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Le livre égaré [Cassandre & Juliet]

Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeMer 14 Nov 2012 - 23:04
17 novembre 2006

Juliet marchait dans les couloirs de Poudlard, un livre à la main. Elle était dans un état étrange, où se mêlaient une haine énorme, une fureur immense et pourtant une tristesse immesurable. Et ça, à cause de Jonathan Cassel, ce… Cet… Bon, n’employons pas de mot pour le décrire, je ne sais pas si j’en connais un qui résumerait assez bien les pensées que la jeune femme avait en ce moment envers le Serpentard.
Le jeune homme l’avait laissé, quelques minutes auparavant, après lui avoir déclaré tant d’horreurs qu’elle en avait des frissons rien que d’y repenser. Elle n’arrivait pas à déterminer le pire passage. Elle ne voulait même pas le déterminer, d’ailleurs. Juliet ne comprenait pas comment il était possible de faire autant de mal à quelqu’un qu’on considérait comme une amie. Elle savait très bien qu’elle ne pourrait plus jamais considérer Jonathan comme tel, et songeait ironiquement que Cassel dépassait de loin, de très loin, ceux qui l’avaient blessé par le passé.

Crispant ses doigts sur la couverture du livre qu’elle tenait, la rouge et or tourna à l’angle d’un couloir. Penser à cela la mettait hors d’elle, et elle n’avait à présent qu’une envie : frapper très fort, dans n’importe quoi – mais si de préférence cela pourrait être Jonathan, ce serait parfait – pour éliminer cette haine qui s’était immiscée sournoisement en elle. Et pourtant, elle continuait de marcher, un ouvrage de sortilège qui n’était pas le sien, mais celui de Cassandre Harper à la main. Non, elle et la petite Gryffondor de quatrième année n’étaient pas brusquement devenues amies, mais alors qu’elle s’apprêtait à remonter à la Tour de Gryffondor, le nouveau concierge, monsieur Silvester, lui avait demandé de ramener à Cassandre son livre qu’elle avait oublié à la bibliothèque, avant de partir précipitamment – peut-être à la recherche de Donald McWilde ? – laissant la septième année avec une mission qu’elle n’avait même pas eut le temps de refuser. Vie cruelle.

Après avoir vérifié dans la salle commune que sa camarade ne s’y trouvait pas, la jeune femme était redescendue pour connaître l’emploi du temps d’Harper et savait à présent qu’elle devait se trouver pas très loin de la salle de Défense Contre les Forces du Mal.

Justement, alors qu’elle relevait la tête, Juliet l’aperçu et s’arrêta. Elle n’avait aucune – mais alors aucune – envie d’y aller et de supporter l’air supérieur de la petite Harper. Cependant, elle s’avança tout de même et appela :

« Harper ! »

Se plantant devant la jeune fille, elle lui tendit son livre, avant de déclarer, d’un ton un peu trop brusque :

« Ton livre de sortilège. Tu l’avais oublié je ne sais pas où et Silvester m’a demandé de te le rapporter. Bref, voilà. »

Lui livre toujours tendu en direction de Cassandre, Juliet attendait que cette dernière daigne bien reprendre son fichu manuel, pour pouvoir rentrer au chaud dans la salle commune, trouver sa petite sœur, et s’affaler avec elle sur un fauteuil. Et puis regarder le feu crépiter, Leah blottit contre elle. Elle ne se doutait pas un seul instant qu’elle ne goûterait pas à la tranquillité avant un petit moment…
Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeDim 18 Nov 2012 - 21:16
Tout en étouffant un bâillement, Cassandre nota les derniers mots du professeur Clearwater à propos des loups-garous. Cours qu'elle connaissait déjà, ayant lu un livre sur ce sujet le mois dernier. Cette année, elle avait encore plus de temps pour lire, ce qui n'était pas peu dire. Attrapant machinalement un élastique dans sa trousse, elle sépara sa chevelure en trois parties pour les tresser. Elle se languissait de la sonnerie. Pas qu'elle n'aimait pas ce cours, mais le professeur Clearwater était d'une humeur encore plus massacrante que d'habitude. Ce qui n'était toujours pas peu dire. A la sortie, il faudrait qu'elle bosse ses sortilèges pour demain. Elle avait intérêt à travailler sa pratique, pour rapporter des points à sa maison. C'était le seul moyen pour calmer un peu ses camarades de classe, même si les moqueries avaient diminuées, depuis le début du mois. Les gens se lassaient. Tant mieux.

Bondissant à l'entente du son strident, elle rassembla ses affaires et sortit de la salle d'un pas rapide. La salle commune étant trop bruyante, elle n'avait qu'à retourner à la bibliothèque où elle était tout à l'heure. Elle se mettait à la table du rayon Runes, où jamais personne ne venait. Là-bas, elle pouvait rester des heures tranquille, juste à réviser et à marmonner des sortilèges pour que Pince ne l'entende pas. C'est ce qu'elle se disait en parcourant le couloir, ses livres blottis contre sa poitrine et sa baguette à portée de main dans sa poche.
Jetant un regard noir à un première année qui avait manqué de lui rentrer dedans, elle s'apprêtait à descendre les escaliers quand une voix féminine l'interpella. Méfiante - on ne savait jamais avec ses camarades - elle referma les doigts sur sa baguette magique avant de se retourner brusquement pour faire face à Juliet Wilson, une fille de sa maison. Fronçant les sourcils - agressive comme elle pouvait l'être, Wilson pouvait lui chercher des noises - elle lança abruptement.

- Quoi ?

Avisant un livre de sortilège corné comme le sien, sa colère se changea en une agréable surprise. C'était... gentil, de la part de Wilson, d'avoir pris le temps de lui ramener son bouquin. Elle aurait pu faire comme Mary Coldwater et le mettre dans la cheminée de la salle commune. Sentant un sourire naître sur ses lèvres, elle s'apprêtait à remercier chaleureusement sa camarade quand la dernière phrase la fit déchanter. Non seulement elle était brusque mais en plus elle réduisait à néant les espoirs de Cassandre. Elle avait vraiment cru que Juliet faisait ça par pure gentillesse, mais non. Elle était obligée. Et n'était même pas ravie de le faire. Vexée et désappointée, elle lança un regard noir à Wilson en saisissant brusquement son livre avant de le fourrer dans son sac.

- Merci, c'est tellement gentil de ta part, t'as l'air tellement ravie de le faire. Merci pour ton grand cœur et ta gentillesse, Wilson, ils sont tellement renommées chez les Gryffondor, persifla-t-elle.

Elle aurait au moins pu faire semblant.


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Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeLun 19 Nov 2012 - 19:54
Juliet avait tout de même fait des efforts vis-à-vis de Cassandre. Déjà, elle lui avait ramené son livre, alors qu’elle aurait très bien pu l’abandonner dans un couloir, ou sur une table de la salle commune. Elle était ensuite venue à sa rencontre, au lieu de le confier à une camarade de classe de la jeune fille. Elle lui avait même adressé quelques mots, du ton le plus calme dont elle était capable de faire preuve aujourd’hui. Bon, un ton calme assez brusque, mais quand même, l’intention (bien qu’elle puisse être complètement invisible aux yeux de sa cadette) était là.

Elle ne fut donc pas réjouie – déjà qu’elle ne l’était pas au départ – de voir cette dernière lui répondre sur un ton ironique au possible que cela était vraiment gentil de sa part et qu’elle avait l’air ravi de le faire. Elle la remercia ensuite – tout aussi ironiquement – pour son grand cœur et sa gentillesse, tellement renommés chez les Gryffondor.

