Ludmilla Sorjalünd
~Directrice de Valtivaara~ Se morfondant dans une chambre de l'hôpital Aurora,
Ludmilla Sorjalünd veillait au chevet d'une jeune fillette laponne malencontreusement blessée dans la catastrophe qui venait de se produire. Depuis cette tragédie, la directrice n'était plus que l'ombre de la femme forte qu'elle avait été jadis avant cet effroyable catastrophe. Désormais dévorée par un sentiment de culpabilité qui la fragilisait d'heure en heure, Lumdilla s'abandonnait à son chagrin. En effet, par son passage destructeur, l'avalanche avait ensevelit jusqu'au dernier, les rêves que nourrissait la directrice de Valtivaara pour son académie. Des années de sacrifices et de privation qui n'avaient servit strictement à rien, ses efforts et son travail étant balayés par une coincidence aussi fatidique que inenvisageable.
Car qui aurait pu prédire un tel désastre?
Jamais au grand jamais une catastrophe de cette ampleur n'avait frappé ce lieu millénaire. De mémoire de lapons, aucune avalanche ne s'était jamais aventurée aussi profondément dans la vallée, ce qui constituait donc un évènement sans précédant.
Pourquoi cela devait-il arriver en ce jour si symbolique et important pour son Académie? Au moment où cette contrée nordique et reculée voulait enfin s'ouvrir au monde et à la prestigieuse école de Poudlard...
C'était tellement injuste...
Mais Ludmilla Sorjalünd ravala très vite cette déception purement matérialiste, l'essor de son académie étant peu de chose face au visage livide de la jeune blessée allongée dans la chambre d’hôpital qui demeurait profondément endormie après l'insoutenable calvaire qu'elle venait de subir. Kolina Landsen, car tel était son nom, se remettait doucement des blessures provoquées par l'effondrement d'un mur de glace. Les valeureux Prikaati au prix de nombreux efforts avaient réussis à l'extraire des décombres qui l'avait ensevelie durant son sommeil dans l'un des réfectoire de Givrerenne. La directrice qui s'était chargée du comptage des élèves de Valtivaara, se souvient de l'immense
effroi qui l'avait saisit lorsqu'elle constata qu'une élève manquait encore à l'appel. Inconsciente sous les bris de glace, elle n'avait point répondu aux sauveteurs lorsque ceux-ci fouillèrent les dortoirs des plus jeunes. Fort heureusement leur seconde recherche fut couronnée de succès, et il ramenèrent à la surface la jeune Kolina, totalement inconsciente. Souffrant d'une commotion cérébrale sévère, et malgré l'intervention rapide et efficace des médicomages, son cas fut rapidement jugé comme étant le plus critique au sein des élèves lapons blessés.
Dans les rangs de l'académie de Valtivaara, les Prikaati avaient décompté une quarantaine de blessés, donc six dépassaient le stade de la simple blessure et légitimaient une hospitalisation d'urgence. Parmi eux, on retrouvait plusieurs jeunes lapons ayant participé au bal et dont les noms tourmentaient sans cesse la conscience de la directrice de Valtivaara...
Jukka Rosalden. Retrouvé allongé dans le grand hall, le poumon transpercé par un stalactite, et dont la vie s'était jouée à quelques malheureux centimètres. La pointe de glace ayant frôlé le cœur et l'artère coronaire du jeune homme, qui survécu uniquement grâce à l'intervention chevaleresque du directeur de Givrerenne, dont les soins magiques le sauvèrent d'une mort inéluctable. Depuis son hospitalisation, ses jours ne paraissaient plus en danger, même si une assistance respiratoire s'avérait encore obligatoire. C'est avec un grand soulagement que Ludmilla avait assisté à son réveil, et écouté ses premières paroles qui furent de demander si Marja Volondil et un certain "Samaël" s'étaient tirés sain et saufs de cette catastrophe. Ne sachant point qui pouvait être le dernier nom mentionné, Ludmilla avait tôt fait de le rassurer sur l'état de santé de sa copine et qu'elle n'avait pas entendu parler de blessé du nom de "Samaël". Peut être que le jeune Jukka délirait sous l'effet des soins et des antidouleurs magiques...
