Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin]

Irving Whitaker
Irving WhitakerCupipi décédé
Messages : 4386
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeSam 1 Déc 2012 - 21:49
Soirée du 26 novembre 2006

Irving était à demi-allongé sur son lit les bras croisés et regardait ses camarades avec un sourire narquois. Ceux qui disaient que les filles mettaient dix fois plus de temps que les garçons à se préparer, n’étaient jamais entré dans un dortoir de mec, en Laponie, moins d’une heure avant un bal.

« Mais ouais t’es beau Danny ! » cria d’ailleurs Irving à son pote qui se regardait pour la centième fois dans l’une des parois glacées du dortoir. A côté du poufsouffle, Jack Maxwell était en train de se huiler le torse avec une drôle de potion luisante. Le gryffondor grimaça légèrement face à ce spectacle puis il laissa son regard vagabonder en direction de Samaël Smith qui était installé sur le lit en face du sien. Le batteur n’avait pas l’air très heureux à l’idée de rejoindre ce moment festif, pourtant, en l’espace d’une semaine, Irving avait bien remarqué que le jeune homme ne laissait pas certaines lapones indifférentes. Mais visiblement, Samaël aurait préféré être ailleurs. Irving pouvait parfaitement comprendre cela : Les bals, les danses, les chichis et les froufrous… Ce n’était clairement pas son truc à lui aussi!

« Eh Smith, t’aurais dû t’inscrire au module d’Astronomie, t’aurais pu éviter ce supplice ! »

En effet, l’observation des aurores boréales tombait le même soir que le bal qui avait été décalé en raison de la météo. La majorité des élèves avait préféré privilégier la fête de fin de séjour plutôt que l’examen du ciel en compagnie de Dérébusor. C’était plutôt compréhensible. Qui pouvait bien avoir envie de gravir une montagne enneigée avec l’ignoble astronome ? Néanmoins, Irving avait tout de même choisi ce module. Son père lui avait dit que ce serait surement la seule fois dans sa vie où il aurait l’opportunité d’observer un tel phénomène. Bradley avait conseillé à son fils de mettre de côté l’animosité qu’il éprouvait pour son professeur afin de se concentrer pleinement sur le spectacle qu’offrait la nature. Irving ne savait pas trop si c’était la tirade de son père qui avait réussi à le convaincre ou si c’était le fait que Nora assiste, elle aussi, au module Astronomie… Mais bref, il se retrouvait donc vêtu de cinq épaisseurs de vêtements alors que ses camarades de dortoirs se baladaient dans leurs petits costumes de fête.

D’ailleurs c’était bientôt l’heure pour lui d’enfiler une sixième épaisseur puisqu’il avait rendez-vous avec Dérébusor, dans dix minutes, devant la porte de bronze. Le jeune homme sauta donc du lit et enfila une deuxième paire de chaussettes avant de mettre ses bottes de neige. Il attrapa ensuite son blouson , son écharpe, son bonnet et ses deux paires de gants avant de quitter le dortoir.

« Amusez-vous bien les gars ! » lança-t-il en faisant un geste de la main, puis dès qu’il se retrouva dans l’embrasure de la porte il claironna à l’intention de Jeremy : « Tu feras un bisou de ma part à Ma Georgyyy d’Amoûûûûûûr! »

Refermant la porte prestement de peur de se prendre un polochon en pleine face, Irving ricana quelques secondes en tenant fermement le loquet, au cas où le capitaine veuille le rejoindre pour se venger. En tout cas, Il était vraiment content que Georgiana et Jeremy soient ensemble. Jerem’ était un bon pote et, même si Irving passait son temps à se chamailler avec elle, Georgia était une véritable amie qui avait été là pour lui à de nombreuses reprises. Le gryffondor était particulièrement heureux de la voir aussi souriante et épanouie ces derniers jours.

Tout en songeant à la mine radieuse de son amie, le jeune homme finit par relâcher la poignée avant d’esquisser quelques pas en direction du couloir. Cependant il tomba sur Juliet qui sortait elle aussi de son dortoir:

« Ouwaaaahouu ! lâcha-t-il en l’observant de haut en bas, si tu mets cette robe pour le premier concert des Dark Boursouf, tous les gars du public vont baver sur leur tee-shirt. Ajouta-t-il sans parvenir vraiment à détourner son regard du corps de la jeune fille.

Comme porté par une irrésistible envie de savoir si toutes les filles cachaient d’aussi jolies courbes sous leurs larges robes de sorcières, Irving se hissa sur la pointe des pieds pour voir au dessus de l’épaule de Juliet. La porte de la chambre des filles étant restée entrebâillée, il capta un bref moment sensuel dans l’antre de la féminité : Un dos dénudé, des mains fines en train d’enfiler un bas, un soutien-gorge vert négligemment posé sur un lit… Malheureusement (ou heureusement ?), un cri strident l’arracha à sa petite séance de voyeurisme :

« WHITAKER ! PERVERS ! » s’exclama Jane Mason qui venait de capter son regard. La jeune femme fonça droit sur lui avant d’ouvrir la porte à pleine volée pour venir lui décrocher une claque magistrale. Ce geste, bien qu’un peu humiliant, eut au moins le mérite de lui remettre les idées en place. Portant une main à sa joue, le jeune homme bredouilla des excuses à Jane avant de regarder par terre légèrement penaud. Les filles lui faisaient faire des trucs bizarres des fois…

« Euh,… Bon ben…Bonne soirée Juliet… » ajouta-t-il tout de même, Profites en bien… »

Il rejoignit d’un pas rapide le hall d’entrée et déboucha à l’extérieur. Il faisait horriblement froid mais le gryffondor attrapa tout de même une poignée de neige fraiche qu’il se colla sur le visage pour se rafraichir : Quelque chose lui avait donné drôlement chaud et il ne savait pas si c’était la vision fugace du dortoir des filles, la claque de Jane ou la honte qu’il avait ressentit suite à ça qui en était la cause. Surement un peu des trois.

Alors qu’il était toujours occupé à se revivifier, il entendit le grincement métallique caractéristique de la porte de Vaaltivara. Après s’être essuyé le visage sur son bonnet, Irving se tourna pour faire face à Nora qui l’avait rejoint. Enfin, elle ne l’avait pas rejoint personnellement. Elle était juste à l’heure au rendez-vous fixé par Dérébusor. Il ne fallait pas qu’il fasse des plans sur la comète. Même si la Poufsouffle avait l’air plus abordable depuis le début du séjour, les deux jeunes gens ne s’étaient pas pour autant adressés la parole depuis leur dispute. Pour Irving cela avait d’ailleurs été un véritable supplice d’être si proche d’elle sans pouvoir lui parler. Ils mangeaient à la même table, partageaient la même bande de copains, jouaient aux même jeux, mais en parallèle, comme si l’un n’existait pas pour l’autre… Néanmoins, il y avait bien eut quelques regards et même quelques sourires échangés et Irving se surprenait à espérer que tout redevienne comme avant…

*Et si tu as mal agis, il reste toujours les excuses.* Souffla alors la voix de Chloé Hellsoft dans son esprit.

Le jeune homme enfila rapidement sa veste et son bonnet avant de river ses mains au fond de ses poches où la lettre d’excuses destinée à Nora se trouvait toujours. Elle était toute cornée, tellement il l’avait tripoté mais il n’avait pas réussi à se résoudre à la lui donner… Peut -être était-ce le moment ? Il esquissa quelques pas en direction de son amie dans cette intention mais il se ravisa au dernier moment. Non, il préférait attendre la fin de la sortie, c’était plus prudent… Là, il pouvait toujours essayer d’engager la conversation, sur un sujet bateau… La météo par exemple, ou le bal, ou la relation entre Jérem et Georgy ?
Alors qu’il s’apprêtait à sortir une tirade regroupant ses trois sujets de conversation à la fois, de sombres paroles lui revinrent alors en mémoire :

* "Je veux plus te voir..."*

Un ton abrupt. Une mine dure et déterminée. Nora n’avait jamais paru aussi sûre d’elle que lorsqu’elle avait prononcé ces paroles assassines. Et si son avis sur lui n’avait pas changé ?

*« Je vois pas pourquoi j'irai perdre mon temps avec toi..."*

Elle avait peut-être dit ce qu’elle pensait réellement. Au fond d’elle. Les choses qu’elle n’avait jamais osé lui dire puisqu’elle était trop gentille pour ça…

Légèrement chamboulé face à cette supposition, Irving soupira et revint sur ses pas, s’éloignant quelque peu de Nora. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée de s’être inscrit à ce module… C’était même une très mauvaise idée puisqu’Irving se surprenait à espérer que Dérébusor arrive rapidement pour abréger ce silence pesant…


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 20022510495774479
Nora Weaver
Nora WeaverProfesseur de Soins aux Créatures Magiques
Messages : 2266
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeDim 2 Déc 2012 - 22:07
Nora était allongée à plat ventre sur son lit, son menton posé sur ses mains croisées, observant les autres qui étaient occupées à se préparer pour le bal. Elles étaient toutes très jolies dans leurs robes colorées en tissus délicats. Une odeur un peu entêtante de parfum avait envahi l'atmosphère et partout on ne parlait que de cheveux pas assez lisses, ou pas assez bouclés, de boucle d'oreille égarée et de chaussures. Étrangère à toute cette agitation, Nora s'était préparé il y a déjà un moment, sachant très bien qu'elle ne pourrait plus espérer un accès à la salle de bain une fois que les préparatifs pour le bal auraient commencé. Elle avait d'ailleurs un peu chaud avec ses trois ou quatre pull, mais il était encore un peu tôt pour sortir.

La plupart des filles lui jetaient un regard désolé, comme si c'était un triste sort que de ne pas pouvoir assister au bal, mais Nora ne regrettait pas son choix. La seule personne avait qui elle aurait éventuellement voulu aller au bal ne lui parlait plus et elle comptait justement sur le module d'astronomie pour essayer d'arranger les choses. Elle n'en pouvait plus d'être si proche de lui sans pouvoir lui parler comme avant, sans pouvoir profiter du voyage en sa compagnie. Elle le voyait tous les jours et il ne lui avait jamais autant manqué. Elle n'était même pas sûre qu'il accepte ses excuses, mais elle devait essayer. Elle ne pouvait plus se regarder dans un miroir sans avoir le sentiment d'être une horrible personne, et elle revivait leur dispute jour et nuit. Il fallait qu'elle fasse quelque chose.

« WHITAKER ! PERVERS ! »

Intriguée, Nora se redressa sur son lit et se pencha pour apercevoir ce qui se passait sur le pas de la porte mais elle eut tout juste le temps de voir Jane coller une gifle magistrale à Irving avant de lui claquer la porte au nez. Sans qu'elle sache vraiment pourquoi, un léger sourire amusé se dessina sur les lèvres de la jeune fille, peut-être était-ce du à la maladresse et à la malchance de son meilleur ami, qui lui manquait, ou bien à l'expression courroucée de Jane, qui n'était pas sans rappeler celle du professeur Dérébusor. Son sourire disparut bien vite quand elle entendit les paroles de Katy, moulée dans une robe rose.

"Moi j'le laisse mater tant qu'il veut, c'est qu'il devient carrément pas mal White...C'est quoi son nom déjà ?"

Nora dévisagea la Poufsouffle avec une envie incompréhensible de lui envoyer son oreiller en pleine tête. Elle fronça les sourcils en voyant plusieurs filles du dortoir appuyer les paroles de Katy en hochant la tête. C'était n'importe quoi, Irving ne devenait pas "pas mal", il l'avait toujours été, non ? Sans être un canon de beauté comme Jeremy ou Killian, Nora lui avait toujours trouvé quelque chose de spécial. Seulement maintenant, d'autres filles commençaient à s'en rendre compte aussi, et elle n'aimait pas tellement ça. Elle ressentit soudainement l'envie de s'éloigner du dortoir, de laisser les autres à leur univers de fanfreluches et de paillettes qu'elle ne partageait pas ce soir. Elle ne se sentait pas à sa place ici, avec son pull en épaisse laine vert bouteille et bottes de neige.

La jeune fille attrapa son écharpe et son bonnet, enfila une paire de gant et ajouta un blouson sur ses quatre pulls avant de se diriger vers la porte.

"Amuse toi bien !" souffla-t-elle en passant à coté d'Artémis.

Une fois la porte du dortoir refermée derrière elle, Nora s'y adossa un instant et ferma les yeux en inspirant longuement. Ça allait bien se passer. Elle allait s'excuser, il allait la pardonner et tout irait bien. Mais si ce n'était pas le cas ? S'il ne parvenait pas à passer outre ces choses affreuses qu'elle lui avait dites ? Elle ne supporterait pas de sentir son regard lourd de reproches se poser sur elle, ou de voir qu'il était malheureux par sa faute. La jeune fille serra les poings pour se donner du courage et prit le chemin du hall.

Elle poussa difficilement les lourdes portes de bronze, qui étaient encore plus lourdes que celle de Poudlard, et sentit le froid lapon l'agresser dès qu'elle posa un pied dehors. Irving était déjà là. Le cœur de la jeune fille se mit à battre furieusement dans sa poitrine quand elle le vit faire quelques pas dans sa direction. Il venait lui parler, il ne lui en voulait plus, tout allait redevenir comme avant ! Elle n'eut même pas le temps de lui adresser un sourire que le jeune homme s'arrêtait. Ils se regardèrent un instant sans rien dire et elle se sentit submergée par l'envie de lui sauter au cou mais aussi par celle de fuir en courant. Après un moment qui parut durer une éternité, il se détourna avec un soupir.

Nora sentit sa gorge se nouer. Il ne voulait pas la voir, elle ne l'intéressait plus. Après tout ne l'avait-il pas dit lui-même ? Elle était "insignifiante". Elle ravala les larmes qui menaçaient de lui monter aux yeux et essaya de se ressaisir : elle s'était promis d'essayer. Elle devait essayer. Rassemblant tout ce qu'elle avait de courage, elle fit quelques pas en direction de son ancien meilleur ami.

"Je suis désolée, souffla-t-elle finalement dans un murmure à peine audible, en fixant la neige scintillante à ses pieds. Je regrette tout ce que je t'ai dit, je te jure que je le pensais pas je...je sais pas ce qui m'a pris. Elle trouva enfin le courage de relever le tête et son regard plein de larmes croisa celui d'Irving. Je te demande pardon...J'ai été trop nulle, je...je comprendrais que tu veuille plus me parler."

Incapable de retenir ses larmes plus longtemps elle lui adressa un semblant de sourire avant de se détourner et de faire quelques pas pour s'éloigner de lui avant de laisser échapper quelques larmes qui tracèrent des sillons glacés sur des joues et qu'elle essuya prestement.


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 20022510012324176
Crispin Dérébusor
Crispin DérébusorPrisonnier de Skye
Messages : 69
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeMer 5 Déc 2012 - 11:22
Crispin Dérébusor était furibard, et il y avait de quoi!
Car ce voyage scolaire qui était censé n'être au départ qu'un stage d'observation des aurores boréale tournait au grand n'importe quoi! D'un projet pédagogique fondamental en matière d'étude astronomique, l'excursion laponne se transformait en une sorte de colonie de vacances ou chacun allait au gré de ses envies. En effet, Chloé Hellsoft n'était venue que pour faire des galipettes dans sa suite nuptiale avec son finlandais de Virtanen, qui du reste devait l'avoir profondément déçue, le couple semblant faire chambre à part depuis peu. Samuel Nolan, lui, gambadait toutes les nuits pour aller flairer l'arrière-train des renardes polaires. Tandis que Margot Adamson, cette incompétente de premier ordre, préférait papoter avec sa copine directrice de Valtivaara comme deux vulgaires chipies. Crispin s'était d'ailleurs mit dans la tête que toutes les deux s'être liguées pour réduire à néant son module d'astronomie! Comme si crapahuter dans la neige, même au milieu du brouillard, pouvait revêtir une quelquonque forme de danger!

*Gravir le mont Halti en cette période de l'année, avec l'amas de neige et dans la grisaille, est une grosse prise de risque*; *Je déconseillerai vivement à tout élèves de suivre votre module, qui s'avère beaucoup trop risqué, et vous aurez l'entière responsabilité de ceux qui persisteront à vous suivre!*

Crispin donna un bon coup de pied dans sa valise en repensant aux
propos meurtrier des deux vipères, se retournant un ongle de pied par la
même occasion! Crispin Dérébusor poussa un long grognement de douleur avant de se resaisir! Rien ne l'empêcherait de louper le cycle des onze ans, et il serait aux premières loges pour voir le formidable spectacle des aurores boréales! Si cette Margot Adamson était bien décidée à lui mettre des bâtons dans les roues, il allait lui montrer de quel bois il se chauffe à cette gamine! Elle n'avait pas la moitié de son expérience et voulait lui donner des ordres! C'était tout bonnement intolérable...
Il n'empêche que son complot pour dénigrer son module d'Astronomie avait fonctionné, le bal décalé à la journée de Samedi et sa propagande sécuritaire sur les risque de partir en excursion avait réduit comme neige au soleil le nombre d'élèves désireux de voir des aurores boréales. Au plus grand désarroi de Crispin, ceux-ci n'était plus qu'au nombre de deux. Un véritable scandale...
Crispin était tellement en rogne, qu'une moindre étincelle pouvait mettre le feu au poudre. Et celle-ci vint par l'intermédiaire de la statue d'ours qui le fixait sans ménagement de son regard gelé.
L'astronome se renfrogna et le prit rapidement pour cible.