La rouge et or secoua la tête en soupirant, complètement lasse, sentant toutefois la colère envahir son corps. Colère absolument pas proportionnelle à la pique que lui avait lancé sa camarade. Elle la dévisagea, avant de respirer un bon coup, histoire de ne pas se mettre à hurler sa colère – qu’elle réservait à cet abruti de Cassel.

« Bon écoute, je t’ai ramené ton livre non ? Je ne l’ai pas laissé dans un couloir, ou sur une table de la salle commune pour que tu le retrouves en rentrant ? Je ne l’ai pas brûlé, pas abîmé. J’avais aucune raison de le faire mais le fait est là. J’ai fait tout Poudlard pour te donner ton bouquin, alors que j’ai juste passé une journée horrible. Alors j’pense que ouais, ma gentillesse, elle est bien là. »

Fière de sa tirade – elle ne s’était pas mise à hurler, n’était pas au bord des larmes ni rien – elle fixa sa jeune camarade. Elle avait eu vent que son père avait perdu son post de haut placé au Ministère et rapidement se demanda comment la jeune fille prenait la nouvelle.

Puis elle haussa les épaules. Ce n’était pas ses affaires, elle ne connaissait pas Cassandre, après tout. Et de toute façon, il fallait qu’elle songe à vivre avec ses propres problèmes, avant de se mêler de ce qui ne la regardait absolument pas.
Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeLun 19 Nov 2012 - 21:13
D'un geste machinal, Cassandre se mit à enrouler le bout de sa tresse entre ses doigts. Ce qu'énonçait Wilson n'était pas faux. A sa place, d'autres ne se seraient pas gênés et auraient sauté sur l'occasion pour lui causer du tort. Et même si ton était brusque, elle aurait pu faire pire. Lâchant soudainement sa tresse qui retomba sur son épaule, Cassandre leva les yeux vers sa camarades, bien plus grande qu'elle.

- Certes. J'avoue que tu aurais pu faire pire. C'est vrai, d'autres ne se seraient pas gênés.

Elle se racla la gorge, un peu embarrassée. Elle n'avait pas l'habitude d'employer ce ton là avec ses camarades, la plupart du temps, elle les envoyait sur les roses. Elle concédait un ton amical à Darren O'Connor, mais c'était tout.

- Je te remercie, Wilson. Pour mon livre. C'était sympa de ta part. Je n'aurai pas dû te crier dessus comme ça. Une habitude. Excuse-moi, veux-tu ?

Elle n'avait pas l'habitude de reconnaître ses fautes - elle en faisait rarement de toute façon - mais depuis la destitution de son père, elle avait appris à faire profil bas. Et à utiliser sa bonne éducation ailleurs que dans les dîners avec les gens du Ministère, qui ne mettraient plus jamais un pied à la maison de toute manière. La maison... Maison qu'ils allaient bientôt quitter pour emménager dans la Cité Nimbus de Sheffield. Cette idée la révulsait. Elle avait grandi dans son grand manoir londonien, on trouvait sur le mur de sa chambre sa toise de mesure. Elle avait toujours connu cette maison, elle n'imaginait pas vivre ailleurs. Et surtout pas dans une petite bicoque populaire, entourée de pleins d'ouvriers alors que son père restait quand même cadre, même s'il n'était plus directeur ! "Convivial" avait dit le type de Nimbus. "Médiocre" disait Cassandre. Ses parents s'occupaient seuls du déménagement, cela leur changeait sûrement les idées. Aux vacances de Noël, elle connaitrait sa nouvelle maison. Elle n'avait vraiment pas hâte.

Secouant la tête pour sortir de ses pensées, elle s'éloignait d'un pas lent quand les paroles de Wilson lui revirent en tête. Évidement, ce n'était pas ses affaires. Mais Wilson n'avait pas été hostile, même si elle manquait de tact. Et quelques points marqués avec une fille populaire pouvaient toujours être utile, surtout qu'elle s'était lamentablement plantée en pariant sur la renommée d'O'Connor. Celle de Wilson était certaine, encore plus après le match contre Gryffondor. On murmurait - et plus particulièrement cette gamine futée de Serdaigle, Aby Scavo - qu'elle avait des chances de passer professionnelle. Et puis, elle n'avait rien à perdre. Se retournant un peu brusquement, elle apostropha sa camarade.

- Pourquoi est-ce que tu as passé une mauvaise journée ? Sans curiosité malsaine, évidemment. Je ne suis pas...

Elle avait failli dire "Olivia Fowler" mais s'était retenue à temps en se rappelant l'amitié qu'entretenait les deux filles. Et au vu de l'humeur de Wilson, toute tentative d'échange de bons procédés aurait sûrement tourné court.

- Une commère de bas-étage, se contenta-t-elle de souffler.

Ce qui à vrai dire, revenait à dire la même chose que "Olivia Fowler". Autant elle appréciait Swann Twilfit pour son élégance et sa distinction, autant l'immaturité de Fowler l'agaçait prodigieusement. Quel manque de retenue et de pudeur ! Une véritable petite fille des basses-classes. Celles qu'elle allait fréquenter dans son nouveau quartier. Quel horreur. Elle aurait encore préféré aller vivre chez son cousin Edmund, dans sa jolie propriété. Et ce n'était pas peu dire, quand on le connaissait un peu.


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Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeSam 24 Nov 2012 - 20:11
Lorsque Cassandre déclara qu’elle aurait certes pu faire pire, et que d’autre à sa place ne se seraient pas gênés, Juliet retint toute réaction. Que pouvait-elle bien répondre ? Elle s’était bien rendue compte que quelques Gryffondor ne manquaient pas une occasion de se moquer de la jeune fille depuis la perte du poste de son père. La jeune femme trouvait cela très bas, d’ailleurs. Certes, Cassandre avait toujours prit les gens de haut, et était légèrement – énormément – détestable avec les autres. Mais sa vie devait tout de même avoir été complètement chamboulée après le renvoi de son père. (Notons ici que Juliet fait preuve d’une compassion immense, quand même.)

- Je te remercie, Wilson. Pour mon livre. C'était sympa de ta part. Je n'aurai pas dû te crier dessus comme ça. Une habitude. Excuse-moi, veux-tu ?

La jeune femme hocha la tête et esquissa un vague sourire dans la direction de sa camarade. Elle laissa passé quelques secondes avant de répondre, toute trace – presque du moins – d’hostilité disparue dans sa voix :

« C’est bon, t’inquiète. »

Elle haussa les épaules, comme pour classer la situation, avant d’observer sa camarade. D’un côté, elle avait envie de savoir comme elle allait, et comment elle gérait la situation, de l’autre elle ne voulait pas s’immiscer dans la vie privée de la jeune fille, ne la connaissant pas le moins du monde. Elle ne savait pas vraiment d’où lui était venue cette préoccupation pour les autres. Certes il avait toujours était dans sa nature de se préoccuper de ses camarades, mais jamais autant. Peut-être que depuis qu’elle avait la responsabilité de sa sœur.

Ce fut Cassandre qui brisa le silence qui venait de s’installer entre les deux Gryffondor, en lui demandant pourquoi elle avait passé une mauvaise journée. Juliet se retint de la remettre brusquement à sa place, alors qu’elle voulait lui poser une question bien plus indiscrète quelques moments auparavant. Elle était d’un ridicule, à s’emporter pour rien. Respirant profondément, elle se força à se calmer, tout en réfléchissant à ce qu’elle pouvait bien raconter à sa camarade. Non, elle ne pouvait décidemment pas lui dire tout ce qu’il se passait dans sa vie en ce moment. Lui parler de sa mère, de sa sœur, et sa dispute avec cet odieux Serpentard.