Jarmo Lorensen, Minna Boloten, Katja Louvtanen. Tous les trois furent retrouvés bloqués dans les toilettes pour hommes des Glacelynx, dont l'entrée en glace s'était effondrée, empêchant toute sortie. Le groupe d'intervention et de secours fut alors obligé de le faire fondre à l'aide de flammes magiques, savamment contrôlées pour ne point faire s'effondrer l'ensemble de la structure. C'est ainsi que fut découvert le jeune Jarmo, dont le visage tuméfié traduisait un violent choc facial, un bloc de glace l'ayant percuté au visage, lui brisant le nez. Les deux filles Minna et Katja ne souffraient quant à elles d'aucunes blessures apparentes mais plutôt d'un état d'hypothermie avancé, leurs tenues légères ne les garantissant point du froid mordant qui avait envahit le dortoir prison dans lequel, elle s'étaient retrouvées emprisonnées. Bien qu'amoché par une déviation nasale, le jeune Jarmo allait mieux, ainsi que ses deux amies, au plus grand soulagement de Ludmilla.
Leena Dobravsen. Une blessée exemplaire et héroïque, qui avait sauvé la vie de sa camarade Marja, projetant cette dernière en dehors de l'alcôve qui s'apprêtait à s’effondrer sur elle au détriment de sa propre sécurité. La pauvre Leena n'avait point vue alors volé vers elle les éclats dangereux de l'énorme orgue de glace, dont l'un d'eux la transperça dans le dos. Tétanisée par la panique jusqu'alors, Ludmilla s'était alors empressée de la secourir et stopper son hémorragie, à l'aide se son allié de circonstance, le dénommé Topias Daïtonen. Le jeune homme surdoué s'était d'ailleurs particulièrement illustré dans l'organisation des secours, secondant son père qui travaillait au sein des Prikaatis. C'est lui qui avait d'ailleurs aidé à localisé avec exactitude et à l'aide d'autres élèves de Poudlard, la position exacte de la petite reine de bal prisonnière sous l'effondrement du balcon des professeurs. D'ailleurs qu'était-il advenue de cette malheureuse petit anglaise?
Alors que Ludmilla s'interrogeait à présent sur le sort des blessés du coté anglais et de l'école de Poudlard, la sixième et dernière blessée grave du coté des lapons finit enfin par soulever ses paupière et se redresser sur son lit...
C'est avec une grande émotion dans le regard que Ludmilla accueillit le réveil de la jeune enfant, un immense sentiment réconfort envahissant son âme entière. Ludmilla poussa alors un profond soupir de soulagement, avant de lui caresser délicatement la tête.
"
Que Odin soit loué! Tu reviens à nous petite Kolina..." Ludmilla Sorjalünd ne se montrait jamais aussi familière à l'égard de ses élèves, mais voila, en pareille circonstance il n'y avait plus de statut ni de hierarchie à respecter. Seule l'émotion et l'humanité de Ludmilla était en droit de s'exprimer de de faire part de son bonheur de voir la jeune fille se réveiller.
"
J'ai mal à la tête, Miss Sorjalünd... ça tourne et je vois des étoiles... Où sommes nous?" demanda alors la jeune convalescente.
Ludmilla lui adressa alors un sourire étonnement chaleureux de la part d'une femme aussi glaciale. Si la petite fille se souvenait du nom de sa directrice, c'est que son traumatisme crânien n'avait point entravé sa mémoire. La directrice de Valtivaara se sentait de trop maintenant dans cette chambre, et désirait laisser se reposer la jeune fille...
"
Ne t'en fais pas, Kolina. Les médecins de l’hôpital Aurora vont prendre grand soin de toi! Ton papa et ta maman sont sur le point d'arriver. Tu seras bientôt sur pieds et tes maux de têtes ne seront plus qu'un mauvais souvenir..."
La jeune Kolina l'interrompit alors brusquement.
"
Il ne vas pas revenir le grondement...? Celui qui fait bougé les murs et hurler dans le noir... Je ne veux pas rester seule avec lui...Je ne veux pas mourir..."
Kolina personnifiait ses démons intérieurs et cette avalanche qui l'avait littéralement terrifiée. Le regard de Ludmilla devint d'une tristesse infinie lorsqu'elle réalisa que certain jeunes élèves seraient à jamais traumatisé par cette catastrophe. Le rétablissement physique n'était que la partie visible de l'iceberg, les chocs psychologiques, quant à eux, laisseraient derrière eux de profondes cicatrices et un mal être beaucoup plus difficile à soigner...
"
Ne t'en fais pas, Kolina. Jamais plus il ne reviendra! Jamais! Je te le jure sur ma vie!" Ludmilla regarda alors intensément la fillette comme pour prouver la véracité de ses dires. Puis elle ajouta: "
Je vais te laisser maintenant. Un médecin va venir te voir. Reposes toi bien..."
