Peter ne lui donnait pas cette occasion. Si, pour la première fois, elle le voyait vaguement mal à l'aise, il garda sa retenue et sa réserve habituelle, ayant seulement la lâcheté ou le bon goût de fuir son regard, de paraître gêné. Il lui dit qu'il regrettait son geste en permanence, mais comment le croire? Elle ne savait même pas quoi répondre à cela, aussi se contenta-t-elle de continuer à le fixer, bridant sa colère au fond d'elle, pour rester digne et dominer la situation. Son silence sembla porter ses fruits, puisque le coupable finit par relever la tête pour s'expliquer davantage. Dans ses yeux, Chloé y vit une réelle détresse, mais elle ne savait que croire. Etait-il seulement désolé que son mensonge ait été découvert? Car après tout, comment un homme capable de tuer et de vivre avec cela, de mentir à la mère de son futur enfant, pouvait-il se soucier des sentiments des autres?
"Je suis désolé que tu l'apprennes ainsi, j'ai pensé à te le dire, plusieurs fois, mais je pouvais pas."
Chloé était quelqu'un d'empathique et dotée d'un grand sens de la justice. C'était pour cela qu'elle avait beaucoup de mal avec certains de ses élèves, ceux qui étaient agressifs et égoïstes, qui faisaient le mal autour d'eux. Et c'était également pour cette raison qu'elle en appréciait beaucoup d'autres, même si en apparence ils étaient mal élevés, je m'en foustistes ou insolent. Parce qu'elle sentait que tout cela n'était qu'une façade et qu'il y avait plus derrière, comme un bon coeur, une blessure ou un appel à l'aide. Elle avait toujours eu du mal à percevoir ce qui n'allait pas chez Peter. Elle avait toujours senti cette retenue, cette méfiance, et en même temps cette grande solitude derrière la façade aimable qu'il s'était construite. C'était l'une des choses qui l'avait attirée chez son collègue. Elle aimait sa façade de beau mec dragueur et drôle, mais elle appréciait aussi son côté mystérieux. Cependant, naïve, elle avait toujours pensé qu'il s'agissait de quelque chose de plus trivial qu'un mensonge et un meurtre. Le pire scénario qu'elle s'était imaginé était qu'il avait perdu un être cher dans la guerre et avait du mal à s'en remettre. Mais c'était lui, qui avait fait perdre un être cher à quelqu'un et non l'inverse.
"On m'a laissé cette occasion, cette chance injuste, de repartir de zéro, même si je ne la méritais pas. Je voulais devenir quelqu'un d'autre, je ne voulais plus rien avoir à faire avec ce..ce monstre que j'avais pu être. Je ne voulais pas que tu me vois comme ça, j’espérais avoir changé."
Maintenant qu'elle savait la vérité, Chloé se rendait mieux compte de qui elle avait en face d'elle. Bien sûr, elle ne réalisait pas, ne pouvait pas encore comprendre tout ce que cela impliquait. Mais à ce moment précis, l'enseignante était consciente du réel mal être de son compagnon, et cela lui donna envie de pardonner, de se jeter dans ses bras et d'oublier cette cruelle histoire. Sauf que ce n'était pas possible. Sa soif de justice et sa colère la retenaient. Tout cela s'entrechoquaient dans son cerveau. Elle réussi à résister à l'envie de le planter là.
" Mais je me trompais. Je suis tellement désolé Chloé..."
"Oh oui, tu peux être désolé", cingla-t-elle d'une voix dure. "Tu ne pouvais pas? Mais cela va plus loin, Peter. Tu n'avais aucun droit de me cacher une chose pareille. Pas après que tu aies appris ma grossesse. Mais bien sûr, ton confort passe avant celui du pauvre gamin qui portera tes gênes. Egoïste."
Elle lui désigna d'un geste autoritaire le lit pour qu'il s'y asseye, et, une fois qu'il se fut exécuté, s'assit elle-même dans le seul fauteuil de la pièce et croisa les bras. Elle était plus haute que lui, ce qui lui était important.
"Je vais te laisser une chance de me convaincre que tu es vraiment désolé, parce que je ne vois pas comment te croire. Tu as intérêt à être convaincant, sinon je te jure que ta petite vie de prof tranquille à Poudlard sera terminée."