« J’ai des problèmes familiaux » répondit-elle en restant évasive au possible, puis elle ajouta : « Et puis, je suis fatiguée, c’est tout… »

C’était ce qu’elle répondait généralement. « Problèmes familiaux » et « fatigue » Deux arguments souvent imparables qui décourageaient ces interlocuteurs de vouloir en savoir plus.

« Et toi ? Bonne journée ? » lui retourna-t-elle machinalement la question.

Elle attendit la réponse de Cassandre, espérant secrètement qu’elles ne s’étendraient pas plus longtemps sur le sujet de sa « mauvaise journée » .
Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeDim 25 Nov 2012 - 15:58
Cassandre laissa échapper un sourire en coin en voyant que l'agressivité de sa camarade était retombée. Elle avait l'habitude de l'escalade de violence que pouvait entrainer un échange de piques - comme avec Emma Blackbonnes l'année dernière - et n'était pas peu fière d'y échapper cette fois-ci. Méthode à retenir, pour la prochaine fois. Même si la situation lui paraissait étrange. Elle parlait avec Juliet Wilson, le genre de fille à qui elle n'aurait jamais adressé la parole en temps normal. Elles avaient des caractères bien différents, voire complétement opposés. Et une différence d'age. La seule chose qui pouvait les rassembler était bien leur maison, même si cela ne suffisait pas. Ils étaient beaux les discours pour les première année "votre maison sera votre famille". Du vent, oui. Les tensions étaient parfois plus forte dans les maisons qu'entre. Les matchs de Quidditch étaient la seule chose qui fédérait les élèves, réunis sous les même couleurs. Tout le monde savait que Bébé Keller était détesté même au sein de sa propre maison, que Darren avait perdu tout crédit au sein même de sa propre équipe, que Kelsey-Catin-Lorgan ne faisait pas l'unanimité chez les pourtant si niais Poufsouffle. Et qu'elle même n'était pas intégrée à la joyeuse bande que formait de nombreux Gryffondor. Bref, rien pour les réunir, tout pour les séparer.

Et malgré cela, elle se tenait là, en plein milieu d'un couloir, à tenir la conversation. La vie était décidément pleine de surprises. Un peu sceptique quant à la future teneur de cette discussion, elle écouta néanmoins Wilson attentivement.

- Oh, souffla-t-elle à l'entente de sa réponse.

Des problèmes familiaux. Un sujet un peu vague, dont elle connaissait tout de même un bon bout.

- Désolée. Pour toi. C'est jamais marrant, jamais facile, ce genre de choses. Ça reste en tête, ça tourmente, on ressasse et on angoisse. C'est jamais facile de voir les bases sur lesquelles on s'est construit s'effondre comme un vulgaire nid de coton. Je comprends. Et je suis sincèrement désolée, au delà de la formule d'usage.

Elle en avait peut-être un peu trop dit. Les mots étaient sortis tout seul, sans qu'elle n'y pense. Décidément, la sociabilité ne lui réussissait pas. Elle devenait trop volubile et c'était mauvais. Elle était trop sensible en ce moment pour se permettre de se laisser atteindre. Elle avait intérêt à cesser. Se morigénant intérieurement, elle se força à relever le menton et à durcir de nouveau son regard. En guise de test, elle fusilla du regard une fille de Serpentard qui s'était un peu trop attardée afin de les écouter, sûrement curieuse de ce que Wilson et Harper pouvaient avoir à se dire. Visiblement, elle avait réussi son coup vu que la fille détala sans demander son reste.
Quand Juliet lui demanda comment ça allait, le naturel revint au galop et elle lui lança un regard désabusé. Comment ça allait ? Très bien. Elle était appréciée de tout le monde, son père avait un boulot super, ses parents s'aimaient, elle avait plein de super-amis, un garçon qui lui plaisait, elle souriait tout le temps, avait d'excellentes notes et été la chouchoute de tous les profs. Oh que oui, ça allait super bien.

- Fantastique, répliqua-t-elle, acide. Les adolescents sont vraiment des êtres merveilleux, tu ne trouves-pas ?

Elle avait vraiment hâte d'être adulte pour quitter cette cour de récréation. Si déjà elle été nommée préfète l'année prochaine, ce serait un grand progrès. Un progrès super. Elle se voyait déjà, imposant le respect grâce au badge épinglé sur sa poitrine. Plus personne ne lui chercherait de noises. Et ses parents seraient tellement fiers ! Son père avait été préfet aussi, préfet-en-chef, même ! Et elle avait toujours rêvé d'un poste d'autorité. Elle avait peu de chance d'être nommée, elle le savait, il y avait trop de filles plus appréciées dans son année mais elle ne pouvait s'empêcher de rêver. Si seulement elle avait fini à Serdaigle, elle aurait sûrement eut plus de crédit ! Pilliwickle était bien trop violente. On n'allait pas en plus lui donner l'autorisation de martyriser ses camarades ! Emma Blackbonnes n'avait pas assez d'autorité, elle était trop timide. Clara Guipure faisait une bonne candidate en revanche. Et Richardson était trop superficielle et immature. Mais Guipure avait vraiment toutes ses chances. Contrairement à elle. Quant à Amely Anderson, c'était la candidate parfaite. Pourtant, elle savait qu'elle pourrait faire une bonne préfète. Elle n'était pas du genre à abuser de son pouvoir sur les gens, était franche et pouvait imposer le respect. Elle savait se dresser contre n'importe qui, même des élèves plus âgés. L'année dernière, lors du duel, aucun des garçons plus âgés ne lui faisait peur ! Non, elle était sûre de pouvoir faire une bonne préfète. Mais Anderson et Guipure étaient sympas. Et ça, ça changeait tout. Un peu agacée, elle releva les yeux vers Wilson.

- Depuis le début de l'année, je n'ai jamais passé une bonne journée. Problèmes familiaux comme tu dis et problèmes scolaires.


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Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeSam 1 Déc 2012 - 12:54
Alors que Juliet répondait le plus évasivement possible à la question de Cassandre, cette dernière souffla un « oh » avant de déclarer qu’elle était sincèrement pour elle. Devant tant de… Compassion ? Oui, devant tant de compassion de la part de sa camarade à qui elle n’avait pratiquement jamais adressé la parole, la jeune femme ne pu retenir un bien maigre sourire. Elle était malgré tout touchée par l’attention de la jeune fille.
Cependant, sa tirade la fit également réfléchir… « Ça reste en tête, ça tourmente, on ressasse et on angoisse. C'est jamais facile de voir les bases sur lesquelles on s'est construit s'effondre comme un vulgaire nid de coton. Je comprends. ». Oui, elle comprenait. Et cela se voyait, vu comment elle décrivait ce que Juliet ressentait. Parce que bien évidemment que sa situation la tourmentait, qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de ressasser, d’angoisser sur la maladie de sa mère, sur la capacité de son père et de sa sœur à supporter. Sur sa propre capacité à surmonter.
Et si Cassandre ressentait également cela, la septième année la plaignait. Car ce n’était pas des sentiments agréables, loin de là. Observant longuement la jeune Gryffondor, Juliet s’interrogea sur la situation de la jeune fille. Elle savait que son père avait perdu son métier et si certes ça devait être perturbant, ce n’était pas non plus uniquement cela qui minait le moral de la rouge et or.

Cette pensée fut confirmée par les paroles prononcées quelques secondes après par Cassandre, lorsque la Poursuiveuse lui demanda comment si elle avait passé une bonne journée.

-Depuis le début de l'année, je n'ai jamais passé une bonne journée. Problèmes familiaux comme tu dis et problèmes scolaires.