Sans oser affronter une fois de plus le regard de l'enfant, Ludmilla se leva et se dirigea vers la porte de la chambre. Laissant sa détresse derrière elle, Ludmilla rejoignit le couloir extérieur où l'attendaient le commandant en chef des Prikaati, le fameux Jalmari Laine. Croisé le regard de cet ami de longue date pour lequel Ludmilla avait toujours nourrit un sentiment ambiguë, eut pour mérite de la réconforter...
Sans se soucier des apparences de directrice modéle, elle se jeta dans ses bras pour sangloter pour la première fois depuis longtemps sur son épaule. Elle murmura alors les origines de son chagrin à cet homme qui avait toujours été là dans les moments les plus difficiles de son existence...
"
Elle va s'en sortir... Les dieux soient loués, elle va s'en sortir... et pourtant... ma culpabilité et mes remords ne cessent de grandir... Tout est de ma faute... Si j'avais installer une barrière magique protectrice autours de l'académie... rien de tout cela ne serait arrivé... J'ai négligé la sécurité, Jalmari... tu m'entends, tout cela est de ma faute..."
Jalmari Laine saisit alors le visage ruisselant de larmes de Ludmilla entre ses deux mains musclés, secouant la tête de manière négative pour l'empêcher de prendre le rôle de la fautive dans ce tragique accident...
"
Non! Ludmilla! Je t'interdis de dire que cela est de ta faute! Cette tragique catastrophe n'est que le fait de la fatalité! Et rien d'autre. Aucune avalanche n'avait frappé l'académie de Valtivaara en plusieurs millénaires d'existence, alors il n'y avait aucune raison d'ériger une barrière de protection. Je te jure que je trouverai les circonstances exactes de cette avalanche même si cela doit me prendre des mois. Dans cet accident nous sommes tous des victimes. La seule coupable est l'avalanche..."
Ludmilla hocha lentement la tête, signe qu'elle avait bien intégré les sages paroles du commandant en chef des Prikaati. Puis sans prévenir, elle
embrassa alors tendrement ce dernier sur la bouche. S'échappant de ses lèvres après cet instant aussi fugitif que délicieux, elle déclara alors.
"
Par contre, je suis coupable d'avoir trop attendue d'embrasser le seul homme qui a toujours été là pour moi... Merci pour tout Jalmari..." Après un franc sourire, elle s'excusa alors de devoir partir. "
Je dois faire mon devoir maintenant et me rendre auprès des enseignants de Poudlard. Ils ont besoin de moi... "
Lui adressant un sincère et dernier regard, elle se dirigea alors vers l'aile où avaient été regroupé l'ensemble des élèves anglais. D'un pas inquiet, elle avançait dans les couloirs ou se bousculaient les médicomages qui devaient répondre au mieux à cette situation d'urgence inhabituelle et cet afflue de blessés.
Alors qu'elle marchait seule avec ses pensées et qu'elle s’apprêtait à pénétrer dans la petite pièce qui servait de salle d'attente. Elle croisa un visage familier, qui n'était autre que celui de la chancelière Korhonen. Ludmilla se permit alors le luxe de l'intercepter afin d'obtenir des nouvelles de l'état de santé des jeunes élèves anglais hospitalisé, ainsi que les deux professeurs en observation.
La réponse de la chancelière fut comme toujours des plus précises et l'informa de son plan d'action.
"
C'est une véritable tragédie que nous sommes en train de vivre, Directrice Sorjalünd. A l'heure où je vous parle une jeune fille du nom de Cassandre Harper, est dans un état des plus critiques. Deux professeurs de Poudlard sont également en observation. Le professeur Adamson qui demeure auprès de la jeune Harper et son confrère professeur, monsieur Nolan, m'a chargé d'en informer Poudlard et le ministère. C'est une sombre histoire que nous vivons là! Je suis désolée mais vous comprendrez que je n'ai guère le temps de vous en dire davantage. J'espère vous revoir en des circonstances plus... joyeuses..."
Ludmilla Sorjalünd était effondrée. Une élève blessée, deux professeurs gravement touchés. La situation était des plus terribles, et elle ne voulait point troubler la pénible attente et la souffrance que devaient éprouver l'équipe professorale. Sa place n'était pas là. Et elle ne savait quoi dire à son amie Margot. Ses mots glacés ne seraient d'aucunes formes de réconfort pour son amie...