"Qu'est-ce que tu me veux la bête givrée!??? Tu me cherches, c'est ça!!!?? Cela te fais marrer de voir que je vais louper un épisode stellaire exceptionnel et que je ne serai peut être pas pas en vie pour assister au prochain??? Tu crois que j'ai peur peut être??? Prends ça sale ours de malheur!!!"

Crispin se servit alors de la tête de l'ours comme un vulgaire punching-ball, afin d'évacuer toute la colère qui grondait lui. Mais n'évaluant ni la force de son coup, ni la fragilité de la statue, Crispin décrocha la tête de l’œuvre d'art en glace qui roula avec fracas sur le sol de la chambre. L'astronome couvrit instinctivement sa bouche, comme un petit enfant venant de commettre une grosse bêtise. Le vieillard enfila alors rapidement ses nombreuses épaisseurs de fourrure, sa toque russe, et prit soin de mettre des sac plastiques dans ses bottes en peau de phoque. Puis de munissant d'un gros sac qui n'était autre que vessie de Yack, il poussa la porte de sa chambrette.
D'un pas alerte pour un ancêtre, il se dirigea alors en direction des portes de Valtivaara pour retrouver ses deux élèves téméraires. En chemin, il croisa un professeur de Valtivaara, un certain Raimo-machin-chose, Crispin l'intercepta à la volée et tenta de lui expliquer brièvement quelque chose de manière infantile...

"Toi peut-être pas comprendre... Mais moi te le dire quand même... que Samuel Nolan... le goupil... avoir cassé tête de grand ours de glace dans chambre... lui maladroit... lui rembourser dégât..."

Mais devant la mine incrédule du Directeur de Givrerenne, Crispin lâcha juste un "Laisse tomber!", avant de lui tourner le dos et d'emprunter le grand corridor de glace. Crispin finit par déboucher devant la grande porte de bronze qu'il poussa avec empressement pour rejoindre et découvrir la grande foule de deux élèves qui composait son module...
Le baromètre était largement en dessous de zéro, et un brouillard des plus épais avait envahit la plaine de la Vaara. L'astronome finit par distinguer ses deux élèves, et s'il ne fut point surprit de découvrir la tignasse blonde de l'exemplaire Nora Weaver, il marqua un temps d'arrêt devant les bouclettes de Irving Whitaker...
Crispin ne cacha point son stupeur.

"Whitaker, vous ici!!! Saperlipopette, vous avez certainement dû vous tromper! Le bal n'est point en extérieur! Ici c'est la place des vrais aventuriers et non des poules mouillées de votre espèce!"

L'astronome écouta d'une oreille distraite les explications du Gryffondor, avant de se tourner vers Nora Weaver qui leurs tournait le dos, et dont les épaules étaient secouées par de petits soubresaut.

"Miss Weaver? On n'oublie les formules de politesse?"

Alerté par cette attitude inhabituelle chez la Poufsouffle, Crispin Dérébusor se dirigea alors vers elle, puis de sa main gelé lui releva le menton pour voir son visage. Celui-ci était ruisselant de larmes, et Crispin Dérébusor parut comme anéantit par ce visage si angélique baigné de larmes...

"Comme je vous comprends Miss Weaver... c'est toujours comme ça la première fois...
L'émotion est sans doute trop grande pour vos frêles épaules. Mais sachez que moi aussi, j'ai pleurniché comme une fillette la première fois que je suis allé voir des aurores boréales ... c'était en 1899, si ma mémoire est bonne... une journée comme celle-ci... j'étais plongé dans le brouillard total... et lorsque les nuages se sont écartés pour libérer le ciel... j'ai été envahit par une émotion incommensurable devant ce spectacle de lumière inoubliable... mais vous découvrirez cela de vos propres yeux, miss Weaver... mais en attendant, le seul spectacle auquel j'assiste est celui de votre nez qui coule! Laissez-moi faire, jeune fille!
"

Crispin sortit alors de sa poche un vieux mouchoir en tissu brodé qui ne le quittait jamais, puis le plaqua sur le nez de la Poufsouffle.

"Mouchez, Miss Weaver!!! Allez, un bon coup!!! voila, comme ça, c'est bien!"

Après avoir rangé son vieux mouchoir, Crispin frappa le sol enneigé de sa vieille canne de randonnée pour attirer sur lui l'attention de la petite troupe. D'une voix tonitruante, il annonça alors les détails de la randonnée.

"Comme vous pouvez le constater, nous allons marcher dans une véritable purée de pois, la visibilité n’excédera pas plus de deux mètres! Il faudra donc se montrer extrêmement vigilant, c'est pourquoi nous allons définir à chacun des rôles bien définit. Vous, miss Weaver, vous serez notre porte boussole, et vous surveillerez que nous maintenons bien notre cap en direction du Nord et du sommet du mont Haalti. Ne vous inquiétez pas la pente est raide et enneigée mais il ne s'agit jamais d'escalade! J'ai bon bon espoir que nous surplomberons cet amas nuageux, et nous aurons donc une vue spectaculaire sur les aurores boréales! Mais pour gravir des pans enneigés d'une montagne, nous avons besoin de matériel..." Crispin fit alors descendre son sac en peau de vessie de yack de son épaule, pour en sortir trois paires de racket. Sans ménagement il en jeta deux d'entre elles au pieds de Nora et d'Irving.
"Munissez vous de ceci! Ce sont des rackets, et elles se fixent aux pieds pour ne point s'enfoncer! Je précise cela car monsieur Whitaker serait bien assez bête pour se croire à Wimbledon et faire mumuse avec des boules de neige! Vous verrez que pendant les heures d'ascension, elles seront d'une importance cruciale et vous les bénirez encore plus que votre propre mère! Autre chose, avec moi, c'est marche ou crève! Je ne veux point voir de retardataire, qui puisse compromettre mes chances de voir mes aurores boréales! A partir de maintenant le mot fatigue n'existe plus! Comme j'ai repéré les lieux, je prendrai la tête de l'expédition et vous n'aurez qu'à me suivre. Nous devions prendre les chiens de traineaux pour les premiers kilomètres mais comme je suis allergique aux poils de bêtes, nous ferons tout à pieds! Trêve de bavardage, en route les enfants!"

Mais Crispin ne fit pas un pas, se souvenant tout à coup d'un détail, du moins d'un détail concernant son expédition polaire.

"Mais ou avais-je la tête? J'allais oublier de confier une noble mission à notre moule à gaufres de Whitaker! Lui aussi à le droit à son petit moment de gloire, après tout!"

Crispin se dirigea alors vers son souffre douleur, et sans lui demander la permission lui passa la bride de son sac autour du coup. La vessie de Yack était extrêmement lourde et contenait du matériel de premier secours, des vêtements de rechange, des repas en boite et tout autre ustensiles nécessaire pour une randonnée de ce genre.

"Monsieur Whitaker, vous serez ce que l'on appelle dans le jargon du randonneur, notre Mulet! C'est vous qui aurez la charge de porter le matériel de première importance, et vous fermerez la marche! Comme je suis moi-même éclaireur, je me dois d'être léger! Ne faites pas cette tête Whitaker! C'est un immense honneur que je vous fais la, en vous donnant le matériel nécessaire à notre survie, vous devenez l'élément le plus important de notre cohorte! Comporte vous en homme boudiou!!! Et puis j'ai toujours pensé qu'un âne bâté comme vous ferait un excellent mulet!"

Puis se tournant vers la jeune Poufsouffle.

"Ne perdons plus de temps! Chef boussole, indiquez moi le nord pour que l'on puisse se mettre en route avant la nuit!"

Une fois le cap indiqué; les trois aventuriers se mirent en marche, avançant péniblement dans un brouillard aussi épais que la barbe de Dumbledore.



Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 121205111510286747
L'ascension même n'était pas encore venue, mais se déplacer, même en racket était d'ores et déjà pénible dans la plaine blanche de la Vaara...


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 1bis10
Irving Whitaker
Irving WhitakerCupipi décédé
Messages : 4386
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeMer 5 Déc 2012 - 20:23
Tout en creusant la neige avec sa botte, Irving hésitait toujours sur la conduite à tenir face à son amie. Devait-il se conformer à ce qu’elle lui avait demander lors de leur dispute - à savoir rester loin d’elle- ou passer outre cette recommandation pour tenter une réconciliation ?
Cruel dilemme. Cependant, il n’eut pas l’occasion de réfléchir davantage puisque Nora esquissait déjà quelques pas dans sa direction. Le jeune homme se redressa imperceptiblement en tentant de décrypter l’expression inhabituelle de son amie.

"Je suis désolée, Je regrette tout ce que je t'ai dit, je te jure que je le pensais pas je...je sais pas ce qui m'a pris. » murmura-t-elle, les yeux rivés au sol.

Sous le coup de l’étonnement, Irving ne trouva rien à dire et resta bouche-bée : C’était le monde à l’envers. Il se conduisait comme un gougeât en lui crachant des horreurs au visage et c’était elle qui venait s’excuser ! Néanmoins, la stupeur se mua rapidement en désappointement lorsqu’il découvrit les larmes dans les yeux de son amie. Si, un mois plus tôt il n’avait rien ressentit face à cette même situation-trop accaparé qu’il était par sa propre douleur- cette fois, la tristesse de Nora lui vrilla littéralement les entrailles.

« J'ai été trop nulle, je...je comprendrais que tu veuille plus me parler."
Ajouta la jeune fille avant de s’éloigner de lui.

De peur qu’elle ne s’éclipse en direction de l’académie, Irving esquissa quelques pas afin de la retenir par le bras.

« Attends ! » souffla-t-il précipitamment, J’veux encore te parler ! Et puis, c’est pas à toi de t’excuser ! C’est moi… Tout est de ma faute ! J’aurais jamais dû faire ça… Oh, S’il te plait, pleure pas… supplia-t-il en chassant une larme de la joue de son amie, C’est normal que tu t’sois énervée ! Je…j’ai agis comme un Troll !» ajouta-t-il en secouant la tête de gauche à droite.

Le jeune homme marqua une courte pause afin de tenter de structurer ses propos. Pourtant, il avait répété ses tirades dans son esprit, mais à chaque fois qu’il avait imaginé ce moment, il ne se trouvait jamais face à une Nora en pleurs. Il fallait avouer que cette vision lui faisait vraiment perdre tous ses moyens. Il farfouilla donc dans ses poches en quête d’un mouchoir pour son amie mais il ne tomba que sur des vieux morceaux déchiquetés et usagers. Il avait vraiment cette sale manie d’émietter tout ce qui lui tombait sous la main !

« Eh Merde ! pesta-t-il contre lui-même, Ecoute, il faut que… »

Irving n’eut cependant pas le temps de terminer sa phrase puisque les lourdes portes de Vaaltivara s’ouvrirent sur la silhouette trapue de Crispin Dérébusor qui s’exclama :

"Whitaker, vous ici!!! Saperlipopette, vous avez certainement dû vous tromper! Le bal n'est point en extérieur! Ici c'est la place des vrais aventuriers et non des poules mouillées de votre espèce!"

Le gryffondor ne s’offusqua pas des brimades du vieil homme puisqu’il était bien trop préoccupé. En effet, il couvait son amie du regard, espérant qu’elle recouvre vite ses moyens. L’astronome avait tellement de tact qu’il était capable de la disputer s’il la découvrait dans cet état. Irving essaya donc de gagner un peu de temps, histoire que Nora puisse se ressaisir.

« Mais j’viens avec vous m’ssieur. Ca m’intéresse vraiment les aurores boréales et j’préfère gravir une montagne dans l’froid plutôt que de rester ici à danser bêtement… »


Il espérait que s’il dénigrait le bal, Dérébusor ne se priverait pas pour surenchérir durant de nombreuses minutes, laissant Nora en paix. Malheureusement, le vieil homme sembla remarquer le trouble de la Poufsouffle puisqu’il s’approcha d’elle, la mine soucieuse.

« Et sinon vous pensez qu’on va avoir une bonne visibilité ce soir ? »
tenta Irving en se postant entre son amie et l’enseignant pour faire diversion. Cependant, Dérébusor passa devant lui en l’ignorant prodigieusement avant de poser sa main ganté sous le menton de Nora pour la forcer à lever son regard embué dans sa direction. Irving observa la scène avec un regard soucieux, s’attendant à ce que le vieux fou se mette à hurler d’un moment à l’autre. Mais contre toute attente, l’astronome se montra particulièrement prévenant à l’égard de la poufsouffle. Un peu trop d’ailleurs, puisqu’il alla même jusqu’à lui coller son mouchoir personnel sous le nez faisant mine de la moucher.

« C’est bon, j’crois qu’elle peut le faire toute seule… » Intervint Irving en venant se poster au côté de son amie. Tandis qu’elle se mouchait, il lui frotta le dos pour lui faire comprendre qu’ils reprendraient leur conversation dès qu’ils le pourraient. Pour le moment, ils devaient plutôt se concentrer sur Dérébusor qui leurs apportait quelques éclaircissements sur le déroulement du module. Pour espérer voir les aurores boréales, ils devaient chausser des rackets et gravir le mont Halti afin de surplomber la masse nuageuse. Pour organiser cette ascension, l’astronome avait déjà réfléchit à la répartition des rôles: Il serait l’éclaireur, celui qui trace la piste. Nora serait la boussole, celle qui les guidera dans le brouillard et Irving…

« ..vous serez ce que l'on appelle dans le jargon du randonneur, notre Mulet! » s’exclama le vieil homme en lui passant la bride de son énorme sac autour du cou. Le gryffondor se courba légèrement sous le poids du paquetage avant de s’exclamer :

« Vous voulez que je porte tout ça tout seul ? Enfin…J’peux l’faire hein… c’est pas un problème, ajouta-t-il précipitamment en jetant un regard en coin à Nora, mais bon…vous êtes sûr qu’on a besoin de tout ? » lança-t-il en hissant le sac par-dessus sa tête avant de le poser au sol.

« Ne faites pas cette tête Whitaker! C'est un immense honneur que je vous fais la, en vous donnant le matériel nécessaire à notre survie, vous devenez l'élément le plus important de notre cohorte! Comporte vous en homme boudiou!!! Et puis j'ai toujours pensé qu'un âne bâté comme vous ferait un excellent mulet!"


Irving se contenta de marmonner tout en chaussant sa paire de racket puis il tenta de répartir le poids équitablement à l’intérieur du paquetage. Le sac était affreusement lourd. A coup sûr, le vieil homme l’avait chargé avec des dizaines de télescopes et des centaines lentilles alors que les aurores boréales étaient parfaitement visibles à l’œil nu ! En plus, l’énorme besace ne sentait vraiment pas bon…Pestant une nouvelle fois, le gryffondor la souleva tout de même et la posa sur ses épaules.

« Héééé, attendez un peu! » lança-t-il en voyant Crispin s’éloigner dans le brouillard. Irving courut pour le rejoindre mais les quelques enjambées rapides qu’il fit dans la neige fraiche l’exténuèrent déjà.

"Ne perdons plus de temps! Chef boussole, indiquez moi le nord pour que l'on puisse se mettre en route avant la nuit!" lança alors le vieil homme.

Dès que Nora eut indiqué la direction à suivre, Dérébusor prit la tête du groupe en démarrant d’un bon pas. Irving riva ses mains sous les hanses du sac à dos et se concentra sur ses foulées afin de trouver son rythme. Le vent sibérien fouettait son visage mais il n’avait pas spécialement froid. Il faut dire que son énorme barda lui tenait particulièrement chaud. Les seules choses qui l’incommodaient vraiment étaient le poids et l’odeur du paquetage. D’ailleurs, le fumet semblait provenir du sac lui-même. Sa matière était vraiment bizarre, plutôt douce au touché, un peu élastique mais tout de même très résistante …

Enfin bon, il avait peut-être d’autre chose à faire que de s’interroger sur le matériau utilisé pour ce lourd bagage. En effet, Nora marchait juste devant lui, et c’était peut être le moment de reprendre le cours de leur conversation de tout à l’heure. Ils étaient toujours dans la plaine et ce ne serait surement pas en pleine ascension qu’Irving pourrait se permettre de converser paisiblement. Accélérant la cadence pour venir se poster à côté de la poufsouffle, le jeune homme finit par briser le silence en chuchotant :

« Ça va mieux ? »

Il lui adressa un petit sourire avant de poursuivre à voix basse, en scrutant le dos de Dérébusor qui marchait quelques mètres devant eux:

« J’pensais pas qu’notre dispute te rendait si triste tu sais…, J’croyais qu’t’étais vraiment fâchée et que tu voulais vraiment plus m’voir.
Ajouta-t-il en reportant son attention sur la jeune fille, j’savais qu’il fallait que j’m'excuse mais j’osais pas trop venir t’embêter du coup. » avoua-t-il avant de marquer une courte pause. Il prit alors une profonde inspiration et finit par dire :

« J’suis sincèrement désolé. J’sais que j’pourrai jamais effacer ce que j’ai dit mais j’voulais qu’tu saches que… »

Le jeune homme interrompit brutalement sa phrase lorsqu’il percuta l’astronome de plein fouet.

« Oups, pardon ! j’vous avais pas vu dans l’brouillard !» lança le gryffondor à l’intention de Dérébusor qui s’était immobilisé, « Un souci M’ssieur ? »


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 20022510495774479
Nora Weaver
Nora WeaverProfesseur de Soins aux Créatures Magiques
Messages : 2266
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeLun 10 Déc 2012 - 16:39
Alors qu'elle s'éloignait de son ami pour cacher ses larmes, persuadé qu'il ne voulait plus lui parler à voir comme il avait agit quelques instants plus tôt, en la fuyant plutôt que de s'approcher d'elle, Nora sentit Irving l'attraper par le bras et se retourna. Un triste sourire se dessina sous ses larmes quand son ami assura qu'il voulait toujours lui parler et s'excusa pour leur dispute tout en lui essuyant la joue d'un geste de la main. Alors qu'il prétendait que tout était de sa faute, la jeune fille secoua négativement la tête.