Que répondre à ça ? Que tout irait mieux bientôt ? Que ce n’était qu’une mauvaise passe ? Non. Non, parce que Cassandre avait raison. Les adolescents étaient cruels, et Juliet était bien placée pour la savoir. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait surprit des brides de conversations blessantes dans la bouche de quelques élèves au sujet de sa sœur. Alors non, elle ne pouvait pas dire à sa camarade que tout irait bien rapidement, qu’elle se trouverait beaucoup d’amis sous peu. Ce serait un mensonge. Elle ne connaissait pas l’avenir, elle ne pouvait pas se prétendre voyante. Alors voilà, elle ne disait rien, elle se taisait. Elle se contentait de regarder Cassandre avec douceur. Pas avec pitié – elle détestait qu’on la prenne en pitié et ne souhaitait pas faire de même – juste avec douceur.

« Je suis désolée, Cassandre. Et oui, vraiment désolée. Je ne peux pas te certifier que tout s’arrangera. Mais… » Elle hésita un instant, avant de reprendre : « Si tu as besoin de quelque chose, tu peux toujours venir me voir. »

Elle laissa passer quelques secondes avant de rajouter :

« Et non, je ne dis pas ça par pitié, ou une autre connerie du genre. »

Comment expliquer à la petite que si elle faisait ça, c’était parce qu’elle était bien consciente qu’il fallait se soutenir dans les situations comme celles-ci ?
Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeMar 4 Déc 2012 - 18:31
La socialisation était tout de même quelque chose d'étrange. Parce que se retrouver à partager quelque chose avec Juliet Wilson... Poudlard réservait des choses particulières à ses habitants. C'était la première fois qu'elle parlait gentiment avec une Gryffondor. Et, il fallait l'avouer, Juliet était plutôt sympa. Elle ne la prenait pas de haut, malgré leur différence d'âge.

- Je sais. Tu n'es pas hypocrite comme fille. On ne se connait pas, ajouta-t-elle précipitamment. Mais j'observe les gens. Et je les connais tous un peu, mine de rien. Et j'ai noté que tu étais franche avec tout le monde. Et pas le genre à faire pour les convenances.

Déposant son sac à ses pieds - il commençait à peser lourd - Cassandre reprit la parole, d'un ton badin.

- Je connais la famille de ta mère. Nous nous sommes déjà croisés dans des évènements mondains. Très à cheval sur les apparences, n'est-ce pas ?

Sans vraiment attendre la réponse, elle reprit.

- Ce qui n'est pas vraiment ton cas. De plus, tu es rarement, voire jamais avec eux dans ce genre de fête. Donc j'en conclue que ce n'est pas ton monde et que vous ne vous entendez pas vraiment très bien, ou du moins, préférez rester éloignés. Donc je ne pense pas que ce soient eux, tes problèmes familiaux.

Fière de sa conclusion, elle croisa les bras sur sa poitrine. Parler de choses qu'elle savait la rassurait et la confortait. Quand on ne pouvait pas s'en prendre à ses paroles, elle se sentait mieux. Même si elle ne savait pas vraiment pourquoi elle faisait ça, elle ne réfléchissait pas vraiment au pourquoi du comment. Cette conversation était déjà surréaliste alors elle pouvait continuer.

- Donc tu vois, j'observe. Peut-être est-ce ta sœur, alors. L'épisode Keller - oui, j'étais là - a servi un peu de leçon aux gens. Même si ils continuent à la chercher, c'est un peu moins fort. On l'embêtait ce matin, d'ailleurs. Dans la Salle Commune. Des troisième années, ils avaient piqué sa baguette.

Et ils étaient contents, de la tourmenter, de se sentir forts, puissant et malins. Et les personnes présentes ne réagissait pas, se contenant de leur jeter des regards noirs. Cassandre ne prêtait pas attention à Leah Wilson, elle ne la concernait pas. Mais s'il y avait quelque chose qui l'agaçait au plus haut point, c'était qu'on s'en prenne à des gens plus faibles ou qui ne savaient pas se défendre. Il n'y avait pas plus lâche. Et après, ça se disait Gryffondor. Un coup de baguette magique avait réglé ça. Trois maléfices du saucisson lancés à la suite. Le club de Sortilèges lui réussissait bien, elle acquérait en rapidité. Ils avaient sûrement espérés qu'on les libère mais personne n'était intervenu. Ils en étaient contents quand ils étaient les tortionnaires mais une fois victimes, ils semblaient trouver ça moins marrant soudain. Cassie sourit en y repensant. Gryffondor, hein ?

- J'ai toujours très bien maitrisé mes sortilèges, lança-t-elle seulement en guise d'explication. Ils s'en souviendront. Bref, ce n'est pas ta sœur, je l'ai croisée et elle allait bien. Donc, c'est le reste de ta famille. Pas d'autre sœur. Il reste donc tes parents et des grands-parents paternels. J'aurai tendance à parier sur tes parents.

Laissant passer un silence, elle agita la main d'un geste désinvolte.

- Oh, et je vois que tu brûles de me poser une question depuis tout à l'heure, ça se voit dans tes yeux. Pose-donc, je verrai.



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Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeMar 4 Déc 2012 - 23:00
La conversation commençait à devenir étrange. Pas étrange dans le sens où Cassandre proférait des paroles sans aucun sens, loin de là. Au contraire, tout ce qu’elle disait était vrai. C’était assez stupéfiant, en soit, de voir toute sa vie décortiquée par une enfant. Parce que c’était ce qu’était la jeune Gryffondor. Une enfant. Une enfant qui visiblement observait beaucoup – beaucoup trop ? – ses camarades. Mais rien de plus qu’une fillette de quatorze ans. Qui avait grandit trop vite, probablement.

Mais grandir trop vite, Juliet connaissait pour l’avoir elle-même expérimenté. Expérience bien désagréable, soit dit en passant. Alors que la jeune rouge et or déposait son sac par terre, la septième année s’apprêtait à prendre la parole. Elle fut tout de fois devancé par sa cadette qui poursuivit :

- Je connais la famille de ta mère. Nous nous sommes déjà croisés dans des évènements mondains. Très à cheval sur les apparences, n'est-ce pas ?

Très à cheval sur les apparences était un bien faible mot pour décrire ce que sa famille considérait comme « essentiel ». C’était primordial, de laisser voir uniquement la « belle » partie de la famille. C’était primordial, de se rendre aux évènements mondains pour faire bonne figure. Primordial, de savoir bien de se tenir. C’était ça, sa famille maternelle : des règles bien définies, et ne désobéir sous aucun prétexte. Ne jamais se montrer faible, toujours garder la tête haute. Et si, à force, d’années en années, Juliet avait prit l’habitude d’appliquer cela, elle restait toujours différente de sa famille. Grâce à sa franchise. Merlin seul savait combien de fois elle avait pu voir des lueurs perfides dans les yeux de sa tante derrière ses paroles qui se voulaient réconfortantes. Elle gardait tout de même une légère affection pour sa grand-mère qui, au-delà des apparences qu’elle se donnait, rester une vieille femme soucieuse de la santé de ses enfants et petits-enfants.
Hochant la tête pour approuver les paroles de la jeune fille, Juliet attendit la suite qui ne tarda pas à venir.

- Ce qui n'est pas vraiment ton cas. De plus, tu es rarement, voire jamais avec eux dans ce genre de fête. Donc j'en conclue que ce n'est pas ton monde et que vous ne vous entendez pas vraiment très bien, ou du moins, préférez rester éloignés. Donc je ne pense pas que ce soient eux, tes problèmes familiaux.