Elle tourna les talons et adressa une prière muette à l'intention de la jeune Cassandre.
*
Odin... Faites que notre courageuse petite reine de bal revienne parmi nous. Elle mérite plus que quiconque de vivre...*
Pendant ce temps, la chancelière venait d'envoyer un hibou messager en direction de l'école de Poudlard, et de Minerva McGonagall...
Minerva McGonagall
~Directrice de Poudlard~ Un hibou en pleine nuit n'est jamais un signe de bonne augure. Nouvelle nocturne, noire nouvelle!
Mais il était du devoir de Minerva d'assumer son rôle de directrice et de s'extirper du lit, alors que le tout
Poudlard était encore plongé dans les ténèbres de la nuit. S'enroulant dans sa grande robe de nuit aux motifs fleuris, Minerva se dirigea vers le hibou qui venait de frapper à sa fenêtre. Un sombre pressentiment lui noua la gorge alors qu'elle pensa immédiatement au fait qu'un malheur avait dû survenir dans la lointaine Laponie. C'est avec appréhension qu'elle décacheta la missive, pour en voir le contenu. Ses yeux s'assombrirent au fur et à mesure de sa lecture.
En effet, il s'agissait bel et bien d'une sombre nouvelle!
La torpeur de Minerva avait complètement disparue, lorsqu'elle passa rapidement à l'action. Saisissant sa baguette, elle la dirigea vers son placard afin d'en extirper rapidement sa longue cape de sorcière. Bien que d'un âge avancée, Minerva n'avait jamais reculé devant l'action, et certains mangemorts passer de la vie au trépas pouvaient en témoigner lorsqu'elle avait protégé courageusement l'entrée de Poudlard, durant la grande bataille. Et pour elle cette situation était d'une urgence tout aussi cruciale, car comme elle se plaisait à se dire constamment, il n'y a pas de petit soucis qui ne doivent point être réglé!
Elle devait se rejoindre sur le champ sa sous directrice attitrée, et rejoindre la lointaine Laponie. Car sa place était la-bas et non à Poudlard! Rejoignant son bureau en toute urgence, elle usa à nouveau de sa baguette pour expédier quatre Patronus messager en forme de chats auprès des quatre directeurs de maison suppléants qu'elle avait nommé durant le voyage en Laponie, afin de les faire venir dans ce bureau pour les prévenir de son départ imminent et de la teneur de cette affreuse nouvelle qu'elle venait de recevoir. En attendant dans la pénombre de son bureau,
Minerva fixa tristement sa plume d'oie magique qui trônait fièrement dans l'encrier de son bureau. Une pensée effroyable traversa l'esprit de la directrice...
*
Que vais-je bien pouvoir dire à la maman de la petite Harper si sa fille venait à disparaitre. Aucune formule, aussi magique soit-elle, ne pourrait consoler une mère de la perte de son enfant...*
Minerva eut alors une pensée émue pour la petite Cassandre Harper, se remémorant son visage inquiet alors qu'elle venait de débarquer à Poudlard en première année. Quelle tragédie se serait pour Poudlard que de voir disparaitre une si jeune enfant! Minerva manqua expédier une claque de dépit à son encrier mais se retint de le faire. La missive parlait également de deux professeurs absents, sans préciser de qui ils pouvaient bien s'agir. Les visages défilaient dans sa tête, quand des coups résonnèrent enfin à sa porte.
Minerva McGonagall intima alors l'ordre d'entrer, et la première arrivée ne fut autre que la dernière arrivante de Poudlard, la majestueuse arithmancienne, Ana Sorden. Cette dernière avait revêtue une robe des plus sublimes, et comme à son habitude arborait d'ores et déjà un maquillage délicat et raffiné qui ne satisfaisait que sa propre coquetterie.
L'espace d'une seconde, Minerva se demanda comment l'arithmancienne faisait pour être toujours aussi ravissante, et ce même surprise au pied du lit en une heure pareille. A croire qu'elle ne dormait jamais, ou qu'elle disposait d'un quelquonque secret de beauté magique...
De sa vois mielleuse, l'arithmancienne ne tarda pas à se présenter.
"
Bonjour, directrice McGonagall... Vous m'avez demandée?"
D'un geste de la main, la directrice de Poudlard indiqua à la suppléante des Gryffondors de venir près de son bureau, puis finit par lui expliquer qu'elle n'était pas la seule invitée.