"C'était pas de ta faute, c'est moi, j'ai dit n'importe quoi. Je...je m'en veux vraiment..." renifla-t-elle.

Alors qu'Irving cherchait elle ne savait quoi dans ses poches, Dérébusor fit son apparition, visiblement d'excellente humeur comme d'habitude puisqu'il commença par une remarque désobligeante à l'égard d'Irving. Alors que le Gryffondor se défendait, expliquant qu'il venait vraiment pour voir les aurores boréales, Nora essuya rapidement ses joues humides du dos de sa main. Elle ne tenait pas vraiment à ce que le vieil astronome remarque qu'elle avait pleuré, il serait capable d'en piquer une crise. Irving semblait l'avoir compris aussi puisqu'il essaya d'attirer l'attention du professeur en le questionnant sur leur expéditions alors que ce dernier s'approchait de Nora en lui rappelant les bonnes manières.

"Bonsoir professeur." se reprit-elle d'une voix qu'elle espérait maitrisée en fixant résolument la neige à ses pieds.

Mais un instant plus tard Dérébusor lui attrapait le menton pour lui faire relever la tête. Malgré ses vaines tentatives pour essuyer ses larmes, le visage de la jeune fille était encore humide et ses yeux rougis. Elle attendit la réaction de son professeur, persuadée qu'il allait trouver une raison pour se mettre à hurler. Au lieu de quoi il attribua ses larmes à une émotion trop grande à l'idée de voir une aurore boréale pour la première fois. Prise au dépourvu, Nora se contenta de hocher la tête pour appuyer les paroles de l’astronome, s'efforçant de ne pas tiquer à l'entente de la date des souvenirs du vieil enseignant. 1889 ? Il s'était passé plus d'un siècle depuis ! Occupée à s'interroger sur l'âge de son professeur, elle eut un mouvement de recul quand il lui colla un mouchoir sous le nez.

"Euh ce...c'est gentil mais..." balbutia-t-elle avant qu'Irving ne vienne à son secours en assurant à l'ensiegnant qu'elle atait parfaitement capable de se moucher toute seule.

Dérébusor entreprit alors que leur expliquer le déroulement de l'expédition, en leur attribuant à chacun des rôles. Nora se retrouva donc chargée de la boussole, elle n'en avait jamais utilisé mais ça ne devait pas être bien difficile. Et puis, son rôle était bien plus enviable que celui d'Irving, qui se retrouva chargé d'un sac visiblement très lourd, et malodorant. A peine les deux adolescent avaient-ils fixé les raquettes à leurs pieds -Nora était d'ailleurs persuadée d'en avoir mis une à l'envers- que le professeur d'astronomie s'éloignait déjà. Il demanda alors où était le nord et Nora se concentra sur la boussole.

"Euh...Elle fit tourner l'objet dans sa main jusqu'à ce que l'aiguille magnétique se trouve à peu près sur la flèche rouge. Par là, je crois..." annonça-t-elle en levant le bras gauche devant elle.

Ils se mirent aussitôt en marche et Nora s'efforça de suivre le rythme de Dérébusor, qui avait déjà presque disparu dans le brouillard. Il ne manquerait plus qu'ils se perdent, avec le froid qu'il faisait ils se transformeraient en stalactites en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.

« Ça va mieux ? »

Nora se tourna vers Irving et lui rendit son sourire en hochant la tête. Il poursuivit en lui expliquant qu'il n'aurait pas pensé que leur dispute la rendait triste et qu'il avait cru qu'elle lui en voulait vraiment et qu'elle ne voulait plus le voir.

"Mais non je t'en voulais pas, je pensais rien de ce que j'ai dit ce jour là. Je suis vraiment désolée !"

Elle lui adressa un sourire désolé. Maintenant qu'ils s'étaient tous les deux excusés peut-être que les choses pouvaient redevenir comme avant. Elle n'avait d'ailleurs qu'une envie, celle de serrer son ami retrouvé dans ses bras, mais avec Dérébusor devant ce n'était sans doute pas une idée.

"J’sais que j’pourrai jamais effacer ce que j’ai dit mais j’voulais qu’tu saches que… "

Cependant elle ne le saurait jamais, ou du moins pas tout de suite car Irving percuta le professeur d'astronomie de plein fouet.

"C'est toujours tout droit" précisa Nora après un coup d’œil sur la boussole, imaginant que Dérébusor s'était arrêté parce qu'il avait perdu le cap.

Elle espérait qu'ils ne resteraient pas immobiles trop longtemps parce qu'elle avait les pieds gelés et les jambes toutes engourdies, sans parler du blizzard qui lui brûlait le visage. Elle avait pourtant au moins six couches de vêtements sur elle, mais elle avait toujours été frileuse et ne pouvait pas s'empêcher de trembloter.


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 20022510012324176
Crispin Dérébusor
Crispin DérébusorPrisonnier de Skye
Messages : 69
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeJeu 13 Déc 2012 - 11:19
Malgré son âge fort avancé, Crispin Dérébusor taillait la route avec entrain dans le brouillard, ne prêtant guère attention si sa petite cohorte arrivait à suivre ses longues enjambées. Le vieil astronome avait déjà repéré la route trois jours auparavant avec la jeune guide laponne nommée Sonja, et malgré la visibilité cauchemardesque, il était persuadé de maintenir le bon cap, du moins pour l'instant...
Si les conditions météorologiques exécrables avaient de quoi l'inquiéter et le faire enrager, le professeur avait éprouvé une certaine satisfaction de voir le visage enfariné d'Irving Witaker dans son module d'astronomie. En effet, si ce garçon était une véritable cornegidouille, il faisait toutefois preuve de volonté et d'obstination pour progresser et découvrir de nouvelles choses, et en cela il remontait sur l'échelle de valeur de Crispin.
Derrière ses accès de colère récurrent et sa rage sempiternelle, le vieux Dérébusor cachait bien au fond de lui, une bonté d’âme insoupçonnable. L'un des plus exemple de celle-ci, fut d'ailleurs sa réaction ou plutôt sa non-réaction lors de la mutinerie sournoise qui souleva l'un de ses cours de l'année précédente. Et pourtant, il y avait matière à sévir, et bon nombre d'élèves à punir! Comme cette furibarde Georgiana Wright, qui lui avait expédié un violent coup de pied dans le tibia. Pour moins que ça, un élève pouvait se voir exclu de Poudlard, frapper un professeur étant un geste inqualifiable et impardonnable. Mais voila, Crispin avait préféré se taire, plutôt que de dénoncer l'impulsive Gryffondor. Pourquoi? Tout simplement parce que le vieillard se sentait l'âme d'un berger menant paitre son troupeau de brebis vers les verts pâturage du savoir, et il lui était tout simplement insupportable de devoir en laisser une au bord de la route. En cela, Crispin était un bon professeur...

Alors que l'expédition "Aurore Boréale" allait entamé l'ascension du Mont Haalti, Crispin Dérébusor s'arrêta brusquement dans la grisaille, les sens aux aguets. Le manque de visibilité provoqua alors un petit carambolage dans la cohorte, le mulet Irving Whitaker venant percuter de plein fouet le vieux professeur qui n'avait point mit ses warnings. Le Gryffondor ne manque pas de s'excuser et de se soucier de savoir si un souci venait d'entraver leurs route, tandis que la Poufsouffle Nora, en bonne chef boussole, indiqua qu'il fallait continuer tout droit...

Crispin ne répondit pas immédiatement, scrutant le voile de brouillard épais à la recherche d'un indice paraissant indécelable. Le centenaire ne tarda point à lever la main pour imposer le silence, et finit par dire sur un ton aussi lugubre que mystérieux...

"Silence les enfants! Nous ne sommes point seuls..."

Puis du bout de son bâton de marche , l'astronome finit par désigner une sinistre empreinte dans la neige, avant de se retourner vers ses élèves, l'air grave et inquiétant.

"Vous savez de quel animal il s'agit monsieur Whitaker? Je vais vous le dire, nous avons à faire un loup, et d'une taille impressionnante au vue de la taille de ces empreintes. Un mangeur d'homme à n'en pas douter!"

Le regard fou de l'astronome changea alors de cible pour se braquer sur la malheureuse et candide Nora Weaver. Crispin avança à pas de loup dans sa direction, un sourire malsain aux lèvres.

"Miss Weaver! Vous savez comment chasse les loups dans le grand Nord? Je vais vous le dire aussi... Ils chassent en meute! Généralement l'un d'eux vient se poster juste devant vous pour montrer les crocs et focaliser votre attention sur lui. Vous pensez à l'attaque frontale, Miss Weaver, n'est ce pas?"

Le visage terrifiant du vieux professeur, figé dans un affreux rictus diabolique, se planta alors à quelques centimètres de celui de la Poufsouffle. Puis sans prévenir, il frappa en même temps et assez rudement les deux épaules de la jeune fille pour la faire sursauter. Puis il poursuivit ses explications en crachant son haleine putride au visage de Nora Weaver.

"Et bien non!!! Un loup que vous n'avez point remarqué jusqu'alors, vous attaquera sur les flancs, bondissant sur vous et vous lacérant de sa mâchoire, et cela sans vous laissez la moindre échappatoire. Je vous dis cela jeune fille, car dans leur sélection mortelle, les loups ne choisissent d'attaquer en règle générale que la proie la plus facile. Et comme n'êtes pas plus épaisse qu'un moineau anorexique, je pense qu'il s'attaqueront en priorité à vous. Il est de mon devoir de vous prévenir que la montagne a des yeux, directement braqués sur vous, jeune fille..."

Un hurlement de loup dans le lointain ponctua ce récit inquiétant, mais cela n’inquiéta pas outre mesure Crispin Dérébusor qui affichait à présent une mine souveraine.

"N'ayez point peur les enfants, ce n'est pas une bête à poil qui va m'effrayer, j'ai d'ailleurs prit l'habitude d'en côtoyer une durant chaque nuitée de ce séjour lapon. Et puis j'ai certaine connaissance qui peuvent nous sauver! Tenez, lorsque j'étais en Afrique du Sud, j'ai appris à parler le langage de la mort auprès des plus grands spécialistes de la cause naturelle et des naturalistes de classe mondiale. Vous me demanderez de quoi il s'agit ce langage de la mort... Et bien, je vous répondrai qu'il s'agit simplement d'une technique qui peut vous sauver d'une mort certaine en cas d'attaque de prédateurs. Je m'explique. Si en tant que proie, vous vous montrez encore plus effrayant que le prédateur qui s’apprête à vous dévorer, alors vous lui ferez comprendre qu vous n'êtes pas près à mourir, et alors dix fois sur dix, il finira par reculer et vous laisser en paix. Croyez-moi j'ai testé moi-même cette technique sur des animaux bien plus effrayant que des loups, et cela fonctionne! Mais ne restons point statique et entamons l'ascension! Une cible en marche est plus difficile à atteindre..."

La troupe composant le module d'astronomie reprit alors sa marche en avant, le dénivelé s'accentuant au fur et à mesure que le brouillard dense commençait à se dissiper. Les trois aventuriers nordiques ne s’arrêtèrent qu'une seule fois, lorsqu'il s'agit de remettre en place la hanche du vieux professeur qui venait de se démettre. Crispin Dérébusor s'appuya alors sur les épaules d'Irving Whitaker, avant de redresser celle-ci d'un vif mouvement du bassin qui produisit un claquement d'os assez sinistre...

"Un petit souvenir de votre camarade Wright et de votre mutinerie monsieur Whitaker! J'espère que vous en êtes encore dévoré par la honte..."

Puis ils finirent par reprendre la route enneigée amenant au sommet, et après deux bonnes heures de marche, ils s'arrêtèrent dans une sorte de goulet, qui semblait redescendre si l'on continuait d'emprunter le Nord.


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 121213102446171036

Le brouillard étant moins épais mais le ciel toujours aussi chargé et ne donnant aucune chance de voir une aurore boréale, Crispin commença à pester intérieurement. Le sommet était tout proche et il n'arrivait point à dépasser ces foutus nuages. C'est un brin dépité qu'il se retourna vers ses élèves pour donner ses directives. Il s'adressa alors à Miss Weaver sur un ton presque militaire.

"Chef boussole! A partir de maintenant nous quittons le Nord, pour nous orienter Nord-Est! Ainsi nous emprunterons cette pente raide sur la droite qui va nous sculpter les cuissots! Le plus dur commence maintenant!"

Crispin crut entendre alors une sorte de soupir d’exaspération. L'astronome braqua alors immédiatement son regard foudroyant sur Irving Whitaker, avant de l'agresser verbalement comme il en avait l'habitude.

"Il n'est pas content mon mulet? N'était-ce pas un vent de rébellion que je viens d'entendre à l'instant? Vous n'allez pas vous décourager si près du but tout de même et vous laissez mettre à l'amende par un centenaire. Même miss Weaver semble moins pâtir que vous de l'effort! Comportez vous en homme Whitaker, bon sang! Vous n'allez pas laisser votre fierté au fond de votre culotte et cette petite côte abattre votre volonté! Non?"

L'astronome fit alors des yeux effarés de hibou grand-duc en fixant le sac de Irving.

"Nom d'un petit bonhomme, je crois rêver! Vous allez me dire que depuis le début vous n'avez point penser à utiliser un sortilège pour alléger votre charge. Vous êtes définitivement un âne bâté monsieur Whitaker! Ou avez-vous la tête??? Regardez-vous maintenant à vouloir jouer les intrépides sherpas moldus, vous soufflez comme veau! Vous êtes vraiment pas beau à voir!"

Crispin brandit alors sa baguette, un petit éclat blanchâtre vint alors envelopper le sac d'Irving qui s'éleva au dessus des épaules du Gryffondor, définitivement allégé pour l'ascension finale.

"Trêve de bavardage! En route pour le sommet!"

Crispin emprunta alors le premier la pente raide qui s'avéra profondément difficile. Seule la jeune Sonja semblait pouvoir se déplacer rapidement sur ses pente enneigée, et cette fois-ci Crispin commença à ressentir une grande fatigue qui mettait à rude épreuve sa détermination de voir des aurore boréales. De plus les nuages étaient encore la...
Au milieu de la côte Darren, qui soufflait à son tour comme un veau, se retourna vers les élèves qui le talonnaient.

"Passez...devant...les...enfants.... c'est ..... plus très.... loin.... Je vais me mettre.... derrière..... au cas ou l'un.... d'entre vous.... viendrait bêtement... à... déraper...."

La bave gelée aux lèvres, le professeur Dérébusor était au bord de l'arrêt cardiaque! Et cette maudite hanche qui le faisait tant souffrir, démise lorsqu'il avait reçu un coup de pied au tibia qui l'avait poussé à faire un faux mouvement. Que le diable emporte cette Miss Wright! Crispin était sur le point d'abandonner, complètement fourbu, lorsque...

... les nuages semblèrent se dissiper tout à coup, laissant entrevoir les rayons crépusculaires du soleil. Crispin retrouva alors toute se fougue, car il savait désormais qu'il assisterait à son spectacle d'Aurore boréales! Le sourire de l'astronome entaillait son visage d'une oreille à l'autre, et il doubla précipitamment les deux élèves composant son module, manquant les propulser à tour de rôle dans le vide!

"Les enfants! C'est magnifique! Nous allons assister au cycle des onze ans! Nous allons réellement les voir nos aurores boréales! Bigre de bougre!"

Le petit chemin de chèvre qui serpentait dans la montagne se rétrécissait de plus en plus, n'étant à présent plus qu'un minuscule passage sur une crête enneigée. Sans le savoir, les élèves venait d'atteindre le point culminant du Mont Haalti, et un splendide panorama s'offrit à leurs yeux émerveillés. Le soleil couchant baignait de ses rayons une mer de nuage, offrant ainsi aux aventuriers une vision céleste des plus magnifiques.


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 121213105942108221
Crispin donna alors ses consigne sur un ton anormalement enjoué qui détonnait avec sa perpétuelle mauvaise humeur.

"Installez vous les enfants! Nous y sommes! Vous pouvez vous asseoir! Le spectacle va bientôt commencer!"

Le trio commença alors à s'asseoir dans la neige, et Crispin récupéra son sac pour en retirer des instruments d'observation du ciel. C'est alors que des abysses de la mer de nuage, une mélodie perça le silence des montagnes. Au rythme du vent effleurant les pics enneigés, un air de musique classique résonna alors l'atmosphère, donnant au lieu une dimension aussi grandiose que féérique...
Crispin renifla lourdement, avant de se moucher dans sa manche, et de dire :

"Vous voyez en prime vous pouvez assister à ce satané bal de malheur! Alors vous plaignez pas, vous pouvez même danser sur le toit du monde! On dirait du Vivaldi et ses quatre saisons, à moins que cela soit autre chose..."

Peu à peu, le soleil disparaissait, pour laisser sa place à un autre voile lumineux encore plus beau, les aurores allaient devenir sous peu les reines de la nuit...