Lâchant un rire sans joie, la jeune femme haussa les épaules. L’un n’empêchait pas l’autre, malheureusement. Elle fuyait sa famille alors que celle-ci tentait de se rapprocher d’elle. Pour des raisons sournoises, du moins, le pensait-elle. Elle avait cette impression depuis le jour où sa famille avait apprit – par l’intermédiaire d’une personne inconnue – qu’elle avait eu un rendez-vous avec Richard Griffit pour parler de son avenir dans le Quidditch. Elle savait bien que ses tantes auraient préféré qu’elle suive les traces de sa mère et qu’elle commence des études en médicomagie à la rentrée prochaine. Douce utopie de la part de ces dernières. Elle n’avait pas les résultats pour poursuivre dans cette filière, et surtout pas l’envie. Elle ne les comprenait pas, avec leurs idées arrêtées sur le monde. Elle avait essayé, pourtant. Elle avait déjà fait l’effort de laisser sa tante l’habiller, la coiffer et la maquiller, un jour. Terrible erreur, ne plus jamais recommencer. Elle avait déjà accompagné sa grand-mère à une réception où elle avait dû passer toute l’après midi à se préparer avec l’aide sa sœur. Et elle avait beau avoir essayé, y avoir mit toute sa volonté, elle n’y était pas parvenue. Elle détestait tout ça. Elle haïssait toutes ces manières. Elle haïssait se laisser habiller comme une poupée manipulable. Elle haïssait ces cols blancs immaculés, ces coiffures avec lesquels on ne peut pas tourner la tête, ce maquillage qui la vieillissait de plusieurs années. Elle avait mit du temps à comprendre pourquoi sa tante la regardait toujours avec un dédain et un méprit non dissimulé lorsqu’elle se contentait de se vêtir naturellement. Elle n’avait comprit cela qu’au bout de quelques années. Elle n’était pas ce qu’on attendait d’elle. Elle n’était pas la parfaite petite fille polie, sage, discrète. Elle était au contraire trop franche, trop spontanée. Sa tante détestait cela, elle, elle adorait.

« Crois-moi, l’un n’empêche pas l’autre. » souffla-t-elle.

Mais sa camarade continuait, imperturbable :

- Donc tu vois, j'observe. Peut-être est-ce ta sœur, alors. L'épisode Keller - oui, j'étais là - a servi un peu de leçon aux gens. Même si ils continuent à la chercher, c'est un peu moins fort. On l'embêtait ce matin, d'ailleurs. Dans la Salle Commune. Des troisième années, ils avaient piqué sa baguette.

Se retenant de serrer les poings, la jeune femme tenta de contrôler la rage qui venait de l’envahir pour la seconde fois de la journée. Pas. Sa. Sœur. Pas alors qu’elles vivaient la période la plus difficile qu’elles n’aient jamais connu. Cependant la suite de la tirade de la jeune fille la détendit. Il y avait donc des personnes qui même en ne connaissant pas Leah l’aidait discrètement. Elle allait la remercier, mais la jeune fille continuait, inlassable :

- Donc, c'est le reste de ta famille. Pas d'autre sœur. Il reste donc tes parents et des grands-parents paternels. J'aurai tendance à parier sur tes parents.

Trop perspicace pour son âge, bien trop perspicace. Fermant les yeux quelques secondes sous le coup de la douleur – et dans la crainte de se transformer en fontaine – Juliet les rouvrit rapidement. Tout ce qu’elle venait d’énoncer faisait partie du pourquoi elle ne se sentait pas bien. Sa famille maternelle, sa sœur, ses parents. Et même si d’autres facteurs – Jonathan pour ne citer que lui, et ses phrases assassines qui ne cessaient de lui revenir en mémoire – était également en cause, la petite avait vu juste.

« Bien vu. » déclara-t-elle difficilement, en laissant tomber également son sac par terre.

La fillette lui demanda ensuite de lui poser cette question qu’elle n’osait pas lui poser depuis le début de la conversation. Haussant les épaules, la jeune femme planta ses yeux dans ceux de la rouge et or avant de demander :

« Tu vis comment le fait que ton père ait perdu son boulot ? »

C’était dit. Sans ciller, la jeune femme garda les yeux baissés vers sa jeune camarade.
Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeVen 7 Déc 2012 - 22:59
Évidemment.
Évidemment que c'était cette question. Elle voyait bien que quelque chose démangeait Wilson depuis le début de la conversation, qu'elle avait envie de lui demander quelque chose. Mais elle aurait dû se douter que cela serait sur son père. Et pas une question innocente, sur ses sortilèges d'Expulsion - une merveille - ou la manière dont elle coiffait ses cheveux. Son père, encore et toujours. Il avait toujours été la personne la plus importante dans sa vie mais ces temps-ci, il devenait aussi la pire.
Elle aurait dû s'y attendre. N'avait-elle pas tant répété ces dernières années qu'elle était la fille du "Directeur du Département de la Coopération Magique Internationale" ? Elle s'était tant reposée sur le poste de son père, sur l'argent, le prestige de sa famille, qu'il était normal que tout cela lui revienne en pleine tête désormais. On devait se demander comment elle faisait maintenant qu'elle n'avait plus tout ce dont elle était si fière auparavant. Et bien la réponse était simple : elle trouvait d'autres raisons d'être fière. Elle avait toujours eu confiance en elle, parfois trop selon ses professeurs. Mais maintenant, c'était la seule chose qui lui restait. Sa confiance en elle, son assurance, son sens de la répartie, et sa foi en l'avenir. Parce que cela allait finir par s'arranger un jour. Elle finirait par l'arranger un jour, si le destin ne se destinait pas à le faire de lui-même. Elle n'était pas le genre de filles à rester apathique pendant que tout s'écroule. Fermant les yeux un instant, elle expira lentement. Juliet avait été honnête avec elle quand elle lui avait exposé sa théorie, elle aurait pu tout nier en bloc. C'était à son tour, d'être un peu honnête. De cesser de se retrancher derrière des piques tranchantes, d'ériger son caractère en barrière, de blesser les autres avant qu'ils ne la blesse.

- Mal, souffla-t-elle. Plus que mal.

Elle rouvrit les yeux brusquement.

- Fonce dans ce mur, Wilson. Les yeux fermés. Et en courant. A ton avis, ça fera mal ? Et si une fois au sol, on te file encore un ou deux coups, histoire que tu ne te relèves pas tout de suite ? Tu vois ce que ça fait ?

Machinalement, elle releva le menton et redressa le dos. Ne pas montrer qu'elle était abattue et que la question de Wilson l'avait chamboulée plus qu'elle ne l'avouerait jamais. Qu'elle avait de nouveau ressenti cette angoisse, cette boule au creux de l'estomac, qui l'étreignait quand elle y pensait trop.

- Et bien c'est la manière dont je vis le renvoi de mon père.

Elle avait résisté à l'envie de balancer quelque chose de méchant, pour mettre fin à cette conversation. La conversation qu'elle n'avait jamais eu avec personne. Personne ne lui avait demandé comment elle se sentait, comment elle vivait ce qui lui était arrivé. Même pas ses parents. On s'en était toujours fichu. Et là, Wilson posait la question. Peut-être par curiosité mais peut-être, peut-être, un tout petit peu, par compassion. Parce qu'elle se souciait peut-être un peu de ce qu'elle ressentait. Parce qu'elle avait pris le temps de s'arrêter et de demander. Ressentant soudain une bouffée d'affection pour Wilson, Cassandre sourit, un peu tristement, mais avec le cœur un peu plus léger.