"
En effet, professeur Sorden. Il s'agit d'une urgence. J'ai convié également les professeurs Edmund Harris, Mary-Ann Clearwater ainsi que Rolanda Bibine. J'ai malheureusement une bien triste nouvelle à vous annoncer..."
L'arithmancienne fit alors ses grands yeux de biche apeurée qui avait le don d’énerver quelque peu Minerva McGonagall. En bonne britannique, Minerva aimait la retenue et le flegme de ses concitoyens, alors que Ana avait tout de l'excentricité de ses américaines. En réalité, même s'il ne l'avait point reproché à Ana Sorden, elle n'avait guère apprécié de retrouver un professeur en première page d'un magazine comme Sorcière-Hebdo, affichant de la sorte sa beauté et la profondeur de son décolleté. Cela ne faisait pas très sérieux pour un professeur, et cela ne correspondait point à l'image de marque que devait représenter Poudlard. Mais au nom de la liberté individuelle, Minerva McGonagall n'avait point protesté...
Les autres professeurs finirent par arriver les uns après les autres. Des plus ponctuels, Edmund Harris arriva quelques secondes seulement après l'arithmancienne. Puis vint presque en même temps, Mary-Ann Clearwater et Rolanda Bibine. Si la tenue du directeur suppléant de serdaigle restait impeccable, malgré ses petits yeux luisant de fatigue, la tenues des autres étaient quelques peu froissées. Mais en bon remplaçants, ils avaient tous répondus à l'appel de la directrice.
Cette dernière exposa alors les raison de leur venue.
"
Bonjour à tous...
La raison pour laquelle je vous ai tous fait venir en une heure aussi tardive, n'est guère réjouissante. Je dirai même qu'il s'agit d'une tragédie qui vient de frapper durement l'expédition laponne. En cette nuit, une avalanche vient d'ensevelir l'académie de Valtivaara, mettant en péril nos élèves et les professeurs concernés par cette excursion. A l'heure où je vous parle, je ne suis en possession que de très peu d'information, si ce n'est qu'une élève et deux professeurs sont dans un état critique. Avant de propager la panique et de divulguer des informations qui pourraient s'avérer erronées, je vous demanderai la plus grande discrétion. Je me dois d'aller en Laponie et de vous laisser les clefs de Poudlard en mon absence. Cette dernière ne devrait pas durer plus de quelques heures, voir une journée tout au plus. Le temps que je sache avec exactitude la vérité sur cette sombre affaire..."
Cette nouvelle avait jeté un froid terrible sur les quatre suppléants, qui paraissaient dévorés par l'inquiétude et la perplexité.
Ana Sorden jeta un regard horrifiée à Edmund Harris, comme si cette annonce de Minerva McGonagall venait littéralement de pétrifier son âme.
D'une vois douce et teintée d'émotion, elle se hasarda à demander quelques précisions.
"
C'est absolument terrible... Je ne sais quoi dire...
Mais savez-vous au moins le nom de l'élève et des professeurs blessés dans cette horrible tragédie?"
Minerva McGonagall dévisagea quelque peu l'arithmancienne blonde, un brin déçue de ne pas s'être faite comprendre. Quand elle disait qu'elle tenait à leur plus grande discrétion, cela comportait également le fait de ne point poser de questions. Minerva ne voulait pas que la mère de Cassandre Harper reçoive des informations erronées qui puisse compromettre la crédibilité de Poudlard, et la mettre dans une fâcheuse posture.
La directrice McGonagall balaya cette question d'une habile pirouette.
"
De toute manière les élèves seront ré-acheminés à Poudlard aux premières lueurs de l'aube. Votre inquiétude obtiendra alors une réponse concrète que je suis incapable pour l'instant de vous fournir." Se tournant et s'adressant aux autres membres du petit comité nocturne, elle continua à exposer ses volontés. "
Au matin, je veux que vous sécurisiez la zone où les Portoloins vont atterrir et qui se trouvent non loin de Poudlard sur le petit plateau dominant le lac. Pour cela j'ai besoin de quelqu'un qui me suppléera et mènera à bien cette opération, car je veux que vous soyez prêts à accueillir des élèves blessés, que l'ont puisse rapidement conduire vers l'infirmerie ou Saint-Mangouste pour les cas les plus graves."
Le regard de Minerva balaya alors sa petite assemblé de suppléants afin de déterminer lequel d'entre eux serait le plus à même à mener dignement cette opération. L'ambitieuse arithmancienne fit alors un pas en avant pour exprimer son désir d'être celle qui contrôle ce projet.
