Allongée sur son lit et grignotant des chocolats offerts par Justin - parce qu'il lui avait offert des
chocolats ! Si ça ce n'était pas un signe ! - Perséphone relisait sans trop d'entrain sa dernière leçon d'Histoire de la Magie. La matière en elle-même n'était pas ennuyante mais le professeur Binns avait un véritable don pour endormir ses élèves. Elle se forçait à prendre des notes uniquement pour ne pas culpabiliser et pour décrocher au moins un E aux ASPICs mais cela lui réclamait un immense effort. Wendy ne le faisait même plus, elle dormait tout le long des cours et récupérait ses parchemins après. Son amie était d'ailleurs sur le lit voisin, en train de se fatiguer sur sa leçon de potions.
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Je n'y arriverai jamais, gémissait-elle en se prenant la tête dans les mains.
Rien à faire, cela ne rentre pas. Et puis de toute manière, t'as déjà vu Adamson mettre un Optimal ? Elle y fait une allergie !-
J'en ai déjà eu, répondit tranquillement Perséphone en grignotant un chocolat.
Souriant au regard noir que lui lançait son amie, elle se replongea dans son livre tandis que le dortoir retombait dans le silence. Machinalement, elle tournait les pages tout en grignotant. Elle faisait encore trois chapitres, puis elle passerait aux sortilèges. Après cela, elle pourrait écrire à Justin pour le remercier du cadeau et lui assurer que les chocolats étaient absolument délicieux. Réellement. Toute à ses pensées, elle sursauta quand la voix de Wendy retentit.
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Ton chat s'en va, Séphy.Relevant brusquement la tête, Perséphone ne put que constater l'évidence.
Madame avait sauté de son perchoir habituel - le bureau - et était en train de se faufiler par la porte entre-ouverte. C'était loin d'être dans ses habitudes. Plutôt peureuse et effrayée par toute forme de magie,
Madame se contentait généralement de rester tranquille dans le dortoir et ne daignait mettre le nez dehors qu'avec sa maitresse. En cinq ans de présence, elle n'avait jamais voulu aller explorer Poudlard. Un peu surprise, Perséphone descendit de son lit.
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Je vais aller la récupérer. Elle va se perdre sinon. Tu veux venir Wendy ?Son amie leva la tête de son livre et lui adressa un sourire mesquin.
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Non, désolée, j'essaye de décrocher un O, tu sais, la note que tu obtiens si facilement.
Ça, c'était petit. Vexée - elle travaillait pour avoir des bonnes notes, c'était mérité - elle adressa un sourire
ironique à Wendy avait de se détourner. Enfilant une paire de chaussure, elle attrapa sa cape au passage et se précipita en dehors du dortoir. Il y avait pas mal de monde dans la Salle Commune, personne ne souhaitant affronter un froid aussi glacial que celui qui sévissait dehors. Sortant de la la Tour, elle passa sa cape autour de ses épaules, il y avait tellement de courants d'airs dans les couloirs et elle ne voulait pas tomber malade avant les examens du trimestre, elle entreprit de suivre les faibles miaulements de sa chatte qui lui parvenaient. Qu'est-ce qui pouvait bien lui prendre ? Accélérant le pas, Perséphone dévala les escaliers quatre à quatre. Heureusement, il n'y avait pas foule dans les couloirs.
En atteignant le palier du quatrième étage, elle craignait sérieusement que
Madame ne tente de sortir. Elle ne se voyait pas arpenter le Parc enneigé dans l'espoir de retrouver un chat blanc. Si Wendy avait accepté de venir, elles seraient beaucoup plus efficaces à deux ! Mais non, Miss Mason préférait se draper dans sa dignité. Soupirant, elle accéléra de nouveau le pas. Elle distingua la fuyarde au bout du couloir, qui se faufilait près de quelqu'un et s'empressa de se rapprocher pour faire face à une de ses camarades de dortoir. Si elle partageait la chambre d'Avalon depuis cinq ans maintenant, elles n'avaient jamais vraiment parlé, en dehors des politesses d'usages. Étant donné qu'elle s'était liée avec Wendy dans le train, elle n'avait pas cherché plus loin depuis qu'elles avaient été envoyées dans la même maison. Avalon et elle partageaient les même options, quelques soirées de révisions studieuses et un bureau dans le dortoir mais cela s'arrêtait là.
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Bonjour, lança-t-elle poliment.
Excellente, je te remercie.Des politesses d'usage mais Perséphone n'avait pas vraiment la tête à ça. Ce qui la préoccupait, c'était surtout de retrouver son chat avant de la perdre définitivement, ou qu'elle ne fasse manger par la chouette étrange du concierge.
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J'espère que toi aussi.Elle avait bien sûr remarqué l'air un peu troublé de sa camarade mais elle n'osa pas en demander la raison. Elles n'étaient pas assez proches pour qu'elle puisse se permettre ce genre d'indiscrétion. Peut-être était-ce les révisions. Cela les fatiguait tous plus que de raison.
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Je me permet de demander toutefois... Tu n'aurais pas vu par où est parti le chat qui vient de passer ? Blanc, angora. C'est Madame. Elle ne sort jamais d'habitude, mais elle semble avoir été prise d'une lubie soudaine.Elle avait bien remarqué qu'Avalon se tenait à une distance respectable du chat dans le dortoir - contrairement à Wendy qui la considérait comme une peluche - mais elle avait peut-être vu la direction prise par
Madame.