- J'avais tout. Tout. J'étais sur une grande route, pavée soigneusement et ombragée. Loin de toutes les difficultés, je n'avais qu'à poser les pieds l'un devant l'autre. La main tenue par mes parents. Puis il y a eu le mur. Mes parents ne sont plus là et moi, je dois trouver comment passer outre ce mur. J'ai jamais appris à surmonter les obstacles, moi. Alors je patauge. Mais j'y arriverai. Je le sais. Tu vois Wilson, je sais que c'est temporaire. Alors oui, je vis mal le renvoi de mon père. Mais ça m'aura au moins appris une chose. Une chose qui me sera importante : j'aurai des choses à faire par moi-même, qui seront loin d'être difficile. Mais derrière chaque obstacle, la route continue. Dommage de s'arrêter avant la fin, non ? Oui, ça me rend malheureuse. Vraiment très. Des fois, je me dis que ça ne vaut plus la peine, que tout est fini, que je me casse la tête pour rien. Je suis en colère aussi. Contre Fiennes. Contre le MIM. Contre le gouvernement, contre ceux qui ont gardé leur poste en s'inclinant plus bas que terre en léchant les bottes du Ministre. Contre mon père et son apathie. Contre ma mère et tout ce qu'elle fait et fera. Contre ceux qui se moquent de moi. Contre tout le monde, en fait. Mais j'essaye de relativiser ça. Et puis je trouve ça injuste. Tellement injuste. Alors je me promets que je changerai ça, que si cela ne me satisfait pas, je n'ai qu'à me bouger pour faire changer les choses. Puis je me rappelle que je suis Cassandre Harper. Et que je réussirai mieux que tout le monde ici présent, malgré tout ce qui se présente devant moi en ce moment.

Elle se sentait un peu plus légère désormais. Elle baissa un peu les yeux avant de relever un visage souriant vers Wilson. C'était tout bête, mais elle se sentait mieux. Tant pis si elle passait pour une idiote. Pour la première fois depuis le début de la rentrée, elle se sentait bien. Parce que quelqu'un s'était inquiété pour elle. S'était intéressé à elle. Et c'était la première fois que cela lui arrivait depuis qu'elle en avait vraiment besoin.

- Tu vois Wilson, nous sommes des Gryffondor. Et laisse moi te dire que si nous abandonnons, tout le monde abandonne. Nous sommes censés être courageux. Et les gens courageux montrent la voie. Penses-y. Pour tes problèmes, je veux dire. En toute honnêteté, je pense que rien n'est insurmontable.

Machinalement, elle croisa les bras sur sa poitrine.

- Et quand tout va mal, je fais la chose que les Gryffondor savent faire le mieux. Je fonce dans le tas.

Et soit on s'écarte, soit on en subit les conséquences.


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Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeDim 9 Déc 2012 - 16:19
Mal. Plus que mal.

Voilà comment Cassandre venait de décrire sa situation. Ce n’était pas ce qu’elle s’imaginait, c’était ce qu’elle venait de lui dire. « Fonce dans le mur, en courant, et les yeux fermés. » C’était comme ça qu’elle vivait le renvoi de son père.

*Oui Juliet, fonce donc dans le mur.* cingla une petite voix dans sa tête.

C’était déjà fait. Plusieurs fois même. Elle s’était toujours relevée, pourtant. Plus moins difficilement. Elle y arriverait cette fois aussi. Peut-être.
Le mur, elle l’avait déjà rencontré. C’était lui qui se chargeait de briser ses illusions. Après qu’elle se soit aperçue comment le handicap de sa sœur pouvait être perçu dans le monde Sorcier, après que Killian lui ait bien fait comprendre qu’elle n’avait jamais représenté quelque chose pour lui, si ce n’est un simple objet, lorsqu’elle avait apprit que l’état de sa mère se détériorait, juste après sa discussion avec Jonathan. Plus d’illusions, la vie était cruelle, elle n’épargnait personne.

Alors qu’elle méditait sur cela, sa jeune condisciple de Gryffondor commença une longue tirade. L’écoutant attentivement, la jeune femme de pu qu’admirer la volonté de Cassandre. Volonté qu’on pouvait très facilement confondre avec vanité, certes. Et pourtant, alors qu’elle parlait, Juliet comprenait mieux le comportement de la jeune rouge et or. Elle avait toujours eu tout. Juste besoin de demander, de dire « Je veux » pour obtenir. Un avenir qui promettait d’être brillant, vu les relations de son père. Absolument tout lui avait été offert dès sa naissance. Et c’était là justement que la différence entre les deux élèves était bien distincte. Là où Cassandre avait accepté ce qu’on lui proposait, Juliet avait refusé. Elle aussi aurait pu avoir une vie facile, en soit. Elle aurait simplement eu à devenir celle qu’on attendait d’elle : une jeune femme discrète, sournoise, respectable. Elle aurait tout eu de la part de ses oncles et tantes. Une place dans la haute société, un avenir prestigieux. Et bien non. A la place, elle avait préféré affirmer celle qu’elle était véritablement, quitte à mépriser ouvertement sa famille maternelle, quitte à refuser tout ce qu’on lui offrait. Et alors qu’elle avait dû se battre pour ses parents, pour sa petite sœur, pour elle, Cassandre n’avait pas vraiment prit l’habitude de se débrouiller seule. Et du jour au lendemain, elle y avait été obligée.

- Et quand tout va mal, je fais la chose que les Gryffondor savent faire le mieux. Je fonce dans le tas.

Adressant un sourire complice à sa camarade, la jeune femme hocha la tête. Foncer dans le tas, c’était exactement ce qu’elle faisait aussi. Ne pas se poser de question, ne pas réfléchir, et courir, s’en sortir. Posant un regard songeur sur Cassandre, elle commença :

« Foncer dans le mur, c’est quelque chose que je connais, Harper. Se retrouver d’un coup forcée de poursuivre sa route sans ses parents aussi. Pas de la même façon que toi, mais je connais tout de même. Mais tu sais, la différence entre toi et moi, ce qui fait que je ne suis pas à ta place en ce moment même, c’est que j’ai déjà construit ma vie toute seule. C’est pas facile, mais on y arrive. Tôt ou tard on y est forcés de toute façon, autant que ce soit tôt, ça laisse plus de temps pour s’y habituer. Et puis, » ajouta-t-elle en lançant un regard à deux jeunes Serpentard qui passaient par là, « nous sommes des Gryffondor, comme tu dis. Si on ne se relève pas, personne ne se relève. » Elle hésita quelques instant, puis termina : « Et pour tes problèmes… Dis-toi bien que s’il y a bien une chose que les autres ne peuvent pas t’enlever, c’est ta volonté. Ta volonté, ta rage. »
Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeMer 12 Déc 2012 - 21:13
D'un geste machinal, Cassandre sortit sa baguette magique de sa poche et se mit à la faire tournoyer entre ses doigts, de plus en plus rapidement. C'était un mauvais tic, le professeur Clearwater le lui avait dit, c'était prendre le risque de balancer un sort sans y penser, d'avoir sa baguette en permanence dans les mains. Mais elle n'arrivait pas à arrêter. Elle avait commencé en première année, lorsqu'elle avait décidé de travailler sa souplesse afin d'être plus à l'aise dans ses sorts. Le positionnement des doigts sur la baguette faisait énormément de chose, dans les charmes délicats. Puis c'était une habitude qui était restée, pour s'occuper les mains, se détendre. Elle se sentait pleinement protégée avec une baguette dans les mains, tout semblait plus facile. Elle était une sorcière assez habile et pouvoir faire de la magie lui procurait une immense satisfaction et la rassurait plus que tout au monde. Faisant glisser, tourner et rouler le bois entre ses mains, elle planta ses yeux dans ceux de Juliet.
Les sous-entendus n'était pas la chose qu'elle préférait le plus au monde. Évidemment, elle savait en user et en abuser lorsque la situation le demandait mais elle était plutôt une adepte de la franchise. Toujours la première à dire ce qu'elle pensait, elle savait néanmoins que ce n'était pas forcément la meilleure chose à faire en toute circonstances. Hors ici, elle avait été franche avec Juliet, ne lui avait pas parlé à mots couverts et avait été directe et claire. Mine de rien, c'était se mettre dans une position de faiblesse, vu qu'elle ne connaissait pas du tout sa camarade. Qu'est-ce qui pouvait lui dire qu'elle n'avait pas tout simulé et qu'elle attendait le meilleur moment pour aller tout balancer à ses copains ? Rien. Elle lui avait révélé des choses, qu'elle assumait mais qui n'étaient pas forcément bonnes à faire éclater au grand jour, mais n'avait rien eu en retour. Et elle détestait se sentir dans une position de faiblesse.