"
Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je suis persuadée de pouvoir être celle qui..."
Minerva McGonagall lui coupa la parole d'un ton sec.
"
Non, pas vous, professeur Sorden! Je vais donner les rênes de cette mission à Rolanda Bibine, qui peut s'avérer des plus utiles pour ses compétences en vol."
Étrangement, Minerva McGonagall prit un malin plaisir à voir l'indignation naitre sur le visage de l'arithmancienne. Cette dernière n'était aux yeux de la directrice de Poudlard qu'une enfant pourrie gâtée qui avait toujours obtenue ce qu'elle désirait d'un
claquement de doigts. Elle devait apprendre l'art de la patience et aussi le fait que de la frustration finissait toujours par naitre le véritable bonheur.
Rolanda Bibine abaissa, quant à elle la tête en signe d'acceptation, avant de déclarer :
"
Ne vous en faites pas, Minerva. Je ferai en sorte que votre retour se passe de la meilleure des manières."
La directrice lui adressa un franc sourire.
"
Je n'en doute pas..."
Puis frappant dans ses mains, elle fit comprendre à ses invités nocturnes qu'il étant pour elle de prendre la poudre de cheminette.
"
En espérant que je revienne avec des informations plus réconfortantes, je vous salue et vous remercie tous pour votre investissement."
Si Ana Sorden fut la première arrivée dans le bureau de McGonagall, elle fut également la première à en sortir, sans doute un brin vexée de ne pas avoir été choisit comme celle qui dirigerait les opérations du retour. Minerva était quelque peu décontenancée de voir autant d'ambition émanée de cette femme, mais après tout... N'étais-ce pas le lot des américaines de se croire supérieures aux autres?
A vrai dire Minerva avec d'autre chat à fouetter que l'égo démesuré de l'arithmancienne, et c'est le cœur serré qu'elle se rendit à l’hôpital d'Aurora...
Ana Sorden
~Professeur d'Arithmancie et Horrible Bonne femme~ Les premiers rayons de l'aube venait à peine de se lever et d'éclairer les murs encore gris de
Poudlard, que l'arithmancienne était déjà sur le pied de guerre. Depuis l'entretien avec Minerva McGonagall, elle ne s'était point recouchée ne cessant de prier les dieux de la magie pour ses vœux soient exaucé. Car en ce jour, elle allait peut être enfin apprendre la nouvelle qu'elle chérissait depuis si longtemps, se savoir débarrassée de cette maudite rivale d'Adamson!
Les mardoliens ne lui avait fournie aucune information concernant l'attaque, si ce n'est la date et l'heure approximative. Mais mis à par cela, elle ne savait rien. Le plan avait-il échoué? Fonctionné? Nul ne pouvait le dire encore...
Ana Sorden rêvait juste d'une belle revanche contre cella qui avait osé se dresser sur son chemin, aussi bien dans sa course au trône au Poudlard, que dans son jeu de séduction avec Samuel Nolan. Et quoi de mieux qu'un cercueil de glace, ou le petit renard viendrait admiré une dernière fois le visage gelé de sa tendre et défunte aimée...
L'arithmancienne avait des raisons de penser que ce plan avait fonctionner. Minerva McGonagall avait bien parler de deux professeurs dans un état critique, et de catastrophe aux allures
faussement naturelles, bref encore un prodige exécuté d'une main de maître de la part des Mardoliens. Mais pour quoi la directrice avait-elle parlé d'un élève? Cela restait un mystère, vu que les élèves devaient ce jour-la partir en intégralité en excursion sur les hauteurs du monts Haalti. Étrange? Alors que ne devait se trouver logiquement à Valtivaara que Samuel Nolan et Margot Adamson, ses deux cibles privilégiés.
Peut être y avait-il eu lieu un changement de programme de dernière seconde?
Dans ce cas de nombreux élèves innocents auraient pu trouver la mort dans son attentat qui ne visait à vrai dire qu'une seule personne. Mais bien vite l'arithmancienne balaya ses scrupules, car après tout le fait d'atteindre un objectif nécessite parfois de commettre certains sacrifices. Elle soupira à l'intention de l'élève qui devait lutter injustement entre la vie et la mort en ce moment même.
*
Désolée mon enfant... Mais ton sacrifice était nécessaire, car de lui va découler la chute de cette infâme barrière qui sépare injustement nos deux mondes! Repose en paix!*
Se toisant dans son miroir, Ana se trouva des plus belles pour ce jour historique qui allait marqué le réel tournant de ses ambitions. Lançant un clin d'oeil au miroir, elle finit par se susurrer à elle même...