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 1bis10
Irving Whitaker
Irving WhitakerCupipi décédé
Messages : 4386
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeJeu 20 Déc 2012 - 15:45
Alors qu’Irving venait de s’excuser pour le comportement qu’il avait eut lors de leur dispute, Nora fit de même, révélant par la même occasion qu’elle ne pensait pas tout ce qu’elle lui avait dit ce jour là. Le gryffondor éprouva un immense sentiment de soulagement puisqu’il ressentait exactement la même chose. Il avait été particulièrement odieux, notamment lorsqu’il lui avait dit qu’elle avait autant de charisme qu’un boursouflet nouveau né, et il se sentait vraiment honteux… Néanmoins, Nora semblait finalement dans le même état que lui : Ils avaient tous les deux conscience d’être allé trop loin et ils avaient à cœur de réparer leur faute. Tout n’était pas perdu. Peut-être qu’ils pourraient même redevenir aussi complices qu’avant… Irving avait envie d’y croire et le sourire de Nora laissait envisager cette perspective.

Alors qu’il était occupé à observer du coin de l’œil cet irrésistible spectacle, Irving percuta de plein fouet le vieil astronome qui s’était immobilisé. Nora vérifia la direction et informa qu’il fallait continuer tout droit, mais Dérébusor la fit taire d’un geste de la main en disant d’un air menaçant qu’ils n’étaient pas seuls.

Légèrement inquiet, Irving scruta l’épais brouillard en fronçant les sourcils.

« Que voulez-vous dire par là ? » demanda-t-il finalement après avoir fait un tour sur lui-même.

En guise de réponse, le vieil homme montra une empreinte dans le sol avant de le questionner :

"Vous savez de quel animal il s'agit monsieur Whitaker? »

Irving secoua la tête de gauche à droite avant de s’accroupir près de la trace qui avait une taille impressionnante. Peut-être s’agissait-il de l’une des créatures magiques du Grand-Nord qu’ils n’avaient pas pour habitude de côtoyer en Angleterre. D’après les participants au module de potions, le professeur Adamson avait par exemple rencontré un Yeti. Comme Irving n’était pas spécialement doué en identification d’animaux magiques, il interrogea Nora du regard puisqu’elle était bien plus compétente que lui dans cette matière. Néanmoins, ce fut Dérébusor qui répondit finalement à sa propre question révélant qu’ils avaient vraisemblablement à faire à un loup mangeur d’homme.

Irving se releva aussi vite que son énorme barda le lui permettait puis il écouta attentivement les explications de l’astronome concernant les méthodes de chasse de ses loups sanguinaires. Le gryffondor ne savait pas trop s’il devait s’inquiéter des dires du vieil homme ou si Crispin dramatisait volontairement la situation pour rendre ce périple plus distrayant. En effet, Irving connaissait cette technique de diversion. Il employait la même lorsqu’il se promenait avec ses neveux et nièces. Lorsque les enfants commençaient à se lasser de la marche, les adultes racontaient des histoires abracadabrantes afin de le captiver… Dérébusor faisait surement pareil avec eux. Les loups, mangeur d’homme n’existaient pas…

Cependant, comme pour démentir la déduction à laquelle Irving venait d’arriver, un hurlement lugubre brisa le silence de la montagne. Le gryffondor croisa le regard de Nora et haussa les sourcils avant de reporter son attention auprès du vieil homme :

« Z’etes sûr qu’c’est raisonnable de faire cette expédition ? tenta-t-il en espérant ne pas s’attirer les foudres de l’astronome, Parce que…Bon. Ca s’rait dommage qu’on serve de hors-d’œuvre aux loups lapons… » ajouta-t-il en essayant de faire preuve d’un peu d’humour.

Il commençait presque à regretter de ne pas être resté pour le bal. A choisir, il préférait largement se ridiculiser sur une piste de danse plutôt que de se faire arracher un bras par une bête affamée! Néanmoins, le vieil homme leur assura que ceci n’arriverait pas puisqu’il connaissait le « langage de la mort ».

« Aaaaah D’accord,
répondit Irving en s’efforçant de ne pas regarder Nora, me voila rassuré. » ajouta-t-il avec un sourire poli.

Finalement, il avait plus peur de Dérébusor que des loups tueurs ! Ce type était vraiment trop louche mais Irving était bien décidé à ne pas le contrarier. Le gryffondor écouta donc le récit du vieil homme en hochant doucement la tête.

*Complètement taré* songea-t-il cependant en voyant Dérébusor mimer sa technique pour faire fuir les bêtes féroces.

Après cette conversation, la petite troupe partit enfin à l’assaut de la montagne par un chemin escarpé. La charge du gryffondor était telle qu’il ne parvenait plus à articuler un seul mot. Il expirait et inspirait seulement de grandes bouffées d’air pour se ventiler, tout en s’efforçant de garder Nora et Dérébusor en ligne de mire. L’expédition « horreur boréale » ne fit qu’une pause pour que l’astronome puisse remettre sa hanche en place. Durant la première demi-heure, Irving passa son temps à pester mentalement. Durant la seconde, il pria Merlin pour que son calvaire s’arrête. Au bout de deux heures, il n’était plus qu’un robot, lobotomisé par la fatigue :

*Une jambe. Et puis l’autre. Une jambe. Et puis l’autre.*
songeait-il au rythme de chaque foulée.

Alors que l’idée de se laisser débarouler jusqu’ au bas de la montagne lui effleurait l’esprit, il vit que Nora et l’astronome s’étaient immobilisés pour l’attendre un peu plus haut. Il les rejoignit, non sans difficultés, et se laissa tomber dans la neige à leurs pieds, s’appuyant sur le sac à dos comme s’il s’agissait du dossier d’une chaise longue.

"Chef boussole! A partir de maintenant nous quittons le Nord, pour nous orienter Nord-Est! Ainsi nous emprunterons cette pente raide sur la droite qui va nous sculpter les cuissots! Le plus dur commence maintenant!"


« Heeeein ! » s’exclama Irving en découvrant le véritable mur qui es ’attendaient. C’était juste impossible. Il préférait se construire un igloo ici et vivre en ermite jusqu’à la fin de ses jours plutôt que de grimper cette pente abrupte avec ce sac à dos archi-lourd. Suite à son exclamation d’effroi, le vieil homme lui décrocha alors un regard noir avant de mettre à mal sa virilité en sous-entendant qu’une fille et qu’un vieillard étaient meilleurs que lui.

« Votre sac est trop lourd M’ssieur. » bougonna-t-il en tentant toutefois de se remettre sur ses pattes.

C’est alors que Crispin le traita d’âne-bâté puisqu’il n’avait pas pensé à alléger sa charge avec un sortilège.

« Mais c’est pas comme en Angleterre ici? On a le droit d’utiliser nos baguettes en dehors de l’école ? » Questionna-t-il en se demandant quelle réponse il préférait entendre. S’il avait eut l’opportunité d’amoindrir le poids de son sac depuis le début de l’ascension, Irving s’avada-kedavérisait, lui-même, sur le champ !

Pour toute réponse, l’astronome prononça une incantation et le sac devint aussi léger qu’une plume ! Comme si le sortilège du vieil homme avait rendu sa bonne humeur à Irving, le gryffondor se mit à sautiller sur place, heureux d’avoir retrouvé sa liberté de mouvement. Tout semblait nettement plus facile à présent et il se sentait même d’attaque pour affronter la dernière pente.

Les trois membres de l’expédition reprirent donc leur marche et les deux jeunes gens dépassèrent bientôt le vieil homme qui commençait sérieusement à accuser le coup.

*Et Bim ! songea Irving en doublant Dérébusor, qui est ce qui est pas beau à voir maintenant ? hein ! *

Porté par un esprit revanchard, Irving accéléra la cadence et fendit les derniers nuages en tête.

Lorsqu’il déboucha en haut du sommet, il eut le souffle coupé par le panorama magnifique qui s’offrait à lui. Les crêtes des monts alentours étaient illuminées par de faibles rayons de soleil crépusculaires et même les nuages dans la vallée avaient pris une teinte orangée, irréelle. Le jeune homme ne se souvenait pas avoir vu plus beau spectacle de toute sa vie. S’approchant de Nora, il observa, en silence, le soleil qui commençait à se coucher.

Tous les soucis du gryffondor furent relégués au second plan : La maladie de son père, la dispute avec son amie, les deux heures horribles qu’il venait de passer… Irving avait conscience qu’il était en train de vivre quelque chose d’unique, de merveilleux, de magique et il avait la chance de le partager avec Nora. Ne voulant pas rompre le charme, il ne bougea pas et resta muet pour apprécier à sa juste valeur ce moment de bonheur. Ce fut finalement Dérébusor qui les tira de leur contemplation en leur disant de s’installer. Le gryffondor posa le sac au sol, et commença à déballer les affaires de l’astronome qui avait l’air d’excellente humeur malgré son visage marqué par la fatigue.

Tandis qu’Irving tentait de fixer une longue vue sur un trépied, quelques notes mélodieuses s’élevèrent alors de la vallée.

« Le bal commence… » Commenta le jeune homme en scrutant les nuages en contrebas, C’est quand même mieux d’être ici qu’en bas en train de valser non ? ajouta-t-il à l’intention de Nora.

Dérébusor s’exclama alors qu’ils n’avaient pas à choisir et qu’ils pouvaient très bien « danser sur le toit du monde ! »

« C’est vrai ? On peut ? demanda Irving, réellement surpris que le vieil homme soit si clément, coooool ! » lança-t-il en s’approchant de Nora avec un large sourire. Dans une très belle imitation de gentleman en doudoune, le jeune homme se pencha légèrement en avant et tendit une moufle en direction de son amie :

« Miss Weaver, m’accorderiez vous cette danse ? »


Valser avec des raquettes aux pieds était une véritable prouesse, mais Irving était persuadé que si son amie acceptait, ils rigoleraient vraiment. De plus, dans un cadre aussi enchanteur, tout devenait possible : C’était l’occasion rêvée pour retrouver leur complicité d’antan, enfin, si Nora le voulait bien…


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 20022510495774479
Nora Weaver
Nora WeaverProfesseur de Soins aux Créatures Magiques
Messages : 2266
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeDim 30 Déc 2012 - 18:00
Alors que Nora indiquait au professeur d’astronomie ce qui devait être le Nord, bien qu’elle ne soit pas complètement certaine de se servir correctement de la boussole, ce dernier la fit taire d’un geste. Elle échangea un regard surpris avec Irving en se demandant pourquoi Dérébusor les faisait s’arrêter après seulement quelques minutes de marche. Elle allait mourir de froid s’ils ne se remettaient pas en route rapidement, elle ne sentait déjà plus ses orteils. Le vieillard assura alors qu’ils n’étaient pas seuls et elle frissonna, à cause du froid évidement. Dérébusor désigna alors du bout de son bâton une empreinte dans la neige et demanda à Irving s’il savait de quel animal il s’agissait.

« On dirait un gros chien… » tenta Nora en s’accroupissant à côté du Gryffondor pour regarder l’empreinte de plus près.

Elle avait beau passé toutes les pages de son manuel de Soins aux Créatures Magiques en revue dans sa tête, elle ne voyait aucun autre animal pouvant laisser une trace pareille. Ça devait être un chien, ou un loup, quelque chose de voisin en tout cas. Elle releva les yeux vers son professeur d’astronomie qui lui assura que c’était là l’empreinte d’un loup mangeur d’homme. La Poufsouffle fronça les sourcils. Elle adorait les animaux et avait lu plusieurs livres au sujet des créatures magiques mais n’avait jamais entendu parler de cette race. Aussi secoua-t-elle négativement la tête quand Dérébusor lui demanda si elle savait comment chassait ces créatures.

Nora se releva et le vieillard s’approcha d’elle avec un étrange sourire tout en lui expliquant le mode opératoire des meutes de loups mangeurs d’homme. Un instant la jeune fille se demanda si ces créatures existaient vraiment ou si c’était une invention du vieux professeur mais les explications détaillées de l’enseignant eurent raison de sa méfiance et elle se laissa convaincre. Pétrifiée aussi bien par le froid que par la peur, elle tomba en arrière quand Dérébusor la frappa soudainement sur les deux épaules. Assise dans la neige elle blêmit légèrement en entendant son professeur lui expliquer qu’elle était la proie la plus facile. Elle se releva avec plus ou moins de facilité, tous ses membres engourdis par le froid et se demanda pourquoi il restait là, au milieu des empreintes de loup, plutôt que d’avancer. Un hurlement au loin confirma qu’il valait mieux quitter les lieux au plus vite. Elle n’osa cependant formuler aucune suggestion, de toute façon l’enseignant reprenait déjà en leur assurant qu’ils n’avaient rien à craindre puisqu’il savait parler le langage de la mort, dont il leur fit une démonstration, plus effrayante que ne pourrait l’être une dizaine de loups, même mangeurs d’hommes.

Leur petit groupe finit enfin par se remettre en marche et Nora s’efforça de penser à tout sauf au froid qui lui brulait le visage. Elle commençait presque à regretter de ne pas être à l’intérieur, à se plaindre de la chaleur dans une robe légère plutôt que de souffrir de la bise glaciale malgré ses cinq ou six pulls. Ils ne s’arrêtèrent que pour que l’astronome ne remette sa hanche en place dans un craquement sinistre, et poursuivirent leur ascension pendant ce qui parut durer une éternité. Nora n’avait plus la moindre notion du temps, et elle ne ressentait plus que le froid. Elle n’était même pas impatiente, lassée, ou fatiguée, elle était juste gelée. Quelle idée elle avait eu de s’inscrire à un module en pleine nuit alors qu’elle avait du mal à supporter le froid lapon en pleine journée ? Elle ne sentait plus ses pieds, n’arrivait presque plus à bouger ses doigts et la seule chose qui lui venait à l’esprit étaient les horribles histoires que Jane avait raconté la veille à propos de sorciers qui auraient perdu leurs oreilles à cause du froid.

La petite expédition s’arrêta enfin et Dérébusor lui demanda d’indiquer le Nord-Est. Les doigts complètement engourdis, Nora dut fouiller dans sa poche un moment avant d’attraper la boussole. Elle la fit tourner dans sa main jusqu’à réussir à placer l’aiguiller rouge entre le N et le E et leva le bras dans la direction indiquée. Elle ouvrit des yeux horrifiés en découvrant le mur qui les attendait. Comment est-ce qu’elle allait pouvoir affronter ça alors qu’elle était incapable de courir un jogging ? L’astronome l’avait dit lui-même, elle avait autant de muscles qu’un moineau anorexique. La jeune fille se rappela qu’elle n’était pas le plus à plaindre en entendant Irving protester que le sac dont il avait la charge était bien trop lourd. En effet, si l’escalade paraissait difficile à
vide, elle devait être impossible avec un tel fardeau. Dérébusor s’étonna alors que le Gryffondor n’ait pas pensé à alléger le sac avec un sortilège et lança lui-même l’enchantement. Nora sourit à son ami qui semblait avoir retrouvé son entrain et se sentit elle-même un peu moins découragée.

La véritable ascension commençait maintenant, le mur était encore plus raide que ce qu’elle avait d’abord imaginer mais voir les nuages se rapprocher à chaque pas les aidait à tenir le coup. Cependant, le vieil astronome semblait vraiment souffrir de l’effort physique et Nora jeta un regard inquiet à Irving avant de s’approcher de son professeur.

« Vous voulez qu’on s’arrête ? Vous…vous n’avez pas l’air bien » suggéra-t-elle d’une petite voix.

L’enseignant répondit qu’il préférait rester derrière, au cas où l’un d’entre eux viendrait à déraper. Haussant les épaules, peu convaincue, Nora reprit néanmoins sa marche en s’efforçant de ne pas se laisser distancer par Irving. Tout leur petit groupe sembla profiter d’un regain d’énergie lorsque les nuages qui leur masquaient la vue s’écartèrent enfin pour dévoiler un soleil incandescent dont les rayons traçaient les contours des sommets escarpés des montages et donnaient des teintes orangées aux nuages. Nora vint se placer à côté d’Irving pour admirer ce spectacle magnifique. La dernière ascension l’avait grandement réchauffé et elle s’était rarement sentie aussi bien. Elle n’avait jamais rien vu d’aussi beau. Le souffle coupé par la beauté du lieu, elle avait presque oublié la présence de Dérébusor jusqu’à ce que celui-ci invite ses élèves à s’installer, sur un ton anormalement enjoué.

Alors que Nora était occupée à se demander laquelle des trois lentilles qu’elle avait dans la main allait avec le support qu’elle avait sous les yeux, un air de musique classique perça les nuages. Irving assura alors qu’ils étaient bien mieux ici qu’en bas en train de valser, ce qu’elle confirma d’un hochement de tête et d’un large sourire. Dérébusor intervint en les invitant à « danser sur le toit du monde ». Voyant Irving s’approcher d’elle en souriant, Nora fixa au hasard une des lentilles optiques sur le support et fourra les autres dans le sac malodorant. Dans une parfaite imitation d’un gentleman, son ami l’invita à danser et elle eut du mal à ne pas éclater de rire en posant son gant dans la moufle du Gryffondor.

« Avec plaisir Monsieur Whitaker ! » lui répondit-elle avec un sourire espiègle.

Elle n’était pas une excellente danseuse. Les seules leçons qu’elle avait prises étaient les moments où son père la faisait valser en la portant sur ses pieds, au milieu du salon, mais de toute façon avec des raquettes ils n’arriveraient pas à grand-chose. Et à vrai dire elle s’en fichait complètement. Ils avaient sans doute une drôle d’allure, à tournoyer maladroitement, emmitouflés dans leurs doudounes, mais elle était bien. Nora se surprit à sourire en songeant que les yeux bleus d’Irving prenaient une teinte légèrement différente sous le soleil couchant.