- Les autres ne m'ont jamais rien enlevé, Wilson. C'est moi qui prend. Et ce qu'ils ont, c'est ce que je consens à leur donner.

Elle fit tourner sa baguette de plus en plus vite entre ses doigts. Elle pouvait toujours essayer de manipuler Wilson pour lui arracher une confession, quelque chose qui les mette à égalité. Elle ne savait pas encore quel angle prendre pour attaquer, mais elle pourrait toujours se débrouiller. Mais si d'ordinaire elle ne rechignait jamais devant les mensonges et autre perfidie pour arriver à ses fins - en bonne Gryffondor évidemment - mais elle avait l'intuition que ce n'était pas forcément ce qui pourrait marcher avec Wilson. Elle pouvait toujours manipuler des O'Connor, avec un moyen de pression, ou des faibles, comme les première années, mais Juliet et elle avaient un caractère un peu semblable et Cassandre savait pertinemment que le mensonge fonctionnait rarement sur elle. Ou alors vous étiez vraiment très talenteux. Quoi qu'il en soit, elle ne se voyait pas vraiment tromper Juliet. Alors elle opta pour quelque chose de plus frontal et donc de plus honnête.

- Je t'ai confié des choses assez personnelles Wilson et j'avoue que j'aimerai bien - et derrière ça je dis que je veux - qu'elles restent exclusivement entre nous. S'il te plaît.

Ou elle n'hésiterait pas à s'occuper personnellement de se venger. Elle n'apprécierait vraiment pas de voir sa vie personnelle étalée devant ces vautours d'adolescents. Fureter un peu lui permettrait de dégager quelques petites choses pas très sympas. Il lui suffirait d'aller voir la petite Leah Wilson. Elle lui avait sauvé la mise après tout, elle pourrait se servir de ce prétexte pour l'approcher. Sinon, elle savait qu'il y avait une petite commère de compétition en devenir chez les Serdaigle, qu'elle avait déjà rencontré cet été, Scavo. Quelques potins sur les Gryffondor ou sur les profs et elle aurait tout ce qu'elle avait besoin de savoir pour se venger de Wilson.

- Quoiqu'il en soit... Tu sembles bien connaître ma situation, Wilson, les ressentis je veux dire. Qu'est-ce qui se passe chez toi ? attaqua-t-elle.

Lentement, elle rangea sa baguette magique dans sa poche.

- On ne se connait pas, on n'est pas dans la même classe, nous n'avons pas d'amis communs... Bref, je ne gagnerai rien à aller balancer tout ce que tu m'auras dit.

Et c'est réciproque, lança-t-elle silencieusement.

- C'est aussi pour ça que je me suis, disons, épanchée devant toi. Rien de plus facile de se confier à une inconnue, n'est-ce pas ? Et rassure-toi, je ne suis pas la première personne à qui les gens parlent, je n'aurai pas beaucoup d'occasion de parler de toi. De parler tout court. Et je garde très bien les secrets. Quand je veux. Et en l’occurrence, ça ne me dérange pas de garder ton secret.

Croisant les bras sur sa poitrine, elle releva le menton.


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Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeDim 16 Déc 2012 - 18:21
- Les autres ne m'ont jamais rien enlevé, Wilson. C'est moi qui prend. Et ce qu'ils ont, c'est ce que je consens à leur donner.

Devant tant d’orgueil et de prétention, Juliet ne pu s’empêcher de lâcher un soupir imperceptible, tout en secouant la tête. Elle ne savait pas si la petite se voilait tout simplement la face, ou si elle croyait vraiment à ce qu’elle disait. Les gens ne reçoivent pas, ils prennent. Que ce soit une mère qui tombe en dépression, un père qui n’arrive plus à gérer, un Ministre qui renvoie, des inconnus dont les paroles font mal… Ils prennent. Inconsciemment, certes, mais sans le vouloir, ils prennent. Ils dérobent les certitudes enfantines, ils brisent les rêves, ils arrachent l’innocence. La seule chose qu’il reste, après ça, c’est une volonté. Une volonté immense, qui fait avancer, coûte que coûte. Qui, à chaque coup dur force à se relever, à continuer d’avancer. Un peu comme un bâton, sur lequel s’appuyer pour remonter la pente, après être tombé. Volonté, rage, rien de plus.

Haussant les épaules, la jeune femme ne prit pas la peine de répondre. De toute façon, Cassandre enchaînait, lui expliquant avec franchise qu’elle voulait que ce qu’elle venait de dire reste entre elles. Hochant la tête avec gravité, Juliet donna son accord.

« Evidemment. Je n’ai pas pour habitude d’aller répéter à tout Poudlard ce qu’on me dit, Harper. »

Que ce soit pour se venger, pour répandre une rumeur, ou pour les deux à la fois, d’ailleurs. En bonne Gryffondor – trop – téméraire et – trop – fonceuse, elle préférait agir plus directement.
Elle s’apprêtait à prendre congé de sa cadette lorsque cette dernière lui demanda sans détour ce qu’il se passait chez elle. Se figeant sur place, la jeune femme dévisagea Cassandre non sans stupeur. Alors c’était ça, qu’elle voulait ? Des informations ? Son sourire se transforma en rictus ironique et elle laissa la jeune Gryffondor lui expliquer qu’elle n’avait aucune raison d’aller répéter à quelqu’un ce qu’elle pourrait lui dire, mentionnant également que ça ne la gênait pas de garder son secret. Le problème, c’est qu’elle ne voulait pas le confier, ce secret. Elle n’avait aucune envie de parler de ses parents à une fillette qu’elle ne connaissait pas. Vraiment aucune envie.

« Ce qui se passe chez moi ne te regarde pas, Harper. »

Elle laissa passer quelques instants avant de reprendre.

« Que m’as-tu dit, tout à l’heure ? De poser ma question, et que tu verrais si tu y répondrais. Tu y a répondu, d’accord, très bien, c’est tout à ton honneur de te confier. Et voilà, tu viens de me poser une question, et c’est tout vu. Je ne veux pas parler de ce qui se passe chez moi, Harper. Que ce soit avec toi, ou avec d’autres. C’est quelque chose de personnel, et personne n’a besoin de le savoir. »

Ca avait toujours été le problème de Juliet. Elle se renfermait dès lors qu’il s’agissait d’elle. Elle détestait parler de ses problèmes personnels, haïssait dire reconnaître qu’elle n’allait pas bien.