"
J'espère être aussi belle aux funérailles de ma tendre et regrettée Margot Adamson..."
Puis après un dernier coup de peigne, elle finit par prendre la direction où devait logiquement revenir les membres de l'excursion laponne, sur un petit plateau qui dominait Poudlard et sur lequel les élèves s'entrainait aux Portauloins. Un petit groupe de professeurs s'étaient amassés, la mine atterrées à l'idée d'apprendre une triste nouvelle...
Ana Sorden afficha elle aussi très vite ce visage de circonstance, chose qu'elle savait réellement bien faire depuis la mort de son richissime époux. Poliment elle salua l'ensemble de ses confrères professeurs, adressant un sourire particulièrement appuyé à Edmund Harris. Ce dernier avait les yeux perdu dans le vague, et l'arithmancienne se demandait s'il saisissait la chance stratégique que revêtait ce drame. Certainement pas, puisqu'il n'était au courant de rien.
Ana Sorden se mit quelque peu à l'écart et entendit une discussion entre Neville Londubat et Rolanda Bibine qui éveilla tout particulièrement son intérêt. Neville avait l'ait particulièrement remonté et frappé par le chagrin, comme s'il pensait détenir les clefs de cette mystérieuse excursion laponne.
Tout en regardant Rolanda Bibibine, droit dans les yeux, il lui martela verbalement ses appréhensions.
"
Je te dis qu'il est arrivé quelque chose à notre sous-directrice! Car explique-moi pourquoi Minerva se serait rendue aussi rapidement en Laponie si ce n'est pour prendre le contrôle de la situation. La seule personne dont elle a entièrement confiance c'est Margot Adamson! Et si elle s'est rendue la-bas, c'est que cette dernière n'était pas en mesure de pouvoir diriger les choses. Cela ne fait pas de mystère, il est arrivé quelque chose à Margot Adamson..."
Cette discussion confortait les espoirs d'Ana Sorden, qui excellant dans l'art de l'hypocrisie, tourna un
regard plein de détresse en direction de Neville Londubat.
"
Vous êtes en train de sous entendre que Margot Adamson pourrait faire parties des victimes de cette avalanche? C'est absolument... terrifiant."
Neville Londubat oscilla la tête pour rejoindre la détresse de l'arithmancienne, et défendre sa position.
"
Malheureusement je ne vois pas Minerva McGonagall quitter Poudlard, pour une autre raison que celle-ci. Son rôle de directrice la pousse a rester à Poudlard quoiqu'il arrive et de déléguer ses pouvoirs à sa sous-directrice en cas d'intervention extérieure comme une voyage scolaire. Dans le cas présent, cela témoigne bien que plus personne ne contrôle l'expédition laponne... d'où mon angoisse..."
Ana Sorden jubilait intérieurement devant la logique de ce raisonnement. Margot n'était plus! Cela ne faisait aucun doute, et son petit renard allait rentrer tristement dans sa tanière. A moins que par chance cette menace soit elle aussi éradiquer? les mardoliens envoyés sous ses ordres avaient-ils fait coup double? Elle allait le savoir très rapidement...
"
Ce que vous venez de me dire, monsieur Londubat, me fend le cœur. Je ne peux pas croire qu'il lui soit arriver quelque chose. Car j'ai beaucoup d'estime pour Margot Adamson, qui est devenue en peu de temps... comme une amie pour moi."
Alors que Neville hocha tristement de la tête, et Ana Sorden détourna son visage en direction des paysages de landes désolée, comme si elle cherchait à cacher son chagrin. Mais en vérité l'arithmancienne voulait surtout à dissimuler le large
sourire victorieux qu'elle n'arrivait plus à contenir. Très bientôt, elle allait pouvoir danser sur la tombe de Margot Adamson...
"
Ils arrivent! Miss Bloomwood, préparez-vous à vous accueillir les éventuels blessés!" s'écria tout à coup Rolanda Bibine.
Des marmitons auxquels étaient accrochaient plusieurs élèves finirent par apparaitre de tous les cotés du plateaux. Crispin Dérébusor jaillit en premier, accompagné d'un groupe où Ana reconnut la tête enrubanné de Danny Sneals. Daisy Mason était également parmi les survivants, accompagnant plusieurs élèves portant les stigmates de la catastrophe. Une Chloé Hellsoft profondément marquée par la fatigue fit son entrée, posant la main sur son ventre dans un geste protecteur. Puis vint le tour de Peter Virtanen, qui encadrait toute une bande de solide jeune hommes, dont Jérémy Baker dont la démarche faussement décontractée trahissait aussi une éventuelle blessure.