Malgré leurs efforts, ce qui devait arriver arriva et leurs raquettes finirent par s’emmêler, précipitant les deux adolescents dans la neige. Un peu étourdie par leur chute, Nora se redressa sur un coude et laissa échapper un éclat de rire qui lui fut renvoyée plusieurs fois par l’écho de la montagne. Impressionnant. Alors qu’elle se relevait et tendait une main à Irving pour qu’il fasse de même, un grondement étrange se fit entendre. Rien à voir avec l’écho cette fois car le bruit semblait venir de la montagne elle-même. La jeune fille se tourna vers son professeur.

« Qu’est-ce que c’était ? » demanda-t-elle, légèrement inquiète, sans abandonner son sourire enjoué pour autant.


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 20022510012324176
Crispin Dérébusor
Crispin DérébusorPrisonnier de Skye
Messages : 69
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeJeu 3 Jan 2013 - 13:33
Crispin Dérébusor s’affairait à installer son matériel d'observation, avec la même excitation qu'un enfant déballant son coffre à jouet. Obnubilé par sa passion, il ne prêta même pas attention aux joyeux couple de danseurs en raquette qui tournoyait tant bien que mal derrière lui. L'Astronome avait emmené avec lui un matériel dernier cri, et une lentille d'observation magique d'une valeur inestimable qui lui permettrait d'observer au mieux les phénomènes stellaires qui allaient illuminer cette nuit et ses yeux éblouis.
Le vieil homme jeta plusieurs capes en peau de phoque sur le sol, afin que la petite expédition puisse s'asseoir sans se mouiller le postérieur. Ne cessant de se frotter les mains d'excitation à l'idée d'observer l'un des spectacles les plus grandioses que pouvait lui offrir le ciel, Crispin finit par sortir de son grand sac un appareil de photo dont l'allure ancienne trahissait sa réelle valeur.
Un bruit de chute retentit derrière lui, et l'astronome reprit ses habitudes d'éternel aboyeur, tout en jetant un regard des plus sombre aux deux élèves affalés dans la neige, les raquettes en l'air.

"Vous n'avez pas finis avec vos pitreries, bande de berniques palmés!!! Par la barbe de Merlin, le temps de la récréation est terminé!!! Nous sommes ici dans un but d'étude et d'observation, et non pour se rouler dans la neige comme le feraient deux pourceaux dans la fange de leur porcherie!!! Vain dieu!!! Whitaker, bouger vous!!! Prenez cet appareil de photographie d'une valeur inestimable, et préparer-vous à nous faire de beaux clichés! Mais je vous conseille de faire extrêmement attention, espèce de bec à foin!!! Car s'il vous venez l'idée stupide et maladroite de le laisser s'échapper de vos doigts en forme de godiveaux, je vous jure qu'il vous faudra des années à jouer le larbin dans la cité Nimbus pour me le rembourser!!! Est-ce bien intégrer dans votre cervelle de piaf, petit faquin!!!"

Crispin s’apprêtait à délivrer des consigne à la jeune Weaver, lorsqu'un grondement qui semblait jaillir des profondeurs de la montagne le coupa dans son élan. Sans doute inquiétée par ce phénomène sonore, la poufsouffle se tourna alors vers le professeur pour lui en demander l'origine.
L'astronome toussota, s'arrachant un gros glaire qu'il cracha sans ménagement dans la neige, sans se soucier de l'horrible vision qu'il offrait à ses élève. Puis il prit le parti de rassurer la petite poufsouffle.

"Vous inquiétez pas Miss Weaver! Nous surplombons un glacier millénaire, et il n'est pas rare d'entendre des grondements de ce genre. En effet, les glaciers peuvent avancer de quelques centimètres en une journée, ce qui provoque inévitablement certaines frictions de la glace contre la roche, ce qui donnent ce genre de bruits sinistres. Mais il n'y a pas de quoi se montrer effrayé, c'est tout a fait normal! Venez me rejoindre, Miss Weaver! Vous allez tourner votre regard vers les cieux plutôt que vers le plancher des vaches! Je vais vous montrer mon super télescope..."

Irving Whitaker restait en arrière, pendant que le vieil astronome donnait quelques consignes d'utilisation de son télescope à la Poufsoufle. Crispin restait incroyablement concentré sur ses explications, et ce malgré la morve gelée qui jouait au trapéziste avec ses poils de nez.

"Miss Weaver, vous pourrez user de ce télescope pour parfaire votre observation des aurores boréales. Je veux veux que vous notiez sur ce calepin chaque détail qui pourrait vous paraitre important. Taille, couleur, durée... A vous de retranscrire, ce que vous voyez. La netteté de mon télescope se règle sur le coté, avec cette molette, et la profondeur du champ avec celle-ci. J'ai inséré une lentille spéciale qui vous permetra d'observer autant le ciel que le phénomène lumineux. Ne vous appuyez pas sur le socle du télescope, vous risqueriez de le faire basculer, et je serai obligé de vous balancer dans le vide pour étancher ma fureur..."

Le regard de Crispin jeta des éclairs à la blondinette. Puis il s'empressa d'apporter des explications scientifique sur les aurores boréales.

"J'imagine que deux godelureaux comme vous ignorent totalement les facteurs qui favorisent l'observation de ce phénomène physique que sont les aurores boréales. Je me trompe? Et bien je vais vous le dire. Les aurores boréales dépendent de deux facteurs! Le premier est le champ magnétique terrestre, le second les particules cosmiques chargées! En s’approchant de la terre, les particules chargées en protons et en électrons vont se faire piéger par le champ magnétique de notre planète.
Dans la haute atmosphère, les gaz raréfiés sont constitués de molécules
et d’atomes. Vous comprendrez alors que lorsque les molécules et atomes entrent en collision avec les
particules chargées, des émissions lumineuses en sont issues suite à
l’excitation de celles-ci. La couleur issue de cette réaction va
dépendre de la nature des différents atomes...
Est-ce clair?
"

Crispin se tourna vers Irving, comme si la seule personne ne pouvant comprendre ses explications était bien lui. Crispin qui éprouvait toujours un réel plaisir à le baisser, ne s'en priva pas...

"Je donnerai la leçon à un troll des cavernes décérébré, qu'il ferait une tête moins embouchée que la votre, monsieur Whitaker! Si vous ne comprenez pas, c'est que je peux rien pour vous! Vous êtes un âne bâté!"

Mais Crispin qui voulait poursuivre son acharnement sur le Gryffondor, se retint lorsque que le ciel finit enfin par se charger de couleurs, toutes plus admirables les unes que les autres. Alors que le soleil avait complètement disparu derrière l'horizon, les Aurores Boréales inondèrent les cieux de leur traines majestueuses. La bouche de Crispin s'ouvrit immense et béate devant ce spectacle à couper le souffle, et il se jeta sur Nora Weaver, comme l'aurait fait un enfant assistant pour la première fois à un feu d'artifice! La secouant par les épaules, il ne cessait de montrer d'un index tremblant d'émotions les aurores qui explosaient de toute par dans le ciel obscure de Laponie.

"Mais regardez moi ça, boudiou!!! Quel spectacle!!! Oh vous avez vu la belle bleue!!! Et la verte au dessus de la montagne, la bas!!! Par les noisettes du malin, que c'est beau!!!"

La nature offrit alors aux trois protagonistes l'un de ses plus spectacles...



Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 130103115452896234

Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 130103115653636636

Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 130103115904407234

Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 130103120000525503

Crispin aurait dû donner des explications, établir un cours théorique qui permettrait de mieux comprendre et d'expliquer cette mosaïque de couleurs qui sertissaient le ciel étoilé. Mais voila. Certaine choses ne nécessitent aucunes explications, et ne doivent être que admirer. Le professeur et les élèves se taisaient devant ce spectacle des dieux, ne pouvant prononcer un mot. Cet état de béatitude se prolongea durant un temps indéfini, jusqu'à ce que la vessie du vieil astronome le ramène sur terre et à des pensées moins contemplative.
Crispin Dérébusor commença alors à gesticuler bizarrement, un pied de chaque coté de la crête, puis sentant qu'il ne pourrait se retenir, il finit par avertir ses élèves.

"Je vais m'absenter deux secondes pour voir l'autre versant! Veuillez rester ici et ne point bouger! Monsieur Whitaker, n'oubliez pas de prendre des photos! Cela vous fera des souvenirs! Quant à vous miss Weaver, jetez-moi donc un œil à ce télescope, vous me donnerez ainsi vos impressions à mon retour!"

S'assurant d'être obéit, Crispin Dérébusor fit alors quelques pas en direction de l'autre versant de la crête. Une fois hors de la vue de ses élèves, il se mit à courir comme un dahu éclopé sur le flanc de la montagne. Puis trouvant un endroit parfait qui dominait l'impressionnante falaise de l'autre versant, il soulagea enfin sa vessie de l'envie pressante qui le rongeait depuis plusieurs heures. Crispin louchait littéralement de plaisir, jusqu'au moment ou, il crut distinguer une masse sombre juchée sur un pic de l'autre coté du gouffre béant...
Fronçant les sourcils, le vieil astronome tenta de déterminer si cette forme humanoïde n'était pas un tour joué par son imagination, et n'être au final qu'un simple rocher qui donnait l'impression de se mouvoir sous l'effet de la lumière vacillante des aurores boréales. Mais non...

Il s'agissait bien d'un homme... Non! Un loup... Peut-être même les deux...

Et les doutes de l'astronome sur sa véritable nature furent rapidement levés lorsque l'étrange masse obscure poussa un long hurlement lugubre en direction de la pleine lune. Crispin fut alors saisit d'une terrible appréhension, celle qu'ils couraient un grave danger...
Presque instantanément, comme une réponse au cri de loup humanoïde, une cavité de la falaise obscure s'embrasa alors sous le joug d'une lumière orangée et vacillante, comme si un millier de torches venaient de s'embraser d'un seul coup dans le ventre de la montagne!
Crispin Dérébusor ne chercha pas en savoir davantage et se précipita en direction de ses élèves, animé cette fois-ci par une réelle peur panique et désireux de fuir ce danger qui habitait les entrailles du Mont Haalti.
crispin manqua trébucher plusieurs fois dans le vide, sortant sa baguette dans sa course effréné, il finit par arriver sur le versant de ces deux élèves.

C'est alors que la montagne entière semblait être secouée par un violent grondement. Tout le glacier paraissait s'ébranler en une formidable avalanche de plaques!

Crispin n'était plus qu'à une dizaine de mètres des deux élèves placés sous sa responsabilité, lorsqu'il rugit comme un lion des montagnes pour les prévenir du danger imminent.

"Fuyez, pauvres fous!!!"

Une fissure impressionnante lézarda alors la glace, comme si tout un pan de la montagne était sur le point de s'effondrer. Crispin manqua perdre l'équilibre, alors que la glace et la neige se dérobait de roche et de la crête sur laquelle il se trouvait. Retrouvant ses appuis sur un sol plus stable, il vit alors, mortifié, ses deux élèves et son télescope être sur le point de basculer dans la coulée de neige!

Dopé à l'adrénaline, il les exhorta alors d'un geste du bras à le rejoindre et sauter sur la plateforme rocheuse sur laquelle il se trouvait, alors que son télescope venait lui de basculer définitivement dans le vide. Il tenta de sortir sa baguette, mais une violente secousse lui fit perdre l'équilibre et sa seule obsession fut alors de se raccrocher à la première prise venue. Perdant sa baguette dans ce réflexe de survie moldu, il tenta alors juste de survivre...

En contrebas de leurs position une gigantesque avalanche venait de se libérer et s’apprêtait à ensevelir l'ensemble de la vallée, et l'académie de Valtivaara. Le grondement gigantesque de l'avalanche finit par s'éloigner pour laisser nos trois aventuriers au bord d'un à pic impressionnant, alors que la brume et les volutes de neige envahissaient la vallée en contrebas. La musique du bal s'arrêta alors subitement, et des hurlements terrifiés jaillir des profondeurs...

[L'un de nos trois personnages courent un très grave danger, et se retrouve suspendu au dessus du vide accrocher par la simple étoffe de l'un de ses vêtements. Bref pour savoir qui se retrouve dans cette situation périlleuse, je vais procéder à un tirage au sort qui décidera qui de nous risque sa vie, et qui sont les deux sauveteurs...

Je vais jeter un dé de six faces, dont voici à qui correspond chacune des facettes :
]

1/ Crispin Dérébusor
2/ Irving Whitaker
3/ Nora Weaver
4/ Crispin Dérébusor
5/ Irving Whitaker
6/ Nora Weaver

Celui qui sera suspendu au dessus du vide sera...]


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 1bis10
Merlin
MerlinCompte fondateur
Messages : 3927
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeJeu 3 Jan 2013 - 13:33
Le membre 'Crispin Dérébusor' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé à 6 faces' : 1


Les messages postés avant le 17/12/16 par ce compte l'ont été sous le nom et par la joueuse de Chloé Hellsoft.
Irving Whitaker
Irving WhitakerCupipi décédé
Messages : 4386
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeVen 4 Jan 2013 - 21:31
Lorsque Nora saisit sa moufle, Irving lui adressa un large sourire rayonnant. Elle lui avait pardonné. C’était officiel. Bien sûr, cela n’effaçait pas toutes les horreurs qu’il lui avait dites, mais elle acceptait de balayer cette dispute au profit de leur amitié.
Ils tournoyèrent donc maladroitement pendant quelques minutes avant que leurs raquettes ne s’emmêlent et qu’ils ne tombent au sol en rigolant. Comme c’était bon de l’entendre rire de nouveau. C’était surement la chose qui lui avait le plus manqué durant ce dernier mois : Le sourire de son amie. Tandis qu’il chassait quelques flocons de neige du nez de la jeune fille, une tirade nettement moins mélodieuse que le rire de Nora se fit entendre :

"Vous n'avez pas finis avec vos pitreries, bande de berniques palmés!!! Par la barbe de Merlin, le temps de la récréation est terminé!!! »

Le vieil homme le qualifia ensuite de bec à foin, de cervelle de piaf, de petit faquin avant de dire qu’il avait des doigts en forme de godiveaux…

« Il s’est renouvelé dans ses insultes au moins, chuchota Irving à l’intention de Nora qui l’aidait à se relever, j’ai pas eu droit au traditionnel : Âne bâté. » ajouta-t-il en esquissant un léger sourire moqueur.

Aujourd’hui, Dérébusor pouvait bien lui balancer toutes les insultes qu’il connaissait, rien ne parviendrait à altérer la bonne humeur du Gryffondor. Il venait de se réconcilier avec Nora, dans un superbe décor de fan-fic guimauve carte postale, et il n’y avait que ça qui comptait ! Il suffisait de fermer son esprit aux paroles du vieux fou et de se concentrer sur le magnifique paysage alentour. Tandis que Crispin expliquait le fonctionnement du télescope à Nora, Irving passa la lanière de l’appareil photo autour de son cou avant d’enlever le cache qui protégeait l’objectif. Il tritura quelques boutons, joua avec la mise au point et immortalisa, en quelques clichés, le soleil couchant.

Ensuite Dérébusor se lança dans de longues explications scientifiques sur les aurores boréales mais Irving décrocha très rapidement. C’était beaucoup plus rigolo de s’amuser avec la focale de l’appareil photo qui était vraiment super puissante. En tournant une molette, il arrivait même à voir très distinctement Vaaltivara en contre bas…Peut-être qu’en zoomant davantage il parviendrait à prendre en photo Danny en train d’embrasser Artémis… Tandis qu’Irving tentait de faire la mise au point sur l’une des fenêtres de l’académie, l’astronome interrogea subitement :

« Est-ce clair?"

Le gryffondor décala sa tête de l’appareil pour observer son professeur qui venait de le questionner. Il n’avait aucune idée de ce « qui devait être clair » mais il hocha néanmoins la tête pour donner l’illusion qu’il avait compris.

"Je donnerai la leçon à un troll des cavernes décérébré qu'il ferait une tête moins embouchée que la votre, monsieur Whitaker! , répliqua le vieil homme qui n’était pas dupe, Si vous ne comprenez pas, c'est que je peux rien pour vous! Vous êtes un âne bâté!"

Irving ne pu s’empêcher de jeter un regard amusé à Nora en entendant l’insulte favorite de Dérébusor. Il regarda ensuite Crispin s’éloigner avant de reporter son attention sur son amie, divine dans la lumière crépusculaire. Braquant l’objectif sur elle, il l’immortalisa au milieu des cimes enneigées.

« Celle-là, elle est pour moi ! » lança-t-il en secouant la photo qui venait de sortir de l’appareil.

Il s’approcha de sa camarade pour lui montrer le cliché puis il le rangea précieusement dans la poche intérieur de son blouson. Les derniers rayons de soleil venaient de disparaitre derrière les montagnes et il était temps de s’installer sur les peaux de phoques que l’astronome avait étendues pour eux. Les trois membres de l’expédition se pressèrent donc, les uns contre les autres, pour lutter contre le froid et attendirent patiemment que le spectacle commence. Bientôt, de grandes trainées colorées illuminèrent le ciel lapon sous les yeux émerveillés d’Irving. Il n’y avait pas de mot pour décrire ce moment féerique. C’était . ..Magique !

Au bout d’une bonne heure, ce fut Dérébusor qui les sorti de leur contemplation. Le vieil homme commençait à s’agiter sur la paillasse et gesticulait bizarrement.

« Ca va pas m’ssieur ? » demanda Irving en se penchant légèrement en avant, pour voir Crispin qui était installé à l’autre extrémité.