Elle était comme ça.
Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeDim 16 Déc 2012 - 18:46
La réponse sèche de Wilson lui porta tout de même un petit coup. Elle se détesta pour ça. Évidemment, elle aurait dû s'y attendre mais se faire rembarrer fut tout de même désagréable. Vexée, elle se referma et retrouva bien vite toutes les répliques sarcastiques qui lui venaient à l'esprit, la perfidie qui pouvait la caractériser, la méchanceté dans laquelle elle se délectait. Fini la Cassandre qui se confiait, bonjour Harper la Harpie. Lentement, elle laissa un sourire cruel naître sur ses lèvres. Toute personne censée aurait laissé tomber. Mais elle n'était pas une personne censée, elle n'était qu'une Gryffondor. Et comme elle l'avait dit à Juliet, les Gryffondor fonçaient dans le tas. Et c'est ce qu'elle comptait faire, tête baissée et sans penser aux conséquences que cela pourrait avoir. Wilson pourrait décider de tout balancer ou même de lui répondre. Elles étaient deux fortes têtes après tout. Mais même si elle balançait tout, elle nierait. Et dans un combat de fortes têtes... Elle se reposait sur son sens du répondant ou sur des piques acérées. Elle avait toujours su où viser et en l’occurrence, elle savait exactement où appuyer pour blesser profondément.

- Oh, bien sûr, la grande Juliet Wilson est trop bien pour se confier. C'est bien connu, c'est pour les faibles de se confier. Elle est bien au dessus de ça, elle. Elle vaut tellement mieux que ça. Et puis, elle gère ses problèmes toute seule, comme une grande. Et puis de toute manière, tout va bien chez elle.

Levant la main, elle fit mine de compter sur ses doigts.

- Des amis, de la popularité, elle sait taper dans une balle comme un chienchien, elle a un petit copain super - tu passeras le bonjour à Gray de ma part, la prochaine fois, c'est où ? Le Parc, les serres, la Tour d'Astronomie, le bureau de McGo ? -, une réputation parfaite - t'étais plus vulgaire sur les affiches du match que Lorgan en bikini - et tout le reste... Une vie parfaite, non ?

Agressive, elle dévisagea Wilson.

- Garde tout pour toi, Wilson. Quand tu t'écrouleras, ça dégoulinera de toute manière. L'école se délectera de tes petits secrets et on achèvera le lion à terre. Et je serai là, à te regarder. Mais bien sûr, tu seras encore supérieure à tout le monde, n'est-ce pas Wilson ?

Elle attrapa son sac de cours et le cala sur son épaule.

- Tu te dis différente de ta famille, mais en fait, t'es juste comme eux. Bourge, snob et persuadée d'être trop bien pour les autres. Mais t'es juste plus hypocrite qu'eux, en fait. T'es juste trop lâche pour le reconnaitre.

Tournant les talons, elle lança une dernière pique.

- Gryffondor, hein ? Ça se voit tellement.

Et s'éloigna.


[FIN POUR CASSANDRE]


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Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Le livre égaré [Cassandre & Juliet] Icon_minitimeDim 16 Déc 2012 - 20:24
Lorsqu’elle vit le visage de Cassandre se fermer, Juliet ressentit une pointe de culpabilité. Elle avait été sèche, dans sa réponse. Peut-être trop. Mais comme d’habitude, elle n’avait pas réfléchit avant de parler. Tant pis, elle avait été franche avec sa camarade. Ce qui lui arrivait ne concernait qu’elle et sûrement pas une fillette de quatorze ans, qui pensait savoir tout mieux que tout le monde. Que ça lui plaise ou non. Elle avait tout de même quatre ans de plus qu’elle et ce n’était pas dans ses habitudes de se laisser dicter ce qu’elle devait faire par une gamine. Par qui que ce soit, d’ailleurs.

Lorsque les paroles de la petite commencèrent à fuser, la jeune femme fut un instant interloquée avant de reprendre rapidement contenance. Fixant la petite dans les yeux alors qu’elle continuer à débiter son flot incessant de paroles, la Gryffondor eut un sourire ironique. Cette situation, elle l’avait déjà vécu quelques heures plus tôt. Et si lorsque John avait prononcé ces mots, cela l’avait touché, à présent elle ne ressentait quasiment plus rien, exceptée la haine.

Elle avait tout supporté, jusqu’ici. Tout. Des piques qu’on pouvait lui lancer sur sa sœur, jusqu’à sa réputation de sulfureuse. Très bien. Elle assumait. Tant bien que mal, mais elle assumait. Elle n’avait pas d’autre choix que celui là, de toute façon. Et elle savait qu’elle pouvait compter sur ses amis pour la soutenir. Evidemment, elle ne pouvait pas empêcher les rumeurs de courir sur sa personne, elle l’avait bien comprit. Que ce soit Killian, Jonathan, Jeremy, ou un autre garçon avec qui elle aurait été vue en sa compagnie, certains élèves se faisaient visiblement un plaisir de déformer les faits. Soit. Elle les laissait dire. Les contredire n’aurait fait que renforcer leurs certitudes. Elle savait qui elle était, et cela lui suffisait amplement. Elle n’avait pas besoin de le prouver aux autres. Elle agissait normalement, et ils finissaient par comprendre, la plupart du temps.
Mais qu’une enfant de quatorze ans lui lance tout ça à la figure, elle ne le supporterait pas. La petite voulait jouer ? Très bien.

Une fois que la jeune rouge et or eut terminée son petit discours, Juliet secoua la tête, un sourire ironique accroché aux lèvres, étrangement calme.

« C’est bas, Harper. Tellement bas que ça me fait doucement rire. Est-ce que tu penses que j’accorde ne serait-ce qu’une once d’attention à tes paroles ? Des paroles prononcées par une gamine faisant une crise ? Je te pensais plus intelligente, Harper. »

Laissant quelques secondes s’écouler, elle poursuivit ensuite :

« Plus sérieusement, Harper. Bourge ? Snob ? Hypocrite ? Lâche ? Tu ne disais pas le contraire il y a deux minutes ? Ne t’en fait pas, je comprend, dans ta crise tu as voulu chercher tous les prétextes pour me rabaisser. C’est seulement bien dommage que tu ne trouves pas les bons. Le jour où tu pourras me qualifier comme ça n’est pas arrivé, crois-moi. Je me connais assez pour savoir que je suis différente de ma famille. Et sinon… Est-ce que j’ai prétendu que ma vie était parfaite ? Non, sûrement pas. Et tu dois vraiment être la première des connes pour le penser. »

Elle fixa sa camarade dans les yeux avant de reprendre :

« Tes petites allusions sur Killian étaient ridicules, soit dit en passant. Mais je te pardonne, va, mettons ça sur le compte de l’âge. »

Secouant doucement la tête, elle ne pu retenir un mauvais sourire.

« Et arrête de penser que tout le monde se croit supérieur, Harper. Je me serais crue supérieure à toi, je ne serais même pas venue te parler. Tu sais quoi ? Je pense que t’as jamais comprit que les gens n’en avaient rien à foutre du métier de ton père. T’as juste tellement insisté sur ça, tu les a tellement rabaissé avec ça qu’ils sont ravis de trouver un point sensible. Eh oui, bienvenue sur Terre, Harper, les gens sont aussi cruels avec toi que tu l’es avec eux. Mais sans rancune, hein, faut juste que tu comprennes que ce n’est parce que t’as des parents hauts placés que tout le monde va t’aduler. Remet toi un peu en question, t’es imbuvable, détestable, et horripilante.

Alors que sa cadette s’apprêtait à partir après lui avoir lancé une dernière pique, la jeune femme se pencha, et termina :

« Et juste, Harper, c’était tellement immature et pathétique que tu devrais être soulagée qu’il ne reste plus que toi et moi dans ce couloir. Une humiliation de moins, c’est toujours ça, n’est-ce pas ? »

Tournant les talons, la jeune femme prit la direction de son dortoir, se félicitant intérieurement d’avoir su rester – presque - calme.

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