Mais toujours pas de Margot Adamson, ni même de Samuel Nolan.
L'arithmancienne s'approcha alors de quelques pas un petit rictus sadique aux coins des lèvres. Il manquait encore une petite dizaine d'élèves et la directrice encore en place, Minerva McGonagall. Où se trouvait donc cette vieille sorcière?
La réponse ne tarda pas à arriver, quand jaillit la directrice de Poudlard, la baguette brandit auprès de l'un des Portauloins, accompagnés d'élèves tout heureux de retrouver ces paysages si familiers. Aussi vive que l'éclair lorsqu'il s'agissait de calcul, Ana Sorden comprit bien vite que les Portauloins étaient tous arrivés, et que le nombre d'élève se chiffrait à quarante-cinq. Dans l'esprit de la mardolienne s'était désormais officiel, Margot et Samuel faisaient bel et bien partis des victimes, en plus d'une malheureuse élèves.
*
J'ai réussie! Cette maudite Adamson et son sale renard de malheur dorment du repos éternel sous des tonnes de neige! Rien ne pourra plus m'arrêter!*
Mais alors qu'elle était sur le point de rejoindre Minerva McGonagall pour obtenir de plus amples informations, un éclair scinda brièvement le ciel pour atterrir jsute devant elle. Sous le regard médusé de l'arithmancienne, deux silhouettes se matérialisèrent : celles de Margot Adamson soutenant un Samuel Nolan, blessé, qui avait l'air d'avoir toute les difficultés du monde pour mettre un pied devant l'autre.
Ana Sorden resta alors littéralement bloqué devant ce spectacle affligeant, la gorge nouée de dépit.
Pour la première fois de vie, elle éprouvait des difficultés à franchir un obstacle pourtant à sa portée. Elle se serait damnée pour voir disparaitre la lueur de vie qui illuminait à l'instant le regard de sa rivale. Mais elle devait admettre que les choses se passaient de manière plus compliquées que prévue. Et cet échec n'était pas le sien, mais celui de ces maudits confrères mardoliens qui avaient été incapable de faire les choses proprement...
Alors que Ana Sorden méditait sur les vrais raisons de cet échec, Nevilla Londubat lui saisit les épaules par derrière pour la secouer comem un vulgaire prunier.
Puis l'air enjoué, il s'exclama :
"
Margot est vivante! Ton amie! N'est-ce pas formidable? Et Minerva vient de révéler que l'on ne déplore aucune victime! La petite Harper est encore en observation, mais elle sera rapatriée sous quelques jours! N'est ce point merveilleux!?" En voyant le regard courroucé de l'arithmancienne, il refréna quelque peu son enthousiasme. "
Heu... Pardon... c'est juste que je vivais très mal la chose... de savoir que l'équipe professoral pouvait encore être privée d'un membre après le décès de Septima..."
Ana le regarda avec dédain alors qu'il partait en direction du groupe d'élèves. L'arithmancienne avait fait des efforts surhumains pour calmer son envie de giffler ou de griffer le visage de ce maudit professeur de botanique.
Margot Adamson finit par arriver à sa hauteur, le vent balayant sa longue chevelure obscure. Un duel de regard s'instaura le temps d'une seconde entre les deux femmes. Puis Margot la salua à la manière d'un serpent venimeux.
"
Pas trop déçue de me revoir vivante?"
En guise d'unique réponse, Ana Sorden lui lança l'un de ses sourires mauvais dont elle avait le secret. La haine envahissait son esprit mais elle réussit à la canaliser. Alors que Margot Adamson s'éloignait au loin avec son renard, la sorcière de Salem poussa un long soupir et ferma les yeux.
*
Vivante, elle l'est encore... mais pas pour longtemps.*
L'arithmancienne plongea alors dans un océan de réflexion machiavélique, et se dit qu'il était grand temps de passer à son plan de secours. Après tout une fiole interdite trainait encore dans la réserve personnelle de Margot Adamson, et une fillette dévouée du nom d'Emma Blackbonnes allait lui rendre un fière service. Il était temps pour Ana de faire les choses par soi-même...
[Terminé - Fin de RP Laponie!]