"Je vais m'absenter deux secondes pour voir l'autre versant! Veuillez rester ici et ne point bouger! Monsieur Whitaker, n'oubliez pas de prendre des photos! Cela vous fera des souvenirs! Quant à vous miss Weaver, jetez-moi donc un œil à ce télescope, vous me donnerez ainsi vos impressions à mon retour!"

L’astronome s’éloigna tandis qu’Irving chuchotait sur un ton goguenard « j’suis sûr qu’il va pisser… ». Ricanant à sa propre remarque puérile, le gryffondor suspendit l’appareil à son cou et souffla doucement pour laisser échapper quelques volutes de buées. Maintenant qu’il était seul avec Nora, il pouvait peut-être lui reparler du réveillon, un peu plus sereinement que la dernière fois.

« Pour le trente-et-un, c’est pas grave si tu peux pas venir, j’comprends. J’sais qu’Amely te manque beaucoup et c’est normal qu’tu veuilles passer les fêtes avec elle. La famille, c’est important, j’uis bien placé pour le savoir. » ajouta-t-il avec un vague sourire.

En effet, depuis qu’il avait obtenu une autorisation spéciale pour quitter Poudlard et voir ses parents plus souvent, il allait beaucoup mieux. Enfin, il était toujours triste mais, entouré des siens, il se sentait mieux armé pour faire face à la maladie de son père… D’ailleurs, Nora ne devait même pas être au courant de tout cela, aussi il prit une profonde inspiration avant de se lancer :

« Tu sais, après qu’on s’soit engueulé, le jour de la sortie à Pré-au-Lard, j’suis parti à St-Mangouste. Voir mon père. Il est interné là-bas depuis septembre. La consumeuse. Précisa-t-il en devançant la question qu’aurait pu lui poser son amie, Hellsoft est v’nu m’cherché et depuis j’peux quitter l’école tous les week-ends pour aller l’voir…Il marqua une petite pause avant de continuer:

« Alors tu vois, j’ai pas à te juger : T’as besoin d’voir ta sœur autant qu’moi j’ai besoin d’voir mon père.»
ajouta-t-il en haussant les épaules.

Cependant, au moment où il terminait son explication, un hurlement lugubre se fit entendre, non loin d’eux.

« Putain c’était tout près ! » s’exclama Irving en se levant prestement tandis que les histoires de loups mangeurs d’homme lui revenaient en mémoire. Il balaya la montagne du regard à la recherche de la créature qui venait de pousser ce cri mais il ne vit que Crispin qui courrait dans leur direction.

« Profes… »

Le jeune homme n’eut pas le temps de finir sa phrase puisqu’un violent tremblement ébranla la montagne. Surpris et un peu effrayé, Irving s’accroupit au sol pour ne pas risquer de glisser dans la pente mais l’enseignant leur cria une toute autre directive :


"Fuyez, pauvres fous!!!"

Une large fissure lézarda la neige à quelques mètres d’eux. Irving ne put contenir un juron tandis qu’il attrapait Nora par le col de son blouson pour l’entrainer loin de ce piège. Courir avec des raquettes n’étant pas chose aisée, le jeune homme trébucha plusieurs fois mais s’efforça tout de même de maintenir la cadence. Pourtant, ils n’allaient pas assez vite. Ils n’auraient jamais le temps de rejoindre Dérébusor, songeait-il, tandis que le grondement derrière eux devenait de plus en plus assourdissant. L’astronome n’était plus qu’à quelques enjambées. *Plus que quatre* . Une foulée. *trois* Puis une autre.*deux*. Irving tendit le bras et attrapa la main de son enseignant. Cependant, alors qu’il se croyait enfin hors de danger, il vit avec horreur un pan de la plateforme où s’était réfugié Dérébusor se détacher de la montagne, entrainant avec lui le vieil homme dans le vide. Le gryffondor voulut resserrer sa prise autour des gants de l’astronome,mais sa moufle glissa.

« Professeur ! » s’exclama-t-il, horrifié, juste avant qu’il ne soit subitement tiré en avant par une force invisible. Enfin, plutôt par le poids de Crispin brusquement suspendu à son cou. Irving fut projeté sur le sol glacé, le souffle court, tandis que la lanière de l’appareil photo s’enfonçait profondément dans sa gorge, l’étouffant littéralement. Dans l’incapacité d’articuler quoique ce soit, Irving pria pour que Nora trouve la bonne solution qui les sauverait tous les trois…


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 20022510495774479
Nora Weaver
Nora WeaverProfesseur de Soins aux Créatures Magiques
Messages : 2266
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeDim 6 Jan 2013 - 13:42
Après leur avoir copieusement hurlé dessus pour s'amuser dans la neige au lieu d'étudier sagement les phénomènes célestes, en étant très imaginatif dans les insultes, comme le souligna Irving, Dérébusor rassura Nora sur les grondements inquiétants qui semblaient venir de la montagne. Le professeur d'astronomie entreprit ensuite de lui expliquer le fonctionnement du télescope et Nora l'écouta avec attention, hochant la tête à chaque nouvelle information, préférant éviter d'être jeter dans le vide pour avoir abimer le précieux télescope du vieillard.

Ce dernier se lança ensuite dans un cour théorique des plus ennuyants dans lequel Nora ne comprit pas la moitié des mots, elle écouta d'une oreille en se demandant quelle créature pouvait bien être un proton, et jeta un regard amusé à Irving qui semblait avoir complètement décroché et qui s'amusait avec l'appareil photo. Le professeur sembla s'en apercevoir également puisqu'il ne perdit pas cette nouvelle occasion de rabaisser le Gryffondor. Nora étouffa un éclat de rire derrière ces mains en entendant Dérébusor revenir à son insulté préféré. Il n'eut cependant pas le loisir de s'acharner Irving plus longtemps puisque le ciel se zébra tout à coup de trainées de couleurs toutes plus belles les unes que les autres. Ce spectacle magnifique sembla faire perdre la parole à Dérébusor, ce qui n'était pas peu dire, mais Nora avait à peine eut le temps de s'émerveiller d'une magnifique trainée d'un bleu cyan que le professeur la secouait par les épaules, visiblement surexcité.

Dès qu'il l'eut lâchée, Nora s'installa en compagnie des autres membres de l'expédition sur les peaux étalées sur la neige, et leva les yeux vers le ciel. il n'y avait pas de mots pour décrire le sublime ballet de couleurs et de lumières qui se jouaient sous leurs regards émerveillés. Elle aurait voulu que ça dure des heures, elle était transie par le froid, bien que blottie contre Irving pour se réchauffer, mais rien ne pouvait gâcher cet instant magique. Après un moment, le vieil astronome commença à s'agiter avant de dire qu'il allait explorer l'autre versant de la montagne, sans doute pour soulager sa vessie, comme le fit remarquer Irving avec une extrême délicatesse.

Alors que la jeune fille frottait ses gants l'un contre l'autre pour réchauffer ses doigts engourdis avant de manipuler le télescope que Dérébusor lui avait indiquer, Irving évoqua le sujet de leur dispute, bien plus sereinement cette fois. Il assura qu'il comprenait qu'elle veuille passer le nouvel an avec sa soeur et Nora se mordit la lèvre. Parce qu'en vérité elle n'avait pas tellement envie de passer le réveillon avec Amely -et Paul, sans doute- elle avait juste voulu éviter une dispute avec son ainée. Voyant le Gryffondor prendre une grande inspiration, comme pour se donner du courage, Nora le laissa poursuivre.

"Oh non...souffla-t-elle, horrifiée, en apprenant que le père d'Irving était interné à St-Mangouste depuis Septembre. Je suis désolée", ajouta-t-elle en posant une main sur l'épaule de son meilleur ami.

Combien de fois s'était-elle dit qu'elle devrait prendre des nouvelles du père de son ami ? Mais elle avait toujours estimé que ce n'était pas le bon endroit ou le bon moment, la vérité c'était qu'il n'y avait pas de bons ou de mauvais moment, seulement des gens trop lâches pour poser les questions difficiles. Elle aurait du être la pour soutenir Irving dans ces moments difficiles, et elle n'avait rien fait. Elle s'était interrogé sur sa mauvaise humeur passagère sans chercher de véritables explications, elle aurait du comprendre. Peu fière d'elle, la jeune fille baissa la tête, consciente qu'elle n'avait pas été une très bonne amie ces derniers mois, et ne releva le regard que lorsqu'Irving prit de nouveau la parole.

« Alors tu vois, j’ai pas à te juger : T’as besoin d’voir ta sœur autant qu’moi j’ai besoin d’voir mon père.» lança-t-il en haussant les épaules.

Il n'avait pas tort, elle avait besoin d'Amely, elle avait toujours eu besoin d'Amely. Elle cherchait son soutient quand elle avait un choix à faire, lui demandait de l'aide dès qu'elle avait un problème, et la gardait toujours comme un repère, un objectif. Mais Amely n'avait pas besoin d'elle. Sa sœur avançait dans la vie, et Nora ne lui manquait pas tant que ça. La jeune fille ne doutait pas de l'amour de son ainée mais prenait conscience que si elle avait besoin d'Amely, l'inverse n'était pas forcément vrai.

"C'est vrai, mais Amely n'a pas besoin de moi, répondit-elle avec un léger sourire. Irving, lui, avait besoin d'elle. Et elle ne le laisserait plus jamais tomber, elle s'en faisait la promesse. Alors si tu as encore une petite place pour moi..."

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase car un hurlement résonna dans la montagne lui glaça le sang. Elle se redressa en même temps qu'Irving, qui observait judicieusement que le cri avait paru venir tout près, et sortit sa baguette de la poche de son blouson.

"Tu...tu crois que c'était un loup ?" demanda-t-elle en essayant de ne pas avoir l'air terrifié.

Pour une fois elle fut heureuse de voir apparaitre le professeur d'astronomie qui revenait vers eux en...courant ? Pourquoi est-ce qu'il courrait comme ça ? Un violent tremblement ébranla alors toute la montagne et Nora laissa échapper un cri avant de tomber sur les genoux. Sa baguette lui glissa des mains et roula à quelques mètres de là.

"Fuyez, pauvres fous!!!"


Une large fissure zébra le sol, faisant trembler davantage la montagne. Nora eut tout juste le temps de récupérer sa baguette avant qu'Irving ne l'entraine un peu plus loin en la tirant par le col de son manteau. Complètement paniquée et le cœur battant à toute vitesse, elle se laissa guider par son ami en tentant de ne pas tomber, ce qui n'était pas aisé avec les raquettes. Ils se rapprochaient petit à petit de leur enseignant mais Nora avait l'impression qu'ils n'y parviendraient jamais. Ils n'allait pas assez vite. Pourtant, après quelques foulées supplémentaires, Irving tendit la main et elle fut soulagé de voir qu'il atteignait presque leur professeur. Baissant les yeux, Nora vit avec horreur une fissure lézarder dans la neige, juste entre le Gryffondor et l'astronome.

"Attention !" s'écria-t-elle en se jetant elle aussi en avant pour attraper la main de Dérébusor tendue dans leur direction.

Ses doigts se refermèrent dans le vide juste au moment ou le bloc de glace se détachait de la montagne. Horrifiée, elle vit Irving s'effondrer à son tour. Se penchant vers le vide, elle vit alors Crispin Dérébusor, suspendue au dessus du vide par...la lanière de l'appareil photo. *Restons calme* Irving était plaqué contre le sol, suffoquant sous le poids de Crispin. *Restons calme* Ce dernier était suspendu au dessus de plusieurs centaine de mètsre de vide, uniquement maintenu par la lanière d'un appareil photo datant de plusieurs siècles. *Restons calme* Et il fallait à tout prix qu'elle les sorte de là rapidement car la montagne continuait de trembler. *On va tous mourir !*

Nora regarda autours d'elle, la respiration agitée et le cœur battant la chamade, comme si elle espérait voir un sauveur sortir d'entre les sapins. Elle dut bien se résoudre à une terrible évidence : elle allait devoir se débrouiller. Elle ferma les yeux un court instant. Il y avait forcément une solution. Elle allait trouver une solution. Elle devait arrêter d'imaginer des scénarios catastrophes et se concentrer. Elle devait absolument faire remonter Dérébusor mais comment ? Essayant de calmer sa respiration, l'adolescente s'approcha du bord du précipice et dirigea sa baguette sur son enseignant. Elle qui était transie de froid quelques instants plus tôt avait soudainement beaucoup trop chaud et sentait même des gouttes de sueur perler à son front.

"Levi...Levicorpus..." bredouilla-t-elle d'une fois mal assurée.

Quelques étincelles crépitèrent à l’extrémité de sa baguette, mais rien ne se produisit. Se sentant sur le point de fondre en larmes, elle se força à resserrer ses doigts sur sa baguette et ravala les sanglots d'angoisse qui lui montaient dans la gorge. Et si son sortilège ratait ? Si elle n'arrivait pas à les sauver ? *Concentre toi !*

"Levicorpus !" lança-t-elle finalement d'une voix plus assurée en fermant les yeux, craignait de constater un nouvel échec.

Lorsqu'elle les rouvrit, un instant plus tard, elle ne put retenir un sourire de soulagement. Le sortilège avait fonctionné et le pauvre professeur d'astronomie était maintenant suspendu par la cheville au dessus du vide. réalisant qu'il serait peut-être temps de mettre fin à son calvaire, elle s'empressa de déposer Dérébusor sur la neige le plus délicatement possible avant de s'y laisser elle-même tombée, complètement vidée et encore tremblante d'émotions.


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 20022510012324176
Crispin Dérébusor
Crispin DérébusorPrisonnier de Skye
Messages : 69
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeDim 13 Jan 2013 - 11:11
Déséquilibré par la violente secousse, l'astronome sentit tout à coup le vide l'aspirer, au moment où il trébuchait dans l'immense précipice généré par l'avalanche. Pendant une fraction de seconde, Crispin Dérébusor eu une pensée pour son vieil ami Dumbledore. Lui aussi avait dû ressentir cette forme d'impuissance face aux lois de la gravité lorsqu'il était tombé du haut de la tour d'astronomie. Toute sa vie, Crispin avait toujours préféré garder les yeux rivés sur le ciel et voilà qu'à l'heure de sa mort, il prenait enfin conscience de la dure réalité du sol contre laquelle il allait s'écraser au terme de sa chute. Triste fin pour un homme qui rêvait de rejoindre les étoiles...

Non! Tout n'était pas finit! Loin de là! On ne se débarrassait pas aussi facilement d'une vieille branche tenace comme lui! Avec l'énergie du désespoir, il tenta alors de se raccrocher à la vie, et à la bribe de l'appareil photo qui entourait le cou du pauvre Irving Whitaker.
Suspendu ainsi au dessus du vide, le vieux professeur s'accrocha à celle-ci comme une vieille moule solidment ancrée sur son rocher en pleine tempête!

"Nom d'une fesse d'huitre! Du nerf Whitaker! Ne lâchez pas, et hissez-moi, maudit âne bâté! Mais restez solide sur vos jambes, bigre de bougre! On est lié l'un à l'autre désormais! Si tu sautes, moi je saute pas vrai? Hein Whitaker?"

Levant les yeux vers celui qui le maintenait encore en vie et en suspension, Crispin Dérébusor comprit très vite que celui-ci était sur le point de flancher et d'être entrainer dans le vide avec lui. L'astronome secoua alors la tête avec dépit, puis sur un ton sarcastique, il ajouta à l'attention de celui qui resterait comme son âne bâté préféré...

"Laissez tomber, Whitaker! Vous avez encore des tas choses à vivre, alors que moi, j'ai déjà bien vécu! Rejoignez l'Académie par le même chemin en suivant la boussole. Et même si je ne serai pas là pour le voir, accordez moi une faveur... Obtenez-moi un optimal au prochain devoir d'Astronomie juste pour me faire mentir sur le fait que vous êtes un âne bâté... Adieu les enfants!"

Crispin Dérébusor soupira longuement, et murmura une dernière parole. "Je rejoins Pluton...". Puis il lacha la bribe de l'appareil, au moment ou une incantation miraculeuse résonna dans les airs comme un coup de vent salutaire!

"Levicorpus !"

Chose inconcevable quelques secondes auparavant, mais c'était bien ce petit moineau de Nora Weaver qui le maintenait par la cheville au dessus du vide, et ce en usant d'un sortilège des plus compliqués pour une jeune fille de son âge. Malgré le sang qui lui montait à la tête, Crispin grimaça un sourire aux dents jaunis à la jeune Poufsouffle...

"Vous êtes tout simplement époustouflante, Miss Weaver!"

Cette dernière se contenta de le rapprocher de la petite corniche pour le déposer en sécurité dans la neige. Se relevant péniblement, l'astronome épousseta ses vêtements avant de regarder ses deux élèves avec intérêt, puis sans crier gare, il les enserra à tour de rôle dans le creux de ses bras osseux pour les congratuler.

"Vous formez un sacré bon binôme! Même si c'était pas gagné au départ, je vous dois une fière chandelle! Et j'essaierai de m'en souvenir aussi longtemps que ma mémoire défaillante me le permettra!"

La bonne humeur du professeur s'évanouit complétement lorsque son regard se retourna à nouveau du coté du vide. Après le grondement terrifiant de l'avalanche, la vallée en contrebas était désormais empreinte d'un silence morbide, comme si la neige avait étouffé les bruits alentours. Aucune note de musique ne parvenait de l'Académie...