Voilà, au moins, si elle-même n'était pas une motivation suffisante pour lui faire cracher le morceau, l'intérêt de l'homme qu'elle avait en face d'elle le ferait peut-être réfléchir à deux fois. Elle attendrait le temps qu'il faudrait, resterait là à le vriller de son regard perçant, jusqu'à ce qu'elle ait entendu ce qu'il voulait dire. Et elle ne l'aiderait pas avouer. Il se débrouillerait tout seul.
Les messages postés avant le 17/12/16 par ce compte l'ont été sous le nom et par la joueuse de Chloé Hellsoft.
Peter VirtanenMais qui es-tu, Peter, pour voler la place de directeur ?
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Sam 12 Jan 2013 - 17:32
Bien évidement, ses excuses n'eurent aucun effet sur Chloé, et ne l'énervèrent que d'avantage. Non, il n'avait pas le droit de lui cacher ça alors qu'elle était enceinte. Tout comme il n'avait pas le droit d'ôter la vie à un innocent, pas le droit de modifier la mémoire d'une enfant, pas le droit de mentir, de fuir. Mais c'était fait et il ne pouvait que regretter. S'il y avait un moyen de revenir en arrière, une possibilité d'effacer ses crimes, il aurait tout fait pour y parvenir, mais ce n'était pas le cas. Il ne lui restait que les regrets et les excuses. Elle l'invita à s'asseoir sur le lit, le lui ordonna plutôt, et il s'y installa.
"Je vais te laisser une chance de me convaincre que tu es vraiment désolé, parce que je ne vois pas comment te croire. Tu as intérêt à être convaincant, sinon je te jure que ta petite vie de prof tranquille à Poudlard sera terminée."
Il n'avait pas imaginé qu'elle puisse le penser mauvais au point de douter du fait qu'il soit désolé, mais ça paraissait logique finalement. Que devait-elle pensé de lui maintenant ? Ce n'était ni la haine ni la colère qui le blessait le plus dans le regard de l’enseignante mais le dégout. Il savait qu'il ne pouvait ni se racheter ni lui faire oublier ce qu'il avait fait mais il tenait vraiment à s'expliquer. Seulement il ne savait pas par où commencer, comment lui expliquer les choix, certes pas toujours bons, qu'il avait fait depuis le jour funeste de son premier crime, comment lui prouver à quel point il s'en voulait.
"On m'a innocenté parce que le seul témoin contre moi était mon père, commença-t-il, jugeant qu'il valait mieux débuter ses explications par les raisons qui faisait qu'il était là plutôt qu'à sa place dans une cellule de prison. Mais il était aussi suspect dans cette affaire, en plus d'être un mangemort, son témoignage ne valait rien. Je savais que j'étais coupable et crois moi je regrettais vraiment ce que j'avais fait, et je le regrette encore, ça me hante en permanence, mais j'avais une chance de repartir de zéro. Je voulais vraiment tourner une page mais....Mais on ne fermait jamais un chapitre comme celui-ci, on ne pouvait pas passer à autre chose. C'était ancré en vous, pour toujours. Mais je ne l'oublierai jamais. Je me le rappelle suffisamment pour ne pas vouloir que d'autres me le rappellent. Je ne voulais pas que tu me vois comme moi je me voyais. Il releva un instant les yeux vers le visage de Chloé. Il le lui avait caché pour que jamais elle ne le regarde comme elle le faisait actuellement. J'ai vraiment pensé à te le dire, plusieurs fois, mais plus notre relation devenait sérieuse plus j'avais peur de te perdre."
Il détestait être comme ça, mis à nu. Habitué à être barricadé derrière un mur de mensonges, à être celui qu'il n'était pas, il se sentait complètement démunis maintenant qu'il n'avait plus rien pour cacher sa véritable nature. Et plus que ses secrets c'était ses faiblesses qu'il étalait. Il n'avait pas été assez fort pour assumer qui il était vraiment et il avait rompu les promesses qu'il s'était faites en s'attachant, il avait entrainé d'autres personnes dans sa chute, et ça non plus il ne se pardonnerait pas. Et si lui même s'en voulait atrocement, il n'imaginait pas que Chloé puisse le pardonner un jours.