"Nous devrions rentrer au plus vite à l'Académie, j'ai un très mauvais pressentiment, même si j'espère me tromper. Miss Weaver, reprenez la boussole! Nous allons suivre le même chemin que pour l'aller, ce qui nous permettra de contourner le couloir de l'avalanche! Par Merlin, j'espère que cette dernière n'a pas atteint...". Crispin s'était volontairement freiné dans ses explications pour ne point apeurer ses deux élèves. La baguette de l'astronome ayant disparue, il se tourna vers Nora Weaver pour lui indiquer la marche à suivre."Miss Weaver, en plus de la boussole, vous prendrez la tête de notre cohorte, et vous éclairerez la route de votre baguette..." Puis l'astronome donna ses ordres à Irving Whitaker. "Quant à vous, Whitaker, vous ferez à nouveau le mulet! Munissez vous du télescope et partons!"

Un long silence s'en suivit, et Crispin comprit très vite la nature de celui-ci. Son télescope fétiche venait de se faire absorber par l'avalanche, et jamais plus il ne le reverrait. Une petite larme perla au coin de l’œil de l'astronome alors qu'il contemplait le gouffre obscure qui avait engloutit son instrument d'observation. Le vieillard virevolta alors en direction de Irving Whitaker, la bouche pincée par la rancœur.

"C'est affreux...
Ou aviez-vous la tête! Pourquoi l'avoir laissé derrière vous? Connaissez vous le prix de la lentille magique dont il était pourvu? Non? Vous êtes vraiment un ...
"

Mais Crispin s'arrêta, comprenant bien vite qu'aussi douloureuse soit la perte de ce télescope, il avait la chance d'être en vie, et ce uniquement grâce à la double intervention de l'âne bâté et du petit moineau. Il balaya alors sa mauvaise humeur d'un geste de la main, puis déclara sur un ton redevenu calme.

"C'est pas grave... Retournons vite à l'Académie de Valtivaara."

C'est ainsi que le petit trio d'aventuriers reprit la route pour rejoindre la plaine de la Vaara, en toute hâte. Même si Crispin demeurait silencieux et tentait de rassurer ses élèves en leur disant que la descente se ferait en moitié moins de temps que la montée, l'astronome demeurait fortement soucieux de ce qu'il risquait de trouver en bas. Cette avalanche démesurée avait effondré la moitié du versant Sud du Mont Haalti, ensevelissant peut être l'académie sous des tonnes de neige, et causant de de nombreuses victimes. Mais Crispin balaya rapidement cette idée de son esprit, car il n'osait imaginer les conséquences qui résulteraient d'une telle catastrophe...
Alors que l'aube commençait à colorier l'horizon de ses teintes rosées, chassant définitivement les aurores boréales, Crispin s'inquiéta pour la première fois de la santé psychologique de ses élèves. Bien que sain et sauf, ils semblaient accuser le coup, et une certaine inquiétude légitime marquait leurs visages. Il tenta de les remotiver à sa manière, c'est à dire comme un ours tentant de caresser des oisillons tombés du nid...

"Vous inquiétez pas c'est pas une petite avalanche qui va avoir raison de nous, n'est-ce pas? Vous inquiétez pas pour l'académie et vos camarades! Ils sont certainement en train de vomir le jus de Lichen imbuvable que l'on leurs a servit pendant ce maudit bal. Rien de bien méchant..."

La lumière du jour reprenant peu à peu ses droits, Crispin jeta alors un coup d'oeil inquiet au mont Haalti qui se trouvait désormais derrière eux. l'éclat de l'aube lui offrit alors un spectacle dont il se serait passé. En effet, la montagne s'était séparée d'une grande partie de son manteau neigeux. Cette avalanche n'avait rien d’ordinaire, elle était démesurée! L'astronome resta presque une minute à regarder la montagne sur laquelle ils se tenaient tous une heure auparavant, et qui venait de diminuer de moitié...


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 130112081707377911
La petite expédition reprit la route, Crispin prenant cette fois-ci la tête des opérations et laissant les deux jeunes élèves derrière lui. Depuis qu'il venait de prendre du recul et constater de l'importance de l'avalanche, l'astronome commençait à cogiter sérieusement. Un brin égoïste, sa principale préoccupation au delà des victimes qu'il risquait de trouver en contrebas, était de savoir sur qui retomberait la responsabilité de cette terrible catastrophe naturelle...

Margot Adamson ou sa petite personne?

Minerva McGonagall risquait de sortir les griffes lorsqu'elle apprendrait ce désastre, et l'astronome savait qu'il serait dans la ligne de mire de la directrice, lui qui avait tant vendu ce projet et tout fait pour qu'il se réalise. Mais la sous-directrice Adamson n'était pas en reste non plus, elle, qui représentait l'autorité suprême de cette expédition nordique. Crispin Dérébusor ne voulait pas être le bouc émissaire dans cette histoire, et se jurait que si les choses s'avéraient plus graves que prévue alors il n'hésiterai pas à taxer Margot Adamson d'imprudence. Après tout c'est elle qui avait décalé la date de ce bal et privé les élèves de l'observation des aurores boréales? Et comme tout le monde sait, dans une avalanche, il vaut mieux être au dessus, qu'en dessous. Margot devrait s'en expliquer lors de la prochaine réunion du conseil d'administration, et Crispin n'hésiterait point à alourdir les charges pour s'éviter d'être aussi dans le collimateur de Minerva McGonagall.
Mais l'astronome n'espérait pas en arriver jusqu'à cette extrémité, il voulait simplement retrouver l'académie en un seul morceau et camoufler le danger que venait de représenter son escapade nocturne. Car sans l'avouer aux deux élèves, le vieux passionné d'astronomie avait prit l'initiative de monter au delà de la la limite autorisée lors du repérage effectué avec la petite guide laponne. Mais ne pas avoir une vision à trois cent soixante degrés était se priver d'une moitié du spectacle, et bien qu'enneigé et dangereux, Crispin avait décidé de rejoindre le sommet du mont Haalti, en négligeant les risques que cela comportait. Mieux valait que les élèves n'aient pas pas la langue trop pendue...
Comme par hasard le vieil homme se retourna vers Irving, et parut tout à coup mystérieusement concerné par la fatigue physique de celui-ci. Il fit même preuve d'un esprit altruiste inhabituel envers son mulet...

"Monsieur Whitaker, je vais porter le sac et faire le mulet à votre place. Vous avez déjà fournit pas mal d'efforts..."

Les tentatives d'approche du professeur Dérébusor était aussi visible qu'un Troll des cavernes en tutu au milieu d'un parquet de danseuses. Le clin d'oeil complice qu'adressa l'astronome à la charmante Nora Weaver ne l'était pas moins...
Mais cela n'empêcha pas le locataire de la tour d'astronomie de leur délivrer un savant conseil.

"Heu... Hum... Les enfants... Ils seraient préférables de ne rien dire... heu... au sujet de cette avalanche... nous devrions nous justifier... bref beaucoup de tracasseries pour pas grand chose. Donc j'aimerai bien, que vous restiez silencieux au sujet de ce petit incident... c'est comprit? Genre, vous n'aurez qu'à dire que les aurores boréales étaient magnifiques, et que tout est allé pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Voila c'est tout ce que j'avais à vous suggérer de dire..."

Puis le vieil homme acariâtre s'empressa de reprendre sa position initiale, au devant de la petite troupe, car il voulait être le premier à appercevoir l'Académie de Valtivaara intacte au milieu de sa vallée. Du moins c'est ce qu'il espérait...
Car lorsque il déboucha sur le virage où il avait vue la veille une empreinte de loup, et qui donnait une vue d'ensemble de la vallée, le cœur de Crispin se resserra. Le vieil homme accéléra, manquant s'entremêler dans ses raquettes pour rejoindre un petit promontoire qui lui offrit un panorama aussi chaotique que terrifiant. Le visage de l'astronome devint alors aussi blême que la neige qui recouvrait de toute part la vallée.

L'académie de Valtiraara avait tout simplement disparue...


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 130113091618716542
Les yeux exorbités par une effroyable stupeur, Crispin manqua de tomber à genoux devant cette étendue blanche, vide de vie. La triste vérité qu'il se refusait de croire, se présentait devant lui. l'Académie de Valtivaara avait été entièrement recouverte par la neige. Crispin devait évacuer la peur qui l'envahissait, et comme bien souvent dans ces cas-la, cela passait par des hurlements démesurés...

"Satanée mort blanche!!! Tu ne pouvais pas stopper ta course, il te fallait ensevelir l'Académie!!! Par la barbe de Merlin, cela tourne au désastre!!!"

Crispin Dérébusor voulut un instant masquer l'horrible réalité à ses deux élèves, mais cela se révéla vite impossible, au vue de l'étendue de l'espace touché par la catastrophe. Mais pour l'astronome le temps des lamentations n'était pas venue, il fallait passer au plus vite à l'action. Avec un peu de chance, les fondations séculaires de l'Académie de Valtivaara avaient résistées au choc de l'avalanche et piégeaient encore en son seins, élèves et professeurs. Il fallait donc agir!

"Jeune gens, le temps des larmes n'est pas encore venu! Nous allons organiser les secours et sauver ce qui peut encore l'être! Je suis persuadé qu'il y a une foule de survivants qui n'attendent que nous pour les extirper de leur tombe de glace..." En voyant le regard de ses deux élèves se troubler et ses propos manquant de tact, Crispin tenta de se rattraper maladroitement. "Mais voyons les enfants! Ne faites pas ces têtes! On va les secourir vos amis! C'est comme s'ils étaient enfermé dans un igloo géant... heu... enfin... Il est temps de passer à l'action; vite!"

Crispin et les deux élèves se précipitèrent en direction de la vallée blanche, sur les lieux ou se trouvait auparavant l'académie. La progression dans le sillon laissé par l'avalanche, parsemé de blocs de glace et neige meuble, devint alors des plus ardue. Malgré les raquettes, Crispin ne cessait de s'enfoncer, et chuta plus d'une dizaine de fois, face contre neige.

"Mais où sont-ils; bon sang!?"

Le vieil astronome pestait et commençait déjà à perdre espoir, lorsque il crut entendre des cris et des pleurs venant de dessous ses pieds. Rameutant ses deux élèves d'un geste de la main, il leurs demanda.

"Mon ouïe n'est plus aussi bonne qu'auparavant. Mais ne serait-ce pas des voix que nous entendons la?"

De dessous la neige jaillissait des complaintes presque inaudible, comme si tout un petit peuple de survivants éplorés se trouvaient en dessous. Le sang ne fit qu'un tour dans les veines desséchées de Crispin, et il donna alors des instructions presque militaire à Nora et Irving.
Se tournant vers la courageuse blondinette, il lui tendit la main, avant d'expliquer ses intentions.

"Miss Weaver, il me faut votre baguette pour avertir les secours magiques! Devant l'étendue de la catastrophe, il serait dérisoire de penser que nous pourrions organiser des secours digne de ce nom! Je vais envoyer des Patronus messager et mander une aide extérieure d'urgence! Il y a peut être des blessés la dessous!"

Se munissant de la baguette de Nora Weaver, sans même attendre une réponse de sa part, il s'adressa ensuite au Gryffondor.

"Quand à vous Whitaker, tenter de localiser d'où viennent ses cris! Il est important de connaitre la position exacte de l'académie. User d'un sortilège de déblaiement, pour dégager et identifier un espace concret où les secours pourront intervenir. Quoi? Vous m'avez l'air perdu! Faites vous aider de Miss Weaver, si en âne bâté que vous êtes, vous êtes incapable de vous servir de votre baguette!"

N'ayant guère de temps pour réprimander et passer ses nerfs sur son souffre-douleur attitré, Crispin brandit sa baguette et se concentra sur quelque chose d'agréable. Ses pensées s'envolèrent alors vers de vieux souvenirs de son enfance, ou s'échappant par la fenêtre de sa chambre, il rejoignait le toit en tuile de sa maison familiale pour s'allonger et observer les étoiles avec une vieilles paire de jumelle. Très vite la baguette de Nora Weaver commença à crépiter, et d'une incantation, le vieil astronome libéra son patronus....


"Spero Patrononum"

Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 130113104208294192
Un bouc lumineux se matérialisa, tournoyant autours de son maître Dérébusor, dans l'attente d'un ordre concret. Crispin continuait de se concentrer comme jamais pour utiliser son Patronus comme un messager, et qu'il puisse prévenir le monde extérieur du danger qui venait de frapper l'Académie de Valtivaara. Par un étrange phénomène, le Patronus se subdivisa en quatre entités lumineuses, qui partirent dans un galop lumineux en direction des quatre points cardinaux...
Crispin n'avait plus qu'à espérer que les secours viendraient à temps, car les victimes de l'avalanche devaient mourir de froid et commencer à manquer d'oxygène. En reportant son attention sur ses deux élèves, il lui sembla que ces derniers avaient enfin quadriller une zone vers laquelle orienter les recherches. En effet, une multitude de voix jaillissaient de dessous la neige...

"C'est peut-être cette maudite salle de bal qui se trouve en dessous. Laissez moi faire..."

Crispin gratta quelque peu la neige de ses mains pour sentir tout à coup sous ses ongles, une surface glacée plus résistante. Usant de la baguette de Nora, il prononça alors un sortilège sur sa propre personne...

"Sonorus!"

Crispin savait que dans des situations désespérées d'enfermement, il était important d'avoir un lien avec le monde extérieur. Et ce lien, Crispin souhaitait le créer en usant de sa voix puissante. Plaquant ses deux mains de chaque coté de sa bouche, il se baissa vers la zone dégagée pour hurler des encouragements.

"Il y a quelqu'un la dessous??? Vous m'entendez??? Tenez bon! Les secours arrivent! Vous allez être libérés! Manifestez-vous pour nous indiquer votre position!"

La puissance vocale de crispin fit quelque peu craquer la surface gelée de façon sinistre, signe qu'il ne fallait pas abuser de ce sortilège. Crispin lança d'ailleurs un regard effaré à ses deux élèves.

"Heu... Je crois que je ne vais plus recommencer... Tenez votre baguette, Miss Weaver... J'espère que les secours vont venir vite..."

En disant cela, Crispin n'avait point aperçut la petite lumière qui scintillait au lointain vers le Sud, signe qu'une myriade de traineaux magique venant de la capitale Helsinki, étaient sur le point d'envahir les lieux et organiser les secours...


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 1bis10
Irving Whitaker
Irving WhitakerCupipi décédé
Messages : 4386
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeLun 14 Jan 2013 - 22:21
Même suspendu au dessus du vide, Crispin Dérébusor trouvait tout de même de l’énergie pour insulter ses élèves.

« Hissez-moi, maudit âne bâté! »
« Arrêtez de gesticuler ! » cria Irving qui était accroupi au dessus du précipice, et attrapez donc ma main ! »

La bride de l’appareil photo risquait de lâcher à tout moment, et le vieil homme devait s’assurer une prise plus sûre que cette lanière en cuir. En même temps, c’était peut-être lrving qui n’allait pas tenir le coup. Il sentait le poids de son professeur peser lourdement autour de son cou et il savait très bien qu’il ne tiendrait pas plusieurs minutes dans cette position inconfortable.

« Dépêchez-vous ! » supplia-t-il en grimaçant, tout en tentant vainement d’attraper les doigts du vieil homme.

Le gryffondor luttait contre la gravité mais le poids de Crispin le faisait flancher en avant, inexorablement. Dans quelques secondes, il serait contraint de prendre une décision : Tomber dans le vide avec lui, ou abandonner le vieil homme.

« Nora, vite ! » implora-t-il en découvrant sa camarade qui s’était approchée du précipice, la baguette brandie en direction de leur professeur, Tu peux le faire ! » lança-t-il en lisant le doute marquer son visage. Mais malheureusement sa tentative échoua et seules quelques étincelles s’échappèrent de l’extrémité de sa baguette.

« Nora, tu peux le faire ! » répéta Irving avec conviction. Elle n’avait pas le choix. Elle devait réussir, sans quoi, ils étaient perdus. Malheureusement, malgré sa lutte pour garder le dos droit, le gryffondor s’affaissa brusquement dans la neige. Bordel. Il allait être entrainé dans le vide et mourir éclaté contre un rocher ...Qu’avait-il fait pour mériter ça ? C’est alors qu’il croisa le regard résigné de Dérébusor, qui lui fit ses adieux en lui demandant d’obtenir un O à son prochain devoir.

« Non professeur ne faites pas… »
Les mains du vieil homme lâchèrent la bride et le poids autour du cou d’Irving disparut subitement. Le gryffondor laissa échapper un cri de stupeur avant de plaquer ses mains sur son visage pour ne pas avoir à affronter la terrible vérité : Crispin Dérébusor venait de se sacrifier pour lui laisser la vie sauve. Il n’était plus qu’un tas de viande en charpie au bas de la montagne. Il ne l’insulterait plus jamais d’âne bâté. Il ne…

"Vous êtes tout simplement époustouflante, Miss Weaver!"

Irving sursauta et recula brusquement du bord de la corniche. Il n’en croyait pas ses yeux. Dérébusor était là, suspendu, la tête en bas au dessus du vide par …. Nora !

« Waaaaahhhh Aaaaah Aaahhh !,jubila le gryffondor sous le coup du soulagement, T’es géniale ! » ajouta-t-il en se levant. Il attendit toutefois que son amie ait déposé le vieux fou sur la terre ferme pour la serrer dans ses bras. Elle avait assurée. Comme toujours ! Le vieil astronome se joignit bientôt à leur étreinte.

"Vous formez un sacré bon binôme! Même si c'était pas gagné au départ, je vous dois une fière chandelle! Et j'essaierai de m'en souvenir aussi longtemps que ma mémoire défaillante me le permettra!"

« Dire que votre dernière volonté c’était que j’ai un O en astronomie ! plaisanta Irving en riant de bon cœur, quant j’vais raconter ça aux autres, y vont pas me croire ! »

Le sourire du Gryffondor se figea instantanément après cette tirade. Les autres. En bas. Dans la vallée. Irving relâcha Nora et s’approcha du gouffre qui s’était ouvert sous leurs pieds. Le brouillard empêchait de voir les dégâts causés par l’avalanche mais l’orchestre du bal ne jouait plus.

*Ça ne veut rien dire* songea-t-il pour se rassurer face à ce mauvais pressentiment.

Crispin prit alors la direction des opérations en disant qu’ils devaient vite redescendre dans la plaine. Il demanda à Nora de reprendre son rôle de boussole et chargea Irving du télescope. Le Gryffondor regarda autour de lui mais il devait bien se rendre à l’évidence. Ni lui, ni son amie n’avait songé à prendre la précieuse lunette dans leur course folle contre la mort. Dérébusor s’emporta alors avant de se calmer subitement, la promesse qu’il avait faite un peu lui tôt, lui revenant surement en mémoire.

Les trois membres de l’expédition se mirent donc en route, sans télescope, et en silence. Pendant un long moment, seuls les crissements de leurs pas sur la neige raisonnèrent en écho contre le flanc éventré du mont Halti.

*Danny, Georgia, Juliet, Jerem’*


Les noms des amis d’Irving tournaient en boucle dans sa tête. Et s’ils leur étaient arrivés quelque chose ? Et si l’Académie avait été ravagé par cette énorme vague de neige ?

« C’est pas possible, finit-il par dire à voix haute, Valtivaraa est là depuis des millénaires ! Les lapons ne l’auraient jamais construite dans un couloir d’avalanche… » ajouta-t-il en secouant la tête. Dérébusor alla dans son sens en disant que leurs camarades devaient être en train de vomir leur jus de Lichen à l’heure qu’il était. Irving hocha la tête, faignant d’avoir l’air convaincu même si un profond malaise s’était insinué en lui. Malaise qui s’intensifia lorsque leur professeur leur demanda de ne rien dire sur les conditions de l’avalanche.

« Pourquoi ? demanda vivement le gryffondor en fronçant les sourcils, on a rien fait de mal ! » s’exclama-t-il avant de fermer la bouche, frappé par un éclair de lucidité.

Se pouvait-il qu’ils soient à l’origine de ce cataclysme ? Après tout, la montagne s’était fissurée pile à l’endroit où ils étaient… Cela ne pouvait pas être une coïncidence ! Ils étaient la cause de se désastre ! Irving ôta son bonnet, mortifié, et accéléra le pas.

Au bout d’une bonne heure de marche, la lumière du jour commençait à poindre, colorant les cimes environnantes d’une jolie teinte orangée. Le gryffondor, en nage, s’essuya le front et farfouilla dans ses poches à la recherche du cliché qu’il avait pris la veille.


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 130114101924165447
Les montagnes avaient la même couleur mais l’air insouciant de Nora avait disparu, laissant place à une profonde inquiétude qu’Irving partageait avec son amie. Néanmoins, ils seraient bientôt fixés sur le sort de leurs camarades, puisqu’enfin, ils approchaient du petit promontoire qui donnait sur l’Académie. Envahi par l’espoir de découvrir le palais de glace intact, Irving se mit à courir pour rejoindre son professeur qui observait déjà le panorama en contrebas.

Mais lorsque le Gryffondor découvrit le spectacle de désolation qui s’offrait à lui, il tomba à genoux, les jambes coupées par cette vision d’apocalypse. Il n’y avait plus aucune trace de l’Académie. Elle avait été ravagée ou ensevelie sous d’énormes blocs de neige. Il n’y avait plus rien. Rien. Le jeune homme attrapa sa tête entre ses mains et ferma les yeux, dans l’espoir que tout ceci ne soit qu’une horrible hallucination. Ce n’était pas possible. Danny. Georgia. Juliet. Jeremy. Le professeur Hellsoft et le bébé qu’elle attendait. Engloutis. Tous. Par leurs faute.

Incapable de dire quoi que ce soit, le jeune homme s’assit au sol en sentant sa gorge se nouer et sa vision se brouiller. Impossible. Il ne voulait pas y croire. Ils n’étaient pas là-dessous. Des larmes dévalèrent ses joues sans qu’il ne puisse les retenir. Au bout de quelques secondes, il attrapa la main de Nora qui était non loin de lui et la serra très fort, comme pour se raccrocher à la vie, devant tant de désolation.

"Jeune gens, le temps des larmes n'est pas encore venu! Nous allons organiser les secours et sauver ce qui peut encore l'être! Je suis persuadé qu'il y a une foule de survivants qui n'attendent que nous pour les extirper de leur tombe de glace..."

Les yeux rougis, le gryffondor jeta un regard incrédule à leur professeur qui tenta de se rattraper tant bien que mal.

"Mais voyons les enfants! Ne faites pas ces têtes! On va les secourir vos amis! C'est comme s'ils étaient enfermé dans un igloo géant... heu... enfin... Il est temps de passer à l'action; vite!

« Il a raison, souffla Irving en essuyant son visage sur son avant-bras, il y a peut-être des survivants… Faut qu’on aille voir… » ajouta-t-il en se remettant debout malgré ses jambes tremblantes.

Les trois membres de l’expédition se retrouvèrent bien vite au milieu du chaos laissé dans le sillon de l’avalanche. Les strates de glace qui avaient dévalées le mont Haalti étaient tellement gigantesques qu’Irving avait du mal à croire que quelqu’un puisse survivre à cet assaut destructeur. Néanmoins, il tendait l’oreille et observait chaque parcelle en espérant trouver un indice qui prouverait que leurs amis n’étaient pas morts. Alors qu’il commençait sérieusement à perdre espoir, ce fut Dérébusor qui entendit les premiers signes de vie souterraine.

"Mon ouïe n'est plus aussi bonne qu'auparavant. Mais ne serait-ce pas des voix que nous entendons la?"

Le cœur battant Irving colla son oreille au dessus d’une longue crevasse et s’efforça de se concentrer sur d’éventuels sons provenant d’en dessous. C’est alors qu’il l’entendit. Un faible murmure, presque inaudible.

« Il y a des gens la d’ssous ! » s’exclama-t-il en se redressant vivement, ils sont là, il faut faire quelque chose, professeur ! »

Le gryffondor reporta son attention sur Nora et s’autorisa même un léger sourire. Ce n’était peut-être pas aussi catastrophique que ça en avait l’air ! Dérébusor avait peut-être raison. L’académie ne s’était visiblement pas écroulée sous la déferlante de neige.

Sans attendre une minute de plus, Crispin envoya un Patronus chercher les secours avant de demander à Nora et Irving de dégager un espace pour les accueillir.

« On a plus urgent à faire non ? lança le jeune homme à son enseignant, il faut entrer en contact avec les rescapés et leur dire qu’on est allé chercher de l’aide et qu’on va les secourir! » s’exclama le jeune homme, reboosté par l’adrénaline. Il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour rassurer ses amis et les tirer de là. Il n’y avait pas une seconde à perdre. Crispin usa alors d’un sonorus pour avertir les survivants mais le sortilège déclencha un profond grondement juste sous leurs pieds… La surface de glace se lézarda à plusieurs endroits tandis qu’Irving s’immobilisait. Tout doucement, il tourna la tête en direction de Nora avant de lui souffler :

« J’ai l’impression d’avoir déjà vécu ça… »


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 20022510495774479
Nora Weaver
Nora WeaverProfesseur de Soins aux Créatures Magiques
Messages : 2266
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeMar 15 Jan 2013 - 23:46
Soulagée de voir son professeur d'astronomie se remettre sur ses pieds, Nora se laissa aller à un sourire et enlaça Irving qui la serrait dans ses bras. Elle fut un peu surprise de voir Dérébusor se joindre à leur étreinte, et échangea un regard perplexe avec son ami quand l'enseignant les félicita chaleureusement. Il n'avait jamais été de si bonne humeur.

"Tu n'auras jamais O en astronomie, tu confonds toujours Pluton et Neptune !" répondit-elle à la plaisanterie d'Irving avant d'éclater de rire.

Son sourire s'effaça quand elle vit le Gryffondor s'approcher du gouffre qui s'était ouvert sous leurs pieds. Elle avait plus cherché à savoir d'où venait cette avalanche mais une autre question s'imposait désormais : jusqu'où était-elle allé ? Nora avait un piètre sens de l'orientation et elle était incapable de dire à quelle distance ils se trouvaient de l'académie, ni-même sur quel versant de la montagne était située cette dernière. Elle ne put empêcher son ventre de se nouer d'angoisse. La jeune fille essaya de se rasséréner, l'académie était sans doute bien plus loin, et de l'autre coté, il y avait peu de chances pour qu'elle se trouve juste dans le couloir de l'avalanche, n'est-ce pas ? Dérébusor balaya bien vite toutes ses pensées rassurantes avec une remarque des plus inquiétante.

"Nous devrions rentrer au plus vite à l'Académie, j'ai un très mauvais pressentiment, même si j'espère me tromper. Miss Weaver, reprenez la boussole! Nous allons suivre le même chemin que pour l'aller, ce qui nous permettra de contourner le couloir de l'avalanche! Par Merlin, j'espère que cette dernière n'a pas atteint..."

Nora blêmit alors que son cœur se mettait à tambouriner dans sa poitrine. Non, il se trompait. C'était impossible. Elle refusait de l'envisager. Non, ils allaient bien. Ils allaient tous bien. Il ne pouvait pas en être autrement. Mais elle avait beau lutté de toute ses forces, l'idée que quelque chose de grave ait pu se passer s'insinuait en elle et infiltrait les moindres recoins de son esprit. Incapable de penser à autre chose qu'à la salle de bal complètement ravagée, à l'académie détruite, et à tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur, elle n'entendit même pas le vieil astronome pleurer la perte de son télescope.

La jeune fille ne sortit de sa torpeur que lorsque son enseignant lui demanda de se mettre en marche et d'éclairer la route de sa baguette. Tout en commençant à avancer elle sortit la boussole et se mit à réfléchir à toute vitesse. Ils étaient partis au Nord-Est, donc par rapport à eux l'académie devait se trouver au Sud-Ouest. Nora tourna la tête dans cette direction et s'arrêta un instant, muette d'horreur. C'était juste en dessous du versant de la montagne qui venait de s'effondrer. L'image de l'avalanche balayant l'académie comme un château de carte la fit frémir et elle sentit la boule d'angoisse au creux de sa gorge se serrer d'avantage. Ses yeux se remplir de larme alors qu'elle voyait les visages de tous ses amis défiler dans sa tête. Artémis, Danny, Jeremy, Jane...Elle voulait se persuader qu'ils allaient bien mais c'était de plus en plus difficile.

Irving semblait en proie à la même inquiétude puisqu'il tenta de se rassurer en disant que les lapons n'auraient jamais construit l'académie dans un couloir d'avalanche. La Poufsouffle hocha vivement la tête, se raccrochant à cette idée comme on s'accroche à la vie, ou à une bride d'appareil photo.

"Et ils doivent avoir l'habitude, l'académie est forcément protégée par des sortilèges et des enchantements et..."

Même elle n'y croyait pas. Alors que les premières lueurs de l'aube apparaissaient, et maintenant qu'ils étaient revenus sous le brouillard, elle chercha désespérément à apercevoir l'académie mais ils étaient encore trop loin. Elle n'aurait l'esprit tranquille que lorsqu'elle serait certaine que tout le monde allait bien. En attendant, elle ne pouvait s'empêcher de s'imaginer le pire. Et s'il ne restait que des ruines ? S'il n'y avait plus personne ? Son cœur se serra et elle ralentit un peu. Elle n'avait plus du tout envie d'arriver, elle avait trop peur de ce qu'ils allaient trouver.

Elle se fit aussitôt doubler par Irving et Crispin, dont elle n'écouta la conversation que d'une oreille, il était visiblement question de ce qu'il faudrait raconter aux autres ou pas. La seule chose qui intéressait Nora était de savoir si il y aurait des gens à qui raconter ou ne pas raconter leur périple. Après un dernier virage, leur petit groupe arriva à la base du promontoire qui leur offrirait une vue plongeante sur l'Académie. Irving accéléra mais Nora s'arrêta. Elle avait peur d'affronter la vérité.

Elle vit Irving tomber à genoux, entendit Dérébusor se mettre à hurler, et elle comprit. Pourtant elle n'arrivait pas à réaliser, c'était impossible. C'était trop dur, trop douloureux, c'était injuste. Elle aurait tout donné pour pouvoir passer ce qui restait de la nuit à écouter Jane se plaindre, pour subir les évaluations surprise d'Adamson ou pour passer des heures sous la pluie à attendre que Danny arrive aux entrainements. Mais ils n'étaient plus là. Nora sentit des larmes tièdes couler sur ses joues glacée et ne chercha pas à les essuyer. Elle trouva tout juste la force de faire quelques pas pour se laisser tomber à coté d'Irving qui lui attrapa la main. Elle se laissa aller contre lui avec l'envie de rester comme ça pour toujours. Elle ne se relèverait pas de ça, elle n'en avait pas la force. Elle ne pouvait que rester là, à pleurer dans la neige.

"Jeune gens, le temps des larmes n'est pas encore venu! Nous allons organiser les secours et sauver ce qui peut encore l'être! Je suis persuadé qu'il y a une foule de survivants qui n'attendent que nous pour les extirper de leur tombe de glace..."

Les mots étaient durs, mais Nora savait qu'il avait raison, et Irving l'avait comprit aussi puisqu'il assurait qu'ils devaient aider les survivants. Elle hocha la tête, consciente que c'était la chose à faire, mais ne bougea pas pour autant. Aider les survivants. Cela voulait dire affronter les morts. Savoir qui avait eu de la chance et qui n'en avait pas eu, en retrouver certains mais pas d'autres. C'était trop dur, elle ne pouvait pas. Irving dut l’attraper par le bras pour l'aider à se relever et elle parvint tout juste à tenir sur ses jambes flageolantes.

"Je peux pas..."souffla-t-elle entre deux sanglots. Mais elle garda la main d'Irving dans la sienne et le laisse l'entrainer à sa suite.

Ils entreprirent de se rapprocher du lieu où aurait du se trouver l'académie mais la progression était rendue difficile par l'épaisse couche de neige fraichement déposée, Nora ne cessait de tomber et perdit une raquette en route, mais ne s'arrêta pas pour autant. Elle était incapable de réfléchir, d'analyser, de comprendre et n'agissait plus que comme un automate. La tristesse était bien là et les larmes continuaient de rouler sur ses joues mais elle était comme absente. Elle refusait de réaliser que tout ça se passait réellement. Elle tendit machinalement sa baguette à l'astronome quand il la lui demanda et regarde les patronus s'éloigner d'un regard vide.

Regard qui s'éclaira d'une lueur d'espoir lorsque Dérébusor prétendit avoir entendu quelque chose. D'un regard inquiet, elle observa Irving coller son oreille au dessus d'une crevasse.

« Il y a des gens la d’ssous ! » s’exclama-t-il en se redressant vivement, ils sont là, il faut faire quelque chose, professeur ! »

Ils étaient en dessous, et s'ils entendaient leurs voix c'était que l'académie avait du résister au choc de l'avalanche. Ils étaient peut-être tous vivants ! Animée par un nouvel espoir, Nora répondit au sourire d'Irving et essuya ses larmes du dos de son gants, écoutant avec attention les consignes de Dérébusor. Ce dernier se chargea d'ailleurs d'avertir les autres de leur présence, en usant d'un sonorus. La voix, déjà puissante, du professeur fut terriblement amplifiée et eut pour effet de fissurer la glace en plusieurs endroits. Nora se figea aussitôt.

« J’ai l’impression d’avoir déjà vécu ça… »

Elle se souvenait parfaitement de leur première expérience sur une surface gelée, elle aussi. Avec un sourire nostalgique elle repensa à leurs quelques figures de patinage, à la glace qui avait commencé à se fissurer de la sorte, puis qui s'était brisé aussitôt. Le sourire de la Poufsouffle disparut aussitôt et ses yeux s'arrondirent d'horreur. Il devait y avoir plusieurs mètres de neige et de glace entre eux et l'académie et tout cela ne semblait tenir que dans un équilibre très précaire...Equilibre qu'ils menaçaient en se déplaçant sur la surface gelée. Cette fois si la glace cédait, ce n'était pas un plongeon dans l'eau froide du lac qui les attendait...Ils risquaient de définitivement condamner leurs camarades.

"On va tous les tuer....gémit-elle. Ils n'étaient pas bien lourds en comparaison de la masse de neige, mais la moindre variation de pression pouvait sans doute faire céder les murs et le plafond de l'académie. Ne bougez plus ! intima-t-elle avant de se souvenir qu'elle s'adressait en partie à un professeur. Euh...S'il-vous-plait. Monsieur..." ajouta-t-elle un peu moins vivement.

Nora osait à peine respirer. Le moindre faux-pas pouvait faire s'effondrer l'école de glace, et engloutir sous des tonnes de neige tous ceux qui s'y trouvaient...


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 20022510012324176
Irving Whitaker
Irving WhitakerCupipi décédé
Messages : 4386
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitimeSam 26 Jan 2013 - 19:46
La conclusion du topic est ici ! Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 1071211947




[RP terminé]


Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] 20022510495774479
Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
Horreur Boréale... [Irving, Nora & Crispin] Icon_minitime