Pourtant il n'arrivait pas à se résoudre à cette terrible évidence : c'était terminé. Et il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même il avait tout gâché. Il se fichait d'en souffrir, mais Chloé en souffrait aussi et l'enfant qu'elle portait en souffrirait sans doute également. Il n'avait rien de bon à leur apporter. Il devait faire ce à quoi il avait déjà pensé à plusieurs reprises : fuir. Encore. Il ferait moins de mal en étant absent. Il se demanda si c'était ce que Chloé souhaitait : ne plus jamais le voir, l'oublier. Sans doute. C'était ce qu'il méritait.
"Si tu me le demande, reprit-il en levant une nouvelle fois les yeux vers elle, je m'en vais. Et tu n'entendras plus jamais parler de moi."
Ce n'était pas ce qu'il voulait. Il souhaitait plus fort que tout que Chloé le laisse partager à nouveau sa vie, mais il était conscient que ce n'était pas à lui de choisir.
Ainsi, il l'était. Il l'était vraiment. Cette déclaration acheva Chloé. Elle avait espéré, en lisant l'article, qu'il s'agissait d'un malentendu, que seul le père avait frappé et que Peter avait été un témoin passif, ou un acteur mineur. Mais non, il était coupable, bel et bien. Comment pardonner, comment comprendre un meurtre? Un meurtre idéologique sous l'emprise de l'alcool? Un meurtre qui associait deux choses aussi impardonnables? Oh, c'était rassurant, de savoir qu'il n'était pas capable de tuer de sang-froid, qu'il vivait cela comme un véritable fardeau. Mais c'était aussi inquiétant de voir qu'il voulait refaire sa vie malgré tout. Et s'il revenait saoul un jour et commettait la même erreur sur elle, Maeva ou leur enfant? Croyait-il qu'il avait le droit de mettre leur vie en danger? Chloé ne comprenait pas, ne pouvait pas comprendre.
"Je ne voulais pas que tu me vois comme moi je me voyais. J'ai vraiment pensé à te le dire, plusieurs fois, mais plus notre relation devenait sérieuse plus j'avais peur de te perdre."
Cette phrase fut à double tranchant. C'était les seuls mots auxquels Chloé pouvait se raccrocher pour croire que Peter l'aimait véritablement, ne serait-ce qu'un peu. Sa réserve était en faite du secret et il ne lui avait jamais rien dit de tel avant, bébé ou pas. C'était le seul aveu véritable qu'il lui ait jamais fait. Mais en était-ce vraiment un, où disait-il cela uniquement pour l'attendrir? Que croire?
Elle se passa une main lasse sur le visage. Il n'y avait plus grand chose à dire maintenant. Peter semblait avoir dit tout ce qu'il pouvait dire, et c'était pourtant si peu. Si peu, mais elle ne savait pas quoi en faire. Elle aurait voulu qu'il montre quelque chose pour une fois, mais l'abandon et le peu de choses qu'il lâchait lui faisait perdre espoir. Elle avait à la mois mille et unes questions et aucune. Parce que les choses étaient claires et que remuer le couteau dans la plaie n'aiderait pas. Elle devait prendre de la distance.
"Tu ne vas nulle part" finit-elle par dire d'une voix tout aussi lasse que ses gestes. "Pour l'instant, c'est moi qui m'en vais. Je vais dormir avec Daisy, Margot et Samuel prendront notre chambre."
Elle le laissa déduire la suite, consciente que cette réponse n'était qu'un moyen de gagner du temps avant de lâcher les véritables mots.
"Je... je ne sais pas quoi penser. Je ne sais même pas ce que tu penses. Comme d'habitude, tu ne dis rien, tu ne lâches rien, tu te caches derrière ton masque. Et avec tout ce que j'ai appris, je ne sais pas si je peux supporter que tu ne sembles pas regretter ton mensonge, que tu ne réalises pas la portée de tes actes, que tu ne les assumes même pas d'une manière ou d'une autre. Que tu laisses faire. J'ai besoin de m'éloigner pour l'instant, et pour la suite... eh bien, je verrai."
Je. Parce que Peter n'avait plus son mot à dire, maintenant. Aussi, elle prit son sac et sortit sans un regard en arrière, le plantant là. Il méritait peut-être pire, mais elle n'avait pas le courage de faire autre chose. Elle voulait juste s'effondrer, dormir, effacer cela de sa mémoire, et ne plus jamais y repenser.
[RP Terminé]
Les messages postés avant le 17/12/16 par ce compte l'ont été sous le nom et par la joueuse de Chloé Hellsoft.
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Lun 31 Déc 2012 - 12:08
